«La filière bois en Midi

Transcription

«La filière bois en Midi
ASSEMBLEE PLENIERE
Séance du 23 juin 2009
«La filière bois en Midi-Pyrénées »
Rapporteur : Monsieur Eric LALANDE
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
1
ASSEMBLEE PLENIERE
Séance du 23 juin 2009
«La filière bois en Midi-Pyrénées »
Rapporteur : Monsieur Eric LALANDE
Adopté à l’unanimité
Votants : 104
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
2
Cet avis a été élaboré sous l’autorité de la Commission
« Activités économiques »
présidée par Monsieur Jean-Louis ROBARDEY,
représentant la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie
Les Membres du Groupe de Travail
« Filière Bois »
Monsieur François BARBEROUSSE
représentant l’Union Régionale Interprofessionnelle CFTC,
Monsieur Bernard CASSAGNET,
représentant les Organisations de retraités et personnes âgées,
Monsieur Michel COULOM,
représentant les Unions Départementales FO,
Monsieur Axel COURTOIS DE VICOSE
représentant l’Union Régionale de l’Union Nationale de la Propriété Immobilière de MidiPyrénées (UNPI),
Monsieur Jean de GALARD,
représentant le Centre Régional de la Propriété Forestière et l’interprofession de la forêt et du
bois,
Monsieur Michel INTRAND,
représentant l’Union Nationale des Syndicats Autonomes (UNSA),
Monsieur Eric LALANDE,
représentant l’Union Professionnelle Artisanale,
Madame Odile LAURENT,
représentant l’Union régionale interprofessionnelle CFDT,
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
3
Madame Yannick LE QUENTREC,
représentant le Comité régional CGT,
Monsieur Roger MARQUIS,
représentant l’office régional des transports et des communications du Midi,
Monsieur Pierre MOLETTE,
représentant l’Union Régionale des Ingénieurs et Scientifiques de la région,
Monsieur René MOUYSSET,
représentant la Fédération Française du Bâtiment ,
Madame Michèle RAYMONDIS,
Personnalité Qualifiée,
Monsieur Daniel THEBAULT,
représentant le MEDEF Midi-Pyrénées.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
4
Le CESR tient à remercier
les personnalités auditionnées pour leur contribution à cet avis
Monsieur BAURET Patrick – FILPAC-CGT,
Monsieur Gérard BONTEMPS, Président – COPACEL,
Monsieur Jean-Jacques BORDES, Cabinet Secafi Alpha,
Monsieur Gérard BOUTONNIER, Chargé de mission « Filière bois » - Conseil Régional
Midi-Pyrénées,
Monsieur Luc BOUVAREL, Directeur du CRPF – Centre Régional de Propriété Forestière
Midi-Pyrénées,
Monsieur François BREIL, SNC Breil Frères – Charpente-couverture
Monsieur Alain CAHAUPE, Attaché commercial Fret Grand Sud-Ouest
Monsieur Pierre CAYRON, Meubles Pierre Cayron
Monsieur Olivier CHAILLOT, Midi-Pyrénées Bois,
Monsieur Robert CHOPINEAU – Représentant Régional Syndicat FIBOPA
(Bois-Papier) CFE-CGC
Monsieur Philippe DAUDÉ, Ebénisterie-menuiserie-éco-construction
Mademoiselle Nelly DESAIVRES, Déléguée Régionale des EDT - Entrepreneurs Des
Territoires Midi-Pyrénées
Monsieur James DESAIVRES,Vice-Président Régional EDT,
Monsieur Jean-Paul DUCRET, Représentant régional du Fret ferroviaire
Monsieur Daniel EGRE, Président du Syndicat des exploitants Forestiers Scieurs d’Ariège
Monsieur Michel FOULQUIER, Président délégué du CRITT Bois -Centre Régional
d’Innovation et de Transfert de Technologie,
Monsieur Gérard GOMA, Professeur émérite à l’INSA,
Monsieur Christophe GILBERT, Architecte construction bois
Monsieur Jean-Baptiste GOUSSELOT, directeur du Groupe PGS Sud-Ouest
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
5
Madame Marie-Claire GUERO, Chef du Service Régional de la Forêt et du Bois de la
Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt de Midi-Pyrénées,
Monsieur Joël LAPORTE, Directeur du CAUE du Lot
Monsieur André LANNES, Transporteur Bois Ariège
Monsieur Christian LARROUY, Président de Midi-Pyrénées Charpentes
Monsieur Vincent LIGER, Agent de développement du Pays Bourian,
Monsieur Jacques MIRAULT, Directeur Forêt de l’Office National des Forêts
Sud-Ouest,
Monsieur Hervé OSSARD, Vice-Président d'AgriMIP Innovation
Monsieur Christophe PIAU, Chef d’Etablissement - Lycée Forestier du Haut Languedoc,
Monsieur François-Xavier PIERSON, Conseiller forestier CRPF
Monsieur Bernard RAYNAUD, Vice-Président du Conseil Régional Midi-Pyrénées,
Madame Bénédicte RIEY, Chargée de mission – Observatoire Régional de
l’Energie de Midi-Pyrénées
Monsieur Hubert de ROCHAMBEAU, Directeur Agri Campus
Monsieur Patrice ROCHE, Directeur d’AgriMIP Innovation
Monsieur Loïc de SAINT QUENTIN, Secrétaire Général du Syndicat de la
Construction Bois
Monsieur Jean-Louis de TORRES, Président du Syndicat des Forestiers Privés
Monsieur Stéphane VIEBAN, Directeur de FORESTARN - la Maison de Forêt du Tarn
Monsieur José VIEIRA, représentant CFDT
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
6
LE CESR TIENT PARTICULIÈREMENT À REMERCIER L’ENSEMBLE DES
PERSONNES QUI ONT CONTRIBUÉ À L’ABOUTISSEMENT DE CET AVIS SOUS
QUELQUE FORME QUE CE SOIT
« Chêne droit et sapin en travers tiendraient l’univers »
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
7
SOMMAIRE
Intervention du Président CHAUZY ......................................................................................................11
Intervention de M LALANDE - Rapporteur ..........................................................................................18
INTRODUCTION GÉNÉRALE........................................................................................................21
1ère PARTIE : État des lieux de la filière bois française dans sa globalité ................................................................. 23
I- CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA FILIERE BOIS AU NIVEAU NATIONAL ...............................24
I-1 Une filière importante… ..................................................................................................................24
I-2 …mais dont le solde extérieur se dégrade ........................................................................................25
II- LA FORET ET LA SYLVICULTURE ...................................................................................................26
II-1 Un panorama de la situation française métropolitaine ...................................................................26
II-1-1 La forêt française............................................................................................................................................. 26
II-1-2 Sylviculture et exploitation de la forêt française............................................................................................. 27
II-1-3 Les aménités de la forêt................................................................................................................................... 28
II-2 La situation en Midi-Pyrénées........................................................................................................29
II-2-1 Caractéristiques générales : une forêt importante, morcelée, parfois de qualité médiocre et souvent difficile
d’accès ........................................................................................................................................................................ 29
II-2-2 Origines de la ressource .................................................................................................................................. 31
II-2-3 La ressource forestière de Midi-Pyrénées ....................................................................................................... 31
II-2-4 La récolte.......................................................................................................................................................... 33
III- ETAT DES LIEUX NATIONAL DE LA PREMIERE ET DEUXIEME TRANSFORMATION ........................34
III-1 L’industrie du sciage : principale activité de la première transformation.....................................34
III-2 La deuxième transformation : le meuble, le secteur papetier, l’emballage, le bois dans la
construction ............................................................................................................................................36
III-2-1 L’industrie du meuble............................................................................................................................... 36
III-2-2 Le secteur papetier ......................................................................................................................................... 37
III-2-3 L’emballage ................................................................................................................................................... 41
III-2-4 Le bois dans la construction........................................................................................................................... 42
III-3 Recyclage des déchets...................................................................................................................45
IV- ETAT DES LIEUX REGIONAL DE LA PREMIERE ET DEUXIEME TRANSFORMATION........................46
IV-1 La première transformation : le sciage en Midi-Pyrénées ............................................................46
IV-2 La deuxième transformation en Midi-Pyrénées : le meuble, le secteur papetier, le bois dans la
construction ............................................................................................................................................47
IV-2-1 Le meuble en Midi-Pyrénées ......................................................................................................................... 47
IV-2-2 Le secteur papetier dans la région Midi-Pyrénées......................................................................................... 49
IV-2-3 Le bois dans la construction .......................................................................................................................... 50
V - LES ACTIVITES IMMATERIELLES AMONT (RECHERCHE ET FORMATION) ET L’EMPLOI LIE A LA
FILIERE EN MIDI-PYRENEES ...............................................................................................................51
V-1 Recherche, Innovation et transfert..................................................................................................51
V-1-1
V-1-2
V-1-3
V-1-4
V-1-5
V-1-6
V-1-7
V-1-8
La recherche à l’INRA .................................................................................................................................... 51
Les partenaires INRA-INPT ........................................................................................................................... 51
Le cas de l’Aquitaine ...................................................................................................................................... 52
Le pôle de compétitivité AgriMip Innovation ................................................................................................ 53
Les biocarburants provenant du bois .............................................................................................................. 53
Les CRITT (Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie)................................................. 54
Le pôle tarbais................................................................................................................................................. 54
Midi-Pyrénées Innovation............................................................................................................................... 55
V-2 La formation ...................................................................................................................................55
V-3 Les emplois ....................................................................................................................................57
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
8
VI - LES POLITIQUES D’AIDES REGIONALES MOBILISABLES SUR LA FILIERE BOIS ............................58
VI-1 Une politique spécifique de la Région pour la forêt et le bois......................................................58
VI-2 L’application à la filière bois des politiques générales de la Région............................................59
VII – L’INTER-PROFESSION MIDI-PYRENEES BOIS............................................................................59
2ème PARTIE : L’urgence d’un indispensable soutien à la filière bois régionale ....................................................... 60
I- FORET ET ENTREPRENEURS FORESTIERS DE MIDI-PYRENEES ........................................................61
I-1 Sous exploitation et morcellement de la forêt Midi pyrénéenne : un handicap majeur pour la filière
bois régionale..........................................................................................................................................61
I - 1- 1 Les causes techniques de la sous-exploitation............................................................................................... 62
I -1- 2 Les causes sociologiques de la sous-exploitation........................................................................................... 63
I-2 La situation contrastée des entrepreneurs forestiers de Midi-Pyrénées ...........................................64
I -2- 1 Une augmentation des coûts ........................................................................................................................... 64
I-2-2 Des entrepreneurs forestiers fragilisés et bénéficiant d’aides inférieures à ceux des régions voisines............. 66
I-3 Incendie et tempête : des risques pour la forêt.................................................................................67
II – UNE INDUSTRIE DES SCIAGES REGIONALE EN PERTE DE DYNAMISME .........................................68
III- ANALYSES ET PERSPECTIVES POUR L’INDUSTRIE DU MEUBLE NATIONAL ET REGIONAL ............70
III-1 Un secteur soumis à une concurrence exacerbée ..........................................................................70
III-2 Innover et mettre en avant le savoir faire régional du secteur « meuble »....................................71
IV- L’INDUSTRIE PAPETIERE ..............................................................................................................73
IV-1 Tembec Saint-Gaudens (31) : une situation économico financière affectée par un sur-stockage .73
IV-1-1 La situation économico financière de Tembec Saint-Gaudens...................................................................... 74
IV-1-2 Tembec Saint-Gaudens : une activité dépendante du stock de bois et du prix de vente de la pâte en dollars
.................................................................................................................................................................................... 75
IV-2 La structure du marché de Saint-Girons Industries (SGI09) accroît la dépendance de cette
entreprise vis-à-vis de ses clients ...........................................................................................................76
IV-3 Papeteries Léon Martin (09) : un potentiel dépendant du renouvellement de son appareil
productif .................................................................................................................................................77
IV-4 La situation instable de Ledar Saint-Girons..................................................................................78
IV-5 Analyse générale et perspectives pour le secteur papetier en Midi-Pyrénées...............................79
V- LE BOIS DANS LA CONSTRUCTION EN MIDI-PYRENEES .................................................................80
V-1 La charte nationale bois-construction-environnement ...................................................................80
V-2 Les avantages du bois dans la « construction »..............................................................................82
V-3 Le bâtiment économe : nouvelles perspectives pour l’industrie du bois régional..........................84
V-3-1 Le bâtiment économe : un concept au centre du Grenelle de l’environnement............................................... 84
V-3-2 Le bois et le bâtiment économe : quels atouts pour Midi-Pyrénées ?............................................................. 85
V-3-3 L’Eco-construction.......................................................................................................................................... 88
V-4 Construction classique et rénovation du patrimoine : une opportunité pour la filière bois............89
V-5 Une construction « bois » actuellement dominée par le bois d’importation ..................................89
V-5-1 La qualité du bois en Midi-Pyrénées…........................................................................................................... 89
V-5-2 …incite les entreprises locales à s’approvisionner dans d’autres régions/pays............................................... 91
V-6 La modernisation des entreprises bois en Midi-Pyrénées : une nécessité pour faire face à la
concurrence.............................................................................................................................................92
V- 7 Une législation construction bois déséquilibrée............................................................................93
V-7-1 Une législation contraignante pour l’entrepreneur…....................................................................................... 93
V-7-2 …mais modestement appliquée par les élus et les architectes des bâtiments de France ................................. 94
V- 8 Les architectes et les solutions « bois » en Midi-Pyrénées ...........................................................94
V-8-1 Les architectes de Midi-Pyrénées ................................................................................................................... 94
V-8-2 Architecture bois en Midi-Pyrénées................................................................................................................ 95
VI- DES DOMAINES TRANSVERSAUX IMPORTANTS POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE .........96
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
9
VI-1 Le problème des transports ...........................................................................................................96
VI-1-1 Favoriser de nouveaux moyens de débardage en pérennisant les méthodes ancestrales.............................. 96
VI-1-2 Le transport du bois ....................................................................................................................................... 97
VI-1-2-1 Transport routier du bois : améliorer l’adéquation entre les capacités d’emport sur les routes et chemins
forestiers ..................................................................................................................................................................... 97
VI-1-2-2 Freiner la régression du fret ferroviaire et sensibiliser la SNCF sur l’importance de la filière bois pour la
région .......................................................................................................................................................................... 99
VI-1-2-3 L’aéroportage : un nouveau moyen de transport « bois » ........................................................................ 100
VI-2 La formation : une activité immatérielle amont à adapter aux besoins des entreprises de la filière
..............................................................................................................................................................100
VI-3 Promouvoir la recherche sur le matériau bois et la biomasse .....................................................103
VI-4 Renforcer l’application et la réglementation de protection des salariés et les actions de
prévention des risques professionnels ..................................................................................................106
VI-5 Développer une culture de la forêt et du bois .............................................................................108
PROPOSITIONS ................................................................................................................................109
CHAPITRE 1 : FORET, ENTREPRENEURS ET TRAVAILLEURS FORESTIERS DE MIDI-PYRENEES .........109
A - La forêt ...........................................................................................................................................109
B – Entrepreneurs et travailleurs forestiers de Midi-Pyrénées .............................................................111
CHAPITRE 2 : L’INDUSTRIE DES SCIAGES.......................................................................................................... 112
CHAPITRE 3 : L’INDUSTRIE DU MEUBLE ........................................................................................................... 114
CHAPITRE 4 : LE BOIS DANS LA CONSTRUCTION ............................................................................................... 114
CHAPITRE 5 : LE SECTEUR PAPETIER ................................................................................................................ 118
CHAPITRE 6 : LE PROBLEME DES TRANSPORTS ................................................................................................. 119
CHAPITRE 7 : LE DOMAINE DE LA FORMATION ................................................................................................. 120
CHAPITRE 8 : PROMOUVOIR LA RECHERCHE SUR LE MATERIAU BOIS ET LA BIOMASSE .................................... 122
CHAPITRE 9 : SOUTENIR LES PRINCIPES DE SECURITE ET DE PREVENTION DE RISQUES PROFESSIONNELS ......... 123
CHAPITRE 10 : ORGANISATION D’EVENEMENTS AFIN DE PROMOUVOIR LES INDUSTRIES DE LA FILIERE BOIS .. 124
CHAPITRE 11 : LA STRUCTURATION DE LA FILIERE PASSE PAR LA CREATION D’UN « PLAN FILIERE BOIS » .... 124
CONCLUSION : œuvrer pour une meilleure cohérence de la filière « bois régionale » ...................126
GLOSSAIRE .......................................................................................................................................129
EXPLICATIONS DE VOTE.............................................................................................................133
ANNEXES ...........................................................................................................................................148
ANNEXE 1 : LE BOIS ENERGIE ................................................................................................................... 149
ANNEXE 2 : POLITIQUES NATIONALES ET REGIONALES EN FAVEUR DE LA FILIERE.......... 153
ANNEXE 3 : LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA FILIERE BOIS REGIONALE AUTRE QUE LE
CONSEIL REGIONAL ..................................................................................................................................... 158
ANNEXE 4 : LES FORMATIONS « BOIS » EN MIDI-PYRENEES .......................................................... 162
ANNEXE 5 : LA SCIERIE DE BRASSAC DANS LE TARN ....................................................................... 165
ANNEXE 6 : RISQUE ET SECURITE DANS LA FILIERE BOIS ............................................................. 168
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
10
Intervention de Monsieur Jean-Louis CHAUZY
Président du Conseil Economique et Social
- Extraits -
Monsieur le Directeur Régional des Affaires Sanitaires et Sociales,
Madame la Directrice adjointe de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation,
Madame, Monsieur le Conseiller,
Madame, Monsieur,
Nous sommes réunis ce matin en assemblée plénière pour examiner trois projets d'avis, dont
deux autosaisines, le premier porte sur « l’accès à des soins de qualité pour tous en MidiPyrénées » dont les co-rapporteurs sont M. Georges BENAYOUN et M. Yvon FAU, le
deuxième est relatif à la filière bois, le rapporteur est M. Eric LALANDE et, le troisième
concerne le bilan à mi-parcours du PRDF 2007-2011 présenté par M. Hélios GONZALO qui
est mis en débat dans le cadre de la saisine obligatoire par le Conseil Régional.
Pour les trois rapports qui seront présentés, c’est un travail de qualité, parfois difficile,
laborieux mais avec des propositions d’actions, je tiens à vous en remercier.
Avant d’aborder l’ordre du jour proprement dit, je veux rendre hommage à toutes les victimes
de la catastrophe aérienne du 1er juin 2009. Malheureusement notre région n’a pas été
épargnée puisque parmi les victimes, il y a eu M. Jean-Luc WILHEM, cadre à la SNPE,
délégué CGC et, son épouse, salariée de l’école de chimie de l’Institut National Polytechnique
de Toulouse que préside notre collègue M. Gilbert CASAMATTA.
Pour toutes les victimes et pour leur mémoire, je vous invite à bien vouloir observer une
minute de silence.
Revenons maintenant à notre ordre du jour. Avant de vous dire quelques mots sur les projets
d’avis, je souhaite la bienvenue à M. Gérard CASSAGNE qui remplace au titre du 2ème
collège notre désormais ancien collègue M. François BARBEROUSSE qui a cessé ses
fonctions ; bienvenue également à M. Jacques PECH qui remplace pour le 2ème collège M.
Serge LOPEZ qui a lui aussi cessé ses fonctions. Tous deux représentent l’Union régionale
CFTC.
Afin de remplacer M.BARBEROUSSE qui était membre de notre Bureau, je vous propose
d’élire son remplaçant au sein de la CFTC M. CASSAGNE qui a fait acte de candidature. Je
vous demande d’exprimer votre vote à main levée.
Par ailleurs, l’assemblée donne mandat au Bureau d’adopter une contribution au débat sur la
réforme des collectivités locales dans l’attente du projet d’avis qui sera soumis au débat et au
vote lors de notre plénière du mois d’octobre 2009, ceci conformément à l’article 12 du
règlement intérieur et à l’article R4134-21 du code général des collectivités territoriales.
Concernant le projet d’avis « la filière bois en Midi-Pyrénées », laissez-moi vous expliquer au
préalable les contextes, local et national, dans lesquels il prend place ou dans lesquels on ne
peut l’exclure, avant qu’il ne vous soit présenté plus en détail par le rapporteur.
11
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
LA FILIERE BOIS
La forêt française est la troisième plus vaste d’Europe. Elle occupe 30% de notre territoire
national et génère 450 000 emplois. C’est par conséquent un atout considérable pour
l’économie de nos territoires ; un atout qui pourtant demeure considérablement sous-exploité.
La balance extérieure de la France pour l’ensemble de la filière bois et de l’ameublement
affiche un solde négatif de plus de 6 milliards d’euros en 2008. Ainsi on dépense 6 milliards
d’euros pour aller chercher du bois et de l’ameublement chez les autres alors qu’on l’a, à
portée de main. Il s’agit là du deuxième poste de déficit commercial français après celui de
l’énergie, d’où un véritable gâchis.
Le massif forestier français a augmenté de moitié depuis 1950 et, au rythme actuel, la forêt
conquiert la surface équivalente à un département chaque décennie. Seuls 60% de
l’accroissement naturel annuel est prélevé chaque année.
La forêt concerne 3,5 millions de propriétaires privés, un tiers de notre territoire national,
deuxième poste de déficit commercial.
En Midi-Pyrénées, la forêt occupe plus du quart du territoire (1 204 000 ha), ce qui place la
région à la 3ème place nationale et à la 4ème position française par le volume de bois sur pied.
Cependant la production régionale reste modeste puisque Midi-Pyrénées occupe le 5ème rang
national au niveau de la collecte du bois commercialisé soit 2 750 000 m3 utilisés pour le
chauffage domestique et les activités industrielles (ameublement, construction, emballage,
pâte à papier…). Cette situation s’explique entre autres par le morcellement de la propriété
forestière privée (82% des bois et forêts appartiennent à 338 000 propriétaires forestiers), aux
difficultés d’exploitation sur la chaîne pyrénéenne.
Une vraie filière économique : 22 000 emplois en Midi-Pyrénées
La filière bois présente des enjeux en terme d’outil d’aménagement du territoire puisqu’elle
compte 4200 entreprises et 22 000 emplois directs de proximité dans les zones rurales ou de
montagne ainsi que des emplois induits. Ces emplois concernent la forêt et la sylviculture, la
première transformation (sciages…), la deuxième transformation (secteur papetier,
ameublement, bois dans le bâtiment, …), le recyclage des déchets (plaquettes, sciures…) ainsi
que de nombreuses activités transversales.
L’industrie papetière s’insère dans un marché mondial très cyclique et soumis à de multiples
variations ; c’est un secteur à part dans la filière bois. C’est une industrie lourde, très
concentrée, dans laquelle les groupes français et étrangers contrôlent en 2004 un tiers des
entreprises régionales. En 2004, les entreprises du secteur réalisent un tiers de leur chiffre
d’affaires à l’exportation. Cette industrie est localisée dans le sud de la région. La HauteGaronne et l’Ariège emploient 80% des salariés du secteur.
Il y a trois principales unités de transformations (la pâte à papier de Saint-Gaudens (Usine
Tembec) pour les papetiers fabricants de papiers couchés, le papier de Saint-Girons (Usine de
Ledar) destiné au papier journal utilisé par la presse quotidienne et, les panneaux de fibre de
Labruguière utilisés en ameublement, produits automobiles…).
L’utilisation du bois, c’est également un outil de maîtrise de l’énergie et de lutte contre l’effet
de serre. Le bois-énergie est avec l’hydroélectricité la plus importante source d’énergie
renouvelable en France. Il fournit 85% de l’énergie thermique renouvelable. Le matériau bois
et ses dérivés représentent en France 9% de la valeur des matériaux bruts consommés par le
secteur du bâtiment et des travaux publics en France, alors qu’il représente 15% en
Allemagne et 35% en Amérique du Nord.
12
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
Une stratégie industrielle pour la filière bois
Le CESR considère qu’il est urgent de procéder à la structuration de la filière bois régionale,
ce qui passe par l’établissement d’un plan filière bois ambitieux.
Pour cela, le CESR propose que la Région coordonne avec l’État (Commissariat à
l’aménagement des Pyrénées, Commissaire à la ré-industrialisation, DRAAF…) une mission
permanente pour le développement et pour l’élaboration de ce plan, avec la participation de
l’interprofession et de tous les acteurs de la filière (collectivités et partenaires sociaux). Ce
plan, pour être efficace, devra rassembler l’ensemble des acteurs (recherche, entreprises,
institutions…). L’interprofession du bois en Midi-Pyrénées (Midi Pyrénées Bois) devra avoir
un rôle majeur.
Le CESR souhaite également que le projet de structuration de la filière bois régionale
débouche sur des résultats satisfaisants en faisant participer tous les acteurs (nationaux,
régionaux, professionnels et syndicaux) et notamment les commissions compétentes du
Conseil Régional.
En outre, afin de dynamiser cette filière, il serait également souhaitable d’augmenter le
pourcentage de bois utilisé dans la construction en général, mais également promouvoir la
construction bois dans la région.
Nous avons demandé à la Région un audit sur la crise que connaît l’industrie du meuble dans
le Nord-Est de Midi-Pyrénées pour aider les mutations de ce secteur et apporter une aide à
l’innovation.
Les mesures décidées par l’Etat : pour un développement de la filière bois au niveau
national
La filière bois doit surmonter la crise mais aussi les conséquences de la tempête Klaus. L’Etat
a décidé de prendre des mesures pour favoriser le développement de la filière bois, une filière
bois qui doit être organisée. C’est le Président de la République, le 19 mai dernier, qui a
présenté lors de sa visite du premier site de sciage français (SIAT BRAUN) à Urmatt dans le
Bas Rhin ces mesures. Un comité de suivi sera institué pour suivre ces mesures.
Ces mesures sont les suivantes :
- Fournir d’ici à 2020 23% de la consommation énergétique de la France grâce à des
énergies renouvelables au lieu des 9% actuels (adoption du paquet « climat-énergie » sous la
présidence française de l’Union européenne). C’est un effort immense pour la filière bois car
la filière bois doit fournir à elle seule un tiers de cet effort, soit l’équivalent de l’énergie
produite par 6 centrales nucléaires.
L’Etat, suite au rapport produit par le Ministre Jean PUECH, engagera un plan d’action sans
précédent en faveur de la valorisation de la forêt française, une valorisation stratégique pour
la lutte contre le réchauffement climatique, pour l’avenir des territoires ruraux, pour
l’économie de la France. Le bois est une gigantesque source de croissance durable ;
- 600M€ de prêts bonifiés sont prévus pour financer le stockage de bois et les décrets qui y
sont relatifs sont publiés ; les premiers prêts devaient être octroyés par les banques avant fin
mai.
Un petit rappel : dans le Sud-ouest, la tempête Klaus a provoqué de très lourds dégâts, 45
millions de mètres cubes de bois ont été abattus. En Midi-Pyrénées, c’est 1,8 million de
mètres cube de bois, répartis sur 7 000 à 8 000 hectares de forêt qui a été touché. Après une
concertation avec les organisations professionnelles régionales de la filière bois, la Région
Midi-Pyrénées a prévu la mise en oeuvre de 4 mesures fortes (le renforcement pendant deux
ans des moyens en personnel des structures de la filière forêt bois, une aide exceptionnelle à
la création ou à la réhabilitation de stockages longue durée des chablis, une aide
13
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
exceptionnelle au transport de bois sur moyennes et longues distances, une aide à la mobilité
des travailleurs).
Les deux premières mesures seront co-financées avec l’Etat. Au total, environ 2 millions
d’euros seront consacrés par la Région à ces dispositifs. Ces aides s’adressent aux acteurs de
la filière bois, notamment les scieries et les industries de la trituration, en particulier Tembec
ou encore la Tarnaise des Panneaux, fortement affaiblies par la crise économique actuelle. Ce
sont ces entreprises qui doivent contribuer au dynamisme économique de la région ;
- un renforcement du tissu industriel de valorisation du bois. Avec 2000 scieries françaises
dont 300 assurent plus de 85% de la production nationale, on constate qu’aucune entreprise
française n’est présente dans les vingt premières entreprises de sciage européennes. Par
conséquent, la mise en place d’un fonds stratégique d’investissement (environ 100M€) aidera
au développement et à la consolidation des entreprises de bois, afin de faire émerger un tissu
d’entreprises de taille suffisante. Son cœur de cible concernera les entreprises du secteur de la
construction bois et de la valorisation énergétique du bois. Dès cette année, c’est 20M€ qui
seraient débloqués ;
- le développement de l’utilisation du bois dans la construction, pour développer des
logements plus respectueux de l’environnement, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de
serre et répondant aux engagements européens de la France. En France, on a une
consommation de bois dans la construction trois fois moindre que les Etats-Unis et cinq fois
moindre que la Finlande ou le Japon.
Dès 2010, il faudra multiplier par dix le seuil minimum d’utilisation de bois dans les
constructions neuves et l’Etat s’engagera à promouvoir la certification et l’emploi de bois
certifié dans les constructions publiques.
Pour notre région Midi-Pyrénées, il s’agit là d’une formidable opportunité pour développer
notre filière et profiter de ce marché de la construction qui peut prospérer à nouveau après un
petit ralentissement dû à la crise économique actuelle.
- une modification fondamentale de la gestion de la forêt pour répondre à la demande
croissante de bois. La récolte du bois est insuffisante, il faudrait une augmentation de 50% en
dix ans. Notons que 70% de la forêt française est détenue par des propriétaires privés. Or
plus de la moitié de l’accroissement naturel non mobilisé y réside.
II est envisagé que l’ensemble des aides publiques octroyées par l’Etat et, des allègements
fiscaux existants sera conditionné à l’exploitation effective de la forêt. Donc une fiscalité au
service des propriétaires qui exploitent leur forêt.
- La recherche et l’innovation doivent aussi participer au développement de la filière du bois.
Cette politique des pôles de compétitivité est relancée par une enveloppe de 1,5 Mds € sur les
trois ans qui viennent (c’est le rôle d’Agrimip Innovation avec le projet Prepilpat)
Le projet d’avis présenté par le CESR s’inscrit dans l’objectif de ces mesures, à savoir le
développement de la filière bois avec une stratégie industrielle qui oblige à des résultats.
Quelques mots pour conclure sur le contexte économique et social
L’aéronautique
Le salon du Bourget a connu quelques frémissements pour les commandes enregistrées par les
sous-traitants, même si nous n’avons pas été confronté à la compétition Boeing-Airbus sur les
records de commande comme lors des précédents salons, Airbus a confirmé qu’il avait 3500
avions à produire pour les cinq prochaines années. Les craintes restent pour la pérennité des
emplois industriels en raison des pressions fortes sur toute la sous-traitance sur les prix et la
volonté d’aller chercher les produits dans les pays à bas coût.
14
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
Les retards des Etats européens pour la mise en fabrication de l’avion militaire A400M
ajoutent à la confusion et montrent aussi la difficulté d’une stratégie industrielle européenne
sur un produit hyper-sophistiqué. Et pourtant nous n’avons pas le choix, aucun pays ne peut
financer seul un tel avion.
Pôle de compétitivité Aerospace Valley
Le contrat de performance du pôle de compétitivité Aerospace Valley a été signé par le
Ministre de la défense Hervé MORIN, les Présidents de Région, les Présidents des
communautés d’agglomération et Jean-Marc THOMAS. Il faut que l’argent de la recherche
permette de maintenir et de créer des emplois dans nos deux régions. Les pôles à vocation
mondiale doivent voir aussi leurs moyens renforcés.
Un plan de développement pour la nouvelle chimie en Midi-Pyrénées
Pour sortir la Région Midi-Pyrénées et plus encore l’aire urbaine de Toulouse de la situation
de mono-industrie qui a conduit il y a vingt cinq ans la Lorraine à la faillite, il faut faire les
efforts nécessaires en s’appuyant sur la recherche pour diversifier notre potentiel industriel.
C’est le sens du rapport adopté le 17 octobre 2007 par notre assemblée en faveur d’une
nouvelle chimie en Midi-Pyrénées qui représente 20 000 emplois.
Depuis janvier 2007 a été créée une Association de Préfiguration de la Maison Européenne
des Procédés Innovants, pour l’élaboration d’une plate-forme technologique dédiée à la
démonstration industrielle et aux essais pilotes dans les domaines de la chimie, pharmacie,
chimie verte et nanotechnologies. Cette implantation localisée à proximité du cancéropôle a le
soutien des industriels concernés, de la communauté scientifique et notamment de l’école de
chimie de l’Institut National Polytechnique que préside notre collègue Gilbert
CASAMATTA.
Le projet figure précisément dans le contrat de projets Etat-Région signé en mars 2007. Le
gouvernement s’est engagé fortement sur ce dossier cité dans le cadre du plan de relance
prévoyant l’engagement financier d’un million d’euros en 2009, deux millions en 2010 et un
million en 2011.
Il est soutenu par la communauté d’agglomération du Grand Toulouse, l’Europe, la CCIT et le
CESR (avis d’octobre 2007 sur la chimie).
Au plan juridique, une société par actions simplifiées (SAS) sera créée en septembre 2009
après délibération des quatre actionnaires :
- la SNPE Matériaux Energétiques (SME),
- l’Institut National Polytechnique,
- la Caisse des Dépôts,
- la Société de Conseil ITEMS.
La Région Midi-Pyrénées doit être partenaire de ce projet car d’autres régions se mobilisent
(c’est déjà le cas en Rhône-Alpes ou en Lorraine) pour pouvoir bénéficier à Toulouse d’une
plate-forme technologique favorisant, l’innovation, la recherche et le transfert dans les
domaines que j’ai indiqué et qui positionnera ce projet au cœur du développement
économique durable.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
15
Le Cancéropôle
Dans quelques jours, le 8 juillet 2009, nous pourrons inaugurer le très beau centre de
recherche construit par le groupe Pierre Fabre sur le site du Cancéropôle. La Ministre de la
santé posera également la première pierre de l’hôpital qui sera construit sur le site.
Je tiens en votre nom à saluer ce très beau projet, symbolisant un Partenariat Public (EtatCollectivités-Privé) dont une fois encore le groupe Pierre Fabre premier industriel présent sur
le site avec un très bel ouvrage moderne qui abritera 700 chercheurs, merci cher Manuel
SERDAN pour votre engagement sur ce projet, transmettez notre reconnaissance au Président
Pierre FABRE.
Plan régional « soutenir l’activité et préparer l’avenir
Le Président de Région, Martin MALVY, présentera à l’assemblée plénière du Conseil
Régional du 25 juin 2009 un plan intitulé « soutenir l’activité et préparer l’avenir ». Ce plan
comporte un certain nombre de mesures qui touchent à l’économie, l’innovation, la formation,
l’emploi, le développement durable et les actions climat, mais aussi une participation à la
commande publique impulsée par la Région notamment en faveur du réseau routier national,
l’accélération des investissements pour le Plan Rail et une majoration des taux d’intervention
de la Région pour des investissements réalisés par les collectivités locales.
Le Président de Région m’a autorisé à vous en faire part. Le détail sera présenté aux élus, il
sera communiqué à tous les conseillers.
Devant les difficultés que connaît notre pays, la Région Midi-Pyrénées prend aussi des
initiatives pour aider l’économie régionale, les entreprises, les salariés (programme
Qualification Plus) ainsi que les collectivités.
Le CESR ne peut qu’apporter son soutien aux initiatives proposées par le Président MALVY.
Routes nationales en Midi-Pyrénées : déblocage de la situation
Le Conseil Economique et Social Régional prend acte avec satisfaction des engagements
annoncés par le Ministre de l’Ecologie, de l’Environnement et du Développement et de
l’Aménagement Durable, Jean-Louis BORLOO, qui a signifié par lettre à Monsieur le Préfet
de Région des financements de l’Etat pour les routes nationales en Midi-Pyrénées.
Le Président de Région voit sa demande d’aide de l’Etat sur le plan rail prise en compte à
hauteur de 100 millions d’euros, en contrepartie la Région s’engage pour un montant de 200
millions d’euros. C’est une décision courageuse et nécessaire pour rattraper nos retards.
340 millions de l’Etat, 200 millions de la Région, soit 540 millions, il faut 750 millions pour
réaliser les travaux de modernisation sur les axes retenus par le gouvernement. Les Conseils
Généraux de l’Aveyron, du Tarn, de la Haute-Garonne, du Gers et de l’Ariège seront
sollicités avec les communautés d’agglomération à hauteur de 210 millions d’euros.
Le Préfet de Région a engagé la concertation pour chaque programme de modernisation des
itinéraires routiers pour envoyer la maquette financière au MEDAD avant le 15 juillet 2009.
Le Conseil Economique et Social Régional doit se réjouir de ces décisions. Le Plan Rail et la
route se complètent au service du développement économique et durable et de la cohésion
sociale et territoriale de Midi-Pyrénées.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
16
L’axe Toulouse-Castres est confirmé en concession autoroutière, la procédure de débat public
commencera à l’automne.
Ces investissements serviront à renforcer le développement local et à sécuriser les itinéraires,
ils sont conformes au principe du Grenelle de l’environnement. Sur ce sujet aussi nous avons
eu raison de ne pas renoncer.
Enfin, j'adresse mes félicitations à notre collègue M. Gilbert CASAMATTA, professeur des
universités, Président de l'Institut National Polytechnique de Toulouse, qui se verra remettre
ce soir par le Recteur de l’Académie de Toulouse, M. Olivier DUGRIP, la médaille de
Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
17
Intervention de Monsieur Eric LALANDE
Rapporteur
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs, Chers collègues,
Avant de commencer mon propos, je veux rendre hommage à un homme en particulier, cet
homme, je m’en souviens très bien, comme si c’était hier. Il est apparu, « sortant du bois », et
a ouvert la séance lors de laquelle j’ai trouvé ma place au sein de notre assemblée. Je lui suis
très reconnaissant pour sa persévérance à défendre depuis plusieurs années l’intérêt général du
secteur forestier et du bois. Jean de GALARD, c’est de toi qu’il s’agit, toi qui es en amont de
la filière. Moi, nouveau conseiller, du bas de la filière bois, je t’exprime ma gratitude pour ton
aide précieuse lors de nos séances de travail.
Je tiens aussi à remercier le Président Jean Louis ROBARDEY pour sa bienveillance à mon
égard et je souhaite ici saluer sa rigueur et sa vigilance dans le pilotage de nos travaux qui ont
permis d’atteindre l’objectif dans les délais impartis. Merci également aux personnalités
auditionnées, aux personnes extérieures qui ont contribuées à cet avis, à mes collègues du
Groupe de travail et de la Commission 2, pour leur soutien et leur implication dans ce dossier.
J’associe à cette reconnaissance, la Direction et l’ensemble des collaborateurs du CESR
dévoués et engagés pour aboutir au meilleur résultat.
L’avis est donc terminé ! En fait le travail commence… Cette assemblée plénière, ne marque
pas la fin d’un cycle, mais son début pour passer d’un ensemble hétérogène « d’acteurs et de
massifs forestiers », à une filière bois Régionale homogène et cohérente qui rayonne.
Ces derniers temps et depuis que nous avons commencé cet avis, vous l’avez certainement
entendu ou vu ; beaucoup de choses ont été dites et écrites sur la filière bois. Cet avis arrive à
point nommé, car plus tard ou plus tôt il n’aurait pas eu sa place.
Depuis quelques années la tendance vis-à-vis du gisement forestier a bien changé, peu de
personnes, même initiées, pouvaient jusqu’alors prédire le rôle et la multiplicité des usages
possibles de la biomasse forestière dans l’aventure humaine qui se profile à l’horizon.
Au-delà de ces prises de conscience, l’essentiel maintenant est de canaliser notre énergie et
nos moyens pour agir de façon adéquate sur les bonnes choses afin de parvenir aux meilleurs
résultats.
Il y a urgence et le temps presse. L’avis en tant qu’écrit « intellectuel » ne doit pas faire de
nous des analystes figés, au contraire il doit être un outil et un guide qui incite à l’action.
Nous y avons donc brossé un état des lieux de la forte potentialité de la filière bois de Midi
Pyrénées. Cet état des lieux s’appuie sur une base existante qui durant notre calendrier a subi
des pressions fortes, du fait d’évènements tels que la crise économique et la tempête Klaus,
les effets des assises de la forêt et ceux du Grenelle de l’environnement pour ne citer que ceux
18
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
là. Nous avons dû sans arrêt réactualiser ou intégrer les données nouvelles qui nous
parvenaient, ce qui fut ardu mais aussi très enrichissant.
Parmi ces récentes évolutions, je veux attirer votre attention sur un point important. Notre
engagement et notre calendrier de travail ont été à contretemps d’un événement national
majeur lors du bouclage de cet avis. Il s’agit du rapport de Monsieur le Ministre Jean PUECH
et de la récente position du Président de la République sur la Filière Bois. Malheureusement
nous ne pouvions décemment l’étudier, ni même rédiger et valider collégialement un chapitre
pour l’intégrer sereinement dans notre avis. Dès lors, nous avons fait le choix de ne pas traiter
le dossier national à la hâte. Cette décision ne signifie en aucun cas une déconsidération de
ces travaux et des orientations déclarées le 19 Mai 2009 en Alsace par le Président Nicolas
SARKOZY, bien au contraire.
Vous pourrez donc le constater, notre analyse se recoupe à plusieurs niveaux avec celles
d’autres actions, rapports ou avis qui font actuellement autorité.
Je vous propose maintenant de découvrir à l’aide d’un diaporama les points principaux de
l’avis.
Monsieur LALANDE présente l’Avis.
Ce qui est capital dans cet avis, c’est qu’il invite à résoudre les points de blocage, qu’il a la
volonté de rapprocher les femmes et les hommes autour du fort potentiel de la filière bois et
qu’il incite à passer à l’action : une action qui devra être pensée et calibrée spécifiquement
pour la Région Midi-Pyrénées.
La vraie valeur ajoutée que nous sommes déterminés à transmettre avec cet avis, c’est que
Midi Pyrénées peut et doit réussir à relever ce défi. Un défi original par certains aspects que
l’on ne retrouvera nulle part ailleurs en France, car le contexte est nulle part ailleurs le même.
Nous avons notamment deux handicaps majeurs liés à ce contexte :
 Premièrement, pas un seul massif concentré ; mais des massifs forestiers éparpillés
aux quatre coins cardinaux de Midi-Pyrénées qui mobilisent moins bien la ressource.
 Deuxièmement, des paliers de transformation qui sont déconnectés les uns des autres
et qui s’ignorent, avec comme conséquence, quelques années de retard sur d’autres
régions forestières…
Aujourd’hui, ces éloignements et ces retards doivent être considérés positivement. Ils nous
permettent de tirer des leçons du passé. Cette situation doit surtout nous motiver pour créer un
modèle efficient et durable.
La grande diversité et l’étalement de la biomasse forestière sur l’ensemble du territoire
permettent d’unifier notre grande Région dans un projet global qui renforcera notre culture
commune. Avec la richesse de la biomasse respectée, du savoir faire et les valeurs des
femmes et des hommes de métiers unis dans l’action, soutenus par nos fleurons scientifiques
et industriels, transformons ces obstacles en avantages.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
19
Ce grand et noble défi qui s’offre à nous, c’est celui d’unir toutes les forces vives sectorielles
et territoriales autour d’un projet ambitieux qui donne des perspectives pour tous, autour de la
filière bois dans l’unité identitaire, midi-pyrénéenne.
Messieurs les Présidents, chers collègues, à tous les acteurs impliqués par cet avis, je lance
aujourd’hui un appel fort à relever le défi. Aujourd’hui la filière bois Régionale de MidiPyrénées n’existe pas. Élaboré par la Commission 2 et par le Groupe de Travail, l’avis «La
filière bois en Midi-Pyrénées » invite à la construire.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
20
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Dans le dictionnaire, une des définitions du mot filière indique que c’est l’ensemble des
activités, des industries, relatives à un produit de base. Dans la filière bois le produit de base
est donc l’arbre et plus globalement la forêt et nous ne pourrons parler de véritable filière que
si l’on peut constater une mise en réseau cohérente et efficace de l’ensemble des agents
économiques du territoire considéré dont l’activité est de produire, de gérer, de mobiliser, de
commercialiser et de mettre en œuvre des produits en bois ou dérivés du bois.
A ces agents s’ajoutent ceux dont l’activité est, pour tout ou partie, en interdépendance avec
ce cœur de filière (ex : centre de recherche, de formation…). Plus précisément, la filière bois
est constituée de plusieurs niveaux que l’on retrouve dans le schéma suivant (hors
transversal) :
Sylviculture
Forêt &
sylviculture
Récolte
Bois d’industrie
Bois de feu
Bois d’ œuvre
1ère
Transformation
Produits connexes
Sciages
Pâte à papier
2nde
Transformation
Panneaux
Papier
Carton
Meubles/ameublement
Emballage, presse, imprimerie
Déchets : Matériaux en fin de vie
Structures
Bois pour le bâtiment
Menuiserie
Aménagement
Déchets : Plaquettes, sciures…
Recyclage : procédé par lequel les matériaux en fin de vie issus du bois, sont réutilisés en tout ou en partie
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
21
La forêt et la sylviculture occupent une place majeure dans cette filière. Elles fournissent le
matériau bois nécessaire à la deuxième transformation après, pour la majorité des cas, son
passage en scierie (première transformation).
Mais une première difficulté caractérise notre région car on constate que certaines zones sont
difficiles et parfois même très difficiles d’accès. Cette particularité, couplée au morcellement
dû à la multiplication des petits propriétaires, ne permet pas une exploitation optimale et
durable de la forêt midi-pyrénéenne.
S’agissant de la première transformation (scierie…), elle occupe une place économique non
négligeable dans notre région. L’industrie du sciage, est un maillon clé de la filière.
Représentée majoritairement par des petites unités, celle-ci a tendance à produire un bois non
conforme aux attentes de la deuxième transformation (construction…).
Dans la deuxième transformation, le secteur de la construction et du papier sont ceux qui
emploient le plus de salariés. Ils génèrent de nombreux emplois induits et participent
fortement à la dynamique économique locale. Actuellement, ces secteurs, auxquels se rajoute
celui du meuble, sont soumis à une concurrence internationale de plus en plus exacerbée.
Jusqu’au XXème siècle, on pouvait parler de « filières bois locales par massifs » en MidiPyrénées. D’un point de vue historique et logique, il y avait un lien naturel cohérent et fort
entre la première et la deuxième transformation sur chaque terroir forestier. Mais
actuellement, l’importation massive de bois, essentiellement en provenance de pays du nord,
concurrençant la ressource locale, a remis en question ce mode d’organisation.
Au long de la préparation de cet Avis, le CESR a pu constater que Midi-Pyrénées ne dispose
pas d’une filière bois au sens propre du terme. Elle semble principalement structurée autour
de l’exploitation forestière et de la première transformation sur certaines zones géographiques
forestières et une césure existe entre cette première transformation et la seconde
transformation, mettant en péril l’existence de tous les acteurs.
Au regard des nouvelles tendances, des alternatives possibles et des potentialités qui se
profilent, le principal défi ne serait-il pas de tenter de recréer du lien entre ces secteurs
d’activités et les territoires pour aboutir à une Filière Bois Régionale efficiente?
Pour tenter de répondre à cette question, l’Avis du CESR Midi-Pyrénées se structure en deux
parties :
 Une première partie dresse un état des lieux national et régional de la filière bois. Au
moyen d’un certain nombre de données sectorielles (SESSI, Douanes, IFN…), cette partie
révèlera l’importance de la filière bois nationale/régionale pour notre économie. Elle fournit
ainsi des indications sur le potentiel de la filière locale.
 Une deuxième partie est consacrée à la réflexion et à l’analyse de la filière bois régionale.
Celle-ci expose les causes et les raisons de son état actuel, en mettant en évidence ses forces
et ses faiblesses ; elle débouche sur les préconisations, de nature sectorielles, que le CESR
propose à la fois pour renforcer la filière bois et aussi pour la soutenir dans sa diversité et la
structurer sur l’ensemble du territoire.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
22
1ère PARTIE :
État des lieux
de la filière bois française
dans sa globalité
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
23
I- Caractéristiques générales de la filière bois au niveau national
I-1 Une filière importante…
Sur le plan national, la filière bois emploie 173 000 salariés et réalise un chiffre d’affaire de
33 milliards d’euros dans des entreprises de 20 salariés ou plus. Celle-ci est renforcée par un
artisanat puissant de 58 000 salariés qui dégage 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. En
termes d’emplois, cette filière, hors artisanat, représente autant que l’industrie automobile.
Toutefois, son chiffre d’affaires est actuellement trois fois moins important.
Par ailleurs, cette filière est implantée sur l’ensemble du territoire. Aussi, elle peut être
qualifiée d’hétérogène puisqu’elle regroupe des activités relevant à la fois de l’agriculture, de
l’industrie et des métiers. Depuis l’année 2000, on note le ralentissement de certaines de ses
activités. Suite à cela, des suppressions d’emplois ont eu lieu comme dans l’industrie
papetière (-15 000), ou encore celle du meuble (-10 000).
La filière bois
Exploitations
forestières
Travail
du bois
Meuble
en bois
Papier-carton
Total
Commerce du
bois
Effectif Employé
Entreprises
Entreprises
< 20 salariés
> ou =
à 20 salariés
6 861
1 477
CAHT M€
Entreprises
Entreprises
< 20 salariés
> ou =
à 20 salariés
1 119
432
24 298
58 135
2 749
10 038
22 148
34 967
2 039
4 220
4 928
58 235
78 550
173 129
695
6 602
18 646
33 336
6 759
11 266
1 965
3 666
Source : Sessi 2006, Scees, enquêtes annuelles d’entreprises, Insee, DADS, BIC
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
24
I-2 …mais dont le solde extérieur se dégrade
Le commerce extérieur des industries du travail du bois est déficitaire depuis de nombreuses
années. Ce déficit s’aggrave en 2007 atteignant 1,7 milliard d’euros contre 0,8 milliards
d’euros en 2000. L’ensemble des produits du travail du bois est concerné par cette diminution
du solde commercial et l’activité des scieries est la plus touchée en raison d’une augmentation
importante des importations. Consécutivement, le taux de couverture de cette industrie des
sciages s’est fortement dégradé en atteignant 34% en 2006 contre 52% en 2000. Précisons que
ce déficit s’est particulièrement amplifié avec l’Allemagne, en raison des tempêtes survenues
dans ce pays en 2007. Cela a entraîné une augmentation importante des flux entrants de
grumes d’épicéa, et dans une moindre mesure de pin. Pour l’essentiel, ces importations
alimentaient principalement les scieries du nord-est de la France.
Toutefois, pour certains produits, le solde des échanges est encore positif. C’est le cas des
panneaux de fibres, ainsi que des panneaux de particules surfacés mélaminés, qui disposent
d’un solde commercial toujours positif et ce, malgré une légère contraction en 2007. C’est
également le cas des exportations d’emballages en bois et notamment de tonneaux qui voient
leurs exportations progresser (augmentation de 4% en 2007).
Commerce extérieur du travail du bois
millions d’euros
Scieries
dont :
bois sciés
bois profilés
Panneaux de bois
Contreplaqués
Panneaux de particules
Panneaux de particules surfaces
mélaminés
Panneaux de fibres
Feuilles de placage
Bois densifiés
Charpentes et Menuiseries
Portes et fenêtres en bois
Panneaux pour parquets
Eléments de menuiserie et de
charpente en bois
Bâtiments préfabriqués en bois
Emballages en bois
Objets divers en bois
Objets en liège, vannerie ou
sparterie
Industrie du travail du bois
Exportation
522
Importation
Solde Commercial
1 537
- 1015
367
73
1225
235
- 858
- 162
1045
990
55
180
28
418
232
59
220
-52
-31
198
336
80
3
318
146
15
18
-66
-12
192
514
-322
47
53
60
143
69
182
-96
-16
-122
32
120
-88
440
123
60
251
473
349
189
-350
-289
2 382
4 114
-1 732
Source : Sessi, Douanes 2007
En dépit de cette détérioration du commerce extérieur des produits du bois, le marché
intérieur reste assez peu pénétré par les importations. En effet, le taux de pénétration des
importations atteint 30% en 2006, contre 26% en 2000.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
25
II- La forêt et la sylviculture
Selon l’Inventaire Forestier National (IFN), un espace est qualifié de forêt ou forêt de
production s’il répond à un certain nombre de critères :
- avoir un couvert arboré supérieur à 10% ;
- s’étendre sur une superficie supérieure à 5 ares ;
- avoir une largeur minimale de 20m ;
- posséder des essences forestières capables de dépasser 7 mètres de haut.
Une forêt de production est une forêt disponible pour la production de bois, c’est-à-dire où
l’exploitation du bois est possible (sans considération de rentabilité économique) et
compatible avec d’éventuelles autres fonctions.
Aujourd’hui la notion forestière qui se limitait à l’arbre en tant que ressource bois a évolué
vers l’arbre en tant que végétal. Il s’agit d’une considération plus large qui tient compte d’un
certain nombre d’éléments de l’arbre qui n’étaient pas exploités à ce jour, et qui le seront
probablement dans le futur. Parmi ceux-là, se trouve la nouvelle emprise forestière liée à la
déprise agricole, qui est une croissance jeune qui ne peut être considérée qu’en terme de
végétal.
II-1 Un panorama de la situation française métropolitaine1
II-1-1 La forêt française
La surface des forêts françaises atteint actuellement 15,5 millions d’hectares. Elle s’accroît
fortement depuis la deuxième moitié du XIXème siècle.
La forêt privée est majoritaire en France. Elle représente les trois quarts de la surface
forestière métropolitaine, soit 11 millions d’hectares. Les forêts domaniales rassemblent 10 %
de la surface forestière métropolitaine, le reste étant occupé par les autres forêts publiques,
composées de forêts communales pour l’essentiel.
En Europe, la France figure parmi les pays qui ont le plus fort taux de propriété forestière
privée, derrière le Portugal et la Finlande.
La part des forêts publiques a légèrement diminué depuis le siècle dernier, l’extension de la
surface forestière privée est donc plus importante.
Les forêts communales et autres forêts publiques non domaniales sont importantes dans l’Est
(Alsace, Bourgogne, Franche-Comté et Lorraine) et rares dans l’Ouest pour des raisons
historiques. Les forêts domaniales sont bien représentées dans le Nord de la France où elles
occupent plus de 17 % de la superficie forestière totale (Basse-Normandie, Haute-Normandie,
Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Île-de-France, Lorraine, Alsace). La forêt d’Orléans est le plus
grand massif domanial de France avec une surface de 34 600 ha.
La forêt privée représente plus de 80 % de la superficie forestière dans le Sud et l’Ouest de la
France.
1
Source : - Inventaire Forestier National.
- Bianco J-L. (1998), La Forêt : une chance pour la France, la documentation française.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
26
Source : IFN 2005
Le volume de bois sur pied dans les forêts françaises est estimé en 2005 à 2,37 milliards de
m3. Il a augmenté de 6,7 % en 19 ans. La capitalisation des bois sur pied se poursuit comme
dans les autres grands pays forestiers européens.
La forêt privée comprend 70 % du volume de bois sur pied. Les volumes à l'hectare sont plus
élevés en forêt domaniale.
La forêt française est surtout composée de feuillus : 63 % du volume sur pied et deux tiers de
la surface boisée de production. Hormis le massif landais dominé par le pin maritime, les
feuillus sont caractéristiques des zones de plaine et de piémont et les résineux, des zones de
montagne et de la zone méditerranéenne.
Les essences contribuant le plus au volume total sur pied sont les chênes sessiles et
pédonculés pour 25% du stock, le hêtre 11 %, l'épicéa commun 8 %, le pin maritime et le
sapin pectiné 7% chacun.
II-1-2 Sylviculture et exploitation de la forêt française
La France est le 10ème producteur mondial de bois, et le 5ème exportateur de bois brut derrière
les Etats-Unis, la Russie, la Malaisie et l’Australie.
Depuis 1972, elle est exportatrice nette de bois brut. Elle est le 1er exportateur européen de
grumes de feuillus tempérés, surtout dans les qualités supérieures. En revanche, la France est
déficitaire pour les sciages, notamment de résineux.
L’organisation de la récolte a subi une évolution importante au cours des vingt dernières
années et pour l’essentiel, la réalisation en direct par les exploitants forestiers des opérations
d’abattage, de débardage et de transport s’est fortement réduite. Plus fondamentalement, les
activités salariées de la forêt disparaissent progressivement, au profit de leur sous-traitance à
des bûcherons indépendants ou à des petites entreprises de travaux forestiers qui sont souvent
unipersonnelles. Dans l’ensemble, la part de la récolte effectuée à façon et à l’entreprise est
passée de 30 % en 1975 à 57 % en 1987, pour se stabiliser à environ 70 % depuis.
Les exploitants forestiers achètent des coupes, c’est-à-dire des bois sur pied, les exploitent,
puis utilisent souvent le bois dans leur scierie car 40 % des exploitants sont en même temps
des scieurs. Ils en assurent également la commercialisation.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
27
Les entreprises de travaux forestiers sont de très petites entreprises, la plupart unipersonnelles
ou de 1 à 2 salariés, qui dépendent totalement des donneurs d’ordres. Ces entreprises estiment
subir une concurrence de la part de l’ONF (travaux en régie), des agriculteurs pluriactifs et
des divers travailleurs en forêt2.
A l’échelon national en 2006, les entrepreneurs de travaux forestiers regroupaient :
- 7869 établissements
- 9655 salariés à temps plein
La volatilité des entreprises et le turn-over des salariés sont considérables. Le taux de
cotisation accident du travail salarié est élevé, ce qui est dissuasif pour l’embauche. Le
recours au travail non déclaré est important, et l’accès difficile aux massifs complique les
contrôles.
Par ailleurs, la pénibilité, l’absence de reconnaissance et le fort taux d’accident de travail
dissuadent les jeunes de se diriger vers ces métiers.
Au total, 25 000 à 30 000 personnes effectuent régulièrement des travaux liés à l’exploitation
forestière (prospection de la ressource, achat de bois, récolte-abattage, commercialisation du
bois). L’emploi y est donc supérieur à celui de la sylviculture (18 000 à 20 000 personnes),
mais relativement faible par rapport à l’ensemble de la filière (500 000 personnes).
En Midi-Pyrénées, les entrepreneurs forestiers sont éloignés des grandes agglomérations et
pour l’essentiel, les emplois sont localisés dans les espaces à dominante rurale.
Plus précisément, les entrepreneurs des travaux forestiers sont des prestataires de services,
ressortissants des CCI, mais affiliés au régime social agricole.
Leurs activités s’orientent autour de3 :
- l’abattage traditionnel
- l’abattage mécanisé
- le débardage
- les travaux sylvicoles
- le bois énergie
Notons que depuis près de 20 ans, les prix des prestations clients n’ont pas évolué alors que
les coûts n’ont cessé d’augmenter. Cet élément accroît les difficultés des entrepreneurs
forestiers.
II-1-3 Les aménités de la forêt
On ne peut évoquer la sylviculture et la forêt sans évoquer la question des aménités. Plus
précisément, les aménités font référence au multi-usage de la forêt facilité par le
développement des Chartes Forestières de Territoires (CFT).
Elles se caractérisent par :
 Le développement d’activités de loisirs en forêt :
les circuits de randonnée
l’offre d’activités sportives
la chasse
 La valorisation des produits connexes et des fonctions de protection de la forêt :
protection des captages d’eau en forêt
gestion environnementale des cours d’eau
2
3
En effectuant moins de 1200 heures par an, ces derniers ne versent pas de cotisations sociales à la MSA.
Les 4 activités seront présentées en détails dans la seconde partie.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
28
En France, la forêt demeure une destination privilégiée pour la pratique des loisirs et, malgré
l’absence de chiffres officiels, les scientifiques du Cemagref estiment à près de 600 millions
le nombre de visites annuelles. Ce succès de fréquentation conduit à des choix de gestion
forestière devant nécessairement intégrer l’accueil du public. Or, sur un plan économique, le
choix est loin d’être neutre. Il induit des coûts, génère relativement peu de recettes directes, et
crée une concurrence avec d’autres utilisations marchandes de l’espace. Pour certains, un
équilibre pourrait être trouvé si l’on disposait d’une valeur économique (définie sur la base de
coûts et de bénéfices) pour les services récréatifs4.
II-2 La situation en Midi-Pyrénées5
II-2-1 Caractéristiques générales : une forêt importante, morcelée, parfois
de qualité médiocre et souvent difficile d’accès
La forêt en Midi-Pyrénées couvre une surface de 1 204 000 hectares. Les superficies en bois,
forêts et peupleraies occupent près de 30 % du territoire régional. Les 3/4 sont des feuillus.
Malgré un faible accroissement par hectare, Midi-Pyrénées occupe la 3ème position par son
étendue et la 4ème position française par le volume de bois sur pied.
Midi-Pyrénées occupe le 5ème rang national au niveau de la collecte de bois commercialisé. Il
est à noter que notre région est la 2ème région productrice de feuillus en France et la 10ème pour
les bois résineux.
Le taux de boisement varie d’un département à l’autre (12,1 % dans le Gers à 40,8 % en
Ariège). Les superficies les plus importantes se situent en Aveyron, puis dans le Lot et en
Ariège.
En Midi-Pyrénées, les surfaces boisées sont en constante progression (entre 0,2 et 0,3 % par
an).
Départements
Surface
forestières
(milliers ha)
Taux de
boisement
Volume totale de
bois vif sur pied
(milliers de m3)
Production biologique
annuelle (milliers de
m3/an)
09 - Ariège
201
40,8 %
22 380
800
12 - Aveyron
246
28,0 %
26 250
1 080
31 – Haute Garonne
125
19,7 %
18 200
690
32 - Gers
77
12,1 %
11 780
450
46 -Lot
65 – Hautes
Pyrénées
202
38,6 %
19 230
660
131
29 %
22 420
820
81 - Tarn
164
28,3 %
19 960
990
82 – Tarn et
Garonne
58
15 ,4 %
7 250
290
Midi-Pyrénées
1 204
26,3 %
147 470
5 780
Taux de boisement et surfaces boisées (Source IFN)
4
5
Source CEMAGREF.
Source : INSEE 2008, Rapport CESR 2005.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
29
Les principales essences feuillues sont les chênes pédonculés et rouvres et pour les conifères,
les sapins et les épicéas, avec une prédominance des conifères dans le Tarn (20%) et en
Aveyron (14%).
Midi-Pyrénées concentre 13 % des surfaces boisées hors des forêts, jusqu’à 20% dans le Gers.
Il s’agit de bosquets, d’arbres isolés, d’alignements d’arbres et de haies boisées.
On dénombre 1 087 000 ha de forêts dites de production et de petits massifs, dont :
- 833 000 ha de taillis, soit 76,6 %
- 246 000 ha de futaies productives hors peupleraie, soit 22,6 %; dont 100 000 ha de
reboisements, soit 9,2 % réalisés à l’aide du Fonds Forestier National
- 8 000 ha de peupleraies, soit 0,8 %.
Carte des boisements (source : Midi-Pyrénées Bois)
Le « bois énergie » est en hausse depuis quelques années et concurrence les autres utilisations.
La part des forêts certifiées en gestion durable (Programme Européen des Forêts Certifiées
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
30
PEFC, Forest Stewardship Council FSC)6 reste faible (21 %) malgré une augmentation
continue depuis trois ans. Parmi les types de bois récoltés, les « bois d’œuvre » sont en forte
hausse, sous l’effet d’une progression du volume des conifères, alors que les « bois
d’industrie » (trituration) progressent plus faiblement.
De nombreuses difficultés pèsent sur le prélèvement, notamment en raison du morcellement
parcellaire de la propriété forestière et des difficultés de mobilisation de la ressource en
montagne. A l’évidence, les difficultés de mobilisation de la ressource sont liées au fait que
dans les zones montagneuses, les machines forestières ainsi que les camions de transport
accèdent difficilement à certains points d’exploitation.
II-2-2 Origines de la ressource7
Les forêts privées représentent 82 % (987 280 ha) des terrains boisés et sont fortement
morcelées entre 338 000 propriétaires privés.
La forêt domaniale représente 84 280 ha. La part communale, quant à elle, s’élève à 132 440
ha.
Près de la moitié de la surface forestière régionale est détenue par 85% des propriétaires
disposant de moins de 10 hectares.
Forêt domaniale
7%
Collectivités
11%
Forêt privée
82%
Source : DRAAF Midi-Pyrénées, décembre 2007
II-2-3 La ressource forestière de Midi-Pyrénées8
La forêt de Midi-Pyrénées est majoritairement feuillue (84 % de la surface). Le bois d’œuvre
y est limité. Plus de 700 000 hectares sont constitués de peuplements mélangés à base de
taillis, de potentialités très inégales et aux débouchés très diverses (industrie, bois de feu).
6
Les bois certifiés provenant de forêt gérée durablement sont ceux qui bénéficient d’un des deux systèmes de
certification actuellement reconnus en France : FSC ou PEFC. La certification implique :
a. que le propriétaire de la forêt dont sont issus les bois soit certifié,
b. que l’entreprise d’exploitation forestière ait mis en place sa chaîne de contrôle et obtenu sa
certification,
c. que les bois soient vendus sous la désignation de produits certifiés.
7
Source IFN.
8
Source : Auditions CRPF, Midi-Pyrénées Bois.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
31
 Les Feuillus
-
Le bois d'industrie (bois de trituration et bois de feu) :
Ce sont des volumes issus de boisements morcelés et de taillis le plus souvent appartenant à
des propriétés privées. Ils sont constitués d'essences très variées :
- les chênes représentent environ 40 %
- les châtaigniers représentent environ 20 %
- les autres essences (hêtre, frêne, charme ...) ne représentent que des faibles quantités, et ne
sont mobilisées que parce qu'elles se trouvent mélangées avec les essences précédentes.
En Midi-Pyrénées9, la production de bois de feu est de 2,2 millions de m3. C’est le premier
débouché de bois issu des feuillus. La consommation de ce bois se stabilise et depuis
plusieurs années, les consommations des agriculteurs vers les ruraux non agriculteurs ne
cessent de s’accroître. En 1982, 26% de ces derniers se chauffent principalement au bois. Ce
chiffre augmentera relativement en 1996 en atteignant les 39%. S’agissant de la
consommation des citadins, elle triple sur la même période.
En 2004, le volume de bois destiné au chauffage10 progresse fortement situant notre région
parmi les premières utilisatrices de bois énergie avec les régions de l’est de la France.
De manière générale, cette hausse continue de la consommation « bois feu » semble liée à
l’augmentation du prix du pétrole, à l’insertion dans les pavillons du « tout électrique » ainsi
qu’à la multiplication de chaudières bois dans les zones rurales ou péri-urbaines.
-
Le bois d' œuvre :
Il s’agit de futaies de chêne et de hêtre, pures ou en mélange avec du sapin (au sud) ou avec
d'autres feuillus (au nord). On le trouve dans une proportion plus importante dans la forêt
publique (gérée par l’Office National des Forêts) mais il est localisé sur des pentes
importantes (> 30 %).
-
La peupleraie (majoritairement privée) :
Avec 200.000 m3/an en moyenne, le peuplier constitue la première essence régionale
exploitée en Midi-Pyrénées. Cela représente 25 à 30 % des volumes de bois d' œuvre
exploités (au niveau national, ce taux n'est que de 14 %). Il se situe à la 1ère place des
exploitations de bois d' œuvre de feuillus, loin devant le chêne (100 000 m3/an environ).
 Les résineux :
-
Les bois d'industrie (bois de trituration et petits sciages)
Ces volumes, qui se trouvent surtout dans le Tarn, l'Aveyron et l'Ariège, sont actuellement
bien mobilisés. Ils sont utilisés par les scieries et les usines de trituration locales (Matussière
et Forest à Saint-Girons) et même extérieures à la région (Cellurhône à Tarascon dans le
Gard).
9
10
Source : Solagro.
Une présentation détaillée sur le « bois énergie » en Midi-Pyrénées peut être consultée en annexe 1.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
32
-
Les bois d' œuvre
Les volumes disponibles aujourd'hui sont situés dans les Hautes-Pyrénées, l'Ariège, dans le
Tarn et le nord de l'Aveyron. Ils sont sous forme de futaies régulières au nord (pins et sapins
du nord) et en mélange avec du hêtre au sud.
 Les principales essences
Essences
Chêne rouvre, pédonculé
Chêne pubescent
Hêtre
Châtaignier
Autre feuillus
Sapin-Epicéas
Pins
Douglas
Autres résineux
Source : Midi Pyrénées bois
Part de la surface
28 %
25 %
13 %
9%
10 %
5%
5%
3%
2%
L’essence la plus représentée en Midi-Pyrénées est le chêne (rouvre, pédonculé, pubescent),
recouvrant 53 % de la surface boisée, suivi du hêtre que l’on rencontre surtout en montagne.
Le châtaignier est présent dans tous les départements, surtout en Aveyron.
En ce qui concerne les résineux, le sapin et l’épicéa sont les plus représentés, surtout en
montagne pour le sapin, et dans le Tarn, l’Ariège et l’Aveyron pour l’épicéa. Le douglas est
une essence en développement dans le Tarn et l’Aveyron. Dans la catégorie des pins, nous
remarquerons, le pin noir (Aveyron et Lot), le pin maritime (Lot et Gers) et le pin laricio
(Tarn, Haute-Garonne et Gers).
II-2-4 La récolte11
Midi-Pyrénées occupe le 5ème rang national au niveau de la collecte de bois commercialisé,
soit 1,5 millions de m3 (voir tableau ci-dessous) auxquels s'ajoute l'autoconsommation estimée
à 0,9 million de m3.
Avec un accroissement annuel de la ressource estimé à 3,4 millions de m3 (soit 3 m3/ha/an), la
récolte se situe à 44 %12 de l'accroissement du bois sur pied.
11
Source CRPF et Agreste.
Pour la part récoltée, la totalité de l’arbre libère 70% du potentiel utilisable en bois d’œuvre, les 30% restants
peuvent être orientés en bois énergie. L’autre part, végétale (feuilles…), peut être consacrée à la valorisation
industrielle comme la chimie verte ou la production d’engrais, mais une proportion suffisante doit être associée
au retour au sol : « humus ».
12
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
33
La récolte en Midi-Pyrénées se répartit comme suit :
Bois d’œuvre
Grumes
feuillus
Grumes
conifères
Midi-Pyrénées
213
14,2%
487
32,4%
France
métropolitaine
6076
16,9%
14802
41,1%
Bois d’industrie
Feuillus
Conifères
700
46,6%
412
27,4%
163
10,8%
575
38,2%
20878
58%
5413
15%
6805
18,9%
12218
33,9%
Total
Total
bois de exploitation
feu(i) T forestière
t
t
a
l
228
1503
15,2%
100%
2917
8,1%
36013
100%
Récolte de bois en Midi-Pyrénées en 2005.
3
Unité : millier de m ronds sur écorce
(Source : Statistiques forestières 2007- Agreste Chiffres et Données Agriculture n° 196)
III- Etat des lieux national de la première et deuxième transformation13
III-1 L’industrie du sciage : principale activité de la première transformation14
Le sciage est une industrie de main-d’œuvre pour laquelle les frais de personnels représentent
50 % de la valeur ajoutée. Elle emploie environ 22 000 personnes en France, dont 19 000
situées en milieu rural. Elle se caractérise par une dualité entre deux secteurs. D’une part, les
scieries compétitives sur le marché international, modernisées. Quelques-unes d’entre elles
dépendent de grands groupes (Monnet-Sève en Rhône-Alpes), souvent papetiers (Braun en
Alsace, Escobois en Aquitaine). Un deuxième secteur : les petites scieries, essentielles à la vie
locale, qui produisent chacune quelques centaines de m3 par an. Le mouvement de
concentration a été fort (division par 2 du nombre d’entreprises en 10 ans). A l’instar d’autres
pays européens, ce mouvement devrait se poursuivre.
La production de sciages en 2004 s’élève à 10 millions de mètres cubes dont 7,7 de conifères,
plaçant la France au cinquième rang de l’Union européenne, juste après l’Allemagne, la
Suède, la Finlande et l’Autriche (ces volumes sont en progression de 2 % par rapport à 2003
et retrouvent à peu près les niveaux de 2002).
Toutefois, ces progressions divergent selon les essences. La production de feuillus régresse
essentiellement à cause de la chute de la demande en hêtre (- 8 %). À l’inverse, celle des
résineux augmente de 4 % bénéficiant de la progression du secteur de la construction. La
production de sciages tropicaux continue de baisser, et celle des traverses et des merrains en
chêne est stable.
La production de parquets progresse avec un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros en
2004. Celle des parquets de feuillus croît alors que celle des conifères reste plus mesurée.
13
14
La politique nationale en faveur de la filière peut être consultée en Annexe 2.
Source : Bianco J-L. (1998), op. cit. et Sessi 2006.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
34
L’ameublement et l’emballage absorbent plus de la moitié des sciages feuillus, tandis que le
secteur du bâtiment représente 60 % du débouché des sciages résineux.
Le tableau suivant retrace l’évolution du sciage selon la nature du bois :
Sciage
(en millier de m3)
Feuillus
Conifères
Essences tropicales
Total sciages
2003
France
2004
France
2005
France
Evolution 2004/2005
1943
7440
156
9539
1905
7717
152
9774
1818
7756
150
9724
- 4,6
+ 0,5
- 1,3
- 0,5
Trituration (en millier
4197
4286
4512
+ 5,3
Produits connexes de
de tonnes)
scierie
Autres utilisations (en
3402
3590
3606
+0 ,5
millier de tonnes)
D’après Agreste, enquêtes récolte de bois et production de sciage
En 2005, 651 scieries produisaient moins de 500 m3 par an, soit 31 % du total. Elles
desservent, pour l’essentiel, des artisans (ébénistes, menuisiers, charpentiers) et des marchés
locaux et exercent le plus souvent aussi une activité d’exploitant forestier.
Cette activité est concentrée sur six régions. L’Aquitaine vient très largement en tête avec
42% des facturations, suivie par le Centre, la Bretagne, la Lorraine, la Bourgogne et le PoitouCharentes.
Source : Agreste – SSP – Bois et production de sciages 2005
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
35
III-2 La deuxième transformation : le meuble, le secteur papetier, l’emballage, le bois
dans la construction
III-2-1 L’industrie du meuble15
En France, l’industrie du meuble emploie 52 000 personnes. Celle-ci est composée de 580
entreprises de 20 salariés ou plus. Sa structure est très atomisée : une entreprise sur deux
compte moins de 50 salariés.
Pour l’essentiel, ce tissu industriel s’appuie sur un artisanat de 23 000 salariés.
Les entreprises de moins de 20 salariés emploient un tiers des effectifs de l’ensemble de
l’ameublement (artisanat et industrie) et réalisent un quart du chiffre d’affaires.
Dans les secteurs du meuble meublant et des activités connexes (marqueterie, tapisserie,
rembourrage, laquage, dorure...), ces petites unités de production jouent un rôle prépondérant.
L’industrie du meuble demeure faiblement concentrée (les dix premières entreprises
regroupent 20 % des effectifs) et dans celle-ci 55 % des entreprises sont indépendantes. Dans
les secteurs du siège et du meuble meublant, cette proportion atteint 60 %.
Par ailleurs, sept entreprises sur dix, pour les entreprises structurées en groupe, relèvent d’un
microgroupe national, très souvent d’origine familiale.
L’industrie du meuble est essentiellement une industrie de main d’ œuvre, dont le nombre de
salariés a diminué d’un quart au cours des cinq dernières années.
Les salariés sont plus jeunes, moins formés, moins rémunérés que la moyenne de l’industrie
manufacturière, et l’écart entre les salaires les plus faibles et les plus élevés est plus resserré.
La part du personnel affecté à la production augmente régulièrement (au détriment du
personnel administratif et commercial), et représente 80 % des salariés. Ce secteur est
également peu féminisé puisque trois salariés sur quatre sont des hommes. Néanmoins, les
femmes sont plus nombreuses dans les secteurs du siège, des activités connexes et de la
literie, notamment grâce aux ateliers de couture.
Au cours des dix dernières années, dans les entreprises employant 20 salariés ou plus, le
nombre d’ouvriers non qualifiés a diminué de 35 %. Ces salariés, ne disposant d’aucun
diplôme, ont été les plus touchés par les réductions d’effectifs, tandis que celui de titulaires de
diplômes techniques équivalent au baccalauréat a doublé.
Dans l’artisanat, la structure a peu changé. La baisse des effectifs a été moindre (- 10 %), et le
nombre d’ouvriers non qualifiés a toujours été beaucoup plus faible (14 %).
Souvent, les industriels du meuble recourent au travail intérimaire pour ajuster l’emploi aux
variations saisonnières de leur production de moins en moins prévisibles.
15
Source SESSI, enquête annuelle d’entreprise 2006.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
36
Entre 2003 et 2006, la consommation de meuble des ménages a crû en moyenne de 2,8 % par
an. En 2007, cette croissance est supérieure à 7 %. Toutefois, les produits français ne profitent
pas de cette relance.
La production des entreprises de 20 salariés ou plus est stable et le chiffre d’affaires a reculé
de 13 % entre 2003 et 2004, pour se fixer à 6,6 milliards d’euros depuis cette date.
S’agissant de la grande distribution, celle-ci développe une politique de distribution axée sur
les prix. Cette stratégie favorise la mondialisation des approvisionnements et par conséquent
fragilise l’industrie française. Il est vrai que les entreprises peinent à rester compétitives dans
un environnement très concurrentiel au sein duquel, de surcroît, le prix des matières premières
ne cesse de croître et entraîne une forte atténuation au niveau des gains de productivité et des
écarts de salaires avec les pays émergents.
Il est important de noter que le nombre d’entreprises innovantes dans l’industrie du meuble
représente une part de 56 %. Pour l’essentiel, ces entreprises sont davantage tournées vers des
innovations de style que vers de véritables innovations technologiques.
III-2-2 Le secteur papetier
L’industrie du papier est une industrie capitalistique lourde principalement située en zone
rurale. Un emploi dans le secteur papetier induit 5 autres emplois.
Depuis quelque temps, l’industrie papetière est affectée par une augmentation importante des
coûts qui concernent les matières premières fibreuses, l’énergie, les produits chimiques et le
transport. A cela s’ajoute une impossibilité de « fixer » le prix de vente. En effet, l’industrie
papetière française est insérée dans une économie mondiale. Par conséquent, elle ne peut agir
sur le prix.
En outre, il existe d’autres aléas comme ceux relatifs à l’exportation :
- les droits de douanes
- le taux de change
- le délai de paiement
En 2007, les partenaires sociaux de l’inter secteur papier carton ont engagé une négociation en
vue d’un accord collectif sur le thème de l’emploi des seniors et de la valorisation du capital
humain. L’ Union des Industries Papetières pour les Affaires Sociales (UNIPAS) a poursuivi
une réflexion de fonds sur la modernisation du système de classification professionnelle
ouvrier, employé, technicien et agent de maîtrise, datant de 1993.
Géographiquement, les industries papetière sont implantées sur l’ensemble du territoire
national dans lequel deux régions dominent : Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes. Cette
industrie est très concentrée puisque 85 entreprises employant 250 salariés ou plus,
regroupent près de 55% des effectifs et réalisent 66% de l’ensemble du chiffre d’affaires du
secteur.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
37
Moins de 20 salariés
20 à 249 salariés
250 salariés ou plus
Industrie papetière
Nombres
d’entreprises
694
454
85
1 233
Effectifs
4 928
32 613
45 937
CAHT en
M€
695
5 855
12 791
VAHT en
M€
133
1 551
2 817
83 478
19 341
4 501
Sources : Sessi – enquêtes annuelles d’entreprise 2006, Insee – DADS, BIC
L’industrie papetière constitue le secteur économique le plus puissant de la filière bois. Celleci rassemble 540 entreprises de 20 salariés ou plus, emploie 80 000 salariés et génère un
chiffre d’affaires de 19 milliards d’euros. Les entreprises de moins de 20 salariés, au nombre
de 694, emploient un effectif de 4928 salariés et contribuent au chiffre d’affaires total de
l’industrie papetière à hauteur de 695 M€.
Cette industrie est principalement organisée autour de grands groupes. En effet, trois
entreprises sur quatre appartiennent à un groupe. Aussi, l’ensemble de ces entreprises emploie
90% des effectifs et réalise 90% du chiffre d’affaires.
Plus spécifiquement, dans l’ensemble des groupes de l’industrie papetière, une entreprise sur
deux est sous contrôle étranger, contre une sur six dans l’industrie manufacturière.
L’industrie papetière française se situe au deuxième rang derrière l’Allemagne. Mais
aujourd’hui, la France peine à conserver cette place. En effet, entre 2000 et 2005, la part de
cette industrie dans la valeur ajoutée se contracte plus fortement que celle de ses deux
principaux concurrents que sont l’Allemagne et l’Italie. Cependant, ce recul reste tout de
même faible comparativement à certains pays du nord de l’Europe comme le Royaume-Uni,
la Finlande ou la Suède.
S’agissant des exportations, la France, avec 5% des parts de marché, se classe au sixième rang
dans le classement des principaux pays exportateurs mondiaux entre 2000 et 2005. Lors de la
même période, la Chine double ses parts de marché mais n’occupe que le 16ème rang mondial.
En 2005, la première place revient à l’Allemagne qui avec 13% des parts de marché, détrône
le Canada.
 L’industrie de la pâte16
La production de pâte en France se compose de 25% de pâte mécanique et de 75% de pâte
chimique. Seules sont considérées les pâtes à partir de bois.
Les différents types de pâtes sont classés en fonction de leur rendement :
-
16
rendement > 90% : Pâte mécanique, thermomécanique, chimico-thermomécanique
si 80 < rendement < 90 : chimico-mécanique
si 70 < rendement < 80 : mi-chimique
si 45 < rendement < 55 : chimique (procédé sulfate=kraft, procédé bisulfite)
Source : Audition de Monsieur Bontemps Président de la COPACEL le 06/11/2008.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
38
Les pâtes les plus courantes sont les pâtes thermomécanique et sulfate.
Plus généralement, les pâtes peuvent être écrues ou blanchies. S’agissant des pâtes chimiques
blanchies, elles se composent de plusieurs sortes :
-
Northern Bleached Softwood Kraft plup
Northern Bleached Hardwood Kraft plup
Eucalyptus : seule sorte cotée en euros, les autres étant cotées en dollars17
Cette pâte est principalement obtenue à partir de bois de scieries (30,1%) et de rondins
(69,9%). Les résineux y contribuent à hauteur de 61,6% et les feuillus pour une part de
38,4%.
Par ailleurs, si l’on s’intéresse aux livraisons de bois aux usines de pâtes en France en 2007,
elle se répartit comme suit.
En France, la production de pâtes à papier s’élevait à 2,4 millions de tonnes en 2007. Une
proportion de 53,8% de cette production était destinée à l’exportation. Comparée aux autres
pays européen, cette part est relativement inférieure.
La France se situe au 13ème rang mondial pour la production de pâtes à papiers. En Europe,
celle-ci se classe 4ème derrière la Finlande, la Suède et l’Allemagne.
 Les papiers et cartons
En 2007, en France, la production de papiers et de cartons s’élevait à 9,9 millions de tonnes.
17
L’Amérique du Nord à elle seule produit plus de la moitié de la production mondiale de pâte.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
39
Depuis de nombreuses années la France est importatrice net de papiers et cartons. Elle se
classe 10ème pour la production mondiale et 5ème au niveau de la production européenne, après
l’Allemagne, la Finlande, la Suède et l’Italie.
Plus précisément ce secteur comprend différents postes :
* Les articles de papeteries comprennent les enveloppes, les papiers gommés ou adhésifs et
les papiers pour écriture, impression18…
Pour ce genre d’articles, le Royaume Uni est le premier client de la France devant la
Belgique, L’Allemagne et l’Espagne. L’Allemagne reste le premier fournisseur de la France
devant l’Espagne, la Belgique et l’Italie.
Dans ce secteur, l’artisanat est faiblement représenté. Il emploie 400 salariés et réalise un
chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. La productivité s’y est améliorée. En dépit de cela,
un quart de ses emplois a été supprimé depuis l’année 2000.
Le taux d’exportation est élevé. Il est à attribuer en priorité aux entreprises françaises filiales
de groupes étrangers qui réalisent des échanges en intragroupes.
La production française d’articles de papeterie s’est contractée de 6% entre 2000 et 2006.
Cette tendance est à attribuer, en partie, à une baisse au niveau du papier à écriture et à
l’impression (-30%) et ce, en raison du développement du stockage dématérialisé de
l’information.
En 2006, les importations s’élèvent à 132 millions et les exportations à 83 millions d’euros.
Lors de cette même année, la production s’élève à 773 millions d’euros. La balance
commerciale, stable depuis des années, témoigne des potentialités et de la nécessité d’une
politique de développement.
S’agissant du papier journal, la production est restée assez stable de 2006 à 2007. Les
exportations ont augmenté et les importations ont sensiblement diminué.
Production française
Exportations
Importations
Consommation apparente
Source : Copacel
2006 (Kt)
1 110
736
529
902
2007 (Kt)
1 107
761
520
866
Évolution
- 0,2 %
+ 3,4 %
- 2%
- 4%
La balance commerciale du « papier journal » est excédentaire. Ce qui témoigne des
possibilités au sein de cette branche.
* Au sein des « autres articles en papier ou en carton19 » les petites entreprises de moins de
20 salariés emploient 1600 personnes et réalisent un chiffre d’affaires de 273 millions
d’euros.
18
19
Les deux premiers segments nécessitent des investissements lourds.
Les étiquettes sont majoritaires dans les autres articles en papier ou en carton.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
40
Par ailleurs, ce secteur regroupe 101 entreprises de 20 salariés ou plus qui emploient 6 300
personnes. Il réalise un chiffre d’affaires de 1,2 milliards d’euros dont les 85% sont à attribuer
aux fabricants d’étiquettes.
Lors de ces 6 dernières années, les effectifs ont légèrement diminué alors que la productivité
est restée stable et que le chiffre d’affaires a progressé de 8%.
Ce secteur est soumis à une concurrence exacerbée ayant comme fil directeur l’innovation.
Afin d’être compétitives, les entreprises accentuent la recherche et favorisent le recrutement
de personnes très qualifiées.
Pour l’essentiel, une très grande part des produits importés, principalement des étiquettes
imprimées, proviennent de pays de l’Union Européenne. Les produits exportés le sont à
destination de différentes régions du monde.
Notons que dans ce marché, l’Allemagne reste le principal client et fournisseur de la France.
En 2006, le chiffre d’affaires de l’industrie du cartonnage (toutes spécialités confondues), en
atteignant 2,7 milliards d’euros, s’est accru de 1,8%. La branche alimentaire, qui représente
plus de la moitié du secteur, connaît une stagnation. En revanche, la pharmacie, qui représente
près de 20% du cartonnage français reste une activité à fort développement, tout comme le
luxe et les cosmétiques.
En définitive, nous utiliserons la notion de mutation profonde pour qualifier la situation de
l’industrie papetière française actuelle. Cette situation semble découler de plusieurs facteurs :
-
les orientations des entreprises : choix stratégiques, investissements, recherche, gestion
des marques…
les orientations des collectivités et de l’Etat : normes environnementales, infrastructures,
aides diverses…
L’industrie papetière a de l’avenir d’où la nécessité de renforcer sa compétitivité. Dans un
contexte mondialisé/globalisé en mutation permanente, celle-ci doit être soutenue.
III-2-3 L’emballage
Actuellement en France, l’industrie de l’emballage compte 850 entreprises de 20 salariés et
plus et génère près de 110 000 emplois. Elle regroupe les emballages en plastique, en papiercarton, en verre, métal ou bois. Seuls les emballages en papier carton et en bois sont rattachés
à la filière bois.
Plus globalement, dans cette industrie, la France se place au premier rang des exportateurs
devant l’Allemagne. S’agissant des importations, elle se classe troisième derrière l’Allemagne
et les Etats-Unis.
 L’industrie française de l’emballage papier-carton est constituée d’une majorité de petites
entreprises qui arrivent à allier tradition et innovation. Pour l’essentiel, cette industrie,
composée de 86% d’entreprises de moins de 250 salariés, est atomisée. Elle fournit
principalement les marchés locaux et régionaux. En effet, le taux d’exportation de cette
41
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
industrie (12,4% en 2006) est le plus faible de toute l’industrie de l’emballage. Sa production
est néanmoins importante puisqu’avec 34% de parts de marchés en France, le papier carton
occupe, en volume, le premier rang des matériaux d’emballage.
En 2007, le taux de couverture (536M€/1209M€) de cette industrie traduit une balance
commerciale déficitaire. Le solde se dégrade principalement en raison d’une hausse sensible
des importations. Pour l’essentiel, ce déséquilibre s’accentue au profit de l’Allemagne et
l’Italie qui sont nos principaux partenaires. Pour contrebalancer cette tendance, l’industrie
française de l’emballage papier-carton devrait profiter du dynamisme de l’activité industrielle
au sein de certains nouveaux marchés émergents (Chine…).
Par ailleurs, notons qu’au sein de cette industrie, les unités de production réalisent la plus
grande partie de leurs investissements dans de nouveaux marchés comme celui de l’Europe de
l’Est. Elles investissent également en Espagne, pays dans lequel le marché semblerait être
propice au développement.
 Pour ce qui est de l’industrie de l’emballage en bois, cette dernière regroupe quatre
activités distinctes : les palettes, l’emballage léger, la tonnellerie et l’emballage industriel. En
l’état actuel des choses, il est nécessaire d’accentuer le rôle de cette activité dans le
développement durable.
Au sein de la filière de l’emballage, le secteur bois représente 24% des entreprises mais ne
génère que 9% du chiffre d’affaire en 2006.
La France occupe le premier rang au niveau de la production d’emballage en bois en Europe.
Elle se classe respectivement devant l’Italie et l’Allemagne qui sont, avec l’Espagne et la
Belgique, ses principaux partenaires pour cette industrie.
De manière générale, le commerce extérieur pour l’emballage en bois reste largement
excédentaire20. Ce résultat doit, en partie, être attribué à la tonnellerie21 qui exporte plus d’un
tiers de sa production vers les Etats-Unis. Néanmoins, en 2007, le taux de couverture de
l’ensemble de l’emballage en bois se replie et ce, en raison d’une forte hausse des
importations. Cette hausse est à attribuer à l’augmentation de l’achat de palettes en
provenance de l’étranger.
III-2-4 Le bois dans la construction
D’après le SESSI, les fournisseurs de la construction sont « des entreprises industrielles qui
fabriquent des biens intermédiaires, des biens d’équipements ou des biens de consommation
qui seront utilisés par les corps de métiers de la construction ». Cet ensemble d’entreprises
forme une palette relativement large de secteurs d’activités hétérogènes. Certaines d’entre
elles entrent pleinement dans « la filière bois » : les charpentes et panneaux en bois ou encore
les menuiseries en bois.
Le présent Avis ne traite à titre d’exemple que d’une partie des activités, à savoir celles qui
concernent les charpentes et les panneaux en bois. Cette activité regroupe la fabrication de
panneaux en bois, de charpentes industrielles et traditionnelles en bois et en lamellé collé. Le
tableau suivant témoigne de l’importance de ce secteur.
20
21
En 2007, le taux de couverture de l’industrie de l’emballage en bois (443 M€/256 M€) avoisine les 1,73.
La tonnellerie réalise 80% des exportations de l’industrie de l’emballage en bois.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
42
Chiffres clés du secteur
Nombre d’entreprises
Effectif employé moyen*
Chiffre d’affaires hors taxes (M€)
Exportations (M€)
Investissements corporels totaux (M€)
Charpentes
66
3857
520
9
25
Panneaux
66
8387
1830
767
60
* Y compris le personnel intérimaire
Champ : entreprises de 20 salariés ou plus
Source : Sessi – enquête annuelle d’entreprises 2005
Les panneaux incluent les panneaux de contreplaqué et les panneaux de process. La
production française de contreplaqué se classe deuxième à l’échelon européen. Pour ce qui est
des panneaux de process, leur vente en volume a considérablement augmenté entraînant
simultanément une augmentation du chiffre d’affaires des fabricants.
S’agissant des charpentes, leur production a également fortement augmenté en raison du
dynamisme du marché intérieur. Parmi celles-ci, les charpentes industrielles sont les plus
prisées dans la construction. En effet, 65% des maisons individuelles les utilisent. La
production française en lamellé-collé, quant à elle, se classe troisième en Europe.
Dans cette activité (panneaux et charpentes), la balance commerciale est excédentaire en
raison de l’activité des panneaux. Leur solde des échanges, toujours positif, s’accroît en 2006
grâce, principalement, aux panneaux de particules. Malgré trois années de baisse, le taux de
couverture pour les panneaux de bois atteint les 114%.
Tout autre est la situation des panneaux contreplaqués. En 2006, leurs importations ont
augmenté de 12% en volume. Ce qui représente une progression six fois supérieure à celle des
exportations.
Panneaux de bois : principaux pays partenaires
Importations : 861 M€
Exportations : 987 M€
Sessi : Douanes – 2006
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
43
Charpentes en bois : principaux pays partenaires
Importations : 168 M€
Exportations : 55 M€
Sessi : Douanes – 2006
Les échanges commerciaux des charpentes sont moins importants que ceux des panneaux, les
livraisons se réalisant dans les pays limitrophes.
Notre époque est confrontée au problème des économies d’énergie. Afin de minimiser les
coûts en énergie, on tend de plus en plus vers la construction de maisons économes. Le bois
est un isolant thermique de très bonne qualité qui s’intègre parfaitement dans le paysage. A ce
titre, il s’inscrit parfaitement dans le programme de réduction de la consommation
énergétique des bâtiments défini par le plan climat 2004.
Plus précisément, ce plan prévoit de renforcer la réglementation thermique sur les bâtiments
neufs tous les cinq ans pour diminuer chaque fois la facture énergétique d’au moins 15%.
Cette tendance ira en s’amplifiant. En effet, le Grenelle de l’environnement indique que tous
les bâtiments et équipements publics ainsi que les immeubles tertiaires, devraient, d’ici 2012,
être construits en basse consommation (50KWh/m2 an). Cela passe, en partie, par la mise en
place d’une enveloppe étanche aux déperditions de chaleur dans les constructions. L’objectif
global est de réduire considérablement les ponts thermiques. Le but étant de limiter les
déperditions en hiver en gardant la chaleur et d’éviter les surchauffes d’été en renforçant
l’inertie thermique.
Un des avantages du bois est sa faible conductivité thermique. Plus précisément, le bois
transmet la chaleur 12 fois moins vite que le béton, 250 fois moins vite que l’acier et 1 500
fois moins vite que l’aluminium. Par ailleurs, le bois, contrairement au métal, brûle lentement
sans se déformer et en conservant durant de longues minutes les qualités mécaniques de ces
éléments de structure verticaux (ossature, poteaux….) ou horizontaux (poutres, solives,
madriers…).
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
44
III-3 Recyclage des déchets22
Les déchets de bois proviennent des différents niveaux de la filière. On les retrouve dans :
-
L’exploitation forestière sous forme de houppiers, branchages, écorces, souches, sciures.
Les industries de première transformation (scieries) qui produisent des dosses et des
délignures, des écorces, des sciures, des copeaux et des chutes courtes.
Les industries de deuxième transformation (menuiseries, fabriques de meubles, de
parquets de charpentes…) qui produisent des sciures, des chutes, des copeaux d’usinage,
des poussières de ponçage.
Les objets mis au rebut : bois de chantier et de démolition, caissettes, palettes, bois de
coffrage, charpentes, meubles, traverses de chemin de fer, poteaux…
Des déchets d’espaces verts : élagages, coupe de bois et arbres, feuilles …
Plus précisément, les déchets de bois sont classés en trois catégories :
-
La biomasse : concerne le bois exempt de toute contamination.
Le bois faiblement adjuvantés : palettes, panneaux, bois d’ameublement.
Les bois traités à la créosote, aux CCA (cuivre, chrome, arsenic) et les bois ignifugés.
La collecte de bois non souillé (déchet dit non dangereux ou déchet banal) est effectuée par
les collecteurs de déchets banals ou par des collecteurs spécialisés qui se chargent du
ramassage, du stockage et du broyage des déchets. Ces déchets sont répartis en fonction de
critères de qualité et font l’objet d’un conditionnement spécifique. Ces déchets représentent
environ 29% du tonnage de déchets banals produits par les entreprises23.
Les bois de rebut ou traités sont, en fonction de leur teneur en substances dangereuses,
considérés comme des déchets dangereux. Ils doivent être collectés par des prestataires
spécialisés et traités comme les déchets par lesquels ils ont été souillés (solvant peinture
traités CCA ….). Ils doivent donc être dirigés vers les filières de traitement adaptées et
autorisées et éliminés conformément à la législation associée. En aucun cas ils ne peuvent être
brûlés dans des installations de combustion bois.
A noter que lorsque le déchet est un déchet d’emballage, celui-ci est soumis aux dispositions
particulières qui régissent les déchets d’emballage (décret N° 9-609 du 13 juillet 1994).
Dans tous les cas, le brûlage à l’air libre des déchets de bois est interdit et les déchets du bois
ne doivent pas être abandonnés.
A l’exception de l’exploitation forestière, la production annuelle nationale des déchets de bois
et de sous-produits du bois s’élève à plus de 10 millions de tonnes. A elles seules, les scieries
génèrent 60% de ce tonnage.
22
23
Source ADEME.
Etablissements industriels et commerciaux de plus de 10 salariés (données 2004).
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
45
L’utilisation des déchets bois varie en fonction de leur origine. Ils peuvent ainsi être utilisés
comme matières premières (panneaux de particules, pâte à papier…), consommés comme
combustible dans des chaudières ou encore réemployés après avoir été réparés (meubles,
palettes, muti-rotations…).
Les industries de la trituration utilisent les déchets de bois comme matière première. Au sein
de celles-ci, l’activité de fabrication de la pâte à papier utilise en majeure partie les produits
issus des scieries. L’activité liée à la fabrication des panneaux de particules ou de produits
composites emploie les dosses et délignures, les sciures et les chutes diverses.
Les déchets de bois peuvent également être utilisés comme combustible dans l’industrie ou
dans les bâtiments à usages collectifs24.
Dans le premier cas, les entreprises utilisent leurs déchets pour satisfaire leurs propres besoins
énergétiques : chauffage, énergie de « process ». Dans le deuxième cas, ces déchets sont
utilisés afin de chauffer les bâtiments collectifs comme les lycées, les hôpitaux….
Plus globalement, les déchets de bois employés comme combustible sont utilisés à l’état brut
ou conditionnés sous forme de granulés ou de briquettes.
IV- Etat des lieux régional de la première et deuxième transformation
IV-1 La première transformation : le sciage en Midi-Pyrénées
En 2004, le volume de sciage25 a progressé de 8% pour atteindre 343 160 m3 alors que celui
des productions nationales n’a progressé que de 1,4%. D’un point de vue régional, les sciages
sont tirés à la hausse par les volumes de conifères transformés qui ont progressé de 25%
depuis 2002. Ces volumes représentent à eux seuls près des trois quarts des sciages. Le
volume de Douglas permet aux sciages de cette essence de progresser fortement en 2004.
Durant cette même année, les volumes issus de sapin épicéa diminuent de 4%, tout en
représentant néanmoins 52% des volumes de sciages de conifères. Les productions de pin
maritime et de pin sylvestre augmentent de 5% et contribuent pour 24% aux sciages de
24
25
Une présentation détaillée sur le « bois énergie » en Midi-Pyrénées peut être consultée en annexe 1.
Source : Agreste, Données n°27 – décembre 2005.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
46
conifères. Les feuillus repartent après un repli en 2003, principalement sous l’effet d’une
hausse des sciages de peuplier, le chêne restant la première essence de feuillus débitée dans la
région avec 29 000 m3. A tout cela s’ajoutent les bois sous rails, les merrains et les bois
tropicaux, qui sont en régression depuis 2002 pour ne représenter que 5% de l’ensemble des
sciages.
En matière de volumes de sciages, le classement régional évolue peu. Le Tarn est le premier
département avec 26% des volumes régionaux, suivi par l’Aveyron (21%) et l’Ariège (14%).
En Midi-Pyrénées, la taille moyenne des scieries, mesurée par le volume de production, est de
l’ordre de 2000 m3/an. Les petites unités de moins de 1000 m3 représentent les deux tiers des
entreprises et participent à hauteur de 7% au volume des productions régionales. D’autres,
plus grandes, avec un volume de production annuelle de 6000 m3 correspondant à 60% des
sciages, représentent 8% des entreprises.
Selon Agreste 42% des scieries de Midi-Pyrénées scient de 1 à 499 m3 de bois.
Situation du
sciage en MidiPyrénées
Nombre
d’entreprises en
m3 de sciage
Total France
Production en
milliers de m3
sciages
Total France
1
à 499
1000
à
1999
19
2000
à
3999
18
4000
à
5999
6
6000
à
9999
8
10000
à
19999
7
20000
et plus
Total en MidiPyrénées
58
500
à
999
20
1
137
651
10
270
14
295
25
331
49
178
-
155
58
135
97
91
-
2106
337
128
194
435
948
880
1208
1826
4313
9932
D’après Agreste, enquêtes récolte de bois et production de sciage
Le Tarn et la Haute-Garonne regroupent 45% de l’emploi salarié (salariés permanents) des
branches d’activité exploitation forestière et scierie. Le premier département est marqué par la
prépondérance des emplois dans les scieries. Dans le second domine les métiers liées à
l’exploitation forestière.
Les évolutions sont cependant contrastées au sein de ce secteur.
Les scieries et les industries de panneaux en bois ont perdu plus de 20 % de leurs effectifs
salariés en cinq ans. Les plus petites scieries ferment sans qu’aucune reprise ne se dessine,
notamment dans le secteur des feuillus.
IV-2 La deuxième transformation en Midi-Pyrénées : le meuble, le secteur papetier, le
bois dans la construction
IV-2-1 Le meuble en Midi-Pyrénées26
Midi-Pyrénées est une région spécialisée en ameublement. On y produit des sièges, meubles
de cuisine, meubles meublants (meubles pour salon, séjour, salle à manger et chambre à
coucher), meubles de bureau et de magasin, meubles de compléments.
26
Source : INSEE 2008.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
47
Dans la région, l’essentiel de l’activité de ce secteur est orientée autour de meubles
meublants. On retrouve ainsi le pôle artisanal historique de Revel où travaillent depuis la fin
du 19ème siècle ébénistes, ciseleurs et sculpteurs. Aussi, depuis 2001, apparaissent de
nouvelles entreprises (plus de 50 salariés) fabriquant du meuble et ce, notamment dans le nord
des Hautes-Pyrénées et surtout en Aveyron.
En Midi-Pyrénées, le secteur de la fabrication de meubles, avec 1103 établissements emploie
22,4% des effectifs de la filière.
Salariés et entreprises du meuble en Midi-Pyrénées de 2000 à 2007
Nombre de salariés/entreprises
4500
4000
322
310
308
291
3500
265
Nombre d'entreprises
Nombre de salariés
266
254
3000
245
2500
2000
3894
3889
3730
3449
1500
3214
3158
2905
2737
1000
500
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Années
Durant la période 2001-2007, les principales activités27 de fabrication de meubles en MidiPyrénées ont perdu 77 entreprises et 1157 salariés. La période de 2003-2004 est celle qui a
connu le plus grand nombre de perte d’emplois (-253) et de fermetures d’entreprises (-26).
Le département de l’Aveyron, spécialisé dans l’ameublement, accueille de petites unités
artisanales et de grosses entreprises (Cauval Industries, Espalux Expansion, Belloubet). Il
regroupe 38 % des emplois salariés régionaux du secteur.
Pour l’essentiel, dans leur grande majorité, les bois transformés par l'industrie du meuble sous
forme de bois massif ou de panneaux, ne proviennent pas de Midi-Pyrénées mais de pays
comme l’Allemagne ou l’Espagne dans lesquels le bois est de meilleur rapport qualité/prix.
S’agissant des entreprises industrielles positionnées exclusivement sur le meuble meublant,
elles connaissent une situation difficile. En raison de la concurrence des pays à faibles coûts
de main d’œuvre, ce secteur, prépondérant en Midi-Pyrénées, a perdu 16 % de ses effectifs en
cinq ans. En 2004, ce secteur concentrait encore quatre salariés de l’ameublement sur dix.
27
Les chiffres de ce graphique sont extraits de la base de données UNIstatis. Nous avons retenu cinq activités
référencées par UNIstatis : la fabrication de sièges, de meubles de bureau et de magasin, de meubles de cuisine,
de meuble meublants, de meubles de jardin et d’extérieur, de meubles non classifié ailleurs (n.c.a). Ces activités
sont considérées comme étant les plus représentatives du secteur du meuble. L’étude de ces activités permet de
cerner les évolutions au sein du secteur « meuble ».
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
48
Malgré une vive concurrence étrangère, notamment italienne, le nombre de salariés employés
dans la fabrication de sièges progresse (+ 10 % en 5 ans). Les fabricants font des efforts pour
diversifier leur offre.
Les cuisinistes, dotés d’un outil de production performant, bénéficient du dynamisme de la
construction de maisons individuelles. En cinq ans, leurs effectifs salariés ont progressé de
17%. En 2004, ils représentent 21% des effectifs totaux de l’industrie du meuble. Cette
activité est caractérisée par une forte intensité capitalistique et un degré de concentration élevé
contraire à l’atomisation habituelle du secteur de l’ameublement. Dans ce secteur, trois
établissements (Espalux Expansion, Teisseire Cuisines et SA Combettes) regroupent 70 % des
salariés.
IV-2-2 Le secteur papetier dans la région Midi-Pyrénées
L’industrie papetière est principalement localisée dans le sud de la région. Dans cette
dernière, la Haute-Garonne et l’Ariège emploient 80 % des salariés du secteur.
La Haute-Garonne est spécialisée dans la production de pâte à papier. Le département de
l’Ariège, accueille, quant à lui, de très gros établissements de fabrication de papier et de
carton (SNC Saint Girons28, principal employeur de la filière bois midi pyrénéenne en 2004).
En 2004, Midi-Pyrénées concentre 16% des effectifs nationaux de la fabrication de pâte à
papier. Principal employeur régional, l’usine Tembec Saint-Gaudens s’est modernisée, mais
son activité est fragilisée par une parité Euro/dollar défavorable, une forte concurrence
étrangère et des difficultés d’approvisionnement local qui majorent le coût de la matière
première. En 2006, dans cette entreprise, près de 40 M€ (sur une période de trois ans) ont été
investis dans l’unité énergétique basée sur l’utilisation de la biomasse. Sur le plan
énergétique, soulignons que depuis fin 2007, l’entreprise Tembec est complètement
autonome. Cette particularité lui permet de disposer d’un poste de coût énergie quasiment nul.
La situation de Midi-Pyrénées n’est pas dissociée de la situation globale. En effet, les
principales entreprises de ce secteur, installées dans cette région, traversent une période
difficile. Les emplois sont menacés alors que cette industrie participe pleinement à la
dynamique économique régionale.
La plupart du temps, ces sociétés sont détenues majoritairement par des investisseurs
étrangers. C’est le cas de Tembec dont l’actionnaire majoritaire est canadien, ou encore de
Ledar St Girons qui était principalement détenue par des investisseurs américains.
Par ailleurs, on note une très faible coopération entre certaines entreprises régionales malgré
une appartenance territoriale commune. L’entreprise Tembec, par exemple, vend de la pâte à
papier sur le marché mondial. Ledar Saint-Girons s’approvisionne au sein de ce même
marché. Il semble qu’il y’ait peu de concertation et d’échanges d’information entre ces deux
entreprises.
Il faut rappeler l’importance de Ledar pour Saint–Girons dans la mesure où cette entreprise
représente 60% du budget de cette commune. Sa fermeture de septembre 2008 à mai/juin
2009 affecte fortement l’économie et la vie locale29.
28
29
SNC Saint Girons emploie environ 330 salariés.
Le cas de Ledar Saint Girons est traité en détail dans la deuxième partie de notre Avis.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
49
Suivant la tendance nationale, l’industrie papetière de Midi-Pyrénées est en pleine mutation.
Aujourd’hui, c’est une phase de toute autre ampleur à laquelle nous sommes confrontés.
Dès lors, il est nécessaire de repenser le modèle économique en s’appuyant sur les atouts
qu’offre le site France et Midi-Pyrénées.
Dénomination Entreprise Ville
Spécialité(s)
Nombre de Salariés
SNC Saint-Girons
Industries
Tembec Saint-Gaudens
Papeteries Matussière et
Forest (Ledar)
Eycheil (09)
300
Papeteries Léon Martin
Ariège (09)
Capitole Carton (groupe
SAICA)
Cartonnages d’Auch
Toulouse (31)
Fabrication de papier et de
carton
Fabrication de pâte à papier
Fabrication de papier et de
carton
(Fermeture de cette usine le
29 septembre 200830)
Fabrication de papier et de
carton
Industrie du carton ondulé
Auch (32)
Fabrication de cartonnages
81
Saint-Gaudens (31)
Saint Girons (09)
208 (2000 emplois induits)
110
208 (2500 emplois induits)
80
IV-2-3 Le bois dans la construction
Le secteur du bois construction, par sa qualité, est le principal employeur de la filière bois
régionale. Les fabricants de charpente et de menuiseries représentent à eux seuls près de 40%
des emplois du secteur en Midi-Pyrénées (contre 16% en France). C’est le tout premier
employeur de la filière dans la région, loin devant le secteur du meuble (22,4%), les fabricants
de papier et cartons (11%) et le sciage et rabotage du bois (8%).
En Midi-Pyrénées, les secteurs bois du bâtiment ont un poids relatif plus élevé que dans la
filière bois nationale. Cette situation est à attribuer, ces dernières années, au dynamisme de la
construction de logements dans la région. Entre 1999 et 2004, les effectifs salariés ont
progressé de 18 %. Ces derniers ont augmenté pour toutes les activités liées à la construction
en neuf et en rénovation. Lors de cette période, le secteur de la fabrication de charpentes
industrielle et de menuiseries a connu un accroissement de 6%. Le secteur menuiserie du
bâtiment (bois et matières plastiques) a, pour sa part, augmenté de 17%. Cette progression est
davantage affirmée pour le secteur charpente à tel point qu’en 2004, le secteur du bois
construction représente 42% du chiffre d’affaires et 44% de l’emploi de la filière bois
régionale.
La structure du secteur bois dans la construction est atomisée. Ce constat s’établit pour les
secteurs « bâtiment » du bois construction au sein desquels le nombre moyen de salariés par
établissements est compris entre 4 et 7. En revanche, il est à atténuer pour la fabrication de
charpente industrielle et de menuiseries dont le nombre moyen de salariés avoisine les 18
personnes par établissement.
En région Midi-Pyrénées, les secteurs « aval » du bois construction utilisent majoritairement
du bois provenant d’autres régions et d’autres pays. De 1996 à 2004, le taux d’importation de
charpentes et menuiseries a été multiplié par cinq.
30
Cette question sera soulevée dans la deuxième partie lorsque seront traités les secteurs en tension.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
50
V - Les activités immatérielles amont (recherche et formation31) et l’emploi lié à la filière en
Midi-Pyrénées
V-1 Recherche, Innovation et transfert
Plusieurs régions françaises ont une activité de recherche liée au bois dans des cadres variés.
V-1-1 La recherche à l’INRA
On peut citer notamment les activités de recherches menées dans le cadre de l’INRA (Institut
National de la Recherche Agronomique). Son Département CEPIA (Caractérisation et
Elaboration des Produits issus de l’Agriculture) dispose en particulier d’un Pôle Bois dont
l’ambition est de rechercher une réelle innovation dans la transformation et l'utilisation du
bois sous tous ses aspects y compris comme matériau de construction, pour le développement
de nouveaux procédés (traitements thermiques) et de nouveaux produits (matériaux à base de
fibres, biopolymères...), tout en concevant des solutions respectueuses de l'environnement
pour les procédés industriels, de conservation, de collage, de revêtement. Les unités de ce
Pôle Bois se situent à Nancy, Reims, Grignon et Bordeaux.
Le Département EFPA (Ecologie des Forêts, Prairies et milieux Aquatiques) est également
très actif sur la forêt et le bois avec plusieurs unités réparties sur l’ensemble du territoire
métropolitain : pour la forêt ce sont principalement les sites de Nancy, Orléans, Bordeaux et
Avignon, mais également Toulouse où se trouve DYNAFOR (Dynamiques forestières dans
l’espace rural), unité de recherche en partenariat avec l’INP-ENSAT…
V-1-2 Les partenaires INRA-INPT
Les activités de DYNAFOR sont centrées sur la gestion durable des ressources forestières et
de l'espace rural dans le cadre de l'écologie du paysage. L'objectif principal de DYNAFOR est
de comprendre et de modéliser les relations entre des processus écologiques, des processus
techniques et des processus socio-économiques dans la gestion de ressources naturelles
renouvelables. Il s’agit d’un projet de recherche interdisciplinaire qui mobilise des disciplines
biologiques, techniques et socio-économiques.
Egalement en partenariat, entre l’INRA et l’INP-ENSIACET, le Laboratoire de Chimie Agroindustrielle (LCA) est le premier centre de recherche publique à s’inscrire dans la démarche
de la chimie durable (chimie verte) des agroressources. L'acquisition de connaissances sur les
structures chimiques et les propriétés des agromolécules ainsi que l'étude de leur réactivité
constitue l'essentiel de l'aspect fondamental des recherches. La valorisation industrielle non
alimentaire des produits, sous-produits de l'agriculture et de la forêt avec celles des coproduits issus des agro-industries en est la facette finalisée. Ces deux approches
complémentaires sont la base d'une recherche qui associe à la fois : Sciences et Technologies
des Agroressources - Chimie et Procédés. Les procédés sont étudiés jusqu’au stade pilote
grâce à la halle de transfert équipée à cet effet (voir V-1-7 ci-dessous).
31
Une présentation détaillée des formations « bois » en Midi-Pyrénées peut être consultée en annexe 4.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
51
Notons par exemple les travaux relatifs à la protection du bois. En effet, le bois d'œuvre
nécessite un traitement pour augmenter sa durabilité. La future réglementation européenne
pour les créosotes et les sels d'arsenic utilisés comme biocides a incité le LCA à développer
des méthodes respectueuses de l’homme et de l'environnement pour augmenter la résistance
du bois à l’encontre de prédateurs biologiques et des intempéries. Par exemple, un bloc de pin
ou de hêtre, après traitement avec un anhydride alkényle succinique (ASA) fabriqué à partir
de l'huile de colza, devient résistant à vie contre les termites et les pourritures. D'autres
traitements similaires ont été développés et menés à l'échelle industrielle par des grands
groupes français de l'industrie du bois.
V-1-3 Le cas de l’Aquitaine
Proche de Midi-Pyrénées, l’Aquitaine est riche d’activités de recherches. Le Pôle Forêt-Bois
de l’INRA Bordeaux-Aquitaine rassemble ainsi plusieurs unités de recherche, en partenariat
avec l’Université Bordeaux 1, l’Enitab et le CNRS (Centre National de la Recherche
Scientifique).
La Région Aquitaine travaille aussi sur de nombreux projets dans le cadre du Pôle de
Compétitivité Xylofutur (précédemment intitulé Industries et Pin Maritime du Futur). Ce pôle
se structure autour de trois thèmes au sein desquels 16 projets ont été labellisés depuis sa
création.
« Le bois et la construction » constitue le premier thème. Il s’agit ici de favoriser
« l’innovation produit » tout en résolvant les problématiques liées à l’homogénéité des
produits, leur stabilité dimensionnelle, leur durabilité et leur recyclabilité. A ce niveau, la
stratégie du pôle est de respecter l’équilibre dans la valorisation et le positionnement sur le
marché (1/3 emballage, 1/3 décoration et 1/3 construction). A ce jour, trois projets ont été
labellisés : plasmas appliqués aux surfaces des matériaux et des palettes, aboutage bois vert,
maison passive du futur.
« La Fibre et la Chimie verte » est le deuxième thème. Plus précisément, ce sujet nous
rappelle que le potentiel des molécules produites par le règne végétal est peu utilisé.
L’industrie basée sur la chimie des produits issus de la forêt occupe une place prépondérante
en Aquitaine. La disparition de certaines activités a laissé place au développement de bien
d’autres depuis, plaçant la Région Aquitaine dans le peloton de tête mondial.
Dans cette catégorie, les projets labellisés sont au nombre de six : production de biocarburant
éthanol par utilisation des savoir-faire et infrastructures de l’industrie papetière, Concept de
bio raffinerie, développement et optimisation des biotechnologie dans la fabrication des pâtes
chimiques de pin maritime, prétraitement des copeaux de bois et de souches, écodéveloppement de procédés papetiers et fibres de pin maritime, bois éco-matériaux aquitaine.
Le troisième thème, celui de « La ressource forestière et l’approvisionnement » a un double
objectif. Il vise, d’une part, à accompagner les sylviculteurs dans la recherche d’une
sylviculture performante, rentable et durable. D’autre part, il a pour priorité d’assurer la
fourniture à long terme des ressources adaptées en quantité et en qualité aux industries afin
d’augmenter leur compétitivité et d’anticiper les attentes exprimées par le marché. Deux
projets entrant dans ce thème ont été labellisés : biotechnologies appliquées, sylvogène
(amplifier le gain génétique et optimiser la gestion des peuplements de pin maritime).
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
52
V-1-4 Le pôle de compétitivité AgriMip Innovation
En Midi-Pyrénées, Agrimip Innovation a reçu le label de pôles de compétitivité par le Premier
Ministre le jeudi 5 juillet 2007. A l’origine, ce projet de pôle de compétitivité a été proposé
courant le mois de juillet 2005 par le Conseil Economique et Social Régional avec le soutien
du Conseil Régional, de la Préfecture de Région, de la Direction Régionale de l’Alimentation
de l’Agriculture et de la Forêt et enfin de la recherche agronomique toulousaine. Cette
démarche visait principalement à mettre en valeur les secteurs de l’agriculture, l’agroalimentaire et l’agro-industrie, premiers secteurs économiques en termes d'emplois pour MidiPyrénées. En effet, dans cette région, ces secteurs regroupent à eux seuls 100 000 emplois,
soit près de 11% de la population active de Midi-Pyrénées et 30% de l’économie
aveyronnaise.
Pour l’essentiel, ce nouveau pôle ambitionne de développer des projets qui permettent
d’accroître la compétitivité des acteurs économiques d’une région agricole et agroalimentaire
diversifiée.
Jusqu’à présent ce pôle a reçu peu de projets relatifs à la forêt et au bois. Outre le projet relatif
à la production de biocarburants à partir de bois, décrit plus en détail dans le paragraphe cidessous (V-1-5), notons le projet Bioextra, labellisé récemment relatif à la valorisation des
écorces et noeuds du bois provenant de l’industrie papetière pour leur utilisation en
cosmétiques et détergents. Co-labellisé avec les pôles Xylofutur (Aquitaine), Fibres Grand Est
(Lorraine et Alsace) et Axelera (Rhône-Alpes), ce projet a pour partenaires en Midi-Pyrénées
le laboratoire LCA et la société TEMBEC.
V-1-5 Les biocarburants provenant du bois
L’ Institut National des Sciences Appliquées (INSA) de Toulouse mène des recherches sur les
biocarburants à partir du bois. Aujourd’hui, ce projet ne dispose que de peu de fonds.
Ce programme est motivé par la volonté de réduire la dépendance française vis-à-vis des
importations de Carbone fossile. Plus précisément, l’objectif est de trouver des substituts au
carbone fossile en raison de l’épuisement prévisible de ce dernier.
S’agissant des biocarburants provenant du bois, ils ont pour avantages d’être renouvelables et
de provenir d’un élément non comestible. Ces biocarburants de 2ème génération utilisent les
lignocelluloses comme matières premières.
A l’heure actuelle, on ne dispose pas de technologies permettant la conversion industrielle de
la biomasse lignocellulosique en carburant. Les deux principaux axes de recherche explorés
aujourd’hui sont la voie thermochimique et la voie biologique.
Pour ce qui est de la voie thermochimique, aujourd’hui la recherche se concentre sur la
production de carburants liquides à partir de gaz de synthèse obtenu par gazéification à haute
température de produits du bois. Après purification, ce gaz est transformé en gazole suivant le
procédé dit de Fischer-Troposch qui permet d’obtenir des hydrocarbures liquides d’excellente
qualité et parfaitement adaptés aux moteurs Diesel.
La voie biologique, pour sa part, concerne la production de bioéthanol. Cela consiste à
transformer les hydrates de carbone (cellulose et hémicellulose) en sucres fermentables dans
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
53
une étape dite d’hydrolyse. Pour l’essentiel, ce procédé permet de d’utiliser la partie
lignocellulosique de la plante aujourd’hui non valorisée en biocarburant.
A titre de comparaison, notons qu’en 200032, la production de pétrole s’élevait à 3,450
milliards de tonnes. Durant cette même année, la production de bois atteint les 3,778 milliards
de m3 dont 47% de bois de feu, 42% de bois d’industrie et 11% de sciage.
Utiliser l’arbre comme matière première présente beaucoup d’avantages. Le bois est un
matériau non alimentaire ne nécessitant ni irrigation, ni engrais. Il se renouvelle naturellement
à grande vitesse (de 2 à 100 m3 /Ha/an) et piège le gaz carbonique (à condition de ne pas le
laisser mourir ou brûler).
La matière première bois est disponible dans la région. Elle fait partie d’une biomasse « non
alimentaire » qui peut-être être et sera transformée en hydrocarbures liquides. Le bois serait
gazéifié, puis liquéfié, pour constituer de l'agrocarburant de synthèse.
La biomasse est une matière première crédible qui pourrait contribuer au bouquet énergétique
mondial à hauteur de 20% au moins en 2020.
V-1-6 Les CRITT (Centre Régional d’Innovation et de Transfert de
Technologie)
Le CRITT 12 Bois a son siège à Rodez. Il n’a pas vocation à faire de la recherche mais il a un
rôle de veille et de sensibilisation des entreprises aux avancées de la recherche et des
technologies dans tous les métiers de la transformation du bois d’œuvre, de la grume au
produit fini (scieries, bois reconstitué, panneaux, charpentes, ossature bois, menuiseries,
escaliers, ameublement), incluant la valorisation des bois de pays et des produits connexes.
Le CRITT cite par exemple le Bois Massif Reconstitué (BMR) comme enjeu pour la filière
bois régionale. Actuellement ce produit est importé d’Allemagne et d’Autriche alors que le
Sud Massif Central aurait par exemple les ressources forestières et les capacités de produire
ce matériau dont les principaux usages sont les éléments de charpentes traditionnelles, les
poteaux, les colombages, les pannes ou les madriers.
Le CRITT CATAR (Centre d’Application et de Traitement des Agroressources) trouve son
origine dans le Laboratoire de Chimie Organique et Agrochimie, prédécesseur du LCA. De
façon similaire au CRITT Bois, le CRITT CATAR, adossé au LCA, a parmi ses objectifs la
sensibilisation des entreprises à l'innovation comme élément essentiel de leur développement,
et leur information sur les possibilités technologiques existantes. Les actions incluent veille,
conseil et assistance, études de faisabilité technique, essais de faisabilité, de caractérisation et
d’analyses… Parmi les compétences du CRITT CATAR signalons particulièrement la mise
au point d’agromatériaux composites.
V-1-7 Le pôle tarbais
Deux centres existent à Tarbes qui travaillent sur le bois.
32
Source FAO.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
54
Tout d’abord signalons AGROMAT, halle de transfert du LCA, inaugurée le 5 octobre 2007,
dédiée à la « plasturgie végétale ». La mission de cette unité de 1200 m2, unique en France,
est la validation au niveau pré-industriel de nouveaux procédés et produits végétaux
extrudables, injectables et thermoformables. Ainsi, les industriels plasturgistes peuvent tester
des prototypes et évaluer des cadences de production pour de nouveaux matériaux :
biomatériaux, bioplastiques et agrocomposites.
Par ailleurs le Laboratoire Production Bois de l’IUT de Tarbes a mis en place un programme
de recherche sur l’usinage grande vitesse du bois. Le rattachement au LGMT (Laboratoire de
Génie Mécanique de Toulouse), permet un échange important entre les différents chercheurs
sur les procédés d’usinage de différents matériaux assurant ouverture et transferts de
connaissances.
V-1-8 Midi-Pyrénées Innovation
Midi-Pyrénées Innovation (MPI), agence régionale de l’innovation, a pour vocation de
susciter, promouvoir et soutenir les programmes d’innovation des entreprises dans une
optique de développement commercial et stratégique, en s’appuyant sur la mise en réseau de
différents acteurs. L’agence intervient ainsi auprès des entreprises sur plusieurs volets:
formation, information, animation de réseau, accompagnement de projet, financement,
propriété industrielle, internationalisation, communication.
MPI a défini plusieurs filières prioritaires dont la filière « Agro Biotechnologie ». Parmi les
axes prioritaires de cette filière on trouve notamment :
- les procédés de transformation et de conservation (génie chimique et biochimique, …)
- la chimie verte
- les biotechnologies industrielles des agro-ressources
- tous secteurs qui concernent le bois, son traitement et son utilisation
Dans les filières « Environnement-Eau Energie » et « Matériaux et Textiles Techniques », on
trouve aussi des axes qui peuvent concerner directement le bois tels que les nouveaux
matériaux isolants pour les bâtiments durables ou les agromatériaux.
V-2 La formation
Un tableau de formations dédiées à la forêt et au bois est présenté dans le premier tableau de
l’Annexe 4.
On constate qu’en Midi-Pyrénées, les formations liées au métier de « menuisier
d’agencement » arrivent en tête. Suivent ensuite celles relatives aux métiers de « charpentier »
et « d’ébéniste ».
Globalement, en Midi-Pyrénées, le département de Haute-Garonne apparaît comme celui qui
offre le plus grand nombre de formations (46) liées aux métiers du bois. Ce département est
talonné par celui de l’Aveyron (22) et des Hautes Pyrénées (15).
De manière générale, ces formations sont sanctionnées par l’obtention d’un diplôme de CAP
ou BEP préparé après la troisième.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
55
D’autres formations (BAC, BTS, BTA), conférant un grade supérieur, existent aussi.
Contrairement à d’autres régions, Midi-Pyrénées n’offre pas de formation universitaire ou
d’ingénieurs qui soient spécifique à la filière Bois.
En Aquitaine, par exemple, on recense une licence pro « Bois construction », plusieurs
Masters (notamment « Forêt et développement durable », « Gestion intégrée des agrosystèmes
et des forêts », « Concevoir et réaliser avec le bois »), deux formations d’ingénieur à l’ENITA
(options « Gestion intégrée des agrosystèmes et des forêts » « Management forestier,
logistique et approvisionnement en bois ») et une antenne de l’Ecole Supérieure du Bois
(ESB) située à Mont-de-Marsan (3ème année option « Logistique de l’Approvisionnement Bois
et 1ère transformation »).
Plusieurs Ecoles d’ingénieurs dédiées à la forêt ou au bois existent sur le territoire national :
-
AgroParisTech propose 2 formations : Ingénieur Forestier (à Nancy) et Ingénieur du
Génie Rural des Eaux et Forêts (ENGREF, Paris).
Ecole Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois (ENSTIB) à
Epinal.
Ecole Supérieure du Bois (ESB) à Nantes
Ecole internationale du papier, de la communication imprimée et des biomatériaux,
Ecole de l’INPG (à Saint Martin d'Hères)
Si Midi-Pyrénées ne possède pas de formation spécifique, ses formations d’ingénieur, à
caractère généraliste, sont de bonnes préparations à des métiers d’utilisation et de traitement
du bois : chimie, génie des procédés, mécanique, structures, matériaux, génie civil, … Notons
par exemple que l’INSA propose en début de cursus un module d’initiation au bois, et un
module bois en spécialité Génie Civil.
Il en est de même de certaines formations dans les IUT et en licences Pro, dont certaines
incluent d’ailleurs des modules concernant la filière bois ; comme l’indique le tableau ciaprès.
Quelques formations DUT et Licences Pro
Intitulé
Site
DUT
Génie Mécanique et Productique
Génie Chimique et Génie des Procédés
Génie Civil
Toulouse, Tarbes
Toulouse
Toulouse
Génie du conditionnement et de
Castres
l’emballage
Licences Pro
Ingénierie des procédés pour la Chimie,
Toulouse
la Pharmacie, l'Environnement et pour la
Valorisation des Agro-ressources
Sciences et Technologies des Energies
Tarbes
Renouvelables:systèmes thermiques
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Commentaire
Inclut un module
construction bois
Inclut un module emballage
papier carton, bois
Inclut les bioénergies
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
56
V-3 Les emplois
De la forêt au produit fini, la filière bois employait 15 618 salariés en 2004 en Midi-Pyrénées.
Ces emplois représentent 4% des effectifs de la filière bois nationale et permettent à la région
Midi-Pyrénées de se classer 11ème au rang français. Une bonne partie de ces emplois (43%) est
localisée en espace à dominante rurale. Cette réalité témoigne de la participation active de la
filière bois à l’aménagement et à la dynamique du territoire.
Dans cette filière, les jeunes actifs sont pour l’essentiel, ouvriers du travail du bois, de
menuiserie industrielle et de l’ameublement. Quant aux plus âgés, ils sont pour la plupart
artisans.
Répartition des effectifs au 31 décembre 200433
Dans la région Midi-Pyrénées, le secteur bois construction concentre une grande partie des
emplois de la filière (6 907) suivi par l’ameublement (3 506) et le travail mécanique du bois
(1 790). Le secteur « papetier », pour sa part, arrive en quatrième position et occupe 9,1% de
l’emploi de la filière bois régionale.
Pour ce qui est du travail en forêt, celui-ci représente 943 emplois soit une part de 6% de
l’ensemble de la filière. En 2004, Midi-Pyrénées comptait 1 452 établissements spécialisés
dans le travail en forêt.
En 2007, les offres d’emplois34 correspondant à la filière bois s’élèvent au nombre de 1720.
Soit une baisse de 1,2% par rapport à 2006. Parmi ces offres, plus d’une offre sur deux
propose un emploi de charpentiers et de menuisiers ébénistes. La moitié de ces offres porte
sur des contrats de longue durée (plus de 6 mois). Les emplois durables se concentrent sur les
métiers de la charpente (pose et fabrication).
En 2008, le nombre de demandeurs d’emploi dans la filière bois s’élève à 700, soit une baisse
de 2,9% par rapport à 2007.
33
Insee (2007), La filière bois en Midi-Pyrénées : entre ressource locale et concurrence mondiale, Numéro 94,
janvier, p. 2.
34
Les offres d’emplois correspondent à celles déposées par l’ANPE, organisme auquel tous les employeurs ne
font pas appel.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
57
Actuellement, la filière bois Midi-Pyrénées compte l’équivalent de 22.000 emplois directs35
qui se répartissent de la façon suivante :
Secteur d’activité
Menuiserie-charpente, divers
Ameublement
Exploitation forestière, sylviculture
Scierie
TOTAL
Effectif
12 000
7 000
1 500
1 500
22 000
Pourcentage
54 %
32 %
7%
7%
100 %
Il est important de signaler que la filière génère aujourd’hui un volume d’emplois quasiment
équivalent à celui du secteur des industries agro-alimentaires ou de l’hôtellerie-restauration.
Pour l’essentiel, ces emplois sont concentrés :
-
sur le massif des Pyrénées et le sud du Massif Central, pour l’exploitation forestière et la
première transformation du bois
sur la Haute-Garonne, l’Aveyron et le Tarn pour la fabrication de produits finis.
VI - Les politiques d’aides régionales mobilisables sur la Filière Bois
Les politiques du Conseil Régional applicables à la filière bois sont de deux ordres :
-
une politique spécifique
une politique générale
VI-1 Une politique spécifique de la Région pour la forêt et le bois
La forêt et le bois se retrouvent dans chacune des trois thématiques prioritaires des politiques
publiques pour 2007-2013 affichées aux niveaux régional, national et européen: compétitivité
et attractivité des territoires, dimension environnementale du développement durable,
cohésion sociale et territoriale. La Région a choisi de les faire bénéficier d’une approche
intégrée à travers le «Plan Bois Carbone Durable ». Celui-ci, présenté plus en détail en
Annexe 2, s’articule autour de 3 axes sectoriels, bois-énergie, bois-construction, bois-papier et
d’un quatrième axe de structuration et gouvernance du système acteurs-filière-territoires. Ce
quatrième axe coordonne les trois premiers et les situe dans une démarche intégrée de
développement durable.
L’Axe 1 concerne le développement de la filière bois-énergie, avec l’objectif de contribuer
aux économies d’énergies fossiles et à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre
(protocole de Kyoto).
L’Axe 2 concerne le développement de l’offre bois-construction, avec l’objectif de
développer l’emploi du bois dans la construction pour séquestrer durablement le carbone et
contribuer à la réduction des gaz à effet de serre (protocole de Kyoto). Y est associée la
volonté d’accroître la part des bois provenant de forêts gérées durablement et valorisés
régionalement.
35
Source : Midi-Pyrénées Bois.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
58
L’Axe 3 concerne la compétitivité de la filière forêt-bois-papier dont dépendent des centaines
d’emplois dans le Couserans et le Comminges. Il s’agit notamment d’accroître et sécuriser la
part de son approvisionnement à partir de la biomasse disponible dans les forêts de la région
et des co-produits des industries du bois.
L’Axe 4 est relatif à la structuration et à la gouvernance du système acteurs-filière-territoires.
Les ambitions du « plan bois carbone durable » supposent la poursuite de la structuration de la
filière et l’émergence de projets collectifs. L’annexe 3 au présent Avis présente succinctement
les acteurs, autres que la Région, que sont l’Etat (au travers de la DRAAF), les organismes
représentant les propriétaires forestiers publics et les propriétaires forestiers privés, et enfin
l’Interprofession Midi-Pyrénées Bois qui regroupe la plupart des acteurs de la filière bois.
VI-2 L’application à la filière bois des politiques générales de la Région
Il s’agit là des outils consacrés notamment au développement économique, à la formation, à la
recherche, à l’énergie, à l’environnement ou aux politiques territoriales : ceux-ci peuvent être
mobilisés par les acteurs et partenaires des filières forêt-bois.
VII – L’Inter-Profession Midi-Pyrénées Bois
L'association interprofessionnelle « Midi-Pyrénées Bois » est une association loi de 1901. Elle
regroupe, dans 4 collèges, les familles professionnelles qui assurent la production et la gestion
forestière, la mobilisation du bois, l'approvisionnement des entreprises à des fins énergétiques
ou industrielles, la transformation de ce matériau pour la construction, l'ameublement ou le
papier, la commercialisation des produits finis ou semi-finis et la formation. Elle rassemble
ainsi environ 6 500 entreprises et 22 000 emplois, en grande majorité sur l’aval de la filière.
Les membres de chacun des 4 Collèges sont présentés en Annexe 3.
Le rôle essentiel de l’association est de rapprocher, coordonner et fédérer les différents
acteurs de la filière bois régionale en exploitant le maximum des potentialités de MidiPyrénées. Elle se trouve au carrefour d'une multitude de sollicitations. Aussi, les objectifs
suivants sont-ils privilégiés :
 faciliter l’organisation et la relation forêt/industrie,
 contribuer au renforcement de la compétitivité des entreprises en favorisant,
notamment l’amélioration des outils de production et leurs conditions
d’exploitation pour tirer parti de la qualité de la matière première et augmenter la
valeur ajoutée créée par l’industrie régionale,
 inciter à la prise en compte de l’environnement à tous les niveaux de la filière.
 promouvoir le matériau bois au niveau des décideurs et du public.
En résumé l’association a pour mission d’ « Animer et développer la filière bois-forêt en
Midi-Pyrénées ».
En fait il semble qu’une césure se soit opérée dans la filière, qui s’arrête au stade de la
première transformation. Les partenaires de la seconde transformation semblent peu présents.
Or une interprofession forte paraît être une impérieuse nécessité pour répondre aux défis qui
se présentent à tous les acteurs de la filière.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
59
2ème PARTIE :
L’urgence d’un indispensable
soutien à
la filière bois régionale
Important : Dans cette deuxième partie, les passages grisés correspondent aux analyses
et aux propositions du CESR.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
60
I- Forêt36 et entrepreneurs forestiers de Midi-Pyrénées
Une utilisation optimale du matériau bois en Midi Pyrénées, nécessite obligatoirement
d’entretenir, de couper et replanter les forêts dans une optique de « développement durable»37.
La forêt et le bois offrent en effet de formidables opportunités pour répondre aux défis
majeurs que sont la perte de biodiversité et le changement climatique. Il s’agit de trouver les
équilibres nécessaires pour garantir à la fois une mobilisation plus importante du bois,
l’indispensable protection de la biodiversité et les usages les plus efficients pour lutter contre
les gaz à effet de serre.
Cette démarche qualité doit s’appuyer, entre autres, sur la traçabilité des flux de matières bois,
depuis l’extraction jusqu'à l’usage final. D’une part, ceci valoriserait le bilan carbone
« positif » par rapport aux flux importés « négatif », grâce à l’étiquetage du matériau bois
« régional » dédié aux productions locales. D’autre part, cette mesure étendue au niveau
national, contribuerait à freiner les importations illégales de bois provenant de l’étranger.
De manière générale, cette gestion « durable » de la forêt s’inscrit dans une logique encadrée
par des normes qui doivent être respectées par tous les acteurs de la filière, qui souhaiteraient
mettre en avant cette différence de qualité du bois, du produit ou du service. De façon
corollaire, cette gestion « efficace » de la forêt apparaît actuellement comme l’unique outil
permettant de lutter contre l’effet de serre. A ce titre, elle représente un enjeu de taille qui doit
être considéré non seulement à l’échelle locale mais également globale.
I-1 Sous exploitation et morcellement de la forêt Midi pyrénéenne : un handicap majeur
pour la filière bois régionale
Les industries de première et deuxième transformation doivent certifier leurs produits. La
certification, indispensable pour ces deux niveaux, les rends dépendants de l’amont.
Le CESR souhaite que les propriétaires gèrent leur forêt, plus que jamais, dans une optique de
développement durable. Cette gestion « durable » de la forêt doit être conforme à une
démarche normative (notamment PEFC) qui doit être respectée par tout exploitant qui
voudrait mettre en avant la bonne gestion de la forêt dont est issu son bois.
Dans un but de production durable, une exploitation optimale correspondrait à
l’accroissement biologique de la forêt.
La sous-exploitation d’une forêt correspond à l’écart existant entre un niveau idéal
d’exploitation et une exploitation effective sensiblement inférieure. Cette sous-exploitation est
source de déséquilibre dans la mesure où elle occasionne un vieillissement excessif de la forêt
qui devient, dès lors, fragilisée dans certaines de ses fonctions (bilan carbone, production de
bois).
Souvent, cette sous-exploitation a pour principale origine des causes techniques mais
également d’ordre sociologiques38.
36
37
Précisons que le thème du débardage en forêt sera soulevé au paragraphe VI-1-1 de cette deuxième partie.
De nombreux exploitants ne respectent pas cette norme.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
61
I - 1- 1 Les causes techniques de la sous-exploitation
Lors des années 1998 et 2005, l’IFN a procédé à une classification de la forêt française de
production en fonction de sa classe d’exploitabilité. Un rapport (2005) du ministère de
l’agriculture et de la pêche reprend cette classification en établissant une comparaison entre
les années39 1998 et 2005.
Classes
1998
%
2005
%
61,3
10,2
25,6
2,90
1438 Mm3
216 Mm3
696 Mm3
18 Mm3
2187 Mm3 100
2368 Mm3
60,7
9,1 S/ total facile et moyenne arrondi à 70%
29,4
0,8 S/ total difficile et très difficile arrondi à
30%
100
facile
1342 Mm3
moyenne
222 Mm3
difficile
559 Mm3
Très difficile
64 Mm3
Totaux
De manière générale, l’IFN a établi ce constat en se basant sur 4 éléments :
- la nature du sol (portant, accidenté ou mouilleux)
- la pente (0-15%, 15-30%, 30-70%, > 70%)
- la distance de débardage ( < 200 m, > 2000 m )
- accessibilité (site accessible sans création de piste, site accessible avec création de
piste, site inaccessible : piste impossible).
En 2005, pour 70% des volumes, l’exploitabilité est jugée facile ou moyenne. Les causes
techniques n’expliquent en rien la non récolte qui porterait sur ces 1600 Mm3. En outre, une
amélioration de la desserte des jeunes peuplements éloignés de plus de 500 m de l’accès aux
grumiers serait à étudier. Cette mesure concernerait un volume de 257 Mm3.
Pour 29,4%, l’exploitabilité est jugée difficile. Une part de 15% (soit un volume de 335 Mm3)
de cette proportion a un débardage inférieur à 500 m, mais avec une pente supérieure à 30%.
Dans ce cas, l’accroissement de la récolte passe par l’amélioration des techniques
d’exploitation sur sol pentu. Il faut donc une mécanisation adaptée (abatteuse sur châssis
araignée, utilisation du câble mât pour le débardage) afin de maximiser l’exploitation de ce
volume.
Pour 18 Mm3, l’exploitation est jugée très difficile. Par conséquent pour 0,8% du total,
l’exploitation est quasiment inenvisageable. Dans la majorité des cas, il s’agit de volumes sur
pied répertoriés :
- soit inexploitables,
- soit en travaux spéciaux piste impossible,
- soit avec un débardage supérieur à 2000 m quand le sol est accidenté ou mouilleux,
avec une forte pente (supérieur à 30%)
38
Ces causes sont traitées en détail dans un rapport : Jean-Marie Ballu et al. (2007), Pour mobiliser la ressource
de la forêt française, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche.
39
Pour les années 1998 et 2005, les chiffres sont exprimés en Millions de m3.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
62
Récemment, la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt
(DRAAF) a indiqué qu’à l’heure actuelle, en Midi-Pyrénées, tout ce qui peut être mobilisable
économiquement est mobilisé. Par conséquent, si l’on veut mobiliser « davantage », il est
nécessaire d’investir40.
Une grande partie de la forêt Midi-Pyrénéenne est à accessibilité moyenne, difficile et parfois
même très difficile. En conséquence, certaines zones n’ont pas été exploitées depuis plus de
70 ans. Cette situation favorise le vieillissement du massif de la forêt qui ne remplit plus ses
« fonctions initiales » (écologie, économie…). Pour le CESR, il est nécessaire d’agir pour
encourager l’aménagement et la gestion des surfaces en accordant, en particulier, les moyens
suffisants au service public de l’Office National des Forêts notamment dans le cadre des RTM
« Restauration des Territoires de Montagne ».
I -1- 2 Les causes sociologiques de la sous-exploitation
Depuis plusieurs années, le morcellement est considéré comme l’un des problèmes majeurs
de la forêt privée régionale. Pour le réduire, il serait souhaitable de mettre en place des
incitations fiscales ou encore, des aides au remembrement forestier, à la réduction des coûts
de transaction, à la création et au regroupement d’associations de propriétaires qui
favoriseraient le regroupement des parcelles. Mais ces mesures semblent vaines pour les
propriétaires de petites parcelles qui, souvent, ne payent pas l’impôt foncier tombé sous le
seuil de perception. En conséquence, les « biens vacants » (propriétés dont la surface est
inférieure à 5 ha) deviennent difficilement quantifiables et identifiables puisque non
répertoriés dans les registres fonciers41.
Il est donc souvent très difficile de mobiliser les propriétaires de ces petites superficies car le
non paiement de l’impôt foncier engendre un désintéressement des propriétaires concernés.
Nombre d’entre eux, n’ayant plus la culture sylvicole, éprouvent un désintérêt pour ces
questions là.
En région Midi-Pyrénées, le morcellement est souvent la conséquence de partages graduels de
parcelles (héritages) entre membres de même famille. Il serait souhaitable que les pouvoirs
publics incitent au regroupement des « petites » parcelles. Ils pourraient, ainsi, à court terme,
adapter le cadre législatif nécessaire et, à moyen terme, imposer le calendrier de mise en
œuvre de ce cadre aux propriétaires. In fine, le regroupement de ces parcelles doit permettre
une meilleure gestion de la forêt.
Pour le CESR, il devient urgent de sensibiliser l’ensemble des acteurs pour dépasser les effets
nocifs du morcellement et, partant de là, d’une sous-exploitation de la forêt car on remarque
qu’aujourd’hui, la réglementation forestière en vigueur vise davantage à protéger la forêt qu’à
dynamiser sa gestion ou à lutter contre les effets pervers de l’abandon. Il devient donc
primordial de mieux mobiliser une plus grande partie de la ressource.
40
Il s’agit d’investissements lourds.
En effet, l’impôt n’est exigible qu’à partir de 12 Euros. Les propriétaires de 2ha à 3ha doivent théoriquement
s’acquitter d’un impôt de 10 Euros. L’Etat réclame rarement cette somme car rien que le simple fait d’engager
cette démarche lui coûterait 12 Euros.
41
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
63
I-2 La situation contrastée des entrepreneurs forestiers de Midi-Pyrénées
I -2- 1 Une augmentation des coûts
En Midi-Pyrénées, les entrepreneurs forestiers sont éloignés des grandes agglomérations et
pour l’essentiel, leurs emplois sont localisés dans les espaces à dominante rurale.
Plus précisément, les entrepreneurs de travaux forestiers sont des prestataires de services,
affiliés au régime social agricole.
Leurs activités s’orientent autour de :
- l’abattage traditionnel
- l’abattage mécanisé
- le débardage
- les travaux sylvicoles
- le bois énergie
L’abattage traditionnel fait principalement référence au métier de bûcheron. Il s’agit d’un
corps de métier dont la région Midi-Pyrénées a réellement besoin puisque certains massifs ne
peuvent être atteints par des engins mécanisés. En effet, aujourd’hui, Midi-Pyrénées manque
cruellement de bûcherons. Ce qui indique que le métier est insuffisamment attractif.
L’abattage mécanisé est effectué au moyen d’abatteuses. Le prix de ces machines oscille entre
350 000 et 450 000 euros. Cette activité manque souvent de conducteurs. Ces derniers doivent
suivre une formation de 18 mois.
Malgré une augmentation de la productivité des machines et des coûts, le prix de la prestation
reste au même niveau depuis une vingtaine d’années. De plus, même s’il y’a eu une
augmentation des gains de productivité des engins forestiers, celle-ci n’est pas à la hauteur de
l’accroissement des coûts subis par les professionnels ces dernières années.
Le débardage s’effectue au moyen de « Porteur » dont le prix varie entre 200 000 et 270 000
euros. Il s’effectue également à l’aide de machines « Skidder » qui peuvent coûter de 100 000
à 180 000 euros. Pour l’essentiel, cette deuxième catégorie est destinée à des zones difficiles
d’accès. Néanmoins, dans des conditions extrêmes, c’est le débardage par câble qui est
privilégié.
A noter que pour ce type d’activité, le constat est le même que pour l’abattage mécanisé,
exception faite pour le temps de formation des salariés qui est moindre.
Plus globalement, cette activité reste en quête de salariés qualifiés. Néanmoins, à l’identique
de l’activité d’abattage mécanisé, le prix de prestation stagne.
L’activité bois énergie fait appel à des déchiqueteuses dont le prix oscille entre 70 000 (sans
la grue) et 220 000 euros.
De manière générale, si l’on se réfère aux données du FCBA42 2006 :
- 73 entreprises disposaient d’engins répertoriés,
42
FCBA : Forêt, Cellulose, Bois, Ameublement.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
64
-
156 engins identifiés dont 32 abatteuses en 2006 (43 aujourd’hui), 56 porteurs, 54
skidders, 14 tracteurs.
Depuis près de 20 ans, les charges supportées par ces entreprises progressent (augmentation
du coût du matériel, carburant, charges sociales…) tandis que leur chiffre d’affaires stagne, ce
qui pose problème pour leur survie à terme.
Cette hausse des coûts concerne également les matières premières :
- L’acier passe d’un indice 100 en 2000 à un indice 160 en 2007.
- Le caoutchouc évolue de 47 € à 178 € de 2000 à 2007.
- Le plomb est à 500€ la tonne en 2003 et à 3650 € la tonne en 2007.
- Le silicium a augmenté de 5 € à 47 € en l’espace de 18 mois.
Ces augmentations accroissent la dépendance des entreprises de travaux forestiers vis-à-vis de
leurs clients.
En l’état actuel des choses, il convient d’apporter une aide aux entrepreneurs déjà installés sur
la région. Cette aide peut passer notamment par des subventions aux câbles nécessaires pour
l’exploitation, technique incontournable en Midi-Pyrénées au regard du relief dominant.
Toutefois, cette aide doit s’adresser prioritairement aux entreprises pérennes installées depuis
un certain temps dans la région Midi-Pyrénées, surtout lorsque l’on sait qu’à l’échelon
national, la moyenne d’existence d’une entreprise « jeune » ne dépasse pas cinq années. En
effet, entre 2000 et 2005 par exemple, le taux de survie pour les nouveaux employeurs de
mains d’œuvre avoisinait les 27%.
Par ailleurs, il convient de mieux redistribuer les subventions « filière bois » car il semblerait
qu’elles s’adressent en majorité aux coopératives (80%) qui jouent un rôle de concentrateur
de ces aides avec, parfois, une redistribution vers les autres structures de la filière.
Le CESR considère qu’il est essentiel de soutenir les entrepreneurs de travaux forestiers mais
également le métier de bûcherons et d’élagueur (récupération de la TVA sur l’essence des
tronçonneuses par exemple). De plus, la condition sociale des travailleurs en forêt est souvent
difficile. Des solutions (salaires, protection sociale, formation et polyvalence…) doivent être
envisagées afin de permettre à ces travailleurs de vivre correctement de leur travail. Il serait
souhaitable qu’ils puissent bénéficier d’un statut « d’ouvrier forestier polyvalent» à durée
indéterminée et à temps plein (éventuellement au travers de groupements d’employeurs)
comme cela existe dans le monde agricole, de possibilités de reconversion vers des travaux
moins pénibles et d’une retraite à 55 ans compte tenu de la pénibilité et de la dangerosité de
leur métier.
Le regroupement des petites parcelles, la constitution d’une véritable filière bois et son
développement, qu’appellent les objectifs du Grenelle de l’Environnement, offrent
incontestablement un cadre permettant le développement et la sécurisation des parcours
professionnels de ces ouvriers forestiers considérés jusqu’à ce jour comme saisonniers.
Le CESR incite à responsabiliser les donneurs d’ordres et tous les acteurs de la filière
(experts, coopératives, chambre d’agriculture, groupement de petits propriétaires et
exploitants…) et assujettir les aides publiques à la création d’emplois durables et à la
sécurisation des parcours professionnels.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
65
La constitution d’une véritable filière bois et les objectifs du Grenelle de l’environnement ne
pourront être atteints qu’avec des garanties collectives répondant aux besoins de notre temps,
permettant la reconnaissance des métiers pour ce qu’ils représentent en tant que capital
humain, savoirs et savoir faire indispensables au développement économique.
I-2-2 Des entrepreneurs forestiers fragilisés et bénéficiant d’aides
inférieures à ceux des régions voisines
En septembre 2008, la situation des entrepreneurs est très fragile. Quelques mois plus tard,
ces derniers se trouvent dans une situation critique. Cette situation a pour cause principale une
diminution de la productivité principalement due :
-
aux conditions climatiques,
à l’obtention de chantiers de plus en plus difficiles,
à une grande partie de leurs clients qui doivent faire face à une diminution des ventes
du bois.
La tempête Klaus du 24 janvier 2009 a occasionné d’énormes dégâts dans les massifs
forestiers du Sud-Ouest. La première conséquence est, bien sûr, la présence de millions de
mètres cubes de bois à terre. Cette quantité sera difficile à écouler car les acteurs de la filière
bois ont perdu beaucoup de marchés ces derniers mois. A ce jour les moyens de mobilisation
du bois sont présents mais le marché du bois a fortement chuté. Cette situation est à l’opposé
de celle de l’après tempête 1999 durant laquelle nous avions des difficultés à mobiliser le bois
alors que les débouchés existaient.
Ces entrepreneurs souffrent du manque de travail43 en raison de la chute des ventes de bois.
De surcroît, tout comme les nombreux bûcherons traditionnels de la région, ils disposent de
trésoreries fragiles du fait des lourds emprunts contractés avant la crise, notamment sur les
abatteuses, porteurs et skidders. Le CESR admet qu’un plan de soutien aux entrepreneurs de
travaux forestiers est indispensable.
Par ailleurs, le CESR demande de reconsidérer les octrois d’aides. En effet, dans certaines
régions limitrophes à Midi-Pyrénées (Aquitaine, Languedoc-Roussillon), les aides aux
entrepreneurs sont importantes. En Languedoc-Roussillon, par exemple, la région prend en
charge 30% du prix d’achat d’un matériel forestier non roulant (grue…). Cette mesure, qui
s’applique à des engins dont le prix avoisine souvent les 230 000 euros, n’existe pas dans la
région Midi-Pyrénées.
Par conséquent, le CESR estime que la Région Midi-Pyrénées devrait penser à la mise en
place d’une aide similaire, sous condition de contreparties sociales et environnementales. Il
s’agit là d’un élément important puisqu’on soulève la question relative au devenir des
entrepreneurs locaux et à l’extraction de la ressource.
43
Situation qui concerne, certes, les chefs d’entreprises mais également les nombreux salariés qui risquent de se
retrouver au chômage à temps partiel dans un premier temps.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
66
I-3 Incendie et tempête : des risques pour la forêt
Le Plan de Prévention Risques (PPR) est un document réalisé par l’Etat. Ce dernier
réglemente l'utilisation des sols en fonction des risques naturels auxquels ils sont soumis. La
loi du 2 février 1995 ( dite « loi Barnier ») a créé les plans de prévention des risques naturels
prévisibles qui constituent aujourd’hui l’un des instruments essentiels de l’action de l’État en
matière de prévention des risques naturels. Parmi ces risques naturels, on retrouve les
inondations mais également d’autres risques comme les séismes, les mouvements de terrain,
les incendies de forêt, tempête, les avalanches...
Le risque dans sa globalité, c’est avant tout l’exposition du vivant et des biens, puis la perte
définitive sur un cycle long de la ressource et de sa valeur.
La tempête du 27 décembre 1999 a occasionné des dégâts importants pour la filière bois
régionale. A peine remis Klaus, le 24 Janvier 2009, aura été encore plus ravageur pour le
massif forestier du sud-ouest. La filière, déjà mise à mal par la crise économique, doit faire
face à cette nouvelle catastrophe et à ses conséquences.
Pour ce qui est du risque incendie, l’actualité internationale récente nous montre en Australie
que la combinaison de plusieurs paramètres défavorables peut mettre en péril « avec un
sentiment d’impuissance » les populations, leurs biens et la ressource.
En Midi-Pyrénées toutes les zones sont elles sécurisées? Existe-t-il des marges de progrès…
L’enjeu majeur consiste à répondre efficacement aux 3 temps suivants :
-
Le premier temps (T1), correspondant à la prévention, conditionne l’efficacité des
temps T2 et T3.
Le deuxième temps (T2) concerne la réaction face au fléau. La préparation (plans) et
les moyens pour cette étape sont définis en T1.
Le troisième temps (T3) porte sur la rénovation et l’écoulement de la ressource. La
gestion de cette action est prévue dans T1.
Pour faire face à ces risques, il convient de mettre en place une logique de cellule préventive,
« en veille permanente, devenant cellule de crise au moment nécessaire » capable d’établir un
plan d’action global ayant pour objectif principal : la limitation des dégâts et la gestion des
ressources impactées.
Pour ce qui est de la tempête, cette cellule devra établir des plans précis pour organiser dans
un temps raisonnable, le déblocage des voies de communication et d’accès aux réseaux, le tri,
le stockage, l’orientation selon l’usage final envisageable de la ressource en intégrant le
transport de bois. Elle devra également réfléchir, avec les organismes compétents, à la
possibilité de replanter ou non d’éventuelles essences pour la régénération des massifs
impactés.
Par ailleurs, afin de prévenir le risque incendie, les cellules et acteurs qui déjà gèrent ce risque
doivent être soutenus dans leur action. Il sera nécessaire d’accompagner et de coordonner
toutes actions de mise à niveau pour la prévention et l’information. Une attention particulière
devra être consacrée à la définition des périmètres de sécurité sur les secteurs sensibles entre
les populations et le massif…
67
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
En cas de dérives ou de manquement aux principes de sécurité, les notions de contrôle et de
sanctions doivent être envisagées.
En outre, le CESR engage la Région Midi-Pyrénées à mettre en œuvre des mesures incitatives
préventives pour les particuliers et les collectivités territoriales propriétaires des forêts pour la
réhabilitation des chemins, de manière à favoriser l’accès des secours.
II – Une industrie des sciages régionale en perte de dynamisme
Les scieries représentent un maillon clé de la filière. Elles constituent une charnière
incontournable entre l’exploitation forestière et la seconde transformation.
En Midi-Pyrénées, la tempête de 1999 a marqué un tournant pour la profession. Depuis cet
évènement, nombre de scieries ont fermé faute de repreneurs potentiels. Pour que l’activité
reprenne, le CESR considère qu’il est impératif d’augmenter les capacités des scieries
existantes et d’ouvrir d’autres scieries afin que le bois local, qui est souvent transporté hors
région, puisse être scié et valorisé en Midi-Pyrénées. Parallèlement, l’ensemble des scieries
doit progresser dans le triage et le conditionnement du bois pour livrer des produits
normalisés qui correspondent à la demande.
Actuellement, seules cinq des grandes scieries de Midi-Pyrénées peuvent être considérées
comme étant performantes. Cependant, ces dernières sont loin de concurrencer les autres
grandes scieries françaises ou européennes. En Allemagne ou en République Tchèque, par
exemple, les scieries sont très efficaces puisqu’elles arrivent à travailler sur un volume de 10
Millions de m3 annuel. En Midi-Pyrénées, ce chiffre est ramené à 300 000 m3. Nos scieries
locales sont trop petites et par conséquent, incapables de satisfaire les commandes les plus
conséquentes.
A ce stade de l’analyse, notons que les toutes petites scieries disséminées dans la région ont
une tendance à s’approvisionner localement. Pour toutes les autres, plus importantes,
l’approvisionnement s’effectue à la fois sur le plan régional, national ou international.
En Midi-Pyrénées, les scieries ne fournissent que très peu de produits respectant les
caractéristiques attendues de l’Aval. Pour cette raison, Midi-Pyrénées importe massivement
du bois en provenance d’autres régions de France mais aussi d’autres pays du monde, alors
qu’en la qualifiant, nous disposons d’une ressource locale à la hauteur de la plupart des
besoins. Le CESR recommande aux scieries de Midi-Pyrénées d’évoluer et de s’adapter aux
besoins de certains secteurs comme la construction. Pour ce dernier, par exemple, les scieries
ne doivent pas se limiter à la seule fourniture de bois massif et au débit sur listes, mais par la
maîtrise du séchage et du classement, répondre aussi aux nouvelles normes du marché de la
construction et du bois d’œuvre en général44.
Les scieries doivent fournir des produits qui répondent aux besoins des cahiers des charges de
la deuxième transformation (dimension commerciale…) tout en favorisant l’utilisation du bois
local.
Dans notre région, le problème se situe en amont. Dans le Tarn certes, nous avons une forêt
jeune qui produit du bois calibré moyen et sain. Elle fournit ainsi une ressource abondante et
44
Le paragraphe V-5-1 (deuxième partie) traite de cette question.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
68
homogène (douglas). Cette particularité est une exception car le massif midi-pyrénéen, dans
son ensemble, est hétérogène.
Les scieries correspondent à une industrie lourde et coûteuse. En plus de financer les achats
de bois, elles doivent procéder à une gestion optimale du bois stocké sous différentes formes.
Ce coût à supporter se compose de trois éléments :
- un stock d’arbres en forêt
- un stock de grumes (arbres abattus sur chantier prêts à débiter)
- un stock de bois sciés (débités) prêt à la vente finale
Dans ce secteur, nous remarquons une diminution au niveau de l’utilisation des feuillus. Le
principal utilisateur de cette essence est l’industrie du meuble qui a procédé à de nombreuses
délocalisations. L’utilisation des résineux a, pour sa part, connu une hausse. Cette dernière est
principalement due aux montées en puissance de nouvelles forêts dans la région, parmi
lesquelles, celle de l’Aveyron et du Tarn. Pour l’essentiel, cette augmentation s’est
accompagnée d’une extension de la capacité de certaines scieries. La scierie de Brassac dans
le Tarn en est un exemple45.
Pour redynamiser les scieries locales :
- Les scieries doivent tenir compte des besoins du marché tout en favorisant l’utilisation du
bois local.
- Il apparaît urgent de mettre en place des partenariats entre scieries, et plus largement entre
acteurs de la filière, chose peu pratiquée aujourd’hui. Il faut donc établir un projet de
coopération globale entre les différentes scieries. Ce projet ne signifie pas la fermeture des
petites unités, par ailleurs déjà concurrencées par des scieries mobiles46, au profit d’une scierie
de très grande capacité qui drainerait tout le bois. Si c’était le cas, on s’apercevrait très
rapidement que le bois de la région ne suffit pas pour approvisionner une telle structure
géante. Dès lors, il faudrait importer du bois d’autres régions limitrophes voire au-delà. Ce
qui va à l’encontre de la logique du Grenelle de l’environnement. Dans une telle situation la
scierie ne serait plus rentable.
Par ailleurs, il n’est pas dans l’intérêt des détenteurs, publics et privés, d’avoir en face d’eux
une seule entreprise pour valoriser leurs bois.
- Il faudrait sécuriser les approvisionnements des scieries par des contrats pluriannuels car si
elles sont assurées d’avoir les approvisionnements suffisants, elles pourront développer leurs
marchés et adapter leurs outils.
Une meilleure efficacité de ces scieries passe notamment par des investissements mais aussi
par des projets de regroupements ou de mise en réseaux.
Pour le CESR, il est indispensable :
45
Le cas de la scierie de Brassac est traité en détail en annexe 5.
Les scieries mobiles peuvent se révéler très adaptées au cas de petits lots et pour les propriétaires qui disposent
d’un minimum de moyens logistiques. Elles fonctionnent aujourd’hui sous une forme moderne, tractées par des
véhicules tout terrain pour se rendre chez des clients.
46
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
69
-
De favoriser de nouveaux partenariats entre l’amont, la première et la deuxième
transformation, pour sécuriser les flux de matières (contrat d’approvisionnement, prise
de participation…).
D’accompagner par l’ingénierie et le financement, le développement d’outils de
mutualisation des moyens (maîtrise du séchage…) et de regroupement des acteurs.
De favoriser l’utilisation de bois dans les bâtiments et autres usages publics et privés.
D’encourager l’implantation d’industries intermédiaires, consommatrices de leur
matière première ou de leurs déchets, pour produire de nouveaux matériaux et
procédés dédiés à l’aval de la filière.
III- Analyses et perspectives pour l’industrie du meuble national et régional
III-1 Un secteur soumis à une concurrence exacerbée
L’industrie du meuble regroupe de nombreux produits, aux technicités plus ou moins
complexes, à usage domestique ou professionnel. Cette industrie est majoritairement
constituée de produits à base de bois (65%).
La période actuelle est dominée par l’émergence de concepts déco/styles (Bo concept). Ikea
est le premier en France et ce, au détriment des magasins de meubles traditionnels qui se
vident. Les gros fabricants français éprouvent des difficultés. Les petits et moyens fabricants
cherchent de nouveaux marchés.
De nos jours si l’on devait dresser un diagnostic du couple fabricants-distributeurs
traditionnels, il s’établirait comme suit :
-
Les fabricants doivent réadapter leurs produits et services. Leur stratégie marketing
actuelle ne leur permet pas de s’affirmer sur le marché. De surcroît, ils ont une
connaissance approximative du comportement du consommateur.
Les distributeurs sont perçus par le consommateur comme porteurs d’une faible valeur
ajoutée. Leur positionnement actuel semble flou et leurs stratégies s’inscrivent dans
une logique de court terme.
Au niveau national, les petits fabricants opèrent sur 20% du marché et voient leur part
diminuer de 2% par an.
Plus spécifiquement, en matière de meuble, la France est héritière et détentrice d’un style
unique. A l’étranger, l’image des produits français est synonyme de qualité et de savoir faire.
Néanmoins, nous avons du mal à vendre ce savoir faire.
De surcroît, ce style dit « ancien » est aujourd’hui de plus en plus imité et ce, notamment, par
des industriels égyptiens ou chinois. Pour ce qui est du reste du secteur, il est non seulement
soumis à une concurrence exacerbée (Ikea…) mais également confronté à une conjoncture
défavorable. De plus, en dépit d’une demande en constante augmentation, les entreprises
françaises du meuble souffrent face à une distribution concentrée et puissante, qui impose sa
politique d’achat. Cette dernière, principalement axée sur le prix, tend à délaisser la
production française au profit d’approvisionnement en provenance de l’étranger.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
70
Avec un tel constat, les entreprises françaises du meuble, peuvent apparaître aujourd’hui
comme étant impuissantes, face à la concurrence internationale sur le marché français. La
situation actuelle de cette industrie est délicate et mérite le soutien régional pour passer ce
cap.
Il ne faut pas assimiler ce constat à une fatalité, mais plutôt le considérer comme un défi à
relever. Les nouveaux enjeux imposent de repositionner le secteur du meuble régional sur le
marché local et national, puis de le propulser vers de nouveaux segments commerciaux dont,
l’export. Il faudra, dans ce renouveau, privilégier l’axe « développement durable » au sein
d’entreprises (socialement viables) qui créent des produits « principalement » avec des
essences de bois locaux. En effet, depuis peu, le développement durable47 influence le
consommateur dans ses critères de choix (bilan carbone positif…).
A l’évidence, l’ensemble des fabricants de Midi-Pyrénées doivent s’adapter aux exigences de
la grande distribution sur les délais et les coûts. Ils doivent également se conformer à de
nouvelles règles avec lesquelles ils sont, à ce jour, peu familiarisés.
A ce stade de l’analyse, voici quelques pistes de travail qui nous semblent prioritaires pour
atteindre un mode opératoire performant :
 Adaptation des entreprises du meuble pour ajuster leur offre, leur mode opératoire, et
leur mise en marché (Formation, Marketing, Conseil & ingénierie…).
 Mutualisation de moyens techniques et économiques afin d’entrer en relation avec les
créateurs et designers de renommée internationale (création de ligne, évènementiel et
promotion, émulation et reconnaissance…).
 Création de marques et d’un signe de reconnaissance fédérateur pour le meuble en
particulier et la filière bois dans son ensemble. Cette disposition pourrait être réalisée
sous une bannière régionale.
 Création de nouvelles fonctions pour l’agenceur (équipements, accessibilité…).
 Les surfaces habitables semblent de plus en plus restreintes. Les meubles fabriqués
doivent tenir compte de cette donne et être dimensionnés en conséquence. L’offre doit
donc s’adapter au marché.
III-2 Innover et mettre en avant le savoir faire régional du secteur « meuble »
En 2007 les principales activités liées au secteur du meuble local ont souffert d’une demande
atone : attentisme de la clientèle privée et du secteur public. A cela s’ajoute une concurrence
des produits provenant de l’étranger et principalement de Chine et d’Italie. La grande
distribution, par exemple, s’approvisionne à hauteur de 65% à l’étranger. La distribution
traditionnelle, pour sa part, le fait à hauteur de 20%. En adoptant cette stratégie, la distribution
délaisse les fabricants locaux, ce qui porte atteinte à l’équilibre économique et social du
territoire.
Comme le montre le graphique suivant, le commerce du meuble est déficitaire :
47
Pour plus de précision sur le lien ameublement-développement durable, consulter notamment le site :
http://ameublement-durable.com/presentation.asp
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
71
Fort de ses valeurs et s’appuyant sur de nouvelles approches « fonction, design et
développement durable », le secteur du meuble de Midi-Pyrénées pourrait se repositionner sur
le marché national et conquérir l’international à condition de s’en donner les moyens
logistiques par l’alliance et le soutien régional. Ce secteur doit privilégier des stratégies
d’innovation, de différenciation ou de politique de marque. Pour noter l’importance de
l’innovation, on peut par exemple citer l’entreprise aveyronnaise de mobilier de crèches,
Mathou, qui a récemment commercialisé un lit innovant dont la presse s’est fait l’écho (ref :
Objectifnews.com, 2 avril 2009).
Par ailleurs, il faut souligner que Midi-Pyrénées est une région clé dans l’artisanat d’Art
relevant du bois. Au sein de cette dernière, si les artistes ou artisans du meuble et de l’objet
constituent une part non négligeable, ils restent cependant mal identifiés.
La ville de Revel est connue pour son artisanat centré autour du meuble et son savoir-faire. La
création d’emplois pourrait venir de ce secteur si ce dernier développe sa stratégie de
différenciation et arrive à créer de nouvelles lignes à la fois esthétiques et fonctionnelles.
Pour dynamiser et repositionner l’industrie du meuble, le CESR propose :
- de créer un étiquetage « marquage produits finis » qui s’appuierait sur les valeurs du « made
in France ». Il peut s’agir d’un label « Provenance Midi Pyrénées (PMP) »48 qui, associé à la
certification « PEFC », aurait un impact majeur. Cet outil, au-delà de l’effet Marketing local,
soutiendrait les fabricants de la région. Nul doute que cette démarche fédératrice contribuerait
à structurer la promotion et la distribution des produits « bois finis », et augmenterait
l’opportunité d’actions groupées vers l’international.
48
Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) Régional et Indication Géographique Protégée (IGP) de Massif. Les
délais de procédures liées à l’obtention de ces labels sont relativement longs. Il convient donc d’engager cette
démarche le plus rapidement possible. A titre d’exemple consulter notamment : http://www.aocboisdujura.ch/
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
72
- d’organiser un évènement d’envergure internationale en Midi Pyrénées. Cet événement, qui
pourrait bénéficier d’une chaîne de co-financement « Région…ville d’accueil », initierait un
challenge biennal entre les plus grands créateurs mondiaux et régionaux du design, associés à
des écoles de design et des entreprises locales. Cette action, véritable laboratoire des
nouveaux styles et procédés, aboutirait à de nouvelles lignes « produits » (dépôt des dessins et
modèles PMP) qui permettraient le repositionnement nécessaire des fabricants régionaux.
- d’impulser la création de lignes de systèmes d’équipements ou de meubles adaptés au défi
de l’accessibilité aux lieux publics régionaux, comme les Etablissements Recevant du Public
(ERP). Cette démarche, respectant les exigences réglementaires (solutions bois PMP),
engendrerait des commandes publiques et privées auprès des entreprises de la 2ème
transformation du bois.
- d’encourager l’organisation d’une tournée internationale pour « les produits PMP ». Cette
tournée, ayant lieu dans des salons internationaux clés, aurait pour vocation de repositionner
l’industrie du meuble sur le marché international. Cette action, soutenue par les relais
(institutionnels,…) rendrait, de facto, les nouveaux marchés et l’export accessibles. D’autres
filières pourraient s’associer à cette action, comme la filière du Tourisme ou celle de
l’industrie Agro-alimentaire.
- d’accompagner les entreprises de production de meubles et d’éléments d’agencement afin
qu’elles puissent assumer les mutations structurelles, matérielles et logistiques, pour
augmenter leurs performances.
- de maintenir sur le territoire régional les dispositifs qui permettent de sauvegarder les
capacités de productions et d’innovations (ex : le Centre Régional d’Innovation et de
Transfert de Technologie 12 bois : CRITT 12 bois).
IV- L’industrie papetière49
De manière générale, l’industrie papetière (papeterie, pâte à papier, cartonnage…) est
tributaire des fluctuations des cours en dollar de la pâte à papier et du cours du dollar. En
Midi-Pyrénées cette industrie est donc actuellement fortement pénalisée, ceci étant
globalement aggravé par les coûts de transports de l’approvisionnement en bois.
Pour avoir une meilleure vision de l’industrie papetière en Midi-Pyrénées, intéressons-nous
aux trois premières entreprises actuelles à savoir : Tembec Saint-Gaudens, SNC Saint-Girons
Industries et Papeteries Léon Martin. Une analyse sera également consacrée à Ledar SaintGirons qui a déposé le bilan fin septembre 2008.
Plus globalement, cette analyse a pour objectif de définir les actions qui permettront de
renforcer et maintenir cette industrie dans la région Midi-Pyrénées.
IV-1 Tembec Saint-Gaudens (31) : une situation économico financière affectée par un
sur-stockage
49
Certaines informations contenues dans ce paragraphe sont tirées du rapport : Algarra L. et alii (2006), Avenir
industriel et Economiques du secteur papetier en Comminges et Couserans, Michel Goyhenetche Consultants.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
73
IV-1-1 La situation économico financière de Tembec Saint-Gaudens
Comme précisé dans la première partie de l’Avis, Tembec Saint-Gaudens appartient en
majorité à un groupe canadien « Tembec », essentiellement implanté en Amérique du Nord et
en France. Il employait en 2008 près de 6 727 salariés, contre 10 047 en 2004.
Ce groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 2376 M CAD50 en 2008, en baisse par
rapport aux 2 750 M CAD enregistrés à la même période de l’année précédente. La
compagnie a subi une nouvelle dégradation du résultat net à – 150 M CAD. Son résultat
d’exploitation est redevenu négatif en 2008 : – 77 M CAD contre + 119 M CAD en 2007.
L’année 2008 a aussi été marquée par des investissements d’un faible niveau (environ 75 M
CAD) et un résultat en chute à – 6,5% (contre + 1,4% en 2007).
Plus précisément, les activités du groupe Tembec tournent autour de 5 branches de « la filière
bois » :
- les produits forestiers (bois d’œuvre, panneaux, …),
- les pâtes,
- les papiers,
- le carton,
- les produits chimiques.
Sur ses 9 usines, 6 sont installées au Canada et 3 en France (Saint-Gaudens, Tarascon et
Tartas). Toutefois, l’ensemble des usines de pâtes de TEMBEC est confronté à la faiblesse du
dollar US qui est la monnaie de facturation des pâtes marchandes, par rapport aux devises
locales (euro et dollar canadien).
Tembec Saint-Gaudens est spécialisée dans la production de pâtes chimiques de fibres courtes
à partir d’essences variées de feuillus. Elle produit également de la pâte de chêne/châtaignier,
de peuplier (40 000 t/an) et de résineux. Jusqu’en 2008 les fibres courtes de bois de feuillus
représentaient les 3/4 de la production. Avant la tempête KLAUS, la majorité de ses clients
(≈ 85%) achetaient de la pâte mixte de feuillus utilisée essentiellement pour la production de
papier haut de gamme.
Plus largement, 50% des ventes de cette usine s’effectuent à destination de la France, 30% en
direction de l’Espagne51 et 20% vers l’Italie. Au cours de la période 2005-2006, par exemple,
quatre clients sont à l’origine de 50% des ventes de cette usine et pour l’essentiel, la plupart se
fournissaient à hauteur de 15 à 50 milliers de tonnes de pâtes/an. Quant aux plus petits, ils
achetaient entre 5 000 et 10 000 tonnes par an.
Par ailleurs, travaillant de manière privilégiée avec des entreprises locales, Tembec
s'alimentait auprès des exploitants forestiers de la région en bois de feuillus et de résineux.
Pour 2009, en tenant compte de l’effet de la tempête KLAUS et de la faiblesse du marché en
feuillus, la production s’oriente vers 2/3 de pâte de résineux (150 à 180 000 t/an), 40 000
tonnes de peuplier et plus que 45/50 000 tonnes d’autres feuillus. Ce nouveau contexte pose,
de fait, la problématique de la continuité des approvisionnements régionaux et la nécessaire
50
51
Les données sont exprimées en dollars canadiens CAD. Au 17/04/2009, 1 CAD = 0,63 €.
Essentiellement vers la Catalogne et le Pays Basque.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
74
recherche de nouveaux clients. Il est indispensable de ne pas tomber en dessous du seuil
d’approvisionnement (350 000 tonnes) qui mettrait en difficulté l’ensemble des activités
amont de la région Midi-Pyrénées, notamment le bûcheronnage.
Il faut cependant noter que ce site peut être considéré comme une usine à fort potentiel (usage
des meilleures technologies, enjeux environnementaux, efficacité énergétique). C’est
certainement pour cette raison qu’en 2006, près de 40 M€ (sur une période de trois ans) ont
été investis dans l’unité énergétique basée sur l’utilisation de la biomasse. Sur le plan
énergétique, soulignons que début 2008, l’entreprise, autonome en énergie, est excédentaire
dans ce domaine. Cette particularité lui permet de disposer d’un poste de coût énergie
quasiment nul.
L’usine Tembec Saint-Gaudens est assez bien positionnée dans son secteur. Elle a parié sur le
long terme en réalisant des investissements productifs innovants, ce qui lui a permis
notamment, de fournir à ses clients des produits de qualité. Néanmoins, elle est aujourd’hui
confrontée à des difficultés de trésorerie qui s’aggravent en raison de ses variations brutales
de stocks de bois, de son coût et des prix de vente de la pâte.
IV-1-2 Tembec Saint-Gaudens : une activité dépendante du stock de bois
et du prix de vente de la pâte en dollars
Fermée du 09 février au 30 mars 2009, cette usine a, depuis, repris son activité. Cet arrêt de la
production s’explique, entre autres, par un niveau de stock relativement élevé et un prix de
vente de la pâte très faible puisque calculé en dollars. En 1993, l'usine avait déjà fermé quatre
semaines pour des raisons de « sur-stockage ». La situation optimale correspondrait à un
niveau de stock n’excédant pas les 12 000 tonnes. Cette limite était respectée jusqu’en avril
2008 puisqu’au cours de ce mois, le stock de Tembec était au plus bas avec 4 000 tonnes.
Mais durant l’été 2008, les papetiers ont ralenti leur activité, ce qui eut pour conséquence un
accroissement du stock de Tembec (36 000 tonnes). A sa reprise d’activité le 30 mars 2009,
ce stock oscillait autour de 15 000 tonnes.
Cette usine participe pleinement à la dynamique économique régionale52. Tembec, notamment
au moyen de la taxe professionnelle, est à l’origine de 50% de ressources versées à la
communauté de communes de Saint-Gaudens et par ricochet aux collectivités territoriales.
Autant dire qu’une fermeture définitive serait un désastre pour la filière bois ainsi que pour le
bassin économique régional. En effet, en plus de ses emplois directs (265 salariés), environ
2000 à 2500 emplois sont induits53 dans la filière bois (bûcherons, débardeurs,
transporteurs…) par l’activité de cette usine. De plus, elle est à l’origine de nombreux
débouchés pour les sous-produits des scieries et sa fermeture, même temporaire, entraînerait
une augmentation des stocks54 au sein de ces dernières et, à terme, leur disparition.
Soucieuse d’exploiter toutes les pistes de diversification de son industrie, Tembec Saint
Gaudens s’est inscrite dans un projet pilote de production de biocarburants. Ce projet, en
cours d’élaboration, fait partie d’un vaste programme de recherches mené à l'INSA de
52
Actuellement, l’activité énergétique de l’usine lui permet une meilleure rentabilité que l’activité papetière.
Prenons comme exemple SEBSO (société d’exploitation : abattage…) qui, avec un effectif de 120 salariés,
fournit plus de 20% de l’approvisionnement bois sur les unités de St Gaudens et Tarascon. A noter que la
SEBSO est toujours en chômage partiel sur le mois d’avril 2009, avec possibilité de prolongation.
54
Précisons que les scieries sont déjà impactées par ce phénomène.
53
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
75
Toulouse sur les biocarburants de seconde génération55.
Soutenu par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) dans le cadre de son Programme
National de Recherche sur les Bioénergies (PNRB), et par l'Agence De l'Environnement et de
la Maîtrise de l'Énergie (ADEME), le projet de réalisation d'un pilote industriel rassemble des
partenaires de grande envergure. La compagnie canadienne de ressources forestières Tembec,
premier producteur français de pâte à papier, et propriétaire de l'usine papetière de St
Gaudens, est le leader industriel. Genencor International (une division de Danisco), numéro 2
mondial des enzymes, installé à Palo Alto en Californie, est partie prenante, ainsi qu'EDF,
l'Institut du Pin et la société Maguin Intéris spécialisée dans l'ingénierie sucrière. Les pôles de
compétitivité d'Aquitaine (Xylofutur) et de Midi Pyrénées (Agrimip Innovation) soutiennent
également le projet.
IV-2 La structure du marché de Saint-Girons Industries (SGI09) accroît la dépendance
de cette entreprise vis-à-vis de ses clients
Cette entreprise appartient depuis 1998 à un groupe américain (Schweitzer Mauduit) qui est le
leader mondial du papier pour l’industrie du tabac. Il a été créé en 1995 par essaimage des
activités correspondantes du groupe KIMBERLY CLARK. Actuellement, il compte 3 sites de
production aux Etats-Unis, 1 au Brésil, 1 en Indonésie, 1 aux Philippines et 4 en France.
Implantations en France :
Dénomination et ville
Papeteries de Mauduit Quimperlé
(29)
Papeteries de Malaucène56
(84)
Papeteries de Saint-Girons (SGI)
(09)
LTR Industries Mill Spray
Equipement
4 machines à papier
Fabrication de pâte
1 machine à papier
4 presses d’impression
11 lignes de perforation laser
1 ligne de perforation
électrostatique
3 machines à papier
Fabrication de pâte
2 lignes de perforation
électrostatique
3 machines de feuilles de tabac
reconstitué
1 ligne pour le travail de la fibre
Produits
Papier à cigarette, papier de
gainage et fibres longues
Papiers manchette et papiers
spéciaux
Papier à cigarette, papier de
gainage,
papiers
manchette,
papiers spéciaux et pâte de lin
Feuille de tabac reconstitué, travail
de la fibre de lin
Saint-Girons Industries emploie environ 330 personnes, pour une production globale annuelle
avoisinant les 18 000 tonnes. Elle est principalement spécialisée dans la fabrication de papier
à cigarettes, mais elle produit également du papier de gainage, des papiers manchette, des
papiers spéciaux et de la pâte de lin.
55
Les biocarburants de deuxième génération sont produits par transformation de la biomasse ligno-cellulosique
d’origine agricole, forestière, ou issue de déchets agricoles et industriels.
56
Implantées dans le village vauclusien de Malaucène depuis 1545, les Papeteries de Malaucène devraient cesser
leur activité en septembre 2009, selon une annonce effectuée aux salariés le 17 avril 2009 par leur propriétaire, le
groupe américain Schweitzer-Mauduit International, et confirmée dans un communiqué le 20 avril. Cette
décision devrait entraîner la perte de 211 emplois pour l’usine de fabrication de papier enrobant des filtres
cigarettes.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
76
Plus spécifiquement, l’activité de cette entreprise est orientée vers la production de papiers
contenants des fibres textiles. L’usine dispose d’une capacité de production de pâtes textile
d’environ 7 000 tonnes57. Annuellement, sa production avoisine les 6 600 tonnes. Une partie
(1600 tonnes) est vendue à des clients externes et l’autre, est redistribuée à des filiales du
groupe situées à l’étranger.
Trois machines sont installées chez SGI pour une capacité de production de 19 000 tonnes
par an, et 18 000 tonnes par an sont effectivement produits.
La plus récente de ces trois machines fait partie des 5 machines au monde les plus
performantes dans leur catégorie58.
Pour l’essentiel, cette entreprise réalise 2/3 de ses ventes en Europe. Dans cette zone
géographique, les livraisons se font par camion. Par la suite, l’Asie accapare l’essentiel du
reste du chiffre d’affaires, et seule une part de 5% est destinée aux continents africain et
américain. Pour ce qui est de la logistique, elle est gérée par le siège à Quimperlé.
Parallèlement à cette activité principale, l’usine s’est diversifiée dans la fabrication d’autres
produits. Cependant, cette diversification ne représente aujourd’hui que 1% du chiffre
d’affaires.
Nous constatons que l’entreprise SGI est bien implantée dans son secteur. Elle dispose d’une
bonne capacité d’adaptation à la demande du marché, mais la structure du marché dans lequel
elle se trouve nécessite une diversification de ses débouchés.
IV-3 Papeteries Léon Martin (09) : un potentiel dépendant du renouvellement de son
appareil productif
L’entreprise familiale Léon Martin est spécialisée dans la fabrication de papiers fins à usages
divers. Elle emploie environ 40 personnes, et produit en moyenne 2500 tonnes par an pour un
chiffre d’affaires de 3,8 M€ au 31/12/2007.
Sa clientèle est essentiellement française (70% à 80%). Mais cette papeterie exporte aussi vers
des pays limitrophes en tête desquels on retrouve l’Espagne.
Plus généralement, elle est spécialisée dans trois grandes familles de produits : la mousselinepapier de soie, les papiers techniques et les papiers sanitaires domestiques.
S’agissant de la première catégorie, elle fournit essentiellement des emballages pour des
produits de luxe, bijouterie, maroquinerie. Elle approvisionne également des commerçants
(fleuristes, métiers de bouche, fruits et légumes).
Dans le passé, les produits de cette catégorie étaient destinés à des grossistes-distributeurs
mais aujourd’hui, ils sont adressés à des clients finaux.
Pour ce qui est de la deuxième catégorie, elle regroupe les papiers de bourrage chaussures,
pour la confection et enfin pour l’industrie métallurgique.
Enfin, la troisième catégorie englobe la production de papier hygiénique et médical. Le
papier hygiénique a connu pendant longtemps un franc succès, mais la concurrence,
notamment celle des papiers à base de ouate de cellulose, a limité ses débouchés.
57
Cette quantité est bien sûr incluse dans la production globale annuelle de 18 000 tonnes.
A titre d’information, signalons que deux autres machines se trouvent en France (Quimperlé). Les deux
restantes sont respectivement en Chine et Allemagne.
58
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
77
De manière générale, cette entreprise doit faire face à plusieurs concurrents sur le marché de
l’emballage. Parmi ceux-ci, on retrouve l’entreprise Montségur (en France), Seaman Paper
and co (Amérique), Skaerdalers (Norvège), ainsi que des entreprises asiatiques et espagnoles.
Elle doit également faire face à de sérieux concurrents français et italiens au niveau du produit
« mousseline blanche ».
Cette entreprise produit sa propre électricité (d’origine hydroélectrique). Elle couvre à hauteur
de 50% à 60% de ses besoins.
L’entreprise Léon Martin est assez bien implantée dans son secteur. Celle-ci attache beaucoup
d’importance à la mise au point de nouveaux produits et procédés. De plus, une possible
augmentation de sa production trouverait sûrement de larges débouchés. Toutefois, cet
objectif ne sera réalisable que si l’entreprise procède à un renouvellement de son appareil
productif.
IV-4 La situation instable de Ledar Saint-Girons
LEDAR appartenait au groupe Matussière et Forest qui a été mis en redressement judiciaire
deux fois en quatre ans. Contrairement à la procédure d’avril 2004, où la moitié du groupe
avait échappé à la mise en redressement judiciaire, la déclaration de cessation de paiements
actuelle concerne l’ensemble de la société, c’est-à-dire le siège de Grenoble, les sites de
Turckheim dans le Haut-Rhin, Ledar en Ariège, Voiron et Lancey en Isère.
En dépit de « la volonté de redressement », réaffirmée par le fonds américain Matlin
Patterson, propriétaire du groupe depuis 2005, Matussière et Forest n’a pu faire face à la
situation contrastée du secteur du papier journal. Ainsi, le tribunal de Commerce de Grenoble
a ouvert une procédure le 30 avril 2008 et assorti sa décision d’une période d’observation de
six mois, jusqu’au 28 octobre 2008.
Il semblerait que plusieurs facteurs de la politique de l’entreprise soient à l’origine de cette
situation :
- la suppression des activités jugées les moins rentables :
- Arrêt de la production de la pâte à papier
- Vente de 2 centrales de production hydroélectrique qui a occasionné la perte
d’autonomie énergétique
- le manque d’investissements
- la prise de décision du groupe semble éloignée des réalités constatées sur le territoire
Tout cela a été accentué par une surproduction européenne/mondiale car, dans cette zone
géographique, l’offre se chiffre à 7,7 millions de tonnes pour une demande de 6 millions de
tonnes. A cela s’ajoute une conjoncture marquée par le recul du prix de vente du papier
journal (de 535 à 500 euros la tonne), la hausse du coût tant de l’énergie que des papiers à
recycler (de 30% à 40% d’augmentation), et une parité euro-dollar défavorable. Résultat : les
dépenses énergétiques et de matières premières, qui représentent 17% et 47% du chiffre
d’affaires, s’emballent alors que les ventes chutent de 11% entre 2006 et 2007. En 2007, le
groupe creuse sa perte d’exploitation à 31 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 247
millions. Afin d’essayer de redresser la trésorerie, les actionnaires ont, en effet, vendu, fin
2007, deux centrales de production hydroélectrique pour un montant de 10 millions d’euros.
Cette stratégie a aggravé leurs difficultés puisqu’elle a contribué à accroître leur coût d’achat
78
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
d’électricité auprès de fournisseurs extérieurs. De plus, malgré cette vente, les banques et les
assureurs crédit ont décidé en avril 2008 de stopper tous les crédits au groupe, rendant
inéluctable le dépôt de bilan et donc la fermeture de cette usine en septembre 2008.
Le 8 janvier 2009, le groupe espagnol Papresa avait annoncé son intention de reprendre la
société saint-gironaise placée en liquidation judiciaire, y investir 9 millions d’euros et y
embaucher 70 personnes à terme. La communauté de communes de St Girons devait
participer à cette reprise en faisant une offre sur l’immobilier qu’elle louerait ensuite. A la
date butoir, le 30 mars, le juge commissaire rendait une ordonnance de cession. Malgré cela,
le 31 mars, le tribunal recevait une lettre de Papresa qui se désistait estimant que la situation
n’était pas débloquée, le tout dans un contexte économique difficile pour le papier.
Ceci nous montre les difficultés que rencontre ce secteur et en l’état actuel des choses, le
CESR considère qu’un partenariat avec des groupes de presse du sud de la France favoriserait
un redémarrage rapide.
IV-5 Analyse générale et perspectives pour le secteur papetier en Midi-Pyrénées
Ainsi, on remarque que trois des quatre entreprises étudiées n’exploitent pas assez le facteur
proximité. Saint-Girons Industries, Ledar Saint-Girons et Papeteries Léon Martin sont situées
dans un rayon de 5 km et leur coopération ne se limite qu’à des échanges minimes
d’information. En conséquence, des synergies entre ces acteurs clés de l’industrie papetière
doivent être encouragées, par exemple dans le domaine de la maintenance, l’objectif étant la
recherche de complémentarités dans le respect de l’indépendance de chacun. Capitole Carton
doit être associé à cette dynamique. Cette entreprise appartient au groupe SAICA qui détient
20 % du marché anglais dans l’activité du carton ondulé. Elle fabrique et transforme le carton
ondulé à Toulouse, proche du Cancéropôle. Elle a connu en 2007 un fort niveau d’activité
notamment grâce à la consolidation de son portefeuille « client ». Sa trésorerie, générée par
l’exploitation, finance les besoins d’exploitation et la rémunération du capital. Sa structure
financière demeure particulièrement stable et solide avec une bonne maîtrise du Besoin en
Fonds de Roulement (stable) malgré l’augmentation du chiffre d’affaires. L’effectif moyen
interne se stabilise à 78 personnes. Le taux d’intérim 2007 avoisine les 22% et des
recrutements sont prévus.
Plus globalement, l’étude du secteur papetier fait état des difficultés que pose la
mondialisation à cette industrie. L’émergence de nouveaux acteurs comme la Chine et le
Brésil accentuent ces difficultés qui ont un impact non seulement sur l’activité nationale, mais
également sur celle de Midi-Pyrénées. Dès lors, les résultats et la viabilité à long terme des
usines de Midi-Pyrénées s’en trouvent affectés.
Malgré ces obstacles, la présentation de ces entreprises nous confirme que le secteur papetier
en Midi Pyrénées est un segment majeur de la filière bois. Afin d’intégrer au mieux cette
industrie au sein d’un plan bois régional, il est nécessaire d’identifier les points vitaux et les
principes fondamentaux de l’industrie papetière globale et locale.
Pour développer une réelle politique industrielle dans les bassins papetiers, il apparaît crucial,
dans l’immédiat de maintenir l’activité des entreprises, et à plus long terme de trouver des
axes de développement et de diversification en favorisant des pistes telles que :
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
79
-
-
l’augmentation des approvisionnements en bois locaux.
la valorisation des déchets : ces derniers doivent être utilisés localement comme
matières premières et non expédiés vers des pays étrangers.
la production locale d’énergie : pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’inciter
les entreprises à investir dans un système énergétique permettant de minimiser leurs
coûts et de ne pas être tributaires de fournisseurs extérieurs.
une plus grande coopération entre les entreprises du papier afin d’assurer une plus
grande synergie et donc une dynamique, qui concurrencera la demande mondiale
le développement de recherches sur la cellulose et l’industrie des fibres en vue de
productions nouvelles dédiées à l’éco-industrie et à l’éco-construction, ou de la
production de bio-carburants de nouvelle génération ; cela suppose veille, R&D,
innovations.
l’organisation d’un événement majeur qui servirait à réunir tous les acteurs et
opérateurs du secteur papetier. Pour être efficace, cette action devra être accompagnée
à la fois d’un suivi à moyen terme et de rééditions.
l’accompagnement des industries papetières régionales qui se traduirait par une aide
au marché intérieur (réorientation de certaines politiques d’achats locaux) tout en
encourageant et en développant l’exportation.
Il conviendrait dans ce cadre de conserver et développer (qualitativement et quantitativement)
les savoir faire acquis au cours des années (gestion des emplois, formation…) pour les métiers
de demain.
L’avenir du secteur papetier de Midi-Pyrénées dépend du rapprochement et de la mise en
réseau de tous les acteurs concernés par la question papetière. Les actions engagées par la
Région, et soutenues par des cofinancements d’ampleur régionale, devront avoir une contrepartie contractuelle liée au maintien des activités et de l’emploi. Ce soutien prendra en compte
les logiques d’engagements des territoires (collectivités,…), des entreprises et des groupes
concernés par un plan de développement et de maintien d’un niveau technologique,
économique et social soucieux de l’environnement. L’ensemble de ces aides publiques doit
être conditionné au maintien de l’emploi et des activités.
V- Le bois dans la construction en Midi-Pyrénées
Évoquer la question du bois dédié à la construction c’est faire référence à deux aspects bien
distincts. Le premier concerne l’intégration du bois dans le bâti d’une autre nature et dans ce
cas précis on parle alors de « bois dans la construction ». Le second se rapporte au bois en
tant que matériau dominant dans le concept constructif, et en l’occurrence cela renvoie à la
« construction en bois ».
Le volume annuel de bois de « Midi-Pyrénées » absorbé par la construction est aujourd’hui
insuffisant. La réhabilitation du patrimoine associée à la production contemporaine de
bâtiments économes doit contribuer à inverser cette tendance. Par le passé, le bois occupait
une place privilégiée dans le bâtiment et générait de nombreux emplois stables. Pour
apprécier cette affirmation il suffit d’observer le patrimoine, authentique témoignage des
multiples usages du bois dans la construction.
V-1 La charte nationale bois-construction-environnement
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
80
L’usage du bois dans la construction doit être encouragé pour les motifs suivants :
-
c’est un matériau renouvelable.
le bois consomme peu d’énergie pour sa production et sa transformation industrielle.
il contribue à la réduction de l’effet de serre en stockant durablement dans les
constructions le gaz carbonique absorbé par la forêt.
le bois et la forêt sont facteurs d’équilibre économique et paysager du territoire, du fait
de la sylviculture, de l’ensemble des acteurs de la filière et des activités transversales
qui en découlent.
En tenant compte de ces éléments, un accord-cadre national bois construction environnement
a été signé par différents acteurs en mars 2001. Les signataires sont l’Etat, les principaux
organismes professionnels de la filière et du secteur de la construction :
- Ministère de l’Equipement, des Transports et du Logement.
- Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie,
- Ministère de la Culture et de la Communication,
- Ministère de l’Agriculture et de la Pêche,
- Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement,
- Secrétariat d'Etat aux PME, au Commerce et à l'Artisanat - Secrétariat d'Etat à l'Industrie
- ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie)
- FNPC (Fédération Nationale des Promoteurs Constructeurs),
- Union nationale HLM (Habitation à Loyer Modéré)
- UNSFA (Union Nationale des Syndicats Français d’Architectes)
- UNTEC (Union Nationale des Economistes de la Construction et des Coordonnateurs)
- FFB (Fédération Française du Bâtiment)
- CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment)
- FNB (Fédération Nationale du Bois)
- UIB (Union des Industries du bois)
- CIB (Conseil Inter Fédéral du Bois)
La charte Bois-Construction-Environnement du 28 mars 2001 a mis un arrêt à l’interdiction
des façades en bois dans les articles de plans d’occupation des sols et les règlements des
lotissements 59.
De plus, cette charte prévoit une plus grande utilisation du bois avec l’objectif de passer de 13
millions de m3 en 2000, à 17 millions de m3 en 2010.
Consécutivement, l’Etat et les principales organisations professionnelles participant à l’acte
de construire, déclarent s’inscrire dans la dynamique d’action initiée par la loi sur l’air et
l’utilisation rationnelle de l’énergie n°96-1236 du 30 décembre 1996, article 21-V et dans le
cadre du plan gouvernemental de lutte contre l’effet de serre.
L’objectif est de développer l’utilisation du bois dans les bâtiments tout en favorisant
l’introduction des bases d’une connaissance aux techniques bois dans les formations des
métiers de la construction. Il s’agit aussi d’améliorer la compétitivité des produits et des
entreprises de la filière.
59
Suivant les régions, un certain type de finition peut être néanmoins exigé.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
81
Plus précisément, cet accord cadre cite dix objectifs prioritaires :
Communication
1 - Contribuer à diffuser auprès de l'opinion publique et des prescripteurs une information claire et
objective sur les synergies entre forêt, bois, environnement et construction, et sur les performances des
produits bois.
2 - Utiliser la communication interne des signataires de la charte pour sensibiliser les acteurs publics et
privés de la construction à l'impact de l'utilisation du bois sur la qualité environnementale du cadre bâti.
Marché
3 - Concourir à offrir des produits industriels adaptés à la demande des transformateurs et utilisateurs, en
qualité, en quantité et en prix.
4 - Inciter les maîtres d'ouvrages et les maîtres d' œuvre à examiner avec une attention accrue les solutions
bois, y compris pour la réalisation d'ouvrages où elles ne sont pas ou plus traditionnelles.
Modes de dévolution des marchés mieux adaptés à une bonne valorisation technique et économique du
matériau bois par les entreprises.
Compétitivité
5 - Stimuler les rapprochements entre acteurs pour augmenter les performances techniques et
économiques.
6 - Encourager les investissements structurants de moyen et long terme dans la filière bois-construction.
Recherche et formation
7 - Renforcer la recherche publique et privée sur le matériau bois, ses composites et adjuvants, aussi
bien dans ses domaines d'excellence que dans les domaines où il accuse un retard.
8- Introduire les bases d'une connaissance des techniques « bois » dans les formations techniques
généralistes et dans la formation des architectes.
Réglementation et normalisation
9 - Réexaminer les textes réglementaires et normatifs afin de corriger d'éventuelles dispositions
défavorables à l'emploi du bois.
10 - Encourager l'adhésion volontaire des maîtres d'ouvrage aux dispositions du décret d'application de
l'article 21-5 de la loi sur l'air, visant à une consommation minimale de bois dans les bâtiments (maîtres
d'ouvrage non concernés par le décret).
De manière générale, les signataires fondateurs de la charte avaient pour objectif principal
d’accroître la part de marché du bois dans la construction à l’horizon 2010, laquelle passant
d’environ 10% à 12,5%, conduira à réduire approximativement de 7 millions de tonnes par an
en moyenne, la présence de CO2 dans l’atmosphère.
V-2 Les avantages du bois dans la « construction »
Les plus anciennes constructions du monde sont en bois. En France, il existe un véritable
savoir-faire de la construction bois mêlant tradition et modernité : à la structure, composée
autrefois de poteaux et traverses, on intègre les isolants les plus performants pour offrir un
confort thermique exceptionnel.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
82
Plusieurs arguments témoignent en faveur de l’usage d’un plus grand volume de bois dans la
construction et de la construction bois en particulier. Les Etablissements Recevant du Public60
(ERP), soumis à des réglementations spécifiques, peuvent intégrer ce matériau.
Le bois et le feu
Contrairement aux idées reçues, le bois dans la construction est un gage de solidité.
Paradoxalement il brûle, mais sous réserve d’un minimum de section, les poutres porteuses
ont une très bonne stabilité au feu. De ce fait, lors d’un incendie, ces poutres en bois
conservent plus longtemps que d’autres matériaux leurs qualités mécaniques (a). De plus,
elles dégagent très peu de gaz toxique en se consumant (b).
(a) Le bois conserve ses qualités mécaniques
Ses qualités sont à attribuées à la fois à une faible conductivité thermique et à une faible
dilatation thermique.
- Une faible conductivité thermique du bois lui permet de transmettre la chaleur 12 fois moins
vite que le béton et 250 fois moins vite que l’acier ou encore 1 500 fois moins vite que
l’aluminium. Le bois brûle lentement sans se déformer et en conservant durant de longues
minutes les qualités mécaniques de ces éléments de structure verticaux (ossature, poteaux…)
ou horizontaux (poutres, solives, madriers…). De surcroît, lors de sa combustion, le bois
forme à sa surface une couche carbonisée isolante qui ralentit la vitesse de propagation du feu
et qui protège le cœur des éléments de structure, conservant ainsi les fonctions porteuses et la
stabilité du bâtiment. On dit ainsi que le bois « s’auto-protège » naturellement contre le feu.
- Une faible dilatation thermique du bois (3 fois plus faible que celle de l’acier ou du béton)
évite sa déformation et repousse très loin les risques d’effondrement, contrairement à ses
matériaux concurrents.
(b) Le bois dégage très peu de gaz toxique
Lors de sa combustion, le bois dégage certes un peu de gaz carbonique mais ce n’est pas ce
type de gaz qui est nocif mais bien plutôt les gaz produits par des matériaux à base de
pétrole61.
Comme tous matériaux de construction, le bois est soumis à un ensemble de réglementation
dont une des plus importantes concerne la sécurité incendie. Pour la maison individuelle, par
exemple, la réglementation impose une tenue au feu minimum de 1/4 heures. Comme nous
l’avons vu précédemment, les constructions bois répondent largement à ces exigences.
Isolation thermique et économies d’énergies 62
La hausse des prix des énergies et les questions environnementales (lutte contre les gaz à effet
de serre, épuisement de certaines matières premières …) font des économies d’énergie une
60
Les établissements recevant du public (ERP) sont définis par l'article R 123-2 du code de la construction et de
l'habitat (CCH) : « Constituent des établissements recevant du public, tous bâtiments, locaux et enceintes dans
lesquels des personnes sont admises, soit librement, soit moyennant une rétribution ou une participation
quelconque, ou dans lesquels sont tenues des réunions ouvertes à tout venant ou sur invitation, payantes ou non.
Sont considérées comme faisant partie du public toutes les personnes admises dans l'établissement à quelque
titre que ce soit en plus du personnel. »
61
La Suède et certains lands allemands ont interdits les menuiseries en PVC dans les bâtiments publics.
62
Pour davantage de précisions consulter le site de l’ADEME et plus particulièrement la réglementation
thermique de 2005.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
83
préoccupation première des particuliers mais aussi des politiques comme en témoigne le
récent Grenelle de l’Environnement.
Il est important de souligner que le secteur du bâtiment est le premier consommateur
d’énergie en France avec 42,5% de l’énergie totale consommée, et que l’ensemble des
logements sur le territoire émettent chaque année 123 millions de tonnes de CO2 soit 23% de
l’ensemble des émissions. C’est dire l’enjeu pour le bâtiment de réaliser d’importantes
économies d’énergie.
Partant du principe que la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas (isolation
renforcée), la priorité passe par l’isolation thermique des bâtiments et, sur ce point, la
construction bois est particulièrement bien armée pour répondre aux exigences du Grenelle de
l’Environnement.
V-3 Le bâtiment économe : nouvelles perspectives pour l’industrie du bois régional
V-3-1 Le bâtiment économe : un concept au centre du Grenelle de
l’environnement
Les recommandations du Grenelle de l’environnement pour les logements privés, dont la
maison individuelle, placent la barre très haute :
- 2010 : passage anticipé à la réglementation THPE (Très Haute Performance
Énergétique) soit 20 % de mieux que la réglementation actuelle (Réglementation
Thermique 2005),
- 2012 : mise en place généralisée du label BBC (Bâtiment Basse Consommation) dont
l’objectif est une consommation maximale de 50 kwh/m2/an) ,
- 2020 : généralisation des maisons à énergie passive ou positive.
Le secteur du bâtiment est le chantier n°1 dans le cadre de la lutte contre le changement
climatique63. Ce secteur, représentant près du quart des émissions de CO2, est au cœur de
l’objectif que s’est fixé la France de « devenir l’économie la plus efficiente en équivalent
carbone de l’Union européenne d’ici 2020 »64.
Dans le neuf, la norme « bâtiment basse consommation » (consommation inférieur à
50kwh/m2/an) s’appliquera à toutes les constructions d’ici la fin 2012 (et, par anticipation, dès
fin 2010 pour les bâtiments publics et le tertiaire).
Pour l’ancien, l’objectif de réduction de la consommation d’énergie est de 38% d’ici 2020.
L’Etat mettra en œuvre un plan particulier pour les 800 000 logements sociaux dont la
consommation annuelle d’énergie est supérieure à 230 kwh d’énergie primaire par m2. Il
développera également des outils d’incitation financière, favorisera la conclusion d’accords
avec les banques et le secteur des assurances pour financer le développement des
investissements d’économie d’énergie.
Trois décrets et un arrêté relatifs à l’ « éco-prêt à taux zéro (ptz) », ont été publiés le
31/03/2009 au journal officiel. A noter que la mise en place de l’éco-prêt est effective depuis
le 1er avril 2009.
63
64
Source : http://www.developpement-durable.gouv.fr
Cet élément représente l’objectif n°2 du Grenelle de l’environnement.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
84
Les députés ont conforté l’objectif de généralisation des « bâtiments basse consommation »
d’ici la fin 2012. Ils ont fixé comme priorité : l’isolation, le comptage en énergie primaire
quelle que soit la filière énergétique, la modulation à la marge du seuil en fonction de la
localisation et du bilan CO2 des énergies utilisées et l’utilisation accrue du bois. Parallèlement,
ils ont défini un programme encore plus ambitieux de rénovation thermique des bâtiments :
400 000 rénovations complètes par an à partir de 2013, des échéances réduites pour les
bâtiments publics, 180 000 logements sociaux rénovés en zone ANRU.
Le bois devient un matériau de 1er rang pour répondre aux besoins d’efficacité exigée par le
Grenelle de l’environnement. L’axe bâtiment économe, rendu possible en partie par le
matériau bois, ouvre des perspectives de développement qui facilitent la mise en place d’une
filière bois efficiente en Midi-Pyrénées.
Ainsi, des attentes du Grenelle de l’environnement découlent une multitude de besoins à
satisfaire. Ce qui ne sera pas envisageable sans l’implication de tous les acteurs. Que ce soit
pour les projets en commun ou pour des solutions bois plus spécifiques, le besoin
d’adaptation rapide au changement et à l’émergence de nouveaux procédés de fabrication et
d’exploitation de la ressource devient une nécessité.
V-3-2 Le bois et le bâtiment économe : quels atouts pour Midi-Pyrénées ?
Le concept retenu de « Bâtiments économes » correspond à des bâtiments économes en
énergie. Ils doivent également être performants au plan économique et tenir compte des coûts
globaux.
Pour relever le défi « bâtiment économe », la méthode la plus adaptée sera d’identifier et de
soutenir tous les précurseurs ou les leaders qui, en Midi-Pyrénées, font preuve d’une
implication soutenue dans les domaines de la recherche/innovation et des transferts de
technologies. Il sera également nécessaire d’encourager les acteurs qui agissent auprès
d’entreprises de la construction économe.

Midi-Pyrénées : une région engagée
La volonté démontrée par les plans d’actions des différents acteurs institutionnels publics ou
privés dont l’Etat, nous confortent dans l’idée que tous les opérateurs vont chacun, à leur
niveau, se mettre au diapason pour accompagner le changement et agir positivement vers cette
évolution.
 Le plan bâtiment économe65
La région Midi-Pyrénées, en choisissant de soutenir cette tendance face aux nouveaux enjeux,
a donné un signal clair en faveur de toutes solutions efficaces et pérennes visant la production
économe. Le bois, matériau d’excellence en la matière, devrait y trouver une place légitime.
Il est vrai que le secteur du bâtiment représente en Midi-Pyrénées 31% des émissions de CO2
et 45% de la consommation énergétique. C’est pourquoi Midi-Pyrénées a adopté, lors de
l’Assemblée plénière du 26 juin 2008 un Plan Régional pour les « bâtiments économes en
Midi-Pyrénées » pour la période 2008 à 2013.
65
Pour plus de détails consulter l’adresse : http://www.midipyrenees.fr/Plan-Regional-2008-2013-pour-desbatiments-economes-en-Midi
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
85
La Région agira sur l’amont (l’offre), au travers de sa politique de recherche, d’innovation, de
soutien aux entreprises et de formation initiale et continue, mais aussi sur l’aval (la demande),
en tant que maître d’ouvrage, financeur et à ce titre diffuseur et incitateur d’opérations
exemplaires.
Plus précisément, ce Plan est construit autour de 5 axes :
- impulser la Recherche & Développement, l’innovation, le transfert de technologies
dans ce secteur
- soutenir la production de matériaux, de systèmes et services innovants pour des
« bâtiments économes »
- accompagner la formation, l’adaptation et l’accès à l’emploi des acteurs du secteur,
- accompagner la demande sur le marché final, participer à des réalisations de
« bâtiments économes », exemplaires et/ou innovants
- favoriser la diffusion des connaissances, la mise en réseaux et la coordination des
acteurs
Ce Plan s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’Agenda 21 régional pour lequel la
Région Midi-Pyrénées a été la première Région de France reconnue par le ministère de
l’Écologie et du Développement durable.

Des acteurs qui intègrent ces nouveaux défis et qui s’organisent
 Le Cluster bâtiment économe66
Le bois a sa place dans le Cluster bâtiment économe à côté d’autres matériaux.
Le CESR estime que le Cluster « bâtiment économe » devrait être un des acteurs qui facilitent
le développement de la filière bois. Par son action, il favorise incontestablement le
rapprochement et la mise en réseaux d’acteurs issus d’univers technologiques différents. Son
rôle permet, notamment via les logiques de R&D et de transferts de technologies, l’émergence
d’une nouvelle dynamique au sein des filières liées au Bâtiment. Ce rôle, transversal,
contribue également à faciliter la création d’une culture commune, élément essentiel pour
aboutir à de nouvelles solutions et à des industries structurantes pour la « filière bois ».
Le CESR soutien le projet Cluster bâtiment économe dans lequel le bois et ses dérivés doivent
avoir toute leur place.
Parallèlement à ce cluster, la diversité des industries et des spécialités présentes en MidiPyrénées peut constituer un réseau connexe à la filière bois. En effet, ce réseau peut apporter
des solutions technologiques spécifiques en produisant une nouvelle génération d’outils
« efficaces » d’exploitation de la ressource et de production de produits finis. Ces outils
contribueront à la mise en place d’une filière bois effective.
Cela va nécessiter la mise en place de nouvelles techniques de production puis d’outillages, et
induire des besoins en formation au sein des entreprises67. Ces nouvelles technologies vont,
notamment avec la chimie verte, aboutir à de nouveaux procédés et concepts qui n’étaient pas
envisageables il y a encore quelques années.
66
Source : http://www.batimenteconome.com/vues/accueil.php
Cette question est également abordée dans le paragraphe V-6 « La modernisation des entreprises bois en MidiPyrénées » de cette deuxième partie.
67
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
86
 Les associations et les organisations professionnelles
Les associations et organisations professionnelles, liées à la filière bois, peuvent constituer le
relais nécessaire servant à gérer la spécialisation qui devra être intégrée dans le schéma global
de la filière bois. Elles devront participer au dialogue (organisé par l’interprofession) pour
aboutir à un tronc commun duquel se détacheront les branches avec leurs besoins spécifiques.
Pour cela, elles doivent bénéficier d’un soutien (sous contrats d’objectifs).
 La présence d’entités économiques engagées
Les entreprises, qui ont fait le choix de se positionner sur ces nouveaux créneaux « bois »,
sont bien présentes sur l’ensemble du territoire régional. Ce tissu va de la plus petite
entreprise artisanale jusqu’aux plus importantes PME ou coopératives.

Des territoires tournés vers l’éco-production
Prenons pour exemple le Pays Bourian68. La démarche volontariste de ce Pays vis-à-vis de son
massif forestier (53% de son territoire) peut servir de modèle. Un de ses objectifs majeurs
était de réhabiliter le bois local dans la construction.
Dans ce pays, le développement de la filière forêt-bois a toujours été au cœur des Contrats de
Terroir et de Pays. Depuis près de 20 ans, les acteurs locaux ont œuvré pour la remise en état
du massif. Suite à la Loi d’Orientation Forestière (LOF) de 2001, le Pays Bourian a été un
territoire expérimental pour la mise en place d’une Charte Forestière de Territoire69. Au
moyen de ces outils, ce Pays affirme sa volonté de rétablir des équilibres grâce à des plans
d’actions au sein desquels on retrouve notamment un concours d’architecture. Mis en œuvre
en 2006 avec l’appui technique du Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement
(CAUE) du Lot, ce concours a eu en partie pour objectif de proposer des solutions d’écohabitats modulaires, économiquement accessibles et techniquement économes. Un des
objectifs était notamment de créer une alternative aux modèles « maisons de constructeurs »
peu adaptés au paysage et à l’usage des ressources locales. Il s’agissait, in fine, de régénérer
en utilisant le bois local, un habitat Bourian typique selon différentes solutions architecturales
complémentaires à l’habitat traditionnel en pierres.
Dans un futur proche, trois maisons vont être construites par des collectivités, dont on peut
souligner l’implication. Ces maisons pourront être visitées avant d’être mises en location.
En somme, ce Pays nous montre une voie possible pour la ressource naturelle locale qui, à
terme, pourra alimenter les besoins du marché Bourian et limitrophe, de manière structurante
et soutenable pour son territoire. Cet objectif global s’inscrit dans une logique pérenne,
porteuse d’un fort potentiel économique et social.
Cet îlot forestier fait partie de la grande masse forestière éparpillée aux quatre points
cardinaux de Midi-Pyrénées. C’est en ce sens que l’exemple est à retenir, car il démontre
qu’une entité territoriale éloignée des grands massifs, si elle dispose d’une masse forestière
suffisante, peut en son sein créer une micro filière bois locale. La filière bois de Midi68
Pour plus de détails consulter le site http://www.caue-mp.fr/content/view/482/487/ ou encore
http://portail.fncofor.fr/content/medias/media412_MUbbLChIEgjXALk.pdf
69
La charte forestière de territoire est un outil mis entièrement à la disposition des acteurs du développement
local, élus, forestiers publics ou privés et usagers, afin de permettre une meilleure réponse aux attentes que la
société française exprime vis à vis de la forêt.
Source : http://agriculture.gouv.fr/
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
87
Pyrénées ne serait t’elle pas l’assemblage et la mise en réseau d’une multitude de continents
ou d’îlots forestiers ?
V-3-3 L’Eco-construction
En matière d’éco construction, pour éviter les dérives au niveau de l’aménagement du
territoire, il devient nécessaire de sensibiliser le public et les collectivités territoriales. Cette
sensibilisation doit porter sur la différence remarquable entre les animations locales d’éco
construction et l’approche professionnelle de l’éco construction. Les premières, en effet, sont
souvent promues par des auto-constructeurs. La deuxième, avec des effets économiques et
sociaux d’une autre ampleur, ne se situe pas au niveau de l’animation mais bien à l’échelle du
développement économique et de l’aménagement du territoire.
De manière générale, on remarque que l’éco construction est encore trop marginalisée. Cette
pratique se base, entre autres, sur une structuration économique et sociale de la construction
basée notamment sur les notions :
- de préservation de l’environnement et des ressources
- de prévention des risques de santé des acteurs et des usagers
- du maintien des savoirs faire et de leur transmission
- de priorité pour les circuits courts (matériaux et techniques)
- d’équité d’accès aux ressources
Dès lors, l’éco construction peut se définir, à minima, selon un double enjeu. Le premier
concerne la recherche d’un bâtiment énergétiquement économe. Le deuxième s’oriente autour
de l’utilisation par les techniques de construction de matériaux naturels ou sains. Ces derniers
doivent être « si possible renouvelables, et avoir des performances environnementales
internes et externes suffisantes, le tout à des coûts acceptables pour le marché » 70.
L’éco construction doit devenir un des atouts majeurs pour la filière bois, car le bois, de par
ses qualités intrinsèques, est l’éco matériau d’excellence. Aujourd’hui, on remarque que, visà-vis de la richesse et de la diversité de la biomasse présente en Midi-Pyrénées, cette approche
déjà reconnue par la Région, n’est pas suffisamment encadrée et accompagnée dans ses
possibilités de développement durable. Vecteur important, qui peut contribuer à l’évolution
des mentalités, elle pénètre progressivement les univers professionnels et industriels.
Un programme de R&D et un transfert technologique, au service des solutions génératrices de
matériaux et de concepts constructifs associant la matière 1ère « biomasse et bois » à la logique
« bâtiments économes », doivent être mis en place71. Simultanément, il conviendra d’avoir
une réflexion dans le cadre de l’Agenda 21 de Midi-Pyrénées, pour définir une charte
d’envergure régionale, qui impose aux acteurs économiques, d’avoir une approche raisonnée
et soutenable de leur développement.
70
Masson J-L. et Besson R. (2008), « Innovation, enjeux transverses et compétitivité des territoires dans le
Grand Sud-Est : le cas de l’éco construction», Délégation Interministérielle à l’Aménagement et à la
Compétitivité des Territoires (DIACT), p. 2.
71
Dans le site du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) http://www.CSTB.fr, consulter
notamment la fiche « pass’innovation ».
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
88
V-4 Construction classique et rénovation du patrimoine : une opportunité pour la filière
bois
Aujourd’hui, la masse de bois utilisée dans la construction classique est trop faible. Pour
autant, la rénovation du patrimoine peut être un vecteur non négligeable pour la filière bois.
Traditionnellement, les immeubles et les maisons absorbaient la plus grande masse de bois
produite par la filière. Le CESR estime que le fait de soutenir les actions de rénovation à
l’identique des éléments du patrimoine, induirait plusieurs rôles complémentaires d’intérêt
général :
 La consommation massive de bois et de ses dérivés
 La sauvegarde du patrimoine
 Le maintien des savoir faire et de l’emploi
 L’innovation pour concilier style, productivité et efficacité technique
(thermique…)
La rénovation du patrimoine, en conformité avec les nouveaux enjeux, constitue un réservoir
important d’activités. Il convient de mesurer l’importance de ce marché et de prendre
conscience des volumes de bois ou dérivés, qui peuvent revenir en bonne position lors des
opérations de rénovation des bâtiments et des quartiers historiques.
Ce retour du bois dans la construction, sur l’axe rénovation et production contemporaine
(Patrimoine de demain), replace la pertinence du terroir au cœur du dispositif et donne un élan
culturel édifiant. Les nouveaux besoins liés à ce retour d’un plus grand volume de bois dans la
construction est générateur d’emplois et de qualifications professionnelles qu’il faut anticiper
et accompagner. Il est urgent à la fois de sauvegarder les savoir-faire menacés et d’en
imaginer de nouveaux pour répondre efficacement à ces enjeux.
Il convient donc de prendre des mesures incitatives et ce, afin de favoriser la rénovation du
patrimoine dans le respect de sa nature et des nouvelles règles de l’art.
V-5 Une construction « bois » actuellement dominée par le bois d’importation
V-5-1 La qualité du bois en Midi-Pyrénées…
La construction repose sur diverses techniques et procédés qui intègrent le bois sous plusieurs
formes. L’usage du bois dans le bâtiment et la construction en bois doivent consommer un
volume considérable de ce matériau naturel renouvelable.
Les entreprises de Midi-Pyrénées, pour leurs besoins en bois d’œuvre de construction,
s’approvisionnent principalement avec des dimensions commerciales standardisées. Ces
sociétés privilégient souvent le bois naturellement durable comme le douglas.
Certaines entreprises de la deuxième transformation ne peuvent parfois pas utiliser les bois
régionaux faute de trouver sur ce marché des bois classés, séchés, correspondant aux normes
en vigueur, car, l’usage du bois dans la construction nécessite le respect de normes et de
critères très précis qui conditionnent les choix d’approvisionnements. Face à ces exigences,
l’offre régionale a été progressivement délaissée au profit de bois d’œuvre et de matériaux
dérivés de bois en provenance d’autres pays ou régions du monde.
89
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
Un point qui a fortement contribué notamment à ce manque d’issue pour la production locale,
c’est l’hygrométrie du matériau bois. Le problème de sur-humidité est commun à toutes les
régions françaises mais reste cependant plus affirmé en Midi-Pyrénées. Généralement, pour
pouvoir accéder au marché de la 2ème transformation, le bois doit avoir un taux d’humidité qui
n’excède pas le seuil des 15%, minima qui garantit la stabilité des ouvrages réalisés avec ce
matériau naturel. Or, en Midi-Pyrénées, sur les parcs de stockage de bois d’œuvre issus des
productions régionales, ce taux avoisine au mieux les 18%.
La sur-humidité du bois en Midi-Pyrénées a pour principale cause une contradiction entre la
logique « temps » de la 1ère transformation et les besoins en bois de qualité « Secs &
conditionnés » de la 2ème transformation. Souvent, les scieurs locaux, travaillent avec des bois
coupés hors saisons « d’abattage », puis après sciage, le stockent sur un délai trop court qui
naturellement, ne lui permet ni de sécher convenablement, ni d’être bien conditionné.
Parallèlement à cela, il faut savoir que les dernières sélections d’essences de bois sont le plus
souvent orientées vers l’échelon industriel pour de nouveaux usages (fermettes ou produits
finis et pour une moindre qualité caisses et emballages). Afin de satisfaire les besoins, ces
secteurs utilisent principalement des essences, qui poussent assez vite et qui peuvent, en
toutes saisons, être livrées en quantité suffisante72.
Notons que :
1. Quel que soit le pays et le massif forestier, les arbres à l’abattage ont tous plus ou
moins la même hygrométrie (taux d’humidité). Cette dernière, très élevée à ce
stade, est incompatible avec toute production de bois d’ œuvre.
2. Après le sciage73, le bois peut être conditionné en formats commerciaux bruts.
C’est lors de cette phase, que le séchage naturel permet une diminution
considérable de son taux d’humidité qui reste à ce stade encore trop élevé.
3. Il peut, lors de cette chaîne de conditionnement en bois d’œuvre74, être plus ou
moins séché artificiellement, ce qui crée la réduction du taux d’humidité évoquée
ci-dessus. En fin de ce cycle de production, une fois bien sec, le bois peut
également être travaillé en matériaux semi-finis.
C’est en partie pour cette raison de sur-humidité que les acheteurs, se tournent vers du bois
étranger (Europe, Canada, Russie…) qui lui est prêt à être travaillé.
Cette modification des pratiques d’achats de la 2ème transformation induite par le retard pris
par la 1ère transformation pour répondre, entre autres, aux exigences du marché de la
construction, a généré une rupture dans la chaîne de production et de distribution de la
ressource bois de Midi-Pyrénées. L’accentuation de ce phénomène est à attribuer à
l’émergence des nouveaux circuits « de grande distribution » qui ont progressivement pris
position sur le marché en absorbant le négoce traditionnel. Leur offre de matériaux et produits
en flux tendus, conditionnés sur des massifs et des sites industriels exogènes répondant mieux
72
Les produits issus de ces essences de bois à croissance rapide concernent essentiellement les productions qui
proposent des solutions à moindre coût.
73
Egalement appelé « débit ».
74
Cette chaîne va de la phase d’abattage à la livraison « client ».
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
90
aux besoins insatisfaits, a progressivement capté la majorité des acheteurs de la 2ème
transformation.
Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises utilisent du sapin (une partie de ce bois provient de
scieurs qui se fournissent dans les Vosges, le Jura, l’Auvergne) pour la fabrication de
charpente (exemple de consommation : 250 m3 à l’année pour une entreprise artisanale). En
effet, le sapin est l’essence d’arbre qui est maintenant la plus vendue pour ce genre de
réalisation. Autrefois, c’étaient les essences locales qui étaient utilisées selon les terroirs, avec
des pratiques et des usages différents, comme le peuplier l’était traditionnellement pour la
charpente. À la différence du sapin, cet arbre abattu à la bonne saison ne nécessitait aucun
traitement particulier pour le protéger de l’attaque des insectes et des champignons.
V-5-2 …incite les entreprises locales à s’approvisionner dans d’autres
régions/pays
De manière générale, sur le territoire les entrepreneurs ont une connaissance précise du
marché international « bois ». De façon unanime, ils évoquent les principaux pays acteurs de
ce marché et citent sans équivoque l’Allemagne, l’Espagne, l’Angleterre, la Pologne,
l’Ukraine ou encore la Russie. Ils rappellent que l’essentiel des bois importés provient de ces
pays et plus spécifiquement de l’Allemagne qui fournit un bois conforme à la demande. Ces
importations massives de bois, le plus souvent travaillé et fini (raboté et séché), concurrencent
nos scieries nationales et locales. Néanmoins avec les oscillations des coûts de transport (prix
des carburants) et les résultats du Grenelle de l’Environnement (bilan carbone), la tendance
pourrait s’inverser.
La majorité des essences que l’on retrouve en Midi-Pyrénées sert principalement aux usages
traditionnels. Pour ce qui est du bois d’œuvre, les essences en Midi-Pyrénées sont
insuffisamment mobilisées de façon bien identifiée vers des productions industrielles ou semi
industrielles.
Un exemple concret, parmi d’autres : pour la construction, la région Midi-Pyrénées ne dispose
actuellement que de faibles quantités de bois pouvant être orientées vers la fabrication de
fermettes. L’hétérogénéité du bois régional, le manque de séchage et les techniques actuelles
utilisées pour travailler ce matériau expliquent, pour une grande partie, l’importation de bois
au format approprié, en provenance d’autres régions de France ou d’autres Pays.
Il est impératif de valoriser la ressource locale puisqu’en Midi-Pyrénées, la demande de
constructions « bois » ne cesse de s’accroître (aujourd’hui elle représente 6% à 8% du
marché). Cette tendance doit être attribuée à ses qualités environnementales évidentes.
Tous ces éléments devraient non seulement entraîner une augmentation du pourcentage de
bois utilisé dans la construction en général, mais également promouvoir la construction bois
dans la région.
Par ailleurs, la construction bois est souvent assimilée à un habitat de loisir ou à un chalet. Il
est donc nécessaire de faire prendre conscience du fait que la construction bois doit également
être appréhendée sous un aspect beaucoup plus contemporain et fonctionnel. Nous pouvons
prendre exemple sur la Finlande où la construction bois est beaucoup plus développée. Dans
ce pays, des villages sont entièrement réalisés à l’avance, pour être exposés et, ensuite mis à la
91
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
vente par lots. La plupart du temps, ces réalisations s’appuient sur des techniques de
construction modernes développées par la recherche/innovation et facilement perceptibles au
niveau des finitions et des détails.
En Midi-Pyrénées, nous devrions nous inspirer de ces pratiques qui promeuvent la
construction bois et encourager la recherche de nouvelles formes architecturales compatibles
avec le territoire75. Cette démarche actualise, en partie, technologiquement et socialement, des
pratiques ancestrales qui étaient en phase avec le paysage, l’environnement naturel et ses
matières premières. La valorisation d’actions exemplaires devrait également faire partie des
mesures incitatives envisagées.
La construction est un des secteurs qui consomme le plus de bois importé. A ce titre, il est
essentiel de soulever ici un point important qui doit inciter les importateurs locaux à
rechercher l’origine réelle de leur bois. Ce point concerne les « bois illégaux ». Un rapport
récent du World Wildlife Fund76 (WWF) précise que près d'un cinquième des importations de
bois de l'Union européenne proviendrait de sources illégales ou suspectes. Il est donc essentiel
de lutter contre l’importation de bois illégal. Le vote récent d’une directive européenne visant
à juguler l’importation de bois illégale constitue une avancée dans les principes. Mais le
contenu du projet reste frileux. En effet, la future réglementation ne prévoit pas de système
indépendant de contrôle des importations et ne fixe pas de sanctions claires. De plus, les
activités illégales n’y sont pas définies et la traçabilité du bois jusqu’au consommateur n’y
est pas garantie. En raison de cela, le CESR estime nécessaire d’exiger la certification qui
permettrait d’assurer la traçabilité, et de pouvoir s’appuyer sur une réglementation européenne
plus rigoureuse, seule en mesure de freiner le phénomène.
V-6 La modernisation des entreprises bois en Midi-Pyrénées : une nécessité pour faire
face à la concurrence
La concurrence internationale se traduit par des flux entrants de matériaux et produits finis ou
semis finis qui laissent un faible champ d’activité aux alternatives locales. Dans un contexte
de mondialisation exacerbée, les entreprises « bois » doivent se moderniser et s’adapter afin
de faire face à la concurrence.
Certaines entreprises de Midi-Pyrénées77 se sont développées en passant d’une logique
d’acteur secondaire (en étant des sous-traitants) à une organisation plus générale (conception
et fabrication). Cette nouvelle approche permet de mieux gérer les réalisations et donc, in fine,
d’éviter les contre-performances.
Dans cette nouvelle organisation, les bureaux d’études sont souvent considérés comme étant
les éléments centraux de l’entreprise. Ils disposent d’outils de conception et d’ingénierie
dédiés aux différents calculs et à la modélisation « CAO / CFAO » pour préparer les cycles de
fabrications relayés par des centres d’usinages à base de machines à commandes
numériques78. Ce secteur technique et logistique de pointe évolue très rapidement, d’où
l’importance d’avoir à ce poste des personnes disposant de formations adaptées.
75
Le cas du Pays Bourian, traité dans le paragraphe V-3-2 de cette deuxième partie, est un exemple.
World Wildlife Fund (2008), Illegal wood for the European market, July.
77
Midi-Pyrénées Charpentes dans les Hautes Pyrénées.
78
A titre d’exemple, citons les « robots » aux performances et aux précisions exceptionnelles (au mm).
76
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
92
Ainsi, pour être compétitives, les entreprises doivent procéder à un renouvellement continu de
leurs équipements. L’entreprise79 doit impérativement s’adapter à ces changements si elle veut
rester compétitive (ex : machines à commande numérique 5 axes).
Par ailleurs, de nombreuses fabrications ont lieu au sein d’ateliers, ce qui permet le recyclage
de l’essentiel des déchets (fabrication de panneaux…). Au sein de ces ateliers ont lieu des
réalisations de qualité à des prix performants et dans des délais raisonnables. Ces ateliers
peuvent également être organisés sous une forme standardisée et se spécialiser davantage dans
la préfabrication.
Pour l’essentiel, la préfabrication concerne principalement les éléments de parois et de
planchers, souvent pré-équipés avec les installations techniques (câblages, gaines…), les
revêtements ainsi que les portes et les fenêtres. Ces éléments sont réalisés en atelier, puis
transportés sur le chantier où ils sont mis en œuvre en un temps record grâce à un engin de
levage adapté. En général, pour une maison individuelle, la durée moyenne du chantier, c’està-dire la mise hors d’eau, est de quelques jours et emploie trois ou quatre personnes. Le
second œuvre, quant à lui, peut s’enchaîner très rapidement puisqu’il n’y a pas de délais de
séchage.
De manière générale, en Midi-Pyrénées et plus largement en France, de nombreuses
entreprises se sont modernisées afin de faire face à la concurrence internationale.
Nos entreprises doivent continuer dans cette direction et opter pour la réalisation de projets
audacieux. Il faut donc encourager les constructeurs de Midi-Pyrénées.
Par ailleurs, le CESR invite la Région et les collectivités territoriales à promouvoir, par des
aides publiques, la réalisation d’un ou plusieurs ouvrages de construction fonctionnelle de
grande ampleur (centre de congrès, bibliothèque, équipement sportif,…) mobilisant
judicieusement le bois (bois d’œuvre et dérivés) de façon emblématique.
Cet exemple pourrait être une amorce source de projets pour les acteurs publics dans le cadre
de leurs besoins d’aménagement sur l’ensemble du territoire. Il aurait également pour effet de
sensibiliser les acteurs de la construction, de la filière bois, le public et les élus aux atouts de
ce noble matériau lorsqu’il est dédié à une architecture ambitieuse.
V- 7 Une législation construction bois déséquilibrée
V-7-1 Une législation contraignante pour l’entrepreneur…
Depuis 1990, le législateur a mis en place le Contrat de Construction de Maison Individuelle
(CCMI) qui garantit aux acquéreurs un prix et un délai de réalisation. Ce contrat prévoit des
échelonnements de paiements inadaptés à la construction bois.
Les constructeurs bois mettent en œuvre, dès l'obtention du permis de construire, des
approvisionnements et des mises en fabrication (jusqu’à 80% des travaux sont effectués en
atelier avant même la pose des fondations) qui représentent des sommes bien plus importantes
que les versements autorisés par le CCMI.
79
Les petites entreprises ont toutefois du mal à réaliser ce genre d’investissements économiquement lourds.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
93
Le législateur a commencé à revoir cette disposition qui défavorise ce type de construction.
Le CESR demande à la Région d’intervenir auprès de l’Etat et des partenaires concernés
(assureurs…) pour accélérer la révision de l’échelonnement des paiements (contrat type).
V-7-2 …mais modestement appliquée par les élus et les architectes des
bâtiments de France
Il serait souhaitable de revoir la législation en matière de maisons bois car les demandeurs de
ce produit sont souvent confrontés à des difficultés d’obtention d’autorisations. Par le passé,
en Midi-Pyrénées, de nombreux projets « bois », parmi lesquels la réalisation « Maison de la
Forêt en bois », n’ont pu voir le jour. Souvent, ces projets se heurtent à de nombreux obstacles
qui sont, pour la plupart, d’origines administratives.
Peut-être que les pouvoirs publics ne sont pas encore prêts à inscrire une importante
réalisation en bois dans le paysage « briquettes/pierres » de Midi-Pyrénées.
Mais ces refus systématiques semblent se confirmer à l’échelon national ce qui nous amène à
supposer qu’en France, les projets de construction bois se heurtent souvent soit à une
législation obsolète, soit à une réticence des élus.
S’agissant des architectes des bâtiments de France, ces derniers ont un pouvoir décisionnel
très important. Ce pouvoir peut être mis au service du développement de l’ensemble de la
filière bois. Pour cela, il est nécessaire que l’interprofession, avec le soutien du CNDB80 et des
CAUE81, apporte les arguments techniques et esthétiques afin qu’ils soutiennent les projets de
construction bois compatibles avec les nouveaux enjeux du territoire.
Signalons par ailleurs que la législation indique « qu’un refus de permis de construire ne peut
être motivé par la nature d’un matériau ».
Rappel :
La loi sur l'air du 30 décembre 1996 et de l'article 21-5, prévoit que les constructions neuves
doivent désormais comporter une quantité minimale de matériaux en bois et ce, afin
d'améliorer la qualité de l'air par le stockage de carbone dans les bâtiments. Le décret n°
2005-1647 du 26 décembre 2005 fixe les conditions d'utilisation des matériaux en bois82 :
• La quantité de bois incorporée dans la construction est mesurée par le volume de bois mis en
œuvre rapporté à la Surface Hors Oeuvre Nette du bâtiment (SHON).
• Le volume ne pourra être inférieur à 2 dm3 par m2 de SHON.
• Ces dispositions sont applicables aux constructions pour lesquelles une demande d'autorisation de
construire ou une déclaration préalable seront déposées à compter du 1er juillet 2006.
V- 8 Les architectes et les solutions « bois » en Midi-Pyrénées
V-8-1 Les architectes de Midi-Pyrénées
80
Comité National pour le Développement du Bois.
Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement.
82
L'arrêté qui accompagne le décret fixe la méthode de calcul du volume de bois incorporé dans un bâtiment,
pour connaître le détail de son annexe, consultez le site :www.legifrance.gouv.fr.
81
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
94
En Midi-Pyrénées, les architectes spécialisés dans la construction « bois » sont peu nombreux.
Les autres n’ont qu’une connaissance partielle des avantages de la construction « bois ».
Par le passé, le circuit de construction faisait appel à deux niveaux d’acteurs :
Architecte

Entreprises pour la réalisation
Cette configuration est de nos jours dépassée car l’aménagement du territoire et les nouvelles
constructions font appel à de multiples compétences.
En effet, si les architectes ont le savoir faire pour la réalisation de plans et dessins dans le
domaine de la construction bois, ils consultent néanmoins les entreprises spécialisées dans le
« secteur du bois » pour prendre connaissance des matériaux et des techniques à utiliser. Plus
globalement, les architectes consultent l’ensemble des spécialistes « bois » afin d’optimiser
leur réalisation83. Cette démarche, implique un travail en réseau assez conséquent.
En Midi-Pyrénées et plus globalement en France, on recense un faible nombre d’architectes
privilégiant le bois dans leurs projets. Il est vrai que les architectes s’impliquent peu dans des
projets de maisons individuelles ou de bâtiments « bois », ces derniers semblant privilégier les
grands projets d’une autre nature.
Simultanément, on remarque qu’un nombre limité d’entreprises est capable de réaliser des
travaux « bois » dotés d’une grande technicité. C’est le cas, par exemple, pour les
constructions « poteaux poutres ». D’une part, il apparaît non seulement urgent de favoriser
les formations « bois ». D’autre part, il est essentiel d’informer les prescripteurs et les
entreprises des avantages de ce matériau, afin de leur permettre de les maximiser
conformément aux avis techniques et aux Documents Techniques Unifiés84 (DTU).
Par conséquent, il serait souhaitable de sensibiliser les architectes aux avantages que présente
ce type de construction. Faciliter leur collaboration avec les entreprises de la construction
« bois » favorisera la mise en place d’une offre globale qui sécuriserait le choix des clients.
Cette nouvelle organisation permettra de faire face, en interne, aux nouvelles potentialités de
ces marchés porteurs.
V-8-2 Architecture bois en Midi-Pyrénées
En Midi-Pyrénées, les projets d’urbanisme et d’aménagement du territoire qui intègrent le
matériau bois ne sont pas assez nombreux et encore moins valorisés. Sans tomber dans
l’extrême et donc dans l’usage systématique du bois, il convient d’ouvrir une réflexion sur
l’intégration d’une plus grande masse de bois dans ces infrastructures.
83
Pour les techniques à structures verticales, par exemple, il faut des qualifications spécifiques.
Les Documents Techniques Unifiés (DTU) sont des normes d'exécution ou de mise en œuvre qui contiennent
au minimum un document tel que le Cahier des Clauses Techniques (CCT) ou le Cahier des Clauses Spéciales
(CCS).
Le cahier des clauses techniques (CCT) est un document qui définit par corps d’état les conditions à respecter
pour la bonne exécution des travaux du domaine concerné.
Le cahier des clauses spéciales (CCS) est un document qui définit les limites des obligations envers les autres
corps de d’état ou du maître d’ouvrage.
Source :http://www.marche-public.fr/
84
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
95
Il existe des pistes de production (public/privé) qui méritent d’être évoquées :
- Ouvrages d’arts (ouvrage routier, gare, aménagement extérieur, passerelle, ponton,…)
- Bâtiment à usage public (administratif, enseignement, sportif, spectacle, abris bus…)
- Bâtiment à usage professionnel (agricole, atelier, bureau, halle, magasin, stockage…)
Pour remédier à ce déficit, le CESR préconise que tous les opérateurs qui sont impliqués dans
la chaîne de décision/production de ces infrastructures soient sensibilisés, et formés aux
possibilités de l’alternative « bois ». Cette démarche, incitative à l’attention des acteurs, irait
de la prise de décision des élus ou des responsables, jusqu’à la production finale des
structures.
Il est également important de soutenir l’innovation architecturale contemporaine. Cette
mesure favorisera des productions de qualité, qui marqueront dans plusieurs années notre
époque.
VI- Des domaines transversaux importants pour le développement de la filière
VI-1 Le problème des transports
Entre la ressource forestière diffuse et les industries de transformation (scieries, usines de
pâtes…), le débardage ainsi que le transport apparaissent comme un maillon fondamental
pour la mobilisation et la valorisation des produits forestiers. Débardage et transport
constituent un des facteurs clés de la compétitivité et du développement économique de la
filière française de la forêt et du bois.
VI-1-1 Favoriser de nouveaux moyens de débardage en pérennisant les
méthodes ancestrales
Le débardage consiste à amener les bois exploités du parterre de la coupe jusqu'à un lieu de
chargement accessible à un véhicule de transport. Dans certains cas, cette opération doit être
précédée par le débusquage qui permet le transfert des bois du lieu d'abattage vers une aire de
groupement accessible aux engins de débardage. Ces travaux peuvent être effectués à l'aide
d’animaux de trait (méthode ancestrale), de débardeuses ou encore de porteurs.
Dans la majorité des cas, le débardage est réalisé par différents engins selon l'équipement des
entreprises et selon les conditions du chantier (porteur, skidder, câble aérien...). En MidiPyrénées, c’est le débardage mécanisé qui prédomine mais il dégrade les sols. Par conséquent,
il serait urgent de mettre en place dans notre région des méthodes de débardage plus
respectueuses des chemins forestiers et des propriétés. Dans notre région et notamment dans
le département de l’Ariège, on retrouve également le débardage au moyen d’animaux de trait
(chevaux). Ces moyens ne sont toutefois utilisables que dans les petites parcelles et ne
concernent que de faibles quantités de bois.
Plus globalement, en France, un volume de 70 à 80 000 m3 de bois est débardé par câble
chaque année soit environ 0,2 % de la récolte française. 50 % de ce volume est réalisée par
des entreprises étrangères de l’UE.
De nombreux travaux d’étude sur l’utilisation des câbles textiles se sont déroulés en
96
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
Amérique du nord (au Canada par FERIC85 et aux Etats-Unis par l’Université d’Oregon). Les
câbles textiles sont 5 fois moins lourds que les câbles acier, à résistance équivalente. Ils
apportent donc un réel progrès ergonomique par une réduction de la pénibilité du travail et
des risques de blessures liés aux échardes lorsque les câbles métalliques sont usés.
Ces « câbles » peuvent également être utilisés pour le débardage par câble téléphérique pour
l’amarrage du mât ou des supports intermédiaires des lignes.
A l’étranger, d’autres moyens de « débardage » existent. En Colombie Britannique, par
exemple, le débardage par hélicoptère est pratiqué depuis la fin des années 1970. En France,
ce mode de débardage est extrêmement marginal et concerne principalement des travaux de
mise en protection de routes, d’infrastructures, de constructions,…
L’environnement socio-économique, les techniques sylvicoles, les conditions d’exploitation
(nature des coupes, des essences forestière, densité du réseau de desserte), les systèmes
d’exploitation (bois en grande longueur, bois en billons) et le relief ne sont pas tous les
mêmes dans les pays. Il est donc indispensable de réfléchir à la manière dont ces nouveaux
équipements et techniques peuvent s’insérer dans les différents contextes de la région. Ces
techniques et systèmes d'exploitation passent nécessairement par une approche nouvelle, à
même de concilier les divers enjeux et impératifs locaux avec une prise en compte globale des
aspects environnementaux (aménagements, transport, biodiversité).
VI-1-2 Le transport du bois
VI-1-2-1 Transport routier du bois : améliorer l’adéquation entre
les capacités d’emport sur les routes et chemins forestiers
Depuis quelques années, le secteur du transport routier connaît des mutations liées à
l’évolution des métiers et de la logistique, l’ouverture des marchés et le renforcement de la
concurrence. Dans le même temps, il est soumis à des contraintes de plus en plus fortes au
premier rang desquelles figurent l’environnement ainsi que la forte fluctuation des prix du
pétrole et des monnaies.
Le transport routier représente déjà 95 % des volumes de bois transportés en France86. Il est
un élément important du « coût rendu usine » de la matière première, mais très variable (de
l'ordre de 15 à 40 %) selon la distance entre la ressource et le site de transformation, les
méthodes d'exploitation et la réglementation87. L’ensemble des coûts est à la hausse pour ce
mode de transports (personnel, véhicules conformes aux nouvelles normes…) et pour
l’essentiel, les prestations de transport de bois sont aujourd’hui principalement assurées par
des entreprises de petites tailles. Dans ce secteur, le transport pour compte propre paraît en
diminution car les scieries incitent leurs chauffeurs à se mettre « à leurs compte » pour se
concentrer sur leur cœur de métier.
La ressource bois, dispersée sur un vaste territoire, n’est « transportable », au départ des
forêts, que par des véhicules routiers, essentiellement des semi-remorques ou camions
85
FERIC est un Institut Canadien de Recherches En génie Forestier.
Jean Bourcet et alii (2008), Le transport du bois et sa logistique, Rapport Ministère de l’Ecologie, de l’Energie
du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire – Ministère de l’Agriculture et de la Pêche.
87
Précisons que cette réglementation peut varier d’un département à l’autre.
86
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
97
remorques. Ce sont des véhicules lourds et coûteux qui ne sont confiés qu’à des chauffeurs
expérimentés. Ce premier segment de la chaîne logistique est incontournable et tout
changement de mode entraîne une rupture de charge coûteuse.
Le transport de bois par la route ressort de trois régimes juridiques différents :
-
-
Le régime normal permet de transporter tous les produits issus de la première
transformation (sciages, panneaux, plaquettes de scieries, granulés…) mais aussi
certains produits issus directement de la forêt (plaquettes forestières, bûches, fagots).
Le régime « bois rond »88 permet d’évacuer depuis la forêt des tronçons d’arbres allant
jusqu’à 16 m (chargement en long sur un semi-remorque). Il est spécifique à ce type
de marchandise et est temporaire. Il déroge à la limite de tonnage global avec un
nombre minimal d’essieux imposé (dans la limite de 13 t par essieu) sans déroger au
gabarit.
Le régime « grumes »89 permet de transporter des troncs d’arbres de grandes longueurs
(jusqu’environ 21,5 m avec un tracteur doté d’une grue accouplée à un arrière train
forestier) qu’ils proviennent directement de la forêt ou de l’importation, la plupart du
temps via un port soit maritime soit fluvial. Il constitue un cas particulier des
transports exceptionnels prévus par le code de la route et permet de déroger en
tonnage ainsi qu’en gabarit dans certaines limites.
Plus spécifiquement en Midi-Pyrénées, la réglementation régissant les infrastructures
routières ou les chemins en forêt n’est pas totalement adaptée à la réalité sur le terrain.
En effet, la plupart du temps, les maires limitent l’accès à la forêt aux engins dont le niveau de
tonnage est trop faible. Il s’agit là d’une mesure incompatible avec le passage d’un grumier
qui, à vide, pèse de 20 à 25 tonnes. Au moyen de cette réglementation, la commune, voudrait
sans doute sauvegarder ses routes et chemins forestiers et peut-être se protéger contre tout
éventuel accident dont elle pourrait être tenue responsable.
Il faut également signaler le manque de desserte pour récolter et distribuer la ressource. De
plus ces réseaux et leurs infrastructures sont peu adaptés pour distribuer en supportant un fort
tonnage.
Les routes de nombreux départements limitrophes comme l’Aude autorisent la circulation de
grumiers dont le poids excède 52 (5 essieux) ou 57 tonnes (6 essieux). Dans de nombreux
endroits de la région, comme l’Ariège, département le plus boisé de Midi-Pyrénées, ce poids
est limité à 50 tonnes.
Sur certains territoires, il est souhaitable que les routes soient mises en conformité pour
favoriser le passage des gros porteurs.
Pour cela, le CESR considère qu’il faudrait donner aux collectivités locales concernées, les
moyens d’aménager les routes, les chemins et d’organiser des plateformes de regroupement et
de chargement.
88
Bois ronds : toutes portions de troncs d’arbres ou de branches obtenues par tronçonnage.
Le bois en grumes est défini comme étant tous bois abattus, ébranché, propre à fournir du bois d’œuvre ou
d’industrie. Seul le transport du bois en grumes, en pièces qui ne peut être effectué qu’à l’aide de véhicules
excédant les limites générales du code de la route en longueur pour en préserver la valeur marchande, est
autorisé.
89
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
98
Par ailleurs, aujourd’hui, trouver du personnel qualifié pour le transport avec grumier est un
facteur limitant de cette activité. Il convient donc de favoriser et d’adapter les formations d’un
personnel qualifié afin de satisfaire une demande exigeante.
VI-1-2-2 Freiner la régression du fret ferroviaire et sensibiliser la
SNCF sur l’importance de la filière bois pour la région
Le rail occupe une place très limitée dans le transport (5%). Ce pourcentage ne cesse de
diminuer alors que toutes les usines de pâtes, pratiquement toutes celles des panneaux et la
plupart des grosses scieries sont reliées à une voie ferrée. Toutefois, il reste cependant une
demande des industriels pour utiliser le rail puisque ce mode de transport peut servir à
diversifier et sécuriser les modes d’approvisionnement des usines. En effet des livraisons
unitaires importantes (900 à 1 100 tonnes) peuvent être utiles pour un fonctionnement en
production continue.
En France, tout un pôle d’activité de la direction du Fret SNCF est dédié au transport du bois.
Plus précisément, 45 gares se chargent d’expédier le bois à travers le pays, l’Europe et bientôt
à destination de l’Asie du sud-est. Le plus souvent, ce transport s’effectue en trains entiers,
aménagés uniquement à cette fin. Lorsque les lots sont peu importants, c’est souvent le
transport par route qui se charge de leur acheminement.
De manière générale, l’organisation ferroviaire nécessite une rupture de charge qui induit un
surcoût de 6 à 7€ par tonne, soit l’équivalent de 300€ (x2 Chargement/Déchargement =
600€) par wagon. Pour être compétitif, il faut donc une organisation industrielle structurée
qu’il est difficile à mettre en place car les activités de la filière ne s’approvisionnent pas dans
une seule et même zone. De surcroît, dans certaines zones, il n’est pas rentable de faire
circuler des faibles lots dans les wagons car une gare dédiée au bois doit avoir une activité
annuelle comprises entre 100 et 150 000 tonnes, ce qui représente l’équivalent de 2 à 3 trains
complets par semaine (1 700 t dont 1 200 t de charge utile).
En Midi-Pyrénées, la SNCF Fret dit ne pas se désengager de l’activité bois. Cependant, il
semblerait que ce pôle ait de plus en plus de mal à atteindre un équilibre comptable. Pour
l’essentiel, ce pôle est spécialisé dans deux types de transport « bois » :
- le bois de trituration (panneaux, pâte à papier)
- le bois d’œuvre (chêne, hêtre)
Pour ce qui est de la deuxième activité, celle-ci correspond à un marché saisonnier
occasionnant de facto un surcoût pour la SNCF.
Plus fondamentalement, le transport Fret « bois » en Midi-Pyrénées se place en dessous de la
moyenne nationale.
Afin d’octroyer un maximum de cohérence et de fluidité à la filière bois locale, il est essentiel
pour ses acteurs, de procéder à une réflexion sur le tracé ferroviaire. Cette réflexion pourra
ensuite être soumise aux transporteurs de Fret.
Parallèlement, la SNCF se doit de développer le transport de Fret « bois local » car celui-ci
apparaît actuellement à l’écart du plan transport de fret national.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
99
VI-1-2-3 L’aéroportage : un nouveau moyen de transport « bois »
L’aéroportage peut s’avérer être un moyen alternatif intéressant pour le débardage et le
transport.
La société Aerospace Adour Technologies (AAT) installée à Pau travaille ainsi depuis
plusieurs années sur un projet de Dirigeable Gros Porteur Autonome (DGPA) qui peut se
révéler être une alternative crédible au « tout avion » ou « tout camion ».
Pouvant transporter jusqu’à 250 T pour un coût d’exploitation réduit, respectueux de
l’environnement, le DGPA pourrait intervenir dans les zones sans infrastructures ou ayant des
infrastructures limitées, sans dégrader les routes et chemins.
Il permettrait ainsi l’exploitation des espaces montagneux et des zones humides en respectant
la forêt et l’environnement immédiat ou le plus éloigné. Le bois pourrait ainsi être transporté
de la source jusqu’au lieu de première transformation ou une aire de chargement ferroviaire
ou routier, sans nécessité de créer de nouvelles routes.
Le CESR invite donc les acteurs de la filière bois concernés à s’intéresser au développement
d’un tel projet pour, le cas échéant, utiliser ce nouveau moyen de transport respectueux de
l’environnement.
VI-2 La formation : une activité immatérielle amont à adapter aux besoins des
entreprises de la filière
L’objectif de ce paragraphe n’est pas de reprendre les éléments descriptifs des schémas, des
filières et des métiers concernés de façon exhaustive. Ce travail a déjà été effectué par
d’autres organismes et d’autres instances dont le CESR90.
Les quatre tableaux de l’Annexe 4 témoignent de la richesse des formations liées à la filière
bois en Midi-Pyrénées.
A l’aide du premier tableau, nous constatons que les formations liées au métier de « menuisier
d’agencement » sont les plus représentées. Le menuisier d’agencement participe à
l’aménagement de tous types de locaux. Il conçoit fabrique et pose portes, fenêtres, volets,
placards, parquets et escaliers.
Ces formations sont talonnées par celles relatives au métier de « charpentier » puis
« d’ébéniste ».
Mais l’ensemble de la filière génère de très nombreux métiers dont la plupart demande des
formations spécifiques, il est important de les évoquer en les rapprochant tour à tour de la
forêt, du matériau, de la construction, du mobilier et de l’agencement et enfin de l’art du bois.
Pour ce qui est de la forêt, les propriétaires peuvent bénéficier de formations spécifiques pour
mieux gérer et administrer leurs ressources (CRPF)91. Les professionnels, quant à eux,
90
Sur ce point, consulter l’Avis CESR Midi-Pyrénées (2008), « Sur la mise en œuvre des compétences…dans le
domaine de la formation professionnelle », Assemblée plénière du 25 novembre.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
100
utilisent des engins forestiers de plus en plus sophistiqués (commandes électroniques,
ordinateur de bord …). Leurs emplois demandent donc de plus en plus de qualification,
qualification qui valorise d’autant ces métiers parmi lesquels celui d’agent forestier, de
bûcheron, de chauffeur grumier, de commis forestier, d’entrepreneur forestier, d’ingénieur,
d’ouvrier et de pépiniériste. Notons que les formations disponibles à ce jour en Midi Pyrénées
relatives à ces métiers sont insuffisantes. En consultant l’annexe 4, nous ne retrouvons que 3
formations d’agent technique forestier ou de Technicien forestier et une seule formation
relative au technicien forestier supérieur.
Aujourd’hui, les scieries profitent du regain d’intérêt pour le matériau bois dans la
construction ou d’autres usages comme le bois énergie92. Pour être compétitive, celles-ci sont
contraintes de s’équiper et d’être à la pointe du progrès (informatisation des machines,
pilotage automatique…). Les métiers de ces structures évoluent en conséquence. Parmi ces
métiers, nous retrouvons celui de chef de scierie, classeur de bois, conducteur (trice) de
séchoir, mécanicien affûteur, opérateur (trice) de scierie, pilote de scie… En Midi-Pyrénées,
les formations afférentes à ces métiers sont peu nombreuses et mériteraient d’être
développées.
Dans le secteur de la construction, les métiers de « charpentiers » et « menuisiers » sont très
recherchés. Le secteur connaît une pénurie de main d’œuvre même si les formations
correspondantes à ces spécialités sont nombreuses en Midi-Pyrénées, notamment par le biais
des Centres de Formation d'Apprentis (C.F.A) et du compagnonnage93.
Aux côtés des charpentiers, on retrouve les constructeurs bois, ingénieur bois, menuisiers
bois, techniciens bureau d’études et techniciens de production.
Le personnel « bois » qualifié est rare et ce, malgré la présence de plusieurs lycées techniques
dans la région94. Force est de constater que ces derniers ne forment pas suffisamment
d’ouvriers qualifiés. A noter que le personnel de terrain, qualifié et expérimenté représente
actuellement le besoin principal de cette filière.
Dans le secteur du mobilier et d’agencement, l’évolution constante des marchés, des produits
et des techniques de fabrication sont autant de défis que doivent relever les jeunes diplômés.
Ce secteur est demandeur de profils couvrant un large champ de compétences. On y retrouve
les agents de montage, designers, ébénistes, ingénieurs bois, menuisiers, technicien bureau
d’études et techniciens de production. Pour ce secteur, les formations en Midi Pyrénées
semblent correspondre à la demande.
Les Métiers d’art du bois constituent un secteur indispensable, qui au-delà des fonctions et de
leur apport au tissu économique, contribuent à la conservation des savoirs faire. Ces Métiers
bénéficient de l’évolution des nouvelles technologies.
Les données nationales indiquent que la formation en alternance (apprentissage et contrat de
professionnalisation) a connu et connaît une très forte progression. Cependant, deux facteurs
risquent de freiner cette évolution dans les mois à venir. D’une part, ces deux formes
91
Formation organisée par le CRPF pour accompagner les propriétaires dans la gestion de leur massif forestier.
L’annexe 1 traite du bois énergie en Midi-Pyrénées.
93
Nous retrouvons ce schéma dans de nombreux métiers de la filière bois.
94
Des réunions sont souvent organisées entre les entrepreneurs et les membres de l’éducation nationale afin de
discuter des besoins de formation dans le domaine de la construction bois.
92
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
101
d’alternance étant sous contrats de travail, les salariés qui en bénéficient sont actuellement,
comme l’ensemble de la population active, touchés par la baisse massive des offres d’emploi.
D’autre part, le bâtiment, secteur qui génère le plus de formations liées au métier du bois et
qui forme le plus grand nombre d’apprentis en France, est un des premiers touché par la
récession.
Dans ce nouveau contexte, face à l’absence d’une politique fiscale et réglementaire incitative,
on risque de voir baisser le nombre d’entrées en alternance.
Par ailleurs, il convient de préciser que l’alternance progresse également dans les cursus au
delà du baccalauréat. Même si les BTS demeurent les diplômes les plus représentés, les DUT,
licences professionnelles et autres masters universitaires se taillent une part de plus en plus
respectable.
Les métiers du bois, on le constate, demandent de plus en plus de formations spécifiques, de
niveaux de plus en plus élevés notamment en informatique avec l’arrivée de toute
l’électronique embarquée, les commandes numériques etc.
Dans le cadre de l’alternance, le CESR propose :
-
la création d’un contrat d’objectif (Etat-Conseil Régional-OPCA-Acteurs
économiques et sociaux) aux métiers spécifiques de la filière bois. Ceci servira, en
particulier, à maintenir les emplois et à les développer sur le territoire.
la mise en place de nouvelles formations (architecture, meuble, papier, transport…).
l’ouverture d’un plan de carrière incitatif pour les jeunes formés dans les métiers de la
forêt et du bois, afin de satisfaire les besoins et l’amélioration de l’image de ces
métiers.
la sensibilisation des jeunes aux métiers en tension du bois et de la forêt. Dans cette
perspective, les professionnels peuvent intervenir dans les CFA, les lycées, les
collèges et même dans les écoles afin d’inciter les jeunes à opter pour ces métiers.
La prise de conscience de l’indispensable préservation de l’environnement impacte les métiers
existants et va sûrement conditionner l’apparition de nouveaux métiers et de nouvelles formes
d’organisation. Dans ce contexte, le bois correspond, par sa nature, aux enjeux du
développement durable. Il paraît donc nécessaire que des formations plus spécifiques soient
mises en place et en complément ou à défaut, que des modules complémentaires sur ces
thèmes soient ajoutés à chaque formation dispensée.
Les écoles d’ingénieurs et les IUT devraient également créer des programmes ou modules
spécifiques « bois et biomasse forestière ». Des accords pourraient également être envisagés
entre des écoles d’ingénieurs de la région et d’autres écoles du territoire national plus
spécialement orientées vers la forêt et le bois afin d’offrir de nouveaux parcours de
formation. En effet, le bois offre de très nombreux débouchés et la recherche n’en est qu’à ses
débuts, notamment au niveau des matériaux de construction ou des bases dédiées à d’autres
vocations comme celles du domaine des nouvelles énergies, du bâtiment économe et de la
chimie verte.
Il est à déplorer, dans ce contexte, la suppression de l’exonération des charges patronales dans
le cadre des contrats de professionnalisation (sauf pour les demandeurs d’emploi âgés de 45
102
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
ans et plus). Seuls les Groupements d’Employeurs peuvent prétendre à cet allègement de
charges sociales pour le recrutement d’un jeune âgé de 16 à 25 ans sans qualification, ou
éloigné de l’emploi. Rappelons qu’au paragraphe 1-2-1 de cette deuxième partie nous avons
souligné que la constitution de groupement d’employeurs pouvait gommer l’effet saisonnalité
en assurant un temps plein au travers de métiers complémentaires.
Par ailleurs, l’offre proposée par la formation continue doit permettre aux salariés « femmes et
hommes de métiers » dans ces entreprises, d’acquérir les nouvelles compétences liées à
l’évolution des matériels, des techniques et des nouveaux enjeux environnementaux. Elle doit
également favoriser la promotion sociale et les passerelles en proposant un module spécifique
de mise à niveau aux personnes en provenance de secteurs hors « filière bois ».
Ce n’est qu’au travers de cette adaptation et revalorisation possible des compétences que ces
métiers, en pénurie de main d’œuvre, deviendront plus attractifs et favoriseront ainsi, de
nouvelles vocations pouvant pourvoir des emplois trop souvent vacants.
La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) et le statut du travailleur
peuvent améliorer la demande pour les métiers de la filière.
Plus globalement, il convient de favoriser l’adéquation entre les besoins et l’amont de la
formation notamment par la veille et l’accompagnement des mutations en cours comme le
Grenelle de l’environnement.
Au final toutes ces préconisations doivent s’inscrire dans le Plan Régional de Développement
de la Formation (PRDF) même si elles sont portées par d’autres opérateurs.
VI-3 Promouvoir la recherche sur le matériau bois et la biomasse
A l’exception d’un projet portant sur les biocarburants provenant du bois95, les recherches
portant sur ce matériau sont peu nombreuses ou peu connues en Midi-Pyrénées. Comme on
l’a vu dans la 1ère Partie, Chapitre V, plusieurs laboratoires de la région possèdent cependant
les compétences leur permettant de travailler le bois, aussi bien pour traiter le matériau que
pour développer son utilisation. Par ailleurs des structures de transfert (CRITT, Agromat)
existent en région. Enfin des structures d’accompagnement et de mise en réseau sont en place
en région pour le développement de projets innovants : le pôle de compétitivité Agrimip,
l’agence régionale de l’innovation MPI, et également les CRITT.
Il conviendrait donc que cette richesse soit mise à profit pour développer l’innovation, assurer
le transfert des laboratoires vers l’industrie, et développer de nouvelles utilisations du bois.
Deux axes principaux semblent intéressants à développer :
-
-
95
le développement et la production de nouveaux produits (bio-produits) issus du bois ;
dans ce domaine les laboratoires de chimie ont sans doute un rôle important à jouer en
s’intéressant peut-être davantage au bois comme matière première. Il s’agit là de
développer le potentiel des molécules produites par le règne végétal et encore
insuffisamment connues et exploitées.
la production et l’utilisation de bois sous différentes formes notamment comme
matériau utilisé en génie civil et dans la construction de bâtiments, aussi bien comme
matériau de structure que comme matériau entrant dans la composition d’isolants.
Sont plus particulièrement concernés les laboratoires de mécanique, de matériaux, de
génie civil, ainsi que les professionnels du bâtiment, mais aussi des travaux publics
Ce projet est décrit dans le paragraphe V-1-5 de la première partie.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
103
pour certains ouvrages d’art. Dans ce domaine les nouvelles formes de présentation et
de mise en œuvre du bois doivent être mieux et davantage utilisées, par exemple les
bois reconstitués et les composites.
D’autres domaines ne doivent cependant pas être négligés dans la recherche de nouveaux
produits et la diversification des productions. Signalons par exemple la mise au point et la
production de papiers techniques.
On peut aussi noter deux autres domaines où les compétences existant en région pourraient
être mises à profit :
-
-
la recherche des espèces forestières qui pourraient être mieux adaptées aux évolutions
prévues des conditions climatiques régionales à venir, en s’appuyant par exemple sur
les compétences de l’INRA (éventuellement hors région) et des écoles d’ingénieurs
INP-ENSAT et Ingénieurs de Purpan.
la recherche sur les architectures bois en s’appuyant sur l’Ecole Nationale Supérieure
d’Architecture de Toulouse et des écoles d’ingénieurs, notamment l’INSA.
A travers un programme de recherche ambitieux le Canada essaie de devenir la pierre
angulaire d’une bio-économie émergente avec l’industrie forestière comme chef de file. Ce
programme comprend 5 axes :
- La prochaine génération de pâtes et papiers : création d’une nouvelle gamme de
pâtes et papiers à valeur ajoutée
- Énergie et produits chimiques provenant de la biomasse forestière : production de
nouveaux combustibles et intermédiaires chimiques
- Nouveaux bioproduits : produits de grande valeur à base de cellulose
nanocristalline et d’autres nouveaux biomatériaux
- Maximisation de la valeur intégrée : établir le lien entre la ressource fibreuse et
les attributs de produit exigés par les clients
- La prochaine génération de solutions en construction : créer des solutions
innovatrices et durables en construction
On a vu en première partie (paragraphe V-1-3) que la région Aquitaine développe également
des projets dans le cadre du Pôle de Compétitivité Xylofutur.
Le CESR considère que la région Midi-Pyrénées ne doit pas rester à l’écart de cette nouvelle
dynamique : elle a les atouts et les capacités pour s’insérer dans une démarche de même
nature en développant sur certains axes d’excellence, comme indiqué ci-avant, des produits
nouveaux, non traditionnels, et de nouveaux marchés.
Les acteurs de la filière doivent pouvoir s’appuyer sur les outils existant en région, et
notamment :
-
les Appels à Projet du Conseil Régional
les projets labellisés par le Pôle de Compétitivité Agrimip Innovation
le soutien apporté aux entreprises par MPI et les CRITT
En ce qui concerne les Appels à Projets du Conseil Régional, il convient de rappeler
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
104
-
-
-
-
l’Appel à Projets Recherche et Transfert de Technologies (APRTT), qui vise à aider à
la réalisation d’actions fédératives de recherche finalisée menées par les laboratoires
publics de recherche de Midi- Pyrénées en partenariat avec au moins une PME ou un
organisme socio-économique de Midi-Pyrénées, notamment dans les thématiques du
Pôle de Compétitivité Agrimip Innovation, mais qu’une « thématique ouverte »
permet d’intégrer des projets en marge des thématiques des pôles de compétitivité.
L’APRTT Interrégional Midi-Pyrénées-Aquitaine pourrait aussi être mis à profit pour
établir des liens avec des acteurs du Pôle de Compétitivité Xylofutur.
l’Appel à Projets Sciences Humaines et Sociales (SHS) par lequel la Région veut
utiliser les compétences en Recherche en SHS sur des actions considérées prioritaires
au niveau régional, notamment au regard des retombées économiques, sociétales,
culturelles et touristiques, et en matière de gouvernance et d’aide à la décision. Il
semble que le secteur forestier puisse rentrer dans ces thématiques comme le montre le
travail effectué par l’Unité de Recherche DYNAFOR (voir Première Partie,
paragraphe V-1-2). Compte-tenu de l’importance des secteurs du meuble et de la
construction en Midi-Pyrénées, on peut penser que des études socio-économiques sur
les attentes et les besoins des citoyens et des collectivités puissent aider les acteurs de
la filière à mieux orienter la recherche de nouveaux concepts de meubles ou de
nouvelles architectures, et inciter la Région à soutenir des actions nouvelles de
développement économique de ces secteurs.
l’Appel à Projets Collaboratifs- Centres Techniques et Entreprises a pour objectifs de
faire progresser le niveau technologique des PME et les aider dans leur démarche
d’innovation ; de mettre en œuvre des actions en faveur de l’innovation et du transfert
de technologies ; de sensibiliser le tissu industriel aux nouvelles technologies ; de
mobiliser les compétences industrielles et scientifiques pour lancer des actions
conjointes PME/laboratoires publics. Cette action vise les CRITT, les IUT, les
Plateformes Technologiques (PFT) des lycées, les établissements et organismes de
recherche publique, et les entreprises. Comme déjà indiqué des CRITT intéressés à la
filière bois pourraient aussi développer des actions nouvelles en faveur de la filière.
On note par exemple que, contrairement au CRITT Bois d’Epinal qui est un centre de
ressources, incluant des activités de recherche et développement propres, le CRITT 12
Bois n’a semble-t-il pas d’action de R&D spécifique : un soutien au CRITT 12 Bois
serait souhaitable pour développer des activités de R&D et établir des liens plus étroits
avec des laboratoires de la région.
Il convient également de signaler l’Appel à Projets EPICEA pour les composites.
Initialement destiné aux composites à destination des secteurs aéronautiques et
spatiaux, ce programme a été étendu en 2008 à tous les secteurs d’activité. Destiné à
des PME ou des entreprises de moins de 500 salariés ce programme concerne des
projets de « recherche industrielle», « développement expérimental », « innovation de
procédé », dans le domaine des matériaux composites à matrice organique ; il
concerne donc aussi les projets de composites bois-époxy ou bois-polymère. L’Appel
à Projets EPICEA est donc lui aussi un programme d’aide au développement de
produits innovants dans la filière bois.
Le Pôle de Compétitivité Agrimip Innovation a inclus la forêt et le bois dans ses domaines de
compétence. Malheureusement les acteurs de la filière bois sont très peu présents alors que la
filière bois est l’une des trois « agro-chaînes » mises en place par le pôle de compétitivité
AgriMip Innovation afin de valoriser le potentiel de cette filière en l’inscrivant dans une
dynamique d'excellence technologique. Alors que, comme indiqué plus haut, le Canada
105
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
cherche à devenir un acteur majeur de la filière bois au niveau mondial, le groupe canadien
Tembec implanté à Saint-Gaudens est présenté par Agrimip Innovation comme acteur majeur
de l'innovation dans ce secteur, s'inscrivant dans la dynamique de l'agro-chaîne mise en place
par le Pôle : « le groupe développe une stratégie très agressive pour se positionner sur le
marché mondial comme le spécialiste de la molécule de cellulose, en travaillant à une
intégration en aval permettant de mieux valoriser la filière bois ». Il serait hautement
souhaitable qu’outre Tembec d’autres acteurs régionaux s’inscrivent aussi dans une démarche
dynamique de projets nouveaux, associant, comme c’est inscrit dans la mission des pôles de
compétitivités, entreprises et laboratoires de recherche, et en associant les organismes de
formation qui ont la mission de transmettre les savoirs nouveaux dont auront besoins les
acteurs de demain.
Ainsi, avec également le soutien des CRITT, de MPI et d’autres organes de soutien au
transfert, les acteurs régionaux ont de nombreux outils et moyens à leur disposition pour
développer les nouveaux produits de demain.
Avec la ressource disponible sur place, les compétences et capacités des acteurs de la région,
tout semble en place pour créer une dynamique permettant de développer la filière bois.
VI-4 Renforcer l’application et la réglementation de protection des salariés et les actions
de prévention des risques professionnels
Comme certains autres sujets traités dans la partie transversale, tous les paliers de la filière
bois sont concernés par ces notions qui semblent être à la fois générales et communes à toutes
les activités professionnelles. Au-delà des principes fondamentaux qu’ils ont en commun, la
multitude des métiers de la filière bois est impactée par des mesures spécifiques. Sans faire
une analyse exhaustive du sujet, nous allons attirer l’attention sur certains principes
fondamentaux ayant traits aux risques et à la sécurité.
La maîtrise des risques professionnels est un enjeu à la fois pour les femmes et les hommes
dans la pratique de leurs métiers, mais également pour les entreprises et la société. Si les
accidents du travail et les maladies professionnelles ont un coût, la prévention est un élément
qui le minimise.
Les entreprises ont l'obligation de réaliser l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité
des travailleurs et de l’écrire dans « le document unique ». L'évaluation des risques est le
préalable à toute bonne démarche de prévention. La prévention des risques professionnels
s'appuie, sur les textes réglementaires et, sur le respect des règles et des bonnes pratiques
édictées par la branche « Accidents de travail et maladies professionnelles ».
Un plan d’action qui vise la structuration de la filière bois doit donc soutenir les acteurs dans
la mise en place des outils et des bonnes pratiques sécuritaires.
La réglementation, dans sa logique d’amélioration des conditions de travail, impose
régulièrement aux entreprises des mises à niveau et ce, pour protéger les travailleurs, la
pérennité de l’entreprise et la sécurisation du consommateur.
Dans le cadre des spécificités de la filière bois, il faut tendre à supprimer les risques
accidentels depuis les métiers de la forêt, jusqu’aux métiers de fabrication de meubles et
d’objets, en passant par le risque de chute lors de la mise en œuvre de charpentes ou
106
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
d’ossatures bois dans le bâtiment. Il y a également un autre besoin très important et urgent à
prendre en compte, c’est le risque des maladies professionnelles96. Le CESR attire l’attention
sur la nécessité de traiter ces 2 types de risques dont celui des poussières bois en particulier97.
La poussière de bois est un cancérigène avéré auquel 380 000 travailleurs sont exposés. Elle
est de nos jours la deuxième cause de cancers professionnels en France.
Le ministère du travail, le ministère de l’agriculture, La Caisse nationale de l'assurance
maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), l’Institut National de Recherche et de Sécurité
(INRS) et l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics
(OPPBTP) ont organisé, en 2008, une campagne nationale de contrôle et de sensibilisation sur
le risque cancérigène lié à l’exposition aux poussières de bois. 3 015 entreprises de première
ou deuxième transformation du bois ont été visitées. Cette enquête révèle que pour une grande
partie, la réglementation est insuffisamment appliquée. Celle-ci prévoit notamment la mise en
place de système de captation de poussières, des équipements individuels de protection, un
nettoyage des locaux approprié, la formation des salaries et une Valeur Limite d’Exposition
Professionnelle (VLEP).
Sur le terrain, malgré les améliorations enregistrées depuis les années 1990, on est loin de ces
exigences : un tiers seulement des établissements mentionnent le risque cancérigène dans le
document unique. Si certaines données sont encourageantes : 85,6 % ont installé une
aspiration centrale dans les ateliers, d’autres sont inquiétantes : dans 30% des cas, les
machines ne sont pas toutes raccordées au système, le nettoyage au balai est préféré dans 80
% des cas (l’aspirateur dans seulement 35 %), et 30 % des entreprises fournissent des masque
P1 inadaptés aux risques. Enfin le contrôle annuel de la VLEP a été effectué dans 14% des
établissements visités.
Les risques accidentels, en plus de la chute et des maladies professionnelles, sont notamment
les coupures (par les tronçonneuses et machines à bois) et les écrasements (arbres, tracteurs).
Pour chacun d’eux, il pourrait être envisagé des mesures appropriées :
-
-
96
97
Pour les bûcherons : port de vêtements de protection (subvention à l’achat), formation
et sensibilisation par la MSA, formation spécifique en cas de tempêtes car
l’exploitation des chablis et volis et très spécifique, obligation de travailler à plusieurs
sur les chantiers de coupe, obligation de téléphone portable sur les chantiers et, en
conséquence, couverture réseau des massifs forestiers.
En scieries et en menuiseries : équipements de sécurité tant sur les machines que pour
ceux qui les utilisent.
Pour les agriculteurs qui font du bois de chauffage : même exigences sur les fendeuses
à bois.
Pour le débardage : équipement de sécurité de tracteurs (porteurs et skideurs) avec
notamment arceaux de sécurité, formation au débardage en montagne et en zones
pentues.
Etc.
Voir liens relatifs aux « maladies professionnelles » en Annexe 6.
Consulter le texte portant sur la « poussières bois » en Annexe 6.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
107
Face à ces points alarmants, le CESR recommande que tous les moyens soient mis en œuvre
pour une application plus rigoureuse de la réglementation. En parallèle, une politique de
prévention des risques doit être renforcée par la sensibilisation et l’information des
employeurs et des salariés concernés et par l’apport d’un appui technique aux petites
entreprises en matière d’évaluation des risques et de conception, de contrôle et de
maintenance des installations. Dans le cadre de cette démarche, il est souhaitable d’apporter
aux petites entreprises un soutien technique, accompagné, sous réserve du respect de certaines
conditions, d’une prise en charge financière totale ou partielle et de mener des actions de
communication.
VI-5 Développer une culture de la forêt et du bois
Comme indiqué précédemment dans cet Avis il est nécessaire de développer la connaissance
des métiers de la forêt et du bois pour attirer les jeunes vers les métiers de la filière. Il a
également été mentionné la nécessité de développer auprès du grand public comme des
décideurs institutionnels une meilleure compréhension des atouts que recèle la filière bois
dans le cadre du développement durable, notamment pour ce qui concerne les constructions
bois.
Il y a donc tout un champ ouvert au développement d’une « culture scientifique et technique »
orientée sur la filière bois.
Il serait par exemple utile de mieux faire connaître et développer des initiatives qui, comme
l’Observatoire du papier, des arts graphiques et de la Communication en Ariège essaient de
faire connaître les activité et traditions. De telles initiatives devraient être encouragées et
divers « musées » pourraient, comme c’est le cas dans d’autres régions, faire connaître les
métiers de la forêt et du bois non seulement dans une perspective de présentation et
sauvegarde du patrimoine, mais aussi dans la perspective d’intéresser les divers publics aux
avancées scientifiques et techniques et aux perspectives offertes par les nouvelles recherches.
On pourrait imaginer par exemple d’associer des structures de valorisation des activités de la
forêt et du bois à des lieux porteurs de sens : par exemple Tarbes pour les agromatériaux
(avec la Halle Agromat) et Rodez pour le bois (avec le CRITT 12 Bois)
Des budgets du Conseil Régional sur la Culture Scientifique et Technique pourraient être
mobilisés par la filière pour des opérations de promotion et d’information, notamment en lien
avec le grand événement proposé dans le présent Avis (proposition 32) afin d’y associer le
grand public.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
108
PROPOSITIONS
Pour dynamiser et structurer la filière bois en Midi-Pyrénées, il est important de prendre en
compte les forces et faiblesses de ses différents secteurs. L’objectif principal est de mettre en
place en Midi-Pyrénées une filière bois « effective » et efficace. Le présent Avis, et
notamment sa deuxième partie, dresse une analyse de la filière bois régionale. Elle recense
ainsi ses potentialités et propose un certain nombre d’orientations qui permettront de faire
face à la concurrence mondiale tout en prenant en compte la situation de ses employés.
L’ensemble de ces pistes est repris dans les propositions qui suivent. Nous avons regroupé ces
propositions par niveau afin de permettre à la plupart des acteurs de la filière de retrouver leur
palier.
Nous traitons ainsi :
-
de la forêt, des entrepreneurs et des travailleurs forestiers de Midi-Pyrénées
(chapitre 1)
de l’industrie des sciages (chapitre 2)
de l’industrie du meuble (chapitre 3)
du bois dans la construction (chapitre 4)
du secteur papetier (chapitre 5)
du problème des transports (chapitre 6)
du domaine de la formation (chapitre 7)
du domaine de la recherche (chapitre 8)
des principes de sécurité et de prévention des risques professionnels (chapitre 9)
Par ailleurs, il nous paraissait indispensable de structurer la filière. A cet effet nous formulons
quelques propositions et notamment la mise en place d’un « Plan Filière Bois » ( chapitre 11)
et de grands évènements (chapitre 12) qui viendraient dynamiser et mettre en valeur les
savoirs faire régionaux.
Chapitre 1 : Forêt, entrepreneurs et travailleurs forestiers de Midi-Pyrénées
A - La forêt
PROPOSITION 1 :
Les industries de première et deuxième transformation doivent certifier leurs produits. La
certification, indispensable pour ces deux niveaux, les rend dépendants de l’amont.
En conséquence, le CESR souhaite que les propriétaires gèrent leur forêt, plus que
jamais, dans une optique de développement durable. Cette gestion « durable » de la
forêt doit être conforme à une démarche normative (notamment PEFC) qui doit être
respectée par tout exploitant qui voudrait mettre en avant la bonne gestion de la forêt
dont est issu son bois. Elle apparaît actuellement comme un outil efficace permettant de
lutter, entre autres, contre l’effet de serre (bilan carbone). A ce titre, elle représente un
enjeu de taille qui doit être considéré à la fois à l’échelle globale mais également locale.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
109
PROPOSITION 2 :
Une grande partie de la forêt midi-pyrénéenne est à accessibilité moyenne, difficile et parfois
même très difficile.
Pour le CESR, il est nécessaire d’agir pour encourager l’aménagement et la gestion des
surfaces en accordant, en particulier, les moyens suffisants au service public de l’Office
National des Forêts notamment dans le cadre des RTM « Restauration des Territoires
de Montagne ». Cela passe notamment par l’arrêt du désengagement de l’Etat, par le
maintien des agents pour conserver un service de proximité en zone rurale et par
l’abandon d’une gestion axée autour de critères de rentabilité financière.
PROPOSITION 3 :
En Région Midi-Pyrénées, le morcellement est souvent la conséquence de partages graduels
de parcelles (héritages) entre membres de même famille.
Il faut inciter au regroupement des « petites » parcelles, entre autres, par les associations
de propriétaires, susceptibles de permettre une gestion optimale de la forêt.
Pour le CESR, il est urgent de sensibiliser l’ensemble des acteurs pour dépasser les effets
nocifs du morcellement et, partant de là, d’une sous-exploitation de la forêt car on
remarque qu’aujourd’hui, la réglementation forestière en vigueur vise davantage à
protéger la forêt qu’à dynamiser sa gestion ou à lutter contre les effets pervers de
l’abandon. Il devient donc primordial de mieux mobiliser une plus grande partie de la
ressource.
PROPOSITION 4 :
Pour faire face aux risques qui menacent la forêt (incendie et tempête).
Le CESR propose de mettre en place une logique de cellule préventive, « en veille
permanente, devenant cellule de crise au moment nécessaire » capable d’établir un plan
d’action global ayant pour objectif principal : la limitation des dégâts et la gestion des
ressources impactées.
Pour ce qui est des tempêtes, cette cellule devra établir des plans précis pour organiser
dans un temps raisonnable, le déblocage des voies de communication et d’accès aux
réseaux, le tri, le stockage, l’orientation selon l’usage final envisageable de la ressource
en intégrant le transport de bois. Elle devra également réfléchir, avec les organismes
compétents, à la possibilité de replanter ou non d’éventuelles essences pour la
régénération des massifs impactés.
Afin de prévenir le risque incendie, les cellules et acteurs qui déjà gèrent ce risque
doivent être soutenus dans leur action. Il sera nécessaire d’accompagner et de
coordonner toutes actions de mise à niveau pour la prévention et l’information. Une
attention particulière devra être consacrée à la définition des périmètres de sécurité sur
les secteurs sensibles entre les populations et le massif…
En cas de dérives ou de manquement aux principes de sécurité, les notions de contrôle et
de sanctions doivent être envisagées.
En outre, le CESR engage la Région Midi-Pyrénées à mettre en œuvre des mesures
incitatives préventives pour les particuliers et les collectivités territoriales propriétaires
des forêts pour la réhabilitation des chemins, de manière à favoriser l’accès des secours.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
110
PROPOSITION 5 :
Un rapport récent du World Wildlife Fund98 (WWF) précise que près d'un cinquième des
importations de bois de l'Union Européenne proviendrait de sources illégales ou suspectes. Il
est donc essentiel de lutter contre l’importation illégale de bois. Le vote récent d’une directive
européenne visant à juguler l’importation de bois illégal constitue une avancée dans les
principes. Mais le contenu du projet reste frileux. En effet, la future réglementation ne prévoit
pas de système indépendant de contrôle des importations et ne fixe pas de sanctions claires.
De plus, les activités illégales n’y sont pas définies et la traçabilité du bois jusqu’au
consommateur n’y est pas garantie.
En raison de cela, il est nécessaire pour le CESR d’exiger la certification qui permettrait
d’assurer la traçabilité et de pouvoir s’appuyer sur une réglementation européenne plus
rigoureuse, seule en mesure de freiner le phénomène.
B – Entrepreneurs et travailleurs forestiers de Midi-Pyrénées
PROPOSITION 6 :
Le CESR estime qu’un plan de soutien aux entrepreneurs de travaux forestiers est
indispensable.
Ces entrepreneurs souffrent du manque de travail en raison de la chute des ventes de bois. De
surcroît, tout comme les nombreux bûcherons traditionnels de la région, ils disposent de
trésoreries fragiles du fait des lourds emprunts contractés avant la crise, notamment sur les
abatteuses, porteurs et skidders.
D’autres aides pourraient être également octroyées, notamment des subventions pour
l’équipement de câbles nécessaires pour l’exploitation, technique incontournable en MidiPyrénées au regard du relief dominant.
Par ailleurs, on constate que dans certaines régions limitrophes à Midi-Pyrénées (Aquitaine,
Languedoc-Roussillon), les aides aux entrepreneurs sont importantes. En LanguedocRoussillon, par exemple, la région prend en charge 30% du prix d’achat d’un matériel
forestier non roulant (grue…). Cette mesure, qui s’applique à des engins dont le prix avoisine
souvent les 230 000 euros, n’existe pas dans la région Midi-Pyrénées.
Le CESR recommande que la Région Midi-Pyrénées revoie et accroisse les aides aux
entrepreneurs de travaux forestiers, sous condition de contreparties sociales et
environnementales. Il s’agit là d’un élément important puisqu’on soulève la question
relative au devenir des entrepreneurs locaux et de l’extraction de la ressource.
98
World Wildlife Fund (2008), Illegal wood for the European market, July.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
111
PROPOSITION 7 :
Le CESR considère qu’il est essentiel de soutenir le métier de bûcheron voire
d’élagueur. De manière générale, la condition sociale des travailleurs en forêt est
souvent difficile. Des solutions (salaires, protection sociale, formation et polyvalence…)
doivent être envisagées afin de permettre à ces travailleurs de vivre correctement de leur
travail. Il serait souhaitable qu’ils puissent bénéficier d’un statut « d’ouvrier
forestier polyvalent» à durée indéterminée et à temps plein (éventuellement au travers
de groupements d’employeurs) comme cela existe dans le monde agricole, de possibilités
de reconversion vers des travaux moins pénibles, et d’une retraite à 55 ans compte tenu
de la pénibilité et de la dangerosité de leur métier.
PROPOSITION 8 :
Le regroupement des petites parcelles, la constitution d’une véritable filière bois et son
développement, qu’appellent les objectifs du Grenelle de l’Environnement, offrent
incontestablement un cadre permettant le développement et la sécurisation des parcours
professionnels des ouvriers forestiers considérés jusqu’à ce jour comme saisonniers.
Le CESR incite à responsabiliser les donneurs d’ordres et tous les acteurs de la filière
(experts, coopératives, chambre d’agriculture, groupement de petits propriétaires et
exploitants…) et assujettir les aides publiques à la création d’emplois durables et à la
sécurisation des parcours professionnels.
Chapitre 2 : L’industrie des sciages
PROPOSITION 9 :
Les scieries représentent un maillon clé de la filière. Elles constituent une charnière
incontournable entre l’exploitation forestière et la première transformation.
En Midi-Pyrénées, la tempête de 1999 a marqué un tournant pour la profession. Depuis cet
évènement, nombre de scieries ont fermé faute de repreneurs potentiels entraînant une sous
capacité du sciage en région.
Pour que l’activité reprenne, le CESR considère qu’il est impératif d’augmenter les
capacités des scieries existantes et d’ouvrir d’autres scieries afin que le bois local, qui est
souvent transporté hors région, puisse être scié et valorisé en Midi-Pyrénées.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
112
PROPOSITION 10 :
En Midi-Pyrénées, les scieries ne fournissent que très peu de produits respectant les
caractéristiques attendues de l’Aval. Pour cette raison, Midi-Pyrénées importe massivement
du bois en provenance d’autres régions de France mais aussi d’autres pays du monde, alors
qu’en la qualifiant, nous disposons d’une ressource locale à la hauteur de la plupart des
besoins.
Le CESR recommande aux scieries de Midi-Pyrénées d’évoluer et de s’adapter aux
besoins de certains secteurs comme la construction. Pour ce dernier, par exemple, les
scieries ne doivent pas se limiter à la seule fourniture de bois massif et au débit sur listes,
mais par la maîtrise du séchage et du classement, répondre aux nouvelles normes du
marché de la construction et du bois d’œuvre en général.
De façon globale, les scieries doivent fournir des produits qui répondent aux besoins des
cahiers des charges de la deuxième transformation (dimension commerciale…) tout en
favorisant l’utilisation du bois local.
PROPOSITION 11 :
Une meilleure efficacité des scieries passe notamment par des investissements mais aussi par
des projets de regroupements ou de mise en réseaux.
Pour le CESR, il est indispensable :
- De favoriser de nouveaux partenariats entre l’amont, la première et la deuxième
transformation, pour sécuriser les flux de matières (contrat d’approvisionnement, prise
de participation…).
- D’accompagner par l’ingénierie et le financement, le développement d’outils de
mutualisation des moyens (maîtrise du séchage…) et de regroupement des acteurs.
- De favoriser l’utilisation de bois dans les bâtiments et autres usages publics et privés.
- D’encourager l’implantation d’industries intermédiaires, consommatrices de leur
matière première ou de leurs déchets, pour produire de nouveaux matériaux et procédés
dédiés à l’aval de la filière.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
113
Chapitre 3 : L’industrie du meuble
PROPOSITION 12 :
Les entreprises régionales (et nationales) du meuble peuvent apparaître aujourd’hui comme
étant impuissantes face à la concurrence internationale sur le marché français. Le CESR
remarque plus particulièrement les difficultés de l’industrie du meuble du quart Nord Est de
l’Aveyron et demande un indispensable soutien. La situation actuelle de cette industrie est
délicate et nécessite un appui de l’Etat et des collectivités pour la restructuration de ce secteur
et l’aide à l’innovation. Il ne faut pas assimiler ce constat à une fatalité, mais bien plutôt le
considérer comme un défi à relever.
Plus globalement, pour dynamiser et repositionner l’industrie du meuble régionale, le CESR
propose :
- de créer un étiquetage « marquage produits finis » qui s’appuierait sur les valeurs du
« made in France ». Il peut s’agir d’un label « Provenance Midi Pyrénées (PMP) » qui,
associé à la certification « PEFC », aurait un impact majeur. Cet outil, au-delà de l’effet
Marketing local, soutiendrait les fabricants de la région. Nul doute que cette démarche
fédératrice contribuerait à structurer la promotion et la distribution des produits « bois
finis », et augmenterait l’opportunité d’actions groupées vers l’international.
- d’impulser la création de lignes de systèmes d’équipements ou de meubles adaptées au
défi de l’accessibilité dans les lieux publics régionaux et pour les autres Etablissements
Recevant du Public (ERP). Cette démarche, respectant les exigences réglementaires (par
des solutions bois PMP), engendrerait des commandes publiques et privées auprès des
entreprises de la 2ème transformation du bois.
- d’accompagner les entreprises de production de meubles et d’éléments d’agencement
afin qu’elles puissent assumer les mutations structurelles, matérielles et logistiques, pour
augmenter leurs performances.
Chapitre 4 : Le bois dans la construction
PROPOSITION 13 :
Aujourd’hui, la masse de bois utilisée dans la construction classique est trop faible. Pour
autant, la rénovation du patrimoine peut être un vecteur non négligeable pour la filière bois.
Traditionnellement, les immeubles et les maisons absorbaient la plus grande masse de bois
produite par la filière.
Le CESR estime que le fait de soutenir les actions de rénovation à l’identique des
éléments du patrimoine induirait plusieurs rôles complémentaires d’intérêt général :
- La consommation massive de bois et de ses dérivés
- La sauvegarde du patrimoine
- Le maintien des savoirs faire et de l’emploi
- L’innovation pour concilier style, productivité et efficacité technique (thermique…)
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
114
PROPOSITION 14 :
Il est impératif de valoriser la ressource locale. En effet, la demande de constructions « bois »
ne cesse de s’accroître (aujourd’hui elle représente 6% à 8% du marché). Cette tendance doit
être attribuée à ses qualités environnementales évidentes.
Tous ces éléments devraient non seulement entraîner une augmentation du pourcentage de
bois utilisé dans la construction en général, mais également promouvoir la construction bois
dans la région.
La construction bois est souvent assimilée à un habitat de loisir ou à un chalet. Il est
donc nécessaire de faire prendre conscience du fait que la construction bois doit
également être appréhendée sous un aspect beaucoup plus contemporain et fonctionnel.
Actuellement, on note un faible nombre de constructions « publiques » en bois.
Le CESR invite la Région et les collectivités territoriales à promouvoir, par des aides
publiques, la réalisation d’un ou plusieurs ouvrages de construction fonctionnelle de
grande ampleur (centre de congrès, bibliothèque, équipement sportif,…) mobilisant
judicieusement le bois (bois d’œuvre et dérivés) de façon emblématique.
Cet exemple pourrait être une amorce source de projets pour les acteurs publics dans le
cadre de leurs besoins d’aménagement sur l’ensemble du territoire. Il aurait également
pour effet de sensibiliser les acteurs de la construction, de la filière bois, le public et les
élus aux atouts de ce noble matériau lorsqu’il est dédié à une architecture ambitieuse.
PROPOSITION 15 :
Le bois a sa place dans le Cluster bâtiment économe à côté d’autres matériaux.
Le CESR estime que le Cluster « bâtiment économe » devrait être un des acteurs qui
facilitent le développement de la filière bois. Par son action, il favorise incontestablement
le rapprochement et la mise en réseaux d’acteurs issus d’univers technologiques
différents. Son rôle permet, notamment via les logiques de R&D et de transferts de
technologies, l’émergence d’une nouvelle dynamique au sein des filières liées au
bâtiment. Ce rôle, transversal, contribue également à faciliter la création d’une culture
commune, élément essentiel pour aboutir à de nouvelles solutions et à des industries
structurantes pour la « filière bois ».
Le CESR soutien le projet Cluster bâtiment économe dans lequel le bois et ses dérivés
doivent avoir toute leur place.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
115
PROPOSITION 16 :
L’éco construction doit devenir un des atouts majeurs pour la filière bois, car le bois, de par
ses qualités intrinsèques, est l’éco matériau d’excellence.
Un programme de R&D et un transfert technologique, au service des solutions
génératrices de matériaux et de concepts constructifs associant la matière 1ère « biomasse
et bois » à la logique « bâtiments économes », doivent être mis en place99.
Simultanément, il conviendra d’avoir une réflexion dans le cadre de l’Agenda 21 de
Midi-Pyrénées, pour définir une charte d’envergure régionale, qui impose aux acteurs
économiques, d’avoir une approche raisonnée et soutenable de leur développement.
Le CESR attire l’attention sur la nécessité de sensibiliser le public et les collectivités
territoriales à leur responsabilité de consommateur. Cette sensibilisation doit inciter un
niveau d’exigence, qui impose l’implication des partenaires (Industriel, Certification et
assurances) et qui favorise jusqu'à l’aval, la professionnalisation de l’éco construction.
PROPOSITION 17 :
Depuis 1990, le législateur a mis en place le CCMI (Contrat de Construction de Maison
Individuelle) qui garantit aux acquéreurs un prix et un délai de réalisation. Ce contrat prévoit
des échelonnements de paiements inadaptés à la construction bois.
Les constructeurs bois mettent en œuvre, dès l'obtention du permis de construire, des
approvisionnements et des mises en fabrication (jusqu’à 80% des travaux sont effectués en
atelier avant même la pose des fondations) qui représentent des sommes bien plus importantes
que les versements autorisés par le CCMI.
Le législateur a commencé à revoir cette disposition qui défavorise ce type de construction.
Le CESR demande à la Région d’intervenir auprès de l’Etat et des partenaires
concernés (assureurs…) pour accélérer la révision de l’échelonnement des paiements
(contrat type).
PROPOSITION 18 :
Certains demandeurs se heurtent parfois à des refus concernant les constructions bois. A
priori, il n'est pas possible d'interdire un matériau. Généralement, le litige porte sur la forme
architecturale inspirée de modèles étrangers. Face à ces risques de dérives, les architectes des
bâtiments de France ont un pouvoir décisionnel très important.
Selon le CESR, ce pouvoir doit contribuer au développement de l’ensemble de la filière
bois.
PROPOSITION 19 :
99
Dans le site du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) http://www.CSTB.fr, consulter
notamment la fiche « pass’innovation » pour plus de précisions.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
116
En Midi-Pyrénées et plus globalement en France, on recense un faible nombre d’architectes
privilégiant le bois dans leurs projets. Simultanément, on remarque qu’un nombre limité
d’entreprises est en capacité de réaliser des travaux « bois » dotés d’une grande technicité.
Le CESR juge nécessaire que l’interprofession avec le soutien du CNDB100 et des
CAUE101 :
- apporte aux architectes les arguments techniques et esthétiques nécessaires afin qu’ils
soutiennent les projets de construction bois. Par ailleurs, il serait souhaitable de
sensibiliser les élus, les professionnels et le public à la réglementation et aux nouveaux
enjeux de l’aménagement du territoire.
- facilite la collaboration des architectes avec les entreprises de la construction « bois »
(ceci favoriserait la mise en place d’une offre globale qui sécuriserait le choix des
clients).
PROPOSITION 20 :
En Midi-Pyrénées, les projets d’urbanisme et d’aménagement du territoire qui intègrent le
matériau bois ne sont pas assez valorisés.
Pour remédier à ce déficit, le CESR préconise que tous les opérateurs qui sont impliqués
dans la chaîne de décision/production de ces infrastructures soient sensibilisés, et formés
aux possibilités de l’alternative « bois ». Cette démarche, incitative à l’attention des
acteurs, irait de la prise de décision des élus ou des responsables, jusqu’à la production
finale des structures.
Il est également important de soutenir l’innovation architecturale contemporaine. Cette
mesure favorisera des productions de qualité, qui marqueront dans plusieurs années
notre époque.
100
101
Comité National pour le Développement du Bois.
Conseil Architecture Urbanisme Environnement.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
117
Chapitre 5 : Le secteur papetier
PROPOSITION 21 :
La coopération entre les différentes industries papetières de la région Midi-Pyrénées est
insuffisante.
Le CESR estime que des synergies entre les acteurs clés de l’industrie papetière
régionale et limitrophe doivent être encouragées pour concurrencer l’offre mondiale,
ceci dans le respect de l’indépendance de chacun.
Les actions engagées par la Région, et soutenues par des cofinancements d’ampleur
régionale, devront avoir une contre partie contractuelle liée au maintien des activités et
de l’emploi. Ce soutien prendra en compte les logiques d’engagements des territoires
(collectivités,…), des entreprises et groupes concernés par un plan de développement et
de maintien d’un niveau technologique, économique et social soucieux de
l’environnement. L’ensemble de ces aides publiques doit être conditionné au maintien
des activités et de l’emploi.
PROPOSITION 22 :
le secteur papetier en Midi Pyrénées, est un segment majeur de la filière bois.
Pour développer une réelle politique industrielle dans les bassins papetiers, il apparaît crucial,
dans l’immédiat de maintenir l’activité des entreprise, et à plus long terme de trouver des axes
de développement et de diversification en favorisant des pistes telles que :
- l’augmentation des approvisionnements en bois locaux
- la valorisation des déchets : ces derniers doivent être utilisés localement comme
matières premières et non expédiés vers des pays étrangers
- la production locale d’énergie : pour atteindre cet objectif, il est nécessaire d’inciter les
entreprises à investir dans un système énergétique permettant de minimiser leurs coûts
et de ne pas être tributaires de fournisseurs extérieurs
- une plus grande coopération entre les entreprises du papier afin d’assurer une plus
grande synergie et donc une dynamique, qui concurrencera l’offre mondiale
- le développement de recherches sur la cellulose et l’industrie des fibres en vue de
productions nouvelles dédiées à l’éco-industrie et à l’éco-construction, ou de la
production de bio-carburants de nouvelle génération ; cela suppose veille, R&D,
innovations ( ex : croisement technologique via le cluster bâtiment économe…).
- l’accompagnement des industries papetières régionales qui se traduirait par une aide
d’orientation des flux vers le marché intérieur (réorientation de certaines politiques
d’achats locaux) tout en encourageant et en développant l’exportation.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
118
Chapitre 6 : Le problème des transports
PROPOSITION 23 :
En Midi-Pyrénées, c’est le débardage mécanisé qui prédomine mais dans certains cas, (ex :
périodes de fortes précipitations) il dégrade les sols.
Pour le CESR, il est urgent de mettre en place dans notre région des méthodes de
débardage plus respectueuses des chemins forestiers et des propriétés, comme par
exemple dans le département de l’Ariège le débardage au moyen d’animaux de trait.
L’aéroportage est un autre moyen alternatif de transport qui permet d’éviter la dégradation des
sols lorsqu’il peut être utilisé. Il existe un projet de Dirigeable Gros Porteur Autonome
(DGPA) porté par la société Aerospace Adour Technologies (AAT) domiciliée à Helioparc à
Pau.
Le CESR invite donc les acteurs de la filière bois concernés à s’intéresser au
développement d’un tel projet pour, le cas échéant, utiliser ce nouveau moyen de
transport respectueux de l’environnement.
PROPOSITION 24 :
Sur certains territoires, il est souhaitable que les routes soient mises en conformité pour
favoriser le passage des gros porteurs.
Pour cela, le CESR considère qu’il faudrait donner aux collectivités locales concernées
les moyens d’aménager les routes, les chemins et d’organiser des plateformes de
regroupement et de chargement.
Par ailleurs, aujourd’hui, trouver du personnel qualifié pour le transport avec grumier
est un facteur limitant de cette activité. Il convient donc de favoriser et d’adapter les
formations d’un personnel qualifié afin de satisfaire une demande exigeante.
PROPOSITION 25 :
Afin d’octroyer un maximum de cohérence et de fluidité à la filière bois locale, il est
essentiel pour ses acteurs, de procéder à une réflexion sur le tracé ferroviaire. Cette
réflexion pourra ensuite être soumise aux transporteurs de Fret.
Parallèlement, la SNCF se doit de développer le transport de Fret « bois local » car
celui-ci apparaît actuellement à l’écart du plan transport de fret national.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
119
PROPOSITION 26 :
Le CESR préconise une organisation plus efficace du réseau de transport et de
débardage dans le cadre d’un programme de long terme. Ce réseau doit être créé en
corrélation avec un programme trentenaire de plantations et de coupes. Il comporterait
sur une période de 30 ans :
- la mise à niveau des voies et des ponts sur le réseau ainsi défini, ce que ne peuvent
assurer aujourd’hui les communes
- la création d’un réseau de transport routier en corrélation avec les programmes de
plantations et de coupes
- les accès à proximité des lieux de coupe
Chapitre 7 : Le domaine de la formation
PROPOSITION 27 :
Dans le cadre de l’alternance, le CESR propose :
- la création d’un contrat d’objectif (Etat/Conseil-Régional/OPCA/Acteurs économiques
et sociaux) aux métiers spécifiques de la filière bois. Ceci servira, en particulier, à
maintenir les emplois et à les développer sur le territoire.
- la mise en place de nouvelles formations (architecture, meuble, papier, transport…)
- l’ouverture d’un plan de carrière incitatif pour les jeunes formés dans les métiers de la
forêt et du bois, afin de satisfaire les besoins et l’amélioration de l’image de ces métiers
- de sensibiliser les jeunes aux métiers en tension du bois et de la forêt. Dans cette
perspective, les professionnels peuvent intervenir dans les CFA, les lycées, les collèges et
même dans les écoles afin d’inciter les jeunes à opter pour ces métiers.
PROPOSITION 28 :
La prise de conscience de l’indispensable préservation de l’environnement impacte les métiers
existants et va sûrement conditionner l’apparition de nouveaux métiers et de nouvelles formes
d’organisation. Dans ce contexte, le bois correspond, par sa nature, aux enjeux du
développement durable.
Le CESR estime nécessaire la mise en place de formations plus spécifiques et en
complément ou à défaut, que des modules supplémentaires sur ces thèmes soient ajoutés
à chaque formation dispensée.
Les écoles d’ingénieurs et les IUT devraient également créer des programmes
spécifiques « bois et biomasse forestière ». Des accords pourraient également être
envisagés entre des écoles d’ingénieurs de la région et d’autres écoles du territoire
national plus spécialement orientées vers la forêt et le bois afin d’offrir de nouveaux
parcours de formation. En effet, le CESR est conscient que le bois offre de très
nombreux débouchés et que la recherche n’en est qu’à ses débuts, notamment au niveau
des matériaux de construction ou des bases dédiées à d’autres vocations comme celles du
domaine des nouvelles énergies, du bâtiment économe et de la chimie verte.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
120
PROPOSITION 29 :
Le CESR pense que l’offre proposée par la formation continue doit permettre aux
salariés « femmes et hommes de métiers » dans ces entreprises, d’acquérir les nouvelles
compétences liées à l’évolution des matériels, des techniques et des nouveaux enjeux
environnementaux. Elle doit également favoriser la promotion sociale et les passerelles
en proposant un module spécifique de mise à niveau aux personnes en provenance
d’autres secteurs hors « filière bois ».
Le CESR juge que ce n’est qu’au travers de cette adaptation et revalorisation possible
des compétences, que ces métiers, en pénurie de main d’œuvre, deviendront plus
attractifs et favoriseront ainsi, de nouvelles vocations pouvant pourvoir des emplois trop
souvent vacants.
La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et le statut du
travailleur peuvent améliorer la demande dans les métiers de la filière.
Plus globalement, le CESR incite à favoriser l’adéquation entre les besoins et l’amont de
la formation notamment par la veille et l’accompagnement des mutations en cours,
accélérées par le Grenelle de l’environnement.
Au final toutes ces préconisations doivent s’inscrire dans le Plan Régional de
Développement de la Formation (PRDF) même si elles sont portées, dans certains cas,
par d’autres opérateurs.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
121
Chapitre 8 : Promouvoir la recherche sur le matériau bois et la biomasse
PROPOSITION 30 :
Alors que des pays comme le Canada développent des programmes de recherche pour se
positionner en leader mondial, ou que des régions comme l’Aquitaine ont entamé des projets
de recherche sur la filière bois, Midi Pyrénées est jusqu’à présent restée trop en retrait dans ce
domaine alors qu’elle dispose de nombreux atouts, des compétences scientifiques reconnues
et des dispositifs d’aides qui pourraient être mobilisés sur la filière.
Le CESR souhaite donc, qu’avec la ressource disponible sur place, les grandes
compétences et capacités des acteurs de la région soient mobilisées pour créer la
dynamique nécessaire au développement de la filière bois.
Le CESR invite les acteurs régionaux à développer à partir du bois des axes de
recherches et de développement de produits nouveaux, et notamment :
- à favoriser des programmes de recherche conduisant à la mise sur le marché de
produits nouveaux innovants à base de molécules obtenues à partir du bois et de la
biomasse
- à développer à partir du bois des matériaux nouveaux, en particulier des composites
performants ; à développer l’usage et les techniques de mise en œuvre du bois et de ces
nouveaux matériaux, notamment dans les secteurs de la construction et du génie civil.
Pour permettre à des projets ambitieux de voir le jour, le CESR invite également les
acteurs régionaux à utiliser au mieux les aides existantes, notamment les Appels à
Projets du Conseil Régional à destination aussi bien des laboratoires que des entreprises.
Le CESR souhaite par ailleurs que Agrimip Innovation (ex : projet « Prepilpat »)102,
MPI et les acteurs du transfert technologique tels que les CRITT ou le FCBA puissent
œuvrer plus efficacement auprès de la filière bois en étant force de proposition. Cela
passe sans doute aussi par une meilleure structuration des acteurs de la filière (voir
proposition 33 et 34).
Enfin des programmes de coopération avec d’autres régions peuvent être gages de
réussite, notamment via des projets co-labellisés par Agrimip Innovation et un ou
plusieurs autres pôles de compétitivité.
102
Le projet « Prepilpat » présenté par Tembec a reçu la labellisation du pôle AgriMip Innovation le 13 juin
2008. Ce projet consiste à traiter l’arbre entier dans une usine de fabrication de pâtes à papier existante pour le
transformer en sucres fermentescibles, la fabrication d’éthanol étant ensuite une opération subséquente.
L’énorme avantage d’un tel process réside dans le fait que l’ensemble est non seulement autonome mais de plus
excédentaire en énergie. Il constituerait aussi une diversification intéressante pour une usine de pâte européenne
aujourd’hui entièrement liée à une activité mondialisée et dans laquelle elle ne possède pas les meilleurs atouts
(parité $/€, main d’œuvre, prix du bois…) pour lui assurer une meilleure rentabilité.
(A titre d’indication, précisons que dans la première partie, le sous paragraphe V-1-5 traite des biocarburants
provenant du bois).
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
122
Chapitre 9 : Soutenir les principes de sécurité et de prévention de risques professionnels
PROPOSITION 31 :
Dans le cadre des spécificités de la filière bois, il faut tendre à supprimer les risques
accidentels depuis les métiers de la forêt, jusqu’au métiers de fabrication de meubles et
d’objets, en passant par le risque de chute lors de la mise en œuvre de charpentes ou
d’ossatures bois dans le bâtiment. Il y a également un autre besoin très important et urgent à
prendre en compte, c’est le risque des maladies professionnelles.
Les entreprises ont l'obligation de réaliser l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité
des travailleurs et de l’écrire dans « Le document unique ». Un plan d’action, qui vise la
structuration de la filière bois, doit donc soutenir les acteurs dans la mise en place des outils et
des bonnes pratiques sécuritaires.
La poussière de bois est un agent cancérigène avéré auquel 380 000 travailleurs sont exposés.
Elle est de nos jours la deuxième cause de cancers professionnels en France.
Face à ces points alarmants, le CESR recommande que tous les moyens soient mis en
œuvre pour une application plus rigoureuse de la réglementation. En parallèle, une
politique de prévention des risques doit être renforcée par la sensibilisation et
l’information des employeurs et des salariés concernés et par l’apport d’un appui
technique aux petites entreprises en matière d’évaluation des risques et de conception,
de contrôle et de maintenance des installations. Dans le cadre de cette démarche, il est
souhaitable d’apporter aux petites entreprises un soutien technique, accompagné, sous
réserve du respect de certaines conditions, d’une prise en charge financière totale ou
partielle et de mener des actions de communication.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
123
Chapitre 10 : Organisation d’évènements afin de promouvoir les industries de la filière bois
PROPOSITION 32 :
Les industries de la filière bois régionale (meuble, papier, construction…) doivent être dans
leur ensemble valorisées et promues.
Pour cela le CESR propose :
- d’organiser un événement majeur « filière bois » d’envergure internationale en Midi
Pyrénées (par exemple un salon ayant lieu tous les deux ans, en cohérence avec d’autres
salons nationaux déjà existant). Cet événement, qui pourrait bénéficier d’une chaîne de
co-financement « Région…ville d’accueil, partenaires », intégrerait tous les secteurs de
la filière (papier, meuble, le bâtiment économe, la recherche…). Plus spécifiquement,
pour le secteur du meuble, un challenge biennal entre les plus grands créateurs
mondiaux et régionaux du design associés à des écoles de Design et des entreprises
locales, pourrait avoir lieu. Cette action, véritable laboratoire des nouveaux styles et
procédés, aboutirait à de nouvelles lignes « produits » (dépôt des dessins et modèles
Provenance Midi-Pyrénées) qui permettraient le repositionnement nécessaire des
fabricants régionaux.
- d’encourager et d’accompagner l’exposition des productions issues de la filière bois
« Provenance Midi-Pyrénées » dans les salons internationaux clés. Ceci aurait pour
vocation de repositionner l’industrie « bois » dont celle du meuble en particulier sur le
marché international. Cette action, soutenue par les relais (institutionnels,…),
favoriserait, de facto, l’accès aux nouveaux marchés et à l’export. D’autres filières
pourraient s’associer à cette action, comme la filière du Tourisme ou celle de l’industrie
Agro-alimentaire.
- à la filière d’utiliser le dispositif d’appel à projet de la Région.
Chapitre 11 : La structuration de la filière passe par la création d’un « Plan Filière Bois »
PROPOSITION 33 :
La mise en place d’une filière bois effective en Midi-Pyrénées passe incontestablement
par l’établissement d’un plan filière bois. Le CESR propose que la Région coordonne
avec l’État (Commission à l’aménagement des Pyrénées, Commissaire à la réindustrialisation, DRAAF…) une mission permanente pour le développement et pour
l’élaboration de ce plan, avec la participation de l’interprofession et de tous les acteurs
de la filière (collectivités et partenaires sociaux). Ce plan, pour être efficace, devra
rassembler l’ensemble des acteurs (recherche, entreprises, institutions…).
L’interprofession du bois en Midi-Pyrénées (Midi Pyrénées Bois) devra avoir un rôle
majeur. Elle endossera à la fois le rôle d’animateur mais aussi de catalyseur. Pour
atteindre ce but, cette structure devra bénéficier d’aides régionales (sous contrats
d’objectifs).
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
124
PROPOSITION 34 :
Le CESR souhaite que le projet de structuration de la filière bois régionale débouche sur
des résultats satisfaisants en faisant participer tous les acteurs (nationaux, régionaux,
professionnels et syndicaux) et, notamment, les cinq Commissions de la Région à savoir
la Commission Aménagement du territoire, la Commission Agriculture, la Commission
Industrie, la Commission Environnement et la Commission Recherche, qui peuvent
travailler de concert en formant un intergroupe avec à sa tête un responsable spécifique
de la filière bois.
PROPOSITION 35 :
Le CESR constate le manque de données et parfois même d’informations concernant
certains secteurs d’activité dans la région comme le meuble ou encore l’emballage.
- Des moyens statistiques spécifiques « filière bois » sont nécessaires à l’établissement
d’une image fiable de la filière bois régionale. Le CESR demande que cette image soit
établie par les autorités compétentes.
- Le CESR propose que Midi-Pyrénées Bois soit chargée d’une mission de regroupement
de ces données dans une base d’analyse dynamique, accessible sur un intranet. Après
inventaire, en constatant les manques de mise à jour ou de champs de données, MidiPyrénées Bois, devrait définir et solliciter les nouvelles requêtes qui s’imposent. Ainsi,
l’Inter Profession accomplirait une veille pour tous les secteurs de la Filière
Bois/Biomasse Régionale.
PROPOSITION 36 :
Le CESR propose à la filière bois de mieux se faire connaître auprès du grand public
comme des décideurs institutionnels en favorisant le développement de lieux de
rencontre sur le territoire permettant de mettre en valeur les compétences, les savoirfaire et les évolutions des sciences et des techniques, en les mettant en rapport avec les
enjeux du développement durable. Les jeunes pourront y trouver un attrait pour les
métiers de la forêt et du bois et être mieux informés des secteurs porteurs d’avenir.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
125
CONCLUSION : œuvrer pour une meilleure cohérence de la filière « bois régionale »
Jusqu’au XXème siècle, on pouvait parler de « filière bois » en Midi-Pyrénées.
Aujourd’hui midi-pyrénées ne dispose pas d’une filière bois au sens propre du terme. Elle
semble principalement structurée autour de l’exploitation forestière et de la première
transformation et il existe une véritable césure entre la première et la seconde transformation.
Actuellement, la filière midi-pyrénéenne apparaît donc comme étant désarticulée. Il est
primordial d’œuvrer afin de la rendre réelle.
Il est donc urgent de renforcer la cohérence au niveau de toute la filière afin d’aider ses
acteurs à mieux exploiter la ressource locale mais également à reconstituer du lien entre la
première et la deuxième transformation. Dès lors, au regard des nouvelles tendances, des
alternatives possibles et des potentialités qui se profilent, nous devons nous poser la
question du rétablissement de ce lien et bien plus.
Sauf à ne pas tenir ses engagements liés au protocole de KYOTO, la France et l’Europe vont
être contraintes d’accompagner le développement et la structuration de la filière. Pour MidiPyrénées, l’enjeu va au-delà de la simple mobilisation et de la transformation des bois
régionaux.
La filière bois possède des atouts aujourd’hui sous-exploités :
- Elle détient un rôle important dans l’aménagement du territoire en contribuant au maintien
d’activités dans les zones rurales. Les activités induites permettent le développement d’autres
activités comme le tourisme, l’artisanat, le maintien de services publics en zones rurales, la
préservation de l’environnement.
- Elle a besoin d’une main d’œuvre très diversifiée et qualifiée offrant en conséquence des
emplois correspondant à un large panel de compétences.
Si une volonté politique régionale existe, la filière a le potentiel pour devenir une activité
structurante pour le territoire régional.
Le développement et la prise en compte des bilans carbone dans l’analyse des cycles de vie
des produits et des constructions vont contraindre à rechercher une nouvelle structure pour la
filière afin de gagner en efficacité et d’être en ordre de marche pour relever les défis qui
attendent la société.
L’innovation sera « le facteur-clé » de succès de la période qui s’annonce pour l’ensemble de
la filière (innovation sociale, innovation technique, innovation structurelle, innovation
commerciale et environnementale).
Dans un contexte culturel peu porté à l’anticipation, à l’échange, à la gestion de la
connaissance et du capital « expérience », la filière devra être fortement soutenue pour
développer la transmission de ses savoirs et une réelle compétence à innover.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
126
La période qui s’annonce comporte de nombreuses inconnues liées au changement de
paradigme en cours. Dans ce contexte la filière va être contrainte de s’adapter aux nouvelles
exigences et devra faire évoluer ses fonctionnements et donc sa culture pour intégrer les
nouvelles règles de jeu qui ne vont pas manquer d’apparaître. Elle devra être accompagnée
dans son effort d’évolution afin de raccourcir les délais nécessaires à sa restructuration, en
limitant les risques humains, environnementaux et économiques immanquablement liés à
cette période.
Par ailleurs, il sera essentiel de procéder au maintien des éléments structurants de la filière
bois tout particulièrement en ce qui concerne les scieries et l’industrie papetière, ceci afin de
préparer un avenir basé sur l’innovation et la cohésion humaine.
La structuration de la filière passe par la formation des hommes, la mise en cohérence et le
fait de faire travailler ensemble tous les acteurs publics et privés de la filière bois autour d’un
projet : « plan de développement de la filière bois ». L’interprofession du bois en MidiPyrénées (Midi-Pyrénées Bois) devra avoir un rôle majeur. Elle endossera à la fois le rôle
d’animateur mais aussi de catalyseur pour la structuration de l’ensemble des acteurs y
compris socio-économiques de la filière en s’appuyant sur l’axe 4 du Plan Carbone de la
Région. C’est, en partie, de cette façon qu’on pourra aboutir au développement des emplois
qualifiés et permettre une attractivité au niveau de la filière. L’ensemble des propositions
faites dans le présent Avis pourront alors trouver leur pleine cohérence. La filière bois
régionale aura alors l’aspect du schéma représenté sur la page suivante.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
127
Schéma sectoriel à l’échelle de chaque massif forestier répartis sur le territoire
et pour leur mise en réseaux dans la même logique « efficiente » au niveau Régional.
(Il induit et intègre la gestion des déchets, le bois énergie et les activités transversales)
MASSIF FORESTIER de plus en plus certifié (type PEFC)
Producteur forestier (publics, privés)
alimenté par des pépiniéristes
Exploitant forestier, coopératives,
autres…
PLUS GRANDE MOBILISATION
Gestion et renouvellement de la forêt
Mobilisation de la ressource bois
Amorçage de l’écoulement matière
1ère
EXPLOITATION + PERFORMANTE
Exploite et débarde les arbres et les
dépose au bord des routes pour les
charger sur les camions (transport)
1ère transformation
Scierie, bois d’œuvre, panneaux & dérivés
Doit répondre aux
nouveaux défis et
s’adapter aux besoins de
l’aval
(maîtrise du séchage & du conditionnement,
conforme aux exigences de la 2ème transformation)
+
Mise en œuvre & maintien
d’un lien fort entre
1ère & 2èmetransformation
Bois construction, industries, pâte à papier,
papier, meubles, emballage, autres…
Conforme aux besoins du marché et aux normes
Intègre nouveaux thèmes & acteurs, Architecte…
2ème transformation
Doit s’adapter afin de mieux
utiliser la matière 1ère locale
Garantie d’écoulement du flux
amont
R&D / INNOVATION
TRANSFERT TECHNOLOGIQUE
BESOINS & MARCHE (à étiquetage CO2 concurrentiel)
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
128
GLOSSAIRE
AAT
ADEME
AFOCEL
AFPA
AIMFB
ANR
ANRU
AOC
APR
APRTT
ARPE
BBC
BEP
BEPA
BIC
BMR
BP
BPA
BTP
BTS
BTSA
BTA
CAO
CAP
CAPA
CAPEB
CATAR
CAUE
CCA
CCH
CCI
CCMI
CCS
CCT
CEPIA
CFA
CFAO
CFP
CFT
CIB
CNAMTS
CNIEFEB
Aerospace Adour Technologies
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
Association FOrêt CELlulose
Association nationale pour la Formation Professionnelle des
Adultes
Association Interprofessionnelle des Métiers de la Forêt et du Bois
Agence Nationale de la Recherche
Agence Nationale de la Rénovation Urbaine
Appellation d’Origine Contrôlée
Arrêté Préfectoral Réglementaire
Appel à Projets Recherche et Transfert de Technologies
Agence Régionale Pour l’Environnement
Bâtiment Basse Consommation
Brevet d’Etudes Professionnelles
Brevet d’Etudes Professionnelles Agricoles
Bénéfices Industriels et Commerciaux
Bois Massif Reconstitué
Brevet Professionnel
Brevet Professionnel Agricole
Bâtiments et Travaux Publics
Brevet de Technicien Supérieur
Brevet de Technicien Supérieur Agricole
Brevet de Technicien Agricole
Conception Assistée par Ordinateur
Certificat d’Aptitudes Professionnelles
Certificat d’Aptitudes Professionnelles Agricoles
Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du
Bâtiment
Centre d’Application et de Traitement des Agroressources
Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement
Cuivre Chrome Arsenic
Cadre de la Construction et de l’Habitat
Chambre de Commerce et d’Industrie
Contrat de Construction de Maison Individuelle
Cahier des Clauses Spéciales
Cahier des Clauses Techniques
Caractérisation et Elaboration des Produits Issus de l’Agriculture
Centre de Formation d'Apprentis
Conception et Fabrication Assistées par Ordinateur
Congé de Formation Professionnelle
Charte Forestière des Territoires
Conseil Inter Fédéral du Bois
La Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs
Salariés
Compagnie Nationale des Ingénieurs et Experts Forestiers et des
Experts Bois
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
129
CNRS
Centre National de la Recherche Scientifique
COPACEL
COnfédération française de l’industrie des PApiers, cartons et
CELluloses
CPP
CRITT
CRPF
CSTB
DADS
DGPA
DIACT
Cycle Préparatoire Polytechnique
Centre Régional d’Innovation et de Transfert de Technologie
Centre Régional de la Propriété Forestière
Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
Déclaration Annuelle des Données Sociales
Dirigeable Gros Porteur Autonome
Délégation Interministérielle à l’Aménagement et à la Compétitivité
des Territoires
Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la
Forêt
Documents Techniques Unifiés
DYNamiques FORestières dans l’espace rural
Ecologie des Forêts, Prairies et milieux Aquatiques
Ecole Nationale d'Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux
Ecole Nationale Supérieur d'Architecture de Toulouse
Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs en Arts Chimiques et
Technologiques
Établissement Public Administratif
Établissement Public Industriel et Commercial
Établissement Recevant du Public
École Supérieure du Bois
Entreprise de Travaux Forestiers
Forêt, Cellulose, Bois, Ameublement
Fédération Nationale du Bois
Fédération Régionale des Coopératives Forestières
Forest Stewardship Council
Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural
Fonds Européen de Développement Régional
Fédération Française du Bâtiment
Fédération Nationale du Bois
Fédération Nationale des Promoteurs Constructeurs
Forest Stewardship Council
Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences
Habitation à Loyer Modéré
Inventaire Forestier National
Indication Géographique protégée
Institut National Polytechnique de Toulouse
Institut National Polytechnique de Grenoble
Institut National de la Recherche Agronomique
Institut National de Recherche et de Sécurité
Institut National des Sciences Appliquées
Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
Institut National des Techniques Economiques et Comptables
Laboratoire de Chimie Agro-industrielle
Laboratoire de Génie Mécanique de Toulouse
DRAAF
DTU
DYNAFOR
EFPA
ENITAB
ENSAT
ENSIACET
EPA
EPIC
ERP
ESB
ETF
FCBA
FNB
FRCF
FSC
FEADER
FEDER
FFB
FNB
FNPC
FSC
GPEC
HLM
IFN
IGP
INPT
INPG
INRA
INRS
INSA
INSEE
INTEC
LCA
LGMT
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
130
LOF
MPE
MPI
MSA
ONF
OPCA
OPPBTP
OREMIP
PEFC
PFT
PME
PMP
PNR
PNRB
PPR
PRDF
SAS
SCEES
SERFOB
SESSI
SHON
SHS
SRDE
TCR
TEP
THPE
UE
UIB
UNAMA
UNIFA
UNIPAS
UNSFA
UNTEC
URCF
URET
URSEF
URSPF
URSS
VLEP
WWF
Loi d’Orientation Forestière
Midi-Pyrénées Expansion
Midi-Pyrénées Innovation
Mutualité Sociale Agricole
Office National des Forêts
Organismes Paritaires Collecteurs Agréés
Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des
Travaux Publics
Observatoire Régional de l’Energie Midi-Pyrénées
Programme Européens des Forêts Certifiées
Plateformes Technologiques
Petites et Moyennes Entreprises
Provenance Midi-Pyrénées
Parcs Naturels Régionaux
Programme National de Recherche sur les Bioénergies
Plan de Prévention Risques
Plan Régionale de Développement de la Formation
Sociétés par Actions Simplifiées
Service Central des Enquêtes et Etudes Statistiques
SERvice de la FOrêt et du Bois
Service des études et des statistiques industrielles
Surface Hors Œuvre Nette
Sciences Humaines et Sociales
Schéma Régional de Développement Economique
Taillis à Courte Rotation
Tonne Equivalent Pétrole
Très Haute Performance Energétique
Union Européenne
Union des Industries du Bois
Union Nationale de l’Artisanat des Métiers de l’Ameublement
Union Nationale des Industries Françaises de l’Ameublement
Union des Industries Papetières pour les Affaires Sociales
Union Nationale des Syndicats Français d’Architectes
Union Nationale de Economistes de la Construction et des
Coordonnateurs
Union Régionale des Coopératives Forestières
Union Régionale des Entrepreneurs de Territoire
Union Régionale des Syndicats d’Exploitants Forestiers
Union Régionale des Syndicats de Propriétaires Forestiers
Union Régionale des Syndicats des Scieurs
Valeur Limite d’Exposition Professionnelle
World Wildlife Fund
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
131
Intervention des groupes et
explications de vote
Monsieur Jean de GALARD
Du Centre Régional de la Propriété
Forestière et l’Interprofession de la Forêt
et du Bois
Monsieur René MOUYSSET
Du premier Collège
Monsieur Pierre MOLETTE
De l’Union Régionale des Ingénieurs et
Scientifiques de la région Midi-Pyrénées
Monsieur Francis LAYSSAC
De l’Union Régionale Interprofessionnelle
CFDT
Madame Pascale MAHÉ
Du groupe associations
Madame Yannick LE QUENTREC
Du groupe CGT
Monsieur Michel COULOM
Du groupe Force Ouvrière
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
132
Intervention de Monsieur Jean de GALARD
Au nom du Centre Régional de la Propriété Forestière et l’Interprofession
de la Forêt et du Bois
Monsieur le Président du CESR,
Mesdames et Messieurs et chers collègues,
Avant tout, je pense pouvoir, au nom de l’ensemble des partenaires de la filière bois, exprimer
notre reconnaissance au CESR Midi-Pyrénées d’avoir mis à l’ordre du jour ce sujet
passionnant et passionné et plus particulièrement à Eric LALANDE, au groupe de travail et à
Fouad GANNAZ.
En effet, l’appartenance à une société moderne confrontée à une crise économique comme
celle que nous subissons doit nous conduire à l’analyse des causes profondes afin qu’elles ne
débouchent pas sur une autre plus grave encore concernant toute la population de plus en plus
inquiète sur son avenir.
C’est ainsi qu’à travers ce projet d’avis sur la filière bois en Midi-Pyrénées, nous nous
sommes efforcés durant tous nos débats, d’être à l’écoute de l’autre, sachant que nous ne
devions pas perdre de vu le facteur humain qui est présent ici, peut-être plus qu’ailleurs.
En effet, que ce soit en forêt que devant les différents stocks de la transformation, cet aspect
est essentiel. Les conditions difficiles de la mobilisation de la ressource du fait en particulier
du relief sont des facteurs limitants. La mécanisation n’a pas résolu complètement la
diminution de la pénibilité au niveau des hommes et les conditions d’exploitation en
montagne laissant ainsi une grande partie de la ressource en l’état.
Et cependant, cet approvisionnement à un coût raisonnable est indispensable aux industries
locales confrontées à une concurrence extérieure redoutable.
Ainsi une contractualisation réaliste et efficace entre les détenteurs de la ressource et les
créateurs d’un produit fini de qualité est indispensable. Tout le monde doit accepter de faire
des sacrifices afin de passer le cap difficile, ceci doit être fait dans la clarté car à la sortie de la
crise elle doit assurer à tous l’amélioration des résultats de leurs entreprises.
Ce lien très fort qui repose sur une confiance réciproque ne peut s’établir en un seul jour. Il
faut apprendre à reconnaître à travers une organisation professionnelle moderne où toutes les
familles sont réunies du producteur aux consommateurs, c’est à ce prix que l’on peut parler
vraiment de filière.
L’Etat, certes, est garant de la politique forestière mais cette contractualisation ne peut être
réussie que si au niveau régional, départemental et local, ce mot a le même sens.
A travers, par exemple, des chartes de territoire nous pouvons retrouver le moyen de la mise
en œuvre, entre autres, d’une meilleure mobilisation de la ressource, sous condition entre
autres d’améliorer les dessertes, sans que cela représente un poids excessif sur les
collectivités, en recherchant d’autre part les conditions de vie souhaitable pour ceux qui
contribuent à la récolte de cette richesse.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
133
C’est à travers un langage commun, volontariste, que les acteurs de la filière porteurs du
projet, soutenus par tous les partenaires publics, développeront la transformation de cette
matière première renouvelable qu’est le bois ; pour cela nous avons besoin de la recherche,
entre autres, de produits nouveaux souhaités par les consommateurs et apportant de la valeur
ajoutée. Nous avons également besoin d’architectes et de donneurs d’ordre convaincus et
convaincants de l’intérêt de la construction bois issu de nos forêts. C’est une condition du
développement des entreprises et de la création d’emplois.
Il n’est pas pensable de continuer à assister à la fermeture de nos entreprises, de voir ainsi
disparaître non seulement des emplois mais aussi un savoir faire irremplaçable à un moment
où le Grenelle de l’Environnement nous fait apparaître plus que jamais, l’importance du
développement durable, des énergies renouvelables, de la protection de la nature, de la lutte
contre l’effet de serre.
Les réponses à apporter aux populations urbaines qui souhaitent retrouver le contact avec la
nature et la forêt en particulier passent par le rétablissement d’une filière bois, soutenue
jusqu’à ses moindres détails, harmonieuse, efficace, tournée résolument vers l’avenir. C’est
l’affaire de tous et non pas uniquement des forestiers. En effet, remettre la filière bois MidiPyrénées au centre de nos préoccupations c’est travailler au mieux être de tous ses habitants.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
134
Intervention de Monsieur René MOUYSSET
Au nom du 1er collège
Monsieur le Président du CESR,
Mesdames et Messieurs et chers collègues,
Le collège 1 pense que ce projet d’avis sur la Filière Bois en Midi-Pyrénées arrive à point
nommé dans le contexte économique, social, politique de notre région et de notre pays.
Nous savons, et les consultations électorales récentes le prouvent, que nos concitoyens sont de
plus en plus préoccupés par ce qui est convenu d’appeler le développement durable.
Le développement durable, c’est à la fois :
1- de l’écologie : respecter la nature,
2- du social : former les homme et les femmes,
3- de l’économie : promouvoir les produits, matériaux de notre territoire et quel matériau
mieux que le bois peut illustrer tout cela quand on sait qu’un m3 de bois peut stocker
une tonne de gaz à effet de serre.
Le bois est un matériau exceptionnel qui nous accompagne tout au long de la vie. Aussi, à cet
instant, je citerai quelques lignes de Robert Sabatier qui écrit :
Ici l’homme, ici l’arbre
L’un et l’autre solidaire – solitaire et solidaire
Celui qui plante un arbre aspire à la vie éternelle
Et lorsque plus tard, il taille dans la forêt
Il n’apport pas la mort
Mais une vie nouvelle pour le bois qui s’introduit dans la vie quotidienne des hommes
On plant, on débarde, on scie, on rabote
Voici le meuble
Voici le soutien du toit familial
Voici l’aliment du feu vif
Je me permets de rajouter : voici le papier support des idées des hommes.
Je ne reprendrai pas tout ce qui a été dit par Eric Lalande sur la Filière Bois mais faisant partie
du groupe de travail, je voudrais vous dire combien tout ce qui vous a été exposé est un travail
important d’écoute, de concertation, de débat au sein de la Commission II. Vous voyez le bois
aussi est un matériau qui unit les hommes.
La Filière Bois est importante dans notre région, les chiffres le prouvent, mais surtout gardons
en mémoire qu’en Midi-Pyrénées, la forêt occupe la 3ème position nationale pour son étendue
et le 4ème rang au niveau de la collecte de bois commercialisé. Elle représente en France
231 000 salariés pour un chiffre d’affaires de 40 milliards d’euros, plus que l’automobile.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
135
Mais la filière bois souffre chez nous de multiples difficultés et même de dysfonctionnements.
Les relations entre les différentes composantes, les propriétaires forestiers, les transporteurs,
la première transformation, la deuxième transformation, l’industrie papetière, le bois énergie,
etc. sont parfois compliquées, inorganisées, source de tensions, d’incompréhensions. Et
pourtant cette filière a tout pour réussir et elle doit réussir. Il y a en Midi-Pyrénées des
entreprises de grandes qualités à toutes les étapes de la transformation, de la production, c’est
pourquoi nous pensons que pour toutes ces raisons la Région Midi-Pyrénées doit rapidement
s’impliquer et aider la filière bois à s’organiser, l’aider à investir, l’aider à dialoguer.
Nous proposons qu’un élu choisi au sein du Conseil Régional peut-être un Vice-président soit
nommé « Madame ou Monsieur Filière Bois », qu’il soit l’interlocuteur des organisations
professionnelles, des organisations syndicales, des entreprises.
Dans cet esprit, nous proposons aussi qu’un permanent dans le cadre d’un contrat d’objectif
soit nommé pour trois ans pour animer la filière bois, bien sûr sous la responsabilité et les
directives du responsable politique désigné.
Pour conclure, nous soutenons avec force la proposition qui est faite dans cet avis d’organiser
en Midi-Pyrénées un grand événement international, pour valoriser et développer la filière
bois peut-être tous les deux ans, cela est à déterminer.
Je remercie au nom du collège 1, le président Jean-Louis ROBARDEY, Eric LALANDE le
rapporteur pour sa disponibilité, son enthousiasme au service de la filière bois, sans oublier
notre chargé de mission Fouad GANNAZ, patient et compétent.
Le collège 1 soutiendra et votera cet avis.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
136
Intervention de Monsieur Pierre Molette
Au nom de l’Union Régionale des Ingénieurs et Scientifiques
de la région Midi-Pyrénées
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social Régional,
Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Mesdames et Messieurs,
Les 18 mois de travail sur « la filière bois » ont permis de prendre conscience et de mesurer la
richesse, la complexité et les potentialités de cette filière :
- Richesse : de la forêt, sa gestion et son exploitation, à la création d’objets d’utilité
courante ou non comme le papier, les meubles, les jouets, les instruments de musique, en
passant par la construction, l’emballage et les industries de transformation intermédiaire
que sont les scieries ou l’industrie papetière ; c’est toute une activité qui irrigue le
territoire.
- Complexité, qui est le corollaire de cette richesse et de cette distribution géographique :
secteurs d’activités très variés, dépendant de l’agriculture et de la forêt, de l’industrie, ou
de l’artisanat ; dispersion et atomisation en petites entreprises et artisans, rendant difficile
une cohérence, une vision d’ensemble, la mobilisation des acteurs.
- Potentialités engendrées par la prise de conscience des enjeux du développement durable
et du rôle central que peut et doit jouer la filière bois : gestion certifiée durable des forêts,
captation du CO2, utilisation d’une ressource présente sur place et d’une énergie
renouvelable.
Le Projet d’Avis note que le Canada s’est engagé dans un programme ambitieux pour devenir
le leader d’une bio-économie fondée sur la filière bois : nouvelle génération de pâtes et
papiers, énergie, produits chimiques provenant de la biomasse forestière ; nouveaux bioproduits ; solutions pour la construction.
Sans prétendre concurrencer le Canada, la région Midi-Pyrénées ne doit pas rester à l’écart
d’une telle dynamique : avec la matière première de ses forêts, ses industries, ses laboratoires
et ses lieux de formation, elle a tous les atouts en termes de ressources, de compétences et de
capacités pour s’insérer dans une démarche de même nature en innovant et en développant,
sur certains axes d’excellence, des produits nouveaux, non traditionnels, et de nouveaux
marchés.
Le Pôle de Compétitivité Agrimip Innovation a ainsi inclus la forêt et le bois dans ses
domaines de compétence ; la « filière bois » est l’une des trois « agro-chaînes » mises en
place par le pôle afin de valoriser le potentiel de cette filière en l’inscrivant dans une
dynamique d'excellence technologique ; nous incitons les acteurs de la filière à se saisir de cet
instrument pour leurs projets.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
137
Une telle ambition de développement et d’innovation ne verra le jour que si la filière se
structure avec toutes ses composantes, permettant de développer des visions et projets
d’avenir. Au cours de la préparation de l’Avis, nous avons constaté que l’Interprofession
regroupait, de fait, principalement les secteurs de la forêt et de la première transformation, les
secteurs aval étant peu présents. Il est cependant indispensable que l’ensemble des acteurs de
la filière soient présents et actifs dans l’Interprofession. Tout particulièrement, il ne faut
aucunement négliger les besoins des secteurs aval ; les scieries ont ainsi un rôle spécifique
dans la satisfaction de ces besoins, notamment en ce qui concerne la préparation de produits
normalisés, aussi bien en dimensions qu’en qualité, le taux d’humidité et donc la nécessité de
séchage étant particulièrement mis en exergue.
Le Conseil Régional, conscient des enjeux du secteur, a mis en place un « Plan Bois Carbone
Durable ». Les politiques générales de la Région en faveur notamment du développement
économique, de la recherche, de l’énergie, de l’environnement ou des politiques territoriales
peuvent également être mobilisées par les acteurs et partenaires de filière forêt-bois. Ainsi les
acteurs de la filière bois peuvent-ils s’appuyer sur des aides déjà disponibles mais peut-être
insuffisamment visibles des acteurs.
Nous souscrivons totalement à la proposition d’élaboration d’un Plan Régional Filière Bois,
global, allant au-delà de du « Plan Bois Carbone Durable », comme cela a été fait dans
d’autres secteurs d’activité, et qui intègre l’ensemble des acteurs et actions de la filière, sans
oublier la recherche et la formation. Ce doit être une action fondamentale pour structurer et
rendre effective la filière bois comme secteur d’activités majeur dans la région.
Dans son discours du 19 mai 2009, alors que nous venions de terminer la préparation de ce
Projet d’Avis, le Président de la République a prononcé un discours sur la filière bois dans
lequel il s’inquiétait du niveau de déficit commercial de la filière bois ; il promettait des
financements pour le développement de la filière, notamment la création d'un fonds
d'investissement pour restructurer une filière trop atomisée ou multiplier par dix l'utilisation
de bois dans la construction.
Déjà en 1701, Vauban, dans son Mémoire sur les Forêts, écrivait : « On ne trouve plus de bois
à bâtir qu’avec beaucoup de peine et en l’achetant bien cher, dans les lieux mêmes qui en
étaient couverts il n’y a pas soixante ans. On sera bientôt obligé de chercher le bois à bâtir
hors du royaume. J’ose bien dire que ce défaut est un des plus considérables du royaume. ».
Cette analyse semble toujours d’actualité, mais souhaitons que les propositions formulées
dans ce Projet d’Avis et les aides et financements conjoints de l’Etat et de la Région
contribuent à corriger la situation, à accroître la production et l’utilisation du bois récolté
localement, et à développer la filière sur l’ensemble du territoire régional.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
138
Intervention de Monsieur Francis LAYSSAC
Au nom de l’Union Régionale Interprofessionnelle CFDT
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les conseillers,
Chers Collègues,
La filière bois constitue, depuis plusieurs décennies, l’Arlésienne du développement
économique de Midi-Pyrénées.
Pourtant :
 Du fait de la croissance naturelle de la forêt, de son extension, la production de
bois d’œuvre et de trituration ne cesse de croître en Midi-Pyrénées.
 Avec les certifications, la qualité de bois s’améliore et la gestion des forêts est plus
respectueuse de la biodiversité.
 Les chartes forestières de territoire permettent de rationaliser l’exploitation du bois
et répondre aux handicaps liés à un très grand nombre de propriétaires forestiers
privés et une multitude de petites parcelles boisées peu accessibles.
 Dans les contrats de plan ou de projet, ainsi que les programmes européens de
financements régionaux, les aides financières publiques à cette filière sont
importantes et constantes.
Mais les créations d’activités et d’emplois espérés dans la 1ère et 2e transformation du bois, ne
sont pas au rendez-vous ! Plusieurs études spécialisées ont évalué à plusieurs milliers, le
potentiel de création d’emplois en Midi-Pyrénées.
La fermeture de LEDAR, et de nombreuses petites scieries, les grandes difficultés de
TEMBEC, des fabricants de meubles de l’Aveyron, de la tarnaise des panneaux nous
montrent le contraire. Cette situation n’est pas conjoncturellement liée à la crise actuelle, elle
est structurelle.
Conscient de la complexité de cette situation et des enjeux à chaque mandature, le CESR
s’efforce de réactualiser l’état des lieux de la filière bois. Il produit des diagnostics toujours
qualifiés de pertinents et s’efforce le plus souvent en vain de faire des propositions.
Le présent avis malgré sa qualité, finira-t-il comme les précédents, en classement vertical
dans les archives ? Nous ne le souhaitons pas !
La CFDT s’interroge sur la pertinence du concept de filière bois régionale, sur sa cohérence et
en conséquence sur l’efficience des politiques publiques mises en place pour la soutenir.
Comme le dit fort justement l’avis, les conflits d’intérêts entre sylviculteurs, exploitants
forestiers et coopératives forestières, industriels, usagers du bois énergie ou matériau
écologique pour la construction sont nombreux et paralysants.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
139
Les acteurs de cette pseudo filière coopèrent peu, ils sont écartelés entre les chambres
d’agriculture, les chambres de commerce et d’industrie et les centres régionaux de la propriété
forestière. Ces divers établissements publics, ne poursuivent pas le plus souvent les mêmes
objectifs.
Le dialogue social tranversal entre les entreprises et les organisations syndicales de salariés
est quasi inexistant dans les entreprises du secteur bois.
A ce jour, l’interprofession bois ne semble pas avoir réussi à mettre en synergie, les différents
acteurs et segments de la filière. A l’exception d’un CRITT très spécialisé et aux moyens
limités, il n’y a pas de recherche et d’innovation dans l’usage du bois. L’économie du bois
stagne et l’industrie est en souffrance.
Contrairement à ce que prétend le slogan publicitaire, la filière bois n’avance pas, et elle a
plutôt tendance à reculer.
Les détenteurs de la matière première bois vendent leurs arbres aux plus offrants, dans les
pays où le coût de la transformation, c’est-à-dire le coût de la main d’œuvre, sera le moins
cher. Cette situation s’apparente à une exploitation de type colonial du bois.
La question du partage de la valeur ajoutée par un actionnariat diversifié dans les entreprises
de transformation, intégrant les producteurs de bois, est rarement abordée. Pourtant elle
permettrait d’intéresser et de lier les intérêts des producteurs et des transformateurs de bois.
Les spécificités de 3 grands territoires de production forestière, le piémont pyrénéen, le Sud
Massif Central ne sont pas pris en compte dans les politiques de soutien à la filière.
Pour la CFDT, la production de bois et sa transformation en région constituent un enjeu non
seulement économique et social, mais aussi un développement durable, du fait de ses
incidences sur l’emploi, le transport, l’énergie.
Il appartient au Conseil Régional, dans un plan d’action ambitieux et cohérent, de manifester
une volonté politique forte pour moderniser les usages du bois en Midi-Pyrénées. Le Conseil
Régional doit contribuer à l’émergence d’une interprofession forte, qui fédère les branches et
impulse une dynamique nouvelle.
Le Conseil Régional doit se donner les moyens de coordonner toutes les actions publiques, en
particulier les aides financières, de lever les freins et de fixer aux différents acteurs, en lien
avec l’interprofession, des objectifs économiques, écologiques et sociaux à atteindre clairs.
Dans le cadre des actions de relance, un programme de soutien aux entreprises en difficulté du
secteur-bois nous semblerait approprié.
Le groupe CFDT partage l’essentiel du contenu de l’avis et plus particulièrement le contenu
de 36 propositions. Nous voterons l’avis.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
140
Intervention de Madame Pascale MAHÉ
Au nom du groupe associations
Monsieur Le Président du CESR,
Mesdames, Messieurs Les conseillers,
Nos associations, de par leurs missions respectives, sont soucieuses du devenir des forêts, de
leur environnement proche, et de leur intégration dans l'économie locale et régionale au
travers de la filière bois. Elles sont particulièrement attentives à la place que peut tenir cette
filière dans l'application du concept plus large de développement durable.
L'avis du CESR montre que l'avenir de la filière bois ne repose, ni sur un simple débat
technique de sylviculture, ni sur la seule valorisation des produits forestiers, mais qu'il s'agit
bien « d'œuvrer pour une meilleure cohérence de la filière bois régionale » depuis la gestion
de la forêt jusqu'à la transformation finale en papier, bois de construction ou mobilier. L'avis
précise également que le problème posé ne se limite pas au territoire régional et français mais
englobe toutes les forêts de la planète puisque nos économies sont interdépendantes en
matière de commerce du bois et des produits dérivés du bois.
Si nous souscrivons à ce positionnement de recherche de cohérence et d'efficacité pour
dynamiser une filière aujourd'hui en difficulté, nous regrettons cependant que le projet d'avis
n'intègre pas davantage les 2 défis planétaires majeurs que sont l'adaptation au changement
climatique et la lutte contre la perte de biodiversité, défis pour lesquels la forêt et la filière
bois sont au premier plan. Nous nous félicitons toutefois de l'intégration des amendements
proposés sur ces deux thèmes, preuve d'une écoute constructive ; car à notre sens, la stratégie
à mettre en œuvre peut trouver justement ses points d'ancrage dans ces deux défis, tout est
question d'équilibre.
Pour prolonger la réflexion, nous mettrons l'accent sur 3 points qui auraient pu faire l'objet de
propositions :
1. Sur la prise en compte de la biodiversité : Pour garantir une meilleure cohérence et
efficacité économique et sociale de la filière bois, il faut effectivement mobiliser
davantage de bois, et préférentiellement du bois local, mais cette production accrue doit se
faire sans nuire à l’indispensable prise en compte de la biodiversité. Certaines zones à
haute valeur environnementale (forêts anciennes, zones humides, etc.) doivent être
catégorisées pour être préservées. Cela passe nécessairement par une approche
territoriale, à même de concilier localement les divers enjeux et impératifs de nos espaces
forestiers. Car, si globalement, sur l'ensemble de la région, les volumes de bois prélevés
sont nettement inférieurs à la production annuelle, cette situation cache des disparités et
des biais importants selon les massifs qu'il aurait été intéressant de faire apparaître ;
l'uniformisation des peuplements et le raccourcissement des révolutions observés dans
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
141
certains secteurs, peut en effet être très fortement préjudiciable à la biodiversité, à la
ressource en eau et à la protection des sols.
2. Sur la question de l'énergie et de la réduction des gaz à effet de serre, l'utilisation du bois,
en tant que source d'énergie renouvelable, est une solution que nous aurions souhaité voir
davantage étudiée dans l'avis. Cela passe, à notre sens, par une politique de
développement des usages les plus efficients, afin d'éviter que la forêt ne devienne à la
fois une caution et un droit à polluer sous couvert d’environnement. Nous sommes
notamment favorables à l'usage du bois énergie dans le cadre des réseaux de chaleur ;
plus performants en terme de rendement énergétique que le chauffage au bois classique,
ils ont également l'avantage de supprimer les effets négatifs du chauffage au bois en
matière d'air intérieur et de les atténuer en matière d'air extérieur.
3. Sur la question des modes d'exploitation et des transports, nous saluons la promotion qui
est faite dans l'avis (proposition 23) de solutions plus compatibles en terme d'efficacité
énergétique et d'impacts sur les sols. Il s'agit en particulier de techniques de débardage et
d'enlèvement alternatives aux pistes et routes forestières. Nous regrettons cependant que
cette préoccupation ne se retrouve pas dans les propositions suivantes (24 et 25) qui
visent à favoriser le passage des gros porteurs en aménageant les routes et restent très
peu volontaristes sur le transport ferroviaire. Il n'est en effet pas fait mention de la
distorsion de concurrence dont souffre le fret ferroviaire qui se voit appliqué un péage
d'infrastructure, ce qui n'est pas le cas du fret routier.
Pour autant, une fois ces réserves énoncées, le groupe association se retrouve dans
l'esprit général de l'avis qui fait la promotion d'une filière de proximité, intégrée dans
l'économie locale, et productrice d'emplois de qualité.
Le groupe associations votera l'avis.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
142
Intervention de Madame Yannick LE QUENTREC
Au nom du groupe CGT
Monsieur le Président,
Mesdames les conseillères, Messieurs les conseillers,
Mesdames, Messieurs,
Concernant l’avis sur la filière bois, la CGT souhaite d’abord rappeler les motifs qui ont
prévalu au choix du thème de cette auto-saisine.
Ces motifs, bien qu’absents du texte qui nous est soumis aujourd’hui, sont importants :
1- Ils posent en premier lieu la question du mode de développement économique.
L’actualité montre en effet que c’est bien le système capitaliste lui-même avec sa logique de
profit, et non le coût du travail, qui détruit des pans entiers de notre industrie nationale,
délocalise ou supprime des activités, exerce des pressions toujours plus fortes sur les
entreprises sous-traitantes, engendre des licenciements massifs et du chômage partiel.
Au bout, il y a le recul net de la France dans les échanges industriels internationaux : en 10
ans la part des pertes de marchés atteint 16 % pour les produits manufacturés. L’industrie
occupe désormais moins de 20 % de la population active salariée.
Les données sur la filière bois ameublement contribuent à cette dégradation puisque, selon le
Président de la République, la balance extérieure de la France affiche un solde négatif de plus
de 6 milliards d’euros en 2008 pour ce secteur d’activité, le deuxième poste de déficit
commercial français après celui de l’énergie alors que la ressource est à portée de main.
Le problème, c’est que, face à ce constat de gâchis, ce même président et son gouvernement
mettent en œuvre une politique industrielle loin d’être à la hauteur de la gravité de la situation
puisqu’elle favorise la rentabilité du capital financier au dépend de l’investissement productif,
de la relance de la demande, de l’emploi et de la formation ainsi que de la recherchedéveloppement.
2- Pour en revenir aux motifs de cette auto-saisine sur la filière bois plus spécifiques à
la région Midi Pyrénées, nous considérons avec d’autres que, même si l’industrie spécialisée
autour de l’aéronautique tire une grande part de l’activité économique régionale, elle est aussi
soumise à de fortes pressions concurrentielles et donc source de fragilité pour nos territoires.
Cet avis offre la possibilité d’adopter une vision plus globale et de réfléchir en termes de
diversification du développement industriel, diversification seule en mesure de diminuer notre
dépendance à une mono-activité.
Il veut mettre aussi l’accent sur la préservation d’autres activités industrielles existantes et sur
la valorisation des ressources locales.
Il vise à favoriser une politique industrielle soucieuse de l’aménagement du territoire et point
d’appui d’une dynamique de développement durable.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
143
Enfin cet avis, a pour ambition de ne pas rejoindre dans un tiroir d’autres rapports et
dispositifs antérieurs plus ou moins suivis d’effets sur la filière forêt bois papier.
Nous espérons qu’il se distinguera par une opérationnalité et une efficacité plus grande,
autrement dit par des résultats qui feront rupture avec le passé.
3- Mais parallèlement à une approche à long terme, cet avis a l’objectif non moins
important de prendre à bras le corps les dossiers d’actualité, notamment celui de l’industrie
papetière.
On ne peut en effet concevoir de structurer la filière forêt bois papier si on laisse disparaître
cette activité industrielle fortement structurante pour la vie des territoires, en particulier ceux
du Couserans et du Comminges.
Je rappelle que cette industrie représente 8400 emplois directs et indirects dans la filière en
Midi-Pyrénées.
Plusieurs dossiers relèvent de l’urgence :
L’entreprise LEDAR, fermée le 19 septembre 2008 avec la suppression de 110
emplois, qui nécessite des actions immédiates des pouvoirs publics pour réactiver le site
industriel autour d’une production de retraitement de vieux papiers et de la revente de la
biomasse à l’usine de Tembec Saint-Gaudens.
Il y a par ailleurs Tembec, usine fragilisée par une parité euro dollars défavorable, par
la concurrence étrangère et par des difficultés d’approvisionnement local. Des pistes se
dégagent qui passent notamment par une association entre cette entreprise et un groupe de
production de papier pour asseoir la production de pâte de Tembec et celle de Tarascon.
Il faut ajouter l’usine de la Moulasse à Eycheil menacée suite à l’annonce récente du
groupe américain Schweitzer Mauduit de la cessation d’activité des papeteries Malaucène
dans le Vaucluse.
Cette situation découle de plusieurs facteurs parmi lesquels on doit distinguer ce qui est de la
responsabilité des entreprises : orientations stratégiques, choix d’investissement, recherche,
gestion des marques, etc. et ce qui revient aux collectivités locales et à l’Etat : fiscalité,
normes environnementales, certifications, infrastructures, aides diverses, etc.
Sur l’ensemble de ces dossiers le Conseil Régional Midi-Pyrénées n’a certes pas tous les
pouvoirs mais, dans le cadre du schéma régional de développement économique, il a le
pouvoir d’initier une politique offensive dans divers domaines :
-
Par des coopérations mutualistes entre les industriels de la filière
Par un approvisionnement en matières premières qui s’appuie sur les ressources
locales
Par des interventions sur les coûts d’énergie
Par le soutien en recherche-développement
Par la revalorisation des métiers et l’amélioration des conditions de travail des
salarié-es de la filière
144
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
-
Par la préservation des savoir-faire et un investissement renforcé dans la gestion
prévisionnelle des emplois et la formation professionnelle de ces mêmes salarié-es
Par un service public de fret ferroviaire qui maille le territoire
Par le maintien du service public de proximité qu’est l’ONF
Au bout du compte, l’avenir de la filière bois s’avère étroitement dépendant d’une politique
industrielle ambitieuse, innovante et durable.
Il est tout autant tributaire d’une véritable écologie humaine qui remet les hommes et les
femmes au cœur de l’activité économique.
Il relève d’un effort collectif où la CGT prend toute sa part depuis 2004. La balle est
désormais dans le camp des principaux acteurs de la filière bois régionale.
Dans la mesure où ses propositions ont été prises en compte, la CGT votera cet avis.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
145
Intervention de Monsieur Michel COULOM
Au nom du groupe Force Ouvrière
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social Régional,
Mesdames et messieurs les conseillers,
Mesdames et messieurs,
Cette auto-saisine sur la filière bois a permis de faire un travail d’appropriation très important
dans un esprit de collaboration entre les différentes composantes surtout au niveau du groupe
de travail. Je tiens tout particulièrement à remercier Fouad GANNAZ pour sa patience, car il a
dû succéder au pied levé au précédent chargé de mission et à louanger la gentillesse de Karine
BESNARD qui nous a quitté pour un autre horizon professionnel.
Notre forêt régionale regorge d’un gisement important de bois. Certes, celui-ci n’est pas de
qualité homogène et d’un accès plus ou moins difficile. Pour autant, ces difficultés
n’expliquent pas à elles seules, que les différents métiers du bois, n’aient pas réussi jusqu’à
maintenant, à dégager une dynamique telle qu’elle permette de structurer efficacement une
vraie filière.
Le groupe de travail « filière bois » et la commission 2 se sont attelés à une lourde tâche. Mais
le jeu en valait la chandelle.
Les nombreuses auditions sur beaucoup d’aspects des différents métiers du bois ont permis de
s’approprier le sujet et surtout de constater les inimitiés, les difficultés de communication
entre les différents acteurs de cette filière, entre l’amont et l’aval. Le manque de
reconnaissance de beaucoup de métiers du bois est criant. Certains autres s’avèrent pénibles.
L’absence de projets industriels structurants mêlant l’aval et l’amont explique largement ce
morcellement pour ne pas parler d’éclatement des acteurs et métiers du bois.
Alors, se saisir d’une telle problématique pour tenter de dresser des pistes de réflexion et
décliner des actions à mettre en oeuvre pour faire en sorte, qu’au même titre que
l’aéronautique, la région Midi-Pyrénées se dote d’une vraie filière structurant les métiers du
bois n’est pas une gageure mais une nécessité pour des milliers de femmes et d’hommes qui
en tirent leurs revenus.
Pour le groupe FORCE OUVRIERE, la filière bois porte en elle, une forte potentialité
d’emploi qui mérite une reconnaissance et une valorisation de ses métiers. Pour schématiser,
on peut dire que la forêt Midi-Pyrénées est un gisement de cellules souches qu’il convient de
transformer en arbres qui, avec leurs ramifications fourniront de belles branches structurantes.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
146
Pour rendre un métier attractif, il faut le rendre moins pénible en améliorant les conditions de
travail et en diminuant les dangers pour l’ouvrier. Mais il faut également concevoir un
déroulement de carrière au travers de formations qualifiantes et de passerelles de métiers.
FORCE OUVRIERE note avec satisfaction qu’aujourd’hui, il est tendance de parler de
développement durable à tout bout de champ. C’est encore plus vrai dans le domaine de la
forêt. Pour autant, jusqu’à la séance d’amendements, et contrairement à d’autres thèmes,
l’ensemble des problématiques a été abordé sans a priori mais sans exclusives non plus par le
groupe de travail.
Il est quand même paradoxal qu’avec le gisement de bois de toutes sortes, certes de qualité
hétérogène, plus ou moins faciles d’accès, aujourd’hui beaucoup de produits finis proviennent
de régions voire de pays extérieurs à Midi-Pyrénées et à la France.
Pour FORCE OUVRIERE, il est clair que les entreprises de seconde transformation ont
besoin de produits certifiés et d’une « traçabilité » afin d’assurer une garantie aux clients
finaux. Les constructeurs de maisons bois, de bâtiments économes, les ébénistes, les
menuisiers, les charpentiers ont tous besoin d’un produit qui corresponde aux normes en
vigueur et à l’attente des clients.
Il est patent qu’en amont de la filière, c'est-à-dire la coupe, l’extraction, le transport et le
sciage du bois, nécessitent une autre organisation. A court et moyen terme, il est impératif
d’organiser une passerelle entre les métiers de bûcheron, pépiniériste, débardeur…Et de créer
une stabilité dans l’emploi des travailleurs du bois. En ce qui concerne les scieries,
aujourd’hui, elles ne sont pas à même de fournir les produits finis qu’attendent les clients en
bout de chaîne. C'est-à-dire qu’elles n’ont pas la capacité technique et surtout financière de
sécher, traiter et stocker les bois certifiés.
En outre, pour le groupe FORCE OUVRIERE, tout mettre en oeuvre pour créer une vraie
filière régionale du bois, c’est aussi oeuvrer dans le cadre d’un aménagement d’un territoire
cohérent puisqu’on aidera à maintenir du travail, des activités avec et pour une main d’oeuvre
diversifiée et qualifiée dans des zones rurales.
Enfin, parler du bilan carbone c’est sans doute bien. Mettre la main à la pâte et faire en sorte
que le bois de nos buffets, armoires, charpentes et autres soit issu de nos forêts midipyrénéennes et ainsi diminuer les besoins en transport sera un acte fort et pragmatique dans ce
cadre.
Le groupe de travail présente au Conseil Régional 36 propositions validées par la
commission. Elles sont autant de pistes de réflexion, d’axes de travail. Il est important, que
sur ces bases, du simple citoyen en passant par le propriétaire forestier, les collectivités
locales et l’état, chacun à son niveau, modifie sa façon de vivre dans nos forêts, concevoir et
effectuer les plantations, les coupes et l’extraction de cet immense réservoir de CO2.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
147
ANNEXES
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
148
ANNEXE 1 :
Le bois énergie103
En 2006, la production d’énergie primaire en Midi-Pyrénées se chiffrait à 6,1 Millions de
tonnes équivalents pétrole (tep). Dans celle-ci le bois, avec 490 Millions de tonnes
équivalents pétrole, représentait 8%. Avec ce chiffre, le bois arrive en 3ème position derrière le
nucléaire (78%) et l’hydro-électricité (12%).
En se basant sur le principe d’équilibre comptable, la consommation d’énergie finale de 2006
s’élevait aussi à 6,1 Millions de tonnes équivalents pétrole. Dans cette consommation, le part
du bois (8%) arrive en quatrième position après les produits pétroliers (49%), l’électricité
(24%), et le gaz naturel (18%).
Pour l’essentiel, 85% de cette part de bois sont notamment destinés aux ménages. Cette
proportion équivaut à 420 kilotonnes équivalent pétrole et représente 1,8 millions de m3.
Le reste (15%) est consommé par les industries et le collectif tertiaire. S’agissant de ce
dernier, il s’inscrit dans un vaste plan de développement de l’Etat et la Région et ce,
notamment à travers le développement de chaufferies collectives.
D’après une enquête BVA menée par l’OREMIP en 2007 et portant sur 2000 ménages, la
consommation de bois énergie par les ménages de Midi-Pyrénées, se décompose comme suit:
En complément :
du fioul à 34%
du gaz à 37%
de l’électricité à 22%
Bois
confort/loisir
9%
En complément :
de l’électricité à 39%
du fioul à 35%
du gaz à 22%
Bois en
appoint
13%
En chauffage principal :
1/ gaz naturel 36%
2/ Electricité 28%
3/ Fioul domestique 15%
(-20% en 2006)
4/ Bois énergie 15% ( 13% en
)
On2006
remarque
ainsi que le taux
Bois en
chauffage
principal
15%
Non
utilisateurs
63%
de pénétration du bois énergie en 2008 s’élève à 37%. Cette
proportion concerne l’équivalent de 430 000 ménages contre 408 000 en 2006.
Dans cette proportion de 37%, en chauffage principal, la part du bois énergie augmente de
13% par rapport à 2006 et atteint une proportion de 13%. Quant à celle du fioul, celle-ci
103
La rédaction de cette annexe s’appuie sur l’audition de Mme Riey (animatrice OREMIP) le 13/10/2008.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
149
baisse de 20% en raison de l’augmentation du prix du pétrole. Une part de 13% est utilisée
comme bois d’appoint et 9% comme bois de confort/loisir.
Le bois représente 20% (en tep) de l’énergie de chauffage en Midi-Pyrénées. Deux ménages
sur cinq utilisent le bois en moyen de chauffage principal (13%), en appoint (14%) ou juste
pour le confort (11%).
D’après deux enquêtes (2006 et 2008) menées par l’OREMIP, quatre facteurs expliquent le
profil des utilisateurs de bois énergie :
- L’âge du chef de famille : l’utilisation progresse régulièrement jusqu’à 60 ans puis décroît ;
- Le statut d’occupation du logement : en majorité, les utilisateurs sont propriétaires de leur
logement ;
- Le revenu : l’utilisation de bois pour le chauffage est surtout observé chez les revenus les
plus faibles ; l’utilisation pour le confort ou en appoint croît en fonction du revenu ;
- La situation géographique : l’utilisation du bois décroît avec le niveau d’urbanisation. En
zones périurbaines, le bois est souvent utilisé en appoint ou pour le confort.
Ces deux enquêtes renseignent également sur les quantités de bois consommés en stères104. En
2008, la consommation totale atteint une proportion de 2,8 stères contre 2,7 en 2006. Pour ces
mêmes années la consommation en moyenne par utilisateur atteint 6,42 contre 6,99 stères.
L’origine du bois énergie utilisée en Midi-Pyrénées peut être retrouvée dans le tableau
suivant :
Origine du bois
De votre propriété
Directement d’un particulier ou d’un propriétaire forestier
De la propriété de votre famille ou de celle d’un ami
D’une entreprise spécialisée d’un marchand de bois
D’un agriculteur, d’un paysan
D’une grande surface ou d’une station service
Ne sait pas
TOTAL
104
Proportion en %
40%
17%
17%
14%
9%
1%
2%
100%
1 stère équivaut à 0,67 m3.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
150
Graphiquement :
%
Origine du bois utilisé en Midi-Pyrénées
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
De votre propriété Directement d'un De la propriété de D'une entreprise
particulier ou d'un votre famille ou de spécialisée, d'un
propriétaire
celle d'un ami
marchand de bois
forestier
D'un agriculteur,
d'un paysan
D'une grande
surface ou d'une
station service
Ne sait pas
Dans la majorité des cas (40%), les ménages utilisent du bois provenant de leur propriété. Ce
bois peut également provenir de chez un particulier ou un propriétaire forestier (17%). La
même proportion (17%) s’approvisionne dans la propriété de la famille ou d’un ami.
Plus précisément, le bois payant occupe une proportion de 44%. Le bois non payant, quant à
lui, représente une part de 56%. De 2006 à 2008, il y a eu une augmentation de l’utilisation du
bois non facturé au détriment des entreprises spécialisées.
Par ailleurs, il faut savoir que sur une proportion de 100%, seule une part de 5% utilise un
bois labellisé.
S’agissant des différentes formes de bois utilisés :
- 93% de ménages utilisent la bûche105 (50 cm, feuillu dur en vrac essentiellement).
- 5%------------------------ les bûches compactées, du bois compressé ou des briquettes.
- 2%------------------------ du bois déchiqueté en vrac ou en plaquettes.
- 2%------------------------ du granulés.
L’âge moyen des appareils domestiques de chauffage du bois avoisine les 10 années. Au
niveau de ces machines, on remarque une augmentation sensible de l’utilisation des poêles et
une diminution au niveau de celle des inserts.
Globalement, Midi-Pyrénées comptait 252 000 appareils domestiques de chauffages au bois
début 2006 (dont 74% d’inserts et de poêles et 6% de chaudières). On note un sursaut en 2005
105
La consommation de bois bûche en Midi-Pyrénées est évaluée à 1 million et 200 milles tonnes. Celle-ci est à
peu près identique à celle de l’entreprise Tembec.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
151
lié, en partie, à la mise en place de la politique publique d’aide aux particuliers (crédit d’impôt
50%).
En 2007, le nombre de chauffage collectif « bois » est en graduelle augmentation et ce,
principalement au sein de départements proches de la ressource (Aveyron, Ariège).
Néanmoins, ce mode de chauffage ne semble pas adapté au collectif urbain106, il convient
donc de le développer. Actuellement, l’efficacité énergétique du parc est de 37% alors que le
rendement des équipements neufs donnant droit au crédit d’impôt dépasse les 70%.
Par ailleurs, le Conseil Régional de Midi-Pyrénées a adopté fin 2005 un plan bois triennal
favorisant le développement des réseaux de chaleur au bois. En 2006, 16 projets sont recensés
et représentent une puissance installée de plus de 19 MW.
Concernant les chaudières, ces dernières ne prennent que des qualités de bois spécifiques. Au
demeurant, il devient nécessaire de mettre en place des chaudières qui acceptent toutes sortes
de bois (tout venant).
106
On remarque que plus le nombre d’habitats augmente et plus le nombre de chauffage bois diminue.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
152
ANNEXE 2 :
Politiques Nationales et Régionales en faveur de la filière
I- Les Politiques en faveur de la filière
I-1 La politique nationale
Le 21 novembre 2007, Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche, a lancé les
« Assises de la forêt », lors du Conseil supérieur de la forêt, des produits forestiers et de la
transformation du bois. Le but essentiel est alors de « mobiliser l'ensemble des acteurs de la
filière forêt-bois pour renforcer la production forestière en s'inscrivant dans une gestion
durable, prenant en compte la biodiversité forestière et la gestion des risques ».
Ces assises se fondent sur le programme forestier national et le plan d'action forêt de la
stratégie nationale pour la biodiversité de 2006.
Parallèlement, les travaux du Grenelle de l'Environnement ont favorisé l’émergence d’un fort
consensus sur la possibilité de « produire plus tout en protégeant mieux, avec une attention
toute particulière pour la biodiversité et la gestion des risques ».
Ces assises avaient pour objectif de traduire concrètement certaines orientations du Grenelle,
de se saisir des conclusions, de voir comment les traduire pratiquement et pragmatiquement,
et de faire des propositions concrètes d'actions à entreprendre, selon un calendrier à définir et
en lien avec les plans d'actions du Grenelle.
Trois groupes de travail étaient, en effet, chargés de faire des propositions opérationnelles
permettant d'adapter la politique forestière aux nouveaux enjeux de la filière, à savoir :
- le climat, énergie et le développement économique ,
- la biodiversité et les risques,
- la sylviculture, la certification et la gouvernance.
Clôturées en janvier 2008, les Assises de la forêt ont permis l'adoption d'un plan d'actions de
20 mesures concrètes. Ces propositions constituent le plan d'actions pour la forêt. Elles
concourent très directement aux objectifs de la première phase du Grenelle de
l'environnement.
Ce plan d'actions comprend trois axes :
-
produire plus de bois et valoriser mieux la ressource bois,
protéger mieux la biodiversité en forêt et garantir la gestion durable,
adapter les forêts françaises et anticiper le changement climatique.
D'ores et déjà, une première série de mesures a été actée :
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
153
-
un soutien fiscal significativement renforcé pour la réalisation de travaux en forêt
indispensable à la mobilisation du bois, ainsi qu'une aide à la passation de contrats de
gestion,
un renforcement de la compétitivité des scieries, au travers d'une provision pour
investissements,
un dispositif d'amélioration de l'exploitation groupée des forêts publiques,
une modification de l'avantage fiscal lié aux successions permettant d'éviter le
fractionnement des entités forestières de moins de 10 hectares.
I-2 La politique régionale : le plan Bois Carbone Durable
Il s’agit de mesures prises par le Conseil Régional de Midi-Pyrénées en faveur de la filière
bois.
I-2-1 Le contexte du plan régional Bois Carbone Durable
La forêt et le bois présentent la particularité d’être au carrefour de plusieurs politiques selon
que l’on vise la production forestière, la biodiversité, les paysages, l’aménagement du
territoire (pays, parcs naturels régionaux, politique de la montagne), le plan climat (énergies
renouvelables, fixation du carbone dans la construction) ou l’activité industrielle (et ses
secteurs en restructuration : meuble, papier).
 Le contexte régional :
20 000 emplois, dont 15 600 salariés en 2004, principalement dans les zones rurales.
Une forêt régionale de 1,2 millions d'hectares (25 % du territoire), produisant annuellement
4,7 millions de m3 de bois dont 42 % (soit 1,95 Mm3) ne sont pas récoltés.
Une sous mobilisation : 338 000 propriétaires privés détiennent 80 % de cette forêt (956 000
hectares) et pour la plupart, n'ont qu'une conscience très partielle des potentiels économiques,
sociaux et environnementaux de leur patrimoine.
Un découplage entre la sylviculture et la transformation industrielle, à la différence de la
plupart des autres pays doté d'un fort potentiel forestier, lesquels ont su développer des
modalités de partenariat étroit entre ces deux univers.
Une première transformation (scieries) est confrontée de plein fouet à la concurrence
internationale, ce qui conduit la majorité des entreprises à se cantonner à des marchés de
niches ou de proximité. Seules une dizaine d'entreprises parviennent à prendre le virage
imposé par la nouvelle donne internationale, une accélération de la disparition des petites
unités rurales est à craindre.
 Le secteur papetier :
L'usine Tembec de Saint-Gaudens réalise en Région moins de 40 % de ses
approvisionnements en bois (1 200 000 T par an) et se trouve davantage confrontée à la
concurrence.
 Le secteur de la construction :
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
154
La pénétration croissante du bois dans le secteur de la construction génère l’incapacité de
l'offre régionale à satisfaire la demande sans accroître les importations.
 Une situation paradoxale :
Les marchés finaux de Midi-Pyrénées consomment majoritairement, et ceci de manière
croissante, des bois venant de l'extérieur (autres régions et, surtout, autres pays) alors que
42% de sa production forestière annuelle n'est pas mobilisée.
Or la forêt offre une ressource naturelle, renouvelable, dont l'exploitation est génératrice
d'emploi (1 à 2 emplois directs créés pour 1 000 m3 de bois supplémentaires mobilisés par an,
selon les usages) et de profits pour l'environnement (dans un bâtiment, 1 m3 de bois fixe 1
tonne de CO2 et, lorsqu'il est brûlé en chaufferie, il économise 200 litres de pétrole).
I-2-2 Le Plan
La filière bois sera traitée sous l’angle du développement durable par la mise en œuvre du
« Plan Bois Carbone durable » articulant les 3 axes sectoriels :
-
bois énergie
bois construction
secteur papetier
Ces 3 filières sont interdépendantes et lorsqu'un des marchés est défaillant, les autres sont en
péril.
Les emplois de la filière bois énergie sont des emplois de proximité mais il faut également
prendre en considération que les débouchés offerts par les industries, par exemple de la
trituration, créent cinq fois plus d'emploi et de valeur ajoutée.
A cette partition, il est nécessaire d’ajouter un 4ème axe qui coordonne les 3 premiers :
- structuration et gouvernance du système acteurs filière-territoire.
Le SRDE a proposé de la faire bénéficier d'une approche intégrée et globale : «Le Plan
"Carbone Durable" de la filière bois en Midi-Pyrénées ». Celui-ci constituera les volets filière
bois du Plan d'Action Régional du SRDE « Compétitivité des Filières Régionales dans une
logique de différenciation des territoires» et du « Plan Climat - Plan régional de l'Energie ».
Le plan Bois Carbone durable s’articule autour de 4 axes :
 Le développement de la filière bois-énergie :
L’objectif est de développer l'utilisation énergétique de la ressource pour contribuer aux
économies d'énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), et à la réduction de l'émission des gaz à
effet de serre (protocole de Kyoto).
Les moyens dévolus à cet objectif :
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
155
-
Un soutien aux investissements des entreprises de production assurant l'offre boisénergie. L'exploitation forestière pourra être soutenue dans un cadre collectif visant à
améliorer la compétitivité de l'approvisionnement. Co-financement Etat, FEDER,
FEADER ;
-
Un soutien à la production : financement d'un programme de pré-développement de
boisement de terres agricoles en Taillis à Courte Rotation (TCR) pour la production de
biomasse ligneuse; co-financement FEADER ;
-
Un soutien aux réseaux de chaleurs et chaudières, prioritairement dans les secteurs
collectifs et tertiaires; co-financement ADEME et UE (relève du plan Climat) ;
-
Des actions d'accompagnement : animation, promotion, coordination, formation à
partir de l'Accord-Cadre Energie-Bois signé le 25/05/2005.
 Le développement de l’offre bois-construction :
L’objectif est de développer l'usage du bois dans la construction pour séquestrer
durablement le carbone et contribuer à la réduction des gaz à effet de serre (protocole de
Kyoto).
Par ailleurs, il convient d’accroître la part des bois provenant de forêts Régionales gérées
durablement et valorisés dans le marché de l'offre bois-construction (et, par extension, dans le
secteur de l'ameublement).
Les moyens dévolus à cet objectif :
-
un soutien aux investissements des entreprises de production concourant à l'offre de
bois certifié dans la construction : régime d'aide général défini pour le soutien aux
actions collectives et/ou individuelles (contrats d'appui notamment); co-financement
UE,
-
une conception des programmes de construction publique permettant de développer
une offre compétitive à partir des bois provenant de forêts gérées durablement et
valorisés en Midi-Pyrénées,
-
des actions d'accompagnement : animation, promotion, coordination, formation
 Le développement de la compétitivité de la filière forêt-bois-papier :
L’objectif est de conforter la compétitivité du secteur papetier dont dépendent 800
emplois directs dans le Couserans et le Comminges et plus de 1500 emplois indirects dans les
zones rurales de son bassin d'approvisionnement.
La première ambition du Conseil Régional est d’accroître et sécuriser la part de son
approvisionnement à partir de la biomasse disponible dans les forêts de la région et des coproduits des industries du bois.
Les moyens dévolus à cet objectif :
-
le boisement en taillis à courte rotation tel que l'Eucalyptus, limité à des terres
156
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
agricoles ; co-financement FEADER,
-
la mobilisation des bois par câble : aide à la prise en charge des surcoûts de
mobilisation, accordée au propriétaire,
-
le développement des investissements matériels ou immatériels des entreprises de
production. L'exploitation forestière pourra être soutenue dans un cadre collectif visant
à améliorer la compétitivité de l'approvisionnement (Aides UE)
-
des actions d'accompagnement : animation, promotion, coordination, formation.
 La structuration et la gouvernance du système d’acteurs filière-territoire
Les ambitions du «plan bois carbone durable» supposent que tous les acteurs, des diverses
filières interdépendantes de valorisation et tous les niveaux d'organisation territoriale, puissent
être associés à un ou plusieurs de ses objectifs. D'où, les priorités suivantes définies par le
Conseil Régional :
- la poursuite de la structuration de la filière,
- l'émergence de projets collectifs à partir de l'établissement de dialogues proactifs entre les
représentations reconnues de la filière et ses partenaires, publics ou privés, prescripteurs de
règles ou usagers/clients de ses produits et services.
Les moyens dévolus à cet objectif sont les suivants :
-
une négociation de conventions pluriannuelles avec les structures professionnelles ou
interprofessionnelles pour la mise en œuvre de leurs programmes d'action relevant du
plan Bois Carbone Durable, et notamment des accords-cadres qu'il vise; cofinancement UE,
-
le développement des Chartes Forestières de Territoire et Plans de Développement de
Massifs; co-financement Etat UE.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
157
ANNEXE 3 :
Les principaux acteurs de la filière bois régionale autre que le Conseil
Régional
1/ Le SERFOB (DRAAF)107
La filière bois est encore sous couvert national.
Les domaines de compétences de la DRAAF (services déconcentrés de l’état) vont de la
propriété à la gestion forestière, mais ces compétences s’arrêtent à la 1ère transformation.
La DRAAF met en œuvre la politique forestière et gère régionalement les grandes
orientations du Plan Forestier National 2006 ainsi que la stratégie forestière au niveau de
l’Europe (Gestion du FEADER).
La DRAAF réalise un travail de coordination de l’ensemble des acteurs.
Les moyens de la DRAAF se composent de crédits d’Etat couplés avec les crédits du
FEADER (2007-13).
Le Plan Bois Carbone Durable du Conseil Régional regroupe l’ensemble des moyens.
Budget annuel = 5 millions d’Euros, y compris le FEADER.
Au niveau régional, les grandes orientations forestières sont les suivantes :
-
-
-
Mobilisation du bois avec un travail particulier sur la desserte (réseau routier et
ferroviaire). La Direction Régionale de l’Equipement a engagé une réflexion en ce
sens. Par ailleurs, la modernisation des entreprises de travaux forestiers par la
mécanisation est incitée.
Valorisation de la ressource : il est nécessaire de favoriser les partenariats et
groupements d’entreprises ainsi que les actions concertées. Le souci est de trouver un
équilibre entre le bois d’œuvre, le bois d’industrie et de chauffe, mais également avec
la chimie verte, la biomasse, etc. Il convient également de développer le bois de
construction.
Structuration de la filière,
gestion des espaces forestiers
2/ La gestion de la forêt (publique, privée)
S’agissant de la gestion des espaces forestiers, il convient d’établir une distinction entre la
forêt publique et la forêt privée.
A - La forêt publique dont les propriétaires sont l’Etat et les collectivités regroupées dans :
- l’Union Nationale et Régionale des communes forestières
107
SERvice de la FOrêt et du Bois (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt).
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
158
Cet organisme participe activement, en tant que propriétaire, à la gestion des forêts.
-
L’ONF108 Sud-Ouest
L’ONF est un Etablissement Public Industriel et Commercial (EPIC). Pour l’essentiel, ses
recettes proviennent de :
vente de bois entre autres des communes dans le cadre d’une réglementation
leur donnant l’exclusivité de la gestion de leur bois,
ventes d’études et services,
d’aide de l’état pour surveiller les forêts.
La stratégie de l’ONF vise à :
-
-
Améliorer la connaissance de la ressource mobilisable (document de gestion, etc.)
des surfaces sur lesquelles le bois est bon à couper.
Opérer des ventes groupées en mettant fin à la segmentation traditionnelle : vente
domaniale / ventes communales.
Passer d’une logique bois à une logique de produits : le souhait de l’ONF est de
vendre des produits façonnés et plus seulement du bois sur pied, avec un objectif
de 35 % en forêt domaniale, et de 25 % en forêt communale. Pour cela il faut des
entreprises de travaux forestiers (ETF). L’idée étant de sécuriser le marché par la
contractualisation, depuis l’exploitation des forêts par les ETF, jusqu’à la fin du
cycle de 1ère transformation afin de viabiliser les acteurs économiques de cette
chaîne.
B - La forêt privée est gérée par des syndicats de propriétaires dans chaque département ou
groupe de département, avec une fédération régionale (plus de 2 500 adhérents) auxquels il
faut associer au niveau de la commercialisation les coopératives et les experts.
 Le CRPF109
Le CRPF est un Etablissement Public Administratif (EPA) créé en 1963.
Il émane du souhait de l’Etat d’organiser la gestion des propriétés de plus de 25 ha au travers
d’un outil : le Plan Simple de Gestion.
Les missions du CRPF consistent à :
-
orienter la gestion forestière en milieu privé : le Schéma Régional de Gestion des
forêts privées,
former, informer les propriétaires forestiers et les regrouper,
développement de la sylviculture (appui technique),
rôle d’animateur au niveau du positionnement de la forêt dans les territoires.
La norme ISO 14 001 a pour objectif de favoriser la récolte du bois et le faire de mieux en
mieux (éco-diversité).
108
109
Office National des Forêts.
Centre Régional de la Propriété Forestière
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
159
La région compte 309 000 propriétaires, qui possèdent en moyenne 3,5 ha dispersés sur une
ou plusieurs communes.
Le budget du CRPF est de 3 millions d’Euros dont 75 % servent à couvrir les charges de
fonctionnement et de personnels.
Le CRPF est l’un des 3 acteurs intervenant auprès des propriétaires privés :
-
syndicats de propriétaires forestiers (défense des intérêts),
CRPF (animation/formation) : objectif → mieux gérer,
coopératives.
145 000 ha pour une forêt privée d’un million d’ha sont dotés d’un document de gestion (Plan
Simple de Gestion, Code de bonne pratique sylvicole).
La priorité est de replacer la forêt au cœur de la politique des territoires, avec pour principal
outil les plans de développement des massifs : il convient de localiser une superficie de 6000
ha de propriété privée (2 à 3000 propriétaires). Ces surfaces doivent être sur des entités
administratives organisées (communauté de communes). L’élu est un acteur clé.
Le CRPF travaille à la création d’une base de donnée pouvant apporter des compléments à
l’IFN (Inventaire Forestier National).
La principale difficulté est d’intéresser les élus : maires, conseillers généraux, régionaux. Il
convient de les sensibiliser au rôle que peut jouer la forêt sur le territoire.
Les principaux enjeux de la forêt :
-
Emploi : l’intérêt est de fixer les travailleurs. Travail annuel d’un bûcheron : 3000
m3/an (soit environ 60 ha). Idée : trouver 600 ha pour fixer un bûcheron pour 10 ans.
Programmer les volumes mobilisables : quelles quantité et qualité de bois vont sortir
demain ou après demain.
3/ L’interprofession Midi-Pyrénées Bois110
L'association interprofessionnelle "Midi-Pyrénées Bois" est une association loi de
1901. Elle a été créée en 1991 sous le nom "Les Métiers de la Forêt et du Bois" (AIMFB)
pour prendre en 2005 la dénomination "Midi-Pyrénées Bois".
Elle couvre l’ensemble de la filière, soit environ 6 500 entreprises, 22 000 emplois en grande
majorité sur l’aval de la filière.
Elle regroupe, dans 4 collèges, les familles professionnelles qui assurent la production et la
gestion forestière, la mobilisation du bois, l'approvisionnement des entreprises à des fins
énergétiques ou industrielles, la transformation de ce matériau pour la construction,
l'ameublement ou le papier, la commercialisation des produits finis ou semi-finis et la
formation.
110
Source : Midi-Pyrénées Bois
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
160
 1er collège : sylviculture :
- Union Régionale des Syndicats de Propriétaires Forestiers
- Union Régionale des Communes Forestières
- Syndicat des pépiniéristes
- ONF
- CRPF
- CNIEFEB
 2ème collège: récolte, mobilisation des bois
- Fédération Régionale des Coopératives Forestières
- Union Régionale des Entrepreneurs de Territoire
- Union Régionale des Syndicats d'Exploitants Forestiers
 3ème collège: première transformation
- Union Régionale des Syndicats de Scieurs
- Fédération des Pâtes
- Agents de négoce
 4ème collège: seconde transformation
- FNB
- UIB
- Union Régionale CAPEB
- Union Régionale FFB
- Le Commerce du Bois
- UNAMA
- UNIFA
Ainsi que les membres associés participant aux délibérations mais pas aux votes: AFOCEL,
architectes, assureurs, bureaux d'études bois, bureaux de contrôle, CAUE départementaux et
Union Régionale, établissements de formation, CRITT, INTEC, universités, programmistes,
secteur associatif
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
161
ANNEXE 4 :
Les formations « bois » en Midi-Pyrénées111
Les formations par métier :
Métier
Nombre de formations
Agent de fabrication industrielle de mobilier
Agent technique forestier
Charpentier
Conducteur de machines forestières
Couvreur
Ebéniste
Encadreur
Entretien d'espace rural
Escaliéteur
Marqueteur
Menuisier
Menuisier bâtiment
Menuisier d'agencement
Menuisier en sièges
Mécanicien affûteur
Opérateur de machines à bois
Ouvrier de construction bois
Ouvrier forestier
Ouvrier sylviculteur
Restaurateur de meubles
Scieur
Sculpteur
Tapissier d'ameublement
Technicien bois
Technicien bois construction
Technicien commercial
Technicien forestier
Technicien forestier supérieur
Technicien des industries du bois
Technicien de production bois
Tourneur bois
Total =
111
3
3
15
2
1
13
1
1
3
1
2
3
31
1
4
1
2
5
1
1
2
1
4
5
5
2
3
1
1
3
1
122
Source : http://www.mpbois.net/
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
162
Les formations par diplôme :
Diplômes
nombre de formations
BAC pro artisanat et métiers d'arts, spécialité tapisserie d'ameublement
BAC pro artisanat et métiers d'arts, spécialité ébénisterie
1
1
BAC pro bois-construction et aménagement du bâtiment
BAC pro productique bois 1ère transformation du bois
3
1
BAC pro productique bois 2ème transformation du bois
BAC technique Sciences et Technologies Industrielles (STI),
spécialité génie mécanique, option bois et matériaux associés
1
2
BEP bois et matériaux associés à dominante 1ère transformation du bois (scierie)
BEP bois et matériaux associés à dominante charpente
1
4
BEP bois et matériaux associés à dominante fabrication
industrielle de mobilier et de menuiserie
BEP bois et matériaux associés à dominante menuiserie-agencement
3
14
BEPA aménagement de l'espace, spécialité travaux forestiers
BP travaux forestiers
3
1
BPA travaux forestiers, spécialité sylviculture
BPA travaux forestiers, spécialité abattage-façonnage
1
2
BPA travaux forestiers, spécialité débardage
Brevet de maîtrise, spécialité menuisier, charpentier, ébéniste
1
3
BP industries du bois
BP menuisier
1
2
BTA aménagement de l'espace, spécialité gestion et conduite des chantiers forestiers
BTS productique bois et ameublement, option développement industriel
3
1
BTS productique bois et ameublement, option production et gestion industrielle
BTS systèmes constructifs bois et habitat
1
1
BTS technico-commercial, spécialité bois et dérivés
BTSA gestion forestière
1
1
BTSA technico-commercial spécialité bois et grumes
CAP 1ère transformation du bois
1
1
CAP arts du bois, spécialité encadreur
CAP arts du bois, spécialité sculpteur ornemaniste
1
1
CAP arts du bois, spécialité tourneur
CAP charpente
1
8
CAP ébéniste
CAP menuiserie-agencement
10
15
CAP menuisier en sièges
CAP mécanicien conducteur des scieries et des industries mécaniques du bois,
option B mécanicien affûteur
CAP tapisserie d'ameublement
CAPA employé d'exploitation forestière, spécialité abattage-façonnage
1
CAPA employé d'exploitation forestière, spécialité débardage
CAPA entretien d'espace rural
1
1
CAPA travaux forestiers
CFP charpente en bois
1
3
CFP ébéniste
CFP menuiserie-agencement
1
2
CFP menuiserie du bâtiment
CFP tapisserie d'ameublement
3
1
CPP construction de maisons en bois
1
CPP couverture traditionnelle
CPP escaliéteur
1
2
Ebéniste et/ou agencement de magasins
Escaliéteur
1
1
Finition des ouvrages bois
Marqueterie
1
1
Opérateur programmeur sur machines à commandes numériques
Restauration de meubles et sièges anciens
1
1
Total =
4
2
1
122
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
163
Les formations par niveau :
Niveau
Nombre de formations
Apprentissage ou formation professionnelle continue
2
Après la troisième
68
Après un Bac
5
Après un Bac pro
1
Après un BEP ou un CAP
5
Après un BEP ou un CAP correspondant
13
Après la seconde (2 ans) ou formation professionnelle continue (1 an)
3
Après la troisième (2 ans) ou par apprentissage
3
Après le BTA, le Bac ou par la formation professionnelle continue (2 ans)
1
Après 1 année d'expérience professionnelle (6 mois ou plus)
4
Formation adultes AFPA
14
Formation professionnelle continue
3
Total =
122
Les formations par département :
Code
09
31
12
32
46
65
81
82
Département
Ariège
Haute Garonne
Aveyron
Gers
Lot
Hautes-Pyrénées
Tarn
Tarn et Garonne
Total =
Nombre de formations
6
46
22
8
6
15
12
7
122
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
164
ANNEXE 5 :
La scierie de Brassac dans le Tarn
La scierie de Brassac est actuellement la première de Midi-Pyrénées. A l’origine, cette société
a été créée par la famille Buissières. Le 1er de leur site, crée il y’a plus de 30 ans, était destiné
à l’emballage léger. Au début des années 1990, ils se sont transformés en scierie « petit bois »
puis « gros bois » courant fin 1990.
Lors des années 2000, cette scierie, alors premier client de Forestarn, se trouva en dépôt de
bilan. A l’origine de cette situation, se trouvaient à la fois des problèmes financiers et
d’approvisionnements en bois, mais aussi des difficultés d’ordre technologiques (vétusté du
matériel).
En juillet 2002, Forestarn, avec trois autres coopératives et Tembec ont repris cette entreprise.
La condition du tribunal était alors que Forestarn s’engage à approvisionner cette scierie en
bois. Ce pari fut tenu puisque aujourd’hui, Forestarn fournit l’équivalent de 160 000 m3 de
bois112 contre 70000 m3 en 2002.
Depuis trois ans, Tembec s’est retiré de cette entreprise. Toutefois, un membre de Tembec est
resté pour apporter son expérience et son savoir faire.
Aujourd’hui, le capital de cette scierie est détenu par :
- 4 coopératives
- Forestarn (actionnaire principal)
- un ancien salarié de Tembec
La scierie de Brassac a actuellement le statut de Société par Actions Simplifiée (SAS). Elle
gère 80 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros/an. Elle est actuellement
spécialisée dans le petit et gros bois ainsi que l’emballage.
Cette scierie se trouve dans le parc à bois du Sidobre. Pour l’essentiel, ce parc est financé par
l’Etat, la Région et le département du Tarn. Au sein de ce parc, on procède notamment au
stockage du bois. La durée de ce stockage, allant de 1 à 3 mois, permet de fournir du bois lors
des hivers neigeux qui rendent les forêts inaccessibles.
80% du bois approvisionnant cette scierie est coupé en forêt au moyen d’abateuse dont le prix
unitaire oscille entre 400 000 et 450 000 euros. Au sein de la scierie les machines sont
programmées en fonction des dimensions des produits. Souvent, il s’agit de débits standards
(63/150 ou 73/225).
La totalité des machines (écorceuse…) équipant cette scierie provient de Finlande.
Ainsi le bois passe devant un scanner qui détermine la conformation de l’arbre.
112
Ce chiffre correspond à la consommation annuelle de bois par la scierie.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
165
Petite section
Grosse section
Duramen au cœur = bois d’œuvre…
Ecorce et aubier = bois tendre
« Impropre pour le bois d’œuvre »
Débits principaux
dans le cœur de grume
Débits secondaires
Dosse
Sur ce schéma, il est possible de
considérer la perte qu’il existe entre la
masse brute initiale de l’arbre et ce qu’il
en reste pour le bois d’œuvre après
sa 1ère transformation.
1 m3 de bois donne :
- 50% de madriers ou planche
- 30 % de plaquettes destinées principalement à l’industrie papetière (St-Gaudens)
- 10% de scierie
- 10% d’écorce
Pour des raisons liées au marché, la scierie est passée de 42 heures à 35 heures. Avant la
tempête Klaus, les commandes étaient déjà en diminution. L’essentiel de ces commandes est
exporté vers l’Europe dans des pays comme l’Espagne ou encore la Belgique qui importe
principalement du douglas.
Souvent, le douglas est scié par longueur et par section durant une semaine. Une personne se
charge alors de trier les produits défectueux et une autre, d’enlever ses défauts. En fin de
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
166
chaîne, un classeur calibré réceptionne des planches de même longueur et qualité. Ce bois mis
en fardeaux, sera utilisé principalement pour la charpente.
En sortant des scieries, le taux d’hygrométrie du bois avoisine les 30 à 40%. Une fois stocké
quelques jours à l’air libre ce taux peut descendre jusqu’à 20%. La scierie de Brassac dispose
de 4 séchoirs, mais cela ne semble pas suffisant. Il faudrait investir dans de nouveaux séchoirs
pour faire face à ce taux d’hygrométrie élevé113. A ce titre, la mise en place de séchoirs
collectifs par massifs remarquables est une des actions primordiales pour structurer la filière
bois. L’étude de leurs emplacements géographiques, de leurs dimensionnements, de leurs
qualités et de l’impact induit en matière de développement, doit être faite en concertation avec
l’ensemble des acteurs.
Une partie du bois scié est également livrée au Maroc. Ce pays s’approvisionne en épicéa. Ce
bois, d’une largeur de 20 cm et d’une longueur de 4 mètres, nécessite un traitement et n’est
pas classé C18 (qualité charpente). Il est majoritairement utilisé pour du caissage et du
coffrage. Des transporteurs se chargent de l’acheminer jusqu’au port d’Arles, il est ensuite
stocké dans des bateaux de marchandises à destination du Maroc. Plus globalement, le taux
d’exportation de cette scierie avoisine les 70%.
De manière générale, la scierie a réalisé de gros investissements. Ces derniers, contractés il
y’a 10 ans, devraient être amortis dans 5 ans. L’entreprise semble en phase avec son plan de
financement.
113
La question du bois sur humide est traitée dans le paragraphe V-5-1 de cette deuxième partie.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
167
ANNEXE 6 :
Risque et Sécurité dans la filière bois
Poussières de bois : une prévention insuffisante
La poussière de bois est un cancérigène avéré. Une récente campagne nationale de contrôle
révèle pourtant des insuffisances dans la prévention des risques. Un plan d'action va être mis
en place pour sensibiliser les entreprises et leur apporter un appui technique afin de limiter
l'exposition des travailleurs.
Les poussières de bois dispersées dans l’air constituent un risque pour la santé des travailleurs
exposés. Elles peuvent notamment être à l’origine de cancers des cavités nasales et
sinusiennes.
Le ministère chargé du travail (direction générale du travail), le ministère chargé de
l’agriculture (service des affaires financières, sociales et logistiques), la CNAMTS (direction
des risques professionnels), l’INRS et l’OPPBTP ont organisé, en 2008, une campagne
nationale de contrôle et de sensibilisation sur le risque cancérogène lié à l’exposition aux
poussières de bois.
Les services de l’inspection du travail, de l’inspection du travail de l’agriculture et les
services prévention des CRAM ont été chargés de recueillir les informations auprès des
entreprises. Plus de 3 000 établissements ont été visités.
Si certains chiffres sont encourageants (85,6 % des établissements ont un dispositif de captage
centralisé pour leurs machines fixes), les résultats de cette campagne sont pour le moins
préoccupants. Il apparaît en effet que la réglementation relative à la prévention du risque
cancérogène des poussières de bois demeure insuffisamment appliquée dans les entreprises.
L’analyse détaillée des informations recueillies met en évidence une assez mauvaise prise en
compte du risque cancérogène que ce soit au niveau de l’évaluation des risques, des contrôles
de la valeur limite, de la vérification des équipements d’aspiration et de recyclage ou de la
traçabilité des expositions. Seuls un tiers des établissements visités ont évalué le risque
cancérigène des poussières de bois dans leur document unique. Moins de 20 % des entreprises
concernées ont établi une liste des travailleurs exposés.
L’enquête révèle également que la prise en compte des risques liés aux poussières de bois
varie selon la taille des entreprises. Elle est plus fréquente dans les établissements de plus de
50 salariés. Le risque est également mieux appréhendé dans les établissements ayant fait
l’objet d’un contrôle antérieur.
Au regard de ces résultats et afin d’améliorer le respect de la réglementation, les organisateurs
de cette campagne ont décidé de mettre en place un plan d’action articulé autour de deux axes
principaux :
- La sensibilisation et l’information des employeurs et des salariés concernés ;
- L’apport d’un appui technique aux petites entreprises en matière d’évaluation des risques et
de conception, de contrôle et de maintenance des installations.
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
168
Dans le cadre de cette démarche, il est notamment prévu d’apporter aux petites entreprises un
soutien technique, accompagné sous réserve du respect de certaines conditions, d’une prise en
charge financière totale ou partielle et de mener des actions de communication.
Pour en savoir plus (Documents INRS) :
 Poussières de bois, prévenir les risques
ED 974. 2006, 10 pages
www.inrs.fr/publications/ED974.html
 Les poussières au coin du bois
ED 729. 2004, dépliant
www.inrs.fr/publications/ED729.html
 Poussières de bois – Guide de bonnes pratiques dans le secteur des scieries
ED 6029. 2008, 32 pages
www.inrs.fr/publications/ED6029.html
 Poussières de bois. Guide de bonnes pratiques en deuxième transformation ED 978. 2008,
16 pages
www.inrs.fr/publications/ED978.html
 Exposition professionnelle aux poussières de bois : évaluation et gestion des risques.
Congrès international Wood Dust (Strasbourg, 25-27 octobre 2006)TD 153. 2006, 6 pages
www.inrs.fr/publications/TD153.html
Page extraite du site www.inrs.fr
 Le lien ci-dessous renvoie à plusieurs tableaux dont celui relatif aux « Maladies
Professionnelles » :
http://www.risquesprofessionnels.ameli.fr/fr/AccueilDossiers/AccueilDossiers_charteatmp_1.php
Avis « La filière bois en Midi-Pyrénées »
Assemblée Plénière du 23 juin 2009 – CESR Midi-Pyrénées
169