Magazine Code Sport Monaco n°18

Transcription

Magazine Code Sport Monaco n°18
août
-
septembre
n°18
Vous accompagner aux étapes
clés de la vie de votre patrimoine
et de votre entreprise
23 boulevard Princesse Charlotte
MC 98000 MONACO
Tél : 00 377 93 10 53 53
Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Provence Côte d’Azur, société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est situé Avenue Paul Arène à 83002 Draguignan Cedex,
immatriculée au RCS de Draguignan sous le n° 415 176 072. Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 005 753. CREDIT AGRICOLE PROVENCE CÔTE D’AZUR
SERVICE COMMUNICATION - 01/2015
code
Code Sport Monaco • n°18 • août - septembre 2015
Le magazine de sport de la principauté
monaco
n°1
monaco
XVI es JEUX DES PETITS ÉTATS D'EUROPE
ICELAND 2015
Le magazine de sport de la principauté
MARE NOSTRUM
HERCULIS PISTE ÉTOILÉE
DE
PHOTOS VIDÉOS
REPORTAGES
C O D E S P O R T . F R
AGENCE DU CAP D’ANTIBES
Since 1925
CAP D’ANTIBES
PLAGES DE LA GAROUPE – VUE MER
Magnifique maison d’environ 280 m², de plain-pied, sur un terrain de
3000 m². Composée d’une entrée, séjour avec cheminée, salle à manger,
cuisine équipée, 6 chambres et 3 salles de bains. Maison d’amis de
80 m² avec studio, une petite chambre. Garage pour une voiture.
Magnificent property of approx. 280 sqm built on one level, on land of
3000 sqm. Made up of an entrance, living room with fireplace, dining
area, fitted kitchen, 6 bedrooms and 3 bathrooms. Guests house of 80
sqm with a studio, one small bedroom. Garage for one car.
10 000 000 € - Réf : ADC 10095
135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes
Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72
26, Boulevard Maréchal Leclerc, Rond point de L’Illette, 06600 Antibes
Tél (33) (0)4 92 93 60 60 Fax (33) (0)4 93 67 50 97
E-mail : [email protected] - www.agenceducapdantibes.com
AGENCE DU CAP D’ANTIBES
Since 1925
AURON
Splendide chalet au pied des pistes, d’une superficie d’environ 580 m²
sur un terrain de 1300 m². Il se compose d’une cuisine équipée, une
salle à manger, un coin feux, 5 chambres (3 au RDC et 2 à l’étage).
Une grande bibliothèque à l’étage avec superbe vue panoramique sur
la montagne. Buanderie équipée + atelier indépendant. Salle de sport
avec sauna, hammam, sanarium, piscine, jacuzzi (accès direct du sauna
dans la neige). Logement de fonction indépendant de 3 pièces (67m²).
grande terrasse avec barbecue face aux pistes de ski. 2 cheminées
traversantes, répartition de chaleur sur tout le chalet, façade centrale
vitrée, chauffage par soleil entrant toute l’année + chaufferie fioul.
Splendid chalet in front of the ski slopes, 580 sqm living space on
1300 sqm land. Made up of a fitted kitchen, a dining room with fire
place, 5 bedrooms (3 at the ground floor & 2 upstairs). A large library
upstairs with beautiful panoramic view on the mountains. A fitted
laundry room + separated atelier. Fitness room with sauna, hammam,
sanarium, swimming pool, Jacuzzi (direct access from the sauna to the
snow). Independent 3 rooms staff apartment of 67 sqm. Large terrace
with barbecue in front of the slopes. 2 fireplaces with heat distribution
in the whole chalet, central glazed façade, heating by incoming sun the
entire year + fioul boiler.
2 650 000 € - Réf : ADC 246
135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes
Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72
26, Boulevard Maréchal Leclerc, Rond point de L’Illette, 06600 Antibes
Tél (33) (0)4 92 93 60 60 Fax (33) (0)4 93 67 50 97
E-mail : [email protected] - www.agenceducapdantibes.com
sommaire
14
JPEE
• VOYAGE………………………………16
• GOLF……………………………………28
• TENNIS……………………………… 42
•RETOUR SUR L'ÉDITION ISLANDAISE
• ATHLÉTISME………………………18
• GYMNASTIQUE…………………30
• NATATION…………………………… 44
•YVETTE LAMBIN-BERTI, "UN MOMENT INTENSE"
• BASKET………………………………22
• TIR………………………………………34
• INTERVIEW
•C'ÉTAIT LEUR DERNIÈRE FOIS
• BEACH VOLLEY…………………24
• JUDO…………………………………36
YVETTE LAMBIN-BERTI…… 48
• VOLLEY………………………………26
• TENNIS DE TABLE……………40
• LEURS DERNIERS JEUX…… 50
52
58
60
70
CHALLENGE DE TIR
PADEL
MARE NOSTRUM
HERCULIS
•J'AI TESTÉ POUR VOUS
LE CHALLENGE ALBERT II
•FABRICE PASTOR, "LES 28
MEILLEURS DOUBLES
DU MONDE SERONT LÀ"
•MONACO AVANT RIO
•DIBABA,
REINE DE SOIRÉE
•TOM PACO, HUMEUR
OLYMPIQUE
•RYAN LOCHTE, "ENCORE DE
NOMBREUX OBJECTIFS"
•RENCONTRE
AVEC LES FRÈRES
LAVILLENIE
10 PLEIN CADRE
66 MONTGOLFIÈRE
•LE SPORT EN IMAGES GRAND FORMAT
•EN ROUTE VERS LE VOL ÉCOLOGIQUE
54 JUMPING
75 CAHIER SPÉCIAL
•LE BALLET DES ÉQUIDÉS
•AS MONACO FOOTBALL
4
L ’expertise au service de la Beauté
E
DRESS
LLE A
OUVE
N
SPA & BEAUTÉ
AMINCISSEMENT
FITNESS
COACHING
SAUNA & HAMMAM
Félicia Pouget
Le Centre de Beauté Beauty Angels Monaco©,
sous la direction de Félicia Pouget
et son team de 7 esthéticiennes à votre service,
vous accueille dans le prestigieux HÔTEL PORT PALACE
English, Russian and Italian spoken
HÔTEL PORT PALACE - QUAI DES ÉTATS-UNIS
7, AVENUE DU PRÉSIDENT J.F. KENNEDY À MONACO
RÉSERVATIONS - Tel. +377 93 30 14 10
[email protected] - www.beautyangels.mc
PRESTATIONS ESTHÉTIQUES PERSONNALISÉES
EN CENTRE OU À DOMICILE - SERVICE VOITURIER
ACADEMIE INTERNATIONALE D’ARTS MARTIAUX DE MONACO
MARTIA
TS
UX
AR
Agréée par le Gouvernement Princier
COURS*
pour TOUTES et TOUS
ADULTES - ADOS
ENFANTS dés 3 ans
DÉBUTANTS
CONFIRMÉS
Stade Louis II
L’excellence d’une direction technique MULTI-DIPLÔMÉE D’ÉTAT (10 disciplines) avec
Expert en Arts Martiaux, Ceinture noire 8e Degré Kick-Boxing,
6e Dan Karaté, Krav-Maga, 10e Khan Boxe-Thaï...
rte
écouve
Cours D
!
GRATatUmIédTical)
(certific
Dès 3 ans
Baby Arts
Martiaux
éducatifs
jumelée à L’ACADÉMIE INTERNATIONALE D’ARTS MARTIAUX DE CAP D’AIL
*COURS INDIVIDUELS (SUR DEMANDE)AU CENTRE INTERNATIONAL ARTS MARTIAUX DE MONACO CLAUDE POUGET
Tél.
06 07 93 31 36
WWW.MONACO-ARTS-MARTIAUX.COM
C S
PORT
M
Edito
ODE
O N AC
O
© Marussia
Alors que l’été est bien installé en Principauté (et ailleurs aussi), l’activité
sportive est presque au ralenti. Farniente au programme ! De quoi ressourcer
muscles, tendons et autres articulations rudement mis à l’épreuve durant la saison.
Alors que toute l’équipe de Code Sport Monaco s’affaire autour du numéro
estival, dans une ambiance studieuse bien que décontractée, la terrible nouvelle
tombe. Après neuf mois de coma, Jules Bianchi n’est plus.
Ce terme est faux, bien que de rigueur. La mort n’efface en rien le passé, fûtil court, de ce pilote au talent brut. Ni son parcours, ni sa passion. Pas plus que le
jeune et beau garçon qu’il était.
La foule dense rassemblée pour ses obsèques démontre aussi l’ami et le
compétiteur qu’il était, avec la présence de la plupart de ses "Frères de courses"
autour de sa famille.
Il a vécu sa passion jusqu’à la mort. Le risque ultime est le quotidien de
certains sportifs mais pas un frein, loin s’en faut. Les millièmes et les millimètres
coûtent parfois très chers, trop chers pour ceux qui restent.
J’aime à penser que dans leurs esprits de guerriers, les départs sont toujours
mieux qu’une vie végétative.
Les sportifs de cet acabit sont à tout point de vue extra-ordinaires. Le seul
point commun avec le reste des humains, c’est bien la mort. Qui frappe qui elle
veut et quand elle veut, faisant fi du vide qu’elle génère.
Repose en paix champion.
Jean-Marc Moreno
CODE SPORT MONACO
• Edité par SAM EDICOM "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO
Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - [email protected]
• Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - [email protected]
• Journalistes : Romain CHARDAN - [email protected] & Aurore TEODORO - [email protected] Journaliste stagiaire : Jordan PERRONNEAU
• Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO
• Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO [email protected]
• Publicité : Jean-Marc MORENO [email protected] [email protected]
• Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL
• Impression : Groupe Riccobono • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO
6
MONTE-CARLO
PADEL MASTER
8/13 SEPTEMBRE 2015
1ers Internationaux de Padel
de la Principauté de Monaco
CHAPITEAU
DE
FONTVIEILLE
INFORMATIONS : WWW.MONTECARLOPADELMASTER.COM
MAGNUS KONOW A/S
OSLO
Photos : SBM D.R.
Restez connectés à la légende
Télécharger gratuitement
MY MONTE-CARLO
Votre guide de sortie à Monaco
MY MONTE-CARLO
Télécharger
gratuitement
Télécharger
gratuitement
MTOEN- CT A
E -RCLAOR L O
MY M
M YO N
VOTRE GUIDE SORTIE À MONACO
de sortie
à Monaco
Votre Votre
guideguide
de sortie
à Monaco
I D I S P O N I B L E P O U R S M ADR ToPwHnOl oNaEdS o&u rTAf rBeLeE TATpE pS
A L L M O N T E - C A R L O S B M A P P S s u r m o n t e c a r l oM
-a
Y pMp Os .NcToEm
-CARLO
Your guide to Monaco
u re f A
r epepA p p
D o wD
no
l owandl ooaudr for e
MTOEN- CT A
E -RCLAOR L O
MY M
M YO N
Y o u rY o
g u ri dgeu ti d
oeMt o nM
ao
cn
oa c o
M O N T E C A R LO S B M .C O M
@ M O N T E C A R LO S B M
2015
Monte-Carlo Polo Cup
La Monte-Carlo Polo Cup
déménage
Après deux éditions disputées sur la pelouse du complexe
sportif du Devens à Beausoleil, la Monte-Carlo Polo
Cup a pris ses nouveaux quartiers dans l’enceinte
du domaine de Vire-Vent, à Saint-Martin de Peille.
Et comme à l’accoutumée, cette troisième édition,
qui s’est déroulée du 3 au 6 juillet, a débuté sur les
chapeaux de roues. Vendredi midi, tout a commencé
avec la traditionnelle parade qui veut que les cavaliers
chevauchent leurs montures sur la place du casino. Un
véritable prélude à la compétition, ainsi qu'aux multiples
animations qui ont accompagné le tournoi, qui cette
année encore a réuni de grands joueurs internationaux,
parmi lesquels le numéro 1 mondial, le Britannique
Jamie Le Hardy. Son équipe, composée de Niclas
Johansson, Georges Sinclair et Segundo Condesse, a
d’ailleurs terminé sur la première marche du podium.
10
© Erika Tanaka
Rainier-III
Coupe Prince
Les archers ont mis
dans le mille
Près d’une centaine d'archers, venus de France et d'Italie,
ont répondu dimanche 28 juin à l'appel de la première
compagnie de tir à l'arc de Monaco, qui organisait la
26e édition de la coupe Rainier-III. Sur la pelouse du
stade Louis-II, il fallait faire preuve de concentration
et d’adresse pour atteindre sa cible située à 30 et 40
mètres pour les benjamins et les minimes (11 - 14 ans)
et jusqu’à 70 mètres pour les plus anciens. Cette édition
était à marquer d’une pierre blanche pour la compagnie
qui, pour la première fois depuis plus de vingt ans,
a présenté une équipe masculine à la coupe Prince
Rainier-III, destinée à récompenser la meilleure triplette
d’archers à l’arc classique. Le trio, composé de Bruno
Durand, Michel Larini et Xavier Kemp, a fini
à la 3e place. "Dans deux ans, cette coupe nous
reviendra", a promis Marie-Gabrielle Costa-Bode,
la présidente de la compagnie.
12
© Erika Tanaka
X V I ES J E U X
33 !
DITES
D E S P E T I T S E TAT S D ' E U R O P E
Par Romain Chardan, envoyé spécial
en Islande - Photos : Romain Chardan.
JPEE
Islande
38
46
31
115
Luxembourg
34
22
24
80
Chypre
20
16
16
52
Monténégro
09
04
08
21
Monaco
07
11
15
33
Liechtenstein
07
09
09
25
Malte
04
09
19
32
Andorre
04
11
06
11
Saint-Marin
0
06
06
12
D
u 31 mai au 7 juin dernier, un peu plus de 140 personnes
étaient présentes au sein de la délégation monégasque
qui s'est rendue en Islande pour les XVIes Jeux des Petits
Etats d'Europe. Parmi eux, il y avait 103 athlètes pour onze
disciplines (athlétisme, basket, golf, gymnastique, judo,
natation, tennis, tennis de table, tir, volley et beach-volley). Au total,
33 médailles sont venues garnir l'armoire à trophées dédiée aux JPEE.
Dans le détail, cela donne 7 médailles d'or, 11 médailles d'argent
et 15 en bronze. Un très bon bilan qui classe Monaco à la 5e place
de ces Jeux, soit un meilleur classement que lors de la précédente
édition du Luxembourg (6e, avec 28 médailles). Au cours de leur
semaine, les athlètes des différents sports représentés ont eu le loisir
de découvrir de nouvelles disciplines, mais aussi, pour certains, de
prendre le temps de visiter l'île qui les accueillait pour cette édition.
Nous vous proposons d'ailleurs de revenir sur cette semaine islandaise
au cours de laquelle les sportifs de la Principauté ont vécu de forts
moments d'émotions, de joies, mais aussi, parfois, de peines.
1415
EN ROUTE POUR L'ISLANDE
"VOYAGE VOYAGE..."
Comme à l'accoutumée, la délégation monégasque s'est rendue comme un seul homme sur
les terres d'accueil des Jeux des Petits Etats d'Europe. A l'aller comme au retour, c'est un vol
par charter qui a amené à bon port l'ensemble des sportifs, accompagnants et officiels.
N
ous sommes le dimanche 31 mai. Il
n'est que 9 h 30, mais le thermomètre
affiche déjà des températures au-delà
des vingt degrés à l'aéroport de Nice.
Il ne faut d'ailleurs pas attendre bien
longtemps avant de voir polos et vestes de survêtement floqués "MONACO" pointer le bout de
leur nez. Au café du T1, on distingue déjà Marcel
Pietri, l'emblématique professeur du Judo Club de
Monaco. Vivant à Nice, il est arrivé par ses propres
moyens pour le départ de l'aventure. Quelques
athlètes l'imitent d'ailleurs, accompagnés de leurs
proches. Et le gros des troupes ne tarde pas à
arriver. Peu avant 10 heures, deux bus marquent
un arrêt prolongé devant les portes de ce fameux
terminal. Veste rouge et pantalon de survêtement
noir, tous sont logés à la même enseigne.
Enregistrement et selfies à foison
Première étape, l'enregistrement. Pas simple
quand on facture un groupe de plus de 140
personnes, membres de la presse compris. Un
espace est d'ailleurs réservé pour le charter de
la délégation monégasque. Tour à tour, les athlètes de la Principauté valident leur départ vers
l'île viking. En attendant de pouvoir enregistrer
leurs bagages, tous discutent et échangent avec
leurs homologues d'autres disciplines. Il faut dire
que bon nombre se connaissent depuis quelques
années et ont partagé quelques participations aux
JPEE. De quoi faciliter la convivialité naissante
qui sera de rigueur tout au long de la semaine.
Il faut ensuite se diriger vers le contrôle avant
embarquement. Là encore, la file d'attente est
grande. L'excitation est d'ailleurs quasi palpable
chez bon nombre de sportifs. Notamment pour
ceux dont c'est la première participation. Une
fois les derniers détails réglés, il faut attendre
encore un peu avant de monter dans l'avion.
Dans la zone d'embarquement, chacun vaque
à ses occupations. Les "gyms" prennent un café
tandis que les judokas lancent déjà les premiers
selfies du séjour. Les smartphones sont d'ailleurs
de sortie et mitraillent à tout-va. Les premiers
clichés souvenirs prennent forme.
Du soleil à la grisaille
Trêve de plaisanterie, il est temps d'embarquer.
On regarde le soleil une dernière fois, on se prend
en photo sur l'escalier qui mène à l'entrée du charter, on crie, on rigole. La bonne humeur est là, et
contrairement à la chaleur, elle sera toujours présente à l'arrivée. Chacun prend donc place dans
l'avion, où les sièges sont disposés en deux allées de
JPEE
nouveau forme sous nos yeux. Le ciel est gris,
les nuages semblent bas, et l'eau s'étend à perte
de vue aux abords des côtes islandaises. On
aperçoit même par-ci par-là quelques blocs de
glace dans l'eau. Sans doute quelques icebergs,
l'été ayant un mois de retard cette année dans
cette partie du globe. La descente sur le tarmac
donne déjà quelques indications sur l'environnement qui sera notre une semaine durant.
Une fois les bagages récupérés et la photo de
trois places de chaque côté. Tout a été pensé avec
minutie, puisque les appuis-tête sont recouverts
par le logo du Comité Olympique Monégasque
(COM). Malgré l'absence du coup de canon, que
l'on n'entend pas depuis l'aéroport, il est bel et
bien midi et l'heure du décollage est arrivée. Les
moteurs s'enclenchent, le commandant de bord
a souhaité la bienvenue au groupe, et les hôtesses
débutent leur démonstration de sécurité. Le début
de la traversée est assez calme, chacun restant
sagement assis à sa place. Le repas arrive d'ailleurs
assez vite. A mi-parcours, l'arrière de l'avion s'agite
gentiment. Les casques tombent tandis que les
discussions commencent. On navigue dans l'allée
centrale, on se retourne pour échanger avec les
voisins de derrière, on prend la place d'un autre le
temps de quelques instants. Du côté des officiels,
les discussions vont bon train, et, à l'image des
responsables du volley, Christian Palmaro et Axel
Le Meur, les questions techniques et tactiques
sont à l'ordre du jour. Malgré tout, un certain
calme réside dans l'avion dont on pouvait suivre
la progression sur un écran affichant le plan de vol.
Arrivée chez les vikings
Après environ 4 heures de vol, la descente est
amorcée par le pilote, et la terre ferme prend à
1617
groupe réalisée, il est temps d'embarquer de
nouveau, mais dans les bus afin de rejoindre
le camp de base. Un peu moins de 30 minutes
de trajet sont nécessaires pour arriver à l'hôtel
Hilton de Reykjavik, qui sera le point de chute
des troupes monégasques pour la semaine. Les
représentants de la presse ayant droit à une petite
navette, nous arrivons avant les athlètes. Ces
derniers débarquent quelques minutes seulement après nous, et découvrent dans de beaux
sourires le hall de leur hôtel. Certains seront
cependant logés à quelques dizaines de mètres
de là, au Reykjavik Lights Hotel, faute de places
disponibles au Hilton. Le chef de mission, Raymond Gnutti et son adjoint, Sébastien Gattuso,
remettent aux responsables de délégation les
sachets contenant accréditations et cartes de
chambres. Le dispatch est rapidement effectué,
et chacun rejoint sa chambre accompagné de
son compagnon de chambrée.
A peine arrivés, aussitôt en vadrouille, certains
athlètes de la Principauté décident ainsi de se
lancer dans une balade improvisée à la découverte de Reykjavik, tandis que d'autres préfèrent
rester sagement au chaud. Un peu de repos avant
d'entamer les choses sérieuses...
ATHLÉTISME
UNE SEMAINE
HAUTE EN ÉMOTIONS
Avec une délégation composée de 17 athlètes, soit l'une des plus grandes du contingent
monégasque, l'athlétisme a raflé 7 médailles. Retour sur une semaine riche en
émotions, avec leur entraîneur Frédéric Choquard aux commentaires.
P
our les représentants de l'athlétisme,
la semaine s'annonçait assez longue.
En effet, ils avaient des épreuves prévues jusqu'au bout, soit le samedi 6
juin. Un jour de repos était placé
entre chaque journée de compétition, ce qui
leur a néanmoins permis de visiter quelque peu
le pays. Après un entraînement et une reconnaissance du terrain le lundi, quelques heures
avant de se rendre à la cérémonie d'ouverture,
les protégés de Frédéric Choquard ont ensuite
commencé les choses sérieuses. Dans l'enceinte
du Laugardalsvöllur Stadium, stade de l'équipe
du Fram Reykjavik, les Monégasques ont pu
découvrir une piste où le vent n'avait aucun
mal à s'infiltrer. Et pour bien faire les choses, les
conditions climatiques du mardi 2 juin n'étaient
pas des plus adaptées aux différentes disciplines
de l'athlétisme.
Des médailles contre le vent
Pour cette première journée de compétition,
JPEE
plusieurs athlètes étaient concernés. En premier
lieu, Brice Etes et Gabriel Dulière, tous deux
alignés sur le 800m. Dans une épreuve où les
séries n'étaient pas au programme, seule la finale
comptait. De quoi permettre aux deux coureurs
de donner tout ce qu'ils avaient, sans aucune
retenue afin de s'approcher des podiums. Avec
une course quasi-parfaite, Brice Etes s'empare de
la deuxième place, tandis que son jeune coéquipier termine à la sixième. Etes confirme ainsi son
rang puisqu'il avait déjà pris la même médaille
sur cette distance il y a deux ans, au Luxembourg. Pour sa première aux JPEE, Dulière peut
revenir fier et se dire qu'il a fait bonne figure, terminant à 3 secondes de son aîné. Une médaille
pour commencer donc, de quoi détendre tout le
monde selon le coach du groupe. "Brice entame
toujours sur 800, son épreuve, donc on sait que
là on part avec de grandes chances de médailles.
Inga au javelot est une valeur sûre, et en partant avec deux médailles d'argent au départ, ça
enlève beaucoup de pression à tout le monde
et ça met tout le monde dans l'ambiance." Car
le coureur de demi-fond a été imité par Inga
Stasiulionyte au javelot. A la lutte avec deux
locales de l'étape, la lanceuse de la Principauté
n'a pas réussi à prendre le meilleur sur Ásdís
Hjálmsdóttir, qui a lancé son javelot à près de
60 mètres ! Inga a tout de même pu maintenir
une certaine distance avec sa poursuivante pour
prendre l'argent grâce à un jet à 46,40 mètres.
Autre grand moment de la journée, le bronze
d'Adrianna Diguisto sur 10 000m. Pour sa première participation, cette maman d'une petite
fille s'est arrachée pour revenir avec sa breloque.
"Adrianna fait une belle médaille parce qu'elle
est allée se bagarrer pour l'avoir, elle a la grinta et
ne lâche rien". Dans les autres épreuves, Thomas
Mironenko et Anas Adoui ont fait de leur mieux
sur 100m, mais la marche était trop haute pour
les sprinteurs.
Du jeudi noir à la lumière
"Ces trois médailles le premier jour nous ont fait
un bien fou et nous ont mis sur la voie royale
1819
pour la suite de la compétition", explique Frédéric Choquard. Après une journée passée à
l'entraînement mais aussi à supporter les équipes
des autres sports, le retour sur la piste rappelle les
athlètes monégasques à leur devoir le jeudi. Une
journée au cours de laquelle chacun porte un
brassard noir (voir encadré). Mais cette journée
ne va pas se lancer comme l'auraient souhaité
les sportifs du Rocher. "Le jeudi, c'est un peu
le jeudi noir. Tout partait mal. Sur toutes les
opportunités de médailles, on finit à chaque fois
4e ou 5e. Sur les épreuves techniques, Malory
(Malgherini) n'a pas réussi ses sauts en hauteur,
Zouhair se blesse sur le 3 000 steeple, alors que
normalement, c'est une médaille. Du coup, il
ne peut pas courir le 10 000, où là aussi il peut
ramener une médaille." Sur le steeple, qui est
une course où beaucoup de choses peuvent se
passer, Jamal Baaziz se blesse légèrement au
genou avant d'être percuté par un photographe
peu attentif… De quoi laisser de gros regrets
et quelques séquelles. Mais la lumière allait
revenir en fin de journée. Après un 110m haies
où Jesse Aliaga-Jacob et Moïse Louisy-Louis
prenaient respectivement les 5e et 6e places, le
400 haies arrivait. Victime d'une tendinite au
genou, Jesse Aliaga-Jacob prenait finalement le
départ. "Jesse, on l'avait engagé dans 5 épreuves
en tout. Après le 110 haies, il avait mal et il s'est
refroidi entre les deux courses. Ce qui est le pire
avec une tendinite. Il était à deux doigts de ne
pas partir, tout comme Jamal. Finalement, ils
se lancent tous les deux." Alors que la dernière
ligne droite se dessine et qu'il ne reste qu'une ou
deux haies à franchir, Jesse est 4e, dans la foulée
du 3e. Mais une chute sur la dernière haie suffit
au carabinier pour prendre une avance définitive qui lui permet de glaner sa toute première
médaille. Et ainsi de mettre fin à une journée
difficile pour l'athlétisme monégasque. D'autant
JPEE
que les émotions n'étaient pas terminées pour le
clan Rouge et Blanc. "Après Jesse, Lise (Boryna)
se lance sur le 400 haies également. On espérait
vraiment quelque chose pour elle. C'est une
junior première année et après sa course d'il y a
deux ans, elle réussit à remporter une très belle
médaille de bronze."
Du Blue Lagoon
aux dernières récompenses
Avec 5 médailles au compteur après deux journées de compétition, les athlètes peuvent avoir
le sentiment du devoir accompli, d'autant que
le niveau était assez élevé sur ces Jeux. Histoire
de se ressourcer, mais aussi de profiter d'un moment de partage, tout ce petit monde a pris du
temps le vendredi matin pour aller découvrir
l'une des attractions les plus en vue d'Islande,
le Blue Lagoon. Une station thermale où un lac
artificiel de 200 mètres a été créé, avec des eaux
allant de 30 à 39 degrés. De quoi se réchauffer
alors que les températures extérieures atteignaient
difficilement les 10 degrés lors de cette semaine
islandaise. A l'approche des dernières échéances
du samedi, les visages étaient relativement sereins
et décontractés. Il restait tout de même quelques
épreuves à boucler, où les chances de médailles
étaient réelles. C'est d'ailleurs du côté de Jesse
Aliaga-Jacob qu'il fallait regarder pour en voir
arriver une nouvelle. Le décathlonien était engagé
au javelot en compagnie de Moïse Louisy-Louis,
mais c'est sur le triple saut, lors de son 4e essai,
qu'il rafle une seconde médaille de bronze. "Jesse
est quelqu'un de constant, très pro dans sa façon
de travailler, il supporte bien la pression. Ça fait
d'autant plus plaisir qu'il partait dans des épreuves
qui ne sont pas faciles." La dernière médaille est
arrivée sur le relais hommes au 4x400m. Le quatuor, composé de Brice Etes, Gabriel Dulière,
Pierre-Marie Arnaud et Rémy Charpentier, a
réussi à prendre le bronze alors que la course était
mal engagée. Profitant du déclassement de Malte,
ces quatre mousquetaires du tartan terminent
sur le podium, médaille autour du cou. De quoi
boucler la semaine en beauté. Une semaine marquée par "un bel esprit d'équipe, on était bien
ensemble, les anciens ont aidé les jeunes, les jeunes
ont amené la folie qui fait du bien. Les conditions
n'étaient pas évidentes pour de l'athlétisme et ils
ont réussi à égaler ou revenir sur leurs meilleures
performances. L'ambiance générale a été un peu
la cerise sur le gâteau, avec ce mélange avec les
autres sports, pouvoir aller les encourager, ça créé
quelque chose d'inoubliable, une sorte de petits
JO", conclut Frédéric Choquard.
2021
TEAM SPIRIT
Les membres de la délégation de l'athlétisme
ont arboré un brassard noir lors des épreuves
du jeudi 4 juin. Une manière pour eux de rendre
hommage au père d'Atif El Gaidi qui venait
de s'éteindre. Atif devait prendre part à ses
premiers JPEE en Islande et avait dû repartir
aussitôt arrivé pour retourner au chevet de
son papa. L'ensemble de la rédaction de
Code Sport Monaco présente ses sincères
condoléances aux proches et à la famille.
BASKET
UNE PREMIÈRE DIFFICILE
Elles partaient toutes pour la première fois aux Jeux des Petits États d'Europe. Malgré un
groupe décimé par les blessures et les indisponibilités, les filles coachées par Cyril Lecocq ont
fait de leur mieux en terres islandaises. Mais cela n'a pas suffi pour ramener une médaille.
A
vant le départ pour l'Islande, alors
qu'il ne leur restait que quelques
matches à jouer, les filles de l'ASM
Basket étaient très motivées à l'idée
de découvrir une compétition internationale de cette envergure. Mais elles étaient
aussi conscientes des difficultés qui allaient se
dresser sur leur route. Cependant, la potentialité
d'une médaille avait de quoi mettre du baume au
cœur de tout le monde. Et surtout, de rajouter
une couche de motivation supplémentaire.
l'image de Maéva Blanchi. "On a vu ce qu'était
un peu le niveau olympique. On pensait qu'on
avait une équipe qui pouvait tenir la route et au
final on s'est rendue compte que c'était très fort
en face." Pour Marianne Cipan, capitaine des
"rouge et blanc", "d'un point de vue basket, les
trois scores (88-55 face au Luxembourg, 81-55
face à l'Islande et 72-41 face à Malte) parlent
d'eux-mêmes. Il n'y a pas photo, on est en dessous,
que ce soit au niveau du groupe, où notre effectif
était trop léger, ou au niveau de l'agressivité."
Un bilan mitigé
Groupe
Malheureusement, toute cette envie et la motivation qui l'accompagnait n'ont pas suffi pour
ramener une médaille. Face à des sélections
nationales, les joueuses de l'ASM basket ont pu
mesurer l'écart de niveau qu'il pouvait y avoir.
"Sur le plan sportif, le bilan est très mitigé. Le
niveau affiché par les autres équipes était largement supérieur aux capacités de notre équipe",
analyse Cyril Lecocq, désormais ancien coach de
cette équipe. "C'était très dur à vivre pour moi,
parce qu'on se sent impuissant face au niveau qu'il
y avait en face", concède Lecocq, visiblement très
déçu du déroulé des évènements. Il est d'ailleurs
rejoint par certaines joueuses de son groupe, à
Car l'un des gros soucis qu'a rencontré l'équipe
de basket monégasque, c'est le manque de rotation au sein de son effectif. Un groupe handicapé
par plusieurs absences pour causes de blessures
ou d'indisponibilités liées à la vie professionnelle. Plusieurs membres de l'équipe habituelle
de Nationale 2 n'ont pu faire le voyage. Et malgré les montées de trois joueuses, les coéquipières de Marine Péglion n'ont pu partir qu'à
9 (6 membres de l'équipe 1 plus 3). "On a joué
essentiellement à 6 tandis que les autres équipes
étaient à 10-12 joueuses. Elles pouvaient faire des
rotations toutes les 4 minutes et ainsi maintenir
la même intensité durant tout le match. On a
JPEE
filles ont pu compter sur un soutien sans faille
des autres délégations. "J'étais très surprise des
encouragements qu'on avait pour nos équipes
par rapport aux autres pays. On était une des
délégations qui se soutenait le plus", précise
Marine Péglion. L'occasion pour les filles de
découvrir de nouvelles disciplines, mais aussi
de mettre un sport sur certains visages croisés
régulièrement dans les couloirs du Louis-II. Et
malgré un pays où "c'est assez joli et les Islandais
sont des gens très accueillant", il faisait tout
de même "très froid et très jour", dixit Maéva
Blanchi, De quoi laisser quelques bons souvenirs en dépit d'une campagne sportive difficile.
souffert d'un manque d'effectif sur ces Jeux.
Nous n'avions rien d'autre dans le réservoir",
regrette Cyril Lecocq. Marianne Cipan rejoint
d'ailleurs son ancien entraîneur sur ce point,
"nous avions un effectif trop petit." Mais ce
qui a surtout gêné les filles, c'est leur défaite lors
du dernier match face à Malte. "Je pense qu'on
aurait pu faire mieux sur le dernier match, la
manière n'y était pas", explique Marine Péglion.
"Il y a des défaites normales, mais la dernière
me reste en travers parce qu'on avait vraiment la
sensation qu'elles étaient à notre portée", regrettait Maéva Blanchi.
Une expérience humaine
Pour autant, les joueuses de basket de la Principauté ne garderont pas un mauvais souvenir
de leur expérience aux JPEE. Loin de là. "Au
niveau de la vie et des Jeux, c'est une ambiance
très particulière, on est "cocooné" pendant 5
jours. Il y a une certaine solidarité entre tous les
sports qui se met en place dans toute la délégation, c'est très convivial, très bien organisé, très
chaleureux, et les bénévoles sont très présents
et très disponibles", explique Marianne Cipan.
La solidarité dont parle la capitaine de l'équipe
s'est également vérifiée dans les tribunes, où les
2223
BEACH VOLLEY
LE BEACH
S'ACCROCHE
Le beach-volley a bien marché en
Islande, notamment chez les filles qui
sont revenues avec le bronze autour
du cou. Malgré une poule relevée, les
garçons ont bataillé ferme jusqu'au bout,
échouant aux portes de la 5e place.
A
l'exception de Magalie Muratore
qui est une habituée des Jeux des
Petits Etats d'Europe, cette XVIe
édition était une première pour tout
le reste de l'équipe de beach-volley.
Que ce soient les garçons, Mickaël Chamy et
Guillaume Imary, Caroline Revel-Chion, la
partenaire de Muratore, ou Jana Zyani, la coach,
tous les quatre découvraient cette compétition.
Et le moins que l'on puisse dire, c'est que leur semaine n'a pas été de tout repos. Dès leur arrivée,
ils prenaient connaissance de leur planning.
Chaque jour ou presque, ce serait entraînement
le matin, puis match à partir de midi.
L'or était tout proche
Elles ont constitué l'une des belles surprises de
ces Jeux. Formée pour l'occasion, la paire monégasque n'a pas déçu, loin de là. Dès leur premier
match, Magalie Muratore et Caroline RevelChion ont montré qu'elles avaient le niveau. En
affichant une qualité de jeu très intéressante,
celles qui jouent à l'année avec l'équipe de
Nationale 2 de l'ASM volley ont fait un début
de compétition parfait. Avec 3 victoires consécutives sur leurs trois premiers matches (Malte
(21-18 / 22-20), Luxembourg (21-14 / 21-19)
et Chypre (21-11 / 21-14)), les filles s'étaient
installées sur la voie royale. D'autant que sur
ces trois matches, elles n'avaient concédé aucun
set. "C'était vraiment super, on a commencé
avec trois victoires alors qu'on ne s'y attendait
pas et on a super bien joué", expliquait Magalie
JPEE
Muratore. Un début de compétition idéal,
mais qui allait légèrement s'assombrir. "La
défaite contre le Liechtenstein nous plombe
un peu le moral alors que nos trois premières
victoires nous avaient mises en confiance."
Tout n'est cependant pas perdu à ce momentlà. Grâce à leurs trois victoires initiales, leurs
chances de médailles sont encore intactes et
même certaines. Le bronze étant déjà assuré,
la doublette entraînée par Jana Zyani a son
destin entre ses mains. Face à l'Islande pour
leur dernier match, il faut gagner pour l'or,
ou perdre par un set d'écart pour l'argent.
Mais après une défaite deux sets à zéro, c'est
la médaille de bronze qui leur revient. Si Magalie Muratore confiait que "nous sommes
super heureuses malgré tout, mais on aurait
pu remporter le premier set de ce match
avec un peu moins de stress et de fautes",
elle concède tout de même que les natives de
l'île étaient un peu au-dessus. "Il y a quand
même une petite différence de niveau avec
les Islandaises qui pratiquent à l'année, alors
que nous jouons en salle et qu'on n'a que peu
de temps pour le beach." Pour la coach, la
pilule avait cependant du mal à passer après
cette défaite finale. "C'est dommage parce
qu'on avait toutes les cartes en main, donc
c'est un peu difficile à digérer. Chypre avait
fait le boulot pour qu'on puisse décider de
notre médaille et on avait largement la place
de prendre l'or. Il nous a manqué un peu
de travail sur le plan physique mais aussi
mental," regrettait Jana Zyani. Une médaille
qui reste tout de même un point très positif,
comme l'explique Christian Palmaro, président
de l'ASM volley. "C'est une belle médaille qui
a presque une couleur d'argent. Les filles ont
réalisé une très belle compétition."
Apprentissage difficile
Du côté des garçons, la semaine a été un peu plus
compliquée que pour leurs homologues féminines. Malgré une grosse motivation, ils n'ont
pas été en mesure de prendre le dessus sur leurs
adversaires dans les différents matches qu'ils ont
joués. La faute à un manque de constance dans
leur jeu, comme l'expliquent Guillaume Imary
et Mickaël Chamy. "On a eu du mal. Pas tant
sur le niveau technique, parce qu'il n'y a pas
un match où on a senti qu'on ne pourrait pas
gagner, mais on n'a pas été capable de faire le
bon jeu qui nous aurait permis de gagner durant
2425
tout le match. À chaque fois, c'était uniquement
par phase." Résultat des courses, les défaites
s'enchaînent, et les garçons, qui auraient pu
viser le dernier carré, laissent échapper leur billet
pour les finales. "On fait un match qui nous
passe entre les mains et on se retrouve à jouer
la 5e place", constate Jana Zyani. "On a vu le
travail qui nous a manqué tous ensemble car
on a été court sur la préparation. Ce qui se voit
rapidement sur les équipes qui ont pu préparer
leurs paires, car on voit la différence dans les
moments difficiles", explique leur coach.
Mais au final, ce sont surtout de bons souvenirs
qui resteront et la satisfaction d'avoir fait son
maximum pour représenter Monaco dans une
discipline en plein développement, comme
le précise le boss du volley monégasque. "Le
niveau des équipes de beach monte de plus en
plus et on réussit à suivre à Monaco, on n'est
pas décroché."
VOLLEY
ILS SONT PASSÉS PRÈS
Médaillés il y a deux ans, les volleyeurs monégasques ont bien failli refaire le coup
cette année. Malheureusement pour eux, la breloque s'est jouée sur un set. Mais le
groupe de copains a fait montre d'une belle solidarité, notamment en tribunes.
C
'était l'un des groupes à suivre
pendant ces XVIes Jeux des Petits
Etats d'Europe. D'un côté, parce
qu'il y avait clairement une chance
de médaille et que sur le terrain,
les joueurs de Dragan Pezelj sont capables
d'assurer le show. Mais aussi parce qu'une fois
en tribunes, ils ont su se muer en supporters
de tous les instants pour les autres disciplines
où des représentants de la Principauté étaient
engagés. Et puis aussi, il faut le dire, parce
qu'ils sont sacrément drôles et sympas. Bref,
le groupe de volleyeurs était l'une des principales attractions de ces Jeux. Et de manière
globale, ils n'ont pas déçu, malgré un léger
bémol sur le plan sportif où la médaille leur
a finalement échappé.
Saint-Marin,
les regrets avant d'y aller
Lors de leur premier match de la compétition, les coéquipiers de Pascal Ferry étaient
opposés à Saint-Marin. Et à en croire le président Palmaro, la défaite inaugurale (3-1) qui
en a résulté n'a pas eu que de bonnes conséquences. "On ne peut pas dire qu'ils aient
fait une mauvaise prestation, mais lors de la
défaite contre Saint-Marin, ils ont eu du mal
à rentrer dans le match et ont été surpris par
cette équipe italienne et combative. Je crois
que ce qui nous a coûté cher, c'est ce premier
match. Pourtant, ils étaient largement à notre
portée." En témoigne d'ailleurs le troisième
set remporté par Orszulak, Darvaux, Authier
and Co. Mais les monégasques auront sans
doute l'occasion de prendre leur revanche sur
JPEE
les terres de ce petit État dans deux ans pour
la prochaine édition des JPEE. Dès le match
suivant, les Rouge et Blanc se remettent dans le
bon sens en pulvérisant littéralement les islandais (3-0). Dans un match où l'ambiance fut
incroyable, et devant un public monégasque
venu en masse, les volleyeurs de la Principauté
ont su montrer pourquoi ils étaient là. Présents
à la réception comme à l'attaque, ils n'ont laissé
aucune chance à leurs adversaires. Et il faut
dire que la tribune jouait pleinement son rôle.
Malgré la présence du pays hôte sur le terrain,
ce sont bel et bien les habituels licenciés de
l'AS Monaco volley qui recueillaient le plus
d'encouragement.
Cohésion
Cependant, leur dernière opposition face au
Luxembourg, futur médaillé d'or, allait rapidement tourner en faveur de leurs adversaires.
Après cette défaite (3-0), la médaille était encore jouable. Mais l'Islande a battu Saint-Marin sur le seul score qui pouvait priver Monaco
du bronze (3-1). Déçue, mais pas abattue,
la bande à Gopcevic n'a pas à rougir de sa
semaine islandaise. "Malgré tout, je trouve
qu'il y a eu une belle présence de l'équipe,
avec un bel esprit au sein du volley-ball. On
forme un groupe uni où chacun va supporter
l'autre. On peut être fier du parcours de tous
nos sportifs et je pense que ceux qui ont vu les
matches pourront indiquer que le niveau était
là", analyse Christian Palmaro. Et même si un
léger regret demeure, "je pense vraiment qu'ils
avaient les moyens de sortir une médaille", la
semaine passée à Reykjavik a visiblement laissé
de bons souvenirs à tout le monde, comme
le raconte le président du volley. "Ce que je
retiens surtout, c'est que dans la délégation,
dans nos équipes, il n'y pas uniquement des
2627
Monégasques. Et pendant quelques jours, ils
portent un drapeau qui n'est pas le leur, mais ça
ne se voit pas. Tout le monde fait bloc sous les
couleurs de Monaco et je trouve ça fantastique.
Tout le monde a le même objectif, va dans le
même sens et c'est pour moi le plus beau résultat." Et à voir l'énergie déployée par le groupe
de volleyeurs dans les différentes tribunes,
nul doute que les Islandais, mais aussi toutes
les délégations présentes se rappelleront sans
doute de cette horde vêtue de gris et de rouge
qui déferlait dans les travées pour afficher un
soutien sans faille à leurs collègues.
GOLF
BELLE PREMIÈRE
POUR LES GOLFEURS
Pour leur toute première participation aux Jeux des Petits Etats d'Europe, les golfeurs de la Principauté
sont revenus les valises pleines avec 4 médailles (argent par équipe pour les dames, argent pour
Sophie Sandolo, bronze pour les hommes en équipe et argent pour Sandro Piaget en individuel).
P
our une première, c'était une belle
première. Le golf intégrait donc
cette année le panel de disciplines
des Jeux des Petits Etats d'Europe.
Au programme, un parcours en bord
de mer, bordé de paysages dignes des plus belles
cartes postales que l'Islande peut offrir. Mais
aussi des conditions dantesques pour la pratique
de ce sport. Car la température sur les "greens"
islandais n'a pas dû beaucoup s'éloigner du zéro.
Que ce soit en positif ou en négatif d'ailleurs.
Et les vents contraires de l'île viking n'ont pas
non plus aidé les six représentants de Monaco
qui s'étaient envolés avec clubs et caddies. Même
s'ils y étaient préparés, comme le confirme leur
coach, Patrice Barquez. "Les conditions difficiles, on y est habitué dans le golf, c'est l'avantage
ou l'inconvénient des sports de plein air, parce
qu'on peut avoir très froid ou très chaud, mais
là ça n'a été qu'une semi-surprise pour le froid.
Le vent n'était pas facile."
Les femmes se parent d'argent
Chez les hommes comme chez les femmes, cette
JPEE
première campagne de golf a été couronnée de
succès pour les Monégasques. "Sportivement, ça
a été une vraie réussite, avec 4 médailles. C'est
une vraie performance et j'en suis ravi. Pour
une première, on ne savait pas trop ce qui nous
attendait. Je sentais une équipe compétitive,
mais on ne connaissait pas nos adversaires, et
il nous fallait concrétiser. Ça a été une agréable
surprise," commente Patrice Barquez, le coach de
ce groupe. Et pour cause. Dans la compétition
par équipe, les filles étaient opposées à l'Islande,
au Luxembourg et au Liechtenstein. Dès le
départ, elles ont rapidement pris la deuxième
place pour ne jamais la lâcher. D'autant qu'elles
étaient emmenées par une Sophie Sandolo très
en forme. Médaillée d'argent en individuel, elle
y est aussi pour beaucoup dans la belle réussite
du groupe et l'argent par équipe obtenue par le
trio composé de Sophie Sandolo donc, Helga
Piaget et Sophie Halsall.
Les hommes font dans le bi-colore
Ces messieurs avaient plus de monde à affronter
de leur côté. L'Islande, Malte, Andorre, le Liechtenstein, Saint-Marin ou encore le Luxembourg
étaient de la partie. Et il a fallu une féroce bataille
pour que les coéquipiers de Frédéric Ruffier
Meray accrochent le bronze. Car à l'issue des
2829
deux premières journées, Andorre était 3e avec
5 coups d'avance sur les Monégasques. Mais
c'était sans compter sur la ténacité des joueurs
du Rocher. Dès le 3e jour, Ruffier Meray, Piaget
et Zenere reprenaient cette 3e place synonyme
de médaille. Un classement qu'ils ne lâcheraient
plus jusqu'à l'issue de la compétition. Du côté
des individuels, c'est Sandro Piaget qui a su le
mieux tirer son épingle du jeu en se glissant à la
2e place, au milieu du trio islandais. Exactement
comme son homologue féminine. Grâce à sa
deuxième position, le jeune garçon qui, selon
Patrice Barquez, "a du potentiel et beaucoup de
talent, il peut avoir de l'ambition", revient avec
l'argent. De quoi garnir une armoire à trophées,
et notamment celle du Monte-Carlo Golf Club.
GYMNASTIQUE
HONNEUR AUX DAMES
Chez les gymnastes, garçons et filles pouvaient légitimement prétendre à des médailles.
Si la troupe de Thierry Aymes est passée près de la réussite, les demoiselles emmenées
par Kimberly Arnulf ont réussi à se hisser sur le podium à plusieurs reprises.
P
as ou peu de nouveaux cette année
dans le squad de gymnastes présents en Islande. Côté garçons,
l'équipe de Thierry Aymes était
amputée de ses deux meilleurs éléments. Kevin Crovetto, blessé aux ligaments
croisés du genou droit était encore en phase
de rééducation et Julien Gobaux a été victime
de multiples réserves posées à son encontre
par l'équipe chypriote. C'est donc avec Yann
Fran de Ferrière, Lilian Piotte, Loris Racca,
Paul-Alexis Ranc et Frédéric Unternaehr que
Monaco se présentait à ces XVIes Jeux des
Petits Etats d'Europe. Soit la majeure partie de l'équipe de l'Étoile de Monaco qui a
assuré sa montée en Nationale 1 à l'issue de
la saison. Côté féminin, Kimberly Arnulf
avait emmené avec elle Elodie Mont-Roches
et Milla Fabre, déjà présentes il y a deux ans,
et la jeune Jemma Gorski, qui découvrait les
JPEE pour la toute première fois. La tâche
s'annonçait donc compliquée pour rééditer les
magnifiques performances d'il y a deux ans
où les garçons avaient raflé pas moins de 7
JPEE
médailles dont 4 d'or. Cependant, les chances
de monter à nouveau sur le podium étaient
bien réelles. Et ce d'un côté comme de l'autre.
Chypriotes étaient largement au dessus c'est
vrai, après on n'a pas été épargné par le jury.
Il n'y a pas de regret chez les mecs, parce que
même le petit plus, ils l'ont fait. Que ce soit
Loris aux arçons, qui, à mon goût, mérite une
médaille de bronze ou Paul-Alexis qui mérite
sa médaille aux anneaux. Le jugement aux
barres parallèles, où on est 4e, est normal,
comme au saut de cheval. Mais quand un mec
tombe une fois, qu'il manque une exigence, ce
qui vaut très cher en gymnastique, et qu'il finit
quand même devant toi, il y a un petit soucis.
Après c'est une compétition, c'est comme ça,
ça dépend du contexte." Des problèmes de
jury qui n'obscurcissent visiblement pas le
bilan général dressé par le coach de l'Étoile de
Monaco. "Ça reste une très grande satisfaction
parce que les garçons ont fait de leur mieux
et j'en suis très fier. Le jugement est humain
donc on n'y peut pas grand chose."
Les garçons
étaient tout proches
Motivés, les gyms de Thierry Aymes l'étaient
assurément aux abords du praticable, mais
aussi lors de leurs passages sur les différents
agrès. Après un bon concours par équipe,
l'heure était aux finales individuelles. Preuve
de la qualité des gymnastes monégasques,
ils étaient présents sur 12 finales. Malheureusement pour eux, aucun n'est parvenu à
monter sur le podium. Et pourtant, ce n'est
pas faute d'avoir tout tenté, comme l'explique
Thierry Aymes. "Les gars ont tout donné, ils
ont bien bossé et ont fait un super concours
par équipe. Avec 12 finales et 11 mouvements
réussis, on ne peut guère faire mieux. Les
3031
Les filles prennent
leur revanche
A l'inverse du Luxembourg, les filles ont
cette fois-ci réussi à monter sur le podium.
Et de fort belle manière. Si elles n'ont pu faire
mieux qu'une quatrième place au concours
par équipe, c'est lors de la compétition en
individuel qu'elles ont le plus brillé. Notamment Elodie Mont-Roches, qui est rentrée en
Principauté avec deux médailles de bronze
autour du cou. La première a été acquise
aux barres parallèles, la seconde au sol. A 21
ans, cette jeune gymnaste concrétise un peu
plus les espoirs fondés en elle, mais confirme
aussi ce qu'elle avait pu laisser entrevoir il y a
deux ans au Luxembourg. De son côté, Milla
Fabre, 16 ans seulement, a réussi à glaner
l'argent à la poutre. Un agrès très périlleux
selon de nombreux spécialistes de la discipline. "Depuis des années elles s'entraînent
à raison de 15 heures par semaine. Sur les
six derniers mois, on a bien ciblé les programmes pour remplir techniquement les
exigences de cette competition. L'accent a
été mis sur l'esthétique, la pureté technique.
Avec Milla, on a travaillé un programme
difficile qui lui a permis de rentrer en finale.
Cette médaille était recherchée et c'est ce
qui lui donne une saveur particulière. Milla
a su sortir au moment voulu un mouvement
réussi en gérant la pression et le stress. En
ce qui concerne Elodie, elle était cette année
en faculté de sport et a su concilier études
et gymnastique. Elle est le leader mental de
cette équipe et a su montrer le chemin de la
réussite en décrochant le bronze aux barres,
qui est un bon agrès pour elle même si elle
n'est pas d'accord. Ensuite, le bronze ne lui a
pas resisté au sol. Son côté artistique a payé",
explique Kimberly Arnulf. Quant à la toute
jeune Jemma Gorski, à peine 14 ans, elle
a tout de même accroché la sixième place
au saut de cheval. "Elle était la plus jeune
participante et a su décrocher une finale au
saut", précise d'ailleurs sa coach.
Expérience
Médaillés ou non, les gymnastes de la Principauté ont, selon leur coach respectif, vécu
une expérience très positive. Entre partage et
plaisirs locaux, le calendrier leur était d'ailleurs favorable. En terminant leurs épreuves
dès le mercredi, ils ont ainsi pu profiter de
la semaine islandaise. "Tout s'est super bien
passé. Nous étions dans le second hôtel avec
32
les tireurs et les pongistes. On a aussi pu
aller encourager les autres délégations, parce
que c'est aussi ça les Jeux. C'est toujours
sympa quand du monde vient nous soutenir,
comme lors de notre finale par équipe, donc
on répond présent à notre tour quand on peut
le faire", note Thierry Aymes. Et comme de
nombreux athlètes, les gyms ont notamment
pu profiter de la piscine chauffée présente sur
le complexe, mais aussi aller visiter et se baigner dans les eaux chaudes du Blue Lagoon.
A N OTHE R SP IRIT O F L U XU RY ESTATE
www.colibri.mc
ÈZE - G RAN D E CORNIC HE
M ich el Domberg er +3 3 (0)6 80 86 20 29
w w w. p r i n c e s s e - i m m o b i l i e r. c o m
TIR
LES TIREURS ONT VISÉ JUSTE
Le tir monégasque était attendu sur les terres islandaises. Et si les spécialistes
n'ont pas déçu, avec 3 médailles dont deux d'or dans la besace, on a surtout pu
observer de belles promesses pour l'avenir. Notamment en vue des prochains Jeux
des Petits Etats d'Europe qui auront lieu à Saint-Marin dans deux ans.
U
n silence de plomb règne dans la salle
alors que les tireurs des différentes
nations lèvent leur bras, tendu, en
direction de la cible. Un œil qui se
ferme pour certains, les deux ouverts
mais l'un des deux avec une languette devant,
pour d'autres. L'heure est à la visée. Objectif ? Le
meilleur score possible, se rapprocher du 10,9, la
note maximale que l'on peut obtenir sur le tir à
10 mètres. Un bruit léger s'échappe alors que la
détente est pressée. Le score s'affiche, on passe au
tir suivant. C'est ainsi que se déroule une compétition de tir à 10 mètres, pistolet ou carabine,
lorsqu'on la vit de l'extérieur. Pour les tireurs, c'est
une toute autre chose. Quelque chose de difficilement explicable, qui plus est propre à chacun. Certains affichent un calme olympien, où la pression
qu'ils ressentent ne transparaît pas, à l'image de
Boris Jeremenko. Pour d'autres, on ressent facilement le tressaillement du bras avant d'appuyer
sur la détente. D'autres encore cherchent le regard
de Fabienne Pasetti, la coach du tir monégasque,
pour y lire un conseil au fond de ses yeux. Et la
pression s'en ressent également dans le public, qui
frémit à chaque tir. Deux jours durant, les représentants monégasques ont enchaîné les plombs à
la carabine ou au pistolet.
L'échec avant le sacre
C'est d'ailleurs le tir à la carabine qui ouvrait les
festivités. Avec Eric Lanza dans ses rangs, Monaco
pouvait légitimement prétendre à une médaille.
A ses côtés, Maxime Bouet, benjamin du groupe,
qui vivait ses premiers Jeux. Qualifiés en finale, les
deux comparses avançaient. Mais Eric Lanza n'y
était pas, et quittait prématurément la compétition
(7e). Au final, Maxime dut lui aussi abandonner
sa position de tir, terminant sixième, mais avec
de belles promesses en vue de l'avenir. "Il a fait
son point de match, il a encore de la marge, il
peut encore persévérer et augmenter", commente
Christian Zabaldano, le président du tir monégasque. Mais ce n'était que partie remise pour
le multiple médaillé. Également engagé dans la
compétition de prone, du tir en extérieur au 22
long rifle à une distance de 50 mètres, en compagnie de Jean-Pierre Roudier, Lanza allait mettre
tout le monde d'accord. Alors que les éléments se
déchaînaient et rendaient ô combien difficile la
visée, le tireur monégasque décidait alors d'adopter une tactique toute particulière, en faisant de
la contre-visée. "Je voyais que les vents étaient
contraires. Je commence à comprendre le vent et
à faire des mouches, à savoir tirer en plein centre.
Et c’est comme ça que j’ai commencé à grappiller
JPEE
rythmant les derniers tirs. Bizarre dans une compétition où calme et silence règnent habituellement. Malgré cela, à la fin, c'est bien Boris qui
gagne. Et c'est également lui qui, à ce moment-là,
rapporte la première médaille d'or au contingent monégasque. Pas mal pour une deuxième
participation aux JPEE. Une belle matinée pour
le tir, qui allait être suivie d'un bel après-midi.
Car après les hommes, ce sont les femmes qui
entraient en scène. Cynthia Varriale-Bonardi et
Carine Canestrelli s'installaient sur le pas de tir.
Varriale-Bonardi, l'expérimentée, participait à ses
sixièmes Jeux, tandis que Canestrelli les découvrait pour la première fois. Et, fait cocasse, elle
avait commencé le tir sportif seulement six mois
avant les JPEE. Mais visiblement, ces quelques
semaines en compagnie de Fabienne Pasetti ont
porté leurs fruits. Alors que Cynthia VarrialeBonardi quittait la finale peu avant l'accès au
podium (5e), la petite dernière de la bande était
toujours en course. Accrocheuse, elle continuait
son combat contre le stress qui l'avait envahi tout
au long de la compétition. Assurée de décrocher
une médaille, sa route s'arrêtait avant le duel final.
Mais que ce fut beau de voir l'émotion qu'il y avait
autour d'elle à la fin de la compétition.
des places, jusqu’à arriver à la première, que je n’ai
pas lâchée jusqu’au bout," explique Eric Lanza, fier
d'avoir empoché l'or après son échec à 10 mètres.
Petite déception cependant pour Jean-Pierre Roudier qui échoue de peu pour la médaille de bronze
en terminant au pied du podium. Ingrid Postifferi,
également engagée sur la carabine à 10 mètres,
ne réussissait malheureusement pas à se qualifier
pour la finale et s'arrêtait en qualifications.
Jeremenko - Canistrelli,
duo gagnant
Carabines et fusils de retour dans leurs étuis,
il était temps de dégainer les pistolets. Et les
chances de médailles des Monégasques étaient
là aussi réelles. Notamment avec Boris Jeremenko. Grand, immobile et impassible, le tireur ne
laisse rien transparaître. Dans la compétition
masculine, il avance sereinement vers la finale.
Accompagné de Denis Delusier (6e au final), les
tirs s'enchaînent et les plombs atteignent inlassablement la cible. A mesure que le temps passe, il
ne reste plus grand monde en piste. Et c'est alors
que le 10,9 arrive. Mais pas n'importe où puisqu'il
apparaît sur l'écran de Boris Jeremenko. La voie
royale est ouverte et la médaille d'or est au bout.
Il ne flanche pas, malgré des applaudissements
3435
JUDO
LA REVANCHE DU TEAM PIETRI
Ils étaient déçus de leurs performances il ya deux ans en partant du Luxembourg. Ils ont quitté l'Islande
avec un large sourire aux lèvres après avoir remporté six médailles. Des performances que Marcel Pietri
a souhaité dédier à Gérard Bertrand, président du Judo Club de Monaco, décédé en janvier dernier.
A
vant le départ pour l'Islande et ses
XVIes Jeux des Petits Etats d'Europe, Marcel Pietri nous confiait
que ses garçons n'avaient pu bénéficier d'une préparation optimale.
La raison ? "Le stade a souvent été fermé des
jours où nous avions entraînement à cause des
matches de football", regrettait le natif de la
capitale azuréenne. Cependant, il semblerait
bien que ce manque de temps n'ait que peu
joué sur les performances de ses troupes. Parti
avec deux néophytes des Jeux dans son groupe,
Marcel Pietri était bien entouré sur l'île du
nord de l'Europe. Jean-Claude Pelletier, secrétaire général de la Fédération Monégasque
de Judo et François Bick, entraîneur de haut
niveau, accompagnaient donc celui qui est
directeur technique national.
Une équipe compétitive
Marcel Pietri avait décidé d'emmener du
monde avec lui (10 judokas). L'objectif ?
Ramener quelques médailles au pays après
une édition du Luxembourg qui n'avait pas
JPEE
marché comme souhaité dans les rangs du
judo monégasque. Et pour ce faire, l'une
des bonnes nouvelles était la participation
de Yann Siccardi. Blessé il y a deux ans, le
Monégasque pouvait cette fois-ci venir prêter
main forte à ses coéquipiers. D'autant qu'il
sortait d'une belle campagne en Amérique du
Sud quelques mois auparavant. Lors de tours
de championnat du monde en Uruguay et au
Chili, celui qui s'envolera sans doute pour Rio
l'an prochain a accroché deux fois la 5e place.
A ses côtés, on retrouvait aussi deux nouveaux,
Jean-Christophe Bracco et Johan Blanc, qui
découvraient les jeux pour la première fois
(voir CSM 17). Il y avait quelques habitués
de ce genre d'évènement, avec Franck Vatan,
Habib Alouache, Guillaume Éréséo, Cédric
Bessi ou encore Jérôme Mas. Chez les filles,
le groupe était plus restreint puisque composé
des sœurs Allag, Sara et Sophia.
Les geysers avant les waza-ari
Le programme était particulier pour les judokas puisque les compétitions en individuel
et par équipe n'étaient prévues que pour la
fin de la semaine, à savoir le vendredi et le
samedi. "On s'entraînait le matin, et on a pu
profiter un peu de l'Islande en allant visiter
3637
quelques endroits comme les geysers ou le Blue
Lagoon. Cela nous a donné quelques moments
de détente et l'ensemble a été très agréable",
précise Marcel Pietri. Malgré ces instants où
la découverte prend le pas sur le sportif, cette
joyeuse "équipe de copains", comme les qualifie le père de Loïc, n'a pas chômé quand il a
fallu enfiler le bleu de chauffe. Dès lors que la
compétition a commencé, les choses sérieuses
débutaient. Si les sourires et la décontraction
étaient présents dans la tribune du groupe
monégasque, il suffisait de jeter un coup d'œil
au regard de Jean-Christophe Bracco pour
mesurer le degré de concentration et d'implication qui les habitait avant leur entrée sur la
zone de combat.
Tous pour un, un pour tous
En judo, les individuels marquaient l'ouverture
du bal. Et quand on regarde les performances
de Yann Siccardi, on comprend facilement que
le garçon n'est pas venu en Islande pour enfiler
des perles. Rapide et bien sur ses appuis, celui
qui facturait 5 médailles avant l'Islande a su
se tracer un chemin jusqu'à l'or. "Yann, on
mise sur lui depuis pas mal de temps. Il a passé
quasiment 10 ans à Paris pour le judo et il a
décroché sa 4e médaille d'or, la 6 e en tout. Cela
montre qu'on ne s'est pas trompé", commente
Marcel Pietri. Celui qui combat en -60 kg a
ainsi ouvert la voie des médailles à ses petits
copains. En dehors de Jérôme Mas, qui est "un
peu passé à côté de la fête, mais il est arrivé
un peu chamboulé parce qu'il venait de réussir
son examen de police", tous ceux qui étaient
engagés en individuels ont su saisir leur chance
pour tenter d'accrocher une médaille lors des
finales de l'après-midi. Pour sa première participation aux JPEE, Jean-Christophe Bracco
s'est emparé du bronze. "Une belle médaille
pour lui, même si je pensais qu'il pouvait prétendre à l'or. Mais il faut savoir que dans sa
catégorie (-81 kg), il y a le vice-champion du
monde de 2011. Donc ce n'était pas facile",
analyse Marcel Pietri. Médaillé en bronze il
y a deux ans pour sa première, Guillaume
Éréséo a confirmé son potentiel dans l'antre
du Laugabol Armann Gymnastic Hall avec
l'argent à la clé chez les -66 kg.
Médaille de groupe
Individuels toujours, un ancien de la maison
était de la partie, puisque Franck Vatan avait
fait le voyage et a pris le bronze chez les -100 kg.
L'autre Monégasque du groupe, Cédric Bessi,
a lui aussi fait honneur à son pays en s'emparant du bronze chez les -73 kg. "C'est une
confirmation pour lui, il a passé 3 ans à Paris
puis il est revenu. Il a repris un bon rythme
d'entraînement depuis le mois de janvier,"
précise le directeur technique national du judo
monégasque. Chez les filles en revanche, la
moisson n'a pas été fructueuse. En individuel
comme dans le par équipe, les sœurs Allag
n'ont pas réussi à atteindre le tour final qui
leur aurait permis de jouer la médaille. En
équipe, les garçons de Marcel Pietri et François Bick ont su faire le job. "On s'est régalé
sur cette semaine et on finit sur une médaille
d'argent en équipe, avec notamment Johan
Blanc qui remplit son contrat en gagnant ses
deux combats. Habib Alouache, l'ancien, a
mené son combat mais à la fin il craque un
peu," analyse le coach. Pas de quoi cependant
effacer les sourires de ce groupe de copains.
38
Reconnaissance
C'est donc une équipe de judo satisfaite qui
est revenue à Monaco et qui, à l'image de son
entraîneur principal, a fait mieux que ce qui
était prévu, comme le détaille Marcel Pietri.
"Ce sont de bons résultats que je dédie à mon
président, Gérard Bertrand (décédé en janvier
dernier), qui nous a quittés cette année trop
jeune et trop tôt. Ces résultats sont le fruit de
20 ans de travail depuis que je suis là, mais c'est
aussi le fruit d'une équipe qui marche bien. On
avait eu une baisse de régime aux derniers jeux,
et on est bien remonté, même mieux que ce que
je pensais. Je tablais sur 5 médailles. On en fait
6, c'est bien. J'aurais aimé une médaille d'or de
plus, mais c'est un bon résultat d'ensemble."
The Legend continues…
SPORTING MONTE-CARLO
T. (377) 98 06 70 68
Mob. (33) 6 80 86 21 08
[email protected]
jimmyzmontecarlo.com
TENNIS DE TABLE
TRIPLE DOUBLE
POUR LES PONGISTES
Grosse moisson de médailles pour les pongistes lors de la semaine islandaise. Avec 5 récompenses autour
du cou (3 d'or et 2 d'argent), les protégés de Marc Loulergue ont enfin réalisé le rêve de leur président.
C
'était ce qui manquait à la collection
du président Loulergue dans l'histoire du tennis de table monégasque
aux Jeux des Petits Etats d'Europe.
Une médaille d'or. Car avant le
départ pour l'Islande, les pongistes de la Principauté n'avaient jamais réussi à hisser tout en
haut le drapeau rouge et blanc ni faire retentir
l'hymne princier. Présent aux JPEE depuis 1995,
le tennis de table a vu les premiers représentants
de Monaco prendre part à l'édition de 2005
en Andorre. Les premières médailles ne sont
arrivées que quelques années plus tard, en 2011,
lors des Jeux au Liechtenstein. Deux médailles
de bronze, puis trois autres et deux d'argent lors
des XVes JPEE qui ont eu lieu au Luxembourg
en 2013. Et la délivrance est arrivée cette année.
"Ce sont des résultats qui étaient espérés mais qui
sont aussi inespérés", explique Marc Loulergue.
"C'est notre sixième participation aux JPEE et
là on ramène notamment 3 médailles d'or. C'est
exceptionnel ce qu'on a fait."
Des garçons en or
Ces cinq médailles glanées par la délégation de
tennis de table sont essentiellement des médailles
d'équipe. Et ce sont les garçons qui ont ouvert
le bal. Lors de la compétition par équipe, le trio
composé d'Anthony Peretti, Damien Provost et
Martin Tiso a su se frayer un chemin jusqu'à la
finale sans trop douter. Face au Montenegro, la
tâche ne s'annonçait pas facile. Après la défaite
JPEE
de Peretti en simple, c'est Provost qui a remis
les compteurs à zéro en égalisant à 1-1. Les deux
hommes ont ensuite remporté le double, offrant
une chance à Damien Provost de ramener la
première médaille d'or aux pongistes monégasques. Et le jeune homme ne s'est pas fait prier.
"Les garçons, dans la compétition par équipe,
m'ont vraiment fait plaisir, confie le président.
Surtout Damien Provost qui s'est sorti les tripes
pour arracher la victoire." Un Damien Provost
en grande forme puisque ce dernier a remporté
une seconde médaille d'or, mais en simple. A
nouveau face à un Monténégrin en finale, le
leader du groupe Rouge et Blanc n'a pas flanché
et s'est imposé 3 sets 0 face à son adversaire. Et
ramène ainsi une seconde médaille d'or chez
les hommes.
Triplé féminin
Côté féminines, la bataille fut rude, mais le
butin ramené par le trio Xiaoxin Yang, Lauren Riley et Ulrika Quist est plutôt sympathique. "Chez les filles, on ne pouvait pas faire
mieux", prévient Marc Loulergue. Et pour
cause. Dans le tournoi par équipes, c'est un
gros morceau qui attendait les représentantes
de la Principauté en finale. Le Luxembourg,
dont l'équipe est notamment composée des 61es
et 151es joueuses mondiales a finalement pris le
meilleur sur Monaco lors du match décisif (32). Ce fut d'ailleurs à nouveau le cas lors de la
compétition en double, puisque Xiaoxin Yang
et Lauren Riley ont également dû s'incliner en
finale face à la paire luxembourgeoise. Deux
médailles d'argent étaient déjà dans les sacs,
mais c'était sans compter la finale du simple
qui allait faire bondir de joie le président une
nouvelle fois. Xiaoxin Yang était opposée,
à nouveau, à une sujette du Grand Duc du
Luxembourg, mais il était écrit que l'or ne lui
échapperait pas une troisième fois. Le score
net, 3-0, atteste d'ailleurs de la supériorité de
Monaco sur ce match.
Confirmation de la saison
Les pongistes sont donc finalement rentrés avec
5 médailles, dont 3 en or, ce qui les place en tête
au sein de la délégation monégasque. "Le bilan
est plus que positif. Je suis très satisfait parce
qu'il donne suite à une très bonne saison en
championnat où trois de nos équipes montent
de division. Nous avons vécu une semaine
fantastique et j'espère que nous pourrons faire
aussi bien si ce n'est mieux lors des prochains
Jeux," clame haut et fort Marc Loulergue.
4041
TENNIS
UN DOUBLE EN OR
Habitués des podiums lors des différentes éditions des Jeux des Petits Etats d'Europe,
les tennismen de Monaco ont une nouvelle fois contribué à l'effort de guerre. Malgré
la médaille d'or du double, quelques regrets subsistent par rapport au simple.
P
our une dernière, Guillaume
Couillard n'a pas fait les choses à
moitié. Accompagné de son partenaire Thomas Oger, le désormais
quintuple médaillé d'or en double
a écrit une ultime ligne à son palmarès aux
JPEE. Car oui, c'était la dernière de celui qui
est aujourd'hui entraîneur au Monte-Carlo
Country Club (voir pages 50-51). Du côté des
simples, la donne est différente car ni Romain
Arneodo, ni Benjamin Balleret n'ont été en
mesure de rejoindre le dernier carré. Ce qui
fait dire à Christophe Boggetti, directeur
technique national et capitaine de l'équipe
monégasque de coupe Davis que le bilan de
ces Jeux est "mitigé parce qu'on n'a pas fait de
médailles en simple."
Chute d'entrée
Pourtant, comme souvent lors des JPEE, le
team monégasque partait favori. Les rôles
étaient établis d'entrée, puisque calqués sur ce
qui se fait habituellement en coupe Davis. Romain Arneodo et Benjamin Balleret devaient
jouer le tournoi en simple, tandis que Couillard
et Oger évolueraient en double. Mais dès le premier jour, les choses se sont corsées. Débarqués
en différé par rapport au reste de la délégation
JPEE
à cause d'un tournoi disputé la veille, les pensionnaires du MCCC sont arrivés fatigués et
ont dû rapidement prendre leurs marques sur
une surface à laquelle ils ne sont pas habitués.
Handicapé par une douleur à la hanche, le
benjamin du groupe a perdu d'entrée, malgré
un beau sursaut dans le 2e set. Cependant, cela
passait pour Balleret, comme pour le double.
Porte-drapeau de la délégation, Benjamin
Balleret était aussi tête de série numéro un
sur le tournoi. Celui dont les parents avaient
participé aux Jeux il y a quelques années était
doublement motivé pour aller au bout. Mais
sa route s'est arrêtée en quart. "Benjamin et
Romain étaient très déçus après leurs matches.
Et le fait d'être porte-drapeau a augmenté sa
déception", confie Christophe Boggetti. "C'est
une vraie déception parce que cela s'inscrit
dans notre politique sportive de préparation
de coupe Davis, et même si les conditions ne
sont pas les mêmes, il faut y répondre." Car il
est vrai que la surface n'a pas aidé des joueurs
habitués à la terre ocre. Une sorte de moquette
où les sensations ont mis du temps à venir, mais
cela n'a pas empêché Guillaume Couillard et
Thomas Oger d'aller au bout.
détenu par Guillaume Couillard depuis maintenant 10 ans. "On conserve notre titre, c'était
l'objectif, mais on n'était pas sûr du tout d'y
parvenir parce qu'il est vrai que la surface ne
nous convenait pas du tout. Et il faut dire aussi
qu'on n'a pas vraiment eu de préparation", précise le quintuple médaillé d'or. "La surface est
compliquée parce que c'est rapide, il y a peu
d'échanges, on jouait en salle sur moquette
alors qu'on est habitué à la terre battue en
extérieur, donc on était content de s'en sortir", confie Thomas Oger. Les deux compères
étaient d'ailleurs très heureux de conserver ce
titre, mais surtout de pouvoir "ramener une
médaille, qui plus est la plus belle !"
Un double salvateur
Malgré une opposition de belle valeur en
face, le duo monégasque a su garder un titre
4243
NATATION
"LES JEUNES DE CETTE ÉQUIPE
ONT MENÉ UN COMBAT DE QUALITÉ"
Michel Pou avait, comme souvent, emmené avec lui un groupe très jeune. Des nageurs en devenir
qui ont fait honneur à leur discipline, avec trois médailles au total, dont deux en relais. De
quoi valoriser un travail de groupe et une tactique mise en place par l'entraîneur principal de
la natation monégasque. Et donner quelques indications sur la voie à suivre pour la suite.
M
ichel Pou savait que la semaine serait difficile. Avec
des nageurs et nageuses engagés sur toutes les courses
au programme ou presque, le
rythme de la délégation de natation a été
des plus intense en Islande. Dix-huit sportifs
composaient le groupe, et tous étaient pour
la plupart de très jeunes nageurs, majoritairement âgés de 15 à 18 ans. Seuls quelques-uns
d'entre eux avaient au-dessus de la vingtaine,
notamment François-Xavier Paquot et ses 31
ans en guise de doyen. Pour autant, chacun a
fait de son mieux, comme l'explique Michel
Pou. "Pour un bilan chiffré, on a 35 places
en finale, onze places entre la seconde et la
4e, dont les 5 relais. C'est une dynamique en
marche, qui n'était pas au niveau d'une nation
JPEE
comme l'Islande ou le Luxembourg, qui est
venu avec ses sélectionnés aux championnats
du monde de l'été prochain. Nous sommes la
seconde nation de ces Jeux en nombre de finalistes. En nombre de médailles, nous sommes
en 4e ou 5e position puisque les autres sélections ont emmené des gens susceptibles d'être
médaillables. En montrant dans les relais
notre position quasi-systématique sur les podiums, nous démontrons que nous sommes la
2e ou 3e nation de ces jeux. C'est très positif.
Au niveau individuel, les meilleurs performances de l'année ont été quasiment toutes
améliorées, donc la préparation menée a été la
bonne, ainsi que l'investissement des jeunes.
Une grande partie a battu son record." Sur
un plan individuel, les jeunes pousses de la
natation monégasque ont d'ailleurs tenu la
dragée haute à leurs concurrents sur plusieurs courses, à l'image de Runa Shimizu,
qui termina 4e au 200m brasse ou Lisa Pou,
qui accrocha deux 4es places sur 50 et 100m
nage libre. Mais l'une des plus belles réussites
revient à Andrea Bolognesi qui, pour sa première participation, est revenu en Principauté
avec le bronze sur 100m brasse, ainsi que deux
autres récompenses sur les relais.
Travail d'équipe
Comme l'a rappelé Michel Pou, les relais
monégasques ont été très performants sur
ces Jeux. Que ce soit chez les filles, mais surtout chez les garçons, les courses par équipes
ont amené leur lot de satisfactions. Et ont
également validé la thèse de l'entraîneur
monégasque, comme il nous l'avait confié
sur place après la première médaille obtenue
sur le relais 4 x 100m 4 nages (Scott Bole,
François-Xavier Paquot, Andrea Bolognesi
et Filippo Novara). "L’œuvre de la fatigue a
4445
aussi été faite, c’est à dire que les 4es places
que l'on a obtenues ont fatigué certains et
ont sans doute permis à Andrea de faire cette
3e place. Sans cette fatigue, ça aurait été plus
juste, mais je pense que c’est un jeu collectif
intéressant. A force de harceler les mêmes
personnes, elles craquent." Ce travail, il a
été fait par l'ensemble des nageurs engagés
sur les différentes courses au programme.
Car au-delà de leurs médailles, les relayeurs
monégasques, à l'image de Filippo Novara
ou Andra Bolognesi ont également accroché
quelques 4es places, sur 100 et 200m papillon.
De quoi amener les cadors des catégories à
puiser dans leurs réserves et réussir ensuite à
prendre le meilleur lors des relais. C'est d'ailleurs en croyant à fond dans leurs chances
que Scott Bole, Andrea Bolognesi, FrançoisXavier Paquot et Antonio Sica ont réussi à
accrocher la deuxième place et l'argent sur
le 4x100m nage libre. Ces trois médailles
ont satisfait Michel Pou, même si ce dernier
en aurait bien aimé quelques-unes de plus.
"Je suis content de celles qu'on a pu obtenir,
même si je suis un peu frustré par deux ou
trois autres qui n'ont pu venir alourdir le
bilan en terme de médailles. La qualité du
combat mené par les jeunes de cette équipe
aurait pu permettre que ce soit encore plus
positif."
de l'excellence sportive, tout comme ils ont
pu montrer aux jeunes présents dans notre
équipe le travail qu'il reste à accomplir pour
parvenir au meilleur niveau de ces Jeux, mais
qui est aussi quasiment le meilleur niveau européen." Une voie dont le coach principal de
la natation monégasque a d'ailleurs parlé avec
ses disciples. "C'est intéressant de pouvoir
échanger avec les jeunes pour voir ce qu'il va
être nécessaire de mettre en place pour ceux
qui ont les capacités, en termes de rigueur,
d'application, de travail, de motivation au
quotidien, mais aussi de travail physique à
mettre en place pour essayer de rivaliser avec
ces nations-là. Non pas sur une course mais
sur l'ensemble des courses. Ça va demander
un travail important. Nous disposons d'un
effectif de qualité sur Monaco, et en ce qui
me concerne, je veille à mettre en place tout
ce qu'il faut pour que ces jeunes puissent
se retrouver dans les meilleures conditions
possibles pour essayer de se rapprocher de
ces pays."
Avenir
Fort d'un groupe jeune et qui aura donc le
temps de glaner en maturité et en performances, Michel Pou a, malgré un emploi
du temps assez chargé, tout de même pu
observer ce qui se faisait chez les autres participants. Et d'en tirer certaines conclusions.
"Le pays hôte et le Luxembourg, premier
pays en terme de médailles, nous ont un peu
montré la voie à suivre cette semaine. Il n'est
pas question de faire comme eux, mais ils
nous ont montré le chemin dans la gestion
46
YVETTE LAMBIN-BERTI
"UN MOMENT INTENSE"
Yvette Lambin-Berti, secrétaire général du Comité Olympique Monégasque revient sur la
dernière édition des Jeux des Petits Etats d'Europe qui ont eu lieu en Islande (1er au 6 juin).
Q
uel est le bilan que vous
dressez de ces XVIes JPEE ?
Je pense qu'il s’agit d’une très belle
édition des Jeux des Petits Etats
d’Europe pour nous. Il y a eu
quelques magnifiques coups d'éclat, personne
au final n'a été vraiment déçu même si bien sûr
certains ont davantage souffert que d'autres.
Qu’avez-vous pensé
des installations sportives
en Islande ? Et du pays ?
Avant tout, pour une bonne partie de la délégation, un total dépaysement et une rencontre
avec des gens accueillants, attachants et impliqués. On a retrouvé un véritable esprit de famille
du sport tout en ayant des représentants venus
de neuf nations différentes. C’est exactement
comme cela que l’on imagine l'esprit olympique,
porteur de valeurs fortes. L'effervescence a été
spectaculaire, profitable à toute cette belle jeunesse. Les Islandais ont réalisé de très bons Jeux
au niveau organisationnel, avec des structures
de qualité, se basant sur le sérieux qu’on leur
connaît. On voit qu’ils se sont mobilisés et ont
travaillé dur pour que tout marche bien.
Quel est le moment qui vous a le
plus marqué ? Y-a-t-il une médaille
qui vous a particulièrement émue ?
Sans nul doute la première médaille d’or décroché par Boris Jeremenko (pistolet – 10m).
Entendre l’hymne monégasque pour la première
fois dans le ciel islandais fut un moment très
particulier et intense. Le succès amène le succès,
c’est bien connu. Quand on voit d’autres sports
qui ont des résultats, il est logique de se dire : «
pourquoi pas moi ? » Je pense que cette médaille
d’or, conjuguée aux autres premiers résultats, a
été le début d’une spirale positive pour tout le
monde.
Comment avez-vous trouvé
l’ambiance au sein de la délégation
où figuraient de nombreux
"nouveaux" ?
Nous avions une délégation de 140 personnes
et certaines disciplines prenaient part pour la
première fois à ces Jeux ; tout le monde a très bien
vécu ensemble. Il a régné une ambiance très chaleureuse notamment lors de la soirée autour de
S.A.S. Le Prince Souverain, au cours de laquelle
nous avons fêté plusieurs anniversaires et où
amitié et convivialité étaient les maître-mots.
Tout au long du séjour, le groupe est devenu
plus fort, plus unis et très solidaire.
Notre délégation nous a donné beaucoup d’émotions et comme souvent lors des compétitions,
il y a eu de belles surprises. Je tiens à remercier
tous ceux qui ont permis la réalisation de telles
performances (cadres, entraîneurs, médecins,
kinés, staff).
Quelles sont vos satisfactions
sur cette édition ?
Pour beaucoup d’athlètes, ces Jeux des Petits Etats
d’Europe constituaient l’objectif de leur saison.
Leurs ambitions ont été satisfaites, des progrès
ont été notés pour chacun – je tiens à les féliciter
tous pour leur engagement et leur motivation.
Dans l’ensemble, on peut être satisfait du bilan
de notre délégation. Monaco a repris la 5e place,
avec 33 médailles, dont 7 d'or, 11 en argent, 15 en
bronze. Le bilan collectif est donc parfaitement
en adéquation avec les attentes. L’objectif sera de
garder cette belle dynamique et, bien évidemment,
de préparer l’après.
Un mot sur les Jeux Européens
de Bakou. Qu’avez-vous pensé
de cette manifestation qui se
rapproche des JO ?
L’Europe était le dernier des continents à ne pas
avoir ses Jeux, cette première édition s’inscrit donc
dans une certaine logique. Ils ont été un formidable
tremplin pour démontrer la capacité d’un pays
comme l’Azerbaïdjan à organiser de grands événements. Il est évident que dans l’esprit des dirigeants,
ce n’est qu’une étape. Il faut saluer la capacité des
Azéris qui ont réalisé un véritable exploit en étant
capables d’une pareille organisation trois ans seulement après avoir été désignés. La manifestation
était de très bonne facture, les infrastructures assez
extraordinaires. Nous avons vécu de très beaux
Jeux. Cela ouvre la voie à des villes moyennes qui
voudraient accueillir cet événement dans l'avenir.
48
Concernant les Jeux de Rio,
où en êtes-vous dans la
préparation ? Savez-vous combien
d’athlètes monégasques devraient
y participer ?
Nos athlètes potentiels continuent leur préparation. En étroite collaboration avec les Fédérations
sportives impliquées, le Comité Olympique Monégasque est très attentif à leur évolution et aux compétitions qui jalonnent cette année pré-olympique.
A ce jour, il est encore prématuré d’annoncer le
nombre de nos athlètes présents à Rio, mais bien
évidemment Monaco sera au rendez-vous des Jeux
en Amérique du Sud.
S o uriez, vous êtes labellisé !
Félicitations
aux plus d
e 150 entr
Monaco W eprises déjà labellisées
elcome C
ertified
Rejoignez-nous sur
www.monaco-welcome.mc
@GvtMonaco
Welcome Office
www.monaco-welcome.mc
DERNIÈRE DANSE
ILS ONT VÉCU
LEURS DERNIERS JEUX
La délagation monégasque a vu trois de ses sportifs vivre leurs derniers Jeux. Entre souvenirs,
médailles et avenir, Jezabel Richard (basket), François-Xavier Paquot (natation) et Guillaume
Couillard (tennis) ont accepté de revenir sur leurs participations, mais aussi sur leur avenir.
J
e savais que ces Jeux étaient mes derniers. D'ailleurs, ce n'était même pas
sûr que je les fasse au départ. Mais
comme on voulait un peu d'expérience
dans le groupe, c'est moi qui suis parti",
explique Guillaume Couillard. Et même s'il
avoue ne pas y avoir trop pensé durant la compétition, "c'est quand même particulier. Au
moment de l'hymne, de la médaille, on se dit
que c'est la dernière fois que l'on monte sur le
podium", glisse-t-il, sourire en coin. D'autant
que le podium, il le connaît plutôt bien pour
avoir remporté les cinq dernières éditions en
double. "J'ai beau avoir le vertige, j'aimais bien
être en haut (rires)." De son côté, François-Xavier Paquot, médaillé à 26 reprises, a tenté de
ne pas y penser. "J'ai essayé de faire abstraction
de ça car je suis un compétiteur avant tout",
explique le nageur. "J'y suis allé en tant qu'athlète pour donner le meilleur de moi-même, mais
c'est vrai que quelque part, on se dit de profiter
un maximum. C'est une compétition qui n'est
pas courante et qu'on a la chance de faire en
tant que sportif à Monaco." La donne était toute
autre pour l'ancienne internationale française
de basket. Ces XVIes Jeux étaient en effet sa
première participation. "C'est quelque chose
que j'avais vraiment envie de faire. Et terminer
sa carrière là-dessus, c'est quand même pas mal.
Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter.
J'ai essayé de ne pas trop penser au fait qu'ils
étaient à la fois les premiers et les derniers, en
faisant de mon mieux sur le terrain, en donnant
tout ce que j'avais. Je regrette de ne pas avoir
eu de médaille parce que je n'en n'aurai plus
l'occasion, mais après l'aspect humain prend
le dessus", note Jezabel Richard.
Souvenirs
Après 7 participations, François-Xavier Paquot,
32 ans, assure avoir profité un maximum de
chaque édition et n'a presque pas de regrets.
"J'aurais bien aimé arriver à 8, parce qu'à la
base il y avait 8 pays, mais il faut savoir s'arrêter au bon moment. Pour moi, les meilleurs
Jeux étaient ceux de Monaco en 2007", confie
celui qui aura été dans presque chaque pays.
"Il ne manque que Saint-Marin (rires)." Drôle
d'ironie quand on sait que les prochains auront
justement lieu dans ce petit Etat enclavé en
Italie. Pour Jezabel Richard, ce sont surtout des
moments, des images qui reviennent, comme
un film de vacances. "Pour moi, les Jeux, c'est
me lever à 3 heures du matin avec le soleil dans
la chambre, voir ma colocataire s'habiller avec
sa tenue qui ne lui va pas parce qu'elle est trop
petite. Il y a des images qui me reviennent
aussi, comme nous voir regarder le drapeau
lors de l'hymne monégasque ou encourager les
volleyeurs où il y a avait une ambiance folle",
se remémore la basketteuse. Pour Guillaume
JPEE
Couillard, difficile de se rappeler d'un match
en particulier. "Je reste focalisé sur le dernier,
c'est le plus proche. Je n'étais pas forcément bien
préparé et on réussit à aller chercher ce titre,
donc c'est un peu particulier."
Partage
S'il y a bien une chose que tous garderont
en tête, ce sont les moments de partage et
d'échanges que peut amener une compétition
de ce genre. "On était tous habillés pareils,
c'était assez impressionnant et il y a eu de belles
rencontres. On a eu une certaine affinité avec
le volley et le judo, on essayait aussi d'aller les
voir quand on pouvait. Il y a une rigueur amicale assez sympa, parce qu'on était en Islande,
mais on est tous ici. Donc on s'est fait des amis
qu'on peut facilement revoir", explique Jezabel
Richard. D'autant que cette année, l'ambiance
a visiblement été particulière. "D'un point de
vue général, c'était la meilleure ambiance de
tous mes jeux", annonce "F-X" Paquot. "J'ai
trouvé l'atmosphère assez sympa cette année.
Est-ce que nous sommes plus allés vers les autres
ou est-ce l'inverse ? Je ne sais pas trop. Mais il
y avait vraiment une ambiance sympa. L'idée
de côtoyer des sportifs et d'aller les voir est
vraiment quelque chose qui me plaisait", précise
Guillaume Couillard.
Avenir
Dorénavant, les Jeux, pour eux, c'est terminé.
Et c'est aussi une nouvelle page qui s'ouvre pour
ces sportifs. Si Guillaume Couillard avait déjà
mis un terme à sa carrière pour se consacrer à
son rôle d'entraîneur au Monte-Carlo Country
Club, avec quelques piges en coupe Davis, François-Xavier Paquot s'apprête, lui, à quitter les
bassins. "Je prévois ma reconversion depuis pas
mal de temps. J'ai 32 ans et la natation est une
discipline très exigeante. A partir de septembre,
je vais me lancer en tant que coach sportif.
J'espère m'épanouir dans ce milieu-là. Mais
je ne me vois pas ailleurs que dans le sport",
5051
confie le nageur originaire des Ardennes. Du
côté de Jezabel Richard, c'est également une
grande page qui se tourne. Lorsque nous l'avons
revue après les Jeux dans le courant du mois de
juin, la période des mutations était encore en
cours. Une période à laquelle la basketteuse fait
d'habitude le point et répond, favorablement
ou non, aux diverses sollicitations dont elle
fait l'objet. Mais cette année, pas de nouveau
challenge. "Je joue depuis que j'ai 10 ans, j'en
ai 35, donc c'est particulier. Mais j'ai un travail
qui me permet de m'épanouir, avec une grosse
amplitude horaire et je suis beaucoup sur le
terrain. Il faut donc que je puisse marcher sans
soucis le lundi (rires). J'ai aussi envie de rattraper
un peu le temps, mais je ne vais pas arrêter le
sport pour autant." Cependant, finis les sports
où il y a des contacts. Si elle assure qu'elle ira
toujours voir ses "copines jouer à la salle", elle
n'exclut pas totalement l'idée de coacher. "Mais
avec les petits, c'est quelque chose qui me plaît.
J'ai déjà quelques diplômes. Il faudra voir…"
CHALLENGE DE TIR
PRISE D'OTAGES
EN PLEIN CŒUR
DE LA VILLE
A l'occasion de la 3e édition du challenge de tir Albert II, qui s'est
tenue du 3 au 26 juin, les carabiniers du Prince nous ont invité
à tester l'épreuve de la villa. Le temps d'une simulation de prise
d'otage, j'ai troqué calepin et stylo pour la tenue de Lara Croft.
Par Aurore Teodoro – Photos : Mc-Clic
B
oom boom. Boom boom. Le cœur
résonne dans les tympans. Pourtant,
ma main qui tient le Glock 17 est
assurée. Devant la villa abandonnée
du boulevard du Jardin Exotique,
l'heure n'est plus aux doutes, ni à l'angoisse que
je sens poindre. Il faut foncer. La journaliste a
fait place au membre du groupe d’intervention.
C'est l'heure du dernier briefing avec mes
quatre coéquipiers : Alberto, mon confrère,
Erwan et Doggy de Mc-Clic, les organisateurs
de l'épreuve et Gilbert, membre des carabiniers
du Prince. "On ne sait pas s’il y a un otage ou
pas. Il semblerait qu’il y en ait un", rappelle
Doggy. "A l’intérieur, il va falloir fouiller. Il y a
des intrus cachés. Quand vous voyez une cible,
shootez. C’est traité et on avance. On rentre,
annoncez vous. Exigez qu’ils se rendent, qu’ils
se couchent. On verra s’ils obéissent..."
En colonne d’assaut
Boom boom. Boom boom. On s’apprête à bouger en colonne d'assaut. "Je passe devant, vraiment ?" d’un ton peu rassuré. "Allez, allez !"
Ok, c’est parti. La porte s’ouvre. Je vérifie les
abords immédiats. "Ok, c’est bon", lâchais-je,
invitant l’équipe à me suivre. "Et le placard sur
la droite ? On ouvre ! Il est armé ou pas ?" me
demande Erwan. "Oui…" Près de deux secondes
s’écoulent entre ce oui et mon tir… Réactivité
zéro ! Heureusement que nous sommes pas dans
la vraie vie.
La pièce est sécurisée. On progresse. L’arme
toujours au poing, sur le côté, prête à tirer. Je
me sens comme Lara Croft, perdue dans un
univers qui ressemblerait étrangement à Call of
Duty. Il ne me manque que... "Gilbert ! La porte,
vas-y. On reste en protection", lance Erwan.
"Un contact au fond". Les balles sifflent. Elle
n'est vraiment pas passée loin celle-là. "Traité",
l'assaillant ne gênera plus personne. On continue
notre progression. Sur notre gauche, la visibilité
est réduite. Je me positionne et lance un petit
regard. Vraiment tout petit. Sait-on jamais, ma
tête pourrait servir de cible. "Clair ! "
Courageuse, pas téméraire
Boom boom. Boom boom. Erwan et Doggy
prennent les devants. Je les observe partir à
J'AI TESTÉ POUR VOUS
l'assaut d'une porte fermée. "Vas-y ouvre !"
Echange de tir. "Une personne". "Attention ! Contact !". "J’envoie une flash, j’envoie
une flash.... Flash en place". L'explosion
m'assourdit. "Allez allez, go go go". Trop
d'informations se bousculent, je me sens
tétanisée. "Attention flash, on recule, on recule". Le premier étage est sécurisé. L’otage
n’est pas là. Pour rejoindre le rez-de-chaussée, il faut descendre par la corde tendue à
l'extérieur. Bien sûr, c'est le moment parfait
LE VIRTUEL
S’INVITE AU CHALLENGE
Durant deux jours, une soixantaine d'hommes en
uniformes venus de toute l’Europe se sont mesurés lors des sept épreuves de ce 3e challenge.
Au programme, du tir indoor (parcours en milieu
clos), du tir de précision à l'arme à air comprimé,
du tir de vitesse, le swat test (gestion de crise) le
cross shooting (épreuve physique intensive avec
tirs sur cible), sans oublier l’épreuve de la villa.
Cette année, le challenge s'est également doté
d'une épreuve sur simulateur d'entraînement
d’armes à feu, le Virtra. Conçu avec d'anciens
membres des forces de l’ordre, des neurologues et des développeurs, ce système recrée
sur écran géant de nombreux scénarios de
crise ultra-réalistes. De plus en plus utilisé pour
l'entraînement des forces de l'ordre, il s’adapte
en temps réel aux actions et réactions du participant. Pour la deuxième année consécutive, les
Autrichiens du groupe Eko Cobra ont remporté
le challenge. Le binôme monégasque, Julien Dalmasso et Sébastien Medard (Unité spécialisée
d’intervention et de voie publique), monte sur la
deuxième marche du podium.
pour que ma peur du vide se rappelle à moi...
"Ça va aller ?" me demande Erwan. Courageuse - mais pas téméraire - j’enfile le harnais
de rappel pour rejoindre mes coéquipiers quatre
mètres plus bas.
"C’est la police. Rendez vous !"
Boom boom. Boom boom. La visibilité est
réduite. Les passages se font plus étroits. Les
pneus dans les couloirs ralentissent notre progression et nous empêchent de repérer les terroristes, qui se dressent entre nous et notre
otage. "Police. Rendez vous !" crie Erwan, alors
que des tirs se font entendre à notre droite.
L’intensité monte d’un cran. Sous mon casque,
il fait de plus en plus chaud. Assurément, on
se rapproche.
Calée dans un renfoncement, mon arme s'enraye. Euh...à l'aide ? Erwan demande à Doggy
de nous couvrir et me rejoint. Ni une ni deux, il
me rend mon Glock. Heureusement car des silhouettes se dégagent de la pénombre. "Attention
grenade". L’explosion retentit. Erwan parvient à
5253
maîtriser l’assaillant qui se jette alors sur nous.
Doggy met en joue le deuxième. "Police ! Lâche
ton arme. Les mains dans le dos". Le terroriste
capitule. Sur le côté, dessiné sur une cible, se
dévoile le troisième preneur d’otage. Il tient
entre ses bras notre victime. Vite, je lève mon
arme et l'abat ! "Extraction, extraction". Sans
réfléchir, je suis le mouvement. Mais, devant la
maison, quelques minutes plus tard, l'adrénaline s'estompe. Le doute m'assaille. Et si j'avais
touché l’otage ? "Elle va bien", m’assure Erwan.
Je respire de nouveau. Mission accomplie !
ÉQUITATION
JUMPING DE MONACO
UNE HISTOIRE DE COUPLE
Lors du Jumping de Monaco qui s'est tenu du 25 au 27 juin, les spectateurs ont pu
voir des chevaux s'élancer au dessus d'une série d'obstacles dressés sur leur route.
Mais aussi de remarquer qu'un lien fort unit montures et cavaliers.
Par Aurore Teodoro et Romain Chardan - Photos : Stefano Grasso / LGCT
sur la manifestation. Et cela fait 10 ans que ça
dure. Pour fêter correctement ce double anniversaire, l'évènement réunissait une nouvelle
fois ce qui se fait de mieux en matière de Jumping. Que ce soit du côté des canassons ou des
cavaliers. A la place des habituels paddocks et
autres stands des bolides, ce sont de véritables
petites écuries qui se sont installées. De quoi
assurer un confort maximal à ces bêtes d'une
grande beauté. En guise de mécanos, ce sont
des maréchaux-ferrants, des vétérinaires, des
zones de bain et de soins, ainsi qu'une aire
d'échauffement que l'on pouvait retrouver.
Obstacles
T
rois jours durant, le port Hercule a
accueilli un spectacle tout particulier.
Exit les cylindrées du Grand Prix,
les yachts passaient au second plan
pour laisser la plus haute marche du
podium à d'autres types de chevaux, les vrais,
les équidés. L'année 2015 marquait aussi un
double anniversaire pour le Jumping de Monaco. D'une part, il fêtait ses 20 ans d'existence.
Après quelques années passées sous le chapiteau de Fontvieille, il a fini par prendre place
au port. C'est comme cela que le Longines
Global Champions Tour est venu se greffer
5455
Dès les premières courses, les cavaliers font
étalage de leurs talents de pilotage. Car comme
l'explique Dietlinde Thomel, cavalière monégasque et coach de jeunes pousses de la discipline, "le cavalier est le pilote alors que le cheval
est l'athlète." C'est sans doute ce qui explique
la longévité de ces maîtres d'équidés dans cette
discipline. Car si les cavaliers peuvent prolonger leur plaisir en restant compétitifs un bon
nombre d'années, ce n'est pas la même chose
du côté des chevaux d'après la Monégasque.
"On commence généralement à travailler avec
eux quand ils ont aux alentours de 4 ans. Cela
dépend ensuite de leur physique et de leur santé
pour la retraite, mais elle se situe généralement
autour de 16-18 ans, alors qu'ils vivent entre
25 et 30 ans." Il est donc nécessaire d'économiser les forces de sa monture. Pour ce faire,
le choix des exercices lors des entraînements
paraît primordial. Mais comment faire pour
assurer une longévité maximale à la bête ? "Ils
ont un capital saut. On saute quand il y en a
besoin, histoire d'éviter de tirer sur la corde. Il
ne faut pas sauter tout le temps car les chevaux
s'usent au niveau des articulations, que ce soit
aux pieds ou aux tendons. Pour les sauts, il vaut
mieux travailler petit pour les ménager. Ne pas
abuser permet aussi de ne pas les blaser et de
ne pas leur enlever l'adrénaline du parcours
d'obstacles."
LES RÉSULTATS
DES MONÉGASQUES
Treize monégasques ont porté haut et fort les
couleurs de la Principauté à l’occasion de ce tournoi
de prestige.
RÉSULTAT PRO-AM (1.10-1.30M)
Dietlinde Thomel sur Ruberto de Siju est arrivée 2e avec
la professionnelle britannique Yazmin Pinchen. Ilaria
Sutera sur Philema termine 9e avec le Danois Rolf-Göran
Bengtsson. Wenceslas Thomel sur Ultimatum des
Pleville, accompagné de l’Italien Emanuele Gaudiano se
classe 10e. Tamara Harnett et l’Allemand Christian Ahlmann ont terminé sur la 11e marche. Charlotte Casiraghi
sur Ramsexy Z et l’Australienne Edwina Tops-Alexander
finissent à la 12e place. Cheyenne Westebbe sur Caliente
Attack, acompagnée du Britannique Martin Fuchs, se
classe 15e.
EPREUVE D’OBSTACLE À 1.15 M
Mona Ferry, 11e sur Themis de Monaco ; Marine Platini,
13e sur Ultimatum des Pleville ; Tamara Harnett, 14e sur
Régina d’Helby ; Maxime Zegerius, 19e sur Nougat De
Moyon ; Inigo Lopez de la Osa Franco, 29e sur Diamand ;
Salomé Panizzi, 31e sur Villa Volta ; Dietlinde Thomel,
35e sur Ruberto de Siju ; Cheyenne Westebbe, 37e sur
Caliente Attack ; Alexandra Gazo, 40e sur Bright Moon.
EPREUVE D’OBSTACLE À 1.25 M
Relation de confiance
Préserver son animal permet donc de le garder plus longtemps, et donc de renforcer un
peu plus chaque jour la relation qui unit
l'animal à son maître. C'est en effet l'une des
choses qui saute aux yeux lorsque l'on assiste
à une compétition de Jumping, et ce qu'elle
soit professionnelle ou amateur. Pour faire en
sorte que le cheval obéisse à son cavalier, afin
de réussir le parcours dans le meilleur timing
et en prenant le moins de pénalités possible,
il est nécessaire pour l'humain d'établir un
lien particulier avec sa monture. "Cela prend
du temps car ça se base sur la confiance et
beaucoup de travail. C'est un peu comme
une histoire de couple", confie Dietlinde
Thomel. D'autant que les chevaux "ont aussi
leur caractère." Preuves en sont les quelques
refus opérés lors des différentes épreuves qui
se sont déroulées sur trois jours. Un refus ?
C'est tout simplement lorsque le cheval s'arrête net devant un obstacle, refusant le saut.
Une action qui peut s'avérer impressionnante
pour tout spectateur néophyte, tant on a
l'impression que le cavalier pourrait passer
par dessus-bord. Pour expliquer ces refus, les
raisons sont multiples. "Ils peuvent s'arrêter
parce qu'ils sont inquiets et qu'ils regardent
autour d'eux. Si l'environnement leur fait
peur, cela peut avoir une influence sur leur
volonté de sauter. Lorsqu'il n'y a pas assez de
distance pour aller sauter, ils marquent un
stop car ils peuvent se faire mal et risquent
de toucher la barre." Preuve que le dressage
est important, de même que le calcul des
distances par les cavaliers.
Repérages et pas saccadés
C'est un bal un peu particulier qui est offert
au public avant chaque course. On y voit
cavaliers et cavalières réaliser des enjambées
d'un obstacle à un autre, balbutiant quelques
mots par-ci par-là. "Quand on fait la reconnaissance, on compte les lignes", explique
celle qui a fini en deuxième position lors de
la ProAm (voir encadré). "En fonction de la
distance, on adapte le nombre de foulées du
cheval." Un exercice difficile, d'autant que
le parcours monégasque est plus court que
les autres dans le Global Champions Tour.
Et pour son 5e Jumping, la jeune femme de
la Fédération Monégasque d'Équitation a
d'ailleurs réussi un double sans faute sur
la ProAm. Une belle manière de rendre à
la FME ce qu'elle lui offre depuis 5 ans.
"C'est une belle opportunité que nous offre
la Fédération de pouvoir participer à un évènement comme cela. C'est toujours avec un
pincement au cœur que l'on voit arriver la
fin de l'évènement et que l'on repart sur les
concours nationaux", confie la jeune femme.
Alors rendez-vous dans un an ?
56
Wenceslas Thomel, 14e sur Ultimatum des Pleville ;
Charlotte Casiraghi, 18e sur Tchintchin du Village et 44e
sur Ramsexy Z ; Ilaria Sutera, 26e sur Philema et 46e sur
Tabriz de Labarde ; Chloé de Bruyn, 54e sur Déesse v.
Windeweg Z.
EPREUVE D’OBSTACLE À 1.15 - 1.20M
Mona Ferry, 10e sur Themis de Monaco ; Dietlinde
Thomel, 12e sur Ruberto de Siju ; Cheyenne Westebbe,
20e sur Caliente Attack ; Maxime Zegerius, 23e sur
Nougat De Moyon ; Salomé Panizzi, 24e sur Villa Volta ;
Tamara Harnett, 26e sur Régina d’Helby ; Inigo Lopez de
la Osa Franco, 32e sur Diamand ; Alexandra Gazo, 33e
sur Bright Moon ; Marine Platini, 36e sur Ultimatum des
Pleville ; Chloé de Bruyn, 38e sur Déesse v. Windeweg Z.
EPEUVE D’OBSTACLE À 1.15 - 1.20M
Inigo Lopez de la Osa Franco, 7e sur Diamand ; Mona
Ferry, 8e sur Themis De Monaco ; Alexandra Gazo 16e
sur Bright Moon ; Cheyenne Westebbe, 18e sur Caliente
Attack ; Marine Platini, 20e sur Ultimatum des Pleville ;
Dietlinde Thomel, 22e sur Ruberto de Siju ; Salomé
Panizzi, 25e sur Villa Volta ; Tamara Harnett, 31e sur
Régina d’Helby ; Chloé de Bruyn, 32e sur Déesse v.
Windeweg Z.
EPREUVE D’OBSTACLE À 1.25 - 1.30 M
Wenceslas Thomel, 6e sur Ultimatum des Pleville ;
Charlotte Casiraghi, 12e avec Tchintchin du Village et
21e avec Ramsexy Z ; Ilaria Sutera, 31e sur Tabriz de
Labarde.
EPREUVE D’OBSTACLE À 1.25 - 1.30 M
Ilaria Sutera, 9e sur Philema et 26e sur Tabriz de
Labarde ; Maxime Zegerius, 20e sur Nougat De Moyon ;
Wenceslas Thomel, 31e sur Ultimatum des Pleville.
EPREUVE D’OBSTACLE À 1.40 - 1.45M
Charlotte Casiraghi, 21e sur Tchintchin du Village.
FABRICE PASTOR
"LES 28 MEILLEURS DOUBLES
DU MONDE SERONT LÀ"
Pour la première fois, le World Padel Tour va avoir une étape en Principauté. Équivalent d'un
Grand Chelem de tennis, ce premier Monte-Carlo Padel Master verra les meilleurs joueurs
de la discipline s'affronter sous le chapiteau de Fontvieille du 8 au 13 septembre.
Par Romain Chardan - Photos : Estelle Amiaud et DR
A
moureux du padel et
ancien professionnel de la
discipline, Fabrice Pastor est
un homme impliqué dans le
développement de ce sport.
Que ce soit en Amérique du Sud ou à
Monaco, il œuvre à la montée du padel.
Pourquoi avoir créé ce tournoi ?
Je suis un joueur de padel depuis longtemps. J'ai
été professionnel et j'étais classé 85e mondial à
l'époque du Padel Pro Tour. C'est un sport qui
me tient à cœur. Pour moi c'est un rêve en tant
que joueur de pouvoir créer un master. C'est un
peu mon bébé et le faire chez moi, c'est encore
mieux. La chance qu'on a, c'est que Monseigneur nous ait accordé la date, tout comme les
autorités monégasques. Tous ont été très gentils
pour qu'on puisse réaliser ce tournoi qui sera
à vie, si possible, au chapiteau de Fontvieille.
Quel est le format du tournoi ?
C'est un master, donc les 28 meilleurs doubles
du monde seront là. Il y a les pré-qualifications,
qui se feront au Real Padel Club de Sophia-Antipolis. Ils joueront au chapiteau en qualifications contre les Espagnols, qui auront des préqualifications chez eux. Il y a aura 4 matches de
sélection sous le chapiteau. Et quatre doubles en
sortiront pour un tableau final de 32 équipes.
Pensez-vous que le fait de jouer
en 2 contre 2 puisse susciter un réel
intérêt chez le public alors que le
double en tennis est relativement
délaissé par les spectateurs ?
C'est très spectaculaire le padel vous savez.
Quand vous voyez les grands joueurs, la balle
peut sortir du terrain sur certains smashs et
ils sortent pour la récupérer et la remettre en
jeu. Nous (Monte-Carlo International Sports)
sponsorisons Juan Martin Diaz (numéro 2
SPORT DE RAQUETTE
mondial), qui, pour moi, est le Maradona du
padel. C'est le meilleur joueur de tous les temps.
A ce point là ?
Il fait toutes les choses qui ne sont pas possibles.
Je connais assez bien un bon nombre de "top
joueurs", et ils me disent tous que sa balle va
plus vite, qu'elle est différente. On essaie de lui
taper sur le corps, mais il se sort toujours de
cette situation en marquant le point. Quand ça
arrive deux-trois fois, ça peut être de la chance,
quand ça fait 14 ans…
Juani Mieres
Juan Martin Diaz
Quels sont vos objectifs pour
cette première manifestation à
Monaco ?
J'ai eu la chance de trouver beaucoup de partenaires et je ne pensais pas en trouver autant.
Je pensais payer la note moi-même, mais j'ai eu
une grande aide du côté de ma famille, du côté
d'une banque, de la SBM. Donc je pense que ça
commence très bien. On a 2600 places, entre
loges et places normales. J'espère surtout qu'on
sera à la hauteur et que ça plaise. Et je pense que
si tout se passe bien, pour la deuxième année, on
fera le plein en tribunes. Et je vais vous dire, la
zone VIP de ce tournoi sera exceptionnelle. Je
ne crois pas qu'il y ait beaucoup de tournois de
tennis dans le monde qui l'ait. On est vraiment
en train de faire un très grand effort.
Que trouvera-t-on autour
de la manifestation ?
Un village commercial sera ouvert au public, où
il y aura des boutiques de padel, des marques de
sport et autres. Ensuite, il y a une zone VIP très
importante. Je me dois de faire quelque chose
d'impressionnant pour que notre pays soit un
peu plus reconnu dans le monde, pour que les
gens se disent "c'était incroyable", lorsqu'ils
vont repartir.
Avez-vous prévu
des animations autour du padel ?
Le terrain extérieur est fait pour ça. Je trouve
qu'il est important de pouvoir toucher un
joueur. Au tennis par exemple, je trouve dommage qu'on ne puisse pas trop les approcher.
A chaque fois qu'on fait la Fabrice Pastor Cup
(coupe créée par Fabrice Pastor pour aider les
5859
Gaby Reca
joueurs d'Amérique du Sud), j'amène une dizaine de joueurs parmi les meilleurs du monde,
pour que les gens puissent jouer avec eux, même
si ce n'est que 5 minutes. J'essaie de rapprocher
les joueurs du public, et c'est pour ça qu'on a créé
le court extérieur. Pour que les gens puissent, par
chance ou autre, je ne sais pas encore comment
on va s'organiser, avoir un temps précieux avec
des joueurs. Une exhibition de femmes aura
lieu, avec les deux numéros 1 (Maria-Pilar et
Maria-José Sanchez Alayeto), la numéro 11,
Marta Ortega, et la quatrième n'est pas arrêtée.
Nous prévoyons d'inclure un tableau féminin
l'année prochaine.
Un tournoi pro-amateur
est aussi prévu ?
Oui, ce sera spécifique à Monaco. On a tellement de célébrités en Principauté que je trouvais important qu'elles puissent jouer avec
un des meilleurs joueurs du monde. Je peux
vous dire qu'on a confirmation de Didier Deschamps, Thomas Johansson (ancien tennisman
suédois). Il y a un coureur de F1 intéressé. On
essaie de faire un beau tournoi.
MARE NOSTRUM
MONACO
SUR LA ROUTE DE RIO
Cette année encore, le meeting de Monaco a fait le plein de
champions. Les 13 et 14 juin, plus de 300 nageurs de 28 nationalités
différentes ont investi le bassin olympique du Stade Louis-II. Un
rendez-vous indispensable pour bon nombre de sportifs attendus
aux championnats du monde de Kazan du 24 juillet au 9 août.
Dossier réalisé par Aurore Teodoro – Photos : Erika Tanaka et Romain Chardan
NATATION
Côtoyer les gros poissons
Tout près du petit bassin, où les athlètes
s’échauffent et récupèrent, on retrouve
Arslane Dris, l’entraîneur du Cercle des
nageurs de Talence à Bordeaux. "On a
privilégié le meeting de Monaco car son
programme est assez chargé sur la première
journée. Cela permet aux nageurs de répéter
l'exercice dans des conditions de fatigue
presque maximale et aux entraîneurs d'avoir
pas mal d'indices sur la façon de nager avec
cet état de forme", explique l’entraîneur
du jeune nageur algérien Oussama Sahnoune, qualifié pour Kazan sur le 50 et
100 m crawl. "Aujourd'hui, on côtoie les
plus gros poissons, on acquiert des connaissances et des façons de faire beaucoup plus
intéressantes. Ça relève le niveau du nageur"
S
ous nos yeux, le rituel est toujours
le même. Imperturbable. Un peu à
l'image des nageurs qui s'apprêtent à
s'élancer. Derrière les plots, on ajuste
les lunettes, on prend place. Certains
se tapotent les muscles. Il ne reste plus que
quelques secondes avant le départ. "Take your
mark", prévient le juge, avant son fameux coup
de sifflet. Et c’est parti ! Pourtant, cette année,
il régnait une atmosphère toute particulière au
meeting de Monaco. A quelques semaines des
championnats du monde de Kazan, et à tout
juste un an des Jeux Olympiques de Rio - “la
plus grande compétition pour les nageurs” selon
le champion du monde Ryan Lochte (voir son
interview ci-après) - la Principauté faisait office
de prélude, de mise en bouche.
6061
Effectivement, cette année encore, le bassin
olympique monégasque ne manque pas de pointures. Un simple coup d’œil suffit pour repérer
Chad Le Clos, Ryan Lochte, Jérémy Stravius,
Katinka Hosszu, Jeanette Ottesen, Charlotte
Bonnet, ou encore Daiya Seto et l’importante
délégation japonaise… Du côté des nageuses du
pays du soleil levant, la timidité est de rigueur.
Pas facile de dépasser la barrière de la langue,
même dans celle de Shakespeare. Il en va de
même du côté de l'équipe d'encadrement… mais
on parvient tout de même à comprendre que
Monaco est une étape de leur tournée européenne, un "funny meeting" d’entraînement,
auquel ils assistent pour la 20e fois. Le moins
qu’on puisse dire, c’est qu’avec neuf victoires
sur vingt compétitions, cet "entraînement" aura
porté ses fruits en Principauté.
Les jeunes mesurent cet écart, ils ne sont pas
dupes. Mais il faut leur montrer que c’est
possible, que ces écarts peuvent être comblés
avec du travail, à condition de s’impliquer
toujours plus", confirme leur entraîneur. A
l'instar de leurs aînés, les semaines suivant
le meeting s'annonçaient chargées pour les
jeunes nageurs de Michel Pou. Les championnats de France Nationale 2 d'été du 10 au 12
juillet pour une vingtaine d’entre eux. Ceux
d'Europe junior, la même semaine, pour Lisa
Pou (vice-championne d'Europe). Du 26 juillet au 1er août, c'est à Tbilissi, en Géorgie,
que l'on retrouvait les Monégasques Théo
Chiabaut, Dorian Viora, Claudia Verdino et
Marine Le Berrigaud pour les Youth Olympic
European Festival, où ils ont représenté la
Principauté en individuel ainsi qu’en relais
mixte. Théo et Claudia ont enchaîné ensuite
avec les championnats du monde à Kazan.
Tout un programme !
Monaco, bien plus intense
Du côté des gradins voisins, c’est un véritable
rassemblement des anglophones du meeting.
Les accents sud-africain, américain ou encore
canadien sonnent doux dans les oreilles. Gamal
Assaad, assis tout en haut, observe les courses. Ce
spécialiste du 50m, 100m et le 200 m papillon,
termine en Principauté son premier circuit Mare
Nostrum. "C'est une étape très importante pour
mon entraînement, pour tester son niveau et se
mesurer aux grands champions. J’ai vraiment
beaucoup appris sur ce meeting", explique le
Canadien. Alors qu'on quitte le sympathique
nord-américain, on retrouve une tête pas tout
à fait inconnue. Une semaine après sa victoire
aux Jeux des Petits États, l’Islandaise Eyglo Osk
Gustafsdottir s’apprête à rejoindre la chambre
d’appel. Habituée des lieux depuis ses 14 ans, la
championne, d’ores et déjà qualifiée pour Kazan
et Rio, apprécie ce rendez-vous en Principauté.
"Ces dernières années, la compétition est devenue bien plus intense. C'est vraiment une bonne
préparation pour les Championnats du monde",
nous confie la jeune nageuse de 20 ans avant de
s’élancer aux côtés de Katinka Hosszu et Kirsty
Coventry pour la Finale A du 200m dos.
Une course contre soi-même
Au sein de la délégation de l’ASM natation, l’effervescence est saisissante. Dans les travées, on
commente sa course, on échange ses impressions.
On encourage ses camarades. "Allez Sandy !
Allez Sandy !" s’époumonent les jeunes nageurs
dans les tribunes quand vient l’heure du 50m
papillon. Nous y rencontrons Pauline, Mattia,
Lison, Lauriane, Miguel, Yohan et Antonio.
Tous sont âgés de 13 à 18 ans et en sont au moins
à leur 3e Mare Nostrum. Autour de ce bassin qui
est le leur, ils ont déjà rencontré leurs modèles :
Florent Manaudou, Katinka Hozzsu pour ne
citer qu’eux… De grands champions dont ils
trouvent la présence à la fois "stimulante" et
"encourageante". "Cela fait bizarre de se retrouver en chambre d’appel avec eux, cela donne de
l’énergie en plus", explique Antonio, "Mais c’est
plus une course contre soi-même. On sait que les
autres ont un niveau plus élevé". Tous, en tout
cas, ont un objectif en tête : "donner le meilleur
de soi-même. Parvenir à son temps habituel, au
moins, mais toujours viser de meilleurs chronos".
Se donner les moyens
"C’est un meeting d'une densité très importante,
d’un niveau très élevé, avec les meilleurs nageurs
mondiaux", rappelle Michel Pou, l'entraîneur
de l’ASM natation. "C'est une chance de les
avoir à Monaco, de pouvoir les côtoyer, de les
observer et également essayer de se mesurer à
eux, quand c'est possible, comme pour Tom Paco
Pedroni (voir son portrait ci-après)". "Quand on
confronte des nageurs de niveau de nationale 2
avec des niveaux internationaux, il y a des écarts.
62
TO M PACO P EDR O N I
L'OR OLYMPIQUE EN TÊTE
L’année dernière, il avait fait sensation en terminant 3e de la Finale B du 100 m nage libre.
Cette année, nous le retrouvons en finale A, à seulement quelques centièmes de Jérémy Stravius,
Katsumi Nakamura ou encore Paul Biedermann. Portrait d’un jeune espoir de l’AS Monaco.
de moi, de ma technique de nage. Il m’envoie
des mails tout le temps, en me disant que je
peux faire telle compétition, tel entraînement.
Et après chaque compétition, il m’envoie un
petit message avant même que j'ai le temps de
lui envoyer mes résultats !"
Porter les couleurs de la Principauté
Désormais, c’est vers Rio que se tournent les
yeux du nageur de l'ASM. “Chaque nageur professionnel veut se qualifier pour les Jeux Olympiques. Il n’y a pas de meilleure compétition",
confie Tom, qui espère bien "être champion
olympique plusieurs fois."
Pour avoir toutes les chances de son côté, à la
rentrée, Tom mettra ses études entre parenthèses. Plusieurs mois d'entraînement intensif
outre-atlantique l'attendent, entrecoupés par
les championnats de France petit bassin, pour
"s'entraîner" et "s'amuser". Il reviendra en mars
pour les championnats de France grand bassin
où il espère bien obtenir son ticket pour Rio en
50 et 100 m nage libre, ainsi qu’en relais.
C
omme beaucoup, c'est grâce à ses parents que Tom Paco Pedroni tombe
tout jeune dans le grand bain. "Un
jour, mon père m’a dit : "Tu nageras jusqu’à ce que tu aies 18 ans", se
remémore le nageur. "Il m'encourageait toujours
à battre son record du 100 m en me disant que
je serais vraiment fort si je battais ce temps-là.
Un jour, j'y suis parvenu..." Et depuis, Tom n'a
jamais quitté les bassins.
La natation, c’est une véritable passion, que ne
peut expliquer cet amateur de crawl. "Ceux qui
ne nagent pas ne peuvent sans doute pas comprendre", souffle-t-il. Mais, au fil de la discussion, au-delà même des sensations que procure
la natation, on soupçonne un brin d'adrénaline
et une volonté sans faille de se surpasser.
De l'ONN à l'ASM
Longtemps licencié à l’Olympic Nice Natation
(ONN), le jeune nageur rejoint les rangs de
l'ASM natation en avril 2014. Un départ motivé
par une "accumulation de petits détails", qui le
poussent à se rapprocher du club monégasque
et de son entraîneur Michel Pou. "J’ai toujours
connu Michel. Il venait à Nice avec ses nageurs.
J’ai vu qu’il s’en occupait très bien, mieux que
chez nous à l'ONN", se souvient Tom. "Et puis
j’adore Monaco. Je me suis dit que nager ici, ça
devait être vraiment pas mal".
Et depuis, c'est entre la Principauté et Las Vegas,
où il mène de front la natation et ses études d’hôtellerie, que le jeune Niçois de 20 ans partage
son temps et ses entraînements. "Même quand
je suis à Las Vegas, Michel s’occupe énormément
Ce n'est qu'une fois les olympiades passées que le
Niçois reprendra sa dernière année d'université,
sa dernière tout court probablement au pays de
l'Oncle Sam. "Je ne me vois pas habiter aux EtatsUnis, même si j'y retournerai régulièrement. Une
fois diplômé, j'ai envie de revenir et de rester ici,
près de ma famille et de continuer à m'entraîner
à Monaco. Et un jour, pourquoi pas, courir sous
les couleurs de la Principauté".
NATATION
R YAN LOCH T E
"ENCORE DE NOMBREUX OBJECTIFS"
Champion du monde, quintuple champion olympique, détenteur de multiples
records du monde, Ryan Lochte était l'une des belles têtes d'affiche de ce 21e Mare
Nostrum. Nous l'avons rencontré à l'issue de la première journée de compétition.
Quel était votre objectif
sur ce week-end à Monaco ?
En toute honnêteté, mon intention était de participer à un grand nombre de courses, c’est tout.
C’était plus un entraînement, sans réels objectifs
particuliers. Nous sortons juste de notre stage de
préparation. Je suis fatigué, éreinté. Mais, j’avais
envie de monter sur ces plots, essayer de me mesurer aux autres nageurs et m’approcher autant que
possible de mes meilleurs temps. Juste concourir.
Etes-vous satisfait
de vos performances ?
Non, pas vraiment ! Je pense que j’aurais pu faire
mieux sur mes deux courses. Mais, tout ce que je
voulais, c'était participer à des courses. Et je suis
heureux de ce point de vue là.
Votre nage préférée ?
Le quatre nages en individuel. Pour moi, c’est
une seule nage, car il faut toutes les réaliser en
une seule course. Mais s’il fallait en choisir une,
ce serait le dos.
Médailles olympiques, titres
mondiaux… Vous avez tout gagné.
Qu’est-ce qui motive encore un
champion de votre envergure ?
R
yan Lochte revient de loin. Une
rupture des ligaments croisés postérieurs, causée par une fan un peu trop
enthousiaste en novembre 2013, l’a
tenu éloigné des bassins pendant de
longs mois. A 30 ans, celui qui est encore considéré
comme l'un des meilleurs nageurs du monde a
fait son grand retour cette année dans les bassins.
Avec, en tête, toujours plus de victoires.
Etre là aujourd'hui, après avoir
déclaré forfait en 2014, cela
représente quelque chose de
particulier pour vous ?
Je n’avais pas pu venir l’année dernière à cause
de ma blessure. Je suis en bien meilleure forme
aujourd'hui, et je me suis beaucoup entraîné cette
année. Mais, je voulais voir cette compétition,
comment cela se passe. A Monaco, il y a beaucoup
de courses rapides. C’est un véritable tremplin
pour ce que je souhaite accomplir par la suite.
Est-ce difficile de revenir
à la compétition après
des mois de blessures ?
J’ai eu beaucoup de doutes. A un moment, je
me suis même demandé si je ne devais peut-être
pas juste raccrocher mon "speedo" et en rester
là. Mais j’avais toujours cette envie d’atteindre
mes objectifs en natation. Ma famille était derrière moi, elle m’a beaucoup soutenu. Je me
suis entouré d’influences positives. Cela m’a
permis de revenir dans les bassins beaucoup
plus rapidement.
6465
Vous savez, j’ai encore de nombreux objectifs en
tête, notamment aller aux prochains Jeux Olympiques à Rio. Mais je préfère les garder pour moi et
vous laisser deviner ce que je vais faire par la suite !
Donc, vous avez déjà
les jeux de Rio à l'esprit ?
Comment pourraient-ils ne pas l'être ! C’est la
plus grande compétition pour les nageurs. Après
Londres, mon esprit était déjà tourné vers Rio.
Et les Championnats
du monde à Kazan ?
Je serai de la partie ! Je veux faire quelque chose de
bien. Je veux une place sur toutes mes courses. Je
veux des médailles. Je pense que cela serait bien,
compte-tenu de ce que j’ai vécu l’année dernière.
Si je peux y parvenir, ce sera bon pour moi et
sacrément stimulant pour la confiance.
MONTGOLFIÈRE
LES AÉRONAUTES
VEULENT DEVENIR
"VERTS"
Les Aéronautes de Monaco ont décidé de
prendre une orientation écologique dans leur
approche du vol en ballon. L'occasion de revenir
sur l'histoire du club et d'évoquer ce nouveau
projet avec le président, Alain Cruteanschii.
Par Romain Chardan - Photos : Les Aéronautes de Monaco.
AÉRONAUTIQUE
Q
ue ce soient les frères Montgolfier, ou encore Jules Verne qui en
avait fait un roman, tous seraient
aujourd'hui bien impressionnés de
voir jusqu'où sont allés les moyens
de transport qu'ils ont amenés au grand public
à leur époque. Les clubs aéronautiques ont
fleuri aux quatre coins du monde, et même
la Principauté a le sien avec les Aéronautes de
Monaco. Initialement créé en 2000, ce club a
mis quelques années à décoller. "A cette époquelà, je volais tout de même, mais à l'extérieur.
Ayant lancé les survols en ballon des Châteaux
de la Loire dans les années 90, je n'ai pas trop
de soucis pour aller voler", confie Alain Cruteanschii, le président du club de la Principauté.
Si au départ le club est surtout composé "de la
famille et des amis", il va connaître un réel essor
quelques années plus tard. Et grâce à une rencontre. "Bernard Lambert était à cette époque
le directeur général de la Société des Bains de
Mer (SBM). Il avait compris qu'entre le luxe et
le rêve vendus par la SBM et notre activité, il
y avait une adéquation", explique le pilote de
montgolfière. Résultat de cette rencontre, une
subvention du premier employeur monégasque
aux aéronautes de Monaco. "Le premier ballon
est arrivé en 2009. On l'a ensuite présenté sur
la place du casino, et dès ce moment, on n'a
pas arrêté."
Invitation et médailles d'or
Depuis ce jour de 2009 et le premier envol
du ballon griffé aux couleurs de la SBM, les
récompenses n'ont cessé de pleuvoir pour Alain
Cruteanschii et ses acolytes. Pêle-mêle, trois
médailles d'or à la coupe Icare (la plus grande
manifestation mondiale de vol libre) en 2012,
2013 et 2014, ainsi qu'une médaille d'or à Barcelone en 2011 lors de l'European Balloon Festival. Et pour preuve des belles performances
réalisées par les équipages des aéronautes de
Monaco, une invitation en octobre dernier
à Albuquerque pour la coupe des nations.
"C'était très émouvant d'être là-bas car c'est
une reconnaissance du travail accompli ainsi
que de la qualité de l'équipe. C'était également
la première fois qu'un ballon monégasque volait
aux Etats-Unis", évoque, pas peu fier, Alain
Cruteanschii. D'autant que de sacrés pointures
ont rejoint son club. Parmi les membres, l'on
peut notamment compter Bertrand Piccard,
l'homme qui a réalisé un tour du monde en ballon en 1999, et qui est actuellement en cours de
6667
Visuel du projet de ballon écologique.
nouveau tour du globe à bord du Solar Impulse.
Autre pilote présent dans les membres, Bob
Berben, notamment vainqueur de la coupe
Gordon Bennett (plus ancienne compétition
aéronautique).
"Ça passe ou ça casse"
Malgré tout ça, la SBM a récemment décidé
de ne plus attribuer d'aide pécuniaire aux aéronautes de Monaco. "Après l'annonce de cet arbitrage budgétaire, j'ai pris la décision de convoquer le comité directeur du club et je leur ai
annoncé que nous allions devoir déclarer forfait
pour toutes les compétitions à venir", explique
le pilote. Sans cette subvention, difficile donc
pour le club de continuer à vivre, d'autant que
les ballons arrivent en fin de vie. Mais plutôt
que de se laisser abattre, le président a décidé
de donner une nouvelle orientation à son club.
"Lorsque Monseigneur avait prononcé son discours lors de son intronisation, j'avais été touché
par son discours écologique. Le chemin tracé
par le Souverain, c'est vraiment l'avenir", précise
Alain Cruteanschii. Très au fait de ce qu'il se
passe dans le milieu de l'aéronautique, celui qui
est arrivé à Monaco voilà 20 ans a suivi de près
les travaux de la société Ultramagic en Espagne.
"Une nouvelle technologie est arrivée, et elle va
nous permettre d'économiser 70% de carburant
sur tous les vols que l'on va faire. On passe ainsi
d'une consommation de 100 litres de propane
à l'heure à 30 litres. On se dit donc que le club
sera écologique en 2016 ou ne sera plus. Ça passe
ou ça casse."
Double vitrage
Une montgolfière écologique donc, mais comment une réduction de carburant aussi drastique
est-elle possible ? Assez facile à comprendre si l'on
se réfère aux explications du pilote-parachutiste.
"C'est très simple. Le constructeur a eu l'idée de
cette manière. Le double vitrage marche. Donc
on s'est dit, si on faisait une double enveloppe ?
Après 2 millions d'euros et 5 ans de travaux, ils
ont trouvé la solution pour garder un espacement
entre deux couches de tissus de 4 à 5 mm entre
la voile intérieure et la voile extérieure. L'idée
est que le ballon se change en bouteille thermos.
On le chauffe moins puisqu'il garde la chaleur.
La couche d'air entre la voile intérieure et la
voile extérieure sert d'isolant, c'est donc le même
principe que le double vitrage." Effectivement, il
ne semble rien y avoir de compliqué là-dedans.
D'autant que des prototypes seraient déjà prêts.
"A l'heure actuelle, il n'y a que 4 prototypes qui
volent, à savoir trois en Espagne et un en Suisse."
Coupe
Alain Cruteanschii espère donc avoir le cinquième, mais aussi devenir le premier team
écologique monégasque. Mais l'ambition de cet
homme ne s'arrête pas là. Afin de promouvoir
68
au mieux sa démarche écologique, il aimerait créer une compétition qui prendrait son
départ à Monaco. "L'idée que j'ai eue, c'est de
créer un trophée pour mettre en scène cette
technologie. Cela consisterait à décoller de
Monaco et partir pour une course de distance
sur 5 heures, uniquement ouverte aux ballons
écologiques. J'ai trois possibilités de zones de
décollage sur Monaco. À savoir, la digue du
port, le stade Louis-II, et j'ai demandé au Souverain l'autorisation de décollage de la place
du Palais. Nous pourrions créer la première
référence, et le trophée passerait de main en
main. On fait un vol de 5 heures, on part d'ici
pour se poser à Mondovi (en Italie, là où le
club effectue ses vols d'entraînement), et on
invite le monde à venir nous battre. Et l'idée
est qu'on maîtriserait la météo. C'est-à-dire
que ça ne serait pas à date fixe, et que chaque
mois, de l'automne au printemps, nous ouvrons
des périodes. Et une semaine avant, on ouvre
un créneau de 3-4 jours en proposant ça aux
gens inscrits pour le trophée." Pour ce faire,
un météorologue confirmé, actuellement à
l'œuvre sur Solar Impulse, Luc Trullemans, a
déjà donné son accord pour gérer cette partie
du challenge. Si la survie du club passe par
une évolution écologique, il faudra également
trouver des sponsors. C'est d'ailleurs ce à quoi
s'attelle Alain Cruteanschii qui espère amener
ce nouveau projet jusqu'à son terme.
.FR
TOUTE
L’ACTUALITÉ
DU SPORT
DE MONACO
ET DE LA
CÔTE D’AZUR
SUR LE WEB
WWW.CODESPORT.FR
ACTUALITES ◆ EVENEMENTS
CODE SPORT
INTERVIEWS ◆ BREVES ◆ REPORTAGES
@CODESPORT
HERCULIS
DANS LA LIGNÉE DES GÉANTS
Pour sa mouture 2015, le meilleur meeting 2014 n'a pas déçu, loin de là. Toute la
soirée durant, les athlètes présents sur le tartan monégasque ont tenté d'aller chercher
des records. Morceaux choisis d'une édition qui a vu le sacre de la reine Dibaba.
Par Romain Chardan - Photos : Charly Gallo / Centre de presse, Roland Macri et Claude Eyraud.
L
'athlétisme offre du spectacle pour qui
se prend à suivre les différents meetings.
Il se passe toujours quelque chose dans
un stade, car plusieurs épreuves s'y déroulent en même temps. Difficile donc
de tout voir. Mais les observateurs avertis savent
où et à quel moment poser leurs yeux, certaines
disciplines étant plus propices que d'autres pour
faire tomber les records. Un point sur lequel
Herculis a une sérieuse réputation à défendre avec
une pléiade de nouvelles meilleures performances
établies l'an dernier. S'il n'a pas fait mieux cette
année, le meeting d'athlétisme monégasque a
tout de même donné du plaisir aux spectateurs
venus en masse au stade Louis-II.
Le 100 mètres en clôture
Pour tenir en haleine tout un public, quoi de
mieux que de prévoir son épreuve reine à la fin
de son évènement. Comme pour faire saliver les
quelque 17 897 spectateurs présents, deux relais
4x100 m (masculin et féminin) étaient proposés en ouverture des courses. Les Etats-Unis y
avaient d'ailleurs deux équipes chez les hommes,
l'une d'elles comptant Justin Gatlin et Tyson
Gay comme 2e et 3e relayeurs. Et comme si elle
n'était qu'un échauffement, les deux sprinteurs
ont montré leur supériorité sans avoir l'air de réellement forcer. Moins de trois heures plus tard,
les deux hommes revenaient sur la piste pour
leur 100m. Jimmy Vicaut, nouveau recordman
d'Europe, prenait place entre les deux. Le top
donné, une flèche nommée Gatlin s'adjugeait
une victoire sans équivoque en 9,78 secondes,
laissant Gay à 19 centièmes. Vicaut prenait la
troisième place avec un chrono décevant (10,03
sec). De quoi voir la marge qu'il lui reste en vue
des mondiaux de Pékin fin août (22-30 août).
Le 1500 mètres à la fête
Le 1 500 mètres féminin devait être seul à cause
de l'alternance des compétitions d'une année
sur l'autre dans les meetings de la Diamond
League. Mais les organisateurs avaient décidé de proposer un 1 500 masculin qui serait
hors compétition. D'autant que la lutte dans
ATHLÉTISME
la cadette des Dibaba arrivait en grande forme
et avait annoncé se sentir capable de battre le
record du monde détenu par la Chinoise Qu
Yunxia. Et, au détour d'une course menée de
main de maître, l'Ethiopienne s'est adjugée le
nouveau record du monde de la discipline en
courant ce 1 500m en 39 centièmes de moins
que sa prédécesseuse (3'50"07). Herculis tenait
ainsi un nouveau record du monde en son sein.
Tuka, l'aile victorieuse
l'épreuve masculine s'annonçait intéressante.
Et le champion olympique 2008 a préparé son
retour à Pékin de la meilleure des manières.
Signant une course incroyable, Asbel Kiprop
s'est approprié le nouveau record du meeting
en l'emportant en 3'26"69. Un temps malheureusement pour lui insuffisant pour faire
tomber le record du monde établi par Hicham
El Guerrouj (3'26" 00) en 1998. À noter également que sur les 14 participants, 11 ont battu
leur meilleur temps personnel. Côté féminin,
Au départ du 800m, on ne s'attendait sans doute
pas à voir le stade finir debout pour le final. Et
pourtant. Alors que le Français Pierre-Ambroise
Bosse faisait la course en tête et semblait s'envoler vers une belle victoire, le Nantais s'est complètement écroulé lors des 150 derniers mètres,
terminant à la 10e place. Nigel Amos et Ayanleh
Souleiman semblaient se disputer la victoire
quand un homme a surgi sur leur aile. Sortant
de nulle part, le Bosnien, Amel Tuka mettait les
gaz et coiffait tout le monde au poteau au terme
d'une accélération hallucinante qui a fait se
lever le stade, s'adjugeant au passage le nouveau
record national de son pays (1'42"51). Dans la
même course, le monégasque Brice Etes, invité
de l'évènement, a longtemps tenu au même
rythme que ses adversaires avant d'être quelque
7071
peu distancé lors des 300 derniers mètres. Une
course qui a également vu de nombreux coureurs réussir leur meilleur temps de la saison ou
battre leur record personnel.
Lavillenie seul au monde
Le 200m haies féminin a lui aussi valu son pesant d'or. Alors que la favorite, Dafne Schippers,
était logiquement attendue, c'est l'Américaine
Candyce McGrone qui s'est finalement imposée. Au terme d'un sprint fou sur la dernière
ligne droite, elle a réussi à remonter son couloir
8 pour s'imposer d'un petit centième devant la
Suédoise. Alors que les courses s'enchaînaient,
il en était un qui attendait patiemment son
tour, observant ses concurrents se casser les
dents sur des hauteurs qu'il n'avait même pas
prévu de sauter. Ayant décidé d'entrer dans le
concours à 5,82m, Renaud Lavillenie avait déjà
gagné avant même de commencer, ou presque.
Passant sa première barre dès le premier essai,
tout comme la seconde à 5,92, qui lui assurait
la victoire, il s'est ensuite essayé à 6,02m. Il
n'a cependant pas été en réussite, touchant
par trois fois la barre, ce qui l'empêchait de
tenter de battre le record du meeting (6m). Il
lui faudra attendre deux ans pour tenter de le
battre à nouveau...
R E N AU D ET VALEN TIN LAVILLEN IE
UNE HISTOIRE DE FAMILLE
Renaud et Valentin Lavillenie sont frères et perchistes de haut niveau. Mais ils sont aussi
les fils d'un ancien perchiste et issus d'une famille de sportifs. Unis par le sang comme
par la passion, rencontre avec deux bonhommes qui aiment s'envoyer en l'air.
Par Romain Chardan et Jordan Perronneau. Photos : Charly Gallo et Manuel Vitali / Centre de presse, Roland Macri et Claude Eyraud.
D
ans le milieu sportif, le nom Lavillenie est évocateur. Non seulement
parce que Renaud, l'aîné de la famille, a fait tomber le record établi
par Sergueï Bubka en passant une
barre à 6,16m en 2014 à Donetsk. Mais aussi
parce que le petit frère, Valentin, vient taper à la
porte du gratin mondial depuis quelques mois.
Sans oublier que le sport, et plus particulièrement la perche, sont un pan de l'histoire de la
famille Lavillenie.
Au nom du père
Comme souvent dans l'histoire des champions,
l'on se rend compte que le papa n'est pas étranger
à l'arrivée du fiston dans un sport. Chez les natifs
de Barbezieux-Saint-Hilaire, en Charente, cette
règle se vérifie à nouveau. Alors que leurs grandparents étaient eux aussi sportifs, "ma grand-mère
faisait de l'athlétisme, mais c'est mon père qui
s'est lancée dans la perche le premier", explique
Renaud Lavillenie. Les entraîneurs ne courant
pas les rues à l'époque, c'est donc le grand-père
qui fait office de coach pour son fils. Sans se
douter que ses futurs petits-enfants seront des
noms reconnus de la discipline. Cependant, les
prémices de la passion des frangins pour la perche
se voient assez vite. "J'ai commencé assez jeune,
mais c'est surtout parce que mon père en faisait.
Avant 10 ans, c'est très difficile, donc j'avais un
peu ce côté privilégié. Et puis quand on est petit,
on fait comme son père", note Renaud. Ce qui
ne l'empêche pas d'avoir sa première licence à 7
ans, même si les choses sérieuses ne commencent
que vers l'an 2000 et le retour à Cognac. "On a
vécu dans les Landes, et le contexte ne me plaisait pas trop, donc je jouais au basket. Mais je
m'entraînais un peu en cachette dans mon jardin
quand même", confie le meilleur perchiste actuel.
Pour Valentin, la passion de la perche a mis un
peu plus de temps à se déclencher, comme il
l'explique lui-même. "J'ai fait un peu de tout au
début, que ce soit du javelot, du 50m haies ou
du triathlon. Ma première licence est arrivée à
12 ans, mais c'était de l'athlétisme. Et comme la
ATHLÉTISME
perche était la seule discipline où, entre guillemets, je n'étais pas mauvais et je m'y plaisais bien,
donc j'ai continué. Et voir mon grand frère en
faire sur les compétitions m'a encore plus donné
le goût d'y aller aussi."
Frères avant tout
Malgré un écart d'âge de 5 ans, Renaud et Valentin affichent une réelle proximité, à la vie comme
en compétition. D'ailleurs, le plus jeune le clame
haut et fort, "notre lien c'est la perche. On vit
avec la perche, c'est un peu le fil conducteur de
notre vie." Une pratique qui a donc renforcé
la relation entre les deux frangins. "Le fait de
pouvoir faire des compétitions ensemble, de
nous entraîner ensemble, ça nous permet de
partager plus de choses que si mon frère faisait
de la pétanque par exemple", précise Renaud.
"On vit des moments où on est quasiment tout
le temps ensemble. Il y a un petit plus, une étincelle en plus lors de ces périodes, et c'est lié à la
perche. Sans ça, on ne vivrait sans doute pas ce
genre de moments", détaille Valentin. Et comme
tous bons frères qui se respectent, passer autant
de temps ensemble ne se fait pas toujours sans
étincelles. "Valentin a grandi, donc ça va (rires).
Il y a eu des périodes plus compliquées, mais
c'est inhérent à une relation entre deux frères.
Dans quelle famille n'y-a-t-il pas eu de clashs ?"
Au-delà du lien affectif qui les unit, Valentin a
aussi la chance de pouvoir profiter des conseils
de son champion de frère. Un champion dont il
battait cependant tous les records dans les catégories de jeune. "C'est bête à dire. C'est quelque
chose que l'on pouvait constater sur papier, mais
ça m'a plus nui qu'autre chose. Je m'attardais
beaucoup là-dessus et pas assez sur le vrai truc
de la perche," confie le jeune homme de 24 ans.
"J'étais obnubilé par ça. Mais j'ai commencé à
m'en détacher à l'été 2012 lorsqu'on en a parlé
ensemble. Il fallait que j'arrête mes bêtises. Il
n'avait pas encore fait le record, et il m'a dit, "je
battrai peut-être le record du monde, peut-être
que ce sera toi, mais on s'en fout, c'est chacun
son chemin"." Au-delà de cette conversation, un
préparateur mental a également aidé Valentin.
Stress
Régulièrement présents sur les mêmes meetings
et championnats, Renaud et Valentin ne sont
jamais bien loin l'un de l'autre. Leur lien si particulier va même jusqu'à se poursuivre dans la
7273
préparation des sauts. Si le stress a disparu des
sensations de Valentin avant une tentative de
Renaud, il reste toujours ce petit quelque chose
d'indescriptible. Comme ce jour de février 2014,
à Donetsk, quelques minutes avant un saut qui
va bouleverser l'histoire de la perche et du monde
de l'athlétisme. "Le jour où il fait le record du
monde, il me dit d'aller chercher telle perche,
me dit d'autres trucs et il part. Je ne stressais
pas du tout parce que je savais qu'il allait passer.
C'est facile à dire aujourd'hui, mais 30 minutes
avant son saut, il me dit, comme je vous parle
maintenant, qu'il allait le faire, comme s'il me
disait qu'il allait se manger une glace. On était
assis tous les deux, il est à 5,90m, et il me dit
(en parlant d'un adversaire) "pourquoi il fait ça,
je vais battre le record du monde aujourd'hui."
Ça peut paraître prétentieux dit comme ça, mais
non, pas du tout. Je suis allé chercher la perche,
et il l'a fait." Medium le Valentin ? Non, sans
doute pas, mais connecté à son frère, c'est certain. Et même s'il s'est blessé à l'entraînement
avant Herculis (fracture des 3es et 4es métacarpes
de la main gauche), il y a fort à parier qu'on le
verra en bord de piste à Pékin pour prendre le
vent avant les sauts de son aîné...
GMT+
17H-19H
JEAN-CHRISTOPHE DIMINO
Première radio en Principauté sur les CSP+*
radio-monaco.com
APP ANDROID SUR
*CSP+ : dirigeants, décideurs, cadres, professions libérales et professions intellectuelles supérieures. Étude Médiamétrie AD HOC, réalisée du 21 mai au 18 juin 2012, sur 512 personnes résidentes à MONACO, âgées de 13 ans et +. - © iPad, iPhone, App Store, Android, Google Play, Radio Monaco, marques et logos déposés - tous droits réservés.
AS MONACO
football
AS MONACO ACADEMY
L'ÉCOLE DES CHAMPIONS
NICOLAS WEBER
RENCONTRE AVEC M. LE DIRECTEUR
À DÉCOUVRIR AUSSI…
AS MONACO
Academy
U19
UNE CATÉGORIE "CHARNIÈRE"
VIE QUOTIDIENNE
ET SCOLARITÉ
Y A PAS QUE
LE FOOT DANS LA VIE
AS MONACO
Football
Store
AS MONACO
Football Store
JARDINS D’APOLLINE
1 Promenade Honoré II
98000 Monaco
+377 97 77 74 74
ASMONACO.COM
NICOLAS WEBER
"ON M'A
TOUJOURS
DIT QUE
LE CLUB
FERAIT
APPEL AUX
JEUNES"
Ancien footballeur professionnel, notamment passé par Sochaux ou Le Havre, Nicolas Weber est aussi
l'homme qui a mis sur pied le centre de formation d'Evian-Thonon-Gaillard (ETG). Rencontre avec le
nouveau directeur du centre de formation de l'AS Monaco.
Dossier réalisé par Romain Chardan - Photos : AS Monaco, RC.
A
près sa carrière de footballeur, Nicolas Weber n'a pas mis longtemps
à s'asseoir sur un banc. D'abord
assistant puis coach des 18 ans
nationaux de Châteauroux, il a
ensuite passé 5 ans à l'ETG avant de répondre
favorablement à l'appel de Monaco.
Quel est votre rôle ?
Je m'occupe du recrutement, ce qui me prend
pas mal de temps. Je pars régulièrement pour
aller voir les joueurs. Ensuite mon rôle est de
veiller à ce que tous les services fonctionnent
bien, qu'il n'y ait pas de dissonances, mais aussi
à créer des passerelles. Et avoir un peu de recul
sur la partie football, un œil que les coaches n'ont
pas forcément parce qu'ils sont au cœur de leur
match ou de leur entraînement. Donc je peux
aussi parfois discuter avec eux de choses qu'ils
n'ont pas vues, ou anticiper des problèmes qu'ils
pour que les entraîneurs puissent se concentrer
sur la partie footballistique et qu'ils n'aient pas
à gérer les soucis extra-sportifs. Même s'il y en
a toujours à gérer.
Vous venez régulièrement
aux entraînements ?
On m'a demandé d'être toujours présent sur les
01
entraînements, que ce soit la CFA, les U19 ou les
U17. Par contre, je reste toujours à l'écart, je ne
me mets jamais sur le banc, je ne suis jamais à
côté du coach pour discuter avec lui. C'est pareil
en match. Je vois tous les matches à domicile, j'essaye d'aller voir des matches à l'extérieur quand
c'est à côté, mais je reste toujours en retrait. Je
ne rentre jamais dans le vestiaire.
Pourquoi ?
J'ai été coach, et le but c'est que les joueurs soient
autonomes. Et pour qu'ils le soient, le coach doit
l'être aussi. Et si l'entraîneur, qui est le référent,
dit un truc et que je dis le contraire, ça peut prêter
à confusion. Et moi je n'aime pas la confusion.
Le coach est le référent (il insiste), et je ne vois
pas ce que j'ai à faire dans le vestiaire. Souleymane Cissé (entraîneur de la CFA), on travaille
ensemble depuis 5 ans et je ne suis jamais rentré
dans le vestiaire. Il a souhaité quelques fois que
je le fasse, mais j'ai refusé.
À l'image de Layvin Kurzawa (2e en partant de la droite),
des jeunes de l'Academy auront eux aussi leur chance cette saison.
Comment s'organise
votre quotidien ?
J'arrive le matin, je vais voir les entraînements.
Je passe beaucoup de temps au téléphone avec
les représentants des joueurs, les familles, les
recruteurs, les clubs mais aussi les joueurs qu'on
veut recruter. Je suis au centre à chaque entraînement, mais j'avance aussi sur certains dossiers,
j'organise des détections, ce qui demande une
organisation assez lourde. Et quand on a fini
de relever la tête, il est 19-20 heures. Quand il
n'y a plus personne à La Turbie, je viens voir au
stade ce qui se passe dans la vie quotidienne ou
à la scolarité.
Il y a beaucoup d'échanges
entre les deux parties ?
On est obligé. Moi je demande, que ce soit sur
du positif ou du négatif, que ce soit la scolarité,
l'hébergement ou la vie quotidienne, à ce que
l'info me remonte tout de suite. Il faut que le
gamin, où qu'il aille, il sente que le discours est
toujours le même : dépassement de soi, ambition,
humilité, respect, sens du collectif. C'est pour
ça que c'est important d'échanger. Parce que
ce qu'on ressent sur le football, ça va apparaître
sur le reste. Il y a pleins d'indicateurs, et quand
on les connaît, on peut anticiper pour que les
gamins arrivent sur le terrain en étant bien dans
leur tête pour pouvoir s'entraîner, tout en suivant
un cursus scolaire de qualité. Il faut que le petit
arrive la tête vidée de tous ses problèmes.
Le club vous a-t-il donné
une feuille de route à votre arrivée ?
On m'a toujours dit que la formation était
hyper importante et que le club ferait de plus
en plus confiance aux jeunes. Il n'y a jamais
eu d'ambiguité. Et ça tombe bien, parce que
je pense qu'avec ces jeunes de qualités, on peut
faire quelque chose.
Combien de jeunes y aura-t-il
au centre sur la saison à venir ?
Je compte les joueurs de la CFA dont on a la
responsabilité, donc on va être entre 70 et 75
AS
Spécial
O
MONAC
rapport à ce que ça rapporte, regardez l'exemple
de Yannick Ferreira-Carrasco.
Vous faites face à une forte
concurrence pour ces jeunes ?
Aujourd'hui on est en concurrence avec deux
clubs, à savoir Lyon et Paris. Lyon c'est vraiment
sur le projet sportif, tandis que Paris dispose de
beaucoup de moyens. Après c'est aussi en fonction des parents. Si on veut un vrai projet, avec
des joueurs bien traités, le joueur sera bien chez
nous. Et l'équipe première vient valider tout ça
de façon incroyable.
Monaco est-il un bon tremplin
vers le monde professionnel ?
Souleymane Cissé (debout au centre) et son groupe de CFA lors de la reprise.
joueurs. Ce qui, pour un club comme Monaco, n'est pas franchement énorme. On aimerait encore réduire, à savoir un bon joueur par
poste par génération, pour éviter qu'il y ait des
embouteillages. Dans un groupe de travail, il
y a deux générations. Donc le but, c'est de ne
pas avoir trop de joueurs mais d'un niveau très
homogène. J'avais fait mon stage de formation
au Real Madrid, et les deux premiers jours, je
n'arrivais pas à voir de phénomène. Tous les mecs
savaient tout faire. Le niveau est tellement bon,
tellement homogène. À l'époque il y en a deux
que j'avais trouvé au-dessus du lot.
Lesquels ?
Alvaro Morata (aujourd'hui à la Juventus de
Turin) et Jesé (toujours au Real). D'un coup tu
vois un match, tu trouves que ça joue bien, et
c'est la lumière. Donc tu te dis que ce mec-là est
vraiment bon. Et c'est leur politique. Tu montes
le niveau d'ensemble, ça tire tout le monde vers
le haut. Moi je trouve que c'est bien.
L'idée serait donc de réduire
le groupe pour en augmenter
la qualité ?
Oui, et le temps de jeu est important. C'est le
souci de nombreux clubs, et c'est aussi pour ça
qu'il y a beaucoup de très bons joueurs en CFA
ou CFA2, parce qu'ils ont fait entre 3 et 5 années
de centre. Ce qui fait que ces équipes, sur un
ou deux matches, sont capables de sortir des
équipes de Ligue 1 en coupe de France. Et maintenant, beaucoup de clubs commencent à revenir
à des effectifs plus réduits. Humainement c'est
difficile à gérer. Pour les générations 2000 qui
rentrent, il n'y en a que 11 sous contrat. Même
chose pour les 2001 et les 2002 ne sont que 7.
On devrait finir par arriver à 65 joueurs pour
trois équipes, ce qui suffit largement.
Il y a de plus en plus de matches
de sélections de jeunes. Est-ce une
bonne chose ?
Il faut savoir que déjà, c'est ce que je dis aux
agents, mais aussi aux familles et aux joueurs,
la volonté de la Direction Technique Nationale
(DTN), c'est de faire un grand brassage sur deux
ans (U16-U17), et de dire "voilà, on dispose
d'une base de données". Pour les sélections U18,
U19, U20, U21, ça commence à être costaud.
Mais avec l'émergence des droits TV en Angleterre, ils vont venir observer ces sélections, et ils
arrivent avec de l'argent. Il va falloir être capable
d'être réactif face à ça. Notre projet, d'avoir des
joueurs avec de plus en plus de qualités dont un
gros pourcentage est présent en équipe nationale,
bien sûr, ça attise les convoitises. C'est une forme
de reconnaissance, et le travail est fait pour ça
aussi. La formation, quand elle est bien menée,
est toujours bénéfique pour un club, surtout par
rapport à ce qu'elle coûte. Ça ne coûte rien par
0203
Quand on a de la qualité, la différence, c'est la
confiance qui sera accordée et le temps de jeu. Le
meilleur joueur du monde, s'il n'a pas de temps
de jeu, il va ronger son frein. Alors qu'ici, le
mec il joue, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue
des Champions. Le mec fait parler sa qualité
au meilleur niveau, et après ça attire les grosses
écuries, et le club peut revendre ses joueurs à
de gros montants. Ça permet de pérenniser le
club dans ses structures tout en restant sur un
modèle économique viable. Ce n'est que du positif. D'autant que c'est la volonté de la direction,
et le coach, que le joueur ait 17, 18, 19 ans, il
s'en moque. S'il est bon, il joue.
U19
LES U19
UNE "CATÉGORIE CHARNIÈRE"
L'entrée en U19 marque la troisième année de formation des jeunes au sein de
l'Academy. Une catégorie que Frédéric Barilaro, coach des U19 et directeur
technique du centre de formation, considère comme "charnière".
AS
Spécial
D
ans le centre de formation de l'AS
Monaco, Frédéric Barilaro fait
un peu partie des murs. Au club
depuis des décennies, il a vu passer
un nombre incalculable de joueurs,
dont un bon nombre de pros qui jouent aujourd'hui en Ligue 1. Après avoir passé 15 années
à entraîner la CFA tout en dirigeant le centre,
agrémentées de 9 mois avec les pros lorsqu'il était
l'assistant de Marco Simone, le Monégasque
s'occupe désormais des U19, avec un certain
succès. "La première année où j'ai pris les U19,
nous avons été champions de France, il y a trois
ans. Après avoir côtoyé les pros, je n'avais plus
trop envie d'avoir à faire avec des garçons qui
descendent du groupe pro, je voulais une catégorie où on travaille toute la semaine avec un
groupe, et avoir la réponse à ce travail le weekend avec le match. Je pense aussi que c'est une
année qui est charnière. On est entre les U17 et
la réserve, donc ça permet aussi de garder un œil
sur ce qui se passe."
Charnière
Travailler avec un groupe la semaine, et en disposer totalement le week-end, c'est donc ce que souhaitait celui que l'on surnomme "Bari". Avec les
U19, le formateur maison a donc à sa disposition
un groupe qui doit jouer sur différents tableaux.
Outre le championnat, la coupe Gambardella est
également au programme. Vainqueur en 2011
avec la génération de Layvin Kurzawa, l'AS
Monaco s'est arrêtée en huitième de finale face
à Auxerre l'an dernier. Mais il y avait également
la Youth League, cette Ligue des Champions
pour U19. "Une compétition très enrichissante
pour les jeunes, parce que ça leur montre le haut
niveau de la catégorie", note Frédéric Barilaro.
O
MONAC
"La préparation est différente, on voyage avec
les pros, on touche au haut niveau. Le seul regret
que j'ai, c'est de ne pas avoir pu la jouer avec
l'équipe au complet, mais on a eu des matches
intéressants et certains joueurs se sont révélés."
En tête de liste, Almamy Touré, qui a ensuite fini
la saison chez les pros, avec notamment un match
de grande qualité face à Arsenal à l'Emirates
(1/8e de finale de Ligue des Champions, victoire
3-1 de l'AS Monaco). Mais pourquoi donc cette
catégorie est-elle considérée comme charnière
par le directeur technique de l'Academy ? "C'est
encore la catégorie où on arrive à formater les
joueurs, car c'est plus difficile vers 19-20 ans. On
peut les marquer. Et il est vrai que ceux qui se
sont réellement imposés en 19 ans l'ont ensuite
fait en pros. On a encore le temps de bosser, avec
un travail quotidien et un examen final qui est
le match le week-end."
Travail
Le temps de travailler sert donc à mettre en
place une idée de jeu, mais aussi d'affiner les
automatismes entre les joueurs. Mais question
travail, l'entraîneur asémiste s'organise autour
des quatre fondamentaux du football. "La technique, le physique, la tactique et le mental. L'idée
est de mettre un peu de tout ça dans les séances
pour réussir à améliorer ce tout. Plus ils montent,
plus la charge de travail est intense. Il faut faire
attention, parce que lorsqu'ils arrivent, ils sont
en pleine croissance. Quelque soit la catégorie,
le travail est le même. Mais plus on monte, plus
l'aspect tactique est approfondi par exemple.
Et on glisse aussi vers un travail individualisé."
Si chaque aspect semble minutieusement étudié, il n'est pourtant pas question de brûler les
étapes en faisant monter les garçons trop vite.
0405
"A un moment donné, j'avais la CFA et je n'avais
presque que des 19 ans. Donc est-ce que c'est bien
ou pas d'aller plus vite ? Le problème, c'est qu'à
un moment, si on les fait jouer trop tôt et qu'ils
restent trop longtemps dans la catégorie, il y a
un manque et une perte de motivation. Jouer
3-4 ans en CFA, ça peut être dur. Il faut réussir
à trouver le juste milieu." Car les risques sont
semblent-ils importants, et, d'après Barilaro,
il est préférable de prendre son temps avec les
jeunes. "Il y a des garçons pour qui ça va trop
vite. Mais je pense qu'on perd beaucoup plus de
joueurs quand on veut aller trop vite que quand
on prend du temps. Si on les envoie trop tôt,
ils ne sont pas prêts, que ce soit physiquement,
techniquement et surtout mentalement. Et ceuxlà pour les récupérer, c'est compliqué."
Identité
Pour autant, l'éclosion de certains jeunes en
pro donne tout de même une grande dose de
satisfaction du côté des éducateurs. "Quand on
voit réussir des Kurzawa, Carrasco, Germain, la
formation c'est ça, et il ne faut pas qu'on lâche",
précise Frédéric Barilaro. Une formation qui
marche, mais qui permet aussi de garantir une
identité club au sein de l'AS Monaco. Identité
qui se poursuit également dans les membres du
staff. "Actuellement, la base de la formation, ce
sont les U17 et les U19. Les gens qui sont avec les
17 ans, Manu Dos Santos et Sylvain Legwinski,
sont des anciens du club. Il faut essayer de garder cette identité club, c'est important." Une
identité qui s'incarne aujourd'hui par Layvin
Kurzawa après les récents départs de Yannick
Ferreira-Carrasco (5 ans à l'Atletico Madrid),
ou encore à l'image de Dylan Bahamboula ou
Abdou Diallo partis en prêts cette année (Paris
FC et Zulte Waregem) pour revenir plus forts.
Avant l'émergence de nouvelles pépites issues
de l'Academy…
V I E Q U OTI DI EN N E ET SCO LARITÉ
Y A PAS QUE
LE FOOT DANS LA VIE
Présents au centre de formation pour y devenir joueurs de football professionnels,
les pensionnaires de l'Academy y vivent et y suivent également un cursus
scolaire. Un moyen pour eux, au fil des ans, d'avancer pas à pas vers la vie
d'adulte, tout en se construisant un bagage pour l'après-carrière.
et travaillent durant leur période de formation.
Car le centre, c'est aussi l'école de la vie.
Communauté
Avec un effectif tournant autour des 70 licenciés, l'Academy affiche complet. D'autant que
les jeunes du centre sont dispatchés en différents
endroits. Une chose qui n'a pas toujours été
ainsi, comme l'explique Laurent Tinca, responsable de la vie quotidienne. "Je suis arrivé
en 1997 au centre de formation. A l'époque,
j'étais vacataire et je venais faire des animations
trois soirées par semaine. Il y avait à l'époque
35 à 40 jeunes, alors qu'aujourd'hui on en gère
environ 80. Avant, on avait 19 stagiaires en
I
l y avait une époque où les centres de formation n'étaient pas légion. Et les clubs
ont, tour à tour, compris l'importance de
former leurs propres joueurs. C'est ainsi
que l'AS Monaco a amorcé un important
virage dans son histoire. Nous sommes alors
en 1975, et sous l'impulsion de deux hommes,
l'un des meilleurs centres de France voit le
jour. Gérard Banide, entraîneur de métier, et
Jean-Louis Campora, président d'alors, sont les
deux personnages à l'origine de cet important
chapitre. Depuis, l'AS Monaco a su démontrer
ses qualités en matière de formation. Quelques
joueurs sont en effet sortis de l'Academy, et pas
des moindres. Parmi la pléiade de professionnels
recensés, on note tout particulièrement quelques
noms comme Thierry Henry, Jean-Luc Ettori,
Bruno Bellone, Lilian Thuram, Emmanuel Petit,
Stéphane Ruffier ou plus récemment les Valère
Germain, Layvin Kurzawa et autre Yannick
Ferreira-Carrasco. Et d'autres vont sans doute
encore arriver. Mais comme pour leurs illustres
prédécesseurs, les entraînements et les matches
ne sont pas les seules choses qu'ils apprennent
Spécial
chambre. Aujourd'hui, on gère deux internats."
L'évolution des choses a en effet poussé le club
à louer un immeuble afin d'avoir les espaces
nécessaires au logement des aspirants. "Nous
pouvons loger jusqu'à 26 jeunes au stade LouisII et nous en avons 18 autres dans l'immeuble
que nous louons." Au stade, où les lieux de vie
ACO
AS MON
ont été totalement rénovés pendant l'été, les
"académiciens" ont tout à portée de main...ou
de pied. La scolarité, la cafétéria, les salles de
vie, tout ou presque est centralisé afin qu'ils
aient tout sur place. Une bonne chose pour
des jeunes allant de 15 à 17 ans. "Les deux
premières années, ils restent au stade. Lors de
leur troisième année, celle de la majorité, ils
vont dans l'immeuble extérieur au stade. On a
démarré ça en juillet 2013. Ils y ont un peu plus
de libertés et ça les amène progressivement vers
l'autonomie, la vie en appartement. Ils y ont une
télévision dans la chambre, un frigo, une salle
de jeu, mais ce sont eux qui font leur lessive,"
précise Laurent Tinca. Un moyen de ne pas
brûler les étapes. Car après ces trois années, c'est
la vie en appartement qui les attend. "Le club
loue 35 appartements dans lesquels les stagiaires
sont installés. Nous avons le double des clés
et nous pouvons ainsi réaliser des inspections
surprises pour voir si tout se passe bien. Cela
est fait en collaboration avec le médecin et le
kiné. Par exemple, l'an dernier, nous avions fixé
une fiche avec des conseils donnés par le kiné
sur les frigos de chaque appartement", note le
responsable de la vie quotidienne.
Contrats
Car lors de leur arrivée au centre, ces jeunes
garçons ont généralement 15 ans et intègrent
0607
Du foot aux cahiers
Le corps enseignant en compagnie de Nicolas
Weber et Virgine Gollino-Afriat
le club comme aspirant avec un contrat de
trois ans à la clé. À l'issue de ces trois ans,
l'heure est au premier examen de passage pour
savoir s'ils continueront l'aventure avec un
contrat stagiaire-pro. Si c'est majoritairement
le cas, certains doivent malheureusement quitter l'aventure. Un moment toujours délicat,
que ce soit chez les joueurs, mais aussi chez
les éducateurs. "La période des renouvellements est toujours un peu compliquée. Je
pense notamment à un jeune qui était avec
nous depuis 6 ans, qui venait de la Réunion
et qui est parti. Ça fait quelque chose quand
on les voit s'en aller", confie Laurent Tinca.
Car le responsable de la vie quotidienne est
catégorique sur un point. Il refuse de voir les
membres de son équipe comme de simples
surveillants. "Quand j'ai commencé, nous
étions 3. Aujourd'hui, nous sommes 15. Il
faut savoir que la vie quotidienne, ce n'est pas
juste encadrer les gamins et veiller à ce qu'ils
respectent les règles. Les jeunes ont un planning très chargé de 8 heures à 19 heures. Donc
le soir, j'insiste pour que mes collaborateurs
tournent dans les salles de vie et notent qui
n'y est pas. C'est important de savoir ce qui
se passe. Pour les anniversaires par exemple,
on essaie de voir avec le jeune ce qu'il aurait
envie de faire et on va au restaurant en petit
groupe, faire un bowling, ce genre de choses.
Ces moments permet aussi à l'animateur de
dialoguer avec les gamins. Parce qu'on a ce
double rôle en prenant le relais des parents",
précise Tinca.
Éloignement
En signant à l'Academy, ces joueurs en devenir
s'éloignent de chez eux et de leurs parents. Alors
qu'en préformation, les jeunes rentrent chez eux
le week-end, cela s'arrête complètement dès lors
qu'ils franchissent les portes d'un centre de formation. Et l'AS Monaco ne déroge pas à cette règle. La
première année est d'ailleurs souvent la plus délicate, comme l'explique Virginie Gollino-Afriat,
directrice de la scolarité. "C'est l'année où ils
arrivent et prennent leurs marques, donc c'est un
peu plus difficile. Mais après ça va mieux, même
s'ils sont tout de même en demande de contacts."
S'ils ne rentrent chez eux qu'en de rares occasions
au cours de la saison, leurs parents sont amenés à
leur rendre visite à quelques reprises. Et là encore,
le club joue un rôle important. "L'AS Monaco aide
les familles afin de leur permettre de venir rendre
visite à leur enfant. On gère les voyages clés en
main, que ce soit le transport, l'hôtel, ils n'ont
rien ou presque à faire", détaille Laurent Tinca.
D'autant que le responsable de la vie quotidienne
a régulièrement les familles au téléphone. "On a
de gros échanges avec eux, mais il faut savoir que
nous gérons tout en ce qui concerne les jeunes,
que ce soit les papiers d'identité, le passeport,
le recensement." Un travail administratif qui
vient se rajouter à l'organisation des déplacements
des trois équipes de l'Academy (U17, U19, CFA).
"En organisant ces déplacements, je suis tout le
temps en liaison avec les coaches. Nous sommes
au service du sportif. Et sur la partie scolaire, les
petits effectifs permettent aussi de réussir là où ils
auraient peut-être eu plus de mal ailleurs."
08
Car si les jeunes entrent en centre de formation
pour en ressortir footballeur professionnel, leur
cursus scolaire n'est pas laissé de côté, bien au
contraire. Alors oui, la priorité va au sportif.
Car l'objectif principal est de former des footballeurs. Mais ce n'est pas pour autant que les
équipes de la vie quotidienne, de la scolarité,
mais aussi du sportif négligent les études de
leurs petits protégés. "On articule tout autour
du planning sportif", explique Laurent Tinca.
Allant du collège (classe de 3e) jusqu'au BTS,
l'Academy propose différentes formations en
son sein. "Nous avons une seconde générale,
une première et terminale STMG. Ensuite, sur
la filière professionnelle, il y a une seconde et
première, grâce auxquelles ils sortent avec un
BEP. Et j'ai mis en place un Bac pro commerce,
donc il y a désormais la terminale pro. Cela les
amène à partir en stage, et j'ai eu d'excellents
retours sur ceux de l'an dernier", explique Virginie Gollino-Afriat . Elle a également mis en
place un BTS MUC (Management des Unités
Commerciales), dont l'un des deux diplômés de la
session 2015 est Jonathan Mexique, récemment
passé professionnel et parti en préparation avec
les pros lors des deux premiers stages (Lublin et
Saint-Vincent).
Intéractivité
Une réussite pour le club, qui peut se targuer
d'avoir un fort taux de réussite aux examens
présentés par les académiciens. Ainsi, en 2015,
un taux 92% de réussite a été enregistré, avec
notamment un 100% au BTS, au Bac Pro, mais
aussi pour les deux jeunes qui présentaient un
Bac S et un Bac ES. De quoi satisfaire l'équipe
éducative qui œuvre tout au long de la saison. "Ça
peut être difficile de les intéresser au départ, mais
le but est de leur faire comprendre que même s'ils
réussissent une carrière de footballeur pro, il y
a un après-carrière, et on le prépare dès maintenant", note celle qui a eu une carrière dans l'athlétisme. Pour ce faire, les professeurs disposent
d'un équipement dernier cri. "Nous avons trois
tableaux intéractifs, toutes les salles sont équipées
d'ordinateurs, il y a aussi des télévisions raccordées aux ordinateurs et des vidéo-projecteurs."
La directrice de la scolarité a également mis en
place le logiciel Pro Note, qui permet aux parents
d'avoir accès à distance aux notes de leurs enfants
ainsi que de pouvoir entrer en contact avec les
professeurs par mail. De quoi permettre à tout
le monde de rester connecté alors que l'ère du
2.0 bat son plein.
AGENCE DU CAP D’ANTIBES
Since 1925
CAP D’ANTIBES
PLAGES DE LA GAROUPE – VUE MER
Magnifique maison d’environ 280 m², de plain-pied, sur un terrain de
3000 m². Composée d’une entrée, séjour avec cheminée, salle à manger,
cuisine équipée, 6 chambres et 3 salles de bains. Maison d’amis de
80 m² avec studio, une petite chambre. Garage pour une voiture.
Magnificent property of approx. 280 sqm built on one level, on land of
3000 sqm. Made up of an entrance, living room with fireplace, dining
area, fitted kitchen, 6 bedrooms and 3 bathrooms. Guests house of 80
sqm with a studio, one small bedroom. Garage for one car.
10 000 000 € - Réf : ADC 10095
135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes
Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72
26, Boulevard Maréchal Leclerc, Rond point de L’Illette, 06600 Antibes
Tél (33) (0)4 92 93 60 60 Fax (33) (0)4 93 67 50 97
E-mail : [email protected] - www.agenceducapdantibes.com
août
-
septembre
n°18
Vous accompagner aux étapes
clés de la vie de votre patrimoine
et de votre entreprise
23 boulevard Princesse Charlotte
MC 98000 MONACO
Tél : 00 377 93 10 53 53
Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Provence Côte d’Azur, société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est situé Avenue Paul Arène à 83002 Draguignan Cedex,
immatriculée au RCS de Draguignan sous le n° 415 176 072. Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 005 753. CREDIT AGRICOLE PROVENCE CÔTE D’AZUR
SERVICE COMMUNICATION - 01/2015
code
Code Sport Monaco • n°18 • août - septembre 2015
Le magazine de sport de la principauté
monaco
n°1
monaco
XVI es JEUX DES PETITS ÉTATS D'EUROPE
ICELAND 2015
Le magazine de sport de la principauté
MARE NOSTRUM
HERCULIS PISTE ÉTOILÉE
DE
PHOTOS VIDÉOS
REPORTAGES
C O D E S P O R T . F R

Documents pareils