Enrico Macias, chanteur de la paix

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Enrico Macias, chanteur de la paix
Vie Communautaire
Vie Communautaire
Enrico Macias,
chanteur de la paix
Avant son passage à l’Olympia le 24 Mars 2011, Enrico Macias fera escale
à Nice, au Palais de la Méditerranée, le 6 mars prochain. Entré dans nos
Enrico Macias, toujours aussi
populaire dans le cœur des gens
foyers très tôt, il chante depuis 50 ans, Enrico Macias possède cette grande
qualité d’être accessible à tous et, du coup, d’être un chanteur populaire, au sens strict du terme, c’est-àdire qu’il plaît à tous. Artiste emblématique avec son accent chaleureux et profond, le chanteur d’«Enfants
de tous pays» emmènera les spectateurs dans son univers musical aux accents orientaux.
Shalom Pratique : Vous souvenez-vous que votre
premier concert en vedette, c’était à Nice en 1962,
au Théâtre de Verdure ?
Enrico Macias : Bien sûr que je m’en souviens.
C’était la première fois que je chantais devant
tant de personnes. Ça a été la révélation de mon
ascension. Personne ne pouvait plus passer derrière
moi (sourires.)
Qu’allez-vous proposer aux Niçois le 6 mars
prochain ?
Non seulement, je vais leur chanter mes succès,
mais je vais aussi leur offrir les chansons de mon
nouvel album qui sortira à peu près en même
temps. Ce disque, qui a pour titre « Voyage
d’une mélodie », propose un voyage dans toute
la tradition juive laïque. Je chante des chansons
en berbère, en arabe, en ladino, en hébreu et en
Yiddish et rend ainsi hommage à toute cette
culture, entre tradition et modernité. Il y a aussi
un titre original « Les Sépharades. » J’ai composé la
musique et Eliette Abécassis en a écrit les paroles.
Un duo avec Daniel Lévi, « Shalom aleichem »,
figure également sur l’album, avec une nouvelle
musique et une orchestration réalisée par mon
fils.
On a l’impression que malgré vos récents succès
comme « La vie populaire », « Il pleut des étoiles »
ou « Mes Andalousies », il vous est impossible de
retirer de votre répertoire des chansons de plus de
30 ans. Comment l’expliquez-vous ?
Vous savez, sans ces premières chansons, les
nouvelles n’existeraient pas. Je crois que je fais un
mélange savant pour contenter tout le monde.
Vous dites que vous êtes un chanteur de groupe
et n’hésitez jamais à valoriser vos musiciens. Qui
vous accompagnera sur scène cette fois ?
Toujours les mêmes. Je serai accompagné d’une
formation très équilibrée de 7 musiciens : Basse,
accordéon, percussion, batterie, guitares, violon.
Parmi eux, Amar Mohali aux percussions, Abdenour
Djemai et Bruno Bongarçon aux guitares, Thierry
Roques à l’accordéon…
On constate que votre public s’est élargi. Est-ce
parce que vous êtes un chanteur de charme mais
aussi un chanteur à messages ?
Il est vrai que les jeunes commencent à me
découvrir. Ça a pris du temps, mais aujourd’hui,
ils ne me boudent plus. Alors que les jeunes de
l’époque, quand j’ai débuté, ne comprenaient pas
mon discours, j’étais en porte-à-faux.
Pour vous, la musique est une porte éternellement
ouverte à la création. Il n’y a pas de barrière, pas
de frontière…
J’aime dire que la musique c’est comme un océan.
On n’a d’ailleurs jamais fini de développer son
style. Moi-même, vous savez, je suis l’héritier
d’une civilisation vieille de plusieurs millénaires !
Chanteur, est-ce un métier où il faut prendre des
risques ? C’est-à-dire, par exemple, accepter de se
renouveler…
Oui tout à fait. Et le charme est de se renouveler
tout en restant le même.
Vous aimez dire que vous avez deux religions,
n’est-ce pas ? La mémoire et la liberté.
En effet, en dehors de la religion juive évidemment.
La mémoire et la connaissance, c’est Dieu. Nous
avons ce devoir de mémoire, c’est d’ailleurs la
première prière que l’on doit faire à Dieu. Dieu
récompense les gens qui font leur devoir de
mémoire. On peut blasphémer, il comprendra,
mais ne pas respecter ce devoir de mémoire, il ne
nous le pardonnera pas.
voir avec toutes ces histoires. C’est un retard sur la
fraternité. Mais je demeure optimiste, un jour ou
l’autre, ça va s’arranger.
Vous considérez-vous comme un chantre de la
paix, ainsi que le représentant de la musique
judéo-arabe-andalouse ?
Bien sûr. Il s’agit de toutes les facettes que je
représente. Et dans mon dernier album, je flirte
même avec la civilisation Yiddish. J’aimerais qu’on
soit tous unis.
On vous a vu dans « La vérité si je mens 2 », vous
reverra-t-on bientôt sur un écran de cinéma ?
J’ai tourné deux films en même temps que je
préparais mon nouvel album. Je reprends donc
le rôle de Maurice Boutboul dans « La vérité si je
mens 3 », mais il sera plus étoffé (sortie prévue en
2012). Et je joue aussi dans le film d’Éric Lavaine,
« Croisière Caraïbes » avec Franck Dubosc, Valérie
Lemercier et Gérard Darmon, dont la sortie est
prévue en octobre.
En 1980, l’ONU vous a décerné le titre de « chanteur
de la paix. » En 1997, le Secrétaire général de
l’ONU, Kofi Annan, vous a nommé ambassadeur
itinérant pour promouvoir la paix et la défense de
l’enfance. Votre engagement auprès de l’UNICEF
est indéfectible, d’ailleurs vous lui avez abandonné
vos droits sur la chanson « Malheur à qui blesse
un enfant .» Votre implication humanitaire est
remarquable. Est-ce vital pour vous de vous
investir dans ce genre de causes ?
Je me suis toujours investi dans des causes
humanitaires. C’est un réconfort, je dirais un
confort supplémentaire et le poids que représente
l’ONU, ça m’aide. Je me fous des titres et des
médailles. Je me souviens même que lorsque
Kofi Annan m’a nommé
Ambassadeur, il m’a dit que
ce titre était un pléonasme
pour celui qui avait chanté
« Enfants de tous pays. »
Vous êtes un « déraciné » et
pourtant, grâce à une carrière
internationale incroyable aux
quatre coins du globe,
vous êtes chez vous
dans le monde entier.
Malheureusement, votre
popularité s’arrête encore
aujourd’hui aux frontières
des pays arabes. Comment
vivez-vous cela ?
Je suis un peu amer et je
trouve que c’est frustrant
pour le peuple qui n’a rien à
Quel est votre plus beau souvenir ? Votre concert
en 1978 au pied des pyramides égyptiennes
devant 20 000 spectateurs arabes, votre premier
Olympia... ?
Sans aucun doute, ma rencontre avec le président
égyptien Anouar el-Sadate en 1978.
Aurez-vous le trac le 6 mars prochain avant de
monter sur la scène du Palais de la Méditerranée ?
J’ai toujours le trac. Le jour où je ne l’aurais plus,
je n’aurais plus d’intérêt à chanter.
Propos recueillis par Corinne Sorin
© Sud Concerts
@galeri.uludagsozluk.com
En spectacle le 6 mars au Palais de la Méditérranée