Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement
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Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement
MISE AU POINT Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire Xavier LAHOUSTE1, Emmanuel BLOT2, Laetitia GÉRAUD3 RÉSUMÉ __________________________________________ SUMMARY ________________________________________ Promouvoir le partage d’information de données de santé personnelles entre patients et professionnels pour assurer la coordination de soins, éviter la redondance d’examen, accroître la responsabilité de l’ensemble des acteurs telle était l’ambition des promoteurs du DMP, dossier médical, partagé à l’origine et personnel ensuite. Depuis 2002, le déploiement de ce carnet de santé structuré, informatisé et sécurisé a connu de nombreux aléas voire vicissitudes. Néanmoins après la loi HPST de 2009, le déploiement du DMP fut organisé au niveau national par l’agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP) en 2010. En région Centre, des établissements et des territoires expérimentèrent ce déploiement qui fut relayé et complété par l’Agence régionale de santé Centre-Val de Loire. A son initiative, une action spécifique a été organisée par le GCS TéléSanté Centre avec l’ensemble des EHPAD pour créer des DMP et y déposer le dossier de liaison d’urgence afin que celui-ci soit lu par les services d’urgence des hôpitaux et par ceux de régulation. Cette expérience de déploiement a permis d’engager entre les acteurs une dynamique qu’il est nécessaire de poursuivre. La future loi de santé prévoit une nouvelle gouvernance avec la CNAM-TS. Puisse-t-elle finaliser le déploiement de ce dossier médical partagé pour conforter la coordination des professionnels dans le parcours de soin du patient. Promote information sharing of personal health data between patients and professionals to coordinate care, avoid duplication examination, increase accountability of all actors was the ambition of the promoters of EMR medical record , originally shared and personal then. Since 2002, the deployment of this health book, computerized and secure has experienced many vicissitudes and hazards. However after HPST 2009 law, deployment of the EMR was organized nationally by the agency of shared health information systems (ASIP) in 2010. In the Centre region, institutions and territories experimented this deployment which was relayed and completed by the Regional Health Agency Centre-Val de Loire. On his initiative, specific action was organized by the GCS TéléSanté with all the nursing homes to create EMR and place the Emergency Contact File so that it is read by hospital emergency services and regulating those. This deployment experience allowed to initiate a dynamic between actors need to continue. The future health law provides a new governance with the CNAM-TS. It can finalize the deployment of this shared medical records to reinforce the coordination of professionals in the patient care path. Mots clés : Dossier médical partagé - Dossier de liaison d’urgence - Messagerie sécurisée de santé Système d’information de santé Keywords: Electronic medical record - Emergency contact file - Secure health messaging - Health information system 1 Chargé de mission à l’ARS du Centre-Val de Loire 2 Directeur de projet au GCS TéléSanté Centre 3 Chef de projet au GCS TéléSanté Centre Auteur correspondant : Monsieur Xavier Lahouste, Chargé de mission à l’Agence Régionale de Santé du Centre-Val de Loire, Cité Coligny, 131 rue du Faubourg Bannier, BP 74409, 45044 Orléans Cedex 1, France. Courriel : [email protected] Article reçu le 12/01/2015 et accepté le 27/05/2015. © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Rev Geriatr 2015 ; 40 (5) : 279-92. 279 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire LA GENÈSE DU DOSSIER « DMP » ________ L’initiation et le lancement du projet « Afin de suivre les demandes d’évolution de la société, de répondre aux nouveaux droits des patients, de favoriser la coordination des soins et d’encourager l’émergence de nouvelles modalités d’exercice pour les professionnels de santé, il est nécessaire de mettre en place des systèmes d’information de santé adaptés. Ces nouvelles modalités doivent concourir à une plus grande responsabilisation des médecins et des patients, devenus davantage acteurs dans des situations touchant à leur santé ». Telles sont les premières lignes du rapport du professeur Marius Fieschi présenté au ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées suite à sa demande formulée par lettre de mission du 3 décembre 2002. Ce souci de responsabilisation des acteurs, de systèmes d’information performants et structurants, d’échange et de communication doit être porté, avec les professionnels concernés, dans le développement d’un outil ayant pour finalité l’amélioration du suivi de la santé d’un individu grâce à un dossier de données du patient. Le travail du professeur Fieschi n’aura pas été vain, puisque la loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie prévoit plusieurs dispositions importantes découlant de ses préconisations. Le titre 1er de cette loi précise les dispositions relatives à l’organisation de l’offre de soins et à la maîtrise médicalisée des dépenses de santé avec l’affirmation de la confidentialité des informations de santé (article 2), et la création du « Dossier Médical Personnel » (DMP) (article 3) pour tout bénéficiaire de l’assurance maladie. Ce DMP permettant le suivi des actes et prestations de soins pour une meilleure coordination des soins doit être mis en place « à compter du 1er janvier 2007 ». Un groupement d’intérêt public est créé, le GIP - DMP, afin de préparer l’ensemble des conditions techniques préalables et indispensables à la mise à disposition de l’outil de gestion du DMP pour l’ensemble des assurés sociaux et des professionnels de santé. Cependant, de nombreuses difficultés ont jalonné les premières années d’élaboration du DMP, dont le déploiement tarde à se mettre en place. Aussi, divers études et rapports sont produits pour analyser les freins et tenter de remédier à ceux-ci. Citons « La mission de revue et de projet » de juillet 2007(1) et à sa suite le rapport de la mission de relance du DMP(2) de mai 2008. La reprise des points saillants et concordants de ces documents va permettre d’assurer des bases plus solides à ce dispositif avec des acteurs mieux identifiés. Dès la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009, il est précisé que « Le groupement d’intérêt public (GIP) chargé du développement des systèmes d’information de santé partagés bénéficie pour son financement d’une participation des régimes obligatoires d’assurance maladie. Le montant de cette dotation est fixé par arrêté du ministre chargé de la sécurité sociale » (Art. L 161-36-4-3.- du Code de sécurité sociale re-codifié ultérieurement au Code de la santé publique à l’article L 111-24) ; cependant deux alinéas de cet article, concernant les missions et les conditions de fonctionnement du GIP seront invalidés par le Conseil constitutionnel en raison d’une relation indue de ces dispositions avec l’objet de la loi. La mise en place des instances de gestion et de suivi stratégique La loi Hôpital, patient, santé et territoires n° 2009-879 du 21 juillet 2009 reprend les dispositions utiles en son article 126 permettant à ce GIP les moyens de son recrutement et les possibilités de financer d’autres acteurs contribuant au développement des systèmes d’information de santé partagés. La convention constitutive de l’Agence des Systèmes d’Information Partagés de Santé (ASIP Santé) du 15 septembre 2009 pour une durée de quinze ans est approuvée par arrêté ministériel le 08/09/2009. Sont membres de ce GIP : - l’État, représenté par la ministre de la santé et des sports ; - la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), représentée par son directeur général ; - la Caisse des dépôts et consignations (CDC), représentée par son directeur général. Un nouvel arrêté ministériel validera des modifications mineures de la convention constitutive le 28 novembre 2009, avant de valider le 09 décembre 2009 la nouvelle composition du GIP suite au retrait de la Caisse des dépôts et consignation et à l’arrivée de la Caisse nationale solidarité autonomie (CNSA). Les missions du groupement seront étendues aux actions de veille et d’alerte sanitaires et de la télésanté. La dernière validation en date du 18 septembre 2013 a pour objet sa mise en conformité avec les dispositions de la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 de simplification et d’amélioration de la qualité du droit et du décret n° 2012-91 du 26 janvier 2012 relatif aux groupements d’intérêt publics. Les missions de ce GIP sont explicitées dans son objet : L’ASIP Santé est le groupement d’intérêt public mentionné à l’article L. 1111-24 du code de la santé publique, dont l’objet est de favoriser le développement des systèmes d’information partagés dans les domaines de la santé et du secteur médico-social. 280 © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire A cette fin, l’ASIP Santé reprend l’ensemble des missions auparavant dévolues au groupement d’intérêt public « Dossier médical personnel » et au groupement d’intérêt public « Carte de professionnel de santé », et assure notamment les missions suivantes : - la maîtrise d’ouvrage des projets qui lui sont délégués par ses membres ; - la réalisation et le déploiement du Dossier Médical Personnel (DMP) prévu par les articles L. 1111-14 à L. 1111-24 du code de la santé publique, et en particulier la maîtrise d’ouvrage de l’hébergement du DMP ; - la définition, la promotion et l’homologation de référentiels, standards, produits ou services contribuant à l’interopérabilité, à la sécurité et à l’usage des systèmes d’information de santé et de la télésanté, ainsi que la surveillance de leur bonne application ; en particulier, l’ASIP Santé émet l’avis préalable auquel l’article L. 1111-8 du code de la santé publique soumet les référentiels d’interopérabilité et de sécurité arrêtés par le ministre chargé de la santé ; - la maîtrise d’ouvrage et la gestion, dans le cadre des missions qui lui sont déléguées, des annuaires et référentiels nationaux regroupant les identités et informations associées relatives aux professionnels de santé ainsi qu’aux services et établissements de santé et du secteur médico-social. A ce titre, l’ASIP Santé assure notamment les fonctions d’autorité administrative et d’autorité de certification du répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS) et organise, en concertation avec les organisations professionnelles concernées, les fonctions d’autorité d’enregistrement que celles-ci sont appelées à exercer ; - la certification, la production, la gestion et le déploiement de la carte de professionnel de santé et, plus généralement, de dispositifs assurant les fonctions d’identification, d’authentification, de signature et de chiffrement permettant aux professionnels de santé de faire reconnaître, dans les conditions de sécurité et de confidentialité requises, leur identité et leurs qualifications professionnelles par les systèmes d’information et d’échanges électroniques qu’ils utilisent ; - l’accompagnement et l’encadrement des initiatives publiques et privées concourant à son objet, notamment sous forme de conventions d’assistance à maîtrise d’ouvrage, de conventions de partenariat ou de mise à disposition de services permettant de garantir la bonne utilisation, la cohérence, l’interopérabilité et la sécurité des systèmes d’échange et de partage des données de santé. L’ASIP Santé peut à ce titre attribuer des financements dans les conditions fixées par arrêté du ministre chargé de la santé, visant notamment à favoriser : la réalisation, le déploiement et l’usage du DMP ; la convergence, l’interopérabilité et la sécurité des systèmes d’information de © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 281 santé ; la participation à ces systèmes des professionnels de santé, des établissements, réseaux ou services de santé ainsi que des établissements et services médico-sociaux ; la mise en place de capacités de maîtrise d’ouvrage dans les régions ; le développement de la télémédecine et de la télésanté ; - la participation à la préparation et à l’application des accords ou projets internationaux dans le domaine des systèmes de partage et d’échange de l’information de santé, à la demande du ministre ou des ministres compétents. Dans le cadre de ces missions et des projets qui lui sont confiés par ses membres, l’ASIP Santé peut accomplir ou participer à toute forme d’action concourant au développement des systèmes d’information partagés de santé. Elle peut notamment passer tout contrat ou marché nécessaire à la réalisation de ses missions ; expérimenter ou faire expérimenter tout composant, processus de fonctionnement, produit, service ou modalité d’usage ; participer à des groupements d’intérêt économique ou public entrant dans son objet ; organiser la mise en œuvre de services d’accompagnement, de formation, d’information ou de support aux utilisateurs des systèmes d’information de santé. L’ASIP Santé peut également assurer des missions de veille et d’alerte sanitaires. Elle a compétence sur l’ensemble du territoire national. On retrouve donc la concrétisation opérationnelle des préoccupations des rapports précédents mettant en place une agence légitime, avec des compétences affirmées, structurantes tant sur les domaines spécifiques du DMP et des cartes de professionnel de santé (CPS) que sur ceux des référentiels, de l’interopérabilité et de la sécurité. Et de par la mise en place d’un secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales depuis mai 2011, en son sein, la Délégation à la stratégie des systèmes d’information de santé assure la maitrise d’ouvrage stratégique des systèmes d’information de santé et médico-sociaux et aussi, entre autres missions, la tutelle sur l’ASIP Santé. Avec la mise en place de la délégation à la stratégie des systèmes d’information de santé (DSSIS), le deuxième outil d’une gouvernance adaptée est donc mis en place. Les structures sont en place, la dynamique va-t-elle suivre ? Cependant, avant d’aller plus loin dans la réponse à cette question, il est utile de rappeler quelques notions fondamentales sur le DMP, dont les principes de création et de déploiement ont été réaffirmés à l’article 50 de la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) (principalement transfert des articles issus de la loi du 13 août 2004 du code de la sécurité sociale vers celui de la santé publique) et de décrire ensuite les modalités de déploiement en région Centre. Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire AU CŒUR DU DMP_______________________ Le Dossier Médical Personnel est proposé à tous les bénéficiaires de l’assurance maladie. Cependant, aujourd’hui, le calcul de l’Identifiant National de Santé n’est pas encore possible pour les ayant-droits du régime général. Ce dossier médical informatisé n’a pas vocation à se substituer aux dossiers métier des professionnels de santé, qu’ils exercent en ambulatoire ou en établissement. Ce n’est pas un outil de production de soins, mais bien un outil de partage d’informations médicales jugées utiles pour la coordination et la continuité des soins. Il n’induit pas de double saisie des données de santé du patient, puisqu’il est « nourri » des documents produits par les logiciels métier habituels des professionnels de santé(3). Les finalités Le patient acteur de sa santé. C’est son dossier de santé : il décide de sa création et de sa fermeture. Il peut gérer les droits d’accès par les professionnels de santé. Pour les professionnels de santé : - le besoin de réactivité : pour les services d’urgence dont la régulation (le « 15 »), car le fait de connaître rapidement les traitements en cours, les allergies, les antécédents aide à prendre la bonne décision et l’orientation adéquate ; - le partage d’information dans un espace protégé : la communication d’information se développe constamment, que ce soit entre les professionnels de santé entre eux et aussi entre les établissements de santé, les laboratoires, les centres d’imagerie. Le DMP permet, avec l’accord du patient, de mettre à disposition auprès des professionnels de santé des informations le concernant. Il favorise ainsi la coordination des soins et aide à la prise de décision médicale. Les politiques de sécurité La politique de sécurité du DMP s’appuie sur trois dispositifs majeurs : • Les certificats CPS délivrés par l’ASIP Santé. Ils permettent de s’authentifier sur le système DMP, de tracer les actions réalisées et de signer les données. Ils sont indispensables pour établir les transactions sur le DMP : - les certificats de personne physique sont intégrés dans la puce des cartes de la famille CPx (Carte de professionnel de santé et carte d’établissement) ; - les certificats « logiciels » de personne morale permettant d’identifier et d’authentifier une personne morale telle qu’un établissement de santé, se présentent sous forme de fichiers à installer1. • L’Identifiant National de Santé (INS) : permet l’identification unique pour chaque patient. • L’agrément des hébergeurs de données de santé à caractère personnel permet de garantir les conditions de sécurité et de confidentialité pour le stockage des DMP. Les fonctionnalités du DMP • Créer un DMP : Qui crée le DMP ? Tout professionnel de santé et tout personnel administratif d’établissement identifié et authentifié a la possibilité de créer un DMP. Au préalable, il informe le patient des possibilités du DMP et recueille son consentement à cette création, puis le crée. Comment créer le DMP ? La création du DMP requiert la lecture concomitante de la carte Vitale du patient et du moyen d’authentification du professionnel habilité (CPS2 ou CPE3) ou de la structure habilitée (CSA4), soit directement dans le logiciel professionnel DMP compatible en création, soit sur l’accès Web du DMP. Le professionnel peut remettre au patient, s’il le souhaite, les informations utiles à ses connexions ultérieures et colle l’autocollant DMP sur sa carte VITALE. • Alimenter un DMP (ajouter des documents) : Qui dépose et quoi ? Seuls les professionnels de santé autorisés par le patient et à l’aide de leur carte de professionnel de santé (CPS) peuvent déposer tout document utile et pertinent à la coordination des soins. Les établissements disposant de logiciels DMP compatibles en alimentation indirecte peuvent alimenter le DMP grâce à l’utilisation de certificats serveurs délivrés par l’ASIP Santé. Qu’y a-t-il dans un DMP ? Le DMP est organisé en huit espaces spécifiques : un dossier de synthèse, un pour les traitements, un pour les analyses, un autre pour les comptes-rendus, un pour l’imagerie, un pour les certificats, un pour la prévention, et le dernier concerne l’espace personnel (Tableau 1). Chaque espace ou chapitre comporte des sous-chapitres ou rubriques permettant de spécifier la nature du document. L’arborescence du DMP est très structurée, permettant un classement rigoureux des divers documents déposés. Les logiciels métier DMP compatibles intègrent les métadonnées telles que le type de document. Ainsi, lors de l’envoi du document vers le DMP, le classement dans la bonne catégorie est automatisé (Tableau 2). 1 ASIP Santé- Guide pratique du projet DMP en établissement de santé- 2ème édition, Mai 2012. 2 Carte de Professionnel de Santé. 3 Carte de Professionnel d’établissement. 4 Certificat Serveur d’application. 282 © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire Tableau 1 : Les espaces structurés du DMP. Table 1: Structured spaces of the EMR. Tableau 2 : Un exemple de classement des documents. Table 2: An example of classification of the documents. 4Synthèse 4Synthèse 4Traitement 4Traitement et soins et soins u Comptes-rendus 4Comptes-rendus 4CR d’accouchement 4Biologie 4CR d’acte diagnostique (autre) 4Prévention 4CR d’acte thérapeutique (autre) 4Certificat 4CR d’admission 4CR d’anesthésie 4CR de bilan fonctionnel (par auxiliaire médical) 4CR de consultation pré-anesthésique 4CR de passage aux urgences 4CR de réunion de concertation pluridisciplinaire 4CR de télé-médecine (télé-consultation) 4CR hospitalier (séjour) 4CR opératoire 4CR ou fiche de consultation ou de visite 4Imagerie médicale 4Documents ajoutés par le patient • Quel format pour les documents du DMP ? Les documents peuvent être saisis en texte libre (petit traitement de texte intégré au DMP). Ce n’est clairement pas la cible pour les professionnels de santé, puisque l’on vise l’accès direct du DMP via les logiciels métier. Les documents peuvent être ou numérisés ou provenir directement des logiciels des professionnels de santé ou du dossier patient d’un établissement de santé. Enfin, des images peuvent être stockées dans le DMP. Le poids unitaire de chaque document doit être inférieur à 5 Mo5. Des documents peuvent être rendus non visibles pour le patient (résultats d’analyse ou diagnostic) dans l’attente d’une consultation d’annonce préalable. Le patient dispose à sa convenance de son espace personnel. - Carte de Professionnel de Santé - Carte de Professionnel d’établissement - Certificat Serveur d’application - Les formats de fichiers acceptés par le DMP sont : jpeg, jpg, txt, pdf, rtf, tif, tiff. • Consulter un DMP, qui consulte et quoi ? Le professionnel de santé, autorisé par le patient et authentifié par sa carte CPS, peut lire le DMP dans la limite de ses compétences professionnelles (les droits de consultation en fonction de la profession exercée sont définis dans une matrice d’habilitation(4)). Ainsi, les professions médicales et les biologistes ont accès à l’ensemble du contenu du DMP. Pour les autres, la matrice d’habilitation donne accès aux documents utiles à la prise en charge de leur patient. Les droits sont élargis pour le médecin traitant du DMP(5). 4Lettre 4Imagerie 283 médicale - Médecin Traitant Le médecin traitant participe à la mise en place et à la gestion du DMP (article L 162-5-3 du code de la Sécurité Sociale). Conformément à la loi, le médecin traitant peut se déclarer comme tel dans le DMP de son patient ; un patient peut aussi déclarer un médecin comme médecin traitant dans son DMP. Le médecin traitant exerce des fonctions spécifiques dans le DMP : il peut consulter l’historique des accès et actions, lire les documents masqués, ou rendre de nouveau visible un document. A noter : les informations qui figurent dans le DMP ne valent pas déclaration de médecin traitant auprès de l’Assurance Maladie. Elles ne dispensent pas le patient d’effectuer les démarches habituelles pour déclarer un médecin traitant. - Le patient Il peut tout consulter sauf des informations sensibles (entretien avec médecin préalable). 5 Les formats de fichiers acceptés par le DMP sont : jpeg, jpg, txt, pdf, rtf, tif, tiff. © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 de sortie Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire - Cas particuliers des urgences et de la régulation médicale 4 Les urgences « Si la personne est hors d’état d’exprimer sa volonté et si les circonstances le nécessitent, l’urgentiste authentifié avec sa carte CPS peut décider, dans l’intérêt du malade, d’accéder à son DMP sans avoir recueilli son consentement préalable. Ce mode dit « bris de glace » doit être motivé. Cet accès sans le consentement du patient est encadré par l’article L 1111-17 du Code de la Santé Publique. Le patient peut s’opposer préalablement à un tel accès à son DMP. Dans ce cas, l’accès en mode « bris de glace » sera refusé par le système »(3). 4 La régulation médicale « Les médecins régulateurs en charge des appels d’aide médicale d’urgence (SAMU) peuvent, sauf opposition préalable du patient, consulter le DMP d’une personne qui sollicite ce service. L’accès à la carte Vitale étant par définition impossible dans ce cas, le service de régulation médicale est doté d’un certificat d’authentification particulier, permettant au médecin régulateur d’interroger la base des titulaires d’un DMP et, après vérification, de consulter le DMP du patient concerné (article L 1111-17 alinéa 2) »6. • Gérer le DMP : Qui gère le DMP ? Le patient peut ajouter des documents dans son espace personnel et peut en masquer certains ou en faire masquer par un professionnel de santé. Il accède à l’ensemble des traces (visualiser qui est venu consulter et/ ou modifier le DMP). Il gère les droits d’accès à son DMP, peut demander la suppression d’un document, voire sa destruction ou celle complète de son DMP (droit à l’oubli), ou simplement sa fermeture, les données étant dans ce cas conservées 10 ans et ce DMP pouvant être rouvert. agences régionales de santé (ARS) et les établissements de santé font connaître et contribuent à la création de DMP. En avril 2011, l’accès direct par les patients est opérationnel. Puis, de nouveaux appels à projet adhèrent au dispositif de déploiement : d’abord en novembre, 33 établissements pilotes dont 4 dans la région Centre (centres hospitaliers de Bourges, Chartres et Issoudun ainsi que la polyclinique de Blois) et ensuite en décembre, 10 régions supplémentaires dont le Centre via les Groupements de Coopérations Sanitaires (GCS). Les GCS, dont le GCS TéléSanté Centre, jouent le rôle de maitrise d’ouvrage régionale en charge des systèmes d’information de santé et regroupent principalement les principaux établissements de santé publics et privés et concourent sous l’impulsion des ARS à la mise en œuvre d’une politique régionale dans ce domaine. Les déclinaisons dans la région Centre Déploiement via l’ASIP et le GCS TéléSanté Centre • Un bassin d’expérimentation : AMBOISE. Sur le bassin d’Amboise, le souhait des professionnels de santé est, d’emblée, de développer des usages spécifiques d’utilisation du DMP : 1- Le volet de synthèse médicale (VSM). Pour les médecins généralistes le champ du DMP est trop large (les huit domaines), aussi ils émettent le souhait qu’un volet de synthèse médical soit généré à partir de leur Tableau 3 : Le contenu structuré du volet de synthèse médicale. Table 3: The structured content of the component of the medical summary. Rubrique Coordonnées patient Coordonnées MT LES PHASES DE DÉPLOIEMENT DU DMP__ Après le vote de la loi HPST et la mise en place des nouvelles instances de gouvernance et la mise en œuvre (cf. supra), le DMP est officiellement inauguré le 5 janvier 2011 par le ministre en charge de la santé et l’ASIP entreprend de le déployer au niveau national. Le déploiement national Une phase d’amorçage concerne quatre régions (Alsace, Aquitaine, Franche-Comté et Picardie), dans lesquelles les Date de mise à jour Pathologie en cours et Antécédents (ATCD) personnels (y compris allergie et intolérance médicamenteuses) et facteurs de risque (FdR) (comprenant : ATCD familiaux; FdR liés au mode de vie (Alcool, tabac, activité physique, alimentation). FdF professionnels) Traitement au long cours Points de vigilance (ou points d’attention) (rédigés en texte libre par le MT) Signature (en cas d’impression) 6 Le DMP peut être retrouvé à partir de la carte Vitale, de l’identifiant national de santé calculé (INS-C), ou de critères tels que le nom, le prénom et l’âge. 284 © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire outil de gestion de leurs patients et transmis à la demande automatiquement dans le DMP. Le contenu du VSM a ensuite fait l’objet de travaux à la HAS pour arriver en octobre 2013 à une définition métier, reprise par l’ASIP Santé et intégrant le cadre d’Interopérabilité des systèmes d’information de santé (SIS) (Tableau 3)(6). 2- De même, dans les EHPAD est montré l’intérêt de transférer le dossier de liaison d’urgence dans le DMP. En effet, le DLU reprend les éléments du Volet de Synthèse Médicale en y ajoutant une grille de dépendance de la personne âgée, et les directives anticipées. 3- Enfin, pour parfaire l’utilisation de cet outil, il est indispensable de favoriser la lecture des DMP : - par la régulation et les services d’urgence du 37 et du 41 ; - par les autres professionnels de santé. L’ensemble des médecins généralistes et les établissements du territoire participent ainsi à la création et à l’alimentation des DMP, dont trois établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) d’Indre-et-Loire et trois autres du Loir-et-Cher car partie intégrante du bassin de vie d’Amboise. Dès le départ du projet d’expérimentation, la consultation du DMP a été recherchée afin d’obtenir immédiatement une valeur d’usage. C’est sur la base de cette expérimentation que le bassin d’Amboise a été retenu par l’ASIP Santé. • Un bassin pilote de déploiement : l’INDRE. Avec pour finalité la création et l’alimentation de DMP par de nombreux partenaires, ainsi douze établissements de santé publics-privés dont le CH d’Issoudun pilote, des cabinets de radiologie, les médecins libéraux, les réseaux de soins et les représentants des usagers au sein du Collectif interassociatif sur la Santé (CISS). Déploiement via l’ARS du Centre-Val de Loire7 avec le GCS TéléSanté Centre Le déploiement du DMP partout et par tous a montré ses limites et la difficulté de pérenniser le déploiement. Les établissements pilotes sont entrés dans la démarche grâce aux crédits octroyés, mais la dynamique générale de déploiement tarde à s’enclencher. Quant aux professionnels de santé libéraux, leur adhésion à la démarche est variable d’un territoire à l’autre, le périmètre du DMP leur paraissant trop large et leurs outils de gestion inadaptés pour une utilisation simple et optimum (cf. en infra les analyses). L’expérience a néanmoins servi à montrer aux différents praticiens l’intérêt d’informations de synthèse dans le DMP. Aussi, le Directeur général de l’ARS du Centre-Val de Loire a souhaité que la création et l’alimentation de DMP soient généralisées avec un usage spécifique via les EHPAD par le dépôt du dossier de liaison d’urgence (DLU) dans le DMP. En effet, parmi les enseignements issus de la canicule de 2003, il a été constaté qu’une synthèse des données de santé d’une personne était indispensable quand son état de santé justifiait soit un appel au service de régulation d’urgence (le « 15 ») soit une prise en charge dans un service d’urgence. Dès 2004, une circulaire ministérielle préconisait la constitution dans tous les EHPAD d’un DLU par patient. Le DLU comprend une partie administrative, la synthèse de l’état de santé du résident (traitements antécédents, allergies, ...) ainsi que ses directives anticipées et les informations de la grille AGGIR. L’action impulsée par l’ARS et portée par le GCS TéléSanté Centre consiste dans chaque EHPAD soit à transformer le DLU du format papier en version numérique et en format PDF pour le déposer ensuite dans le DMP préalablement créé, soit à l’extraire du logiciel de gestion et à le transférer vers le DMP. Déploiement du DMP en région Centre Dé ce mb r e 2 0 1 1 Ré g ion Re te n u e A p p e là Pr oj e ts A S I P B as s in d e l’ I n d r e B as s in d ’ A mb ois e Octob r e 2 0 1 2 E x te n s ion au B e r r y : In d re + Ch e r 2014 2 0 1 3 1- Décision ARS : priorité EHPAD 2 - G r p e T r av ail Fé d é r ation s + M é d e cin s coor d on n ate u r s + Collè g e M é d e cin e d ’ U r g e n ce 3 - Ré u n ion s s e n s ib ilis ation A RS / G CS A x e g é r on tolog iq u e / PRS DM P / T é lé mé d e cin e 4 - A ccomp ag n e me n t 3 9 E H PA D d u B e rry Généralisation du déploiement à l’ensemble des EHPAD de la région 60 EHPAD par trimestre Territoire PAERPA Expérimentation : VSM : volet synthèse médicale DLU : dossier de liaison d’urgence = VSM + grille AGGIR + directives anticipées PAERPA : Personnes âgées en risque de perte d’autonomie ; GCS : groupement de coopération sanitaire ; PRS : Projet Régional de Santé. Figure 1 : Le processus de déploiement. Figure 1: The deployment process. Ce déploiement s’est progressivement mis en œuvre dans l’Indre à partir d’octobre 2012 pour s’étendre au Cher en 2013. Ainsi, dans ce nouveau bassin pilote du Berry, 80 EHPAD étaient concernés ainsi que les « Centre 15 » et l’ensemble des centres hospitaliers ayant un service d’accueil d’urgence (Figure 1). 7 En application de la LOI n° 2015-29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral, l’appellation de la Région Centre est modifiée en Région Centre-Val de Loire ; il en est de même pour l’ARS. © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 285 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire 1 département par trimestre en 2014 Environ 60 EHPAD par département 3 J/H par EHPAD Plus de 800 professionnels formés Résultats au 10/11/2014 7 9 , 5 % d e s E H PA D d e la r é g ion 1 2 0 1 0 0 8 0 6 0 4 0 N b r e d ’ E H PA D 2 0 ion n en tat ré a tio /C on ati Fo rm A li m é 0 é r eq u is Une méthode de déploiement Sept semaines avant le début du trimestre, le Directeur général de l’agence régionale de santé (DGARS) par courrier informe les directeurs des établissements concernés de la démarche en explicitant le contexte et les objectifs. Parallèlement le GCS Télésanté Centre invite les responsables et professionnels à une réunion d’information pour détailler les fondamentaux et les modalités de ce déploiement. Durant cette réunion sont expliqués les pré-requis pour l’établissement, à savoir la mise en place d’une équipe projet, les modalités de gestion interne pour l’acquisition des CPS en lien avec le GCS facilitateur avec l’ASIP8 pour une fourniture rapide de celles-ci. Concernant l’équipement informatique, plusieurs possibilités pour les directeurs : soit leur outil de gestion intègre la création, l’alimentation et la visualisation d’un DMP, soit dans le cas contraire ils disposent de modalité d’accès au site DMP via Internet ou ils utilisent un ordinateur portable prêté par l’ARS (le Tout en Un) pour récupérer les DLU en PDF, créer le DMP et y verser le DLU. La réunion « de lancement » regroupe l’ensemble des acteurs concernés : EHPAD, service d’accueil des urgences (SAU) et Centre 15, Conseil Général, organismes tutélaires, ARS. Après cette réunion, des rendez-vous téléphoniques spécifiques permettent de valider les procédures d’organisation internes ainsi celles concernant les personnes habilitées à la création du DMP ou au recueil du consentement, celles relatives à l’équipement informatique matériel et logiciel et aux choix techniques retenus, enfin celles concernant l’acquisition des CPS. Le GCS Télésanté Centre peut également intervenir à la demande de l’établissement pour aider à la réflexion sur l’évolution de l’organisation interne de l’établissement liée à la mise en place du DMP. Si nécessaire, un technicien DMP en EHPAD Pr La maitrise d’ouvrage déléguée par l’ASIP et par l’ARS du Centre : l’équipe du GCS chargée de ce déploiement s’est progressivement étoffée entre 2012 et 2014 pour accompagner les établissements de santé et les EHPAD de chaque territoire de santé. se ns ib i lis La mise en œuvre de ce déploiement procède à la mise à niveau des postes devant utiliser le DMP : mise à jour des composants logiciels spécifiques à la lecture des cartes Vitale et CPx, installation des lecteurs de cartes, mise à jour de certains logiciels. Quand l’établissement a mis à niveau son organisation et réglé l’ensemble des problèmes matériels, une assistante chef de projet se déplace pour former le personnel et apporter les derniers conseils lui permettant d’être autonome dans le processus de création et de versement du DLU dans le DMP (Figure 2). Les résultats au 10/11/2014 montrent l’évolution positive en Indre-et-Loire ; on peut constater le nombre important d’EHPAD en capacité de créer des DMP et ceux engagés dans la démarche (Figure 3). Re fu s N o n s en s ib ilis é Les enseignements tirés par cette expérimentation dans le Berry ont permis de développer une méthodologie standardisée pour les autres départements de la région. Ainsi, la généralisation s’est mise en place en 2014 avec l’accompagnement du GCS durant un trimestre : l’Indre-et-Loire au 1er trimestre et l’Eure-et-Loir au 2ème trimestre. En raison des congés d’été, le deuxième semestre 2014 est consacré au déploiement dans les territoires de santé du Loir-et-Cher et du Loiret, tandis que le Berry bénéficie aussi d’un dernier appui du GCS. 3J/H par EHPAD = temps d’intervention pour une personne > une personne à temps plein durant 3 jours. Figure 2 : Le constat du déploiement en région Centre. Figure 2: The observation of the deployment in the région Centre. EHPAD 30 29 25 20 15 16 10 10 7 5 0 4 0 1 2 3 4 Figure 3 : Le déploiement en Indre-et-Loire. Figure 3: Deployment in Indre-et-Loire. 8 Mise en place d’un « circuit court » entre DT ARS, GCS et ASIP Santé pour l’obtention des cartes CPx. 286 © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire La méthodologie mise en œuvre porte ses fruits, car pour le 1er semestre 2014 les résultats sont très encourageants dans les territoires de santé d’Indre-et-Loire et d’Eure-etLoir (Tableaux 4 et 5 et Figure 4). Parallèlement le GCS intervient auprès des services de régulation et de l’ensemble des établissements de santé ayant un service d’accueil d’urgence afin que la lecture des DMP soit systématisée (Figure 5). De plus, à la demande de l’ARS, une action expérimentale de déploiement du DMP est en cours de réalisation par le GCS Télésanté Centre au bénéfice des SSIAD d’Indre-etLoire et des infirmières et infirmiers libéraux concernés par la prise en charge des personnes âgées. Ce déploiement est réalisé durant le second semestre 2014 avec la même méthodologie mise en œuvre dans les EHPAD (Figure 6). Déploiement du DMP dans les SSIAD d’Indre et loire Activité DMP en Eure-et-Loir 25 Antennes de SSIAD concernées : 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 1 8 d é j à f or mé s : 4 2 p r of e s s ion n e ls IDE libéraux : Par te n ar iat av e c U RPS I DE L : 50 sessions de formation planifiées 9 2 I DE L f or mé s au 1 0 / 1 1 / 2 0 1 4 7 0 6 0 5 0 4 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 3 0 10 11 12 13 14 2 0 1 0 Nbre ES DMP créés DMA alimentés Activité DMP en Indre et Loire 0 -1 0 1600 1400 1200 1000 800 600 400 200 0 L oir e T ou r ain e T ou r ain e Cô té S u d L oir e N atu r e G r an d T ou r s Ch in on ais Ratio Nb IDEL formés / nb total IDEL par pays en Indre et Loire Figure 6 : Le déploiement du DMP dans les SSIAD d’Indre-et-Loire. Figure 6: The deployment of the EMR in the SSIAD of Indreet-Loire. 01-08-13 01-07-13 01-06-13 01-05-13 01-04-13 01-03-13 01-02-13 01-01-13 01-12-13 01-11-13 01-10-13 01-09-13 01-08-13 01-07-13 URPS : Unions Régionales des Professionnels de Santé ; IDE : Infirmiers diplômés d’état ; IDE L : IDE Libéraux. Figure 4 : Focus sur l’évolution d’activité en Eure-et-Loir et en Indre-et-Loire. Figure 4: Focus on the activity development in Eure-et-Loir and Indre-et-Loire. Consultation du DMP aux urgences et SAMU Déploiement concomitant des SAMU et SAU sur les 6 départements Etat d’avancement au 10/11/2014 5 des 6 samu de la région 80 % des SAU de la région 9 7 29 6 5 30 4 Samu Urgence 3 25 2 1 se ns ib i lis é Pr é r eq u é se ns ib i lis fu s Re Fo rm N o n 15 is ati on /C ré a tio n A li me n ta tio n 0 20 10 16 10 7 4 5 Figure 5 : Déploiement du DMP aux Urgences et au SAMU. Figure 5: Deploying the EMR in ED (emergency department) 0 0 1 2 3 4 and UAS. © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Les freins identifiés depuis 2013. • Freins politiques - Absence de communication nationale sur le DMP, notamment auprès du grand public ; - communication délétère et polémique autour des rapports de la Cour des Comptes ; - pas d’orientation politique clairement annoncée : en attente de positionnement de la part du Ministère de la Santé. • Freins industriels Offre industrielle faible et frilosité des éditeurs à engager des ressources pour rendre leurs logiciels DMP compatibles. EHPAD 8 Les difficultés liées au déploiement 287 • Freins liés aux établissements - Projet non porté par la direction ; - pas de médecin coordonnateur ; - manque de temps ; - niveau d’informatisation non homogène entre établissements, certains n’ayant pas encore de dossier patient informatisé : > logiciel non DMP compatible ; > problème de commande de lecteur de carte Vitale. - niveau de mise à jour des DLU hétérogène ; Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire Tableau 4 : Évolution des créations et alimentations de DMP. Table 4: Evolution of the creations and supplies of EMR. Date (source : stat hebdo ASIP) Département Nbre d’établissements 08/07/2013 28 (*) 05/01/2014 06/04/2014 06/07/2014 24/08/2014 En cumul, DMP Créés alimentés 4 1 480 543 37 10 53 2 28 5 1 519 578 37 11 356 12 28 5 1 524 590 37 31 659 212 28 33 1 742 691 37 41 1 238 513 28 33 1 866 730 37 41 1 387 675 NB : cumul inversé : sur 191 186 ordonnances chroniques contenant des psychotropres, 53,63 % n’en contiennent qu’un, 83,61 % en contiennent 1 ou 2. On peut aussi exprimer que 46,37 % en contiennent 2 ou plus. (*) le CH de Chartres a été établissement pilote d’où le nombre de DMP plus élevé comparé au 37. Tableau 5 : Focus sur l’Eure-et-Loir et l’Indre-et-Loire. Table 5: Focus on Eure-et-Loir and Indre-et-Loire. Eure-et-Loir Indre-et-Loire Nombre d’établissements DMP Créés (en cumul) DMP Alimentés (en cumul) Nombre d’établissements DMP Créés DMP Alimentés (en cumul) 08/07/2013 4 1 480 543 10 53 2 05/01/2014 5 1 519 578 11 356 12 06/04/2014 5 1 524 590 31 659 212 06/07/2014 33 1 742 691 41 1238 513 24/08/2014 33 1 866 730 41 1387 675 - pas ou très peu de ressources techniques informatiques dans les établissements de petite taille type EHPAD, alors que le niveau d’exigence s’accroit en ce domaine. • Recueil du consentement qui a mis en exergue les difficultés liées aux personnes âgées Altération des facultés cognitives, sans pour autant bénéficier d’une mise sous tutelle, seule habilitée à donner le consentement pour la création du DMP. Ce problème n’est pas spécifique au DMP, mais le DMP a été un révélateur de certaines situations non réglées à ce jour sur ce sujet. • Difficultés concernant la pérennité du dispositif Les actions menées par le GCS TéléSanté Centre à la demande de l’ARS du Centre consistent à accompagner les acteurs dans la mise en œuvre de l’utilisation du DMP, tant sur le plan organisationnel que technique, formation… Il n’en reste pas moins qu’au-delà de ces actions, il appartient à chacun des acteurs de poursuivre cette mise en œuvre et de s’approprier ce nouvel outil. Cette phase de pérennisation est de la responsabilité de chaque professionnel de santé, de chaque directeur d’établissement et des autorités en charge de l’organisation du système de santé, tant sur chaque territoire qu’au niveau national. 288 © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire Le bénéfice des actions menées ne pourra être réel que si chaque acteur continue d’abonder le dispositif DMP afin que son soit usage soit permanent : il appartient donc à chacun de contribuer à atteindre un seuil critique permettant d’en apprécier le bénéfice à grande échelle. Aussi, après avoir parcouru la genèse du DMP, relevé les différents composantes de ce nouvel outil et vu le déploiement spécifique en région Centre, il est opportun de préciser ce que pourrait être son devenir. été alloués à l’élaboration du DMP s’élève à 500 millions d’euros (M€). Plus globalement et au niveau national, sur l’exercice 2012, plus de 44 M€ ont été consommés sur les recettes attribuées au Fonds d’intervention de la qualité et de la coordination des soins (Fiqcs) dont 34,74 ont été consacrés au financement du DMP contre 45,5 M€ en 2011 et 43,9 en 2010. Le conseil note qu’un surplus de financement de 0,8 M€ du Fiqcs a été acté dans le compte financier 2012 de l’Asip Santé. Surplus qui sera « déduit par la Cnamts des versements 2013 » à l’agence, est-il précisé. LES PERSPECTIVES _____________________ • Selon l’Asip Santé (dépêche HOSPIMEDIA 13/01/2014) : L’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé) publie un mémorandum sur les « données exactes » de ce dossier. Ainsi, l’agence indique que le coût du projet DMP s’établit à 187 M€ depuis 2005. Dans le détail, sur la phase initiale de recherche et de développement, débutée en 2005, l’assurance maladie a versé au Groupement d’intérêt public chargé du DMP (GIP DMP) une somme totale de 92 M€ sur les exercices 2005, 2006, 2007, 2008 et 2009. Une somme qui a été versée via le Fonds d’aide à la qualité des soins de ville (Faqsv), le Fonds d’intervention de la qualité et de la coordination des soins (Fiqcs) et le Fonds national de gestion administrative (FNGA). Sur ces 92 M€, 90 millions ont été affectés à la préparation et à la conception du DMP. S’en est suivie la phase de construction et d’amorçage qui a débuté en 2011 dans quatre régions pilote. Cette phase d’amorçage, indique l’Asip Santé, a permis la création de 420 000 dossiers et a fourni dans le même temps un retour d’expérience qui a mis en évidence « les facteurs clés du succès d’un déploiement généralisé ». De 2010 à 2013, l’assurance maladie a versé à l’Asip Santé 152 M€ dont 97 millions dédiés au DMP. L’Asip Santé rappelle également que la Cour des comptes a estimé à 44 M€ le coût des actions menées à l’échelon régional pour la mise en œuvre des projets concernant les dossiers médicaux partagés. Relevant d’initiatives locales et « sans lien avec le projet DMP », souligne-t-elle, leur coût « ne peut être imputé au DMP, dont la création a justement pour objet de faire disparaître ce genre de centre de coûts » L’ASIP Santé précise que ces chiffres sont documentés et vérifiés. Globalement, au niveau national, les résultats en termes de nombre de DMP et de son utilisation courante, n’ont pas été à la hauteur des espérances des initiateurs de ce projet (en juin 2014, 470 000 dossiers créés - source ASIP Santé). D’un avenir incertain… Force est aussi de constater une convergence assez pessimiste sur l’avenir de ce dispositif de déploiement, dont le caractère universel est loin d’avoir été mis en œuvre et encore moins approprié par les professionnels de santé. Quelques constats concrets : Le débat sur les coûts du DMP • Selon la Cour des comptes : Le rapport de la Cour des comptes de juillet 2012, concernant le coût du DMP depuis sa mise en place, relève la grande disparité des financements nationaux auxquels s’ajoutent ceux apportés par certaines ARS accompagnant des déploiements spécifiques ou des prémices de déploiement, l’ensemble de ceux-ci se révélant à terme très disparates entre les régions françaises. « L’évaluation minimale à fin 2011 des coûts totaux liés au DMP, hors dispositifs hospitaliers pour la partie non subventionnée par l’ASIP, est donc de l’ordre de 210 M€. Une approche en comptabilité analytique de l’ensemble des dépenses précitées aboutirait à un chiffre plus élevé, sans qu’une fourchette puisse valablement être estimée. L’absence de suivi financier précis et l’impossibilité à consolider le montant des fonds publics considérables consacrés, sous de multiples formes et par un grand nombre d’acteurs, au DMP n’est pas seulement très gravement préjudiciable à l’appréciation de son coût réel. Elles traduisent aussi un défaut de stratégie claire et de méthode particulièrement anormal ». (cf. pages 52-53). • Selon le Conseil national pour la qualité et la coordination des soins (CNQCS) (dépêche Hospimedia 06/01/2014) : Dans le cadre du rapport d’activité 2012, le CNQCS note que depuis 2004 le montant total des financements qui ont © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 289 Le rapport annuel de la Cour des comptes Dans son rapport annuel de 2013, la Cour des comptes, assez critique dans son chapitre 5 intitulé « Les télé services publics de santé : un pilotage toujours insuffisant », insiste (pages 377 à 380) sur la nécessité d’« accélérer » la démarche de déploiement du DMP. Elle constate aussi avec regret l’absence de convergence entre la CNAM et l’ASIP quand, lors de l’élaboration de la convention médicale de juillet 2011, dans le cadre de rémunération à la performance, a été instaurée la mise en place d’un volet médical Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire de synthèse (VMS) mais sans référence au DMP, aussi les éditeurs de logiciels ont préféré prioriser le versant (VMS) plutôt que son intégration au DMP… ...Vers une relance par la stratégie nationale de santé (SNS)… Les prémices de la SNS A un moment où la fin du DMP était même envisagée, le rapport Cordier en juillet 2013 apporte une nouvelle contribution. Est mis en exergue au niveau des constats : « la déjà trop longue « histoire du DMP » : imprécisions sur la nature et les objectifs, défaut d’adhésion des professionnels de santé et des associations d’usagers, lourdeur du dispositif, ergonomie insatisfaisante, faible valeur d’usage, manque de soutien durable tant politique qu’institutionnel, pilotage à plusieurs pilotes, avec pour autant des expériences réussies dans quelques régions. Au niveau des préconisations « Aider à la transmission d’informations entre professionnels de santé » : - cibler une première étape de développement d’un DMP sur un contenu socle (biologie, médicaments, volet médical de synthèse, compte rendu d’hospitalisation) pour les malades chroniques et les personnes âgées en perte d’autonomie, puis pour les femmes enceintes et les jeunes enfants ; - recentrer… « sur la coordination des soins par et pour les professionnels, en soutien de la stratégie nationale de santé, et en l’articulant avec les projets en cours (volet médical de synthèse, dossier pharmaceutique, messagerie sécurisée, territoire et hôpital numérique) ». « Au total : - la transmission d’informations entre professionnels de santé doit devenir un élément culturel, parce qu’elle fait intégralement partie du soin et de l’accompagnement ; - la nécessité est reconnue d’une homogénéisation des règles de partage et d’échange quel que soit le lieu de soin ». A force de constats négatifs, de rapports successifs, d’atermoiements sur la stratégie industrielle et sur les priorités envers les publics et les professionnels de santé concernés, on aurait pu craindre la fin programmée du DMP. Cependant la stratégie nationale de santé est annoncée en septembre 2013 par Madame la Ministre des affaires sociales et de la santé qui a souhaité une inflexion majeure dans la stratégie de déploiement du DMP. Le public ciblé par ce DMP 2 concernera donc en priorité les personnes en affection de longue durée (ALD), celles ayant des pathologies cardio-vasculaires et surtout les personnes âgées en particulier celles concernées par les expérimentations « PAERPA » (personnes âgées en risque de perte d’autonomie) dont la généralisation est à terme prévue sur l’ensemble du territoire. Enfin, une évolution juridique importante est envisagée, car même si le DMP reste sous la responsabilité du patient, le Dossier médical passerait de « personnel » à « partagé » pour bien montrer sa finalité : être un outil aidant au partage d’informations et à la coordination des soins. Cette stratégie nationale de santé sera intégrée à la future loi de santé publique, dont la discussion est prévue au 1er trimestre 2015. De plus, la gouvernance de projet DMP sera transférée de l’ASIP santé vers la CNAM-TS pour une plus grande efficacité auprès des professionnels de santé libéraux. …A une nouvelle dynamique… Le projet de loi Santé Présenté au Conseil des ministres le 15 octobre 2014, il reprend des dispositions concernant le DMP et la coordination des soins (article 25). Cet article refonde le dispositif de Dossier Médical Personnel (DMP). Ce dossier médical, désormais nommé dossier médical partagé, est un outil essentiel de la coordination des prises en charge ; sa mise en œuvre est confiée à l’assurance maladie, « mieux à même d’en assurer le déploiement effectif ». L’article précise les conditions de création d’un DMP, désormais recentré prioritairement sur les patients chroniques, par un professionnel ou un établissement de santé avec le consentement du patient, ainsi que les documents ayant vocation à être versés au DMP. Il fixe les conditions d’accès au DMP avec le consentement du patient et précise le rôle particulier du médecin traitant et notamment sa capacité à accéder à l’intégralité du DMP de son patient. Cet article précise aussi l’agrément nécessaire à l’hébergement des données de santé recueillies avec le consentement de la personne concernée. Ce projet de loi sera en discussion au Parlement au 1er trimestre 2015. La CNAM-TS prendra la relève de l’ASIP santé après le vote de cette loi et la publication des textes réglementaires nécessaires à son application. Le portage de la gouvernance du DMP, auprès des professionnels libéraux, par la CNAM-TS ne pourrait être effectif qu’au début de 2016. Qu’en sera-t-il du déploiement du DMP durant cette période transitoire ? Quel sera le rôle des ARS ? Indépendamment des questionnements inquiets sur un avenir par définition incertain, il est encourageant de relever certaines informations positives : Le sondage Opinion Way Les français et les médecins plus favorables à l’utilisation du DMP (cf. le sondage Opinion Way(7) de septembre 2014 pour le SML). 290 © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire Parmi un certain nombre de thèmes concernant la prévention, le tiers payant et la mise en place du médecin traitant, le « grand public » et les médecins interrogés9 avaient à se prononcer sur la relance du DMP prévue dans le projet de loi sur la santé. Les réponses (à partir de la page 12) montrent un intérêt certain du grand public et un intérêt plus mitigé mais néanmoins positif des médecins libéraux interrogés (Tableau 6). Tableau 6 : Les résultats essentiels du sondage. Table 6: Key survey findings. La mise en place du DMP… Grand public Médecins libéraux oui tout à fait - oui plutôt Facilitera le travail des professionnels de santé 90 % 56 % Est un élément essentiel du parcours de soins coordonnés 89 % 53 % Permettra une meilleure prise en chargé des patients 89 % 63 % Sera source d’économie pour la Sécurité sociale 73 % 41 % Est une menace pour la vie privée des patients 34 % 56 % La messagerie sécurisée de santé (MSS) Il y a lieu enfin de préciser que depuis le dernier trimestre 2014, l’ASIP santé diffuse au niveau national un nouvel outil : la messagerie sécurisée de santé (MSS)(8). Cela consiste pour l’ensemble des professionnels de santé ayant une CPS à pouvoir échanger entre eux dans un espace dit de confiance avec des outils de messagerie habilités par l’ASIP via un réseau sécurisé. Les messageries sécurisées de santé vont nécessairement se développer ; les opérateurs de téléphonie ou spécialisés en ce domaine étant actuellement en relation avec l’ASIP pour être habilités eux-mêmes à la diffusion de ce service. Ainsi, l’utilisation concomitante de cet outil de communication avec celui du DMP doit permettre aux professionnels de santé d’avoir une meilleure connaissance partagée de la situation d’un patient et ainsi d’apporter une réponse la mieux adaptée et coordonnée (Figure 7). Un outil de partage Comp te -r e n d u H os p italis ation Centres Hospitaliers In fo p atie n ts Professionnel de santé libéral U s ag e r s V ole t d e s y n th è s e mé d icale Dos s ie r d e liais on d ’ u r g e n ce Comp te -r e n d u imag e r ie M é d e cin d ’ u r g e n ce La dynamique PRADO Pour être le plus exhaustif possible, il faut aussi souligner l’initiative de la CNAM-TS qui, sans attendre l’application de la nouvelle loi de santé, déploie, via les CPAM et leurs délégués médicaux, la procédure de création de DMP par le biais des Programmes d’aide au retour à domicile (PRADO). Actuellement trois dispositifs PRADO existent : maternité, insuffisance cardiaque et orthopédie. Pour PRADO-orthopédie, un protocole se met en place, via la CPAM entre l’établissement hospitalier, le patient, le médecin généraliste et les autres professionnels de santé concernés, pour organiser le retour à domicile et créer dans ce cadre un DMP servant comme souhaité à la coordination des soins. Cette procédure se met en place très progressivement avec cependant très peu de patients concernés, il n’y aura pas d’effet volume à attendre de ce programme, mais le déploiement d’une pratique, d’un usage avec un ensemble de professionnels utilisant eux aussi les mêmes et nouveaux outils. Etablissement médico-social E x : Fich e d e r e n s e ig n e me n ts DM P MESSAGERIE SECURISEE SANTE Figure 7 : Un outil de partage. Figure 7: A sharing tool. L’Agence régionale de santé du Centre-Val de Loire a anticipé le déploiement organisé du DMP(9) auprès du public cible des personnes âgées puis sur le territoire expérimental PAERPA. La poursuite de ce dispositif conforte son positionnement pour une politique volontariste envers les professionnels de santé, les établissements sanitaires et médico-sociaux afin que tous augmentent leur engagement dans le déploiement du DMP afin de favoriser une meilleure coordination de la santé des patients. n Liens d’intérêts : les auteurs n’ont déclaré aucun lien d’intérêt concernant cet article. Les termes de ce document n’engagent que leurs auteurs et non les institutions les concernant. 9 Echantillon de 1068 Français représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. Echantillon de 1330 médecins libéraux interrogés en ligne. © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015 291 Le Dossier Médical Personnel (DMP) : exemple de déploiement dans la Région Centre-Val de Loire The Electronic Medical Record (EMR): example of a deployment in the Région Centre-Val de Loire LISTE DES ABRÉVIATIONS ____________________________________________________ CNAM-TS Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés DMP Dossier médical partagé (à l’origine et repris dans la future loi de santé) Dossier médical personnel (depuis la loi HPST juillet 2009) ASIP santé Agence des systèmes d’information partagés de santé VSM Volet de synthèse médical SAMU CPx Carte de professionnel de santé (pour les professionnels médicaux ou paramédicaux Service d’aide médicale urgente = le service de régulation médicale du centre hospitalier de référence (en général le département) = le 15 DLU Dossier de liaison d’urgence (synthèse des informations essentielles d’un résident en EHPAD) pour permettre une prise en charge plus rapide par la régulation ou dans un SAU GCS TéléSanté Centre Groupement de coopération sanitaire à disposition de ses adhérents et maitrise d’œuvre de missions confiées par l’ARS MSS Messagerie sécurisée de santé SSIAD Service de soins infirmiers à domicile SIS PRADO Programme de retour à domicile PAERPA Personnes âgées en risque de perte d’autonomie Système d’information de santé SAU Services d’accueil d’urgence = les urgences des centres hospitalier _______________________________________________________________________________ RÉFÉRENCES _______________________________________________________________ 1. Boaretto Y, Gagneux M, Cholley F, Dumas, Romenteau. Rapport sur le Dossier Médical Personnalisé (DMP). Mission Interministérielle : Inspection générale des Finances, des Affaires Sociales et, des Technologies de l’Information. Paris : Novembre 2007. 5. Dossier médical personnel Gouvernement. (Page consultée le 10/06/2015). Votre patient et vous : des droits partagés sur le DMP, [en ligne]. http://www.dmp.gouv.fr/professionnel-de-sante/ en-savoir-plus-sur-le-dmp/droits-partages-sur-le-dmp 2. Gagneux M, Comble Ph, Folliet A de Kergommeaux L., Livartowski A, Loth A, et al. Mission de relance du projet de Dossier médical personnel. Recommandations à la Ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative, pour un dossier patient virtuel et partagé et une stratégie nationale des systèmes d’information de santé. Paris : 23 avril 2008. 6. Haute Autorité de Santé (HAS) et Agence des Systèmes d’Information partagés de santé (ASIP Santé). Synthèse médicale : volet de Synthèse médicale (VSM) élaboré à partir du modèle métier de synthèse médicale. Octobre 2013 7. Opinion Way. (Page consultée le 10/06/2015). La politique de santé et la place des médecins libéraux en France, [en ligne]. http://www.opinion-way.com/pdf/sondage_opinionway_pour_sml_ les_francais_et_la_medecine_en_france_-_aout_2014.pdf 8. MSSanté. (Page consultée le 10/06/2015). Les principes de MSSanté Tutoriel, [en ligne] https://www.mssante.fr/tutoriel/principes 9. Dossier médical personnel Gouvernement. (Page consultée le 10/06/2015). Votre Carnet de Santé Informatisé, [en ligne]. http://www.dmp.gouv.fr/ 3. Agence des Systèmes d’Information partagés de santé (ASIP Santé). Guide pratique du projet Dossier Médical Personnel en établissement de santé. 2ème édition. Paris : Mai 2012 4. Agence des Systèmes d’Information partagés de santé (ASIP Santé). Matrice d’habilitations des professionnels de santé. Cadre d’Interopérabilité des SIS, Couche Service - Volet Partage des Documents Médicaux. Paris : Octobre 2012. _______________________________________________________________________________ 292 © La Revue de Gériatrie, Tome 40, N°5 MAI 2015