Magazine Code Sport Monaco n°18
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Magazine Code Sport Monaco n°18
août - septembre n°18 Vous accompagner aux étapes clés de la vie de votre patrimoine et de votre entreprise 23 boulevard Princesse Charlotte MC 98000 MONACO Tél : 00 377 93 10 53 53 Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Provence Côte d’Azur, société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit, dont le siège social est situé Avenue Paul Arène à 83002 Draguignan Cedex, immatriculée au RCS de Draguignan sous le n° 415 176 072. Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 005 753. CREDIT AGRICOLE PROVENCE CÔTE D’AZUR SERVICE COMMUNICATION - 01/2015 code Code Sport Monaco • n°18 • août - septembre 2015 Le magazine de sport de la principauté monaco n°1 monaco XVI es JEUX DES PETITS ÉTATS D'EUROPE ICELAND 2015 Le magazine de sport de la principauté MARE NOSTRUM HERCULIS PISTE ÉTOILÉE DE PHOTOS VIDÉOS REPORTAGES C O D E S P O R T . F R AGENCE DU CAP D’ANTIBES Since 1925 CAP D’ANTIBES PLAGES DE LA GAROUPE – VUE MER Magnifique maison d’environ 280 m², de plain-pied, sur un terrain de 3000 m². Composée d’une entrée, séjour avec cheminée, salle à manger, cuisine équipée, 6 chambres et 3 salles de bains. Maison d’amis de 80 m² avec studio, une petite chambre. Garage pour une voiture. Magnificent property of approx. 280 sqm built on one level, on land of 3000 sqm. Made up of an entrance, living room with fireplace, dining area, fitted kitchen, 6 bedrooms and 3 bathrooms. Guests house of 80 sqm with a studio, one small bedroom. Garage for one car. 10 000 000 € - Réf : ADC 10095 135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72 26, Boulevard Maréchal Leclerc, Rond point de L’Illette, 06600 Antibes Tél (33) (0)4 92 93 60 60 Fax (33) (0)4 93 67 50 97 E-mail : [email protected] - www.agenceducapdantibes.com AGENCE DU CAP D’ANTIBES Since 1925 AURON Splendide chalet au pied des pistes, d’une superficie d’environ 580 m² sur un terrain de 1300 m². Il se compose d’une cuisine équipée, une salle à manger, un coin feux, 5 chambres (3 au RDC et 2 à l’étage). Une grande bibliothèque à l’étage avec superbe vue panoramique sur la montagne. Buanderie équipée + atelier indépendant. Salle de sport avec sauna, hammam, sanarium, piscine, jacuzzi (accès direct du sauna dans la neige). Logement de fonction indépendant de 3 pièces (67m²). grande terrasse avec barbecue face aux pistes de ski. 2 cheminées traversantes, répartition de chaleur sur tout le chalet, façade centrale vitrée, chauffage par soleil entrant toute l’année + chaufferie fioul. Splendid chalet in front of the ski slopes, 580 sqm living space on 1300 sqm land. Made up of a fitted kitchen, a dining room with fire place, 5 bedrooms (3 at the ground floor & 2 upstairs). A large library upstairs with beautiful panoramic view on the mountains. A fitted laundry room + separated atelier. Fitness room with sauna, hammam, sanarium, swimming pool, Jacuzzi (direct access from the sauna to the snow). Independent 3 rooms staff apartment of 67 sqm. Large terrace with barbecue in front of the slopes. 2 fireplaces with heat distribution in the whole chalet, central glazed façade, heating by incoming sun the entire year + fioul boiler. 2 650 000 € - Réf : ADC 246 135, Boulevard J.F Kennedy - 06160 Cap d’Antibes Tél (33) (0)4 93 61 36 41 - Fax (33) (0)4 93 67 45 72 26, Boulevard Maréchal Leclerc, Rond point de L’Illette, 06600 Antibes Tél (33) (0)4 92 93 60 60 Fax (33) (0)4 93 67 50 97 E-mail : [email protected] - www.agenceducapdantibes.com sommaire 14 JPEE • VOYAGE………………………………16 • GOLF……………………………………28 • TENNIS……………………………… 42 •RETOUR SUR L'ÉDITION ISLANDAISE • ATHLÉTISME………………………18 • GYMNASTIQUE…………………30 • NATATION…………………………… 44 •YVETTE LAMBIN-BERTI, "UN MOMENT INTENSE" • BASKET………………………………22 • TIR………………………………………34 • INTERVIEW •C'ÉTAIT LEUR DERNIÈRE FOIS • BEACH VOLLEY…………………24 • JUDO…………………………………36 YVETTE LAMBIN-BERTI…… 48 • VOLLEY………………………………26 • TENNIS DE TABLE……………40 • LEURS DERNIERS JEUX…… 50 52 58 60 70 CHALLENGE DE TIR PADEL MARE NOSTRUM HERCULIS •J'AI TESTÉ POUR VOUS LE CHALLENGE ALBERT II •FABRICE PASTOR, "LES 28 MEILLEURS DOUBLES DU MONDE SERONT LÀ" •MONACO AVANT RIO •DIBABA, REINE DE SOIRÉE •TOM PACO, HUMEUR OLYMPIQUE •RYAN LOCHTE, "ENCORE DE NOMBREUX OBJECTIFS" •RENCONTRE AVEC LES FRÈRES LAVILLENIE 10 PLEIN CADRE 66 MONTGOLFIÈRE •LE SPORT EN IMAGES GRAND FORMAT •EN ROUTE VERS LE VOL ÉCOLOGIQUE 54 JUMPING 75 CAHIER SPÉCIAL •LE BALLET DES ÉQUIDÉS •AS MONACO FOOTBALL 4 L ’expertise au service de la Beauté E DRESS LLE A OUVE N SPA & BEAUTÉ AMINCISSEMENT FITNESS COACHING SAUNA & HAMMAM Félicia Pouget Le Centre de Beauté Beauty Angels Monaco©, sous la direction de Félicia Pouget et son team de 7 esthéticiennes à votre service, vous accueille dans le prestigieux HÔTEL PORT PALACE English, Russian and Italian spoken HÔTEL PORT PALACE - QUAI DES ÉTATS-UNIS 7, AVENUE DU PRÉSIDENT J.F. KENNEDY À MONACO RÉSERVATIONS - Tel. +377 93 30 14 10 [email protected] - www.beautyangels.mc PRESTATIONS ESTHÉTIQUES PERSONNALISÉES EN CENTRE OU À DOMICILE - SERVICE VOITURIER ACADEMIE INTERNATIONALE D’ARTS MARTIAUX DE MONACO MARTIA TS UX AR Agréée par le Gouvernement Princier COURS* pour TOUTES et TOUS ADULTES - ADOS ENFANTS dés 3 ans DÉBUTANTS CONFIRMÉS Stade Louis II L’excellence d’une direction technique MULTI-DIPLÔMÉE D’ÉTAT (10 disciplines) avec Expert en Arts Martiaux, Ceinture noire 8e Degré Kick-Boxing, 6e Dan Karaté, Krav-Maga, 10e Khan Boxe-Thaï... rte écouve Cours D ! 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La foule dense rassemblée pour ses obsèques démontre aussi l’ami et le compétiteur qu’il était, avec la présence de la plupart de ses "Frères de courses" autour de sa famille. Il a vécu sa passion jusqu’à la mort. Le risque ultime est le quotidien de certains sportifs mais pas un frein, loin s’en faut. Les millièmes et les millimètres coûtent parfois très chers, trop chers pour ceux qui restent. J’aime à penser que dans leurs esprits de guerriers, les départs sont toujours mieux qu’une vie végétative. Les sportifs de cet acabit sont à tout point de vue extra-ordinaires. Le seul point commun avec le reste des humains, c’est bien la mort. Qui frappe qui elle veut et quand elle veut, faisant fi du vide qu’elle génère. Repose en paix champion. Jean-Marc Moreno CODE SPORT MONACO • Edité par SAM EDICOM "Le Roqueville" Bat C - 20 Bd Princesse Charlotte - 98000 MONACO Tél : (+377) 97 97 06 27 - Fax : (+377) 97 97 06 28 - [email protected] • Editeur & Directeur de la publication : Jean-Marc MORENO - [email protected] • Journalistes : Romain CHARDAN - [email protected] & Aurore TEODORO - [email protected] Journaliste stagiaire : Jordan PERRONNEAU • Comité de rédaction : Sabine TOESCA, Marc TOESCA, Jean-Marc MORENO • Secrétaire de rédaction : Cathy MORENO [email protected] • Publicité : Jean-Marc MORENO [email protected] [email protected] • Graphisme, photogravure & illustrations : Anthony HOUAL • Impression : Groupe Riccobono • Reproduction, même partielle, interdite sans l'autorisation de CODE SPORT MONACO 6 MONTE-CARLO PADEL MASTER 8/13 SEPTEMBRE 2015 1ers Internationaux de Padel de la Principauté de Monaco CHAPITEAU DE FONTVIEILLE INFORMATIONS : WWW.MONTECARLOPADELMASTER.COM MAGNUS KONOW A/S OSLO Photos : SBM D.R. Restez connectés à la légende Télécharger gratuitement MY MONTE-CARLO Votre guide de sortie à Monaco MY MONTE-CARLO Télécharger gratuitement Télécharger gratuitement MTOEN- CT A E -RCLAOR L O MY M M YO N VOTRE GUIDE SORTIE À MONACO de sortie à Monaco Votre Votre guideguide de sortie à Monaco I D I S P O N I B L E P O U R S M ADR ToPwHnOl oNaEdS o&u rTAf rBeLeE TATpE pS A L L M O N T E - C A R L O S B M A P P S s u r m o n t e c a r l oM -a Y pMp Os .NcToEm -CARLO Your guide to Monaco u re f A r epepA p p D o wD no l owandl ooaudr for e MTOEN- CT A E -RCLAOR L O MY M M YO N Y o u rY o g u ri dgeu ti d oeMt o nM ao cn oa c o M O N T E C A R LO S B M .C O M @ M O N T E C A R LO S B M 2015 Monte-Carlo Polo Cup La Monte-Carlo Polo Cup déménage Après deux éditions disputées sur la pelouse du complexe sportif du Devens à Beausoleil, la Monte-Carlo Polo Cup a pris ses nouveaux quartiers dans l’enceinte du domaine de Vire-Vent, à Saint-Martin de Peille. Et comme à l’accoutumée, cette troisième édition, qui s’est déroulée du 3 au 6 juillet, a débuté sur les chapeaux de roues. Vendredi midi, tout a commencé avec la traditionnelle parade qui veut que les cavaliers chevauchent leurs montures sur la place du casino. Un véritable prélude à la compétition, ainsi qu'aux multiples animations qui ont accompagné le tournoi, qui cette année encore a réuni de grands joueurs internationaux, parmi lesquels le numéro 1 mondial, le Britannique Jamie Le Hardy. Son équipe, composée de Niclas Johansson, Georges Sinclair et Segundo Condesse, a d’ailleurs terminé sur la première marche du podium. 10 © Erika Tanaka Rainier-III Coupe Prince Les archers ont mis dans le mille Près d’une centaine d'archers, venus de France et d'Italie, ont répondu dimanche 28 juin à l'appel de la première compagnie de tir à l'arc de Monaco, qui organisait la 26e édition de la coupe Rainier-III. Sur la pelouse du stade Louis-II, il fallait faire preuve de concentration et d’adresse pour atteindre sa cible située à 30 et 40 mètres pour les benjamins et les minimes (11 - 14 ans) et jusqu’à 70 mètres pour les plus anciens. Cette édition était à marquer d’une pierre blanche pour la compagnie qui, pour la première fois depuis plus de vingt ans, a présenté une équipe masculine à la coupe Prince Rainier-III, destinée à récompenser la meilleure triplette d’archers à l’arc classique. Le trio, composé de Bruno Durand, Michel Larini et Xavier Kemp, a fini à la 3e place. "Dans deux ans, cette coupe nous reviendra", a promis Marie-Gabrielle Costa-Bode, la présidente de la compagnie. 12 © Erika Tanaka X V I ES J E U X 33 ! DITES D E S P E T I T S E TAT S D ' E U R O P E Par Romain Chardan, envoyé spécial en Islande - Photos : Romain Chardan. JPEE Islande 38 46 31 115 Luxembourg 34 22 24 80 Chypre 20 16 16 52 Monténégro 09 04 08 21 Monaco 07 11 15 33 Liechtenstein 07 09 09 25 Malte 04 09 19 32 Andorre 04 11 06 11 Saint-Marin 0 06 06 12 D u 31 mai au 7 juin dernier, un peu plus de 140 personnes étaient présentes au sein de la délégation monégasque qui s'est rendue en Islande pour les XVIes Jeux des Petits Etats d'Europe. Parmi eux, il y avait 103 athlètes pour onze disciplines (athlétisme, basket, golf, gymnastique, judo, natation, tennis, tennis de table, tir, volley et beach-volley). Au total, 33 médailles sont venues garnir l'armoire à trophées dédiée aux JPEE. Dans le détail, cela donne 7 médailles d'or, 11 médailles d'argent et 15 en bronze. Un très bon bilan qui classe Monaco à la 5e place de ces Jeux, soit un meilleur classement que lors de la précédente édition du Luxembourg (6e, avec 28 médailles). Au cours de leur semaine, les athlètes des différents sports représentés ont eu le loisir de découvrir de nouvelles disciplines, mais aussi, pour certains, de prendre le temps de visiter l'île qui les accueillait pour cette édition. Nous vous proposons d'ailleurs de revenir sur cette semaine islandaise au cours de laquelle les sportifs de la Principauté ont vécu de forts moments d'émotions, de joies, mais aussi, parfois, de peines. 1415 EN ROUTE POUR L'ISLANDE "VOYAGE VOYAGE..." Comme à l'accoutumée, la délégation monégasque s'est rendue comme un seul homme sur les terres d'accueil des Jeux des Petits Etats d'Europe. A l'aller comme au retour, c'est un vol par charter qui a amené à bon port l'ensemble des sportifs, accompagnants et officiels. N ous sommes le dimanche 31 mai. Il n'est que 9 h 30, mais le thermomètre affiche déjà des températures au-delà des vingt degrés à l'aéroport de Nice. Il ne faut d'ailleurs pas attendre bien longtemps avant de voir polos et vestes de survêtement floqués "MONACO" pointer le bout de leur nez. Au café du T1, on distingue déjà Marcel Pietri, l'emblématique professeur du Judo Club de Monaco. Vivant à Nice, il est arrivé par ses propres moyens pour le départ de l'aventure. Quelques athlètes l'imitent d'ailleurs, accompagnés de leurs proches. Et le gros des troupes ne tarde pas à arriver. Peu avant 10 heures, deux bus marquent un arrêt prolongé devant les portes de ce fameux terminal. Veste rouge et pantalon de survêtement noir, tous sont logés à la même enseigne. Enregistrement et selfies à foison Première étape, l'enregistrement. Pas simple quand on facture un groupe de plus de 140 personnes, membres de la presse compris. Un espace est d'ailleurs réservé pour le charter de la délégation monégasque. Tour à tour, les athlètes de la Principauté valident leur départ vers l'île viking. En attendant de pouvoir enregistrer leurs bagages, tous discutent et échangent avec leurs homologues d'autres disciplines. Il faut dire que bon nombre se connaissent depuis quelques années et ont partagé quelques participations aux JPEE. De quoi faciliter la convivialité naissante qui sera de rigueur tout au long de la semaine. Il faut ensuite se diriger vers le contrôle avant embarquement. Là encore, la file d'attente est grande. L'excitation est d'ailleurs quasi palpable chez bon nombre de sportifs. Notamment pour ceux dont c'est la première participation. Une fois les derniers détails réglés, il faut attendre encore un peu avant de monter dans l'avion. Dans la zone d'embarquement, chacun vaque à ses occupations. Les "gyms" prennent un café tandis que les judokas lancent déjà les premiers selfies du séjour. Les smartphones sont d'ailleurs de sortie et mitraillent à tout-va. Les premiers clichés souvenirs prennent forme. Du soleil à la grisaille Trêve de plaisanterie, il est temps d'embarquer. On regarde le soleil une dernière fois, on se prend en photo sur l'escalier qui mène à l'entrée du charter, on crie, on rigole. La bonne humeur est là, et contrairement à la chaleur, elle sera toujours présente à l'arrivée. Chacun prend donc place dans l'avion, où les sièges sont disposés en deux allées de JPEE nouveau forme sous nos yeux. Le ciel est gris, les nuages semblent bas, et l'eau s'étend à perte de vue aux abords des côtes islandaises. On aperçoit même par-ci par-là quelques blocs de glace dans l'eau. Sans doute quelques icebergs, l'été ayant un mois de retard cette année dans cette partie du globe. La descente sur le tarmac donne déjà quelques indications sur l'environnement qui sera notre une semaine durant. Une fois les bagages récupérés et la photo de trois places de chaque côté. Tout a été pensé avec minutie, puisque les appuis-tête sont recouverts par le logo du Comité Olympique Monégasque (COM). Malgré l'absence du coup de canon, que l'on n'entend pas depuis l'aéroport, il est bel et bien midi et l'heure du décollage est arrivée. Les moteurs s'enclenchent, le commandant de bord a souhaité la bienvenue au groupe, et les hôtesses débutent leur démonstration de sécurité. Le début de la traversée est assez calme, chacun restant sagement assis à sa place. Le repas arrive d'ailleurs assez vite. A mi-parcours, l'arrière de l'avion s'agite gentiment. Les casques tombent tandis que les discussions commencent. On navigue dans l'allée centrale, on se retourne pour échanger avec les voisins de derrière, on prend la place d'un autre le temps de quelques instants. Du côté des officiels, les discussions vont bon train, et, à l'image des responsables du volley, Christian Palmaro et Axel Le Meur, les questions techniques et tactiques sont à l'ordre du jour. Malgré tout, un certain calme réside dans l'avion dont on pouvait suivre la progression sur un écran affichant le plan de vol. Arrivée chez les vikings Après environ 4 heures de vol, la descente est amorcée par le pilote, et la terre ferme prend à 1617 groupe réalisée, il est temps d'embarquer de nouveau, mais dans les bus afin de rejoindre le camp de base. Un peu moins de 30 minutes de trajet sont nécessaires pour arriver à l'hôtel Hilton de Reykjavik, qui sera le point de chute des troupes monégasques pour la semaine. Les représentants de la presse ayant droit à une petite navette, nous arrivons avant les athlètes. Ces derniers débarquent quelques minutes seulement après nous, et découvrent dans de beaux sourires le hall de leur hôtel. Certains seront cependant logés à quelques dizaines de mètres de là, au Reykjavik Lights Hotel, faute de places disponibles au Hilton. Le chef de mission, Raymond Gnutti et son adjoint, Sébastien Gattuso, remettent aux responsables de délégation les sachets contenant accréditations et cartes de chambres. Le dispatch est rapidement effectué, et chacun rejoint sa chambre accompagné de son compagnon de chambrée. A peine arrivés, aussitôt en vadrouille, certains athlètes de la Principauté décident ainsi de se lancer dans une balade improvisée à la découverte de Reykjavik, tandis que d'autres préfèrent rester sagement au chaud. Un peu de repos avant d'entamer les choses sérieuses... ATHLÉTISME UNE SEMAINE HAUTE EN ÉMOTIONS Avec une délégation composée de 17 athlètes, soit l'une des plus grandes du contingent monégasque, l'athlétisme a raflé 7 médailles. Retour sur une semaine riche en émotions, avec leur entraîneur Frédéric Choquard aux commentaires. P our les représentants de l'athlétisme, la semaine s'annonçait assez longue. En effet, ils avaient des épreuves prévues jusqu'au bout, soit le samedi 6 juin. Un jour de repos était placé entre chaque journée de compétition, ce qui leur a néanmoins permis de visiter quelque peu le pays. Après un entraînement et une reconnaissance du terrain le lundi, quelques heures avant de se rendre à la cérémonie d'ouverture, les protégés de Frédéric Choquard ont ensuite commencé les choses sérieuses. Dans l'enceinte du Laugardalsvöllur Stadium, stade de l'équipe du Fram Reykjavik, les Monégasques ont pu découvrir une piste où le vent n'avait aucun mal à s'infiltrer. Et pour bien faire les choses, les conditions climatiques du mardi 2 juin n'étaient pas des plus adaptées aux différentes disciplines de l'athlétisme. Des médailles contre le vent Pour cette première journée de compétition, JPEE plusieurs athlètes étaient concernés. En premier lieu, Brice Etes et Gabriel Dulière, tous deux alignés sur le 800m. Dans une épreuve où les séries n'étaient pas au programme, seule la finale comptait. De quoi permettre aux deux coureurs de donner tout ce qu'ils avaient, sans aucune retenue afin de s'approcher des podiums. Avec une course quasi-parfaite, Brice Etes s'empare de la deuxième place, tandis que son jeune coéquipier termine à la sixième. Etes confirme ainsi son rang puisqu'il avait déjà pris la même médaille sur cette distance il y a deux ans, au Luxembourg. Pour sa première aux JPEE, Dulière peut revenir fier et se dire qu'il a fait bonne figure, terminant à 3 secondes de son aîné. Une médaille pour commencer donc, de quoi détendre tout le monde selon le coach du groupe. "Brice entame toujours sur 800, son épreuve, donc on sait que là on part avec de grandes chances de médailles. Inga au javelot est une valeur sûre, et en partant avec deux médailles d'argent au départ, ça enlève beaucoup de pression à tout le monde et ça met tout le monde dans l'ambiance." Car le coureur de demi-fond a été imité par Inga Stasiulionyte au javelot. A la lutte avec deux locales de l'étape, la lanceuse de la Principauté n'a pas réussi à prendre le meilleur sur Ásdís Hjálmsdóttir, qui a lancé son javelot à près de 60 mètres ! Inga a tout de même pu maintenir une certaine distance avec sa poursuivante pour prendre l'argent grâce à un jet à 46,40 mètres. Autre grand moment de la journée, le bronze d'Adrianna Diguisto sur 10 000m. Pour sa première participation, cette maman d'une petite fille s'est arrachée pour revenir avec sa breloque. "Adrianna fait une belle médaille parce qu'elle est allée se bagarrer pour l'avoir, elle a la grinta et ne lâche rien". Dans les autres épreuves, Thomas Mironenko et Anas Adoui ont fait de leur mieux sur 100m, mais la marche était trop haute pour les sprinteurs. Du jeudi noir à la lumière "Ces trois médailles le premier jour nous ont fait un bien fou et nous ont mis sur la voie royale 1819 pour la suite de la compétition", explique Frédéric Choquard. Après une journée passée à l'entraînement mais aussi à supporter les équipes des autres sports, le retour sur la piste rappelle les athlètes monégasques à leur devoir le jeudi. Une journée au cours de laquelle chacun porte un brassard noir (voir encadré). Mais cette journée ne va pas se lancer comme l'auraient souhaité les sportifs du Rocher. "Le jeudi, c'est un peu le jeudi noir. Tout partait mal. Sur toutes les opportunités de médailles, on finit à chaque fois 4e ou 5e. Sur les épreuves techniques, Malory (Malgherini) n'a pas réussi ses sauts en hauteur, Zouhair se blesse sur le 3 000 steeple, alors que normalement, c'est une médaille. Du coup, il ne peut pas courir le 10 000, où là aussi il peut ramener une médaille." Sur le steeple, qui est une course où beaucoup de choses peuvent se passer, Jamal Baaziz se blesse légèrement au genou avant d'être percuté par un photographe peu attentif… De quoi laisser de gros regrets et quelques séquelles. Mais la lumière allait revenir en fin de journée. Après un 110m haies où Jesse Aliaga-Jacob et Moïse Louisy-Louis prenaient respectivement les 5e et 6e places, le 400 haies arrivait. Victime d'une tendinite au genou, Jesse Aliaga-Jacob prenait finalement le départ. "Jesse, on l'avait engagé dans 5 épreuves en tout. Après le 110 haies, il avait mal et il s'est refroidi entre les deux courses. Ce qui est le pire avec une tendinite. Il était à deux doigts de ne pas partir, tout comme Jamal. Finalement, ils se lancent tous les deux." Alors que la dernière ligne droite se dessine et qu'il ne reste qu'une ou deux haies à franchir, Jesse est 4e, dans la foulée du 3e. Mais une chute sur la dernière haie suffit au carabinier pour prendre une avance définitive qui lui permet de glaner sa toute première médaille. Et ainsi de mettre fin à une journée difficile pour l'athlétisme monégasque. D'autant JPEE que les émotions n'étaient pas terminées pour le clan Rouge et Blanc. "Après Jesse, Lise (Boryna) se lance sur le 400 haies également. On espérait vraiment quelque chose pour elle. C'est une junior première année et après sa course d'il y a deux ans, elle réussit à remporter une très belle médaille de bronze." Du Blue Lagoon aux dernières récompenses Avec 5 médailles au compteur après deux journées de compétition, les athlètes peuvent avoir le sentiment du devoir accompli, d'autant que le niveau était assez élevé sur ces Jeux. Histoire de se ressourcer, mais aussi de profiter d'un moment de partage, tout ce petit monde a pris du temps le vendredi matin pour aller découvrir l'une des attractions les plus en vue d'Islande, le Blue Lagoon. Une station thermale où un lac artificiel de 200 mètres a été créé, avec des eaux allant de 30 à 39 degrés. De quoi se réchauffer alors que les températures extérieures atteignaient difficilement les 10 degrés lors de cette semaine islandaise. A l'approche des dernières échéances du samedi, les visages étaient relativement sereins et décontractés. Il restait tout de même quelques épreuves à boucler, où les chances de médailles étaient réelles. C'est d'ailleurs du côté de Jesse Aliaga-Jacob qu'il fallait regarder pour en voir arriver une nouvelle. Le décathlonien était engagé au javelot en compagnie de Moïse Louisy-Louis, mais c'est sur le triple saut, lors de son 4e essai, qu'il rafle une seconde médaille de bronze. "Jesse est quelqu'un de constant, très pro dans sa façon de travailler, il supporte bien la pression. Ça fait d'autant plus plaisir qu'il partait dans des épreuves qui ne sont pas faciles." La dernière médaille est arrivée sur le relais hommes au 4x400m. Le quatuor, composé de Brice Etes, Gabriel Dulière, Pierre-Marie Arnaud et Rémy Charpentier, a réussi à prendre le bronze alors que la course était mal engagée. Profitant du déclassement de Malte, ces quatre mousquetaires du tartan terminent sur le podium, médaille autour du cou. De quoi boucler la semaine en beauté. Une semaine marquée par "un bel esprit d'équipe, on était bien ensemble, les anciens ont aidé les jeunes, les jeunes ont amené la folie qui fait du bien. Les conditions n'étaient pas évidentes pour de l'athlétisme et ils ont réussi à égaler ou revenir sur leurs meilleures performances. L'ambiance générale a été un peu la cerise sur le gâteau, avec ce mélange avec les autres sports, pouvoir aller les encourager, ça créé quelque chose d'inoubliable, une sorte de petits JO", conclut Frédéric Choquard. 2021 TEAM SPIRIT Les membres de la délégation de l'athlétisme ont arboré un brassard noir lors des épreuves du jeudi 4 juin. Une manière pour eux de rendre hommage au père d'Atif El Gaidi qui venait de s'éteindre. Atif devait prendre part à ses premiers JPEE en Islande et avait dû repartir aussitôt arrivé pour retourner au chevet de son papa. L'ensemble de la rédaction de Code Sport Monaco présente ses sincères condoléances aux proches et à la famille. BASKET UNE PREMIÈRE DIFFICILE Elles partaient toutes pour la première fois aux Jeux des Petits États d'Europe. Malgré un groupe décimé par les blessures et les indisponibilités, les filles coachées par Cyril Lecocq ont fait de leur mieux en terres islandaises. Mais cela n'a pas suffi pour ramener une médaille. A vant le départ pour l'Islande, alors qu'il ne leur restait que quelques matches à jouer, les filles de l'ASM Basket étaient très motivées à l'idée de découvrir une compétition internationale de cette envergure. Mais elles étaient aussi conscientes des difficultés qui allaient se dresser sur leur route. Cependant, la potentialité d'une médaille avait de quoi mettre du baume au cœur de tout le monde. Et surtout, de rajouter une couche de motivation supplémentaire. l'image de Maéva Blanchi. "On a vu ce qu'était un peu le niveau olympique. On pensait qu'on avait une équipe qui pouvait tenir la route et au final on s'est rendue compte que c'était très fort en face." Pour Marianne Cipan, capitaine des "rouge et blanc", "d'un point de vue basket, les trois scores (88-55 face au Luxembourg, 81-55 face à l'Islande et 72-41 face à Malte) parlent d'eux-mêmes. Il n'y a pas photo, on est en dessous, que ce soit au niveau du groupe, où notre effectif était trop léger, ou au niveau de l'agressivité." Un bilan mitigé Groupe Malheureusement, toute cette envie et la motivation qui l'accompagnait n'ont pas suffi pour ramener une médaille. Face à des sélections nationales, les joueuses de l'ASM basket ont pu mesurer l'écart de niveau qu'il pouvait y avoir. "Sur le plan sportif, le bilan est très mitigé. Le niveau affiché par les autres équipes était largement supérieur aux capacités de notre équipe", analyse Cyril Lecocq, désormais ancien coach de cette équipe. "C'était très dur à vivre pour moi, parce qu'on se sent impuissant face au niveau qu'il y avait en face", concède Lecocq, visiblement très déçu du déroulé des évènements. Il est d'ailleurs rejoint par certaines joueuses de son groupe, à Car l'un des gros soucis qu'a rencontré l'équipe de basket monégasque, c'est le manque de rotation au sein de son effectif. Un groupe handicapé par plusieurs absences pour causes de blessures ou d'indisponibilités liées à la vie professionnelle. Plusieurs membres de l'équipe habituelle de Nationale 2 n'ont pu faire le voyage. Et malgré les montées de trois joueuses, les coéquipières de Marine Péglion n'ont pu partir qu'à 9 (6 membres de l'équipe 1 plus 3). "On a joué essentiellement à 6 tandis que les autres équipes étaient à 10-12 joueuses. Elles pouvaient faire des rotations toutes les 4 minutes et ainsi maintenir la même intensité durant tout le match. On a JPEE filles ont pu compter sur un soutien sans faille des autres délégations. "J'étais très surprise des encouragements qu'on avait pour nos équipes par rapport aux autres pays. On était une des délégations qui se soutenait le plus", précise Marine Péglion. L'occasion pour les filles de découvrir de nouvelles disciplines, mais aussi de mettre un sport sur certains visages croisés régulièrement dans les couloirs du Louis-II. Et malgré un pays où "c'est assez joli et les Islandais sont des gens très accueillant", il faisait tout de même "très froid et très jour", dixit Maéva Blanchi, De quoi laisser quelques bons souvenirs en dépit d'une campagne sportive difficile. souffert d'un manque d'effectif sur ces Jeux. Nous n'avions rien d'autre dans le réservoir", regrette Cyril Lecocq. Marianne Cipan rejoint d'ailleurs son ancien entraîneur sur ce point, "nous avions un effectif trop petit." Mais ce qui a surtout gêné les filles, c'est leur défaite lors du dernier match face à Malte. "Je pense qu'on aurait pu faire mieux sur le dernier match, la manière n'y était pas", explique Marine Péglion. "Il y a des défaites normales, mais la dernière me reste en travers parce qu'on avait vraiment la sensation qu'elles étaient à notre portée", regrettait Maéva Blanchi. Une expérience humaine Pour autant, les joueuses de basket de la Principauté ne garderont pas un mauvais souvenir de leur expérience aux JPEE. Loin de là. "Au niveau de la vie et des Jeux, c'est une ambiance très particulière, on est "cocooné" pendant 5 jours. Il y a une certaine solidarité entre tous les sports qui se met en place dans toute la délégation, c'est très convivial, très bien organisé, très chaleureux, et les bénévoles sont très présents et très disponibles", explique Marianne Cipan. La solidarité dont parle la capitaine de l'équipe s'est également vérifiée dans les tribunes, où les 2223 BEACH VOLLEY LE BEACH S'ACCROCHE Le beach-volley a bien marché en Islande, notamment chez les filles qui sont revenues avec le bronze autour du cou. Malgré une poule relevée, les garçons ont bataillé ferme jusqu'au bout, échouant aux portes de la 5e place. A l'exception de Magalie Muratore qui est une habituée des Jeux des Petits Etats d'Europe, cette XVIe édition était une première pour tout le reste de l'équipe de beach-volley. Que ce soient les garçons, Mickaël Chamy et Guillaume Imary, Caroline Revel-Chion, la partenaire de Muratore, ou Jana Zyani, la coach, tous les quatre découvraient cette compétition. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que leur semaine n'a pas été de tout repos. Dès leur arrivée, ils prenaient connaissance de leur planning. Chaque jour ou presque, ce serait entraînement le matin, puis match à partir de midi. L'or était tout proche Elles ont constitué l'une des belles surprises de ces Jeux. Formée pour l'occasion, la paire monégasque n'a pas déçu, loin de là. Dès leur premier match, Magalie Muratore et Caroline RevelChion ont montré qu'elles avaient le niveau. En affichant une qualité de jeu très intéressante, celles qui jouent à l'année avec l'équipe de Nationale 2 de l'ASM volley ont fait un début de compétition parfait. Avec 3 victoires consécutives sur leurs trois premiers matches (Malte (21-18 / 22-20), Luxembourg (21-14 / 21-19) et Chypre (21-11 / 21-14)), les filles s'étaient installées sur la voie royale. D'autant que sur ces trois matches, elles n'avaient concédé aucun set. "C'était vraiment super, on a commencé avec trois victoires alors qu'on ne s'y attendait pas et on a super bien joué", expliquait Magalie JPEE Muratore. Un début de compétition idéal, mais qui allait légèrement s'assombrir. "La défaite contre le Liechtenstein nous plombe un peu le moral alors que nos trois premières victoires nous avaient mises en confiance." Tout n'est cependant pas perdu à ce momentlà. Grâce à leurs trois victoires initiales, leurs chances de médailles sont encore intactes et même certaines. Le bronze étant déjà assuré, la doublette entraînée par Jana Zyani a son destin entre ses mains. Face à l'Islande pour leur dernier match, il faut gagner pour l'or, ou perdre par un set d'écart pour l'argent. Mais après une défaite deux sets à zéro, c'est la médaille de bronze qui leur revient. Si Magalie Muratore confiait que "nous sommes super heureuses malgré tout, mais on aurait pu remporter le premier set de ce match avec un peu moins de stress et de fautes", elle concède tout de même que les natives de l'île étaient un peu au-dessus. "Il y a quand même une petite différence de niveau avec les Islandaises qui pratiquent à l'année, alors que nous jouons en salle et qu'on n'a que peu de temps pour le beach." Pour la coach, la pilule avait cependant du mal à passer après cette défaite finale. "C'est dommage parce qu'on avait toutes les cartes en main, donc c'est un peu difficile à digérer. Chypre avait fait le boulot pour qu'on puisse décider de notre médaille et on avait largement la place de prendre l'or. Il nous a manqué un peu de travail sur le plan physique mais aussi mental," regrettait Jana Zyani. Une médaille qui reste tout de même un point très positif, comme l'explique Christian Palmaro, président de l'ASM volley. "C'est une belle médaille qui a presque une couleur d'argent. Les filles ont réalisé une très belle compétition." Apprentissage difficile Du côté des garçons, la semaine a été un peu plus compliquée que pour leurs homologues féminines. Malgré une grosse motivation, ils n'ont pas été en mesure de prendre le dessus sur leurs adversaires dans les différents matches qu'ils ont joués. La faute à un manque de constance dans leur jeu, comme l'expliquent Guillaume Imary et Mickaël Chamy. "On a eu du mal. Pas tant sur le niveau technique, parce qu'il n'y a pas un match où on a senti qu'on ne pourrait pas gagner, mais on n'a pas été capable de faire le bon jeu qui nous aurait permis de gagner durant 2425 tout le match. À chaque fois, c'était uniquement par phase." Résultat des courses, les défaites s'enchaînent, et les garçons, qui auraient pu viser le dernier carré, laissent échapper leur billet pour les finales. "On fait un match qui nous passe entre les mains et on se retrouve à jouer la 5e place", constate Jana Zyani. "On a vu le travail qui nous a manqué tous ensemble car on a été court sur la préparation. Ce qui se voit rapidement sur les équipes qui ont pu préparer leurs paires, car on voit la différence dans les moments difficiles", explique leur coach. Mais au final, ce sont surtout de bons souvenirs qui resteront et la satisfaction d'avoir fait son maximum pour représenter Monaco dans une discipline en plein développement, comme le précise le boss du volley monégasque. "Le niveau des équipes de beach monte de plus en plus et on réussit à suivre à Monaco, on n'est pas décroché." VOLLEY ILS SONT PASSÉS PRÈS Médaillés il y a deux ans, les volleyeurs monégasques ont bien failli refaire le coup cette année. Malheureusement pour eux, la breloque s'est jouée sur un set. Mais le groupe de copains a fait montre d'une belle solidarité, notamment en tribunes. C 'était l'un des groupes à suivre pendant ces XVIes Jeux des Petits Etats d'Europe. D'un côté, parce qu'il y avait clairement une chance de médaille et que sur le terrain, les joueurs de Dragan Pezelj sont capables d'assurer le show. Mais aussi parce qu'une fois en tribunes, ils ont su se muer en supporters de tous les instants pour les autres disciplines où des représentants de la Principauté étaient engagés. Et puis aussi, il faut le dire, parce qu'ils sont sacrément drôles et sympas. Bref, le groupe de volleyeurs était l'une des principales attractions de ces Jeux. Et de manière globale, ils n'ont pas déçu, malgré un léger bémol sur le plan sportif où la médaille leur a finalement échappé. Saint-Marin, les regrets avant d'y aller Lors de leur premier match de la compétition, les coéquipiers de Pascal Ferry étaient opposés à Saint-Marin. Et à en croire le président Palmaro, la défaite inaugurale (3-1) qui en a résulté n'a pas eu que de bonnes conséquences. "On ne peut pas dire qu'ils aient fait une mauvaise prestation, mais lors de la défaite contre Saint-Marin, ils ont eu du mal à rentrer dans le match et ont été surpris par cette équipe italienne et combative. Je crois que ce qui nous a coûté cher, c'est ce premier match. Pourtant, ils étaient largement à notre portée." En témoigne d'ailleurs le troisième set remporté par Orszulak, Darvaux, Authier and Co. Mais les monégasques auront sans doute l'occasion de prendre leur revanche sur JPEE les terres de ce petit État dans deux ans pour la prochaine édition des JPEE. Dès le match suivant, les Rouge et Blanc se remettent dans le bon sens en pulvérisant littéralement les islandais (3-0). Dans un match où l'ambiance fut incroyable, et devant un public monégasque venu en masse, les volleyeurs de la Principauté ont su montrer pourquoi ils étaient là. Présents à la réception comme à l'attaque, ils n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires. Et il faut dire que la tribune jouait pleinement son rôle. Malgré la présence du pays hôte sur le terrain, ce sont bel et bien les habituels licenciés de l'AS Monaco volley qui recueillaient le plus d'encouragement. Cohésion Cependant, leur dernière opposition face au Luxembourg, futur médaillé d'or, allait rapidement tourner en faveur de leurs adversaires. Après cette défaite (3-0), la médaille était encore jouable. Mais l'Islande a battu Saint-Marin sur le seul score qui pouvait priver Monaco du bronze (3-1). Déçue, mais pas abattue, la bande à Gopcevic n'a pas à rougir de sa semaine islandaise. "Malgré tout, je trouve qu'il y a eu une belle présence de l'équipe, avec un bel esprit au sein du volley-ball. On forme un groupe uni où chacun va supporter l'autre. On peut être fier du parcours de tous nos sportifs et je pense que ceux qui ont vu les matches pourront indiquer que le niveau était là", analyse Christian Palmaro. Et même si un léger regret demeure, "je pense vraiment qu'ils avaient les moyens de sortir une médaille", la semaine passée à Reykjavik a visiblement laissé de bons souvenirs à tout le monde, comme le raconte le président du volley. "Ce que je retiens surtout, c'est que dans la délégation, dans nos équipes, il n'y pas uniquement des 2627 Monégasques. Et pendant quelques jours, ils portent un drapeau qui n'est pas le leur, mais ça ne se voit pas. Tout le monde fait bloc sous les couleurs de Monaco et je trouve ça fantastique. Tout le monde a le même objectif, va dans le même sens et c'est pour moi le plus beau résultat." Et à voir l'énergie déployée par le groupe de volleyeurs dans les différentes tribunes, nul doute que les Islandais, mais aussi toutes les délégations présentes se rappelleront sans doute de cette horde vêtue de gris et de rouge qui déferlait dans les travées pour afficher un soutien sans faille à leurs collègues. GOLF BELLE PREMIÈRE POUR LES GOLFEURS Pour leur toute première participation aux Jeux des Petits Etats d'Europe, les golfeurs de la Principauté sont revenus les valises pleines avec 4 médailles (argent par équipe pour les dames, argent pour Sophie Sandolo, bronze pour les hommes en équipe et argent pour Sandro Piaget en individuel). P our une première, c'était une belle première. Le golf intégrait donc cette année le panel de disciplines des Jeux des Petits Etats d'Europe. Au programme, un parcours en bord de mer, bordé de paysages dignes des plus belles cartes postales que l'Islande peut offrir. Mais aussi des conditions dantesques pour la pratique de ce sport. Car la température sur les "greens" islandais n'a pas dû beaucoup s'éloigner du zéro. Que ce soit en positif ou en négatif d'ailleurs. Et les vents contraires de l'île viking n'ont pas non plus aidé les six représentants de Monaco qui s'étaient envolés avec clubs et caddies. Même s'ils y étaient préparés, comme le confirme leur coach, Patrice Barquez. "Les conditions difficiles, on y est habitué dans le golf, c'est l'avantage ou l'inconvénient des sports de plein air, parce qu'on peut avoir très froid ou très chaud, mais là ça n'a été qu'une semi-surprise pour le froid. Le vent n'était pas facile." Les femmes se parent d'argent Chez les hommes comme chez les femmes, cette JPEE première campagne de golf a été couronnée de succès pour les Monégasques. "Sportivement, ça a été une vraie réussite, avec 4 médailles. C'est une vraie performance et j'en suis ravi. Pour une première, on ne savait pas trop ce qui nous attendait. Je sentais une équipe compétitive, mais on ne connaissait pas nos adversaires, et il nous fallait concrétiser. Ça a été une agréable surprise," commente Patrice Barquez, le coach de ce groupe. Et pour cause. Dans la compétition par équipe, les filles étaient opposées à l'Islande, au Luxembourg et au Liechtenstein. Dès le départ, elles ont rapidement pris la deuxième place pour ne jamais la lâcher. D'autant qu'elles étaient emmenées par une Sophie Sandolo très en forme. Médaillée d'argent en individuel, elle y est aussi pour beaucoup dans la belle réussite du groupe et l'argent par équipe obtenue par le trio composé de Sophie Sandolo donc, Helga Piaget et Sophie Halsall. Les hommes font dans le bi-colore Ces messieurs avaient plus de monde à affronter de leur côté. L'Islande, Malte, Andorre, le Liechtenstein, Saint-Marin ou encore le Luxembourg étaient de la partie. Et il a fallu une féroce bataille pour que les coéquipiers de Frédéric Ruffier Meray accrochent le bronze. Car à l'issue des 2829 deux premières journées, Andorre était 3e avec 5 coups d'avance sur les Monégasques. Mais c'était sans compter sur la ténacité des joueurs du Rocher. Dès le 3e jour, Ruffier Meray, Piaget et Zenere reprenaient cette 3e place synonyme de médaille. Un classement qu'ils ne lâcheraient plus jusqu'à l'issue de la compétition. Du côté des individuels, c'est Sandro Piaget qui a su le mieux tirer son épingle du jeu en se glissant à la 2e place, au milieu du trio islandais. Exactement comme son homologue féminine. Grâce à sa deuxième position, le jeune garçon qui, selon Patrice Barquez, "a du potentiel et beaucoup de talent, il peut avoir de l'ambition", revient avec l'argent. De quoi garnir une armoire à trophées, et notamment celle du Monte-Carlo Golf Club. GYMNASTIQUE HONNEUR AUX DAMES Chez les gymnastes, garçons et filles pouvaient légitimement prétendre à des médailles. Si la troupe de Thierry Aymes est passée près de la réussite, les demoiselles emmenées par Kimberly Arnulf ont réussi à se hisser sur le podium à plusieurs reprises. P as ou peu de nouveaux cette année dans le squad de gymnastes présents en Islande. Côté garçons, l'équipe de Thierry Aymes était amputée de ses deux meilleurs éléments. Kevin Crovetto, blessé aux ligaments croisés du genou droit était encore en phase de rééducation et Julien Gobaux a été victime de multiples réserves posées à son encontre par l'équipe chypriote. C'est donc avec Yann Fran de Ferrière, Lilian Piotte, Loris Racca, Paul-Alexis Ranc et Frédéric Unternaehr que Monaco se présentait à ces XVIes Jeux des Petits Etats d'Europe. Soit la majeure partie de l'équipe de l'Étoile de Monaco qui a assuré sa montée en Nationale 1 à l'issue de la saison. Côté féminin, Kimberly Arnulf avait emmené avec elle Elodie Mont-Roches et Milla Fabre, déjà présentes il y a deux ans, et la jeune Jemma Gorski, qui découvrait les JPEE pour la toute première fois. La tâche s'annonçait donc compliquée pour rééditer les magnifiques performances d'il y a deux ans où les garçons avaient raflé pas moins de 7 JPEE médailles dont 4 d'or. Cependant, les chances de monter à nouveau sur le podium étaient bien réelles. Et ce d'un côté comme de l'autre. Chypriotes étaient largement au dessus c'est vrai, après on n'a pas été épargné par le jury. Il n'y a pas de regret chez les mecs, parce que même le petit plus, ils l'ont fait. Que ce soit Loris aux arçons, qui, à mon goût, mérite une médaille de bronze ou Paul-Alexis qui mérite sa médaille aux anneaux. Le jugement aux barres parallèles, où on est 4e, est normal, comme au saut de cheval. Mais quand un mec tombe une fois, qu'il manque une exigence, ce qui vaut très cher en gymnastique, et qu'il finit quand même devant toi, il y a un petit soucis. Après c'est une compétition, c'est comme ça, ça dépend du contexte." Des problèmes de jury qui n'obscurcissent visiblement pas le bilan général dressé par le coach de l'Étoile de Monaco. "Ça reste une très grande satisfaction parce que les garçons ont fait de leur mieux et j'en suis très fier. Le jugement est humain donc on n'y peut pas grand chose." Les garçons étaient tout proches Motivés, les gyms de Thierry Aymes l'étaient assurément aux abords du praticable, mais aussi lors de leurs passages sur les différents agrès. Après un bon concours par équipe, l'heure était aux finales individuelles. Preuve de la qualité des gymnastes monégasques, ils étaient présents sur 12 finales. Malheureusement pour eux, aucun n'est parvenu à monter sur le podium. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir tout tenté, comme l'explique Thierry Aymes. "Les gars ont tout donné, ils ont bien bossé et ont fait un super concours par équipe. Avec 12 finales et 11 mouvements réussis, on ne peut guère faire mieux. Les 3031 Les filles prennent leur revanche A l'inverse du Luxembourg, les filles ont cette fois-ci réussi à monter sur le podium. Et de fort belle manière. Si elles n'ont pu faire mieux qu'une quatrième place au concours par équipe, c'est lors de la compétition en individuel qu'elles ont le plus brillé. Notamment Elodie Mont-Roches, qui est rentrée en Principauté avec deux médailles de bronze autour du cou. La première a été acquise aux barres parallèles, la seconde au sol. A 21 ans, cette jeune gymnaste concrétise un peu plus les espoirs fondés en elle, mais confirme aussi ce qu'elle avait pu laisser entrevoir il y a deux ans au Luxembourg. De son côté, Milla Fabre, 16 ans seulement, a réussi à glaner l'argent à la poutre. Un agrès très périlleux selon de nombreux spécialistes de la discipline. "Depuis des années elles s'entraînent à raison de 15 heures par semaine. Sur les six derniers mois, on a bien ciblé les programmes pour remplir techniquement les exigences de cette competition. L'accent a été mis sur l'esthétique, la pureté technique. Avec Milla, on a travaillé un programme difficile qui lui a permis de rentrer en finale. Cette médaille était recherchée et c'est ce qui lui donne une saveur particulière. Milla a su sortir au moment voulu un mouvement réussi en gérant la pression et le stress. En ce qui concerne Elodie, elle était cette année en faculté de sport et a su concilier études et gymnastique. Elle est le leader mental de cette équipe et a su montrer le chemin de la réussite en décrochant le bronze aux barres, qui est un bon agrès pour elle même si elle n'est pas d'accord. Ensuite, le bronze ne lui a pas resisté au sol. Son côté artistique a payé", explique Kimberly Arnulf. Quant à la toute jeune Jemma Gorski, à peine 14 ans, elle a tout de même accroché la sixième place au saut de cheval. "Elle était la plus jeune participante et a su décrocher une finale au saut", précise d'ailleurs sa coach. Expérience Médaillés ou non, les gymnastes de la Principauté ont, selon leur coach respectif, vécu une expérience très positive. Entre partage et plaisirs locaux, le calendrier leur était d'ailleurs favorable. En terminant leurs épreuves dès le mercredi, ils ont ainsi pu profiter de la semaine islandaise. "Tout s'est super bien passé. Nous étions dans le second hôtel avec 32 les tireurs et les pongistes. On a aussi pu aller encourager les autres délégations, parce que c'est aussi ça les Jeux. C'est toujours sympa quand du monde vient nous soutenir, comme lors de notre finale par équipe, donc on répond présent à notre tour quand on peut le faire", note Thierry Aymes. Et comme de nombreux athlètes, les gyms ont notamment pu profiter de la piscine chauffée présente sur le complexe, mais aussi aller visiter et se baigner dans les eaux chaudes du Blue Lagoon. A N OTHE R SP IRIT O F L U XU RY ESTATE www.colibri.mc ÈZE - G RAN D E CORNIC HE M ich el Domberg er +3 3 (0)6 80 86 20 29 w w w. p r i n c e s s e - i m m o b i l i e r. c o m TIR LES TIREURS ONT VISÉ JUSTE Le tir monégasque était attendu sur les terres islandaises. Et si les spécialistes n'ont pas déçu, avec 3 médailles dont deux d'or dans la besace, on a surtout pu observer de belles promesses pour l'avenir. Notamment en vue des prochains Jeux des Petits Etats d'Europe qui auront lieu à Saint-Marin dans deux ans. U n silence de plomb règne dans la salle alors que les tireurs des différentes nations lèvent leur bras, tendu, en direction de la cible. Un œil qui se ferme pour certains, les deux ouverts mais l'un des deux avec une languette devant, pour d'autres. L'heure est à la visée. Objectif ? Le meilleur score possible, se rapprocher du 10,9, la note maximale que l'on peut obtenir sur le tir à 10 mètres. Un bruit léger s'échappe alors que la détente est pressée. Le score s'affiche, on passe au tir suivant. C'est ainsi que se déroule une compétition de tir à 10 mètres, pistolet ou carabine, lorsqu'on la vit de l'extérieur. Pour les tireurs, c'est une toute autre chose. Quelque chose de difficilement explicable, qui plus est propre à chacun. Certains affichent un calme olympien, où la pression qu'ils ressentent ne transparaît pas, à l'image de Boris Jeremenko. Pour d'autres, on ressent facilement le tressaillement du bras avant d'appuyer sur la détente. D'autres encore cherchent le regard de Fabienne Pasetti, la coach du tir monégasque, pour y lire un conseil au fond de ses yeux. Et la pression s'en ressent également dans le public, qui frémit à chaque tir. Deux jours durant, les représentants monégasques ont enchaîné les plombs à la carabine ou au pistolet. L'échec avant le sacre C'est d'ailleurs le tir à la carabine qui ouvrait les festivités. Avec Eric Lanza dans ses rangs, Monaco pouvait légitimement prétendre à une médaille. A ses côtés, Maxime Bouet, benjamin du groupe, qui vivait ses premiers Jeux. Qualifiés en finale, les deux comparses avançaient. Mais Eric Lanza n'y était pas, et quittait prématurément la compétition (7e). Au final, Maxime dut lui aussi abandonner sa position de tir, terminant sixième, mais avec de belles promesses en vue de l'avenir. "Il a fait son point de match, il a encore de la marge, il peut encore persévérer et augmenter", commente Christian Zabaldano, le président du tir monégasque. Mais ce n'était que partie remise pour le multiple médaillé. Également engagé dans la compétition de prone, du tir en extérieur au 22 long rifle à une distance de 50 mètres, en compagnie de Jean-Pierre Roudier, Lanza allait mettre tout le monde d'accord. Alors que les éléments se déchaînaient et rendaient ô combien difficile la visée, le tireur monégasque décidait alors d'adopter une tactique toute particulière, en faisant de la contre-visée. "Je voyais que les vents étaient contraires. Je commence à comprendre le vent et à faire des mouches, à savoir tirer en plein centre. Et c’est comme ça que j’ai commencé à grappiller JPEE rythmant les derniers tirs. Bizarre dans une compétition où calme et silence règnent habituellement. Malgré cela, à la fin, c'est bien Boris qui gagne. Et c'est également lui qui, à ce moment-là, rapporte la première médaille d'or au contingent monégasque. Pas mal pour une deuxième participation aux JPEE. Une belle matinée pour le tir, qui allait être suivie d'un bel après-midi. Car après les hommes, ce sont les femmes qui entraient en scène. Cynthia Varriale-Bonardi et Carine Canestrelli s'installaient sur le pas de tir. Varriale-Bonardi, l'expérimentée, participait à ses sixièmes Jeux, tandis que Canestrelli les découvrait pour la première fois. Et, fait cocasse, elle avait commencé le tir sportif seulement six mois avant les JPEE. Mais visiblement, ces quelques semaines en compagnie de Fabienne Pasetti ont porté leurs fruits. Alors que Cynthia VarrialeBonardi quittait la finale peu avant l'accès au podium (5e), la petite dernière de la bande était toujours en course. Accrocheuse, elle continuait son combat contre le stress qui l'avait envahi tout au long de la compétition. Assurée de décrocher une médaille, sa route s'arrêtait avant le duel final. Mais que ce fut beau de voir l'émotion qu'il y avait autour d'elle à la fin de la compétition. des places, jusqu’à arriver à la première, que je n’ai pas lâchée jusqu’au bout," explique Eric Lanza, fier d'avoir empoché l'or après son échec à 10 mètres. Petite déception cependant pour Jean-Pierre Roudier qui échoue de peu pour la médaille de bronze en terminant au pied du podium. Ingrid Postifferi, également engagée sur la carabine à 10 mètres, ne réussissait malheureusement pas à se qualifier pour la finale et s'arrêtait en qualifications. Jeremenko - Canistrelli, duo gagnant Carabines et fusils de retour dans leurs étuis, il était temps de dégainer les pistolets. Et les chances de médailles des Monégasques étaient là aussi réelles. Notamment avec Boris Jeremenko. Grand, immobile et impassible, le tireur ne laisse rien transparaître. Dans la compétition masculine, il avance sereinement vers la finale. Accompagné de Denis Delusier (6e au final), les tirs s'enchaînent et les plombs atteignent inlassablement la cible. A mesure que le temps passe, il ne reste plus grand monde en piste. Et c'est alors que le 10,9 arrive. Mais pas n'importe où puisqu'il apparaît sur l'écran de Boris Jeremenko. La voie royale est ouverte et la médaille d'or est au bout. Il ne flanche pas, malgré des applaudissements 3435 JUDO LA REVANCHE DU TEAM PIETRI Ils étaient déçus de leurs performances il ya deux ans en partant du Luxembourg. Ils ont quitté l'Islande avec un large sourire aux lèvres après avoir remporté six médailles. Des performances que Marcel Pietri a souhaité dédier à Gérard Bertrand, président du Judo Club de Monaco, décédé en janvier dernier. A vant le départ pour l'Islande et ses XVIes Jeux des Petits Etats d'Europe, Marcel Pietri nous confiait que ses garçons n'avaient pu bénéficier d'une préparation optimale. La raison ? "Le stade a souvent été fermé des jours où nous avions entraînement à cause des matches de football", regrettait le natif de la capitale azuréenne. Cependant, il semblerait bien que ce manque de temps n'ait que peu joué sur les performances de ses troupes. Parti avec deux néophytes des Jeux dans son groupe, Marcel Pietri était bien entouré sur l'île du nord de l'Europe. Jean-Claude Pelletier, secrétaire général de la Fédération Monégasque de Judo et François Bick, entraîneur de haut niveau, accompagnaient donc celui qui est directeur technique national. Une équipe compétitive Marcel Pietri avait décidé d'emmener du monde avec lui (10 judokas). L'objectif ? Ramener quelques médailles au pays après une édition du Luxembourg qui n'avait pas JPEE marché comme souhaité dans les rangs du judo monégasque. Et pour ce faire, l'une des bonnes nouvelles était la participation de Yann Siccardi. Blessé il y a deux ans, le Monégasque pouvait cette fois-ci venir prêter main forte à ses coéquipiers. D'autant qu'il sortait d'une belle campagne en Amérique du Sud quelques mois auparavant. Lors de tours de championnat du monde en Uruguay et au Chili, celui qui s'envolera sans doute pour Rio l'an prochain a accroché deux fois la 5e place. A ses côtés, on retrouvait aussi deux nouveaux, Jean-Christophe Bracco et Johan Blanc, qui découvraient les jeux pour la première fois (voir CSM 17). Il y avait quelques habitués de ce genre d'évènement, avec Franck Vatan, Habib Alouache, Guillaume Éréséo, Cédric Bessi ou encore Jérôme Mas. Chez les filles, le groupe était plus restreint puisque composé des sœurs Allag, Sara et Sophia. Les geysers avant les waza-ari Le programme était particulier pour les judokas puisque les compétitions en individuel et par équipe n'étaient prévues que pour la fin de la semaine, à savoir le vendredi et le samedi. "On s'entraînait le matin, et on a pu profiter un peu de l'Islande en allant visiter 3637 quelques endroits comme les geysers ou le Blue Lagoon. Cela nous a donné quelques moments de détente et l'ensemble a été très agréable", précise Marcel Pietri. Malgré ces instants où la découverte prend le pas sur le sportif, cette joyeuse "équipe de copains", comme les qualifie le père de Loïc, n'a pas chômé quand il a fallu enfiler le bleu de chauffe. Dès lors que la compétition a commencé, les choses sérieuses débutaient. Si les sourires et la décontraction étaient présents dans la tribune du groupe monégasque, il suffisait de jeter un coup d'œil au regard de Jean-Christophe Bracco pour mesurer le degré de concentration et d'implication qui les habitait avant leur entrée sur la zone de combat. Tous pour un, un pour tous En judo, les individuels marquaient l'ouverture du bal. Et quand on regarde les performances de Yann Siccardi, on comprend facilement que le garçon n'est pas venu en Islande pour enfiler des perles. Rapide et bien sur ses appuis, celui qui facturait 5 médailles avant l'Islande a su se tracer un chemin jusqu'à l'or. "Yann, on mise sur lui depuis pas mal de temps. Il a passé quasiment 10 ans à Paris pour le judo et il a décroché sa 4e médaille d'or, la 6 e en tout. Cela montre qu'on ne s'est pas trompé", commente Marcel Pietri. Celui qui combat en -60 kg a ainsi ouvert la voie des médailles à ses petits copains. En dehors de Jérôme Mas, qui est "un peu passé à côté de la fête, mais il est arrivé un peu chamboulé parce qu'il venait de réussir son examen de police", tous ceux qui étaient engagés en individuels ont su saisir leur chance pour tenter d'accrocher une médaille lors des finales de l'après-midi. Pour sa première participation aux JPEE, Jean-Christophe Bracco s'est emparé du bronze. "Une belle médaille pour lui, même si je pensais qu'il pouvait prétendre à l'or. Mais il faut savoir que dans sa catégorie (-81 kg), il y a le vice-champion du monde de 2011. Donc ce n'était pas facile", analyse Marcel Pietri. Médaillé en bronze il y a deux ans pour sa première, Guillaume Éréséo a confirmé son potentiel dans l'antre du Laugabol Armann Gymnastic Hall avec l'argent à la clé chez les -66 kg. Médaille de groupe Individuels toujours, un ancien de la maison était de la partie, puisque Franck Vatan avait fait le voyage et a pris le bronze chez les -100 kg. L'autre Monégasque du groupe, Cédric Bessi, a lui aussi fait honneur à son pays en s'emparant du bronze chez les -73 kg. "C'est une confirmation pour lui, il a passé 3 ans à Paris puis il est revenu. Il a repris un bon rythme d'entraînement depuis le mois de janvier," précise le directeur technique national du judo monégasque. Chez les filles en revanche, la moisson n'a pas été fructueuse. En individuel comme dans le par équipe, les sœurs Allag n'ont pas réussi à atteindre le tour final qui leur aurait permis de jouer la médaille. En équipe, les garçons de Marcel Pietri et François Bick ont su faire le job. "On s'est régalé sur cette semaine et on finit sur une médaille d'argent en équipe, avec notamment Johan Blanc qui remplit son contrat en gagnant ses deux combats. Habib Alouache, l'ancien, a mené son combat mais à la fin il craque un peu," analyse le coach. Pas de quoi cependant effacer les sourires de ce groupe de copains. 38 Reconnaissance C'est donc une équipe de judo satisfaite qui est revenue à Monaco et qui, à l'image de son entraîneur principal, a fait mieux que ce qui était prévu, comme le détaille Marcel Pietri. "Ce sont de bons résultats que je dédie à mon président, Gérard Bertrand (décédé en janvier dernier), qui nous a quittés cette année trop jeune et trop tôt. Ces résultats sont le fruit de 20 ans de travail depuis que je suis là, mais c'est aussi le fruit d'une équipe qui marche bien. On avait eu une baisse de régime aux derniers jeux, et on est bien remonté, même mieux que ce que je pensais. Je tablais sur 5 médailles. On en fait 6, c'est bien. J'aurais aimé une médaille d'or de plus, mais c'est un bon résultat d'ensemble." The Legend continues… SPORTING MONTE-CARLO T. (377) 98 06 70 68 Mob. (33) 6 80 86 21 08 [email protected] jimmyzmontecarlo.com TENNIS DE TABLE TRIPLE DOUBLE POUR LES PONGISTES Grosse moisson de médailles pour les pongistes lors de la semaine islandaise. Avec 5 récompenses autour du cou (3 d'or et 2 d'argent), les protégés de Marc Loulergue ont enfin réalisé le rêve de leur président. C 'était ce qui manquait à la collection du président Loulergue dans l'histoire du tennis de table monégasque aux Jeux des Petits Etats d'Europe. Une médaille d'or. Car avant le départ pour l'Islande, les pongistes de la Principauté n'avaient jamais réussi à hisser tout en haut le drapeau rouge et blanc ni faire retentir l'hymne princier. Présent aux JPEE depuis 1995, le tennis de table a vu les premiers représentants de Monaco prendre part à l'édition de 2005 en Andorre. Les premières médailles ne sont arrivées que quelques années plus tard, en 2011, lors des Jeux au Liechtenstein. Deux médailles de bronze, puis trois autres et deux d'argent lors des XVes JPEE qui ont eu lieu au Luxembourg en 2013. Et la délivrance est arrivée cette année. "Ce sont des résultats qui étaient espérés mais qui sont aussi inespérés", explique Marc Loulergue. "C'est notre sixième participation aux JPEE et là on ramène notamment 3 médailles d'or. C'est exceptionnel ce qu'on a fait." Des garçons en or Ces cinq médailles glanées par la délégation de tennis de table sont essentiellement des médailles d'équipe. Et ce sont les garçons qui ont ouvert le bal. Lors de la compétition par équipe, le trio composé d'Anthony Peretti, Damien Provost et Martin Tiso a su se frayer un chemin jusqu'à la finale sans trop douter. Face au Montenegro, la tâche ne s'annonçait pas facile. Après la défaite JPEE de Peretti en simple, c'est Provost qui a remis les compteurs à zéro en égalisant à 1-1. Les deux hommes ont ensuite remporté le double, offrant une chance à Damien Provost de ramener la première médaille d'or aux pongistes monégasques. Et le jeune homme ne s'est pas fait prier. "Les garçons, dans la compétition par équipe, m'ont vraiment fait plaisir, confie le président. Surtout Damien Provost qui s'est sorti les tripes pour arracher la victoire." Un Damien Provost en grande forme puisque ce dernier a remporté une seconde médaille d'or, mais en simple. A nouveau face à un Monténégrin en finale, le leader du groupe Rouge et Blanc n'a pas flanché et s'est imposé 3 sets 0 face à son adversaire. Et ramène ainsi une seconde médaille d'or chez les hommes. Triplé féminin Côté féminines, la bataille fut rude, mais le butin ramené par le trio Xiaoxin Yang, Lauren Riley et Ulrika Quist est plutôt sympathique. "Chez les filles, on ne pouvait pas faire mieux", prévient Marc Loulergue. Et pour cause. Dans le tournoi par équipes, c'est un gros morceau qui attendait les représentantes de la Principauté en finale. Le Luxembourg, dont l'équipe est notamment composée des 61es et 151es joueuses mondiales a finalement pris le meilleur sur Monaco lors du match décisif (32). Ce fut d'ailleurs à nouveau le cas lors de la compétition en double, puisque Xiaoxin Yang et Lauren Riley ont également dû s'incliner en finale face à la paire luxembourgeoise. Deux médailles d'argent étaient déjà dans les sacs, mais c'était sans compter la finale du simple qui allait faire bondir de joie le président une nouvelle fois. Xiaoxin Yang était opposée, à nouveau, à une sujette du Grand Duc du Luxembourg, mais il était écrit que l'or ne lui échapperait pas une troisième fois. Le score net, 3-0, atteste d'ailleurs de la supériorité de Monaco sur ce match. Confirmation de la saison Les pongistes sont donc finalement rentrés avec 5 médailles, dont 3 en or, ce qui les place en tête au sein de la délégation monégasque. "Le bilan est plus que positif. Je suis très satisfait parce qu'il donne suite à une très bonne saison en championnat où trois de nos équipes montent de division. Nous avons vécu une semaine fantastique et j'espère que nous pourrons faire aussi bien si ce n'est mieux lors des prochains Jeux," clame haut et fort Marc Loulergue. 4041 TENNIS UN DOUBLE EN OR Habitués des podiums lors des différentes éditions des Jeux des Petits Etats d'Europe, les tennismen de Monaco ont une nouvelle fois contribué à l'effort de guerre. Malgré la médaille d'or du double, quelques regrets subsistent par rapport au simple. P our une dernière, Guillaume Couillard n'a pas fait les choses à moitié. Accompagné de son partenaire Thomas Oger, le désormais quintuple médaillé d'or en double a écrit une ultime ligne à son palmarès aux JPEE. Car oui, c'était la dernière de celui qui est aujourd'hui entraîneur au Monte-Carlo Country Club (voir pages 50-51). Du côté des simples, la donne est différente car ni Romain Arneodo, ni Benjamin Balleret n'ont été en mesure de rejoindre le dernier carré. Ce qui fait dire à Christophe Boggetti, directeur technique national et capitaine de l'équipe monégasque de coupe Davis que le bilan de ces Jeux est "mitigé parce qu'on n'a pas fait de médailles en simple." Chute d'entrée Pourtant, comme souvent lors des JPEE, le team monégasque partait favori. Les rôles étaient établis d'entrée, puisque calqués sur ce qui se fait habituellement en coupe Davis. Romain Arneodo et Benjamin Balleret devaient jouer le tournoi en simple, tandis que Couillard et Oger évolueraient en double. Mais dès le premier jour, les choses se sont corsées. Débarqués en différé par rapport au reste de la délégation JPEE à cause d'un tournoi disputé la veille, les pensionnaires du MCCC sont arrivés fatigués et ont dû rapidement prendre leurs marques sur une surface à laquelle ils ne sont pas habitués. Handicapé par une douleur à la hanche, le benjamin du groupe a perdu d'entrée, malgré un beau sursaut dans le 2e set. Cependant, cela passait pour Balleret, comme pour le double. Porte-drapeau de la délégation, Benjamin Balleret était aussi tête de série numéro un sur le tournoi. Celui dont les parents avaient participé aux Jeux il y a quelques années était doublement motivé pour aller au bout. Mais sa route s'est arrêtée en quart. "Benjamin et Romain étaient très déçus après leurs matches. Et le fait d'être porte-drapeau a augmenté sa déception", confie Christophe Boggetti. "C'est une vraie déception parce que cela s'inscrit dans notre politique sportive de préparation de coupe Davis, et même si les conditions ne sont pas les mêmes, il faut y répondre." Car il est vrai que la surface n'a pas aidé des joueurs habitués à la terre ocre. Une sorte de moquette où les sensations ont mis du temps à venir, mais cela n'a pas empêché Guillaume Couillard et Thomas Oger d'aller au bout. détenu par Guillaume Couillard depuis maintenant 10 ans. "On conserve notre titre, c'était l'objectif, mais on n'était pas sûr du tout d'y parvenir parce qu'il est vrai que la surface ne nous convenait pas du tout. Et il faut dire aussi qu'on n'a pas vraiment eu de préparation", précise le quintuple médaillé d'or. "La surface est compliquée parce que c'est rapide, il y a peu d'échanges, on jouait en salle sur moquette alors qu'on est habitué à la terre battue en extérieur, donc on était content de s'en sortir", confie Thomas Oger. Les deux compères étaient d'ailleurs très heureux de conserver ce titre, mais surtout de pouvoir "ramener une médaille, qui plus est la plus belle !" Un double salvateur Malgré une opposition de belle valeur en face, le duo monégasque a su garder un titre 4243 NATATION "LES JEUNES DE CETTE ÉQUIPE ONT MENÉ UN COMBAT DE QUALITÉ" Michel Pou avait, comme souvent, emmené avec lui un groupe très jeune. Des nageurs en devenir qui ont fait honneur à leur discipline, avec trois médailles au total, dont deux en relais. De quoi valoriser un travail de groupe et une tactique mise en place par l'entraîneur principal de la natation monégasque. Et donner quelques indications sur la voie à suivre pour la suite. M ichel Pou savait que la semaine serait difficile. Avec des nageurs et nageuses engagés sur toutes les courses au programme ou presque, le rythme de la délégation de natation a été des plus intense en Islande. Dix-huit sportifs composaient le groupe, et tous étaient pour la plupart de très jeunes nageurs, majoritairement âgés de 15 à 18 ans. Seuls quelques-uns d'entre eux avaient au-dessus de la vingtaine, notamment François-Xavier Paquot et ses 31 ans en guise de doyen. Pour autant, chacun a fait de son mieux, comme l'explique Michel Pou. "Pour un bilan chiffré, on a 35 places en finale, onze places entre la seconde et la 4e, dont les 5 relais. C'est une dynamique en marche, qui n'était pas au niveau d'une nation JPEE comme l'Islande ou le Luxembourg, qui est venu avec ses sélectionnés aux championnats du monde de l'été prochain. Nous sommes la seconde nation de ces Jeux en nombre de finalistes. En nombre de médailles, nous sommes en 4e ou 5e position puisque les autres sélections ont emmené des gens susceptibles d'être médaillables. En montrant dans les relais notre position quasi-systématique sur les podiums, nous démontrons que nous sommes la 2e ou 3e nation de ces jeux. C'est très positif. Au niveau individuel, les meilleurs performances de l'année ont été quasiment toutes améliorées, donc la préparation menée a été la bonne, ainsi que l'investissement des jeunes. Une grande partie a battu son record." Sur un plan individuel, les jeunes pousses de la natation monégasque ont d'ailleurs tenu la dragée haute à leurs concurrents sur plusieurs courses, à l'image de Runa Shimizu, qui termina 4e au 200m brasse ou Lisa Pou, qui accrocha deux 4es places sur 50 et 100m nage libre. Mais l'une des plus belles réussites revient à Andrea Bolognesi qui, pour sa première participation, est revenu en Principauté avec le bronze sur 100m brasse, ainsi que deux autres récompenses sur les relais. Travail d'équipe Comme l'a rappelé Michel Pou, les relais monégasques ont été très performants sur ces Jeux. Que ce soit chez les filles, mais surtout chez les garçons, les courses par équipes ont amené leur lot de satisfactions. Et ont également validé la thèse de l'entraîneur monégasque, comme il nous l'avait confié sur place après la première médaille obtenue sur le relais 4 x 100m 4 nages (Scott Bole, François-Xavier Paquot, Andrea Bolognesi et Filippo Novara). "L’œuvre de la fatigue a 4445 aussi été faite, c’est à dire que les 4es places que l'on a obtenues ont fatigué certains et ont sans doute permis à Andrea de faire cette 3e place. Sans cette fatigue, ça aurait été plus juste, mais je pense que c’est un jeu collectif intéressant. A force de harceler les mêmes personnes, elles craquent." Ce travail, il a été fait par l'ensemble des nageurs engagés sur les différentes courses au programme. Car au-delà de leurs médailles, les relayeurs monégasques, à l'image de Filippo Novara ou Andra Bolognesi ont également accroché quelques 4es places, sur 100 et 200m papillon. De quoi amener les cadors des catégories à puiser dans leurs réserves et réussir ensuite à prendre le meilleur lors des relais. C'est d'ailleurs en croyant à fond dans leurs chances que Scott Bole, Andrea Bolognesi, FrançoisXavier Paquot et Antonio Sica ont réussi à accrocher la deuxième place et l'argent sur le 4x100m nage libre. Ces trois médailles ont satisfait Michel Pou, même si ce dernier en aurait bien aimé quelques-unes de plus. "Je suis content de celles qu'on a pu obtenir, même si je suis un peu frustré par deux ou trois autres qui n'ont pu venir alourdir le bilan en terme de médailles. La qualité du combat mené par les jeunes de cette équipe aurait pu permettre que ce soit encore plus positif." de l'excellence sportive, tout comme ils ont pu montrer aux jeunes présents dans notre équipe le travail qu'il reste à accomplir pour parvenir au meilleur niveau de ces Jeux, mais qui est aussi quasiment le meilleur niveau européen." Une voie dont le coach principal de la natation monégasque a d'ailleurs parlé avec ses disciples. "C'est intéressant de pouvoir échanger avec les jeunes pour voir ce qu'il va être nécessaire de mettre en place pour ceux qui ont les capacités, en termes de rigueur, d'application, de travail, de motivation au quotidien, mais aussi de travail physique à mettre en place pour essayer de rivaliser avec ces nations-là. Non pas sur une course mais sur l'ensemble des courses. Ça va demander un travail important. Nous disposons d'un effectif de qualité sur Monaco, et en ce qui me concerne, je veille à mettre en place tout ce qu'il faut pour que ces jeunes puissent se retrouver dans les meilleures conditions possibles pour essayer de se rapprocher de ces pays." Avenir Fort d'un groupe jeune et qui aura donc le temps de glaner en maturité et en performances, Michel Pou a, malgré un emploi du temps assez chargé, tout de même pu observer ce qui se faisait chez les autres participants. Et d'en tirer certaines conclusions. "Le pays hôte et le Luxembourg, premier pays en terme de médailles, nous ont un peu montré la voie à suivre cette semaine. Il n'est pas question de faire comme eux, mais ils nous ont montré le chemin dans la gestion 46 YVETTE LAMBIN-BERTI "UN MOMENT INTENSE" Yvette Lambin-Berti, secrétaire général du Comité Olympique Monégasque revient sur la dernière édition des Jeux des Petits Etats d'Europe qui ont eu lieu en Islande (1er au 6 juin). Q uel est le bilan que vous dressez de ces XVIes JPEE ? Je pense qu'il s’agit d’une très belle édition des Jeux des Petits Etats d’Europe pour nous. Il y a eu quelques magnifiques coups d'éclat, personne au final n'a été vraiment déçu même si bien sûr certains ont davantage souffert que d'autres. Qu’avez-vous pensé des installations sportives en Islande ? Et du pays ? Avant tout, pour une bonne partie de la délégation, un total dépaysement et une rencontre avec des gens accueillants, attachants et impliqués. On a retrouvé un véritable esprit de famille du sport tout en ayant des représentants venus de neuf nations différentes. C’est exactement comme cela que l’on imagine l'esprit olympique, porteur de valeurs fortes. L'effervescence a été spectaculaire, profitable à toute cette belle jeunesse. Les Islandais ont réalisé de très bons Jeux au niveau organisationnel, avec des structures de qualité, se basant sur le sérieux qu’on leur connaît. On voit qu’ils se sont mobilisés et ont travaillé dur pour que tout marche bien. Quel est le moment qui vous a le plus marqué ? Y-a-t-il une médaille qui vous a particulièrement émue ? Sans nul doute la première médaille d’or décroché par Boris Jeremenko (pistolet – 10m). Entendre l’hymne monégasque pour la première fois dans le ciel islandais fut un moment très particulier et intense. Le succès amène le succès, c’est bien connu. Quand on voit d’autres sports qui ont des résultats, il est logique de se dire : « pourquoi pas moi ? » Je pense que cette médaille d’or, conjuguée aux autres premiers résultats, a été le début d’une spirale positive pour tout le monde. Comment avez-vous trouvé l’ambiance au sein de la délégation où figuraient de nombreux "nouveaux" ? Nous avions une délégation de 140 personnes et certaines disciplines prenaient part pour la première fois à ces Jeux ; tout le monde a très bien vécu ensemble. Il a régné une ambiance très chaleureuse notamment lors de la soirée autour de S.A.S. Le Prince Souverain, au cours de laquelle nous avons fêté plusieurs anniversaires et où amitié et convivialité étaient les maître-mots. Tout au long du séjour, le groupe est devenu plus fort, plus unis et très solidaire. Notre délégation nous a donné beaucoup d’émotions et comme souvent lors des compétitions, il y a eu de belles surprises. Je tiens à remercier tous ceux qui ont permis la réalisation de telles performances (cadres, entraîneurs, médecins, kinés, staff). Quelles sont vos satisfactions sur cette édition ? Pour beaucoup d’athlètes, ces Jeux des Petits Etats d’Europe constituaient l’objectif de leur saison. Leurs ambitions ont été satisfaites, des progrès ont été notés pour chacun – je tiens à les féliciter tous pour leur engagement et leur motivation. Dans l’ensemble, on peut être satisfait du bilan de notre délégation. Monaco a repris la 5e place, avec 33 médailles, dont 7 d'or, 11 en argent, 15 en bronze. Le bilan collectif est donc parfaitement en adéquation avec les attentes. L’objectif sera de garder cette belle dynamique et, bien évidemment, de préparer l’après. Un mot sur les Jeux Européens de Bakou. Qu’avez-vous pensé de cette manifestation qui se rapproche des JO ? L’Europe était le dernier des continents à ne pas avoir ses Jeux, cette première édition s’inscrit donc dans une certaine logique. Ils ont été un formidable tremplin pour démontrer la capacité d’un pays comme l’Azerbaïdjan à organiser de grands événements. Il est évident que dans l’esprit des dirigeants, ce n’est qu’une étape. Il faut saluer la capacité des Azéris qui ont réalisé un véritable exploit en étant capables d’une pareille organisation trois ans seulement après avoir été désignés. La manifestation était de très bonne facture, les infrastructures assez extraordinaires. Nous avons vécu de très beaux Jeux. Cela ouvre la voie à des villes moyennes qui voudraient accueillir cet événement dans l'avenir. 48 Concernant les Jeux de Rio, où en êtes-vous dans la préparation ? Savez-vous combien d’athlètes monégasques devraient y participer ? Nos athlètes potentiels continuent leur préparation. En étroite collaboration avec les Fédérations sportives impliquées, le Comité Olympique Monégasque est très attentif à leur évolution et aux compétitions qui jalonnent cette année pré-olympique. A ce jour, il est encore prématuré d’annoncer le nombre de nos athlètes présents à Rio, mais bien évidemment Monaco sera au rendez-vous des Jeux en Amérique du Sud. S o uriez, vous êtes labellisé ! Félicitations aux plus d e 150 entr Monaco W eprises déjà labellisées elcome C ertified Rejoignez-nous sur www.monaco-welcome.mc @GvtMonaco Welcome Office www.monaco-welcome.mc DERNIÈRE DANSE ILS ONT VÉCU LEURS DERNIERS JEUX La délagation monégasque a vu trois de ses sportifs vivre leurs derniers Jeux. Entre souvenirs, médailles et avenir, Jezabel Richard (basket), François-Xavier Paquot (natation) et Guillaume Couillard (tennis) ont accepté de revenir sur leurs participations, mais aussi sur leur avenir. J e savais que ces Jeux étaient mes derniers. D'ailleurs, ce n'était même pas sûr que je les fasse au départ. Mais comme on voulait un peu d'expérience dans le groupe, c'est moi qui suis parti", explique Guillaume Couillard. Et même s'il avoue ne pas y avoir trop pensé durant la compétition, "c'est quand même particulier. Au moment de l'hymne, de la médaille, on se dit que c'est la dernière fois que l'on monte sur le podium", glisse-t-il, sourire en coin. D'autant que le podium, il le connaît plutôt bien pour avoir remporté les cinq dernières éditions en double. "J'ai beau avoir le vertige, j'aimais bien être en haut (rires)." De son côté, François-Xavier Paquot, médaillé à 26 reprises, a tenté de ne pas y penser. "J'ai essayé de faire abstraction de ça car je suis un compétiteur avant tout", explique le nageur. "J'y suis allé en tant qu'athlète pour donner le meilleur de moi-même, mais c'est vrai que quelque part, on se dit de profiter un maximum. C'est une compétition qui n'est pas courante et qu'on a la chance de faire en tant que sportif à Monaco." La donne était toute autre pour l'ancienne internationale française de basket. Ces XVIes Jeux étaient en effet sa première participation. "C'est quelque chose que j'avais vraiment envie de faire. Et terminer sa carrière là-dessus, c'est quand même pas mal. Si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. J'ai essayé de ne pas trop penser au fait qu'ils étaient à la fois les premiers et les derniers, en faisant de mon mieux sur le terrain, en donnant tout ce que j'avais. Je regrette de ne pas avoir eu de médaille parce que je n'en n'aurai plus l'occasion, mais après l'aspect humain prend le dessus", note Jezabel Richard. Souvenirs Après 7 participations, François-Xavier Paquot, 32 ans, assure avoir profité un maximum de chaque édition et n'a presque pas de regrets. "J'aurais bien aimé arriver à 8, parce qu'à la base il y avait 8 pays, mais il faut savoir s'arrêter au bon moment. Pour moi, les meilleurs Jeux étaient ceux de Monaco en 2007", confie celui qui aura été dans presque chaque pays. "Il ne manque que Saint-Marin (rires)." Drôle d'ironie quand on sait que les prochains auront justement lieu dans ce petit Etat enclavé en Italie. Pour Jezabel Richard, ce sont surtout des moments, des images qui reviennent, comme un film de vacances. "Pour moi, les Jeux, c'est me lever à 3 heures du matin avec le soleil dans la chambre, voir ma colocataire s'habiller avec sa tenue qui ne lui va pas parce qu'elle est trop petite. Il y a des images qui me reviennent aussi, comme nous voir regarder le drapeau lors de l'hymne monégasque ou encourager les volleyeurs où il y a avait une ambiance folle", se remémore la basketteuse. Pour Guillaume JPEE Couillard, difficile de se rappeler d'un match en particulier. "Je reste focalisé sur le dernier, c'est le plus proche. Je n'étais pas forcément bien préparé et on réussit à aller chercher ce titre, donc c'est un peu particulier." Partage S'il y a bien une chose que tous garderont en tête, ce sont les moments de partage et d'échanges que peut amener une compétition de ce genre. "On était tous habillés pareils, c'était assez impressionnant et il y a eu de belles rencontres. On a eu une certaine affinité avec le volley et le judo, on essayait aussi d'aller les voir quand on pouvait. Il y a une rigueur amicale assez sympa, parce qu'on était en Islande, mais on est tous ici. Donc on s'est fait des amis qu'on peut facilement revoir", explique Jezabel Richard. D'autant que cette année, l'ambiance a visiblement été particulière. "D'un point de vue général, c'était la meilleure ambiance de tous mes jeux", annonce "F-X" Paquot. "J'ai trouvé l'atmosphère assez sympa cette année. Est-ce que nous sommes plus allés vers les autres ou est-ce l'inverse ? Je ne sais pas trop. Mais il y avait vraiment une ambiance sympa. L'idée de côtoyer des sportifs et d'aller les voir est vraiment quelque chose qui me plaisait", précise Guillaume Couillard. Avenir Dorénavant, les Jeux, pour eux, c'est terminé. Et c'est aussi une nouvelle page qui s'ouvre pour ces sportifs. Si Guillaume Couillard avait déjà mis un terme à sa carrière pour se consacrer à son rôle d'entraîneur au Monte-Carlo Country Club, avec quelques piges en coupe Davis, François-Xavier Paquot s'apprête, lui, à quitter les bassins. "Je prévois ma reconversion depuis pas mal de temps. J'ai 32 ans et la natation est une discipline très exigeante. A partir de septembre, je vais me lancer en tant que coach sportif. J'espère m'épanouir dans ce milieu-là. Mais je ne me vois pas ailleurs que dans le sport", 5051 confie le nageur originaire des Ardennes. Du côté de Jezabel Richard, c'est également une grande page qui se tourne. Lorsque nous l'avons revue après les Jeux dans le courant du mois de juin, la période des mutations était encore en cours. Une période à laquelle la basketteuse fait d'habitude le point et répond, favorablement ou non, aux diverses sollicitations dont elle fait l'objet. Mais cette année, pas de nouveau challenge. "Je joue depuis que j'ai 10 ans, j'en ai 35, donc c'est particulier. Mais j'ai un travail qui me permet de m'épanouir, avec une grosse amplitude horaire et je suis beaucoup sur le terrain. Il faut donc que je puisse marcher sans soucis le lundi (rires). J'ai aussi envie de rattraper un peu le temps, mais je ne vais pas arrêter le sport pour autant." Cependant, finis les sports où il y a des contacts. Si elle assure qu'elle ira toujours voir ses "copines jouer à la salle", elle n'exclut pas totalement l'idée de coacher. "Mais avec les petits, c'est quelque chose qui me plaît. J'ai déjà quelques diplômes. Il faudra voir…" CHALLENGE DE TIR PRISE D'OTAGES EN PLEIN CŒUR DE LA VILLE A l'occasion de la 3e édition du challenge de tir Albert II, qui s'est tenue du 3 au 26 juin, les carabiniers du Prince nous ont invité à tester l'épreuve de la villa. Le temps d'une simulation de prise d'otage, j'ai troqué calepin et stylo pour la tenue de Lara Croft. Par Aurore Teodoro – Photos : Mc-Clic B oom boom. Boom boom. Le cœur résonne dans les tympans. Pourtant, ma main qui tient le Glock 17 est assurée. Devant la villa abandonnée du boulevard du Jardin Exotique, l'heure n'est plus aux doutes, ni à l'angoisse que je sens poindre. Il faut foncer. La journaliste a fait place au membre du groupe d’intervention. C'est l'heure du dernier briefing avec mes quatre coéquipiers : Alberto, mon confrère, Erwan et Doggy de Mc-Clic, les organisateurs de l'épreuve et Gilbert, membre des carabiniers du Prince. "On ne sait pas s’il y a un otage ou pas. Il semblerait qu’il y en ait un", rappelle Doggy. "A l’intérieur, il va falloir fouiller. Il y a des intrus cachés. Quand vous voyez une cible, shootez. C’est traité et on avance. On rentre, annoncez vous. Exigez qu’ils se rendent, qu’ils se couchent. On verra s’ils obéissent..." En colonne d’assaut Boom boom. Boom boom. On s’apprête à bouger en colonne d'assaut. "Je passe devant, vraiment ?" d’un ton peu rassuré. "Allez, allez !" Ok, c’est parti. La porte s’ouvre. Je vérifie les abords immédiats. "Ok, c’est bon", lâchais-je, invitant l’équipe à me suivre. "Et le placard sur la droite ? On ouvre ! Il est armé ou pas ?" me demande Erwan. "Oui…" Près de deux secondes s’écoulent entre ce oui et mon tir… Réactivité zéro ! Heureusement que nous sommes pas dans la vraie vie. La pièce est sécurisée. On progresse. L’arme toujours au poing, sur le côté, prête à tirer. Je me sens comme Lara Croft, perdue dans un univers qui ressemblerait étrangement à Call of Duty. Il ne me manque que... "Gilbert ! La porte, vas-y. On reste en protection", lance Erwan. "Un contact au fond". Les balles sifflent. Elle n'est vraiment pas passée loin celle-là. "Traité", l'assaillant ne gênera plus personne. On continue notre progression. Sur notre gauche, la visibilité est réduite. Je me positionne et lance un petit regard. Vraiment tout petit. Sait-on jamais, ma tête pourrait servir de cible. "Clair ! " Courageuse, pas téméraire Boom boom. Boom boom. Erwan et Doggy prennent les devants. Je les observe partir à J'AI TESTÉ POUR VOUS l'assaut d'une porte fermée. "Vas-y ouvre !" Echange de tir. "Une personne". "Attention ! Contact !". "J’envoie une flash, j’envoie une flash.... Flash en place". L'explosion m'assourdit. "Allez allez, go go go". Trop d'informations se bousculent, je me sens tétanisée. "Attention flash, on recule, on recule". Le premier étage est sécurisé. L’otage n’est pas là. Pour rejoindre le rez-de-chaussée, il faut descendre par la corde tendue à l'extérieur. Bien sûr, c'est le moment parfait LE VIRTUEL S’INVITE AU CHALLENGE Durant deux jours, une soixantaine d'hommes en uniformes venus de toute l’Europe se sont mesurés lors des sept épreuves de ce 3e challenge. Au programme, du tir indoor (parcours en milieu clos), du tir de précision à l'arme à air comprimé, du tir de vitesse, le swat test (gestion de crise) le cross shooting (épreuve physique intensive avec tirs sur cible), sans oublier l’épreuve de la villa. Cette année, le challenge s'est également doté d'une épreuve sur simulateur d'entraînement d’armes à feu, le Virtra. Conçu avec d'anciens membres des forces de l’ordre, des neurologues et des développeurs, ce système recrée sur écran géant de nombreux scénarios de crise ultra-réalistes. De plus en plus utilisé pour l'entraînement des forces de l'ordre, il s’adapte en temps réel aux actions et réactions du participant. Pour la deuxième année consécutive, les Autrichiens du groupe Eko Cobra ont remporté le challenge. Le binôme monégasque, Julien Dalmasso et Sébastien Medard (Unité spécialisée d’intervention et de voie publique), monte sur la deuxième marche du podium. pour que ma peur du vide se rappelle à moi... "Ça va aller ?" me demande Erwan. Courageuse - mais pas téméraire - j’enfile le harnais de rappel pour rejoindre mes coéquipiers quatre mètres plus bas. "C’est la police. Rendez vous !" Boom boom. Boom boom. La visibilité est réduite. Les passages se font plus étroits. Les pneus dans les couloirs ralentissent notre progression et nous empêchent de repérer les terroristes, qui se dressent entre nous et notre otage. "Police. Rendez vous !" crie Erwan, alors que des tirs se font entendre à notre droite. L’intensité monte d’un cran. Sous mon casque, il fait de plus en plus chaud. Assurément, on se rapproche. Calée dans un renfoncement, mon arme s'enraye. Euh...à l'aide ? Erwan demande à Doggy de nous couvrir et me rejoint. Ni une ni deux, il me rend mon Glock. Heureusement car des silhouettes se dégagent de la pénombre. "Attention grenade". L’explosion retentit. Erwan parvient à 5253 maîtriser l’assaillant qui se jette alors sur nous. Doggy met en joue le deuxième. "Police ! Lâche ton arme. Les mains dans le dos". Le terroriste capitule. Sur le côté, dessiné sur une cible, se dévoile le troisième preneur d’otage. Il tient entre ses bras notre victime. Vite, je lève mon arme et l'abat ! "Extraction, extraction". Sans réfléchir, je suis le mouvement. Mais, devant la maison, quelques minutes plus tard, l'adrénaline s'estompe. Le doute m'assaille. Et si j'avais touché l’otage ? "Elle va bien", m’assure Erwan. Je respire de nouveau. Mission accomplie ! ÉQUITATION JUMPING DE MONACO UNE HISTOIRE DE COUPLE Lors du Jumping de Monaco qui s'est tenu du 25 au 27 juin, les spectateurs ont pu voir des chevaux s'élancer au dessus d'une série d'obstacles dressés sur leur route. Mais aussi de remarquer qu'un lien fort unit montures et cavaliers. Par Aurore Teodoro et Romain Chardan - Photos : Stefano Grasso / LGCT sur la manifestation. Et cela fait 10 ans que ça dure. Pour fêter correctement ce double anniversaire, l'évènement réunissait une nouvelle fois ce qui se fait de mieux en matière de Jumping. Que ce soit du côté des canassons ou des cavaliers. A la place des habituels paddocks et autres stands des bolides, ce sont de véritables petites écuries qui se sont installées. De quoi assurer un confort maximal à ces bêtes d'une grande beauté. En guise de mécanos, ce sont des maréchaux-ferrants, des vétérinaires, des zones de bain et de soins, ainsi qu'une aire d'échauffement que l'on pouvait retrouver. Obstacles T rois jours durant, le port Hercule a accueilli un spectacle tout particulier. Exit les cylindrées du Grand Prix, les yachts passaient au second plan pour laisser la plus haute marche du podium à d'autres types de chevaux, les vrais, les équidés. L'année 2015 marquait aussi un double anniversaire pour le Jumping de Monaco. D'une part, il fêtait ses 20 ans d'existence. Après quelques années passées sous le chapiteau de Fontvieille, il a fini par prendre place au port. C'est comme cela que le Longines Global Champions Tour est venu se greffer 5455 Dès les premières courses, les cavaliers font étalage de leurs talents de pilotage. Car comme l'explique Dietlinde Thomel, cavalière monégasque et coach de jeunes pousses de la discipline, "le cavalier est le pilote alors que le cheval est l'athlète." C'est sans doute ce qui explique la longévité de ces maîtres d'équidés dans cette discipline. Car si les cavaliers peuvent prolonger leur plaisir en restant compétitifs un bon nombre d'années, ce n'est pas la même chose du côté des chevaux d'après la Monégasque. "On commence généralement à travailler avec eux quand ils ont aux alentours de 4 ans. Cela dépend ensuite de leur physique et de leur santé pour la retraite, mais elle se situe généralement autour de 16-18 ans, alors qu'ils vivent entre 25 et 30 ans." Il est donc nécessaire d'économiser les forces de sa monture. Pour ce faire, le choix des exercices lors des entraînements paraît primordial. Mais comment faire pour assurer une longévité maximale à la bête ? "Ils ont un capital saut. On saute quand il y en a besoin, histoire d'éviter de tirer sur la corde. Il ne faut pas sauter tout le temps car les chevaux s'usent au niveau des articulations, que ce soit aux pieds ou aux tendons. Pour les sauts, il vaut mieux travailler petit pour les ménager. Ne pas abuser permet aussi de ne pas les blaser et de ne pas leur enlever l'adrénaline du parcours d'obstacles." LES RÉSULTATS DES MONÉGASQUES Treize monégasques ont porté haut et fort les couleurs de la Principauté à l’occasion de ce tournoi de prestige. RÉSULTAT PRO-AM (1.10-1.30M) Dietlinde Thomel sur Ruberto de Siju est arrivée 2e avec la professionnelle britannique Yazmin Pinchen. Ilaria Sutera sur Philema termine 9e avec le Danois Rolf-Göran Bengtsson. Wenceslas Thomel sur Ultimatum des Pleville, accompagné de l’Italien Emanuele Gaudiano se classe 10e. Tamara Harnett et l’Allemand Christian Ahlmann ont terminé sur la 11e marche. Charlotte Casiraghi sur Ramsexy Z et l’Australienne Edwina Tops-Alexander finissent à la 12e place. Cheyenne Westebbe sur Caliente Attack, acompagnée du Britannique Martin Fuchs, se classe 15e. EPREUVE D’OBSTACLE À 1.15 M Mona Ferry, 11e sur Themis de Monaco ; Marine Platini, 13e sur Ultimatum des Pleville ; Tamara Harnett, 14e sur Régina d’Helby ; Maxime Zegerius, 19e sur Nougat De Moyon ; Inigo Lopez de la Osa Franco, 29e sur Diamand ; Salomé Panizzi, 31e sur Villa Volta ; Dietlinde Thomel, 35e sur Ruberto de Siju ; Cheyenne Westebbe, 37e sur Caliente Attack ; Alexandra Gazo, 40e sur Bright Moon. EPREUVE D’OBSTACLE À 1.25 M Relation de confiance Préserver son animal permet donc de le garder plus longtemps, et donc de renforcer un peu plus chaque jour la relation qui unit l'animal à son maître. C'est en effet l'une des choses qui saute aux yeux lorsque l'on assiste à une compétition de Jumping, et ce qu'elle soit professionnelle ou amateur. Pour faire en sorte que le cheval obéisse à son cavalier, afin de réussir le parcours dans le meilleur timing et en prenant le moins de pénalités possible, il est nécessaire pour l'humain d'établir un lien particulier avec sa monture. "Cela prend du temps car ça se base sur la confiance et beaucoup de travail. C'est un peu comme une histoire de couple", confie Dietlinde Thomel. D'autant que les chevaux "ont aussi leur caractère." Preuves en sont les quelques refus opérés lors des différentes épreuves qui se sont déroulées sur trois jours. Un refus ? C'est tout simplement lorsque le cheval s'arrête net devant un obstacle, refusant le saut. Une action qui peut s'avérer impressionnante pour tout spectateur néophyte, tant on a l'impression que le cavalier pourrait passer par dessus-bord. Pour expliquer ces refus, les raisons sont multiples. "Ils peuvent s'arrêter parce qu'ils sont inquiets et qu'ils regardent autour d'eux. Si l'environnement leur fait peur, cela peut avoir une influence sur leur volonté de sauter. Lorsqu'il n'y a pas assez de distance pour aller sauter, ils marquent un stop car ils peuvent se faire mal et risquent de toucher la barre." Preuve que le dressage est important, de même que le calcul des distances par les cavaliers. Repérages et pas saccadés C'est un bal un peu particulier qui est offert au public avant chaque course. On y voit cavaliers et cavalières réaliser des enjambées d'un obstacle à un autre, balbutiant quelques mots par-ci par-là. "Quand on fait la reconnaissance, on compte les lignes", explique celle qui a fini en deuxième position lors de la ProAm (voir encadré). "En fonction de la distance, on adapte le nombre de foulées du cheval." Un exercice difficile, d'autant que le parcours monégasque est plus court que les autres dans le Global Champions Tour. Et pour son 5e Jumping, la jeune femme de la Fédération Monégasque d'Équitation a d'ailleurs réussi un double sans faute sur la ProAm. Une belle manière de rendre à la FME ce qu'elle lui offre depuis 5 ans. "C'est une belle opportunité que nous offre la Fédération de pouvoir participer à un évènement comme cela. C'est toujours avec un pincement au cœur que l'on voit arriver la fin de l'évènement et que l'on repart sur les concours nationaux", confie la jeune femme. Alors rendez-vous dans un an ? 56 Wenceslas Thomel, 14e sur Ultimatum des Pleville ; Charlotte Casiraghi, 18e sur Tchintchin du Village et 44e sur Ramsexy Z ; Ilaria Sutera, 26e sur Philema et 46e sur Tabriz de Labarde ; Chloé de Bruyn, 54e sur Déesse v. Windeweg Z. EPREUVE D’OBSTACLE À 1.15 - 1.20M Mona Ferry, 10e sur Themis de Monaco ; Dietlinde Thomel, 12e sur Ruberto de Siju ; Cheyenne Westebbe, 20e sur Caliente Attack ; Maxime Zegerius, 23e sur Nougat De Moyon ; Salomé Panizzi, 24e sur Villa Volta ; Tamara Harnett, 26e sur Régina d’Helby ; Inigo Lopez de la Osa Franco, 32e sur Diamand ; Alexandra Gazo, 33e sur Bright Moon ; Marine Platini, 36e sur Ultimatum des Pleville ; Chloé de Bruyn, 38e sur Déesse v. Windeweg Z. EPEUVE D’OBSTACLE À 1.15 - 1.20M Inigo Lopez de la Osa Franco, 7e sur Diamand ; Mona Ferry, 8e sur Themis De Monaco ; Alexandra Gazo 16e sur Bright Moon ; Cheyenne Westebbe, 18e sur Caliente Attack ; Marine Platini, 20e sur Ultimatum des Pleville ; Dietlinde Thomel, 22e sur Ruberto de Siju ; Salomé Panizzi, 25e sur Villa Volta ; Tamara Harnett, 31e sur Régina d’Helby ; Chloé de Bruyn, 32e sur Déesse v. Windeweg Z. EPREUVE D’OBSTACLE À 1.25 - 1.30 M Wenceslas Thomel, 6e sur Ultimatum des Pleville ; Charlotte Casiraghi, 12e avec Tchintchin du Village et 21e avec Ramsexy Z ; Ilaria Sutera, 31e sur Tabriz de Labarde. EPREUVE D’OBSTACLE À 1.25 - 1.30 M Ilaria Sutera, 9e sur Philema et 26e sur Tabriz de Labarde ; Maxime Zegerius, 20e sur Nougat De Moyon ; Wenceslas Thomel, 31e sur Ultimatum des Pleville. EPREUVE D’OBSTACLE À 1.40 - 1.45M Charlotte Casiraghi, 21e sur Tchintchin du Village. FABRICE PASTOR "LES 28 MEILLEURS DOUBLES DU MONDE SERONT LÀ" Pour la première fois, le World Padel Tour va avoir une étape en Principauté. Équivalent d'un Grand Chelem de tennis, ce premier Monte-Carlo Padel Master verra les meilleurs joueurs de la discipline s'affronter sous le chapiteau de Fontvieille du 8 au 13 septembre. Par Romain Chardan - Photos : Estelle Amiaud et DR A moureux du padel et ancien professionnel de la discipline, Fabrice Pastor est un homme impliqué dans le développement de ce sport. Que ce soit en Amérique du Sud ou à Monaco, il œuvre à la montée du padel. Pourquoi avoir créé ce tournoi ? Je suis un joueur de padel depuis longtemps. J'ai été professionnel et j'étais classé 85e mondial à l'époque du Padel Pro Tour. C'est un sport qui me tient à cœur. Pour moi c'est un rêve en tant que joueur de pouvoir créer un master. C'est un peu mon bébé et le faire chez moi, c'est encore mieux. La chance qu'on a, c'est que Monseigneur nous ait accordé la date, tout comme les autorités monégasques. Tous ont été très gentils pour qu'on puisse réaliser ce tournoi qui sera à vie, si possible, au chapiteau de Fontvieille. Quel est le format du tournoi ? C'est un master, donc les 28 meilleurs doubles du monde seront là. Il y a les pré-qualifications, qui se feront au Real Padel Club de Sophia-Antipolis. Ils joueront au chapiteau en qualifications contre les Espagnols, qui auront des préqualifications chez eux. Il y a aura 4 matches de sélection sous le chapiteau. Et quatre doubles en sortiront pour un tableau final de 32 équipes. Pensez-vous que le fait de jouer en 2 contre 2 puisse susciter un réel intérêt chez le public alors que le double en tennis est relativement délaissé par les spectateurs ? C'est très spectaculaire le padel vous savez. Quand vous voyez les grands joueurs, la balle peut sortir du terrain sur certains smashs et ils sortent pour la récupérer et la remettre en jeu. Nous (Monte-Carlo International Sports) sponsorisons Juan Martin Diaz (numéro 2 SPORT DE RAQUETTE mondial), qui, pour moi, est le Maradona du padel. C'est le meilleur joueur de tous les temps. A ce point là ? Il fait toutes les choses qui ne sont pas possibles. Je connais assez bien un bon nombre de "top joueurs", et ils me disent tous que sa balle va plus vite, qu'elle est différente. On essaie de lui taper sur le corps, mais il se sort toujours de cette situation en marquant le point. Quand ça arrive deux-trois fois, ça peut être de la chance, quand ça fait 14 ans… Juani Mieres Juan Martin Diaz Quels sont vos objectifs pour cette première manifestation à Monaco ? J'ai eu la chance de trouver beaucoup de partenaires et je ne pensais pas en trouver autant. Je pensais payer la note moi-même, mais j'ai eu une grande aide du côté de ma famille, du côté d'une banque, de la SBM. Donc je pense que ça commence très bien. On a 2600 places, entre loges et places normales. J'espère surtout qu'on sera à la hauteur et que ça plaise. Et je pense que si tout se passe bien, pour la deuxième année, on fera le plein en tribunes. Et je vais vous dire, la zone VIP de ce tournoi sera exceptionnelle. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de tournois de tennis dans le monde qui l'ait. On est vraiment en train de faire un très grand effort. Que trouvera-t-on autour de la manifestation ? Un village commercial sera ouvert au public, où il y aura des boutiques de padel, des marques de sport et autres. Ensuite, il y a une zone VIP très importante. Je me dois de faire quelque chose d'impressionnant pour que notre pays soit un peu plus reconnu dans le monde, pour que les gens se disent "c'était incroyable", lorsqu'ils vont repartir. Avez-vous prévu des animations autour du padel ? Le terrain extérieur est fait pour ça. Je trouve qu'il est important de pouvoir toucher un joueur. Au tennis par exemple, je trouve dommage qu'on ne puisse pas trop les approcher. A chaque fois qu'on fait la Fabrice Pastor Cup (coupe créée par Fabrice Pastor pour aider les 5859 Gaby Reca joueurs d'Amérique du Sud), j'amène une dizaine de joueurs parmi les meilleurs du monde, pour que les gens puissent jouer avec eux, même si ce n'est que 5 minutes. J'essaie de rapprocher les joueurs du public, et c'est pour ça qu'on a créé le court extérieur. Pour que les gens puissent, par chance ou autre, je ne sais pas encore comment on va s'organiser, avoir un temps précieux avec des joueurs. Une exhibition de femmes aura lieu, avec les deux numéros 1 (Maria-Pilar et Maria-José Sanchez Alayeto), la numéro 11, Marta Ortega, et la quatrième n'est pas arrêtée. Nous prévoyons d'inclure un tableau féminin l'année prochaine. Un tournoi pro-amateur est aussi prévu ? Oui, ce sera spécifique à Monaco. On a tellement de célébrités en Principauté que je trouvais important qu'elles puissent jouer avec un des meilleurs joueurs du monde. Je peux vous dire qu'on a confirmation de Didier Deschamps, Thomas Johansson (ancien tennisman suédois). Il y a un coureur de F1 intéressé. On essaie de faire un beau tournoi. MARE NOSTRUM MONACO SUR LA ROUTE DE RIO Cette année encore, le meeting de Monaco a fait le plein de champions. Les 13 et 14 juin, plus de 300 nageurs de 28 nationalités différentes ont investi le bassin olympique du Stade Louis-II. Un rendez-vous indispensable pour bon nombre de sportifs attendus aux championnats du monde de Kazan du 24 juillet au 9 août. Dossier réalisé par Aurore Teodoro – Photos : Erika Tanaka et Romain Chardan NATATION Côtoyer les gros poissons Tout près du petit bassin, où les athlètes s’échauffent et récupèrent, on retrouve Arslane Dris, l’entraîneur du Cercle des nageurs de Talence à Bordeaux. "On a privilégié le meeting de Monaco car son programme est assez chargé sur la première journée. Cela permet aux nageurs de répéter l'exercice dans des conditions de fatigue presque maximale et aux entraîneurs d'avoir pas mal d'indices sur la façon de nager avec cet état de forme", explique l’entraîneur du jeune nageur algérien Oussama Sahnoune, qualifié pour Kazan sur le 50 et 100 m crawl. "Aujourd'hui, on côtoie les plus gros poissons, on acquiert des connaissances et des façons de faire beaucoup plus intéressantes. Ça relève le niveau du nageur" S ous nos yeux, le rituel est toujours le même. Imperturbable. Un peu à l'image des nageurs qui s'apprêtent à s'élancer. Derrière les plots, on ajuste les lunettes, on prend place. Certains se tapotent les muscles. Il ne reste plus que quelques secondes avant le départ. "Take your mark", prévient le juge, avant son fameux coup de sifflet. Et c’est parti ! Pourtant, cette année, il régnait une atmosphère toute particulière au meeting de Monaco. A quelques semaines des championnats du monde de Kazan, et à tout juste un an des Jeux Olympiques de Rio - “la plus grande compétition pour les nageurs” selon le champion du monde Ryan Lochte (voir son interview ci-après) - la Principauté faisait office de prélude, de mise en bouche. 6061 Effectivement, cette année encore, le bassin olympique monégasque ne manque pas de pointures. Un simple coup d’œil suffit pour repérer Chad Le Clos, Ryan Lochte, Jérémy Stravius, Katinka Hosszu, Jeanette Ottesen, Charlotte Bonnet, ou encore Daiya Seto et l’importante délégation japonaise… Du côté des nageuses du pays du soleil levant, la timidité est de rigueur. Pas facile de dépasser la barrière de la langue, même dans celle de Shakespeare. Il en va de même du côté de l'équipe d'encadrement… mais on parvient tout de même à comprendre que Monaco est une étape de leur tournée européenne, un "funny meeting" d’entraînement, auquel ils assistent pour la 20e fois. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec neuf victoires sur vingt compétitions, cet "entraînement" aura porté ses fruits en Principauté. Les jeunes mesurent cet écart, ils ne sont pas dupes. Mais il faut leur montrer que c’est possible, que ces écarts peuvent être comblés avec du travail, à condition de s’impliquer toujours plus", confirme leur entraîneur. A l'instar de leurs aînés, les semaines suivant le meeting s'annonçaient chargées pour les jeunes nageurs de Michel Pou. Les championnats de France Nationale 2 d'été du 10 au 12 juillet pour une vingtaine d’entre eux. Ceux d'Europe junior, la même semaine, pour Lisa Pou (vice-championne d'Europe). Du 26 juillet au 1er août, c'est à Tbilissi, en Géorgie, que l'on retrouvait les Monégasques Théo Chiabaut, Dorian Viora, Claudia Verdino et Marine Le Berrigaud pour les Youth Olympic European Festival, où ils ont représenté la Principauté en individuel ainsi qu’en relais mixte. Théo et Claudia ont enchaîné ensuite avec les championnats du monde à Kazan. Tout un programme ! Monaco, bien plus intense Du côté des gradins voisins, c’est un véritable rassemblement des anglophones du meeting. Les accents sud-africain, américain ou encore canadien sonnent doux dans les oreilles. Gamal Assaad, assis tout en haut, observe les courses. Ce spécialiste du 50m, 100m et le 200 m papillon, termine en Principauté son premier circuit Mare Nostrum. "C'est une étape très importante pour mon entraînement, pour tester son niveau et se mesurer aux grands champions. J’ai vraiment beaucoup appris sur ce meeting", explique le Canadien. Alors qu'on quitte le sympathique nord-américain, on retrouve une tête pas tout à fait inconnue. Une semaine après sa victoire aux Jeux des Petits États, l’Islandaise Eyglo Osk Gustafsdottir s’apprête à rejoindre la chambre d’appel. Habituée des lieux depuis ses 14 ans, la championne, d’ores et déjà qualifiée pour Kazan et Rio, apprécie ce rendez-vous en Principauté. "Ces dernières années, la compétition est devenue bien plus intense. C'est vraiment une bonne préparation pour les Championnats du monde", nous confie la jeune nageuse de 20 ans avant de s’élancer aux côtés de Katinka Hosszu et Kirsty Coventry pour la Finale A du 200m dos. Une course contre soi-même Au sein de la délégation de l’ASM natation, l’effervescence est saisissante. Dans les travées, on commente sa course, on échange ses impressions. On encourage ses camarades. "Allez Sandy ! Allez Sandy !" s’époumonent les jeunes nageurs dans les tribunes quand vient l’heure du 50m papillon. Nous y rencontrons Pauline, Mattia, Lison, Lauriane, Miguel, Yohan et Antonio. Tous sont âgés de 13 à 18 ans et en sont au moins à leur 3e Mare Nostrum. Autour de ce bassin qui est le leur, ils ont déjà rencontré leurs modèles : Florent Manaudou, Katinka Hozzsu pour ne citer qu’eux… De grands champions dont ils trouvent la présence à la fois "stimulante" et "encourageante". "Cela fait bizarre de se retrouver en chambre d’appel avec eux, cela donne de l’énergie en plus", explique Antonio, "Mais c’est plus une course contre soi-même. On sait que les autres ont un niveau plus élevé". Tous, en tout cas, ont un objectif en tête : "donner le meilleur de soi-même. Parvenir à son temps habituel, au moins, mais toujours viser de meilleurs chronos". Se donner les moyens "C’est un meeting d'une densité très importante, d’un niveau très élevé, avec les meilleurs nageurs mondiaux", rappelle Michel Pou, l'entraîneur de l’ASM natation. "C'est une chance de les avoir à Monaco, de pouvoir les côtoyer, de les observer et également essayer de se mesurer à eux, quand c'est possible, comme pour Tom Paco Pedroni (voir son portrait ci-après)". "Quand on confronte des nageurs de niveau de nationale 2 avec des niveaux internationaux, il y a des écarts. 62 TO M PACO P EDR O N I L'OR OLYMPIQUE EN TÊTE L’année dernière, il avait fait sensation en terminant 3e de la Finale B du 100 m nage libre. Cette année, nous le retrouvons en finale A, à seulement quelques centièmes de Jérémy Stravius, Katsumi Nakamura ou encore Paul Biedermann. Portrait d’un jeune espoir de l’AS Monaco. de moi, de ma technique de nage. Il m’envoie des mails tout le temps, en me disant que je peux faire telle compétition, tel entraînement. Et après chaque compétition, il m’envoie un petit message avant même que j'ai le temps de lui envoyer mes résultats !" Porter les couleurs de la Principauté Désormais, c’est vers Rio que se tournent les yeux du nageur de l'ASM. “Chaque nageur professionnel veut se qualifier pour les Jeux Olympiques. Il n’y a pas de meilleure compétition", confie Tom, qui espère bien "être champion olympique plusieurs fois." Pour avoir toutes les chances de son côté, à la rentrée, Tom mettra ses études entre parenthèses. Plusieurs mois d'entraînement intensif outre-atlantique l'attendent, entrecoupés par les championnats de France petit bassin, pour "s'entraîner" et "s'amuser". Il reviendra en mars pour les championnats de France grand bassin où il espère bien obtenir son ticket pour Rio en 50 et 100 m nage libre, ainsi qu’en relais. C omme beaucoup, c'est grâce à ses parents que Tom Paco Pedroni tombe tout jeune dans le grand bain. "Un jour, mon père m’a dit : "Tu nageras jusqu’à ce que tu aies 18 ans", se remémore le nageur. "Il m'encourageait toujours à battre son record du 100 m en me disant que je serais vraiment fort si je battais ce temps-là. Un jour, j'y suis parvenu..." Et depuis, Tom n'a jamais quitté les bassins. La natation, c’est une véritable passion, que ne peut expliquer cet amateur de crawl. "Ceux qui ne nagent pas ne peuvent sans doute pas comprendre", souffle-t-il. Mais, au fil de la discussion, au-delà même des sensations que procure la natation, on soupçonne un brin d'adrénaline et une volonté sans faille de se surpasser. De l'ONN à l'ASM Longtemps licencié à l’Olympic Nice Natation (ONN), le jeune nageur rejoint les rangs de l'ASM natation en avril 2014. Un départ motivé par une "accumulation de petits détails", qui le poussent à se rapprocher du club monégasque et de son entraîneur Michel Pou. "J’ai toujours connu Michel. Il venait à Nice avec ses nageurs. J’ai vu qu’il s’en occupait très bien, mieux que chez nous à l'ONN", se souvient Tom. "Et puis j’adore Monaco. Je me suis dit que nager ici, ça devait être vraiment pas mal". Et depuis, c'est entre la Principauté et Las Vegas, où il mène de front la natation et ses études d’hôtellerie, que le jeune Niçois de 20 ans partage son temps et ses entraînements. "Même quand je suis à Las Vegas, Michel s’occupe énormément Ce n'est qu'une fois les olympiades passées que le Niçois reprendra sa dernière année d'université, sa dernière tout court probablement au pays de l'Oncle Sam. "Je ne me vois pas habiter aux EtatsUnis, même si j'y retournerai régulièrement. Une fois diplômé, j'ai envie de revenir et de rester ici, près de ma famille et de continuer à m'entraîner à Monaco. Et un jour, pourquoi pas, courir sous les couleurs de la Principauté". NATATION R YAN LOCH T E "ENCORE DE NOMBREUX OBJECTIFS" Champion du monde, quintuple champion olympique, détenteur de multiples records du monde, Ryan Lochte était l'une des belles têtes d'affiche de ce 21e Mare Nostrum. Nous l'avons rencontré à l'issue de la première journée de compétition. Quel était votre objectif sur ce week-end à Monaco ? En toute honnêteté, mon intention était de participer à un grand nombre de courses, c’est tout. C’était plus un entraînement, sans réels objectifs particuliers. Nous sortons juste de notre stage de préparation. Je suis fatigué, éreinté. Mais, j’avais envie de monter sur ces plots, essayer de me mesurer aux autres nageurs et m’approcher autant que possible de mes meilleurs temps. Juste concourir. Etes-vous satisfait de vos performances ? Non, pas vraiment ! Je pense que j’aurais pu faire mieux sur mes deux courses. Mais, tout ce que je voulais, c'était participer à des courses. Et je suis heureux de ce point de vue là. Votre nage préférée ? Le quatre nages en individuel. Pour moi, c’est une seule nage, car il faut toutes les réaliser en une seule course. Mais s’il fallait en choisir une, ce serait le dos. Médailles olympiques, titres mondiaux… Vous avez tout gagné. Qu’est-ce qui motive encore un champion de votre envergure ? R yan Lochte revient de loin. Une rupture des ligaments croisés postérieurs, causée par une fan un peu trop enthousiaste en novembre 2013, l’a tenu éloigné des bassins pendant de longs mois. A 30 ans, celui qui est encore considéré comme l'un des meilleurs nageurs du monde a fait son grand retour cette année dans les bassins. Avec, en tête, toujours plus de victoires. Etre là aujourd'hui, après avoir déclaré forfait en 2014, cela représente quelque chose de particulier pour vous ? Je n’avais pas pu venir l’année dernière à cause de ma blessure. Je suis en bien meilleure forme aujourd'hui, et je me suis beaucoup entraîné cette année. Mais, je voulais voir cette compétition, comment cela se passe. A Monaco, il y a beaucoup de courses rapides. C’est un véritable tremplin pour ce que je souhaite accomplir par la suite. Est-ce difficile de revenir à la compétition après des mois de blessures ? J’ai eu beaucoup de doutes. A un moment, je me suis même demandé si je ne devais peut-être pas juste raccrocher mon "speedo" et en rester là. Mais j’avais toujours cette envie d’atteindre mes objectifs en natation. Ma famille était derrière moi, elle m’a beaucoup soutenu. Je me suis entouré d’influences positives. Cela m’a permis de revenir dans les bassins beaucoup plus rapidement. 6465 Vous savez, j’ai encore de nombreux objectifs en tête, notamment aller aux prochains Jeux Olympiques à Rio. Mais je préfère les garder pour moi et vous laisser deviner ce que je vais faire par la suite ! Donc, vous avez déjà les jeux de Rio à l'esprit ? Comment pourraient-ils ne pas l'être ! C’est la plus grande compétition pour les nageurs. Après Londres, mon esprit était déjà tourné vers Rio. Et les Championnats du monde à Kazan ? Je serai de la partie ! Je veux faire quelque chose de bien. Je veux une place sur toutes mes courses. Je veux des médailles. Je pense que cela serait bien, compte-tenu de ce que j’ai vécu l’année dernière. Si je peux y parvenir, ce sera bon pour moi et sacrément stimulant pour la confiance. MONTGOLFIÈRE LES AÉRONAUTES VEULENT DEVENIR "VERTS" Les Aéronautes de Monaco ont décidé de prendre une orientation écologique dans leur approche du vol en ballon. L'occasion de revenir sur l'histoire du club et d'évoquer ce nouveau projet avec le président, Alain Cruteanschii. Par Romain Chardan - Photos : Les Aéronautes de Monaco. AÉRONAUTIQUE Q ue ce soient les frères Montgolfier, ou encore Jules Verne qui en avait fait un roman, tous seraient aujourd'hui bien impressionnés de voir jusqu'où sont allés les moyens de transport qu'ils ont amenés au grand public à leur époque. Les clubs aéronautiques ont fleuri aux quatre coins du monde, et même la Principauté a le sien avec les Aéronautes de Monaco. Initialement créé en 2000, ce club a mis quelques années à décoller. "A cette époquelà, je volais tout de même, mais à l'extérieur. Ayant lancé les survols en ballon des Châteaux de la Loire dans les années 90, je n'ai pas trop de soucis pour aller voler", confie Alain Cruteanschii, le président du club de la Principauté. Si au départ le club est surtout composé "de la famille et des amis", il va connaître un réel essor quelques années plus tard. Et grâce à une rencontre. "Bernard Lambert était à cette époque le directeur général de la Société des Bains de Mer (SBM). Il avait compris qu'entre le luxe et le rêve vendus par la SBM et notre activité, il y avait une adéquation", explique le pilote de montgolfière. Résultat de cette rencontre, une subvention du premier employeur monégasque aux aéronautes de Monaco. "Le premier ballon est arrivé en 2009. On l'a ensuite présenté sur la place du casino, et dès ce moment, on n'a pas arrêté." Invitation et médailles d'or Depuis ce jour de 2009 et le premier envol du ballon griffé aux couleurs de la SBM, les récompenses n'ont cessé de pleuvoir pour Alain Cruteanschii et ses acolytes. Pêle-mêle, trois médailles d'or à la coupe Icare (la plus grande manifestation mondiale de vol libre) en 2012, 2013 et 2014, ainsi qu'une médaille d'or à Barcelone en 2011 lors de l'European Balloon Festival. Et pour preuve des belles performances réalisées par les équipages des aéronautes de Monaco, une invitation en octobre dernier à Albuquerque pour la coupe des nations. "C'était très émouvant d'être là-bas car c'est une reconnaissance du travail accompli ainsi que de la qualité de l'équipe. C'était également la première fois qu'un ballon monégasque volait aux Etats-Unis", évoque, pas peu fier, Alain Cruteanschii. D'autant que de sacrés pointures ont rejoint son club. Parmi les membres, l'on peut notamment compter Bertrand Piccard, l'homme qui a réalisé un tour du monde en ballon en 1999, et qui est actuellement en cours de 6667 Visuel du projet de ballon écologique. nouveau tour du globe à bord du Solar Impulse. Autre pilote présent dans les membres, Bob Berben, notamment vainqueur de la coupe Gordon Bennett (plus ancienne compétition aéronautique). "Ça passe ou ça casse" Malgré tout ça, la SBM a récemment décidé de ne plus attribuer d'aide pécuniaire aux aéronautes de Monaco. "Après l'annonce de cet arbitrage budgétaire, j'ai pris la décision de convoquer le comité directeur du club et je leur ai annoncé que nous allions devoir déclarer forfait pour toutes les compétitions à venir", explique le pilote. Sans cette subvention, difficile donc pour le club de continuer à vivre, d'autant que les ballons arrivent en fin de vie. Mais plutôt que de se laisser abattre, le président a décidé de donner une nouvelle orientation à son club. "Lorsque Monseigneur avait prononcé son discours lors de son intronisation, j'avais été touché par son discours écologique. Le chemin tracé par le Souverain, c'est vraiment l'avenir", précise Alain Cruteanschii. Très au fait de ce qu'il se passe dans le milieu de l'aéronautique, celui qui est arrivé à Monaco voilà 20 ans a suivi de près les travaux de la société Ultramagic en Espagne. "Une nouvelle technologie est arrivée, et elle va nous permettre d'économiser 70% de carburant sur tous les vols que l'on va faire. On passe ainsi d'une consommation de 100 litres de propane à l'heure à 30 litres. On se dit donc que le club sera écologique en 2016 ou ne sera plus. Ça passe ou ça casse." Double vitrage Une montgolfière écologique donc, mais comment une réduction de carburant aussi drastique est-elle possible ? Assez facile à comprendre si l'on se réfère aux explications du pilote-parachutiste. "C'est très simple. Le constructeur a eu l'idée de cette manière. Le double vitrage marche. Donc on s'est dit, si on faisait une double enveloppe ? Après 2 millions d'euros et 5 ans de travaux, ils ont trouvé la solution pour garder un espacement entre deux couches de tissus de 4 à 5 mm entre la voile intérieure et la voile extérieure. L'idée est que le ballon se change en bouteille thermos. On le chauffe moins puisqu'il garde la chaleur. La couche d'air entre la voile intérieure et la voile extérieure sert d'isolant, c'est donc le même principe que le double vitrage." Effectivement, il ne semble rien y avoir de compliqué là-dedans. D'autant que des prototypes seraient déjà prêts. "A l'heure actuelle, il n'y a que 4 prototypes qui volent, à savoir trois en Espagne et un en Suisse." Coupe Alain Cruteanschii espère donc avoir le cinquième, mais aussi devenir le premier team écologique monégasque. Mais l'ambition de cet homme ne s'arrête pas là. Afin de promouvoir 68 au mieux sa démarche écologique, il aimerait créer une compétition qui prendrait son départ à Monaco. "L'idée que j'ai eue, c'est de créer un trophée pour mettre en scène cette technologie. Cela consisterait à décoller de Monaco et partir pour une course de distance sur 5 heures, uniquement ouverte aux ballons écologiques. J'ai trois possibilités de zones de décollage sur Monaco. À savoir, la digue du port, le stade Louis-II, et j'ai demandé au Souverain l'autorisation de décollage de la place du Palais. Nous pourrions créer la première référence, et le trophée passerait de main en main. On fait un vol de 5 heures, on part d'ici pour se poser à Mondovi (en Italie, là où le club effectue ses vols d'entraînement), et on invite le monde à venir nous battre. Et l'idée est qu'on maîtriserait la météo. C'est-à-dire que ça ne serait pas à date fixe, et que chaque mois, de l'automne au printemps, nous ouvrons des périodes. Et une semaine avant, on ouvre un créneau de 3-4 jours en proposant ça aux gens inscrits pour le trophée." Pour ce faire, un météorologue confirmé, actuellement à l'œuvre sur Solar Impulse, Luc Trullemans, a déjà donné son accord pour gérer cette partie du challenge. Si la survie du club passe par une évolution écologique, il faudra également trouver des sponsors. C'est d'ailleurs ce à quoi s'attelle Alain Cruteanschii qui espère amener ce nouveau projet jusqu'à son terme. .FR TOUTE L’ACTUALITÉ DU SPORT DE MONACO ET DE LA CÔTE D’AZUR SUR LE WEB WWW.CODESPORT.FR ACTUALITES ◆ EVENEMENTS CODE SPORT INTERVIEWS ◆ BREVES ◆ REPORTAGES @CODESPORT HERCULIS DANS LA LIGNÉE DES GÉANTS Pour sa mouture 2015, le meilleur meeting 2014 n'a pas déçu, loin de là. Toute la soirée durant, les athlètes présents sur le tartan monégasque ont tenté d'aller chercher des records. Morceaux choisis d'une édition qui a vu le sacre de la reine Dibaba. Par Romain Chardan - Photos : Charly Gallo / Centre de presse, Roland Macri et Claude Eyraud. L 'athlétisme offre du spectacle pour qui se prend à suivre les différents meetings. Il se passe toujours quelque chose dans un stade, car plusieurs épreuves s'y déroulent en même temps. Difficile donc de tout voir. Mais les observateurs avertis savent où et à quel moment poser leurs yeux, certaines disciplines étant plus propices que d'autres pour faire tomber les records. Un point sur lequel Herculis a une sérieuse réputation à défendre avec une pléiade de nouvelles meilleures performances établies l'an dernier. S'il n'a pas fait mieux cette année, le meeting d'athlétisme monégasque a tout de même donné du plaisir aux spectateurs venus en masse au stade Louis-II. Le 100 mètres en clôture Pour tenir en haleine tout un public, quoi de mieux que de prévoir son épreuve reine à la fin de son évènement. Comme pour faire saliver les quelque 17 897 spectateurs présents, deux relais 4x100 m (masculin et féminin) étaient proposés en ouverture des courses. Les Etats-Unis y avaient d'ailleurs deux équipes chez les hommes, l'une d'elles comptant Justin Gatlin et Tyson Gay comme 2e et 3e relayeurs. Et comme si elle n'était qu'un échauffement, les deux sprinteurs ont montré leur supériorité sans avoir l'air de réellement forcer. Moins de trois heures plus tard, les deux hommes revenaient sur la piste pour leur 100m. Jimmy Vicaut, nouveau recordman d'Europe, prenait place entre les deux. Le top donné, une flèche nommée Gatlin s'adjugeait une victoire sans équivoque en 9,78 secondes, laissant Gay à 19 centièmes. Vicaut prenait la troisième place avec un chrono décevant (10,03 sec). De quoi voir la marge qu'il lui reste en vue des mondiaux de Pékin fin août (22-30 août). Le 1500 mètres à la fête Le 1 500 mètres féminin devait être seul à cause de l'alternance des compétitions d'une année sur l'autre dans les meetings de la Diamond League. Mais les organisateurs avaient décidé de proposer un 1 500 masculin qui serait hors compétition. D'autant que la lutte dans ATHLÉTISME la cadette des Dibaba arrivait en grande forme et avait annoncé se sentir capable de battre le record du monde détenu par la Chinoise Qu Yunxia. Et, au détour d'une course menée de main de maître, l'Ethiopienne s'est adjugée le nouveau record du monde de la discipline en courant ce 1 500m en 39 centièmes de moins que sa prédécesseuse (3'50"07). Herculis tenait ainsi un nouveau record du monde en son sein. Tuka, l'aile victorieuse l'épreuve masculine s'annonçait intéressante. Et le champion olympique 2008 a préparé son retour à Pékin de la meilleure des manières. Signant une course incroyable, Asbel Kiprop s'est approprié le nouveau record du meeting en l'emportant en 3'26"69. Un temps malheureusement pour lui insuffisant pour faire tomber le record du monde établi par Hicham El Guerrouj (3'26" 00) en 1998. À noter également que sur les 14 participants, 11 ont battu leur meilleur temps personnel. Côté féminin, Au départ du 800m, on ne s'attendait sans doute pas à voir le stade finir debout pour le final. Et pourtant. Alors que le Français Pierre-Ambroise Bosse faisait la course en tête et semblait s'envoler vers une belle victoire, le Nantais s'est complètement écroulé lors des 150 derniers mètres, terminant à la 10e place. Nigel Amos et Ayanleh Souleiman semblaient se disputer la victoire quand un homme a surgi sur leur aile. Sortant de nulle part, le Bosnien, Amel Tuka mettait les gaz et coiffait tout le monde au poteau au terme d'une accélération hallucinante qui a fait se lever le stade, s'adjugeant au passage le nouveau record national de son pays (1'42"51). Dans la même course, le monégasque Brice Etes, invité de l'évènement, a longtemps tenu au même rythme que ses adversaires avant d'être quelque 7071 peu distancé lors des 300 derniers mètres. Une course qui a également vu de nombreux coureurs réussir leur meilleur temps de la saison ou battre leur record personnel. Lavillenie seul au monde Le 200m haies féminin a lui aussi valu son pesant d'or. Alors que la favorite, Dafne Schippers, était logiquement attendue, c'est l'Américaine Candyce McGrone qui s'est finalement imposée. Au terme d'un sprint fou sur la dernière ligne droite, elle a réussi à remonter son couloir 8 pour s'imposer d'un petit centième devant la Suédoise. Alors que les courses s'enchaînaient, il en était un qui attendait patiemment son tour, observant ses concurrents se casser les dents sur des hauteurs qu'il n'avait même pas prévu de sauter. Ayant décidé d'entrer dans le concours à 5,82m, Renaud Lavillenie avait déjà gagné avant même de commencer, ou presque. Passant sa première barre dès le premier essai, tout comme la seconde à 5,92, qui lui assurait la victoire, il s'est ensuite essayé à 6,02m. Il n'a cependant pas été en réussite, touchant par trois fois la barre, ce qui l'empêchait de tenter de battre le record du meeting (6m). Il lui faudra attendre deux ans pour tenter de le battre à nouveau... R E N AU D ET VALEN TIN LAVILLEN IE UNE HISTOIRE DE FAMILLE Renaud et Valentin Lavillenie sont frères et perchistes de haut niveau. Mais ils sont aussi les fils d'un ancien perchiste et issus d'une famille de sportifs. Unis par le sang comme par la passion, rencontre avec deux bonhommes qui aiment s'envoyer en l'air. Par Romain Chardan et Jordan Perronneau. Photos : Charly Gallo et Manuel Vitali / Centre de presse, Roland Macri et Claude Eyraud. D ans le milieu sportif, le nom Lavillenie est évocateur. Non seulement parce que Renaud, l'aîné de la famille, a fait tomber le record établi par Sergueï Bubka en passant une barre à 6,16m en 2014 à Donetsk. Mais aussi parce que le petit frère, Valentin, vient taper à la porte du gratin mondial depuis quelques mois. Sans oublier que le sport, et plus particulièrement la perche, sont un pan de l'histoire de la famille Lavillenie. Au nom du père Comme souvent dans l'histoire des champions, l'on se rend compte que le papa n'est pas étranger à l'arrivée du fiston dans un sport. Chez les natifs de Barbezieux-Saint-Hilaire, en Charente, cette règle se vérifie à nouveau. Alors que leurs grandparents étaient eux aussi sportifs, "ma grand-mère faisait de l'athlétisme, mais c'est mon père qui s'est lancée dans la perche le premier", explique Renaud Lavillenie. Les entraîneurs ne courant pas les rues à l'époque, c'est donc le grand-père qui fait office de coach pour son fils. Sans se douter que ses futurs petits-enfants seront des noms reconnus de la discipline. Cependant, les prémices de la passion des frangins pour la perche se voient assez vite. "J'ai commencé assez jeune, mais c'est surtout parce que mon père en faisait. Avant 10 ans, c'est très difficile, donc j'avais un peu ce côté privilégié. Et puis quand on est petit, on fait comme son père", note Renaud. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir sa première licence à 7 ans, même si les choses sérieuses ne commencent que vers l'an 2000 et le retour à Cognac. "On a vécu dans les Landes, et le contexte ne me plaisait pas trop, donc je jouais au basket. Mais je m'entraînais un peu en cachette dans mon jardin quand même", confie le meilleur perchiste actuel. Pour Valentin, la passion de la perche a mis un peu plus de temps à se déclencher, comme il l'explique lui-même. "J'ai fait un peu de tout au début, que ce soit du javelot, du 50m haies ou du triathlon. Ma première licence est arrivée à 12 ans, mais c'était de l'athlétisme. Et comme la ATHLÉTISME perche était la seule discipline où, entre guillemets, je n'étais pas mauvais et je m'y plaisais bien, donc j'ai continué. Et voir mon grand frère en faire sur les compétitions m'a encore plus donné le goût d'y aller aussi." Frères avant tout Malgré un écart d'âge de 5 ans, Renaud et Valentin affichent une réelle proximité, à la vie comme en compétition. D'ailleurs, le plus jeune le clame haut et fort, "notre lien c'est la perche. On vit avec la perche, c'est un peu le fil conducteur de notre vie." Une pratique qui a donc renforcé la relation entre les deux frangins. "Le fait de pouvoir faire des compétitions ensemble, de nous entraîner ensemble, ça nous permet de partager plus de choses que si mon frère faisait de la pétanque par exemple", précise Renaud. "On vit des moments où on est quasiment tout le temps ensemble. Il y a un petit plus, une étincelle en plus lors de ces périodes, et c'est lié à la perche. Sans ça, on ne vivrait sans doute pas ce genre de moments", détaille Valentin. Et comme tous bons frères qui se respectent, passer autant de temps ensemble ne se fait pas toujours sans étincelles. "Valentin a grandi, donc ça va (rires). Il y a eu des périodes plus compliquées, mais c'est inhérent à une relation entre deux frères. Dans quelle famille n'y-a-t-il pas eu de clashs ?" Au-delà du lien affectif qui les unit, Valentin a aussi la chance de pouvoir profiter des conseils de son champion de frère. Un champion dont il battait cependant tous les records dans les catégories de jeune. "C'est bête à dire. C'est quelque chose que l'on pouvait constater sur papier, mais ça m'a plus nui qu'autre chose. Je m'attardais beaucoup là-dessus et pas assez sur le vrai truc de la perche," confie le jeune homme de 24 ans. "J'étais obnubilé par ça. Mais j'ai commencé à m'en détacher à l'été 2012 lorsqu'on en a parlé ensemble. Il fallait que j'arrête mes bêtises. Il n'avait pas encore fait le record, et il m'a dit, "je battrai peut-être le record du monde, peut-être que ce sera toi, mais on s'en fout, c'est chacun son chemin"." Au-delà de cette conversation, un préparateur mental a également aidé Valentin. Stress Régulièrement présents sur les mêmes meetings et championnats, Renaud et Valentin ne sont jamais bien loin l'un de l'autre. Leur lien si particulier va même jusqu'à se poursuivre dans la 7273 préparation des sauts. Si le stress a disparu des sensations de Valentin avant une tentative de Renaud, il reste toujours ce petit quelque chose d'indescriptible. Comme ce jour de février 2014, à Donetsk, quelques minutes avant un saut qui va bouleverser l'histoire de la perche et du monde de l'athlétisme. "Le jour où il fait le record du monde, il me dit d'aller chercher telle perche, me dit d'autres trucs et il part. Je ne stressais pas du tout parce que je savais qu'il allait passer. C'est facile à dire aujourd'hui, mais 30 minutes avant son saut, il me dit, comme je vous parle maintenant, qu'il allait le faire, comme s'il me disait qu'il allait se manger une glace. On était assis tous les deux, il est à 5,90m, et il me dit (en parlant d'un adversaire) "pourquoi il fait ça, je vais battre le record du monde aujourd'hui." Ça peut paraître prétentieux dit comme ça, mais non, pas du tout. Je suis allé chercher la perche, et il l'a fait." Medium le Valentin ? Non, sans doute pas, mais connecté à son frère, c'est certain. Et même s'il s'est blessé à l'entraînement avant Herculis (fracture des 3es et 4es métacarpes de la main gauche), il y a fort à parier qu'on le verra en bord de piste à Pékin pour prendre le vent avant les sauts de son aîné... GMT+ 17H-19H JEAN-CHRISTOPHE DIMINO Première radio en Principauté sur les CSP+* radio-monaco.com APP ANDROID SUR *CSP+ : dirigeants, décideurs, cadres, professions libérales et professions intellectuelles supérieures. Étude Médiamétrie AD HOC, réalisée du 21 mai au 18 juin 2012, sur 512 personnes résidentes à MONACO, âgées de 13 ans et +. - © iPad, iPhone, App Store, Android, Google Play, Radio Monaco, marques et logos déposés - tous droits réservés. AS MONACO football AS MONACO ACADEMY L'ÉCOLE DES CHAMPIONS NICOLAS WEBER RENCONTRE AVEC M. LE DIRECTEUR À DÉCOUVRIR AUSSI… AS MONACO Academy U19 UNE CATÉGORIE "CHARNIÈRE" VIE QUOTIDIENNE ET SCOLARITÉ Y A PAS QUE LE FOOT DANS LA VIE AS MONACO Football Store AS MONACO Football Store JARDINS D’APOLLINE 1 Promenade Honoré II 98000 Monaco +377 97 77 74 74 ASMONACO.COM NICOLAS WEBER "ON M'A TOUJOURS DIT QUE LE CLUB FERAIT APPEL AUX JEUNES" Ancien footballeur professionnel, notamment passé par Sochaux ou Le Havre, Nicolas Weber est aussi l'homme qui a mis sur pied le centre de formation d'Evian-Thonon-Gaillard (ETG). Rencontre avec le nouveau directeur du centre de formation de l'AS Monaco. Dossier réalisé par Romain Chardan - Photos : AS Monaco, RC. A près sa carrière de footballeur, Nicolas Weber n'a pas mis longtemps à s'asseoir sur un banc. D'abord assistant puis coach des 18 ans nationaux de Châteauroux, il a ensuite passé 5 ans à l'ETG avant de répondre favorablement à l'appel de Monaco. Quel est votre rôle ? Je m'occupe du recrutement, ce qui me prend pas mal de temps. Je pars régulièrement pour aller voir les joueurs. Ensuite mon rôle est de veiller à ce que tous les services fonctionnent bien, qu'il n'y ait pas de dissonances, mais aussi à créer des passerelles. Et avoir un peu de recul sur la partie football, un œil que les coaches n'ont pas forcément parce qu'ils sont au cœur de leur match ou de leur entraînement. Donc je peux aussi parfois discuter avec eux de choses qu'ils n'ont pas vues, ou anticiper des problèmes qu'ils pour que les entraîneurs puissent se concentrer sur la partie footballistique et qu'ils n'aient pas à gérer les soucis extra-sportifs. Même s'il y en a toujours à gérer. Vous venez régulièrement aux entraînements ? On m'a demandé d'être toujours présent sur les 01 entraînements, que ce soit la CFA, les U19 ou les U17. Par contre, je reste toujours à l'écart, je ne me mets jamais sur le banc, je ne suis jamais à côté du coach pour discuter avec lui. C'est pareil en match. Je vois tous les matches à domicile, j'essaye d'aller voir des matches à l'extérieur quand c'est à côté, mais je reste toujours en retrait. Je ne rentre jamais dans le vestiaire. Pourquoi ? J'ai été coach, et le but c'est que les joueurs soient autonomes. Et pour qu'ils le soient, le coach doit l'être aussi. Et si l'entraîneur, qui est le référent, dit un truc et que je dis le contraire, ça peut prêter à confusion. Et moi je n'aime pas la confusion. Le coach est le référent (il insiste), et je ne vois pas ce que j'ai à faire dans le vestiaire. Souleymane Cissé (entraîneur de la CFA), on travaille ensemble depuis 5 ans et je ne suis jamais rentré dans le vestiaire. Il a souhaité quelques fois que je le fasse, mais j'ai refusé. À l'image de Layvin Kurzawa (2e en partant de la droite), des jeunes de l'Academy auront eux aussi leur chance cette saison. Comment s'organise votre quotidien ? J'arrive le matin, je vais voir les entraînements. Je passe beaucoup de temps au téléphone avec les représentants des joueurs, les familles, les recruteurs, les clubs mais aussi les joueurs qu'on veut recruter. Je suis au centre à chaque entraînement, mais j'avance aussi sur certains dossiers, j'organise des détections, ce qui demande une organisation assez lourde. Et quand on a fini de relever la tête, il est 19-20 heures. Quand il n'y a plus personne à La Turbie, je viens voir au stade ce qui se passe dans la vie quotidienne ou à la scolarité. Il y a beaucoup d'échanges entre les deux parties ? On est obligé. Moi je demande, que ce soit sur du positif ou du négatif, que ce soit la scolarité, l'hébergement ou la vie quotidienne, à ce que l'info me remonte tout de suite. Il faut que le gamin, où qu'il aille, il sente que le discours est toujours le même : dépassement de soi, ambition, humilité, respect, sens du collectif. C'est pour ça que c'est important d'échanger. Parce que ce qu'on ressent sur le football, ça va apparaître sur le reste. Il y a pleins d'indicateurs, et quand on les connaît, on peut anticiper pour que les gamins arrivent sur le terrain en étant bien dans leur tête pour pouvoir s'entraîner, tout en suivant un cursus scolaire de qualité. Il faut que le petit arrive la tête vidée de tous ses problèmes. Le club vous a-t-il donné une feuille de route à votre arrivée ? On m'a toujours dit que la formation était hyper importante et que le club ferait de plus en plus confiance aux jeunes. Il n'y a jamais eu d'ambiguité. Et ça tombe bien, parce que je pense qu'avec ces jeunes de qualités, on peut faire quelque chose. Combien de jeunes y aura-t-il au centre sur la saison à venir ? Je compte les joueurs de la CFA dont on a la responsabilité, donc on va être entre 70 et 75 AS Spécial O MONAC rapport à ce que ça rapporte, regardez l'exemple de Yannick Ferreira-Carrasco. Vous faites face à une forte concurrence pour ces jeunes ? Aujourd'hui on est en concurrence avec deux clubs, à savoir Lyon et Paris. Lyon c'est vraiment sur le projet sportif, tandis que Paris dispose de beaucoup de moyens. Après c'est aussi en fonction des parents. Si on veut un vrai projet, avec des joueurs bien traités, le joueur sera bien chez nous. Et l'équipe première vient valider tout ça de façon incroyable. Monaco est-il un bon tremplin vers le monde professionnel ? Souleymane Cissé (debout au centre) et son groupe de CFA lors de la reprise. joueurs. Ce qui, pour un club comme Monaco, n'est pas franchement énorme. On aimerait encore réduire, à savoir un bon joueur par poste par génération, pour éviter qu'il y ait des embouteillages. Dans un groupe de travail, il y a deux générations. Donc le but, c'est de ne pas avoir trop de joueurs mais d'un niveau très homogène. J'avais fait mon stage de formation au Real Madrid, et les deux premiers jours, je n'arrivais pas à voir de phénomène. Tous les mecs savaient tout faire. Le niveau est tellement bon, tellement homogène. À l'époque il y en a deux que j'avais trouvé au-dessus du lot. Lesquels ? Alvaro Morata (aujourd'hui à la Juventus de Turin) et Jesé (toujours au Real). D'un coup tu vois un match, tu trouves que ça joue bien, et c'est la lumière. Donc tu te dis que ce mec-là est vraiment bon. Et c'est leur politique. Tu montes le niveau d'ensemble, ça tire tout le monde vers le haut. Moi je trouve que c'est bien. L'idée serait donc de réduire le groupe pour en augmenter la qualité ? Oui, et le temps de jeu est important. C'est le souci de nombreux clubs, et c'est aussi pour ça qu'il y a beaucoup de très bons joueurs en CFA ou CFA2, parce qu'ils ont fait entre 3 et 5 années de centre. Ce qui fait que ces équipes, sur un ou deux matches, sont capables de sortir des équipes de Ligue 1 en coupe de France. Et maintenant, beaucoup de clubs commencent à revenir à des effectifs plus réduits. Humainement c'est difficile à gérer. Pour les générations 2000 qui rentrent, il n'y en a que 11 sous contrat. Même chose pour les 2001 et les 2002 ne sont que 7. On devrait finir par arriver à 65 joueurs pour trois équipes, ce qui suffit largement. Il y a de plus en plus de matches de sélections de jeunes. Est-ce une bonne chose ? Il faut savoir que déjà, c'est ce que je dis aux agents, mais aussi aux familles et aux joueurs, la volonté de la Direction Technique Nationale (DTN), c'est de faire un grand brassage sur deux ans (U16-U17), et de dire "voilà, on dispose d'une base de données". Pour les sélections U18, U19, U20, U21, ça commence à être costaud. Mais avec l'émergence des droits TV en Angleterre, ils vont venir observer ces sélections, et ils arrivent avec de l'argent. Il va falloir être capable d'être réactif face à ça. Notre projet, d'avoir des joueurs avec de plus en plus de qualités dont un gros pourcentage est présent en équipe nationale, bien sûr, ça attise les convoitises. C'est une forme de reconnaissance, et le travail est fait pour ça aussi. La formation, quand elle est bien menée, est toujours bénéfique pour un club, surtout par rapport à ce qu'elle coûte. Ça ne coûte rien par 0203 Quand on a de la qualité, la différence, c'est la confiance qui sera accordée et le temps de jeu. Le meilleur joueur du monde, s'il n'a pas de temps de jeu, il va ronger son frein. Alors qu'ici, le mec il joue, que ce soit en Ligue 1 ou en Ligue des Champions. Le mec fait parler sa qualité au meilleur niveau, et après ça attire les grosses écuries, et le club peut revendre ses joueurs à de gros montants. Ça permet de pérenniser le club dans ses structures tout en restant sur un modèle économique viable. Ce n'est que du positif. D'autant que c'est la volonté de la direction, et le coach, que le joueur ait 17, 18, 19 ans, il s'en moque. S'il est bon, il joue. U19 LES U19 UNE "CATÉGORIE CHARNIÈRE" L'entrée en U19 marque la troisième année de formation des jeunes au sein de l'Academy. Une catégorie que Frédéric Barilaro, coach des U19 et directeur technique du centre de formation, considère comme "charnière". AS Spécial D ans le centre de formation de l'AS Monaco, Frédéric Barilaro fait un peu partie des murs. Au club depuis des décennies, il a vu passer un nombre incalculable de joueurs, dont un bon nombre de pros qui jouent aujourd'hui en Ligue 1. Après avoir passé 15 années à entraîner la CFA tout en dirigeant le centre, agrémentées de 9 mois avec les pros lorsqu'il était l'assistant de Marco Simone, le Monégasque s'occupe désormais des U19, avec un certain succès. "La première année où j'ai pris les U19, nous avons été champions de France, il y a trois ans. Après avoir côtoyé les pros, je n'avais plus trop envie d'avoir à faire avec des garçons qui descendent du groupe pro, je voulais une catégorie où on travaille toute la semaine avec un groupe, et avoir la réponse à ce travail le weekend avec le match. Je pense aussi que c'est une année qui est charnière. On est entre les U17 et la réserve, donc ça permet aussi de garder un œil sur ce qui se passe." Charnière Travailler avec un groupe la semaine, et en disposer totalement le week-end, c'est donc ce que souhaitait celui que l'on surnomme "Bari". Avec les U19, le formateur maison a donc à sa disposition un groupe qui doit jouer sur différents tableaux. Outre le championnat, la coupe Gambardella est également au programme. Vainqueur en 2011 avec la génération de Layvin Kurzawa, l'AS Monaco s'est arrêtée en huitième de finale face à Auxerre l'an dernier. Mais il y avait également la Youth League, cette Ligue des Champions pour U19. "Une compétition très enrichissante pour les jeunes, parce que ça leur montre le haut niveau de la catégorie", note Frédéric Barilaro. O MONAC "La préparation est différente, on voyage avec les pros, on touche au haut niveau. Le seul regret que j'ai, c'est de ne pas avoir pu la jouer avec l'équipe au complet, mais on a eu des matches intéressants et certains joueurs se sont révélés." En tête de liste, Almamy Touré, qui a ensuite fini la saison chez les pros, avec notamment un match de grande qualité face à Arsenal à l'Emirates (1/8e de finale de Ligue des Champions, victoire 3-1 de l'AS Monaco). Mais pourquoi donc cette catégorie est-elle considérée comme charnière par le directeur technique de l'Academy ? "C'est encore la catégorie où on arrive à formater les joueurs, car c'est plus difficile vers 19-20 ans. On peut les marquer. Et il est vrai que ceux qui se sont réellement imposés en 19 ans l'ont ensuite fait en pros. On a encore le temps de bosser, avec un travail quotidien et un examen final qui est le match le week-end." Travail Le temps de travailler sert donc à mettre en place une idée de jeu, mais aussi d'affiner les automatismes entre les joueurs. Mais question travail, l'entraîneur asémiste s'organise autour des quatre fondamentaux du football. "La technique, le physique, la tactique et le mental. L'idée est de mettre un peu de tout ça dans les séances pour réussir à améliorer ce tout. Plus ils montent, plus la charge de travail est intense. Il faut faire attention, parce que lorsqu'ils arrivent, ils sont en pleine croissance. Quelque soit la catégorie, le travail est le même. Mais plus on monte, plus l'aspect tactique est approfondi par exemple. Et on glisse aussi vers un travail individualisé." Si chaque aspect semble minutieusement étudié, il n'est pourtant pas question de brûler les étapes en faisant monter les garçons trop vite. 0405 "A un moment donné, j'avais la CFA et je n'avais presque que des 19 ans. Donc est-ce que c'est bien ou pas d'aller plus vite ? Le problème, c'est qu'à un moment, si on les fait jouer trop tôt et qu'ils restent trop longtemps dans la catégorie, il y a un manque et une perte de motivation. Jouer 3-4 ans en CFA, ça peut être dur. Il faut réussir à trouver le juste milieu." Car les risques sont semblent-ils importants, et, d'après Barilaro, il est préférable de prendre son temps avec les jeunes. "Il y a des garçons pour qui ça va trop vite. Mais je pense qu'on perd beaucoup plus de joueurs quand on veut aller trop vite que quand on prend du temps. Si on les envoie trop tôt, ils ne sont pas prêts, que ce soit physiquement, techniquement et surtout mentalement. Et ceuxlà pour les récupérer, c'est compliqué." Identité Pour autant, l'éclosion de certains jeunes en pro donne tout de même une grande dose de satisfaction du côté des éducateurs. "Quand on voit réussir des Kurzawa, Carrasco, Germain, la formation c'est ça, et il ne faut pas qu'on lâche", précise Frédéric Barilaro. Une formation qui marche, mais qui permet aussi de garantir une identité club au sein de l'AS Monaco. Identité qui se poursuit également dans les membres du staff. "Actuellement, la base de la formation, ce sont les U17 et les U19. Les gens qui sont avec les 17 ans, Manu Dos Santos et Sylvain Legwinski, sont des anciens du club. Il faut essayer de garder cette identité club, c'est important." Une identité qui s'incarne aujourd'hui par Layvin Kurzawa après les récents départs de Yannick Ferreira-Carrasco (5 ans à l'Atletico Madrid), ou encore à l'image de Dylan Bahamboula ou Abdou Diallo partis en prêts cette année (Paris FC et Zulte Waregem) pour revenir plus forts. Avant l'émergence de nouvelles pépites issues de l'Academy… V I E Q U OTI DI EN N E ET SCO LARITÉ Y A PAS QUE LE FOOT DANS LA VIE Présents au centre de formation pour y devenir joueurs de football professionnels, les pensionnaires de l'Academy y vivent et y suivent également un cursus scolaire. Un moyen pour eux, au fil des ans, d'avancer pas à pas vers la vie d'adulte, tout en se construisant un bagage pour l'après-carrière. et travaillent durant leur période de formation. Car le centre, c'est aussi l'école de la vie. Communauté Avec un effectif tournant autour des 70 licenciés, l'Academy affiche complet. D'autant que les jeunes du centre sont dispatchés en différents endroits. Une chose qui n'a pas toujours été ainsi, comme l'explique Laurent Tinca, responsable de la vie quotidienne. "Je suis arrivé en 1997 au centre de formation. A l'époque, j'étais vacataire et je venais faire des animations trois soirées par semaine. Il y avait à l'époque 35 à 40 jeunes, alors qu'aujourd'hui on en gère environ 80. Avant, on avait 19 stagiaires en I l y avait une époque où les centres de formation n'étaient pas légion. Et les clubs ont, tour à tour, compris l'importance de former leurs propres joueurs. C'est ainsi que l'AS Monaco a amorcé un important virage dans son histoire. Nous sommes alors en 1975, et sous l'impulsion de deux hommes, l'un des meilleurs centres de France voit le jour. Gérard Banide, entraîneur de métier, et Jean-Louis Campora, président d'alors, sont les deux personnages à l'origine de cet important chapitre. Depuis, l'AS Monaco a su démontrer ses qualités en matière de formation. Quelques joueurs sont en effet sortis de l'Academy, et pas des moindres. Parmi la pléiade de professionnels recensés, on note tout particulièrement quelques noms comme Thierry Henry, Jean-Luc Ettori, Bruno Bellone, Lilian Thuram, Emmanuel Petit, Stéphane Ruffier ou plus récemment les Valère Germain, Layvin Kurzawa et autre Yannick Ferreira-Carrasco. Et d'autres vont sans doute encore arriver. Mais comme pour leurs illustres prédécesseurs, les entraînements et les matches ne sont pas les seules choses qu'ils apprennent Spécial chambre. Aujourd'hui, on gère deux internats." L'évolution des choses a en effet poussé le club à louer un immeuble afin d'avoir les espaces nécessaires au logement des aspirants. "Nous pouvons loger jusqu'à 26 jeunes au stade LouisII et nous en avons 18 autres dans l'immeuble que nous louons." Au stade, où les lieux de vie ACO AS MON ont été totalement rénovés pendant l'été, les "académiciens" ont tout à portée de main...ou de pied. La scolarité, la cafétéria, les salles de vie, tout ou presque est centralisé afin qu'ils aient tout sur place. Une bonne chose pour des jeunes allant de 15 à 17 ans. "Les deux premières années, ils restent au stade. Lors de leur troisième année, celle de la majorité, ils vont dans l'immeuble extérieur au stade. On a démarré ça en juillet 2013. Ils y ont un peu plus de libertés et ça les amène progressivement vers l'autonomie, la vie en appartement. Ils y ont une télévision dans la chambre, un frigo, une salle de jeu, mais ce sont eux qui font leur lessive," précise Laurent Tinca. Un moyen de ne pas brûler les étapes. Car après ces trois années, c'est la vie en appartement qui les attend. "Le club loue 35 appartements dans lesquels les stagiaires sont installés. Nous avons le double des clés et nous pouvons ainsi réaliser des inspections surprises pour voir si tout se passe bien. Cela est fait en collaboration avec le médecin et le kiné. Par exemple, l'an dernier, nous avions fixé une fiche avec des conseils donnés par le kiné sur les frigos de chaque appartement", note le responsable de la vie quotidienne. Contrats Car lors de leur arrivée au centre, ces jeunes garçons ont généralement 15 ans et intègrent 0607 Du foot aux cahiers Le corps enseignant en compagnie de Nicolas Weber et Virgine Gollino-Afriat le club comme aspirant avec un contrat de trois ans à la clé. À l'issue de ces trois ans, l'heure est au premier examen de passage pour savoir s'ils continueront l'aventure avec un contrat stagiaire-pro. Si c'est majoritairement le cas, certains doivent malheureusement quitter l'aventure. Un moment toujours délicat, que ce soit chez les joueurs, mais aussi chez les éducateurs. "La période des renouvellements est toujours un peu compliquée. Je pense notamment à un jeune qui était avec nous depuis 6 ans, qui venait de la Réunion et qui est parti. Ça fait quelque chose quand on les voit s'en aller", confie Laurent Tinca. Car le responsable de la vie quotidienne est catégorique sur un point. Il refuse de voir les membres de son équipe comme de simples surveillants. "Quand j'ai commencé, nous étions 3. Aujourd'hui, nous sommes 15. Il faut savoir que la vie quotidienne, ce n'est pas juste encadrer les gamins et veiller à ce qu'ils respectent les règles. Les jeunes ont un planning très chargé de 8 heures à 19 heures. Donc le soir, j'insiste pour que mes collaborateurs tournent dans les salles de vie et notent qui n'y est pas. C'est important de savoir ce qui se passe. Pour les anniversaires par exemple, on essaie de voir avec le jeune ce qu'il aurait envie de faire et on va au restaurant en petit groupe, faire un bowling, ce genre de choses. Ces moments permet aussi à l'animateur de dialoguer avec les gamins. Parce qu'on a ce double rôle en prenant le relais des parents", précise Tinca. Éloignement En signant à l'Academy, ces joueurs en devenir s'éloignent de chez eux et de leurs parents. Alors qu'en préformation, les jeunes rentrent chez eux le week-end, cela s'arrête complètement dès lors qu'ils franchissent les portes d'un centre de formation. Et l'AS Monaco ne déroge pas à cette règle. La première année est d'ailleurs souvent la plus délicate, comme l'explique Virginie Gollino-Afriat, directrice de la scolarité. "C'est l'année où ils arrivent et prennent leurs marques, donc c'est un peu plus difficile. Mais après ça va mieux, même s'ils sont tout de même en demande de contacts." S'ils ne rentrent chez eux qu'en de rares occasions au cours de la saison, leurs parents sont amenés à leur rendre visite à quelques reprises. Et là encore, le club joue un rôle important. "L'AS Monaco aide les familles afin de leur permettre de venir rendre visite à leur enfant. On gère les voyages clés en main, que ce soit le transport, l'hôtel, ils n'ont rien ou presque à faire", détaille Laurent Tinca. D'autant que le responsable de la vie quotidienne a régulièrement les familles au téléphone. "On a de gros échanges avec eux, mais il faut savoir que nous gérons tout en ce qui concerne les jeunes, que ce soit les papiers d'identité, le passeport, le recensement." Un travail administratif qui vient se rajouter à l'organisation des déplacements des trois équipes de l'Academy (U17, U19, CFA). "En organisant ces déplacements, je suis tout le temps en liaison avec les coaches. Nous sommes au service du sportif. Et sur la partie scolaire, les petits effectifs permettent aussi de réussir là où ils auraient peut-être eu plus de mal ailleurs." 08 Car si les jeunes entrent en centre de formation pour en ressortir footballeur professionnel, leur cursus scolaire n'est pas laissé de côté, bien au contraire. Alors oui, la priorité va au sportif. Car l'objectif principal est de former des footballeurs. Mais ce n'est pas pour autant que les équipes de la vie quotidienne, de la scolarité, mais aussi du sportif négligent les études de leurs petits protégés. "On articule tout autour du planning sportif", explique Laurent Tinca. Allant du collège (classe de 3e) jusqu'au BTS, l'Academy propose différentes formations en son sein. "Nous avons une seconde générale, une première et terminale STMG. Ensuite, sur la filière professionnelle, il y a une seconde et première, grâce auxquelles ils sortent avec un BEP. Et j'ai mis en place un Bac pro commerce, donc il y a désormais la terminale pro. Cela les amène à partir en stage, et j'ai eu d'excellents retours sur ceux de l'an dernier", explique Virginie Gollino-Afriat . Elle a également mis en place un BTS MUC (Management des Unités Commerciales), dont l'un des deux diplômés de la session 2015 est Jonathan Mexique, récemment passé professionnel et parti en préparation avec les pros lors des deux premiers stages (Lublin et Saint-Vincent). Intéractivité Une réussite pour le club, qui peut se targuer d'avoir un fort taux de réussite aux examens présentés par les académiciens. Ainsi, en 2015, un taux 92% de réussite a été enregistré, avec notamment un 100% au BTS, au Bac Pro, mais aussi pour les deux jeunes qui présentaient un Bac S et un Bac ES. De quoi satisfaire l'équipe éducative qui œuvre tout au long de la saison. "Ça peut être difficile de les intéresser au départ, mais le but est de leur faire comprendre que même s'ils réussissent une carrière de footballeur pro, il y a un après-carrière, et on le prépare dès maintenant", note celle qui a eu une carrière dans l'athlétisme. Pour ce faire, les professeurs disposent d'un équipement dernier cri. "Nous avons trois tableaux intéractifs, toutes les salles sont équipées d'ordinateurs, il y a aussi des télévisions raccordées aux ordinateurs et des vidéo-projecteurs." La directrice de la scolarité a également mis en place le logiciel Pro Note, qui permet aux parents d'avoir accès à distance aux notes de leurs enfants ainsi que de pouvoir entrer en contact avec les professeurs par mail. De quoi permettre à tout le monde de rester connecté alors que l'ère du 2.0 bat son plein. AGENCE DU CAP D’ANTIBES Since 1925 CAP D’ANTIBES PLAGES DE LA GAROUPE – VUE MER Magnifique maison d’environ 280 m², de plain-pied, sur un terrain de 3000 m². Composée d’une entrée, séjour avec cheminée, salle à manger, cuisine équipée, 6 chambres et 3 salles de bains. Maison d’amis de 80 m² avec studio, une petite chambre. Garage pour une voiture. Magnificent property of approx. 280 sqm built on one level, on land of 3000 sqm. 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Société de courtage d’assurance immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurance sous le n° 07 005 753. CREDIT AGRICOLE PROVENCE CÔTE D’AZUR SERVICE COMMUNICATION - 01/2015 code Code Sport Monaco • n°18 • août - septembre 2015 Le magazine de sport de la principauté monaco n°1 monaco XVI es JEUX DES PETITS ÉTATS D'EUROPE ICELAND 2015 Le magazine de sport de la principauté MARE NOSTRUM HERCULIS PISTE ÉTOILÉE DE PHOTOS VIDÉOS REPORTAGES C O D E S P O R T . F R