TAPING ET PROPRIOCEPTION

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TAPING ET PROPRIOCEPTION
INSTITUT DE FORMATION EN MASSOKINESITHERAPIE DE RENNES
TAPING ET PROPRIOCEPTION
Thomas MORICE
Année scolaire 2010-2011
Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle
faite sans le consentement de l'auteur est illégale.
Ministère de la Santé et des sports
Région Bretagne
Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes
TAPING ET PROPRIOCEPTION
Travail Personnel présenté par :
Thomas MORICE
en vue de l'obtention du Diplôme d'État
de Masseur-Kinésithérapeute
Année scolaire 2010-2011
SOMMAIRE
Résumé
I – Introduction ………………………………………………….………………………….. 1
A - Cheville ……………………………………………….………………………….. 1
a - Anatomie et cinésiologie de l’articulation talo-crurale …………………… 1
b - Mécanisme de l’entorse de cheville ………………………………………. 2
c- Proprioception ……………………………………………………………... 3
B - Les contentions souples …………………………………………………………. 5
a - Descriptif ………………………………………………………………….. 5
b - Les effets ………………………………………………………………….. 6
c - Le taping …………………………………………………………………... 8
C - Problématisation ………………………………………………………………. 13
II - Etude expérimentale …………………………………………………………………... 14
A - Introduction ……………………………………………………………………. 14
B - Méthode ………………………………………………………………………… 14
a - Protocole expérimental …………………………………………………... 14
b - Matériel ………………………………………………………………….. 16
c - Population ………………………………………………………………... 18
C - Résultats ………………………………………………………………………... 18
D - Analyse …………………………………………………………………………. 24
III - Discussion ……………………………………………………………………………... 27
A - Discussion de l’étude …………………………………………………………... 27
a - La réalisation …………………………………………………………….. 27
b - Le bilan …………………………………………………………………... 28
B - Proprioception et taping ………………………………………………………. 29
a - Quelles pathologies ? …………………………………………………….. 29
b - Quelle proprioception ? ………………………………………………….. 30
IV - Conclusion …………………………………………………………………………….. 32
Bibliographie
Annexes
Résumé
Il y a 6000 cas d’entorses de cheville par jour en France, soit un nouveau cas sur 10 000
personnes, dont 20 % de lésions graves. 90% sont des entorses externes. Les entorses de
chevilles représentent 15 à 20% des traumatismes sportifs. On estime que ce traumatisme à un
coût d’environ 1,2 millions d’euros par jour pour notre société.
A ce titre, la prévention de ces entorses et la prévention des récidives devraient être un
objectif de santé publique s’inscrivant dans un contexte médico-économique.
Pour atteindre cet objectif, le thérapeute dispose d’outils comme les contentions souples qui
participent à une meilleure proprioception de la cheville.
Une contention souple adhésive a fait son apparition depuis quelques années maintenant : le
taping. Il est de plus en plus utilisé, et les praticiens l’utilisent maintenant pour des
applications diverses malgré un manque d’étude portant sur les effets de ce produit. Le taping
diffère des autres contentions sur deux points, la technique de pose, et le matériel utilisé.
Les preuves des différents effets du taping n’ont pas encore été apportées. Néanmoins,
l’absence de preuve ne signifie pas preuve de l’absence. En effet, de nombreux masseur
kinésithérapeutes font part de leur expérience positive lors de l’utilisation de cette technique.
Nous avons donc réalisé une étude expérimentale préliminaire afin de répondre à la
problématique suivante : Quelle est l’influence du taping sur la proprioception de la
cheville ?
Cette étude expérimentale a été réalisée sur 50 étudiants de première année en massokinésithérapie, à l’aide de l’accéléromètre Bioval.
Les résultats ne montrent aucune amélioration significative de deux types de pose différents
par rapport à l’absence de bande.
En conclusion, cette étude et la littérature semble montrer qu’il n’y a pas d’effet du taping sur
la proprioception du sujet sain, mais qu’il pourrait y avoir un intérêt à cette technique chez les
sujets présentant des troubles proprioceptifs importants.
Nous recommandons d’autres études afin d’établir les effets de chaque type de pose ainsi que
leurs indications.
Mots clés :
taping, proprioception, entorse de cheville, accéléromètre.
Taping, proproception, ankle sprain, accelerometer.
Nota bene :
Il est à noter que tout au long de ce travail, le terme « taping » ne sera pas utilisé pour décrire
la méthode de contention utilisant des bandes adhésives souples non élastique de type
strappal, mais nous l’utiliserons pour décrire la méthode de contention élastique diffusée sous
ce nom par de nombreux organismes.
I - Introduction
A - La cheville
a - Anatomie et cinésiologie de l’articulation talo-crurale
La stabilité articulaire met en jeu les propriétés mécanique et la forme des structures osseuses,
cartilagineuses, capsulo-ligamentaires de l’articulation.
Dans l’articulation talo-crurale, le tibia et la fibula s’articule autour du talus. Les deux os long
forment une mortaise dont le talus est le tenon. Cette articulation permet un degré de liberté,
et l’axe du mouvement est décalé de 15° par rapport au plan sagital.
On peut noter que la maléole fibulaire descend plus bas que la maléole tibiale. La
conséquence est une tendance plus forte pour l’articulation à partir en varrus.
On remarque également que la surface articulaire du talus est plus large en avant. Cela induit
une cheville moins stable en extension donc lors des sauts et de la course.
Au niveau de capsulo-ligamentaire de l’articulation, on note que médialement un système
ligamentaire continu est présent : le ligament deltoïde. Latéralement, en revanche, il y a trois
ligaments : Le calcaneo-fibulaire, le talo-fibulaire postérieur, et enfin le talo-fibulaire
antérieur. Ce dernier est intéressant, car en effet, il est tendu lors de l’extension associé au
varrus : c'est-à-dire dans la position que nous avons présenté comme la moins stable. Il est
donc normal que ce le ligament talo-fibulaire antérieur soit le ligament le plus frequement lésé
lors de l’entorse de cheville.
Néanmoins les éléments passifs sont insuffisants pour assurer seuls la stabilité de
l’articulation, les effecteurs musculaires de la proprioception ont un rôle de ligament actif.
Les muscles long et court fibulaire sont anti-varisants et contrôlent la flexion de la cheville.
Le troisième fibulaire et le muscle long extenseur des orteils sont anti-varisants et contrôlent
l’extension de la cheville.
Le triceps sural et le muscle plantaire contrôlent la flexion de la cheville.
Le tibial antérieur est anti-valgisant et contrôle l’extension de la cheville.
Le muscle long extenseur de l’hallux contrôle l’extension de la cheville.
Les muscles long fléchisseur de l’hallux et des orteils et le tibial postérieur sont anti valgisant
et contrôle la flexion de la cheville.
b - Mécanisme de l’entorse de cheville
L’entorse est un traumatisme du ligament provoqué par une mobilisation excessive.
Le mécanisme principal de l’entorse de cheville [7] est une inversion brutale dans 80% des
cas. La plupart du temps, il s’agit d’un mauvais positionnement du pied à l’atterrissage qui
provoque une supination explosive de l’articulation subtalaire (en 50 ms). Le retard de
contraction des muscles fibulaires (à partir de 60 à 90 ms) intervient également dans le
mécanisme de l’entorse.
Il a été montré qu’une inversion avec un moment de 41 à 45 Nm provoque la rupture du
ligament talo-fibulaire antérieur sur un cadavre.
Une seconde étiologie de l’entorse, en particulier dans le sport, provient du contact entre les
joueurs : les mécanismes sont l’extension forcée, et l’impact sur la face médiale de la jambe.
Les entorses sont classifiées selon trois grades [19]:
- Grade 1 : entorse bénigne caractérisée par une simple distension. Ce type d’entorse ne
compromet pas la stabilité de l’articulation. Les signes cliniques sont les suivants: marche
normale, gonflement latéral modéré, varus passif sensible, tiroir antérieur indolore et
palpation du ligament talo-fibulaire antérieur sensible.
- Grade 2: entorse de gravité moyenne caractérisée par une rupture du ligament sans brèche de
la capsule. Les signes cliniques sont: marche avec une boiterie d’esquive, gonflement antérolatéral, ecchymose latérale, tiroir antérieur sensible, varus passif douloureux, palpation du
ligament talo-fibulaire antérieur douloureuse.
- Grade 3: entorse grave caractérisée par une rupture totale du ligament et des lésions osseuses
ostéo-chondrales et de la capsule. Les signes cliniques sont les suivants: craquement initial,
douleur initiale forte, marche avec appui difficile voir impossible, gonflement antéro-latéral
puis global, ecchymose latérale puis diffuse, tiroir antérieur positif, varus passif douloureux,
et palpation des trois ligaments latéraux de la cheville douloureuse.
Il existe de nombreux facteurs de risques de l’entorse de cheville, tel que : l’excès de poids,
un mauvais équilibre unipodal, un mauvais chaussage, l’absence d’étirement dans la pratique
sportive, des antécédents d’entorses, des déficits de forces, la pratique intensive de sport
(football).
Il est à noter que le port de contentions préventives minore le risque.
Il est fréquemment décrit une diminution de la proprioception de la cheville suite à une
entorse.
Une étude de 2000, traitant des effets de l’entorse de cheville sur la proprioception [17], a été
réalisée. L’étude portait sur 25 sujets présentant des entorses de cheville récurrentes et 18
sujets sains. Les résultats montrent qu’il n'y a pas de différence significative dans la capacité
de percevoir les mouvements de la cheville entre les sujets aux entorses et aux témoins en
bonne santé à toutes vitesses de déplacement testées.
Il ne semble donc pas y avoir de diminution de la perception suite à une entorse. Mais la
proprioception est un mécanisme complexe, son déficit après la blessure intervient sans doute
lors d’actions dynamiques mettant en jeu la perception et les réactions associées.
c - Proprioception
La stabilité articulaire est un phénomène qui depend :
-
des propriétés mécanique et de la forme des structures osseuses, cartilagineuses,
capsulo-ligamentaires.
-
du type de contrainte imposée à l’articulation.
-
du système neuromusculaire mis en jeu (récepteurs, fibres, motoneurones).
-
des effecteurs musculaires.
La proprioception représente l’ensemble des stimuli informant le système nerveux de la
position du corps et de son tonus.
On distingue deux types de proprioception :
-
La proprioception statéstesique, qui informe sur la position dans l’espace et la posture.
-
La proprioception kinéstésique, qui informe sur le mouvement, son sens et sa vitesse.
La proprioception [18] est une notion complexe mettant en jeu de nombreux éléments. Il est
intéressant de l’étudier plus en profondeur pour définir sur quels points le taping peut être
intéressant.
Les afférences sensorielles fournissent au système nerveux central des informations captées
par : les fuseaux neuromusculaires, les organes tendineux de Golgi, les récepteurs articulaires,
les mécanorécepteurs de la peau, les récepteurs vestibulaires du labyrinthe membraneux, et
enfin les afférences visuelles qui jouent un rôle prédominant dans la gestion de l’équilibre.
Dans des situations de déséquilibre, la mise en jeu de ces différentes afférences va permettre
la mise en place de réactions posturales selon des schémas préprogrammés. La proprioception
repose sur des afférences multiples, constituant des voies de traitement redondantes et
convergentes, autorisant, en cas de défaillance de l’une d’entre elles, une reprogrammation
plus ou moins efficace. Ainsi, en cas de destruction d’un canal sensoriel, un autre prendrait sa
place démasquant ainsi des possibilités latentes à l’état normal.
La proprioception englobe les stimuli sensitifs ainsi que les réactions qui en découlent. Elle
met donc en jeu des effecteurs musculaires.
Un autre paramètre de la proprioception est à détailler : en effet, il existe une proprioception
consciente et une proprioception inconsciente. La proprioception consciente se caractérise par
le traitement cortical des informations proprioceptives, comme la statesthésie et la
kinesthésie. La proprioception inconsciente en revanche intervient dans le maintien de la
station debout et dans les ajustements posturaux. Elle repose sur des voies reflexes
médullaires permettant des ajustements rapides.
Deux concepts s’intègrent à la proprioception : le feed-back, et le feed-forward.
-
Le feed-back : La rétroaction.
Emetteur
Transmetteur
Récepteur
Réaction secondaire
-
Le feed-forward : L’anticipation.
Avertissement préalable
Emetteur
Transmetteur
Récepteur
Réaction anticipée (rapide)
B - Les contentions souples
Les contentions rigides de type orthèse ne seront pas traitées dans ce travail. Elles sont trop
éloignées de la physiologie du mouvement et trop restrictive au niveau de la mobilité.
a - Descriptif
Au sujet de strapping et taping, nous avons deux terminologies, une francophone, et une
anglosaxone.
Du coté francophone, le strapping na fait intervenir que des attelles extensibles (strapping,
« lanière », « sangle »). Le tapping ne fait intervenir que des attelles non élastiques de petites
largeur (tapping, « bande », « ruban »). Il n’y a pas de différence sur les critères de réalisation
de l’un ou de l’autre [24]. Actuellement, pour éviter une trop grande rigueur immobilisatrice,
nous nous dirigeons vers des montages mixtes de tissu élastique et non élastique.
Du coté anglosaxon, le taping peut être défini comme l’application de bandes adhésives
(élastique, ou non élastique) dans le but de fournir un support et une protection aux tissus
mous et aux articulations, avec un minimum de limitation fonctionnelle [21].
L’existence de ces deux terminologies incite à la plus grande prudence lors de la recherche
bibliographique sur des articles rédigés en anglais au sujet du taping.
En résumé nous considérerons que le strapping est une technique qui fait appel à l’application
de bandes adhésives élastiques ou non. Et nous garderons le terme taping pour la technique
décrite en suivant.
Les
contentions souples sont adhésives (strapping, taping), ou non adhésives, de type
genouillère, manchon, néoprenne, etc.
b - Les effets
Les contentions font parti de l’arsenal thérapeutique du soignant depuis l’antiquité. Ses effets
ont été beaucoup étudiés, et sont assez bien connu.
1. L’amplitude articulaire
La réduction de l’amplitude articulaire par tension mécanique de la bande est le premier
objectif de la contention. Cet effet s’objective facilement par la goniométrie [24].
2. Le tonus musculaire
Les contentions ont également une influence sur le tonus musculaire. En 1986, P. Boelens et
T. Loos [4], dans une étude réalisée sur les muscles longs fibulaires à l’aide d’un électromyogramme, ont mis en évidence une nette augmentation de l’activité électrique des muscles
sous bandage.
Plus tard, en 1993 Osternig et Robertson [28] réalisent une étude sur l’activité musculaire des
muscles du genou durant la course. Les résultats de cette étude suggèrent que le contrôle
neuromusculaire est modifié lorsque des périphériques externes prophylactiques sont
appliqués. Ces résultats peuvent donc s’extrapoler aux contentions.
3. La proprioception
Le deuxième effet recherché par les praticiens est l’amélioration de la proprioception par la
stimulation des extérocepteurs cutanés [31,12, 23, 27, 2].
En effet, les récepteurs cutanés extéroceptifs qui participent à la motricité seraient étirés par
les bandes lors des mouvements. Ils sont les premiers récepteurs stimulés par les tensions du
strapping. Comprimés, ils vont avoir une activité importante, ce qui aura pour conséquence
d’augmenter la vigilance du sujet à l’endroit de la contention.
Il est décrit l’importance de l’effet neurogène réflexe. En complément de l’action mécanique,
la composante neuro-sensorielle intervient dans l’efficacité des contentions adhésives. La
réaction des muscles à ces stimulations sollicite en général plusieurs groupes musculaires dont
les contractions coordonnées ont l’aspect d’une réaction de défense contre une stimulation
nocive. Cette propriété est fondamentale dans les contentions préventives destinées à l’activité
physique : en effet si le mouvement dépasse les amplitudes articulaires permises par la
contention, on enregistre une traction du plan cutané.
Le fait de strapper une articulation aura pour effet d’augmenter le tonus de vigilance de ces
muscles, donc de prévenir un éventuel mécanisme d’amplitude extrême.
On considère que la traction du bandage sur la peau assure une certaine suppléance à ce
déficit de la programmation neuro-motrice : les afférences cutanées pourraient compenser,
chez les sujets blessés les afférences capsulaires et ligamentaires déficitaires suite à l’entorse.
Enfin, selon J. Cazal [6], il est possible d’obtenir un effet favorable proprioceptif avec des
contentions simples, souples, non rigides telles que genouillère, strapping ou bandage sans
gêne mécanique.
Le concept décrit précédemment fait consensus chez les auteurs sur les contentions. On trouve
différentes études scientifiques qui portent des conclusions allant dans le sens d’une
amélioration de la proprioception sous contention.
Dans une étude de 1999, Kuster et Grob [13], ont évalué l’équilibre avec le port d’un
manchon de compression. Les résultats montrent que le port du bandage du genou a permis
aux patients de réduire tous les paramètres mesurés dans le sens antéropostérieur pendant les
phases de réglage et d'équilibrage. Il est mis en évidence, de manière significative, une
stabilité améliorée au cours des exercices en position unipodale.
Les auteurs concluent que le port d’un manchon de compression a amélioré l’intégration par
le système de contrôle de l’équilibre et la coordination musculaire.
En 2005, Hatcher, Herrington, et Simmonds [15], publient une étude sur l’influence d’un
manchon en néoprène sur la proprioception. Il en résulte que la housse en néoprène a
significativement amélioré les scores dans tous les tests. La mise en relation de ces résultats
avec des études antérieures permet de conclure que l’application d’un manchon en néoprène
au niveau du genou améliore l’acuité proprioceptive.
c - Taping
1. Présentation
Le taping est une technique de contention adhésive élastique. Elle se différencie du straping
de part le type de bandes utilisées, mais aussi par la technique de pose utilisées. Le taping ne
limite pas l’amplitude articulaire. Il est intéressant de noter qu’il n’existe pas de consensus sur
les montages et les effets en découlant [10]. En effet, selon les organismes diffusant le taping
(k taping, kinesio taping, taping osteo kiné, etc …), les techniques de pose varient.
Ce matériel fut développé à partir de 1973 au Japon par le Dr Kenzo Kase, chiropracteur et
kinésiologue. De nombreux fabriquants ont maintenant développé des bandes aux propriétés
similaires.
Le taping est aujourd’hui à la mode. Il a été diffusé à travers le sport de haut niveau. Sa
coloration le rend visible et la médiatisation du sport de haut niveau lui fourni une publicité
importante.
Cette visibilité lui confère un fort impact psychologique. Cela facilite son expansion, surtout
chez des populations sensibles à la psychologie comme les sportifs.
Les bandes de taping sont 100% en coton, et l’adhésif est 100% acrylique. Ce produit est donc
hypo-allergénique, pour éviter au maximum les irritations cutanées.
L’adhésif est sensible à la chaleur et activé par frottements.
Ces bandes sont conçues de telle sorte qu’elle intègre d’emblée un pré-étirement de 10%
lorsqu’elles sont déposées sur leur support papier. Elles sont ensuite encore étirables
longitudinalement sur toute leur longueur.
Le tissage de la bande est en forme de vague, et permettrait ainsi une action décompressive
des tissus.
De part leur composition, ces bandes sont perméable à l’air et à l’eau. Elles laissent donc
respirer la peau et résistent à la douche, à la transpiration.
La pose ne nécessite pas de rasage préalable sur une pilosité normale et le taping peut être
porté deux à cinq jours selon les cas.
La bande adhésive se présente en rouleaux de couleurs différentes (rose, bleu, noir…).
Quelque soit la couleur, la constitution est la même et les propriétés sont identiques. Cette
différenciation repose sur la notion de chromothérapie utilisant l’influence des couleurs sur
l’individu et le corps. Dans notre sujet nous laisserons cet aspect très controversé de coté car
la notion de chromothérapie ne nous parait pas un sujet intéressant à aborder en premier
abord, la priorité portant sur les effets mécaniques.
Diffusé à ces débuts dans le milieu du sport, le taping se veut efficace dans de très nombreux
domaine et pour toutes les catégories de patients.
Selon les découpes, le sens et la méthode d’application, les positions du membre au moment
de l’application, l’étirement appliqué au tape, les effets seront différents.
2. Intérêts
Les intérêts décrits sont :
- Musculaires : il permet d’appliquer au muscle une action tonifiante ou détonifiante, réguler
le tonus musculaire, diminuer les douleurs et améliorer la récupération.
Les indications sont : muscles blessés, fatigués, insuffisance musculaire, tendinites…
- Articulaires : le taping peut améliorer les fonctions articulaires par régularisation du tonus
musculaire, stimulation des fonctions proprioceptives ou encore par soutient passif de
l’articulation.
- Drainante et antalgique : le soulèvement de la peau par la bande permet d’augmenter les
espaces de zones oedematiées et ainsi diminuer les pressions, favorise la circulation
lymphatique, ou encore trouve son indication dans le drainage d’un hématome.
Ce soulèvement peut également interagir sur les fascias et permettre une action antalgique.
D’autres effets sont décrits mais dans un souci de pertinence, nous nous attacherons
seulement à ceux-ci. En effet, ce sont les seuls effets sur lesquels il est possible de trouver de
la littérature. Les articles présentés en suivant présentent rarement des caractéristiques
scientifiques satisfaisantes, et concluent la plupart du temps dans la nécessité de mener des
recherches supplémentaires.
3. Effet sur la douleur
Une étude sur trois cas à été réalisée sur les douleurs fémoro-patellaire [5]. Cette étude de cas
montre que la méthode de taping a apporté des effets positifs sur la douleur et la fonction.
Mais, de toute évidence, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour montrer les
effets de la méthode taping.
Lors d’un test clinique randomisé en double aveugle, une équipe a évalué les effets du taping
sur les douleurs d’épaule [8]. Le groupe avec taping thérapeutique a montré une amélioration
immédiate de la douleur à l’abduction de l'épaule après l'application de bandes.
4. Effet sur la circulation
Kenzo Kase [14], a étudié l’effet du taping sur la circulation sanguine en menant une étude de
cas sur 8 sujets. Il a pour cela étudié la circulation sanguine grâce au doppler. L’auteur
conclue que le taping provoque certainement l’alternance de la circulation sanguine chez le
sujet pathologique, de plus il ne provoque pas d’effet négatif important chez le sujet sain.
En 2003, une expérience avec un niveau de preuve plus élevé sur le taping et la circulation
lymphatique est réalisée [20]. L’auteur a sélectionné 22 lapins répartis en quatre groupes avec
différents protocoles. Il n’y a pas de différence de circulation significative avec ou sans tape.
En revanche, avec mobilisation passive, le tape augmente la circulation lymphatique de
manière significative. L’influence de la surface est aussi significative, et il y a mise en
évidence d’une relation linéaire entre la surface du tape et la circulation. Il en ressort une
apparente efficacité du tape et de la mobilisation passive sur la circulation lymphatique.
.
Plus récemment, en 2009, deux études ont été réalisées au sujet de la circulation lymphatique
sur l’homme dans les domaines de l’orthopédie et de l’oncologie.
Dans le premier cas, des auteurs polonais ont étudié l’efficacité du taping neuromusculaire sur
un œdème postopératoire [3]. Il s’agit d’une étude randomisée sur 24 patients ayant subis un
allongement de jambe selon la méthode Ilizarov. Séparés en deux groupes, les sujets ont été
traités soit par drainage lymphatique classique, soit par taping neuromusculaire. Le paramètre
étudié est la circonférence du membre inférieur. Les résultats du traitement avec le taping
montrent une réduction rapide et significative de l’œdème par rapport au traitement avec
drainage lymphatique.
La deuxième, une étude randomisée sur 41 sujets, vise à évaluer l’effet du taping
neuromusculaire sur le lymphodème de cancer du sein par rapport au traitement classique
[16]. Le premier groupe est traité classiquement par DLT avec bandage, le deuxième est traité
par DLT modifié avec tape. De nombreux paramètres étaient évalués. Les conclusions sur
l’utilisation du tape sont surtout au final d’ordre pratique au vu du peu de différence
En conclusion, sur l’aspect circulatoire, il semble que le tape ait des effets sur la circulation
lymphatique, mais il est recommandé de poursuivre les recherches.
5. Effet sur l’activité musculaire
Murray [25] a réalisé une étude préliminaire sur le taping et le quadriceps après opération du
LCA. Il a été constaté que le taping appliquée à la face antérieure de la cuisse pourrait
renforcer sensiblement l'amplitude active de mouvement des articulations et que cette
augmentation est corrélée à une augmentation de l'EMG de surface du quadriceps. Le
maintien sur une période prolongé des effets mis en évidence peu de temps après l'application
du
tape
est
une
question
demandant
des
recherches
supplémentaires.
Bryan Anderson [1], a effectué une étude sur 18 sujets, pour évaluer les effets du taping sur
l’activation des muscles fibulaires lors de l’activité. Les résultats de cette étude démontrent
que l'application du tape n'a pas d'effets néfastes sur l'activation du muscle péronier. L’auteur
conclue qu’il y a bien un effet sur la proprioception, mais qu’il n’y a pas de différence sur
l’activation des muscles fibulaires
Ces deux études montrent que l’effet musculaire du tape est bien plus controversé et bien
moins démontré. Nous sommes loin d’avoir les données nécessaires pour pouvoir prétendre
émettre un début de conclusion.
6. Effet sur la proprioception
Les études sur les effets du taping sur la proprioception, étudie des caractères variées de cette
notion. Certaines expériences se réalisent sur des sujets sains, d’autres pathologiques,
certaines expériences se réalisent en charge, d’autres en décharge, certaines évaluent la
kinésthésie, et d’autres la statésthésie.
En 2001, Murray [26] étudie les effets du taping sur la proprioception de la cheville sur 26
sujets blessés. La proprioception était évaluée en décharge. Au niveau des résultats, il y a peu
différence significative entre les différentes conditions testées. La seule position où une
amélioration significative est enregistrée est à 10° de flexion plantaire.
En 2004, une expérience sur sujet sain est effectuée [9]. Il s’agit d’un test de repositionnement
articulaire sur la cheville sur 30 sujets. L’application du tape ne semble pas améliorer les
résultats au test. La conclusion des auteurs sur cette étude est que de nombreux autres
paramètres doivent être évalués afin de déterminer les effets et les bénéfices de cette
technique.
Des sujets tout à fait différents ont été étudiés, ainsi on a évalué l'efficacité de la méthode
taping pour le membre supérieur afin d'améliorer les habiletés motrices fonctionnelles chez
les enfants admis dans un programme de réadaptation [29]. L’étude portait sur 15 enfants de 4
à 16 ans. L’évaluation se faisait par l’évaluation de Melbourne. Les résultats suggèrent que le
taping est un complément efficace au traitement pour améliorer le contrôle des membres
supérieurs et de la fonction.
Enfin, très récement, en 2010, une étude stabilométrique a été réalisée afin d’évaluer les effets
du taping sur la cheville [10]. L’étude portait sur 45 cas non pathologiques. Les résultats ne
montrent aucune amélioration significative. Néanmoins les auteurs se gardent d’effectuer une
conclusion définitive, et mettent en évidence l’absence de codification de la technique d’un
fournisseur à l’autre.
Au final, les résultats sont contradictoires, le tape ne semble pas avoir de grande influence sur
le repositionnement articulaire. En revanche, il semble que la stimulation cutanée soit réelle
puisqu’elle influe sur le contrôle corporel. Il reste évident que les études actuelles sont loin
d’être suffisantes pour apporter une conclusion sur l’influence du taping sur la proprioception.
Il me semble intéressant de mener une étude sur ce thème.
C - Problématisation
La contention est un outil thérapeutique bien connu dont les effets sur la proprioception ont
une littérature fournie. En revanche, au sein de la famille des contentions, le taping est le
nouveau venu. Les articles sur le sujet sont peu nombreux et les études expérimentales le sont
encore moins, et le niveau de preuve de ces études est souvent relativement faible.
La théorie de fonctionnement du taping sur la proprioception repose sur un stimulus cutané. Il
est donc intéressant de se questionner sur l’action d’un stimulus cutanée par le taping, sur la
stabilité active de la cheville.
Une étude vient appuyer cette théorie séduisante. Elle évalue les effets d’un stimulus sur un
muscle fatigué [22]. Le stimulus est ici la mise en contact d’un morceau de scotch médical sur
la région myo-tendineuse du muscle. Les résultats montrent que le stimulus a un effet sur la
diminution des oscillations même si celui-ci n’est pas de grande importance. Il faut retenir
que le stimulus a diminué de manière minimale (mais non significative) les valeurs des
paramètres stabilométriques.
L’auteur suggère que les messages d’origines cutanées sont probablement responsables de la
correction. Le système postural requiert la coopération des différentes informations
sensorielles pour contrôler l’équilibre orthostatique.
De plus, de nombreux masseur kinésithérapeutes font part de leur expérience positive lors de
l’utilisation de cette technique.
Des interrogations apparaissent alors : Les contentions ont-elles un rôle à jouer dans la
prévention de l’entorse de cheville ? Peut-on extrapoler les vertus proprioceptives des
contentions souples au taping ? Dans ce cas le taping est-il un bon outil de prévention ? Le
taping est-il plus adapté que le straping de la cheville ? Peut-on utiliser le taping dans un
objectif curatif ? Palliatif ?
Une revue littéraire peut permettre d’apporter une réponse à certaines questions. Mais en ce
qui concerne le taping nous avons déjà mentionné que la littérature était relativement pauvre.
Il semble donc nécessaire de réaliser une étude expérimentale préliminaire afin de répondre à
la problématique suivante : Quelle est l’influence du taping sur la proprioception de la
cheville ?
II- Etude Expérimentale
A - Introduction
Nous cherchons à évaluer la proprioception de cheville en dynamique pour apprécié les effets
d’une contention adhésive souple de type taping.
Nous avons établi un protocole dans le but de répondre à nos interrogations.
Dans celui-ci nous chercherons :
-
l’effet du taping sur la proprioception de cheville
-
l’effet d’un placebo sur la proprioception de cheville
-
la part de l’entrainement dans les résultats précédant.
B - Méthode
a - Protocole expérimental
Echauffement : il consiste à la montée et la descente de 3 étages soit 66 marches à une allure
dynamique.
L’exercice : Il consiste à sauter d’un
tabouret d’une hauteur de 42.5 cm en partant
en appui unipodal et en se réceptionnant au
sol sur le même pied. L’exercice se réalise
pied nu. Le paramètre que l’on fera varier
sera l’absence de bande, et un tape, ou un
tape placebo. On répétera l’exercice cinq
fois par mode, soit dix fois par sujet.
Le bilan
La volonté d’évaluer la proprioception en dynamique, nous a poussé à nous tourner vers un
outil de mesure relativement nouveau, qui est le Bioval de RM Ingenerie. Cet outil nous
permet d’obtenir la donnée de l’amplitude en fonction du temps, dans les 3 plans de l’espace.
On espère ainsi pouvoir mesurer le temps de stabilisation de la cheville à partir de la réception
au sol.
Le capteur, devant être sur une partie mobile et relativement dure, pour éviter les mouvements
parasites, sera positionné en haut de crête tibiale, juste en dessous de la TTA.
Nous choisirons d’étudier l’évolution du mouvement dans la stabilisation atéro-postérieure.
En effet il s’agit de l’axe le plus simple à analyser donc le plus fiable.
La technique de pose des bandes :
Elle est très dépendante de l’organisme de formation, il n’y a pas de consensus
Mes choix sont : Une tension des bandes de 30%, le muscle placé en position raccourcie pour
le rappel élastique et la sollicitation cutanée. De plus, le sens de pose est de la terminaison
vers l’origine car le travail musculaire s’effectue ici en CCF.
En conséquence, le placebo est placé à l’inverse : pas de tension, position neutre du segment,
de l’origine à la terminaison.
Les coins sont recoupés et arrondis selon la technique de pose décrite.
Les muscles visé : il faut qu’ils soient stabilisateurs de la cheville, de plus pour être atteint par
la technique de taping, il faut qu’ils soient superficiels. Les muscles sélectionnés sont donc, le
triceps sural, les fibulaires, et le tibial antérieur.
Les bandes sur le tibial antérieur et les fibulaires sont coupé en deux pour avoir la bonne
largeur, Et la bande sur le triceps sural est coupée en Y pour suivre le trajet du muscle.
La population sera répartie en 5 groupes :
- Groupe 1 : mesure sans tape puis avec tape
Après échauffement, le sujet répète l’exercice cinq fois, puis on pose le tape, l’exercice est
alors répété à nouveau cinq fois.
- Groupe 2 : mesure avec tape puis sans tape
Après échauffement, on pose le tape, le sujet répète l’exercice cinq fois, puis on retire le tape,
l’exercice est alors répété à nouveau cinq fois.
- Groupe 3 : mesure sans tape puis avec tape placebo
Après échauffement, le sujet répète l’exercice cinq fois, puis on pose le tape placebo,
l’exercice est alors répété à nouveau cinq fois.
- Groupe 4 : mesure avec tape placebo puis sans tape
Après échauffement, on pose le tape placebo, le sujet répète l’exercice cinq fois, puis on retire
le tape placebo, l’exercice est alors répété à nouveau cinq fois.
- Groupe 5 : mesure sans tape et sans tape à nouveau.
Après échauffement, le sujet répète l’exercice dix fois.
Groupe 1
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4
Groupe 5
Echauffement
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
1ère série de 5 Sauts
Rien
Tape
Rien
Tape Placebo
Rien
Tape
Rien
Tape Placebo
Rien
Rien
nde
2
série de 5 Sauts
b - Matériel
Le matériel nécessaire à l’étude comporte un tabouret de 42.5cm, des bandes de taping, et
l’outil de mesure Bioval.
-
Bande élastique de type Taping
Les bandes sont des bandes élastiques de types Taping. Elles mesurent 5cm de largeur. Nous
les avons choisies de couleur neutre, car le sujet de la chromo thérapie n’a pas retenu notre
attention.
-
Bioval de RM ingénierie
D’après une analyse vidéo d’un saut d’un tabouret en unipodal, nous avons ressorti que,
lorsque le pied touche le sol, la cheville est à son maximum d’extension, et le tibia est au
maximum de sa verticalité. La réception est donc, à partir de ce moment là, un mouvement de
flexion de cheville qui se caractérise vers une horizontalisation du segment jambier. Nous
considèrerons donc que la cheville est stabilisée à la fin du mouvement de flexion.
Après mise en relation de notre analyse vidéo et de la courbe du saut (amplitude/temps) à
partir de Bioval, nous pouvons déduire que : Le temps nécessaire à la stabilisation de la
cheville est donc l’intervalle entre le pic d’extension et le pic de flexion.
c - Population
Le critère d’inclusion est une méconnaissance de la technique taping.
Les critères d’exclusion sont une blessure récente aux deux membres inférieurs, l’incapacité à
réaliser ou l’échauffement, ou l’exercice.
Les sujets ont été recrutés au sein des étudiants en première année de masso-kinésithérapie de
Rennes, sur la base du volontariat mais sans connaissance préalable du sujet de l’étude. La
population est de 50 individus répartis aléatoirement entre les 5 groupes d’études.
C - Résultats
Nous avons tout d’abord relevé des données sur la population de sujet qui ont réalisé l’étude :
Groupe 1
Groupe 2
Femmes
Hommes
0
10
3
7
5
5
4
6
4
6
16
34
Sportifs
Non
Sportifs
7
6
6
8
6
33
3
4
4
2
4
17
Nbr
d’individus
âgés de
19
20
21
22
23
24
27
Age moyen
1
7
2
3
2
4
1
Goupe 3 Groupe 4 Groupe 5
Population
globale
1
5
2
5
1
1
1
2
20,1
21,3
20,9
2
22
2
6
1
1
21,3
2
22
13
5
3
3
2
21,12
La population est composée de 16 femmes et 34 hommes, de 19 à 27 ans, pour un âge moyen
de 21.12 ans.
Un individu est considéré comme sportif s’il réalise au moins deux heures de sport par
semaine, ainsi la population est formée de 33 sportifs et 17 non sportifs.
Obtention de courbes
A partir de Bioval, nous avons utilisé la modalité « acquisition libre ». Celle-ci nous a permis
d’obtenir trois courbes (amplitude/temps), correspondant au trois plans de l’espace nommés
par le logiciel : « lacet », « roulis », et « tangage ». C’est cette dernière, « tangage », qui nous
intéresse ici, car elle correspond au mouvement de flexion/extension.
Nous obtenons 1 courbe par saut, soit 10 courbes par sujet, soit 500 courbes en totalité. De ces
courbes nous devons extraire, pour chacune d’elle, le temps de stabilisation décrit dans la
méthode.
Nous avons donc du mettre en place un protocole d’analyse des courbes afin d’obtenir la
valeur la plus fiable possible pour chacune des courbes.
Protocole d’analyse de courbes
1. Pour les courbes dites « parfaites », c'est-à-dire celle du type de la courbe présentée
dans la méthode, l’affichage de la courbe se fera en plein écran, avec un zoom 5 de
l’échelle des abscisses. Ensuite les valeurs temps qui seront retenues seront celles des
pixels précédant et suivant la pente. La différence entre les deux valeurs temps nous
donne le temps de stabilisation.
2. Pour les courbes « non parfaites », lorsque la pente présente deux coefficients
directeurs différents, on retiendra le même protocole que pour les courbes précédentes,
mais appliqué uniquement à la courbe de plus grand coefficient directeur.
3. Pour toutes les courbes ne rentrant pas dans ces catégories, nous les gratifierons de la
mention « NA ». Les courbes « NA » peuvent s’expliquer par le fait que les 500
mesures ont été réalisées dans un laps de temps insuffisant pour re-calibrer le capteur à
chaque mesure. La forme de ces courbes ne représente pas, alors, le saut éffectué.
Nous obtenons enfin nos résultats sous forme de temps de stabilisation pour chaque saut.
- Tableaux de données : cf annexe 1.
- Nuages de point des différents groupes : cf annexe 2.
Le jeu de donnée des temps de stabilisation de l’ensemble des sauts réalisés sans bande par le
groupe 1 sera nommé : G1 rien.
Fréquence
Temps de stabilisation
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des sauts réalisés avec tape par le groupe 1 sera
nommé : G1 tape.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des sauts réalisés sans bande par le groupe 2 sera
nommé : G2 rien.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des sauts réalisés avec tape par le groupe 2 sera
nommé : G2 tape.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des sauts réalisés sans bande par le groupe 3 sera
nommé : G3 rien.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des sauts réalisés avec tape placebo par le
groupe 3 sera nommé : G3 placebo.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des sauts réalisés sans bande par le groupe 4 sera
nommé : G4 rien.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des sauts réalisés avec tape placebo par le
groupe 4 sera nommé : G4 placebo.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des 5 premiers sauts réalisés sans bande par le
groupe 5 sera nommé : G5 rien 1.
Le jeu de donnée des résultats de l’ensemble des 5 derniers sauts réalisés sans bande par le
groupe 5 sera nommé : G5 rien 2.
Moyennes et écarts types des différents groupes :
G1 rien
G1 tape
G2 rien
G2 tape
G3 rien
G3 placebo
Moyenne
0.03327122
0.0333742
0.03347988
0.0333398
0.03362259
0.03328033
Ecart type
0.001004472
0.0005750315
0.001232633
0.001328914
0.000888642
0.0007694415
G4 rien
G4 pacebo
G5 rien 1
G5 rien 2
G1+G2 rien
G1+G2 tape
Moyenne
0.03349915
0.03329927
0.03333156
0.03329647
0.03329603
0.0332682
Ecart type
0.000946524
0.0007745268
0.0006511347 0.000727532
0.000824246
0.0006572097
G3+G4 rien
G3+G4 placebo
Moyenne
0.03355995
0.03329141
Ecart type
0.00091361
0.0007664315
D - Analyse
Les résultats obtenus sont ensuite analysés à l’aide de l’outil statistique. Pour cela nous
utilisons le logiciel « R », pour chaque groupe nous comparons la moyenne associée à son
écart type. Enfin nous réalisons un T Test de student afin de comparer deux groupes entre eux,
et d’obtenir la p value.
- L’entrainement
Il n’y a pas de différence entre les groupes G5 rien 1 et G5 rien 2. L’entrainement n’a pas
d’effet sur les résultats au test.
- L’effet du tape
Il n’y a pas de différence entre les différents groupes. Le tape ne semble pas avoir d’effet pas
rapport à l’absence de bande.
- L’effet du placebo
La comparaison des moyennes avec chevauchements ou non des intervalles de confiances, ne
montre aucune différence exceptée pour les groupes G3 rien et G3 placebo d’une part et
G3+G4 rien et G3+G4 placebo d’autre part.
Résultats statistiques :
T test
G5 rien 1/G5 rien 2
G1 rien/G1 tape
G2 rien/ G2 tape
G1+G2 rien/G1+G2 tape
p value
0.8406
0.6184
0.6543
0.8308
-0.0005156476
-0.0004817212
-0.0002293701
0.0003096851
0.0007618812
0.0002850301
intervalle de
de -0.0003123528
confiance (95%) à
0.0003825358
G4
p value
intervalle de
G3 rien/G3 placebo
placebo
placebo
0.1154
0.3339
0.06934
-0.0002102125
-2.156799e-05
0.0006099651
5.586572e-04
de -0.0000864263
confiance (95%) à
rien/G4 G3+G4
0.0007709475
rien/G3+G4
Après application du T Test de Student, aucunes des différences notées n’a de valeur
significative (p>0.05).
Conclusion :
Dans les conditions de l’expérience présentée ici, il n’y a pas d’effet significatif du tape ni du
tape placebo par rapport à l’absence de bande. De plus l’entrainement au test réalisé lors du
bilan n’a pas d’effet significatif sur les performances à ce test.
III - Discussion
A - Discussion de l’étude
Certains points de cette étude méritent d’être discutés car ils peuvent remettre en cause la
validité de celle-ci.
a - La réalisation
Tout d’abord, le fait que l’expérience n’ait pas été réalisée en double aveugle mais
uniquement en simple aveugle. En effet, le sujet ignorait quel montage de taping lui était
administré, mais le praticien, moi-même, en était conscient.
Malheureusement, le double aveugle est quasiment impossible à mettre en œuvre lors d’une
étude sur ce type de technique car il faudrait former une personne extérieure à la pose de
bande selon tel ou tel protocole, et même là les capacités d’analyse et de compréhension de
cette personne seraient un biais.
Lors de la réalisation de l’étude, certains sujet ont fait par de leur ressenti lorsqu’ils portaient
les différents tapes. Certains exprimaient une meilleure « stabilité », se sentaient
« maintenu », d’autres ne sentaient « aucune différence ».
La population, bien qu’elle soit peu expérimentée dans le domaine de la kinésithérapie, a tout
de même été recrutée parmi les premières années de l’institut de formation en massokinésithérapie. De ce fait, les sujets analysaient l’expérience et pouvaient en déduire les effets
recherchés. Cela pourrait être un biais des résultats présentés.
De plus, il n’y a pas de réel placebo dans cette étude. En effet, il y avait la volonté d’utiliser,
au départ, un antalgique cutané de type xylocaine. Mais ce produit et soumis à la prescription
médical, l’étude aurait donc nécessité le concourt d’un médecin.
Cette étude portait donc en réalité sur les effets de deux techniques de pose de tape différente :
une avec tension disto proximale et une sans tension proximo distale.
b - Le bilan
Le deuxième aspect critiquable est le choix du bilan. En effet plusieurs points doivent être
analysés.
1. L’utilisation du Bioval dans cette étude donne une donnée brute qui est une courbe. Il
faut ensuite traiter cette courbe afin d’obtenir un chiffre et être analysée
statistiquement. Le nombre de courbes qui n’ont pas pu être traitées est important (173
sur 500 courbes). Dans quelle mesure ce chiffre intervient-il sur la validité du bilan ?
2. La précision de l’outil de bilan est elle suffisante ?
Au niveau de la validité du matériel de bilan, on peut utiliser les accéléromètres en pratique
clinique sur l’évaluation articulaire et musculaire [30]. En effet, utilisés seuls ou en
association, les accéléromètres fournissent une mesure fiable et valide de la mobilité de
n’importe quelle articulation, quel que soit le degré de liberté testé. Parmi les appareils qui
proposent cette fonction on a les systèmes KineO, Starwatch, ou encore Bioval utilisé ici.
De plus, les capteurs accélérométriques ont montré leur fiabilité et leur validité dans
l’évaluation des paramètres de vitesse, de force et de puissance musculaire pour de nombreux
type de mouvements.
La mise en place d’un protocole d’analyse de courbe vient renforcer la fiabilité de la valeur
chiffrée obtenue au final.
Quand aux courbes non analysables, leur nombre est en effet supérieur à 20%. Ce chiffre
devrait invalider les résultats, mais il est important de connaître la raison qui amène ce
nombre : il ne s’agit pas là de sauts mal réalisés, ou de problème de proprioception mais d’un
problème technique de calibrage qui fait, qu’aléatoirement, certaine courbes ne ressemblent
en rien au tracé attendu.
Enfin, il nous reste une question, celle de la précision du bilan pour mesurer les écarts de
temps de notre exercice. La précision de l’analyse des courbes du Bioval semble bonne des
écarts jusqu’à 10^-3 secondes.
Quelle était la précision nécessaire pour mesurer l’impact sur la proprioception ? On peut
comparer nos chiffres avec les écarts EMG des fibulaires dans une étude sur la déstabilisation
de la cheville [11].
Dans cette étude, les résultats sont donnés avec des écarts de 5x10^-4 secondes.
La précision de notre bilan semble donc à la limite de la précision requise. Il aurait pu être
intéressant d’utiliser un outil de bilan avec une précision légèrement supérieure.
B - Proprioception et taping
Les résultats de cette étude expérimentale et la littérature permettent d’apporter des éléments
de réponse au sujet du taping et de son impact sur la proprioception.
a. Quelles pathologies ?
Au sujet de notre étude, nous porterons donc la conclusion suivante : Chez le sujet sain, il n’y
a pas d’amélioration de la performance proprioceptive lors de la pose d’un tape.
Cette conclusion rejoint celles des études portant déjà sur la proprioception de la cheville de
sujets sains et l’influence de taping [9, 10]. Les tests effectués étaient alors le RJPS
(Reproduction of Joint Position Sense) et l’étude stabilométrique. Il semble donc que, chez le
sujet sain, le taping n’améliore pas la proprioception, que cela soit en statesthésique, en
postural, ou en stabilisation dynamique.
Une étude de repositionnement articulaire est réalisée sur des 26 sujets présentant une stabilité
ligamentaire de cheville normale, et ayant été blessés [26]. L’auteur étudie les effets du
taping, et ne montre aucune amélioration significative au test excepté sur un secteur angulaire
très précis (10° d’extension) et quel que soit le type de pose.
Les troubles proprioceptifs des sujets présentant une entorse de cheville ne semble donc pas,
ou très peu, sensible au taping.
Les troubles proprioceptifs des sujets avec entorse de cheville ne sont peut-être pas assez
important pour être amélioré par le taping ou de l’ordre d’un caractère différent de la
proprioception étudié ici. En effet une étude [17] montre qu’il n'y a pas de différence
significative dans la capacité de percevoir les mouvements de la cheville entre les sujets aux
entorses et aux témoins en bonne santé à toutes vitesses de déplacement testées.
Une expérience sur un muscle fatigué et un scotch sur la région myo-tendineuse du muscle
suggère une évolution des valeurs des paramètres stabilométriques [22].
On peut donc se poser la question de savoir si ce stimulus est efficace pour corriger des
troubles proprioceptifs plus importants que ceux étudiés précédemment.
En effet, on a appliqué le taping à 15 enfants présentant une faiblesse musculaire ou un
déséquilibre musculaire, une diminution du contrôle postural, la spasticité musculaire, et / ou
de contrôle volontaire déficient, du membre supérieur [29]. Les résultats suggèrent que
Kinesio Taping ® est un complément efficace au traitement pour améliorer le contrôle des
membres supérieurs et leur fonction.
On peut donc déduire de ces observations que le taping ne semble pas avoir d’influence sur la
proprioception du sujet sain. Mais que cette technique semble intéressante car l’utilisation
d’un stimulus cutanée tel que le taping semble en revanche utile en cas de trouble important
de la proprioception.
b. Quelle proprioception ?
On a vu qu’il y a deux type de proprioception [18]. En effet, il existe une proprioception
consciente et une proprioception inconsciente. La proprioception consciente se caractérise par
le traitement cortical des informations proprioceptives, comme la statesthésie et la
kinesthésie. La proprioception inconsciente en revanche intervient dans le maintien de la
station debout et dans les ajustements posturaux. Elle repose sur des voies reflexes
médullaires permettant des ajustements rapides.
Avec cette approche nous pouvons établir une analyse différente. En effet, au vu des études
précédemment présentées, le taping ne semble pas avoir d’effet sur la proprioception
consciente [9, 26].
En revanche, l’influence du taping sur la proprioception inconsciente est moins bien définie.
En effet, l’amélioration du contrôle du membre supérieur chez les enfants sous taping et
l’évolution des paramètres stabilométriques avec l’utilisation d’un scotch sur la région myoaponévrotique sont en faveur d’une action du tape sur la proprioception inconsciente [22, 29].
Mais mon étude ainsi que l’étude de la SFMKS [10] sur le taping et la stabilométrie ne
montrent pas d’effet sur la proprioception inconsciente.
Il serait donc plus intéressant d’étudier plus en détail l’action du taping sur la proprioception
inconsciente. En considérant que : La proprioception inconsciente peut s’évaluer par le temps
nécessaire entre une stimulation et la réponse musculaire coordonnée et efficace qui en
découle.
On pourrait imaginer une évaluation éléctromyographique de la réaction musculaire après
stimulation en shuntant les autres afférences (visuelle).
IV- conclusion
En conclusion, nous préconisons la réalisation d’études bien réalisées sur un nombre de sujets
suffisants. Ces études devront avoir comme objectifs de définir dans un premier temps les
effets du taping et ses indications, et dans un deuxième temps de réaliser un consensus sur la
technique de pose en fonction des effets recherchés.
Ainsi cette technique pourra être utilisée sur les bons patients avec les bonnes indications.
En attendant les preuves de l’efficacité du taping, nous pensons qu’il peut être utilisé, mais
avec deux conditions. Le thérapeute devra au préalable établir une réflexion sur la raison de la
pose du taping et sur l’utilité de chaque bande posée. De plus, cette pratique devra être
réalisée en complément des techniques dont l’efficacité est démontrée et ne devra en aucun
cas en être un substitut.
Sur les patients présentant des troubles proprioceptifs importants, la taping pourrait présenter
un intérêt et donc être expérimenté au cas par cas. Mais en l’absence de résultats positifs, il
sera inutile de la poursuivre sur le patient.
L’approche du taping dans le sport de haut niveau est différente. En effet la diffusion de cette
technique s’est faite par ce milieu, elle y est maintenant très répandue. On ne peut pas
supprimer cette technique de l’arsenal thérapeutique du kinésithérapeute du sport en attendant
les preuves ou non de son efficacité.
En effet, cette population est très sensible à l’aspect psychologique et le taping apporte au
sportif un soutien psychologique. Le sportif est aujourd’hui demandeur de taping, et le
kinésithérapeute doit répondre à cette demande. Il se retrouve dans la quasi obligation
d’utiliser cette technique. Il devra alors garder à l’esprit qu’il s’agit d’un complément et non
d’un substitut aux autres techniques utilisées et qu’elle influe uniquement sur la psychologie
du sujet.
Il reste tout de même une question : en agissant ainsi le thérapeute entretien la publicité de ce
produit, ce qui pose un souci éthique en l’absence d’efficacité réelle.
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Annexe 1 : Nuages de points
Annexe 2 : Tableaux de données
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