Benoit Saint-Pierre - RUIS de l`UdeM

Transcription

Benoit Saint-Pierre - RUIS de l`UdeM
CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
VOLUME 6 · NUMÉRO 3 · AUTOMNE 2015
Benoit Saint-Pierre
Intervenant pair aidant
en santé mentale
Benoit a vécu l'isolement, les pertes et
la souffrance liés à un problème de santé
mentale. Aujourd'hui, il mise sur ses
forces et aide les autres à s'en sortir.
Son histoire, page 7
DOSSIER − Santé urbaine
Itinérance, psychiatrie, toxicomanie, hépatite C, VIH
Des équipes du CHUM dans la rue!
Aussi dans ce numéro :
Une clinique dirigée par des infirmières
SOMMAIRE
3Éditorial
Le CHUMAGAZINE est publié par la
Direction des communications et de l'accès à l'information du CHUM
Pavillon S, 850, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 0A9
4
Découverte prometteuse sur la maladie d’Alzheimer
ÉDITRICE
Irène Marcheterre
5
Une clinique dirigée par des infirmières
6
Un mariage touchant à l’hôpital – La suite
RÉDACTRICE EN CHEF
Lucie Poirier
COLLABORATEURS
Mariane Bouvette, Robin Dumais, Isabelle Girard, Imane Hammana, Josée
Laflamme, Florence Meney, Anik Parisé, Lucie Poirier (dossier), Isabelle Risler
CONCEPTEUR GRAPHIQUE
Bruno St-Pierre
7
Témoignage de Benoit Saint-Pierre,
intervenant pair aidant au CHUM
8DOSSIER – Santé urbaine
PHOTOGRAPHES
Luc Lauzière, Stéphane Lord
RÉVISEURE
Johanne Piché
IMPRIMEUR
Imprimerie JB Deschamps
15 Recherche – Innover pour mieux traiter
les personnes souffrant de toxicomanie
16 Des nouvelles du RUIS
17 La Dre Marie-Josée Dupuis :
vision d’une femme engagée
18 Évaluation des technologies et des modes
d’intervention en santé
19 Une journée dans la vie de…
20 La Fondation du CHUM
22 Nouveau CHUM – Le design au service du patient
Sauf pour les infirmières, le masculin est utilisé dans les textes afin de faciliter
la lecture, et désigne aussi bien les hommes que les femmes.
Les articles du CHUMAGAZINE peuvent être reproduits sans autorisation,
avec mention de la source. Les photos ne peuvent pas être utilisées
sans autorisation.
ISSN 1923-1822 CHUMAGAZINE (imprimé)
ISSN 1923-1830 CHUMAGAZINE (en ligne)
POUR JOINDRE LA RÉDACTION, COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
[email protected]
DISPONIBLE SUR LE WEB
chumagazine.qc.ca
LE CHUM, VOTRE PARTENAIRE DE SANTÉ ET DE MIEUX-ÊTRE
Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) offre
prioritairement des soins surspécialisés à une clientèle adulte régionale
et suprarégionale dans toutes les spécialités médicales. Il est le principal
pôle de développement et de transfert des connaissances par ses activités
intégrées de soins, d’enseignement, de recherche, d’évaluation des
technologies et des modes d’intervention en santé, ainsi que de qualité,
de promotion de la santé et d’expérience patient.
Le CHUM est affilié à l'Université de Montréal et membre actif du
Réseau universitaire intégré de santé (RUIS).
umontreal.qc.ca
Dès 2016, le CHUM offrira une expérience hospitalière renouvelée
dans ses nouvelles installations au centre-ville de Montréal.
LE PATIENT EST AU CŒUR DE NOTRE ACTION
(et en page couverture du CHUMAGAZINE).
HÔTEL-DIEU DU CHUM
3840, rue Saint-Urbain, Montréal (Québec) H2W 1T8
HÔPITAL NOTRE-DAME DU CHUM
1560, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 4M1
HÔPITAL SAINT-LUC DU CHUM
1058, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 3J4
CENTRE DE RECHERCHE DU CHUM
Pavillon R, 900, rue Saint-Denis, Montréal (Québec) H2X 0A9
UN SEUL NUMÉRO DE TÉLÉPHONE : 514 890-8000
chumontreal.qc.ca
Éditorial
Des soins de qualité
pour tous
Je suis très heureux de m’adresser à vous tous pour la première fois par le
biais du CHUMAGAZINE. À titre de nouveau président-directeur général
depuis à peine plus d ’un mois, j’ai pu constater que le CHUM est une
institution de très haut niveau et qu’il a un fort potentiel innovant. Après
avoir rencontré plusieurs équipes, je peux témoigner de leur expertise
et de leur très grande compétence, tant au plan de la recherche que de
l’enseignement et des soins, ainsi que de leur compassion pour les patients.
Cette édition automnale regorge d’information et d’articles qui mettent en lumière
le travail remarquable des équipes du CHUM. Celles-ci prodiguent des soins
et des services adaptés aux besoins de la population, et ce, à plus d’un égard.
Une prise en charge globale nous permet d’aller toujours plus loin dans la guérison
et d’accompagner le patient à chaque étape de sa trajectoire de soins.
Fabrice Brunet
Président-directeur général
Notre dossier sur la santé urbaine en est un bel exemple puisqu’il englobe la
recherche, l’enseignement, les soins et l’accompagnement de patients fragilisés.
Les témoignages vous surprendront par l’importance accordée au partage des
expertises, et ce, bien au-delà des murs de notre centre hospitalier universitaire.
En effet, les professionnels en santé mentale et en toxicomanie ont élaboré des
approches uniques pour répondre aux besoins des personnes vulnérables qui
vivent au cœur du centre-ville de Montréal.
Dans cet esprit de soutien au patient, on retrouve en ces pages le portrait d’un
pair aidant, membre de l’équipe interdisciplinaire soignante en santé mentale,
qui partage son expérience de vie avec les patients et contribue ainsi à leur
rétablissement.
Enfin, le CHUMAGAZINE a fait une incursion dans le monde des infirmières
praticiennes spécialisées (IPS). Certaines d’entre elles dirigent de façon autonome
un volet de la Clinique d’insuffisance cardiaque du CHUM : un bel exemple d’un
modèle qui améliore l’accès aux soins! L’apport de ces IPS, jumelé à l’ensemble
des soins spécialisés et surspécialisés que nous offrons, illustre bien l’innovation
dont sont capables les équipes du CHUM.
Bref, autant de projets inspirants qui démontrent combien les médecins et les
autres professionnels du CHUM mettent tout en œuvre quotidiennement pour
améliorer la santé et le mieux-être de la population québécoise, et faire de leur
centre hospitalier universitaire un lieu où les patients reçoivent les meilleurs soins,
prodigués par des spécialistes dévoués et exceptionnels!
Ayant observé toutes ces compétences sur le terrain, ainsi que les qualités
humaines de nos équipes, leur empathie et leur dynamisme, je suis convaincu
que nous réussirons ensemble cette transformation vers le nouveau CHUM, et
que celui-ci répondra pleinement à toutes les attentes de la population. Je suis
aussi persuadé que les médecins et les autres professionnels du nouvel Hôpital
communautaire Notre-Dame développeront une vision d’excellence pour la prise
en charge des patients.
CHUMAGAZINE 3
Actualités
+
35 %
Patients
suivis à
la clinique
+
Découverte prometteuse
sur la maladie d’Alzheimer
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer présentent des dépôts de
gras dans le cerveau. Cette découverte, réalisée par des chercheurs affiliés
au Centre de recherche du CHUM (CRCHUM), ouvre une nouvelle piste dans
l’élaboration d’un médicament pour guérir ou freiner la progression de cette
maladie. « Nos expériences suggèrent que ces accumulations anormales
de gras pourraient constituer un déclencheur de la maladie », estime Karl
Fernandes, chercheur au CRCHUM et professeur à l’Université de Montréal.
Cette recherche met en lumière ce qui pourrait s’avérer un chaînon manquant
dans le domaine. Au départ, les chercheurs tentaient de comprendre pourquoi les
cellules souches qui, habituellement, aident à réparer les cellules endommagées
du cerveau, sont inactives lorsque la maladie d’Alzheimer se manifeste.
L’étudiante au doctorat Laura Hamilton s’est étonnée de trouver des
gouttelettes de gras près des cellules souches à la surface interne du cerveau.
Le Dr Alois Alzheimer, neurologue allemand, avait lui-même noté la présence
de dépôts de lipides dans le cerveau lorsqu’il a décrit la maladie pour la
première fois en 1906. Cette observation avait été écartée et largement
oubliée, en raison de la complexité biochimique des lipides.
Cette découverte soutient la thèse à l’effet que la maladie d’Alzheimer serait
une maladie métabolique, un peu comme l’obésité ou le diabète. L’équipe de
Karl Fernandes poursuit ses expériences pour vérifier si cette nouvelle piste
permet de prévenir ou de retarder les problèmes de mémoire, d’apprentissage
et de dépression liés à la maladie.
Plus de 4,7 millions de personnes dans le monde souffrent de la maladie
d’Alzheimer ou d’une autre forme de démence.1 Malgré des décennies de
recherche, les seuls médicaments actuellement disponibles ne s’attaquent
qu’aux symptômes.
1
Organisation mondiale de la santé
4 CHUMAGAZINE
48 %
Nouvelles
admissions
QUEL EST LE RÔLE DE L’INFIRMIÈRE
PRATICIENNE SPÉCIALISÉE?
E n p l u s d e s a c ti v i té s p ro p r e s à s a
p r o f e s s i o n d ’inf irm i è re , l ’inf irm i è re
praticienne spécialisée (IPS) a l’autorisation
de prescrire certains examens, traitements
et médicaments. Elle applique aussi des
techniques et traitements médicaux
habituellement réservés aux médecins.
L’IPS exerce dans un domaine spécialisé :
la cardiologie, la néphrologie (maladies
des reins), la néonatologie ou les soins
de première ligne (soins généraux).
On compte actuellement plus de 308 IPS
au Québec, dont 30 en cardiologie.
QUELLE EST SA FORMATION?
En plus d’une maîtrise en soins infirmiers,
l’IPS possède un diplôme complémentaire
en sciences médicales. Pour exercer,
e l l e d o it re cevo i r u n e ce r tif i c a ti o n
professionnelle de l’Ordre des infirmières
et infirmiers du Québec (OIIQ) ainsi que du
Collège des médecins du Québec (CMQ).
Depuis juillet 2014, le CHUM reçoit des
stagiaires IPS.
Actualités
Stéphanie Béchard, Nathalie Nadon et Marie-Line Brouillette, infirmières praticiennes spécialisées (IPS) en cardiologie.
En 2005, Nathalie Nadon a été la première IPS certifiée en cardiologie au Québec.
En cardiologie, une clinique
dirigée par des infirmières
Depuis 2013, un volet de la Clinique d’insuffisance cardiaque
du CHUM est dirigé de façon autonome par des infirmières
praticiennes spécialisées (IPS), en collaboration avec un
cardiologue. Grâce à ce modèle novateur, la clinique a
considérablement amélioré sa capacité d’accueil et réduit le
temps d’attente. Que de bonnes nouvelles pour le patient!
Celles que les médias appellent souvent les « superinfirmières »,
les IPS rencontrent les patients, évaluent leur état de santé,
et adaptent leurs traitements et médicaments. « Auparavant,
explique Marie-Line Brouillette, infirmière praticienne spécialisée
certifiée, le patient pouvait attendre trois mois avant d’avoir son
rendez-vous de suivi après sa sortie de l’hôpital. Nous pouvons
maintenant le voir dans un délai de deux à trois semaines! »
Les IPS de la clinique travaillent de façon collaborative avec
des infirmières cliniciennes et d’autres professionnels de la
santé tels que psychologue, travailleur social, kinésiologue et
nutritionniste, afin de favoriser la prise en charge globale du
patient. « Même si nous sommes habilitées à poser certains
gestes médicaux, il ne faut pas oublier que l’IPS est d’abord
et avant tout une infirmière, ajoute Marie-Line Brouillette. Une
bonne part de notre travail consiste à accompagner le patient,
à favoriser l’adhésion à son traitement et à l’aider à adopter
des habitudes de vie plus saines, tout en dénouant parfois des
situations de vie très complexes. »
Un modèle novateur qui améliore l’accès aux soins
Le vieillissement de la population, jumelé au fait que de plus
en plus de gens survivent à une crise cardiaque, a entraîné une
montée en flèche des cas d’insuffisance cardiaque. Plus de
50 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année au
pays. La majorité des personnes souffrant d’insuffisance
cardiaque est âgée de plus de 65 ans.
« Nous ne pouvions tout simplement pas suffire aux besoins
de la population, explique le Dr François Tournoux, directeur
de la clinique et vice-président de la Société québécoise de
l’insuffisance cardiaque. Les IPS ont les compétences pour
assurer le suivi des patients dont l’état est plus stable. C’est
un modèle novateur qui permet de libérer les cardiologues
afin qu’ils puissent se concentrer sur les patients nécessitant
une intervention plus complexe. La mise en place de la
clinique IPS a été une vraie bouffée d’oxygène! »
Le Comité Relève jeunesse (CRj) très actif dans
le développement professionnel des infirmières
Le CRj, qui fait partie du conseil des infirmières et
infirmiers (CII), regroupe des infirmières ayant moins de
cinq ans d’expérience ou qui sont âgées de moins de 30
ans. Ce comité, dynamique et engagé, organise diverses
activités, comme les conférences Compétences +,
qui offrent de la formation sur les soins touchant des
types de patients spécifiques.
Ainsi, chaque mois, une conférence différente permet
aux infirmières qui y assistent d’obtenir une heure de
formation accréditée. Cette formule, liée à la vision de
la Direction des soins infirmiers et des regroupements
clientèles (DSI-RC), encourage les infirmières à
se responsabiliser au plan de leur développement
professionnel et du maintien de leurs compétences,
toujours dans une perspective d’amélioration de la
qualité des soins offerts à nos patients.
CHUMAGAZINE 5
Josée Garon et Yvon Deblois
Un mariage
touchant à l’hôpital
La suite de l’histoire…
Mariés à l’hôpital le 24 juillet 2015, Josée Garon et Yvon Deblois ont renouvelé
leurs vœux le 19 septembre dernier à Québec. Si nous suivons particulièrement
ce couple, c’est qu’il n’est pas tout à fait comme les autres, ainsi que nous le
rapportions dans une nouvelle publiée en août dernier. Les destinées de Josée
Garon et d’Yvon Deblois ont été unies par le père Fernand Patry, du Service
des soins spirituels du CHUM. Cette cérémonie bien spéciale s’est déroulée au
Département d’hépatobilie de l’Hôpital Saint-Luc du CHUM, quelques jours à
peine avant que la jeune femme ne subisse d’urgence une greffe du foie.
Leur plus beau cadeau :
une greffe du foie
Josée devait initialement célébrer
son mariage le 25 juillet à Québec,
mais une dégradation subite de son
état a précipité les choses et poussé
le couple à avoir recours au Service
des soins spirituels du CHUM pour la
célébration. À la suite d’une course
folle pour obtenir permis et témoins,
le père Patry a pu réaliser leur souhait
et officialiser leur union. Mise sur la
liste d’urgence pancanadienne, Josée
a finalement reçu le précieux foie
dans la nuit du 26 au 27 juillet, d’un
donneur du Manitoba.
Josée et Yvon ont renouvelé leurs vœux
le 19 septembre dernier à Québec.
6 CHUMAGAZINE
Pour lire la nouvelle initiale en ligne,
rendez-vous à chumagazine.qc.ca
Pour le père Patr y, qui a célébré de
nombreux mariages d’urgence à l’hôpital,
notamment aux soins palliatifs, celui-ci
avait une saveur particulière. « Je dois dire
que nous avons vécu un beau moment.
Après avoir frôlé la mor t, J osée est
heureuse et en vie! Il ne faut jamais oublier
l’importance du don d’organes. »
Les soins spirituels
au CHUM

L’équipe des soins spirituels est
composée de 12 intervenants, répartis
dans les trois hôpitaux du CHUM.

L’équipe se veut éclectique, tant
par sa diversité culturelle et
religieuse, que par la présence de laïcs
et de prêtres, d’hommes et de femmes
d’horizons différents. Les intervenants
et intervenantes en soins spirituels
possèdent une formation universitaire
spécifique pour œuvrer en soins
spirituels.


Les intervenants en soins spirituels
(anciennement appelés « aumôniers »,
puis « animateurs de pastorale »)
visitent régulièrement les personnes
hospitalisées afin de leur offrir un
soutien et un accompagnement
spirituel adaptés à leurs besoins.
L’accompagnement spirituel qu’ils
offrent se fait dans un grand respect
des croyances (religieuses ou non) et
des valeurs personnelles.
La preuve qu’on
peut s’en sortir!
Benoit
Saint-Pierre
Quand on lui parle de son travail, les yeux de Benoit
s’illuminent. Aider les gens en situation d’itinérance à se
raccrocher à la société n’est pas banal, tout comme son
vécu. Une dizaine de séjours en psychiatrie et sa formation
d’intervenant pair aidant sont des atouts précieux pour
redonner l’espoir.
Benoit a toujours voulu servir sa communauté. C’est ce
qui a motivé son choix de devenir pompier au début de la
vingtaine. Diplôme en main et courage au cœur, il s’est buté
à plusieurs difficultés qui l’ont empêché de réaliser son rêve
et qui ont attaqué son moral. Il fait une première psychose
en 1997 et vit par la suite près de 10 passages en psychiatrie
en autant d’années.
« Le plus dur dans la maladie mentale,
c’est la perte. Maison, auto, moto, piscine :
j’ai tout perdu! Et j’ai dû me rebâtir. »
L’étiquette collée à sa maladie, trouble affectif bipolaire, est
une chose à laquelle il ne veut pas s’attarder. « Le diagnostic
est une chose, mais pour moi, l’important est d’apprendre
à gérer les symptômes et à être bien, » explique Benoit.
D’abord méfiant envers le milieu psychiatrique, il a appris
avec le temps qu’il faut travailler en collaboration avec son
psychiatre. Le dosage des médicaments est délicat et prend
du temps. « C’est vraiment un travail d’équipe. Quand j’ai
recommencé à travailler, j’ai accepté de réduire la dose, de
tolérer un peu plus de symptômes, mais d’avoir l’énergie
nécessaire pour me lever le matin. »
La route vers le rétablissement et l’acceptation a été
longue. « Ce qui n’aide pas dans le cas de la bipolarité,
explique Benoit, c’est qu’on peut aimer les périodes de
‘high’ où on se sent le roi du monde. » Avec le temps, les
périodes de déséquilibre s’intensifient, se rapprochent,
et les conséquences sont lourdes. « Le plus dur dans la
maladie mentale, c’est la perte. Maison, auto, moto, piscine :
j’ai tout perdu! Et j’ai dû me rebâtir. »
Les préjugés et la vision fataliste que nous avons envers la
maladie mentale font aussi très mal, selon Benoit. « Ce n’est
pas vrai qu’on ne peut plus travailler, s’épanouir et avoir une
vie satisfaisante. On peut s’en sortir, et même très bien! »
Durant ses années sombres, Benoit se demandait toujours :
mais comment se fait-il que je n’ai pas ma place dans la
communauté? Quand on le voit à la Mission Old Brewery
o ù i l tr ava i l l e m a i n te n a n t ave c l ’é q u i p e d u C H U M
(lire p. 10), on sait qu’il a désormais trouvé sa place et qu’il
aidera les personnes qu’il croise sur sa route à trouver la leur.
Son message est rempli d’espoir.
L’intervenant pair aidant
en santé mentale
Membre du personnel du CHUM, l’intervenant s’est rétabli
à la suite d’un trouble de santé mentale et connaît les
services de santé pour les avoir déjà utilisés. Il accompagne
les personnes aux prises avec les mêmes difficultés, dans
toutes les étapes de leur rétablissement. Il fait partie
intégrante de l’équipe interdisciplinaire en santé mentale
et représente les patients à divers comités.
CHUMAGAZINE 7
DOSSIER SANTÉ URBAINE
Non à l'exclusion, oui à la
santé pour tous à Montréal!
Bon an mal an, le CHUM reçoit dans ses urgences
des milliers de patients qui vivent des difficultés
liées à des troubles psychiatriques, à l'itinérance,
à la consommation de drogue ou d’alcool, ainsi
qu'à des problèmes mixtes de santé mentale et de
toxicomanie. Ce qui pourrait être perçu comme une
difficulté est devenue une force vive au CHUM. À
conditions particulières, approches extraordinaires!
Aller à la rencontre des plus démunis
Le constat est le même pour tous : les méthodes
traditionnelles ne fonctionnent pas avec les personnes
marginalisées. Comment demander à une personne sans
abri ni agenda de se présenter à l'heure à son rendez-vous
de suivi? Comment penser qu’une autre pourra changer son
pansement, alors qu’elle n’a pas accès à un lavabo ou qu’elle
doit faire la file pour assurer son besoin le plus essentiel :
trouver un gîte pour la nuit? Comment se procurer des
médicaments, sans argent ni cartes ni papiers?
Au Département de psychiatrie du CHUM, cette réflexion
a donné naissance, en 2012, à l'Équipe d'intervention
intensive de proximité, l'EQIIP SOL. « Les jeunes de la rue
sont méfiants par rapport aux institutions. Nous avons
compris qu'il fallait sortir des murs de l'hôpital et aller
vers eux pour qu'ils puissent nous apprivoiser et venir
à notre rencontre », explique la D re Amal Abdel-Baki,
chef du Service des troubles psychotiques du CHUM.
En 2014, c'est au tour du Projet de réaffiliation en
itinérance et en santé mentale (PRISM) de réaliser des
petits et des grands miracles, grâce au travail de deux
psychiatres de rue, les D rs Olivier Farmer et Lison Gagné.
Des équipes de suivi de proximité tendent aussi la
main aux personnes infectées par le virus du VIH et de
l’hépatite C, en leur offrant une porte d’entrée afin
qu’elles bénéficient rapidement des infrastructures du
CHUM et se fassent soigner dans le respect et la dignité.
Dans les pages qui suivent, nous vous présentons les
programmes et les services* qui ont été mis sur pied en
santé urbaine au CHUM. Les résultats obtenus sont très
inspirants!
* Les données qui figurent dans ce dossier sont en date du
15 octobre 2015.
8 CHUMAGAZINE
QU’EST-CE QUE LA SANTÉ URBAINE AU CHUM?
La ville est un pôle d’attraction pour les personnes marginalisées
en raison de problèmes de toxicomanie, de santé mentale ou
d’itinérance. Hôpital urbain, le CHUM a acquis une expertise
auprès de ces personnes vulnérables. Ses équipes spécialisées
en psychiatrie, en toxicomanie ainsi que dans le traitement
du VIH et de l'hépatite C travaillent de façon interdépendante
et complémentaire, dans une optique de santé globale et de
réinsertion sociale. En plus de compter des victoires humaines,
nous constatons des réussites hospitalières, notamment la
réduction considérable du nombre de rechutes et de visites à
l'urgence.
« Le CHUM a les
ressources, l'expertise,
le plateau technique
et la volonté de prendre
soin des personnes
marginalisées et
vulnérables du
centre-ville de
Montréal. »
Dr Paul Lespérance
Chef du Département
de psychiatrie du CHUM
LA SANTÉ URBAINE AU CHUM
•
•
•
•
Psychiatrie de proximité
Toxicomanie
Hépatite C
VIH
SERVICES ET RESSOURCES
Dans la communauté
• Psychiatres de rue et clinique médicale du CHUM
dans les locaux du refuge Mission Old Brewery
• Équipe de suivi intensif en itinérance formée de
psychiatres, de travailleurs sociaux, d'infirmiers,
d'un intervenant pair aidant et d'un criminologue
du CHUM
• Équipe d'intervention intensive de proximité
(EQIIP SOL) pour les jeunes de la rue
• Équipe mobile de dépistage, de traitement et de
suivi du VIH et de l’hépatite C
Dans les hôpitaux du CHUM
• Clinique JAP (jeunes adultes psychotiques)
• Unité de médecine et de psychiatrie des
toxicomanies totalisant plus de 60 lits
• Urgence psychiatrique qui accueille et évalue
plus de 4 500 patients par année
• Unité d'hospitalisation, de recherche et
d’enseignement sur le sida (UHRESS)
Alliances stratégiques
• Partenariat avec plusieurs organismes
communautaires bien établis sur le territoire
montréalais
• Formation d'intervenant pivot offerte à tous
les organismes communautaires partenaires
• Formation en intervention de crise offerte au
Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)
CHUMAGAZINE 9
PRISM
Projet de réaffiliation en
itinérance et en santé
mentale (PRISM),
en collaboration avec
la Mission Old Brewery
Photo : Monique Dykstra pour la Mission Old Brewery
DEPUIS JUIN 2013
Mission : sortir de la rue les personnes itinérantes
chroniques souffrant de problèmes psychiatriques
Durée du programme : de 4 à 6 semaines
TAUX DE RÉUSSITE DE PRÈS DE 75 %
LE SAVIEZ-VOUS?
Une personne itinérante coûte 53 000 $ par
année au réseau public de santé québécois.
La soigner est non seulement un geste humain,
mais aussi un investissement social.
?
Retrouver identité et humanité
Le Projet de réaffiliation en itinérance et en santé mentale
(PRISM) est né d'une alliance entre un refuge, la Mission
Old Brewery, et le Département de psychiatrie du CHUM.
Le constat : malgré tous les efforts déployés par la
Mission et les organismes communautaires, les personnes
itinérantes atteintes de troubles psychiatriques restaient
dans leur misère, année après année. La stratégie : leur
offrir un répit et la possibilité réelle de s'en sortir grâce à
la collaboration de psychiatres, de travailleurs sociaux et
d'autres professionnels du CHUM.
OFFRE DE SERVICE

18 lits (hommes)
10 lits (femmes)
 Trois repas par jour
 Suivi psychiatrique, médical et psychosocial

Les personnes itinérantes qui acceptent de participer au
PRISM bénéficient d'un espace personnel à la Mission, c’està-dire d’un lit et d’un casier juste pour eux, de trois repas
par jour et d'un suivi médical, psychiatrique et psychosocial.
Plus besoin de se battre ni de faire la file pour survivre!
Cette période d'accalmie permet aux psychiatres du
PRISM, les Drs Olivier Farmer et Lison Gagné, de les suivre
intensément et de tisser avec eux des liens de confiance.
« Ces gens sont enfermés dans la maladie, mais ils
veulent s'en sortir! », exprime avec conviction le Dr Oliver
Farmer, chef du Service de psychiatrie urbaine au CHUM.
Les travailleurs sociaux de l'équipe les accompagnent à
chaque étape et les aident à s'organiser pour trouver un
logis, en plus de retrouver identité et humanité.
10 CHUMAGAZINE
Au terme de moins de deux ans d'existence, les résultats sont
spectaculaires : sur 140 personnes inscrites au PRISM, 103 sont
sorties de la rue en moins de six semaines. L'équipe du PRISM travaille
étroitement avec le réseau communautaire, avec la Ville de Montréal
ainsi qu'avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
« Il faut traiter l’itinérance
comme un important
problème de santé
publique. Au même titre
que le cancer ou
le diabète. De façon
concertée, coordonnée
et organisée. »
Dr Olivier Farmer
Chef du Service de psychiatrie urbaine
du CHUM
Formation de policier-ressource
Au cours des trois dernières années, les psychiatres du CHUM ont
participé à la formation d’une centaine de répondants en intervention
de crise. La formation de quatre jours offerte aux policiers du SPVM
les aide à mieux comprendre les problèmes liés à la consommation de
drogue ou d’alcool, à la santé mentale et à l’itinérance, afin d’intervenir
adéquatement, sans avoir recours à la force.
Afin de soutenir les patients atteints de
troubles de santé mentale, faites un don.
fondationduchum.com
Marie Guétie Vieux, infirmière clinicienne du CHUM à la Mission Old Brewery
Clinique médicale
du CHUM à la Mission
Old Brewery
Hépatite C et convalescence
DEPUIS MAI 2014
Mission : of frir des soins adaptés aux personnes
itinérantes souffrant d’hépatite C ou en convalescence
Type de patients : personnes itinérantes suivies au CHUM
ou qui souhaitent avoir un suivi médical au CHUM
85 ADMISSIONS DEPUIS MAI 2014
OFFRE DE SERVICE

Hépatite C - 14 lits
Convalescence - 7 lits
 Gîte et repas
 Ateliers d’activités artistiques et de cuisine
 Groupe de soutien et d’accompagnement
visant la réinsertion sociale
 Bourses de persévérance* :
250 $ en argent
250 $ en chèques-cadeaux

Cette clinique fait le pont avec le Service de médecine
des toxicomanies du CHUM. En plus d’assurer le suivi
des patients et de favoriser leur adhésion au traitement,
l’infirmière procède à des tests de dépistage. Les analyses
sanguines sont relayées à l’Hôpital Saint-Luc du CHUM, et
les patients ont un accès prioritaire à l’unité de médecine,
au besoin. Pour le D r Pierre Lauzon, responsable de la
clinique et omnipraticien ayant consacré une grande
partie de sa carrière aux toxicomanes, il s’agit d’une
question d’équité et d’accès aux soins pour tous.
« Nous nous sommes donné les bons outils pour offrir un
traitement optimal à ce type complexe de patients aux
prises avec des problèmes de santé multiples. »
L a clinique du ref uge of f re a ussi un se r vice de
convalescence aux personnes qui ont reçu leur congé du
CHUM, mais qui n’ont ni domicile fixe ni aidant naturel.
« Il est essentiel que ces patients aient un milieu de vie
pour poursuivre leur convalescence », ajoute le Dr Lauzon.
LE SAVIEZ-VOUS?
Près de 70 % des personnes qui s’injectent
des drogues s’infectent par l’hépatite C.
?
Aussi logée à l’enseigne de la Mission Old Brewery, la
clinique satellite du CHUM accueille les patients cinq jours
par semaine de 8 h à 16 h. Le sourire de Marie Guétie,
la sympathique infirmière clinicienne qui tient le fort,
est plus qu’hospitalier. C’est une source quotidienne de
motivation, d’encouragement et de compassion envers
les personnes infectées par l’hépatite C.
Qu'est-ce que l'hépatite C
L'hépatite C (VHC) est un virus qui attaque le foie. Une
proportion de 85 % des gens infectés par l'hépatite C
deviennent porteurs chroniques, c'est-à-dire qu'ils ont
le virus et peuvent le transmettre. Dans certains cas,
l'infection chronique cause de la fatigue, des maux de
ventre et la perte d'appétit. Elle peut aussi entraîner des
problèmes articulaires, musculaires ou de la peau. Avec le
temps, le VHC entraîne parfois des complications comme
la cirrhose et le cancer du foie.
*Ces bourses sont offertes grâce aux dons de deux compagnies
pharmaceutiques : Gilead Sciences et AbbVie.
Source : fiche santé du CHUM
Pour consulter la fiche santé du CHUM sur l’hépatite C ,
visitez le chumontreal.qc.ca, rubrique Votre santé
Source quotidienne de motivation et de compassion
CHUMAGAZINE 11
« Il fallait que la psychiatrie et
la toxicomanie cessent
d'être deux solitudes.
Nous partageons la responsabilité
de nos patients selon
un mode exceptionnel. »
Dr Paul Lespérance
Chef du Département de psychiatrie
Patrick Girard, travailleur social au PRISM avec un patient
Photos : Monique Dykstra pour la Mission Old Brewery
Médecine et psychiatrie
des toxicomanies :
une approche unique
12 CHUMAGAZINE
L’expertise acquise au CHUM est unique au pays. Chaque année,
pas moins de 20 000 patients reçoivent des soins dans nos
services de médecine et de psychiatrie des toxicomanies. Ils
consultent pour un problème de dépendance aux substances
comme la cocaïne, les opiacés ou l’alcool. Ils reçoivent des
soins pour leur problème de dépendance, et pour d’autres
problèmes de santé, puisque la toxicomanie s’accompagne
souvent d’autres troubles physiques ou psychiatriques.
Les services de médecine et de psychiatrie des toxicomanies
du CHUM se partagent 21 lits pour traiter les personnes aux
prises avec des problèmes multiples, et nos infirmières sont
en mesure d'offrir des soins aussi bien en santé physique que
mentale. Plusieurs patients sont invités à participer à des
recherches scientifiques. Lire l'article sur la recherche en page 15.
Équipe d'intervention
intensive de proximité
(EQIIP SOL)
De gauche à droite, Véronique Plante, travailleuse sociale, Dre Amal Abdel-Baki,
psychiatre, Julie-Marguerite Deschênes, travailleuse sociale, Nicolas Girard,
travailleur social, Jean-Félix Hébert-Colette, intervenant pair aidant
DEPUIS FÉVRIER 2012
Type de patients : jeunes de 18 à 30 ans en situation
d’itinérance qui présentent des troubles de santé mentale
et de toxicomanie
Mission : amener ces jeunes vers les ressources de l’hôpital
Durée du suivi : de 1 à 3 ans
RÉDUCTION DE 63 % DE L’ITINÉRANCE APRÈS UN AN
De la méfiance à la confiance à la réinsertion sociale
Ils ont pour la plupart été suivis dans un centre de protection
de la jeunesse. Ils n’ont pas de domicile fixe, mais hésitent à
fréquenter les grands refuges pour itinérants. Ils squattent,
vont au centre de jour Chez Pops – Dans la Rue, parfois
au Refuge des Jeunes de Montréal, au Bunker ou ailleurs.
« L’EQIIP SOL, c’est ce qu’il manquait pour faire le pont
entre le milieu communautaire et les équipes du CHUM,
explique la D re Amal Abdel-Baki, médecin psychiatre à
l’origine du projet et chef de la clinique JAP (jeunes adultes
psychotiques) du CHUM. Nous pensions au départ que ces
jeunes n’étaient pas motivés, mais nous avons compris qu’il
fallait s’y prendre autrement. » Composée de trois travailleurs
sociaux bénéficiant de l’appui de quatre psychiatres, l’EQIIP
SOL a entre autres pour mission d’assurer le suivi de la
situation de vie de ces jeunes dans la communauté, de les
guider vers les ressources appropriées et de les aider à
atteindre une certaine stabilité psychologique et sociale.
« Pour les motiver, nous partons de leur projet de vie, ajoute
Nicolas Girard, travailleur social. Ils veulent tous avoir un
‘appart’, un métier, un job. Même si on se fait souvent
dire non, il faut persévérer et leur montrer qu’on est
là et qu’on ne va pas les lâcher. »
Les professionnels de l’EQIIP SOL ont la possibilité d’intervenir
de manière intensive auprès des jeunes en les rencontrant
individuellement plusieurs fois par semaine au besoin. Cette
approche a eu des résultats tangibles, car elle a notamment
permis de réduire le nombre de consultations à l’urgence ainsi
que le nombre de rechutes. Par ailleurs, seulement 11 % des
participants au programme sont encore itinérants après un
an, comparativement à 74 % à l’admission. L’EQIIP SOL a reçu
en 2014 un prix du réseau de la santé et des services sociaux
dans la catégorie Accessibilité aux soins et services.
« Même si on se fait souvent
dire non, il faut persévérer
et leur montrer qu’on est là
et qu’on ne va pas les lâcher. »
Nicolas Girard, travailleur social, EQIIP SOL
UN CAS TYPE








Marie-Julie, 21 ans
Consommait du cannabis et du speed tous les jours
Entendait des voix qui la traitaient de « salope »
Après un diagnostic de schizophrénie : a cessé sa
médication antipsychotique, est devenue
désorganisée et a quitté sa ville natale
S’est promenée de refuge en refuge à Montréal
Mia, intervenante Chez Pops, a contacté l’EQIIP SOL
Marie-Julie a fait un séjour à l’Unité de psychiatrie
des toxicomanies du CHUM
Elle a été transférée à la clinique JAP où elle reçoit un
suivi psychiatrique et psychosocial
Qu’est-ce que la psychose?
La psychose est un trouble du cerveau qui entraîne une altération du contact avec la réalité. Les changements peuvent survenir au
plan des perceptions, des pensées, des émotions et des comportements. La psychose fait partie des troubles mentaux graves et
touche 3 % de la population. Dans la majorité des cas, la détection précoce peut mener à la rémission complète des symptômes.
CHUMAGAZINE 13
Soutenir les
jeunes familles
au-delà des
murs du CHUM
Au fil des ans, le Centre des naissances de l’Hôpital Saint-Luc du
CHUM a acquis une solide expertise auprès des femmes enceintes
vivant un problème de consommation d’alcool, de tabac ou de
drogue. Dans le cadre de la mission de promotion de la santé du
CHUM, le centre offre du soutien à ces futures mamans et veille
sur leur santé aussi bien que sur celle du nouveau-né.
Toutefois, certaines mères délaissaient rapidement les
services de soutien offerts au CHUM à leur retour à la maison.
Les professionnels du Comité interdisciplinaire périnatalitétoxicomanie du CHUM, ainsi que des collaborateurs de
différentes organisations, ont alors conçu un projet de services
intégrés : le Centre périnatal et familial de toxicomanie, devenu
le Rond-Point.
L’idée est simple : concentrer en un seul lieu les services
de professionnels de différents organismes, grâce à
une équipe interdisciplinaire composée notamment
d’infirmières, de travailleuses sociales, de médecins et
d’éducateurs spécialisés.
Cette approche favorise la création d’un lien de confiance avec
les parents et offre un suivi plus étroit avec l’enfant. Soutenir
les parents dans leur rôle éducatif facilite non seulement
l’abstinence ou la réduction des méfaits liés à la consommation
d’alcool, de tabac ou de drogue, mais leur permet également
d’acquérir les habiletés parentales et l’estime de soi, des
éléments clés conduisant vers la réinsertion sociale.
Les intervenants du Rond-Point appartiennent à différents
organismes convaincus qu’il est préférable de travailler
ensemble pour aider les familles en difficulté. Voici les
organismes qui, en collaboration avec le CHUM, ont
contribué à la concrétisation de cette vision :








Centre de santé et de services sociaux Jeanne-Mance
Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire
Centre de réadaptation en dépendance de Montréal –
Institut universitaire
Dans la Rue (services à la famille)
Centre de recherche et d’aide pour narcomanes (CRAN)
Centre de pédiatrie sociale Centre-Sud
Portage (programme mère-enfant)
Agence de santé publique du Canada
Pour en savoir plus sur l’organisme Rond-Point :
Isabelle Risler, 514 527-2361, poste 1506
14 CHUMAGAZINE
Jean-Félix Hébert-Colette
Intervenant pair aidant
Clinique JAP
(jeunes adultes psychotiques)
Située à l’Hôpital Notre-Dame du CHUM, la clinique JAP offre
un accès facile et rapide à un traitement aux jeunes adultes
souffrant de psychose. On y favorise une intervention précoce
et intensive, tant auprès du patient que de ses proches, par
le biais d’une approche collaborative avec les organismes
communautaires partenaires du CHUM. Non traitée, la
psychose occasionne beaucoup de souffrance et a beaucoup
d’incidence sur le fonctionnement social, familial, scolaire
et professionnel. « La détection précoce et une intervention
intensive peuvent mener à la rémission complète des
symptômes, affirme la Dre Amal Abdel-Baki, responsable de la
clinique. Toutefois, les rechutes de la maladie psychotique sont
fréquentes, d’où l’importance d’un suivi à plus long terme. »
Information : 514 890-8242 chumontreal.qc.ca/jap
Unité hospitalière de soins, de
recherche et d'enseignement
sur le sida (UHRESS)
L' UHRESS du CHUM est une équipe multidisciplinaire
composée de professionnels de la santé engagés qui possèdent
une expertise dans l'évaluation et les soins à prodiguer aux
personnes infectées par le VIH et l'hépatite C. L'UHRESS
suit particulièrement, mais non uniquement, des patients
socialement vulnérables, dont le nombre ne cesse d'augmenter,
et qui présentent des problèmes de plus en plus complexes :
consommation de drogues par injection et itinérance. Une
équipe mobile a été mise en place et assure le suivi de proximité
des personnes VIH/VHC (infectées à la fois par le VIH et
l'hépatite C).
Notre équipe :
 21 médecins généralistes et spécialistes
 5 infirmières cliniciennes
 6 pharmaciens
 4 travailleurs sociaux
 1 psychologue
 1 nutritionniste
 1 équipe de proximité
Hôtel-Dieu : 514 890-8148
Hôpital Notre-Dame : 514 890-8000, poste 24720
chumontreal.qc.ca/uhress
Recherche
Innover pour mieux traiter les personnes
souffrant de toxicomanie
des drogues s’infec tent par l ’hépatite C .
Malheureusement, ils sont peu nombreux à se faire
traiter », déplore la Dre Bruneau. « Nous menons des
recherches pour évaluer quels sont les meilleurs
modèles de soins. Ces modèles sont conçus avec
la communauté, pour s’assurer qu’ils pourront
être offerts dans d’autres milieux au Québec et
au Canada. C’est comme ça qu’on fait évoluer les
meilleures pratiques », fait valoir la D re Bruneau.
Notre équipe s’intéresse également aux facteurs.
Les Drs Julie Bruneau et Didier Jutras-Aswad, médecins aux services de médecine
et de psychiatrie des toxicomanies du CHUM, et chercheurs au CRCHUM
Ils sont trop souvent rejetés et marginalisés. Les portes du réseau de la
santé leur sont trop souvent fermées. Au CHUM, les personnes souffrant de
toxicomanie sont accueillies avec respect et bénéficient de soins d’avantgarde, grâce à une solide équipe intégrée de cliniciens et de chercheurs.
« Par l’intégration de la recherche aux services cliniques, nos patients
bénéficient de traitements à la fine pointe de ce qui se fait dans le domaine.
Ils ont accès en primeur à de nouveaux médicaments et à de nouvelles
approches, et on leur offre des traitements psychosociaux de qualité »,
explique le Dr Didier Jutras-Aswad, médecin et chercheur au Centre de
recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).
Le C RC H U M assure un leadership national dans la recherche
interventionnelle en toxicomanie, grâce à d’importantes subventions du
gouvernement canadien. Depuis février 2015, la Dre Julie Bruneau, médecin
et chercheuse au CRCHUM, dirige le volet du Québec et des Maritimes
de l’Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances. Ce
programme de recherche pancanadien se consacre à la prévention et au
traitement de la toxicomanie. En juillet dernier, la chercheuse au CRCHUM
Naglaa Shoukry a aussi obtenu une subvention de 4,5 millions $ pour
diriger le Réseau national de collaboration sur l’hépatite C, conjointement
avec la D re Julie Bruneau. À terme, ce réseau vise l’éradication pure et
simple de cette maladie, non seulement parmi les toxicomanes, mais aussi
dans la population en général.
L’équipe du D r Jutras-Aswad mène une recherche
pour traiter la dépression chez les patients
dépendants aux opiacés : « Ces personnes sont
souvent dépressives, mais les antidépresseurs
habituellement utilisés sont inefficaces. On essaie
maintenant un nouvel antidépresseur, en espérant
qu’il sera efficace chez ces patients. »
Un autre projet a pour but de tester un nouveau
médicament pour soigner la dépendance à la
cocaïne, pour laquelle il n’existe actuellement
aucun traitement pharmacologique. Les chercheurs
s’intéressent aussi aux ravages des opioïdes de
prescription, comme le fentanyl, une drogue
ultrapuissante qui a entraîné de nombreux décès
par surdose.
Études cliniques en cours :

Lutter sur tous les fronts

La toxicomanie cache souvent d’autres problèmes, comme la psychose
ou la dépression. De plus, plusieurs patients souffrent de maladies
chroniques, telles que l’hépatite C, qui ne sont pas diagnostiquées. C’est
ce qu’on appelle la « comorbidité ». Les chercheurs du CHUM testent
de nouvelles approches pour mieux intervenir sur la toxicomanie et
ses troubles associés. Depuis 2004, une étude longitudinale appelée
« cohorte HEPCO » recense les toxicomanes dans la communauté afin de
déterminer les meilleurs moyens de prévenir et de traiter les infections
au VIH et à l’hépatite C. « Près de 70 % des personnes qui s’injectent



Traitement de la dépression chez les personnes
dépendantes aux opiacés
Étude de l’état de manque chez les personnes
dépendantes à la cocaïne et au cannabis
Traitement de la dépendance à la cocaïne
Évaluation de modèles de soins novateurs pour
le traitement de la dépendance aux opioïdes
Traitement de l’hépatite C aiguë et chronique
chez les personnes s’injectant des drogues
Information : 514 890-8321
chumontreal.qc.ca/toxicomanie
CHUMAGAZINE 15
RUIS de l’UdeM
Compétences AVC :
nouvelles formations en ligne
Au fil des prochains mois, les infirmières, les préposés et les autres
intervenants qui veillent aux soins des personnes ayant subi un
accident vasculaire cérébral (AVC) pourront suivre des formations
en ligne pour parfaire leurs compétences et leurs connaissances.
Près de 16 000 personnes subissent annuellement un accident
vasculaire cérébral (AVC) au Québec. Le ministère de la Santé et
des Services sociaux a fait de l’AVC une priorité en mettant sur pied
un programme national pour tout le continuum de soins.
Dans le cadre de ces orientations ministérielles, un sous-comité
provincial interdisciplinaire de développement et de maintien des
compétences AVC a été mis en place, en 2013, afin d’harmoniser
les pratiques et d’optimiser la qualité des soins prodigués dans
l’ensemble du réseau de la santé québécois. Ce sous-comité joue
un rôle-conseil auprès du comité consultatif clinique du ministère,
et fournit le matériel nécessaire à la formation continue issue
des meilleures pratiques pour le continuum, dans l’ensemble du
territoire.
Le Réseau universitaire intégré de santé (RUIS) de l’Université
de Montréal contribue à la diffusion en continu du matériel
pédagogique de ce groupe de travail provincial. En effet, le RUIS
offre un service d’hébergement de tous les contenus de formation;
il s’agit de l’ENA (environnement numérique d’apprentissage).
Une recherche auprès des mères souffrant
de troubles affectifs
Une étude en cours au Service d’ergothérapie du
CHUM, en collaboration avec le Centre de pédiatrie
sociale Centre-Sud, examine les effets d’une
intervention en ergothérapie* axée sur le rôle
maternel de femmes souffrant de troubles affectifs.
Les objectifs du projet :
 Une meilleure compréhension des problèmes
complexes que vivent ces mères
 L’élaboration d’interventions visant à les soutenir
dans leur rôle et leur expérience de mère
 L’établissement de collaborations avec les
services de première ligne et communautaires
Cette étude, menée par Lucie Hébert, ergothérapeute, bénéficie du soutien et de l’encadrement
du groupe de recherche du conseil multidisciplinaire.
*L’ergothérapie permet aux personnes ayant des limites
fonctionnelles d’organiser et d’accomplir les activités du
quotidien qu’elles considèrent comme importantes.
L’apprentissage en ligne demeure le meilleur moyen de former le
plus grand nombre de personnes, d’uniformiser les protocoles et,
surtout, d’améliorer de façon continue les soins aux patients.
À propos
du RUIS
de l’UdeM
Le Réseau universitaire intégré de santé de l’Université
de Montréal (RUIS de l’UdeM) fait progresser l’intégration
de la mission universitaire en santé que sont les soins,
l’enseignement et la recherche, en facilitant le transfert
des connaissances, l’évaluation des technologies et le
développement des services de santé, afin d’améliorer
l’accès aux soins dans un territoire desservant plus de
40 % de la population du Québec.
ruis.umontreal.ca
16 CHUMAGAZINE
Des patients au chaud
grâce à vos dons!
Nous avons un urgent besoin de bottes, de
manteaux et de vêtements d ’hiver pour nos
patients dans le besoin. Vous pouvez remettre vos
vêtements au Service de bénévolat, animation et
loisirs aux endroits suivants :
Hôtel-Dieu
Pavillon de Bullion, 1er étage, salle 6-120
Hôpital Notre-Dame
Pavillon Mailloux, 1er étage, salle K-1253-12
Hôpital Saint-Luc
12e étage, salle 12305
La Dre Marie-Josée Dupuis :
vision d’une femme engagée
Le 31 août dernier, la Dre Marie-Josée Dupuis annonçait qu’elle
quittait ses fonctions de directrice de l’enseignement et de
l’Académie CHUM, après deux mandats de quatre ans. Elle
poursuit son engagement pédagogique en tant que vicedoyenne aux études médicales postdoctorales, un défi à sa
mesure au sein de la Faculté de médecine de l’Université de
Montréal.
À titre de vice-doyenne, la D re Dupuis a maintenant sous sa
responsabilité la bonne marche des programmes de formation
postdoctorale (résidence) de la Faculté de médecine de
l’Université de Montréal. Avec les directeurs d’une soixantaine
de programmes, elle voit à ce que les 1 500 résidents de notre
université puissent avoir une formation de qualité. Au terme de
leur résidence, c’est donc annuellement 1 500 nouveaux médecins
qui entament leur pratique professionnelle, la plupart du temps
au Québec.
Un parcours cohérent, un engagement global
Avant d’être directrice de l’enseignement et de l’Académie
CHUM, la Dre Dupuis a été directrice du programme de résidence
en obstétrique et de la gynécologie de l’Université de Montréal.
« Je connaissais déjà, d’une perspective universitaire, ce que
c’est que de gérer un programme, affirme-elle. Par ailleurs, mes
huit années à titre de directrice de l’enseignement au CHUM,
et mes échanges continuels avec les autres directeurs m’ont
apporté une compréhension plus globale des enjeux d’un
hôpital universitaire. Cet apprentissage m’est maintenant très
précieux dans mes nouvelles fonctions. »
« Le Centre d’apprentissage
du CHUM a développé une
expertise rare au Québec, soit
l’accompagnement des utilisateurs
aux plans technologique
et pédagogique. »
La Dre Dupuis poursuit également sa pratique clinique au CHUM au
sein du Département de gynécologie, à raison d’une journée par
semaine. « Ce contact hebdomadaire avec les patients, collègues,
résidents et stagiaires est essentiel pour moi. Ça me garde près des
préoccupations du terrain en tant que soignante et enseignante.
Grâce à mes collègues, obstétriciens et gynécologues du CHUM
qui m’appuient très généreusement, je peux continuer d’exercer
la médecine malgré la l’ampleur de la tâche de vice-doyenne. »
Le Centre d’apprentissage de l’Académie CHUM :
une expertise unique
La planification, puis l’ouverture du Centre d’apprentissage
du CHUM, sont une grande source de fierté pour la Dre Dupuis :
« Une des choses dont on doit se réjouir, c’est le Centre
d’apprentissage et comment on a structuré l’offre de service.
On réussit à offrir un service presque clés en main aux expertscliniciens qui veulent faire de l’enseignement par la simulation. »
« Le Centre d’apprentissage du CHUM a développé une
expertise rare au Québec, soit l’accompagnement des
utilisateurs aux plans technologique et pédagogique.
L’expérience est concluante, selon la D re Dupuis. Les
utilisateurs sont pris en charge par une équipe de haut
calibre, et ils l’apprécient. »
Cette reconnaissance de l’expertise du centre est en voie
de se concrétiser, notamment avec le Collège royal des
médecins et chirurgiens du Canada, qui souhaite mettre en
place un partenariat faisant du centre le pôle francophone
pour la formation des maîtres en simulation.
En savoir plus sur l’Académie CHUM :
academiechum.ca
CHUMAGAZINE 17
Évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé
Soulagement des maux de dos :
une nouvelle technique sous la loupe
des douleurs lombaires d’origine discale : la biacuplastie discale intervertébrale.
Cette technique consiste à utiliser deux électrodes de radiofréquence pour
désensibiliser les nerfs sensoriels responsables de la douleur dans les disques
intervertébraux. Cette procédure produit une énergie thermique précise qui
permettrait l’ablation des terminaisons nerveuses à l’origine de la douleur chez
les patients souffrant de lombalgie chronique secondaire, causée par une maladie
discale. Peu invasive, cette technique offrirait une solution aux patients qui
demeurent souffrants en dépit des traitements habituels, tels que la prise de
médicaments ou le recours aux injections, et leur permettrait ainsi d’éviter l’opération.
Les douleurs lombaires et cer vicales
représentent une cause majeure
d’invalidité dans les activités quotidiennes.
À l’heure actuelle, il s’agit de la maladie
professionnelle la plus courante dans les
pays développés. Au Québec, les maux de
dos représentent 30 % de l’ensemble des
lésions professionnelles indemnisées par la
CSST.
Le Service de l’évaluation des technologies
et des modes d ’inter vention en santé
(ETMIS) a été mandatée pour évaluer une
nouvelle technique visant le soulagement
À la lumière de l’analyse comparative des données publiées, les agents de
recherche du Service de l’ETMIS ont conclu que les complications liées à ce
traitement sont généralement minimes et que leur incidence est faible. Cependant,
les preuves restent insuffisantes quant à l’efficacité clinique relative de cette
procédure. Il est important de mentionner qu’aucune étude ne compare cette
technique à d’autres modalités de traitement, qu`elles soient chirurgicales, telles
que l’arthrodèse lombaire, ou plus conservatrices, telles que les procédures
percutanées comme la nucléotomie.
Recommandation :
Réserver l’utilisation de la
biacuplastie discale intervertébrale
aux médecins bien formés,
préférablement dans un cadre de
recherche clinique appuyé par le
CHUM et soutenu par la création
de registres permettant d’évaluer
l’efficacité clinique et la rentabilité
de cette technique.
L’ETMIS est l’un des cinq volets de la
mission du CHUM. Ses rapports de
recherche font état du recensement des
pratiques existantes et permettent aux
gestionnaires de prendre les meilleures
décisions quant à l’implantation et au
suivi de diverses technologies et modes
d’intervention en santé.
La notion de
consentement
Vos réponses guideront
nos actions!
Le comité des usagers se préoccupe des patients
qui devront vivre plusieurs changements avant
l’ouverture du nouveau CHUM et de l’Hôpital
communautaire Notre-Dame, ainsi que durant la
première année de transition.
Partagez vos préoccupations avec nous en visitant
le cuchum.ca et en répondant au questionnaire en
ligne. Merci de nous aider à bien vous guider!
Savez-vous en quoi consiste le consentement aux soins et
comment celui-ci doit être obtenu?
En matière de santé, le consentement – à toute forme de traitement ou d’intervention – signifie « l’expression de la volonté d’une
personne de se soumettre à une atteinte à son intégrité physique,
après avoir reçu l’information pertinente sur condition ».1
Pour qu’il soit valable, le consentement doit avoir été obtenu de
façon libre et éclairée, c’est-à-dire que l’usager (ou son représentant) doit avoir consenti en toute connaissance de cause et avec
toute l’information nécessaire pour bien comprendre ce à quoi il
consent. De plus, il doit être apte à comprendre cette information,
et le consentement doit être obtenu sans influence ni pression.
1
18 CHUMAGAZINE
Commissaire aux
plaintes et à la qualité
des services
Ménard et Martin, avocats. Vos droits en santé,
www.vosdroitsensante.com/lexique/C/consentement
Une journée
dans la vie de…
Marie-Andrée Gaumond
Technicienne en gestion des menus
Ce qui me nourrit, c’est
le sourire des patients!
Saviez-vous que chaque nouveau patient hospitalisé au CHUM
reçoit la visite d’une technicienne en gestion des menus? C’est
le travail de Marie-Andrée Gaumond. Elle conseille le patient et
planifie ses menus en tenant compte de son état de santé, de ses
allergies et même de ses goûts.
Parlez-moi de votre travail et de votre formation.
MAG Je possède un diplôme d’études collégiales en techniques
de diététique. Je collabore au suivi nutritionnel des patients
sous la supervision d’une nutritionniste. Comme je rencontre les
patients une ou plusieurs fois par semaine, selon leur état de
santé, je peux aviser la nutritionniste si je vois qu’une personne
a une carence ou nécessite une attention particulière. Je suis
en quelque sorte la courroie de transmission entre le patient, la
nutritionniste et le service de distribution alimentaire.
Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce
travail?
MAG Ça prend de la patience, de l’empathie, de la flexibilité,
de l’écoute et, bien sûr, la passion de l’alimentation. Il faut
prendre le temps d’écouter le patient, qui a parfois du mal
à s’exprimer quand il est très malade. Certaines personnes
sont timides et s’expriment peu, mais on peut lire dans leurs
yeux quand quelque chose ne va pas.
« Si un patient manque d’appétit
ou de moral, je dois parfois user
d’astuces. L’ajout d’une petite
gâterie sur le plateau peut l’aider
à retrouver son goût pour la
nourriture. »
Décrivez-moi une journée type.
MAG Le matin, au changement de quart de travail, je consulte
la liste des patients à rencontrer. En collaboration avec les
nouveaux patients, je remplis un formulaire pour élaborer leurs
choix de menus. Lors des tournées de suivi, je m’assure que tout
se passe bien. Si un patient manque d’appétit ou de moral, je dois
parfois user d’astuces. L’ajout d’une petite gâterie sur le plateau
peut l’aider à retrouver son goût pour la nourriture. J’ai aussi des
périodes de consultations téléphoniques à l’heure des repas. S’il y
a un changement de dernière minute – un patient qui vient d’être
hospitalisé, par exemple – il faut vite s’adapter.
Qu’est-ce que vous aimez le plus?
MAG Voir le sourire des gens et sentir que ma présence leur a
fait du bien. En général, les patients sont contents de me voir,
car je n’ai aucune piqûre à leur faire! Au-delà de mon rôle en
nutrition, je prends le temps de les écouter. Je me sens aussi
très fière quand je vois que mes efforts portent leurs fruits et
qu’un patient très malade recommence à manger.
Les Services alimentaires du CHUM, c’est…

Plus de 1900 repas servis chaque jour dans les trois
hôpitaux
 110 menus adaptés à l’état de santé des patients
 Plus de 400 combinaisons possibles de menus adaptés
 42 techniciennes en gestion des menus
Les Services alimentaires proposent trois choix de menus
par repas, en plus d’une liste d’aliments de base pour les
palais plus capricieux. Le menu de base est décliné en
quatre versions : léger, en purée, haché ou sans sel.
CHUMAGAZINE 19
Fondation du CHUM
DES ÉVÈNEMENTS POUR LE PLUS
GRAND BÉNÉFICE DES PATIENTS!
17e Dîner gastronomique : 691 365 $ net amassés
Photo : Marcie Richstone
Une somme record qui contribuera à donner le meilleur
de la santé aux patients du CHUM. Merci aux quelque
300 participants, ainsi qu’à nos partenaires majeurs :
Brault & Martineau, Thibault, Messier, Savard et Associés,
et la Société des alcools du Québec.
NOMINATION DE
MME LUCE MOREAU
AU POSTE DE
PRÉSIDENTE ET
DIRECTRICE
GÉNÉRALE
Gestionnaire reconnue en philanthropie depuis plus de
25 ans, Mme Moreau a agi tant aux États-Unis qu’au Canada
en tant que membre de divers conseils d’administration
d’associations professionnelles, à la direction de divers
organismes et fondations, ainsi qu’à titre de consultante
et conférencière. Elle a notamment assumé la direction
générale de la Fondation Y des Femmes (YWCA Montréal)
de 2013 à 2015, la présidence et la direction générale de
l’Orchestre Métropolitain, de 2008 à 2012, de la Fondation
Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Jeanne-Mance,
de 2005 à 2008, et de la Fondation du Centre hospitalier
Jacques-Viger, de 1999 à 2005. Depuis 2007, Mme Moreau
détient l’accréditation professionnelle internationale CFRE
(Certified Fund Raising Executive). En 2006, elle a reçu le
prix Gestionnaire émérite en philanthropie de l’Association
of Fundraising Professionals, chapitre du Québec.
Mme Moreau a déclaré être confiante quant à l’atteinte des
ambitieux objectifs de la Fondation : « L’engagement et
la grande mobilisation du conseil d’administration et du
Cabinet de campagne, ainsi que la force et la qualité de
l’équipe en place constituent des atouts précieux pour la
réussite du projet de santé et de société que constitue
le nouveau CHUM. » Nul doute qu’elle saura assurément
mettre son expérience et ses connaissances au service des
patients du CHUM, notamment dans l’atteinte de l’objectif
de la campagne majeure de financement Donnons-nous
le meilleur de la santé.
Pour plus de renseignements
sur la Fondation du CHUM :
fondationduchum.com
facebook.com/FondationCHUM
twitter.com/FondationCHUM
20 CHUMAGAZINE
1 125 000 $ net pour la 15e Classique de golf
La 15 e Classique de golf de la Fondation du CHUM s’est
déroulée le 14 septembre sous le signe de la célébration et
de l’engagement. Les communautés d’affaires et médicale
se sont réunies au Club Laval-sur-le-Lac pour démontrer leur
soutien envers le CHUM, soulignant ainsi les 15 ans du tournoi
et la concrétisation imminente d’un grand rêve : l’accueil des
premiers patients au nouveau CHUM en 2016.
4e Défi DOC-Vélo réussi!
Une vingtaine de cyclistes ont enfourché leur vélo par un
19 septembre ensoleillé afin d’amasser des fonds pour
la Fondation du CHUM. Menés par les Drs Paul Perrotte,
uro-oncologue et Pierre Laramée, cardiologue, de même que
Luc Grisé, patient survivant du cancer et atteint d’une maladie
cardiovasculaire, ils ont relevé tout un défi : parcourir les
275 km entre Montréal et Québec. Ce qui a permis d’amasser
à ce jour plus de 100 000 $, et ça se poursuit!
De nouveaux appuis pour le Cabinet de campagne
« Donnons-nous le meilleur de la santé »
Président
Patron d’honneur
Vice-présidents
André Chagnon
Yves Des Groseillers
« Nous sommes
engagés à donner le
meilleur de la santé
en contribuant à ce
projet de société
qu’est le CHUM. »
Me Daniel Johnson
Avocat-conseil, McCarthy Tétrault,
ancien premier ministre du Québec
Président du conseil
et chef de la direction,
Fondation Lucie et André Chagnon
Président du conseil
et chef de la direction,
Groupe BMTC
Ambassadeurs
Conseillère spéciale,
Osler, Hoskin & Harcourt
Fondateur
et président exécutif du conseil,
Groupe CGI
Porte-parole
Photo : Banque du Canada.
Monique Jérôme-Forget
Serge Godin
Objectif :
300 M$
Michael Sabia
Président et chef de la direction,
Caisse de dépôt et placement
du Québec
Guy Savard
Conseiller spécial,
Osler, Hoskin & Harcourt
Lorne Trottier
Yvon Deschamps*
Cofondateur,
Fondation familiale Trottier,
cofondateur, Matrox
Porte-parole bénévole,
Fondation du CHUM
Membres
Françoise Bertrand
André Caillé
Administrateur de sociétés
Guy Langlois
Michel Leblanc
Luigi Liberatore
Dr Fabrice Brunet*
Marie-Berthe
Des Groseillers*
Dr Guy Leclerc*
Associé directeur,
province de Québec, KPMG
Président et chef de la direction,
Chambre de commerce du
Montréal métropolitain
Président,
Investissements Elmag
Marie-José Nadeau
Présidente,
Conseil Mondial de l’Énergie
Crédit : Marcie Richstone.
Présidente-directrice générale,
Fédération des chambres
de commerce du Québec
Serge Savard
Cofondateur, TMSA,
ancien joueur,
Canadiens de Montréal
Kim Thomassin
Associée directrice,
région du Québec,
McCarthy Tétrault
Président-directeur général,
CHUM et CHU Sainte-Justine
Gouverneurs
Vice-présidente et chef des
opérations, Groupe BMTC,
présidente, Fondation
Brault & Martineau, présidente
du conseil d’administration,
Fondation du CHUM
Emilio B. Imbriglio
Louis Audet
Luc Beauregard (feu)
Norman E. Hébert Jr.
Président et chef de la direction,
Groupe Park Avenue
Président et chef de la direction,
Raymond Chabot Grant Thornton
Marc Beauchamp
Christiane Bergevin
Anne-Marie J. Hubert
Vincent Joli-Cœur
Président et chef de la direction,
Cogeco
Fondateur
et président du conseil,
Novacap
Président-fondateur,
Groupe conseil RES PUBLICA
Vice-présidente exécutive,
Projets corporatifs,
Mouvement Desjardins
Associée directrice,
Services consultatifs,
Ernst & Young
Cardiologue, CHUM,
président, AccelLAB
Luce Moreau*, CFRE
Présidente et directrice générale,
Fondation du CHUM
*membres d’office
Johanne Lépine
Présidente et chef de la direction,
Aon Parizeau
Vice-président du conseil,
Financement des sociétés,
Banque Nationale
Marchés financiers
CHUMAGAZINE 21
Nouveau CHUM
Un mobilier au design épuré et lumineux
Le design
au service
du patient
Arborant des couleurs neutres, le nouveau mobilier produit
par une entreprise québécoise ajoutera une touche de
luminosité aux espaces, en plus de faire ressortir le mur
accent de chaque pièce.
Le nouveau CHUM a de quoi impressionner par sa grandeur, sa
complexité et son architecture. Mais au-delà de son armature
et du béton, une profonde réflexion sur le bien-être du patient
transparaît également dans le design.
La lumière, source de vie
À chaque étage, les patients et leurs proches pourront admirer
l’incroyable vue sur Montréal et les alentours en profitant
pleinement de la lumière du jour, que ce soit dans les aires
communes, les salons des visiteurs, les terrasses ou même les
chambres. Recouvert d’une surface vitrée, le nouvel hôpital
maximise l’entrée de lumière naturelle. De plus, les 772 chambres
individuelles offrent des vues exceptionnelles de Montréal
grâce à leur fenestration abondante. Dans chaque chambre,
des stores intégrés dans les vitres s’ouvrent et se ferment
automatiquement, en fonction de la luminosité extérieure.
La psychologie des couleurs
Selon Bernard Pepin, architecte et spécialiste de l’influence
de la couleur, les tonalités d’un environnement ont une réelle
influence sur nos émotions et notre comportement, tant
physiologique que psychologique.
Ainsi, selon le vécu, l’état d’âme et l’état de santé, les couleurs
seront perçues et interprétées de façon différente. C’est
pourquoi l’usage fonctionnel et thérapeutique de la couleur
doit primer.
À la conception du nouveau CHUM, chaque revêtement
et tonalité a été sélectionné consciencieusement afin
d’améliorer l’expérience du patient. Les couleurs accents
seront attribuées aux services, en fonction du profil type
des patients et des émotions recherchées. Par exemple,
des déclinaisons de rose, exprimant la féminité, la chaleur
et l’optimisme, seront utilisées au Service d’obstétrique.
De plus, dans une stratégie globale d’orientation intuitive,
chaque service a été associé à une couleur unique permettant
aux patients et familles de s’orienter plus rapidement. Les
couleurs foncées seront utilisées pour les espaces publics
et des tons plus clairs, pour les espaces intimes. La couleur
devient donc une alliée pour le patient dans son parcours vers
le rétablissement.
22 CHUMAGAZINE
Modélisation en trois dimensions de l’un des futurs bureaux
de consultation de médecins
Associations fréquentes avec les couleurs
Rouge : terre, énergie, force, enthousiasme
Orange : crépuscule, expression, chaleur, joie
Jaune : soleil, optimisme, clarté, intellect, joie
Vert : croissance, encouragement, guérison, équilibre
Bleu : ciel, détente, sérénité, loyauté, calme, confort
Indigo : crépuscule, méditation, spiritualité, dignité
Violet : fleur, atténuation du stress, calme intérieur
Gabrielle
Infirmière
Suivez-nous
REDÉFINISSEZ
VOTRE
SILHOUETTE
SANS DOULEUR!
Remodelage non invasif du
corps avec le Venus Legacy
MD
► Traitement de la cellulite
► Réduction de la circonférence des bras, des cuisses et du ventre
► Raffermissement de la peau
Promotion spéciale :
la 4e séance est gratuite!*
Prenez rendez-vous pour une évaluation gratuite avec notre équipe médicale expérimentée!
Visitez cliniquesfchum.com pour plus d’information ou composez le 514 890-8332.
Tous les profits de la Clinique Santé-préventive sont versés à la Fondation du CHUM.
*Valable jusqu’au 31 décembre 2015. Non cumulable ni jumelable à d’autres offres.

Documents pareils

Chantale Caron - RUIS de l`UdeM

Chantale Caron - RUIS de l`UdeM Chantal Beaudry, Mariane Bouvette, Robin Dumais, Isabelle Girard, Josée Laflamme, Claudette Lambert, Isabelle Lavigne, Anik Parisé, Sylvie Robitaille

Plus en détail

2010 Volume 1 Numéro 3 - RUIS de l`UdeM

2010 Volume 1 Numéro 3 - RUIS de l`UdeM Imprimerie R.M. Hébert chumagazine est publié dix fois l’an, tous les mois sauf juillet et août. Les textes et photos doivent parvenir à la rédaction six semaines avant la parution du numéro mensue...

Plus en détail