notre dame de paris

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notre dame de paris
notre dame
de paris
théâtre
Ecole de création
Théâtre du Mantois
18e édition
festival jeune public et familles
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do gnement
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’
d
notre dame
de paris
Ecole de création
Théâtre du Mantois
Dès 10 ans
Durée 01h45
Théâtre
présentation du spectacle
VVV
Une jeune et belle bohémienne, accompagnée d’une chèvre savante ; un sonneur
de cloches bossu et monstrueux ; un prêtre mystérieux ; un joli capitaine ; une
pauvre folle enfermée dans une pièce sans porte ; des truands regroupés dans
une Cour des Miracles inquiétante…
Le chef-d’œuvre de Hugo, c’est une galerie de personnages hauts en couleurs,
mais c’est aussi une histoire d’amour tragique, des rebondissements sans fin,
du mélodrame… et un voyage fantastique dans le Paris du Moyen-âge !
Après Cyrano de Bergerac, Roméo & Juliette ou La Nuit des Rois, la folle équipe
de l’École de Création du Théâtre du Mantois se lance à l’assaut d’un des plus
fameux romans français : baroque, foisonnant, il est aussi engagé, à l’image de
Hugo, dans la défense des petites gens et du peuple.
Avec l’énergie et la bonne humeur d’une quinzaine de comédiens et musiciens
sur scène, une joyeuse façon de réviser ses classiques !
distribution
Adaptation E u d e s L a b r u s s e Mise en scène J é r ô m e I m a r d et E u d e s
L a b r u s s e Avec É m ilie Bie u v ille, A m é lie F i d elle , C y r ielle
L e G a c, S o p h ie M o u c h el, M a r ie-C l a u d e U n y , G ille s B a illy,
J a c q u e s B o u c a r d, L a u r e n t C o ll a r d , M a n u el De J e s u s,
M a r t i n De n n y , Mic k a ë l J o u c r e a u, G u ill a u m e L a b b é , A r n a u d
L a m a m y , L o ï c P u ic h e v r ie r Musiciens Nic o l a s G o r r é g u è s,
C h r i s t i a n R o u x Costumes, accessoires C é cile Pelelt ie r Création
lumière L a u r e n t B o n a c o r s i
autour du spectacle
VVV
résumé du roman de hugo
VVV
Le roman - qui est en quelque sorte un «monument» à tous les sens du terme - se
développe sur 11 Livres (ce sont comme des parties) regroupant chacun plusieurs
chapitres.
Au XVe siècle à Paris, Esmeralda, une jeune et belle gitane, danse sur le parvis de la
cathédrale de Notre-Dame-de-Paris.
Claude Frollo, archidiacre de la cathédrale, et Quasimodo, le sonneur de cloches
difforme, s’éprennent de la jeune femme.
Frollo ordonne à Quasimodo d’enlever celle après qui il soupire, mais Esmeralda est
sauvée in extremis par une brigade d’archers, menée par Phœbus de Châteaupers.
Tous deux tombent amoureux, bien que le jeune capitaine soit fiancé à la noble Fleurde-Lys. Cet engagement ne l’empêche pas de donner rendez-vous à la fatale gitane
dans une maison borgne où, alors qu’ils s’apprêtaient à consommer leur union, Frollo
poignarde Phœbus à mort.
Accusée de ce meurtre, Esmeralda préfère se voir suppliciée plutôt que de se donner
à Frollo. Quasimodo l’enlève avant que ne lui soit infligée sa peine, et la retient dans
la cathédrale, où le droit d’asile les protège.
Les truands de la cour des Miracles d’Esmeralda viennent la délivrer, et Frollo parvient
à s’emparer de la belle. Devant son refus obstiné, l’archidiacre décide de la laisser à
l’abandon à la vieille qui habite le Trou-aux-Rats. Cette dernière est pourtant prête
à épargner Esmeralda, mais les sergents de la police l’interpellent, et lui font subir le
supplice qui lui était promis.
Quasimodo et Frollo assistent au sinistre spectacle du haut de Notre-Dame, et le
sonneur de cloche précipite de rage l’archidiacre dans le vide. Il se rend ensuite au
charnier de Montfaucon où, serrant dans ses bras le corps sans vie d’Esmeralda, il se
laisse mourir.
Victor Hugo a écrit Notre-Dame de Paris dix ans après la mort de sa mère. Pour lui,
c’est une histoire d’amour entre Quasimodo, le personnage hideux et la sublime
Esmeralda.
les personnages principaux
VVV
En général, les élèves connaissent surtout de Notre-Dame de Paris l’adaptation en dessin
animé, qui prend de grandes libertés avec l’intrigue originelle - faisant notamment disparaître
certains personnages essentiels chez Hugo.
Il semble donc intéressant de (re)passer en revue ces personnages pour préparer à la
représentation.
Esmeralda
Esmeralda est une bohémienne qui séjourne à la cour des miracles.
Âgée de seize ans, elle gagne sa vie en dansant dans les rues de Paris
et sur le parvis de Notre-Dame. Remarquable par sa beauté, elle incarne
l’innocence et la naïveté. Les désirs qu’elle suscite sont le principal
engrenage de la fatalité qui lui coûte également la vie à la fin du roman.
Le malheur d’Esmeralda est causé par l’amour impossible qu’elle éveille
chez l’archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, qu’elle craint et déteste.
De son côté, Esmeralda entretient une passion naïve et aveugle pour
Phœbus de Châteaupers, un capitaine de la garde dont elle admire la beauté. Le bossu de
Notre-Dame, Quasimodo, qui éprouve envers elle un amour sans illusion, tente en vain de
lui faire comprendre que la beauté ne fait pas tout.
Pierre Gringoire
Le personnage de Gringoire s’inspire librement du poète et dramaturge réel du même nom.
Dans le roman, Gringoire est un artiste sans le sou qui cultive une philosophie du juste
milieu. Il suit Esmeralda jusqu’à la Cour des miracles, puis est sauvé de la pendaison par elle
lorsqu’elle accepte de se marier avec lui (mais elle n’a pas le moindre sentiment pour lui).
Gringoire se fait alors truand.
Claude Frollo
Lointainement inspiré d’un personnage réel, Claude Frollo est l’archidiacre (le prêtre principal)
de Notre-Dame, mû par sa foi et son appétit de savoir. Frollo entretient son frère Jehan, et
a recueilli et élevé Quasimodo. Il se trouve par la suite déchiré entre son amour pour Dieu
et la passion mêlée de haine qu’il voue à Esmeralda.
Quasimodo
Abandonné par ses parents dès la naissance à cause de sa difformité,
il a été déposé devant Notre-Dame. Frollo l’a recueilli et élevé, et est le
seul à savoir communiquer avec lui par signes ou avec l’aide d’un sifflet.
Bossu, borgne, sourd et boiteux, il apparaît au début du roman comme
une brute à la botte de Frollo, mais se révèle ensuite doté de sensibilité et
d’intelligence. L’amour et le dévouement qu’il porte à Esmeralda finiront
par supplanter son obéissance envers Frollo.
Jehan Frollo
Le jeune frère de Claude Frollo est un étudiant dissipé qui fréquente les truands de la
Cour des miracles, mais compte aussi Phœbus de Châteaupers parmi ses connaissances
de taverne.
Phœbus de Châteaupers
Capitaine de la garde, il est attiré par la gitane Esmeralda sans avoir de réels sentiments
pour elle. Il est déjà fiancé à Fleur-de-Lys, qui s’avère très jalouse de sa rivale.
Fleur-de-Lys de Gondelaurier
Fiancée de Phœbus, elle est très jalouse d’Esmeralda. Elle ne pardonne à ce dernier
qu’après la mort de sa rivale.
Clopin Trouillefou
C’est le chef de la bande des truands, il occupe une place importante à la Cour des
miracles.
Pâquette (La Sachette)
C’est une vieille folle qui s’est fait emmurer dans la chambre basse d’une tour donnant sur
la Place de Grève, la Tour Roland - après un terrible malheur qu’elle a eu une quinzaine
d’années plus tôt. Il n’y a pas de porte et la seule fenêtre est pleine de barreaux. Les
commères du quartier lui apportent à manger de temps en temps… Elle hait les Bohémiens,
et notamment Esmeralda, parce que c’est d’eux que vient son malheur : autrefois, elle
habitait une petite ville et venait d’avoir une magnifique petite fille. Un jour, elle a laissé
le bébé seul dans sa maison et quand elle est revenue, le berceau était vide : l’enquête a
prouvé que c’était une bande de Bohémiens qui passaient par là qui avaient enlevé sa fille…
pour aller plus loin
VVV
Le Paris du Moyen-âge et
la cathédrale Notre-Dame
VVV
Au-delà de cette dizaine de protagonistes, il existe deux autres «personnages» principaux dans le roman de Hugo : l’auteur s’est beaucoup documenté pour faire sentir à
ses lecteurs ce que pouvait être le Paris du Moyen-âge et pour leur faire découvrir la
cathédrale Notre-Dame.
Dans le Livre III notamment, il évoque longuement Notre-Dame de Paris, son histoire et
ses restaurations mal pensées ; puis il donne une vision d’ensemble de la ville de Paris telle
qu’elle apparaissait à un spectateur médiéval regardant la capitale du haut des tours de
la cathédrale…
Ce sont des pages qui ne font pas avancer l’intrigue, mais elles participent à la force du
roman.
L’adaptation théâtrale ne peut évidemment pas faire état de ces nombreuses pages
presque purement descriptives.
Elles sont toutefois évoquées, sinon résumées, dans un Prologue qui resitue rapidement
l’intrigue dans son contexte.
PROLOGUE de l’adaptation théâtrale
L’histoire se passe à Paris, à la fin du Moyen Age – il y a exactement 534 ans
Il faut imaginer Paris à cette époque
Une ville encore entourée de champs et d’immenses forêts
Une ville protégée par des fortifications, des meurtrières et des tours de guet
Il faut imaginer la foule des bateaux à voiles qui sillonnent la Seine
Les dizaines de ponts chargés de maisons aux toits pointus
Il faut imaginer les berges du fleuve en terre battue, où une armée de blanchisseuses
vient laver son linge
Il faut imaginer le fatras des clochers, des tourelles, des beffrois et des donjons
Il faut imaginer les ruelles pavées encombrées de carrioles, de chevaux, d’ânes et d’animaux en tout genre
Oui, Paris est bien différent à l’époque
Mais il y a 534 ans comme aujourd’hui, au centre de la ville, se dresse déjà la silhouette,
fière et imposante, de Notre-Dame
Notre-Dame avec ses tours majestueuses, ses rosaces éclatantes, sa flèche qui semble
s’envoler vers le ciel
Et les fameuses grimaces de ses gargouilles
Mais ce n’est pas à Notre-Dame que commence l’histoire
C’est de l’autre côté de l’île de la Cité, dans la grand-salle du Palais de Justice…
L’adaptation théâtrale
VVV
Une «vibration» aussi fidèle que possible du roman
Si l’adaptation en proposera naturellement une version «allégée» et raccourcie, la volonté
était d’essayer de rester le plus fidèle possible au roman (en tout cas beaucoup plus que
les très libres variations proposées par les fameux dessins animés ou autres comédies
musicales), et de respecter dans l’ensemble ses grandes lignes : les personnages essentiels,
l’intrigue, l’atmosphère, la tonalité… Bref, de proposer sur scène une «vibration» des
pages de Hugo.
Le statut narratif particulier du roman
Le statut narratif dans le roman est assez particulier, sinon étrange : le narrateur est
clairement omniscient (focalisation zéro) – il voit tout, sait tout des situations et des
personnages, a sur l’histoire un regard d’où il domine la situation. Il n’adopte jamais le
point de vue intime d’un personnage (pas de focalisation interne) : en revanche, le narrateur est
toujours en très profonde empathie avec chacun des personnages, comme s’ils provoquaient sans cesse chez lui un plein d’émotion. La narration ne plonge donc pas
réellement dans l’intériorité des personnages, mais l’affleure constamment par la
compassion.
Le procédé est clairement adapté au caractère «mélodramatique» du texte hugolien.
Trois niveaux de modalités textuelles et de jeu
Pour tâcher d’approcher théâtralement ce statut narratif particulier, l’adaptation propose
trois niveaux de modalités textuelles (et donc de jeu).
- Le dialogue
En se basant sur les passages dialogués du roman, une partie du spectacle sera bien sûr
axé sur des moments de dialogues théâtraux «traditionnels» entre les personnages, ce
qui donne des «scènes».
- Les narrateurs
Pour porter l’histoire, la faire avancer, permettre de résumer certains moments, deux
narrateurs (adoptant un statut omniscient) sont présents constamment ; ils ont un statut
omniscient, rapportant la plupart du temps de façon très «objective» les faits, mais
jouant parfois comme dans le roman de l’empathie avec les personnages.
- La narration subjective des personnages
De temps en temps, au milieu du dialogue scénique, les personnages se racontent euxmêmes, décrivent subjectivement leurs actions, leurs sentiments, en parlant à la
troisième personne : comme dans une focalisation interne – jamais présente donc dans
le roman, mais affleurée ; ce mode, décalé, de jeu sur scène peut s’avérer une manière
de traduire cet affleurement du roman.
un exemple de
l’adaptation d’une «scène»
VVV
Un exemple de scène adaptée est proposé ici.
Il s'agit du moment où Phoebus est en visite chez sa future fiancée, Fleur-de-Lys de
Gondelaurier ; cette dernière, jalouse, fait monter Esmeralda dans son salon…
> Cette scène peut donner lieu à une lecture en classe.
Lecture qui peut être précédée d'une comparaison avec le texte original : il s'agit du
chapitre 1 du Livre VII.
Cette comparaison permet de remarquer :
- Dans le roman, la scène correspond donc au Livre VII, chapitre 1 ; dans l'adaptation
on parle comme au théâtre d'un acte (le V) et d'une scène.
- Il s'agit de l'acte V face au Livre VII – parce que deux des premiers Livres du roman
correspondent à des longs moments de description de Paris et de la cathédrale - qui
disparaissent évidemment dans une adaptation.
- Le texte adapté est naturellement beaucoup plus court que le chapitre du roman
(une bonne quinzaine de pages dans le roman contre une page et demi pour la
scène…)
- Les trois modalités textuelles et de jeu sont illustrées dans ce passage :
-
les parties prises en charge par les narrateurs sont posées en retrait
-
les parties dialoguées sont précédées naturellement du nom du personnage
-
les moments de narration subjective (narration prise en charge directement
par les personnages) sont précédés du nom du personnage et écrites en italiques ;
elles supposent un jeu entre narration et incarnation / on remarquera que dans ce
cadre, même la chèvre peut parler…
Acte V – scène 1
Plusieurs semaines ont passé
C'est déjà les premiers jours de mars maintenant
Et nous nous retrouvons à l'intérieur d'une riche maison gothique qui domine
le parvis de la cathédrale (rires)
Dans le grand salon, on entend des rires de jeunes filles
Madame de Gondelaurier reçoit des cousines et des amies de sa fille unique, la
douce et fraîche Fleur-de-Lys
Elles prennent leur goûter en bavardant
En bavardant et en jetant des regards en coin vers le seul homme présent dans
cette assemblée de femmes
PHOEBUS C'est le beau capitaine Phoebus
Ce genre de mondanités l'ennuie profondément
Mais s'il est là, c'est parce qu'il doit bientôt officialiser ses fiançailles avec Fleur-deLys
Alors il lui faut bien prendre son mal en patience
Et même faire quelques efforts
PHOEBUS Vos beignets sont délicieux, belle cousine
FLEUR DE LYS Merci beau cousin, c'est ma mère qui m'a appris la recette
MERE Elle fera une parfaite épouse, c’est certain
FLEUR DE LYS Voyons mère, vous allez me faire rougir
PHOEBUS (à part) Une parfaite épouse… Mon Dieu…
AMIE 1 Oh, regardez ! Il y a un attroupement sur le parvis !
AMIE 2 C’est cette bohémienne, qui danse avec sa chèvre
FLEUR DE LYS Beau cousin, ne serait-ce pas celle dont vous nous avez raconté que
vous l’avez sauvée, il y a deux mois, des mains d’une douzaine de brigands qui voulaient l’enlever ?
PHOEBUS Une douzaine de brigands, c’est cela. Je crois que c’est bien elle, oui.
FLEUR DE LYS Hé bien, puisque vous la connaissez si bien, faites-la donc monter.
Cela nous amusera...
AMIES Oh oui ! Oui ! Quelle bonne idée !
C’est ainsi que quelques instants plus tard, accompagnée de sa petite chèvre,
Esmeralda se retrouve dans le grand salon des Gondelaurier
AMIE 1 Dès qu’elle apparaît dans la pièce, les jeunes filles sont troublées par sa beauté
FLEUR DE LYS Troublées et tout de suite jalouses
AMIE 2 Cette étrangère est bien plus belle que n’importe laquelle d’entre elles
ESMERALDA Esmeralda, de son côté, n’ose pas bouger – elle est impressionnée par
la magnificence du lieu, elle qui a l’habitude de vivre dans la rue ou dans des taudis
FLEUR DE LYS Hé bien, mademoiselle, il semble que vous avez eu l’occasion de
rencontrer notre cousin ?
PHOEBUS Je ne suis même pas certain que la demoiselle se souvienne de moi
ESMERALDA Oh si monsieur ! Je me souviens… Je me souviens très bien…
FLEUR DE LYS Elle a bonne mémoire…
PHOEBUS Mais vous semblez pétrifiée, mademoiselle. Est-ce que je vous fais peur ?
ESMERALDA Peur ? De vous ? Oh non, certainement pas !
FLEUR DE LYS Et elle n’est pas farouche…
PHOEBUS Parce qu’il n’y a pas plus de raison d’avoir peur de moi que de voir une
plume de coq au cul d’un cochon, et croyez-moi ma petite… Oh. Pardon, mesdames.
FLEUR DE LYS (à part) Et il parle sa langue, à cette créature…
MERE Le bruit court que votre chèvre connaît des tours des plus étonnants
ESMERALDA C’est vrai, madame. Elle peut danser et elle sait compter…
AMIE 1 Et écrire aussi, peut-être ? Elle a autour du cou un sac avec des lettres inscrites sur des tablettes.
ESMERALDA Non, attendez, elle ne peut pas…
AMIE 2 (elle renverse au sol les tablettes) Mais si, mais si ! Allons, ma chevrette, faisnous ton joli tour ! Montre-nous comme tu sais bien écrire !
ESMERALDA Djali, non…
CHEVRE Mais la petite chèvre qui l’a bien appris, répète son tour – et inscrit au sol
avec les lettres le mot PHOEBUS
AMIE 1 Phoebus, la chèvre a écrit Phoebus !
AMIE 2 C’est un miracle, c’est extraordinaire !
FLEUR DE LYS (voix blanche) Extraordinaire, oui… (à part) La chèvre n’a pas appris ça
toute seule… C’est une magicienne, elle va me voler mon fiancé ! (elle éclate en sanglots)
MERE Ma fille ! Ma pauvre fille ! Que se passe-t-il ? Que lui as-tu fait, petite sotte ?
Va-t-en maintenant, sors de cette maison !
ESMERALDA Esmeralda, affolée, ramasse en hâte l’alphabet et sort de la pièce
FLEUR-DE-LYS Et Fleur-de-Lys, soutenue par sa mère et ses amies, se dirige vers sa
chambre en sanglotant
PHOEBUS Phoebus, qui se retrouve seul dans la pièce, hésite un instant entre les
deux portes - Et finit par suivre Esmeralda…
La mise en scène:
des citations du Moyen-Âge
VVV
Le roman de Hugo, qui peut être qualifié de "roman historique", propose une forte
immersion dans l'univers médiéval.
Pour traduire sur le plateau cet univers, la mise en scène joue de références et de
"citations" pour évoquer le Moyen-âge.
Le Théâtre médiéval
Jusqu’au XVII° siècle, il n’y avait guère de salles de théâtres.
On jouait souvent dans les églises, dans les cours d'auberges, dans les salles de Palais
de Justice, et dans la rue, sur des places en plein air.
- Le public se pressait autour de tréteaux dressés pour la représentation.
- Par exemple, la représentation d’Abraham sacrifiant de Théodore de Bèze (1550) se
déroule dans un lieu qui n’était pas conçu pour le théâtre : il n’était guère possible d’y
édifier un décor réaliste. Aussi, le dramaturge mise-t-il avant tout sur l’imagination du
spectateur pour installer le cadre géographique de l’intrigue : « Or donques peuple,
écoute un bien grand cas./ Tu penses être au lieu où tu n'es pas. / Maintenant donc ici
est le pays / Des Philistins. Êtes-vous ébahis ?/ Je dis bien plus, voyez-vous bien ce lieu
?/ C'est la maison d'un serviteur de Dieu,/ Dit Abraham, celui même duquel,/ Par vive
foi, le nom est immortel. »
- Les costumes et les accessoires sont toujours contemporains tandis que la reconstitution des épisodes bibliques repose sur des détails authentiques. À l’inverse, le passage
de la mer Rouge est simplement évoqué par la déchirure d’une pièce de tissu rouge, jetée ensuite sur les Égyptiens pour suggérer leur noyade. Ce libre mélange de réalisme
et de symbolisme est très caractéristique du théâtre de l’époque.
- La représentation s’agrémente d’effets spectaculaires, notamment pyrotechniques.
Une mise en scène qui joue avec les caractéristiques de ce théâtre médiéval
La mise en scène se réfère explicitement à ces caractéristiques :
- Le jeu se déroule sur des tréteaux posés au centre d'un espace quadri-frontal (le
public est placé sur quatre gradins qui entourent donc les comédiens).
La géographie de l'espace et le jeu des comédiens est très particulier dans cette configuration : on
tourne nécessairement le dos à une partie du public, il faut jouer de la gestion de l'espace.
- Dans cet espace, il n'y a naturellement pas de décor, et la présence des narrateurs permet
de situer l'action dans le temps et de faire imaginer le décor.
- De nombreux éléments symboliques, décalés, tâcheront eux aussi de stimuler
l'imaginaire du spectateur – sans qu'il y ait à traiter réalistement des scènes : chaque
moment rappelle qu'on est au théâtre, pas au cinéma (qui n'existait évidemment pas au
Moyen-âge…) ; sur scène, il est de toute façon délicat de reconstituer une cathédrale, de
voir des gens sauter du haut d'une tour et s'écraser au sol etc.
- Les costumes et les accessoires s'amuseront à "citer" un univers médiéval, mais sans
chercher aucunement à reconstituer exactement l'époque.
- Enfin, quelques "effets spectaculaires" tâcheront de jouer à impressionner le public…
Une "citation" de l'époque médiévale par l'univers musical
La présence de deux musiciens sur scène permettra elle aussi de faire voyager l'imaginaire
du spectateur.
La musique accompagne l'action autant que les sentiments et les sensations.
Si elle est plutôt contemporaine (et amplifiée), elle joue elle aussi de références à l'univers
médiéval : notamment par une utilisation du son du clavecin.
Si on sait que son âge d'or correspond aux 17e et 18e siècle, on sait moins que l'origine
du clavecin remonte en fait au Moyen-âge : il est une évolution du psaltérion, auquel a
été adapté un clavier. C'est au XIVe siècle que l'on en trouve les plus anciens documents
parlant de cet instrument.
La musique s'amusera donc de cette "citation" médiévale.
l’école de création
du Théâtre du mantois
VVV
L’École de création, c’est deux groupes d’adultes amateurs, travaillant sur des spectacles
diffusés notamment dans le cadre du festival Les Francos.
Ces deux groupes, menés par Eudes Labrusse et Jérôme Imard, directeurs artistiques de la
compagnie, en lien avec la chorégraphe Maï Scremin, concernent une trentaine d’adultes,
qui viennent de l’ensemble du Mantois (Mantes, Limay, Aubergenville, Mureaux, Meulan etc.)
Un groupe propose pendant le festival une ou deux petites formes nomades, jouées à
domicile et dans des lieux atypiques et de proximité (bar, bibliothèques...), qui permettent
de sillonner le territoire et notamment de faire escale dans des communes dépourvues
d’équipement culturel.
Un autre groupe travaille sur un projet plus lourd, avec une présence de professionnels sur
scène (en général un comédien et deux ou trois musiciens) et un encadrement professionnel
(mise en scène, costume, lumière etc.) - ce projet est présenté en séances scolaires et tout
public pendant le festival : pendant plusieurs années à La Nacelle, cette année à Limay, l’an
prochain à la salle Jacques Brel de Mantes-la-Ville…
Enfin, depuis deux ans un projet supplémentaire est réalisé en partenariat avec l’École de
Musique (CRC) de Limay : les deux groupes de l’école de création sont mêlés et s’engagent
dans une création qui concerne parallèlement une centaine de musiciens et choristes (mêlant
amateurs et professionnels).
Les Francos est un festival jeune et tout public organisé par une compagnie de théâtre
professionnelle, Le Théâtre du Mantois.
l’équipe
Direction : Eudes Labrusse
Co-direction : Jérôme Imard
Coordination et communication du festival : Anne-Lise Jacques
Direction technique : Nicolas Prigent
Administration : Anne Conforti-Souty
Développement culturel et relations publiques : Constance Winckler
Secrétariat : Agatha Wozniak
Assistant à la coordination du festival: Lisa Wozniak
Billetterie : Fanny Mahé
Président: Jean-Guy Martin
Rédaction du dossier d’accompagnement: Eudes Labrusse
mise en page du dossier d’accompagnement : Constance Winckler
Festival Les Francos - Théâtre du Mantois
Pavillon des Festivals - 28 rue de Lorraine
78200 MANTES-LA-JOLIE
01 30 33 02 26
www.les-francos.org

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