Alerte fiscale : Prime d`expatriation
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Alerte fiscale : Prime d`expatriation
Alerte fiscale : Prime d’expatriation : des optimisations fiscales complémentaires pour les salariés de votre entreprise Juin - 2015 Le Conseil d’État (dans une décision du 10 avril 2015 (CE 10-4-2015 n° 365851, Affaire Housset) ouvre la voie à une optimisation fiscale complémentaire pour les salariés travaillant hors de France en infirmant une position de l’administration fiscale. Ainsi, selon le Conseil d’État, le plafond d’exonération des suppléments de rémunération est fixé à 40 % du montant global de la rémunération annuelle hors suppléments, sans qu’il soit nécessaire de rapporter ce montant de rémunération annuelle au nombre de jours passés à l’étranger, augmentant ainsi le montant de l’exonération fiscale disponible pour les salariés. Pour rappel Une exonération fiscale s’applique pour des suppléments de salaire versés à l’occasion des séjours hors de France, connus sous le vocable de « primes d’expatriation », dans le cadre de l’article 81 A II du Code Général des Impôts. En effet, les salariés résidents fiscaux de France, envoyés par un employeur établi dans un État membre de l’Union Européenne ou dans un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen pour travailler à l’étranger, sont susceptibles, sous certaines conditions, d’être exonérés d’impôt sur le revenu sur les suppléments de rémunération perçus au titre de cette activité professionnelle exercée hors de France et hors du pays d’établissement de l’employeur. Pour bénéficier de cette exonération, il convient de respecter des conditions notamment liées à la fixation de ces suppléments de rémunération. Les suppléments doivent notamment « être déterminés dans leur montant préalablement aux séjours dans un autre État et en rapport, d’une part, avec le nombre, la durée et le lieu de ces séjours et, d’autre part, avec la rémunération versée aux salariés compte non tenu des suppléments mentionnés au premier alinéa. Le montant des suppléments de rémunération ne peut pas excéder 40 % de celui de la rémunération précédemment définie ». La nouveauté Le Conseil d’État devait déterminer si le plafond d’exonération de 40 % s’appliquait à la rémunération annuelle totale (hors suppléments) ou à la rémunération afférente aux seuls jours passés à l’étranger (hors suppléments). Selon le Conseil d’État, la doctrine administrative aurait posé une condition supplémentaire de rapport entre rémunération et durée des séjours, condition supplémentaire au texte de loi sans rapport avec la volonté du législateur, en prévoyant notamment l’exemple de calcul suivant (BOI-RSA-GEO-10-30-10-20130610) : « Soit un salarié dont la rémunération annuelle de référence s’élève à 200 000 € et qui justifie de 100 jours d’activité à l’étranger sur une durée d’activité effective annuelle de 220 jours sous réserve que le calcul des suppléments de rémunération tienne compte de la destination et du nombre des déplacements, le montant maximum des majorations de salaire susceptibles de bénéficier de l’exonération d’impôt sur le revenu, s’élève à : 200 000 x 0,4 x 100 / 220 = 36 362 € ». En appliquant la décision du Conseil d’État, le calcul de la limite serait alors de : 40 % x 200 000 € = 80 000 € (et non plus 36 362 €), soit une économie d’impôt complémentaire de l’ordre 10 900€ pour le salarié dans l’hypothèse d’un taux effectif d’imposition de 25 %. Le suivi à faire Dans l’attente de nouveaux développements, à savoir si l’administration fiscale va rapporter sa doctrine, il vous est possible d’appliquer la limite d’exonération précisée par la jurisprudence du Conseil d’État. Si la décision du Conseil d’État ne vous permet pas de modifier les primes versées antérieurement, vous pouvez, en revanche, modifier vos politiques pour les primes d’expatriation supplémentaires qui pourraient être versées dans le futur. Contacts Département fiscal Mobilité internationale Fiscalité Transactionnelle Prix de Transfert Anne Frede Aline Jacquet Associée - Présidente T +33 (0)1 53 42 61 46 E [email protected] Avocat Manager T +33 (0)1 53 42 61 54 E [email protected] Fiscalité corporate nationale et internationale TVA / Taxes indirectes Patrimoine GT Société d’Avocats GT Société d’Avocats Droit Fiscal 4, rue Léon Jost 75017 - Paris France Droit des Sociétés T +33 (0)1 53 42 61 61 F +33 (0)1 53 42 61 62 E [email protected] Droit Commercial Droit Social Contentieux © 2015 GT Société d’Avocats. Tous droits réservés. GT Société d’Avocats est membre français de Grant Thornton International Ltd. NOTE : Cette note d’alerte est de nature générale et aucune décision ne devrait être prise sans davantage de conseil. GT Société d’Avocats n’assume aucune responsabilité légale concernant les conséquences de toute décision ou de toute mesure prise en raison de l’information ci-dessus. Vous êtes encouragés à demander un avis professionnel. Nous serions heureux de discuter avec vous de l’application particulière des changements à vos propres cas.