la créativité - Agra Alimentation
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la créativité - Agra Alimentation
www.agraalimentation.fr L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution 49e année - Semaine du jeudi 27 novembre 2014 - n°2312 Crédit photo : Fotolia NUMÉRO SPÉCIAL Ne peut être vendu séparément PLACEMENTS PRIVÉS, UNITRANCHES, DÉSINTERMÉDIATION... LA CRÉATIVITÉ AU SERVICE DU FINANCEMENT DE L’AGROALIMENTAIRE TradismokeTM une innovation de rupture brevetée par Nactis Seul arôme alimentaire de fumée made in France autorisé par l’Union Européenne (Règlement CE1321/2013) www.nactis.fr La ligne aromatique exclusive 100% naturelle TradismokeTM est issue de 10 ans de travaux de recherche et développement dans les laboratoires Nactis. Spécialiste des arômes, des ingrédients et des matières premières aromatiques, Nactis met son goût de l’innovation au service des grands noms de l’agro-alimentaire et des spécialistes des métiers de bouche avec des solutions sur-mesure à haute valeur ajoutée. Qualification "Entreprise innovante" par bpifrance Fotolia SOMMAIRE HEBDOMADAIRE ÉDITÉ PAR AGRA, SAS au capital de 330 846 euros RCS Caen 538 582 636 - Code APE 6391Z 2, av. du Pays de Caen Colombelles 14902 CAEN Cedex 9 Tél. : 02 31 35 77 00 Bureaux parisiens : 4-14 rue Ferrus - 75014 PARIS Tél. : 01 42 74 28 00 Fax : 01 42 74 29 35 Supplément à Agraalimentation Ne peut être vendu séparément RÉDACTION Rédacteur en chef : SERVICES Fax : 01 42 74 29 35 Directeur de la publication : Marc Jourdan Principaux actionnaires : Réussir SA & Agra Investissement Secrétariat général : Christine Gros Tél. : 01 42 74 28 16 DIFFUSION ABONNEMENTS : Tél. : 02 31 35 77 02 Fax : 01 42 74 28 10 Perrine Delfortrie Rédacteurs : Marine Digabel, Aziz Ben Marzouq Secrétaire de rédaction : Matthieu Brocart Commission paritaire 0517 T 86556 Dépôt légal à parution Imprimé par DUPLI-PRINT, 2 rue Descartes ZI Sezac, 95330 DOMONT Axelle Chrismann ABONNEMENT : 1 an : 1 347,72 € Prix au numéro : 37,44 € Tél. : 01 42 74 29 07 Autres pays : nous consulter Éditrice commerciale : Reproduction interdite Éditorial Page HERVÉ PLAGNOL : XXL .................................... 4 MICHEL CHABANEL : Le capital-investissement partenaire des entreprises............................................... 5 Programme du colloque AGROFinance 6 Trouver le bon financement pour le bon projet ............................................. 8 Les mots-clefs du financement....................... 16 Temps difficile pour l’industrie agroalimentaire ............................. 18 Neuf mois de restructurations dans les IAA .................................................... 23 Les partenaires ....................................... 26-27 Cinq stratégies de financement ...................... 40 SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 3 ÉDITORIAL XXL On savait déjà que dans la vie économique, il faut mieux être poids lourd que poids plume. Une réalité vivement perçue au sein du monde agroalimentaire, la France souffrant de la rareté des multinationales issues de son sol. On a une belle agriculture, puissante et diverse, mais une fois qu’on a cité Danone et quelques champions sectoriels comme Lactalis, Roquette, Malteurop, quelques coopératives et une dizaine d’autres, on s’habille au rayon des tailles moyennes. Ce qui n’empêche pas la performance d’être souvent remarquable. Or, la question financière montre aujourd’hui à quel point c’est la taille XXL qu’il faut viser. Les nouveaux phénomènes de désintermédiation, de recours aux placements privés, d’émissions de titres sur les marchés financiers pour financer directement les entreprises impliquent plus que jamais la nécessité d’atteindre une certaine taille. Les pouvoirs publics et autres leaders d’opinion devraient lancer une croisade à ce sujet. Il y a des ratios à respecter, une confiance à installer, un savoir-faire à intégrer, une culture et des hommes à connaître pour pouvoir maîtriser ces nouveaux outils financiers. La France résoudrait bien des problèmes de son industrie, et notamment de son industrie agroalimentaire, si elle prenait conscience de la nécessité de rapprocher ses entreprises, de les fusionner. Il est vrai que cela peut trancher avec l’air du temps où bon nombre de Sirènes entament encore l’air du Small is beautiful. Mais il faudrait compléter la formule par Big is necessary. Hervé Plagnol, directeur des rédactions d’Agra 4 Le capitalpartenaire L e capital-investissement est encore souvent méconnu et pourtant c’est un acteur majeur du financement des entreprises, et tout particulièrement des PME. Il est souvent confondu avec les fonds spéculatifs ou hedge funds qui n’ont pourtant rien de commun. Il ne faut pas oublier qu’un des rôles du capital-investissement est de réorienter l’épargne des Français vers le financement des entreprises, vers l’économie réelle. Sa vocation première est de concrétiser des projets portés par des entrepreneurs, en création, développement ou en transmission. C’est un véritable partenaire dont les intérêts sont alignés avec ceux des entrepreneurs, sur la base d’une gouvernance éclairée, avec un objectif commun : faire croitre et pérenniser l’entreprise. Un partenaire qui au quotidien soutient et stimule, non seulement en injectant des capitaux propres, mais également et surtout en apportant des conseils qui s’appuient sur une expérience de terrain développée au fil des années dans l’accompagnement de projets de croissance. C’est une industrie mature de plus de 30 ans, dont le poids économique et l’impact sur les entreprises françaises sont démontrés. Près de 5 000 entreprises sont accompagnées par le capital-investissement français. En 2013, la profession a apporté 6,5 milliards d’euros dans 1 560 entreprises. A titre de comparaison, il y a eu en 2013 19 introductions en Bourse, pour un montant de 208 millions d’euros. Cette irrigation est le signe d’une très grande capillarité entre l’entrepreneuriat et les quelques 270 sociétés de capital-investissement im- SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite ÉDITORIAL -investissement, des entreprises plantées en France. Dans aucun autre pays d’Europe le capital-investissement soutient autant d’entreprises chaque année. Le capital-investissement est un investissement de long terme, d’une durée moyenne supérieure à cinq ans, et de ce fait non soumis à la vision plus instantanée des marchés. En 2013, plus de la moitié des investissements ont été des réinvestissements (58 %), preuve de l’engagement de la profession, y compris au travers des cycles économiques et des crises. C’est un investissement avisé, professionnel, qui affiche de fortes performances économiques grâce à une implication de proximité. En 2012, les entreprises accompagnées ont maintenu une croissance soutenue de leur chiffre d’affaires, en dépit du ralentissement économique mondial qui a particulièrement affecté la France. La progression de leur chiffre d’affaires était de 4 %, 8 fois supérieure à celle des entreprises cotées du CAC Mid & Small (0,5 %), et 2,5 fois plus que celle du PIB nominal français (1,5 %). La performance est également sociale. Les entreprises accompagnées continuent à générer de l’emploi année après année. Malgré une conjoncture économique extrêmement difficile qui s’est traduite par une destruction de 100 000 emplois dans le secteur marchand en France en 2012, près de 80 000 nouveaux emplois nets ont été créés cette même année dans les entreprises accompagnées par le capital-investissement français, dont plus de 40 000 pour les seuls LBO pourtant tant décriés. Ce niveau remarquable fait suite à de très Reproduction interdite bons chiffres déjà enregistrés en 2011 et en 2010 avec au total 137 000 nouveaux emplois nets. Dans une conjoncture économique morose l’agroalimentaire français a des atouts uniques pour accélérer sa croissance. Le secteur agroalimentaire a longtemps été délaissé par les investisseurs, car complexe et jugé difficile à cause des risques alimentaires. La crise a démontré la force et la réMichel CHABANEL silience de cette industrie qui est aujourd’hui prisée par le capital-investissement. Nous avons en France de nombreuses PME agroalimentaires aux savoir-faire et aux expertises reconnus, qui présentent des potentiels de croissance importants en particulier à l’export. Le marché mondial de l’agroalimentaire enregistre une forte croissance qui selon les experts devrait se poursuivre. Il y a là matière à se réjouir. Que les entrepreneurs français se donnent les moyens de leurs ambi- Président de l’AFIC, Association Française tions, ne se fient pas aux des Investisseurs pour la Croissance et de Céréa Partenaire rumeurs, et passent outre les tabous liés à l’ouverture de capital. Il y a aujourd’hui beaucoup de capitaux sur le marché, c’est l’occasion de se renseigner car c’est une opportunité extraordinaire pour réaliser ses projets et changer profondément le futur des entreprises. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 5 PROGRAMME Programme du 11 colloque e Les industriels de l’agroalimentaire ont besoin de financement. Qu’il s’agisse de financer une implantation internationale, un nouvel équipement industriel, une opération de fusion-acquisition, une succession… Face à ces besoins, de nouveaux modes de financement se mettent en place, la créativité des investisseurs se développe tous azimuts, tandis que les banques elles mêmes doivent faire face à des règles prudentielles qui n’encouragent pas le financement direct de l’économie. Exposé de Christian DE BOISSIEU, professeur à l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers : 14 H 30 Quels financements pour les entreprises dans le monde de demain ? 1ÈRE TABLE RONDE : NOUVEAUX BESOINS, NOUVEAUX MOYENS DE FINANCEMENT 15 H 00 › 16 H 15 INTERVENANTS : Thierry BLANDINIÈRES (DG - InVivo) Olivier CASANOVA (DAF - Tereos) Thierry GOUBAULT (PDG - Charles et Alice) Fatine LAYT (Présidente - Oddo Corporate Finance) Hervé LECESNE (PDG - Nactis Flavours - Agrofood) Guillaume LEFEBVRE (Direction des Régions de France et Développement Groupe Crédit Agricole) ANIMATION : 16 H 20 › 16 H 40 Pierre JOURDAIN (Directeur associé d’Azulis Capital) Intervention de Richard RUSSELL (SEAF) : le financement des entreprises petites et moyennes dans les pays émergents. ANIMATION : Pierre JOURDAIN INTERVENANTS : Thierry BLANDINIÈRES Olivier CASANOVA Fatine LAYT Christian DE BOISSIEU 6 Hervé LECESNE Thierry GOUBAULT Guillaume LEFEBVRE Richard RUSSELL SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite PROGRAMME AGROFinance Quelle stratégie de financement faut-il mener ? Quels partenaires choisir ? Quels outils choisir pour assurer la pérennité des projets et donc des entreprises ? Telles sont les questions pour les entreprises agroalimentaires qui sont au cœur d’Agrofinance 2014. 16 H 40 Pause 17 H 00 › 17 H 20 Présentation Ania-Unigrains : situation conjoncturelle des IAA et recherche de leviers de croissance 2ÈME TABLE RONDE : ATOUTS DES IAA POUR LES INVESTISSEURS 17 H 20 › 18 H 40 INTERVENANTS : Christian COUILLEAU (DG - Even) Didier BOUDY (Européenne des desserts) Jean-Philippe GIRARD (Président - Ania) Philippe DU MESNIL (Président - Financière Chopin) Jean-Philippe PUIG (DG - Sofiprotéol) Christophe TOURNIER (Directeur Exécutif -CMCIC Capital Finance) ANIMATION : Hervé Plagnol (Directeur des rédactions d’Agra) 18 H 40 › 19 H 00 Conclusion par Michel CHABANEL Président de l’Afic (Association Française des Investisseurs pour la Croissance) et de Cerea Partenaire 19 H 00 Cocktail et clôture ANIMATION : Hervé PLAGNOL INTERVENANTS : Christian COUILLEAU Philippe DU MESNIL Didier BOUDY Jean-Philippe PUIG Jean-Philippe GIRARD Christophe TOURNIER Michel CHABANEL Reproduction interdite SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 7 FINANCEMENT Trouver le bon financement pour le bon projet Les entreprises ont sans cesse besoin de financements pour se développer. Or le contexte actuel ne favorise pas les levées de fonds. Le renforcement de la réglementation bancaire, accentue le développement de la désintermédiation auprès d’investisseurs privés. Si les beaux projets trouvent généralement les moyens de se financer, il peut être compliqué, notamment pour les très petites entreprises, qui sont légion dans l’agroalimentaire de trouver le bon interlocuteur. I nnover pour rester compétitif, s’agrandir pour accélérer sa croissance, refinancer sa dette, remplacer ses outils de production pour se mettre aux normes, faire des acquisition pour atteindre une taille critique, se développer à l’export pour trouver de nouveaux FINANCEMENT DES SNF EN AOÛT 2014 RÉPARTITION PAR MODES DE FINANCEMENT débouchés, ou tout simplement 100 % financer ses stocks, les entreprises ont des besoins en financement aussi variés, que de 50 % projets. Le sujet n’est pas nouveau, mais toujours d’actualité. Si les banques, restent globale0 Encours Flux annuel net ment l’interlocuteur privilégié Crédits bancaires Financements de marché Source : Banque de France - Direction Générale des statistiques - DSMF des entreprises en quête de Si les crédits bancaires restent majoritaires financement, elles ne sont plus dans le financement des SNF (Sociétés non financières) les nouvelles opérations privilégient les financements les seules. Le durcissement de marché. des nouvelles règles prudentielles n’a fait qu’accentuer leur TAUX DE CROISSANCE DES ENCOURS DE CRÉDIT DES SNF ET DES PME frilosité depuis la crise de 2008, Encours Taux de croissance compliquant encore un peu (en Mds d’€) annuel (en %) plus les choses pour certaines Août-14 Juillet-14 Août-14 entreprises quelles soient Crédit SNF 825,2 + 1,8 + 2,1 grandes, moyennes ou petites Crédit PME* 385,7 + 1,8 + 2,1 * Crédits d’un montant unitaire supérieur ou égal à 25 000 € hors SCI dans le marasme économique Source : Banque de France - Direction Générale des statistiques DSMF & DGAFP - Direction des entreprises actuel. Selon les statistiques Selon les données de la Banque de France, de la Banque de France, le la croissance du crédit aux entreprises s’est légèrement accélérée depuis août. stocks des encours montre qu’à fin août les entreprises ÉVOLUTION DES SOURCES étaient financées à 60 % par DE FINANCEMENT DES ENTREPRISES NON FINANCIÈRES crédit bancaires et 40 % auprès 100 % 13 12 90 % 26 des marchés. Sur douze mois 80 % 35 44 54 70 % 59 74 toutefois, la part des nouveaux 60 % financements témoigne d’une 87 88 50 % 40 % 74 véritable inversion de tendance 65 56 30 % 46 20 % avec 75 % en faveur des finan41 26 10 % cements de marché. Si la dé0 2008 2013 2008 2013 2008 2013 2008 2013 sintermédiation du crédit est France Allemagne Royaume-Uni États-Unis belle et bien passée par là, que Crédits bancaires Financements de marché Source : Banque centrale européenne les banques se rassurent, elles Le Royaume Uni et les États Unis accordent une place bien plus importante que les pays d’Europe continentale ont encore de beaux jours deaux financements directement issus du marché. vant elles. 8 Selon les dernières statistiques de la Banque de France, la croissance du crédit aux entreprises s’est légèrement accéléré en août (+ 2,1 %, après + 1,8 % en juillet) à 825,2 milliards d’euros. Quoiqu’il arrive, les entreprises restent généralement attachées à leur banque, qui restent globalement leur premier interlocuteur pour un certain nombre d’opérations, d’autant que le niveau bas des taux incite à se développer sur endettement. Reste que le phénomène de désintermédiation, qu’il s’agisse d’émissions obligataires traditionnelles ou de prêts directs par des investisseurs non bancaires, tels que des compagnies d’assurance et des fonds de pension, est entré dans la course aux financements. Autant de produits qui représentent de bonnes alternatives à l’attentisme des établissement bancaires. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Agrial ouvre le capital de ses activités agroalimentaires Agrial entreprise, qui détient les participations dans les filiales agroalimentaires d’Agrial, lève 50 M en fonds propres, à parité entre Unigrains et le Crédit Agricole (à travers Idia et un pool de cinq caisses régionales conduit par la Caisse régionale de Crédit Agricole Normandie). Au-delà des fonds levés, ce système permet de profiter de l’expérience d’investisseurs habitués à accompagner le développement d’entreprises agroalimentaires. Agrial, présent dans le légume à travers les marques Priméale, Créaline et surtout Florette, a récemment développé ses activités aval dans le secteur laitier avec l’acquisition de Délicelait et la prise de contrôle de Sénagral. Ces deux secteurs constituent les axes de développement stratégiques majeurs. La levée de fonds doit permettre de consolider l’existant et de poursuivre le développement en France et à l’international. Basé à Caen, le groupe (11 000 collaborateurs), a réalisé un chiffre d’affaires de 3,9 Mds en 2013, dont 2,1 Mds pour Agrial Entreprise. Reproduction interdite FINANCEMENT Eurovanille lève des fonds pour accélérer sa croissance Eurovanille, le spécialiste de la vanille sous toutes ses formes vient de lever 1 M auprès d’Audacia pour financer son développement à l’international. L’entrée de cette société de gestion, créée par Charles Beigbeder en 2007, lui permet de renforcer ses fonds propres, mais aussi de réaliser un emprunt du même montant auprès de Bpifrance. Eurovanille vise une production annuelle de 200 à 210 t de vanille d’ici cinq ans. La PME pèse 7 % du marché mondial de la vanille estimé à quelque 2 000 t. Son objectif à cinq ans est de passer à 14 %. Après avoir investi à l’Ile Maurice dans une plantation bio de 6 ha en 2004, Laurent Bourgois fondateur d’Eurovanille, diversifie de plus en plus ses approvisionnements. Il s’est tourné récemment vers l’Inde, où il veut faire passer ses approvisionnements indiens de 33 % à 50-60 % d’ici 5 ans. Implanté près du Touquet (62) et présente dans 73 pays, Eurovanille (75 salariés) a réalisé un chiffre d’affaires de 13,2 M en 2013, dont 68 % à l’exportation. Actuellement, les placements privés obligataires ont plutôt la cote. En témoigne le nombre d’opérations lancées sur le marché français des Euro PP, depuis son apparition en France en 2012. Inspiré des US PP américains, et des Shuldschein allemand, ces placements privés réalisés auprès d’un nombre d’investisseurs limités sont moins contraignants qu’un emprunt bancaire classique. Surtout, ils permettent de diversifier les sources de prêt, mais aussi de se faire connaître d’investisseurs internationaux, ce qui n’est pas inutile dans une optique d’un développement hors des frontières à moyen-terme. Ces placements privés portent sur des montants de 50 à 500 millions d’euros. Après les US PP aux États-Unis en 2000, Bonduelle a été la première entreprise du secteur agroalimentaire a utiliser les Euro PP en 2012, suivi par d’autres comme Sodiaal et Soufflet. Fromageries Bel, tout comme Vilmorin ont de leur côté sollicité en 2013 le marché du Shuldschein allemand. De nouvelles sources de financement qui ne concernent encore que très peu les PME et encore moins les ETI. Un problème quand on sait que les entreprises de taille moyenne sont sources de création d’emplois. L’accompagnement dans leur projet, les sociétés de moins de 50 salariés peuvent le trouver auprès des sociétés de capital investissement. « Pour les plus petits groupes, on assiste à l’émergence de family office, des particuliers fortunés qui prêtent entre 5 et 30 millions d’euros à des taux légèrement supérieurs aux taux bancaires sur de plus longues durées. Ce type d’emprunts privés est plus largement développé en Allemagne et en Grande-Bretagne. Mais on peut d’ores et déjà dire qu’il s’agit d’un axe de développement important pour 2014-2015, estime Vincent Frambourt, associé en charge du secteur agroalimentaire chez Grant Thornton. Quant aux introductions en Bourse (IPO), qui représentent une autre source financement intéressante qui a pas mal redémarré depuis quelques mois, cette solution ne fait pas vraiment re- 10 cette auprès des entreprises de l’agroalimentaire. Il faut être à la recherche de notoriété, ce qui n’est pas toujours ce qu’elles souhaitent », note encore Vincent Franbourt. En fait, le problème aujourd’hui n’est pas tant le manque de liquidité, que de trouver le bon financement, adapté au bon projet. « Il y a beaucoup de capacités de financement aujourd’hui, que ce soit du côté des fonds d’investissements, des banques ou des acteurs de dettes étrangers », explique Guillaume Rebaudet, gérant chez Siparex. Ce fonds qui a accompagné 600 à 700 entreprises depuis sa création, gère actuellement 250 entreprises, tous secteurs confondus, mais dont l’agroalimentaire représente une part importante. Ce qu’il faut, c’est faire se rencontrer les besoins et les financements appropriés. Or, dans les périodes difficiles, la sélection est d’autant plus forte. Les investisseurs veulent être rassurés sur la qualité de l’entreprise, de ses dirigeants et des projets. Il existe, de fait, actuellement, une distorsion entre une abondance de liquidités d’un côté et la rareté des bons sujets de l’autre. Mais quoi qu’il arrive les beaux projets trouveront toujours à se financer » poursuit-il. Même son de cloche, pour Fabrice Imbault, gérant d’A Plus Finance (550 millions d’euros gérés), dont le fonds investit entre 2 et 4 millions d’euros en moyenne dans des PME qui font entre 50 et 150 millions d’euros de CA. « Nous finançons des entreprises en fonds propres et en dettes, plutôt centrées sur des produits de grande consommation (yaourts glacés, biscuits...) et nous intervenons aussi en capital développement pour couvrir des SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Terrena fait sa mue Pour rejoindre le top 10 de la coopération européenne d’ici à 2020, Terrana doit trouver plus de 2 Mds de chiffre d’affaires additionnel. Dans cette optique, la coopérative a créé le fonds Kassiop, qu’elle a doté à hauteur de 25 M . « Nous voulons participer à l’émergence de leaders des IAA au niveau européen, favoriser l’accompagnement et le développement des filiales et participations notamment par des opérations de renforcement en fonds propres et créer les conditions nécessaires pour des partenariats stratégiques », explique un porte-parole. Avec cet outil, Terrena veut investir à la fois sur l’innovation en amont et sur l’aval, et créer des spécialistes par métier à l’échelle européenne. À noter que le capital de la coopérative va être ouvert aux salariés de la partie agricole via un fonds commun de placement. Le dispositif sera ensuite étendu aux autres salariés (plus de 12 000 au total) dans un second temps, et peut-être à Kassiop. Le groupe coopératif basé à Ancenis (44) a réalisé un chiffre d’affaires de 4,7 Mds en 2013. Reproduction interdite FINANCEMENT besoin en fonds propres et aussi en capital transmission. L’agroalimentaire est un secteur consommateur en immobilisations et avec peu de barrière à l’entrée. Il est important d’avoir une bonne compréhension du secteur pour en appréhender les besoins et évaluer la capacité de croissance des entreprises. Et faute d’un projet bien ficelé, une entreprise ne trouvera de financement ni auprès d’une banque, ni auprès d’un fonds. La compétence reconnue de la France dans le secteur agroalimentaire constitue un formidable effet de levier, mais le secteur souffre d’un manque de capacité à se vendre pour rapport à d’autres » déplore Fabrice Imbault Si le poids économique et le caractère défensif en temps de crise de l’agroalimentaire n’est donc pas toujours suffisant pour attirer les investisseurs, un autre handicap auquel se trouvent souvent confrontées les petites entreprises (85 % des entreprises dans l’agroalimentaire sont des TPE) est que le dirigeant doit être sur tous les fronts, et n’a pas toujours la disponibilité nécessaire pour trouver des financements autres que bancaires. Une situation qui conduit, dans le contexte actuel, à un attentisme forcé de leur part, créant un temps de retard avec l’opérationnel. Siparex pour qui Lesaffre investit 10 M€ dans le fonds santé de Seventure Partners Le groupe familial Lesaffre, spécialisé dans les levures et produits de fermentation, a apporté 10 M au fonds Health for Life Capital de Seventure Partners (filiale à 70 % de Natixis). Ce fonds accompagne des start-ups et PME innovantes dans les secteurs de la santé et de la nutrition, principalement en Europe. Cet investissement porte le fonds, créé fin 2013, à 73,5 M , sur un objectif cible de 120 M . Lesaffre n’est pas le premier industriel à contribuer à ce fonds, il suit les traces de Danone, Tereos et Tornier. « Cet investissement permet à Lesaffre de se rapprocher des start-up dans le domaine de la nutrition et de la santé, mais aussi de s’exposer à l’innovation très en amont dans une démarche plus ouverte et moins soumise aux contraintes inhérentes à un groupe », explique un porte-parole. Lesaffre a réalisé 1,56 Mds de chiffre d’affaires en 2013, avec 7 700 salariés répartis dans 70 filiales situées dans une quarantaine de pays. l’agroalimentaire est un secteur développement stratégique, connait bien le problème., « Plus une entreprise est petite, moins elle est structurée et plus ses besoins d’accompagnement sont grands, reconnait Guillaume Rebaudet. Aujourd’hui dans nos métiers, nous devons (… suite page 14) Nous sommes dans les petits plats d’Eva. Et dans de très nombreux produits de votre quotidien élaborés à base d’huiles entièrement végétales. Développons des produits quotidiens basés sur les bienfaits des huiles végétales. Respectons l’équilibre et l’harmonie de la nature. Siret : 3322252 18 00012 - © Guetty Images Contribuons à l’essor économique et l’emploi en France. La filière française des huiles et protéines végétales www.terresoleopro.com Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes Par jour. www.mangerbouger.fr Reproduction interdite SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 11 QUESTION À François Moury, directeur du pôle agroalimentaire de Crédit Agricole SA et Philippe Chapuis, Directeur de l’Agroalimentaire « Modifier la structure de la dette et les échéances de l’entreprise », un objectif souvent recherché Pour François Moury et Philippe Chapuis tous deux à la tête du pôle agroalimentaire du Crédit agricole, les opérations financières actuellement constatées, « ne sont pas toujours faites pour accompagner un investissement nouveau mais viennent modifier la structure de la dette et les échéances de l’entreprise, constituant une réserve de trésorerie. » Elles constituent souvent un préalable à des investissements qui restent très nécessaires dans ce secteur, notamment pour financer un développement international. D’autant que, selon eux, « les entreprises qui ont une activité significative à l’international ont 3 points de plus de capacité d’autofinancement pour se développer ». Comment a évolué votre activité en 2013/2014 en ce qui Les règles prudentielles comme celles de Bâle rendent-elles concerne le financement des entreprises agroalimentaires ? toujours plus difficiles pour les banques la mobilisation des Philippe Chapuis : En 2012-2013, nous avions constaté une très capacités de prêts pour les entreprises ? forte hausse des crédits mis en place pour l’industrie agroalimenFM : Ces règles prudentielles continuent de se renforcer. Mais il faut taire, d’une part en raison de deux importantes opérations mais ausnoter que face au ralentissement général de l’économie en Europe, si d’autre part du fait de la persistance de prix élevés des matières la BCE a permis aux banques d’aller chercher des liquidités à des premières. En conséquence, les encours de financement des stocks conditions financières assez favorables. Mais ce qui nous manque, avaient fortement progressé. Sur l’année, les encours de crédits surtout, ce sont les projets d’investissement qui sont à la fois proavaient progressé, si l’on exclut les deux opérations qu’on évoquait, ductifs pour la filière et capables de relancer la compétitivité des de l’ordre de 15 %. Sur la campagne 2013-2014 c’est le phénomène entreprises. On est plus souvent sur des projets qui vont modifier inverse qui se produit. Les prix agricoles refluent ce qui a provoleur structure de dettes, sur des opportunités qui peuvent permettre qué une baisse des BFR et donc des encours de à une entreprise de réaliser une croissance externe crédits dans le secteur des IAA en l’absence qui afin de prendre position sur un marché. Et, même, Mais ce qui nous manque, plus est d’opération à caractère exceptionnel. Mais cela ne touche que quelques grands groupes. La surtout, ce sont les projets une des causes réside également dans le rembourplupart des PME et ETI ne sont pas sur le rythme d’investissement qui sont à la fois productifs pour sement de lignes de crédit de quelques grandes d’investissement qu’on avait connu avant la crise. la filière et capables de sociétés qui ont désintermédié assez massivement PC : Les niveaux de rentabilité et de cash-flow ne relancer la compétitivité la structure de leur financement. permettent pas en-effet de renouveler de façon imdes entreprises. On est François Moury : Ce phénomène de désinterméportante l’outil de travail des entreprises ce qui plus souvent sur des diation touche les ETI (Entreprises de taille interserait souvent nécessaire pour améliorer la comprojets qui vont modifier médiaire) voire les grosses PME. Sur le marché des pétitivité. En fait, les investissements sont décalés leur structure de dettes. Euros PP il y a eu pour 1,5 milliard d’euros de ledans le temps. vée de fonds en 2014 jusqu’au 31 août, dont près de 300 millions d’euros concernant l’agroalimentaire. Ces montants Même l’internationalisation de l’activité ne suscite pas un vosont venus se substituer à des financements bancaires avec, génélume d’investissement conséquent ? ralement, comme stratégie, une levée de fonds sur le marché et un FM : On est sur le même phénomène que ce que nous avions constaremboursement anticipé des crédits bancaires. Donc, des opérations té par le passé : les vins et spiritueux, le lait, la filière grains sont qui ne sont pas toujours faites pour accompagner un investissesur une vraie tendance d’internationalisation alors que les filières ment nouveau mais viennent modifier la structure de la dette et les viandes restent des activités plutôt franco-françaises. Globalement, échéances de l’entreprise, constituant une réserve de trésorerie. on peut dire que les IAA sont à la recherche d’une présence internationale mais le phénomène est plutôt cantonné aux grandes et A quelles échéances en général ? moyennes entreprises. Les plus petites ne sont généralement pas en mesure d’adopter une telle stratégie, excepté dans la filière vins. Cela La plupart du temps à 7 ans pour ré-étaler l’amortissement de la dette signifie qu’elles ne profitent pas des croissances potentielles qu’on de l’entreprise mais également parfois pour déplacer un « mur de peut trouver hors des frontières de l’Europe. Quand la croissance de dettes » qui pouvait lui poser des problèmes dans sa gestion financière. 12 SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite Publi information chez Crédit Agricole SA l’Europe plafonne à 0,5 % où peuventelles trouver un relais de croissance si elles ne vont pas le chercher ailleurs ? Et du coup, comment feront-elles pour attirer des investisseurs et financer leur développement ? PC : On constate que les entreprises qui ont une activité significative à l’international ont 3 points de plus de capacité d’autofinancement pour se développer. En revanche développer de nouveaux marchés suppose des investissements relativement importants en amont au service d’une stratégie claire. ACTIVITÉ & RENTABILITÉ 2-10 M 10-50 M 50-500 M >500 M Part à l’international 15,0 % 24,0 % 18,0 % 43,0 % 36,0 % VA/CA 18,6 % 14,4 % 12,8 % 18,6 % 17,4 % 6,2 % 5,5 % 4,2 % 7,7 % 6,9 % EBITDA/CA CAF/CA 4,2 % 3,7 % 3,1 % 5,8 % 5,1 % ROCE 3,3 % 5,7 % 3,8 % 8,3 % 7,3 % Qu’il s’agisse du taux d’Ebitda, de la capacité d’autofinancement ou du résultat opérationnel, les entreprises dont le chiffre d’affaires se situe entre 50 et 500 millions d’euros présentent généralement une faiblesse de résultat. D’une part elles sont déjà confrontées à la concurrence nationale, voire internationale, d’autre part elles ne sont pas encore suffisamment internationalisées elles-mêmes. Cela signifie-t-il qu’il faut que les entreprises trouvent le moyen d’enclencher une stratégie de développement international. ? FM : Il faut qu’elles aient un projet en ce sens. Rester sur les marchés français en attendant que la vague de la crise passe n’est pas le bon moyen d’assurer sa pérennité. De toute façon, celles qui replient leur voilure seront en concurrence avec des compétiteurs internationaux qui viennent eux-mêmes en Europe. PC : On l’a bien vu dans les filières volailles et porcs. Nous étions largement autosuffisants et exportateurs par le passé et aujourd’hui nous sommes importateurs pour 40 % de notre consommation de poulet, et même 70 % pour les produits industriels. La viande bovine est-elle dans la même situation ? FM : La viande bovine, c’est autre chose. C’est une protéine chère à produire et dont le prix consommateur est élevé. Ce produit ne connait pas encore la même croissance dans les pays émergents. Ceux-ci ne tirent pas la croissance du secteur comme ils le font en volailles et porcs. Mais c’est aussi le signe que ce secteur n’est pas encore vraiment entré dans un modèle de production qui convient au budget du consommateur d’aujourd’hui. PC : En fait, nous avons des difficultés à valoriser ce que nous produisons. Le consommateur français veut de la viande mature, des bêtes de réformes et nous n’avons pas assez de ces animaux pour alimenter le marché. A l’inverse, est-ce qu’il n’aurait pas fallu orienter le goût des consommateurs vers des viandes plus jeunes pour pouvoir valoriser nous-mêmes nos jeunes bovins et nos génisses ? Nous sommes sur un modèle production performant mais parfois en décalage avec l’attente du consommateur. On peut faire la même analyse sur la volaille. Nous produisons d’excellentes volailles, de grande qualité mais qui ne correspondent pas au marché des produits industriels qui est celui qui progresse le plus. Le Crédit Agricole privilégie-t-il donc davantage les projets d’entreprises qui se développent à l’international ou sur les marchés porteurs tels que vous les décrivez ? FM : Notre vocation est d’assurer un avenir aux filières agricoles et agroalimentaires. Il est, certes, plus facile d’accompagner des entreprises qui ont des projets, de la rentabilité et des perspectives de croissance. Mais il faut être attentif à notre présence sur l’ensemble de la filière. Donc être capable d’accompagner des entreprises qui mettront un peu plus de temps à s’adapter au marché. En clair, même si, comme tout banquier nous devons être attentifs à la viabilité des projets, nous ne sommes pas la banque de quelques grands clients Reproduction interdite TOTAL seulement. C’est d’ailleurs en raison de cette vocation de banque de toute la filière que nous avons créé ce pôle agriculture et agroalimentaire en 2011. L’idée avait été de mettre en perspective ce qui devrait constituer les grandes orientations de demain pour amener nos clients à se préparer à ces évolutions. Et nous, à nous préparer à financer leur activité. PC : C’est un modèle unique dans la banque d’aujourd’hui. Notre pôle est constitué de collaborateurs seniors qui sont des banquiers spécialisés par filières agroindustrielles. La profondeur historique de notre part de marché (75 % dans l’agriculture et 36 % dans l’agroalimentaire) font de ce dispositif une référence dans notre pays. Depuis la création de ce pôle avez vous eu des surprises en ce qui concerne l’industrie agroalimentaire ? FM : On s’aperçoit que certaines filières vont devoir effectuer des mutations profondes, voire repenser leur modèle économique si elles veulent retrouver la compétitivité qui était la leur il y a vingt ans. Il y aura peut-être des ruptures à envisager. PC : La faiblesse de la rentabilité des capitaux investis dans l’agroalimentaire explique le fait que les restructurations qui ont lieu sont des restructurations entre industriels sans investisseurs financiers. En-effet soit un grand groupe va absorber des structures pour consolider ses métiers, sa gamme, soit on a des petites entreprises qui vont se regrouper pour atteindre la taille critique sur leur marché. Ce n’est que dans un deuxième temps qu’interviendront des investissements améliorant la compétitivité des entreprises. Le retour sur capitaux investis est trop faible pour attirer des investisseurs financiers. Toutes les entreprises sont dans la même situation de faible rentabilité ? PC : Nos analyses sectorielles nous ont révélé un phénomène qui nous a surpris : les entreprises qui souffrent le plus, toutes filières confondues sont celles dont le chiffre d’affaires se situe entre 50 et 500 millions d’euros. C’est clairement la question de la taille critique qui est posée. De par leur taille, elles n’ont pas le pouvoir de négociation des entreprises de taille plus importante, sans avoir la flexibilité des petites entreprises. De plus, elles n’ont en général pas de marque qui leur permettrait de mieux résister face à la pression des grandes surfaces de distribution. Généralement elles ne sont pas non plus ouvertes sur l’international. Donc peu de rentabilité, peu d’investissements, etc. C’est un cercle vicieux dont il est difficile de sortir sauf à revoir leur modèle de développement. Mais heureusement de belles exceptions confirment la règle ! SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 13 FINANCEMENT Siclaé, précurseur en matière d’innovation financière dans le monde des coopératives agricoles Après l’ouverture de son capital à ses adhérents et ses salariés en 2010, une première opération qui lui avait permis de lever 107 millions d’euros, Siclaé a réitéré fin octobre 2013 avec une émission d’obligations convertibles en actions (OCA) pour 61,5 millions d’euros. « Les obligations ont pris le pas sur l’emprunt », expliquait à l’époque Pascal Prot, le président de Sicom (commandité de Siclaé), à Agra Alimentation en précisant : « quand vous avez une belle génétique, vous attirez l’argent ! ». Siclaé aurait pu se tourner simplement vers les financiers. « Nous avons choisi une méthode plus lourde. Nous nous sommes dits : si le produit est bon pour les financiers, il est bon pour nos adhérents et nos salariés » commentait ce dernier. De fait ces obligations assurent un rendement annuel de 5 % sur 7 ans. Et Pascal Prot d’ajouter : « c’est un geste fort dans la validation de notre génétique coopérative ». Réservée aux adhérents des groupes coopératifs actionnaires de Siclaé, aux salariés et retraités (environ 40 000 à 50 000 personnes), ainsi qu’à ses propres actionnaires et à certains investisseurs financiers, cette opération avait remporté un franc succès. Les adhérents, salariés et actionnaires personne physiques, qui ont bénéficié d’une priorité de souscription, ont souscrit à hauteur de 10 % du montant total, Vivescia son principal actionnaire (53,75 %) pour 20 millions d’euros, Bpifrance (entré au capital en 2010) pour 15 millions d’euros, Sofiprotéol (10 millions d’euros) et Unigrains (1,6 million d’euros, également au capital depuis 2010). « A la clôture de la souscription, c’est un total de 712 souscripteurs individuels (agriculteurs et salariés NDLR) qui ont investi une somme de 6,5 millions d’euros. En moyenne, chacun d’eux a pu mobiliser 9 000 euros. A ce stade, 10 % des souscripteurs ont pu participer en souscrivant un minimum de 3 obligations (au prix unitaire de 108 euros NDLR) afin de marquer leur adhésion à la démarche proposée alors que leur potentiel d’épargne restait limité », se félicitait Siclaé dans sa lettre aux investisseurs du printemps dernier. Les fonds ainsi levés doivent servir à financer les projets de développement notamment sur la malterie (Malteurop) et la boulangerie-pâtisserie (Nutrixo). Siclaé, présent dans différents métiers de transformation des céréales, annonce un chiffre d’affaires de 2,45 milliards d’euros pour 2012/2013 et emploie 6 500 personnes. apporter autre chose que de l’argent. Nous devons apporter de l’expertise, des réseaux, nous réglons aussi des problématiques RH, juridiques, de restructuration... en fonction des besoins et des demandes de nos dirigeants associés. C’est important pour un entrepreneur de pouvoir s’appuyer sur quelqu’un dont c’est le métier ». Autant de solutions qui humanisent en quelque sorte les solutions de crédit en créant un lien avec les dirigeants sur le long terme. Dans le même ordre et même s’il n’en est encore à ses balbutiement, le crowdfunding ou financement participatif ne peut être ignoré. Les collectes au premier semestre atteignent 66 millions d’euros au premier semestre tous secteurs confondus et pourraient atteindre 160 millions sur l’ensemble de l’année (contre 78 millions en 2013) et 6 milliards d’euros, selon les estimations du cabinet de conseil pour le développement des entreprises CompinnoV en 2020. Impossible évidement de mettre en parallèle un prêt bancaire avec une opération de financement participatif. Pour autant, l’intérêt pour ce nouveau mode de financement solidaire, qu’il soit sous forme de capital, de prêt ou de dons contre dons, ne doit pas être ignoré ne serait-ce que par l’engouement qu’il suscite. D’ailleurs, les banques ne s’y sont pas trompées, certaines, à l’image de la Société Générale et du Crédit Coopératif ayant d’ores et déjà annoncé leur partenariat avec la plate-forme Spear, de même que l’Ordre des experts comptables lors de son derniecongrès MONTANT TOTAL BRUT DE L’ÉMISSION : 61,5 M€ 11 % 1% 33 % VIVESCIA Bpifrance* Sofiprotéol* 14 % Coopératives actionnaires SCARA, EMC2, Noriap, Val France, 110 Bourgogne, la CAL, La Champagne Coligny, Coopérative d’Esternay Adhérents, salariés et actionnaires individuels 16 % Unigrains* 25 % 14 *Investisseurs financiers SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Naturex sollicite ses actionnaires pour financer ses développements américains Après s’être appuyé sur le soutien du secteur bancaire, notamment Natexis, pour financer l’achat de 100 % de l’américain Vegetable Juices Inc, Naturex a procédé à une augmentation de capital avec maintien du droit préférentiel de souscription de 67,2 M en Bourse en juin. « Nous préférerons procéder à des augmentations de capital seulement après avoir réalisé le rachat de nouvelles sociétés. Cette pratique nous permet d’éviter la pression d’investisseurs et de garder la tête froide lorsque des opportunités de rachat se présentent, explique le p.-d.g. Thierry Lambert. Le produit de cette émission a été affecté au refinancement de la dette. Avec Vegetable Juices Inc, le leader mondial des ingrédients naturels de spécialité d’origine végétale, double sa taille sur la filière agroalimentaire aux États-Unis, où il réalise 37 % de son chiffre d’affaires. L’entreprise basée à Avignon et qui emploie 1 450 personnes a réalisé un chiffre d’affaires de 320 M en 2013 (+ 7 %). Reproduction interdite FINANCEMENT annuel qui s’est mis sur les rangs pour participer à la sécurisation du système. Le gouvernement, de son côté, après l’application d’un décret d’application au 1er octobre visant en priorité les plateformes de prêt et les plateformes de participations, prévoit également différentes mesures visant à conforter le développement du crowdfunding en France. En attendant, la première plate-forme exclusivement dédiée aux acteurs de l’agriculture et de l’alimentation a vu le jour le mois dernier. « Sur 11 000 projets financés par ce biais en 2013, 40 seulement émanaient d’agriculteurs », a constaté Florian Breton, le fondateur de Miimosa qui compte aussi, au-delà du soutien financier, rassembler les consommateurs, des acteurs de l’agriculture et de l’alimentaire. Ce mode de financement ne s’adapte certes pas à tous les projets, mais peut venir en complément d’un dossier bancaire ne serait-ce que pour créer le buzz. C’est ce qu’à testé, avec succès d’ailleurs, le potentiel repreneur de Biscuiterie Jeannette avec son opération de financement participatif de 50 000 euros. Son but : prouver aux banques que la marque n’était pas morte et que son Unigrains et Idia entrent au capital de Noralliance Légumes Unigrains et Idia (Crédit Agricole) ont rejoint Ides (Crédit Coopératif) au capital de Noralliance légumes, qui porte la filière légumes du groupe coopératif Cap Seine. Ensemble, ils ont pris une participation de 14,3 % dans la société, active en pommes de terre fraîches et en légumes cinquième gamme. Pour rappel, Noralliance légumes a été créé fin 2013 suite au rachat de Pom’Alliance (pomme de terre) à LBO France par Cap Seine, et à la fusion avec Lunor. Les capitaux apportés viennent donc boucler le financement de ces opérations. Noralliance légumes, qui prévoit 10 M d’investissements sur trois ans, a réalisé 150 M de chiffre d’affaires en 2012/2013 (500 collaborateurs), soit une part significative de l’activité de Cap Seine, qui annonce 990 M de chiffre d’affaires (1 170 salariés) sur cette période (chiffres pro-forma). Au sein de Noralliance, Pom’Alliance (qui a intégré la première gamme de Lunor) a vocation à être une référence en pomme de terre fraîche en France et à l’export. Lunor doit pour sa part se développer sur la cinquième gamme, dont elle est le leader en France. projet de reprise avait un sens. Une opération révélatrice d’une époque, qui participe aussi sans doute à l’évolution des modes de financements à terme. Perrine Delfortrie QUESTION À Publi information Hervé Lecesne, P-D.G. de Nactis Flavours Un expert du goût « made in France » en pleine internationalisation Depuis sa création en 1996, Nactis Flavours se distingue par son expertise dans l’élaboration d’arômes, d’ingrédients technologiques et de matières premières aromatiques pour les industriels de l’alimentation, de la pharmacie, de l’aromatique et de la parfumerie. Ainsi que pour tous les spécialistes des métiers de bouche et de la restauration hors foyer. UNE VASTE GAMME DE NUANCES DE SAVEURS « Entreprise à taille humaine, Nactis Flavours accompagne ses clients au quotidien grâce à son organisation en deux départements dédiés, Industrie et Gourmet » explique Hervé Lecesne, P-D.G. de Nactis Flavours. « Forts des capacités d’innovation et de la culture du service de nos équipes, nous développons pour nos clients du monde entier des solutions sur-mesure de grande qualité made in France qui sont essentielles pour la formulation de leurs produits ». Guidée par son exigence de qualité, Nactis Flavours s’est engagée dans une démarche de clean label pour offrir le meilleur service à ses clients. Assemblages complexes de matières premières aromatiques, les arômes illustrent le savoir faire de Nactis Flavours dans la création de nuances de saveurs aussi bien sucrées que salées, fumées, etc., précise Hervé Lecesne. La richesse de la gamme Nactis Flavours permet ainsi de répondre aux besoins et contraintes spécifiques de tout type d’application alimentaire : arômes de fruits (agrumes, fruits rouges, pommes, noix de coco…), et de superfruits (acérola, açai, Reproduction interdite grenade…), arômes 100 % naturels de fruits, de viandes, d’épices, arômes de transformation viandés, arômes salés (aromates, condiments, bouillons, poissons, champignons, caviar…) arômes de fumée 100 % naturelle, etc. Et, s’appuyant sur ses travaux de R&D, Nactis Flavours est également à même de proposer des mélanges aromatiques et fonctionnels destinés à valoriser non seulement l’arôme mais aussi l’aspect, la texture et la stabilité des produits de l’alimentation ainsi que de la pharmacie. STRATÉGIE DE CROISSANCE EXTERNE À L’INTERNATIONAL « Grâce à nos cinq sites de production en France, à nos trois filiales à l’international (en Bulgarie, en Pologne et en Tunisie) et à notre réseau étendu d’agents et de distributeurs, nos produits, adaptés aux réglementations et habitudes de consommation locales, sont aujourd’hui disponibles dans 50 pays » indique Hervé Lecesne. Capitalisant sur ses compétences et ses savoir-faire reconnus, Nactis Flavours accélère sa stratégie de croissance externe à l’international en accentuant son engagement dans la naturalité et le clean label sur les marchés matures, et en poursuivant le déploiement de ses produits technologiques dans les pays émergents. Nactis Flavours compte ainsi doubler son chiffre d’affaires ces prochaines années, de 40 M en 2013 à 80 M en 2017, et prévoit sa prochaine introduction en bourse. A noter qu’Hervé Lecesne est aussi président de l’Association régionale des industries agroalimentaires d’Ile-de-France (ARIA Ile-de-France) et, à l’échelon national, administrateur de l’ANIA. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 15 GLOSSAIRE Les mots-clefs du financement La créativité financière suscite des partenaires nouveaux, donne naissance à des outils et des concepts inédits. Agra Alimentation a voulu, à travers ce glossaire ci-dessous, apporter à la fois de l’information et des explications de manière à rendre l’ensemble de ces outils compréhensibles par tous. Bâle III : Nouvelle réglementation européenne qui s’impose aux banques. Si elle a pour objectif d’assurer la stabilité et la fiabilité du système bancaire et financier, elle a pour conséquences le renforcement des exigences de fonds propres et des contraintes de solvabilité financière des établissements financiers. En clair, Bâle III va entraîner, à plus ou moins court termes, la réduction des financements accordés par les banques. Crédit syndiqué : Financement impliquant un groupe de banques – souvent autour d’une dizaine d’institutions – réunies derrière un « chef de file », qui négocie l’essentiel des termes du contrat au nom du groupe. Désintermédiation : Alors que les banques ont longtemps joué le rôle d’intermédiaire entre les ressources financières (dépôts des particuliers ou des investisseurs) et les besoins des entreprises, ces dernières se tournent de plus en souvent directement vers les investisseurs (particuliers ou investisseurs, notamment les assureurs). On parle alors de désintermédiation. Dette subordonnée : Il s’agit de la partie la plus risquée du financement d’une acquisition à effet de levier : le remboursement de cette dette n’interviendra qu’après celui d’une autre dette, dite dette senior (à laquelle est donc conditionnée, ou « subordonnée »). Il peut y avoir plusieurs niveaux de subordination, la dette la plus risquée étant appelé dette « mezzanine » car on considère que son niveau de risque se situe alors à mi-chemin celui d’une dette classique et celui d’un investissement en capital. Plus risqués que les financements, les financements subordonnés sont aussi mieux rémunérés. Ils coûtent donc plus cher à l’entreprise. Effet de levier : Technique financière permettant d’accroître la rentabilité d’un in- 16 vestissement en recourant à l’endettement. Pour que l’effet de levier soit positif, il faut que le coût de l’endettement soit inférieur à l’accroissement de bénéfice qu’il permet. Emission obligataire : Les sociétés peuvent aller chercher des prêts directement sur les marchés financiers en lui proposant des « obligations », correspondant à une part de dette. Attention, il faut dans tous les cas un volume de dette assez conséquent pour prétendre mener une telle opération (de l’ordre de 300 millions d’euros), et mieux vaut être un groupe solide dits « investment grade » plutôt que « high yield » (ou « haut rendement », correspondant à ce que devront payer les sociétés les moins bien notées). Euro PP : Ce sont des Placements privés européens, qui peuvent être accordés sous forme de prêts ou d’obligations, cotées ou non. Ils sont accessibles à partir de 10 millions d’euros, sur 5 à 10 ans. Il s’agit d’un marché récent puisque les premières opérations ont été menées fin 2012 (notamment par le groupe Bonduelle), mais qui semble très prometteur. Sa mise en œuvre devrait être facilité par la mise en place début 2014 d’un « cadre de référence » fixant les obligations des investisseurs et émetteurs et précisant la documentation nécessaire à ces opérations. Fonds commun de placement obligataire : Les émissions obligataires ne pouvant être réalisées qu’à la condition de lever un montant minimum, certaines entreprises ont choisi de se regrouper au travers de « fonds communs ». A travers des fonds comme Novo ou Micado, il est ainsi possible d’obtenir entre 5 et 50 millions d’euros. Fonds LBO : Fonds d’investissement procédant à la reprise d’entreprises au moyen d’une dette importante. La dette et les intérêts seront remboursés grâce au niveau de rentabilité élevé exigé de la cible. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 IBO : Les « Initial Bond Offering » permettent aux entreprises proposer aux particuliers une première émission obligataire. Accessibles dès 5 ou 10 millions d’euros de financement, ces opérations sont ouvertes aux PME-ETI non cotées, mais elles exigent une large campagne commerciale et sont soumises aux contraintes de l’AMF. LBO : Le « Leveraged Buy Out » consiste en un rachat des actions d’une entreprise au moyen d’un endettement important et donc par l’utilisation de l’effet de levier. On parle d’un MBO (Management Buy Out) quand l’opération est menée par toute ou partie de l’équipe dirigeante. Concrètement, la mise en place d’un LBO passe par la constitution d’une holding, détentrice des actions de la société cible, et porteuse de l’endettement. Ce sont les dividendes versés par la société acquise qui permettent de rembourser la dette (et de payer les intérêts). Maturité : Durée d’un financement. Les maturités des prêts bancaires tendent actuellement à diminuer (vers des maximums de cinq ans), tandis que les financements « alternatifs » aux banques peuvent offrir des maturités de l’ordre de 7 à 10 ans. Notation : Si la plupart des petites ou moyennes sociétés n’ont pas demandé de notation de leur dette par l’une des trois grandes agences (Standard & Poor’s, Moody’s ou Fitch), toutes font l’objet d’une notation par leurs banques. Obligation : Titre de créance représentant un emprunt. Cessible, elle peut faire l’objet d’une cotation. On parle d’obligations convertibles lorsque le titre peut, à terme, être échangé contre une action (titre offrant un accès au capital). Placement privé : Il s’agit d’un financement obtenu directement auprès d’investisseurs « qualifiés », désireux de participer à des Reproduction interdite GLOSSAIRE émissions de dette provenant d’entreprises de taille intermédiaire, le plus souvent non notées. En général, entre 3 et 10 investisseurs professionnels (de type assureurs ou fonds d’investissements) s’engagent - en amont et dans une négociation de gré - à gré à financer l’entreprise, sous forme d’obligations ou de prêt. Il existe trois principaux types de placements privés : les « US PP », le « schuldschein » allemand, et depuis environ 2 ans, un produit européen dit « Euro PP ». Schuldschein : Placements privés proposés sur le marché allemand. Essentiellement sous forme de prêts, les financements sont accessibles dès 25 millions d’euros, sur des maturités allant de 3 à 7 ans. Mieux vaut avoir une activité et une réputation sur le marché allemand pour séduire les inves- tisseurs, souvent des banques régionales allemandes. Toutefois, les institutions financières asiatiques participent de plus en plus souvent aux levées de fonds sur ce marché. Spread : Le coût d’un financement est constitué par la somme d’un taux, le plus souvent l’Euribor 3 ou 6 mois, et d’un « écart de crédit », ou « spread », qui croît avec le risque représenté par l’entreprise. Titrisation : Technique qui consiste à transformer des actifs de l’entreprise (stocks, créances clients, produits à recevoir, etc.) en titres financiers proposés au marché des capitaux. Elle passe par la mise en place d’une structure dite « entité ad hoc », relevant souvent du droit anglo-saxon. « US PP » : Placements privés américains. QUESTION À Essentiellement en dollars, le marché est ouvert aux entreprises européennes qui peuvent y obtenir des financements essentiellement obligataires, d’un montant minimum de 50 millions d’euros, sur 5 à 15 ans, auprès d’investisseurs qualifiés. Mieux vaut toutefois, bénéficier d’une certaine notoriété outre-Atlantique et présenter des comptes aux normes américaines ou internationales. Unitranche : Il s’agit, dans le cadre d’un LBO, d’un financement entièrement proposé par un fonds (mezzanine), sans le recours à une dette senior octroyée par des banques. Son coût se situe en général entre le coût d’un prêt mezzanine classique et un coût bancaire. Réalisé par Cécile Desjardins Publi information Frédéric Plas, Directeur Investissement Capital Transmission chez CM-CIC Capital Investissement « La part de l’agroalimentaire dans notre activité pourrait augmenter dans les années qui viennent » Pouvez-vous décrire l’activité de CM-CIC auprès de l’industrie agroalimentaire ? Nous avons deux types d’activité chez CM-CIC Capital Finance : d’une part comme investisseur minoritaire dans le cadre de projets de développement ; d’autre part on intervient sur la structuration d’opérations de transmission avec des opération de type LBO. Là, on investit en position d’actionnaire de référence ou partie prenante de tour de table majoritaire. C’est ce qu’on a fait dans le cadre d’opérations comme Charles et Alice, Compagnie des Desserts, Europe Snacks ou Maison Routin. En capital développement, nous sommes présents dans des sociétés comme Norac, Gouters magiques, SILL, Léa Nature, Béjot ou Advini pour le vin. Quelles sont vos perspectives sur ces domaines ? La structure CM-CIC Capital Finance gère aujourd‘hui 2 milliards d’euros sur fonds propres et s’inscrit dans une logique d’engagement à moyen et long terme, avec une rotation du portefeuille tous les 7 ans en moyenne. Notre structure conserve une orientation généraliste, mais dispose d’une bonne connaissance et compréhension de multiples secteurs dont les IAA. L’agroalimentaire avec notamment les références citées plus haut, représente 13 % de notre portefeuille investi et pourrait augmenter dans les années qui viennent. Quels sont les besoins de financement les plus fréquents ? Cela concerne d’abord des projets de développement pour des innovations ou la création d’unités de production. Certaines ont Reproduction interdite besoin de s’implanter à l’étranger, exporter ou s’internationaliser, ce qui passe par des investissements en hommes puis par des acquisitions ou joint venture qui peuvent être consommateurs de capitaux. Cependant, il ne faut pas oublier un gros poste qui est celui du financement du cycle d’exploitation compte tenu par exemple des variations du prix des matières premières. Le besoin de fonds de roulement (BFR) reste aujourd’hui un vrai sujet de préoccupation dans les IAA. Que pensez-vous des nouveaux modes de financement, comme les placements privés, de la part des industriels ? Un certain nombre de groupes agroalimentaires se sont présentés sur ce marché et ont réussi ces placements de type euro-obligataires (Euro PP). Mais cela reste des produits destinés à des entreprises d’une certaine taille. Les émissions sont plutôt calibrées autour de 100 millions d’euros, qui représentent deux ou trois fois l’EBITDA. Alors quelle solution pour ces PME ? Effectivement ce marché n’est guère accessible aux PME en-dessous d’un certain niveau d’EBITDA. Pour maitriser leur endettement mais financer leur projet, les PME doivent d’abord réfléchir sur leurs fonds propres, compartiment actions, éventuellement à base d’outils comme des actions de préférence. Il peut y avoir également des produits hybrides, du type dettes convertibles en capital avec des parités de conversion variables le cas échéant. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 17 CONJONCTURE Temps difficile pour l’industrie agroalimentaire Depuis quelques années, le taux de défaillance de l’industrie agroalimentaire a nettement progressé. L’Europe n’est plus une zone de stabilité des marchés alors même que la concurrence devient plus vive. Avec l’atténuation des effets de la Pac sur les marchés, les zones de turbulence devraient perdurer. L’agroalimentaire, du coup, doit rechercher plus de valeur ajoutée ce qui implique davantage d’investissements et de financements. Gad, Doux, Biscuiterie Jeannette, SDVA, Le Cabanon, Continentale Nutrition… des entreprises en difficulté qui ont marqué les années 2013 et 2014. L’industrie agroalimentaire n’avait jamais été, autant qu’en cette période, soumise à des vents contraires. La crise économique n’explique pas tout. Dans les temps difficiles, la consommation alimentaire était toujours restée relativement stable, les ménages sacrifiant des dépenses superflus mais pas leur alimentation. Or, selon la branche assurance crédit de Groupama, qui tient des statistiques sur les défaillances d’entreprises, depuis les années 2000, un sommet a été atteint en 2013 dans les filières alimentaires avec 11 000 défaillances soit un taux de 2,7 %. Ce taux est même plus élevé chez les industriels, avec 3,7 %, que dans le commerce et chez les grossistes. Que se passe-t-il donc dans l’agroalimentaire ? La « résilience » face aux temps difficiles ne serait-elle plus au rendez-vous ? Pour expliquer le phénomène, plusieurs raisons. D’abord, le poids des matières premières agricoles et leurs prix de plus en plus volatiles. Les stratèges de l’agroalimentaires savent qu’il doivent naviguer en eaux plus difficiles, avec de fortes hausses et des baisses non moins fortes de leurs prix d’approvisionnement. Un exemple parmi 4,00 % TAUX ET NOMBRE DE DÉFAILLANCES DANS L’AGROALIMENTAIRE 199 3,60 % 3,50 % 180 3,33 % 3,00 % 5 762 2,80 % 2,50 % 2,00 % 3 531 2,32 % 180 2,12 % 6 101 2,81 % 206 3,64 % Industriels 6 494 2,88 % CHR 3 561 2,30 % 3 762 2,36 % 466 2,17 % 481 2,17 % Détaillants Grossistes 1,50 % 1,00 % 0,50 % 59 597 0,95 % 2011 59 674 0,90 % 2012 61 597 0,92 % Économie française 2013 Alors que le taux de défaillances dans les filières agroalimentaires est supérieur à la moyenne nationale tous secteurs de l’économie, c’est l’industrie qui se trouve confrontée au taux le plus élevé. Pour 2014, ce taux devrait rester proche de 3%. 18 d’autres : en 2013, la Biscuiterie Jeannette, 3 millions d’euros de CA, solide marque de biscuits et gâteaux, une entreprise située à Caen, zone de prédilection pour s’approvisionner en beurre et œufs, se trouve placée en règlement judiciaire. La cause : après avoir subi quelques années de hausse des prix de la farine, elle se trouve, en 2013, confrontée à une flambée du prix des œufs. De fait, les nouvelles normes qui s’appliquent aux poules pondeuses ont raréfié la quantité d’œufs produits en France. Plus rares, plus chers, les œufs compromettent le compte d’exploitation de la Biscuiterie Jeannette. Elle sera néanmoins relancée plus tard grâce à un financement participatif. MATIÈRE PREMIÈRE VOLATILE La dépendance à l’égard d’une matière première volatile, très variable en quantité, est devenue générale. Si les abattoirs de Gad sont entrés, en Bretagne, dans la zone tempête, c’est qu’on y abat de moins en moins de porcs. Les abattoirs qui n’ont pas de contrats d’approvisionnement assurés et surtout des débouchés également assurés courent un risque de pérennité. Rien n’exclut, de ce fait, que l’embargo russe sur les produits alimentaires européens ne fassent pas des dégâts sérieux. Jean-Michel Peres, patron de Groupama assurance crédit prévient : « Les filières touchées par l’embargo russe doivent trouver des débouchés de substitution, elles vont donc se positionner sur des marchés où elles n’étaient pas auparavant, créant ainsi de nouvelles sources de concurrence pour d’autres. ». Cet événement révèle un aspect nouveau avec lequel les patrons d’entreprises doivent compter : certes, l’internationalisation est nécessaire, indispensable, même, pour aller chercher de la croissance. Mais le risque politique peut survenir. « Plus une entreprise est exportatrice, plus elle est dépendante des crises géopolitiques insiste Jean-Michel Peres. Il y a 20 ans, ce qui s’est passé en Ukraine aurait eu très peu d’impact chez nous ». PLUS D’INTERNATIONAL, MAIS… Ce n’est pas pour autant une raison de rester cantonné sur l’Europe et à fortiori la France. François Moury, patron du pôle agroalimentaire au groupe SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite Crédit Agricole a constaté qu’une bonne internationalisation correspond à 3 points de plus en termes de rentabilité. Pour lui, la solution se trouve en grande partie dans l’internationalisation. C’est que l’Europe, de toute façon, est devenu un terrain moins solide. La politique agricole commune n’y exerce plus son effet stabilisateur. Bientôt plus de quotas laitiers ni sucriers. Les frontières sont devenues des passoires, au gré des accords bilatéraux. De futurs accords de grande ampleur se profilent ; avec le Canada, les États Unis, peut-être avec des pays d’Amérique du Sud, etc. Les mesures de sauvegarde (stockages subventionnés, retraits) deviennent plus rares. L’embargo russe a peut-être été l’occasion des dernières mesures de ce type de grande ampleur. Pendant ce temps, les grandes surfaces continuent d’exercer leurs pressions sur les prix. QUALITÉ A ces conditions générales s’ajoutent des réalités spécifiques. L’analyse de Groupama met en avant les problèmes de qualité dans la filière grains. Le faible taux de protéines dans le blé est le talon d’Achille des Reproduction interdite Ouest France - David Ademas CONJONCTURE Manifestations de salariés de Gad, le groupe d’abattoirs bretons en difficulté depuis plusieurs années et placé en liquidation en 2014. Un des établissements de Gad (Josselin, Morbihan) sera repris par Intermarché en octobre. Les abattoirs bretons souffrent de la réduction du nombre de porcs produits dans la région, l’ensemble de la filière subissant la concurrence d’autres pays européens. Français. C’est ce qui, selon Groupama, explique la difficulté de pas mal d’organismes stockeurs. Avec un contexte de concurrence plus rude des blés d’origine Mer Noire, nos débouchés traditionnels s’avèrent moins certains. Quant aux transformateurs, meu- SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 19 CONJONCTURE ENTREPRISES DÉFAILLANTES : VIANDES ET PRODUCTIONS ANIMALES NAF Dpt Jugement CA (M ) Mois Abattoirs Gad 1011Z 56 LJ 400 9 Tilly Sabco 1012Z 29 LJ 136 9 Ets Busnel Brévier 4632A 94 LJ 53 5 Sauvegarde Maurer - Tempé 1013A 67 35 1 Sauvegarde Euxedia 1013A 42 26 6 La Lauragaise 1013A 11 LJ 20 6 Barral 1013A 47 RJ 14 10 Maison Bailet 4632A 06 RJ 7 5 Volailles de Penalan 1012Z 22 LJ 6 4 Générale des viandes 4722Z 13 RJ 6 4 Principales raisons des difficultés rencontrées par les entreprises de productions animales en 2014 : la concurrence venue d’autres pays européens et une taille souvent insuffisante. NAF : code sectoriel national ; Dpt : Département ; LJ : liquidation judiciaire ; RJ : Règlement judiciaire. (source : Groupama) ENTREPRISES DÉFAILLANTES : VINS ET NÉGOCES DE VINS NAF Dpt Jugement CA (M ) Sdva 4634Z 11 LJ 18,70 Maison Cayran 4725Z 84 RJ 9,97 Coop. cave de Cairanne 1102B 84 RJ 7,82 Duvernay vins millésimes – Dvm 4634Z 84 RJ 6,38 Corcage 4634Z 33 LJ 6,11 Domaine des grands vins de France 4634Z 67 LJ 3,15 Maison René Laclie - Cognac Léopold Raffin 4634Z 17 RJ 2,41 Champagne Adam Garnotel 4634Z 51 RJ 1,33 Terroirs Club 4634Z 34 LJ 1,14 Les crus du Soleil 4725Z 83 LJ 1,12 Care distribution 4634Z 62 RJ 1,08 Wallop 4634Z 49 LJ 1,07 Mois 5 2 2 6 2 7 3 4 7 1 6 3 L’année 2014 est marquée par des défaillances d’opérateurs importants, souvent gênés par les prix des vins français élevés sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel. Les Corbières et le sud des Côtes du Rhône sont durement touchés. NAF : code sectoriel national ; Dpt : Département ; LJ : liquidation judiciaire ; RJ : Règlement judiciaire. (source : Groupama) niers, boulangers, pâtissiers, ils ont été évidemment pris dans l’étau entre des hausses de prix de la farine auxquelles ils étaient rien moins qu’habitués et une pression du marché et des grandes surfaces notamment qui a fait fondre leur marge. Les établissements Emile Larroulet, Dicl Gaborit, GPB, Pâtisserie Royale et pas mal d’autres ont mordu la poussière en 2014 après Biscuiterie Jeannette, Lor, Bellot minoterie, Bretagne gâteaux en 2013. Secteur voisin, celui de l’alimentation animale est également touché. Les derniers mois de 2013 ont été scandés par la déconfiture et les perspectives difficiles de rachat de Continentale nutrition. Rien moins que 267 millions de chiffre d’affaires, avec une très forte proportion de pet Food, les aliments pour animaux familiers. L’entreprise a cumulé des pépins nés de la hausse de ses coûts d’approvisionnement mais aussi de problèmes de stratégie, se spécialisant dans les aliments humides, la branche la plus difficile de ce segment de marché. Et puis, en période de crise, 20 l’aliment pour chien et chat n’est peut-être plus aussi privilégié que par le passé. C’est cependant dans les productions animales ellesmêmes que les difficultés les plus nombreuses se sont accumulées. Dans ces secteurs, la France perd des parts de marché au profit de ses voisins. Raison souvent avancée par les professionnels : les charges salariales pour cette industrie très utilisatrice de main d’œuvre. Mais ce n’est sans doute pas la seule explication. En volailles comme en produits porcins, la concurrence venue des autres pays européens est également le fait de filières très intégrées, plus consensuelles qu’en France, sachant s’épauler lorsqu’il s’agit d’aller sur des marchés non européens. Bilan : 40 % de la consommation de volailles en France se porte sur des produits importés. Pas de rattrapage possible sur l’exportation hors d’Europe : Doux, le leader du poulet export survivra peut-être à la fin des subventions à l’exportation européennes, grâce notamment à l’argent d’un groupe Saoudien. Ce sera sans doute SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite CONJONCTURE plus difficile pour son challenger Tilly-Sabco dont le patron lui-même affirme qu’il est impossible d’exporter des poulets hors d’Europe sans subvention. En tout cas, ce secteur, selon les données de Groupama, flirte avec un taux de défaillance préoccupant de 4 %. CHERCHER DE LA VALEUR AJOUTÉE C’est également le cas pour les industriels des produits laitiers dès lors qu’ils ne parviennent pas à sortir des grands produits standard comme la poudre de lait, le beurre ou le lactosérum. Ceux-ci vont se trouver à la peine lorsque les cours mondiaux auront touché le fond. D’autant que l’embargo russe a déjà incité ceux qui y exportaient à recycler leur lait vers des poudres ou du beurre. Les prix records de 2013 ne sont plus qu’un souvenir et la fin des quotas va intervenir dans un contexte difficile. S’il ne s’agit pas d’un produit proprement agricole, le poisson et les produits de la mer en général subissent des phénomènes à peu près parallèles. Le taux de défaillance y atteint un niveau record pour l’agroalimentaire, pas moins de 8,5 % des entreprises. C’est que, rappelle, Groupama, les produits de la mer sont soumis à plusieurs tempêtes : « raréfaction de la ressource, mise en place de quotas, diminution du parc de bateaux, conditions climatiques désastreuses ». Et puis, une mutation majeure se poursuit : l’aquaculture remplace toujours davantage les produits de la pêche. Tout ceci pose un problème de marges qui s’amincissent de plus en plus et amènent bon nombre d’entreprises, dont le CA se situe à quelques dizaines de millions d’euros, à boire le bouillon. De fait, c’est dans le secteur de la viande et celui de la pêche que se situent les cas les plus difficiles. « En fait, ce sont souvent les secteurs positionnés sur des produits à moins forte valeur ajoutée qui souffrent le plus » rappelle Jean-Michel Peres. La chasse à la valeur ajoutée est ouverte. Mais celle-ci se paie, par des investissements, de la recherche, de l’innovation. C’est encore un problème de financement qui se pose. Hervé Plagnol QUESTION À Publi information Transcapital « Prendre le virage de l’international » Dans le contexte de concentration de la distribution française, renforcé par les alliances récentes entre centrales d’achat (Auchan/Système U, ITM/Casino), comment retrouver croissance et marge pour les IAA françaises ? Le remède qui vient à l’esprit est de réduire l’exposition à la GMS. En témoigne le développement du SIRHA, salon dédié aux Métiers de Bouche. Mais si les marges sont meilleures dans ce circuit, la croissance y est faible ces derniers temps. La seule vraie solution est l’international, via l’exportation ou l’implantation à l’étranger. Or les IAA françaises exportent peu. En témoignent les salons internationaux. Le SIAL de Paris vient de fermer ses portes. Contrairement aux industriels français, les exposants étrangers y sont de plus en plus nombreux, et c’est avec ces derniers que les visiteurs internationaux (qui viennent de plus en plus loin, en particulier d’Asie) entrent en relation… Autres exemples : au Sial de Shanghaï, où la France était l’invitée d’honneur, moins de 50 exposants français (il est vrai que vendre en Chine est très compliqué) et au Gulf Food, au cœur d’un marché en plein développement, 57 exposants français. C’est peu ! A l’export, si notre savoir-faire agroalimentaire est reconnu partout, les produits français sont qualitatifs mais souvent chers. En revanche, l’acquisition d’entreprises à l’étranger permet notamment d’amener du savoir-faire à ces entreprises, de réduire les coûts logistiques et parfois les prix de revient, et surtout de réduire sa dépendance commerciale en trouvant de nouveaux clients. Quel est le rôle de Transcapital dans ce contexte ? Nous avons pris résolument le virage de l’international depuis près de 5 ans et les opérations cross-border sont maintenant la moiReproduction interdite tié de notre activité : nous avons conseillé et/ou conseillons des acquisitions en Europe (Belgique, Pays-Bas, Royaume Uni, Italie, Allemagne, Pologne), mais aussi au Canada, aux États-Unis. Une acquisition à l’étranger contribue d’ailleurs à créer de la valeur stratégique : dans un cas récent, nous avons conseillé l’un de nos clients dans l’acquisition d’un concurrent britannique, venant en complément d’une implantation en Pologne. Grâce à ce build-up il est devenu une plate-forme de choix pour un groupe asiatique qui a valorisé la prime stratégique que lui conférait cette dimension européenne. A l’étranger, il n’y a sans doute pas que des acquisitions ? En effet les groupes français souhaitent parfois « réduire la voilure dans certains pays. Par exemple, depuis 4 ans nous avons conseillé l’un des leaders mondiaux de l’ultra-frais laitier dans des cessions d’actifs en Belgique, Allemagne, République Tchèque, Bulgarie, Portugal et Espagne (dont plusieurs dans un cadre de partenariat industriel avec un groupe américain). Comment réalisez-vous ces opérations hors frontières ? Nous travaillons cette année sur une dizaine de missions hors frontières. Certaines sont traitées en direct (exemple du leader laitier précité), ce qui nous amène d’ailleurs à ne plus recruter que des collaborateurs bilingues en anglais, tandis que d’autres s’appuient sur un réseau international de correspondants qui permettent de couvrir la plus grande partie des pays industrialisés, les BRIC et divers pays d’Asie du Sud-Est et d’Amérique du Sud. Des correspondants que nous choisissons bien sûr tant pour leur compétence de banque d’affaires que pour leur connaissance de l’agroalimentaire local. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 21 PRESSE L’agence d’information agro-économique – Paris-Bruxelles - www.agrapresse.fr HEBDO Semaine du 11 novembre 2013 – N° 3421 Avenir Ecotaxe suspendue, grogne maintenue En dépit de l’annonce de la suspension de l’écotaxe, la situation ne s’est pas calmée. Bien au contraire, d’autres régions semblent gagnées par les mouvements de colère des agriculteurs, conjointement avec d’autres professions, contre l’écotaxe mais aussi leur situation en général. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, qui s’était initialement prononcé pour une suspension du projet fiscal a demandé, le 7 novembre, une exonération générale des filières agricoles, agroalimentaires et d’agrofournitures. Le 8 novembre, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll devait se rendre en Bretagne pour rencontrer les professionnels de la région. Lire p. 21 L’installation en baisse, des régions gagnées par le doute La référence des décideurs AGRICOLES ! Globalement le nombre de nouveaux installés a diminué entre 2011 et 2012 en France. Certaines régions agricoles voient même le nombre de nouveaux arrivants s’effondrer. La façade atlantique notamment, traditionnellement très dynamique, n’installe plus de jeunes. Seule la Vendée, tributaire d’un bassin laitier aux références plus favorables, tire son épingle du jeu, tandis que toute la région Bretagne connaît une baisse significative, avec, en chef de file, les Côtes d’Armor à -20,3%. L’Est en revanche, qui installe peu habituellement, est marqué par une forte progression avec en tête, loin devant, l’Alsace à +35,3%. La carte des installations rappelle les difficultés que traversent aujourd’hui les régions agricoles. À l’Ouest, il n’y a plus de nouveaux. les chiffres de l’installation en agriculture que vient de faire paraître la Mutualité sociale agricole (MsA) confirment la conjoncture, morose : les jeunes se risquent de moins en moins à s’engager dans le métier. Alors que la moyenne nationale affiche un recul de 2,1% pour les jeunes de moins de 40 ans – et, tout âge confondu, une diminution de 0,8% -, dans les Côtes d’Armor, c’est l’effondrement. le nombre de nouveaux arrivants a baissé de 20,3%. À l’heure actuelle, « nous avons zéro installation en poule pondeuse », explique Patrick Gicquel, président des Jeunes agriculteurs du département. Même difficulté en production porcine avec une arrivée pour cinq départs, « ça n’est pas suffisant ». Mais, selon lui, ce repli en 2012 s’explique surtout par une très bonne année 2011. Avec 290 nouveaux installés en une année, « on peut parler de performance ». un phénomène qui s’explique : avant septembre 2011, un nouvel installé, sans terre, pouvait prétendre à la production de 160 000 litres de lait supplémentaires. une mesure bénéfique pour une association viable du jeune avec un ou plusieurs autres exploitants. Mais la référence est, depuis, passée à 100 000 litres, « ça n’est pas assez pour pouvoir pérenniser un projet d’installation », estime Patrick Gicquel. les autres départements bretons confirment le malaise : -10,1% dans le Morbihan, -4,2% en Ille et Vilaine et -1,8% dans le Finistère. L’impact des bassins laitiers Même revers en Basse Normandie. l’Orne affiche un recul significatif (-17,4%), dû à la chute importante du nombre d’installés de moins de 40 ans. en revanche, une exception normande : la Manche installe à tout va, avec la plus forte progression de l’Ouest (+13,5%). À partir de septembre 2011, « notre bassin laitier est passé d’une attribution de 40 000 litres de lait à 90 000 litres sans terre. Ça aide », explique Antoine Maquerel, président des Jeunes agriculteurs de la Manche. le 49 n°/an ww w. ag rap res se .fr L’essentiel de l’information agricole française, européenne et mondiale ! Avec AGRA PRESSE Hebdo, soyez les premiers informés de l’évolution du monde agricole. BULLETIN D’ABONNEMENT ✂ OUI, je m’abonne pour 1 an (49 n°) à Agra Presse Hebdo et je choisis une offre ci-dessous : O F F R E PA P I E R FRANCE MÉTROPOLITAINE 2 113,47 €TTC (2 070 €HT) DOM-TOM 2 308,99 €TTC (2 285 €HT) AUTRES PAYS 2 285 €TTC OFFRE NUMÉRIQUE (Par email : version monoposte non transférable) 1 740 €TTC (1 450 €HT) DOM-TOM 1 573,25 €TTC (1 450 €HT) MES COORDONNÉES Nom Prénom Société Adresse Code postal Ville AUTRES PAYS 1 450 €TTC RÉGLEMENT Je règle par : Chèque à l’ordre d’AGRA Virement (voir ci-dessous) Domiciliation bancaire CCM-CADP-CAEN BIC CMCIFR2A IBAN FR76 1027 8021 0100 0204 1580 318 Je souhaite recevoir une facture. Pays Tél. Port Date et signature obligatoires : E-mail (obligatoire pour la version numérique) SIRET Code APE N° TVA intra A retourner à : AGRA Presse - Service abonnements - 2 avenue du pays de Caen - Colombelles - 14902 CAEN CEDEX 9 Tél. +33 (0)2 31 35 77 02 - Fax +33 (0)2 31 35 77 18 - [email protected] TVA à 2,1% (édition papier) et 20% (édition numérique) pour la France métropolitaine et 1,05% (édition papier) et 8,5% (édition numérique) pour les DOM TOM. Version numérique monoposte non transférable. Conformément à la loi Informatique et Libertés de 06/01/78, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant auprès de notre service abonnements. Abonnez-vous aussi par internet : www.agrapresse.fr AGRA1404-13 - Offre valable jusqu’au 15/12/2014. FRANCE MÉTROPOLITAINE LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR Neuf mois de restructurations En avant-première, voici des extraits de la chronologie des fusions acquisitions et rapprochements d’entreprises françaises opérés de janvier à fin septembre 2014. L’intégralité de ces opérations sur l’année, ainsi que les fusions/acquisitions réalisées à travers le monde, seront édités sous forme d’un supplément d’Agra Alimentation au début de l’année 2015. Renseignements et souscriptions pour l’édition 2014 : Axelle Chrismann ([email protected]) 1 – ABATTAGE ET TRANSFORMATION DE VIANDES (BOVINS, PORC) (Éditions du 23 janvier, 22 mai, 29 mai, 10 juillet, 17 juillet, 18 septembre 2014) Liquidation judiciaire avec poursuite d’activité pour Gad Le tribunal de commerce de Rennes a prononcé le 11 septembre la liquidation judiciaire avec une poursuite d’activité de trois mois pour la société d’abattage de porcs et de transformation Gad SAS. La SVA Jean-Rozé, filiale viande du groupe Intermarché, a déposé une offre de reprise qui concerne uniquement les actifs du site de Josselin. 248 suppression de postes sont prévues sur un total de 755. Le tribunal de commerce de Rennes doit se prononcer sur cette offre le 13 octobre. Le projet de réouverture de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau dans le Finistère, porté par sept anciens cadres de Gad, a donc été abandonné. (Édition du 6 février 2014) Midi-Pyrénées Viandes a fermé ses portes Midi-Pyrénées Viandes spécialisée dans la découpe de carcasses et le piéçage de viande pour la restauration classique ou collective et les deux marchés de Toulouse a fermé ses portes le 31 janvier 2014, supprimant 43 emplois. Cette société était une filiale d’Arcadie, appartenant au groupe coopératif Lur Berri. Les salariés du groupe s’estimaient « sacrifiés pour renflouer le groupe » mais Arcadie a fait valoir que le site toulousain n’était plus rentable. (Édition du 20 février 2014) Terrena – Système U : partenariat de l’amont à l’aval Terrena et Système U ont annoncé un partenariat et des contrats tripartites entre éleveurs, transformateur et distributeur. Le contrat repose sur la démarche Nouvelle Agriculture (NA) de Terrena (animal nourri selon le cahier des charges Bleu-blanc-cœur avec des céréales locales). L’accord entre Terrena et Système U couvre 100 % des besoins du distributeur en uvci (mise en barquette chez l’industriel) soit 10 à 15 % des ventes de porc frais. Les produits ont été commercialisés dès mars en co-branding U et NA. (Édition du 22 mai 2014) La Cavac prend le contrôle de Bioporc La coopérative vendéenne Cavac a pris une participation majoritaire dans le charcutier Bioporc, entreprise vendéenne avec laquelle elle avait déjà un partenariat d’approvisionnement de porcs bio depuis Reproduction interdite 2008. Bioporc (70 salariés, 13 M€ de CA en 2013) transforme 250 porcs par semaine et offre des produits destinés aux rayons boucherie ainsi que de la charcuterie cuite et sèche pour la GMS, les réseaux spécialisés bio et la restauration. Cavac (800 M€ de CA, 1 100 salariés) collecte chaque année 10 % de la production française de céréales bio. (Édition du 17 juillet) L’abattoir de Bellegarde-sur-Valserine repris par la nouvelle société SBA La mairie de Bellegarde a choisi la nouvelle entreprise Société Bellegardienne d’Abattage (SBA) pour reprendre la délégation de service publique de l’abattoir de l’Ain. La société a été créée par Guillaume Megevand et trois anciens salariés de l’abattoir. Elle entend rénover le site avec l’appui de la mairie, notamment pour ajouter une chaîne porcine, et vise un CA de 520 000 € pour 2014. L’abattoir est dimensionné pour traiter 1 000 tonnes de viande par an ; ses clients sont les grossistes, les bouchers et des en vente directe. (Jeudi 18 septembre 2014) La CAM et Terrena en route vers une fusion La Coopérative des agriculteurs de la Mayenne (CAM) a décidé d’adhérer, pour son activité bovine, aux côtés de Terrena, à l’union de coopératives Ter’elevage (adhésion effective au 1er janvier 2015). Les deux coopératives prévoient aussi de mettre en commun des moyens via une adhésion progressive des activités de la CAM à la coopérative Terrena. Par ailleurs, les discussions de Terrena (portées par sa branche viande Elivia) avec l’Irlandais Dawn Meats, en vue d’une prise de participation minoritaire dans Elivia, se poursuivent. Elivia (911 M€ de CA en 2013) est une branche importante de Terrena (4,7 Md€ de CA). 2 - ALIMENTATION ANIMALE (Éditions du 30 janvier, 6 février, 20 février, 6 mars, 13 mars, 20 mars, 27 mars, 3 avril, 1er mai, 22 mai et 5 juin) L’usine boulonnaise de Continentale Nutrition et VPF repris séparément Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) a validé le 25 mars le plan de reprise de Continentale Nutrition, numéro un français de l’alimentation pour chiens et chats, plan présenté par la société d’investissement Alandia à l’issue d’âpres négociations entre tous les partenaires (actionnaires, fournisseurs, créanciers, pouvoirs publics). Continentale Nutrition, qui emploie 511 salariés à Boulogne-sur-Mer, sort ainsi du redressement ju- SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 23 LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR diciaire prononcé fin mai 2013. Deux mois plus tard, le tribunal de commerce d’Agen s’est prononcé pour la reprise de sa filiale Villeneuve Pet Food (VPF, basé dans le Lot-et-Garonne, 154 salariés) par l’Allemand Deuerer, officialisant ainsi la séparation de VPF d’avec sa maison-mère boulonnaise. Le holding Alandia, devenu de fait propriétaire de la filiale VPF, après la validation de son plan de reprise de Continentale Nutrition a annoncé vouloir faire appel de la décision de séparation des deux entités. Le plan d’Alandia passe par un apport de 7 M€ pour moderniser les lignes de production boulonnaises, un refinancement de 35 M€, mais aussi la suppression de 180 postes. De son côté, le repreneur de VPF, Deuerer (400 salariés et 240 M€ de CA), a promis de préserver les 154 emplois de VPF. (Édition du 10 juillet 2014) La Normandise fait entrer des partenaires financiers au capital La Banque Publique d’Investissement est entrée à hauteur de 8 % dans le capital de l’entreprise d’alimentation animale La Normandise, aux côtés de Sofi Normandie, filiale régionale du Crédit Agricole, qui a pris 0,5 %. Le solde reste entre les mains du holding familial des fondateurs, Christian et Catherine Duquesne. La Normandise réalise 65 % de son CA (d’un montant de 92 M€ en 2013) dans le « pochon » (sachet fraicheur) à marques distributeurs – dont 50 % sur le marché français –, mais souhaite développer sa marque propre Equilibre et instinct. (Éditions du 12 juin, 10 juillet 2014) Ceva Santé animale lève des fonds en Asie Ceva Santé animale (Libourne, 33) a réorganisé sa structure de capital. Le management et les salariés, toujours majoritaires, sont désormais accompagnés par les fonds singapourien Temasek et chinois CDH Investissements, aux côtés des partenaires historiques Sagard et Euromezzanine. Quant à Sofiprotéol, il prend une participation, mais à un niveau non significatif. Enfin, Ardian (ex Axa Private Equity) injecte 225 M€. Ceva Santé animale (CA de 700 M€, 3 500 salariés) est spécialisé dans les produits pharmaceutiques pour animaux de compagnie et d’élevage. (Édition du 11 septembre 2014) InVivo renforce sa branche nutrition et santé animales Le premier groupe coopératif français InVivo a fait l’acquisition du groupe suisse Pancosma, spécialiste des additifs alimentaires innovants. Cette transaction, dont le montant n’a pas été dévoilé, permettra à InVivo NSA de devenir un leader mondial du marché en pleine croissance des additifs de spécialités. Pancosma (55 M€ de CA, 135 salariés) a cinq usines de production en Suisse, France, Pologne, au Canada et en Chine. La branche InVivo NSA pèse pour 1,4 Md€ sur le CA total d’InVivo (6,1 Md€ sur l’exercice clos mi-2013). 3 - AVICULTURE, VOLAILLES, ŒUFS, FOIE GRAS (Éditions du 23 janvier et 13 mars 2014) Le Clézio repris par son dirigeant Le tribunal de commerce de Saint-Brieuc a validé la reprise de la 24 société d’abattage de dinde Le Clézio par Jean-Marc Venault, son directeur depuis quatorze ans, et un entrepreneur local. La société était en procédure de sauvegarde depuis mai 2012. L’abattoir Le Clézio, repris avec ses 60 salariés, a été construit au début des années 2000, avant la baisse structurelle des volumes de production autour de 2005. Le Clézio dispose d’une autorisation à 60 000 t en vif et 44 000 t de poids carcasse. (Édition du 13 mars 2014) Trévé Dinde Industrie repris par SMV Le tribunal de commerce de Saint-Brieuc a donné son accord pour la reprise de la société de découpe de dinde TDI (Trévé Dinde Industrie) par SMV (Carhaix-Plouguër). La coopérative laitière Even et son associé RVE (groupe Glon) cèdent la main à SMV, société de Thierry le Gall et Steven Morio. SMV exploite deux sociétés de découpe et d’élaboration de viande dans l’Ouest (40 M€ de CA, 50 salariés). TDI, qui a traité 20 000 t de viande en 2013 avec 46 salariés pour un CA de 5 M€, était en redressement judiciaire depuis novembre 2012. (Éditions du 27 février, 3 avril, 10, 17, 24 juillet, 11, 25 sept. 2014) Tilly-Sabco en liquidation judiciaire Tilly-Sabco (136 M€ de CA en 2012, 360 salariés), spécialiste de l’abattage de poulets surgelés vendus hors d’Europe, a été placé en liquidation judiciaire le 30 septembre par le tribunal de commerce de Brest. Le tribunal a accordé une poursuite d’activité de deux mois, pour un éventuel projet de reprise. Depuis la fin du mécanisme européen des restitutions à l’exportation en juillet 2013, Tilly-Sabco ne parvient pas à maintenir la rentabilité de sa production de poulets vendus entiers et surgelés à des pays tiers, principalement le Proche et le Moyen-Orient, et affiche un passif de 17 M€. En octobre 2013, il a réduit sa production de 40 % pour générer moins de pertes, puis en juillet 2014 a confié le capital de l’entreprise à l’État via une fiducie de gestion, en espérant l’arrivée d’investisseurs nouveaux, mais en vain. (Édition du 19 juin 2014) PAI Partners prend le co-contrôle de Labeyrie A l’occasion d’une recomposition du capital de Labeyrie Fine Foods, le fonds d’investissement français PAI Partners reprend la participation de LBO et une partie de celle de Lur Berri (qui en détenait 61 %). PAI Partners et Lur Berri contrôlent désormais à parité 86 % du capital, le restant étant aux mains du management. Labeyrie Fine Foods, qui détient notamment les marques Delpierre et Blini, est actif dans le foie gras, les produits de la mer, le traiteur surgelé et les tartinables. Le groupe, qui annonce 757 M€ de CA, emploie environ 4 000 personnes. (Édition du 26 juin 2014) Doux et ses projets d’alliances Le géant volailler Doux annonce faire l’objet de sollicitations d’opérateurs français et étrangers, et sans être vendeur, l’actionnaire Didier Calmels (société D&P) n’écarte pas l’idée de nouer des alliances. Si elles se concrétisaient, des alliances avec d’autres volaillers ou même des céréaliers, pourraient diluer le risque des ventes à l’export. En grandes difficultés, le groupe privé de Châteaulin s’était placé en redressement judiciaire en juin 2012. Depuis, le pôle frais du groupe SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR a été fermé et 1 000 emplois supprimés ; l’entreprise a aussi passé le cap de la mise à zéro du mécanisme des restitutions à l’exportation en juillet 2013, grâce à son modèle intégré de l’amont à l’aval. Doux pèse au total 500 M€ de CA, dont 100 M€ réalisés en France. 4 - BICUITERIE-BISCOTTERIE, PATISSERIE, BOULANGERIE, CÉRÉALES ET PETIT DÉJEUNER (Édition du 23 janvier 2014) dans le cadre d’une joint-venture avec le groupe local FKS. Redwood Indonesia possède l’unique amidonnerie de maïs du pays, qui transforme 330 000 tonnes de maïs par an. Elle commercialise de l’amidon natif et des sirops de glucose ainsi que de la farine de gluten et des produits d’alimentation animale à base de gluten. FKS, fondé en 1970, est l’un des principaux groupes agroindustriels d’Indonésie. Il est présent dans l’approvisionnement, le transport, le stockage et la transformation de matières premières agricoles dont le soja et le maïs. (Édition du 6 février 2014) Léa Nature entre à hauteur de 70 % chez Alpha Nutrition Lesaffre rachète le fabricant turc de levures Dosu Maya Le groupe rochelais Léa Nature annonce avoir acquis 70 % du capital de la société auvergnate Alpha Nutrition, spécialiste du bio Le géant de la levure Lesaffre a fait l’acquisition de la levurerie sans gluten. Alpha Nutrition (40 salariés, 10 M€ de CA) développe sa turque Dosu Maya auprès du groupe Yildiz Holding pour un montant propre marque, Natine, une gamme bio sans gluten (tartines, apéride 220 M$ (175 M€). Yildiz Holding, créé en 1944, est le numéro un tifs, céréales, chapelures..), et fabrique pour d’autres marques. Léa de l’agroalimentaire turc. Il s’est diversifié tant dans l’alimentaire Nature poursuit ainsi le développement du pôle de fabricants fran(biscuits, chocolats, huiles, produits laitiers…) que dans le non aliçais indépendants 100 % bio (Vitamont, Carte Nature) regroupés au mentaire (finances, emballages, technologies de l’information). Lesein de sa filiale Bioléa. Léa Nature a réalisé un saffre, créé en 1853 dans la région lilloise, est le CA consolidé de 138 M€ en 2013. premier levurier mondial. Il a réalisé en 2013 un « Grâce à cette première CA de 1,56 Md€ et emploie 7 700 personnes dans levée de fonds, j’espère (Édition du 24 avril 2014) le monde. démontrer qu’il existe une Le biscuitier Poult aux mains de Qualium Investissement clientèle pour les biscuits Jeannette », explique Georges Viana à l’occasion du lancement de l’opération de crowdfunding. Poult, le numéro un français de la fabrication de biscuit sucrés à marques distributeurs, a été cédé par le fonds LBO France, au fonds Qualium Investissement, une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations. Cette biscuiterie (750 collaborateurs) fondée en 1883 à Montauban, a réalisé un CA de 190 M€ en 2013 dont 20 % à l’export. Le montant de la transaction n’a pas été annoncé, cependant différentes sources évoquent un prix voisin de 170 M€. (Éditions du 10 juillet, 11 septembre 2014) Biscuiterie Jeannette lance une opération de crowdfunding L’entrepreneur Georges Viana a lancé le 9 septembre une opération de financement participatif pour tenter de sauver la biscuiterie Jeannette, liquidée fin 2013. Cet appel de fonds, d’un montant de 50 000 €, a pour but de démontrer aux banques la viabilité de son projet de reprise, alors que le tribunal de commerce de Caen a rejeté son projet de reprise fin juillet, faute de financement suffisant. A terme, l’entrepreneur prévoit d’investir 1,8 M€ pour moderniser l’outil de production, aujourd’hui obsolète. La Biscuiterie Jeannette, fondée en 1850, employait près de 400 personnes dans les années 1970. Depuis sa liquidation, 23 de ses 37 anciens salariés se relaient pour occuper l’usine et empêcher la vente des machines. 5 - CÉRÉALES, MEUNERIE, MALTERIE, HUILERIE, OLÉAGINEUX, SEMOULERIE (Édition du 30 janvier 2014) Tereos s’implante prend 50 % de Redwood Indonesia Le groupe français Tereos a acquis 50 % de Redwood Indonesia Reproduction interdite (Édition du 20 mars 2014) Soléou et l’Huilerie du Berry fusionnent Sofiprotéol a regroupé ses deux marques Soléou et l’Huilerie du Berry sous le nom de Compagnie des Saveurs. Les deux sites de production sont conservés. Guénard, la marque issue de l’Huilerie du Berry, pèse environ 5 M€ de CA. L’épicerie fine constitue le levier de croissance prioritaire de Guénard. Soléou, qui pèse environ 8 M€ de CA en GMS, a vu ses volumes à marque progresser de 25 % en 2013, pour représenter plus de la moitié des ventes. (Édition du 15 mai 2014) Soufflet prend le contrôle du négociant en céréales Raynot Soufflet Agriculture, premier collecteur privé européen de céréales, a repris les établissements Raynot, basés à Neuville-de-Poitou (Vienne). Raynot exerce une activité classique de collecte (100 000 tonnes) et de vente d’agrofournitures, pour un chiffre d’affaires supérieur à 60 M€ réparti sur sept sites. (Édition du 26 juin 2014) Aiglon reprend Biopress à la barre du tribunal de commerce Aiglon (Précy-sur-Oise, 60) a repris Biopress, producteur bio d’huiles végétales et de protéines de soja dédiées à l’alimentation humaine. Avec cette opération, Aiglon (18 M€ de CA), spécialiste de la fabrication de vaselines, cires, gels et huiles, se diversifie vers les huiles végétales. Biopress, qui a tenté de se recentrer sur l’alimentation humaine face à la concurrence des produits importés sur l’animal, a manqué de moyens financiers et s’est retrouvé en redressement judiciaire. Biopress réalise moins de 2 M€ de CA. (… suite page 28) SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 25 LES PARTENAIRES AGRO INVEST est une société d’investissement sectorielle, spécialisée dans l’Agroalimentaire et l’Agroindustrie, créée en 2007 et soutenue par des investisseurs institutionnels de premier plan. La vocation d’AGRO INVEST est d’accompagner dans leur développement des sociétés leaders dans leur domaine d’activité, ou d’en faire émerger par regroupement de PME œuvrant dans le même domaine. AGRO INVEST, partenaire stratégique et actif de l’entreprise, apporte au-delà d’un accompagnement financier en fonds propres, un appui à l’élaboration et à la mise en œuvre de projets stratégiques, ainsi qu’un réseau relationnel étendu. AGRO INVEST intervient principalement dans des PME dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 500 millions d’euros, avec des mises de fonds pouvant aller jusqu’à 10 millions d’euros, renforcées, si besoin, par des apports complémentaires de ses actionnaires. Ses interventions sont minoritaires ou majoritaires en coinvestissement selon les situations et pour une durée de 7 à 8 ans. Agro Invest • 11 rue de Monceau - 75008 PARIS - Tél : 01 40 69 48 15 Mail : [email protected] Azulis Capital est l’un des principaux acteurs du capital investissement français dédié aux PME. Il intervient aussi bien en transmission d’entreprise qu’en reclassement de capital avec effet de levier (OBO) ou en actionnaire minoritaire. Donnant la priorité à quatre secteurs d’activité - parmi lesquels l’agroalimentaire Azulis Capital propose aux entrepreneurs un partenariat associé à un plan de développement volontariste. Il intervient par un apport en capital de 5 à 15 M et assure le montage complet de l’opération avec une prise ferme pouvant aller jusqu’à 30 M . Détenu par ses directeurs associés, Azulis Capital gère près de 400 M sous la forme de Fonds Professionnel de Capital Investissement (FPCI). Azulis Capital • 21 boulevard de la Madeleine - 75001 Paris - www.azuliscapital.fr Contacts : Pierre Jourdain, Michel Rowan - Tél. : 01 42 98 70 20 Nous sommes spécialiste des solutions de gestion d’entreprise ERP, CRM et Office 365 pour l’agroalimentaire. Partenaires Microsoft Dynamics N°1 en France, nous suivons depuis toujours le même engagement : proposer l’offre globale de solutions et de services adaptée aux besoins et aux ambitions de nos clients, en France comme à l’international. Nos 120 collaborateurs sont notre force. Ils incarnent nos valeurs d’engagement, d’esprit d’équipe, d’anticipation, d’expertise et de compétence. Ils participent activement au développement de technologies innovantes et mènent des projets au service de la performance de nos clients du secteur agroalimentaire. Isatech • Parc d’Innovation Bretagne Sud CP 34, 56038 Vannes Cedex www.isatech.fr - [email protected] - Tél. +33 (0) 820 320 310 Sofiprotéol est l’entreprise industrielle et financière de la filière des huiles et des protéines. Elle a pour mission de créer durablement de la valeur en contribuant à une meilleure alimentation des hommes et à la préservation de la planète. Sofiprotéol exerce un métier agro-industriel, réparti entre le Pôle végétal (trituration de graines oléagineuses, raffinage, huile alimentaire, biodiesel, oléochimie) et le Pôle animal (nutrition animale, hygiène, biosécurité, et produits alimentaires : porcs, volailles et œufs). L’entreprise exerce également un métier financier : en 2013, elle a accompagné 140 entreprises de la filière. Chiffre d’affaires 2013 : 7 milliards d’ . 8 241 collaborateurs présents dans une vingtaine de pays. Sofiprotéol • 11 rue Monceau - CS 60003 - 75378 Paris Cedex 08 www.sofiproteol.com 26 SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES PARTENAIRES Avec 674 milliards de bilan, 40 milliards de fonds propres et 57.000 collaborateurs dans 47 pays, Rabobank est une des premières institutions financières au monde. D’origine néerlandaise, la banque est organisée sous forme coopérative. Banque universelle aux Pays-Bas, Rabobank a développé son activité internationale principalement dans le domaine agro-alimentaire et est reconnue aujourd’hui comme un acteur majeur du secteur. Présente en France depuis 1991, la succursale de Paris offre une large gamme de produits et services de banque de financement et d’investissement à une clientèle de sociétés du secteur agro-alimentaire. Forte d’une trentaine de professionnels, la succursale est particulièrement active dans le domaine des financements (entreprise, actifs, acquisition, LBO), des produits de marché de capitaux (taux, change, matières premières) et du conseil en fusions et acquisitions. Sa connaissance spécifique et internationale du secteur agro-alimentaire, renforcée par une équipe dédiée d’analystes sectoriels, lui permet de mieux appréhender les enjeux du monde agricole et d’accompagner à long terme les acteurs de l’agro-alimentaire avec des services et des produits adaptés à leurs besoins. Rabobank International • Paris Branch - 69 boulevard Haussmann 75008 Paris - www.rabobank.com Solving Efeso déploie des expertises stratégiques, opérationnelles et de gestion de changement au sein d’une équipe intégrée. L’entreprise offre des méthodes éprouvées et des techniques propriétaires afin de garantir l’excellence en terme d’exécution des stratégies et des plans opérationnels. Solving Efeso, fort de ses 30 ans d’expérience et de leadership éclairé dans le secteur de la distribution et de l’agroalimentaire assiste de nombreuses entreprises présentes tant sur les marchés matures que sur les marchés émergents. Solving Efeso est un cabinet de conseil réunissant près de 450 experts chevronnés qui représentent plus de 43 nationalités différentes. Le Groupe a 26 implantations dans le monde, avec une forte présence en Europe, aux États-Unis, en Amérique de sud, au Moyen orient, en Afrique et en Asie. Grâce à son envergure internationale associée à une prestation de proximité, ses clients ont accès aux compétences pointues dont ils ont besoin, que ce soit au niveau national, régional ou global. Solving Efeso International • 117 avenue des Champs-Elysées - 75008 Paris Tél. : 01 53 53 57 00 - www.solvingefeso.com Contact : [email protected] Unigrains est une société financière spécialiste de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie, majoritairement détenue par la profession céréalière. Depuis 50 ans, Unigrains accompagne les entreprises de ces secteurs en mettant à disposition de leurs dirigeants des solutions financières sur mesure, en fonds propres et quasi fonds propres, ainsi que son expertise sectorielle reconnue. Gérant avec ses filiales plus d’1 milliard d’euros, Unigrains est partenaire de près de 200 entreprises, intervenant à différents stades de leur développement, notamment lors de réorganisation du capital, d’investissements stratégiques et d’opérations de croissance externe assurant leur développement national et international. Pour en savoir plus : www.unigrains.fr Unigrains • 23 avenue de Neuilly - 75116 Paris - Tél. : 01 44 31 10 22 www.unigrains.fr Reproduction interdite SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 27 LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR (Édition du 10 juillet 2014) Lesaffre investit 10 M€ dans le fonds santé de Seventure Partners Le groupe Lesaffre, spécialisé dans les levures, a apporté 10 M€ au fonds Health for Life Capital de Seventure Partners (filiale à 70 % de Natixis). Ce fonds, créé fin 2013, accompagne des start-ups et PME innovantes dans les secteurs de la santé et de la nutrition, principalement en Europe. L’investissement porte le fonds, à 73,5 M€. Avec ce partenariat, l’industriel bénéficie d’informations sur les tendances de l’innovation très en amont, en échange d’expertise géographique ou sectorielle. Lesaffre a réalisé 1,56 Md€ de CA en 2013, avec 7 700 salariés. (Édition du 11 septembre 2014) Nutrixo ferme définitivement les Moulins Maurel à Marseille Clap de fin pour le projet de reprise de la Grande Minoterie de la Méditerranée à Marseille, les ex-Moulins Maurel, propriété de Nutrixo. Hamid Kasmi, le candidat à la reprise n’a pas été en mesure d’apporter les garanties suffisantes. L’usine, occupée par 32 salariés depuis sa fermeture, a été évacuée par des vigiles. La Grande Minoterie de la Méditerranée dont l’activité avait commencé en 1860 (sous le nom de Grands Moulins Maurel), avait cessé son activité fin 2013 en raison de ses pertes, de 8,5 M€. 6 - CHARCUTERIE, PRODUITS TRAITEUR, PLATS CUISINÉS (Éditions du 23 janvier, 6 février, 26 juin 2014) Monique Piffaut reprend Rezoli et Jean Caby en Bretagne Monique Piffaut (Financière Turenne Lafayette, CA de plus de 1 Md€) a repris le fabricant de pâtes fraîches Rezoli, liquidé en février, à la barre du tribunal. Par ailleurs, le 19 juin, l’Autorité de la concurrence a autorisé Monique Piffaut à reprendre les activités bretonnes de Jean Caby (Lampaul et Quimper, 29), spécialisées dans le jambon cuit, les lardons et rôtis. Jean Caby (230 M€ en 2012) connaissait depuis des mois de graves tensions de trésorerie ; le groupe Aoste détient toujours 49 % du capital. (Édition du 27 février 2014) André Bazin racheté partiellement par ses dirigeants Philippe Wagner, ancien directeur général d’André Bazin, associé à Yannick Simonin, directeur général, ainsi que huit cadres de l’entreprise et un groupe d’investisseurs privés ont racheté les 60 % du groupe charcutier détenus par Fruiterroir. Les fonds d’investissement Idia (groupe Crédit Agricole) et Unexo (filiale de neuf caisses régionales de Crédit Agricole de l’Ouest) conservent leur participation de 40 %. Fruiterroir, holding des sociétés Yabon et EP Fromatis, souhaitait se désengager pour se concentrer sur ses activités propres. (Édition du 3 avril 2014) Raynal et Roquelaure en ordre de bataille pour reprendre son indépendance Raynal et Roquelaure, la marque principale avec Zapetti, du groupe 28 Cofigeo, a annoncé début 2014 un changement d’actionnaires intervenu fin 2013. A l’occasion de la sortie du capital du fonds Boussard et Gavaudan, les salariés dirigeants ont pris 38 % du capital de Cofigeo, accompagnés par MBO partenaires et SGCP, à près de 50 %. La société s’est aussi restructurée : le site de Sainte Livrade (Lot) est désormais spécialisé dans les barquettes micro-ondables et celui de Capdenac (Aveyron) dans les plats cuisinés français en boîtes rondes. Pour 2014, Raynal et Roquelaure vise un CA de 141 M€. (Édition du 24 avril 2014) Nicolas Lescuyer reprend Figedis avec le soutien de Tallec Nicolas Lescuyer a repris la charcuterie morbihannaise Figedis (8 M€ de CA) à son fondateur, Philippe Prigent. Il s’est pour l’occasion associé à Tallec, qui est monté au capital à hauteur de 25 %. Figedis, rebaptisée Charcuterie du Blavet, fabrique des saucisses et produits de charcuterie (chipolatas, merguez, saucisses de Toulouse), principalement à destination du rayon boucherie des GMS du sud de la Bretagne. (Édition du 29 mai, 19 juin, 24 juillet, 4 septembre 2014) La Lauragaise reprise par CA Holding Le tribunal de commerce de Perpignan a validé le 30 juillet la reprise de La Lauragaise, ex-Spanghero, par le groupe agroalimentaire CA Holding (CA de 260 M€ pour 1 600 salariés). L’entreprise de plats cuisinés, de négoce de viande et de saucisserie basée à Castelnaudary dans l’Aude avait été placée en liquidation judiciaire en avril 2013, suite au scandale des lasagnes à la viande de cheval. En juillet 2013, le fondateur Laurent Spanghero avait repris la société qu’il avait cédée à Lur Berri quatre ans plus tôt. Mais la société, rebaptisée « La Lauragaise », n’avait pas atteint le chiffre d’affaires escompté de 2 M€ et avait été placée en redressement judiciaire en juin. Le plan de reprise devrait conserver 86 des 95 emplois actuels. (Édition du 5 juin 2014) Provol Industrie a repris Jules Courtial Michel Nigay, président du holding Les petits plaisirs, a racheté Les fils de Jules Courtial, un fabricant de charcuterie cuite, pour un montant non dévoilé. Installée dans l’Ardèche, et spécialisée dans la charcuterie cuite et les salaisons sèches, la PME Les fils de Jules Courtial emploie 11 salariés. Elle affiche un CA de 1,2 M€ et un résultat négatif. Les deux sites de production restent en place, avec des synergies attendues dans la vente. (Édition du 26 juin 2014) Eurexia en procédure de sauvegarde Eurexia (tranchage, conditionnement et négoce de charcuterie sèche, Saint-Chamond, 42) a été placée en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Saint-Étienne. Le dirigeant de l’entreprise, Gérard Vial, 71 ans, cherche des solutions face à l’effondrement des marges des produits à marque distributeur. Eurexia (45 salariés) veut développer sa marque « Les Saveurs d’Origine », en profitant notamment de son positionnement dans une « zone de montagne ». Eurexia Polska, la filiale polonaise, ne serait pas concernée. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR 7 - ÉPICERIE, CONDIMENTS, SAUCES, CAFÉ, CHOCOLAT, CONFISERIE, PRODUITS DIÉTÉTIQUES à Puyricard près d’Aix-en-Provence. En avril 2014, la société, qui emploie 64 salariés et autant de saisonniers, a annoncé une augmentation de 14 % de son CA à 11 M€. (Édition du 13 mars 2014) (Édition du 19 juin 2014) Olives & Co a repris Agroazur et les soupes de Langloys Transition à l’Atelier du Chocolat Serge Andrieu, fondateur de l’Atelier du Chocolat (Bayonne, 64), prépare la transmission de son entreprise, qui n’intéresse pas ses enfants. Il vient de recruter une nouvelle directrice générale, qui devrait prochainement prendre une participation minoritaire dans le capital. L’enseigne, connue pour les bouquets de chocolat qui représentent la moitié de ses ventes, cherche une nouvelle dynamique. Concurrencée sur son produit phare, elle a perdu plus de 1 M€ de CA sur cinq ans pour tomber à 9,5 M€ en 2013. L’Atelier du Chocolat a ouvert il y a quelques mois une boutique en franchise au Qatar, qui servira de test en vue d’autres développements à l’étranger. L’Atelier du Chocolat emploie 140 per« Nous avons besoin sonnes. d’atteindre une taille Olives & Co a signé coup sur coup la reprise d’Agroazur, un concurrent dans les olives, et celle de l’activité soupe de Christian Langloys. La reprise d’Agroazur, qui réalise plus de 40 % de ses 5,5 M€ de ventes avec la RHF, le cash & carry et les grossistes, devrait réduire la dépendance de l’activité olives du groupe à la GMS. L’activité soupes de Christian Langloys (5 M€ de CA) vient renforcer la marque Marie-Amélie d’Olives & Co. Le holding Olives & Co réalise 9,5 M€ de CA dans les soupes, 21 M€ dans les olives et le reste dans les tartinables. (Édition du 1er mai 2014) Lea Nature prend le contrôle d’Ekibio critique pour rentabiliser (Édition du 25 septembre 2014) Compagnie Biodiversité, le holding de tête de Léa des outils 100 % dédiés Falières Nutrition lève des fonds à la bio de première transforNature, est monté à 70 % dans le capital d’Ekimation et de production », bio (Ardèche), dont il détenait déjà 33 % depuis Bpifrance et BNP Paribas Développement sont détaillent les dirigeants de 2011. Il forme ainsi un ensemble spécialisé dans entrés au capital de Falières Nutrition (Captieux, Lea Nature et d’Ekibio. les produits biologiques (alimentaire et hygiène 33), PME familiale spécialisée dans la lyophilisabeauté) de plus de 1 000 salariés et 200 M€ de CA. tion et la nutrition. Elle est présente sur la niche Les deux entreprises ont besoin d’atteindre une taille critique pour des produits adaptés aux situations d’urgence (pompiers, sauves’en sortir dans un marché dominé par des multinationales amériteurs…) et aux expéditions dans des conditions extrêmes (montagne, caines, hollandaises et japonaises. neige…). Sans préciser de chiffres, les investisseurs indiquent vouloir accompagner l’entreprise dans sa stratégie d’export et de crois(Édition du 15 mai et du 25 septembre 2014) sance externe pour doubler son chiffre d’affaires sur cinq ans. DEMB reprend le café de Mondelez International, vend l’Or et café Grand’Mère D. E Master Blenders 1753 (L’Or, Senseo, Douwe Egberts) a annoncé en mai la prise de contrôle des activités café de Mondelez International (Carte noire, Tassimo, Jacobs…). En reprenant le numéro deux mondial du marché du café, D. E Master Blenders (DEMB) acquiert la taille critique pour concurrencer Nestlé (Nescafé, Nespresso) sur le marché des dosettes, en pleine expansion. Les activités fusionnées seront gérées par une joint-venture néerlandaise, Jacobs Douwe Egberts, contrôlée par la holding de tête de DEMB, et dont Mondelez International détiendra 49 %. La transaction doit être finalisée en 2015. Par ailleurs pour éviter de tomber sous le coup des règles européennes anti-trust les deux groupes doivent vendre Café Grand’Mère et l’Or. DEMB réalise 2,5 Md€ de CA et la branche café de Mondelez International 3,4 Md€ (17 % des ventes). (Édition du 26 juin 2014) 8 - FRUITS ET LÉGUMES, CONSERVES, CONFITURES, LÉGUMES SURGELÉS (Édition du 30 janvier 2014) Nataïs crée une joint-venture en Afrique du Sud Nataïs, spécialiste du popcorn basé dans le Gers, s’implante en Afrique du Sud en créant une joint-venture à 50/50 avec Jochwe, société agricole familiale. Jochwe, qui fournissait déjà Nataïs, assurera la production. La société gersoise annonce 38 M€ de CA dont 90 % à l’export, essentiellement en Europe. Nataïs estime à 4 M€ le chiffre d’affaires additionnel que pourrait générer dès 2014 les marchés livrés à partir de l’Afrique du Sud, notamment le Moyen-Orient et l’Asie. Nataïs, qui emploie 120 personnes, compte traiter 30 000 t de maïs en 2014. La confiserie Roy René va progressivement changer de main (Édition du 6 février 2014) Olivier Baussan, le fondateur de l’Occitane et d’Oliviers & Co a pris, à titre personnel, 34 % du capital de la société Roy René, auprès de Maurice Farine. Ce dernier, président et représentant familial de la troisième génération, détenait avec sa famille 66 % du capital. Une prise de contrôle majoritaire se fera progressivement jusqu’en 2016. Leader sur le marché du calisson (avec 50 % du marché global), la société Roy Renée en produira environ 500 t dans sa nouvelle usine Le tribunal de commerce de Libourne (33) a choisi un repreneur pour le spécialiste du pruneau bio Brisson, mis en liquidation en janvier. Le repreneur est le fruit d’une alliance entre le transformateur Coufidou et Euro Ethnic Foods, filiale du groupe de distribution alimentaire Agidra. Son offre a été préférée à celle de France Prune (maître Prunille) car elle doit préserver 40 des 70 emplois de Brisson. Le numéro un français du pruneau bio, qui commercialisait au Reproduction interdite Un repreneur pour les pruneaux Brisson SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 29 LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR total 6 000 tonnes de produits bios et conventionnel, était en difficulté depuis des années. (Édition du 29 mai 2014) (Édition du 13 février 2014) Le tribunal de commerce d’Avignon a choisi l’offre de reprise du groupe portugais Unitom pour reprendre le Cabanon, qui fut en son temps la plus grande coopérative de transformation de tomates de France. L’ancienne coopérative, qui a compté jusqu’à 1 800 coopérateurs, était dirigée depuis 2004 par le Chinois Chalkis qui l’avait rachetée en pleine déroute, mais n’avait jamais réussi à redresser la barre. En 2012, Le Cabanon affichait un résultat net négatif de 6,5 M€ pour un CA de 22,75 M€. Unitom réalise près de 90 % de son CA dans le commerce de tomates transformées. Val Nantais et Terrena engagent un projet de fusion Les coopératives Val Nantais et Terrena ont amorcé leur fusion, validées par leurs adhérents lors de leurs assemblées générales respectives en mai. Val Nantais est une coopérative maraîchère qui réalise 55 M€ de CA avec 45 adhérents et emploie 250 salariés. Elle commercialise 20 000 tonnes de légumes dont 25 % à l’exportation sur le nord de l’Europe. Terrena, leader de l’agriculture de l’Ouest de la France, intègre ainsi le métier des légumes, dont elle était absente, afin d’équilibrer productions végétales et productions animales. Val Nantais conserve son identité mais constituera le groupe spécialisé légume au sein de Terrena. (Édition du 6 mars 2014) Findus reprend la marque Lutosa Findus reprend la marque Lutosa, numéro deux du marché belge des produits à base de pommes de terre avec 31 % de part de marché et numéro un sur les frites avec 15 % du marché. L’accord comprend une licence de marque pour sept ans. Lutosa, qui a été racheté par McCain à Pinguin l’an passé, continuera à assurer la production de pommes de terre surgelées pour Findus. La cession de la marque Lutosa en grande distribution était d’ailleurs une condition posée par la Commission européenne pour ce rachat. (Édition du 15 mai 2014) Quel avenir pour St Mamet ? En perte depuis plusieurs années, Conserves France (St Mamet) n’est pas sûre d’obtenir l’appui de son propriétaire, la coopérative Conserve Italia, pour financer ses projets de développement. L’entreprise étudie actuellement la possibilité de « nouer des partenariats pour dégager des synergies et augmenter les moyens marketing », nous a confirmé son directeur. Une façon pudique de parler de vente. St Mamet réalise 100 de ses 170 M€ de CA dans le fruit, et emploie 420 permanents. Confrontée à un marché de fruits au sirop déclinant, St Mamet a décidé de se diversifier sur les compotes, qui sont, elles, en plein essor. Jean-Paul Jonard, délégué syndical FO, n’a pas souhaité commenter les difficultés de Conserves France. Comme la direction, le syndicaliste explique que la cession de l’entreprise n’est pas imminente. (Édition du 22 mai 2014) Fruiterroir : acquisitions aux États-Unis et en Italie Fruiterroir, la holding de Jean-Louis Brunel, a repris Nature’s Child, une marque américaine de crèmes desserts et compotes dont l’activité pèse 10 M$ (8 M€). Fruiterroir, inspiré par le succès de Materne sur les gourdes de compote, a commencé à exporter outre-Atlantique il y a un an. En Italie, Fruiterroir a racheté une activité de distribution dans l’univers du petit déjeuner infantile (16 M€) à Unilever, afin de développer les ventes de produits d’alimentation infantiles des autres entreprises de Fruiterroir, Yabon (Verneuil sur Avre, 27, 30 M€ de CA) et Ackermanns (Allemagne, 15 M€ de CA). 30 La Conserverie de Provence-Le Cabanon a changé de mains (Édition du 12 juin 2014) Algues de Bretagne change de main Christine Le Tennier, élue à la mairie de Rosporden (29), a cédé le contrôle d’Algues de Bretagne (Globe Export) à un jeune collaborateur de 27 ans, Mathieu Isoard. L’entreprise produit des algues en conserve, des pâtes alimentaires aux algues et des perles d’alginate. Avec 18 salariés, elle annonce 2,5 M€ de CA dont 40 % à l’export. Algues de Bretagne vend environ 400 tonnes d’algues par an à destination de l’épicerie fine, de la grande distribution et de la RHF. (Édition du 3 juillet 2014) Dole quitte le capital de la Compagnie fruitière Dole Food Company a cédé la participation minoritaire qu’elle détenait depuis 21 ans dans la Compagnie fruitière. Les deux groupes assurent vouloir se développer chacun de leur côté. L’entreprise américaine n’avait qu’une participation minoritaire qui n’a jamais eu d’impact sur l’autonomie de gestion de la société. La participation cédée a été rachetée par les actionnaires historiques de l’entreprise phocéenne, qui détiennent à nouveau 100 % du capital. Dole réalise un CA de 4,2 Md$ (3 Md€), la Compagnie fruitière un CA de 800 M€. (Édition du 10 juillet 2014) Unigrains et Idia entrent au capital de Noralliance Légumes (Cap Seine) Unigrains et Idia (Crédit Agricole) sont entrés au capital de Noralliance Légumes, portant ainsi la part des investisseurs financiers (aux côtés d’IDES) à 14,3 %. Pour rappel, Noralliance Légumes a été créé suite à la fusion de Pom’Alliance (pomme de terre) avec Lunor fin 2013. Noralliance Légumes réalise 150 M€ de CA avec 500 collaborateurs. Pom’Alliance a vocation à être une référence en pomme de terre fraîche en France et à l’export, tandis que Lunor est leader en France sur la cinquième gamme. (Édition du 2 octobre 2014) Bonduelle annonce une acquisition au Canada Bonduelle annonce avoir signé un projet de reprise d’une usine de légumes surgelés au Canada, pour 6 M CAD (4,26 M€), auprès du distributeur Sobeys. Cette usine, d’une capacité de 15 000 tonnes, est située en Alberta, dans l’ouest du pays, et devrait donc permettre des économies de transport pour fournir la région. Cette acquisi- SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite RIEN DE GRAND NE SE FAIT SANS CONFIANCE. Le 29 mai 1953, Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norgay associent leurs talents et leur destin pour devenir les premiers hommes à gravir le Toit du Monde. Une histoire de confiance mythique entre deux hommes aux cultures si différentes et si complémentaires. Une histoire qui chaque jour inspire les femmes et les hommes de CM-CIC Capital Finance dans leur relation de confiance avec les entrepreneurs qu’ils accompagnent. Capital-Risque Capital-Développement Capital-Transmission Conseil en Fusions-Acquisitions www.cmcic-capitalfinance.com TheLINKS.fr - RCS Nantes B 328 330 717 - 140152 - Octobre 2014 - Crédits photos : Getty Images - Copyright 2001 British Photographers’ Liaison Committee/Finers Stephens Innocent As agreed by BAPLA, AOP, NUJ, MPA and the BFP. Conquête de l’Everest en 1953 par Edmund Hillary et Tensing Norgay. LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR tion est assortie d’un contrat d’exclusivité sur l’ensemble du Canada avec Sobeys. La transaction doit être finalisée pour le 1er novembre. (Édition du 20 février 2014) (Édition du 2 octobre 2014) Spécialiste des fromages ingrédients pour l’agroalimentaire, AB Technologies a signé la cession de sa filiale madrilène pour recentrer son développement en France et se désendetter. AB Technologies compte 28 salariés, répartis sur deux sites dans le Morbihan, et une troisième usine à Tunis. L’entreprise est spécialisée dans des fromages de haute technicité pour les industries agroalimentaires : fromage râpé, fromage qui gratine au micro-ondes, fromage pour salade qui ne tache pas sous l’effet de la vinaigrette… L’international représente 70 % de son chiffre d’affaires. Agrafresh, spécialiste belge des légumes prêts à l’emploi, s’implante à Arras Le spécialiste flamand des légumes Agrafresh (100 salariés, 13 M€ de CA) a annoncé un investissement de 8,5 M€ dans un site de production à Actiparc-Arras. Agrafresh a progressivement développé une gamme de produits allant des salades et salades composées (4e gamme), des légumes et mélanges de légumes aux légumes pasteurisés (légumes frais emballés sous vide et cuits à l’étouffée). L’entreprise familiale produit en partie sur ses propres champs, et se fournit aussi auprès de producteurs locaux, pour commercialiser 8 000 t de légumes prêts à l’emploi par an, auprès de la grande distribution belge et française. 9 - PRODUITS LAITIERS ET GLACES (Édition du 9 janvier 2014) Lactalis finalise le rachat de Tirumala Milk Products Le Français Lactalis, leader mondial des produits laitiers a finalisé le rachat de 100 % du capital du groupe laitier indien Tirumala Milk Products, deuxième producteur de l’Inde du sud (plus de 180 M€ de CA). Selon la presse indienne, la transaction se serait faite pour plus de 200 M€. Cette opération donne à Lactalis accès au premier marché de consommation mondiale de produits laitiers, estimé à 123 millions de tonnes de lait à ce jour. Tirumala dispose de 7 sites de production et emploie 5 000 collaborateurs. (Édition du 6 février 2014) Terra Lacta finalise son partenariat avec Orlait Orlait, société de commercialisation contrôlée par Candia (Sodiaal), accueille la coopérative Terra Lacta à son capital à hauteur de 5 %. Terra Lacta fournira Orlait avec ses sites de Clermont-Ferrand et d’Auxance, qui traitent 280 millions de litres de lait. Le site de Mareuil sur Lay (85) devait fermer courant 2014 dans le cadre du plan de restructuration engagé par Terra Lacta l’an passé, qui prévoyait la suppression de 237 postes. (Édition du 13 février 2014) Danone renforce sa participation dans Mengniu Danone a annoncé le 12 février avoir signé avec COFCO Dairy Investments, entreprise publique leader de l’industrie agroalimentaire en Chine, un accord pour souscrire à une augmentation de capital réservée de la société Mengniu. Cette transaction, d’un montant de 486 M€, a permis de porter de 4 % à 9,9 % la participation de Danone dans le capital du leader chinois des produits laitiers, en faisant ainsi le deuxième actionnaire de Mengniu. Parallèlement pour faciliter la gouvernance de l’entreprise, les trois principaux actionnaires de Mengniu, COFCO, Danone et Arla ont regroupé leurs participations respectives dans le capital du chinois (soit respectivement 16,3 %, 9,9 % et 5,3 %) dans une société commune. 32 AB Technologies se sépare de sa filiale espagnole (Édition du 20 février 2014) Bongrain rachète Sodilac En marge de la publication de son chiffre d’affaires 2013 (4,4 Md€), Bongrain a annoncé avoir pris le contrôle de Sodilac en France fin 2013. Ce laboratoire est spécialisé dans la conception et la fabrication des laits infantiles, commercialisés sous le nom de gamme Modilac. Il était entré dans le giron de l’espagnol Ordesa en 2004. (Édition du 6 mars 2014) La coopérative Valcrest rejoint Eurial Dans la filière caprine, Valcrest (Givors, 69) a choisi de s’adosser à Eurial (marque Soignon). La fusion des activités de transformation et de commercialisation a été approuvée par les assemblées générales de juin 2014 et est effective depuis juillet. Valcrest (CA de 50 M€) va ainsi profiter de la force de vente d’Eurial, notamment en GMS. Eurial (900 M€ de CA) profitera pour sa part de l’apport de fromages de chèvres à haute valeur ajoutée comme les chèvres lardés et les panés de chèvre, mais aussi de fromages de vache tels le Saint-Marcellin et le Saint-Félicien. Jeudi 17 avril 2014 LSDH exportera 25 % de ses volumes de lait en Chine en 2014 LSDH a noué un partenariat en Chine, qui va lui permettre d’écouler 25 % de ses volumes de lait. En termes de valorisation, ce débouché pèsera 30 % de ses ventes de lait (qui représentent un quart de l’activité du groupe). « Le fait que nous ne transformions que du lait français a plu aux Chinois. Ils nous offrent une meilleure valorisation que la France, alors nous y allons », commente Emmanuel Vasseneix, patron du groupe familial. LSDH (1 000 personnes) annonce un CA de 750 M€ auxquel il faut ajouter les 80 M€ (500 personnes) de Crudettes, repris fin 2013. (Édition du 24 avril 2014) Premier pas vers une fusion Sodiaal et CLHN Sodiaal et la CLHN (Coopérative laitière de Haute Normandie) ont conclu un accord industriel et commercial en vue de valoriser les volumes de la CLHN. Cette dernière, qui collecte 240 millions de litres de lait auprès de 550 producteurs, souffre de débouchés fragiles pour 100 millions de litres (le reste est destiné à des contrats plus longs). Selon l’accord, la CLHN doit investir dans un centre de réception et de microfiltration du lait à Maromme (76), dont le débouché sera assuré par Sodiaal. La CHLN se rapproche ainsi du lea- SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR der français de la coopération laitière (4,6 milliards de litres de lait collectés, 14 000 producteurs). (Édition du 26 juin 2014) (Édition du 24 avril 2014) L’entrepreneur Christophe Delmotte a acquis 75 % de la société Glaces de Lyon dans le cadre d’une opération de management buyin aux côtés de Bpifrance et Crédit Agricole Régions Investissement qui restent minoritaires. Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé. Le glacier basé en Isère était une filiale du holding GMS. Glaces de Lyon (6,5 M€ en 2013, une vingtaine de salariés) fabrique des glaces artisanales et entremets glacés à marques distributeurs pour la RHF. GMS, également actionnaire de Glaces des Alpes (13,9 M€ de CA en 2012), souhaitait séparer les deux entités, chacune ayant des réseaux de distribution et une identité propre (marque propre pour Glaces des Alpes, MDD pour Glaces de Lyon). Le Petit Basque dans le giron du breton Sill Le breton Sill reprend 100 % du capital du Petit Basque. Cette société (33 M€ de CA, 130 salariés) est présente sur le segment des desserts laitiers, ainsi que sur les yaourts au lait de brebis. Petit Basque vient doubler les activités de Sill en ultrafrais laitier, notamment de Malo, avec une complémentarité de gammes et de couverture géographique. Sill (370 M€ de CA pour 2013, 800 salariés) est présent dans le traiteur surgelé, les soupes, les jus de fruits et l’alimentation infantile. (Édition du 22 mai 2014) Materna a repris Vitagermine avec le soutien de Lact’Union Materna a repris le 31 décembre 2013 la société bordelaise Vitagermine, active dans l’alimentation infantile bio avec sa marque phare Babybio. Avec cette opération, Materna estime doubler son CA à 65 M€. La coopérative Lact’Union, actionnaire de Materna à hauteur de 34 %, a pris une part similaire dans le capital de Vitagermine. Lact’Union produit du lait de consommation, du lait infantile, de la crème et du beurre . La société Glaces de Lyon reprise par Christophe Delmotte 10 - PRODUITS DE LA MER ET PLATS CUISINÉS À BASE DE POISSON (Édition du 27 février 2014) Scapêche rachète 4 chalutiers à Dhellemmes L’armateur Scapêche, filiale du groupe Intermarché et l’un des premiers armements français de pêche fraîche, a signé le 19 juin un ac- L a vocation d’Agro Invest est d’accompagner dans leur développement des sociétés leaders dans leur domaine d’activité, ou d’en faire émerger par regroupement de PME œuvrant dans le même domaine. AGRO INVEST est une société d’investissement spécialisée dans l’Agroalimentaire et l’Agroindustrie, créée en 2007 par des investisseurs institutionnels de premier plan. Agro Invest, partenaire stratégique actif de l’entreprise, apporte au-delà d’un accompagnement financier en fonds propres, un appui à l’élaboration et à la mise en œuvre de projets stratégiques, ainsi qu’un réseau relationnel étendu. Agro Invest intervient principalement dans des PME dont le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 500 Mio e, avec des mises de fonds pouvant aller jusqu’à 10 Mio e. Ses interventions peuvent être minoritaires ou majoritaires avec des coinvestisseurs selon les situations et pour une durée de 7 à 8 ans. AGRO INVEST 11 rue de Monceau CS 60003 - 75378 Paris Cedex 08 Reproduction interdite Tél. : 01 40 69 48 15 SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 33 LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR cord pour le rachat de quatre chalutiers de l’armement Dhellemmes (Concarneau) ainsi que de leur équipage. Dhellemmes appartient au groupe néerlandais Cornelis Vrolijk et possède 9 unités de pêche pour 7 600 tonnes de captures et un CA de 14 M€. L’armement des Mousquetaires compte 17 navires, 220 marins, 13 800 tonnes de captures pour 43 M€ de CA. Scapêche se renforce ainsi dans ses zones de pêche habituelles, Mer celtique, Ouest Irlande et Ouest Écosse. (Édition du 11 septembre 2014) tale, a pris le contrôle à 100 % du capital de la société américaine Vegetable Juices Inc. Vegetable Juices Inc, également fournisseur d’ingrédients naturels à base de fruits et légumes, compte parmi ses clients des majors du marché mondial des industriels des boissons et de l’agroalimentaire (smoothies, plats cuisinés, sauces…). Ce groupe familial implanté à Chicago a réalisé 42 M$ (30,6 M€) de CA en 2013. Naturex double ainsi sa taille sur l’activité alimentation aux États-Unis. MerAlliance passe sous pavillon thaïlandais (Édition du 25 septembre 2014) La Générale des Gourmets rachète le comptoir de Belle-Ile-en-Mer 13 - BRASSERIE, CIDRERIE Ozia envisage de lever des fonds MerAlliance, un des leaders français sur le marché du saumon, vient d’être racheté par Thaï Union Frozen, numéro un mondial Jeune marque corse de jus de fruits, Ozia réfléchit à lever des fonds de la conserve de thon (35 000 collaborateurs, CA de 3,6 Md$ soit pour se développer. Créée en 2009, Ozia propose d’abord du jus 2,8 Md€), pour un montant non dévoilé. MerAlliance sera reprise à de clémentines corses, avant de se diversifier dans d’autres fruits 100 % avec la totalité de ses salariés, via la filiale (abricot rouge du Roussillon, orange de Gua« N’ayant ni marques, européenne du Thaïlandais, MW Brands. Les deux dalquivir, ananas du Costa Rica…). L’entreprise, ni accès à la matière entreprises conserveront chacun leur propre endont le CA devrait atteindre 800 000 € en 2014, voit première, il fallait que tité, l’un dans la conserve, l’autre dans le frais. ses ventes doubler chaque année (CHR et épiceMerAlliance s’adosse MerAlliance (1 000 employés, 170 M€ de CA) rie fine principalement). Ozia, qui emploie 5 perà un groupe comme TUF » compte trois usines (France, Pologne et Ecosse), sonnes, vise une répartition plus équilibrée de ses indique Gilles Charpentier, le fondateur et principal avec une capacité de production de 22 000 t par an. débouchés (80 % de ses ventes se font en Corse actionnaire. actuellement). (Édition du 25 septembre 2014) La Générale des Gourmets, créée au début de l’été 2014 par Philippe Hamache (associé aux propriétaires de la biscuiterie La Trinitaine), a repris la marque de conserveries fines le Comptoir de Belle-Ileen-Mer, qui était en liquidation. La gamme ne comporte que les produits du Comptoir de Belle-Ile-en-Mer pour l’heure, mais doit s’enrichir d’autres références dans le même esprit, probablement début 2015. La fabrication des produits est sous-traitée, aucune des deux sociétés ne disposant d’un site de production. 11 - SUCRE, ALCOOL (Édition du 25 septembre 2014) Tereos se renforce dans la féculerie Après la coopérative féculière d’Haussimont en mars, c’est au tour de la FCAVA (Féculerie coopérative agricole de Vic sur Aisne) de se rapprocher de Tereos. Avec cette opération, l’union des coopératives de Tereos transformera 40 % de la production française de pommes de terre féculières. Regroupant 216 adhérents, la FCAVA collecte près de 200 000 tonnes de pommes de terre féculières dans le nord de la France. La coopérative d’Haussimont dans la Marne en collecte pour sa part 250 000 t. Depuis la fin des quotas sur la fécule de pomme de terre en 2012, le marché européen est plus ouvert et plus volatil, ce qui entraîne une consolidation du secteur. 12 - BOISSONS NON ALCOOLISÉES, EAUX, JUS DE FRUITS (Édition du 22 mai) Naturex rachète 100 % de l’américain Vegetable Juices Inc Naturex, le spécialiste des ingrédients naturels d’origine végé- 34 14 - VINS ET SPIRITUEUX (Édition du 23 janvier 2014) Vignobles Jeanjean achète le Domaine du Causse d’Arboras Vignobles Jeanjean, en association avec des investisseurs de sa maison-mère AdVini, a acquis fin décembre 2013 le Domaine du Causse D’Arboras. La propriété de 16 hectares est située sur les Terrasses du Larzac, au nord-ouest de Montpellier. Vignobles Jeanjean élargit ainsi sa palette de grands vins du Languedoc. Le groupe AdVini regroupe entre autres les maisons Ogier, Rigal, Cazes, Gassier et Antoine Moueix. (Édition du 30 janvier 2014) AdVini reprend le Club Français du Vin Le groupe vinicole AdVini annonce le 27 janvier avoir acquis la société Le Club Français du Vin. Ce dernier est spécialiste depuis quarante ans de la vente par correspondance, et par internet depuis ces dernières années. Elle a réalisé en 2013 un CA de 6 M€, font une partie en Suisse. AdVini espère ainsi « renforcer son offre oenotouristique » et renforcer le service à ses clients. (Édition du 6 février 2014) Le château Lafaurie-Peyraguey acheté par le p.-d-g de Lalique Le Château Lafaurie-Peyraguey, premier grand cru classé de Sauternes, qui appartenait à GDF Suez, a été acheté par le Suisse Silvio Denz, président de la cristallerie Lalique qui possède déjà cinq propriétés dans le Bordelais. Ce domaine viticole de 36 hectares, datant du 13ème siècle, est situé à Bommes (Gironde), au coeur des plus grands crus de Sauternes et compte parmi ses voisins le château SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR d’Yquem. La production moyenne annuelle est de 60 000 bouteilles. 15 - DIVERS : PAI, INGRÉDIENTS, ARÔMES (Édition du 6 mars 2014) Rémy Bontoux reprend son groupe avec l’appui de Céréa Partenaire à base de viande, tandis que Cargill se recentre sur son cœur de métier, les farines de maïs et de soja. Mane (Bar-sur-loup, 06) annonce 723 M€ de CA pour 2013 et emploie 3 900 personnes dans 32 pays. (Édition du 11 septembre 2014) Entreprise centenaire spécialisée dans l’extraction d’arômes naturels, Bontoux (30 M€ de CA, 150 salariés) réorganise son capital. La famille Bontoux a repris la majorité des droits de vote (deux tiers), accompagnée par Céréa Capital. L’investisseur financier fait suite à Bpifrance et Agroinvest, entrés au capital en 2009. L’entreprise avait dû être restructurée après une diversification ratée dans la vente de produits de décoration provençaux, le but actuel étant de pérenniser l’activité d’extraction aromatique. Hubert François reprend le Groupe Salins (La Baleine) Hubert François, PDG de Salins, finalise la reprise du groupe de trois fonds (Chequers, Abenex et Crédit Agricole). L’entreprise ne souhaite pas communiquer avant la clôture de l’opération. Groupe Salins, connu pour la marque la Baleine, tire un tiers de ses revenus de la vente de sel de déneigement et un peu moins de 30 % de la fourniture de sel aux IAA. Il réalise environ 250 M€ de CA avec 1 500 salariés. (Édition du 15 mai 2014) 16 - GROUPES MULTI-SPÉCALISTES L’aromaticien français Mane a repris la division ingrédients fonctionnels de Cargill. Ces composés améliorent la stabilité, la texture, la consistance ou la durée de vie de produits alimentaires. Avec cette opération, Mane veut se renforcer sur le secteur des produits (Édition du 13 février 2014) Mane reprend les ingrédients de Cargill Lesaffre se porte acquéreur du Français Agrauxine… Début février, Lesaffre a racheté Agrauxine, une PME d’une vingtaine Azulis Capital partenaire du colloque e AgroFinance 2014 VOTRE PARTENAIRE ACTIONNAIRE MAJORITAIRE OU MINORITAIRE www.azuliscapital.fr TRANSMISSION Formulation d'ingrédients alimentaires CA 2013 : 180 millions € Quelques opérations récentes TRANSMISSION Pâtisserie surgelée CA 2013 : 135 millions € OBO Production de saumon fumé CA 2013 : 157 millions € 21, boulevard de la Madeleine 75001 Paris • Tél. : 01 42 98 70 20 • [email protected] Reproduction interdite SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 35 LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR de salariés implantée à Beaucouzé, sur la technopole d’Angers et qui a réalisé un CA de 324 900 € en 2013. Cette start-up se développe dans le domaine du bio-contrôle, utilisant des substances naturelles comme des extraits de plantes ou de micro-organismes pour stimuler la défense naturelle des plantes et favoriser leur croissance. Uhuru Kenyatta, collecte le lait auprès de 140 000 éleveurs et dispose de circuits de distribution au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. L’Afrique représente 1,5 Md€ de CA pour Danone, dont 89 % en produits laitiers frais. Le groupe exploite déjà dix usines sur le continent. (Édition du 13 février 2014) Agrial ouvre le capital de ses activités agroalimentaires Le géant de la levure Lesaffre annonce avoir racheté la société italienne Omniabios en décembre 2013. Cette jeune pousse de 15 salariés implantée près de Milan est spécialisée dans la purification d’une molécule naturelle (la S-adénosyl-L-méthionine), qui possède des propriétés sur la protection des cellules du foie ainsi que sur les douleurs articulaires comme l’arthrose. Lesaffre, via sa branche Lesaffre Human Care, compte ainsi se renforcer dans les ingrédients pharmaceutiques. Agrial Entreprise, qui détient les participations dans les filiales agroalimentaires du groupe coopératif Agrial, lève 50 M€ en fonds propres, investis à parité par Unigrains et le Crédit Agricole (à travers Idia et un pool de cinq caisses régionales). Le groupe entend ainsi poursuivre son développement en France et à l’international, en particulier dans le légume et le lait. Agrial (11 000 collaborateurs, CA de 3,9 Md€ en 2013) est présent dans les boissons, les produits carnés, les légumes à travers des marques comme Loïc Raison, Danao et Florette. … et de l’italien Omniabios (Édition du 13 février, 10 juillet 2014) Réorganisation de l’alliance L’Oréal et Nestlé Nestlé et L’Oréal annoncent le rachat par L’Oréal de 48,5 millions de ses propres actions (soit 8 % de son capital) à Nestlé pour un montant de 6 Md€. Ce rachat est financé pour partie par la cession par L’Oréal à Nestlé de sa participation dans le laboratoire pharmaceutique Galderma, pour un montant de 2,6 Md€ en actions L’Oréal (soit 21,2 millions d’actions). Le solde est payé en numéraire. La participation de Nestlé au capital de L’Oréal se réduira ainsi de 29,4 % à 23,29 %, celle de la famille Bettencourt Meyers passant de 30,6 % à 33,31 %. Second volet de l’opération, Nestlé a acquis la participation de 50 % détenue par L’Oréal dans le laboratoire pharmaceutique suisse de dermatologie Galderma, et en devient l’unique actionnaire. Galderma, qui compte environ 5 000 collaborateurs et travaille dans 80 pays, opèrera désormais l’activité pharmaceutique de la nouvelle filiale du groupe suisse, Nestlé Skin Health S.A., consacrée aux soins de la peaux et des ongles. (Édition du 20 février, 15 mai 2014) Danone pourrait céder sa nutrition médicale Danone serait entré en négociations, notamment avec Nestlé et avec le spécialiste des médicaments injectables Hospira, pour céder sa division nutrition médicale, selon des sources proches du dossier. L’opération pourrait atteindre plus de 3 Md€. La division nutrition médicale, leader européen de son secteur, a réalisé en 2012 un CA de 1,3 Md€. Danone est entré dans la nutrition médicale en 2007, avec le rachat de Numico, que le groupe visait avant tout pour ses activités de nutrition infantile. De fait, la nutrition médicale offre peu de synergies avec les autres métiers de Danone, notamment en termes de réseaux de distribution. (Édition du 24 juillet 2014) Danone prend 40 % du producteur laitier kenyan Brookside Le groupe français annonce une prise de participation de 40 % dans le capital du kenyan Brookside Dairy, numéro un des produits laitiers en Afrique de l’Est avec un CA d’environ 130 M€ en 2013. L’entreprise, fondée et contrôlée majoritairement par la famille du président 36 (Édition du 25 septembre 2014) 17 - RESTAURATION (Édition du 9 janvier 2014) Mezzo di Pasta repris par Speed Rabbit Pizza L’enseigne de pâtes alsacienne Mezzo di Pasta a été reprise à la barre du tribunal de commerce de Strasbourg par le groupe de Daniel Sommer (Speed Rabbit Pizza et Pizza Mania). Mezzo di Pasta, dans le giron du fonds Bridgepoint depuis 2011, a été créée en 2002 à Strasbourg et a connu un développement très rapide. L’enseigne compte plus de 100 points de vente, essentiellement en franchise. Elle avait été placée en redressement judiciaire en juillet 2013. 18 - DISTRIBUTION, TRANSPORT, LOGISTIQUE, ÉQUIPEMENT, ANALYSES (Édition du 30 janvier 2014) Auchan rachète Real en Pologne Le groupe Auchan a finalisé le rachat des hypermarchés Real appartenant à l’allemand Metro. L’autorité polonaise de la concurrence avait avalisé le 21 janvier le rachat à condition que le groupe français cède huit de ces magasins. La cession réalisée, le groupe compte désormais 73 magasins en Pologne et devient le deuxième distributeur du pays, derrière le groupe portugais Jeronimo Martins, leader avec sa chaîne de magasins Biedronka. Metro avait annoncé en 2012 la vente à Auchan de 91 magasins en Europe centrale (Pologne, Russie, Roumanie, Ukraine) pour 1,1 Md€. Real avait réalisé dans ces quatre pays un CA de plus de 2,6 Md€ en 2011 et y emploie environ 20 000 salariés. (Édition du 30 janvier 2014) Mérieux NutriSciences acquiert un laboratoire d’analyses agroalimentaires Mérieux NutriSciences Corporation (MNC) annonce le 24 janvier l’acquisition du Laboratório São Camilo de Análise de Alimentos e Água (São Camilo), dans le but d’étendre ses services d’analyses en Amérique Latine. São Camilo sera intégré à Bioagri, une entreprise Mérieux NutriSciences, qui deviendra ainsi le réseau de laboratoires SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR d’analyses privés le plus grand d’Amérique Latine, selon un communiqué. Fondé en 2001, São Camilo est un leader sur le marché de l’analyse pour les industries alimentaires et environnementales. (Édition du 6 février 2014) Cessions croisées entre STEF et DFDS Logistics (café, thé…) et l’offre sucrée (muffins, brownies…) de Colombus. Une vingtaine d’ouvertures sont prévues dans des gares, aéroports et zones commerciales. Le concept, porté à parité par les deux partenaires, doit être déployé en franchise même si les deux marques ne s’interdisent pas des ouvertures en propre. (Édition du 20 février 2014) STEF, spécialiste de la logistique du froid, a acquis l’activité produits de la mer du Danois DFDS Logistics (filiale de DFDS, le plus important groupe maritime et logistique en Europe du Nord) à Boulognesur-Mer qui emploie six personnes. STEF assurera désormais les opérations de dégroupage et de distribution des produits de la mer de DFDS Logistics en Europe continentale. Par le même accord, DFDS Logistics achète les deux filiales de STEF Transport au RoyaumeUni, STEF Transport Limited et Seagull, qui emploient 32 personnes. (Édition du 13 février 2014) Daunat et Colombus lancent une enseigne commune Quick signe deux accords de coopération avec ses fournisseurs Le groupe Quick, numéro deux de la restauration rapide en France, a signé deux contrats stratégiques d’approvisionnement avec PepsiCo France et Orangina-Schweppes France pour le renouvellement de son offre boissons dans ses 380 restaurants français. Ce déploiement est effectif au 1er avril 2014. Le partenariat avec PepsiCo France concerne les marques Lipton Ice Tea, Pepsi, 7UP et Tropicana. Celui avec Orangina Schweppes France concerne deux marques clés de la société, Orangina jaune et Oasis Tropical. (Édition du 27 février 2014) Daunat et Colombus Café lancent un réseau commun, qui proposera la gamme Daunature en libre-service (sandwiches, salades) élargie avec des smoothies et des produits laitiers, ainsi que les boissons Mérieux NutriSciences crée une joint-venture en Arabie Saoudite Mérieux NutriSciences Corporation a réalisé un investissement dans La banque partenaire des acteurs dans la chaîne alimentaire Banque internationale spécialiste de l'agro-alimentaire Quelle que soit votre position dans la chaîne alimentaire - producteur, trader, transformateur ou distributeur - Rabobank dispose de toutes les ressources nécessaires pour accompagner le développement de vos activités. Du financement de récoltes et de stocks à la couverture du prix des matières premières agricoles, nous sommes votre partenaire bancaire privilégié. De par notre statut de banque coopérative, Rabobank a toujours su proposer support financier et expertise dans votre secteur d'activité. <<From farm to fork>> www.rabobank.com A4_Rabobank_Paris.indd 1 Reproduction interdite 11/10/2010 15:38 SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 37 LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR Inspection, Diagnosis and Analysis Lab Company (IDAC), un leader saoudien des services d’analyses alimentaires. La joint-venture opérera, sous réserve de l’accord de l’Autorité générale saoudienne d’investissement (SAGIA) sous le nom d’IDAC Silliker. Silliker est le département de sécurité alimentaire de Mérieux NutriSciences. Fondée en 2003 et située à Riyad, IDAC est une entreprise privée détenue par Aasco. Elle réalise plus de 1 600 analyses différentes dans 13 laboratoires spécialisés. (Édition du 27 février, 12 juin, 3 juillet 2014) Hédiard repris par l’Autrichien Do & Co Le tribunal de commerce de Paris a validé le 26 juin la reprise de l’épicerie fine Hédiard, en redressement judiciaire depuis septembre 2013, par le groupe de restauration autrichien Do & Co. Le plan de continuation de Do & Co, présenté avec l’actuel propriétaire russe, Sergueï Pougatchev, se monte à 17 M€, dont la reprise du passif et 6 M€ pour rénover la boutique historique de la place de La Madeleine, mais propose de reprendre seulement 100 salariés sur 134. Do & Co, coté en Bourse à Vienne, est présent dans l’hôtellerie, l’événementiel, le ferroviaire et l’aérien. L’épicerie de luxe Hédiard, fondée en 1854, a réalisé en 2013 un CA de 17 M€ et a enregistré une perte de près de 11 M€. (Éditions du 6 mars 2014, du 13 mars, du 20 mars et du 27 mars 2014) Acquisitions en cascade pour Eurofins à l’international Aeon en vue de former une société commune avec l’un d’eux dans la distribution, rapporte le 7 mars, le quotidien Economic Times. Le groupe étranger choisi s’allierait avec le conglomérat indien dans l’activité de grossiste (cash and carry), ajoute le journal, citant deux sources proches des négociations. Le futur partenaire remplacerait le géant américain de la distribution Walmart qui a mis fin en 2013 à son partenariat avec Bharti, notamment en raison d’obstacles légaux. La législation indienne autorise les groupes étrangers à prendre 51 % d’une société dans la grande distribution, mais chaque État indien a le droit de les bloquer. (Édition du 3 avril 2014) Toupargel reprend Eismann France Toupargel, spécialiste de la distribution de produits surgelés, a annoncé le 31 mars l’acquisition de 100 % d’Eismann France SAS, filiale du groupe allemand du même nom. Eismann France a réalisé un CA de 46,7 M€ en 2013, soit près de 16 % de CA additionnel pour Toupargel. Eismann France compte 160 000 clients, servis principalement en vente « camion-magasin ». En janvier, Toupargel avait déjà repris le Comptoir du Surgelé (5,6 M€ de CA). Toupargel se présente comme le premier opérateur 100 % français dans la distribution de produits surgelés à domicile avec 30 % de parts de marché (1 million de clients). (Édition du 10 avril 2014) Les propriétaires des Galeries Lafayette prennent 6,1 % du capital de Carrefour Le groupe Eurofins Scientific, spécialisé dans les tests de bioanaLa famille Moulin, propriétaire des Galeries Lafayette, a aclyse, a annoncé coup sur coup deux acquisitions aux Pays-Bas. Le quis 44,2 millions d’actions Carrefour, soit 6,1 % du capital, via 28 février celle de KBBL, puis le 7 mars celle d’Omegam. KBBL la société holding Motier. La transaction témoigne de la san(7 M€ de CA) est active dans l’analyse d’eau et d’aliments, notamté retrouvée du géant français de la distribution, toujours en ment la viande ; elle appartenait jusqu’ici à Gezondheidsdienst tête en termes de parts de marché, à 21,1 % en mars devant voor Dieren, entreprise de santé animale. Omegam (CA de plus de son grand rival Leclerc à 19,6 %. Le montant de l’achat n’a pas 10 M€) est l’un des principaux laboratoires indépendants néerlanété précisé, mais au cours de clôture de Carrefour en Bourse le dais d’analyses environnementales et d’eau, spé7 avril, 6,1 % du capital représentaient plus cialisé dans l’analyse des résidus de pesticides, d’1Md€. Les Moulin deviennent le troisième « Cette opération d’hormones et de médicaments dans les sols et actionnaire du distributeur, derrière le tandem est financée sur ressources propres et par endettement l’eau. Peu après, le groupe a réalisé trois autres Groupe Arnault/Colony Capital. bancaire. Elle aura acquisitions, sans en communiquer les montants. un impact limité (Édition du 15 mai, 26 juin, 18 septembre 2014) Le 19 mars il a annoncé reprendre les activités sur le niveau d’endettement Carrefour prévoit d’acquérir d’analyses alimentaires et agroenvironnemendu groupe » annonçait les activités de Dia en France tales d’Applus Agrofood Testing (160 employés, Toupargel. CA de 10 M€) en Espagne, au Portugal et en Chine Carrefour a signé une promesse d’achat pour jusqu’alors détenu par Applus Servicios Tecnolól’acquisition de la société Dia France, sur la gicos. Puis le 24 mars, il annonçait le rachat d’un laboratoire finbase d’une valeur d’entreprise de 600 M€. Avec plus de 800 malandais d’analyse environnementale et de denrées alimentaires, gasins, représentant 7 500 emplois, Dia France a enregistré en jusqu’alors propriété du groupe local Maintpartner et employant 27 2013 un CA sous enseignes de 2,3 Md€ (contre 6 914 magasins personnes. Enfin, le 26 mars, Eurofins signait un accord d’acquisiet 11,6 Md€ de CA pour l’ensemble du groupe Dia). Mais le nution pour Underwriters Laboratories (70 employés, CA de 8 M€). Ce méro trois mondial du hard-discount (derrière les Allemands Lidl laboratoire américain travaille avec plus de 7 000 collectivités, des et Aldi) n’a jamais vraiment réussi à s’imposer dans l’Hexagone, embouteilleurs et l’armée. souffrant du désamour des Français pour le hard discount, un marché qui après avoir culminé à 15 % de part de marché début (Édition du 13 mars 2014) 2009, ne cesse depuis de reculer. La finalisation de l’opération est Carrefour et Aeon en discussions subordonnée à la signature d’accords finaux suite à la consultaavec le groupe Bharti en vue d’une alliance tion des instances représentatives du personnel de Dia France et à l’approbation de l’Autorité de la concurrence, la Commission Le conglomérat indien Bharti négocie avec Carrefour et le Japonais 38 SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES RESTRUCTURATIONS SECTEUR PAR SECTEUR européenne ayant estimé que l’autorité française était la mieux placée pour étudier le dossier. (Édition du 15 mai 2014) Alliance entre produits de la mer et logistique Cinq grossistes européens de produits de la mer, réunis dans « Alliance O », confient la logistique de leurs produits à STEF Seafood, le pôle produits de la mer du groupe STEF (2,63 Md€ de CA cumulé en 2013), spécialiste du froid pour le transport des produits alimentaires. Les grossistes sont Poissonnerie Deloye à Nice, Les Pêcheries de l’Océan à Menton, La Poissonnerie à Montauroux, Food Beverage Service à Saint-Laurent du Var, et l’Italien Iwai Food (Milan). STEF Seafood réalisera la ramasse de 1 000 tonnes de marchandises, les préparations de commandes et l’expédition vers les plates-formes de distribution en Europe. (Édition du 3 juillet 2014) Fauchon ouvre son capital L’épicerie de luxe Fauchon (192 M€ de CA en 2013, dont 75 % hors de France) a l’intention d’ouvrir son capital pour accélérer son développement à l’international. Michel Ducros, son actionnaire majoritaire depuis 2004, a affirmé avoir mandaté la Compagnie Financière Edmond de Rothschild pour lever entre 30 et 50 M€. Lui-même est prêt à « réinvestir 10 millions d’euros » pour financer l’ouverture d’un magasin amiral à New York et à Tokyo. Au bord de la faillite en 2004, Fauchon s’est redressé en se recentrant sur trois métiers principaux : l’épicerie de luxe, la restauration et la réception. (Édition du 2 octobre 2014) Murgier acquiert deux sites d’Union nouvelle en Rhône-Alpes L’entreprise familiale Murgier, implantée à proximité de Lyon, a repris, pour un montant tenu confidentiel, trois sites d’Union Nouvelle dont deux en Haute-Savoie et un dans l’Ain, ce qui apporte un CA supplémentaire de 15 M€. Depuis sa création en 1936, Murgier distribue des boissons (vins, eaux, sodas, jus de fruits, boissons énergisantes, café…) dans le circuit hors domicile (cafés, hôtels, restaurants). Il fournit aussi des services d’installation et d’aménagement. En 2013, Murgier a réalisé 18 M€ de CA avec 55 salariés. Notre but : LIBÉRER VOTRE POTENTIEL DE CROISSANCE Dans un environnement complexe et en profonde mutation, l’excellence de la vision à l’exécution et l’agilité sont clefs. Votre entreprise est unique, seule une approche sur-mesure et experte permet de cerner avec précision vos avantages compétitifs pour les protéger, les déployer. Depuis 30 ans, Solving Efeso travaille dans 25 pays avec plus acteurs privés et coopératifs du secteur agroalimentaire. de 200 Il n’existe pas une recette unique au succès. Mais la recette de votre succès existe. De la veille sur les tendances aux décisions stratégiques, de la performance opérationnelle à la gestion du changement, Solving Efeso travaille en tandem avec ses clients. Apportant l’expertise de nos consultants et de notre R&D, mobilisant les énergies, nous co-créons avec les équipes des solutions innovantes, pragmatiques pour faire la différence. 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Même s’ils conservent globalement des liens étroits avec leur banquier pour ce qui concerne le financement des opérations courantes notamment, beaucoup ont choisi de désintermédier leurs crédits, se tournant majoritairement vers les « Euro PP », ce marché du placement privé européen, qui semble faire recette auprès des grandes entreprises de l’agroalimentaire. En direct avec Vilmorin & Cie Quatrième semencier mondial, avec un chiffre d’affaires de près de 1,5 milliard d’euros, le groupe Vilmorin & Cie a récemment remis à plat l’ensemble de ses financements, se garantissant ainsi flexibilité et visibilité pour les prochaines années. Vilmorin & Cie remet à plat ses financements CA 2013/2014 : 1,499 Md€ Plus de 6 500 collaborateurs Plus de 100 centres de recherche dans le monde 40 Se confronter directement au marché. C’est le pari ambitieux remporté par le groupe Vilmorin & Cie en mai dernier. Alors que beaucoup d’entreprises de taille intermédiaire testent actuellement le marché de la dette via des placements privés, le leader semencier n’a pas hésité à se tourner directement vers le marché obligataire pour lever 300 millions d’euros. « Nous recherchions, dans la mesure du possible, une véritable désintermédiation », explique Daniel Jacquemond, le directeur financier du groupe, qui a obtenu un taux effectif de 2,46 % pour cette opération qui n’est pas notée. De fait, elle s’inscrit dans une vaste remise à plat de la structure de financement du groupe, qui devra vraisemblablement faire face, en 2015, au remboursement d’une obligation convertible de 150 millions d’euros émise en 2008. « Nous avions bénéficié à l’époque d’une fenêtre favorable du marché, alors que le cours de notre action était élevé. Toutefois, compte tenu du niveau actuel des taux, ce titre convertible s’avère plutôt coûteux aujourd’hui, avec son coupon affiché de 4,5 %. Comme il a clairement évolué vers un profil plus obligataire que convertible, nous anticipons un remboursement pour juillet 2015 », explique Daniel Jacquemond. Après s’être rapidement penché sur les placements privés américains, dits « US PP », dont il a jugé les taux élevés, le groupe a déjà levé, en mars 2013, quelque 130 millions d’euros dans un placement privé allemand, dit « Schuldschein ». « C’était une bonne façon pour nous de tester le marché de la dette. Nous avons là aussi bénéficié d’une fenêtre très favorable et avons obtenu beaucoup plus que les 75 millions d’euros que nous avions prévu de lever, à de très bonnes conditions financière », explique Daniel Jacquemond. Si le groupe considère que la diversification des financements est essentielle à leur stabilité, il n’a pas l’intention de renoncer au crédit bancaire. Jusqu’à un passé récent, ce dernier représentait l’essentiel de son financement, à travers « des crédits à court ou moyen terme – rarement plus de 5 ans, des crédits de campagne, portant sur des montants limités et précisément définis dans le temps, et enfin quelques crédits-bails sur des investissements industriels », indique Daniel Jacquemond. Alors que l’un de ses crédits amortissables, représentant 300 millions d’euros, arrivait à échéance fin octobre 2015, le groupe vient ainsi de mettre en place un nouveau financement auprès de son pool bancaire. « Il s’agit d’une ligne de back-up de 300 millions d’euros, non amortissable, et qui bénéficie de conditions de taux et de spread favorables. Utilisable sur 5 ans, elle peut encore être étendue de 2 ans ce qui en fait un financement à moyen terme – 7 ans », souligne Daniel Jacquemond. Et qui répond aux deux objectifs majeurs de Vilmorin & Cie : la visibilité et la flexibilité. « Compte tenu du décalage saisonnier de notre activité, nous devons être en mesure de répondre à des besoins de financement très variables : ils connaissent une pointe au premier trimestre de l’année civile, et retombent rapidement après le règlement des livraisons de printemps, en mai et juin. En outre, nous souhaitons bénéficier d’une marge de manœuvre pour mener d’éventuelles opérations de croissance externe », explique le directeur financier. Fort de plus 700 millions d’euros de nouveaux financements potentiels, Vilmorin & Cie peut ainsi SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES INTERVIEWS D’AGRA ALIMENTATION aborder sereinement les prochaines années. « Nous bénéficions de toutes les ressources financières nécessaire à la mise en œuvre de nos orientations stratégiques », résume son directeur financier. A terme ? Vilmorin pourrait aller chercher des financements directement auprès d’investisseurs sur ses nouveaux marchés, tant américains qu’asiatiques… Propos recueillis par Cécile Desjardins En direct avec Laurent Bernasse, directeur financier du groupe Soufflet Premier collecteur privé français de céréales, avec un chiffre d’affaires de près de 5 milliards d’euros, le groupe Soufflet a amorcé en 2011 une démarche de désintermédiation qui l’a déjà conduit à réaliser deux placements privés européens. « Il faut pouvoir faire jouer la concurrence entre les sources de financement » Quels sont les besoins de financement de Soufflet ? Nos besoins de financement sont de deux ordres. Il y a des besoins à long terme, liés à nos investisse- ments car le groupe est l’un des grands acteurs du marché mondial du malt et l’un des tout premiers meuniers européens : nous détenons 42 usines en Europe, Asie et Amérique du sud. Par ailleurs, nous Publi information Matthieu Boyé, Directeur Mazars Corporate Finance, Secteur Agroalimentaire Vers des solutions de financement sur-mesure pour répondre aux besoins des PME et ETI du secteur Agroalimentaire L’industrie agroalimentaire occupe une place majeure de l’économie française. Dominée par certains majors et la grande distribution, ce marché est loin d’être oligopolistique. Outre les coopératives du secteur, on retrouve une multitude de groupes privés de toutes tailles, de la PME locale à l’ETI ouverte sur l’international. Ainsi de nombreux challenges se présentent dans un contexte de développement, notamment pour les sociétés actives sur le marché de la transformation : internationalisation des échanges, nouvelles technologies. Malgré la crise et poussées par des donneurs d’ordre exigeants, les entreprises du secteur agroalimentaire ont développé une capacité d’innovation reconnue et ont élargi leurs savoir-faire pour s’adapter à la demande des consommateurs et aux contraintes des distributeurs. S’appuyant le plus souvent sur un actionnariat familial et un ancrage local, ces entreprises font face à des besoins accrus de financement pour répondre à plusieurs enjeux, toutefois classiques : - Évolution de l’outil de production : augmentation de la capacité, diversification des produits, automatisation et gain de productivité… - Croissance externe et développement à l’international Si ces sujets étaient souvent l’apanage des majors, ils rattrapent aujourd’hui l’ensemble de nos entreprises (TPE, PME et ETI) Reproduction interdite qui, dans une situation fréquente d’actionnariat familial, ne maîtrisent pas totalement l’ensemble de ces projets et leurs risques liés. Leurs besoins sont les mêmes que ceux des grands groupes, cependant le champ des possibles est lui, plus restreint. Si des solutions innovantes émergent en lien avec le recours aux marchés financiers ou à la désintermédiation (IPO*-Euronext-Alternext, EuroPP* ou USPP*, Obligations Cotées), la taille des opérations, les contraintes réglementaires, la production de comptes en IFRS, sont autant d’obstacles qui freinent les actionnaires de PME/ETI à utiliser ces sources de financement. Ces sociétés se tournent alors vers des opérations plus classiques, notamment d’OBO*, supportées par des investisseurs financiers qui ont dû s’adapter aux nouveaux besoins en développant un positionnement et des offres en lien avec les attentes : - Spécialisation sectorielle : développement et création de fonds dédiés à l’instar de CapAgro ou bien encore historiquement Unigrains, Céréa Capital, Idia, etc. - Accompagnement à l’international : émergence de fonds dédiés à la thématique de l’export (Cathay Capital, Capital Export,…) ou de partenariat tels qu’Avance+export ; - Vision long terme : émergence et professionnalisation de Family Offices (Groupe Menissez, FIA, Arts & Biens,… sociétés d’investissement d’anciens ou actuels capitaines d’industries). *IPO : Initial Public Offering, EuroPP : Placement privé obligataire à l’échelle européenne, USPP : US Private Placement, OBO : Owner Buy Out. SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 41 LES INTERVIEWS D’AGRA ALIMENTATION CA 2012/2013 : 4,96 Mds€ 4 040 personnes 42 usines avons d’importants besoins de financements à court terme, qui correspondent à nos stocks de céréales. Ces derniers fluctuent entre 50 millions d’euros au plus bas et 700 millions, lorsque stocks et cours sont au plus haut. Quels sont les modes de financement du groupe ? Jusqu’à récemment, nous avions deux principales sources de financement : 80 % de nos besoins étaient assurés par les banques commerciales et 20 % par des institutions internationales comme la Banque Mondiale ou la BERD, qui financent nos investissements dans les Pays de l’Est ou émergents… En 2011, nous avons pris la décision de diversifier nos sources de financement à moyen et long termes : avec une réglementation qui devient de plus en plus en plus restrictive du côté bancaire et de plus en plus ouverte du côté des assureurs, il est logique de se tourner directement vers ces derniers, à travers des financements désintermédiés. Nous nous sommes fixé l’objectif d’un encours non bancaire de 500 millions d’euros en 2017, sur un total de lignes de financements d’environ 1,8 milliard d’euros. De même que nous avons aujourd’hui un « pool » de banques qui nous sont fidèles, nous espérons développer des relations suivies et de confiance avec une dizaine ou une douzaine d’investisseurs institutionnels susceptibles de nous suivre – éventuellement – dans d’autres types d’opérations, comme des émissions obligataires publiques ou même des augmentations de capital… Quel outil de désintermédiation avez-vous choisi ? Nous avons regardé du côté des placements privés américains mais, pour entrer sur ce marché, il faut une information financière aux normes comptables internationales dites « IFRS » et, pour le moment, nous publions nos comptes selon les normes françaises. Par ailleurs, si les placements privés allemands peuvent présenter des atouts, nous ne sommes que peu présents sur ce marché, ce qui ne constituait pas un facteur « favorable ». En décembre 2012, nous nous sommes donc tournés, avec enthousiasme, vers le nouveau marché du placement privé européen, dit « euro PP ». Nous y avons d’abord levé 120 millions d’euros, en deux tranches, émises entre fin 2012 et début 2013, sous la forme d’un emprunt obligataire coté au Luxembourg. En mars 2014, nous avons fait une nouvelle opération de 60 millions d’euros, en trois tranches d’échéances différentes. Nous avons alors choisi la formule d’un « prêt euro PP », qui assure la confidentialité des informations financières données aux investisseurs, car nous préparions des opérations stratégiques sur lesquelles nous ne souhaitions pas communiquer. Quelles sont les prochaines étapes ? Avant ces récents « Euro PP », le groupe Soufflet n’avait jamais émis d’obligation, ni réalisé de placement privé, ni même été directement en contact avec des investisseurs. C’est donc un changement important pour nous. Aujourd’hui, le marché de « l’euro PP » est très liquide et nos besoins de financements ne sont pas très importants mais nous préparons l’avenir, dans une démarche préventive. En outre, il faut pouvoir faire jouer la concurrence entre les sources de financement, notamment en termes de durée : quand un banquier prête à 5 ou 7 ans, c’est le maximum alors que nous espérons que les euro PP pourront évoluer vers des financements à 10 voire à 12 ans. L’idée est de construire un « track record » sur le marché obligataire. Nous avons en parallèle initié une démarche de notation : nous n’en sommes encore qu’à la phase de la « notation confidentielle », mais c’est une première étape vers une notation publique qui permettrait une entrée sur le marché obligataire classique. Propos recueillis par Cécile Desjardins En direct avec 0céane Pour financer l’extension de sa nouvelle plate-forme d’expédition, la coopérative maraichère nantaise s’est tournée vers ses banques historiques, qui lui ont accordé un prêt bancaire à un taux variable attractif. Mais elle constate que celles-ci sont plus précautionneuses. Océane reste fidèle à ses banques… plus précautionneuses Fondée en 1993, Océane a fêté l’an dernier ses vingt ans. L’âge de la maturité pour cette coopérative ma- 42 raichère qui réunit aujourd’hui près de 70 producteurs de fruits et légumes de la région nantaise. Autant dire SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite photos © Thinkstock L’ART ET LA MANIÈRE D’AVANCER SEREINEMENT Choisir Mazars pour les acteurs clés de la filière agroalimentaire (coopératives agricoles, groupes privés de toutes tailles, PME locales ou ETI ouvertes sur l’international), c’est choisir la pertinence et l’efficacité d’un partenaire privilégié. Au cœur des évolutions du marché, nos équipes dédiées conjuguent expertise technique et sectorielle à Paris, en région et partout dans monde pour vous accompagner à chaque étape de votre développement. L’offre Mazars reflète l’ambition pluridisciplinaire du Groupe et vous permet de bénéficier de solutions globales et surmesure qui vous aident à mettre en œuvre une dynamique de croissance durable pour répondre à vos enjeux : volatilité des cours des matières premières, maîtrise de vos risques, développement à l’international, recherche de financements, mise en place de partenariats, … Vos contacts : [email protected]/ [email protected] MAZARS EST UN GROUPE INTERNATIONAL D’AUDIT, DE CONSEIL, D’EXPERTISE COMPTABLE ET DE SERVICES FISCAUX ET JURIDIQUES QUI FÉDÈRE LES COMPÉTENCES DE 13 800 PROFESSIONNELS DANS 72 PAYS. www.mazars.fr/agroalimentaire LES INTERVIEWS D’AGRA ALIMENTATION CA 2013 : 103 M€ 62 producteurs 70 000 T de fruits et légumes récoltés par an que l’entité, dont le chiffre d’affaires a doublé en dix ans, pour franchir la barre des 100 millions d’euros fin 2013, a dû s’organiser pour faire face à ses besoins de financement. A court terme, il s’agit de besoins de « trésorerie de campagne » : en pleine saison des légumes, Océane affiche un besoin de fonds de roulement qui peut atteindre 5 millions d’euros, alors que sa trésorerie est positive au cœur de l’hiver. « Nous finançons traditionnellement notre BFR auprès de nos trois partenaires bancaires. Ils nous accordent des billets de trésorerie, sur trois ou quatre mois. Nous sommes évidemment très dépendants du marché et de la météo, nos besoins variant en fonction des cours et de nos volumes de production, mais nous avons prouvé, d’année en année, que nous respections nos engagements et nos objectifs de chiffre d’affaires », explique Dominique Calais, le directeur général de la coopérative. Les banques n’interviennent pas véritablement en « pool » mais, les négociations étant menées de façon transparente, les conditions proposées par chaque établissement sont finalement identiques, aboutissant pour Océane à un financement homogène, à un taux variable correspondant à l’Euribor plus une marge. La répartition, en revanche, ne se fait pas en trois parts égales. « Chacune de nos banques finance une quote-part proportionnelle aux flux que nous réalisons avec elle », explique Dominique Calais. À long terme, les besoins financiers d’Océane se limitent à d’importants investissements. En 2008, Océane a ainsi construit – pour 5 millions d’euros – une nouvelle plateforme d’expédition, plateforme dont la taille a été doublée cette année, requérant 4 millions d’euros supplémentaires. Deux projets financés par deux des établissements financiers de la coopérative, au moyen de prêts bancaires classiques à long terme, puisqu’ils s’échelonnent de 7 à 15 ans. Si Océane avait opté en 2008 pour des financements à taux fixes, la coopérative a cette année pris le risque du taux variable, compte tenu de l’attractivité actuelle de ces derniers. « Tenir bon » face aux banques En six ans, la coopérative a bien senti les changements advenus sur le marché bancaire, tout comme la frilosité croissante de ses interlocuteurs. « Alors qu’en 2008, les banques se proposaient pour nous prêter de l’argent, cette année nous avons dû aller les chercher. Et elles ont cherché à modifier nos conditions de garanties, mais nous avons tenu bon : la meilleure garantie, c’est une coopérative qui fonctionne bien et qui respecte ses engagements financiers », estime Dominique Calais, qui se réjouit de toujours bénéficier de la « confiance » de ses partenaires bancaires. Lesquels reçoivent d’Océane des situations financières trimestrielles, bénéficiant d’une grande transparence sur les tableaux de bord de la coopérative. Aller voir ailleurs ? La reine de la mâche n’en voit pas l’intérêt pour l’instant. « Les banquiers sont là pour prêter. Les assureurs pour assurer. Chacun son métier ». Propos recueillis par Cécile Desjardins En direct avec Grégory Sanson (directeur financier de Bonduelle) La stratégie de financement du n° 1 français des légumes Bonduelle passe par une claire internationalisation de sa ressource. « Nous voulons élargir notre pool bancaire à des établissements implantés dans des pays cibles de notre stratégie » affirme, dans une interview à Agra Alimentation, Grégory Sanson, directeur financier de l’entreprise. Bonduelle est, parmi les entreprises agroalimentaires, une des plus innovantes en matière financière. Dès 2000 elle s’est tournée vers des sources de financement américaines. En 2012 elle a été la première à se lancer sur le marché des Euro PP, ou placement privé obligataire européen. précautionneuses. Bonduelle veut se financer dans les pays cibles de sa stratégie Quels sont les besoins de financement du groupe Bonduelle ? Avec un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros, Bonduelle est une entreprise de taille intermédiaire. Nos besoins de financement sont liés à la fois à notre secteur, à notre modèle économique et à notre 44 stratégie. Nous avons une activité très saisonnière, qui requiert de porter toute l’année les stocks de ce que nous produisons en été : nos besoins de financement oscillent donc avec notre inventaire, d’un point « bas » de 500 millions d’euros à un point « haut » de quelque 650 millions d’euros. Par ailleurs, le groupe a fait le SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite LES INTERVIEWS D’AGRA ALIMENTATION choix d’être très largement intégré : nous produisons en interne 95 % de ce que nous vendons. Nous avons donc besoin de capitaux récurrents pour renouveler nos outils industriels ou développer leur compétitivité. Enfin, notre croissance – un quasi-doublement en 10 ans – est non seulement organique mais aussi externe : nous réalisons régulièrement des acquisitions et avons besoin de réserves de financement permettant une mobilisation rapide des fonds. Comment vous financez-vous ? En 1998, le groupe a fait le choix de s’introduire en Bourse pour être en mesure de répondre à une éventuelle opportunité d’acquisition importante au moyen d’une augmentation de capital. Cette possibilité nous est encore offerte même si, de fait, c’est par endettement que nous avons mené l’ensemble de notre croissance, interne ou externe, au cours des 15 dernières années. Aujourd’hui, notre financement est très compétitif selon les trois critères qui nous importent. En termes de coût, tout d’abord, puisque notre dette affiche un taux moyen de 3,5 %, très satisfaisant avec un ratio de dettes sur fonds propres de 1 pour 1. Par ailleurs, avec une maturité moyenne de 4 ans, notre financement est assez long et nous permet de développer nos projets sereinement. Enfin, notre financement est aujourd’hui bien diversifié avec grosso modo 50 % de crédit bancaire, 25 % d’investisseurs américains et 25 % d’investisseurs européens. Depuis la crise de 2008, les financements bancaires sont plus difficiles à obtenir : la ressource est peu chère actuellement, mais elle est rare. Il est donc important de trouver des outils alternatifs aux financements bancaires, même si le groupe Bonduelle fait sans aucun doute partie des privilégiés en la matière. CA 2013/2014 : 1,921 Md€ 9 569 collaborateurs 57 sites industriels L’innovation financière est-elle importante ? Dès 2000, nous avons été parmi les premières ETI françaises à nous tourner directement vers les investisseurs américains, à travers un placement privé dit « US PP » et, depuis, nous avons fait appel deux fois à ce marché. Plus récemment, en 2012, nous avons été les premiers à nous lancer sur le nouveau marché ‘’ Nous n’avons qu’une chose en tête, la performance de votre entreprise ‘’ Spécialiste des solutions de gestion d’entreprise Microsoft Dynamics ERP, CRM et Office365 pour le secteur agroalimentaire www.isatech.fr ▪ [email protected] ▪ Tél. +33 (0) 820 320 310 Reproduction interdite SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 45 LES INTERVIEWS D’AGRA ALIMENTATION des « Euro PP », qui présente également beaucoup d’avantages. Toutefois, les banques restent importantes pour nous : seules les institutions financières peuvent nous apporter la flexibilité que nous recherchons, notamment à travers des « revolving credit facilities » – des lignes de tirage négociées avec un pool bancaire. A l’avenir ? Nous souhaitons élargir notre pool bancaire à des établissements implantés dans des pays cibles de notre stratégie. Nous regardons aussi du côté des placements privés allemands, car nous sommes très présents outre-Rhin. Enfin, il n’est pas impossible que nous nous tournions un jour vers le marché obligataire, classique ou « high yield », mais ce sont des marchés contraignants, qui attendent des opérations régulières et de tailles importantes, dont nous n’avons pas encore besoin aujourd’hui, et requérant une notation, ce dont nous ne disposons pas à ce jour. En outre, ce sont des marchés « à fenêtres » et qui ne sont donc pas toujours disponibles. Nous pensons chez Bonduelle que l’innovation est importante à tous les niveaux : en matière de production, de qualité, d’environnement ou encore de produits. C’est un esprit qui doit irriguer toute l’entreprise, y compris la direction financière. Il ne s’agit pas d’innover pour le principe, mais de faire preuve d’une « créativité raisonnée ». En matière financière, cette créativité a pour objectif d’accompagner la stratégie de l’entreprise et de répondre aux objectifs de notre actionnaire de référence. Propos recueillis par Cécile Desjardins En direct avec Sodiaal La troisième coopérative laitière européenne, qui réunit quelque 14 000 producteurs, s’est depuis 2013 tournée vers de nouveaux acteurs pour financer ses investissements. Elle a ainsi levé 190 millions d’euros au moyen de 3 placements privés. Sodiaal consolide ses financements à moyen terme CA 2013 : 4,616 Md€ 7 495 collaborateurs 74 sites industriels 46 Pas moins de trois placements privés ! Sodiaal aura eu une année 2013 occupée : alors que son financement était jusqu’à présent exclusivement bancaire, la coopérative laitière a levé au cours des douze derniers mois un total de 190 millions d’euros sur les marchés du placement privé, en trois opérations désintermédiées. « Pour préparer la sortie des quotas laitiers et nous développer sur les marchés internationaux, nous souhaitons transformer davantage de matière laitière en augmentant la capacité de nos moyens de production. Nos investissements – historiquement de l’ordre de 50 à 60 millions d’euros par an – ont atteint 80 millions en 2012, 103 en 2013, et devraient représenter environ 130 millions d’euros, au total, en 2014, compte tenu de notre rapprochement avec 3A Coop », indique Olivier Gardies, le directeur financier de Sodiaal. Pour financer ces nouveaux investissements, la coopérative a donc tout d’abord réalisé un placement privé dit « Euro PP » sous la forme obligataire, de 50 millions d’euros, à six ans (en deux tranches, émises en juillet et décembre 2013), puis un prêt privé dont la maturité s’étale entre 5 et 7 ans, réalisé sur le marché allemand (dit des « schuldschein »), pour 100 millions d’euros, bouclé en décembre 2013. Enfin, elle a bouclé en avril dernier un nouvel Euro PP, cette fois-ci sous forme de « prêt », pour 40 millions d’euros. « Ces fi- nancements présentent le double avantage d’être longs – 5 voire 7 ans – et d’être menés auprès de nouveaux partenaires, dont certains sont internationaux, pour notre placement privé allemand », indique Olivier Gardies. Le groupe, qui réalise actuellement 30 % de son chiffre d’affaires à l’international, sait en effet que c’est hors de l’Hexagone qu’il trouvera sa croissance dans les prochaines années. Si la coopérative fait ainsi largement appel à la désintermédiation, ses financements bancaires historiques n’ont pas été réduits. Pour financer son besoin de fonds de roulement, Sodiaal combine affacturage, cession de créance et des lignes de financements appuyées sur les stocks, notamment pour les fromages de garde, comme le comté ou l’emmental. « Ces types de financements s’adaptent automatiquement à nos besoins, qui varient au cours de l’année et même au sein de chaque mois », explique Olivier Gardies. Même si la coopérative n’exclut pas de réaliser un jour d’autres placements privés, notamment sur le marché américain, Sodiaal a aujourd’hui largement conforté ses besoins de financement à moyen terme, permettant à ses équipes financières de se consacrer à d’autres sujets : la priorité est désormais à la sélection des investissements les plus créateurs de valeur. Propos recueillis par Cécile Desjardins SUPPLÉMENT AGRA ALIMENTATION - N°2312 - Jeudi 27 novembre 2014 Reproduction interdite alimentation www.agraalimentation.fr L’Agence de l’économie alimentaire et de la distribution 49e année - Semaine du 23 janvier 2014 - n°2273 Etude Un projet de reprise pour Gad Lampaul p. 22 Monique Piffaut reprendrait Jean Caby en Bretagne p.20 Léa Nature prend le contrôle d’Alpha Nutrition p.17 Danish Crown restructure au Danemark p.26 Bruxelles précise les règles sur les dates de péremption p. 12 Supplément Panorama des restructurations des industries agroalimentaires 2013 en France Obésité : la carence des pouvoirs publics Faites le choix de L’ESSENTIEL ! Overseas Development Institute (ODI), think tank britannique spécialisé dans le développement international et les questions humanitaires vient de publier un rapport sur l’obésité (Future diets, implications for agriculture and food prices, Sharada Keats et Steve Wiggins, ODI, janvier 2014). Les auteurs de l’étude s’interrogent sur l’éventuelle uniformisation des régimes alimentaires corrélée à la croissance économique et sur ses conséquences. Face à une obésité galopante, notamment dans les pays en voie de développement, ils décryptent les politiques publiques mises en œuvre et leurs effets. Dans les pays développés, ils comparent la timidité de mesures liées à l’alimentation à la sévérité de celles qui ont été mises en place pour le tabac. L es dangers de l’obésité associée à une trop forte consommation de graisses et de sel sont connus : cancers, diabète, maladies cardiovasculaires. Mais ce qui a changé, c’est que la majorité des personnes en surpoids est désormais dans les pays en voie de développement. selon le rapport d’ODI, le pourcentage de personnes en surpoids ou obèses a augmenté de 23 % en 1980 à 34 % en 2008, et la grande majorité de cette augmentation a eu lieu dans les pays en développement. Dans ces zones, le nombre de personnes affectées a plus que triplé, de 250 millions de personnes en 1980 à 904 millions en 2008 tandis que dans les pays développés, la proportion de personnes affectées a été multipliées par 1,7. en même temps, la sous-consommation de calories, de protéines et de micronutriments est encore un problème pour des millions de personnes, dont la plupart sont également dans les pays en développement. On pense qu’un tiers des enfants de ses pays voient leur développement psycho-moteur affecté par ces carences. Mais de plus en plus, la préoccupation porte sur la micronutrition, avec 2 milliards d’individus qui manquent de minéraux et de vitamines clés comme le fer, le zinc, la vitamine A ou encore l’iode. LA NOTION DE TRANSITION ALIMENTAIRE L’alimentation est de plus en plus accessible depuis un demi-siècle. Quand les revenus et l’urbanisation augmentent, le régime évolue. D’une consommation importante de céréales et de tubercules, on passe à plus de fruits et légumes, mais avant tout à plus de produits d’origine animale, de graisses animales et végétales et de sucre. Avec l’urbanisation et la sédentarisa- www.agraalimentation.fr La meilleure synthèse de l’actualité stratégique agroalimentaire. Suite p. 3 45 n°/an Chaque semaine, une analyse des enjeux de l’industrie agroalimentaire. BULLETIN D’ABONNEMENT ✂ OUI, je m’abonne pour 1 an (45 n°) à Agra alimentation et je choisis une offre ci-dessous : O F F R E PA P I E R FRANCE MÉTROPOLITAINE 1 347,72 €TTC (1 320 €HT) DOM-TOM 1 414,70 €TTC (1400 €HT) AUTRES PAYS 1 400 €TTC OFFRE NUMÉRIQUE (Par email : version monoposte non transférable) 1 224 €TTC (1 020 €HT) DOM-TOM 1 106,70 €TTC (1 020 €HT) MES COORDONNÉES Nom Prénom Société Adresse Code postal Ville AUTRES PAYS 1 020 €TTC RÉGLEMENT Je règle par : Chèque à l’ordre d’AGRA Virement (voir ci-dessous) Domiciliation bancaire CCM-CADP-CAEN BIC CMCIFR2A IBAN FR76 1027 8021 0100 0204 1580 318 Je souhaite recevoir une facture. Pays Tél. 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Béatrice Eon de Chezelles, Ingénieur agronome au Crédit Agricole sur la filière lait fait partie de l’équipe dédiée agroalimentaire du Crédit Agricole. Elle regroupe des experts de votre filière et des experts de la finance d’entreprise pour vous accompagner dans votre réflexion stratégique et sa mise en œuvre. 06/2013 – Édité par Crédit Agricole S.A., agréé en tant qu’établissement de crédit – Siège social : 12, place des États-Unis, 92127 Montrouge Cedex – Capital social : 7 494 061 611 € – 784 608 416 RCS Nanterre. VOLATILITÉ DES PRIX DU LAIT + CROISSANCE DE LA DEMANDE MONDIALE