Un TGV à 2 milliards d`euros pour Poitiers et Limoges D`un revers
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Un TGV à 2 milliards d`euros pour Poitiers et Limoges D`un revers
CONJONCTURE Un TGV à 2 milliards d'euros pour Poitiers et Limoges http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/01/12/20002-20150112ARTFIG00363-un-tgv-a-2milliards-d-euros-pour-poitiers-et-limoges.php La nouvelle ligne de TGV doit couvrir 115 lilomètres. Crédits photo : Lionel Lourdel/Photononstop Malgré les avis négatifs, le gouvernement maintient cette ligne à grande vitesse au coût exorbitant. Ni l'avis négatif du Conseil d'État début décembre ni l'avertissement de la Cour des comptes en octobre1 ne semblent avoir pesé dans la décision. Le gouvernement a donné son feu vert à la construction de la ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges. Le décret déclarant le projet d'utilité publique a été signé le 10 janvier par Manuel Valls et Ségolène Royal. Cette ligne de TGV de 115 kilomètres doit coûter la bagatelle de 2 milliards d'euros, alors qu'aucun financement n'est assuré pour la construire. François Hollande, désireux de satisfaire les élus du Limousin et ceux de Corrèze, a-t-il fait un caprice? Le camouflet est sévère pour les membres de la commission Mobilité 21 chargée par le gouvernement de fixer en 2013 des priorités aux grands projets d'infrastructures. Ces derniers avaient jugé que la ligne Poitiers-Limoges n'était pas stratégique et pourrait attendre 20302… Le député UDI Bertrand Pancher, membre de cette commission, a dénoncé «une décision guidée par l'intérêt particulier qui prend le pas sur l'intérêt général». La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) ne va pas en rester là. Cette association, qui plaide depuis longtemps en faveur de la modernisation de la ligne classique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, va déposer devant le Conseil d'État un recours contre la déclaration d'utilité publique. «Au moment où l'argent public est rare, faut-il donner la priorité à un projet de prestige au détriment d'investissements indispensables pour éviter un enclavement ferroviaire de tout le centre de la France?», interroge l'association. De leur côté, les experts sont unanimes pour prédire que cette ligne ferroviaire ne remplira pas les critères de rentabilité. Elle devrait accroître un peu plus la dette de RFF et de la SNCF qui cherchent désespérément à équilibrer financièrement ces lignes de TGV. D'un revers de main Le gouvernement de Manuel Valls semble discréditer par avance le travail du socialiste Philippe Duron3, député du Calvados, chargé par le secrétaire d'État aux Transports de trouver un avenir aux trains d'équilibre du territoire (TET), ces lignes de train Intercités dont ParisLimoges l'une des plus rentables. L'élu présidait déjà il y a deux ans la commission Mobilité 21 jugeant secondaire la LGV PoitiersLimoges. Ses conclusions prévues au printemps seront-elles également balayées? Le député du Calvados préside par ailleurs l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (Afitf), l'organisme censé être doté en grande partie par le produit de l'écotaxe, enterrée par Ségolène Royal. Le député semble abonné aux déconvenues…