HISTOIRE DES ARTS 4°

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HISTOIRE DES ARTS 4°
Thème
Objet d’étude
Classe de troisième
« Arts du visuel » : arts, états et pouvoir
« La ligne générale », d’Eisenstein
Introduction : En 1917, la Russie connait des révolutions qui aboutissent en octobre à la prise du pouvoir par les bolcheviks.
Dès lors, ceux-ci veulent détruire la société « bourgeoise » et la remplacer par une nouvelle société « révolutionnaire » et
« égalitaire ». En ce sens, « La ligne générale » est une œuvre qui doit permettre aux masses rurales analphabètes de
comprendre et d’accepter les changements alors en cours.
Présentation de l’œuvre.
L’œuvre : « La ligne générale » est un film muet soviétique réalisé par Sergueï Eisenstein et sorti en 1929. Il avait aussi un
autre titre : « l’ancien et le nouveau ». C’est évidemment une œuvre de propagande : « Il faut vous rappeler que de tous les arts,
l’art cinématographique est pour nous le plus important » déclare Lénine, qui considère les films comme un instrument de
propagande irremplaçable. Dès le début des années vingt, le cinéma russe tombe ainsi sous le contrôle absolu de l’État qui le dote
d’importants moyens. Les réalisateurs se mettent au service du nouveau régime : parmi eux Eisenstein qui réalise plusieurs chefsd’œuvre dont La Ligne générale. Pour renforcer le caractère « documentaire » de sa fiction, Eisenstein décide d’employer des « vrais
gens » plutôt que des acteurs.
Le contexte de création : A la fin des années 20, Staline, qui a succédé à Lénine, conduit une politique de « collectivisation » des
terres (et donc de disparition de la terre « privée). Le film doit servir à faire comprendre et à convaincre les masses paysannes
de l’intérêt du nouveau système et des bienfaits de la collectivisation. Le film est projeté dans les campagnes les plus reculées,
au grand étonnement des « moujiks », paysans pauvres, qui découvrent alors le cinéma.
II- Description et analyse de l’œuvre.
Problématique : Comment cette œuvre fait-elle la propagande de la révolution et des changements apportés en URSS ?
Dans l’immensité tragique de la plaine russe, une population misérable de paysans armés d’outils
dérisoires, s’active au dur labeur de la terre. La saison des labours est arrivée. Mais Marfa
Lapkina n’a toujours pas de cheval pour sa charrue. En désespoir de cause, elle attelle sa pauvre
vache, qui finit par tomber d’épuisement sous l’œil indifférent des autres journaliers (des
paysans sans animaux qui tirent une herse, un riche koulak qui lui dispose d’un cheval) qui
travaillent eux-aussi dans les champs voisins séparés par des barrières. C’est ici la propriété
privée, les différences de richesse, le caractère rudimentaire du travail et l’égoïsme des paysans
qui sont mis en évidence
« Cette vie ne peut plus durer, hurle Marfa. Nous devons nous unir ». La colère de la paysanne est révolutionnaire et correspond au
changement qu’elle appelle de ces vœux.
Un kolkhoze (ferme collective) va naître ; et grandira, grâce à l’obstination de Marfa, malgré la
méfiance des villageois. Le film montre les bienfaits du kolkhoze à travers des images poétiques ;
qu’il s’agisse de la mise en route de l’écrémeuse, ou encore de l’arrivée du tracteur, qui
entraîne toutes les charrues du village dans une ronde joyeuse à travers champs et collines
débarrassés de leurs barrières… Evidemment, tout cela tend à montrer que désormais la société est
égalitaire, unie et moderne. Les changements sont dans l’intérêt des populations rurales qui
bénéficient du travail de l’industrie (construction des tracteurs) et vice-versa (la production
agricole qui permet aux urbains de vivre mieux).
Conclusion :
Quel message veut transmettre cette œuvre ? Pour Eisenstein, la nouvelle URSS, édifiée par Lénine puis par Staline, permet
aux habitants de vivre mieux et différemment que l’ancienne société russe.
Quel est son impact aujourd’hui ? Cette œuvre étonne encore aujourd’hui par les moyens utilisés par Eisenstein : des acteurs
non professionnels pour renforcer le réalisme, le caractère poétique des plans proposés (la « ronde » des tracteurs),
l’utilisation des couleurs (plus sombre pour l’ancienne Russie et plus claire pour l’URSS), etc.
Citez d’autres œuvres ayant les mêmes caractéristiques (nature/titre/auteur)
Film de cinéma, Eisenstein, Octobre, URSS, 1928
Film de cinéma, Jean Renoir, la vie est à nous, France, 1935.

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