Mon échange à Trondheim : Vie pratique et Bilan

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Mon échange à Trondheim : Vie pratique et Bilan
Nicolas Pastorino – BRFE – Document 3 – Trondheim NTNU, Norvège
Octobre 2004
PASTORINO Nicolas
La Grande Combe
73700 Séez
France
06 14 92 72 49
[email protected]
10/10/2004
Bourse Régionale de Formation à l’Etranger
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« Mon échange à Trondheim : Vie pratique et
Bilan »
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BRFE – Document 3
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1.
Octobre 2004
Vie Pratique ...................................................................................... 3
LE LOGEMENT: .......................................................................................................................... 3
L’ARGENT: ................................................................................................................................. 4
LA SANTÉ: .................................................................................................................................. 4
TELECOMMUNICATIONS:........................................................................................................... 5
VIE UNIVERSITAIRE: ................................................................................................................. 6
STAGE :....................................................................................................................................... 7
VIE QUOTIDIENNE : ................................................................................................................... 7
2.
Bilan et Suggestions.......................................................................... 9
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1. Vie Pratique
Ce paragraphe se base sur la trame de rédaction proposée par la Région, et visera
l’exhaustivité dans la fourniture d’information aux futurs étudiants/stagiaires d’échange.
Grandes lignes de la vie quotidienne, petits « trucs » qui facilitent l’intégration et
l’installation dans ce pays et plus particulièrement à Trondheim, ainsi que déroulement
de la vie universitaire seront sommairement dépeints présentement.
Pour de plus amples information, me contacter directement sans aucune hésitation.
LE LOGEMENT:
En ce qui concerne le logement, il est proposé d’office aux étudiants d’échange, et ce
même avant d’arriver sur place, un logement dans les habitations collectives étudiantes.
Il est ainsi aisé d’obtenir un toit à distance, par le biais de l’office des relations
internationales. Les logements proposés se trouvent sur l’un des deux campus
d’habitation de la ville : Moholt Studentby, et Steinan. Le premier est celui dans lequel
j’ai logé. Il est plus ancien, mais plus grand, et inclut aussi quelques logements dits
‘sociaux’, occupés principalement par des familles d’immigrés récents ou plus démunis
que la moyenne des familles norvégiennes. Les appartements à Moholt suivent tous un
modèle identique : 4 chambres d’environ 12m², individuelles, entourant un espace
ouvert de vie commune avec cuisine ( grande, 4 plaques électriques, un four, une
vasque, des placards de rangement, 2
réfrigérateurs, et une table + chaises
pour les repas souvent tout un tas de
couverts permettant sans trop de
remonter
sans
difficultés
3
générations d’une des nombreuses
branches de l’arbre généalogique des
étudiants de NTNU ), salle de bain (
pratique, douche + 2 lavabos +
toilettes ), et il reste suffisamment de
place pour s’aménager un petit coin
relaxation
avec
éventuellement
canapé.
Deux
grandes
fenêtres
donnent sur l’extérieur, et chaque
chambre est équipée d’une large
ouverture également.
La collocation est aléatoire, il n’est pas rare de tomber avec d’autres étudiants
d’échange, mais il est parfois intéressant d’être avec des étudiants norvégiens. J’ai habité
avec deux norvégiens, qui ne dérogeaient pas à la règle comportementale latente :
réserve, timidité ou presque. Tout s’est cependant extrêmement bien passé, et bien que
peu expansifs, les soirées et rencontres quotidiennes étaient souvent chaleureuses et
enrichissantes, partage au rendez vous, discussions et échange culturel également. Je
sais que cela n’a pas été forcément le cas pour tous les étudiants d’échange, mais un
minimum d’ouverture de part de l’étudiant d’échange est nécessaire pour se fondre dans
le contexte de l’appartement, et à plus longue échéance celui de l’université.
Chacun des 2 campus intègre plusieurs laveries auxquelles on accède par la
« vaskeri-kort » ( carte multi usage ). Les prix pour les lessives sont dérisoires. Les
campus sont pourvus de salles communes dans lesquelles sont par exemple diffusés des
films certains soirs de la semaine par l’association des étudiants étrangers de Norvège,
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ou du campus de Moholt. Une salle de sport est mise à disposition, accès gratuit avec la
carte multi usages.
La « resepsjon » assure l’intendance immobilière, et est relativement efficace.
Chacun des 2 campus est à environ 15 minutes de marche du campus scientifique
principal ( Gløshaugen ). Moholt Studentby est situé sur une colline et permet donc une
arrivée rapide au campus scientifique en vélo ( 4 minutes chrono sur route sèche en
heures creuses :°Þ ). Pour ce qui est de la remontée, on prend plus son temps…Ces deux
campus sont accessibles en bus évidemment, et sont par le fait desservis par moult
routes. Les pistes de ski de fond partent de Moholt en hiver ( à quelques mètres près ).
Sur le plan des loyers : Moholt est divisé en deux parties, la partie ancienne, et la
partie plus récente ( déjà rénovée ). La rénovation de la partie ancienne a été amorcée
alors que je quittais la Norvège, c.a.d à la fin de l’année scolaire 2004. le loyer dans la
partie ancienne est conséquemment légèrement plus faible que dans la partie récente. Je
payais environ 2000 NoK par mois dans les habitations les plus anciennes ( 1NoK ≈ 8,3
NoK ), les coûts de téléphonie étant inclus dans la facture mensuelle ( un téléphone fixe
qui permet la téléphonie gratuite dans le réseau interne d’habitation de l’université, et
payante vers l’extérieur ), ainsi que la redevance pour l’accès au réseau local ( 100 ou 10
Mbps permanents pour 120NoK par mois ), et le prix des lavages effectués. Le loyer est
quelque peu majoré pour la partie plus récente. Pour le campus de Steinan, les
logements étant beaucoup plus récents, le loyer s’accorde à la qualité d’habitation….si
mes souvenirs sont bons, le loyer mensuel s’élève à environ 2600 NoK.
Une caution est demandée à l’arrivée ( avant de réceptionner les clés du logement ),
et s’élève à 3500 NoK. Elle est restituée à la fin du bail, diminuée des frais de nettoyage
ou réparation. Ce cas est rare.
L’ARGENT:
La Norvège est un pays au niveau de vie financier plus élevé que la France. Les
salaires des travailleurs norvégiens sont bien entendu indexés sur ce niveau de vie, mais
en tant qu’ étranger , un temps d’adaptation est nécesaire, et le support financier de la
région est indéniablement moteur d’une intégration accélérée. Je pense qu’il est
intéressant d’ouvrir un compte bancaire sur place. L’ alternative à cette option est
d’utiliser une carte bancaire française, et de retirer de l’argent au guichet. Chaque retrait
est taxé d’une commission variable, ainsi que d’une charge fixe ( ces valeurs varient
suivant les banques ). On peut également se faire virer de l’argent d’une banque à l’
autre par un processus de pseudo urgence, qui dure 3 jours, mais ceci reste un cas
exceptionnel et couteux.
La Fokus Bank est l’ une des banques dans lesquelles l’ouverture d’un compte est
aisée. Il y est facile d’ouvrir un compte simple sur lequel les virement inter-bancaires
internationaux sont possibles, et qui met à disposition une carte de payement. Cette
carte n’est pas une carte bleue, mais une carte de débit, qui est acceptée dans la
majorité des établissements de taille quelque peu conséquente. Elle permet aussi de
retirer du cash au guichet, mais, j’insiste, n’est pas une carte de crédit, et est refusée à
certains endroits. Il faut ( en tous cas à la Fokus Bank ), pour obtenir une carte de crédit,
avoir un passé dans la banque.
Les gens utilisent de manière générale moins la carte bleue qu’en France, et donc
payer en liquide ne pose aucun problème nulle part. Il suffit juste de gérer son stock
courant.
LA SANTÉ:
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Il nous est demandé d’avoir l’imprimé E128 sur nous, que l’on peut obtenir auprès de
son assurance maladie, type Smerra ou LMDE. Cet imprimé fait office de justificatif
d’assurance, même à l’étranger. Il existe sur le campus de Gløshaugen un centre de
médecine. Pour y accéder il faut prendre rendez-vous, sur place ou par téléphone. M’y
étant rendu à plusieurs reprises, j’ai noté qu’à chaque fois il m’a été demandé mon
« Fødselsnummer », ‘numéro de naissance’, attribut administratif qui nous est délivré
lors de l’enregistrement pour obtenir un permis de résidence temporaire ( l’organisme
s’appelle le « Folkregister », et est présent notamment à Trondheim. La démarche
d’enregistrement se couple à l’enregistrement à la police, passage obligatoire pour les
étudiants restant plus de 6 mois en Norvège. On a ensuite le droit de résider légalement
en Norvège ).
Ceci dit, je pense qu’il est tout à fait possible de recevoir des soins, moyennement
payement évidemment. Les frais sont raisonnables, de l’ordre de 100 NoK pour une
consultation simple. On peut souscrire au régime de médecin fixe, ce qui permet d’être
suivi par un seul et même médecin tout au long du séjour. C’est la meilleurs des façons
d’obtenir un rendez-vous rapidement. Cette « option » est proposée lors de
l’enregistrement au FolkRegister, par courrier peu de temps après.
Sur le plan de la couverture santé, il faut garder une facture de chaque visite chez le
médecin, et la fournir à sa sécurité sociale une fois de retour en France, et il doit être
possible de se faire rembourser ( c’est une procédure que m’avait indiquée la LMDE, mais
que je n’ai jamais testée ). Je ne sais pas à quel régime sont soumises les interventions
médicales à l’étranger dans les contrats de sécurité sociale étudiante, et quelles sont les
proportions prises en charge par la mutuelle en cas de couverture partielle de la part de
la sécu, n’en ayant pas eu besoin personnellement, mais, pour faire sérieusement les
choses, se renseigner sur ce point me paraît essentiel.
TELECOMMUNICATIONS:
Sur le plan de la téléphonie, plusieurs alternatives :
Æ Le téléphone fixe présent dans les chambres des campus d’habitation est utilisable
vers l’international, à des tarifs qui restent prohibitifs.
Æ Le tarif des téléphones portables sur place est sensiblement équivalent à ceux
pratiqués en France, et ne se justifie que si un grand nombre de communications
nationales doit être passé. En effet, les communications nationales sont à des prix
abordables à partir du téléphone fixe des chambres, et les communications téléphoniques
sur le campus même ( sur le réseau entier de l’université, incluant les deux campus
d’habitation et la plupart des campus d’enseignement ) sont gratuites. Enfin, les tarifs
vers l’international pratiqués dans les abonnements mobiles ne sont guère attirants.
Æ Les cartes internationales pré-payées sont relativement intéressantes. Elles offrent
une quantité de minutes, qui peut aller jusqu’à 800, et valent quelques chose comme
100 NoK. Elles sont en vente dans les épiceries indiennes ou turques vers le port de la
ville…plus ou moins officiellement. Il est possible d’en trouver également sur le campus
d’habitation de Moholt, parfois. Ces minutes ne sont pas des minutes réelles, bien
évidemment. Appeler vers un portable décompte beaucoup plus de minutes qu’il ne s’en
écoule réellement, de même vers l’international.
Æ La meilleure des solutions pour la téléphonie est à mon avis « Telerabais ». C’est
un opérateur/revendeur, qui propose des tarifs d’appel vers l’international très très
compétitifs. Le principe : appeler un numéro en 08 ( un pour chaque pays ), et composer
ensuite le numéro du destinataire. La communication est établie et la conversation se
déroule avec une qualité identique à celle fournie par un opérateur classique, sans
contrainte quelconque de temps ou autre.
Ex : Je suis en France, et je veux appeler la Norvège. Je compose le 0811 65 31 31
13, un guide vocal m’explique que je serai facturé à partir de maintenant à hauteur du
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tarif local en vigueur dans ma région de France, et qu’il me faut composer le numéro de
téléphone du destinataire, et presser #. La communication s’établit ensuite
instantanément. Le coût de la communication est ajouté à ma facture France Telecom.
Il est ainsi possible de se faire appeler en Norvège pour le prix d’une com locale.
Je sais que cet opérateur, ou un opérateur homologue, est présent dans nombre
d’autres pays européens, suivant le même mode de fonctionnement.
Plus d’info sur l’opérateur dispo en France : www.telerabais.com
Sur le plan du réseau et d’internet :
Chaque chambre des campus d’habitation est équipée du réseau local 10 ou 100
Mbps, et l’accès à ce réseau vaut 120 NoK par mois. Ce réseau fournit un accès internet
illimité.
VIE UNIVERSITAIRE:
L’accueil dans l’université est très
au point. Dans le cadre des cours d’été
de langue, qui durent de mi Juillet
jusqu’à la rentré ( aux environs du 10
Aout ), le contact avec le bureau
international se crée, on rencontre les
interlocuteurs
qui
nous
suivront
jusqu’à la fin de l’année. Pendant les
cours d’été, l’association des étudiants
de
Trondheim
organise
le
« programme social », qui permet,
pour une somme ultra modique, de
découvrir la région de Trondheim avec
tous les étudiants d’échange, ce
pendant les après midi libres de ces
trois/quatre semaines de cours de
Norvégien.
Un second accueil est organisé lors
de la rentrée, pour les étudiants n’ayant pas participé à l’école d’été, pour nous informer
des formalités administratives obligatoires pour résider légalement en Norvège, ainsi que
tout ce qui peut nous aider dans l’élaboration de notre plan de scolarité à NTNU. Bref rien
ne manque dans cet accueil.
C’est l’ « International Office » qui gère intégralement les étudiants d’échange ainsi
que les relations avec l’université d’origine ( si les universités sont partenaires ). Chaque
département possède aussi son entité administrative, à laquelle on peut se référer pour
obtenir des informations sur les cours, sur les résultats, sur les examens. Dans le
département « KomTek », qui regroupe tout ce qui touche à l’électronique et aux
télécommunications, le bureau s’appelle le « Hjørnet » ( le coin ), et le personnel y
travaillant est extrêmement serviable et sympathique.
Il est aisé d’établir son programme de cours, toutes les matières étant répertoriées
dans le « StudieHåndbok », et le contact avec les professeurs responsables étant souvent
possible.
Chaque matière a son propre site web, mettant à disposition toutes les informations
essentielles au bon déroulement du semestre : horaires, coordonnées des responsables,
énoncé des travaux à effectuer, programme des conférences, programme des exercices,
annales parfois, résultats des exercices, gestion en ligne des TP ( un espace pour chaque
groupe), etc …
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Les professeurs sont souvent impliqués dans des activités de recherche, ou dans le
monde de l’entreprise, et n’hésitent pas à faire intervenir des extérieurs pertinents,
apportant une valeur ajoutée certaine au contenu initial du cours.
On retrouve également dans le personnel encadrant des étudiants en thèse, qui
appuient le professeur principal sur un sujet précis, et qui sont aussi parfois en charge
des séances d’exercices. Les thèses à NTNU peuvent durer jusqu’à 3 ans, et sont (très
bien) rémunérées. De nombreux
étudiants d’échange sont en thèse
à NTNU, et de manière générale,
l’intégration en tant qu’étudiant
d’échange
ne
pose
pas
de
problème sur le plan administratif.
Un système de « parrainbizuth »,
version
soft
et
intelligente, est mis en place par
l’association
des
étudiants
d’échange
de
Trondheim,
et
permet
à
quiconque
s’inscrit
d’avoir un parrain ( ou une
marraine ) pour la durée du
semestre, qui nous accompagne,
nous guide dans la ville et dans
l’université, et
avec qui les
relations
sont
souvent
chaleureuses et dépassent le cadre de l’université ( ce système est basé sur le
volontariat, autant du côté des bizuths que de celui des parrains ). Plus d’informations
auprès de ISU « International Student Board ».
STAGE :
N’ayant pas personnellement cherché de stage en Norvège, je ne peux que relater ici
les échos que m’ont transmis amis et connaissances. Trouver un stage peut se faire par
le biais des relations avec les professeurs. Ils sont souvent impliqués dans des activités
de recherche dans des labos de l’université, ou sont membres d’une entreprise qui peut
proposer des stages.
Il est souvent avantageux de parler norvégien pour obtenir une place,
particulièrement dans les stages où l’international n’occupe pas une place cruciale, et
dans lesquels la langue de travail est le norvégien. Les places peuvent être attribuées de
préférence aux étudiants norvégiens, les entreprises ou labos n’osant pas forcément
toujours miser sur des étudiants d’échange qui ne restent pas longtemps. La situation est
différente pour les gens qui choisissent de faire une thèse : elle dure la plupart du temps
3 ans, est rémunérée, et l’implication dans les activités de recherche est plus que totale.
Aucune priorité n’est alors donnée aux étudiants norvégiens, la sélection est
complètement ouverte.
La rémunération des stages est très certainement aussi variable qu’en France. Je n’ai
qu’un exemple en tête : un stage chez Telenor ( opérateur historique de
télécommunications ) de type recherche et développement, qui n’était pas rémunéré. En
contre partie, aucune obligation réelle de résultat ni d’implication.
Les rythmes de travail se calquent grosso modo sur le rythme de vie classique :
journée continue avec pause lunch vers 11 :30. Fin de journée entre 16 :00 et 17 :00.
VIE QUOTIDIENNE :
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Voici un aspect des plus difficiles à rendre générique et impersonnel. Comment sont
les norvégiens ? comment sont les gens que l’on rencontrera tous les jours? Comment
vivent ils ? Qu’est ce qu’ils mangent ? Est-ce qu’ils dorment sur des peaux d’élan ?
Quelques questions parmi tant d’autres que l’on se pose avant de faire ses bagages et de
partir vers les horizons nordiques. Voici quelques réponses, mais seulement quelquesunes, je vous laisse la surprise de découvrir vous-mêmes les réponses à toutes les
autres.
Pendant les cours de langue j’avais entendu, d’un professeur de norvégien, une
analogie fort amusante : « les norvégiens, c’est un peu comme un thermos, c’est froid
dehors, mais chaud dedans. »
Cet adage quelque peu caricatural certes, s’est avéré plutôt juste dans l’ensemble. Il
n’est pas rare d’être heurté par la passivité, l’impassibilité ou l’indifférence apparente des
norvégiens, surtout dans les premiers contacts, ou au quotidien avec des « collègues »
d’université avec qui finalement on n’échange pas énormément de mots. La barrière de
la langue est évidemment un facteur important de cette relative froideur. Mais l’amitié se
construit vraiment dans le temps, au travers d’investissements divers dans des clubs,
associations, ou même en se rendant à des soirées mélangeant étudiants d’échange et
norvégiens, et lorsque certaines situations délient les langues, grandes sont les chances
pour qu’elles le restent lors des rencontres futures, si tant est que chacun mette un peu
de volonté simple dans les contacts. Il est assez rare de rencontrer un norvégien
exubérant et extraverti, comme pourraient l’être les personnages au tempérament plus
« latin ». L’idée que l’on se fait du tempérament nordique après une année en
Scandinavie est celle d’une placidité attentive, un pacifisme intrinsèque qui parfois fait
penser à de la sagesse, une timidité non inhibée, mais une joie dans les relations un petit
peu exclusives que l’on se plait à recréer une fois les premiers liens tressés.
Il est aisé de mettre en parallèle les caractères des gens et le climat. Les saisons sont
nettement moins modérées qu’en France, impactant immanquablement les rythmes de
vie, les mœurs, les tempéraments. L’hiver est long, les jours sont courts, surtout en
décembre, avec environ 6-7 heures de jour chaque jour, le temps est assez souvent
couvert ( je parle de Trondheim, il en est peut être tout autrement dans le sud de la
Norvège par exemple ), et le froid est un élément quotidien qui parfois se déchaîne un
peu… mais cette grisaille est fort heureusement candidisée par la neige omniprésente,
dans les rues de la ville, sur les montagnes avoisinantes, de l’autre côté du fjord…une
blancheur excitante qui apaise et réveille le mode de vie hivernal : les traîneaux sur les
trottoirs pour certains, les skis de
fond pour la majorité, les pistes
commençant à quelques mètres du
campus
d’habitation,
s’étendant
jusqu’aux forêts profondes, souvent
éclairées pour palier le manque de
luminosité,
et
permettre
aux
travailleurs de clôturer leur journée
par une virée en glisse classique sur
des pistes étroites et poudreuses, en
famille ( avec même parfois bébé
dans un petit traîneau douillet
accroché à la ceinture ) ou pour
l’entraînement. L’hiver est certes rude
mais un des carburants salvateurs est
la chaleur humaine, dont il ne faut
pas se priver, et au contraire abuser
sans limite. C’est l’anti-dépressif numéro 1 en terme d’efficacité. Puis les jours se
mettent à rallonger, très vite, dès mi-janvier, laissent entrevoir le soleil plus
régulièrement, et le froid se tasse quelque peu…Le printemps débute vers mi-mars
approximativement, et mai sonne le glas des grands froids. Les jours deviennent
énormes en mai, et juin est le mois du soleil de minuit. Les populations passent leur vie
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dehors, il fait toujours jour, souvent soleil, les enfants jouent dehors jusqu’à 22h sans
s’en rendre compte, et la vie est démultipliée. Soirées au bord du fjord jusqu’à 23h30,
avec un soleil rasant éclairant encore assez les blocs blanchis par la magnésie de
passage, barbecues one-shot avec saucisses typiques, rencontres aléatoires et
discussions pleines d’entrain, douceur Celsius, brise marine, fenêtres ouvertes…une
sorte de résurrection, le côté clair de la force…
Les rythmes de vie sont forcément adaptés à une telle saisonnalité. Le repas principal
de la journée, le « middag », se prend aux alentours de 16:00, 17:00, heure qui
correspond à la tombée de la nuit en hiver, à partir de laquelle le travail n’est plus
possible en extérieur. On imagine bien les pêcheurs de morue, il y a un petit siècle,
travailler dès les premières lueurs en hiver et ne s’arrêter vraiment que lorsque la
lumière est trop faible, et là faire le plein d’énergie pour les prochaines 24h. Ce rythme
traditionnel a perduré, et se répercute non seulement sur la vie familiale, mais sur les
rythmes professionnels, universitaires, et scolaires. Un bon petit déjeuner, un léger lunch
vers 11:30, 12:00, un repas complet aux alentours de
17:00, et un encas vers les 21:00. Cependant, les
contraintes professionnelles d’aujourd’hui tendent à
modifier ces habitudes traditionnelles, et l’on se
rapproche beaucoup de ce qu’on rencontre en France
en ce qui concerne les horaires d’ouverture des
magasins par exemple.
La ville de Trondheim est très bien desservie en
transports en commun, de nombreux bus qui
desservent les « grandes artères » autant que les
villes adjacentes, un tramway ancestral mais si
agréable, partant du centre ville et montant jusque
sur la « montagne » de Trondheim. C’est un moyen
de transport idéal pour s’évader rapidement dans les
forêts, aller faire du ski de fond, se baigner dans le lac
à quelques centaines de mètres du terminus du tram,
ou même aller manger des crêpes et une soupe de
pois à la Studenterhytta, sorte d’immense maison
forestière tenue par les étudiants de l’université, qui
permet de dormir, manger, passer les week-ends
pour des sommes modiques, pour ne pas dire
dérisoires, et cela dans l’ambiance chaleureuse d’un salon rustique aux bois évocateurs,
d’une salle à manger large et vivante à n’importe quelle heure de la journée, ou encore
d’un sauna splendide et pour le moins humoristique…avec évidemment une porte
donnant directement sur la neige, pour les puristes…
Le sport est une composante de la vie quotidienne pour qui aime s’y adonner.
2. Bilan et Suggestions
Le bilan que j’établis de cette année passée à l’étranger est extrêmement positif.
Enrichissement culturel, enrichissement linguistique, changement total de décor pendant
un an, une sorte de monde N#2 dans lequel il a fallu somme toute tout recommencer,
recréer un cercle d’amis, apprendre à communiquer, apprendre à vivre le quotidien
pratique, découvrir des démarches administratives pas forcément vues auparavant,
surmonter, comme on doit le faire partout ailleurs, les moments difficiles, les périodes
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plus tendues, mais aussi profiter à 200% d’un pays particulier, dans le sens ultra-positif
du terme … un pas immense vers le futur, vers la vie complètement autonome.
La difficulté du début fut le contact avec les gens de là-bas ( on ne parle pas de la
communauté d’étudiants d’échange, dans laquelle l’intégration se déroule extrêmement
rapidement ), le problème de ne pas parler leur langue, de ne pas avoir leur outil de
communication…même s’ils parlent tous très bien l’anglais, cela ne fait pas tout. Ils
savent apprécier, au même titre d’ailleurs que dans n’importe quel pays, que l’on fasse
l’effort d’apprendre leur langue. C’est un point d’entrée vers leur culture, vers l’histoire
de leur pays, vers leur société, je pense que c’est une forme de respect. Mais une fois
que l’on a acquis les bases de cette langue, facile à apprendre, les canaux de
communication s’ouvrent beaucoup plus rapidement.
Cette année a fait évoluer mes projets, ma vie. J’ai confirmé mon pendant à voyager,
à partir découvrir d’autres pays et d’autres cultures, et j’envisage de ce fait de prolonger
mes 5 années d’INSA par une année de master à l’étranger. Travailler, et voire vivre à
l’étranger me plairaient énormément aussi. Pas n’importe où, pas pour n’importe quoi
bien entendu. Une formule plus juste pourrait être que je ne conçois plus réellement
l’idée de frontière.
Sur le plan purement personnel
mes projets ont été simplement
créés, puisque j’ai rencontré une
personne avec qui je passerai
probablement un bon bout de
chemin.
L’INSA
a
énormément
contribué à la réalisation de cette
année d’échange, puisque les
procédures d’inscription étaient
minimalisées et pré-machées, et
les
informations
diffusées
complètes
ou
presque.
La
préparation du contrat d’études a
été aisée, et la collaboration à
distance
avec
l’université
de
Trondheim
NTNU
a
été
grandement
facilitée
par
les
interlocuteurs des étudiants d’échange au bureau international, Kari Enge en tête.
J’ai pu entrer en contact avec des étudiants de mon école, étant partis l’année
précédente à Trondhjem, et cela m’a beaucoup aidé à démystifier ce départ, à avoir
quelques mesures de ce que j’allais rencontrer, picturaliser l’ensemble plus précisément.
Quelques erreurs que j’éviterai lorsque je repartirai à l’étranger :
emporter trop de choses, que l’on trouvera forcément sur place ( en se
préparant un budget de lancement du séjour )
ne pas prendre le kit de survie dans un sac que j’aurais avec moi et non dans la
soute de l’avion ( les bagages ne suivent parfois pas l’avion…ou avec un petit
délai…)
Je pense que j’essayerai aussi de me pencher bien plus sur le pays en lui-même avant de
partir : ce qu’on y trouve, se renseigner sur les moyens économiques de s’y rendre, , sur
les aspects géopolitiques cadrant et principaux, tels que histoire, économie, société,
géographie générale, sources de revenus nationaux, niveau de vie moyen…bref, une vue
un peu rationnelle d’une destination.
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Le coût de la vie en Norvège, ainsi que le montant de la bourse que j’allais percevoir m’a
fait penser qu’il pourrait être intéressant d’indexer la valeur de la BRFE suivant la
destination….sachant que le montant de la BRFE pour un échange en Norvège est le
même que pour un échange au Chili par exemple…et que les niveaux de vie ne sont
presque pas comparables.
L’idée pourrait être d’établir un budget de vie moyenné sur toutes les villes destinations
dans un pays, ou les destinations principales des étudiants d’échange, de telle sorte qu’il
soit presque possible de mener une vie minimale avec seulement la BRFE. Cela ouvrirait
les départs à l’étranger à un plus large panel de gens, et notamment à ceux qui peuvent
être mal à l’aise financièrement.
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