L`arthrose
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L`arthrose
Recherche & santé n° 115 Soutenir la Fondation pour la Recherche Médicale 13 Dossier L’arthrose Des articulations en souffrance 6 LE point sur L’immunothérapie : traiter en stimulant le système immunitaire 25 La Fondation et vous 3e trimestre 2008 – 2,50 – www.frm.org La Fondation mobilise autour de ses « Journées » xsommairex juillet•2008 4 La recherche en direct page 6 page 12 4 L’allaitementmaternel protégerait de l’asthme 5Cancerde la prostate : bientôt un test de dépistage dans les urines 6 LE POINT SUR L’immunothérapie : Traiter en stimulant le système immunitaire L’immunothérapiea déjà révolutionné la prise en charge de certaines maladies de l’immunité. Et cette approche promet de nombreuses autres applications notamment dans le domaine du cancer. 8 Chikungunya: mieux comprendre la maladie grâce à la souris 10 entretiens croisés n fait-on assez contre la douleur ? E 12 Parcours de chercheur P ierre Golstein : Grand Prix 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale 13 Dossier ARTHROSE page 13 15 16 19 Desarticulations en souffrance Recherche : la piste des nouveaux traitements EN IMAGES Arthrose, arthrite : quand les articulations souffrent oint de vue du Pr Marie-Christine de Vernejoul P Lombalgies : halte aux examens de diagnostic inutiles ! 21 Vie pratique Genou: gare aux chocs. Hanche : des prothèses salvatrices. Main : des doigts déformés. Vertèbres : surtout le cou et les lombaires 23 questions de santé Lymphœdème : un « gros bras » très handicapant 24 Zona : quand la varicelle refait surface Cancer de la thyroïde : un cancer rare et bien soigné 25 La fondation et vous page 25 25 L a Fondation mobilise autour de ses « Journées de la Fondation pour la Recherche Médicale » 26 La caisse des professions libérales de province : un mécène fidèle 27 Solid’RVie : une assurance vie généreuse et solidaire 28 Enrégions : 46 000 euros pour quatre équipes de chercheurs de l’orléanais 29 Portrait : Béatrice Schönberg, elle fait bouger la France 30 questions de donateurs Legs: vos biens, bien protégés Prélèvement automatique : le bénéfice de la durée 31 on se dit tout l RECHERCHE & SANTé page 2 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 xÉditorialx Un seul mot d’ordre : n’oublier aucun malade 41, rue Greneta, 75002 Paris. Responsable d’édition : Valérie Devillaine. Direction artistique : Marie-Laure Noel. Maquette : Franck Widling. Secrétariat de rédaction : Élisabeth Castaing, Sophie Loubeyre. Iconographie : Marion Ricard, Marie-Laure Fior. Chef de fabrication : Sylvie Esquer. Impression : Maury. Périodicité : trimestrielle. Copyright : la reproduction des textes, même partielle, est soumise à notre autorisation sur demande écrite préalable. Date et dépôt légal à parution : Juillet 2008 • ISSN 0241-0338 Dépôt légal no 8117 N ous sommes tous régulièrement sollicités pour aider telle ou telle association, soutenir tel ou tel domaine de recherche, lutter contre telle ou telle maladie. Mais quelle cause privilégier ? Quelle maladie mérite le plus notre aide ? Choisir est toujours un dilemme, choisir est toujours injuste. Qui n’a pas, dans son entourage, un ami touché par le cancer, un collègue qui a été victime d’une crise cardiaque, un enfant atteint d’une maladie génétique ? Il nous est impossible de hiérarchiser les souffrances de nos proches. C’est pourquoi nombre d’entre vous soutenez notre fondation. Car la Fondation pour la Recherche Médicale est la seule à lutter contre toutes les maladies, pour tous les malades. Elle œuvre pour le progrès médical dans toutes les disciplines. Rappelons qu’il en est ainsi depuis toujours. C’était la volonté de nos fondateurs : Claudine Escoffier-Lambiotte et les Prs Jean Bernard et Jean Hamburger. Et nous avons à cœur de la respecter, pour eux, mais aussi parce que nous croyons à la pertinence de cette démarche, pour ne laisser aucun malade de côté et pour permettre aux recherches « transversales » de lutter contre toutes les pathologies. « Pour n’oublier aucun malade » : ce message, nous vous invitons à le partager avec nous et à le diffuser largement autour de vous à l’occasion des Journées de la Fondation pour la Recherche Médicale. Du 17 au 30 novembre prochain, se déroulera ainsi la toute première opération de mobilisation en faveur de l’ensemble des domaines de la recherche médicale. Un large appel à la générosité du public, qui, nous l’espérons, sera un grand succès ! (Lire p. 25). Pour tout renseignement ou pour recevoir Recherche & Santé, adressez-vous à : Fondation pour la Recherche Médicale 54, rue de Varenne 75335 Paris Cedex 07 Service donateurs : 01 44 39 75 76 Contribution de soutien pour 4 numéros : 10 Chèque à l’ordre de la Fondation pour la Recherche Médicale Site Internet : ww.frm.org Pierre Joly, président du Conseil de surveillance de la Fondation pour la Recherche Médicale. GRAND JEU-CONCOURS FRM Testez vos connaissances et tentez de gagner 1 coffret cadeau incluant un an d’abonnement à Sciences et Avenir Du 7 juillet au 7 août 2008 Rendez-vous sur www.frm.org *détails du coffret sur le site www.frm.org (incluant 1 clé USB, 3 tomes du guide « Santé : 100 idées reçues, l'avis des chercheurs »...) Participation et règlement du jeu-concours sur www.frm.org l RECHERCHE & SANTé page 3 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 A. Moulard/FRM Directeur de la publication : Denis Le Squer Comité de rédaction : Julie Campanaud, Frédérique Camize, Joëlle Finidori, Michèle Falque, Pr Claude Dreux, Isabelle Fleury, Sandrine Coquerel, Claude Pouvreau, Valérie Riedinger. Ont participé au dossier : Marie-Christine de Vernejoul (marraine), Johann Baudreuil, Maïté Corvol, Xavier Chevalier, Pascal Hilliquin, Christian Jorgensen, Didier Mainard, Pascal Richette. Ont participé à la rédaction : Patricia Chairopoulos, Nathalie Da Cruz, Valérie Devillaine, Émilie Gillet, Victoire N’Sondé. Couverture : BSIP/C. Bjornberg Conception et réalisation : La recherche en direct Vos dons en action Asthme L’allaitement jouerait un rôle protecteur Getty Images Exposées à des allergènes de l’air, les mères qui allaitent transmettraient à leur nouveau-né une protection contre l’asthme. Une stratégie nouvelle pour prévenir cette affection ? Des chercheurs français viennent de démontrer que l’allaitement maternel contribuait à faire diminuer le risque d’asthme chez le nouveau-né. Même si, depuis quelques années, il est largement suggéré par les études épidémiologiques, le lien entre allaitement maternel et réponse allergique (dont l’asthme fait partie) n’avait encore jamais été prouvé. Mais les récents travaux de l’équipe Inserm de Valérie Julia, à l’université de Nice, apportent une pierre à l’édifice en faveur d’un rôle favorable de l’allaitement. Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont fait respirer à des souris allaitantes un allergène, élément déclencheur de la réaction allergique. Ils ont remarqué que celui-ci se retrouvait dans le lait maternel dans les 3 à 4 heures qui suivent, et que les souriceaux allaités développaient une sorte de tolérance vis-à-vis de cette substance. De telle façon qu’une fois les souris adultes, l’allergène ne déclenche plus de réaction allergique comme l’asthme. L’asthme est une affection respiratoire qui touche plus de 3 millions de personnes en France, particulièrement les enfants : près de 1 enfant sur 10 en est atteint ! Souvent d’origine allergique, l’asthme est en augmentation constante dans les pays industrialisés. Sont en cause : la pollution, la modification de notre alimentation… Ces résultats représentent donc un nouveau type de prévention intéressant pour faire reculer cette affection. ■ Source : Nature Medicine, janvier 2008. L e d o n uti l e 387 500 Cette découverte a été rendue possible grâce au soutien de la Fondation pour la Recherche Médicale à Valérie Julia, dans le cadre du programme « Défis de la recherche en allergologie ». La lumière sur les anomalies bronchiques Curieusement, on en sait plus aujourd’hui sur les dysfonctionnements du muscle lisse bronchique que sur son rôle normal. Car l’équipe Inserm de Patrick Berger, au CHU de Bordeaux, vient de découvrir pourquoi les cellules de ce tissu se multiplient à l’excès, multiplication responsable de l’expiration difficile et sifflante des asthmatiques. Les coupables désignées : les mitochondries ces « minicentrales énergétiques » à l’intérieur des cellules. Les chercheurs ont mis en évidence une hyperactivité de ces mitochondries, qui conduit à l’augmentation de l’épaisseur du muscle lisse bronchique. Le commanditaire du crime : une anomalie d’un canal transportant le calcium dans la cellule qui altère le bon fonctionnement des mitochondries et entraîne une multiplication cellulaire excessive. Après ces résultats in vitro, les premiers essais cliniques sur le sujet seront lancés dès septembre. ■ Source : The Journal of Experimental Medicine, décembre 2007. L e d o n uti l e 176 250 José-Manuel Tunon-de-Lara, chercheur de l’équipe de Patrick Berger, a reçu le soutien de la Fondation à hauteur de 176 250 euros. RECHERCHE & SANTé l page 4 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 Du lithium contre la SLA Des chercheurs italiens ont mis en évidence qu’un traitement au lithium retardait la destruction des neurones observée chez les patients atteints de la maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA). L’expérience, menée sur 44 patients, doit être confirmée à plus grande échelle. Mais elle fait naître d’ores et déjà l’espoir d’une solution thérapeutique pour ces malades dont l’espérance de vie après le diagnostic ne dépasse pas cinq ans. Source : PNAS, février 2008. La recherche en direct Cancer de la prostate Bientôt un test de dépistage dans les urines Un nouveau gène impliqué dans les fièvres récurrentes héréditaires L Les fièvres récurrentes héréditaires sont des maladies rares caractérisées par des épisodes associant de la fièvre, des douleurs abdominales et articulaires et des manifestations cutanées. Isabelle Jeru, chercheuse à l’Inserm, vient d’identifier chez certains de ces patients des mutations du gène NALP12. Normalement, la protéine issue de ce gène régule la réponse inflammatoire et immunitaire. L’étude montre que les mutations identifiées altèrent l’activité de cette protéine. Ces nouvelles données devraient permettre une amélioration du diagnostic ainsi qu’une meilleure prise en charge du patient. Getty Images es progrès concernant la génétique des cancers commencent à porter leurs fruits en matière de prise en charge des malades. Mais ils pourraient permettre également d’améliorer le diagnostic de certains cancers. C’est le cas du cancer de la prostate, pour lequel un premier test urinaire de dépistage vient d’être expérimenté avec succès par des chercheurs américains. On connaissait déjà l’existence dans les urines, de biomarqueurs du cancer, ces molécules nées des anomalies génétiques apparaissant dans les cellules tumorales et signant la présence du cancer. Restait à trouver la bonne combinaison de ces biomarqueurs afin d’obtenir un test de dépistage fiable. C’est ce que le Dr Arul Chinnaiyan est parvenu à réaliser avec son équipe de l’université du Michigan. Il a ainsi identifié quatre biomarqueurs différents formant une combinaison gagnante pour un dépistage efficace. Ce test, basé sur un simple échantillon d’urine, pourrait ainsi permettre un diagnostic à la fois plus fiable et moins contraignant que le dosage du PSA (une hormone sécrétée normalement par la prostate, mais en quantité Vos dons en action Une simple analyse d’urine pourrait remplacer prise de sang et biopsie, aujourd’hui nécessaires au diagnostic du cancer de la prostate. Source : PNAS, février 2008. Un test urinaire pourrait bientôt permettre de détecter de manière très fiable la présence d’un cancer de la prostate. L e d o n uti l e supérieure en cas de maladie), qui nécessite une prise de sang et une biopsie (prélèvement d’un échantillon de l’organe). ■ 16 629 Isabelle Jeru, auteur de cette étude, a reçu une aide de 16 629 euros de la Fondation pour la Recherche Médicale. Source : Cancer Research, février 2008. Lire aussi Recherche & Santé n° 109, dossier sur le cancer de la prostate. Et un vaccin en cours d’expérimentation A ux hommes présentant un taux d’hormone PSA élevé (premier indice de cancer de la prostate), mais ne présentant aucun autre signe de la maladie, les médecins ne peuvent aujourd’hui proposer qu’une surveillance passive de l’évolution de la maladie ou un traitement agressif qui peut s’avérer inutile. Le vaccin, expérimenté sur un modèle de cancer de la prostate chez la souris par des chercheurs californiens, pourrait apporter à ces hommes une meilleure réponse. Alors que pour tous les animaux du groupe témoin sans traitement les chercheurs ont observé le développement de la mala- RECHERCHE & SANTé l page 5 l N° 115 • 3 e die, pour 18 animaux sur 20, l’injection du vaccin a empêché le développement des tumeurs. De nombreux essais cliniques restent à mener avant d’aboutir à un vaccin humain, mais cette première étape constitue à elle seule une avancée majeure. ■ Source : Cancer Research, février 2008. trimestre 2008 La recherche en direct LE point SUR l’immunothérapie Traiter en stimulant Jérôme Galon, directeur de l’équipe Avenir « Immunologie et cancérologie intégrative », Inserm U872, Centre de recherche des Cordeliers, Paris. Prix Rose-Lamarca 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale. L’immunothérapie a déjà révolutionné la prise en charge de certaines maladies de l’immunité. Et cette approche promet de nombreuses autres applications, notamment dans le domaine du cancer. O n l’appelle le système immunitaire. Son rôle ? Défendre notre organisme contre les agressions. Aujourd’hui, la recherche développe des stratégies thérapeutiques innovantes pour le stimuler. C’est l’immunothérapie. Consciente de l’extraordinaire potentiel de cette discipline, la Fondation pour la Recherche Médicale a décidé de lancer, en 2008, un grand programme « Nouvelles approches en immunothérapie », doté d’une enveloppe de trois millions d’euros, afin de soutenir des projets de recherche dans ce domaine. DES ANTICORPS MÉDICAMENTS L’immunothérapie est un domaine de la recherche médicale qui a déjà fait ses preuves. Son premier grand succès thérapeutique est venu, en 1980, de la mise au point de l’OKT3, un anticorps monoclonal utilisé chez l’homme contre le rejet de greffe. Les anticorps sont des molécules produites par notre organisme qui reconnaissent les éléments étrangers et les détruisent. Grâce à la biotechnologie, il est aujourd’hui possible de fabriquer en masse un anticorps spécifique capable de reconnaître une cible unique et agissant avec une très grande précision sur cette cible. « Cette possibilité a révolutionné le traitement de maladies du système immunitaire telles que la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de Crohn », souligne le Pr Martine Aiach, pharmacien-biologiste et présidente du Conseil scientifique de la Fondation pour la Recherche Médicale. Et leur utilisation ne s’arrête pas là. Comme le précise la spécialiste, « la capacité de ces anticorps est également mise à profit aujourd’hui dans le traitement des cancers tels que certains lymphomes ou leucémies, le cancer du sein ou du côlon. » LES PROMESSES DE LA RECHERCHE FONDAMENTALE Et une autre piste est aujourd’hui explorée. Il s’agit d’une approche dite d’immunothérapie active, qui cherche à « apprendre » au patient à se défendre lui-même contre sa maladie. Des dizaines d’études sont ainsi en cours afin de trouver le moyen de doper un type particulier de cellules, les cellules dendritiques, dont le RECHERCHE & SANTé l page 6 l N° 115 • 3 e Photos : Cécilia Garonni Parisi le système immunitaire rôle est d’activer les autres cellules du système immunitaire contre une cible précise (cellule tumorale, pathogène…). Cette stratégie, dont les premiers résultats sont très encourageants, représente un défi majeur de la recherche en cancérologie, car elle pourrait être appliquée à tous les cancers. Toutefois, « la modification du fonctionnement du système immunitaire, même si elle peut conduire à des résultats très bénéfiques, peut avoir aussi, parfois, des effets adverses sévères », explique Martine Aiach. C’est pourquoi, seule une connaissance fine des mécanismes en jeu, s’appuyant sur les travaux de recherche fondamentale, permettra de lever ces obstacles. ■ L e d o n uti l e 3 000 000 La Fondation pour la Recherche Médicale lance en 2008 le programme « Nouvelles approches en immunothérapie » pour donner un coup d’accélérateur à ce domaine très prometteur. trimestre 2008 La recherche en direct En stimulant le système immunitaire, les chercheurs mettent au point une nouvelle stratégie de lutte contre de nombreuses maladies. Interview Directeur de l’Équipe Avenir « Immunologie et Cancérologie Intégrative », Inserm U872, Centre de recherche des Cordeliers, Paris. Prix Rose-Lamarca 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale. Jérôme Galon Quel est l’objet de vos travaux ? Nous menons des recherches en immunocancérologie, essentiellement sur les tumeurs de cancer colorectal. Il faut savoir que ce cancer est l’un des plus répandus en France. On recense 30 000 à 37 000 nouveaux cas par an, et 16 000 décès chaque année. Avec mon équipe, nous travaillons à un niveau très fondamental et essayons de comprendre comment évolue la réponse immunitaire de la personne malade contre la tumeur qui se développe. Sur ce sujet, vous avez déjà publié des résultats dans des revues scientifiques de tout premier ordre. Qu’avez-vous découvert ? Dans un premier temps, nous avons montré l’importance de la réponse immunitaire aux stades précoces dans la prévention du développement des métastases. Nous avons ainsi mis en évidence le rôle joué par certaines cellules du système immunitaire appelées lymphocytes T effecteurs-mémoires. Ces cellules sont capables de reconnaître et de tuer les cellules tumorales. Mais elles sont également capables de garder en mémoire le souvenir de cette rencontre et de se réactiver de façon très efficace en cas de récidive du cancer. Dans un deuxième temps, nous avons prouvé que l’évaluation de la qualité de la réponse immunitaire au site de la tumeur est bien plus déterminante pour prédire la survie des patients que les caractéristiques de la tumeur elle-même (capacité à envahir l’organe...) prises en compte jusque-là. Aujourd’hui, nous essayons de comprendre pourquoi la réponse immunitaire diffère d’un patient à un autre. Quelles sont les applications possibles de ces découvertes ? Le cancer colorectal se soigne par chirurgie via l’ablation de la zone tumorale (une chimiothérapie peut être proposée en RECHERCHE & SANTé l page 7 l N° 115 • 3 e complément quand la tumeur est très avancée et donne des métastases). Grâce à nos recherches, nous pourrions envisager d’aider à mieux définir les patients à risque de récidive, une fois qu’ils ont été traités par chirurgie. Mais nos travaux ouvrent également des portes dans le domaine de l’immunothérapie pour éviter les récidives grâce aux qualités des lymphocytes T effecteurs-mémoire. Chez certains patients, ces cellules pourraient conserver une activité antitumorale jusqu’à quinze ans après avoir été atteint d’un cancer ! Ces mécanismes sont-ils propres au cancer colorectal ? Pour répondre à cette question, un travail en collaboration avec des équipes spécialisées dans d’autres cancers est nécessaire. Mais nous avons bon espoir de montrer prochainement que ces cellules immunitaires ont un rôle protecteur dans d’autres types de cancers. ■ trimestre 2008 La recherche en direct Chikungunya Mieux comprendre la maladie grâce à la souris Il existe désormais un modèle qui reproduit chez l’animal les formes bénigne et sévère du chikungunya. Ce modèle, développé par des équipes françaises, va permettre de mieux comprendre les mécanismes de l’infection et servira à expérimenter les différentes stratégies thérapeutiques. S Institut Pasteur REPRODUIRE LES MÉCANISMES DE L’INFECTION Le plus souvent, l’infection par le virus du chikungunya provoque une fièvre, des douleurs articulaires et musculaires et une éruption cutanée, symptômes qui disparaissent en quelques jours. Mais dans certains cas – notamment chez les nouveau-nés, les personnes âgées et les adultes fragilisés – la maladie évolue en une affection plus grave caractérisée par des troubles neurologiques. Grâce à la collaboration de l’équipe du Pr Marc Lecuit1 et du Dr Matthew Albert2 (Institut Pasteur/ Inserm), les mécanismes de l’infection par le chikungunya sont aujourd’hui mieux compris. Ensemble, ils ont mis au point un modèle du chikungunya chez la souris. Le moustique tigre, ou Aedes albopictus, vecteur du chikungunya, commence à faire parler de lui dans le sud de la France. Institut Pasteur on nom signifie « qui marche courbé en avant » en swahili, la langue parlé en Tanzanie, le pays où le chikungunya a été décrit pour la première fois en 1952. En 2005, c’est dans l’océan Indien, et plus particulièrement sur l’île de la Réunion, que cette maladie infectieuse a fait parler à nouveau d’elle en infectant environ un tiers des habitants de l’île. Le moustique, vecteur du virus du chikungunya, est également présent dans le sud de l’Europe. Dernièrement, 200 cas d’infection ont été recensés en Italie ; en France métropolitaine, la vigilance est renforcée. Le virus chikungunya, en rouge, pénètre à l’intérieur des cellules, notamment celles des articulations, un des sièges des symptômes. « Jusque-là, en l’absence de modèle animal, la physiopathologie de la maladie était totalement inconnue », rappelle Marc Lecuit. Pour mimer la forme modérée de la maladie, mais également reproduire les complications sévères, les chercheurs ont utilisé des lignées de souris manipulées génétiquement. UN OUTIL PRÉCIEUX POUR COMPRENDRE Ce premier modèle de souris a d’ores et déjà fourni des informations utiles. « Nous avons mis en évidence que les tissus ciblés par le virus correspondent au siège des symptômes chez l’homme », souligne Marc Lecuit. Ainsi, après une phase initiale de contamination du foie, le virus atteint les articulations, les muscles et la peau – les tissus affectés dans la forme humaine modérée – avant de toucher les méninges (enveloppes du cerveau) dans les cas les plus graves. Les chercheurs ont également démontré la vulnérabilité particulièrement importante des nouveau-nés au virus du chikungunya. RECHERCHE & SANTé l page 8 l N° 115 • 3 e Les chercheurs vont donc continuer à exploiter ce modèle pour leurs recherches fondamentales aussi bien qu’appliquées. « Nous voulons utiliser cet outil pour comprendre, par exemple, pourquoi le virus cible tel tissu plutôt que tel autre. Mais nous envisageons également de tester sur ces souris des candidats- vaccins et des molécules à visée thérapeutique », indique Marc Lecuit. ■ Source : Plos Pathogens, février 2008. 1. Responsable du groupe « Micro-organismes et barrières de l’hôte », Institut Pasteur/équipe Avenir, unité Inserm 604. Il est également médecin dans le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Necker - Enfants malades, à Paris. 2. Responsable du groupe « Immunologie des cellules dendritiques », Institut Pasteur/unité Inserm 818. L e d o n uti l e 175 000 L’équipe de Matthew Albert a reçu un financement de 175 000 euros de la Fondation pour l’achat d’un équipement permettant le tri des cellules. trimestre 2008 La recherche en direct Imagerie cérébrale Scruter les zones les plus intimes du cerveau Grâce aux progrès de l’IRM et de la magnéto-encéphalographie, les chercheurs étudient le cerveau pour comprendre son fonctionnement normal et pathologique. Entretien avec Christophe Pallier, chercheur au laboratoire Inserm de neuro-imagerie cognitive, centre Neurospin CEASaclay, dirigé par Stanislas Dehaene. Comment l’imagerie cérébrale estelle utilisée dans la recherche ? Nous essayons de comprendre comment est construit le cerveau et comment il fonctionne. L’imagerie cérébrale fournit des images de l’anatomie du cerveau ou de son activité lorsque les personnes effectuent différentes tâches. Elekta Actuellement, quels sont les équipements les plus en pointe ? L’IRM, ou imagerie par résonance magnétique, utilise des scanners qui permettent de visualiser les zones du cerveau où l’activité augmente en fonction des différentes tâches effectuées. L’une des spécificités de notre laboratoire est de disposer de caméras IRM particulièrement récentes et performantes. Elles donnent des images dont la précision est meilleure que celles des images habituelles. On pourrait les comparer à des appareils photo qui auraient davantage de pixels que les appareils les secondes ou les deux secondes. Grâce au MEG, nous pouvons suivre à la milliseconde comment les informations se déploient dans le cerveau. Au lieu d’avoir des photos, nous obtenons un film. Par contre, les images sont moins bonnes qu’avec l’IRM. C’est pourquoi nous combinons les clichés obtenus avec les deux méthodes. Le magnéto-encéphalographe (MEG) permet d’enregistrer l’activité électrique du cerveau. classiques. Ces images permettent de mieux distinguer les différentes zones cérébrales activées. Cependant, les caméras IRM ne donnent pas d’indications sur le déroulement précis des activités du cerveau au cours du temps. C’est là qu’un autre équipement d’imagerie médicale intervient : le magnétoencéphalographe (ou MEG). Avec l’IRM, nous pouvons obtenir une image toutes Ces techniques peuvent-elles améliorer la compréhension de certaines pathologies qui affectent le cerveau ? L’IRM est utilisée quotidiennement dans les hôpitaux pour détecter des lésions cérébrales. Bien que dans notre laboratoire nous nous intéressions essentiellement au fonctionnement du cerveau de « volontaires sains », nous comparons parfois ces clichés avec ceux obtenus dans des situations pathologiques. Ainsi, en travaillant sur les zones responsables de la compréhension et de la perception de la parole, il est possible d’étudier des pathologies comme la dyslexie pour visualiser les différences entre une personne qui souffre de ces troubles de la lecture et un sujet non concerné par cette maladie. La magnétoencéphalographie est également utile pour localiser les foyers épileptiques, c’est-à-dire les aires d’où partent les décharges électriques provoquant les crises d’épilepsie. ■ L e d o n uti l e Elekta 310 000 Avec plusieurs dizaines de capteurs placés tout autour de la tête, le MEG permet d’obtenir un film des zones du cerveau qui s’activent en fonction des tâches effectuées. RECHERCHE & SANTé l page 9 l N° 115 • 3 e C’est le montant du financement reçu par Stanislas Dehaene de la Fondation pour la Recherche Médicale afin d’acquérir un magnétoencéphalographe dans le cadre du programme « Grands Équipements ». trimestre 2008 entretiens croisés En fait-on assez contre la douleur ? Des stratégies thérapeutiques diversifiées sont désormais disponibles pour soulager les douleurs aiguës ou chroniques. Mais les efforts doivent être intensifiés, notamment en matière d’information des médecins et des patients. Échange entre deux acteurs impliqués dans ce combat. Doit-on parler de la douleur, ou plutôt des douleurs ? Dr Alain Serrie : Il faut distinguer deux sortes de douleurs : les douleurs aiguës et les douleurs chroniques. On classe dans les douleurs aiguës les douleurs provoquées par un infarctus du myocarde, une fracture, un traumatisme… mais également les douleurs aiguës des maladies chroniques (comme les poussées rhumatologiques). Les protocoles de prise en charge des douleurs aiguës sont bien identifiés. Les douleurs chroniques comprennent les douleurs du cancer ou les douleurs neuropathiques créées par un dysfonctionnement ou une lésion du système nerveux, que l’on retrouve dans le diabète ou le zona. Ces douleurs chroniques, devenues maladies en tant que telles, sont beaucoup plus complexes. De quels traitements dispose-t-on pour prendre en charge efficacement toutes les formes de douleur ? Martine Chauvin : Il existe aujourd’hui énormément de traitements médicamenteux très efficaces, en fonction de l’origine de la douleur. Il existe également des techniques, comme l’autohypnose, grâce auxquelles on arrive à se séparer momentanément de la douleur. Nous avons créé l’Association francophone pour vaincre les douleurs afin d’aider les patients qui souffrent ainsi que leur entourage, et aussi pour communiquer sur tous ces traitements. Pour ma part, celui dont je peux le mieux parler est la neurostimulation externe. Son principe consiste à mettre des électrodes sur un point douloureux. Cette technique, qui permet de couper le circuit de la douleur, se pratique à la maison par le patient lui-même. Je souffrais de douleurs neuropathiques chroniques que je ne pouvais plus supporter. Personnellement, cette technique m’a sauvé la vie. L’appareil externe de neurostimulation peut être prescrit par le médecin traitant. Il peut ensuite être loué ou acheté, et il est remboursé par la Sécurité sociale. Il existe également des appareils sur le même principe, mais implantables. Il s’agit de mettre en contact une électrode avec la moelle épinière et de la relier à un boîtier implanté dans l’abdomen, au-dessus des clavicules ou dans la fesse. Il faut communiquer et RECHERCHE & SANTé l page 10 l N° 115 • 3 e dire qu’il existe des structures de prise en charge de la douleur qui sont à même de réinsérer le patient dans le monde social. A. S. : Il faut aussi dire que chacun exprime sa douleu r avec sa culture, avec son vécu. Il faut mettre en place un projet de soins personnalisés, au cas par cas. Les patients font trop souvent l’amalgame douleurs intenses = morphine. Or, la morphine n’est pas l’antalgique adapté pour toutes les douleurs. Pour les douleurs neuropathiques, d’autres médicaments peuvent être utilisés. Par exemple, les antiépileptiques ou les antidépresseurs. Ces derniers, utilisés à forte posologie, agissent contre la dépression, mais à faible posologie, leur action est antalgique. Un patient qui souffre de douleurs chroniques bénéficiera, quant à lui, de plusieurs types de prise en charge, médicamenteuse ou non. La prise en charge non médicamenteuse englobe aussi bien la rééducation physique, la neurostimulation externe, l’acupuncture, trimestre 2008 DR DR entretiens croisés MARTINE CHAUVIN, Présidente de l’Association francophone pour vaincre les douleurs (AFVD). la mésothérapie, l’hypnose ou l’autohypnose que toutes les techniques de prise en charge psychologique. Ces techniques doivent être incluses dans une stratégie de prise en charge individualisée qui pourra également comporter une part de traitement médicamenteux. Dans quelles directions faut-il intensifier les efforts ? M. C. : La communication n’est pas suffisante entre médecins. Ainsi, certains centres antidouleur ne sont pas au courant des traitements pratiqués par leurs collègues qui exercent dans d’autres structures. De plus, aujourd’hui, on est obligé de passer par le médecin traitant pour accéder à un spécialiste ou à un centre spécialisé dans la prise en charge de la douleur. Il est donc urgent de mettre en place une campagne d’information auprès des médecins généralistes pour qu’ils puissent diriger leurs patients vers les bonnes structures. Il faut également qu’un médecin puisse passer la main à un confrère Dr ALAIN SERRIE, Directeur du centre antidouleur de l’hôpital Lariboisière à Paris. quand il est impuissant face à la douleur d’un patient. Enfin, il faut porter l’accent sur le fait qu’il existe des moyens d’éviter les douleurs provoquées par les soins. Faire une ponction lombaire à un enfant sans anesthésie, ça paraît irréel, mais ça existe encore ! Il y a certainement des raisons valables qui expliquent ces gestes, mais elles ne sont plus acceptables. A. S. : Il reste à faire des progrès très importants, principalement pour les plus vulnérables : les personnes handicapées, les sujets âgés, les patients en santé mentale. C’est notre devoir. Un des grands manques du plan national 2006-2010 pour l’amélioration de la prise en charge de la douleur est l’absence de mesures pour les patients en santé mentale. Par contre, depuis dix ans, beaucoup de choses ont été faites pour les enfants. Il est vrai aussi qu’il faut davantage prendre en compte la douleur que nous créons par des actes diagnostiques (comme les biopsies osseuses) ou thérapeutiques (comme la radiothérapie dans le cancer du sein). Nous savons à la minute près quand nous allons créer la douleur. C’est RECHERCHE & SANTé l page 11 l N° 115 • 3 e scandaleux de ne pas la prévenir ! Enfin, la formation des médecins n’est pas suffisante. Suivant les facultés de médecine, seulement 20 à 25 heures sont consacrées à la douleur pendant les huit années d’études. Nous sommes loin du compte ! ■ Pour en savoir plus : • Association francophone pour vaincre la douleur (AFVD) : www.association-afvd.com • Association douleurs sans frontières : www.douleurs.org • Le Dr Serrie est l’auteur de Vaincre la douleur, la douleur n’est pas toujours une fatalité, aux éditions Michel Lafon. Il est lauréat du prix Jean-Bernard 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale. Mésothérapie : traitement par injections intradermiques de produits actifs. Votre avis nous intéresse Envoyez vos réactions par courrier à On se dit tout, Fondation pour la Recherche Médicale, 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07 ou par e-mail à [email protected] trimestre 2008 parcours de chercheur Pierre Golstein, grand prix 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale Il perce les secrets de la mort des cellules Du système immunitaire à la mort cellulaire programmée, Pierre Golstein a été pionnier dans des domaines de la biologie reconnus aujourd’hui comme majeurs. Et les retombées de ses travaux sont telles qu’elles ouvrent des perspectives thérapeutiques aussi diversifiées qu’étonnantes. L que le spécialiste. Au début, elles ressemblent à des moufles. Puis, les espaces interdigitaux se creusent pour former les doigts. » Autres exemples, ceux de certains cancers ou des maladies neurodégénératives comme celle d’Alzheimer ou de Parkinson, où la balance vie/mort des cellules est déséquilibrée et dont l’origine est à rapprocher de l’altération de ces mécanismes de mort cellulaire. Geoffroy Mathieu orsqu’on lui demande de décrire son métier, Pierre Golstein entre directement dans le vif du sujet : « Je fais de la recherche en biologie et je travaille sur la mort cellulaire programmée. Chez un individu normal, des millions de cellules meurent chaque seconde et ces cellules sont immédiatement remplacées grâce à la multiplication d’autres cellules. Ce qui m’a toujours fasciné, et me fascine encore, c’est de constater que ce renouvellement permanent des constituants d’un individu ne modifie pas cet individu. » Ce directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) revendique son attachement à la biologie fondamentale. Et ses recherches ont connu un retentissement bien au-delà de son laboratoire. Il faut dire que les travaux de Pierre Golstein sont majeurs. En effet, le biologiste a prouvé qu’il existe différents mécanismes en jeu dans la mort cellulaire programmée, et que ceux-ci interviennent dans des domaines extrêmement variés. Son équipe a ainsi étudié leur implication au cours du développement normal de l’embryon : « L’exemple classique est celui des extrémités des membres, expli- Pierre Golstein a reçu le Grand Prix 2008 de la Fondation pour la Recherche Médicale. Une carrière au service de la recherche Chercheur depuis 1966, Pierre Golstein dirige depuis 1976 un groupe de recherche au Centre d’immunologie de Marseille-Luminy. Pierre Golstein a également exercé ses talents dans des organismes de recherche prestigieux à l’étranger comme le Karolinska Institute à Stokholm, ou l’Albert Einstein College of Medicine à New York. RECHERCHE & SANTé l page 12 l N° 115 • 3 e DE NOUVELLES PISTES DANS LE CHAMP DE L’IMMUNOTHÉRAPIE Ses plus grandes satisfactions ? Pierre Golstein les puise aussi bien dans les petits succès du quotidien, comme une expérience réussie, que dans les grandes découvertes, rares et souvent obtenues après un travail de très longue haleine. Parmi les plus marquantes, il cite les mécanismes de cytotoxicité des lymphocytes T, cellules immunitaires spécialisées capables d’éliminer d’autres cellules. « L’identification de ces mécanismes et des molécules impliquées a ouvert la voie à des applications basées sur la modulation du système immunitaire », explique Pierre Golstein. Des travaux qui ont ainsi contribué au développement de nouveaux champs thérapeutiques extrêmement dynamiques dans le domaine du cancer ou celui de la polyarthrite rhumatoïde. Le Grand Prix de la Fondation pour la Recherche Médicale vient ainsi logiquement couronner cette carrière exemplaire. ■ Cytotoxicité : capacité des lymphocytes T à entraîner la mort d’autres cellules. trimestre 2008 dossier Arthrose Dossier parrainé par… DR Pr Marie-Christine de Vernejoul, directrice de l’unité Inserm « Os et Articulations » et rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris. BSIP/C. Bjornberg L’arthrose, des articulations en souffrance 15I Recherche : la piste des nouveaux traitements 16I En images : arthrose, arthrite, quand les articulations souffrent 19I Point de vue : Pr Marie-Christine de Vernejoul Maladie du vieillissement liée à l’usure des articulations, l’arthrose touche près de 6 millions de Français. À la clé, mal au dos, mal au genou, difficulté à bouger… Autant de symptômes douloureux et invalidants que la recherche tente de conjurer grâce à des médicaments de plus en plus performants et de nouvelles prothèses en matériaux innovants. l RECHERCHE & SANTé page 13 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 dossier Arthrose I Burger/Phanie l existe une multitude de maladies articulaires ayant comme facteur principal le vieillissement, et l’arthrose en fait partie », note le Dr Pascal Richette, du service de rhumatologie du CHU Lariboisière (Paris). Cette maladie résulte d’une dégrada- L’arthrose touche tion du cartilage qui recouvre les extrémités articulaires. Près près de 6 millions de 6 millions de Français sont de Français. concernés, en particulier audelà de 65-70 ans. « Dans cette tranche d’âge, six personnes sur dix présentent une arthrose visible à la radiographie, sans toujours se traduire par des douleurs ou une gêne fonctionnelle », précise le Pr Xavier Chevalier, chef du service de rhumatologie à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. Reste que l’arthrose n’est pas l’apanage de l’âge… Depuis quelques années, son incidence augmente chez les sujets jeunes ayant souvent pratiqué un L’arthrose touche sport de haut niveau ou bien subi un traumatisme davantage les femmes (chute, luxation, fracture). Autre catégorie davanaprès la ménopause, que les hommes. tage exposée : les femmes à partir de la ménopause. La douleur, signal Ce qui suggère d’ailleurs un effet protecteur des hord’alerte, doit inviter à consulter. mones féminines (œstrogènes) sur le cartilage. La « cartographie » des articulations atteintes par Génétique « L’arthrose est une affection aux causes multiples, parmi lesquelles des facteurs génétiques interviennent à côté de facteurs environnementaux ou liés aux antécédents du patient (traumatisme, surmenage articulaire, rhumatisme inflammatoire…), explique le Dr Pascal Hilliquin, chef du service de rhumatologie de l’hôpital de CorbeilEssonnes. Cependant, il existe certaines formes d’arthrose à composante héréditaire, comme celle que l’on observe au niveau de la hanche dès 30 ans. » Une composante génétique a aussi été démontrée pour l’arthrose qui touche plus particulièrement la Sovereign/ISM L’arthrose : une maladie héréditaire ? La dysplasie congénitale de la hanche prédispose à une arthrose précoce. main ou le genou chez la femme âgée. « On connaît par ailleurs des facteurs héréditaires indirects : le genu varum, une déformation des membres inférieurs qui rend les jambes arquées, ou des dysplasies de la hanche, qui l RECHERCHE & SANTé page 14 l N° 115 • 3 e provoquent une usure précoce du cartilage », poursuit-il. Il existe enfin des maladies génétiques qui touchent spécifiquement les articulations : les chondrodysplasies. Certaines affectent la colonne vertébrale, d’autres concernent les articulations périphériques. « En dehors de ces maladies, il reste très difficile de prévoir le risque d’arthrose en fonction des seules composantes héréditaires », résume le rhumatologue. Dysplasie : malformation ou déformation résultant d’une anomalie du développement d’un tissu ou d’un organe. trimestre 2008 dossier Arthrose Recherche La piste des nouveaux traitements l’arthrose varie selon le sexe, les femmes étant plus fréquemment touchées que les hommes au niveau du genou et de la main, et souffrant plus souvent de la hanche et de la colonne vertébrale. Il n’existe actuellement aucun traitement permettant de reconstruire le cartilage osseux détruit par l’arthrose. Cependant, nombreuses sont les équipes qui travaillent dans ce domaine ou sur la mise au point de traitements dits chondroprotecteurs, permettant de ralentir la dégénérescence articulaire. Un certain nombre de travaux se concentrent ainsi sur des substances visant à inactiver les cytokines, les molécules impliquées dans le phénomène inflammatoire et la dégradation de la matrice. C’est le cas notamment de l’anti-TNF : « A priori, ce traitement est indiqué dans la polyarthrite. Mais des études sont en cours pour évaluer son utilisation potentielle en clinique contre l’arthrose digitale », explique le Dr Maïté Corvol, chercheur Inserm à l’université Paris Descartes. Autre voie de recherche : la thérapie cellulaire. « Dans l’arthrose, certains chondrocytes, les cellules du cartilage, dégénèrent et produisent une matrice non fonctionnelle. L’idée est donc de les remplacer par des chondrocytes non atteints, prélevés dans une zone de cartilage sain du patient. » Cette méthode a été proposée pour réparer des microlésions traumatiques de l’articulation, mais elle n’est pas actuellement utilisée Une dégradation progressive ou brutale Loin d’être inerte, le cartilage est en fait constitué d’une matrice en perpétuel renouvellement, même chez les personnes très âgées. En cas d’arthrose et sous l’effet de facteurs encore mal connus, cette matrice se dégrade et les cellules cartilagineuses cessent de se renouveler. « Même s’il y a des phases de réparation de la matrice, elles sont insuffisantes pour enrayer sa dégradation, explique le Dr Richette. Les becs de perroquet, ou ostéophytes, sont des preuves de ces phases de réparation, mais dans ce cas, le cartilage se transforme en os à cause d’un mauvais contrôle de la différenciation des cellules. » De fait, l’évolution de la maladie peut suivre trois scénarios : lente et progressive sur plusieurs années ; extrêmement rapide avec une perte de cartilage en 12 à 24 mois ; intermédiaire avec alternance de périodes d’aggravation rapide et d’accalmie. Les deux derniers cas vont de pair avec la survenue épisodique de poussées congestives correspondant aux périodes inflammatoires où la membrane synoviale s’enflamme et sécrète des substances qui s’attaquent au cartilage. Ce phénomène entretient ainsi le processus inflammatoire. S’installe alors un cercle vicieux sans que l’on sache exactement si l’inflammation découle de la dégradation du cartilage ou bien si elle la provoque. Quelle que soit son évolution, l’arthrose conduit généralement, un jour ou l’autre, à consulter. Motif invoqué : une douleur chronique ou une difficulté à bouger. « On observe des cas où l’arthrose est peu douloureuse mais entrave les mouvements comme pour les hanches », explique Pascal Richette. Le symptôme est aussi parfois la déformation de l’articulation, fréquente au (suite page 18) Matrice : tissu comprenant des structures spécialisées. Dans le cas du cartilage, la matrice contient des cellules cartilagineuses, des fibres de collagène et différentes molécules qui assurent au cartilage sa bonne élasticité. Membrane synoviale : ce tissu richement vascularisé tapisse la surface interne des capsules articulaires. Elle sécrète la synovie, un liquide servant de lubrifiant. l RECHERCHE & SANTé page 15 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 dans l’arthrose. Les lésions arthrosiques sont en effet étendues et irrégulières, et le caractère sain des cellules environnantes est difficile à prouver. De plus, « cette greffe autologue de chondrocytes pose chez l’adulte des problèmes majeurs : ces cellules sont en nombre limité et leur potentiel de prolifération est restreint. Une alternative intéressante serait donc d’utiliser des cellules souches ou progénitrices », poursuit Maïté Corvol. Il n’en reste pas moins de très nombreuses interrogations : où prélever ces cellules qui pourraient devenir du cartilage ? Comment les cultiver pour qu’elles se multiplient et se différencient en chondrocytes ? Comment parvenir à ce qu’elles se réimplantent dans les articulations arthrosiques et reproduisent les propriétés mécaniques d’un cartilage fonctionnel ? Toutes ces questions font l’objet de recherches multidisciplinaires. Greffe autologue : lorsque le donneur et le receveur sont la même personne, par opposition à une greffe hétérologue, où il s’agit de deux personnes distinctes. Cellules souches ou progénitrices : cellules capables de se multiplier et de se différencier, c’est-à-dire d’acquérir les fonctionnalités d’un type cellulaire particulier ; ici, les cellules du cartilage. dossier Arthrose Arthrose, arthrite Quand les articulations souffrent Parmi les affections rhumatismales qui touchent les articulations, l'arthrose et l'arthrite sont les deux plus fréquentes. Elles mettent en jeu des mécanismes très différents, et ne provoquent donc pas les mêmes symptômes. L’articulation, une zone très sollicitée L’articulation assure notre mobilité et notre stabilité. Elle comprend : Le cartilage : tissu conjonctif qui recouvre les extrémités osseuses et amortit les chocs. Fémur Rotule La capsule articulaire : enveloppe fibreuse et élastique qui entoure et délimite l'articulation. La membrane synoviale : enveloppe qui tapisse la face interne de la capsule. Sa fonction est de nourrir et lubrifier les surfaces articulaires en produisant le liquide synovial. Ménisque Liquide synovial Tibia Péroné genou droit (vue 3D) genou droit (en coupe) Des cibles différentes ARTHROSE ARTHRITE Arthrose et arthrite n’affectent pas les mêmes articulations. L’arthrose n’affecte en général qu’une ou deux articulations parmi celles qui peuvent être concernées, et souvent la colonne vertébrale. L’arthrite frappe en général de nombreuses articulations simultanément, surtout celles des mains et des pieds. l RECHERCHE & SANTé page 16 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 dossier Arthrose L’arthrose, quand le cartilage se dégrade De l’extérieur, il n’y a en général aucun signe visible. La douleur survient le plus souvent lorsqu’on sollicite l’articulation. La mise au repos soulage transitoirement. Ostéosclérose (densité excessive de l’os) L’arthrose est due à une usure progressive du cartilage, caractérisée par trois types de lésions : Ulcérations (trous dans le cartilage) Ostéophytes (excroissances osseuses) L’arthrite rhumatoïde, quand l’inflammation s’installe Elle présente des signes extérieurs manifestes (chaleur, rougeur de la peau, gonflement). La douleur est souvent nocturne et se trouve atténuée par le « dérouillage » matinal. Inflammation (rougeur, chaleur et gonflement) Il existe de très nombreuses formes d’arthrite, mais toutes se caractérisent par : Membrane synoviale hypertrophiée Illustration : Sylvie Dessert Augmentation du volume du liquide synovial l RECHERCHE & SANTé page 17 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 dossier Arthrose RHUMATISMES INFLAMMATOIRES Alain POL/IJM BSIP/Phototake/CNRI Les différents visages de l’arthrite Arthrose à gauche, polyarthrite à droite. Ces deux maladies se manifestent différemment. La seconde entraîne, à un stade avancé, des déformations importantes, bien visibles à la radio. Par opposition à l’arthrose, maladie dégénérative du tissu cartilagineux, l’arthrite se définit par une inflammation du tissu synovial qui entoure le cartilage : les articulations sont enflées et douloureuses au repos. « Il peut s’agir d’une forme chronique comme la polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune qui touche plus particulièrement les femmes, avec un pic d’incidence à 30 et 50 ans. Il y a aussi la spondylarthrite ankylosante, une maladie génétique concernant principalement des jeunes hommes porteurs du gène HLA B27 », explique le Dr Christian Jorgensen, du service d’immuno-rhumatologie de l’hôpital Lapeyronie à Montpellier, et directeur de recherche Inserm. D’autres formes d’arthrites chroniques peuvent être consécutives à des maladies comme le psoriasis ou le lupus. Il existe aussi des infections qui peuvent provoquer une arthrite aiguë. C’est le cas des hépatites, de certaines infections bactériennes ou virales. « Le diagnostic de l’arthrite est essentiellement réalisé par un examen clinique, car l’inflammation synoviale n’est pas visible à la radio. Quant à niveau des doigts. « Il ne s’agit pas là d’une gêne fonctionnelle mais esthétique, qui peut cependant être très importante. » Mais les signes cliniques sont rarement proportionnels à l’état radiographique du cartilage. Aussi le diagnostic se base-t-il autant sur les clichés que sur l’examen clinique : réveil de la douleur à la pression et/ou mobilisation de l’articulation, diminution de la mobilité articulaire, etc. (suite de la page 15) Perdre du poids, la meilleure des préventions Prévenir la survenue d’arthrose est parfois possible. Encore faut-il pouvoir agir sur les facteurs de risque, dont on sait aujourd’hui qu’ils sont multiples. Âge, terrain génétique, utilisation excessive de l’articulation, surpoids, chute hormonale liée à la ménopause jouent un rôle de premier plan. Ce à quoi peuvent s’ajouter les maladies touchant les tissus voisins du cartilage – tendons, ménisque, os, membrane synoviale (atteinte inflammatoire dans l’arthrite) – ainsi l RECHERCHE & SANTé page la prise en charge, elle est multidisciplinaire et peut différer selon les articulations touchées. Elle comprend des anti-inflammatoires, éventuellement des infiltrations à la cortisone et une rééducation à l’aide de kinésithérapie », poursuit le Dr Jorgensen. Il existe aussi un traitement de fond efficace sur le long terme comme le méthotrexate, qui prévient l’érosion des articulations et limite les poussées de la maladie. Enfin, pour les formes les plus graves ou quand le méthotrexate ne suffit plus, on dispose depuis quelques années de biothérapies et notamment des anti-TNF alpha (lire encadré Recherche p. 15). Auto-immune : se dit d’une maladie due à une hyperactivité du système immunitaire qui s’attaque aux substances ou tissus naturellement présents dans le corps. Biothérapies : désigne une récente famille de médicaments dérivés de molécules biologiques naturelles et fabriqués par la biologie moléculaire au lieu de la chimie de synthèse. que les malformations articulaires telles que la dysplasie congénitale de la hanche. Les spécialistes considèrent qu’il faut au moins deux facteurs de risque persistant sur une ou plusieurs décennies pour engendrer une arthrose. « En termes de prévention, la priorité passe par une perte de poids, souligne le Pr Chevalier. Une réduction de 6 à 7 kg suffit déjà à soulager les articulations affectées, surtout le genou ou la hanche. » Car l’excès de graisses est nocif pour deux raisons : il entraîne une surcharge (contrainte mécanique) et une sécrétion locale de substances inflammatoires. Ceci explique, par exemple, le lien entre surpoids et arthrose des doigts, évidemment indépendante de toute contrainte mécanique. Par ailleurs, quelques études ont suggéré qu’une carence en vitamines C, D ou E augmenterait la douleur arthrosique et pourrait influencer l’évolution de la maladie. « Il n’y a encore rien de formel dans ces résultats, ajoute le Pr Chevalier. Cela étant, on sait que la vitamine D a un impact sur 18 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 dossier Arthrose Point de vue Pr Marie-Christine de Vernejoul, directrice de l’unité Inserm « Os et Articulations » et rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris. Lombalgies : halte aux examens de diagnostic inutiles ! Connaît-on les causes de la lombalgie ? La plupart du temps, on n’en connaît pas l’origine. Mais la très grande majorité des lombalgies connaissent une évolution favorable en quatre à huit semaines. Peu importe alors de savoir quelle en était la cause. Bien souvent d’ailleurs, lorsqu’il s’agit d’une origine traumatique, suite à un geste d’effort par exemple, un simple examen clinique ou un interrogatoire suffit à le déterminer. Dans quelles circonstances est-il utile de faire une radio ? C’est toujours l’examen clinique et l’in- terrogatoire du patient qui aideront le médecin à choisir s’il convient d’établir une prescription. Une radio doit être pratiquée lorsqu’on suspecte une origine pathologique comme une spondylodiscite – c’est-à-dire une lésion au niveau d’un disque intervertébral –, une fracture ou un tassement vertébral dus à l’ostéoporose, ou encore une métastase osseuse due à un cancer. Elle peut être complétée d’un scanner ou d’une IRM qui serviront alors à aiguiller le praticien dans le choix du geste thérapeutique adapté. Quels sont les risques associés à une utilisation systématique des méthodes de diagnostic ? Rappelons d’abord qu’il s’agit, pour le scanner et l’IRM, de méthodes qui sont coûteuses. D’autre part, ces examens révèlent quasi systématiquement des lésions bénignes telles qu’une légère déformation de la colonne ou une arthrose naissante. Ces résultats peuvent alors inquiéter inutilement le patient, sans pour autant révéler la cause de la lombalgie ! D’ailleurs, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a récemment publié des recommandations visant à lutter contre cette surconsommation d’examens de diagnostic, appelée surexploration, dans le cadre des lombalgies. l’état des os, mais aussi des muscles et des tendons. On sait, par ailleurs, qu’une large proportion de personnes, surtout les femmes ménopausées, en sont carencées sans le savoir. » Quid de l’activité physique ? Si elle n’a pas montré d’effet préventif, son maintien est conseillé chez une personne arthrosique pour entretenir la musculature, ralentir la dégradation du cartilage et faire diminuer les douleurs. Notre poids pèse sur nos articulations. Un constat qui doit inviter à le surveiller pour soulager les articulations affectées par l’arthrose. Des médicaments pour soulager Traitement no 1 des douleurs arthrosiques : les antalgiques (paracétamol, dérivés morphiniques…). Il est ensuite possible de recourir, sur une courte durée, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en cas de douleurs persistantes à l’effort ou au repos, ou encore pour traiter une poussée congestive. Si les récents coxibs offrent une meilleure tolérance gastrique que les anti-inflammatoires classiques, et ce pour une même efficacité, il reste encore à évaluer précisément leurs effets sur le cœur : pour l’heure, on ne les prescrit pas aux personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire. On peut encore envisager des Getty Images … Coxibs : médicaments appartenant à la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens. RECHERCHE & SANTé l page 19 l N° 115 • 3 trimestre 2008 e dossier Arthrose Thérapeutique BSIP/J. Cavallini Prothèses : des articulations comme neuves Plus de 100 000 prothèses de hanche sont posées chaque année en France. L’arthroplastie, qui consiste à poser une prothèse en remplacement d’une articulation lésée à cause d’une arthrose sévère, concerne avant tout la hanche et le genou. Mais il existe aussi des prothèses pour l’épaule, la cheville et, plus récemment, le coude ou les dis- ques vertébraux. « L’âge n’est pas un facteur de contre-indication à la pose d’une prothèse. Aujourd’hui, on opère fréquemment des personnes de plus de 80 ans. L’important, c’est qu’elles soient vraiment motivées et non pas seulement incitées par leur entourage, déclare le Pr Didier Mainard, chirurgien orthopédique de l’hôpital Central de Nancy. Par contre, l’état de santé général du patient est un élément important, car il s’agit tout de même d’une opération sous anesthésie. » La rééducation qui s’en suit peut être très rapide et même réalisée à domicile dans certains cas. D’autre part, le recul dont on dispose indique que 95 % des prothèses sont encore en place dix ans après l’intervention, et 85 à 90 % après vingt ans. « On opère en moyenne à … injections locales d’anti-inflammatoires puis- sants, les corticoïdes, si la poussée d’arthrose est résistante au traitement simple. Sur le plus long terme, quelques traitements spécifiques sont d’ores et déjà disponibles. En tête, les infiltrations d’acide hyaluronique dans le genou ou parfois la hanche, à renouveler tous les ans. Fabriquée naturellement au sein de l’articulation, cette substance visqueuse et élastique sert à lubrifier, à absorber les chocs et à protéger les couches superficielles du cartilage. On propose de telles infiltrations aux personnes souffrant de douleurs chroniques, rebelles aux traitements anti-inflammatoires, et pour lesquelles la chirurgie n’est pas indiquée. En sachant que seulement un patient traité sur deux connaîtra une amélioration modeste. On dispose par ailleurs de molécules destinées à ralentir la destruction du cartilage : chondroïtine sulfate, glucosamine, extraits d’avocat ou de soja. Quoique limitée, leur efficacité est aujourd’hui reconnue par les spécialistes. l’âge de 65 ans, et l’espérance de vie des Français tourne autour de 80 ans. Tout pousse à croire que lorsqu’on pose une prothèse, elle est définitive. Cependant, 5 % de notre activité concerne le remplacement de prothèses, le plus souvent à cause d’une usure prématurée de celle-ci ou bien d’un descellement qui peut être lié à un os de mauvaise qualité », explique le Dr Mainard. Les nouveaux matériaux utilisés aujourd’hui, et notamment les couples de frottement en céramique, permettent de supprimer presque totalement ce risque d’usure. Couple de frottement : zone de contact, par exemple pour la hanche, région entre la tête du fémur et l’os du bassin. les techniques antalgiques directes telles que les massages, ainsi que la physiothérapie et les exercices de kinésithérapie. Ces derniers ont pour objectifs de mobiliser l’articulation en vue d’entretenir l’amplitude des mouvements et de renforcer les muscles autour de l’articulation malade. Seule une arthrose évoluée, source d’invalidité majeure et récalcitrante aux divers traitements relèvera de la chirurgie. Envisagée au sein d’une équipe médico-chirurgicale, elle vise généralement à implanter une prothèse articulaire (arthroplastie), en particulier à la hanche ou au genou. « De façon générale, la décision d’opérer tiendra compte de l’invalidité, des troubles ou maladies associées, de l’âge du patient ainsi que de la durée de vie de la prothèse. » Autrement dit, la chirurgie ne doit être envisagée ni trop tard, ni trop tôt (lire encadré ci-dessus). Quant aux localisations moins fréquentes telles que celles du pied ou encore du rachis, elles ne font l’objet d’un traitement chirurgical que beaucoup plus rarement. ■ Des traitements non médicamenteux « La rééducation constitue une part importante de la prise en charge thérapeutique », souligne le Dr Johann Beaudreuil, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière, à Paris. Elle regroupe essentiellement l RECHERCHE & SANTé page Physiothérapie : ensemble des traitements basés sur l’usage d’agents physiques comme les ultrasons, les courants électriques de basse fréquence, la chaleur, le froid, etc. 20 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 vie pratique Arthrose Le genou vie pratique Arthrose La hanche Gare aux chocs Des prothèses salvatrices • L’arthrose du genou (ou gonarthrose) touche plutôt les femmes, à partir de 50 ans. • Elle est favorisée par l’obésité, les anomalies des axes entre fémur et tibia, les fractures, l’ablation d’un ménisque ou encore l’instabilité chronique du genou due à une rupture du ligament croisé. Attention aux traumatismes sportifs liés au football, au ski, au rugby, aux sports de combat, au tennis, au vélo tout-terrain… • La gonarthrose, lorsqu’elle s’exprime, est responsable de douleurs à l’utilisation de l’articulation, voire de gonflement. En cas de douleurs, évitez les sauts, les chocs directs, le port de charges lourdes… Le repos de l’articulation est nécessaire en cas de douleur intense et/ou de gonflement. • La douleur liée à une arthrose de hanche (ou coxarthrose) est localisée au pli de l’aine et/ou dans la fesse souvent sur le côté. Elle survient fréquemment après une certaine distance de marche. • L’arthrose de la hanche survient dans plus de la moitié des cas sans cause apparente. Pour le reste, les facteurs de risques sont essentiellement une malformation des os du bassin (dysplasie), certains sports (danse, football, rugby) et certaines activités professionnelles (agriculteurs, ouvriers du bâtiment). vie pratique vie pratique arthrose La main arthrose Les vertèbres Des doigts déformés Surtout le cou et les lombaires • L’arthrose des doigts a souvent une composante familiale. Elle est plus fréquente chez les femmes, chez certaines professions (cuisiniers, couturiers) et/ou les personnes en surpoids. • Elle peut se situer à l’extrémité des doigts (nodosité d’Heberden), entre la 1re et la 2e phalange (nodosité de Bouchard), à la base du pouce (rhizarthrose). Toutes entraînent des déformations des doigts. • Son traitement comprend le repos articulaire, le port d’attelles et des traitements symptomatiques. La chirurgie est réservée aux atteintes douloureuses et handicapantes, en situation d’échec du traitement médicamenteux. • L’arthrose est visible sur une radiographie, bien souvent avant même l’apparition de douleurs. Elle est associée à l’âge sans qu’un lien de causalité ne puisse être strictement établi. • L’arthrose rachidienne touche surtout le rachis cervical (cervicarthrose) et le rachis lombaire (lombarthrose). • En cause : une posture anormale (hyperlordose ou scoliose) ou une mauvaise position répétitive lors de la pratique d’un sport ou de certaines professions (travailleurs de force, chauffeurs, sportifs). L’usure peut aussi être liée à la dégénérescence du disque intervertébral. vie pratique Arthrose Allergies La hanche un monde hostile Vivre avec une prothèse ll faut compter plusieurs mois pour obtenir le résultat optimum après l’implantation d’une prothèse de hanche. On peut alors vivre normalement en surveillant deux aspects : • La prothèse étant un corps étranger, évitez les injections dans la fesse du côté opéré, et traitez toute infection (urinaire, dentaire, cutanée…). • Son entretien et sa protection demandent de pratiquer la marche, le vélo, la natation et d’éviter les travaux de force, le port de charges lourdes, la prise de poids. À consulter : www.prothesedehanche.fr S’informer AFLAR ORTHO Le pôle orthopédie et traumatologie de l’Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) propose sur son site Web des informations sur la chirurgie de la hanche, des forums, des témoignages. Une permanence téléphonique permet d’obtenir des conseils, des brochures d’information et oriente vers les services hospitaliers les plus proches. http://www.patortho.com/ [email protected] Allô rhumatismes : 0810 42 02 42 (prix d’un appel local). vie pratique Arthrose Les vertèbres S’informer • Les rhumatismes en 100 questions Élaboré par le pôle ostéoarticulaire de l’hôpital Cochin, ce site a pour objectif d’améliorer l’information relative aux principales maladies rhumatismales. Plusieurs brochures (Arthrose, Prothèse articulaire, etc.) élaborées autour de 100 questions peuvent être téléchargées gratuitement. http://www.rhumatismes.net • L’Association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde (Andar) Cette association consacrée à la polyarthrite rhumatoïde (maladie inflammatoire touchant les articulations) propose divers documents (livrets, livre DVD, brochure d’information, journal semestriel…) et les coordonnées des multiples antennes réparties sur le territoire. 7, rue des Calquières 34800 Clermont-l’Hérault. Tél. : 04 67 88 53 12 www.polyarthrite-andar.com • Un site Web d’information sur les pathologies du rachis qui propose également des questions-réponses et des adresses utiles : www.rachimodo.com vie pratique Arthrose Le genou Les traitements non médicamenteux Le port de semelles orthopédiques ou encore de genouillères souples peut être un appoint dans la prise en charge de la gonarthrose. Cela ne doit pas faire oublier les moyens primordiaux de prévention que sont le contrôle du poids et les exercices physiques réguliers. S’informer Société française de chirurgie orthopédique et traumatologique La Sofcot propose des informations adaptées aux spécialistes comme aux patients. Dans l’espace grand public de leur site Internet, vous trouverez des fiches pratiques concernant, notamment, la prothèse du genou. 56, rue Boissonade, 75014 Paris. www.sofcot.com.fr Association française de lutte antirhumatismale (Aflar) Cette association qui regroupe patients, associations affiliées, professionnels de santé médecins et non médecins est au service des personnes atteintes de toutes les affections de l’appareil locomoteur. 2, rue Bourgon 75013 Paris. Tél. : 01 45 80 30 00 [email protected] http://aflar.unice.fr vie pratique Arthrose La main Se faire opérer Pour le pouce, on peut placer une prothèse ou bien remplacer l’os altéré par un ligament. Une arthrose entre deux phalanges peut être opérée en bloquant l’articulation (arthrodèse) dans une position qui redonne une préhension des doigts. Parfois, on peut proposer des implants de miniprothèses en silicone pour redonner une bonne fonction et supprimer les douleurs. S’informer • Société française de rhumatologie 80, rue de l’Abbé-Groult 75015 Paris. Tél. : O1 42 50 00 18 www.rhumatologie.asso.fr • Société française de chirurgie de la main. La rubrique « Infos patients » de leur site Internet propose une série de fiches, en particulier sur la rhizarthrose. www.gem-sfcm.org Lire Rhumatismes, un mal de saison ?, de Jacqueline Tarkiel, éditions Delville, 2005. Tous les moyens pour vaincre l’arthrose, du Dr P. Jacquemart, éditions Trajectoire, 1998. L’arthrose, des Pr E. Vignon et Dr C. Mansat, éditions Privat, 2001. Mieux vivre avec une arthrose, du Dr A. Chabot, éditions Arnaud Franel, 2003. questions de santé Chaque trimestre, Recherche & Santé répond aux questions les plus fréquentes dans vos courriers et vos appels quotidiens à la Fondation, sans jamais poser de diagnostic, de pronostic, ni donner de conseil thérapeutique. Seul un médecin traitant est habilité à le faire. Cancer de la thyroïde Un cancer rare et bien soigné « Ma nièce est atteinte d’un cancer de la thyroïde. Pouvez-vous m’en dire plus sur cette maladie ? » A. M. (Var) “ Le cancer de la thyroïde représente 1 % des cancers en France (6 672 cas diagnostiqués en 2005). Il fait partie des tumeurs de « bon pronostic », puisque 94 % des patients survivent au-delà de cinq ans après le diagnostic. La thyroïde est une petite glande en forme de papillon, située à la base du cou. Elle sécrète les hormones thyroïdiennes. L’iode, composant important dans leur synthèse, est donc un élément indispensable de notre alimentation. Parmi les différents types de cancers de la thyroïde, les cancers papillaires sont les plus fréquents. En général, la maladie est découverte de façon fortuite à l’occasion d’une échographie réalisée pour une autre raison ou grâce à une palpation BSIP/Marie Schmitt Glande sécrétrice d’hormones située dans le cou, la thyroïde peut être le siège de cancers, heureusement bien soignés aujourd’hui. qui détecte un nodule, une boule au niveau du cou. Dans 95 % des cas, cette grosseur est bénigne, seuls les 5 % restants sont dus à un cancer. Des examens complémentaires sont donc nécessaires pour préciser le diagnostic : échographie, dosage sanguin de l’hormone thyroïdienne (TSH), scintigraphie et ponction du nodule à l’aide d’une aiguille fine. Le plus souvent, le traitement nécessite une ablation chirurgicale de tout ou partie de la thyroïde. On retire aussi parfois les ganglions lymphatiques situés à proximité pour éviter une extension du cancer. L’administration d’iode radioactif peut aussi être indiquée pour éliminer les cellules tumorales qui n’auraient pas été retirées chirurgicalement. Ensuite, le patient devra prendre un traitement à vie puisque, sans thyroïde, il ne peut plus produire par lui-même les hormones thyroïdiennes, hormones indispensables à la régulation de notre métabolisme. ■ Avec la collaboration du Dr Carpentier, chef de service de médecine nucléaire du centre Oscar-Lambret (Lille). l RECHERCHE & SANTé page 23 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 questions de santé Lymphœdème Un « gros bras » très handicapant « Suite à un cancer du sein et une radiothérapie, je souffre d’un lymphœdème au bras. Existe-t-il des traitements ? » I. F. (Île-de-France) “ Le lymphœdème est un « dommage collatéral » possible du traitement du cancer du sein. En effet, le principal risque du cancer du sein est sa possible extension aux ganglions lymphatiques situés au creux de l’aisselle, à proximité du sein. C’est pourquoi, en complément du traitement chirurgical pour supprimer la tumeur, une ablation ou un curage de ces ganglions peut être nécessaire, le but étant d’éliminer les éventuelles cellules tumorales qui pourraient constituer le foyer d’une rechute. Seulement, cette intervention entraîne parfois une complication appelée lymphœdème : un engorgement de lymphe dans le bras. Ce liquide clair circule dans l’organisme par le réseau lymphatique et à travers les ganglions lymphatiques. Il joue un rôle essentiel dans la protection de l’organisme contre les infections. Le lymphœdème se traduit par un gonflement du bras, inesthétique mais aussi douloureux et entraînant une gêne dans les mouvements. Il peut se manifester peu de temps après le traitement mais aussi des mois voire des années plus tard, souvent suite à une infection, un traumatisme (blessure, choc…) ou un changement brusque de température. C’est pourquoi il convient avant tout d’éviter ces événements : porter des gants de protection pendant le jardinage, le ménage…, ne pas soulever de charge lourde, refuser les injections ou les mesures de tension artérielle sur le bras concerné, ne pas porter de vêtement ou de bijou serré. L’exposition à la chaleur ou les voyages prolongés en avion sans contention ne sont pas souhaitables. Quand le lymphœdème survient, il devient chronique. Son traitement est « mécanique » : il s’agit de drainer la lymphe par des drainages lymphatiques manuels, suivi du port d’un manchon le jour et d’un vêtement de contention la nuit. Désormais, de nouvelles techniques chirurgicales permettent de limiter les risques de lymphœdème, comme le « ganglion sentinelle », qui consiste à retirer uniquement le premier ganglion axillaire et à réaliser sa biopsie. Dans le cas où il ne serait pas atteint, il est alors inutile de retirer les autres ganglions. ■ Avec la collaboration de : L’Association Vivre mieux le lymphœdème (AVML) qui s’adresse aux personnes atteintes, quelle que soit l’origine de leur lymphœdème, ainsi qu’aux professionnels. AVML, service de médecine interne et maladies vasculaires, hôpital Saint-Éloi, CHU Montpellier, 80, avenue AugusteFliche, 34295 Montpellier Cedex 5. www.avml.fr. Permanence téléphonique le mardi matin : 04 67 33 70 53. Zona Quand la varicelle refait surface « J’ai eu un zona il y a quelques mois. Pouvez-vous me dire d’où vient cette affection ? » N. M. (Haute-Garonne) BSIP/Pulse Pict Library “ La plupart d’entre nous ont déjà fait connaissance avec le virus du zona qui n’est autre que celui de la varicelle. Pendant l’enfance, il se manifeste par l’infection bénigne que l’on connaît, mais après la guérison, le virus ne quitte pas complètement l’organisme : il reste tapi dans les ganglions nerveux. Normalement… Car avec l’âge ou plus rarement à l’occasion d’une faiblesse de nos défenses immunitaires, il peut se réveiller. Des sensations de brûlure et des démangeaisons précèdent alors l’apparition sur la peau d’une zone rouge parsemée de vésicules puis de croûtes. Cette éruption est localisée sur le territoire d’un nerf, d’un seul côté du corps. Elle disparaît spontanément en 15 jours environ, laissant souvent une cicatrice l RECHERCHE & SANTé page 24 l N° 115 • 3 e indélébile. Les douleurs du zona peuvent persister après la guérison chez les personnes âgées, et devenir très intenses et résistantes aux antalgiques habituels : on parle alors de névralgies postzostériennes, dont on ne connaît pas l’origine précise. Un médicament antiviral, prescrit lors de l’éruption, diminue ce risque de douleur résiduelle. Depuis 2006, il existe un vaccin contre le zona, indiqué pour les personnes de plus de 60 ans. Il devrait être commercialisé en France en 2009. ■ trimestre 2008 Avec la collaboration du Dr Savel, dermatologue. DR la fondation et vous Actions Fondation événement La Fondation mobilise autour de ses Journées de la Fondation pour la Recherche Médicale «P our n’oublier aucun malade », telle est la devise des Journées de la Fondation pour la Recherche Médicale qui auront lieu du 17 au 30 novembre 2008. Une démarche fidèle à la volonté des illustres scientifiques et médecins qui ont créé la Fondation, il y a plus de soixante ans ; comme le Pr Jean Bernard, qui avait à cœur de ne pas faire de hiérarchie entre les souffrances, ni laisser aucun domaine de recherche de côté. « C’est ainsi que la recherche médicale progresse le mieux, rappelle Frédérique Camize, directrice de la communication et du développement de la Fondation. Nous restons toujours la seule organisation caritative à financer des recherches transversales, alliant plusieurs thématiques de recherche. Et c’est souvent là que naissent des avancées qui peuvent bénéficier à plusieurs pathologies. » Pendant ces deux semaines, le message sera diffusé dans toute la France, grâce à l’organisation de manifestations loca- les par les 16 comités régionaux de la Fondation. Les médias et le parrain de la Fondation, Thierry Lhermitte, ainsi que d’autres personnalités, comme l’actrice Claire Keim, se feront également les porte-parole de cet appel. La Fondation compte aussi sur chacun d’entre vous. « Nous souhaiterions que chacun de nos 300 000 donateurs sensibilise une personne de son entourage – un ami, un parent, un collègue – à notre cause, et rallie ainsi un nouveau donateur à la Fondation, explique Frédérique Camize. Nos partenaires entreprises et tous les acteurs impliqués dans la l RECHERCHE & SANTé page 25 l N° 115 • 3 e santé – officines de pharmacie, cabinets médicaux, mutuelles, sociétés d’assurance et laboratoires de recherche – sont invités à relayer l’opération et à faire connaître la Fondation auprès de leurs collaborateurs, de leurs clients… » Le message s’affichera enfin largement à travers une campagne de communication en presse, radio, télévision et affichage, avec un fort relais sur Internet. Rendez-vous dans le numéro d’octobre de Recherche & Santé pour découvrir les détails de cette campagne, les lieux et les dates des manifestations à Paris et en province. ■ trimestre 2008 Actions Fondation la fondation et vous partenariat La caisse des professions libérales de province : un mécène fidèle L e RSI-CAMPLP, régime d’assurance maladie des professions libé rales de province, constitue, avec environ 350 000 bénéficiaires, la plus importante caisse du Régime social des indépendants. Au sein de sa dotation d’action sanitaire et sociale, il dispose d’un budget d’aides collectives, destiné essentiellement à la recherche médicale. « Nous avons choisi de soutenir la Fondation pour la Recherche Médicale pour avoir l’assurance que nos fonds seront destinés à des équipes de recherche compétentes et à des projets importants, ciblant différentes pathologies. Ainsi, chaque année, nous finançons de nouvelles équipes sélectionnées par la Fondation. Nos dons BNP Paribas ont fortement progressé, passant de 30 000 francs en 1994 à 137 000 euros e n 2007 ! Entre 2001 et 2007, notre caisse a soutenu une quinzaine de projets de recherche pour un montant total de 466 000 euros. Ce qui est une somme importante pour une « petite » caisse d’a ssuran ce m al a di e comme la nôtre ! », expli- que Maître Michel Gonelle, avocat et président du RSICAMPLP. Les aides du RSI-CAMPLP subventionnent l’acquisition d’équipements exclusivement dans des laboratoires de recherche en province. En 2007, ce sont deux aides en cancérologie à Toulouse et Marseille, et une en endocrinologie à Bordeaux qui ont été attribuées. ■ La Parisienne Un nouveau partenariat avec la Fondation 13 000 coureuses contre le cancer du sein a Parisienne, une course à pied de L 6 kilomètres réservée aux femmes, aura lieu du 5 au 7 septembre prochain, à V oilà près de dix-huit ans que la Fondation BNP Paribas et la Fondation pour la Recherche Médicale travaillent de concert pour soutenir le progrès scientifique et médical. Aujourd’hui, un autre pôle de cette banque prestigieuse, la banque de financement et d’investissement du groupe BNP Paribas (BNP Paribas CIB), noue elle aussi un partenariat avec la Fondation. « Les valeurs de la Fondation pour la Recherche Médicale sont très proches des nôtres : les critères d’excellence et d’innovation sont tout à fait conformes aux caractéristiques et aux valeurs mises en exergue dans nos métiers », explique Jacques d’Estais, responsable de BNP Paribas CIB. Ainsi, grâce à un financement de 240 000 euros, 10 jeunes chercheurs vont avoir la chance d’aller parfaire leur formation durant une année au sein de grands laboratoires de recherche étrangers. « À travers ce soutien, BNP Paribas CIB affirme, en tant que grande entité internationale, sa responsabilité sociale et estime que cet engagement fait partie intégrante de son champ naturel de citoyenneté. » ■ Paris. Trois bonnes raisons de participer : pratiquer une activité physique dont on connaît aujourd’hui les bénéfices pour la santé (notamment en prévention du cancer du sein), passer un moment de fête et de convivialité entre copines ou en famille, et surtout, soutenir une cause essentielle. Car, sur chaque inscription, 1 euro sera reversé à la Fondation pour la Recherche Médicale au profit de la recherche sur le cancer du sein. Lors de l’édition 2007, 24 492 € ont ainsi été collectés. Ils ont permis de financer une vaste étude épidémiologique concernant l’impact de nos modes de vie sur le risque de cancer du sein. Si vous ne voulez ou ne pouvez pas courir, vous pourrez néanmoins apporter votre aide en tant que bénévole à l’organisation de la course, ou simplement rencontrer la Fondation sur son stand pour vous informer, ou encore soutenir cette initiative en achetant des rubans estampillés « 1 euro c’est rien, mais je soutiens la lutte contre le cancer du sein ! » ■ Pour en savoir plus et s’inscrire : www.la-parisienne.net l RECHERCHE & SANTé page 26 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 Actions Fondation la fondation et vous Solid’R Vie Une assurance vie généreuse et solidaire Fapès Diffusion lance Solid’R Vie, une assurance vie permettant aux souscripteurs de valoriser leur épargne tout en faisant des dons à une ou plusieurs associations caritatives partenaires, parmi lesquelles la Fondation pour la Recherche Médicale. donc parfaitement dans la lignée de nos préoccupations, souligne Hélène Le Rezollier, responsable de la communication de Fapès Diffusion. Il répond à une double attente : épargner intelligemment dans une sphère financière utile, et faire acte de générosité au profit d’associations et de fondations reconnues d’utilité publique. » Ainsi, en investissant dans Solid’R Vie, l’épargnant a l’assurance que son argent bénéficie à des entreprises respectueuses de leur environnement et des générations futures, d’un point de vue écologique, autant que social et humain. Et surtout, Solid’R Vie permet simultanément d’effectuer des dons au profit d’une organisation caritative partenaire. « Nous avons souhaité impliquer nos adhérents dans notre démarche solidaire et responsable, explique Hélène Le Rezollier. Notre partenariat avec la Fondation pour la Recherche Médicale est exemplaire dans ce sens. En encourageant le progrès médical, la Fondation participe à l’amélioration de la santé et du bien-être des générations futures. Une attitude que nous ne pouvions que soutenir ! » ■ Pour en savoir plus : Rendez-vous sur la rubrique « Aider la recherche » du site www.frm.org ou directement sur le site www.solid-r-vie.fr ✂ F aire fructifier son argent ou faire un don à la Fondation ? Désormais, plus de dilemme, il est possible de faire les deux en même temps. Fapès Diffusion, cabinet de courtage de la Fédération des associations de prévoyance et d’entraide sociale, et l’Asac (Association de sécurité et d’assistance collective) lancent une nouvelle formule d’assurance vie baptisée Solid’R Vie. Un produit financier exemplaire sur le plan éthique à plusieurs titres. L’épargne peut être panachée entre un fonds en euros sécuritaire et des fonds de placement axés sur des entreprises socialement responsables et impliquées dans une démarche de développement durable. Par ailleurs, le souscripteur a la liberté de consacrer régulièrement une partie de son épargne à des dons en faveur de la Fondation. « L’objet de Fapès Diffusion est de développer des contrats d’assurance en prévoyance, épargne, retraite et dépendance accessibles au plus grand nombre. Ce nouveau contrat d’assurance vie, Solid’R Vie, s’inscrit Bulletin de soutien ❏ Oui, je souhaite aider la recherche en faisant, par chèque à l’ordre de la Fondation pour la Recherche Médicale, un don de : ❏ 20 ❏ 40 ❏ 25 ❏ 50 ❏ 30 ❏ autre………… ❏ Oui, je souhaite recevoir, sans engagement, une documentation sur le prélèvement automatique. Déduction fiscale M. Mme RV115082 Mlle M. et Mme NOM Prénom Adresse Code postal VILLE Téléphone E-mail 6 % de votre don est déductible de 6 vos impôts à concurrence de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez un reçu fiscal. Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante : Fondation pour la recherche médicale - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07 Conformément à la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amené à recevoir des propositions par courrier d’autres sociétés (ou organismes)… Si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez cocher la case ci-contre ❏ En la fondation et vous régions LANGUEDOC-ROUSSILLON Orléans Une vente aux enchères 46 000 euros pour quatre équipes pour la bonne cause de chercheurs de l’Orléanais Le 19 mars dernier, le comité orléanais de la Fondation a traduit la générosité des donateurs de la région en un soutien à la recherche médicale locale. Il a choisi d’encourager des domaines particulièrement en pointe à Orléans : la vaccination antitumorale, le traitement de la tuberculose (maladie aujourd’hui en recrudescence dans les pays développés), la lutte contre les maladies génétiques et les médicaments antiviraux. Après examen de onze projets de recherche par des experts scientifiques nationaux de la Fondation, trois subventions de 12 000 euros et une de 10 000 euros ont ainsi été attribuées à quatre chercheurs orléanais. ■ DR Amateurs de vin, rendez-vous à Saint-Jean-de-Cuculles dans l’Hérault, sur le terroir du fameux pic Saint-Loup, les 11 et 12 octobre prochains. Chantal Vitelli, « mécène » du comité Languedoc-RoussillonRouergue de la Fondation, y organise, avec Jean-Pierre Rambier, le maire de la commune, la 18e édition de la Vente aux enchères des grands vins du Languedoc et du Roussillon. À cette occasion, les meilleurs crus de la région, sélectionnés par Chantal Vitelli qui travaille également à la Maison des vins près de Montpellier, seront mis en vente. Au programme également : activités sportives, expositions artistiques, banquets, randonnées… Une partie des bénéfices, environ 10 000 euros, sera, comme chaque année, reversée au comité dans le but de financer des projets de recherche locaux. ■ Pour en savoir plus : www.vin-encheres-france.com e-mail : [email protected] Valérie Quesniaux (représentant Bernhard Ryffel), Agnès Delmas, Luigi Agrofolio et Rachid Rahmouni sont les quatre chercheurs soutenus en 2008 par la Fondation pour la Recherche Médicale grâce aux donateurs de l’Orléanais et à l’action des membres du comité d’Orléans. ✂ Contribution de soutien à Recherche & Santé – Demande de brochure Oui, je souhaite contribuer à soutenir Recherche & Santé en recevant ou en offrant 4 numéros (un an) pour 10 , que je joins par chèque libellé à l’ordre de : Fondation pour la Recherche Médicale. Voici mes coordonnées ou celles de la personne à laquelle j’offre cette revue : M. Mme Mlle M. et Mme NOM Oui, je souhaite recevoir, RV115082 sans aucun engagement et sous pli confidentiel, la brochure Léguez aux générations futures le plus beau des héritages, le progrès médical. Prénom Adresse Code postal VILLETéléphone Déduction fiscale : 66 % de votre contribution est déductible de vos impôts E-mail à concurrence de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez un reçu fiscal. Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante : Fondation pour la recherche médicale – 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07 Conformément à la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amené à recevoir des propositions par courrier d’autres sociétés (ou organismes)… Si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez cocher la case ci-contre ❏ la fondation et vous Ils s’engagent Présentatrice du journal télévisé pendant presque dix ans, journaliste célèbre, Béatrice Schönberg animait le 15 avril dernier, en prime time sur France 2, l’émission « Ils font bouger la France » consacrée à la recherche médicale. Elle rendait hommage à ces chercheurs et ces médecins qui révolutionnent nos vies. Un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. Portrait Béatrice Schönberg, elle fait bouger la France Pour choisir les sujets à traiter dans l’émission, m’appuyer sur son expertise m’est donc apparu comme une évidence. » Au sommaire : les progrès de l’imagerie médicale, la prise en charge des grands prématurés, la greffe de visage ou encore l’implantation de rétine artificielle. « Tous les reportages m’ont vraiment impressionnée : le sang-froid et le dévouement du personnel médical, le courage des patients, et toujours cette audace de la part des chercheurs, notamment le professeur Devauchelle concernant la greffe de visage ou le professeur Sahel pour la rétine artificielle. On assiste à des avancées tellement inimaginables ! On est vraiment à mi-chemin entre le réel et la science-fiction. » Outre les chercheurs, Béatrice Schönberg Gilles Gustine/France 2 D ans notre société où l’on surmédiatise beaucoup de gens, les chercheurs, eux, restent dans l’ombre, alors même qu’ils réalisent des choses vraiment incroyables… Cette émission a permis en quelque sorte de saluer leur travail exceptionnel et de remettre ainsi un peu les pendules à l’heure. » La véritable admiration que voue Béatrice Schönberg à ces scientifiques porteurs d’espoir ne date pas d’aujourd’hui. Journaliste à Europe 1 dans les années 1980 pour l’émission « Balances et Bavures », elle est amenée à couvrir, un peu par hasard, le scandale du sang contaminé. « Complètement étrangère au milieu médical, j’ai découvert à cette occasion le quotidien des médecins et des chercheurs. J’ai été très marquée par ces personnes qui n’hésitent pas à se lancer dans des quêtes incroyables souvent jalonnées de difficultés et parfois de déceptions. Il y a une dimension unique chez ces hommes et ces femmes : un mélange d’humilité, de passion et même de poésie… » Elle continue à traiter des sujets de santé sur La Cinq où elle est journaliste médicale. Elle pilote ensuite plusieurs magazines télévisés avant de présenter le journal sur France 2. Alors éloignée du monde de la santé, elle reste néanmoins à l’affût des informations liées à la médecine en général et à la recherche en particulier. « La recherche médicale, c’est tout ! Sans elle, il n’y a rien, pas d’avancée, pas de progrès, pas de vie ! Heureusement que nous avons des chercheurs qui osent l’inimaginable pour améliorer le sort des malades. » « Sans la recherche médicale, il n’y a rien, pas d’avancée, pas de progrès, pas de vie ! » Ce sont justement ces hommes d’exception qu’elle a décidé de mettre à l’honneur en prime time, le 15 avril dernier sur France 2, lors de son émission « Ils font bouger la France – Ces médecins qui révolutionnent nos vies » pour laquelle la Fondation était partenaire. « Je connais la Fondation pour la Recherche Médicale depuis longtemps. l RECHERCHE & SANTé page 29 l N° 115 • 3 e était entourée pour cette émission de personnalités telles que l’actrice Nadia Farez, venue témoigner des progrès de l’imagerie médicale, qui ont permis de détecter chez elle un anévrisme et de le traiter à temps, et Thierry Lhermitte, parrain de la Fondation, venu expliquer son engagement sur le plateau. ■ trimestre 2008 la fondation et vous Questions de donateurs Legs Bruno Garcin-Gasser Vos biens, bien protégés céline PONCHELpouvreau responsable du service legs. Envoyez vos questions Bruno Garcin-Gasser Service donateurs Fondation pour la Recherche Médicale 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07 Isabelle Fleury, responsable du service donateurs. « J’ai fait un legs à la Fondation, mais je m’inquiète du devenir de mes biens pendant le règlement de la succession. Pouvez-vous me rassurer ? » Question posée sur le site www.frm.org La Fondation sera informée de votre legs par le notaire dépositaire de votre testament. Un inventaire sera alors organisé, sous les meilleurs délais en présence d’un représentant de la Fondation, afin d’établir un état complet de votre patrimoine. En cas de nécessité, des actes conservatoires seront accomplis, comme mettre vos biens mobiliers dans un garde-meuble si vous étiez en location ou en maison de retraite. Cela pour préserver au mieux le patrimoine légué à la Fondation. Si vous étiez propriétaire, des dispositions seront également prises pour que votre maison et votre jardin soient entretenus afin qu’ils ne semblent pas abandonnés. Enfin, une ordonnance, entrée en vigueur le 11 mai 2007, contribue à simplifier le règlement des successions revenant à des œuvres caritatives. La préfecture disposant désormais d’un délai de quatre mois maximum pour autoriser ou s’opposer à l’exécution d’un legs, le règlement du dossier s’en trouve considérablement accéléré et la préservation de votre patrimoine garantie. ■ Le don pérenne Prélèvement automatique : le bénéfice de la durée « J’ai vu que vous proposiez le don par prélèvement automatique. Pourriez-vous m’en dire plus sur cette démarche ? » H. C. (Lozère) Tout programme de recherche demande du temps. Il ne s’agit donc pas d’apporter aux chercheurs une aide ponctuelle, mais de s’engager sur de longues périodes pour les accompagner dans leurs travaux jusqu’à l’aboutissement de leurs efforts. En choisissant le prélèvement automatique, vous nous offrez une meilleure prévision dans le temps de nos financements et vous apportez ainsi aux chercheurs une aide l encore plus précieuse. Ainsi, après avoir choisi le montant et la périodicité (mensuelle ou trimestrielle) de vos versements et fourni un relevé d’identité bancaire ou postal, vous n’avez plus à vous préoccuper de rien. Cela vous permet d’échelonner vos dons sur toute l’année. De cette façon, vous ne recevez plus de courriers d’appels au don et, du côté de la Fondation, cela permet de réaliser des économies substantielles en frais d’affranchissement, de traitement des chèques… En revanche, vous continuez à recevoir votre revue Recherche & Santé, pour rester informé des activités de la Fondation RECHERCHE & SANTé page 30 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 et des progrès médicaux et scientifiques réalisés grâce à vos dons. Et bien sûr, vous recevez, en début de chaque année, un reçu fiscal récapitulatif de vos dons de l’année écoulée. Bien entendu, vous pouvez interrompre ou modifier vos prélèvements quand vous le souhaitez, en contactant la Fondation. Pour plus de renseignements et pour recevoir l’autorisation de prélèvement, n’hésitez pas à me contacter : Isabelle Fleury – Service donateurs - Fondation pour la Recherche Médicale – 54, rue de Varenne – 75335 Paris Cedex 07. Tél. : 01 44 39 75 76. E-mail : [email protected] ■ la fondation et vous On se dit tout... « Les citoyens font ce qu’ils peuvent selon leurs moyens. […] La recherche est trop précieuse pour laisser partir les cerveaux ailleurs. » J. B. (Aveyron) « La recherche médicale est indispensable, il faut continuer. Elle est même insuffisante, il faut progresser. » J.-P. M. (Cher) « Bravo à vous tous : chercheurs, administrateurs, bénévoles, pour votre action. Sur la question de la recherche en France, les problèmes sont clairs : recherche fondamentale et recherche appliquée. La première reste indispensable, mais son financement ne peut plus venir uniquement de l’État […]. Mais la frontière sur le plan médical avec les applications est ténue. Il doit y avoir confluence assez souvent. Aucune recherche n’est vaine. » M. K. (Indre-et-Loire) « Je fais régulièrement des dons à la Fondation. Je suis moi-même atteint d’une maladie longue durée dont vous avez longuement parlé dans votre dernier bulletin. Je me considère ainsi redevable des efforts que vous faites pour faire avancer les recherches sur ces maladies, et je vous en remercie. » « Nous avons visionné mardi soir, sur France 2, l’émission « Ils font bouger la France », animée par Béatrice Schönberg avec le parrain de votre Fondation, Thierry Lhermitte. C’était très instructif, très intéressant et cela nous a permis de voir les progrès de la science depuis quelques années, les opérations faites sur les grands prématurés, les ados, les seniors et les gens plus âgés ; des professeurs de haute qualité, des chercheurs qui se donnent à fond pour les bonnes causes, les infirmières, les soignants… ils méritent tous qu’on leur dise « chapeau bas » […] Quelle belle émission ! Malheureusement, il y en a peu. Bravo à tous pour vos recherches. » J. J. (Morbihan) « Je ne peux que souhaiter courage et chance à vos chercheurs. Ils ont tant à faire ! … » E. L. (Paris) « Il y a tellement de maladies connues et difficilement guérissables, et d’autres « orphelines » que l’on essaie de soigner, malheureusement sans guérison. Je pense cependant que chaque chercheur fait le maximum, mais ils ne sont pas assez nombreux et n’ont pas suffisamment d’argent pour être confortés dans leurs démarches. Courage à tous et continuez. » H. C. (Seine-et-Marne) F.-M. H. (par e-mail) l RECHERCHE & SANTé page 31 l N° 115 • 3 e trimestre 2008 LARS1083