Braquage - Liana Levi

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Braquage - Liana Levi
30 AOUT 12
Hebdomadaire Paris
OJD : 407855
74 AVENUE DU MAINE
75682 PARIS CEDEX 14 - 01 44 10 10 10
Surface approx. (cm²) : 1824
N° de page : 86-90
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Braquage
Cette année, les Italiens font
l'événement : trois prix
Strega et deux en voie de
l'obtenir viennent de franchir les Alpes. Sexe, glamour, culturisme et banditisme... Ça défouraille sec
chez nos voisins.
Piperno,
le Philip Roth méditerranéen
PAR MARIE-FRANÇOISE LECLÈRE
« Inséparables », ou le destin de deux frères : l'un riche et
l'autre célèbre, réunis dans un jeu de massacre récompensé
par le prix Strega, le Goncourt italien
C'est l'histoire de deux frères, Filippo et son cadet
de deux ans, Samuel, dit Semi ou encore «la
Lopette». Inséparables comme ces petits perroquets qu'unit un amour indéfectible ou comme
les héros de la première BD dessinée par Filippo.
Un pacte entre eux. En 1986, la tragédie a fait irruption dans leur vie: leur père, l'illustrissime
professeur de médecine Leo Pontecorvo, accusé
d'avoir entretenu une correspondance dépravée
avec une gamine, s'est laisse mourir dans le soussol de leur belle maison de l'Olgiata, une résidence
romaine très gratin.
Cette ignominie, Alessandro Piperno (40 ans) l'a
racontée dans « Persécution » (prix du Meilleur Livre
étranger 2011). Filippo et Samuel n'y tenaient pas le
premier rôle. Mais que pensaient ils au fond d'eux
mêmes? Avaient-ils, comme leur mère, Rachel, sacrifié leurpère ? « Persécution » se terminait sur une
menace du narrateur : tous trois allaient devoir « nettoyer et payer la note».
« Inséparables », qui peut être lu séparément, se
passe vingt-cinq ans plus tard. A bientôt 40 ans, Filippo, qui a épousé une riche héritière cinglée, petite
actrice de téléfilms aux ambitions démesurées, est
cavaleur, hypocondriaque et paresseux, mais il
continue à dessiner. Samuel, lui, a réussi dans la
banque aux Etats-Unis, puis il s'est lancé dans les
affaires. Dommage qu'il soit impuissant ! Entre eux,
LIANALEVI
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Eléments de recherche : ÉDITIONS LIANA LEVI : maison d'édition située à Paris (5ème), toutes citations
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àl'italienne
Sexe in the Sitl
PAR CLAUDEARNAUD
aimante, dévorante, l'insubmersible Rachel et son
fameux « sens des responsabilités ». Mais la roue
tourne. Des dessins de Filippo, on tire un film d'ani: nation qui est présenté à Cannes. Le voilà réalisateur adulé, pris au piège de la renommée et qui en
perd «son nihilisme mêlé d'humour». Cela ne va
pas mieux du côté de Samuel, dont les affaires tournent au vinaigre: grisé, il se fait entuber. Et puis il
y a ces histoires de cœur, ou plutôt de cul. L'envie
et le ressentiment rôdent. Resurgissent le fantôme
; du père, les questions sur la mère. «Le feu ami des
: souvenirs », le sous-titre commun des deux livres,
: va-t-il tout purifier 7 Et les petits garçons à leur maman, enfin grandir ?
Alessandro Piperno, professeur à l'université romaine lor Vergata, spécialiste de Proust, souvent
; comparé au Philip Roth première manière, celui de
Portnoy et de Nathan Zuckerman, poursuit là sa
dissection jubilatoire de la bourgeoisie. Le mâle occidental en prend plein la figure, la femelle aussi.
Quant aux médias, aux obsessions et aux manies de
l'époque, on vous laisse imaginer. Un jeu de massacre. Mais plein de tendresse et hautement comique.
Irrésistible, en somme •
«Inseparables», d'Alessandro Pipemo Traduit de l'italien par Fan
chita Gonzalez Batik (Liana Levi, 394 p, 2 2,50 e)
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Alessandro Piperno
L'auteur d'« Inseparables» a reçu le prix du
meilleur livre
étranger 2011 avec
« Persécution »
« Leçons de nu », de Walter Sitl, ou les explorations amoureuses acrobatiques d'un professeur florentin
Raconter en 600 pages la vie d'un prof de lettres
de Florence, quadragénaire, érotomaniaque et
solitaire, relève du défi. Mais Walter Siti, l'auteur
de ce livre salué à sa sortie en Italie, en 1994, aime
voir la fiction se doubler de poésie et d'essai, à
l'instar de la légendaire «Conscience de Zeno».
Et l'on sait que le roman peut tout dès lors qu'une
haute ambition le porte.
Nommé Walter lui aussi, le narrateur aime
les culturistes. Sous prétexte de séances photo,
il aborde ces M. Muscles, comprimés comme des
pneus et lustrés comme des goldens, avec une
audace queleurnarcissisme récompense souvent.
L'imagerie pornographique gouverne si bien ses
désirs qu'il a un besoin compulsif de les réduire
à un déclic, de faire entrer dans sa chambre noire
ces trophées trapus, qui vont bientôt ressortir de
son alcôve, comme l'enfant collectionne ses icônes sportives. Des explorations amoureuses
acrobatiques achèvent de faire de ces corps divinisés des paysages fantastiques, avec leurs monts
mammaires et leurs forêts pubiennes séparées
par «une vasque où les antilopes vont boire»:
l'auto-ironie de Siti a le don d'aérer la prison de
ses fantasmes.
Mêlant la mystique aux deltoïdes, le lyrisme
est le carburant du livre. Des dialogues évoquant
l'avalanche d'informations, d'images et •••
Provocateur
En 2005, «Avec les
pires intentions »,
son premier roman
iconoclaste, avait fait
scandale. Celui ci
vient d'obtenir le prix
Strega. Belle occasion
pour Piperno de
méditer sur les consé
quences du succès,
un des thèmes d'« In
séparables ». Ravi,
il a quand même
prévenu. «Malgré le
Strega, je resterai anti
pathique à beaucoup. »
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Walter Sitl
« Lecons de nu » a ete
salué à sa sortie en Italie, en 1994. On lui doit
huit romans depuis.
••• de sons qui fait de nos consciences des poubelles mondialisées le ralentissent parfois (avant
d'éditer les œuvres de Pasolini, Siti a été professeur).
Mais la cruauté du narrateur envers ses collègues
universitaires (« si tu ne veux pas qu'un sujet te fasse
mal, deviens un spécialiste de ce sujet») permet de
tenir jusqu'à l'arrivée de Ruggero, l'amant peintre
paysan ; l'aveu d'une impuissance native achève
alors de donner son humanité à cette odyssée cruelle
ponctuée d'îlots merveilleux qu'illuminent un désir
aveuglant, une intelligence au radium et une vaste
culture (Leopardi, D'Annunzio, mais aussi fdanov
alimentent citations et pastiches). Avec leurs prodigieux coups d'accélérateur et ses tunnels, ces « Leçons
de nu » devraient donner du travail à des générations
de professeurs et assurer à Siti, auteur de huit romans
depuis, leurreconnaissance durable : il n'y apas tant
d'écrivains qui garantissent le plein-emploi •
« Leçons de nu », de Walter Siti Traduit de l'italien, patois compris,
par Martine Segonds-Bauer, un exploit... (Verdier, 672 p., 28,50 e).
Ammaniti :
du bunga-bunga au sous-sol
PAR MARIE-FRANÇOISE LECLÈRE
Sombre
Laffont réédite
«fe n'ai pas peur»
(prix Viareggio en
2001), le best-seller
qui a fait connaître
Ammaniti dans le
monde entier. Un
enfant de i o ans y
découvre la noirceur
du monde. L'enfermement, déjà, y joue
un rôle capital.
Niccolo Ammaniti
Prix Strega en 2007
pour «Comme Dieu le
veut», le romancier revient avec «Moî et toi».
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Après « La fête du siècle », le turbulent Ammaniti croque un
ado qui se terre volontairement dans une cave. Lin choc.
Changement de braquet. Après le sabbat de « La fête
du siècle », un monstrueux roman bunga-bunga,
Niccolo Ammaniti (45 ans, Prix Strega en 2007 pour
« Comme Dieu le veut »), revient avec « Moi et toi »,
un bref roman de formation. Thème : les souffrances
de l'adolescence et leur corollaire, le difficile passage
à l'âge adulte. Un sujet sur lequel il dispose d'une
certaine expertise : en 1995, il a publié avec son père,
un psychiatre célèbre, un essai à deux voix sur l'adolescence, « Au nom du fils ».
Voici donc Lorenzo, 14 ans, l'imagination en fièvre et le corps déconcertant. Pauvre Lorenzo ! Enfant
jugé différent parce que rêveur et solitaire, il a tout
subi : mère hyperprotectrice, bourgeoise nickel engloutie dans un univers qu'elle veut parfait, père
trop occupé, psy qui diagnostique un «egograndiose ».
A l'école - privée, naturellement -, il a appris à se
fondre dans la masse. Le lycée est pire, V «enfer sur
terre». Jusqu'à la révélation, un documentaire sur la
stratégie imitative d'une gentille mouche qui se dé
guise en méchante guêpe, avec abdomen à rayures
et faux dard. Passant ainsi pour nocive, elle fait fuir
les prédateurs et réussit même à pénétrer dans les
nids de guêpes.
Bingo ! Pour s'intégrer, Lorenzo décide d'imiter
les autres élèves, les plus dangereux de préférence.
Fringues, chevelure, démarche, insolence, il copie
tout. A l'abri sous cette couverture d'ado exaspérant,
il défendra son vrai moi, la mouche qui vit dans les
nuages, loin d'un monde qui n'est que «compétition,
mortification et violence ». «Ressembler est la clé», a jo ute
l'auteur, qui confesse avoir éprouvé les angoisses de
Lorenzo. D'où une longue hésitation avant de se
lancer dans ce roman : pas question de replonger
dans les souvenirs terribles du lycée au sortir de
l'école Montessori de Rome, cette sensation d'être
« un faisan qu'on sort d'une boîte pour le lâcher devant
une rangée de chasseurs » !
Reste qu'il faut bien finir par entrer dans le jeu
social. «Amateur de situations excessives », Ammaniti
en concocte une gratinée pour son Lorenzo. Dans
sa comédie, celui-ci doit faire semblant d'avoir des
amis. Pourquoi ne pas raconter à sa chère maman
qu'il est invité à passer une semaine à la neige par
des copains et, en fait, se terrer voluptueusement
dans la cave ? Bon plan. Sauf que débarque dans son
refuge une lointaine demi-sœur de neuf ans plus
âgée, héroïnomane en manque. Choc du réel et semaine cruciale pour Lorenzo, qui, non sans mal, va
sortir de sa coquille solipsiste, grandir enfin.
Ce livre qui dit « je » est mené de main de maître.
Pas de pathos, écriture cinématographique (i), sens
du croquis ironique, tout y est, impeccable. Avec en
prime ce drôle de cadeau: chacun, peu ou prou, s'y
reconnaîtra •
i. Bernardo Bertolucci a adapté « Moi et toi » au cinéma.
Sortie du film annoncée pour cet automne.
« Moi et toi», de Niccolo Ammaniti Traduit de l'italien
par Myriem Bouzaher (Robert Laffont, 15 2 p., 15 e)
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Sur l'autre rive, en Sicile, Angelina a longtemps
regarde la mer. «Pendant onze ans, elle a été arabe», et
puis, en 1970, le colonel a chassé tous les Italiens de
Libye, morts compris. Qu'ils paient pour la colonisation, ces paysans pauvres exportés là par le régime
fasciste ! Retour à l'envoyeur ! L'Italie, elle, n'avait que
faire de ceux qu'elle appelait les Tripolitains. Pour
eux, l'exil intérieur, à jamais. Angelina a dérivé, posé
des bombes, et puis elle s'est enfermée dans le silence.
Vita, son fils de 18 ans, saura, lui, trouver le geste salvateur qui donne sens à cette double tragédie.
Le miracle du livre tient au style de l'auteur. Fuyant
les écueils de la sensiblerie, elle écrit sec, rapide,
brutal parfois, mais sans se refuser des accents de
conte oriental, une certaine poésie. C'était éminemment risqué. Mazzantini franchit l'obstacle avec
panache•
Margatet Mazzantini
Dans « La mer, le matin», la romancière originaire de Dublin évoque des destins brisés
sans tomber dans le
piège de la sensiblerie.
« La mer, le matin », de Margaret Mazzantini. Traduit de l'italien
par Delphine Cachet (Robert Laffont, 134 p., 15 e).
Mazzantini,
la conteuse de Tivoli
PAR MARIE-FRANÇOISE LECLÊRE
Prix Strega 2002, l'auteur d'« Ecoute-moi » revient avec « La
mer, le matin ». Entre Libye et Sicile, une mère, un enfant et
une ex-terroriste.
« Mamma mia », quelle fougue ! Margaret Mazzantini,
50 ans, auteure, entre autres, d'«Ecoute-moi» (prix
Strega 2002, adapté au cinéma par son mari, l'acteur
et réalisateur Sergio Castellitto), est une flamme.
Grands yeux bleus, sans doute hérités d'une mère
irlandaise, parole vive, elle brûle. Mère de quatre enfants âgés dè 20,14,12 et 6 ans, elle semble n'avoir
peur de rien, ni dans sa « vie defimambule» ni dans le
choix de ses sujets : hier une guerre intime sur fond
i de guerre en Bosnie (« Venir au monde »), aujourd'hui
la relation entre la Libye et l'Italie vue à travers l'histoire de deux femmes et de leurs fils.
«J'écris, dit-elle, a hauteur d'homme. » Pas de discours, donc, dans « La mer, le matin », un des « trentetrois noms de Dieu », selon Marguerite Yourcenar, mais
des destins brisés racontés au ras du réel, des textures, des couleurs et des odeurs, un univers de sensations traversé d'images fortes, souvent déchirantes.
Elle dit aussi que le livre est né du chagrin et de la
pitié filmés dans l'île de Lampedusa.
D'un côté de la Méditerranée, au plus lointain du
désert, voici Jamila et son petit garçon, Farid, qui,
malgré l'arrivée du pétrole (la «merde du diable»), du
ciment et des antennes, vivent encore comme leurs
ancêtres bédouins. Jusqu'à ce que l'ouragan de la guerre
les atteigne et qu'il faille fuir. Kadhafi ayant décidé
d'affoler l'Europe en déversant sur elle sa «meilleure
arme», les miséreux, la mère et l'enfant réussissent
ËS
LU o: à monter dans une barque. Ils mourront en mer.
O LU
LIANALEVI
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- .... TA
Goliarda Sapienza
La comédienne et écrivain, disparue en 1996,
a été révélée en France
en 2005.
Quand Sapienza
rencontreJeanGabin
PAR VALÉRIE MARIN LA MESLÉE
Après « L'art de la joie », qui révéla Goliarda Sapienza à titre
posthume, « Moî, Jean Gabin » ressuscite son enfance sicilienne.
« C'est ça quiestbeau dans le f ait de parler a de vieux amis,
on n'apasbesoin de trop expliquer, de toutréprendre depuis
k début», confie la narratrice de «Moi, Jean Gabin».
Les vieux amis lecteurs de Goliarda Sapienza goûteront le délice des retrouvailles avec la voix singulièrement impétueuse de l'auteur de « L'art de la joie ».
Publié par Viviane Hamy en 2005, ce livre devenu
classique la révéla jusqu'en son pays natal, l'Italie. Les
autres tiennent, avec ce bref roman autobiographique
sur son enfance sicilienne, publié le jour an- •••
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• • • mversaire de sa mort (30 août 1996), une porte
d'entrée idéale dans son œuvre A Catane, dans le
quartier populaire de Civita, Goharda, fille d'un cou
pled'anarchistesluttantnuitetjourcontrelefascisme
de ces années 30, grandit en prenant conscience qu'être
une Sapienza n'est pas une sinécure . Mais au moins
l'enfant jouit elle d'une liberté inouïe : son école est
celle de la rue. Et du cinéma de quartier. C'est la qu'elle
va se projeter, dans le regard bleu d'un homme qui
sait parler aux femmes, un voleur qui connaîtla vraie
vie, un homme de la rue, aussi. Jean Gabin, que lui
révèle « Pépé le Moko », devient son maître : «Appren
dre de lui a vivre, a avoir mon rêve d'une vie différente. »
Roman d'apprentissage buissonnier, « Moi, Jean
Gabin» raconte l'enfant déjà poète, se cherchant en
tie famille et entourage, soucieuse de bien conduire
sa « voiture émotionnelle»- de lutter contre toute forme
d'inégalité (atavisme ') tout en ménageant ses revenus
(elle se fait payer par les copains pour leur raconter
les films), bref, de j ongler entre grands idéaux et petits
arrangements. Avec humour, lucidité et grâce, Sa
pienza retrouve au soir de sa vie la fraîcheur d'être de
la petite personne déterminée qu'elle fut et demeura,
éprise d'absolu. «Seule, déambulant d'un pas court et
énergique éclatant de courage altier, j'adaptais ines petits
pieds a la démarche pleine d'autosuffisance virile de Jean
Cahn».. Comment ne pas la suivre ? •
« Moî, Jean Gabin » de Goliarda Sapienza Traduit de l'italien par
Nathalie Castagne (Attila, 176 p, 17 e)
Le lynx de poche de
SilviaAvallone
La romancière de « D'acier » revient
avec une nouvelle qui cogne
A 39 ans, Piero est un petit
truand a la redresse, un vrai
mec, «pas du genre a se faire bai
scr», a travailler, par exemple
Lui, il vole Tout n'importe
quoi, des voitures, de l'argent
ou un paquet de piles alcalines
Les arrestations, il s'en moque,
n'est il pas le plus malin ? Un
lynx ~> Sa femme, Maria, qu'a sa
façon il aime bien, il l'a matée
elle s'abîme dans la confection
de canevas a sujets religieux
Une nuit, dans les toilettes
d'un restaurant d'autoroute
qu'il s'apprête a braquer, il
rencontre Andrea, 18 ans, une
maigreur ahurie, couverte de
piercings, d'une «beautéfou
drapante», selon lui Conflit de
générations et espèce d'amour
entre Piero, conformiste qui
s'ignore, et Andrea, nihiliste
assumée En deux mois, le
paume va faire exploser les cer
titudes du lynx
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Parue dans le Corners délia
Sera, cette nouvelle de Silvia
Avallone est une confirmation
On aime retrouver la force et la
colere d'un ecrivain de 28 ans
qui a repris le flambeau du
roman social italien avec un
premier livre tres remarque,
«D'acier» Hier, elle décrivait
le quotidien tare et les petites
ambitions de deux gammes
piégées a Piombmo, une ville
industrielle de la cote toscane
ravagée par la crise La voici
dans le Piémont, ou elle est
née en 1984 Rizières, auto
routes, patelins sinistres et
horizon bouche, elle connaît
Et, comme a Piombmo, elle
cogne Ici, tout n'est que faux
semblants, misere affective
et matérielle, ignorance et su
perstition Des êtres a la dénve
s'accrochent comme ils peuvent a des ersatz de reve C'est
sinistre, tendre, maîs a mots
couverts Réussi • M.-F. I
«Le lynx», de Silvia Avallone Tra
duit de l'italien par Françoise Brun
(Liana Levi, collection « Piccolo »
6op 4e)
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