Être Magaizine 1 - Guide Gai du Québec
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Être Magaizine 1 - Guide Gai du Québec
Être Magaizine 1 2 Être Magaizine Être Magaizine 3 SOMMAIRE ÉDITO 22 6 Macha Limonchik ACTUALITÉS NATIONALES Stephen Harper et le recensement Homophobie scolaire 8 10 ACTUALITÉS INTERNATIONALES Sérovie Condamnation à mort en Iran 11 12 REPORTAGE Conférence sur le sida à Vienne 14 CHRONIQUE DIVERSITÉ Célibataires et fiers de l’être ! 18 LIVRES Homosexualité et conformisme 20 ENTREVUE DU MOIS Macha Limonchik 22 EXPOSITION Zilon, peintre rockeur 26 RENCONTRE Denis-Martin Chabot 28 34 Serge Blanco THÉÂTRE L’Opéra de Quat’sous, À présent 30 MUSIQUE Revue du mois 32 CINÉMA Howl 33 MODE Serge Blanco 34 DOSSIER NUTRITION Le marché Saint-Jacques Vitavi L’école culinaire végétarienne Le Petit Excès Patate & Ciboulette Juliette & Chocolat 38 39 40 41 42 43 BIEN-ÊTRE Le Centre St-Pierre L’Éveil des sens L’Artisan Parfumeur Style Labo 44 46 48 49 ESCAPADES Le Manoir Richelieu 50 MENUS PLAISIRS L’Auberge Saint-Gabriel NÜVÜ Le Lab Le Délice Crêpe 52 53 54 55 VOYAGE Barcelone 56 NIGHTLIFE Le 20ème Black & Blue DJ à découvrir: Angélika 60 62 CONNÊTRE Les annonces 4 Être Magaizine 64 Barcelone, l’excentrique méditerranéenne 56 Être Magaizine 5 Édito UNE LIBERTÉ VIDE DE SENS Par André Gagnon L e 23 octobre, le Réseau Liberté-Québec (RLQ) organise à Québec sa première grande activité publique. Son objectif : rassembler la droite. Ce réseau trouve son pendant dans la droite française, d’où le suffixe Québec. Se défendant de se faire l’apôtre du conservatisme social, ce réseau se veut le défenseur de l’ultra-libéralisme libertarien où le fin mot est la liberté et la responsabilité individuelles. Le leitmotiv : moins d’État, moins de services publics et plus de place à la «libre entreprise» privée. Et une attaque tous azimuts contre ce qui «freine le développement», la cible première étant les groupes écologistes qui «nuisent au développement». Pas surprenant que ce réseau ait choisi Québec pour sa première activité quand on sait que ce genre de discours inonde les ondes de la capitale depuis des années, avec les dérapages sexistes, homophobes, racistes que l’on sait… au nom de la «liberté d’expression». ordre ancien où tout n’était que privilèges et faveurs. La droite depuis toujours n’a conservé que ce qui faisait son affaire dans les idéaux des fondateurs des démocraties modernes dont elle se réclame. Des Lumières du XVIIIe siècle nous est venue cette grande idée humaniste - approfondie au fil des siècles pour inclure les femmes, les personnes de toute origine et orientation sexuelle - que «les hommes naissent et demeurent libres et égaux». Alors qu’elle se réclame toujours de la liberté, surtout si cela lui permet de faire beaucoup d’argent et alimente ses privilèges, la droite réduit l’égalité, une assise fondamentale de la démocratie, à sa plus simple expression : un droit de vote tous les quatre ans et l’accès pour tous à un strict minimum de services publics. Le reste relève de «la liberté et de la responsabilité individuelles». Cela favorise bien évidemment les mieux nantis de notre société. Mais qu’est-ce que la Un membre du comité organisateur va jusqu’à pousser liberté sans égalité substantielle ? l’absurdité en affirmant que s’il y a de la corruption De notre propre expérience, comme pour beaucoup au Québec, c’est parce qu’il y a trop d’État. Maurice Duplessis, vous connaissez ? Il était le champion de d’autres groupes qui ont été discriminés au fil des siècles l’État-minceur qui sert de crédo à cette droite en panne dans les sociétés patriarcales et hiérarchisées, nous congénitale d’idées nouvelles… et son gouvernement a savons que la liberté, ce n’est pas suffisant. Si tel était été aussi des plus corrompus et champion de la grande le cas, tous les problèmes de discrimination que nous noirceur. C’est de ce Québec arriéré que nous nous avons vécus se seraient réglés d’eux-mêmes depuis le Bill Omnibus en 1969 qui a libéré notre sexualité… en sommes libérés il y a 50 ans. privé du moins. Pour accéder vraiment à la citoyenneté, Il est pathétique de voir la droite s’enrouler dans le il nous faut aussi l’égalité. C’est le chemin que nous drapeau de la liberté pour en évacuer le sens même avons parcouru depuis 40 ans. Ce n’est que depuis que de cet idéal démocratique, de la réduire à la «liberté nous avons conquis l’égalité en droits que nous pouvons économique», à la «liberté individuelle». La liberté envisager l’égalité sociale et la pleine citoyenneté. Et il n’est pas qu’individuelle, elle est aussi collective. Les y a encore là loin de la coupe aux lèvres. penseurs de la démocratie ont brandi l’étendard de La nouvelle droite conservatrice peut bien prétendre la liberté face à une société de privilèges, fortement patriarcale, où le pouvoir était absolu et se transmettait qu’elle n’est pas pour le conservatisme social. C’est par le sang. Depuis 200 ans, les anciens aristocrates aussi le credo de l’ADQ depuis des années. Dans les convertis de gré ou de force au capitalisme et les faits, elle n’a jamais levé le petit doigt pour combattre nouveaux riches ont fait de leur mieux pour limiter la les discriminations et s’est plutôt portée à la défense liberté chèrement acquise à la «liberté économique» et de l’homme blanc hétérosexuel «discriminé» par les maintenir ainsi leurs privilèges économiques face à la programmes d’accès à l’égalité et dont la «liberté d’expression» était soi-disant menacée. majorité. Elle est la nouvelle force du conservatisme social. S’il faut chercher quelque part la source de la corruption, ce n’est pas dans les principes démocratiques, Quand elle se couvre de l’idéal de liberté, c’est pour mais bien dans la vieille mentalité de privilèges le traîner dans la boue… comme elle le fait si bien à antérieure à la démocratie, dans ces survivances d’un Québec depuis des années. 6 Être Magaizine Être Magaizine 7 Actualités nationales Recensement canadien Stephen Harper veut renvoyer les minorités au placard Bruno Dion En décidant de rendre non-obligatoire le questionnaire long, le gouvernement Harper efface toute référence ayant trait aux minorités. Conséquence : les programmes ne seront plus construits pour aider celles-ci et les gais seront parmi les premières victimes. Quand Stephan Harper part en vacances, cela lui donne visiblement de drôles d’idées. Mais de là à imaginer qu’il supprimerait le questionnaire long du recensement… Ce projet est loin de faire l’unanimité dans la société canadienne. Derrière les nombreuses critiques venues tant des partis de l’opposition que de nombreuses personnalités - notamment scientifiques, il faut se poser deux questions essentielles: À quoi sert un recensement ? Que cherche un État en organisant cette si lourde opération ? Le Bloc Québécois ne s’y est pas trompé puisqu’il dénonce « ces modifications (…) fondées sur des critères strictement idéologiques qui nuiront à la capacité du Québec et à celle des municipalités pour mettre en oeuvre des politiques ciblées et efficaces. Nous déplorons également que, en réduisant la qualité de l’information disponible, le gouvernement tente de museler les critiques légitimes qui sont souvent apportées à leurs politiques ». Une suite aux réorientations « culturelles » Car l’objectif du recensement est d’abord d’avoir une connaissance précise des réalités. Les connaissances tirées des recensements permettent de mesurer non seulement les effets de certaines réformes mais aussi les changements de comportement de certaines communautés. Dans un pays qui accueille autant d’émigrants que le Canada, le recensement est aussi un bon outil pour analyser les besoins et fragilités des communautés accueillies. Ou encore les besoins et demandes des gais et lesbiennes. © World Economic Forum Le choix du gouvernement conservateur ne repose donc pas sur des considérations pragmatiques mais sur une volonté politique de ne plus s’occuper des minorités. Car si le recensement n’est fiable que pour les principaux aspects du pays, ne pas tenir compte de sa diversité sexuelle, culturelle et linguistique, revient alors à dire adieu aux programmes qui soutiennent le français (surtout en dehors du Québec) et aussi aux programmes pour les minorités. En cela, notamment concernant la communauté LGBT, Stephen Harper poursuit le travail commencé avec les réorientations en matière de culture. Lors de l’annonce des nouveaux fonds (qui devaient compenser ceux supprimés…), les règles avaient aussi changé. C’est ainsi que les défilés de la Fierté de Toronto et Divers/Cité ont perdu leurs subventions au bénéfice de carnavals traditionnels dans nos campagnes. Il est certain qu’ainsi, on ne s’adresse pas au même public et qu’on ne défend pas la même créativité artistique. À noter que le recensement était aussi un outil précieux pour les chercheurs universitaires et les organismes communautaires. Car si les études plus complexes sont payantes auprès de Statistiques Canada, les résultats de base sont eux tous rendus publics. Le gouvernement « accroît l’ignorance du pays » Richard Shearmur, de la chaire du Canada en Statistiques spatiales et politiques publiques, accuse du coup le gouvernement « d’accroître l’ignorance du pays » avec une telle mesure. En outre, si un questionnaire long désormais non obligatoire (ce qui remet en cause la valeur scientifique du sondage) existe toujours, il faut rester vigilant sur la disparition et l’apparition de nouvelles questions. Ainsi, en 2006, les organisations de femmes avaient remporté une grande victoire en faisant intégrer plusieurs questions portant sur les tâches à la maison, afin de mieux (re)connaître le travail non salarié. Un travail effectué majoritairement par les femmes. La décision du gouvernement Harper s’avère être une violation des principes défendus par l’ONU depuis 1994 et la chute de l’empire soviétique. Ils visent à ce qu’un État ne puisse pas supprimer ou même juste contrôler les informations sur la population. Plusieurs hauts fonctionnaires, dont l’ancien chef de Statistiques Canada, qui a préféré démissionner plutôt que piloter cette réforme, viennent d’ailleurs de rappeler au Premier ministre ses obligations morales. Les LGBT, les féministes, les groupes communautaires et tous les Québécois en général ont désormais une image chaque jour un peu plus précise des intentions de Stephen Harper. Ce dernier essaye de se rattraper en laissant planer des doutes sur le possible financement d’un nouvel aréna à Québec. Une vision qui se résume à un retour à Duplessis. Bref, un vrai retour dans le placard. 8 Être Magaizine Être Magaizine 9 Actualités nationales Actualités internationales Homophobie scolaire Une étude très inquiétante COULEUR C 5669 P Antoine Aubert [email protected] Antoine Aubert [email protected] Au début de septembre, Line Chamberland, professeure-chercheuse à l’UQAM, dévoilait les principaux résultats de l’étude de son équipe sur l’homophobie scolaire. Des chiffres alarmants : près de 40 % des élèves interrogés ont été au moins une fois victimes de discrimination au sein de leur établissement. Le séjour à Montréal de Steve Laguerre restera marqué par sa rencontre, le 11 août, avec différents organismes LGBT québécois. Huit mois après le tremblement de terre qui a fait entre 250 000 et 300 000 morts et qui a dévasté Port-au-Prince, le président de l’association haïtienne LGBT-Sérovie, qui s’occupe des gais en difficulté, a toujours autant besoin d’aide sur place. La salle de conférence de l’hôtel PUR, réservée pour l’occasion, était bondée. Une preuve de l’importance de l’étude rendue publique le 3 septembre à Québec, lors de la fête Arcen-ciel, par Line Chamberland, chercheuse spécialiste de la diversité sexuelle à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Une étude unique en son genre, même si des données étaient déjà disponibles grâce au travail des Groupes de recherche et d’intervention sociale (GRIS). de tout et de n’importe quoi. « On peut avoir l’impression que ce n’est pas de l’homophobie de dire que l’on a un « horaire gai », à propos de son emploi du temps, mais cela en est bel et bien puisque l’expression est employée dans un but négatif », explique Line Chamberland. En clair, ce genre d’habitude ne fait qu’entériner la tendance à la discrimination. Pas étonnant que – là encore – les deux tiers des filles et des garçons interrogés disent entendre souvent ou à l’occasion des injures homophobes dans leur entourage scolaire. Financé par le gouvernement québécois, ce travail a commencé en 2007. Il concerne près de 2 800 jeunes (de secondaire 3 et seToutefois, il y a plus grave : 74 % des jeunes affirment avoir été condaire 5), dans quelque 30 établissements publics partout au témoins, directement ou non, d’un acte homophobe. Près de 39 % Québec. Tous ont répondu à un questionnaire. Les chercheurs ont se disent eux-mêmes victimes d’homophobie, sous forme d’insulégalement interrogé directement une soixantaine de jeunes les- tes, de harcèlement, de violences ou même d’agressions sexuelles. biennes, gais et bisexuel(le)s. Les jeunes se définissant comme lesbiennes, gais, bisexuels ou 74 % des jeunes ont été témoins d’un acte homophobe en questionnement sont ici davantage représentés (69 %). NéanL’accumulation de chiffres détaillés par Line Chamberland en moins, ceux se désignant comme hétérosexuels sont également rebutera certains. Ils sont pourtant parfaitement représentatifs de nombreux à être concernés : 35 % sont eux aussi pris à partie. la situation, qui pour le moins critique, tant dans les grands centres « Cela prouve que c’est avant tout la non-conformité du genre qui que dans les plus petites villes. amène les problèmes, c’est-à-dire des filles pas assez filles et des gars pas assez gars », précise Line Chamberland. Du reste, certains Environ deux tiers de ces jeunes entendent souvent des remar- gais et lesbiennes déclarent avoir eux-mêmes posé un geste hoques comme « c’est tapette », « c’est fif », « c’est gai », à propos mophobe, afin de ne pas éveiller les soupçons sur leur préférence. Line Chamberland © Arnaud Baty Être. On a l’impression que Sérovie revient de très loin… S.L. Effectivement. À cause du tremblement de terre, nous avons perdu la plus grande partie de l’immeuble qui nous servait de quartier général à Port-au-Prince. Heureusement, nos antennes en province n’ont pas été affectées. Un certain nombre de personnes que nous aidions dans la capitale se sont d’ailleurs rendues dans ces villes. Néanmoins, le cœur de notre établissement a été détruit et le tremblement de terre a fait que pen- Absentéisme, stress et idées noires Les conséquences de ces pratiques se révèlent importantes pour le parcours scolaire. Le changement d’établissement, l’absentéisme et des notes en berne sont des dangers permanents. Sans parler du stress, des problèmes de concentration, des états dépressifs et des pensées noires : sur la soixantaine de jeunes interrogés par les chercheurs, 15 % ont eu des idées suicidaires. En 2003, une étude montrait déjà que les jeunes homosexuels étaient six fois plus nombreux à mettre fin à leurs jours. Que faire devant cette réalité qui peut tourner au drame ? Line Chamberland suggère que « le problème de l’homophobie scolaire soit pris en compte de manière globale par les personnes chargées de mener ce combat ». Autre idée : une tolérance zéro contre toute insulte à caractère homophobe. Certaines personnes présentes à la conférence ont pointé du doigt le manque d’engagement des directeurs d’école et des parents. L’étude – dont certains aspects vont encore faire l’objet de recherches au cours des prochains mois – montre clairement que les victimes évoquent peu leur calvaire, car elles ont souvent le sentiment que rien ne sera fait pour leur venir en aide. 10 Être Magaizine Être. Quel était votre objectif en venant à Montréal rencontrer les associations LGBT québécoises ? Steve Laguerre. Au début du mois de juin, nous avons eu la chance d’acquérir à très bon prix un terrain pour construire un nouveau centre. Il nous faut maintenant trouver l’argent pour mener à bien ce projet, c’est-à-dire 100 000 dollars, selon nos calculs. Nos partenaires au Québec – Être, Fréquence-VIH, l’OXFAM – sont en train de monter un consortium pour rassembler des dons. Il s’agit de personnes engagées qui veulent vraiment aider les LGBT en Haïti. Bureau SEROvie après le seisme © SEROvie dant les trois premières semaines, toute activité est devenue presque impossible à Port-au-Prince. Notre équipe de 13 personnes à temps plein a été extraordinaire. Elle n’a pas été payée pendant deux mois tout en continuant à se donner à fond. sou de l’argent récolté après le tremblement de terre n’est arrivé à Sérovie ! Nous sommes une association LGBT et l’organisation des dons sur place est mauvaise. Prenez la Croix-Rouge américaine. C’est elle qui a récolté la majorité des dons des LGBT aux États-Unis. Je leur ai envoyé un Être. Quelles étaient les urgences et en quoi courrier et je suis allé directement les voir. Rien consiste votre action aujourd’hui ? n’y fait. S.L. Il s’agissait notamment de suivre les personnes séropositives qui n’ont pas pu avoir de Être. Vous avez quand même du soutien ? traitement pendant plusieurs jours à cause de la S.L. Oui, heureusement, il y a la Commission catastrophe. Puis, il fallait donner une attention internationale des droits de la personne des gais particulière aux camps qui sont apparus un peu et des lesbiennes (IGLHRC), qui nous a contacpartout après la catastrophe. Nous avons donc tés quelques semaines après le séisme. Ces gens distribué des tentes, des masques et des mousti- nous permettent toujours de venir en aide efficaquaires contre la malaria, donné des conseils pour cement aux Haïtiens. Même chose pour la Fondal’utilisation de l’eau, rappelé certaines règles sa- tion américaine pour la recherche contre le sida, nitaires de base, sans oublier, bien sûr, des préser- l’amfAR. Toutes deux, ainsi que les associations vatifs et du gel. gaies québécoises, nous permettront d’avoir un nouveau centre. Une campagne de souscription Avant même le tremblement de terre, nos acti- va être prochainement organisée. On a besoin de vités s’étaient déjà élargies. Au départ, nous fai- tout le monde. sions essentiellement de la prévention contre le sida. Mais il y avait toujours des personnes qui Pour faire un don à Sérovie, contacter nous faisaient des réflexions du genre « Je veux notamment Maison Plein Cœur - www.maibien mettre ta capote, ton gel, mais je dois surtout sonpleincoeur.org ou encore l’OXFAM-Quémanger et me loger. Donc, si un gentil monsieur bec - www.oxfam.qc.ca. vient et me donne beaucoup d’argent pour coucher avec lui sans préservatif, je lui dirai oui ». Donc, nous avons opéré un changement pour offrir plus de services, en développant par exemple un système de bourses scolaires ou en donnant des cours de cuisine, de conduite ou de couture, afin que ces personnes aient un métier. C’est toute cette action que nous voulons continuer aujourd’hui. Être. De quelle aide financière disposez-vous aujourd’hui ? S.L. Nous sommes dans une situation difficile. Depuis trois mois, nous ne recevons plus d’argent du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. En effet, L’établissement bancaire Sogebank, qui est censé reverser l’argent aux associations en Haïti, a remis une lettre de désistement. Il faut trouver un nouvel intermédiaire. On attend. Le temps presse, d’autant que pas un Être Magaizine 11 Actualités internationales Iran COULEUR Un jeune de 18 ans condamné à mort pour homosexualité C 565 P Antoine Aubert [email protected] Ebrahim Hamidi pourrait être exécuté dans les prochaines semaines parce qu’on le dit homosexuel. À l’instar du cas Sakineh Mohammadi Ashtani, cette Iranienne condamnée à la mort par lapidation pour adultère, l’histoire d’Ebrahim mobilise la communauté internationale. Sans issue positive envisageable aujourd’hui. « En Iran, il n’y a pas d’homosexuels. Ce phénomène n’existe pas », affirmait de façon provocante le président Mahmoud Ahmadinejad, en 2007, à l’occasion d’un voyage aux États-Unis. En 2010, l’homophobie absolue du régime islamiste se confirme avec le cas d’Ebrahim Hamidi. Âgé d’à peine 18 ans, ce jeune – pourtant probablement hétérosexuel – a été condamné à mort, par pendaison, le 21 juin dernier, pour homosexualité et sodomie. Son exécution pourrait survenir très prochainement, mais, depuis le début de l’affaire, les nouvelles arrivent au compte-gouttes. tous les ans vers la Turquie. D’autres optent pour l’Europe ou l’Amérique du Nord. Paris et Washington condamnent La condamnation d’Ebrahim Hamidi a provoqué l’émoi de la communauté internationale. Une pétition est ouverte sur Internet pour tenter d’empêcher son exécution (www.gopetition.com/petition/38289.html). Sur le plan diplomatique, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a fait part de son « inquiétude ». Pour Paris, le cas Hamidi « révolte les consciences et justi- « Battu, frappé à coup de trique et pendu par les pieds » fie la mobilisation internationale contre les violations graves Les faits remonteraient à deux ans et concerneraient une banale histoire de rivalité entre deux bandes de jeunes à Tabriz, dans le nord-ouest du pays. Ebrahim Hamidi et trois de ses amis auraient été impliqués dans une bagarre avec un autre groupe de garçons. Ceux-ci se seraient rendus à la police, l’un d’eux déclarant avoir été victime d’une agression sexuelle. Les autorités auraient alors arrêté, interrogé et torturé Ebrahim et ses amis. Pendant deux mois, aucun des quatre jeunes n’aurait pu voir sa famille ou un avocat. Selon le journal britannique The Guardian, Ebrahim Hamidi a avoué le crime au bout de trois jours de détention. Avant d’être obligé de signer des aveux, il a été « battu, frappé à coup de trique et pendu par les pieds », a déclaré au journal français Libération Saghi Ghahraman, présidente de l’Iranian Queer Organization. Les trois amis du jeune homme ont refusé de l’accuser, malgré les pressions. Ils ont ensuite été libérés. De son côté, la personne qui avait accusé Ebrahim Hamidi s’est rétractée. des droits de l’Homme fondées sur l’orientation sexuelle en Iran, comme partout ailleurs ». Début septembre, un rassemblement s’est même tenu dans la capitale française. Si, pour l’instant, Ottawa ne s’est pas prononcé sur ce cas précis, le ministre de l’Immigration Jason Kenney a cependant décidé, fin juin, de faciliter la venue des LGBT iraniens sur le territoire canadien. Reste que la situation du jeune Ebrahim semble très critique. En effet, le jeune homme n’a plus d’avocat. Mohammad Mostafael, qui défendait également Sakineh Mohammadi Ashtani, a été obligé de fuir en Norvège après l’arrestation de son épouse par les autorités iraniennes. Le sort d’Ebrahim Hamidi, actuellement sans doute emprisonné à Téhéran, dépend désormais de la Cour suprême, dont la décision n’est pas encore connue au moment où nous mettons sous presse. © Jaume d’Urgell 30 à 40 arrestations par an Néanmoins, la justice iranienne ne l’entend pas de cette oreille. Comme le souligne Saghi Ghahraman, « la “conviction du juge” suffit à condamner quelqu’un à mort pour adultère, sodomie ou actes homosexuels. […] Quand vous êtes arrêté, il faut nier être homo, sinon vous avez 100 % de chances d’être exécuté ». Plusieurs dizaines de personnes présumées gaies seraient ainsi arrêtées chaque année. En Iran, la loi prévoit différentes peines – coups de fouet, pendaison, lapidation à mort – pour les personnes reconnues coupables de sodomie. Devant cette chasse aux sorcières, une centaine de jeunes fuiraient le pays 12 Être Magaizine Être Magaizine 13 Vienne a d’abord permis de rappeler que les droits humains sont essentiels dans la lutte contre le VIH/sida. Cela est vrai pour les personnes vivant avec le virus, bien sûr, mais aussi pour les femmes, les enfants, les gais et lesbiennes, les trans, les personnes incarcérées, et les travailleurs et travailleuses du sexe. Les inégalités socioculturelles, la criminalisation, les discriminations et les stigmatisations qui touchent toutes ces minorités les rendent sujets aux infections. Toutes ces personnes peinent à se faire prendre en charge et à avoir accès à des traitements appropriés. © groupesida.ch Pour exiger l’égalité des droits partout, pour toutes et tous, les conférenciers ont marché le 23 juillet dans le cœur historique de Vienne. Ils ont ensuite convergé vers le centre de la ville, à Heldenplatz (place des Héros), pour écouter un concert d’Annie Lennox. En 2007, la chanteuse a lancé une campagne de mobilisation et de cueillette de fonds baptisée SING. Le stand du Canada pris à partie Il semble que plusieurs pays s’opposent à l’intégration des droits des minorités sexuelles au sein de l’ONU, où le terme « travailleur du sexe » serait proscrit… Dans certains États financeurs, comme les États-Unis, le Canada ou la France, les droits humains ne sont pas toujours respectés. reste préoccupante, surtout dans les pays du sud. La prévalence annuelle ne cesse d’augmenter : 21,4 % des HARSAH au Malawi, 13,8 % au PéLe Canada n’a ainsi pas signé la Déclaration de Vienne, sous prétexte rou, 30 % à Bangkok, 14 % à Kampala… À titre de comparaison, on qu’elle ne s’intégrerait pas à sa politique antidrogue. Charlene Wiles, de estime que 12,5 % des HARSAH québécois sont séropositifs. l’Agence de santé publique du Canada, critique l’attitude d’Ottawa, expliquant que « le gouvernement du Canada croit que le meilleur moyen Ici, on distingue trois situations : l’épidémie continue dans les pays à de s’attaquer au problème de l’injection de drogues et à ses conséquences revenu faible ou moyen ; elle stagne dans les pays riches ; on met à jour sur la santé publique est d’abord d’en prévenir la consommation. Or, il est de nouvelles épidémies dans des régions où il n’existait auparavant auessentiel d’avoir des services de traitement pour aider les consommateurs cune donnée ! De plus, selon les experts, la lutte contre le VIH/sida parmi de drogues à arrêter ». les HARSAH sera bien plus efficace lorsqu’on mettra fin aux multiples discriminations qui les affectent : législations homophobes, racisme (on Critiquée par Julio Montaner — président de l’International Aids So- sait par exemple que les HARSAH afro-américains sont beaucoup plus ciety (IAS) — cette position a été violemment conspuée par des activistes touchés que les autres), etc. canadiens. Ces derniers ont pris à partie le stand du Canada, dénonçant la situation des personnes incarcérées, le refus de mettre en place des straDans un tel contexte, la pénalisation de la transmission sexuelle du tégies pour réduire les risques et les méfaits liés aux usages de produits VIH/sida n’arrange rien : isolement des personnes vivant avec le VIH psychoactifs et, plus généralement, les politiques sociales conservatrices (PVVIH) et qui n’osent plus se dévoiler, fragilisation des femmes du gouvernement Harper. Parmi les décisions contestées, on retrouve no- séropositives en renforçant la domination masculine et les violences qui tamment la suppression des subventions fédérales aux cliniques de plani- lui sont associées, diminution du recours au dépistage… Tout cela fait fication familiale et le financement international de programmes pro-vie. partie des conséquences désastreuses recensées. Sébastien Barraud Environ 20.000 participants se sont retrouvés à Vienne, cet été pour la 18e édition de la Conférence internationale sur le sida, événement marqué par un slogan clair et net : Rights Here, Right Now ! Ce fut aussi l’occasion de constater que si la situation reste très préoccupante un peu partout, y compris au Canada, certaines données laissent espérer un meilleur avenir. 14 Être Magaizine La pénalisation aggrave la situation Bonnes nouvelles sur le plan scientifique ? Toutefois, le sida, c’est aussi et surtout une question d’argent. Un fait est incontestable : l’accès aux traitements ne sera pérennisé que si l’on continue à alimenter le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Pour la prochaine période, qui reste à financer (2011-2013), il faut au moins 20 milliards de dollars américains pour maintenir les programmes en cours et intensifier ceux qui produisent de bons résultats. Avec 13 milliards, on se contenterait de faire survivre les programmes en cours, ce qui s’avérerait insuffisant pour réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement et la santé. Or, ces facteurs accroissent le risque de contracter ou de transmettre le VIH. C’est bien pour cela que l’Organisation mondiale de la santé, l’International Aids Society et l’ONUsida, les trois plus grandes agences internationales de lutte contre le VIH s’opposent ensemble à cette criminalisation, Selon elles, « pour protéger la santé publique, il faut protéger les PVVIH ». Le Canada n’a toujours pas compris le danger. Triste vice-champion du monde de la criminalisation, avec 63 procès pour transmission ou exposition sexuelle, le pays se démarque aussi par des sentences d’une sévérité Avec la crise économique et financière qui frappe la planète depuis inégalée. Seuls les États-Unis semblent encore plus sourds, avec plus de deux ans, les pays donateurs traînent de la patte. Les plus importants 300 procès, largement devant la Suède (38), l’Autriche (30), la Suisse d’entre eux (États-Unis et France) ont gelé leur participation, se conten- (30) ou encore la France (15). tant d’injecter les mêmes sommes que précédemment. Pour sa part, le Canada ne s’est pas engagé à contribuer au Fonds, alors qu’on ne lui réclame Heureusement, les associations communautaires sont là pour défendre qu’un milliard sur deux ans. les droits des personnes concernées lorsque les États les attaquent. Le réseau juridique canadien VIH/sida, Aides (France) et le Groupe Sida Parmi ceux qu’on désigne comme « les hommes ayant des relations Genève viennent d’éditer conjointement un « kit » qui contient des docusexuelles avec des hommes » (HARSAH), la situation épidémiologique ments informatifs permettant aux avocats d’être mieux renseignés sur le Être Magaizine 15 350 CD4 à 500 par millimètre cube de sang (une fois de plus, Santé Canada n’a pas encore pris position), mais il semble que le traitement précoce apporte des avantages thérapeutiques certains (moins d’effets secondaires, moins de cancers à moyen terme, meilleure réaction immunologique) par rapport aux dégâts entraînés par l’inflammation généralisée due à la présence du VIH dans le corps, comme le vieillissement accéléré des organes. Toutefois, il convient de rester prudent, car il n’existe aucune donnée scientifique objective sur la toxicité des médicaments antirétroviraux (ARV) administrés au long cours. Si l’intérêt individuel du traitement précoce se rapproche de l’intérêt collectif de traiter plus de monde plus tôt, nous ne sommes pas encore dans une situation d’intérêts mutuels, dans un contexte où de 30 à 40 % des PVVIH s’ignorent. VIH et les conséquences de la criminalisation afin d’être en mesure de préparer une bonne défense. Sur le plan scientifique, on semble avoir fait un grand bond en avant. En janvier 2008, le médecin suisse Bernard Hirschel avait lancé un pavé dans la mare : « Une personne séropositive traitée, ayant une charge virale indétectable depuis plus de six mois, en l’absence d’infections transmissibles sexuellement (ITS), ne peut plus transmettre le VIH par voie sexuelle ». Cependant, à force de discussions internationales et après plusieurs avis d’experts en France, en Allemagne et ailleurs, on arrive aujourd’hui à un consensus, même si Santé Canada ne s’est toujours pas positionné sur ce sujet. À Vienne, TasP est devenu TisP (Treatment is Prevention) — le traitement, c’est de la prévention. Pour Julio Montaner, plus on traite de PPVIH, plus le nombre de transmissions diminue et, à moyen terme (2050), on pourrait éradiquer l’épidémie. Autre espoir : les gels prophylactiques Certes, le Centre américain de contrôle des maladies Les discussions sur le traitement comme moyen de prévention ou TasP (Treatment as Prevention) et les experts français viennent de rehausser le niveau ont provoqué des débats houleux en août 2008, à de lymphocytes T.CD4 à partir duquel il faudrait comla Conférence internationale sur le sida de Mexico. mencer à traiter une personne séropositive : on passe de Jean-François Delfraissy © ec.europa.eu Enfin, un autre espoir est (ré)apparu à Vienne : celui des gels prophylactiques. On croyait morte cette option préventive, mais c’était sans compter sur les résultats de l’essai CAPRISIA, réalisé auprès de femmes sud-africaines. Contenant 1 % de Tenofovir, ce gel vaginal réduit de 39 % le risque de transmission du VIH. Nettement moins efficace que le préservatif, ce gel est tout de même un soulagement pour toutes les femmes et travailleuses du sexe vivant sous l’empire de la domination masculine, d’une pauvreté et d’une pression sexuelle ne leur permettant pas d’utiliser systématiquement de condom. Il faudra cependant attendre 2018 pour avoir les résultats d’études similaires réalisées avec des homosexuels sur des gels rectaux. « Traiter des gens qui n’en ont pas besoin ». Oui mais… On a donc beaucoup entendu dire, comme c’est le cas de Jean-François Delfraissy (directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales, en France), qu’il s’agissait désormais « de traiter même des gens qui n’en ont pas besoin, pour réduire la quantité de virus en circulation ». Cette proposition pose un certain nombre de problèmes, notamment sur le plan éthique : 1. Ces nouvelles données s’appuient sur des modèles mathématiques qui ne sont pas infaillibles. Il faudra donc attendre les résultats de plusieurs études en cours (2015) pour confirmer leur validité. 2. Comment obliger une personne qui n’en a pas besoin à prendre des traitements ? Nécessité médicale, choix éclairé et mieux-être individuel doivent rester au centre de l’action thérapeutique et préventive. 3. Quels pays pourront se payer ce luxe, si le financement du Fonds mondial reste à son niveau actuel ? 4. On peut craindre une aggravation mondiale de la situation des plus malades. Déjà aux États-Unis, on a des listes d’attente. Ceux qui attendent les traitements sont les personnes les plus précaires, les plus pauvres et aussi celles dont le système immunitaire est grandement affaibli, soit celles qui auraient besoin d’être traitées en priorité pour survivre. Dans des contextes où les ressources financières et humaines sont limitées, comme c’est le cas en Afrique et en Russie, la nouvelle priorité vers le traitement immédiat risque de défavoriser les plus faibles, ceux qui ont le plus besoin d’un traitement pour leur santé. Références : SING : http://www.annielennoxsing.com/about-sing La Déclaration de Vienne : http://www.ladeclarationdevienne.com Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme : http://www.theglobalfund.org/fr Kit de défense d’une personne vivant avec le VIH accusée d’avoir exposée une autre personne au VIH : http://www.aidslaw.ca/FR/kit-avocats/documents/Intro-FR.pdf (description détaillée) http://www.aidslaw.ca/FR/kit-avocats/index.htm (kit complet) 16 Être Magaizine Être Magaizine 17 Avant même de nous plonger dans l’histoire d’Adam et Marco, faisons un premier constat : il n’est pas facile de trouver des témoins pour nous parler du bonheur du célibat. Il y a ceux qui affirment l’être par choix pour ne pas montrer les souffrances que leur procure leur solitude. Il y a ceux qui sont souvent célibataires car ils enchaînent les histoires ratées. Il y a enfin ceux qui ont véritablement le profil recherché mais qui veulent se taire. C’est donc avec un certain soulagement que nous avons recueilli les témoignages des deux beaux jeunes hommes. Avec satisfaction aussi : Adam et Marco parlent très librement de leur choix et de leur vie de célibataire. cloche du côté de Marco qui « donne priorité absolue à [s]es projets. Je suis venu au Canada (il est d’origine mexicaine) pour intégrer une école de théâtre. Et être en couple serait de toute évidence un obstacle alors que je dois travailler fort. » Que disent leurs amis de tout cela ? Marco parle de « compréhension. Ils savent ce que je veux, même si parfois je ne peux pas m’empêcher de me sentir un peu bitch. » Pour Adam, en revanche, les jugements surviennent régulièrement : « Je suis souvent mal perçu. On dit que je suis égoïste. Ce qui est vrai, finalement. Mais je fais cela pour mon bien. Je dois penser à ce qui me rend heureux. Je Même le couple ouvert ne convient pas dois penser à moi… tout en pensant à l’autre aussi. Je déteste faire Ils ont pris cette décision après avoir été chacun déjà en couple. du mal aux gens. » Adam a été quelques mois avec un garçon l’année dernière. Un échec sur presque toute la ligne : « Quand on ne faisait que se fré- Pas envieux des autres Du reste, aucun regret ne pointe à la vue, dans la rue et dans leur quenter, tout allait bien. Mais ensuite, quand c’est devenu plus officiel, je n’étais plus du tout naturel. Je me demandais « est-ce que je entourage, de couples se tenant main dans la main. Pour Adam, « il dois faire cela pour lui faire plaisir ? Est-ce que si je fais autrement, ne faut se voiler la face, il y a toujours des problèmes, même chez il va mal le prendre ? » Il avait des attentes et moi aucune. C’était ceux qui ont l’air parfaitement heureux ensemble. Je suis revenu impossible. » Le jeune homme va même jusqu’à dire que « le mot de cette pensée qui veut que le couple soit le bonheur suprême ». couple est synonyme de prison. Il dérange tout, change tout. Je ne Marco abonde dans son sens avec une anecdote advenue sur son me vois pas dire « mon chum ». Il y a là une idée de possession qui lieu de travail : « Je me souviens avoir vu arriver un couple qui avait l’air très amoureux. À peine l’un est parti aux toilettes que l’autre me dépasse ». m’a dragué, voulant me donner son numéro… Si c’est cela être en Si pour Marco, l’expérience d’un an et demi avec son dernier co- couple, vive le célibat ! » pain s’est également soldée, il y a sept ans, par un échec, les raisons De là à ne jamais se voir en couple, il y a un pas… qu’Adam principales sont cependant un peu différentes : « Je n’ai jamais été 100% fidèle. C’est quelque chose d’impossible pour moi. Et j’avais franchit. « À moins d’une bonne thérapie avant », rigole-t-il. Pour toujours des remords. Pourquoi faire cela à la personne avec qui lui, en tout cas, la réponse est clairement non. « Je n’arrive pas à le je suis ? Pourquoi tromper celui qu’on dit aimer ? Cela ne rimait à concevoir ». Marco affirme pour sa part « ne pas pouvoir rester plusieurs années avec la même personne. À un moment donné, je vais rien. » D’où le choix du célibat, moins pesant et sans contraintes. être tanné. J’aime le changement. » Une question vient alors à l’esprit : pourquoi ne pas essayer le couple ouvert ? « J’ai tenté l’expérience, répond Marco, mais cette fois, c’est moi qui n’y arrivais pas. Je suis quelqu’un de très jaloux. © Michael Williams / mawphoto.com En plus il avait plus de succès que moi et j’avais du mal à le supporter. ». Adam a également tenté l’expérience, avec la même déception : « Je faisais souffrir l’autre parce que moi j’étais vraiment très ouvert à d’autres expériences. Lui avait vraiment du mal. C’est presque à chaque fois la même chose : les deux personnes ne sont jamais sur la même longueur d’onde. Résultat, il y en a toujours un qui doit souffrir. » Très peu pour lui. Antoine Aubert [email protected] Dans le cadre de sa chronique sur la diversité des relations, le magazine Être a recueilli le témoignage de Adam, 24 ans et de Marco, 27 ans. Les deux jeunes hommes sont ce qu’on peut appeler des « célibataires endurcis ». Ainsi, uniquement par choix, ils refusent d’être en couple, préférant goûter pleinement à la maxime « vivre de sexe et d’eau fraîche ». Ils nous racontent ce qui les a poussés à adopter ce mode de vie totalement assumé. 18 Être Magaizine Le plaisir et le travail avant tout À partir de là, autant donc abandonner toute idée de vie à deux et profiter de la vie. « Je suis encore jeune. Entre 20 et 30 ans, pour peu que tu prennes suffisamment soin de toi, il y a plein d’occasions de s’amuser. Je ne fais pas non plus n’importe quoi mais voilà, j’aime le sexe, j’aime rencontrer des personnes différentes. C’est super le célibat », explique avec un grand sourire Marco. Adam est plus calme – même s’il a eu une période assez « chaude » entre 20 et 22 ans – ne cherchant pas à accumuler les trophées de chasse : « Ce n’est pas dans ma nature. Je suis plutôt un gars tranquille. Je prends les choses comme elles viennent, au fil des rencontres. Je ne suis pas célibataire pour avoir davantage de sexe… même si je ne dis pas non… ». Adam aime mettre aussi en avant son travail pour expliquer son choix de célibataire endurci : « Quand on me chauffe un peu trop les oreilles en me demandant « et sinon comment ça va côté cœur ?», je réponds que je suis marié avec mon travail, dit-il en riant. Mais c’est vrai, mon avenir professionnel passe avant tout. » Même son de Être Magaizine 19 Chronique Livres Les gais ont-ils oublié d’être des utopistes ? Antoine Aubert [email protected] Avec L’homosexualité est-elle soluble dans le conformisme ?, Jacques Fortin, militant LGBT français depuis plus de 30 ans, retrace l’histoire des oppressions à l’encontre des homosexuels ainsi que les combats menés par la communauté contre les discriminations. Une manière de montrer que le résultat obtenu aujourd’hui n’est pas aussi satisfaisant que certains souhaitent le faire entendre. C’est un petit livre (quelque 140 pages) mais un petit livre qui fait du bien. Jacques Fortin reste un insoumis, un vrai. Quelqu’un qui depuis 30 ans ne se satisfait pas de la vérité de façade, officielle. Il tape là où cela fait mal et n’hésite pas à prendre la communauté LGBT à rebrousse-poil. Le fondateur de l’Université d’été des homosexualités de Marseille (dans le sud de la France) le proclame haut et fort : les gais et lesbiennes n’ont pas gagné la partie ni atteint leurs objectifs : avoir les mêmes droits que les autres et ce sans se faire enfermer dans des archétypes d’une société bien-pensante. Pour en arriver à ce constat, Jacques Fortin a choisi de retracer dans un premier temps l’histoire des homosexuels – même si ce terme n’existe que depuis le XIXème siècle. Disons-le franchement : c’est sans conteste une partie décevante dans l’ouvrage. Le militant français rappelle (trop) brièvement, entre autres, les persécutions religieuses, l’apport des philosophes des Lumières, puis la médicalisation de l’homosexualité et du lot de problèmes que cette évolution a engendré – avec l’équation bien connue homo = malade. « autre chose ». Une alternative qui aurait mis à mal la pensée hétérosexiste, piège dans lequel sont tombés beaucoup de gais, selon l’auteur. Ainsi, pour ce dernier, « le mariage n’est pas anodin. (…) Il suppose le lien entre les époux pour commencer, donc l’appropriation réciproque des corps (…) la limitation des conduites (fidélité), et la dramatisation intrinsèque de tout « écart » (adultère) ». « Nous sommes-nous battus pour ça ? », demande-t-il. Une autre issue possible ? À l’entendre, il y a donc clairement une crise identitaire et comportementale chez les homosexuels aujourd’hui. Le néoconformisme serait roi. Jacques Fortin veut pourtant croire à « une autre issue possible », où « dérogation et transgression valent mieux que refoulement et interdit », la solution des « hors-le-genre ». Le concubinage est ici préféré au mariage. La parentalité n’est pas automatiquement biologique. Égratignant au passage les défilés des fiertés de ces dernières années, bien peu militantes et exigeantes à ses yeux, il demande aux homosexuels d’entendre la colère qui est en eux. Une colére « mère des utopies ». Le sida a tout changé Autre défaut du livre : Jacques Fortin exprime un point de vue très européen. Il préfère ainsi s’attarder sur le mouvement révolutionnaire de mai 68 en France – le fameux « Il est interdit d’interdire » aura bien entendu profité aux LGBT mais de manière indirecte – que sur les émeutes de Stonewall en juin 69 à New York. Reste qu’il ne faut pas s’y tromper : l’espoir né à cette époque et la rébellion de la communauté gaie et lesbienne comporte de nombreux points communs d’une part et d’autre de l’Atlantique. Le sida constitue aussi l’un de ses points communs avec les mêmes conséquences décisives. Certaines bonnes, telle la naissance d’une génération militante extraordinaire qui remportera trois batailles phares – celle de l’opinion publique, celle de la prévention et celle de « l’estime de soi contre tout retour de honte et de culpabilité» alors que les homosexuels sont accusés d’être à l’origine de l’épidémie. D’autres largement plus regrettables comme le déclin des voix lesbiennes et féministes du fait d’un fléau qui frappait bien plus les gais, ou encore l’extinction d’une vision utopique de la vie chez les LGBT. La communauté gaie, confrontée à une telle tragédie, qui plus est à une période où la société retrouve des élans de puritanisme (Thatcher, Reagan), a accepté d’être davantage contrôlée et a renoncé à la liberté et au non-conformisme. Voilà pourquoi Jacques Fortin parle d’une utopie ratée. Les LGBT ont obtenu, dans certains pays (dont le Canada), le mariage et l’adoption. À quel prix ? Celui du renoncement à cet 20 Être Magaizine Être Magaizine 21 Antoine Aubert François Bernier Comme chaque année, la rentrée télé comprend son lot de nouvelles productions et nous ramène celles dont on a attendu le retour depuis des mois. C’est particulièrement le cas de Tout sur moi, revenu le 15 septembre pour une quatrième saison. Au centre de cette pétillante série, la belle Macha Limonchik, qui y interprète son propre rôle. Être s’est entretenu avec une actrice disponible, simple et souriante, à l’image de la Macha que l’on connaît en regardant Radio-Canada. Elle nous parle de son actualité professionnelle et de son implication envers la communauté gaie en tant que porte-parole de l’association GRIS-Montréal qui combat l’homophobie scolaire. 22 Être Magaizine Être Magaizine 23 Être. Depuis quatre saisons, vous et vos deux complices, Éric Bernier et Valérie Blais, jouez vos propres rôles dans Tout sur moi. Pouvez-nous parler un peu de ce quatrième volet de la série? Macha Limonchik. Tout d’abord, il faut savoir qu’on va clore l’histoire impliquant Émilie Bibeau et Claude Legault. C’est cette aventure qui a commencé la nouvelle saison. Un peu plus tard cet automne, on reverra toute l’équipe de La vie la vie. Julie (McClemens) voudra faire revivre la série et tous les acteurs qui en ont fait partie seront très enthousiastes à cette idée. Je me laisserai un peu entraîner malgré moi. Évidemment, Éric et Valérie auront bien envie d’être intégrés à cette suite (rire). Un des épisodes sera construit à la façon du film Rencontres du troisième type de Spielberg. C’est vrai que nous avons beaucoup moins de moyens financiers que le film, mais il n’en reste pas moins que cet épisode est très beau. Je peux aussi vous dire que la saison se terminera sur un mariage. C’est François Létourneau qui doit se marier à la base. Il demandera ma collaboration afin que je l’aide à préparer la célébration mais ce sera finalement un autre couple qui s’avancera dans l’allée. Mais pour savoir qui, vous devrez écouter l’épisode (sourire). sés. Si c’était le cas, le téléspectateur aurait plus de mal à croire aux histoires qui nous arrivent dans la série. Par contre, il doit toujours y avoir un fond de vérité dans nos réactions et dans nos personnalités à l’écran. En clair, il faut que ma mère me reconnaisse… et qu’elle ait honte (rire). Ce qui est amusant, c’est que désormais, dès qu’il nous arrive une drôle d’histoire, on s’envoie les détails par message texte pour s’en souvenir. Stéphane a du coup une banque d’anecdotes qu’il nous arrive nous-mêmes d’oublier. Être. Y aura-t-il une cinquième saison ? M.L. Elle est écrite en tout cas. Ce doit être la dernière de Tout sur moi. Néanmoins, cet été, quelques semaines avant le tournage, Radio-Canada a décidé d’annuler celui-ci car le gouvernement Harper lui a ôté des subventions. Eric, Valérie et moi nous sommes retrouvés sans emploi, juste avant l’été. J’ai la chance énorme d’avoir pu faire des économies grâce à mon travail des années précédentes. Autrement, les choses auraient été difficiles. Tout ce que l’on espère, c’est qu’on nous donnera finalement le feu vert pour le tournage. Nous savons que nous avons un auditoire fidèle. On l’a constaté après la première saison. La série ne devait pas avoir de suite mais Radio-Canada a reçu de nombreuses lettres de nos auditeurs, outrés par la décision de la télévision d’état. Ils ont finalement réussi à infirmer la décision, grâce à leur soutien et de leurs messages articulés et intelligents. Nous nous sommes aperçus que nous avions la chance d’avoir un public sophistiqué. Cela nous a charmés. Être. Donc vos personnages resteront fidèles à eux-mêmes dans leurs maladresses ? M.L. Absolument. Nos personnages n’évoluent pas du tout (rire). En fait, même si nous, comme individus, nous changeons et évoluons, Stéphane (Bourguignon, le réalisateur) a voulu s’attarder sur un seul aspect, légèrement caricatural, de nos personnalités respectives et s’y accrocher. On peut se permettre d’aller loin grâce à ce procédé parce Être. Avez-vous d’autres projets dans les proque nous ne sommes pas des acteurs très médiati- chains mois ? M.L. À dire vrai, je n’en ai pas beaucoup pour le moment puisque je croyais qu’on passerait l’été à tourner Tout sur moi. J’ai quand même quelques projets ici et là. Je travaille avec un jeune auteur et acteur de la relève, Simon Boulerice, pour sa dernière création, PIG. Il y a aussi dans l’air un projet de film. Un scénario de Stéphane dans lequel j’interprèterais le premier rôle féminin. À la base le rôle ne m’était pas destiné mais les personnes qui ont lu le scénario lui ont affirmé que celui-ci me collait tout à fait à la peau. Nicole Robert, la productrice, a accepté l’idée. Il ne reste qu’à voir si on aura des subventions pour le faire. Bref, ce n’est pas mon année la plus occupée, mais cela me laisse du temps pour m’occuper de ma fille. est souvent négligé à la télévision québécoise, une télévision très homogène, en résumé très blanche et très francophone. J’avais beaucoup de commentaires d’immigrants qui me disaient avoir appris le français en nous regardant, qu’ils trouvaient la série amusante et révélatrice sur la réalité de l’immigration au Québec. Être. Tout sur moi est une série très appréciée par les gais. L’un des acteurs principaux est homo (Eric Bernier). Vous concernant, on se souvient que dans la première saison, votre personnage assiste au spectacle d’une drag queen vous personnifiant. Cette aventure illustre bien votre rapport privilégié avec la communauté gaie. Comment expliquez-vous cette relation particulière ? M.L. J’ai beaucoup d’amis gais, c’est vrai. Depuis toujours, quand je sors dans le Village, je me fais offrir des verres, les gens viennent me parler. Ils sont tellement gentils avec moi. J’ignore pourquoi (rire). Dans Tout sur moi, Valérie (Blais) dit que « Sortir avec Macha dans le Village, c’est comme sortir avec Queen Latifah dans le Bronx ». Même sur Facebook, j’ai parfois des demandes d’amitié de très jolis garçons homos. J’arrive presque à rendre Éric (Bernier) jaloux. Il me demande: « C’est qui lui ? Pourquoi je l’ai pas dans mes amis ? » (rire). Plus sérieusement, je sais ce que c’est de se sentir en décalage. Je viens d’une famille avec une mère catholique francophone et un père juif anglophone, je suis allée dans un lycée français et j’ai pris l’accent français… Je ne me suis réellement sentie à ma place qu’en intégrant le Théâtre du Nouveau Monde à Montréal. Peut-être est-ce ce sentiment de toujours être « pas rapport » qui explique ma popularité auprès des gais ? Je ne sais pas. Être. Est-ce justement le fait d’être appréciée par la communauté gaie qui vous a fait accepter le poste de porte-parole du GRIS-Montréal ? M.L. C’est surtout le coup de fil que Gilles Renaud, l’ancien porte-parole, m’a passé pour me solliciter qui m’a convaincue. Je sais que le GRIS cherche toujours des porte-parole hétérosexuels, ayant des enfants. Mais je ne sais pas comment mon nom leur est venu (rire). En tout cas, c’est allé très vite, je n’ai pas hésité. Je reçois beaucoup de sollicitations de ce genre. Comme pour mon travail, je fonctionne à l’instinct : pour GRIS-Montral, j’ai dit oui. Deux raisons, en fait, m’ont fait accepter. D’une part, je n’avais rien à faire (rire). Je trouvais cela formidable d’être bénévole, d’agir pour une cause noble. L’école, c’est tout ce qu’on a dans la vie pendant longtemps. C’est un milieu particulier : les parents peuvent être ouverts mais les enfants vont être violents entre eux. D’autre part, j’ai aussi accepté car j’ai pensé à ma petite fille. Si dans quelques années, elle se découvre lesbienne, je veux qu’elle aille au bal avec sa blonde sans que cela pose problème. Je ne veux pas qu’elle soit embêtée. Être. Le métier d’acteur étant particulièrement instable. Avez-vous déjà eu peur de ne pas arriver à en vivre ? M.L. Je ne suis pas inquiète en règle générale. Cela a toujours été comme ça dans ma carrière: j’ai toujours peu travaillé. Mais si je regarde mon parcours, je constate que j’ai été privilégiée dans mes contrats. A défaut d’avoir des tas d’offres, j’ai travaillé de manière régulière et surtout avec des collaborateurs extraordinaires. Que ce soit des contrats avec Robert Lepage à mes débuts, dans La Être. Quelle a été votre impression pour vos previe la vie, Tout sur moi… Avec Pure laine, on est miers pas comme porte-parole ? M.L. Celle d’être entourée par des gens en tout allé chercher un public complètement différent, qui 24 Être Magaizine point extraordinaires. Chaque fois que je me retrouve avec des bénévoles du GRIS, je suis impressionnée. Ils font un travail loin d’être facile. Plusieurs d’entre eux en sont à effectuer, chaque année, plus de 100 visites dans des établissements scolaires ! J’ai assisté à un certain nombre d’interventions. Ils se retrouvent face à ces enfants et, croyez-moi, ce n’est pas facile pour les bénévoles de répondre à leurs questions. Ce sont des interrogations que je trouve pertinentes, par exemple : « Si vous vous voulez être acceptés, pourquoi organisez-vous des Jeux olympiques uniquement gais ? ». C’est tout sauf niaiseux. Donc il s’agit d’une mission importante pour ces gais et lesbiennes. Leur travail parvient à changer les mentalités. Être. Avez-vous constaté beaucoup d’homophobie lors des interventions auxquelles vous avez assisté ? M.L. Les enfants ont toujours un questionnaire à remplir avant l’intervention. Et les réponses étaient catastrophiques. On pouvait lire des phrases comme « les homosexuels sont des malades » ou « cela ne devrait pas exister ». Et ce n’est pas seulement un enfant sur 30 qui répond ce genre de choses. Bref, ce n’est pas du tout exagéré d’affirmer qu’il y a un gros problème d’homophobie dans les établissements scolaires au Québec. Il est donc plus que jamais important de lutter, de faire de la sensibilisation. Prenez par exemple le cas des enfants d’immigrants : leurs parents viennent souvent de pays où les gais et des lesbiennes n’ont aucun droit. Il faut donc dire et répéter : ici au Canada, vous avez le « Dans Tout sur moi, il doit toujours y avoir un fond de vérité dans nos réactions et dans nos personnalités à l’écran. En clair, il faut que ma mère me reconnaisse… et qu’elle ait honte ! » droit de vous embrasser, de vous tenir par la main. Être. Peut-on être quand même optimiste ? Vous ne vous ferez pas arrêter par la police, vos M.L. Je le pense. Des études universitaires droits seront respectés. ont été faites sur la question de la sensibilisation auprès des jeunes concernant l’homosexualité. Être. Vous avez entendu les témoignages de jeu- On s’est aperçu que le nom de GRIS-Montréal renes gais et lesbiennes discriminés ? venait souvent. Les enfants sont de plus en plus M.L. Oui, bien sûr et c’était très émouvant. Je nombreux à en entendre parler. Il y a donc des efpense à ce jeune qui nous a répété la phrase de son fets incontestables. On le voit aussi à travers ces père : « J’aurais préféré que tu meurs plutôt que tu établissements scolaires qui ont compris l’imporsois homo ». Je pense à ces filles qui ne peuvent pas tance de ces interventions : ils font désormais vealler aux toilettes parce qu’elles sont lesbiennes et nir GRIS-Montréal chaque année. Dans une école, qu’elles savent qu’elles vont avoir des problèmes… des parents ont voulu s’opposer à une possible inC’est révoltant : vous voyez une adolescente de 14 tervention de bénévoles. Les élèves ont alors fait ans aller chez les hommes ? D’autres jeunes sont un geste magnifique : ils ont tous mis un t-shirt agressés. Ils sont effrayés, du coup ils arrivent en rose pour montrer leur désaccord avec leurs pèretard à l’école pour éviter de se faire frapper. Et res et leurs mères. Le directeur s’est finalement comme ils arrivent en retard, ils sont punis par les rangé de leur côté et le GRIS a pu venir. J’ai l’improfesseurs. Personne ne devrait vivre cela. Je peux pression que, petit à petit, cela devient «uncool» vous parler aussi de ces jeunes gais et lesbiennes d’être homophobe. La vapeur se renverse. De qui ont peur quand le GRIS arrive dans leur classe, toute manière, nous n’avons pas le choix. Certes, car ils craignent d’être « découverts ». Et puis je cela ne concerne qu’une minorité. Oui, il y a plein ne parle même pas des cas de suicide. Toute cette d’autres problèmes. Mais ce combat doit être une situation est inadmissible. priorité quand on sait que des jeunes en viennent à s’ôter la vie à cause de cette violence. Être Magaizine 25 Exposition François Bernier [email protected] Zilon, cet artiste qui, avec les années, a laissé sa marque un peu partout dans Montréal, notamment par d’impressionnants graffitis, dit s’inspirer beaucoup de la musique et de la culture rock. Il le prouvera une fois de plus avec ses dernières créations, réunies à la galerie MX, pour l’exposition Eaux trouble$, du 29 septembre au 17 octobre. Balade sur la rue Sainte-Catherine. Dans le Village, nos regards s’attardent sur une grande fresque, un graffiti géant qui décore un vieux bâtiment abritant un restaurant asiatique atypique. À la vue de cette œuvre urbaine, nos yeux s’accrochent à ceux, immenses, des personnages représentés sur la toile, des yeux reconnaissables entre mille, propres à Zilon. Zilon, le peintre-roi de Montréal. Exposition Eaux trouble$ Du 29 septembre au 17 octobre Galerie MX 333, av. Viger Ouest Montréal, QC H2Z 0A1 (514) 315-8900 26 Être Magaizine COULEUR C 3625 P COULEUR C 2630 P Enfin, ce genre d’opinion permet surtout de confirmer que Zilon Lazer a l’âme d’une vedette rock, lui qui écoute toujours de la musique en travaillant. Ses créations arrivent à nous faire entendre les rythmes énergiques d’Iggy Pop, The Libertines, Acid Mother Temple… Toujours aujourd’hui, cet artiste en marge peint des œuvres musicales explosives. Son art chante et célèbre les marginaux. L’artiste s’associe à la culture underground musicale et quand on lui demande ce qu’il pense de l’art gai, il répond ne pas trop aimer ce qualificatif réducteur. Loin de cacher qu’il est en relation avec un homme, Zilon considère simplement qu’« une orientation sexuelle est loin de définir l’intégralité d’une personne ». Retour en arrière. Montréal, 1987 : un club, le Business, ouvre ses portes, découvrant un lieu entièrement décoré par l’artiste. Les murs sont couverts de peinture en aérosol et représentent des visages excentriques qui donnent un ton très rock à l’endroit. Cette création colle parfaitement à l’artiste. Elle utilise son médium de prédilection, illustre ces visages qui sont aujourd’hui sa marque de fabrique et Autodidacte et clandestin se trouve dans un lieu consacré à la musique rock « Quand j’étais petit, ma mère m’amenait avec et à la fête. elle à la messe. Je n’aimais pas trop ça et en sortant, pour me récompenser, mon parrain me donnait un Nostalgique de la jeunesse grunge dollar pour que je m’achète des comics. Ces petits Un peu plus de 20 ans après, Zilon propose une livres coûtaient 10 cents chacun, ça m’en faisait nouvelle exposition à la galerie MX dans laquelle beaucoup ! », racontait le mauvais garçon aux médiil présente des œuvres inspirées de couvertures de as il y a quelques années. Ces souvenirs expliquent magazines, le tout baignant dans une esthétique bien l’univers visuel qu’il a créé sans n’avoir jamais qu’on lui connaît bien. L’exposition intitulée Eaux fait d’école. Zilon est un autodidacte et la création trouble$ s’associe à un artiste-parfumeur, Claude artistique le suit depuis toujours. André Hébert, qui profite du vernissage pour lancer une toute nouvelle fragrance directement influencée C’est vers la fin des années 70 qu’il commence par le travail de Zilon. son entreprise d’embellissement de certains murs délabrés de Montréal. Il recouvre ceux-ci L’événement a lieu durant la semaine de la d’immenses œuvres éphémères en faisant directemode et sait attirer l’attention d’un public branché. ment appel à la culture rock marginale de l’époque. D’ailleurs, le peintre ne mâche pas ses mots quand Déjà, l’artiste privilégie la peinture à l’aérosol, ce il parle du milieu de la mode. Il a horreur de l’aspect qui ajoute à son travail une touche de clandestinité. superficiel de cet univers qui, selon lui, est « trop Dans son art, les visages aux regards mystiques propre et guindé ». Se désolant de « voir la jeunesse s’imposent, semblant dissimuler un terrible secret jouer au snobisme superficiel dans ses habits à la derrière leur allure androgyne. La popularité de mode, avec ses verres fumés de luxe », Zilon regret- Zilon Lazer a ensuite grandi, ce qui lui a permis te l’époque plus grunge où les jeunes osaient se sa- de devenir l’artiste complet que nous connaissons lir et se commettre. Évidemment, cette déclaration aujourd’hui. ne l’empêche pas de s’intéresser aux nouveautés et d’avoir beaucoup d’amis dans ce milieu. Ses talents l’auront amené à travailler différentes facettes de son art. Il est passé de la conception de décors de théâtre à des affiches, en passant par des performances liées à la vidéo et à la musique. Il s’est également occupé du scénarimage du film le Confessionnal, film de Robert Lepage sorti en 1995, et il a collaboré au début des années 2000 avec Philippe Dubuc, le temps d’une collection. À cette occasion, certaines des chemises du designer étaient couvertes de ses dessins. En tout, depuis 1983, Zilon multiplie les expositions de ses œuvres, au Canada comme à l’étranger. Elles font aujourd’hui partie de nombreuses collections publiques et privées des plus prestigieuses. Propriétaire d’un salon de tatouage à 80 ans ? Avec son attitude punk irrévérencieuse, Zilon s’amuse aussi de l’ironie qui habite cette belle popularité. Il y a quelques années, à ses débuts, il était puni et réprimandé pour ses œuvres publiques. Aujourd’hui, on le récompense et on le paie pour continuer ! Et quand on lui parle de retraite éventuelle, l’artiste dit « ne pas y croire ». Il s’imagine à 80 ans « propriétaire d’un salon de tatouage ». Décidément, Zilon compte rester toujours aussi intègre. Cette personnalité excentrique, vous pourrez une nouvelle fois l’observer à la galerie MX sur l’avenue Viger grâce à sa nouvelle exposition. Être Magaizine 27 Antoine Aubert [email protected] Son livre a fait parler tout l’été. Avec Accointances, connaissances et mouvances, le journaliste Denis-Martin Chabot a achevé sa tétralogie de nouvelles sur la vie gaie dans le Village. Une raison supplémentaire de se réjouir pour celui qui travaille désormais aux journaux télévisés du soir, à RadioCanada. Denis-Martin Chabot a accepté d’évoquer pour Être son roman et, surtout, sa vision de la communauté gaie québécoise. Être. Votre roman frappe, notamment par sa noirceur et une vision sombre de la communauté LGBT. La vie est-elle si dure aujourd’hui à Montréal, pour un gai ou une lesbienne ? Denis-Martin Chabot. Mon livre n’est pas si noir : je raconte notamment une histoire d’amour entre un paraplégique et un acteur. On a connu moins optimiste (sourire). Effectivement, mes personnages sont confrontés à de graves problèmes, mais ceux-ci ne concernent pas spécifiquement la communauté gaie. D-M.C. Non, je n’ai pas voulu faire passer de message politique. Ce que j’ai voulu montrer en réalité, ce sont les conséquences à moyen terme que peut avoir une moins grande vigilance chez les gais. Ils ont une très grande responsabilité. S’ils ne sont pas attentifs, les autres ne le seront pas non plus. Comment demander à la police ou au gouvernement de promouvoir une vraie égalité si les LGBT ne le font pas ? Les combats à mener sont là, sous nous yeux. Il ne faut pas détourner le regard. réellement peur de vieillir, d’être démodé, un « hasbeen », plus bon à rien. Donc, cette critique me permet aussi d’exorciser certaines craintes personnelles. Cependant, même plus jeune, je n’ai jamais eu l’obsession d’avoir un corps soi-disant parfait. Les féministes se sont battues contre ces problèmes depuis des décennies. La communauté gaie devrait s’en inspirer. Si on continue ainsi, on peut penser que les cas d’anorexie, par exemple, devraient se multiplier dans la jeune génération LGBT. Être. Les mêmes raisons vous poussent à imaginer, dans le livre, une fierté gaie à Montréal sans aucune revendication, alors que, quelques semaines plus tôt, ce jeune a été battu à mort. La critique est assez violente… D-M.C. Oui, j’ai volontairement forcé le trait. L’idée de cette fierté gaie apolitique et vide de sens vient de ce que j’ai vu à San Francisco, il y a quelques années. Le contexte y était sombre : un crime homophobe horrible, celui de Matthew ShepÊtre. Quels sont ces dangers ? ard, avait été commis plusieurs mois auparavant D-M.C. Pour beaucoup, tout va bien puisqu’on aux États-Unis. Malgré cela, la fierté n’y faisait prpeut défiler dans la rue, se marier et adopter. Eh pour- esque pas allusion. tant, non ! En fait, il y a encore beaucoup de chemin à faire. L’homophobie est toujours systémique dans la Je ne sais pas si une chose similaire pourrait société québécoise. Mes quatre romans parlent beau- avoir lieu au Québec. Il faut néanmoins regarder coup de cela. Regardez ce qui se passe en Californie : les choses en face : depuis un moment, les grandes un simple référendum a permis de supprimer le droit marques ont pris le dessus sur les revendications. au mariage gai et d’inscrire la discrimination dans la Stonewall semble être loin. Je ne veux pas critiConstitution. Si cela arrive aux États-Unis, pourquoi quer tout ce que font les organisateurs de la fierté serions-nous à l’abri ici ? Montréal. Ils travaillent beaucoup, mais je me souviens, par exemple, être demeuré dubitatif quant Lorsqu’on voit les récentes critiques homophobes au choix du cirque comme thème pour le défilé, en contre la fierté gaie de Montréal, il est clair qu’il 2008. En montrant ce genre de défilé à Montréal, où faut s’inquiéter, être en permanence sur le qui-vive. seule la fête comptait, je voulais choquer les gens… D’autant plus que l’on voit le conservatisme de cer- et je ne suis pas sûr d’y être arrivé, car peu de pertaines forces politiques. Le meurtre homophobe que sonnes m’ont fait de commentaires à ce sujet ! je raconte dans mon livre est loin d’être impensable aujourd’hui à Montréal. Et la communauté doit en Être. En racontant la fierté comme vous le faites, prendre conscience. vous critiquez la mise en avant de physiques parfaits et jeunes… L’âgisme et le culte du corps sontÊtre. Après cette agression, qui cause la mort ils toujours aussi présents dans la communauté ? d’un jeune gai, vous décrivez des institutions D-M.C. Oui, absolument. D’ailleurs, j’aime – gouvernement, justice, police – complète- beaucoup l’expression « bodyfascisme » (fascisme ment dépassées et inefficaces pour combattre du corps), que j’ai entendue récemment lors d’un l’homophobie. Vouliez-vous dénoncer ici le lax- voyage en Europe. Elle reflète parfaitement la réaisme, voire la complicité de ceux censés défendre lité. Peut-être que le fait d’avoir 50 ans l’année la communauté LGBT ? prochaine me rend plus attentif à cela (rires). J’ai Être. Est-ce également pour mettre en garde les jeunes que vous parlez autant du sida dans votre roman ? D-M.C. C’est l’une des raisons, bien sûr. J’ai vu beaucoup d’amis mourir à cause de l’épidémie. Un jour, un éditeur en France m’a dit : « Les gens ne veulent plus rien lire sur le sida ». Soit, mais je le fais quand même ! Taire les choses serait tout simplement irresponsable. Il faut dire à ces jeunes que si les trithérapies ont permis des améliorations formidables, leurs effets secondaires sont parfois insupportables. De plus, ces traitements coûtent extrêmement cher. Parler de cette réalité, c’est montrer que le sida reste un problème majeur dans la communauté. On sait qu’un très grand nombre de séropositifs au Québec sont des hommes ayant des relations avec d’autres hommes. Contrairement à d’autres, je ne crois pas à l’existence d’une littérature LGBT. Mon roman est donc contemporain, simplement, avec des problèmes que nous pouvons tous affronter. Et si ces problèmes frappent ici des personnes gaies et lesbiennes, c’est uniquement parce que j’ai souhaité mettre en lumière certains dangers qui me semblent négligés aujourd’hui par les LGBT. 28 Être Magaizine Je veux aussi dénoncer la sérophobie. Je connais tellement de personnes séropositives qui en sont victimes. Il existe un immense placard où sont obligés de s’enfermer ces hommes, ne serait-ce que pour éviter des problèmes dans leur vie professionnelle. Être. Votre roman se termine de manière radicale et violente. Était-ce pour vous empêcher d’écrire un cinquième tome ? D-M.C. (rires) Oui, mais finalement, il reste encore des possibilités de continuer l’aventure. Après tout, il ne devait pas y avoir de quatrième roman au départ. Pourtant, je veux vraiment passer à autre chose. Ces personnages m’ont hanté pendant dix ans. C’est suffisant. Mon prochain roman aura pour thème l’inceste, traité de manière humoristique. Toujours avec des personnages gais. En revanche, le suivant n’aura aucun lien avec la communauté LGBT. Ce sera une première pour moi ! Être Magaizine 29 Théâtre COULEUR C 3621 P A présent ou comment une famille bien étrange vient bouleverser la vie d’un couple. © Marlène Gélineau Payette Mac the Knife et les voisins envahissants… François Bernier [email protected] L’automne arrive et avec lui, c’est aussi le retour des activités artistiques qui ravivent toujours autant les Québécois. Les calendriers culturels débordent à nouveau. Parmi toute cette activité, il y a bien sûr le théâtre qui a déjà amorcé sa saison. En ce début d’année scolaire, deux pièces ont retenu l’attention de Être: L’Opéra de Quat’sous au TNM d’après une traduction de René-Daniel Dubois et À présent au théâtre Jean Duceppe avec le beau Éric Bernier. L’Opéra de Quat’sous, c’est d’abord une oeuvre magistrale du répertoire théâtral allemand. Quelle joie donc de la voir ouvrir en grande pompe la saison 2010/2011 du grand théâtre institutionnel, le TNM. Bertolt Brecht, l’un des auteurs européens les plus connus, a écrit et créé le spectacle en 1928 en collaboration avec le compositeur Kurt Weill. Émilie Bibeau en membres de la famille Peachum, l’inventif metteur en scène Robert Bellefeuille a su réunir une électrisante et imposante distribution de musiciens et d’acteurs-chanteurs. C’est la traduction de l’auteur gai de Being at home with Claude, René-Daniel Dubois, qui a été utilisée. Elle le sera à nouveau alors que le théâtre du Trident à Québec présentera aussi la pièce en fin de saison, au printemps 2011, avec une tout autre équipe de concepteurs et d’acteurs. Pour voir la production du TNM, rendez-vous du 28 septembre au 23 octobre. Ce grandiose opéra des bas-fonds prend place dans les rues sombres et humides du quartier Soho de Londres. Le récit illustre une lutte de pouvoir entre deux hommes d’influence: le roi des mendiants, Jonathan Jeremiah Peachum, et un dangereux criminel, Mac the Knife. L’humour mordant de Bertolt Brecht et les musiques énergiques de Kurt Weill A présent déjà présenté à Rome ! De l’autre côté de la rue, au Théâtre Jean Dudonnent forme à notre indignation en livrant un portrait étourdissant de petits et grands crimes dont les ceppe, on présente une production de l’auteure et comédienne Catherine-Anne Toupin qu’on voyait hommes sont capables pour arriver à leurs fins. régulièrement dans la série Les hauts et les bas de Impressionnante distribution Sophie Paquin. La pièce a été créée en 2008 dans la Pour cette grande fable comique, Brecht a fait petite salle intimiste de la Licorne. C’est la même naître de son génie un Londres imaginaire où grouil- équipe qui reprend le spectacle dans une salle de lent faux mendiants, dames à la vertu variable, pol- 800 places cette fois. iciers douteux et malfaiteurs libidineux. Autour de Serge Postigo dans le rôle du séduisant et dangereux Louise Duceppe a vu et adoré la pièce en 2008. Mac the Knife et de Paul Savoie, Danielle Proulx et Il n’en fallait pas plus pour que la pièce soit au 30 Être Magaizine programme. Récemment installés dans leur nouvel appartement, Alice et Benoît essaient tant bien que mal de retrouver une certaine quiétude alors qu’il traversent une période difficile. Mais le jeune couple devra faire face à ses voisins de palier, les Gauche, un couple plus âgé qu’eux, et leur fils de 35 ans. S’immisçant insidieusement dans leur intimité, sans la moindre gêne, ce trio bien peu conventionnel à de nombreux égards bouleversera leur existence à tout jamais... Un succulent mélange d’humour acide, de drame et de tensions où est mise en avant la noirceur de personnages finalement pas si éloignés de nous. Éric Bernier, qu’on a aussi pu voir dans Sophie Paquin et qu’on retrouve dans la nouvelle saison de la série Tout sur moi, y incarne le fils étrange de la famille Gauche. La pièce a, depuis sa création, été traduite en anglais et en italien. Elle a même dernièrement été jouée à Rome. L’auteure a fait le déplacement en Italie et a raconté avec passion ce drôle de sentiment de ne rien comprendre aux mots tout en saisissant parfaitement les enjeux. La pièce est à l’affiche depuis le 8 septembre et se poursuit jusqu’au 16 octobre. Être Magaizine 31 Musique Cinéma Jérémie Battaglia © moviesense.wordpress.com Sufjan Stevens All Delighted People (Asthmatic Kitty) e Actric is o du m La Patère Rose Waikiki (Grosse Boîte) On a eu peur de les perdre dans la brume parisienne: première partie de Mika en France, coup de coeur des Inrockuptibles (la référence musicale de la presse française)… Or la sortie surprise de ce court EP de la Patère Rose ressemble à une carte postale d’amis en vacances à l’autre bout du monde. On sent la plage, les gougounes, le soleil… Ils nous manquent mais on sait qu’ils finiront par revenir. La Patère Rose a un grand mérite : avoir un style reconnaissable. Même si la surprise du premier album n’est plus, on retrouve le sens des arrangements des deux Misteur Valaire et surtout la voix joueuse de Fanny Bloom. Les trois nouveaux titres (et la reprise de Décapote version “country beach”) sont marqués par une ambiance douce et agréable, travaillant sur des sonorités feutrées et des tons chauds. © assdesgrandsbrulesflam.ca L’enfant prodige de la pop indé américaine est de retour. Lancé en toute discretion sur Internet, All delighted People est un EP dense, long de 60 minutes et composé de seulement huit chansons. Quintessence du style Sufjan Stevens, il se permet un mélange des genres nouveau pour l’artiste : folk, pop, musique orchestrale, électro, choeurs, le tout sur des durées hors norme (17 minutes pour Djohariah). La force de Sufjan réside dans l’exploration et surtout dans l’émotion. La chanson d’ouverture All Delighted People en est en soi un parfait exemple, le long de ses onze minutes, traversant différents styles musicaux, le tout porté par l’émotion de sa voix et qui se termine en apothéose orchestrale. On peut saluer le retour de Sufjan qui, après cinq ans de questionnement artisique, sort cet EP aux proportions gargantuesques. On peut surtout attendre fébrilement son prochain album, prévu pour octobre. Gonzales Ivory Tower (Gente Threat) Tout juste remis de son record du monde du concert le plus long, l’excentrique Montréalais revient avec un nouvel album. Chaque opus semble être une facette nouvelle de Gonzales dont le seul élément récurrent est l’omniprésence de son instrument fétiche : le piano. Plus proche que jamais de l’euro-pop, il tente un pas de côté vers la piste de danse. L’absudirté des paroles peut parfois refroidir nos ardeurs : « I’m socialist lingerie, I’m diplomatic techno. I’m gay pastry and racist cappuccino », rappe-t-il ainsi sur I am Europe. De plus, si le tout est très efficace, il reste le sentiment que l’oeuvre n’est pas complète. Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que le disque est la bande originale d’un film concept avec Tiga, Peaches et Gonzales. C’est donc peut-être sur le grand écran que l’album va prendre tout son sens, rendant la démarche de l’artiste plus claire même si, en attendant, on ne peut qu’admirer sa capacité à se réinventer autour de son piano. Marie-Ginette Guay Il y a quelques années, seul le public de Québec appréciait à sa juste valeur le grand talent de Marie-Ginette Guay. Son passage dans le film Continental, un film sans fusil, a ensuite attiré l’attention du milieu de la télévision. Depuis on a pu la voir dans des series comme Aveux, Yamaska et Chabot et fille. Quand l’art hurle François Bernier [email protected] Howl, c’est le nouveau film de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (sorti le 24 septembre à Montréal), bien connus pour leurs documentaires sur l’homosexualité (Parlons-en, The celluloid Closet). Ce terme anglais désignant un hurlement est aussi le titre bien connu de l’un des poèmes d’Allen Ginsberg. Mais voilà qu’Hollywwod est arrivé: l’actrice a été engagée pour jouer la mère québécoise de Jack Kérouac célèbre auteur américain bisexuel, dans l’adaptation cinématographique de Sur la route, oeuvre semi-biographique du père de la beat generation. Walter Salles - Carnets de voyage et Gare centrale – realise ce film qui ne sortira pas avant l’été prochain. Pour l’occasion, Marie-Ginette Guay se retrouve aux côtés de Kristen Stuart, Kirsten Dunst et Amy Adams. © hiMedia Tel l’artiste perdu qu’il était, ce texte évoque avec une imagerie fortement suggestive les amours déçus du poète bisexuel et son sentiment de désillusion : « J’ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés hystériques nus, se traînant à l’aube dans les rues nègres à la recherche d’une furieuse piqûre ». Écrit à une époque toujours bien ancrée dans la religion et les valeurs familiales, le poème a été interdit pour obscénité. Le recueil a évidemment valu un procès à Ginbsberg ainsi qu’à son éditeur, un an après sa parution. Œuvre phare de la génération beatnik, Howl est l’un des pivots de la contre-culture américaine de la fin des années 1950. Alex Nevsky De lune à l’aube (Audiogram) Même s’il emprunte son nom à un héros militaire russe, Alex Nevsky tient plus de l’amoureux transi que du héros de guerre. Épaulé par le label Audiogram et la réalisation de Yann Pereau, ce premier album se démarque par la qualité et la diversité de ses titres. Entre dance, slam, pop ou encore ballade langoureuse, Alex Nevsky nous emmène dans un univers musical protéiforme à la sensibilité exacerbée. Cependant, cette diversité est aussi sa plus grande faiblesse : elle rend difficile de cerner l’artiste. Aucun style ne semble vouloir prendre le pas sur l’autre. Quant à sa plume, elle reste pour le moment un peu naïve (tel l’hymne dance Tristessa, possible hommage à Jack Kerouac). C’est donc un premier essai de grande qualité technique mais à la forme et au fond encore jeunes. Un artiste à suivre, qui va sûrement pleinement se révéler dans son second album. 32 Être Magaizine Chromeo Business Casual (Atlantic) L’héritage musical des années 80 est toujours sujet à controverse. Entre totale dévotion et mépris complet, le groupe Montréalais a choisi son camp. On retrouve tous les gimmicks sonors de l’époque sur ce troisième album de Chromeo. Tout au long des dix morceaux, on flirte dangereusement avec la caricature et le quétaine. Pourtant au final, le group parvient à garder le meilleur du côté années 80 et conserve un son moderne qui ne sent pas la naphtaline. De plus, des changements légers s’opèrent dans le son : une première chanson en français avec J’ai claqué la porte ou encore une cohérence et une qualité dans la réalisation et les arrangements jamais atteintes dans leur travail précédent. Le film éponyme de Epstein et Friedman, présenté au festival Sundance et au festival de Berlin, retrace la vie de l’œuvre et du poète. En voulant faire d’un poème le centre du récit, les réalisateurs ont tenté un pari extrêmement risqué. Ils ont souhaité au départ faire de Howl un documentaire. Après réflexion, ils ont décidé de tenter l’expérience de la fiction, dans une forme éclatée pour brosser le portrait d’Allen Ginsberg, de son oeuvre à travers son poème. Entre lectures de ses textes en noir et blanc, interview imaginaire, reconstitution du procès et extraits de poème en images animées, les scènes se chevauchent et les mots explosent. L’oeuvre s’annonce audacieuse et éclectique, à l’image de son sujet. L’acteur James Franco, qu’on a pu notamment voir dans Milk – il y jouait l’amant de Sean Penn - y tient le premier rôle. Rob Epstein et Jeffrey Friedman abordent Howl avec des thèmes très actuels sur les limites de la liberté d’expression. Au centre du procès reconstitué dans le film, le spectateur assistera à une interrogation sur la définition de l’art. Fiction, poésie et réflexion se mêlent : il ne s’agit pas juste d’une biographie, mais d’une méditation sincère. r Acteu is du mo Philip Seymour Hoffman Il est l’un de ces rares acteurs capables d’aller dans à peu près tout les registres du jeu. Sa belle carrière compte plusieurs personnages gais, notamment le fantasque Truman Capote. Ce rôle lui a d’alleurs valu l’Oscar du meilleur acteur. À sa carrière au cinéma s’ajoute une longue liste de pièces de theâtre. Il ne manquait à sa feuille de route que le rôle de réalisateur. C’est désormais chose faite. Le 24 septembre est sortie sa première réalisation, Jack goes boating. Ce premier film raconte la singulière histoire d’amour de Jack (Philip Seymour Hoffman), célibataire timide et Connie (Amy Ryan). Ces deux fumeurs d’herbes sont présentés l’un à l’autre par un couple d’amis en crise interprétés par les talentueux John Ortiz et Daphne Rubin-Vega. Être Magaizine 33 34 Être Magaizine Être Magaizine 35 Être Magaizine 37 Dossier nutrition VITAVI L’épicerie qui vous veut du bien Raphaël Phalange MARCHÉ Le Saint-Jacques nouveau est arrivé ! « Vive le bio ». Tel pourrait être le slogan de l’épicerie santé Vitavi, située rue Amherst, dans le Village. Pour les gérants, pas de doute possible : il faut en revenir à certains principes, sous peine d’assister à des tragédies irréversibles. Réjean Rousseau Tel un bon vin qui a bien vieilli, il nous rappelle combien il fait bon le retrouver au cœur de notre quartier. Le marché Saint-Jacques, au coin des rues Amherst et Ontario, s’est refait une beauté juste pour vous, résidents et résidentes du Village, passants et banlieusards pressés. Qu’attendezvous pour aller rencontrer vos marchands et commerces préférés ? Un coup de foudre vous attend. Parlons d’abord de cet édifice d’inspiration art déco. Il faut dire qu’il a tout pour plaire. Érigé en 1871, il s’est refait une première beauté en 1931. L’architecte Michel Laurent a eu le bon goût de revoir le travail de ses premiers instigateurs, les architectes et concepteurs Zotique Trudel et J.A. Karch, en s’appuyant sur les influences de l’époque, dont l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris, en 1925. Citons ici Première Moisson, la Fromagerie Atwater, Milly Thé-CaféChocolat, Olive et Olives, Pâtes et Compagnie, Crépanita, La Fruiterie du Marché, Les Serres Marcil - et quelques autres qui suivront au cours des prochains mois. Tous ont investi les lieux afin d’apporter bon goût et fraîcheur à tous ceux et celles qui ont un penchant pour le service à la clientèle et la qualité des produits. C’est en 2006 que la Ville de Montréal s’est rendue à l’évidence : elle devait se départir de cet immeuble, pour la bonne cause, puisque ses acheteurs ont tout fait pour rendre l’immeuble le plus vert possible. Il est en effet certifié LEED (Leed Canada-Nc). Le plus vieux des quatre marchés publics montréalais se voit donc revivre sereinement en 2010 avec ses boutiques d’alimentation fine. Car disons-le clairement : dans un marché comme celui-ci, on est loin des supermarchés et des grandes chaînes déshumanisées qui nous assaillent de nouveaux produits bas de gamme qu’on nous propose à prix forts. Je vous mets au défi d’acheter un fromage fin de première qualité chez SUPER C ou chez MAXI ! Beaucoup moins cher qu’ailleurs Bon goût et fraîcheur Une visite des lieux vous permettra de constater combien on a misé sur la proximité et la qualité. Car d’où que vous soyez, lorsque vous vous trouvez à Montréal, il n’y a rien de plus simple que de faire un détour coin Amherst et Ontario. Aux limites du Village gai et du Plateau Mont-Royal, tout près du centre-ville et du pont Jacques Cartier, le marché Saint-Jacques garde son cachet tout en abritant les très bonnes adresses que vous connaissez déjà ou qui se doivent de faire partie de vos haltes-emplettes. Mais peut-être préférez-vous économiser à tout prix et manger n’importe quoi après avoir détaché les coupons-rabais des multiples circulaires qu’on lance à votre porte en polluant la ville ? Alors il vous faut passer votre chemin. Ici, c’est pour ceux et celles qui aiment prendre le temps de bien choisir leurs victuailles et ainsi prendre le temps d’échanger verbalement sur tout et rien avec le producteur-spécialiste qui le sert. C’est cela qu’on appelle un marché public. Au marché Saint-Jacques, on préfère humer les parfums exquis des thés et du café de Milly ou encore saisir un véritable pain au levain chez Première Moisson. Et que dire des conseils experts des employés de la Fromagerie Atwater ? En fait, faire l’éloge des bonnes adresses déjà installées au marché serait plus que facile, mais je vous propose plutôt de vous rendre vous-même aux différents comptoirs afin de vivre de visu l’expérience marché St-Jacques. Voilà huit mois que Vitavi a ouvert ses portes dans le quartier gai montréalais. Myriam, française arrivée au Québec il y a plus de 20 ans, raconte avoir « toujours eu plus ou moins une attitude bio. Mais avoir un enfant avec plusieurs problèmes d’allergies et d’asthme nous a fait réfléchir et regarder plus attentivement la situation ». Après s’être documentée, elle a ainsi compris que « l’organique n’était pas juste une mode, comme certains veulent le faire croire. C’est une réalité. Et cela le sera de plus en plus dans les mois et les années à venir ». La naissance de l’épicerie est sa réponse à ce constat. Ces consommateurs aux mauvaises habitudes affirment toujours, pour se défendre que le bio coûte cher. « Ce n’est pas vrai. Beaucoup de produits sont à peu près au même prix », s’exclame Myriam qui nous fait faire alors le tour de l’épicerie : du pain à 3,99$, des chips à 1,25$. Le cas des fruits et légumes est encore plus frappant : « Un demi-panier, soit l’équivalent de trois sacs, c’est environ 18$. Ailleurs, pour le même prix, vous en aurez un tiers de moins », indique la gérante. À noter aussi le combo sandwich-jus-chips à 6,99$ bien moins que dans la plupart des autres snacks ou fast-food. Ce n’est pas forcément plus cher ! Des chiffres effrayants Il faut dire que la situation s’avère très préoccupante. De manière générale, selon différentes organisations, environ 140 millions de tonnes d’engrais sont répandues dans le monde chaque année. En Europe, 40% des cancers seraient liés à des problèmes touchant de près ou de loin l’alimentation. Une alimentation qui, de plus, en l’état actuel des choses, influerait sur 30% du réchauffement climatique. Les solutions semblent peu nombreuses tant les aliments que nous mangeons sont bourrés de pesticides ou contaminés par les cultures (dans le cas des nappes phréatiques par exemple). Pour Myriam, ces données, qui devraient alarmer chacun de nous au Québec, contrairement à ce qu’on peut voir en Europe, semblent assez négligées par la population. « Les gens sont enfermés dans leur routine, donc ils mangent la même chose, ils vont tout le temps aux mêmes endroits pour faire leurs achats. Il n’y a pas de réflexion. Ils sont prêts à sacrifier leur santé, sans vraiment s’en rendre compte. Pendant ce temps le système, lui, fonctionne toujours », se lamentet-elle. Autre avantage : le client sera sûr de manger des fruits et légumes de saison et de qualité – salades, patates, betteraves, pommes, poires…. - et non des importations où les produits chimiques ont déjà fait des ravages. Enfin, si de plus en plus de personnes se mettent à acheter bio, le prix élevé de certains produits baissera automatiquement. Reste donc au citoyen à changer sa façon de penser. Plus facile en effet d’arrêter le sucre ou le sel que de modifier ses habitudes d’acheteur. « Les gens ont souvent l’impression que la société doit bien s’occuper bien d’eux, qu’ils n’ont pas besoin de se préoccuper de ce type de choses, indique Myriam. Au contraire, tout part d’en bas. C’est à nous de prendre soin de notre santé. » Et cette défenseure du bio de rappeler que le nombre de maladies frappant les enfants a augmenté drastiquement depuis le début des années 2000, à cause de l’utilisation de plus en plus massive des pesticides dans l’agriculture. Vitavi 1217 rue Amherst, porte A H2L 3K9 Montréal 514 940-1118 www.vitavi.ca Un sandwich sur le pouce, un café, des fleurs ou un cadeau pour l’être cher, vous trouverez tout ce qu’il faut, et étonnamment pour beaucoup moins cher qu’ailleurs. Puis il y a le sourire et le service qui ajouteront à la valeur de votre achat. Et plus que tout, cette aire commerciale des plus urbaines et des plus théâtrales vous charmera sans doute par sa beauté et son esthétisme. Véritable halte campagnarde au cœur de la ville, à deux pas du parc Lafontaine et de l’Hôpital Notre-Dame, le marché Saint-Jacques vous invite à prendre le temps de vivre et vous relaxer tout en faisant des achats sensés et soignés. Bonne re-découverte ! 38 Être Magaizine Être Magaizine 39 Dossier nutrition Dossier nutrition L’ÉCOLE VÉGÉTARIENNE LE PETIT EXCÈS Pour une cuisine santé Une belle famille Raphaël Phalange Émile Saint-Georges Étant, à la fois, massothérapeute et professeur de yoga, Marc Hindle sait ce que veut dire ‘’prendre soin de son corps’’. Passionné par la cuisine depuis son adolescence, il travaillera, par la suite, dans plusieurs restaurants. Marc Hindle, il y a envirin un an, décidera d’ouvrir une école de cuisine végétarienne à Montréal. Entrevue. Le Petit Excès, c´est l’histoire d’une famille passionnée et attachante qui décide de changer de vie en 2006. Le trio gagnant est composé de Diane (la maman, pâtissière), Michel (le papa, cuisinier et chargé des relations publiques) et de Julie (la fille, cuisinière et chargée de la relation avec le client). fait d’être un petit groupe plaît beaucoup. Mes élèves apprennent d’autant mieux et peuvent reproduire, à la maison, le même résultat par la suite. Être. Pourquoi la cuisine végétarienne compte-t-elle de plus en plus d’adeptes? M.H. Il y a, selon moi, l’idée de suivre ainsi une certaine éthique alimentaire en ne mangeant pas de chair animale. C’est, en tout cas, ce qui m’a conquis lors de la découverte de l’alimentation végétarienne, à l’époque âgé d’à peine 15 ans. Je pense également que de plus en plus de personnes comprennent qu’être végétarien n’est pas synonyme de s’abandonner à des plats fades. Moi-même, dans mes cours, je mets beaucoup d’accents sur sauces, herbes et épices. Cela a pour effet de rendre tout plat savoureux. J’aime beaucoup cuisiner les mets asiatiques, indiens et mexicains. Je suis une personne qui aime manger et qui sais apprécier de bons plats. Il est donc hors de question de renoncer au goût (sourire). Pour de plus amples renseignements, rendezvous au www.ecoleculinairevegetarienne.com ou contacter Marc Hindle au 514-605-3115. Être. Pourquoi avoir choisi de donner des cours de cuisine végétarienne? Marc Hindle. Je me suis aperçu, depuis quelque temps déjà, que de plus en lus de gens au Québec sont intéressés par l’idée de se nourrir de manière saine, notamment en adoptant un régime végétarien, c’est-à-dire, une nourriture excluant tout produit ayant une origine animale (c’est dire à l’exception des produits laitiers, des oeufs ou du miel). Mentionnons qu’il y a de nombreuses de personnes qui désirent, tout simplement, élargir leur répertoire culinaire. On le constate également par le nombre croissant d’éléments naturels dans les grandes surfaces. Mais peu de personnes, au final, disposent de bases culinaires pour se ‘‘convertir’’ à cette cuisine. J’ai donc décidé de répondre à cette demande. C’est ainsi que l’enseignement m’a paru le meilleur moyen d’y parvenir. 40 Être Magaizine Être. Cela a été un succès immédiat? M.H. Tout à fait. En 2009, j’ai demandé au Café Rico (premier café équitable à avoir ouvert, il y a 10 années, à Montréal et situé au croisement Rachel/Boyer) de me céder un espace pour que je puisse donner mes cours. La mayonnaise a pris. De petits groupes de cinqsix personnes sont venus régulièrement à chaque cours. Après une pause fin juin, nous avons repris au même rythme en septembre (de 10h à 13h30 chaque samedi et dimanche) et la demande ne fait que croître. Être. Comment se déroulent vos cours? M.H. Ce sont des leçons démonstratives. Certes, certains préféreraient, sans aucun doute, mettre les mains à la pâte mais je souhaitais donner le plus de matériel possible dans un court laps de temps. Ce principe a bien pris. Le Marc Hindle Diane et Michel ont renoncé à leur carrière professionnelle respective, pourtant bonne et stable, de directrice de projet pour la télévision et de responsable projet, pour créer leur propre entreprise. Ils ont même carrément emboîté le pas à Julie dans ses études de cuisine et c’est donc papa, maman et leur fille qui se sont retrouvés dans les mêmes cours à l’école. © César Ochoa S’adapter au budget du client La situation devait être plutôt divertissante mais témoigne aussi de leur détermination. L’affaire est mûrement réfléchie. Leur credo : « s’amuser » et « proposer un service traiteur sur mesure ». « On voulait être au service traiteur ce que le bistro français est au restaurant », explique Diane. Le pari est réussi, voire dépassé. Ces gourmands épicuriens réinventent le métier de traiteur au travers d’une phrase simple qui, cependant, engage un maximum de leur créativité et de leur temps: « Dis-moi quel est ton budget et j’y adapterai mon menu ». Bien sûr ils proposent des menus prédéfinis comme les restaurants proposent une carte mais leur spécificité est l’écoute du client, afin de définir spécifiquement leurs besoins et donc un menu adapté qui est créé de toutes pièces. Ingénieux et flexibles, ils recherchent sans cesse de nouveaux accords, de nouveaux mets et de nouvelles saveurs afin d’être originaux parce qu’ils aiment apprendre et qu’ils veulent faire plaisir. Leur arrière-cour est un potager-laboratoire où ils cultivent leurs herbes. Ils jouent régulièrement les gourmets-curieux en concoctant de nouvelles potions qui donnent naissance à des pépites qui tiennent au corps comme le ravioli de canard confit avec confiture de canneberge et fleur de ciboulette (maison) ou la longe de porc farcie aux dattes sur purée de patates douces et asperges. D’autres plus légères comme la salade de choux-fleurs multicolores, le sandwich saumon et crème d’aneth ou les bouchées fraîcheurs tomates, mangues, avocats et coriandre. Côté desserts, nous ne sommes pas en reste, avec leurs cupcakes chocolat noir et crème au beurre ou la panna cotta au dulce de leche. Produits de saison et respect de l’environnement Ce qui frappe : leur enthousiasme. En plus de proposer un service de traiteur aux entreprises ou pour des mariages, ils jouent les chefs à domicile dans le confort de votre foyer. Vous voulez un service digne d’un grand restaurant chez vous lors de la Saint-Valentin ? Ils le font et s’effacent au bon moment, garantissant votre intimité. Vous voulez apprendre à faire des sushis et à les manger par la suite en famille ou entre amis ? Ils vous enseignent les techniques et vous laissent déguster le tout. Autre très bonne idée: proposer des produits de saison comme les marinades de barbecue en été, les gâteaux aux fruits à Noël ou, comme en ce moment, la gelée de pommes faite maison. Ils vous envoient un courriel, vous commandez, vous recevez. Ils fourmillent encore d’idées mais chuuut je vous laisse les découvrir avec eux. Enfin, leur grande force est de savoir s’entourer des meilleurs artisans, qu’il s’agisse des pains, viennoiseries et pâtisseries, des viandes, des fromages ou des fruits et légumes. Pourquoi aller chercher loin une qualité et un savoir-faire si proches d’eux, à Montréal et dans ses environs ? Ici, c´est toujours du bon sens appliqué. Et toujours dans l’idée du bon sens, leurs boîtes à déjeuner en plastique sont récupérées, leur vaisselle est biodégradable et les déchets sont compostés. Je n’ai plus qu’une chose à dire: usez et abusez d’eux pour toutes vos demandes. S’ils n’ont pas encore la réponse, cela ne va pas tarder. Le Petit Excès 7046 avenue Baldwin Montréal 514-352-1938 http://www.lepetitexces.com/ [email protected] Être Magaizine 41 Dossier nutrition Dossier nutrition PATATE & CIBOULETTE JULIETTE & CHOCOLAT Vive la pomme de terre ! Pour le plaisir ! Émile Saint-Georges Émile Saint-Georges Établie en plein cœur de la Promenade Ontario, royaume de la patate frite par excellence, Patate & Ciboulette fait souffler un vent de légèreté avec ses pommes de terre équilibrées aux saveurs végétariennes ou carnivores. Dans un milieu de la restauration rapide saturé en nombre et « en gras », Cendrine Poitras (la propriétaire) parvient à réinventer le concept du « manger sur le pouce » avec la satisfaction d’avoir fait une bonne action pour notre santé et notre corps. Juliette & Chocolat est le résultat d’une passion nostalgique pour le chocolat et d’une déception récurrente : ne pas retrouver cette boisson chaude, crémeuse et réconfortante de notre enfance que l’on nous servait à notre retour d’école. Dans mon cas, ce chocolat s’accompagnait de sa petite sœur Mme Tartine de pain frais au beurre avec copeaux de … chocolat, bien sûr. ri-coco» à la dinde, lait de coco et pâte de cari rouge, la juteuse «porc abricot» au gingembre, l’ensoleillée « Sô 6 » à la saucisse de Toulouse, poivrons, oignons et tomates. Citons enfin sa recette la plus connue: la « Tu mexiques » avec son invitation au chili con carne. © César Ochoa Revenons-en à notre histoire : bardée de ses diplômes de chocolatière et de maître crêpière (et oui, cela n’existe pas que dans les rêves des enfants!), Juliette décide d’ouvrir un bar à chocolat qui fera par la suite des petits dont celui du boulevard Saint-Laurent. Il existe bien des bars à vin ! Ici, on ne risque pas la gueule de bois mais davantage la crise de foie si l’on joue trop au gourmand intrépide. Double coup de chapeau Toutes ces recettes sont pensées afin de fournir une partie de l’apport quotidien en protéines et vitamines. Ce qui plaît aussi chez Patate & Ciboulette c’est sa conscience verte qui se concrétise par des actions simples: des ustensiles et des contenants à emporter compostables et recyclables. « D’autres aliments ne sont que nourriture. Mais le chocolat est chocolat ». Pour cet établissement, nous devrions mettre chocolat au pluriel car Juliette propose une palette quasi infinie d’arômes plus ensorcelants les uns que les autres : le Guanaja d’Amérique du Sud, le Manjari de Madagascar, le Jivara d’Equateur, etc. Il ne s’agit pas de noms d’espèces de chauvessouris mais bien de fèves de cacao. Et des meilleures ! Enfin, je tiens à tirer deux fois mon chapeau à Cendrine. D’abord pour avoir su inventer une formule rafraîchissante et équilibrée à base de pommes de terre au royaume de la « pataterie ». Ensuite pour avoir ouvert son « resto sur le pouce » dans le quartier d’Hochelaga, souvent boudé, souvent méconnu et pourtant souvent accueillant. Nourriture des dieux Patate & Ciboulette Ouvert tous les jours sauf le dimanche 3766, Ontario Est 514.658.8803 http://www.patate-ciboulette.com/ Cendrine Poitras a importé cette idée d’Europe, tout particulièrement de Grèce et d’Irlande (plus connu sous le nom de «Jacket Potato»). Sans oublier le savoir du Nord de la France où la pomme de terre au four se déguste à la bonne franquette dans un estaminet avec une bonne bière blanche. Pour l’anecdote, c’est la pomme de terre qui a provoqué l’émigration massive des Irlandais vers les États-Unis et le Canada. En effet, en 1846, le «mildiou» (grande peste des pommes de terre, pour vrai !) attaque les récoltes. C’est la famine, la mort et l’exode en masse des Irlandais. Ce n’est pas gai, je sais, mais cela prouve, déjà à l’époque, l’importance qu’avait le tubercule. Sous la pelure, la garniture. Son secret, probablement l’onctuosité des pommes de terre dans leurs pelures. Agrémentées d’aromates tel que ail, tomates séchées ou encore purée de basilic, les pommes de terre sont purées avec de la mozzarella. C’est déjà très bon mais ce n’est que la première couche du mille-feuille. Pour la petite histoire, les indiens prétendaient que les fèves de cacao ne pouvaient être destinées qu’à la nourriture des dieux. Ainsi, lorsqu’Hernando Cortez se rendit à la cour de Moctezuma, il se vit offrir une coupe de « tchocoatl », trésor que Quetzacoatl, jardinier du paradis, leur avait légué car ils étaient les fils du soleil. De l’eau a coulé sous les ponts depuis, mais la vénération du chocolat sous toutes ses formes continue sur Saint-Laurent. Juliette & Chocolat vous accueille dans son paradis qui, pour l’occasion, revêt les volumes d’un loft avec des hauteurs sous plafond d’église qui rendent les lieux aérés et agréables à pratiquer. Par ailleurs, les couleurs mastic et blanches des murs, avec briques apparentes, rendent l’espace élégant et lumineux. Tout ceci est parfait pour passer un moment « zen ». D’ailleurs vous pouvez même vous relaxer dans le paisible espace « lounge » si vous ne voulez pas vous attabler à la grande table commune qui peut s’utiliser pour des réunions de travail. Tout le monde s’y retrouve pour prendre sa dose de bonheur… « Aimez le chocolat à fond » Mais soyons concrets. La carte s’il-vous-plaît ! Vous vous en doutez, celle-ci se compose de chocolat sous toutes ses formes : pâtisseries, fondants chauds et coulants, brownies à la fleur de sel, fondues avec leurs fruits mais aussi crêpes dont une extraordinaire au dulce de leche et poires. L’association est diabolique. Par ailleurs, ils font aussi du salé avec des galettes bretonnes à la farine de sarrasin et de belles salades-repas. Concernant les crêpes, j’ai un faible pour la classique « savoyarde » pommes de terre, raclette, jambon et crème sûre. Vous l’aurez compris, chaque visite chez Juliette & Chocolat, en plein cœur du milieu de la nuit montréalais, procure une overdose de bien-être dans la grisaille de ce début d’automne. Rien de tel qu’un fondant fourré au caramel pour reprendre vie. En résumé, comme le disait La Rochefoucauld : « Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez vous : sans un grain de folie, il n’est point d’homme raisonnable ». Juliette & Chocolat 3600, boulevard Saint-Laurent H2X 2V4 Montréal 438 380.1090 www.julietteetchocolat.com © Camilo Gómez Par la suite, vous choisissez la version végétarienne parmi cinq saveurs aux noms ludiques dont la crémeuse « champi-mignon » aux champignons, ail et crème, la croquante et colorée « guêlumes grillés » aux légumes du marché et purée de basilic, ou la sucrée terreuse « lumineuse » aux lentilles, poivrons et dattes. Elles sont toutes fraîches et pétillantes en bouche. «Repas-santé» parfait Cendrine Poitras ne s’est pas arrêtée à une baSi vous avez l’appétit d’un bûcheron, sautez nale pomme de terre au four. En véritable fée de sur l’une des sept spécialités carnivores dont la cuisine, elle l’a transformée en un «repas-santé» la iodée « À thon goût » au thon, olives noires, parfait avec protéines, produits laitiers et viandes. cornichons, coriandre et cumin, l’exotique «ca42 Être Magaizine Être Magaizine 43 Mieux être LE CENTRE ST-PIERRE Pour apprendre et se ressourcer Raphaël Phalange Le Centre St-Pierre est un centre d’éducation populaire qui offre des services de formation, d’accompagnement et d’intervention communautaire, prioritairement aux individus et aux groupes des milieux défavorisés ainsi qu’aux personnes qui interviennent auprès d’eux. Il vise par son action et son approche pédagogique, la prise en charge et l’autonomie des personnes et des groupes. À une époque où le tissu social paraît de moins en moins solide, le Centre St-Pierre, situé au cœur du Village – près des métros Beaudry et Papineau - apparaîtra certainement aux yeux de beaucoup comme un bel exemple de solidarité. Se décrivant sur son site internet comme un « centre d’éducation populaire », le Centre St-Pierre par son offre de formation et d’accompagnement cherche à aider les personnes qui travaillent au sein des groupes communautaires à être mieux outillées à répondre aux besoins des plus défavorisés. Une mission qu’il remplit grâce à des formateurs spécialisés en communication et nouveaux médias, en gestion de ressources humaines, en développement organisationnel, en intervention psychosociale, en développement personnel ou encore en spiritualité. démocratique, plus sensible au bien-être des personnes », expliquet-on au centre. Des conférences de qualité Le Centre offre aussi des ateliers et des conférences pour les personnes qui souhaitent vivre une démarche de développement personnel. D’autres thématiques touchent plus particulièrement à la spiritualité chrétienne. L’endroit propose par ailleurs un programme de conférences à suivre avec attention. Un problème qui nous concerne tous ouvrira la saison le 5 octobre prochain. Le défi de la vie : libérer l’eau, l’air et la terre de l’emprise du marché (entrée : 20 dollars). Riccardo Petrella, universitaire italien cherchera ici à rappeler que l’eau ne peut pas être un « objet d’appropriation privée (…) Les 400 ateliers, sessions de formation ou conférences sont offerts études montrent qu’en 2032, 60 % de la population mondiale vont chaque année à la programmation. 17 salles de réunion sont dispo- vivre dans des régions à forte pénurie d’eau, contre 25 % à l’heure nibles en location pour l’organisation d’assemblées, d’événements, actuelle ». de réunions. « Plus de 150,000 personnes fréquentent le Centre StEst-il raisonnable de croire en Dieu ?, se demandera, dans un autre Pierre annuellement principalement des acteurs des milieux culturel, économique, politique, social et culturel. Ces gens viennent vivre domaine, Raynald Valois, le 19 octobre prochain (entrée 10 dollars). leur engagement citoyen, leur utopie pour une société plus juste, plus Docteur en philosophie, celui qui a été aussi vice-doyen de la Faculté de philosophie de l’Université Laval (entre 1995 et 2004) est un grand spécialiste d’Aristote, de Thomas d’Aquin, philosophes indispensables pour tenter une amorce de réponse à la question posée. Autre conférence prometteuse (entrée libre), celle de Lucia Ferretti. Historienne et professeure à l’Université du Québec à TroisRivières, sa thèse de doctorat a porté sur l’histoire de Saint-Pierre Apôtre. Elle viendra au centre Saint-Pierre raconter l’histoire de l’îlot du même nom, site magnifique édifié en 1848 « dans ce qui n’était à l’époque qu’un faubourg éloigné du centre-ville ». Il est conseillé de réserver pour pouvoir assister à ces conférences. Par ailleurs, le Centre propose dans son hall d’entrée une exposition du 7 septembre au 30 octobre prochain, sur L’héritage spirituel et culturel de l’Îlot Saint-Pierre Apôtre. Venez découvrir, comment les artisans de l’Îlot Saint-Pierre Apôtre, de 1848 à nos jours, ont joué et jouent encore un rôle important sur les plans culturel et spirituel. L’entrée est libre. Centre St-Pierre 1212 rue Panet Montréal, H2L 2Y7 514-524-3561 [email protected] www.centrestpierre.org/ 44 Être Magaizine Être Magaizine 45 Mieux être MASSAGES ET SOINS L’Éveil à la détente Édouard Gravel La semaine a été ardue. Le travail vous a exténué et la perspective du retour au travail le lundi suivant pèse lourd sur vos épaules. C’est le moment de se décharger de cette pression. C’est le moment de vous faire plaisir et de vous offrir les joies de la détente absolue. C’est le moment d’éveiller vos sens. Le spa urbain L’Éveil des sens possède deux succursales. L’une d’elles est à Boucherville et l’autre, plus accessible pour nous métropolitains montréalais, se situe judicieusement sur le Plateau, à deux pas du boulevard Saint-Laurent, sur l’avenue MontRoyal. Dès qu’on a franchi le seuil de la porte, une équipe de professionnels attentionnés nous prend en charge avec délicatesse. Plongée dans les limbes du relâchement Première étape, le massage. On nous conduit dans une petite pièce calme, décorée avec goût et bien équipée en termes de technologie, puisqu’on y offre aussi des services d’épilation à la lumière pulsée, de photo-rajeunissement, de microdermabrasion, etc. Surtout, on s’y sent à l’aise. Une mélodie typique des centres de santé impose le calme afin de s’abandonner complètement aux mains habiles de la massothérapeute. Sa dextérité relâche tous les points de tensions, et tous les noeuds acLa deuxième étape du traitement, alors qu’on cumulés par nos éprouvantes semaines de travail. flotte toujours dans les limbes du relâchement musculaire, c’est le facial. Loin de la torture qu’on peut imaginer, le facial s’exécute dans la continuité du massage, délicatement, nous plongeant davantage dans les profondeurs abyssales du repos. On s’abandonne à la grande qualité des produits utilisés pour soigner notre faciès. Dernier plaisir: la pédicure termine quand notre pied semble avoir retrouvé une énergie pétillante. Ce qui n’est pas peu dire. Évidemment, l’Éveil des sens offre aussi plusieurs autres services, forfaits et traitements. En fait, leur choix est si vaste qu’on a du mal à choisir tant les différentes propositions semblent agréables. Bientôt, on comptera même encore plus de possibilités alors que le spa ajoutera des bains à ses spécialités. Une fois cette étape complétée, il y a un rude retour à la réalité. Le plaisir ne pouvait pas durer On peut donc y aller en coup de vent pour un indéfiniment et l’on est sorti de notre somnolence service express de revitalisation ou alors y passer douillette pour être conduit vers un autre petit plai- la journée en se faisant traiter comme un roi pensir, le dernier de cette journée: la pédicure. dant qu’on s’active autour de vous pour s’assurer de votre détente et votre bien-être. Un éveil des sens On prend place dans un large fauteuil massant de que vous n’oublierez pas de sitôt. cuir et on pose ses pieds dans une cuve d’eau chaude pour démarrer le traitement. Une profession- L’Éveil des sens nelle prend alors en charge la restauration de nos 168 avenue du Mont-Royal pauvres pieds, victimes quotidiennes de pression, Montréal, de stress et de souliers bien jolis, mais mal ajustés. QC H2T 1P1 La demoiselle y va aussi de conseils pour favoriser 514.842.8371 l’entretien quotidien de nos ongles et la séance se www.eveildessensmtl.com 46 Être Magaizine Être Magaizine 47 Mieux être Déco CŒUR DE VÉTIVER SACRÉ STYLE LABO Sompteux parfums d’Orient La magie du vintage Raphaël Phalange Édouard Gravel Après les sorties, cette année, de Nuit de Tubéreuse ou de Vanille Absolument, la prestigieuse maison L’Artisan Parfumeur nous annonce la venue de son petit dernier : Cœur de Vétiver Sacré. Un hommage à l’Orient qui ravira les amateurs de parfums boisés et surtout une nouvelle preuve du talent immense de l’entreprise française qui enchaîne les succès. Si vous aimez les exclusivités, les meubles et les accessoires qui ont une histoire à raconter et les accessoires vintage, vous devez faire un arrêt magasinage chez Style labo, dans le Mile End. Et si vous avez un loft, vous allez sans doute y découvrir votre nouvel endroit préféré. Vous retrouverez ce sentiment d’émerveillement naïf qu’il arrive de plus en plus rarement d’avoir à l’âge adulte. « Un voyage mystique entre Orient et Occident ». Voilà ce que propose L’Artisan Parfumeur Canada avec son nouveau parfum, disponible depuis septembre, Cœur de Vétiver Sacré. Il s’agit « un hommage au vétiver, noble imaginé au plus proche de la matière », nous explique la maison française. Cette plante, qui compte une bonne douzaine d’espèces, pousse dans les zones tropicales, et notamment dans le magique et mystérieux sous-continent indien. Une grande et incontestable réussite Le vétiver est d’ailleurs à la mode des derniers temps : Tom Ford, Prada et Diptyque ont fait ce choix pour certains de leurs récents parfums. Du côté de L’Artisan Parfumeur, ce nouveau produit s’accompagne également d’un nouveau « nez ». Bertrand Duchaufour était à l’origine des dernières nouveautés de la maison. Mais c’est cette fois Karine Vinchon qui s’est chargée de la composition de Cœur de Vétiver Sacré. Elle s’était déjà précédemment occupée de la très jolie Eau de Jatamansi. Comment décrire le parfum délicat du nouveau produit ? L’Artisan Parfumeur parle d’un « éclat rafraîchi de thé noir à la bergamote, accentué par des inflexions de fruits confits et de dattes. Son côté poivré quant à lui est relevé de safran, gingembre et baies roses, et lui donne ce côté suave qui en ressort ». Notons aussi les légères mais inégalables soupçons vanillés. Sans oublier les notes d’encens et de musc. Bref, une grande et incontestable réussite. Présent un peu partout dans le monde Mais comment pourrait-il en être autrement finalement ? Depuis 1976, année de naissance de L’Artisan Parfumeur, la maison française a su se faire une place un peu partout dans le monde. Présente désormais à Londres, New York, Montréal, Paris ou Tokyo, sa réputation ne cesse de s’étendre. Une réputation solidement construite et renforcée ces dernières années grâce aux succès de Fleur d’Oranger (2005) ou de Bois Farine (2003). Reste la question du prix du dernier petit bijou de L’Artisan Parfumeur. Pour une eau de toilette Cœur de Vétiver Sacré de 100ml, il vous en coûtera 135 dollars, contre 95 dollars pour le flacon de 50ml. Vous pourrez ensuite vous laisser transporter en Orient, région du monde qui fascine depuis tout temps les aventuriers et les écrivains. Bon voyage ! L’Artisan Parfumeur Canada 1307 Sainte-Catherine Ouest H3G 1P7 Montréal Tél : 514-282-1551 www.artisanparfumeur.ca 48 Être Magaizine Le choix ne manque pas à Montréal, quand on cherche des boutiques de décoration. La plupart offre des produits similaires, dans des esthétiques modernes plus ou moins semblables. Quand on cherche un produit plus audacieux, on fait souvent le choix de visiter les brocantes ou les antiquaires à la recherche de perles rares exclusives. Il existe pourtant une boutique charmante qui marie la mode actuelle et le design industriel du siècle passé. Style labo, bien lové au coeur du Mile End, offre une gamme de trouvailles étonnantes qui ravira les passionnés de meubles et accessoires. © César Ochoa Tel un enfant dans un magasin de jouets Leur charmant espace commercial se trouve sur la rue Bernard, près de la rue Clark. On y entre avec l’excitation d’un enfant dans un magasin de jouets tant l’endroit regorge d’antiquités et de beaux objets sortis tout droit d’une autre époque. C’est parce qu’on y trouve du mobilier et de la décoration de style industriel et vintage, dans un esprit complètement branché, idéal pour habiller son loft, que Style labo impressionne. Romain Castelli et Anne Defay, les propriétaires, sont arrivés de leur belle Corse, il y a un peu plus d’un an et demi, dans le but d’offrir toute une collection d’objets dont ils disposaient, en plus de faire venir des importations de designers d’Europe et du Japon. À la base, ils pensaient n’offrir que du neuf. Rapidement, le vintage s’est imposé de lui-même. Des meubles du Canada et des États-Unis La plupart de leurs meubles de style industriel viennent du Canada et des États-Unis. Cette période se situant entre 1850 et 1950 donne lieu à toute une collection de tables massives, de chaises, de classeurs, où dominent le métal, le bois et le cuir. Bon nombre d’entre eux sont de très grande taille, idéal pour les vastes espaces. gamme d’objets de petite taille; des cadres, des assiettes, des coussins, des lampes, des horloges et plusieurs autres petits objets aux dimensions plus modestes, appropriées à tous les types d’espaces. Comment resister, chez Style Labo, à ce style indémodable qui, loin des grandes chaines suédoises impersonnelles, offre une marchandise de qualité, Évidemment, tout le monde ne possède pas un ayant toute la personnalité de l’objet patiné par loft. On se réjouit donc d’y trouver aussi toute une la vie, dont les signes de l’âge ne font qu’ajouter à la beauté. Monsieur Castelli et madame Defay peuvent même accommoder les commerces avec quelques meubles offerts en plus grand nombre. Style labo 122 rue Bernard Ouest H2T 2K1 Montréal 514-658-9910 www.stylelabo-deco.com Être Magaizine 49 Escapades CHARLEVOIX Enivrant Manoir Richelieu ! Émile Saint-Georges Le Manoir Richelieu a été béni des dieux. Premièrement, car il se situe dans Charlevoix qui est l’une des plus belles régions du Québec. Deuxièmement, car le manoir a été construit entre mer et montagnes sur la falaise de Pointe-au-Pic surplombant fièrement le Saint-Laurent avec en toile de fond des stations de ski comme celle des Monts Grands-Fonds. Ce qui frappe lorsqu’on arrive dans Charlevoix c’est ce magnifique paysage vallonné vert qui vient mourir dans le bleu azur de sa côte. Pour la petite anecdote, Charlevoix doit sa grande beauté sauvage à une météorite tombée il y a plus de 350 millions d’années qui en fait l’un des plus grands cratères habités de la planète. Pas étonnant dès lors que Charlevoix cultive une tradition de villégiature depuis plus de 200 ans. Une tradition qui commence avec les seigneurs écossais vers 1760, continue avec l’accueil des « bâteaux blancs », ces riches palais flottants en croisière, et culmine en 1928 avec la construction d’un impressionnant château de style normand français qui deviendra le Manoir Richelieu. Atmosphère de club privé anglo-saxon Le Manoir Richelieu séduit immédiatement par son gigantisme, sa beauté romantique accentuée par le lierre qui court le long de ses murs et surtout par son hospitalité. Si, à une autre époque, sa clientèle devait être composée de gens fortunés, désormais il semble être devenu une adresse incontournable pour les motards en Harley-Davidson, les jeunes couples venus se faire plaisir ou les retraités en goguette. Tout cela dans une ambiance bonne enfant mais extrêmement professionnelle. poser eau fraîche et bonbons. C’est la somme de ces petits détails qui fait la différence entre un hôtel où l’on dort et un hôtel où l’on vit une expérience privilégiée. Enfin, la vue qu’offrent les chambres sur le Saint-Laurent est reposante. Il y a un sentiment de bien-être absolu. Vers 18h30, il est essentiel d’aller dans une des deux piscines extérieures chauffées dont l’une à une cascade sous laquelle on peut se rafraîchir. C’est divin en diable. Par la suite, on va au spa pour un massage qui achèvera de vous détendre si ce n’était déjà fait. En soirée, une visite au Casino de Charlevoix s’impose. Il est grisant de ressentir toute cette frénésie, qu’elle soit autour des bandits manchots ou d’une table de poker. des anciens canons défensifs avec une vue imprenable sur …. le Saint-Laurent. Je sais, je me répète mais c’est le genre de petit déjeuner qui vous donne l’impression d’être un privilégié pour un petit déjeuner à l’anglaise qui coûte 20$ par personne. Après, on ira lire tranquillement dans le petit jardin intérieur en forme de patio. Seul au monde, on profite du soleil et de la quiétude matinale. Vers 12h00, on part pour Baie Sainte-Catherine (à une heure de l’hôtel) pour une croisière aux baleines bleues et aux belugas ou pour une randonnée pédestre ou à vélo dans le parc des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie qui se trouve à 45 minutes du Manoir. Spa, détente, sport ou culture : tout se trouve dans un périmètre proche lorsque cela ne se trouve pas déjà Croisière, randonnée, spa, culture… dans l’hôtel. Enfin, pour les amateurs de golf, il est caOn finira l’aventure au bar avec cocktail à la main pital de pratiquer le « 27 trous » du Manoir Richelieu en écoutant une chanteuse reprendre du Sting et par qui demande une concentration de chaque instant pour une veillée autour d’un grand feu préparé en bas de ne pas se laisser étourdir par le paysage. l’hôtel où vous attendent guimauves et piques pour jouer les «becs sucrés». Encore une attention qui en Le 27e président des États-Unis, William B Taft, dit long sur cette motivation visant à vous rendre qui était tombé en amour avec Charlevoix, se plaisait à dire en parlant de l’air de La Malbaie qu’il « heureux durant votre séjour. enivrait comme du champagne, mais sans les maux Après une bonne nuit passée dans les bras du Ma- de tête du lendemain ». Pour le Manoir Richelieu noir Richelieu, il faut aller prendre son petit déjeu- c’est pareil, il enivre comme du champagne, mais ner en terrasse au restaurant Le Bellerive, entouré sans les maux de tête du lendemain. Si la bâtisse est de style château normand, l’intérieur fait penser à une atmosphère de club privé anglo-saxon avec un hall d’entrée en pierre, des tapis au sol à perte de vue et des ascenseurs couleur or. C’est chic et pourtant léger. On s’y sent comme chez soi et on adopte de suite les lieux comme résidence secondaire. Les chambres sont une version sobre et allégée du style château avec un lit à gros duvet orné de motifs brodés rouges qui donne l’impression d’être dans un cocon lorsqu’on s’y trouve en train de grignoter goulument les chocolats offerts à notre arrivée. La salle de bain fonctionnelle rappelle pour sa part une variante du métro parisien avec ces céramiques blanches et noires biseautées. Sentiment de bien-être absolu Nous sommes assurément dans un grand hôtel et on s’en aperçoit lorsqu’en fin d’après midi, on vient délicatement frapper à votre porte afin de vous pro50 Être Magaizine 181 rue Richelieu, La Malbaie, Charlevoix, Quebec, 418.665.3703 www.fairmont.com/richelieu Être Magaizine 51 Menus Plaisirs Menus Plaisirs UNE AUBERGE HISTORIQUE L’empereur Saint-Gabriel NÜVÜ Émile Saint-Georges Que de promesses ! Nicolina Fermini Première auberge d’Amérique du Nord en 1754 et premier permis de boisson au pays en 1769. Bienvenue à l´Auberge Saint-Gabriel, une formidable aventure culinaire. Avec 250 ans d’histoire, on peut se demander si cette place n’est pas une vieille dame défraîchie et inaccessible radotant le passé. C’est tout le contraire. L’ouverture du NÜVÜ, nouveau restaurant dans le Village, a eu lieu le 26 août dernier. Être y était et vous fait partager ses impressions. Des impressions positives… Les gourmands peuvent déjà se tenir prêts. Ils vont être enchantés ! avec marmelade de poivrons et tapenade d’olive légèrement poivrée et onctueuse. On passe aux entrées avec deux choix incontournables. Le foie gras à la fleur de sel préparé maison avec les canards du lac Brôme avec sa compotée acidulée de fruits translucides légèrement vinaigrée qui fond en bouche. Le foie gras fort en bouche et veiné est servi à bonne température. Autre choix, la crevette géante sur croquette de cochon accompagnée d’asperges crues et mi-cuites avec émulsion d’huile de truffe. La maîtrise est parfaite. Les saveurs ressortent pleinement et en toute simplicité. Le cochon goûte le cochon. Passons au plat principal. Dans l’esprit coureur des bois, j’opte pour la viande même si les poulets fermiers qui tournent dans la rôtisserie et autres poissons grillés me font aussi baver d’envie. Importations privées pour le vin 426, rue St-Gabriel, Montréal, 514.878.3561 Même si aujourd’hui la maison se consacre exclusivement à la restauration, ses propriétaires tiennent à conserver l’appellation « Auberge » car telle a été sa première vocation. Les propriétaires ont offert une cure de rajeunissement à la doyenne de Montréal. Le designer Bruno Braën a joué les Salvador Dali du scalpel en intégrant des touches d’excentricité calculées qui viennent contrebalancer l’apparente quiétude de la vénérable institution. www.lesaint-gabriel.com Plus on se déplace vers la partie restauration, plus l’ambiance devient sobre et élégante. On passe des orignaux – lampadaires à d’anciennes machines à coudre converties en lampes feutrées. Les tables à manger brutes ont été dessinées dans des lignes pures en bois blond. Point trop n’en faut, le reste du décor est naturellement interprété par les murs de pierre couleur charbon aux jointures sableuses. Dernière pièce maîtresse : la « cave à viande ». L´Auberge Saint-Gabriel montre sa viande comme d’autres montrent leurs vins. On l’aura deviné, il s’agit d’une place pour gourmets Un tourniquet pour les (grands) enfants carnivores. La rôtisserie installée à côté de la chemiLe ravalement de façade commence dans l’entrée née achèvera de vous convaincre. qui fait penser à un cabinet de curiosités. En effet, on tombe nez à dos avec une colonne vertébrale de Le cochon goûte le cochon Passons à table ! C’est le Chef Éric Gonzalez baleine en apesanteur qui fait le lien entre la pierre érodée du sol et la charpente ancestrale. Sur la droi- qui en a pris les commandes. Son curriculum vitae te, on trouve un tourniquet pour enfants revampé donne le vertige. Il a commencé sa carrière avec qui permet désormais à ceux qui ne veulent toujours deux chefs étoilés Michelin dont l’exigeant Berpas grandir de se détendre avec un excellent Sauter- nard Loiseau. Puis il s’est envolé pour l’Amérique ne Jurançon 2006 qui goûte l’abricot pour les uns, du Nord avec deux escales new-yorkaises dont une la prune ou la poire confite pour les autres. La partie au Maxim’s avant de débarquer à Montréal où il a bar se veut un brin provocateur avec deux orignaux dirigé le Lutétia, le Cube, le Xo et j’en passe. empaillés fusionnés par le cou par lequel a poussé Pour se mettre en appétit, on commencera par un comme par magie une lampe. amuse-gueule d’arancini d’agneau à la coriandre 52 Être Magaizine Lorsqu’on commande le « Châteaubriand de l’auberge », on entre dans la quatrième dimension de la viande. Première étape, on vous présente un filet mignon qui affine depuis le 12 juillet dans la cave à viande (soit cinq semaines). Deuxième étape, on vous le sert avec une coupe liégeoise de pommes de terre cuisinées au bacon fumé aux noisettes dans le jus de cuisson de la viande avec une chantilly à l’huile de truffes. Troisième étape, vous êtes au paradis avec cette succulente viande qui se coupe comme du beurre tendre. C’est un ravissement pour le palais et du repos pour les dents. Pour conclure et s’il vous reste un peu de place, je vous suggère la verrine de panna cotta à la verveine accompagnée d’une confiture de framboise et une pâte à tartiner au chocolat maison dont on tartine des sablés bretons. L´Auberge Saint-Gabriel c’est un amour et une attention qui vous sont portés à chaque instant par une équipe sensationnelle. Le meilleur exemple est celui de la sommelière qui vous explique son choix de vin dont 90% sont des importations privées de France et d’ailleurs. Le Chef Eric Gonzalez est un véritable alchimiste qui réussit le pari de la simplicité avec des produits exceptionnels dont on retrouve pleinement les parfums au travers de liaisons fines comme son émulsion d’huile de truffes aux morilles. Bref, un GRAND moment passé avec une grande équipe d’amoureux des bonnes choses de la vie. Encore merci ! Le Bistro NÜVÜ - formé de « nous » et de « vous » - est décrit ainsi: quatre lettres, deux trémas, cinq menus, sept thématiques. C’est peu dire. Le jour de l’ouverture, il y avait beaucoup d’excitation dans l’air. Nous avions tous entendu parler du développement et de l’investissement financier qui s’y rattache: 50 actionnaires et 1,3 million de dollars. Dès la rue, nous apercevons le trottoir et les marches recouvertes jusqu’à l’entrée d’un tapis d’un ton violet magnifique avec en rappel le nom NÜVÜ en blanc. La façade est invitante et riche. On se sent transporter dans les quartiers chics. A l’intérieur, le restaurant est divisé en deux sections, division accentuée par un superbe bar, tout ce qui a de plus convivial. Ceci donne l’effet miroir d’un espace et de l’autre. Éclairage exceptionnel et varié Petit point noir : musique quelque peu bruyante et tapageuse rendent la communication légèrement difficile. L’éclairage est en revanche exceptionnel et saura, selon les thèmes, au gré de l’ambiance, être ajusté et ce, avec goût et style. Le jour, un éclairage doux mettra en valeur les tableaux de Dominic Besner et l’architecture signée Humà. La nuit tombée, les projecteurs, par le biais des concepteurs entreront en service pour donner à l’espace, chaque soir, une personnalité différente. 336, rue Sainte-Catherine Est, H2L 2H5, Montréal, 514.940.6888 www.bistronuvu.com Lors de cette soirée le visuel cinématographique est présenté et cela fait vivre les murs. Vous retrouvez les détails des menus sur le site web. Tous aussi alléchants les uns que les autres. Il y a même la mention d’une bonne affaire pour les amateurs du brunch: mais attention, il faudra vous présenter et commander avant 9h30 pour avoir droit à un deux pour un ! À l’entrée un rappel du violet au blanc: une magnifique « orchidée » revêtue de son fini velouté émerveillait cette sublime présentation. Une salade de betteraves à l’orange et à l’estragon sincèrement délicieuse. Croûtons au fromage de chèvre absolument gourmand. Raviolis de homard à la citronnelle délicatement apprêtés. La table se présente parfaite. Choix des ustensiles et du couvert magistral. Tout à fait inusitées et délicieuses, deux consommations maisons nous sont offertes. Ces cocktails exclusifs créés par les «mixologues» Hakim Lebeau et Lawrence Picard. Sous la directive du Chef exécutif Bernard Hôte, un service 5 couverts nous est amené. La viande est nappée d’une succulente sauce quelque peu trop caramélisée. Le tout accompagné de pommes de terre de type « Polenta » très goûteuses. Le dessert ... quelle gourmandise et d’une finesse exquise ! Un service digne d’un quatre étoiles. Que dire d’autre ? Ah oui, il y a un personnel apte à vous conseiller pour vos choix en vin. Service digne d’un quatre étoiles Chaque couvert est servi avec vin d’accompagnement. NÜVÜ ne se restreint de rien, cela coule à flots! Le service est aimable, courtois et efficace. Toute présentation est exceptionnelle. Portions généreuses pour un restaurant de cette classe. Très surprenant, avouons-le. Alors, si vous souhaitez dîner dans une ambiance et un décorum agréables et conviviaux c’est l’endroit tout indiqué. Somme toute une adresse à retenir. Vous devez absolument vivre cette expérience inoubliable. Qui, à coup sûr, deviendra votre nouvelle tendance. Être Magaizine 53 Menus Plaisirs Menus Plaisirs LE LAB LE DÉLICE CRÊPE Le cocktail passionnément Le rendez-vous des gourmands Raphaël Phalange Edouard Gravel Situé près du parc Lafontaine, à Montréal, le LAB se distingue par un savoir-faire unique dans la préparation de cocktails. Le bar propose même des cours et des ateliers d’initiation. Après deux ans d’existence, le LAB est devenu une véritable référence. Quoi de mieux qu’une bonne crêpe pour satisfaire une petite envie gourmande à tout moment de la journée ? Le Délice Crêpe saura répondre à vos attentes, avec des produits au goût unique. Le tout sans faire mal au porte-monnaie. Cet article pourrait au final se résumer en une petite phrase : le LAB est le meilleur bar à cocktails de Montréal voire de tout le Québec. Si le succès est au rendez-vous pour cet établissement situé au croisement Rachel Est/Lanaudière, à deux pas du magnifique parc Lafontaine, la partie semblait pourtant au départ loin d’être gagnée : un emplacement particulier pour un bar de ce genre – ni sur MontRoyal, ni sur Saint-Denis, zones habituelles pour les lieux branchés – et une province davantage habituée à apprécier la bière que les cocktails rendaient en effet la tâche difficile. Un doux parfum de Prohibition Mais Fabien Maillard a réussi son pari – « le bouche à oreille a tout de suite bien fonctionné », explique-t-il. Ce Français est arrivé voilà 10 ans au Québec après s’être formé, notamment dans les bars parisiens, au flairbartending – l’art du service spectaculaire - et à la mixologie, l’autre nom de l’art du cocktail. « Il y a des milliers de compétitions à travers la planète, c’est formidable. Tout cela pousse les bartenders à s’investir davantage dans leur métier. Le flairbartending est aujourd’hui un vrai sport international. » Un sport que Fabien Maillard a implanté à Montréal depuis deux ans avec les BARWARS, un concours de bar extrême qui se tient chaque premier lundi du mois au LAB. 1351 rue Rachel Est, Montréal, 514.544.1333 dominent le rouge et le noir, dans un espace tout en longueur qui rappelle « ces bars typiques que l’on retrouvait à Boston, New York ou Chicago au temps de la Prohibition », dixit Fabien Maillard. Des écrans avec des photos datant de cette époque viennent renforcer ce parfum de speakeasy, bars-symboles des années 20. De quoi attirer une A côté de cet aspect flamboyant, le cocktail se clientèle diverse, québécoise comme étrangère – déguste ici dans un décor sobre et intimiste, où les Bostoniens qui viennent à Montréal ont même permis de faire connaître le bar à des milliers de kilomètres ! www.mixoart.com/lab souvent «Quel est votre meilleur cocktail ? « Il n’y a pas de réponse à cela car tout dépend tellement des goûts et de l’humeur du moment de la personne. Il faut savoir s’adapter », souligne Fabien Maillard. Et dans ce domaine, vous ne serez pas déçus. Le client est royalement servi. Mixoart, l’enseignement de l’excellence Il faut dire que le LAB emploie cinq bartenders de haut niveau. Une excellence qui se retrouve dans l’envie de former de nouvelles personnes. Fabien Maillard a créé l’entreprise Mixoart dès 2004. Il Des trésors nommés Poire d’Anjou ou s’agissait alors de travailler auprès des compagnies, Jay’s Basilic à commencer par les distributeurs, les créateurs de Mais encore plus que le décor, si le LAB est un spiritueux, histoire d’amorcer une évolution des halieu immanquable, c’est d’abord et avant tout pour bitudes à la base. ses cocktails. Des petites merveilles actuellement au nombre de 40 sur la carte – pour un prix qui tourMais désormais, plusieurs jours par mois, le LAB ne autour de 12 $. Tous plus exquis les uns que les propose aussi à des petits groupes « d’étudiants » autres. Le magazine Être vous recommande pour sa des cours permettant d’initier des personnes sans part la Poire d’Anjou – la purée du fruit se marie expérience à la mixologie. Des ateliers plus poncparfaitement avec la vodka – et le Jay’s Basilic – le tuels, certains soirs de la semaine, sont également mélange framboise, poivre vert, vodka et basilic est possibles au bar. Cette formation à la mixologie un feu d’artifice pour les sens. confirme le statut du LAB comme empereur du cocktail à Montréal. Fabien Maillard fêtera donc les Quoi qu’il en soit, les serveurs seront là pour deux ans de son bébé, le 9 octobre, avec un grand vous conseiller avec justesse : « On me demande sourire. 54 Être Magaizine Propriétaire de ce charmant petit commerce discrètement situé sur l’avenue Mont-Royal (Est), Edgar Poulain vit deux histoires d’amour. L’une avec Montréal, ville qu’il a découverte il y a quelques années en y venant durant le festival de Jazz. L’autre avec une femme, une Française comme lui, rencontrée à Montréal à l‘occasion du festival Nuits d’Afrique. Elle travaille aujourd’hui avec lui dans cette crêperie à la parisienne qui, depuis un an, épate avec une cuisine à la fois rapide et raffinée. Le magazine Être vous recommande la délicieuse Campagnarde (poulet, champignons et béchame) ou encore la Tunisienne (fromage, thons, oeufs et olives). Pour les amateurs de sucré, l’Addictive porte divinement bien son nom avec ses fraises et son chocolat melangés à une onctueuse crème fouettée. Parlons aussi de la Gourmande (poire, chocolat, crème glacée vanille). Engagé dans la lutte contre le sida Mélange de rapidité et d’excellence De l’extérieur, on remarque une fenêtre pour les commandes des piétons et une porte un peu sur la droite. On est alors loin de soupçonner ce qui se cache à l’intérieur. Quand on y entre, une première surprise nous attend avec le décor. Tout le mur de droite est couvert d’une grande oeuvre d’art aux couleurs chaudes, mêlant caligraphie et pochoir. En plus du mobilier design aux tons blancs, l’impression qui en émane est celle d’un commerce branché, cassant l’image du comptoir de crêpes traditionnel. Les prix sont compétitifs (entre cinq et huit dollars environ), offrant clairement le meilleur rapport qualité-prix de toutes les crêperies de Montréal. Bref, voilà une bonne façon de se nourrir de façon saine, rapide, sans négliger les saveurs et le plaisir de manger. Tout dans l’entreprise a été étudié avec soin et le résultat est fort convaincant. À noter qu’outre sa passion pour la cuisine, Edgar Poulain a aussi à coeur une cause humanitaire: la lutte contre le sida. Depuis quelques années, il produit les albums d’un DJ bien connu en Europe et tous les fonds récoltés grâce aux ventes sont investis dans l’achat Edgar Poulain possède une solide formation en hôtellerie et a plus de lits médicalisés destinés aux enfant atteints du VIH dans les pays de 7 ans d’expérience avec la clientèle du Marais, le quartier gai africains. de Paris. Il y a un peu plus d’un an, il a ouvert son commerce, ici à Montréal, en y voyant la possibilité de créer un concept de restaura- Délice Crêpe tion rapide avec des qualités hôtelières pointues. Résultat: l’endroit 1576, avenue du Mont-Royal Est fait preuve de règles d’hygiène supérieures, offre des produits frais et H2J 1Z2 Montréal de qualité, le tout concocté sur place. 514-524-5555 Être Magaizine 55 ville. s endroits de la ain dans tous le m le soleil qui la e r ni qu te ux se aussi chaleure s’embrasser ou t es s ai ympathiques on os el m Barc lissements ho ab ét L’accueil des s de e LGBT se uv . Si on retro établissements ard dore leur peau la plupart des , xample. au ne Ei Matthieu Burg la e r ta on tie ca el ar rc le qu ta Ba toute la capi une portion du ns it avoir visité », da do zone. e s pl t tte ge es am ce s ya yx de nt vo ta avide de t les frontières nt dans le « ga million d’habi les bars, Toute personne finit clairemen re. concentre ns dé te ville de 1,6 ltu da et ne t cu C le en e. el de m vi ci te fi et ui sa of dans ronomie procurer grat Aucune limite moins une fois d’art, de gast principalement que l’on peut se catalane est d’architecture, sseig de Gracia, Rainbowmap », Pa , la métropole « ée la La an de t rr es ite un pur joyau ou éd M . r gai au suds vagues de la situe le quartie gaies d’Europe Cent. Caressée par le es destinations r du Consell de ur lle rre ei Ca m s du de ur to au t di , aussi l’une lle vi heures du matin, i domine la e vers les deux ur phallique qu une nt leur plein qu to t tta se es ba sse située sur le en ns ra ne m la ter it ta im e nu e Ca rb s , un Les boîtes de verre à la supe drague chez le un La Torre Abgar e La . dr xe en avec un mojito se pr e r . le e transpire Bar. On enchaîn commencer pa vouloir séduire ut ata de fa Pl il er gy ch bar est un pê lo tout : Barcelon s em t s’ el ou au trè ique de ce petit ; ils ne peuven toit de l’hôtel Ax e. Le mur de br mboles ell sy ap seconde nature de Ch t la tan à Au » s séchées. « cerveza ». vivant elets et de rose gard ou une i discret, mais ut se laisser aller à des jeux de re l couvert de crucifix, de chap n « Like a Virgin » ou « Alejandro ga r tie ar qu n ue U pe ço ex fa on os r m e, ue ho on jo el la ge rc ia se à Ba . Le mar chrétiens pour Heureusement, isme en couple des garçons llement du tour habitués à voir nt so s nt ta et faire tranqui bi ha é en 2005, les ayant été légalis 56 Être Magaizine Être Magaizine 57 Antoni Gaudí chimney Casa Batlló © pixelcrazy © laura padgett Comment utiliser la chirologie pour trouver l’amour? De Guylaine Vallée, chirologue-astrologue védique Plage Sitges © Edú Un petit creux ? Optez pour des tapas. De nombreux restaurants du quartier proposent les traditionnels patatas bravas ou peccadillos : le taktika berri, le tapaça 24, etc. Au D-divine, vous aurez même droit à un spectacle drag en mangeant ! Pour les plus originaux ou pour un parfait souper en amoureux, tentez La Casa 1.81. Les macaronis au chocolat blanc ou la soupe d’abricots qui crépite sont étonnants ! personnes se déhanchent sur les rythmes des plus grands DJ’s internationaux dans les grands clubs, sur les plages et même dans un parc aquatique. Une ville magnifique Le plein d’énergie fait, direction les boîtes de nuit ! Le Dietrich gay bar est manifestement une référence, bien que sa piste de danse soit toute petite. Le Lust est du même gabarit et l’ambiance y est tout aussi torride. Il y a aussi de plus gros clubs, comme le Métro (le plus célèbre), le Dboy et l’Arena Madre. Après une grasse matinée bien méritée, n’oubliez pas de visiter le reste de la ville. Faites le tour du Barri Gòtic, un quartier médiéval dans lequel la splendide cathédrale côtoie le musée… de l’érotisme. Après la ville historique, découvrez la ville excentrique et ses immeubles modernistes catalans, le mouvement art déco de la fin du XIXe siècle. Parmi les plus beaux édifices, citons d’abord le Palais de la musique catalane, dessiné par l’architecte Lluis Domenechi Montaner et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien sûr, la fête est à son maximum durant la fierté gaie, qui se tient à la fin juin. Autre événement à ne pas rater en août : le Circuit festival, l’un des plus gros événements LGBT au monde. Plus de 30 000 Mais s’il n’y avait qu’un nom à retenir pour ce qui concerne l’architecture moderniste de Barcelone, ce serait bien sûr celui d’Antoni Gaudí. Vous trouverez sa fabuleuse griffe partout : du féérique parc Guëll aux Faire la fête 58 Être Magaizine maisons complètement déjantées, comme la Perdrera et la Casa di Batlo. Enfin, ne manquez surtout pas la Sagrada Familia. Cette étrange église dont le chantier a démarré en 1884 est toujours en construction ! Que vous soyez chrétien ou non, vous serez forcé d’admettre que, même inachevée, cette église est proche du sublime. Si vous décidez de vous offrir une petite séance de magasinage, vous serez conquis une fois de plus. Vous trouverez certainement votre bonheur le long des Ramblas, d’anciens égouts médiévaux à ciel ouvert qui n’ont aujourd’hui rien à envier aux Champs-Élysées de Paris. Enfin, qui dit Barcelone dit soleil et plage : achetez un petit maillot de bain moulant de chez ES collection, puis foncez sur les plages de Sitges, à 40 kilomètres de là. Cette petite bourgade compte des dizaines de bars gais. Même sur certaines plages du centre-ville, il n’y a presque exclusivement que des homos. Bonne baignade ! Nous voulons tous vivre des relations profondes notamment avec nos amis, nos parents et notre conjoint. Nous pouvons amorcer une relation, pleinement conscients de l’incidence que cette union aura sur nous ou en nous lançant tête baissée, sans nous soucier de la tournure des événements. gne. Nous pouvons nous aventurer sans but précis et choisir au hasard une route qui nous attire. Nous vivrons peut-être l’aventure de notre vie, mais nous risquons aussi de nous égarer. La chirologie (lecture des lignes de la main) est la carte routière que nous consultons pendant le voyage de notre vie. L’étude des mains permet de voir où nous en sommes sur Les mains donnent une perspective ob- le plan physique, émotionnel, intellectuel et jective de qui nous sommes vraiment. Elles spirituel. montrent dans quelle mesure nos pensées et nos sentiments influent sur notre bonheur et Nous pouvons voir la direction que nous sur l’harmonie des gens qui nous entourent. sommes susceptibles de prendre, à moins Lorsque nous exerçons notre libre arbitre de faire un choix différent. Le plan de notre et que nous choisissons de penser positive- main contient aussi les obstacles possibles ment, des changements commencent à ap- à notre évolution, obstacles que nous avons paraître dans nos mains, témoignant d’un le choix d’éviter ou de transformer. Les lichangement de conscience. gnes et les signes de nos mains, présents à notre naissance, changent à mesure que nous Le processus par lequel nous tissons des évoluons, témoignant de l’expérience vécue. liens ressemble à une randonnée à la campa- Plus nous apprenons à nous connaître, plus notre magnétisme grandira et plus nous serons heureux. Lisez la suite de cet article sur notre blogue à www.centrebirla.com. Vous y lirez l’histoire fascinante de Paul, un gamin dont la ligne de tête a changé radicalement au fil des ans suite au divorce de ses parents. Être Magaizine 59 cevra le Torontois Jamal, pour le Pré Black & Blue officiel. Ensuite, les amateurs se donneront rendez-vous au Palais des congrès de Montréal, dès 21 h, pour la présentation du 20ième Black & Blue. Histoire de souligner le tout en grand, deux salles seront mises à la disposition des fêtards. La salle House recevra le tandem de Madrid Chus & Ceballos, la colorée Londonienne DJ Paulette, le tandem Rosabel (formé de Ralphi Rosario et Abel Aguilera), de même que ‘’ Monsieur Black & Blue ‘’ en personne; Mark Anthony. Au moment d’aller sous presse, l’identité d’un autre DJ invité était encore inconnue. offrir de magnifiques prestations, à cet événement qui ne se terminera que le lundi à midi. Jacynthe de retour ! Bien évidemment, le BBCM dispose de plusieurs points de ventes pour se procurer les billets. Mais le mieux est sans doute de visiter directement le site de wantickets.com, LA référence pour l’achat des meilleurs billets pour la majorité des grands événements de la métropole. Comme à l’habitude, plusieurs artistes y offriront des prestations formidables. Les amateurs auront la chance d’y voir et entendre l’Irlandaise Audrey Gallagher, l’Australienne Emma Hewitt, notre excellent Jessy Gauthier, la Montréalaise Sally Saifi, de même que la chanteuse Jacynthe qui nous offrira son nouveau succès Don’t Touch Those Faders, qui marque son grand retour sur disque, après une absence de sept ans. Le légendaire Recovery Party pour finir Ceux et celles qui auront encore de l’énergie le lundi soir pourront s’offrir deux événements. D’abord le Pré Recovery au Parking, mettant en vedette l’ami Ian Key et le DJ Français Ben Manson. Ensuite, qui voudrait manquer le légendaire Recovery Party @ (((Stereo))) ? Pour le moment, impossible de savoir qui sera en poste derrière les platines… mais cela rajoute à l’excitation ! Le tandem Chus & Ceballos Enfin, nous ne pourrions terminer cet article sans souhaiter un bon vingtième anniversaire à l’équipe du Bad Boy Club Montréal, et plus spécialement à Robert J. Vézina, David Pérusse, Caroline De son côté, la nouvelle salle Trance ne sera pas Rousse et Philippe Laplante. Mais nous penen reste, avec les prestations de Gareth Emery sons aussi aux Kat Coric, Jean-Pierre Pérusse, (GB), de Marco V (Hollande), Aly & Fila (Égypte), Charles Henri et Charles David Cardinal. Simon Patterson (GB), Tydi (Australie), de même que les artistes locaux Carl Müren et Omar El On se voit sur le plancher de danse du Palais des Gamal. Évidemment, plusieurs artistes viendront congrès ! Gaëtan « TUBBIES » Vaudry C’est en 1991 qu’un groupe d’amis décidaient de créer un party, que dis-je un grand party, réunissant leurs amis et leurs associés. Grâce au jeune Robert J. Vézina et à son acolyte Christian Beaudry, le Bad Boy Club voyait le jour et le premier Black & Blue était présenté à ancien hôtel des Encans avec un immense DJ : Mark Anthony. Cette année-là, 800 personnes étaient présentes à cet événement. Un succès. En 2010, le Black & Blue célèbre sa vingtième édition. La dernière comme le voudraient plusieurs rumeurs ? Impossible d’y répondre. Mais on sait en tout cas que l’équipe permanente du BBCM n’a pas l’intention d’arrêter. Les efforts déployés pour que cette vingtième édition soit un succès en témoignent. Le rendez-vous est donc lancé pour une multitude d’événements, du 6 au 12 octobre prochain. Dans le cadre de la chronique Nightlife, examinons de plus près les nombreux événements connexes que nous proposera l’équipe du BBCM. Le Bal Jock au Sky Club Le tout débutera le mercredi 6 octobre avec le traditionnel Cocktail de lancement. Le DJ/producteur Max Julien signera la musique en direct du chic Altitude 737 de la Place Ville-Marie, de 18 h à 22 h. Le même soir, les amateurs pourront se rendre au Sky Pub de 21 h à 3 h AM, alors que DJ Johnnybonnyrock sera à la barre du Party de lancement. Cette année le Bal Jock sera au lieu au Sky Club, présenté en collaboration avec TUBBIES Entertainment. Le jeudi 7 octobre, le DJ résident David Laguer aura le plaisir de partager les platines de l’endroit avec le Torontois Shawn Riker, vedette du célèbre Fly Nightclub. Dans la même tradition, la soirée du vendredi 8 octobre sera éga60 Être Magaizine lement haute en couleurs. Tout d’abord, le Parking Nightclub proposera la soirée Thank God It’s Friday – Édition Balck & Blue, avec le beau et talentueux K.Nox, tout juste avant la tenue du populaire Bal en cuir. Présenté au Théâtre Telus de la rue Saint-Denis, le Bal en cuir fera danser les nombreux amateurs sur la musique des DJs Escape (NYC), Scotty Thomson et de Jack Chang. Réservez votre nuit le samedi 9 octobre ! Le samedi 9 octobre, la brochette d’événements sera longue ! On commence avec le Pré Bal uniforme @ Parking, avec l’excellent DJ/producteur New-yorkais Hector Fonseca, alors que le club U.N. proposera le Pré Black & Blue, avec Steve Bear Sas, Scott Free et Michel Tardif. L’événement principal sera lui aussi présenté au Théâtre Telus, dès 22 h. On y retrouvera les deux Américains Manny Lehman et Tony Moran, de même que notre Stéfane Lippé national. Le très talentueux chanteur/danseur Jessy Gauthier sera lui aussi de retour au Bal militaire, avec une prestation de sa nouvelle chanson Gamer. Enfin, l’After Bal militaire proposera la musique de Stéphan Grondin et de l’Espagnol Abel Ramos @ (((Stereo))). Une nuit magique à prévoir ! Le dimanche même du Black & Blue, vous pourrez débuter le tout au Sky Pub, avec un T-Dance Black & Blue que signeront les DJs Angélika et Francis G, dès 17 h. Puis, le Parking re- Un automne pas comme les autres pour Max Julien Gaëtan « TUBBIES » Vaudry L’automne sera très occupé pour le DJ/producteur Max Julien. Multidisciplinaire, l’artiste aura à porter les chapeaux de président de DeepSound Music, de producteur et aussi remettre celui de DJ. Le plus gros de son travail consistera à mettre sur pied et lancer une nouvelle division à sa compagnie de disques. DeepMoon Records verra bientôt le jour et se consacrera à nous faire découvrir les meilleurs DJs Trance de chez-nous. Excellente idée. Comme producteur, Max travaille sur de nombreux projets de remix, de même que sur son prochain EP qu’il souhaite avoir complété d’ici la fin de l’année. Tout ce travail en studio n’empêchera pas l’homme qui compte 25 ans de carrière d’effectuer un retour derrière les tables tournantes. Celui qui fera danser les amateurs du Sunrise Afterhours d’Ottawa (le 1er octobre) sera de retour au Parking Nightclub le lundi 4 octobre, afin d’y signer la soirée Boyz Night Out, de Hamlet et Ian. Le mercredi 6 octobre Max Julien aura l’honneur de lancer officiellement le Festival Black & Blue, alors qu’il officiera au Cocktail de lancement du chic Altitude 737, sur la Place Ville-Marie. Enfin, le samedi 9 octobre, le DJ/producteur annonce son grand retour au Sky Club (où il a été DJ résident). Lors du long week-end de l’Action de grâce, Max aura le plaisir d’y signer la soirée mensuelle Move Your Body ! © mariobeauchesne.com Être Magaizine 61 is première fo our la toute ac p L se u o a p a é d lm me d’A Gaë e jeune fem Jonquière. Native des dynamiqu e e d t obtiendra tt e e se c e u c e o u la H q p s y n k al sa a n t in 0 u n 2 e m F e r ge d pidem au Te ntes du C’est à l’â ud) fait ra oke, au Système et a les tourna ob -N g ta a té s D ô le e C ir r s su Sherbro légenda e Jennyfer u d a s s a e r li u ses vinyle m (a o ê h a m fter s et , Angélik l’Exode A is-Rivière Saint-Jean Light et à urs de Tro o e h lu r e B ft u a A s ace résidence bec, au Sp Rave rs de Qué uviens et . le a it p a Afterhou e Je me so C m lexe la p m e o d m c o b ts C tclu se 2 au énemen v ro ’é n d e bert Nigh l rs a lo n, le B mmer que s ailes our ne no éployer se aint-Damie p d S , t e e n d c e ses l u m a a e le iv Fest a éga k en B succès de On la verr zon Musik Woodstoc n, avec le ri t, lo O r e l’ sa b , c o re e g p b a r pro Qué uD ft Punk a rs dans leu Vision 3 à age à Da les amateu m r m se o n H a l’ d t , Sky . alemen nouveau on Station lle fera ég Earth, son rre-àe et Evasi & n ceux-ci. E y li k n S O n t e n e os, do suis : te o Betw lle que je quatre dém t son dém e n n e n o m ti oser ce m e ra c ersonne ffrait ré ant bien d p o h c s la u sa o t te n e n s s e se e limit repré c les gens, es platin rtie Earth issant mes ens et ave a a g L’artiste d p n s n re o le c r iè u … m o toure ille p : « La pre « Je trava ce qui l’en son 2010 Jennyfer. science de e n ll o e c b t n la a e y » terre, a », expliqu e ceux-ci. m’apporte bien-être d le t e t que la vie n e m rtie : « Je omplisse et extrave se pour l’acc u e e v rê t e voir ssion et d gemen fugueuse, rté d’expre e GV Mana té à b ô le li e c il c a n m râ L so g fa s. de la ensée s gens dévoile Membre ans mes p e planer le mille et une Sky nous d ir t ie n fa rt e t a v e p u r e e so ès lan ent La second ’idée de p t je suis tr se retrouv D Sky… L es rêves e rallèle où C a m p n s o e n d a m n d n o vis un m nt bie n définisse rter, les bercer vers nde partie ! » réalisatio o co sp se n partie a e tr tt e s c e, le e de faire ussi de a ie rt la musiqu a p offre le lux it s’ s par rt a fa e k v la li u e é o c g s t u lie à bra oigts, An il d e s u folies… to e c d c t a u st o ee ’au b ment où ell rands DJs au pays ! niste jusqu V Manage perfection G sg t e e e d u t q se n ti u e is e m u rt Foug le firma agence a s l’ n a e d d Fran, e le é il n fam n confrère toile est so é c e e ll v e de la belle a v u b o u ky P res. Une n tines du S Blue. ses confrè gera les pla a al Black & rt a iv p st e a k F li u é d g l n ie A c , bre n GV ce offi he 10 octo t le T-Dan ut – Éditio Le dimanc z Night O y signeron y o Js B D e x é u ir e d la so cis G. Les la barre de e retour à d ra se e ll re, e 9 novemb htclub. Le lundi 2 rking Nig a P @ t n e m e g Mana BIES » tan « TUB 62 Être Magaizine Vaudry .com auchesne eron © mariobe par Étienne Berg ge lla ui Maq Êtr Être Ê tre trre Ma M Magaizine aga gai gai aizzine zin in ne 6 63 Q-6049 Québec H, 41, 5’9’’, 235 lb, ch. châtains et courts, yeux bruns, moy. poilu, cherche partenaire sexuel, 35-55 ans, idéalement costaud, poilu, barbu, moustachu, bien monté et top. Discrétion assurée. Q-6053 Québec H, 53, 5’10”, 165 lb, séro +, top et versatile. Aime s’entraîner, la chasse, la pêche et la cuisine. Cherche H. mince pour le plaisir vicieux, glory holes, pisse, ou le sexe normal. Q-6056 Région de Sherbrooke 2 H, 48 & 79, 150 & 155 lb, 5’8’’ (les deux). 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Arabs, Turks or hirsute any race, for friendship, poss. +. Photo replies only. 6066 Cuba H, 47, Cubain noir. Cherche des correspondants. J’aime le cinéma, la danse, le yoga, la musique et les langues. Écrire en français, espagnol, anglais, italien, allemand. 6067 Canada H, 46, 5’8’’, masc., ch. court, beau cul, bien équipé, bronzé, sexy, rasé. Mon nom est Jean, cherche H. 30-50 sex, amitié bienvenue. 6068 Cuba M, 23, Cuban. I study in university. I have open mind. Please send me a letter. C-6069 M, 25, 1,73 m, 62 kg, Cuban, good looking, dark haired, bright eyes. Honest, sincere, I need a relationship 30 to 75. I am versatile. Kisses, Roldy C-6070 M, 38, 1,86 m, 86 kg I’m civil enginer. I want to find a serious couple and that he loves me. I speak Russian, French and English. Q- 6071 Montréal H, 47, 5’12’’, 125 lb, 6.5’’ circoncis, look jeune, non poilu. Rocker non sadomaso tendre, affectueux, pas efféminé, instruit, fumeur, pas de drogue, ni d’alcool. 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