L`archipel des Comores est situé dans la partie

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L`archipel des Comores est situé dans la partie
L'archipel des Comores est situé dans la partie Nord du Canal du Mozambique, entre
11°20' et 13°04' de latitude Sud et 43°11' et 45°19' de longitude Est, à distance
d'environ 300km du continent africain et de la grande ile de Madagascar. Quatre îles
forment l'archipel de Comores; il s'agit de: La Grande Comore, Anjouan, Mohéli et
Mayotte (sous contrôle Français)
La Grande Comore
Superficie : 1024 Km²
Ville principale : MORONI (capitale des
Comores)
Aéroport International : Prince SAID
IBRAHIM
Karthala sur Grande Comore
Anjouan
Superficie : 424 Km²
Ville principale : MUTSAMUDU
Mohéli
Superficie : 211Km²
Ville principale : FOMBONI
Mayotte
Superficie : 374 Km²
Ville principale : DZAOUDZI
Les Comores bénéficient d'un climat tropical
humide sous influence océanique caractérisé par
deux grandes saisons : saison chaude et humide (
Novembre à Mars-Avril) et saison sèche et humide
(Décembre à Mars). La température varie entre
24 et 27,8 °c.
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Quelle joie pour nous de vous présenter la Mission
Catholique aux Comores, République Fédérale Islamique au
beau milieu de l'Océan Indien.
Nous nous proposons de vous donner un bref aperçu réparti
sur quelques pages auxquelles vous aurez accès en cliquant
sur un des boutons situés à gauche.
Notre but principal n'est pas de vous présenter le pays en
tant que tel, mais de vous faire connaître les oeuvres et les
activités de la Mission Catholique représentée surtout en
Grande Comore (Ngazidja) et à Mayotte (Maoré).
Cœlacanthe
D'où vient le nom de Comores ? D'anciens voyageurs
arabes ont comparé les îles de l'archipel à la lune, car les
moyens techniques de l'époque ne permettaient pas d'en
avoir une image bien nette. Ils ont donc surnommé
l'archipel "Djazaïr al Qamar", c'est-à-dire les Îles de la
Lune. Au cours de l'histoire, ce nom fut transformé en
Kamar, puis en Comores. Les plantations d'ylang-ylang et
de girofles embaument l'atmosphère et ont mérité aux
Comores le titre d'Îles aux parfums.
Archipel des Comores
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Coulée de lave de Singani1977
Le sol et les paysages
Du hublot de l'avion amorçant sa descente au-dessus de Ngazidja, l'archipel des
îles Comores décrit par les premiers voyageurs arabes il y a quelques centaines
d'années prend corps sous vos yeux étonnés. Alignés sur le volcan Karthala,
plus de trois cents cônes, pitons et cratères trouent le sol de la Grande Comore
tandis que de longues coulées de laves noires descendent vers la mer,
l'ensemble lui donnant un air de paysage lunaire.
Les « Iles de la Lune »
Par quel bel effort d'imagination ces voyageurs arabes, et notamment le
légendaire Sindbad le Marin, ont-ils pu comparer les Comores - qu'ils n'ont vu
qu'au ras des flots - à la Lune, alors que les moyens techniques de l'époque ne
permettaient d'en avoir qu'une image bien approximative
Au point qu'ils avaient surnommé l'archipel « Djazaïr al Qamar » (les « Iles de la
Lune ») déformé au cours de l'histoire en Kamar, puis Comores, comme on le
voit sur les vieux portulans des anciens navigateurs.
A terre, nouvelle surprise : le paysage de la Grande Comore devient riant et
même très vert, avec ses grandes cocoteraies qui dévalent les pentes du
Karthala, avec ses villages et ses cités-jardins
enfouis sous les bougainvillées et les hibiscus.
En allant dans le nord ou dans le sud de
Ngazidja-Grande Comore, en sillonnant les
autres îles de l'archipel, la beauté de cette flore
tropicale ne se manifeste pas seulement au
regard mais aussi à l'odeur : les routes
embaument l'ylang-ylang, la girofle, la cannelle
ou la vanille dont les Comores sont devenues un
des grands producteurs mondiaux.
Cet enchantement de la vue et de l'odorat a fait définitivement oublier leur
premier surnom d'« Iles de la Lune » Octroyé par les voyageurs aux
Comores. Ils ne l'appellent plus aujourd'hui que« l'archipel aux parfums ». Un
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nom évocateur que tous les catalogues de voyages et tous les dépliants
touristiques commencent à faire connaître.
A tous ceux qui rêvent de ces îles, nous leur demanderons de se reporter sur une
mappemonde pour trouver Madagascar, située au-dessous de l'Équateur, dans
l'hémisphère Sud. Entre la Grande Ile et la côte de l'Afrique Orientale, se
trouvent les Comores au milieu du fameux canal de Mozambique, naguère
emprunté par les caravelles de Vasco de Gama, lorsqu'il ouvrit la route maritime
des Indes en contournant le cap de Bonne-Espérance. Aujourd'hui, presque
toute la flotte pétrolière de l'Occident y transite pour se ravitailler en or noir dans
les Emirats, en Iran, en Irak et en Arabie Saoudite, le gabarit du Canal de Suez
n'étant pas assez grand pour les supertankers de plus de 100 000 tonnes. C'est
dire l'importance politique, économique et stratégique de cette voie maritime au
milieu de laquelle se trouve ancré, comme une escadre, l'archipel des Comores,
à 8 000 km de l'Europe. Cette situation géographique exceptionnelle explique
pourquoi, depuis des siècles, ces Comores constituent un carrefour important
entre l'Afrique des Bantous et le Monde arabe, l'Orient des Indiens et des
Asiatiques et l'Occident des navigateurs portugais, suivis des colons français et
britanniques, puis, après l'indépendance, des assistants techniques du monde
entier.
Une position parfois inconfortable dans cet océan Indien, devenu le « Centre du
monde » après la crise pétrolière, où, en tendant bien l'oreille, on peut percevoir
les lointains échos des conflits du Proche-Orient ou de l'Afrique Australe...
Quatre îles volcaniques
L'archipel comprend quatre îles, distantes d'environ 300 km des côtes d'Afrique
ou de Madagascar. Entre elles, ces quatre îles ne sont guère éloignées de plus
de 40 à 60 km. Cet archipel, qui pourrait évoquer le chariot de la Petite Ourse,
s'égrène d'ouest en est comme suit :
- Ngazidja (ou Grande Comore), la plus grande, s'étale sur 1 025 kM2 (soit 1/3
de Majorque) et ressemble à un boomerang. Dominée par le volcan Karthala,
elle abrite sur sa côte occidentale Moroni, capitale de la République Fédérale
Islamique des Comores.
- Mwali (ou Mohéli), plus au sud, est la plus petite avec ses 211 km' et a pour
capitale Fomboni
- Ndzuani (ou Anjouan), située au milieu de l'archipel, couvre 424 km' (presque
de la taille d'Ibiza aux Baléares) et a pour capitale Mutsamudu.
- Maoré (ou Mayotte), l'île la plus proche de Madagascar, ne représente que 374
km', soit à peine 2 fois plus que la superficie d'Oléron.
Ces quatre îles sont en fait des volcans qui ont peu à peu émergé de la mer puis
se sont éteints, sauf le Karthala à Ngazidja - Grande Comore, toujours en activité
et très actif, sa dernière éruption remontant à 1977.
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Au-dessous du volcan
Coiffé d'une couronne de nuages, le volcan Karthala, sous les rayons changeants
du soleil, affiche un air de Fuji-Yama. Il ne peut passer inaperçu, car sa
présence énigmatique s'impose sur toutes les vues prises dans l'île et, par temps
clair, il se montre - comme la statue du Commandeur - à toutes les autres îles de
l'archipel.
Vedette incontestée des Comores, il est craint par les villageois, adulé par les
randonneurs et fort courtisé par les vulcanologues. Les premiers redoutent ses
brèves mais fréquentes colères (il se réveille tous les dix à quinze ans). Les
seconds viennent du monde entier camper au bord de son cratère, réputé
comme le plus grand du monde, après une épuisante ascension de huit
heures. Quant aux émules d'Haroun Tazieff, ils se rendent ici pour tenter de
percer les mystères des origines du globe et monter des hypothèses grandioses
et déroutantes pour l'imagination.
« Il y a bien longtemps avant l'arrivée des Blancs... », diraient les vieux conteurs
africains, tous les continents de la terre étaient réunis et formaient le
Gondwana. C'était vers 200 millions d'années avant l'ère chrétienne, diraient les
scientifiques. Puis le Gondwana se mit à se fractionner et à glisser sur le
manteau terrestre comme les morceaux d'un puzzle titanesque. Ces plaques qui
continuent à errer à la dérive sont aujourd'hui l'Amérique, l'Asie, l'Arabie et
l'Australie s'éloignant imperceptiblement de l'Afrique.
En se détachant les unes des autres, ces plaques provoquèrent des fissures qui
entaillèrent profondément le manteau terrestre. Ce fut le cas dans le fond de
l'océan Indien, lorsqu'un fossé d'effondrement sépara Madagascar de l'Afrique il
y a 65 millions d'années (à la fin de l'ère secondaire et au début du
tertiaire). Cette faille - ou « rift » s'agrandit davantage en quelques millions
d'années et une poussée de magma se fraya alors un passage dans le manteau
terrestre jusqu'à la surface, formant ainsi, il y a 15 millions d'années (au
miocène, à la fin du tertiaire), un premier volcan, au fond du canal de
Mozambique. es coulées, en s'accumulant, firent émerger ce volcan-bouclier à la
surface des eaux : l'île de Maoré-Mayotte était née. Quelques millions d'années
après, deux autres volcans surgirent à l'ouest de Mayotte et formèrent les îles de
Ndzuani-Anjouan et Mwali-Mohéli. Dernière-née (il y a seulement un ou deux
millions d'années, à l'époque où l'homo erectus quitta l'Afrique pour partir à la
conquête des autres continents), Ngazidja-Grande Comore est la seule des
quatre à avoir encore un volcan en activité et continue donc d'évoluer.
Tout ce qui vient d'être dit explique les différences de visages entre les quatre
Comores : Ngazidja est la plus élevée (2 361 m au sommet du Karthala),
l'érosion n'ayant pas encore eu le temps d'accomplir son oeuvre, et la plus
marquée par le volcanisme avec ses fumerolles à la Soufrière et ses longues
coulées de laves noires descendant vers la mer.
L'île se divise, en fait, en trois parties : le bombement majestueux du Karthala
au centre, qui se prolonge au nord par le massif de la Grille, hérissé de centaines
d'anciens cônes volcaniques et, au sud, par la petite presqu'île du Mbadjini,
moins escarpée et couverte également de cônes volcaniques.
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Les plages les plus blanches
Bien que les laves noires soient plus visibles et plus
importantes que dans les autres Comores, Ngazidja
possède, paradoxalement, les plages les plus
blanches et les plus grandes de tout l'archipel, le
sable étant produit par la désagrégation de ses
barrières de corail. De plus, elle est un véritable
paradis pour les plongeurs sous-marins car, n'étant
pas ceinturée par les hauts fonds d'un plateau
continental, ses côtes plongent dans des fosses de plus de 800 m où évolue une
faune sous-marine très abondante. C'est d'ailleurs à Ngazidja-Grande Comore
qu'ont été pêchés presque tous les cœlacanthes, poissons dont l'origine remonte
à plusieurs centaines de millions d'années et que l'on croyait à jamais disparus
(voir chapitre « la flore et la faune »).
Une particularité de Ngazidja elle ne possède ni rivières ni cascades, car ses
roches basaltiques fonctionnent comme une véritable éponge et absorbent
immédiatement les eaux de pluie sans lui laisser le temps de ruisseler ni de
resurgir sous forme de sources.
Plus ancienne que les autres Comores, Maoré-Mayotte est la moins haute (660
m) et, vue d'avion, elle présente un relief érodé et des côtes extrêmement
déchiquetées avec d'innombrables criques et caps qui la font ressembler
vaguement à un hippocampe, la tête en bas. Sa principale originalité, en dehors
de ses monts en pain de sucre (anciennes cheminées de volcans dépouillées de
leurs cratères) : son lagon, considéré comme le plus grand du monde. D'une
superficie de 1 500 km', il offre un vaste plan d'eau turquoise ceinturé par une
immense barrière de corail coupée par des passes. Entre les îlots et les bancs de
sable, les plongeurs sous-marins trouvent à moins de 90 ni de profondeur un
extraordinaire aquarium tropical.
Un
petit lac de cratère
Cette île de Mayotte comprend, en fait, deux îles : Grande Terre et Petite TerrePamandzi, dominées par de hauts reliefs montagneux d'origine volcanique et par
quelques cônes, dont le plus beau, Dziani Dzaha à Petite Terre, abrite un
ravissant lac de cratère vert-pistache.
Dominée par le mont Ntingui aux flancs escarpés, l'île de Ndzuani-Anjouan
évoque par ses contours un triangle, ou mieux, une pointe de flèche du
paléolithique qui tendrait ses trois aiguilles vers le nord, le sud et l'ouest. Percée
en son centre d'un grand cirque « La Cuvette » de Bambao, elle offre la
scénographie la plus pittoresque des Comores. De ses routes en lacets, on jouit
de superbes panoramas sur ses vallées et ses côtes ainsi que sur les autres îles
de l'archipel. Ses cascades et ses rivières sont très appréciées des piqueniqueurs et des pêcheurs à la ligne.
La plus petite des quatre Comores, Mwali-Mohéli, ressemble à une hache
préhistorique aux bords dentelés, bordée au sud par toute une guirlande d'îlots
satellites. Comme ses soeurs de l'archipel, elle est également d'origine
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volcanique, mais l'érosion - notamment celle des pluies et des cours d'eau - a
profondément entaillé ses basaltes. Il reste de l'ancien volcan une chaîne de
collines qui culminent à 790 mètres au mont Mzé Koukoulé, dont les flancs sont
particulièrement escarpés. La beauté sauvage de Mwali-Mohéli tient à ses lacs
de cratère et à ses plages désertes cachées au fond d'innombrables criques où
viennent pondre les dernières tortues marines de l'océan Indien.
Le soleil, la mousson et les alizés
La situation de l'archipel dans l'océan Indien, entre l'Équateur et le Tropique du
Capricorne, lui vaut de bénéficier d'un climat chaud et humide de type tropical
particulièrement favorable à l'épanouissement d'une flore exubérante digne d'un
Gauguin ou d'un Douanier Rousseau (voir plus loin « la faune et la flore »).
Ce climat tropical est caractérisé par deux saisons : une saison chaude et
pluvieuse de novembre à mai et une saison sèche et plus franche de juin à
octobre.
En effet, comme tous les pays de l'océan Indien, les Comores subissent soit
l'influence de la mousson, soit celle des alizés. Lorsque la mousson venue du
nord de l'Océan l'emporte et descend jusqu'au sud des Comores, c'est la saison
des pluies, avec son cortège d'orages et de cyclones (qui résultent de la
rencontre de cette mousson et des alizés du sud). Lorsque les alizés, venant des
régions froides du sud-est de l'océan Indien, arrivent aux Comores et repoussent
la mousson vers le nord, au-delà de l'Équateur, c'est la saison franche et sèche
(en passant au-dessus de Madagascar, les alizés, qui sont des vents froids et
humides, ont pu s'assécher).
En réalité, les saisons aux Comores ne sont pas aussi marquées : il faut
également tenir compte de l'altitude et de l'exposition des côtes au vent qui
créent de nombreux microclimats.
En règle générale, on peut dire que les côtes nord et ouest des îles - les « côtes
au vent » - reçoivent de plein fouet les vents humides de la mousson, tandis que
les côtes méridionales et orientales - les « côtes sous le vent », abritées par les
montagnes et les collines qui font écran, sont plus sèches. De plus, il fait plus
frais et il pleut davantage en altitude.
A Ngazidja-Grande Comore, par exemple, les «
hauts » du volcan Karthala exposés à l'ouest
sont particulièrement humides et frais. Cela
impose aux randonneurs partis de Moroni, où il
fait beau et chaud, d'emporter duvets et gros
chandails lorsqu'ils décident de grimper au
Karthala et de bivouaquer au bord du
cratère. Au même moment, les estivants sur les
plages de Mitsamiouli, au nord de l'île, ou à
Chomoni, à l'est, peuvent très bien connaître la canicule.
De nombreux microclimats
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Dans l'île de Mwali-Mohéli, la petite ville de Nioumachoua et les plages proches
de la côte méridionale sont particulièrement appréciées des touristes, car
protégées par une chaîne de collines escarpées, elles sont à l'abri des vents
humides du nord-ouest.
A Anjouan-Ndzuani, la côte orientale, où se trouvent Domoni, M'Ramani et
Bambao, connaît un temps beaucoup plus clément que les côtes de Mutsamudu
(nord-ouest) et de Pomoni-Moya (sud-ouest). Enfin à Maoré-Mayotte, l'absence
quasi totale de relief ne crée pas de contraste important entre les côtes exposées
ou non aux vents du nord-ouest (mousson). Les nuages effleurant à peine les
sommets les plus élevés et de ce fait ne déversant que peu ou pas de
précipitations, l'île bénéficie d'un microclimat favorable au tourisme estival
pendant une bonne partie de l'année.
Le plus grand cratère du monde se trouve aux Comores celui du
volcan Karthala à Ngazidja-Grande Comore, dont le diamètre atteint de 3
à 8 km.

Le Lagon de Maoré-Mayotte est également un des plus beaux et
sen, des plus vastes du monde : informe un plan d'eau d'environ 1.500
km².

Dans les eaux comoriennes évolue le poisson le plus vieux du
monde: le coelacanthe qui apparut il y a 360 millions d'années et q 'on
croyait disparu avec les dinosaures, il y a 60 millions d'années.

Le plus gros crabe sur la Terre vit aux Comores dans des terriers au
bord de la mer et pèse parfois jusqu'à... 3 kg ! Il s'agit du «crabe des
cocotiers» dont le nom scientifique
est «birgus latro».


Autre record : dans les eaux de
l'océan Indien, on trouve le plus gros
coquiIlage du monde, le tridaena
gigas, appelé «bénitier géant» car il
peut mesurer jusqu'à 2 m et peser
plusieurs centaines de kilos. Les
premiers navigateurs portugais
venaient en chercher aux Comores
pour en faire des bénitiers dans leurs
églises.

Une curiosité pour les naturalistes: «l'araignée à toile d'or» (nephila
comorana) qui tisse une toile très grande et très solide avec des soies
d'une belle couleur jaune brillant.
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Conquises par les musulmans du Golfe Persique aux premiers siècles de l'hégire le nom des Komr et des quatre îles témoignent de cette lointaine conquête - les
Comores restèrent pendant des siècles à l'écart du monde. Certes les Portugais y
abordèrent en 1498, suivi au XVIé siècle par les Anglais et les Hollandais, mais
aucune établissement européen ne s'y fixa. D'ailleurs deux cents ans plus tard,
les Comores, qui étaient régies par des institutions de type aristocratique, étaient
dévastées par des pirates venu de Madagascar, les Zana Malata, métis de créoles
et des femmes malgaches. C'est ainsi que fut détruite la ville de Domini, dabs
l'île d'Anjouan (1790).
Le 25 avril 1841, un traité passé entre le chef
d'escadron Passot et le sultan de Mayotte cède à la
France cette île qui en prend possession en 1843.
En 1886, les sultans des trois îles : Grande
Comore, Anjouan et Moheli, se mettent sous le
protectorat français. Les quatre îles deviennent
colonie
en
1912
et
sont
rattachées
administrativement à Madagascar en 1914.
En 1947, ces îles forment le Territoire Autonome des Comores et en 1958 elles
choissent le statut de Territoire d'Outre-Mer. Elles proclament leur indépendance
le 6 juillet 1975, mais l'île de Mayotte demanda à rester française.
L'archipel des Comores, entre l'Afrique Oriental et Madagascar, comprend la
Grande Comore Ngazidja (1 148 km2, 450 000 habitants), Anjouan Ndzuani (429
km2, 148 000 habitants), Mohéli Mwali (290 km2, 20 000 habitants) et
Mayotte Mahoré (374 km2, 55 000 habitants); au total 2 241 km2, et 673 000
habitants, dont 618 000 habitants pour l'État indépendant.
Sur le plan religieux catholique, les Comores ont d'abord fait du vicariat
apostolique de Maurice.
Le 4 septembre 1848, Mayotte est rattaché à la nouvelle préfecture apostolique
"Saint-Marie, Mayotte et Noisse Bé". Le 27 janvier 1851, la préfecture
apostolique est agrandie des îles d'Anjouan, Grande Comore et Mohéli; en même
temps la préfecture prend le nom de "Petites Iles Malgaches".
Confiée d'abord aux Jésuites en 1851, elle passe aux Pères du Saint-Esprit le 24
mai 1879.
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A partir de janvier 1900, la préfecture apostolique est administrée par le vicaire
apostolique de Madagascar Septentrional. Le 2 février 1932, la préfecture est
reconstituée et confiée aux Capucins avec en plus un territoire pris sur la
"Grande Ile" (Madagascar) et devient vicariat apostolique d'Ambandja le 8 mars
1951 et diocèse le 14 septembre 1955.
L'Archipel des Comores, dont la population autochtone est musulmane à 100%, a
été érigé en administration apostolique le 5 juin 1975.
Elle a une superficie de 2 241 km2 (y compris l'île de Mayotte et 673 000
habitants. Tous les Comoriens sans exception sont musulmans.
Les catholiques tous étrangers, se répartissent ainsi:


- en République Fédérale Islamique des Comores environ 500;
- à Mayotte: environs 2 000, dont 500 créoles originaires de la Réunion et
Malgaches.
Administrateurs Apostoliques:
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P.
P.
P.
P.
P.
P.
P.
Léon Messmer, cap. - 1975-1980
Jean-Berchman Jung, cap. - 1980-1983
Georges Desloy, cap. - 1983-1986
Jean Péault, m.e.p - 1986 - 1990
Gabriel Nicolai, cap. - 1990 - 1995
Jean Péault, m.e.p - 1995 - 1998
Jan Szpilka SDS - 1998
Paroisses:
MORONI (sur Grande Comore) - paroisse Sainte
Thérèse de l'Enfant (1939) s'étend sur les trois îles
d'Anjouan, Grande Comore et Mohéli - environs 500
catholiques.
Mission Catholique
B.P. 46 MORONI
République Fédérale Islamique des Comores
Curé et Administrateur Apostolique P. Jan Szpilka SDS
Aide P. Jef Cornelissen SDS
MAMOUDZOU (sur Mayotte) - paroisse Notre Dame de
Fatima (1957) environs 2 000 catholiques
- Eglise filiale St. Michel à Dzaudzi
Mission Catholique
B.P. 1012
97600 MAMOUDZOU
MAYOTTE / France
Curé P.Seamus O'Duill SDS
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RAPPORT - KAMPUS 1999
La Sœur Colette Ayme et Mariama Abdulatif du Kampus nous confie :
Le Kampus est le centre nutritionnel où nous recevons des enfants mal nourris
de l'Archipel des Comores, mais surtout de la Grande Comore. Parmi ces enfants
qui viennent chez nous, nombreux sont ceux qui ont été – pour de différentes
raisons comme: décès de la mère à l’accouchement ou émigration, enfant non
désiré – abandonnés par leurs parents et confiés aux soins de la grand-mère
qui doit se charger de sa croissance et veiller sur lui. Nous avons 24 lits en
général, tous occupés; quelques fois doublés si ce sont les jumeaux.
Très souvent la maladie de l’enfant pousse la grand-mère à nous contacter qui
faute de moyens, elle nous préfère à l’hôpital d’état qui comme tant d’autres en
Afrique brille par la crasse, par l’indifférence du personnel non-payé et en
conséquent démotivé par toutes les pénuries possibles, est de plus l’hôpital est
payant ce qui pose des problèmes insurmontables pour les parents aux revenus
aléatoires et très faibles.
1. Kampus: Enfant mal nourri avec sa maman
Le 1er janvier de l’an 2000, à 6 h du matin on
apporte à la Sœur une petite fille de 7 ans portée
dans les bras. Hélas ! Plus rien à faire, elle était
morte ! Trop tard, et ce n’est pas rare….
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2. Kampus : Tendresse maternelle
Souvent au hasard des questions posées à la
personne présentant l’enfant, nous parvenons à
cerner la situation d’un enfant en question.
Quand nous demandons à une maman : « Est-ce
que tu le fais téter ? » – nous entendons la
réponse : « Non, je ne suis pas sa maman. » En poursuivant notre enquête nous
apprenons des détails sur la façon dont l’enfant mange. Chaque fois on nous
répond : « L’enfant se nourrit de tout ce qu’on mange, alors il mange de la
soupe de riz, du manioc, de la papaye etc. Ou bien on nous dit : « L’enfant ne
veut plus téter, ne veut plus manger ou je n’ai pas assez de lait »(insuffisance de
lait dû à une nourriture non-nutritive pour la maman. » Quand nous
questionnons les parents sur les raisons du retard à soigner l’enfant, ils nous
répondent très souvent »Je n’avais pas les frais. C’est pour cela que je suis ici,
chez vous, parce que je n’ai pas de quoi payer. » Et ceux qui payent, ce n’est pas
grand chose. (200 FC= 3 FF)
3.Kampus : souci nutritionnel.
Heureusement Soeur Colette dispose du lait du Secours
Catholique du riz offert soit par l'Ambassade de France
ou acheté avec des fonds de la Conférence Épiscopale
Italienne (pour l’année 1999), pour des enfants en
difficulté alimentaire. La dernière rentrée de riz s’est
élevé à 600000 F.C., soit 11600 F.F.(Conférence Épiscopale Italienne)
Dans la plupart des cas, la malnutrition coïncide avec le début du sevrage. De
nombreuses femmes ne savent pas grand-chose sur les besoins alimentaires de
leurs enfants, ce qui ouvre la porte à toutes les pathologies alimentaires.
Lorsque la maman ou grand-mère est d’accord pour que l’enfant reste au
Kampus, ce sera au minimum pour une période de 4 semaines, car la troisième
étant critique pour l’enfant qui a su profiter de son séjour. Mais pour la maman,
ça doit être une période positive à tous points de vue. Le matin à 5.30 c’est la
propreté : deux mamans à tour de rôle sont désignées pour le ménage avec le
savon et la javel( ce qui nous a aidé dans la lutte contre le choléra. Et les autres
mamans font la lessive tant qu’il y a de l’eau au robinet.. Cette période
d’apprentissage est difficile, car les coutumes ont une vie longue. Nous nous
servons du matériel didactique pour montrer aux parents comment procéder au
sevrage et comment garder leur enfant de façon optimale.
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La Campus n’est pas comme les autres hôpitaux qu’on rencontre aux Comores.
Nous avons affaire à des patients, à des cas qu’on ne peut pas traiter à l’hôpital,
soit à cause de la durée du traitement qui est plutôt nutritionnelle, soit à cause
de la pénurie des moyens disponibles entre les mains des parents. Pour de
nombreux parents c’est une dernière perche de salut pour sauver leur enfant.
Nous profitons de ce temps prolongé d’hospitalisation pour initier les mamans à
la couture, à la puériculture à la cuisine plus riche plus propre et mieux adaptée
aux besoins alimentaires. Les mamans cousent des brassières, des robes, des
housses pour nos matelas. Pour nos 24 lits grands et 19 petits, nous devons
remplacer régulièrement les housses, et ce sont les mamans qui s’en chargent
pour les confectionner. (photo)
4. Kampus : quand l’un prend soin de l’autre.
Pour le soin de l’entretien journalier des matelas, la
propreté en est confié aux mamans qui les mettent
chaque jour au soleil pour combattre les punaises
qui nous envahissent parfois, et pour combattre
aussi la gale.
Ce sont une fois de plus les mamans qui sont chargées de faire à tour de rôle la
cuisine pour tous. Beaucoup de détails dans le domaine culinaire, sont laissés à
leur inventivité, car elles participent à l’effort visant à l’amélioration du repas
(cumin, oignon, herbes etc..) Souvent des différents fruits du pays viennent en
partie d’elles, comme leur participation aux frais de fonctionnement du Kampus,
comme d’ailleurs le bois de chauffage indispensable pour la cuisine.
5. Kampus : la joie d’avoir quelque chose à
manger.
Chaque jour, au grand matin, la Sœur Colette(
appelée aussi coco Colette = grand-mère
Colette) accompagnée des mamans, s’affaire
pour préparer la nourriture des bébés. Un peu
plus tard, à 9 heures du matin il y a la distribution des fruits aux petits. Il s’agit
des papayes, des bananes mûres, des avocats, des oranges et out accompagné
de yogourt. Pour le repas du midi, on sert du riz avec de la viande ou du poisson
13
dont tout le monde se régale. Chaque jour, au menu du repas du soir figure « le
pilao » ou le riz à la sauce du poulet, préparé aussi par les parents. La part du
lion des denrées alimentaires servies au Kampus vient des dons des différents
organismes caritatifs qui nous épaulent.
6. Kampus : enfant de trois ans avec toutes
les conséquences de malnutrition.
Il y a 2 jours, un médecin de l’hôpital nous a
confié un bébé mal nourri, un bébé diaphane
n’ayant qu’une peau desséchée sur les os, et
poussant des cris continus. L’enfant avait
faim…. Pourquoi… ? L’enfant ayant un bec de
lièvre, la maman était incapable de le
nourrir. Le même problème se pose pour des
enfants qui ont une maladie de cœur ignorée des parents, donc avant leur départ
pour « Espoir pour un enfant en France », l’enfant a besoin de récupérer avant
d’être opéré. Des enfants prématurés sont l’objet des soins appropriés. Nous
sommes obligés de tirer le lait de la maman pour leur donner au compte-gouttes.
Au cas où la maman fait défaut ou elle manque du lait, les enfants sont nourris
de lait spécial. Au niveau de Moroni une boite de lait revient à 6.500 FC ( 88 FF.
Nous avons toutes les catégories de malnutrition à affronter : kwashiorkor,
marasme, déshydratation. Nous avons affaire à des enfants qui à l’âge de 6 mois
ne pèsent que 2 kg ; à l’âge de 1 an 4 kg ; à l’âge de 5 ans entre 7 et 8 kg
Rizine, lait thérapeutique, farine alimentaire Probo sont de grande utilité pour
combattre toutes ces pathologie alimentaires
Même des cartons vides ou se trouvait la rizine sont très convoités par des
parents, car ils servent de lit pour le petit, de petite valise et encore de siège
pour les enfants de 10 mois qui ne savent pas s’asseoir.
7. Kampus : Sœur Colette
infirmières de brousse.
en
compagnie
des
Nous sommes fréquemment sollicités pour apporter
une aide efficace à toutes les pathologies médicales,
comme
p.
exemple :
des
malformations
congénitales (bec de lièvre, de pied de bot.) Bien que nous soyons épaulés par
un médecin américain, nous ne sommes pas en mesure, ni de point de vue
médical, ni de point de vue financier, à relever tous les défis et à apporter une
solution satisfaisante à tous, loin s’en faut. Il ne nous reste qu’à compter sur Le
Seigneur qui, en servant d’un bon samaritain, nous permet d’apporter une
assistance, aussi bien médicale qu’alimentaire à beaucoup d’enfants.
14
8. Kampus : en route vers le 3ème millénaire avec le
Secours catholique
Nous sommes très reconnaissants du fait, qu’à la
charnière de ces deux millénaires, nous avons pu
bénéficier de l’assistance généreuse du Secours
Catholique de Paris. Grâce à vous, Chers Amis, notre témoignage est possible, et
nous vous en remercions. Et tous nos petits, et, nous avec eux, nous comptons
sur la générosité du Bon Samaritain qui a promis à l’aubergiste de passer et de
régler la facture.
Fait à Moroni, le 11.01.2000
Sœur Colette Ayme
La Mission Catholique a été établie aux
Comores dans les années 1930 par les
Capucins.
Venant
de
Madagascar,
ils
rendaient visite une ou deux fois par an à la
Grande Comore et à Mayotte. Auparavant,
les Jésuites assuraient ce service, toujours à
partir de Madagascar.
15
Ce sont les Capucins qui ont acheté le terrain pour construire l'église et la cure.
Ils ont également établi la mission à Mayotte et à Anjouan. En 1975, le Saint
Siège a établi à Moroni l'Administration Apostolique dépendant du diocèse
d'Ambanja (Madagascar). Les Capucins ont officiellement résilié le contrat dès
1985, mais le Saint Siège leur a demandé de continuer à assurer le service.
Les prêtres des Missions Étrangères de Paris ont desservi Moroni de 1985 à
1991. Ensuite les Capucins ont assuré l'intérim en attendant de pouvoir trouver
une congrégation qui veuille prendre en charge l'Administration Apostolique.
En 1995, les Capucins ont quitté définitivement les Comores et les Missions
Étrangères ont repris l'intérim jusqu'en 1997.
Depuis lors, la Société du Divin Sauveur (Salvatoriens) a accepté de maintenir la
présence de l'Église Catholique aux
Comores. Le Père Jan Szpilka a été
nommé Administrateur Apostolique pour
une période de cinq ans.
La présence de l'Église Catholique en
territoire islamique se résume à une
présence symbolique et muette. Cette
présence
est
pourtant
fortement
appréciée par une petite communauté
d'expatriés chrétiens catholiques, en
majorité composée par des Africains
continentaux, des Malgaches et une
petite
représentation
de
Français.
L'Église est surtout tolérée grâce à ses oeuvres sociales et humanitaires menées
sur le plan sanitaire et dans l'alphabétisation.
La Mission se compose principalement de deux paroisses : la paroisse de Sainte
Thérèse de l'Enfant Jésus à Moroni où se trouve également le siège de Caritas
Comores et la paroisse de Notre Dame de Fatima à Mamudzu (Mayotte) où
réside le supérieur local des Salvadoriens. En outre, à Anjouan et à Mohéli, la
Mission compte deux chapelles qui ne sont desservies que de temps à autre vu
l'absence actuelle de chrétiens en ces îles.
La Mission de l'Église Catholique au Comores n'est
qu'une mission sociale étant donné que la population
autochtone est à 100% musulmane. En outre, la
conversion est strictement interdite pour les Comoriens.
On ne peut pas même- essayer de convertir les gens.
On peut donc dire que c'est une présence "muette et
gratuite". C'est plutôt par des œuvres sociales et caritatives que l'Église
Catholique donne un témoignage de l'amour de Dieu à ce monde islamique.
Peut-être l'Église Catholique peut-elle gagner par cette présence et les œuvres
caritatives quelques âmes pour Jésus Christ le Sauveur?
16
Le personnel apostolique est composé de 3 religieux,
prêtres Salvadoriens:
P. Jan Szpilka (Polonais) - Administrateur Apostolique et
curé de la paroisse St Thérèse de l'Enfant Jésus à Moroni,
P. Jef Cornelissen (Belge)- vicaire de la même paroisse, qui
aide aussi la paroisse à Mayotte,
P. Seamus O'Duill (Irlande)- le curé de la paroisse Notre
Dame de Fatima à Mamoudzou et de l'église filiale à
Dzaudzi.
Dans les œuvres caritatives, et au sein de la communauté
chrétienne, 4 religieuses de 2 congrégations religieuses
continue leur apostolat.



Sœur Rose Margarite,
Sœur François d'Assis (toutes les deux Françaises)
et Sœur Lydie du Madagascar
Ces trois Sœurs appartiennent à la Congrégation de la Divine Providence de St
Jean de Bassel. Depuis des anées elles s'occupent de 6 centres de promotion
féminine et 5 centres de soins d'enfants en brousse.

Sœur Colette Ayme appartiens à la Congrégation de St Thomas de
Villeneuve. Sœur Colette aidée par les infirmières comoriennes mène le
dispensaire, un petit hôpital et un centre de réhabilitation nutritionnel à
Moroni.
Leur service est très important aussi bien pour le monde de l’islam qui en est le
bénéficiaire principal que pour la communauté chrétienne minoritaire et en quête
de repères de la vie chrétienne. Notre sollicitude pastorale vis à vis du monde
musulman s’effectue par le biais des œuvres caritatives. La communauté
chrétienne de Mayotte privée d’une Congrégation religieuse depuis 2 ans, est à la
recherche d’une autre Congrégation religieuse.
17
Au cours de l’année passée et au
cours de ces derniers mois, notre
équipe apostolique a été épaulée par
une missionnaire laïc belge Mme
Chantal Verheyen qui donne un coup
de main à l’école et dans les services
de secrétariat.
Travail pastoral. Vise à répondre aux
besoins spirituels de la diaspora
chrétienne. C’est un travail pastoral
classique. Moyennant la catéchèse
(enfants
et
jeunes),
la
vie
sacramentaire, des récollections et d’autres exercices spirituels, des rencontres
ainsi que les moyens de communications sociales (Mayotte), il tente d’aller audevant des besoins spirituels des ouailles présentes sur l’Archipel et de les
conduire à la stature d’homme adulte dans la foi. L’année jubilaire avec ses
commémorations constitue une opportunité pour beaucoup pour revenir à la foi,
à leur engagement chrétien.
A l’exemple du Christ, le Bon Pasteur prenant soin de tous et faisant le bien,
l’Église présente sur l’Archipel des Comores tente d’imiter son Seigneur, en
servant par le biais de ses services caritatifs et le témoignage de vie chrétienne,
la population autochtone qui ne partage pas la même foi. Elle croit en l’efficacité
du témoignage muet de l’exemple de la vie conforme à l’Évangile et attend
patiemment que le grain qu’elle sème aujourd’hui trouve un jour un terrain
d’accueil et porte du fruit de vie éternelle pour la joie du Seigneur et du semeur.
CARITAS - ZONE RURALE ET URBAINE
R.F.I. des Comores + Mayotte
(description du pays et de la Caritas)
Moroni, 8.07.2000
I.
Présentation de la situation socio-économique des Comores.
1. Pays en général. En 1997 la population est estimée à 539.000 habitants avec
une densité de l’ordre de 274 habitants par km carré, l’une des plus élevées
d’Afrique. Taux de croissance s’élève à 2,7% par an. La fécondité présente au
18
niveau actuel, mesurée par l’indice synthétique de fécondité, est de 5,1 enfants
par femme et avec de fortes variations selon le milieu et l’île de résidence. Les
moins de 20 ans représentent plus de 55 % de la population active estimée à
190.000 environ. Taux de chômage s’élèvent à 37 %. Environ 12.000 jeunes
adultes arrivent chaque année sur le marché du travail. La forte expansion
démographique qui connaît le pays, associé à l’exiguïté du territoire et aux
difficultés économiques actuelles, est source de problèmes spécifiques en matière
principalement de pauvreté, de chômage, de sous emploi et de dégradation de
l’environnement.
L’archipel brille aussi par un taux élevé d’analphabétisme qui est de 45 % (52 %
des femmes), taux brut de scolarisation : 39 % par un taux de mortalité
infantile : 88 p.1000, (97 pour la moyenne des pays en Afrique sub-saharienne),
un taux élevé de mortalité maternelle : 9,5 pour 1000 naissances vivantes en
1966 (9,3 moyenne pour l’Afrique sub-saharienne) – insuffisance pondérale de
moins de 5 ans : 26 %. Espérance de vie : 58,8 ans (faible) ; 47 % de la
population n’a pas l’accès à l’eau potable, 18 % aux services de santé, 77 % ne
disposent pas de réseaux d’assainissement – apport calorique : 1824 cal/par jour
qui devrait être d’au moins de 2700 cal/par jour.
Au niveau économique, on constate une baisse continue du PIB per capita : 380$
en 1997 contre 452 en 1995 et 510 $ en 1994. Exprimé en parité de pouvoir
d’achat (PPA) cela donne 1010 $ en 1997, contre 1200 en 1995 et 1430 en
1994. La croissance annuelle du PIB courant par capita est 1,8 % mais le
PIB/réel par capita annuel est de moins 2,8% - d’où des déficits importants des
finances publiques qui se traduisent par des retards considérables dans le
paiement des salaires des fonctionnaires : 18 mois cumulés fin 1998. La
population s’appauvrit en raison de la détérioration globale de l’économie et du
fait de la croissance démographique. L’Etat, premier employeur s’est efforcé de
réduire la masse salariale : de 8000 agents, en 1989, on est passé à 5400 en
1999, mais le montant des salaires continue à obérer le 2/3 des recettes
publiques. L’inflation est maîtrisée autour de 4% par an. Avec un indicateur de
développement humain de 0,412 en 1997 les Comores occupaient 140-ème rang
mondial sur 175 pays.
Comparaison internationale de quelques indicateurs de développement humain
en 1994
Comores
IDH
Espérance de vie
à la naissance
Taux
d’alphabétisation
chez les adultes
(%)
Taux consolidés
39
de scolarisation
19
0,412
Capvert
0,547
SaoTomé
Seychelles
Maurice
0.534 0,831
0,845
56,1
65,3 67
70,7
72,0
56,7
69,9 67
82,4
88,0
64
61
61
57
primaire
et
secondaire (%)
PIB
réel/tête
1366
PPA
Classement
selon
l’IDH
140
sur 175 pays du
monde
1862
123
1704
6022
5925
125
61
52
Source : Rapport sur le développement humain, PNUD 1977, Economica,
Paris.
Notons toutefois que la situation des Comores n’est pas si différente de celle des
autres pays africains de taille et d’importances économiques voisines si l’on
compare les indicateurs de développement humain, comme par exemple les îles
Cap-Vert, Sao Tomé et Principe. Par contre les différences sont beaucoup plus
marquées entre pays de l’Océan indien, comme l’île Maurice et les Seychelles.
L’économie comorienne est essentiellement de type rural, et connaît un degré de
dépendance élevée vis à vis de la conjoncture internationale. Le secteur de la
production alimentaire représente globalement – pêche, élevage animal et
sylviculture compris – près de 42,0 % du PIB, et emploie 70 % de la population
active. Dans ce secteur, la production alimentaire, de plus en plus consommée
sur place, représente près de la moitié de la valeur ajoutée, tandis que la pêche
et la sylviculture représentent une part supplémentaire de 35 à 40 %. Les
principaux produits d’exportation – l’ylang-ylang, la vanille et les clous de girofle
– représentent 95 % des exportations de marchandises des Comores. Le secteur
manufacturier est limité par le coût élevé des facteurs de production – main
d’œuvre, électricité et communication – et par une faible productivité de la maind’œuvre.
L’économie reste très fragile du fait de son absence de diversification, de son
manque de compétitivité, des coûts de facteurs très élevés et d’un marché
intérieur très étroit. Le recul de la production nationale s’observe dans la plupart
des secteurs de l’économie en raison de la crise de la production électrique en
1996. Le pays ne produit pas suffisamment pour satisfaire ses propres besoins.
Les Comores sont l’un des pays les moins industrialisés, la part de l’industrie
dans le PIB est de 10% contre 25 % moyenne dans les pays d’Afrique subsaharienne. La situation économique et sociale du pays n’a cessé de se dégrader
ces dernières années, le chômage des jeunes notamment. La situation sanitaire
s’aggrave, depuis 2 ans, et les établissements scolaires connaissent un
dénuement sans précédent.
Les Comores ne bénéficient pas réellement d’une tradition touristique malgré une
géographie et un climat propices. Sa contribution à l’économie est très limitée
malgré les potentialités naturelles existantes. En effet les Comores offrent la
présence des éléments naturels, tels que le sable, la mer et les meilleures
conditions météorologiques favorables à la demande touristique, à l’instar des
autres destinations de vacances dans l’Océan Indien.
20
2.
Spécificités comoriennes. Les Comores, sous beaucoup d’égards, sont bien
singulières. Dans un système socio-politique à la fois libéral, ouvert et
traditionnel, son économie cumule les traits d’un pays sous développé.
L’intensité des conflits liés au séparatisme ces dernières années n’est que le
reflet d’un mal de développement. L’économie est aujourd’hui inapte au
développement économique et porte en elles des ressources limitées en
friches, qui permettent d’imaginer qu’une alternative est bien possible. On
sait que la petitesse de la taille de chacune des îles considérées isolément est
un obstacle au développement Les Comores tirent leurs ressources de deux
origines principales :
-
l’agriculture élevage pêche forêt qui fait 40% du PIB en 1996,
les transferts du reste du monde, soit au titre de l’aide internationale,
soit au titre des transferts privés des comoriens de l’étranger,
principalement de France, estimés à 40 % du PIB en 1996.
Les transferts de la diaspora comorienne « les je-viens » sont évalués à 20
milliards de francs comoriens. A l’heure actuelle, il y aurait selon les estimations
40.000 ménages comoriens qui envoient une partie de leurs économies dans leur
pays d’origine. La chambre de commerce avance une estimation de 20 milliards
de francs comoriens (266 millions F.F) ; ce qui ensemble avec les transferts de
l’aide internationale donne 40% du PIB. A long terme se pose la question de la
pérennité des transferts. Les Comoriens de la deuxième génération n’ont plus
pour les Comores l’attachement de leurs parents ; les transferts devraient donc
diminuer, sauf à supposer une poursuite de l’immigration comorienne en France.
Or, il semble qu’il sera plus difficile d’émigrer vers la France que par le passé.
L’aide internationale au développement constitue 25,3% du PIB et s’élève à 81 $
par habitant ce qui reste assez élevé, mais en même temps elle a diminué de
16% en 4 ans.
Pour assainir la situation et préparer l’avenir, les coopérateurs économiques
préconisent quelques mesures susceptibles d’aider le pays à sortir de l’ornière
du sous-développement, et d’éveiller des potentialités existantes. Il faut,
entre autre réduire les coûts des services publics. La baisse du tarif de
l’électricité est indispensable, or au cours de l’année qui s’achève le prix de
l’électricité a grimpé encore et se situe parmi le plus chers du monde. La
baisse du tarif du transport extrêmement élevé est aussi indispensable. A titre
de comparaison, selon la Chambre de commerce, le transport d’un conteneur
depuis Marseille coûte 10.000 FF jusqu’en Mayotte et 26.000 FF jusqu’à
Moroni. Le supplément de coût résulte à la fois des conditions de
déchargement et du faible trafic. Les mauvaises conditions de déchargement
engendrent des coûts liés au prix du déchargement (boutres), à l’insécurité
de ce mode de déchargement et à l’immobilisation des navires (souvent plus
de 15 jours.
L’état du système éducatif public s’est récemment aggravé, à la suite des grèves
et la démobilisation des enseignants, dues aux arriérés des salaires. L’évolution
du partage des élèves du secteur primaire entre l’école publique et l’école privée,
de 1994 à 1995, est éloquente. En 1994 les quelques 78.000 élèves du cycle
primaire se partageaient à raison de 97 % dans le public et 3 % dans le privé.
21
L’enseignement aux Comores, qu’il soit primaire ou secondaire, est général alors
qu’il serait nécessaire de développer un enseignement technique et une
formation à la gestion des petites entreprises.
3. Perspectives d’avenir. Les Comores présentent des spécificités qui font que
certains secteurs présentent des atouts ; ce sont des spécificités géographiques,
qui conduisent à penser que l’agriculture pêche et le tourisme sont des secteurs
dans lesquels le pays bénéficie d’avantage de comparatifs. Selon les opérateurs
économiques, il faut assurer à l’économie comorienne une croissance suffisante,
au moins égale à celle de la population.
II. Caritas Comores (zone rurale et urbaine)
1. Présence chrétienne. La population locale reste à 100 % musulmane et elle
reste farouchement attachée à sa religion es ses valeurs. La diaspora chrétienne
est constituée des chrétiens originaires de Madagascar, du continent africain, des
îles de l’Océan indien et de France. L’implantation chrétienne évolue d’une île à
l’autre ; et c’est ainsi elle est plus importante à Mayotte qui est encore
administrée par la France. Sur tout l’Archipel, il y a environ 3000 chrétiens. Les
activités caritatives constituent un créneau très important par le biais duquel
l’Église est présente vis à vis du monde comorien et musulman.
2. Structures de Caritas Comores. Elles sont très modestes, vu la petitesse du
pays et faible effectif numérique de chrétiens. Administration Apostolique tout
entière comprend seulement 2 paroisses. Chaque Administrateur Apostolique
assume la fonction de président de Caritas Comores. Au niveau de l’île de
Mayotte, il est représenté par le Curé de lieu qui coordonne les activités. Le
travail se réalise dans une étroite collaboration avec les quelques religieuses très
actives dans les œuvres caritatives sur L’Archipel.
3.Œuvres caritatives en faveur de la population locale. Elles se répartissent en
deux activités essentielles : santé et formation. Voici quelques indicateurs
économiques susceptibles de répondre à votre question, et de vous aider à vous
faire une idée du travail réalisé par la petite Caritas de Comores en terre
islamique.
° Santé
Au menu se trouve les soins de santé primaire, ainsi que l’orientation des
malades vers les services spécialisés de Moroni (pédiatrie, ORL, ophtalmo,
dentiste, OHI….) Voici quelques indicateurs statistiques susceptibles de vous
fournir quelques éléments de réponse à votre questionnaire :





11 dispensaires (brousse et ville), encadrées par 2 religieuses et 14
infirmières comoriennes.
95 à 100 villages visités
100304 consultations par an
62577 vaccinations par an
1631 consultations prénatales et postnatales
22

1264 par an bénéficiant d’une aide nutritionnelle.
Au sein de la population qui est bénéficiaire des soins de santé, il y a beaucoup
d’enfants. Ils occupent une place très importante dans notre action en faveur de
la santé. En leur intention, les dispensaires et les œuvres gérées par la Caritas
assurent un suivi hebdomadaire pour :






prophylaxie anti-palustre
vaccinations
assistance nutritionnelle contre la malnutrition
lutte contre les parasites intestinaux et l’anémie quasi-endémique
dépistage des malformations congénitales.
soins des patients atteints des brûlures que l’hôpital central nous envoie
pour une hospitalisation prolongée.
°Formation.
Elle vise la formation collective et individuelle des patients et de tous les gens de
bonne volonté, à la santé de base. Elle vise aussi la promotion de la femme
comorienne, en élevant son niveau de connaissances de sorte qu’elle puisse faire
face aux difficultés rencontrées dans l’accomplissement de ses taches. A cet
effet, le programme prévoit entre autre : alphabétisation et mathématiques,
apprentissage des tâches quotidiennes(puériculture et soins des enfants en
même temps que leur éducation, hygiène alimentaire, corporelle etc.…) En plus,
elles peuvent suivre des cours d’apprentissage à la couture, au coupe et tout ce
qui s’y rattache En l’intention de enfants pauvres et sans moyens matériels
nécessaires pour payer l’écolage dans les écoles privées, la Caritas gère quelques
écoles maternelles et primaires qui sont gérées en collaboration avec la
population locale.
Sur non actif il y a :



3.
3 écoles maternelles qui offrent ses services à 407 enfants (199 filles)
1 école primaire avec 158 élèves (98 filles)
1 école professionnelle avec 86 élèves (78 filles).
Situation financière et sources de financement. Ces œuvres caritatives
nécessitent à l’échelle d’une année une somme de 265.000 F.F. Ces fonds nous
sont fournis par le Secours catholique de Paris, par l’Ordre de Malte et par nos
propres revenus. En plus, la Caritas reçoit de différents dons en nature comme
denrées alimentaires du Secours Catholique, des médicaments en vrac, et de
Memisa. Il nous est difficile de chiffrer la valeur pécuniaire de tous ces dons.
L’objectif d’autofinancement est en ligne de mire comme notre projet à long
terme, bien que sa réalisation pose quelques problèmes en raison de la pauvreté
de la population locale. Jusqu’à présent l’apport local, en argent et en nature,
reste assez faible en raison de la pauvreté dans laquelle croupit une bonne partie
de la population. Au niveau de la R.F.I. des Comores, la Caritas ne
bénéficie d’aucun apport gouvernemental, hors exonération de douane partielle
pour les colis destinés aux dispensaires, entière pour le gros matériel. Par contre,
23
au niveau de l’île de Mayotte, qui reste sous l’administration française cet apport
gouvernemental est assez important. Il s’élève à 500000 FF par an (salaire, frais
de fonctionnement etc.), et il permet le fonctionnement de l’école de formation
professionnelle pour les jeunes Mahorais (filles et garçons). Ce centre de
formation professionnelle, reconnu par
l’éducation Nationale et tenue par la
Caritas est très apprécié.
4.Défis à relever par les ONG et par la
Caritas.
A l’heure actuelle, il y a en R.F.I. des
Comores plusieurs ONG qui, en fonction
de leurs moyens, tentent d’apporter à la
population leur assistance matérielle,
humain et technique.
La Caritas est de plus en plus sollicité pour servir, là où la société et l’État ne
parviennent pas à faire face à toutes les sollicitations de la part de la population,
comme par exemple dans les soins de santé et dans la formation. Par le biais de
la formation, aussi bien en ville qu’en brousse, la Caritas s’efforce de former une
nouvelle génération capable de s’attaquer à toutes les causes pathogènes et
entravent qui portent préjudice à la société tout entière et à prendre entre leurs
propres mains le destin du pays. Pour pouvoir relever tous ces défis, la Caritas
reste tributaire de la situation locale, des contraintes économiques de
l’atmosphère générale peu propice au développement. Les tarifs des services très
élevés(courant électrique, transport) mettent à mal son budget. L’aide
nutritionnelle ne peut pas pallier toutes les conséquences d’une crise multiforme
qui affecte la société actuelle.. Elle vit sa dynamique du provisoire. Pour énième
fois c’était possible grâce à la solidarité internationale et par le canal du secours
Catholique, de l’Ordre de Malte et de Memisa, la Caritas Comores peut témoigner
de l’amour chrétien qui est à la mesure de sans mesure.
4.
Nous ne disposons pas des personnes libres pouvant donner à coup de
main à l’échelle régionale ou internationale pour vous les proposer. Nous ne
sommes pas en mesure d’aller au-devant de vos souhaits. D’autres Caritas
Sœurs plus importantes, plus riche en potentiel humain et chrétien, peuvent
vous épauler. Puisse le Seigneur vous bénir et rendre efficace votre présence
dans le monde !
Fait à Moroni 9.07.2000
P. Jan Szpilka SDS
Administrateur Apostolique des Comores

11 dispensaires (en brousse et en ville),

95 à 100 villages visités

100.304 consultations par an
24

62.577 vaccinations par an

1.631 consultations prénatales et postnatales
1.264 par an bénéficiant d’une aide nutritionnelle.
25

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