Les Cosmogonies, des mythes fondateurs.

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Les Cosmogonies, des mythes fondateurs.
Les Cosmogonies, des mythes fondateurs.
Par Rémi Copetti
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Table des matières
Introduction.............................................................................................................................................5
I Création et structure de l’univers.........................................................................................................6
I.1 Les temps de la création et l’insondable.......................................................................................6
I.2 Les quatre modèle de la création...................................................................................................7
I.2.1 Création par la parole............................................................................................................7
I.2.2 L’œuf cosmogonique et les parents du monde......................................................................7
I.2.3 Le grand plongeon.................................................................................................................8
I.2.4 Le démembrement.................................................................................................................8
II La structure du monde........................................................................................................................9
II.1 Support du monde........................................................................................................................9
II.2 L'Axe cosmique.........................................................................................................................10
II.3 Mondes des Dieux et des morts.................................................................................................11
III Naissance et développement de l’humanité.....................................................................................12
I Création de l’humanité...................................................................................................................12
II La destruction de la première humanité .......................................................................................13
III Les héros civilisateurs.................................................................................................................14
Conclusion.............................................................................................................................................15
Bibliographie.........................................................................................................................................16
Livres................................................................................................................................................16
Site Internet......................................................................................................................................16
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Introduction
Tout peuple, des plus grandes civilisations de l'Histoire aux sociétés les plus modestes, a
besoin d'une base solide pour affirmer son identité culturelle et sa cohésion : le partage de la même
Histoire, de mêmes traditions, de la même langue sont autant de facteurs permettant d'accepter l'autre
comme quelqu'un de sa « famille ». Au plus profond de ces entités fondatrices des sociétés humaines,
on trouve le mythe cosmogonique. En effet ce dernier, de part sa fonction d'expliquer la création et
l'agencement du monde par un ou plusieurs principes divins, donne une justification à la condition
humaine, détaillant chacun des événements qui font de l'Homme un être sexué et mortel, soumis a des
lois morales et des règles sociales et par là-même devient l'élément fondateur de toutes sociétés
humaines. Nous sommes donc en droit de nous demander si, en remontant l'Histoire de l'humanité de
proche en proche, d'hégémonie en décadence, de conquête en soumission, par jeu d'influences et
d'allégeances nous pouvons retrouver ce qui pourrait ressembler à une cosmogonie originelle. Les
cosmogonies étant présente dans des cultures intimement différentes, aussi bien distantes dans
l'espace que dans le temps, la présence d'éléments redondants, de schémas similaires au sein de ces
mythes fondateurs permettraient de mettre en évidence une origine commune. Nous nous
intéresserons dans un premier temps, aux structures communes présentes dans la création même de
l'univers et dans l'organisation du monde pour ensuite nous focaliser sur la naissance et le
développement de l’humanité.
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I Création et structure de l’univers
I.1 Les temps de la création et l’insondable
Le premier caractère commun est la notion de temps. Les mythes de création du monde se
déroulent « in illo tempore », c’est à dire « en ces temps là » sans autre précision de dates. Ces temps
des commencements ne sont pas mesurables, il s’agit d’un âge hors du temps que nous connaissons,
en effet les notions de jours, de saisons ou d’années n’y ont encore aucun sens. C’est l’ère qui précède
le temps lui-même. En ces temps là donc, règne dans l’espace une substance amorphe insondable.
Souvent représenté comme un océan primordial ou le chaos ou le vide. Dans la culture scandinave ces
temps sont décrit dans la Völuspà ou Chant de la voyante par :
« C’était au premier âge
Où il n’y avait rien
Ni sable ni mer
[…]Béant était le vide
Et d’herbe nulle part »
Parallèlement à cette vision scandinave où règne d’abord le vide, la tradition mésopotamienne nous
décrit un océan primordiale à travers L’Enouma Elish :
« Lorsqu’en haut les cieux n’étaient pas nommés,
Qu’en bas, la terre n’avait pas de nom
Que même l’Apsou primordial, procréateur des dieux ,
Et Moumou Tiamat qui les enfanta tous
Mêlaient indistinctement leurs eaux . »
Cet entité primordiale assimilée à une étendue d’eau infinie se retrouve chez beaucoup de
peuples, par exemple dans le mythe cosmogonique égyptien d’Héliopolis c’est de Noun, les eaux
inertes, que va naître Atoum le soleil créateur. On constate que les civilisations égyptienne et
mésopotamienne, ont pu émerger grâce à la richesse de l’eau apportée par le Nil d’une part et le Tigre
et L’Euphrate d’autre part. Il est dès lors normal que l’eau tienne une place importante au cœur de la
création de l’univers. On retrouve encore dans la Bible cette idée, ici très imagée, d’un tout vide et
amorphe : « Au commencement […] la terre était vide et vague, les ténèbres couvraient l’abîme et le
souffle de dieu agitait la surface des eaux. » Gènese 1.1
C’est en posant ces concepts de temps de création et cette matière primordiale que la création
du monde, a proprement parlé, peut commencer. On distingue alors quatre schémas généraux de
création .
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I.2 Les quatre modèle de la création
I.2.1 Création par la parole
Outre les trois religions du Livre, où Dieu créé le monde par la parole : « Dieu dit : « que la
lumière soit » et la lumière fût » Genèse 1.1 , on retrouve ce caractère dans un nombre assez
conséquent de mythes. Ainsi, dans un mythe polynésien, alors que seules les Eaux et les Ténèbres
existaient, Io, le Dieu suprême, sépara les Eaux par la puissance de la pensée et de ses paroles, et créa
le Ciel et la Terre en disant : « Que les Eaux se séparent, que les Cieux se forment, que la terre
soit ! ». En Egypte, selon la cosmogonie de Memphis c’est le dieu Ptah, dieu des artisans et des
architectes, qui créa le monde : « Ptah conçoit le monde par la pensée de son cœur et lui donne la vie
par la magie de son Verbe » . Selon le Taittirîya Brâhmana, texte sacré hindou : « au commencement
rien n'existait. Le Ciel n'existait pas, ni l'espace intermédiaire. Le Non-Être seul existant se fit esprit
en disant : « Que je sois. » . Cette création par la parole, ou la pensée d’un démiurge, souligne l’idée
selon laquelle le monde dérive directement du créateur. La création et son créateur sont dès lors
intimement liés.
I.2.2 L’œuf cosmogonique et les parents du monde
L’image d’un œuf originel est un thème récurrent dans les cosmogonie : dans un autre texte
hindou c’est un Œuf d’Or crée par l'« ardeur » des Eaux primordiales, qui, à son tour s’échauffent va
engendré les éléments. L’orphisme, culte à mystère grec remontant au IVème siècle av JC, fait lui
aussi référence à un Œuf cosmique d’où serait sortit le premier Dieu (Eros ou Pan). De même au
Japon , si l’on se réfère au Nihongi, il est dit : « Jadis, le Ciel et la Terre n’étaient pas séparés […] ils
formaient une masse chaotique, comme un œuf dont les limites étaient obscurément définie, et qui
contenait les germes » . la division de cet œuf formera le ciel et la terre a proprement parlé. Ici le
concept de l’œuf cosmogonique est rapproché à celui des « parents du monde » où le ciel et la terre
forment un couple primordiale dont la séparation permet la vie de leurs enfants. Ces deux schémas se
retrouvent assez souvent aux quatre coin du globe, ce qui porte a croire qu’il s’agit d’un motif très
archaïque car l’œuf lé symbole universel de la naissance.l'oeuf cosmique et primordial est un, mais il
renferme à la fois ciel et terre, les eaux inférieures et les eaux supérieures ; dans sa totalité unique, il
comporte toutes les diversités à venir.
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I.2.3 Le grand plongeon
Ce scénario comporte les éléments suivants : au commencement n'existaient que les Eaux : un
dieu ordonne à un animal amphibie de plonger au fond de l'océan et de lui rapporter une poignée de
terre et c’est avec cette infime particule « Dieu » forme la Terre. Il s'agit très probablement d'un
mythe cosmogonique fort ancien, sa diffusion est considérable chez les peuples développement une
religion animiste comme c'est le cas en Sibérie ou en Amérique, les esprit des animaux y jouent un
rôle fondamental. Le peuple Huron, par exemple, possède une cosmogonie de ce type, où les animaux
diriger par Grande et Petite Tortue vont créer le monde à partir d'un peu de terre rapporté par le
Crapaud du fond de l'océan.
I.2.4 Le démembrement
Alors que dans les mythes du type « grand plongeon » c’est de la boue qui va former le
monde, ici c’est le corps sans vie d’un dieu ou d’un géant qui va servir à façonner le monde tel que
nous le connaissons. Dans les mythes chinois, il s’agit de P’an Kou, démiurge qui donna naissance
aux dix mille êtres de l’univers. Sa tâche accomplie, il meurt et son corps devient le monde
créée : « Sa tête devint un pic sacré, ses yeux devinrent le soleil et la lune, sa graisse les fleuves et les
mers, ses cheveux et se poils les arbres et autres végétaux.[…]Les larmes de P’an Kou avait formés
le Fleuve Bleu et le Fleuve Jaune, son souffle était le vent, sa voix le tonnerre. ». Contrairement à
P’an Kou qui meurt paisiblement et donne généreusement son corps comme monde, Ymir, premier
des géants scandinaves, se fait dépecer et démembrer par Odin et ses frères :
« De la chair d’Ymir
La terre fut façonnée
Et de ses eaux , les montagnes,
Le ciel, du crâne
Du géant froid comme le givre
Et de son sang, la mer. »
Odin et ses frère tuent Ymir
De la même façon, en Mésopotamie c’est le corps de Tiamat, vaincu par Mardouk, qui va servir à
former l’univers : ses yeux sont les sources du Tigre et de l’Euphrate, sa poitrine modèle les
montagnes.
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Il est très intéressant de voir que les quatre schémas dont nous venons de parler se retrouvent
de par le monde, en une multitude de variantes très perméables entre elles. On peut aussi s’apercevoir
que le plupart de cosmogonies bien que rattachées à religion, ne tenaient pas du dogme , et ainsi on
retrouve dans une même civilisation, différents mythes expliquant l’avènement de l’univers.
Une fois créé, le monde se doit d’être structuré : c’est ainsi que les dieux y placent les éléments, les
montagnes, les fleuves et les mers mais aussi la demeure des morts et aménagent la leur.
On a vu que les éléments géologiques peuvent être décrit dans le cas du « démembrement » comme
les parties du corps d’un dieu mort ou bien ils ne sont là que parce que les dieux ont décidé
arbitrairement de les y mettre. Finalement ces caractères n’ont pas vraiment d’importance puisque
c’est les conditions géographiques des peuples qui dominent leurs descriptions : elles ne représentent
que la partie du monde qu’ils connaissent. Nous nous intéresseront donc aux éléments qu’ils ne
connaissent pas : le monde ou les mondes des morts, celui des dieux, l’axe cosmique ou bien le
support du monde sont autant d’éléments redondant uniquement dû à l’imaginaire de l’Homme.
II La structure du monde
II.1 Support du monde
Dans de nombreux mythes, le monde est une portion de terre flottant sur l’océan primordial,
afin d’éviter que leur création ne sombrent, les dieux ont chargé un être mythique amphibie de le
soutenir. Chez les hurons (peuple amérindiens de la région des grand de lacs) c’est Grande Tortue qui
maintient la Terre sur sa carapace, ses mouvements permettent d’expliquer
les tremblements de terre. Le monde aztèque est lui soutenu par le crocodile
Cipactli et dans les mythes fons, c’est Aido-Hwedo, le serpent cosmique
qui, sur la demande du dieu Mawu, doit soutenir le monde sur sa tête. Enfin
en Indonésie selon la tradition Minangkabau, c’est un bœuf, lui même en
équilibre sur une œuf qui repose sur un poison géant, qui à la tache
titanesque de maintenir le disque terrestre.
Dans certains mythes c'est la voûte céleste qui doit être soutenue, les dieux
dressent alors aux quatre points cardinaux de piliers pour le soutenir,
comme c'est le cas dans les traditions chinoises ou bantous, ou chargent des
êtres mythiques, des géants à l'instar des Bacabs mayas, ou des nains Bacab soutenant le ciel
scandinaves. Dans certain cas c'est l'axe cosmique qui assure seul le soutien
du monde.
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II.2 L'Axe cosmique
On retrouve dans beaucoup de culture la présence d’un « axe cosmique » reliant le ciel et la
terre. Il s’agit généralement d’un arbre géant ou d’une montagne, véritable centre du monde qui
permet d’accéder au monde des dieux ou à celui des morts, c'est l'axis mundi.
Un Axis Mundi est un lieu où communiquent les trois niveaux cosmiques : Ciel (le monde divin),
Terre, et monde inférieur (le monde des morts). Traditionnellement il est imaginé au centre du monde,
et prend diverse forme, majoritairement un arbre ou une montagne, forme sacré par excellence, mais
aussi une liane ou une échelle.
L’exemple le plus parlant est celui de l’Yggdrasill, le frêne géant dont les branches soutiennent la
voûte céleste et dont les racines plongent dans le monde souterrain. L’Yggdrasil est le véritable
support des 9 mondes, celui des hommes, des géant, des elfes, des Vanes et des Ases les dieux
scandinaves, etc. L'arbre-monde est le symbole de la vie par excellence mais ses racines sont sans
cesse dévorées par le dragon Nidhögg ce qui annonce le Ragnarok, la fin du monde.
On retrouve l’arbre comme axe cosmique dans diverses traditions: celtes, l’arbre est alors un if, mayas
où l'arbre est un kapokier, et encore dans certaines mythes sibériens il s’agit d’un arbre de fer qui sert
d’échelle cosmique au chaman.
Chez les perse, le mont Albourz, le père de toutes les montagnes, touche le ciel et ses racines se
prolongent jusque dans les profondeur de la terre. Dans les mondes hindou et tibétain, c’est le mont
Meru, qui est la voie d’accès au monde des dieux.
Le rôle d'un tel axe cosmique est majeur car il assure le maintient et la cohérence du monde en liant
les hommes, les morts et les dieux.
L'Yggdrasill, l'arbre monde scandinave
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II.3 Mondes des Dieux et des morts
Le monde des dieux autant que le monde des morts sont des mondes appartenant l'Au-delà,
ainsi bien que faisant entièrement partie de la création et existant en même temps que le monde
matériel, ils sont inaccessibles aux simples mortels, de leur naissance à leur mort. Généralement seuls
les voyants, les chamans, les prêtres peuvent, plus ou moins, y accéder de leur vivant.
Les cieux sont le plus souvent le séjour des dieux par excellence, véritable paradis , il est perçut dans
les mythes comme un monde idéal : ainsi chez les inuits c'est au « pays du jour » que vivent les dieux,
échappant ainsi aux long mois d'hivers nocturne, c'est aussi là que viennent les âmes des chasseurs,
des noyés et des femmes mortes en couche, les âmes des autres morts séjournant dans la demeure
aquatique de Sedna. Car le séjour des dieux est, en général, ouvert aux âmes des défunts les plus
vertueux. Ainsi chez les scandinaves, les hommes tombés l'arme à la main sont amenés par les
Valkyries au Valhalla, la demeure d'Odin où il s'entraînent en attendant le Ragnarok, le combat final.
La demeure du commun des mortels est généralement mieux connu par le biais de récits de héros s'y
aventurant.
Une de caractéristiques principale des Enfers, à ne pas confondre avec l'Enfer expiatoire des religions
monothéistes, est qu'ils se trouvent dans la grande majorité des mythe, sous la Terre. Il s'agit souvent
d'une région paisible ou les hommes et les femmes ont droit au repos éternel mais il n'est pas rare qu'il
soit décrit de façon morne et lugubre, les mort n'étant plus que des ombres sans buts.
Les Enfers , que les Grecs nomment « l'Hadès » (le royaume d'Hadès, dieu des morts) sont un lieu
sombre et désolé, où sont regroupés tous les morts. C'est au sein de ce séjour que se répartissent dans
divers lieu les âmes des défunts en fonctions de la vie qu'ils ont menés.
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Le récit d'Ishtar, déesse de l'amour babylonienne qui descend voir sa soeur qui règne sur les morts,
nous donne un aperçut de la triste conditions de défunts:
« Vers la demeure où ceux qui entrent sont privés de lumière,
Où la poussière [nourrit] leur faim [et] leur pain est l'argile » Mythes et Croyances du monde entier.
Ceci nous permet de voir une progression le long de l'axe cosmique: le monde des mort,
souterrain où les hommes ne sont plus que ombres sans forces, ni sentiments, le monde des vivants, et
enfin dans les cieux, la demeure des dieux où les plus vertueux peuvent espérer une vie bienheureuse
parmi leurs créateurs.
III Naissance et développement de l’humanité
I Création de l’humanité
Le monde ainsi créé et organisé n'a de véritable sens seulement en étant habité par l'Homme,
car c'est là le véritable dessein des créateurs, que ce soit par amour de leurs créatures ou bien par
besoin d'être loués. C'est aussi là le sens de toutes cosmogonie : expliquer aux peuples le sens de la
vie en témoignant des origines et des causes.
Pour achever leur création, les dieux vont donc s'attacher à la création des hommes. C'est par les
matières utilisées que l'on peut trouver des correspondances entre les différents mythes. Le plus
souvent l'homme est formé à partir de terre sous toutes ses formes : boue, poussière ou glaise. Dans
certaines variantes les dieux utilisent des os et du sang et quelquefois d'un aliment endémique, à une
population, comme le maïs pour les mayas.
En chine la création de l'homme explique les inégalité sociale, Niu-koua, la mère primordiale
commença à modeler les hommes avec de la terre jaune mais trouvant la tâche trop difficile ,elle alla
chercher de la boue pour finir l'humanité:
« C'est ainsi que les nobles furent des hommes formés avec de la terre jaune ; les gens pauvre, de
condition vile et servile, sont des hommes tirés de la boue. » La Naissance du monde.
L'humanité a une place particulière dans la création, car c'est à elle qu'il revient d'adorer les dieux, ce
qui justifie le fait les plantes et les animaux sont considérés des dons des créateurs, mais elle n'en
reste pas moins une création imparfaite, allant jusqu'à décevoir ceux-là même qui l'ont créée.
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II La destruction de la première humanité
La destruction d’une première forme d’humanité par les dieux courroucés est une forme
extrêmement récurrente des récits cosmogoniques. Les principales raisons de la colère divine sont soit
la gêne engendrée par les activités humaine qui trouble les dieux, soit l’ingratitude des hommes
envers leurs créateurs. Dans tous les cas, cet anéantissement brutal et violent permet aux dieux
d'asseoir leur pouvoir, en jouissant d'une incontestable crainte auprès des hommes.
Selon la mythologie aztèque c’est pas moins de quatre races d’homme qui sont détruites, chacune
avec leur monde, à cause de querelles divines. Le premier monde fut détruit car son soleil s’éteignit et
un froid mortel s’abattit sur terre, un vent magique souffla sur le second et les hommes furent changés
en singes, le troisième fut brûlé par un soleil gigantesque et enfin le quatrième fut détruit par le
déluge.
La voie divine la plus utiliser pour supprimer la race des hommes est sans nul doute celle du déluge.
Dans les écrits maya, c’est une humanité faite de bois, véritables automates sans conscience ne
pouvant louer leurs créateurs, qui périt sous les eaux du déluge.
« Ces mannequins de bois furent donc annihilés, détruits. Le Cœur du ciel provoqua une inondation,
un grand déluge se forma dans le ciel qui brusquement tomba sur la tête des hommes taillés dans le
bois. » Popol Vuh
On retrouve les traces du déluge dans les mythes mésopotamiens, vraisemblablement reprit par les
hébreux lors de leur exil à Babylone, mais aussi chez les grecs avec le mythe de Deucalion et les
chinois.
Le déluge de Deucalion
En chine les eaux sont envoyé par le dieu du Tonnerre ou le dragon Kong-Kong, elles envahissent le
monde et les serpents et dragons y prolifèrent.
Selon les versions c’est soit la mère des hommes Niu-koua ou le grand Yu qui combattent les dragons
et arrêtent les eaux débordées en construisant des digues. Cet acte permet alors aux hommes de se
développer et de s’étendre, c’est le premier acte civilisateur.
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III Les héros civilisateurs
Les héros civilisateurs sont les dieux, demi-dieux ou d’extraordinaires mortels qui amènent
aux hommes les bienfaits de la civilisation, principalement l’art de cultiver la terre, de bâtir des villes,
les arts et les sciences. Ce sont les héros civilisateurs qui mettent en place le pouvoir et
l’administration, la hiérarchie et les castes. Ils rendent ainsi légitimes les traditions et la répartition des
pouvoirs auprès des peuples.
Reprenons l'exemple de la Chine cité précédemment, où les héros civilisateurs sont multiples :
on cite généralement Fou-hi et Niu-Kong, le couple primordial géniteurs de tous les hommes, mais
aussi Shennong, le divin laboureur qui dote l'espèce humaine de ses bienfaits : il apprend au premiers
hommes l'art des travaux agricoles et le commerce. On considère aussi les cinq premiers empereurs
comme des héros civilisateurs, en effet c'est d'eux que viennent la médecine, l'art militaire, etc.
Chez les aztèque c'est un dieu , Quetzalcoalt, le Serpent à Plume. A l'origine dieu de la végétation, il
devient pour Tula le roi-prêtre de la cité qui amena les techniques agricoles, le calendrier,les arts et
l'écriture aux hommes. « Quetzalcoalt leur enseigna l'usage de la charrue et l'art de l'irrigation. Et
surtout il leur fit le plus royal, le plus divin des cadeau : il leurs donna le maïs, la plante reine aux
épis dorés [...] Des épées flamboyantes remplacèrent les vieux couteaux de silex et les peaux de bêtes
cédèrent la place aux beaux vêtements. » Contes et légendes du Mexique.
Le rival de Quetzalcoalt, fut alors prit de jalousie et lui fit boire par tromperie un breuvage le
condamna à errer pour toujours.
Gilgamesh, demi-dieu roi d'Uruk, pour les sumériens, Osiris, le premier à monter sur le trône
d'Égypte, Promothée, enchaîné par amour des hommes pour les grecs ou encore certains des avatars
de Vishnou en Inde, toutes ces figures mythiques sont autant de héros civilisateurs reconnus pour leur
sagesse et leur amour protecteur envers l'humanité.
Gilgamesh, Roi d'Uruk
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Conclusion
La première des connivences remarquables à propos des cosmogonies est sans nuls doute le fait que
tout peuple, tel qu'il soit ,possède un mythe, plus ou moins développé, sur la création de l'univers car
comme l'affirme l'anthropologue J.G Frazer : "Toute religion produit une cosmologie, une vision de
l'organisation du monde ». J'ai essayer de montrer dans ce dossier qu'il était impossible de trouver une
cosmogonie entièrement dissemblables aux autres. C'est ainsi qu'on a pu voir des modèles, des
structures, des rôles qui traversent les frontières de l'espaces et du temps et qui permettent de relier
différentes visions de l'univers. Ainsi on peut noter que des caractéristiques comme le déluge
dévastant l'humanité est étonnement présent dans les mythes du monde, on remarque en effet que la
destruction d'une grande partie de l'humanité est une constante relativement générale, mais le fait
qu'elle se réalise aussi souvent sous la forme d'un déluge semble un fait assez extraordinaire.
Toutefois il est important de souligner que chaque cosmogonie est unique, et bien qu'elle ait des
éléments communs à d'autres, elle appartient à un peuple ayant sa propre culture et ses propres
symboles, qui invente dans ce mythe sa propre poésie .Si on trouve dans un de ces mythe que la
création de l'espèce humaine se fait à partir de quelques poignées de terre, il se peut aussi que le
monde des mort se situe sur la lune. Il serait tout autant absurde de chercher une cosmogonie qui
puisse être l'origine de toutes les autres, que de chercher un tableau inspirant tous les autres, et le fait
de superposer des éléments communs n'empêche en aucun cas de faire émerger une multitude de
principes étonnants. Ainsi les cosmogonies sont à l'image de l'espèce humaine, leur véritable richesses
se trouvent dans leurs différences.
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Bibliographie
Livres
•
Leïla Haddad et Guillaume Duprat, Mondes ,Mythes et images de l’univers, Le Seuil, 2007
•
Florence Braundstein et Jean-François Pépin, Les Grands Mythes Fondateurs, Ellipses, 1995
•
Christophe Carlier et Nathalie Griton-Rotterdam, Des Mythes aux mythologies, Ellipses, 1994
Site Internet
•
www.universalis-edu.com : Encyclopaedia Universalis
•
www,wikipedia.fr : wikipedia
•
www.cosmobranche.free.fr/MythesCreation.htm
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