Rossini-Le Barbier de Séville

Transcription

Rossini-Le Barbier de Séville
LE BARBIER DE SEVILLE
Opéra en deux actes de Gioacchino Antonio Rossini (1792-1868) ; livret de Sterbini, d'après
Beaumarchais.
Création
Le 20 février 1816, au Teatro Argentina, à Rome.
Personnages
Le comte Almaviva (ténor)
Le Docteur Bartolo (basse comique)
Don Basilio, professeur de chant (basse)
Figaro, barbier (baryton)
Fiorello, domestique du comte (baryton)
Ambrogio, domestique du docteur (basse)
Rosine, pupille du docteur (mezzo-soprano)
Berta, gouvernante de Rosine (soprano)
Un notaire, un commissaire de police, des musiciens et des soldats.
L’œuvre
Deux compositeurs, Mozart et Rossini, ont écrit des opéras dont l'intrigue s'inspirait d'épisodes de
la trilogie de Beaumarchais. Ces deux opéras ont connu un succès long et régulier dans les divers
répertoires.
Les
trois
comédies
de
Beaumarchais
sont
Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et La Mère coupable. Mozart choisit le second et Rossini le
premier. Si bien que, sur le plan de l'action, Il Barbiere di Siviglia précède Le Nozze di Figaro, alors que
le
Figaro
de
Mozart
(mai
1786)
est
antérieur
de
près
de
30 ans au Barbiere de Rossini (février 1816). Figaro est le principal personnage des deux comédies.
Argument
A Séville, au XVIIIe siècle.
ACTE I
Scène 1.
Une rue dans laquelle s'élève la maison du Docteur Bartolo.
Le comte Almaviva, grand d'Espagne, est désespérément amoureux de Rosine, la pupille de
Bartolo. Accompagné de Fiorello, son valet, et d'une bande de musiciens, il lui offre une sérénade
illustrée par les douces et fluides mesures de "Ecco ridente in cielo" (Voici, riant sous les cieux).
Il paye les musiciens avant de les renvoyer, leur recommandant le silence ; mais sa générosité
provoque un certain remue-ménage, car ils l'entourent pour le remercier.
C'est à ce moment que Figaro, barbier et homme à tout faire de la ville, entre en dansant et en
chantant le célèbre air "Largo al factotum della città" (Place au factotum de la cité).
Figaro est le barbier de Bartolo. Quand le comte Almaviva lui confie son secret, il est tout prêt à
chercher le moyen de l'introduire auprès de Rosine.
Mais le tuteur de Rosine la surveille étroitement, car il envisage de la prendre pour femme, et le
maître de musique, Basilio, lui apporte toute son aide dans ce projet. Rosine, pour sa part, est tout
à fait sensible à l'intérêt que lui porte le comte, bien qu'elle ne l'ai jamais vu. Malgré la surveillance
de son gardien, elle réussit à laisser tomber de son balcon une lettre adressée à Almaviva, où elle lui
déclare sa flamme et lui demande son nom. Il lui répond, dans une aria, qu'il se nomme Lindoro.
Le duo habile qui réunit le comte et Figaro met fin à la scène - dans la première section, le comte
promet de l'argent au barbier, tandis que la seconde est consacrée à la louange de l'amour et du
plaisir, et à l'habileté de Figaro comme entremetteur.
Scène 2.
Une chambre dans la maison de Bartolo.
Rosine chante le brillant "Una voce poco fa" (J'ai entendu une voix), suivi de "Io sono docile" (Je
suis docile).
Bartolo fait savoir à Basilio qu'il soupçonne le comte Almaviva d'être arrivé en ville et, qui plus est,
d'être amoureux de Rosine. Basilio lui conseille de faire éclater un scandale visant le comte ; dans
l'aria "La Calunnia", remarquable pour son crescendo descriptif, il expose comment la calomnie
peut, en partant de rien, dégénérer en un épouvantable scandale.
Figaro annonce à Rosine que Lindoro est son cousin, et qu'il est follement épris d'elle. Rosine
remet un billet pour le présumé Lindoro. Duo de Rosine et de Figaro : "Dunque io son, tu non
m'inganni ?" (M'aimes-t-il vraiment, tu ne me trompes pas ?)
Bartolo reproche à Rosine d'avoir laissé tomber un billet de son balcon. Bien qu'elle ait une
réponse prête pour toutes ses questions, il ne la croit pas et lui sert un petit sermon sur l'inutilité
d'essayer de le tromper. Son aria "A un dottor delle mia sorte" est un excellent morceau buffo, tout à
fait supérieur à "Manca un foglio", que l'on a souvent chanté à sa place et qui n'est nullement de
Rossini.
Pour pouvoir rencontrer Rosine, le comte se déguise en soldat ivre et force la porte de la maison
de Bartolo. Le gardien de Rosine fait arrêter le prétendu soldat, ayant compris qu'il agissait sous
une fausse identité. Mais on le relâche aussitôt, car il a discrètement fait connaître à l'officier qu'il
était un grand d'Espagne. Un sextuor d'un comique irrésistible réunit Rosine, Almaviva, Bartolo,
Berta, Figaro et Basilio : "Fredda ed immobile" (Pétrifié et immobile) et l'acte se termine par un
grand ensemble.
ACTE II
Le comte pénètre à nouveau dans la maison de Bartolo. Il est cette fois déguisé en professeur de
musique et prétend être envoyé par Basilio, souffrant. Il gagne même la confiance de Bartolo en lui
montrant la lettre de Rosine, et en offrant de la persuader que cette lettre lui a été remise par une
maîtresse du comte. Dans la fameuse scène de la "leçon de musique", il va pouvoir murmurer
quelques mots à Rosine. Figaro de son côté réussit à obtenir les clés nécessaires à l'évasion. On
prépare la fuite pour minuit, et un mariage secret est organisé. Mais voici que Basilio réapparaît.
Les amants sont quelque peu déconcertés, ils finissent par le persuader qu'il est vraiment malade et il se laisse d'autant mieux convaincre que le comte lui glisse une bourse bien garnie dans la main.
Ils réussissent ainsi à s'en débarrasser. Il part après le quintette "Buona sera, mio Signore" (Portezvous bien Monseigneur).
Figaro entreprend de raser le docteur, tandis qu'Almaviva et Rosine préparent leur fuite. Mais
Bartolo commence à avoir quelques soupçons. Il quitte son fauteuil à un moment où personne ne
le surveille et surprend la conversation compromettante des deux amants.
Une fois le comte et Figaro partis, Bartolo montre à Rosine la lettre qu'elle a écrite à Almaviva, et
qu'il détient maintenant. Il réussit à exciter la jalousie de sa pupille. Dans sa colère, elle avoue son
plan de fuite et va jusqu'à accepter d'épouser son tuteur. Au moment prévu, cependant, le comte et
Figaro font leur entrée - les amants sont réconciliés et le notaire que Bartolo avait mandé pour son
propre mariage célèbre le leur. Quand le tuteur arrive, accompagné des officiers de police chargés
d'arrêter Figaro et Almaviva, il est trop tard. Mais il est réconforté par la promesse qu'il recevra en
dédommagement l'équivalent de la dot de sa pupille.
Sources : Gustave Kobbé «Tout l’Opéra». Robert Laffont (Bouquins)