L`intransigeance Take no prisoners - Policy Options
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L`intransigeance Take no prisoners - Policy Options
Bruce Wallace editor xxx rédacteur en chef Take no prisoners L’intransigeance P C ublication of a new Naomi Klein book is now presented as an event. The arrival of This Changes Everything: Capitalism vs. the Climate is accompanied by a proclamation from the marketers at Random House that “once a decade, Naomi Klein writes a book that redefines its era.” In this installment, Klein presents us with the unnerving claim that a livable planet and market capitalism are inimical. The extraction-based imperatives of the capitalist system have already taken humanity to the brink of disaster, she reports, long past the point where half measures such as carbon taxes and global emissions agreements can save us. For Klein, humanity’s only hope is to retreat from capitalism’s growth addiction and devolve into communal, symbiotic relationships with the earth. This Changes Everything is an ambitious but ultimately dangerous book that tackles so many strands of the climate-capitalism debate that treatment of its claims and contradictions in this short space would be selective and unfair. (University of British Columbia professor and climate activist Mark Jaccard reviews it critically in the November issue of the Literary Review of Canada, and there is a thorough examination by environmental journalist Will Boisvert on the Breakthrough Institute’s site.) But what lingers after reading the book is the way Klein’s technical arguments against the current menu of climate policy measures are subsumed by her larger call for a revolution in values to topple our consumerist, extractivist ways. This is Klein’s big idea: The climate change struggle isn’t really about keeping the temperature rises in check and carrying on with a better brand of capitalism. It is a moral war where victory is measured by changing the value systems of everyone on earth, in the process fixing everything from the legacies of colonialism to the excesses of consumerism. There is a long list of those who stand in the way of revolution. No surprise that Klein regards big oil and other carbon industry corporations in satanic terms, but she pulls no punches in reporting on the failures of the establishment green lobby as well. She sneers at those who argue we can use technology to geo-engineer adaptation to a hotter planet, and she dismisses low-emission but large-scale solutions such as nuclear and hydro power as being outside her ideological box. Everyone disappoints her, except those prepared to take direct action against the system that is killing us — what she calls the “Blockadia” culture of indigenous peoples, climate activists, and others taking to public haque nouveau livre de Naomi Klein est présenté comme un événement. Pour promouvoir This Changes Everything: Capitalism vs. the Climate, son éditeur Random House clame ainsi qu’« une fois par décennie, Naomi Klein publie un ouvrage qui redéfinit son époque ». Ici, Klein y va d’une thèse grinçante selon laquelle le capitalisme est incompatible avec une planète habitable. Les impératifs du système en matière d’extraction auraient déjà mené l’humanité au bord du gouffre. Notre seul espoir : renoncer à l’obsession de croissance pour entrer collectivement en relation symbiotique avec la Terre. Ce livre ambitieux mais finalement dangereux s’attaque à tant d’aspects du débat opposant capitalisme et climat que l’analyse de ses prétentions et contradictions dans ce court espace serait quelque peu injuste (Mark Jaccard, militant écologiste et professeur à l’Université de la Colombie-Britannique, en propose un examen critique dans la Literary Review of Canada de novembre, et le journaliste spécialisé en environnement Will Boisvert en fait une évaluation poussée sur le site du Breakthrough Institute). Mais il s’en dégage essentiellement que les arguments techniques invoqués à l’encontre des politiques climatiques actuelles servent tous à préconiser une révolution des valeurs qui supprimerait nos habitudes extractives et consuméristes. Voici la grande idée de Klein : au lieu de viser l’abaissement des températures et l’amélioration du capitalisme, la lutte contre les changements climatiques doit s’envisager comme une guerre morale menant à un changement du système de valeurs des habitants de cette planète, tout en réglant au passage une série de problèmes qui vont des séquelles du colonialisme aux excès du consumérisme. La liste est longue de ceux qui font obstacle à cette révolution. Sans surprise, Klein s’acharne contre les grandes sociétés pétrolières et l’industrie du charbon. Mais elle s’attaque aussi au lobby vert, ridiculisant les technologies de géoingénierie susceptibles de favoriser notre adaptation au réchauffement planétaire ou les solutions globales à faible taux d’émissions comme l’hydroélectricité et le nucléaire. Bref, point de salut hors de sa bulle idéologique. D’ailleurs, seuls trouvent grâce à ses yeux les tenants d’une action directe contre un système meurtrier, adeptes d’une « culture de blocage » regroupant les peuples autochtones, les militants écologistes et autres défenseurs de causes locales et de justice sociale qui occupent les places publiques du monde entier. POLICY OPTIONS NOVEMBER-DECEMBER 2014 3 editor | rédacteur en chef squares around the world over an array of local political causes and social justice issues. Certain of its righteousness and determined to impose its morality, This Changes Everything therefore joins history’s shelf of utopian manifestos. Klein is enamoured of local will only when it agrees with her. Do local movements against wind turbines not count? What about those who support fracking on their land, because they see it as morally preferable to getting their power from scraping the top off a coal mountain in someone else’s backyard? What about those indigenous peoples of the global south who see energy extraction as an acceptable trade-off against poverty and disease? Energy choices throw up endless moral choices. They can’t be resolved by the coercion of a single vision. Klein also notes that the risks of unchecked climate change put us on a tight timetable. We have a small window to tear down an entire economic system and rebuild. Since capitalism is unlikely to voluntarily retire, its fall is more likely to be the result of some unforeseen implosion. This in turn may bequeath a chaotic, Hobbesian aftermath in which it is hard to see happy communities coming together to erect wind and solar grids. The scramble to survive doesn’t lend itself to pastoral postcards. It can also look like the stripped forests and endemic hunger of North Korea. It would be folly to argue that Klein’s premise of overthrowing capitalism is fantasy. No system lasts forever by default, and capitalism regularly shows an ability to be its own worst enemy. There was a time when the power of the Roman Catholic Church seemed unassailable and, as Klein points out, slavery was an entrenched institution until abolitionists and a civil war made it not so. But reconciling the competing moral and human demands of energy use will require persuasion and cooperation. Klein sees ideological enemies everywhere, and in the process she dismisses the legions of those who, in good faith, seek workable solutions to our common problem. It is an absolutism that risks policy paralysis, at least, and authoritarianism, at worst. The climate change problem needs all the provacateurs it can get. Unfortunately, it also needs real-world answers. n Persuadée de sa droiture morale et déterminée à l’imposer, Klein a écrit un livre qui se retrouvera bientôt sur les rayons des manifestes utopiques de l’histoire des idées. Et si elle glorifie l’action locale, c’est uniquement lorsque celle-ci épouse ses thèses. Les mouvements locaux contre les éoliennes n’ont-ils aucune importance à ses yeux ? Et ceux qui approuvent la fracturation hydraulique chez eux parce qu’ils la jugent moralement préférable à l’exploitation du charbon dans la cour du voisin ? Et que dire des peuples autochtones de l’hémisphère sud, pour qui l’extraction d’énergie est un compromis acceptable lorsqu’elle permet de réduire la maladie et la pauvreté ? Les choix énergétiques soulèvent mille questions morales qu’une vision univoque et coercitive est impuissante à résoudre. Klein s’alarme aussi de l’irréversibilité prochaine des changements climatiques. Nous disposerions ainsi d’un délai infime pour abattre et reconstruire tout notre système économique. Et comme le capitalisme ne s’éteindra pas de lui-même, sa chute sera vraisemblablement causée par une implosion imprévisible. Il pourrait s’ensuivre un tel chaos qu’on imagine mal d’heureuses collectivités ériger éoliennes et panneaux solaires parmi les ruines : l’instinct de survie ne se prête guère aux images bucoliques. On songera plutôt aux forêts dépouillées et à la famine endémique de la Corée du Nord. Pour autant, la prémisse kleinienne d’un renversement du capitalisme n’est pas entièrement fantaisiste. Aucun système n’est éternel, et il arrive au capitalisme d’être luimême son pire ennemi. On a longtemps cru que rien ne pourra entamer le pouvoir de l’Église catholique, et l’esclavage semblait une institution inébranlable. Mais seules la persuasion et la collaboration permettront de concilier les impératifs moraux et humains de l’utilisation d’énergie. Hantée par ses ennemis idéologiques, Klein rejette l’action de tous ceux qui recherchent de bonne foi des solutions réalistes à un ensemble de problèmes communs. Au mieux, cet absolutisme mène à la paralysie. Au pire, à l’autoritarisme. Les provocateurs ont certes un rôle à jouer face à l’enjeu des changements climatiques. Hélas pour eux, seules les solutions concrètes feront progresser les choses. n ✁ DIGITAL SUBSCRIPTION for tablets, smartphones, PCs and Macs Zinio.com Policy Options print subscription Order Form PRINT SUBSCRIPTION subscribe online irpp.org/en/po/subscribe Name ______________________________________________________________________________________ 1 year (payable in Canadian funds only) $41.95 (GST included) $45.93 (Quebec taxes included) $59.95 (United States) $79.95 (other countries) Company ___________________________________________________________________________________ Address ____________________________________________________________________________________ City ______________________________________________ Province _________ Postal code ________________ Mail, email or fax print For information on advertising subscription order form to in Policy Options, please contact IRPP Ostiguy 1470Suzanne Peel Street #200McIntyre at the IRPP 4 OPTIONS POLITIQUES [email protected] Montreal, QC H3A 1T1 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2014 or visit Fax: 514-985-2559 [email protected] http://irpp.org/en/po/advertising/ Email _______________________________________________________________________________________ Cheque enclosed, made out to the Institute for Research on Public Policy (IRPP) VisaCard no __________________________________________ Expiry date __________ MasterCardName on card ___________________________________________________________ Amex Signature___________________________________________________________________