Les Vieilles Charrues Le magazine du festival
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Les Vieilles Charrues Le magazine du festival
Les Vieilles Charrues Le magazine du festival Dimanche 19 juillet 009 Leeroy sort son billet Réveil, 13h30, dans une auberge de vieillesse (un paradis pour un gérontophile dans mon genre). Direction la quatrième Guerre mondiale, on est passé par le centre-ville de Carhaix. Arrivés au site, belle surprise, Coming Soon, ça m’a rappelé les génériques de L’homme qui tombe à pic et Shérif fais moi peur, mais en plus classe. Ensuite, merci à Cocoon, ils m’ont permis de récupérer pendant ma séance de sieste. Morgane, la célibataire au clavier tu m’excites. Après, on a assisté au concert de NTM, dont le flow n’a rien à envier aux frères Morvan. C’était la première fois que je voyais Kool Shen et Joeystarr en chemise à carreaux. Après, on a vu Mister Alone, un rockeur sur bande. Comme son nom l’indique, pas de parents, pas de meuf, pas de public, pas d’enfant, pas de batteur, mais sans rire ça faisait plus de bruit que Cocoon et Renan Luce réunis. Après, on s’est tapé deux morceaux stylés de Solange La Frange, à suivre… Ensuite, j’ai essayé de me faire payer une 1664 au stand Kronenbourg, sans succès. Mais on a rencontré Tacha et Laura, à suivre… Puis Naïve New Beaters, amis de Molécule, qui ont rencontré Ali, ma ménagère et associé, à qui ils ont donné leur cd il y a trois ans. On a perdu des millions, mais on va se rattraper avec Molécule. Izia, la maxi-claque, lettre d’amour : chère Izia, c’est où tu veux, quand tu veux, pour faire des chansons et… Izia, elle a les plus grosses couilles du festival. J’ai eu mon heure de gloire hier soir. Un mec m’a reconnu (j’ai joué aux Charrues l’an dernier) et me dit : « Tu es Leeroy, c’est ça ? Alors, festivalier cette année ? » Mon ego en prend un sacré coup. Je lui explique que je bosse pour Paplar, qu’il ne connaît pas. J’ai au moins gagné un sandwich gratuit. Depuis le début des Charrues, on mangeait pas super diététique. Hier soir, on a découvert les langoustines, huîtres et autres pinces de crabe. Cette année aux Charrues, de par ma fonction d’éditorialiste de Paplar, je n’ai pas eu le temps de rencontrer de jeunes filles. Par contre, si vous passez par Paris… Jeunes Pousses Interview avec deux nouveaux lauréats du Tremplin des Jeunes Charrues, Dean Drive et Mister Alone. Résultat du tremplin attendu ce soir vers 20h. Dean Drive Profession : Jury Mister Alone Quel est votre parcours ? Nous nous connaissons depuis longtemps, mais Dean Drive a vraiment commencé il y a moins d’un an. On s’est retrouvé dans un rade à Saint-Malo et un soir, on a fait un bœuf. On s’est retrouvé sur ce délire commun et on a décidé de créer le groupe avec ce concept guitare-batterie-saxo-piano. Depuis, on a beaucoup répété, on a fait un enregistrement live en décembre et commencé à tourner en janvier-février. On a été pris au Tremplin en avril. Dès lors, on a ouvert notre répertoire. Quel est votre parcours ? J’ai commencé la guitare à l’âge de 14 ans et deux ans plus tard, j’ai commencé à jouer tout seul sous mon propre nom. J’ai eu mon bac l’an dernier et j’ai décidé de partir dans la musique. Je me consacre aujourd’hui entièrement à ce nouveau projet qu’est Mister Alone. Au début de l’année, j’ai été soutenu par différents organismes et j’ai reçu un accompagnement administratif, technique, scénique… Ensuite, j’ai été sélectionné et aujourd’hui me voici ici. Quel effet cela fait d’être ici ? Pour nous, c’est une chance. On est conscient que l’on fait une musique pas nécessairement accessible. Les Jeunes Charrues sont ainsi une chance de défendre la musique instrumentale. Avant, nous étions dans le milieu jazz et aujourd’hui on essaie de toucher un public un peu plus large. Nous voulons casser les barrières. Quel effet cela fait d’être ici ? Quand on joue, au Tremplin Jeunes Charrues, on pense surtout au public et pas nécessairement au jury . Pour moi, c’est la plus grande scène que j’aie jamais fait. L’accueil est très bien, le travail avec les techniciens est très bon. C’était vraiment grand et très cool. En concert à 18 h 40, scène Xavier Grall Dominic Sonic Comme tous les ans, depuis quelques années déjà, je me rends aux Vieilles Charrues pour endosser mon rôle (sacerdotal) de membre du jury des Jeunes Charrues. Comme tous les ans, je profite des trois jours de vacances aux frais de la princesse (langoustes, Coreff, etc.) mais bien au-delà de ces considérations bassement terrestres, je donne mon avis… Tous les ans aussi, je rêve d’un groupe au talent évident, une révélation (pour tous les membres du jury). Et tous les ans, je me prends le chou avec un collègue de bureau, pendant des heures pour défendre un point de vue d’une vacuité souvent affligeante. Mais, comme tous les ans, nous trouvons un terrain d’entente (en quinze rounds et par KO)… Et comme tous les ans, un groupe, un seul, a le privilège de jouer à 15 h devant 50 personnes et deux journalistes ! Autant dire qu’on leur met le pied à l’étrier. Et qu’il devrait nous en être éternellement reconnaissants. Pour les chèques : compte 5 6 2 2 4 2 3 Crédit Suisse. Merci d’avance au futur gagnant ! Il va sans dire qu’il s’agit-là d’une fiction ou tout du moins d’une version édulcorée de la réalité : ce, pour préserver l’intégrité intellectuelle des membres de ce jury. Dominic Sonic La sélection 2009 des Jeunes Charrues : The Bird is Yellow //// Ka Jazz //// Dub Orchestra //// Dean Drive //// Wine //// Reggiori Project //// Mister Alone //// I Arkle //// Lazhar //// The Lumpish //// Biniou Héros Zone Libre vs Casey Air biniou « Pas une expérience sans lendemain » Zone Libre est le projet instrumental de trois figures du rock français : Serge Teyssot-Gay, guitariste de Noir Désir, Marc Sens, guitariste de Headphone, Tiersen ou Burger, et Cyril Bilbeaud, batteur de Sloy. Avec Casey l’enragée, ils forment une tornade sonore dévastatrice. Serge Teyssot-Gay nous présente ce mélange explosif. Comment est né ce projet ? Avec La Rumeur, on s’est rencontré en 2001, en partageant des scènes avec Noir Désir. On s’est lié d’amitié, puis j’ai travaillé avec eux comme intervenant sur Regain de Tension et Du Cœur à l’Outrage, leurs deux derniers albums, et j’ai fait des scènes avec eux. J’ai aussi découvert Casey sur scène et sur disque à ce moment-là, et puis, plus tard, Hamé et Casey nous ont proposé de travailler sur un projet avec Zone Libre. C’était la première fois que je m’investissais dans ce type de projet, mais c’est une musique qui me nourrit depuis longtemps et qui nourrit tout le groupe. Ce n’est pas une expérience sans lendemain ; elle s’inscrit dans nos choix, notre parcours. Sur disque, sur scène, ça se passe comment ? C’est typiquement une démarche qui doit être défendue sur scène. Évidemment, on est super-fiers du disque, L’Angle Mort, mais on a monté une belle tournée ; on passe un peu partout en France. C’est là que ça doit se passer, là où on rencontre vraiment notre public. Les gens qui écoutent L’Angle Mort viennent aux concerts et c’est ça, l’expérience à vivre. Les réactions sont bonnes, il y a du monde, un échange avec le public. ça se passe super bien. Cette collaboration dépasse la musique ? Chaque projet fort, comme celui-ci, est oxygénant, nourrissant ; ça donne de la force pour avancer. On s’apporte plein de choses, on s’écoute les uns les autres sur nos projets antécédents. On a beaucoup de choses en commun, on réagit à des tas de choses qui composent nos vies. Tous les jours, avec le Gouvernement qu’on a actuellement, il y a de quoi réagir : la médecine, les hôpitaux, la recherche, l’éducation, la philo qui doit être zappée des programmes scolaires pour empêcher de faire penser les gens, la justice qui est en lambeaux, tout un tas d’acquis sociaux qui volent en éclats à cause d’une politique de droite super-libérale uniquement au service des marchands. Le contrôle des médias, la manipulation des masses, c’est une véritable volonté de contrôler la pensée. Quels sont vos moyens de lutte ? Il y a tellement de choses à faire, tellement de projets à développer, même si c’est dur parce que nous sommes indépendants de la production jusqu’à la distribution. Ne serait-ce que ça, avancer, proposer des choses, les faire exister par une tournée, c’est déjà beaucoup. Le Air Biniou, c’est l’occasion pour monsieur tout le monde de devenir une bête de scène, durant un quart d’heure. Rencontre éthylique avec les Kilts ou Double, qui participent pour la deuxième fois, tout de kilts vêtus, au concours organisé par le festival. Pourquoi le Air Biniou ? Pour le délire, et pour faire mieux que le Air Guitar. Les États-Unis, c’est bien, mais la Bretagne c’est mieux. On fait ça pour le délire… Le but n’est pas le classement, mais on n’est pas des loosers non plus ! Est-ce un moyen d’affirmer une appartenance bretonne ? Quand j’entends les gens parler breton, je ferme les yeux, ça tape en moi. Les musiques celtiques sont un bienfait, ça me fait quelque chose dans le ventre, comme quand tu es amoureux. On est un peu là aussi pour revendiquer la culture bretonne. On nous a enlevé notre langue, mais on en est fier… Et si tu y regardes bien, les onze hermines sur le drapeau breton, ça veut dire quoi ? Breizh dieub (Bretagne libre), combien de lettres ? Onze… 2 7 6 3 1 4 #1.Tu t’es pris un jeton ? #2. Francis Cabrel bradé. #3. Naïve New Nokia. #4.Kool Shen et Joeystarr. 8. #5. Bob la pompe. 5 8 #6. Excusez-moi, Mademoiselle... #7.Solange, c’est bestial... #8. Boisson non-officielle du festival. #9. Bernie mon voisin... 9 Catherine – Dans son contrat – Excusez-moi de vous demander pardon. Dans les loges des artistes, il paraît que les langoustines sont excellentes, les serveurs au petit soin et les serviettes en tissu. Aux Vieilles Charrues, on a pour habitude de soigner les vedettes. Celles avec des chapeaux, celles avec des bandanas sur la tête. Pour les six mille bénévoles, c’est également la classe : frites et betteraves à volonté. Le festivalier lambda, lui, mange des crêpes, des kebabs, des macédoines de légumes avec rabe de mayonnaise. Ça lui suffit. De toute façon, il n’est pas forcément là pour manger, le festivalier. Le festivalier des Vieilles Charrues vient avec son bib’s, ça il a le droit. Le bib’s, c’est une poche de plastique où tu peux mettre du vin blanc, de la bière. Tu le portes sur toi et il n’y a aucune particule que tu aurais la tentation de jeter sur la tête d’un artiste, car évidemment le festivalier, si tu lui laisses le bouchon de sa bouteille, la première tentation qu’il aura sera évidemment de le balancer en pleine gueule de Bruce Springsteen. Le journaliste, lui, il ne mange pas. Un journaliste, c’est bien connu, ça mange pas, ça picole. C’est presque écrit dans son contrat. Rédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jerome Taudon – Invité / Leeroy – Graphisme / Gregg Bréhin – Journalistes / Jean II Kev, Melu Crozon – Photos / DoTheAndyGibbon, Mathieu Jouen, Fred Huiban – Thanks / Dominic Sonic – Imprimerie du Commerce. Mail / [email protected]. Le magazine Paplar bénéficie du soutien du Conseil Régional des Pays-de-la-Loire et du Conseil Général de Loire-Atlantique.