LE JAPON à la page

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LE JAPON à la page
LE JAPON
à la page
Le journal de Jetro Paris - n°53 / 4e trimestre 2006
Tribune
SOMMAIRE
1/TRIBUNE
1/LES BRÈVES
2/ÉCONOMIE Nutrition et santé au rang des
préoccupations nationales au Japon
5/INTERVIEW Guillaume Dureau, Areva NP
6/Les nouveaux programmes d’invitation
de Jetro
7/INVESTIR Animation : des studios japonais à la rencontre la création française
9/INNOVER Relancer la coopération industrielle franco-japonaise : les hautes technologies en première ligne
10/Jetro Bizmatch@CEATEC Japan
10/À VOS AGENDAS
11/HORIZONS JAPON Les « konbini » évoluent
12/LAURIERS À L’Auvergne à l’heure
japonaise
Le redressement de l'économie japonaise se poursuit : au dernier
trimestre, de juillet à septembre, le PNB réel a augmenté de 0,5
point, permettant au Japon d'enregistrer son plus long cycle de
croissance depuis 1945. Les investissements domestiques ont contribué de façon positive à ce bon résultat et nous escomptons maintenant une stimulation de la consommation qui bénéficiera à la
croissance économique.
De nouvelles tendances apparaissent dans notre économie, à commencer par l'industrie du contenu. Ce phénomène est perceptible
aussi en France où, par exemple, le célèbre manga Naruto s'est classé en deuxième position des ventes en librairie. Toujours à propos de
l'industrie du contenu, nous avons organisé en octobre dans le cadre
d'échanges interrégionaux une rencontre entre des entreprises japonaises et des créateurs de la région Ile-de-France dans le secteur de
l'animation. Ces rencontres leur ont permis de mieux connaître leur
compétitivité respective et d'appréhender leurs points communs.
Ainsi de nouvelles idées de développement peuvent émerger. En
conservant cette même approche, nous serons présents à Cannes au
Mip-TV et nous allons organiser en octobre 2007 à Tokyo un festival
du contenu qui réunira les différents secteurs de cette industrie.
Un autre sujet qui nous occupe particulièrement concerne la protection des droits intellectuels. Fin novembre, lors de la visite à Tokyo
de Christine Lagarde, ministre du Commerce extérieur, nous avons
eu des échanges intéressants sur les moyens de renforcer la protection, sur les domaines à privilégier et la constitution d'un réseau
entre la France et le Japon. Le ministre des Finances Thierry Breton
…
Les brèves
Le Japon a enregistré en novembre sa plus longue période d'expansion
depuis 1945 avec 58 mois consécutifs de croissance, battant le record
du fameux « boom Izanagi » entre novembre 1965 et juillet 1970. /// / / /
Malgré une baisse des exportations, l'excédent de la balance commerciale
japonaise reste confor table avec 4 millions d'euros en octobre. ///// /
Le gouvernement de Shinzo Abe veut accélérer sa politique de décentralisation programmée sur trois ans.////// Selon une enquête du
Nihon Keizai Shimbun réalisée auprès de plus de 250 grandes entreprises
japonaises, les dépenses de R&D devraient augmenter de plus de 7 % au
cours de l'année fiscale 2006, sur tout dans l'industrie automobile, les
technologies de l'information et les produits pharmaceutiques.///// /
Nutrition et santé au rang des préoccupations nationales
…
devrait se rendre au Japon en février. A ce moment, un
symposium permettra de mettre en œuvre une collaboration plus concrète.
Nous poursuivons par ailleurs notre action de promotion
de la « Japan Brand ». En octobre, plus de quinze entreprises japonaises ont exposé leurs produits au Sial : saké,
umeshu, sushis surgelés, vinaigre, thé… Ces produits sont
tous d'excellente qualité. Nous pensons qu'ils séduiront les
consommateurs français, très attirés par la cuisine japonaise. En janvier, nous serons au salon Maison & Objet pour
exposer des produits artisanaux, mais aussi le nouveau
design moderne du Japon, le « nouveau japonisme ». Au
Midem de Cannes, de jeunes artistes japonais, chanteurs et
musiciens, présenteront les nouvelles tendances de la
« Japan Pop ». On se rend bien compte dans les boutiques
et dans les restaurants à Paris de ce retour du Japon, de ce
« nouveau japonisme », que j'ai décrit dans la revue
Cités (n°27), parue dernièrement.
Concernant les partenariats entre entreprises, un séminaire s'est tenu fin novembre à Tokyo, où des grands chefs
SOCIÉTÉ
d'entreprises françaises ont fait part de leur expérience
dans la finance, l'industrie et l'agro-alimentaire. S'il représente un marché à part entière dans la finance, le Japon est
aussi vu comme une porte d'accès sur l'Asie. Plutôt que de
jouer la carte unique de la Chine, marché risqué et surévalué, il faut développer une stratégie d'investissement plus
large en Asie, dans une démarche « Chine + 1 ». J'espère
que le Premier ministre Abe maintiendra une politique en
faveur de l'augmentation des investissements directs étrangers, parce qu'ils permettent de changer les structures du
Japon. Notre économie dépend aujourd'hui plus des flux de
capital que de son commerce extérieur. A Jetro Paris, nous
poursuivons nos efforts pour accroître les alliances francojaponaises. En décembre se tiendra un séminaire en
Auvergne, puis à Bordeaux début 2007. Enfin, en mars nous
organiserons à Paris, avec le Minefi, l'Afii, le Meti et les
chambres de commerce un symposium consacré à l'attractivité du marché japonais. Tsuyoshi Nakai, Directeur général
DERNIÈRE MINUTE
!
Séminaire exceptionnel à Paris sur le nouveau marché japonais et ses opportunités. Date à définir (2e quinzaine de mars
2007). CONTACT : Patricia Cohen au 01 42 61 59 77
Nutrition et santé au rang
des préoccupations nationales au Japon
La dernière édition du Sial, salon international de l'alimentation, auquel Jetro a participé sous la forme
d'un pavillon Japon, a mis à l'honneur les questions de santé. Connu pour son alimentation saine et
bénéfique d'un point de vue nutritionnel, le Japon n'échappe cependant pas à la mondialisation et à la
standardisation des goûts, conduisant à privilégier une nourriture de plus en plus industrielle et déséquilibrée. Le sujet est d'actualité dans l'Archipel où une loi en faveur de l'éducation nutritionnelle a
été promulguée.
La 22e édition du Sial s'est tenue à Paris du 22 au 26 octobre dernier.
5 256 exposants provenant de 99 pays y ont participé, dont 70 % de
PME. 136 374 professionnels de 183 pays ont visité le salon, dont
52 % d'étrangers. La progression des visiteurs étrangers depuis 1994
est de 22 %, confirmant l'importance prise par ce salon à couverture
de plus en plus mondiale. Nous avons assisté à un retour des entreprises américaines, prudentes depuis les attentats de 2001, ainsi qu'à
une présence massive des Chinois, passés de la 15e à la 5e place parmi
les exposants. 1 400 journalistes sont également venus au Sial et
Photo : Jetro Paris
2
selon l'organisateur, les retombées en terme de médiatisation
devraient progresser pour cette édition comparée à celle de 2004, qui
avait donné lieu à plus de 800 articles de presse.
La santé au premier plan au Sial 2006
industries de l'agroalimentaire du « light », sur des produits spécifiques
et limités, vers une approche « nutritionnellement correcte » sur l'en-
L'édition 2006 a permis de constater que le climat frileux du salon pré-
semble des gammes. La recherche de produits plus naturels est aussi
cédent en 2004, principalement orienté sur la sécurité alimentaire,
à relever. 43 % des exposants au Sial ont présenté des gammes en
était révolu. Cette année, la tendance a porté sur la santé, la nutrition
rapport avec la nutrition. L'axe santé est donc au cœur des innova-
et la gourmandise. Les enjeux de santé semblent s'inscrire dans une
tions. Le Japon avait bien entendu toute sa place au Sial, le thème
tendance lourde, à tel point que nous assistons au basculement des
retenu cette année par le pavillon Japon étant la santé.
Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2006
société
La tendance « phood »
Venue des Etats-Unis, la catégorie des produits alimentaires axés sur
la santé a été nommée « phood », néologisme né de la contraction de
« pharmaceuticals » et de « food » : ce terme démontre la volonté
d'industriels de l'agroalimentaire de s'emparer des arguments santé
jusque là réservés aux produits pharmaceutiques. Tous les grands
groupes du secteur se lancent dans l'amélioration nutritionnelle de
leurs recettes pour réduire les sucres, les graisses, le sel et offrir des
produits dits plus sains, sans perte de saveur. Le vieillissement des
populations dans les pays développés influence inévitablement la
consommation alimentaire et pousse les industriels à trouver des
réponses, notamment en terme de santé. Unilever va ainsi sortir un
logo My Choice qui viendra distinguer ses produits nutritionnellement révisés, de même pour Kraft dont la griffe Solution Equilibre
viendra gratifier ses produits améliorés. En France, le groupement des
Mousquetaires a quant à lui annoncé la mise en place d'un système
Photo : Jetro Paris
d'étiquetage nutritionnel baptisé Nutri-pass, accompagné d'un code
couleur graduel qui donne une idée en un coup d'œil de la teneur
plus ou moins importante du produit en matières grasses, en sucre et
dans les plats mijotés ou encore de faciliter la levée du pain. Même le
en sel. Cependant cette tendance n'est accessible qu'aux grands
riz cuit dans cette eau s'en trouve, paraît-il, plus goûteux. La bouteille
groupes qui ont les moyens de modifier leurs recettes et de commu-
a été présentée dans le Quotidien du Sial publié durant le salon et
niquer autour. Les PME, même si elles en ont l'envie, n'ont pas for-
dans le magazine spécialisé LSA.
cément les ressources pour s'y engager.
La société Nishimoto est venue présenter ses produits pour la pré-
paration des sushi et maki. Elle a notamment fait l'éloge de son tout
Produits nouveaux au pavillon Japon
nouveau produit « soy sheet » (feuille de soja) qui peut remplacer les
feuilles d'algues. Ces feuilles sont proposées dans des couleurs
Dix-huit entreprises japonaises ont exposé au pavillon Japon du Sial
ludiques : en rose, vert ou jaune, grâce à des colorants naturels, pour
cette année, présentant des produits allant du sushi surgelé au saké,
égayer les tables. Ce produit a aussi fait l'objet d'une présentation
en passant par le thé vert, le riz ou encore des fruits frais ou séchés
dans le Quotidien du Sial et LSA.
tels que le kaki. Les condiments et sauces ont aussi trouvé leur place
L'association de production agricole et d'expédition des fruits de la
dans le pavillon, de même que des produits plus surprenants, comme
région de Wakayama a exposé une variété de kakis frais et séchés,
l'eau de mer des profondeurs.
ainsi que des prunes marinées, très appréciées au Japon. Le kaki est
Cette eau de mer très spéciale, puisée dans les profondeurs sous-
particulièrement riche en calcium, en vitamine C et en vitamine A,
marines a été présentée au Sial pour la première fois. Extraite à une
donc bénéfique pour la peau et les yeux. La version séchée est très
profondeur de 344 mètres, puis dessalée, elle offre un équilibre miné-
moelleuse et riche en fibres et en potassium. Les prunes marinées
ral particulièrement intéressant pour la santé. La société Ako Kasei
sont légèrement salées ou saumurées avec une touche de miel.
Co. Ltd est la première entreprise japonaise de produits des eaux pro-
Contrairement à la France, où la prune est dégustée en dessert, la
fondes à obtenir le standard de contrôle de santé HACCP reconnu par
prune japonaise est servie en condiment pour accompagner un bol de
le ministère de la Santé japonais. Cette eau présente des qualités
riz ou du poisson par exemple.
minérales susceptibles d'avoir des effets très positifs sur la santé. Des
Les entreprises japonaises participantes au pavillon Japon ont obte-
études ont été menées pour étudier ces effets. Le taux élevé de
nu plus de contacts et de rendez-vous que celles qui les avaient pré-
magnésium dans l'eau d'Amami pourrait améliorer la circulation san-
cédées en 2004. Cela confirme l'intérêt de chacun pour l'alimentation
guine. Après un mois de prise quotidienne de 50 cl d'eau de mer des
considérée comme un élément actif de notre santé. Le Japon est allé
profondeurs, la circulation sanguine s'améliore nettement. Elle peut
plus loin dans cette démarche : il a promulgué une loi visant à redon-
ainsi être un élément prévenant les maladies vasculaires. Son effet a
ner aux Japonais tous les outils pour se nourrir plus sainement. Une
aussi été prouvé sur les maladies de peau, telles que l'eczéma et autre
première mondiale.
symptôme de dermatite et elle peut réduire les réactions allergiques
cutanées, notamment l'allergie au pollen de cèdre du Japon. Enfin,
L'action nationale pour le « shokuiku »
l'eau d'Amami pourrait avoir un effet bénéfique sur les problèmes de
réduction de densité osseuse, notamment au moment de la méno-
A l'instar des autres pays développés, et malgré sa tradition culinai-
pause. De plus amples études sont en cours pour démontrer davan-
re réputée saine, le Japon fait face lui aussi de graves problèmes ali-
tage les bienfaits de cette eau.
mentaires, liés notamment aux modes de vie de plus en plus actifs
Dans un cadre plus pragmatique, l'eau d'Amami permet dans la cuisi-
et nomades. Nous assistons à la montée de maladies liées aux mau-
ne de développer les saveurs, de conserver la fermeté des ingrédients
vaises habitudes nutritionnelles et au développement de l'obésité.
3
Nutrition et santé au rang des préoccupations nationales
Les autorités japonaises ont pris conscience de ce problème et
jugeant que la situation a atteint un point critique, elles ont promul-
Des actions dans tout le pays
gué une loi, adoptée en juin 2005, en faveur de l'éducation pour la
La loi appelle les agriculteurs et pêcheurs à proposer des opportunités
nutrition (« shokuiku » en japonais). Cette loi a pour objet l'acquisi-
de rencontres et de découverte de la ferme et de la pêche afin d'ac-
tion de connaissances sur l'alimentation et le développement de
croître la connaissance des Japonais sur les bénéfices de la nature et
capacité à faire des choix alimentaires appropriés pour pallier à la ten-
l'importance de l'activité humaine dans la production et la distribution
dance globale de perte de la culture culinaire traditionnelle.
de l'alimentation. Il existe déjà des initiatives dans ce sens sous forme
Le repas traditionnel japonais se compose de riz associé à du poisson
de ventes directes du producteur au consommateur, de visites éduca-
ou de la viande, de légumes et de fruits. Ce modèle se perd de plus
tives, et de fourniture de produits agricoles à des écoles locales. Le
en plus, notamment chez les hommes de 30 à 60 ans. Selon une
gouvernement souhaite un réel engagement du secteur alimentaire à
étude sur la santé publique
travers des actions civiques telles que des visites de
et la nutrition menée en
sites, des cours de cuisine ou des sites Internet four-
2003, 30 % des hommes de
nissant une information nutritionnelle pertinente.
cette tranche d'âges sont en
Le ministère de l'Education s'est concentré sur la
surpoids. A l'opposé, une
promotion du « shokuiku » à travers des programmes
tendance
de
scolaires, le ministère de la Santé s'est engagé dans
recherche de la minceur chez
la prise de conscience de la santé en terme d'enjeu
les jeunes femmes se répand.
national, tandis que celui de l'Agriculture s'est
La même année, une estima-
concentré sur la chaîne alimentaire, de la production
tion du centre de recherche
à la distribution. Ce dernier a développé des pro-
excessive
sur l'industrie alimentaire
Photo : Jetro Paris
montrait que 44,5 % des
Fair » sur deux jours qui a attiré plus de 27 000 visi-
Japonais se nourrissaient de repas à emporter, de bento ou de plats
teurs. Il a également mis en place la « Shokuiku Local Activities
préparés par un traiteur. Une autre étude montrait que 10,5 % des
Competition », récompensant les activités de promotion les plus
enfants à Tokyo prenaient leur petit-déjeuner et leur dîner seuls. Les
réussies. Au cours de l'année fiscale 2005, le ministère a tenu la
Japonais sont de moins en moins enclins à acheter de quoi préparer
« Shokuiku and Health Fair » dans douze villes à travers le Japon.
à manger, à cuisiner et manger à la maison en famille, rendant diffi-
Cette manifestation a donné l'occasion aux populations locales de
cile une véritable éducation sur la nutrition dans un cadre familial.
montrer leur traditions culinaires, de partager leurs expériences et
Sept points composent le « shokuiku » :
difficultés et de transmettre leurs connaissances ancestrales.
- la promotion de la santé mentale et physique des Japonais ;
Un guide alimentaire avait été publié en 2000, mais sans résultat
- les aider à développer une meilleure appréciation de leur régime ali-
probant. Il était plus un recueil de slogans qu'un plan d'actions spé-
mentaire, en prenant en compte le rôle de l'environnement naturel et
cifiques. Les ministères de la Santé et de l'Agriculture ont alors
des personnes travaillant à la production, à l'acheminement et à la
décidé de créer un comité nommé « Food Guide Committee », char-
préparation des aliments ;
gé de la réalisation d'un guide illustré et facile d'accès. Ils ont conçu
- un développement national de la promotion du « shokuiku » ;
un guide en forme de toupie illustrant clairement quelle quantité
- les parents, éducateurs et animateurs doivent activement promou-
manger de quelles catégories d'aliments grâce à des images très
voir le « shokuiku » auprès des enfants ;
explicites de plats japonais. Ce guide est diffusé à travers les
- tirer profit de toutes les opportunités pour offrir diverses expérien-
médias, Internet et des colloques. Le ministère de l'Agriculture a
ces et activités autour de l'alimentation, à la maison, à l'école ou
également créé un manuel pour la restauration industrielle. Les
ailleurs ;
retombées de cette
- prendre conscience et apprécier la culture de la cuisine japonaise
action ne sont pas
traditionnelle et créer des opportunités d'actions entre producteurs
encore connues, mais
et consommateurs afin de revitaliser les fermes rurales et les régions
seront
de pêche et permettre une meilleure autosuffisance alimentaire du
bénéfiques.
Japon ;
encore à voir si les
- fournir des informations appropriées sur la sécurité alimentaire.
habitudes alimentaires
Vu l'étendue de la mission de « shokuiku », une collaboration entre
des
les diverses parties prenantes est indispensable. La Commission pour
fo n d a m e n t a l e m e n t
la sécurité alimentaire, le ministère de l'Education, de la Culture, des
changer.
Sports, de la Science et Technologies, le ministère de la Santé et du
Caroline Artus
Travail et celui de l'Agriculture, de la Forêt et de la Pêche sont activement impliqués, sous la direction du cabinet du Premier ministre. Il
semble qu'il n'y ait pas d'équivalent à l'étranger d'une opération
d'une telle envergure, c'est pourquoi le gouvernement japonais fait
la promotion de son plan également à l'étranger.
Photo : Maff
4
grammes nationaux comme la « Nippon Shokuiku
sans
Japonais
doute
Reste
vont
Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2006
INTERVIEW
Guillaume Dureau,
Photo : Jetro Paris
Directeur de la branche équipement
Areva NP
Pouvez-vous nous présenter le marché mondial de
l'énergie nucléaire tel qu'il
Le groupe Areva dispose
est actuellement ?
Comment envisagez-vous
d'implantations industrielles
son avenir ?
dans 40 pays et d'un réseau
Précisons tout d'abord que
le marché électrique connaît
commercial dans plus de 100
une croissance mondiale
pays. Au Japon, le pôle
régulière de 2 % par an, ce
qui représente un doublenucléaire d’Areva a enregistré
ment du marché en trente
en 2005 un chiffre d’affaires
ans. La satisfaction de la
demande électrique est
de 344 millions d’euros,
assurée en grande partie
résultat qui devrait encore
par la « génération de puissance en base ». Celle-ci est
progresser en 2006 et 2007.
engendrée essentiellement
par le nucléaire, le charbon
et le gaz.
Si l'on se penche sur les trois
principaux critères généralement appliqués au marché
de l'énergie, nous constatons
que le nucléaire se place
véritablement en tête des
énergies pour l'avenir.
Concernant le
premier critère,
En octobre 2006, Areva a signé avec MHI un accord étac'est-à-dire le
blissant les bases d’une coopération dans le domaine de
respect de l'environnement et
l’énergie nucléaire. Avec le rapprochement de Westinghouse
la lutte pour la
et Toshiba et celui de General Electric et Hitachi, trois
réduction des
acteurs de poids, comportant chacun un industriel japonais
émissions de
se partagent dorénavant le marché mondial.
gaz à effet de
serre, le
nucléaire est
incontestablement l'énergie
la plus propre, les centrales
à charbon propre n'existant
pas encore.
Sur le critère de la sécurité
d'approvisionnement, le gaz
doit composer avec des
risques politiques réels, car il
provient de Russie ou du
Proche et Moyen-Orient. Il
donne ainsi l'avantage au
nucléaire.
Enfin, le dernier critère est
celui de la compétitivité
sur laquelle le nucléaire,
indépendamment de toute
taxation des émissions de
CO2, s'avère être le mieux
placé, même si le coût relevé
du mégawatt est variable
selon les études économiques publiées. Il dépend
notamment du choix de la
période d'amortissement des
investissements de départ
très lourds, mais il a le grand
avantage d'une moindre
dépendance aux variations
du prix de la matière première. Ainsi, si le coût du
gaz est multiplié par deux,
le coût du MWh à l'arrivée
augmente de 60 %, alors
que si l'uranium naturel voit
son coût multiplier par deux,
le coût final du MWh n'augmentera que de 5%. Le
nucléaire offre donc une visibilité très forte et une prédiction très juste de l'avenir.
De fait l'Agence internationale de l'énergie, dans sa
dernière publication de
2006, préconise une forte
croissance du nucléaire. De
son côté, Areva escompte
un minimum de 200 gigawatts nucléaires à construire
d'ici 2030. Il faut cependant
garder en mémoire que les
processus industriels dans le
nucléaire prennent du temps :
il s'écoule au moins dix ans
entre la réflexion sur un projet et son raccordement
effectif au réseau.
Le nucléaire n'est pas un
produit classique. Areva est
très attachée à la notion de
« public acceptance » et met
un point d'honneur à satisfaire la demande toujours
plus grande de sûreté
nucléaire. La question du
retraitement des combustibles
usés est également centrale.
Aussi faut-il garder une
vision globale du système.
Areva développe une
approche mondiale du
marché. Quelles sont les
zones géographiques considérées comme
stratégiques ?
Plusieurs zones sont stratégiques pour notre groupe.
En commençant par l'Asie, il
y a bien sûr la Chine, pays
pour lequel nous sommes
candidats à un appel d'offre
pour quatre réacteurs de
nouvelle génération, en
concurrence avec
Westinghouse. On ne dispose toutefois que de peu de
visibilité sur l'aboutissement
de cette procédure. Areva
propose également à ses
clients chinois des équipements pour leurs réacteurs
de génération actuelle, dits
de « duplication ». L'Inde est
un pays dont le potentiel
nous intéresse. Nous y possédons une solide implantation industrielle au travers
de notre filiale de transmission et distribution d'électricité. Notre groupe attend
que le pays se mette en
conformité avec les règles
internationales de non-prolifération pour s'y développer
dans le nucléaire. Le Japon
demeure un marché
attrayant pour Areva. Le
programme nucléaire va
perdurer dans l'archipel,
avec une possibilité de développer des réacteurs de plus
faible capacité. Enfin, nous
sommes attentifs à la péninsule indochinoise, notamment le Vietnam.
Les autres continents stratégiques pour notre groupe
sont l'Amérique du Nord et
l'Europe. Le retard en termes
de génération de puissance
est d'ailleurs probant dans
plusieurs pays européens,
5
Interview
Guillaume Dureau,
Areva NP
Photo : Jetro Paris
6
ce qui devrait donc se traduire par de nouveaux projets de centrales. Je pense en
premier lieu au RoyaumeUni où des décisions d'investissements sont imminentes.
Après la naissance de
Toshiba-Westinghouse,
Areva et Mitsubishi Heavy
Industry (MHI) ont annoncé leur alliance. Pensezvous que ce secteur va
poursuivre sa restructuration?
Je pense qu'il serait plus
judicieux de parler de structuration plutôt que de restructuration. L'alliance
Toshiba-Westinghouse est
un véritable mouvement de
concentration (Toshiba reprend Westinghouse),
contrairement à notre partenariat avec MHI pour lequel
aucun échange de capital
n'est prévu.
Le secteur assiste à l'arrivée
de nouveaux acteurs, notamment asiatiques, susceptibles
de le faire évoluer. Les SudCoréens sont de plus en plus
présents sur le marché, de
même que les Chinois. Ces
derniers ont cependant en
tête une autre stratégie : ils
désirent créer leur propre
filière sur leur territoire.
Pourriez-vous nous expliquer le projet de coopération entre Areva et MHI ?
Il s'agit d'une collaboration
pour créer un nouveau réacteur de troisième génération
d'une puissance de 1 000
mégawatts électriques.
L'EPR que nous construisons
en Finlande est de 1 600
mégawatts. MHI dispose
d'un design de 1 700 mégawatts. Nous pensons qu'il
existe un marché potentiel
pour un réacteur de taille
intermédiaire. Nous souhaitons ainsi développer une
gamme, une complémentarité en mettant sur le marché
plusieurs types de réacteurs
en fonction des besoins des
clients. Nous nous unissons
pour mettre à profit le
meilleur de chacun de nos
produits respectifs. Le plan
de développement de ce
réacteur avancé par MHI est
ambitieux puisqu'il table sur
une période de 4-5 ans.
Nous espérons que cette
alliance n'est qu'un premier
pas vers une coopération
plus profonde. Nous avions
déjà travaillé ensemble, par
exemple pour la réalisation
de l'usine de retraitement de
Rokkasho-Mura.
La presse japonaise s'est
faite l'écho de discussions en
cours entre MHI et General
Electric. Elles portent en
réalité sur l'ensemble des
activités de notre partenaire,
et pas sur le nucléaire. De
notre côté, si le réacteur de
1 000 mégawatts est un succès, nous avons déjà des
idées pour la suite à donner
et pour compléter la gamme.
Propos recueillis par
Caroline Artus
NOUVEAUX PROGRAMMES D’INVITATION DE JETRO
Jetro a mis en place un programme d'invitation (« Jetro
Investment Mission ») à destination des entreprises étrangères
ayant un fort potentiel sur le marché japonais. Ce programme,
d'une durée d'une semaine au Japon, leur permettra de mieux
appréhender l'environnement des investissements, ainsi que le
tissu industriel régional.
Le séjour comprend des réunions et entretiens avec des entreprises japonaises, des visites de bureaux, sites industriels ou
centres de R&D à même de permettre aux participants d'obtenir les informations qui les aideront à choisir leur lieu d'implantation au Japon.
Les frais de voyage, d'hébergement et de déplacement à l'intérieur du pays sont pris en charge par Jetro. La maîtrise
de l'anglais est impérative.
Les programmes en cours pour l'année 2006-2007 concernent l'équipement médical dans les régions de Saitama,
Shizuoka et Kobe (du 3 au 9 décembre), les pièces automobiles (du 5 au 10 février 2007) à Hiroshima et Nagoya.
Deux entreprises françaises participent au programme sur l'équipement médical : la première se positionne dans le
marché du diagnostic « in vitro » et propose ses produits dans quatre secteurs (hématologie, immunologie, biologie
chimique et coagulation), la seconde conçoit et développe des logiciels pour la radiologie numérique. Il est d'ores et
déjà prévu en mars 2007 (dates exactes à définir) un programme consacré à l'industrie du tourisme.
Les candidats peuvent se faire connaître auprès de Jetro Paris auprès de Patricia Cohen ([email protected]).
Plus de détails sur le site http://ww/jetro.go.jp/en/invest/investmentservices/event/program/invitation/index.html
Isabelle Comtet
Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2006
INVESTIR
Animation : des studios japonais à la rencontre de la
création française
Dans le cadre d'un programme « Local to Local », une délégation regroupant une dizaine de studios
d'animation japonais est venue en France début novembre 2006 pour rencontrer des homologues
franciliens. Un colloque a été organisé pour présenter l'importance de l'animation et de son secteur,
mais aussi la richesse que pourraient engendrer des coopérations entre les deux pays, connus pour
leur talent en termes de création d'images et d'écriture de scénarios.
La ville de Nerima, située dans l'agglomération de Tokyo, est le ber-
moyenne environ 300 heures de productions de séries de 26 épisodes
ceau de l'animation japonaise depuis cinquante ans. Les studios de
de 26 mn par an. En 2005, 24,7 millions d'euros d'aides ont été accor-
Toei Animation y ont débuté en 1956, de même qu'Osamu Tezuka en
dés, ce qui représente environ 16 % des devis présentés. Cependant,
1962, avec la création de Mushi Production. L'association Nerima
une chaîne de télévision française doit être engagée dans une pro-
regroupe aujourd'hui plus de 80 entreprises dans le domaine du ciné-
duction pour que le CNC puisse intervenir. Les chaînes participent
ma d'animation.
pour 25,6 % des devis, avec en tête TF1 (67 heures de production)
Du 6 au 9 novembre, l’association a accompagné le déplacement à
et France 3 (65 heures).
Paris de dix studios japonais. L'importance de l'animation au Japon
Le système de soutien du CNC permet la co-production étrangère, le
n'est plus à rappeler, mais notons que 60 % de l'animation produite
Canada étant dans ce domaine le partenaire historique de la France.
dans le monde est japonaise. La présence de Nerima et son action
Pour bénéficier du soutien du CNC, la coopération doit réunir quator-
dans cette opération confirment son souci de renforcer les liens fran-
ze points sur les vingt-et-un répertoriés par le système. Il faut notam-
co-japonais pour développer des coopérations fructueuses.
ment que 30 % du budget de l'opération soit français et que 30 % des
dépenses au moins soient effectuées en France.
Le soutien à la création
Les aides à la création en amont concernent l'écriture, le pilote, l'équipement studio, l'innovation technologique, l'édition vidéo et la
Un colloque organisé par l'Agence de développement de Paris-Ile-deFrance et Jetro Paris à l'occasion de la mission Nerima a permis dans
un premier temps de faire le point sur les structures françaises de soutien à l'animation. Les co-productions avec des entreprises étrangères
ne sont pas exclues de leur champ d'action.
L'association française pour le cinéma d'animation (AFCA) s'est impliquée dans la rencontre des studios français et japonais. Lors du colloque, Olivier Catherin, son co-directeur, est venu présenter ses
activités. L'Afca est née en 1971 pour promouvoir le cinéma d'animation auprès du public en France et à l'étranger et compte aujourd'hui
près de 250 membres (professionnels, étudiants et amateurs de cinéma d'animation). Elle propose des projections régulières de films d'animation à Paris, coordonne la Fête du cinéma d'animation et organise
le Festival national du film d'animation à Auch tous les deux ans.
L'association accompagne également les écoles d'animation, soutient
les diffuseurs et joue un rôle de relais avec les meilleurs interlocuteurs
dans le milieu.
Le CNC - Centre National de la Cinématographie - apporte quant à lui
un soutien capital à la création de films cinématographiques, notamment de films d'animation. Selon Valérie Bourgoin, venue présenter
l'activité du CNC en matière d'animation, le centre consacrera 251
millions d'euros au cinéma et 221 millions à l'audiovisuel en 2006.
Treize projets de long métrage d'animation ont bénéficié de son soutien en 2005, mais l'essentiel de l'animation en France relève de l'audiovisuel. Les aides dites automatiques sont les plus importantes. Il
existe en France 43 sociétés de production d'animation dont neuf
sont à l'origine de 50 % des volumes produits. En 2005, cinq nouvelles sociétés d'animation ont été créées. Le CNC dénombre en
MISSION
«LL»
Les programmes « Local to Local », initiés par Jetro, ont
pour objectif la promotion de la coopération économique
et industrielle entre une région japonaise et une région
étrangère. Dans le cas présent, l'association Nerima souhaitait établir des liens avec des studios français, dans
l'optique de co-productions. La mission Nerima a débuté
en avril 2006. En juillet, une étude préalable a été conduite sur le marché de l'animation en France. Début novembre, une délégation japonaise, regroupant une dizaine de
studios, est venue à Paris, où des contacts avaient été préalablement établis avec des studios d'animation franciliens, via Jetro Paris et l'Agence de développement de
Paris-Ile-de-France.
Le premier jour a été consacré au colloque, le deuxième à
des visites (école de l'image des Gobelins à Paris XIIIe, studios d'animation et France 3) et le dernier jour à des
entretiens individuels. Plusieurs projets ont été mis sur
pied et des studios français se rendront au Japon en mars
2007 à l'occasion du Tokyo International Anime Fair. La
délégation japonaise envisage de poursuivre le programme
LL et de revenir pour le festival international d'animation
à Annecy en juin. Isabelle Comtet
7
Animation: des studios japonais à la rencontre de la création française
promotion du savoir-faire français à l'étranger. Patrick Cocquet, délé-
6-12 ans que se positionne la création japonaise. Un épisode d'ani-
gué général du pôle de compétitivité Cap Digital un des seize pôles
mation au Japon coûte en moyenne entre 12 et 14 millions de yens
labellisés par le gouvernement en 2005, a présenté son activité dans
(environ 80 000 euros). Il n'existe pas de financement public pour
les contenus et la connaissance. En réponse à l'appel à projet du gou-
aider à la réalisation de films d'animation dans l'audiovisuel.
vernement, plus de 300 acteurs économiques et laboratoires de
recherche se sont mobilisés afin de proposer un pôle centré sur les
nouveaux marchés des contenus dans six domaines stratégiques
Des publics différents
d'activités : contenus numériques, jeux vidéos, éducation numérique,
Les difficultés des co-productions franco-japonaises dans le domaine
patrimoine numérique, ingénierie de la connaissance, nouveaux usa-
de l'animation sont multiples. La répartition du travail et le partage
ges mobiles. L'Ile-de-France
des responsabilités sont délicats à
représente en effet 80 % de
mettre en place. D'ailleurs, Les Films
l'activité du secteur de l'anima-
de la Perrine ont tenté une co-pro-
tion, estimée à environ 12
duction qui n'a pas abouti pour cette
milliards d'euros.
raison. De plus, très souvent les
Français désirent contrôler la co-production, ce que la partie japonaise
Vers des co-productions
franco-japonaises ?
8
peut ne pas accepter facilement. Il
s'avère exceptionnel que les partenai-
La suite du colloque a donné
res soient tous les deux gagnants car
lieu à une présentation du mar-
souvent le dessin animé est un succès
ché japonais et des possibilités
sur un marché, par exemple le fran-
de collaboration. Il existe une
çais, mais pas sur l'autre, d'où l'idée
dizaine de chaînes de télévision
émise durant le colloque de prévoir
sur le créneau de l'animation au
que le partenaire, japonais dans notre
Japon. Les chaînes ne réalisent
exemple, puisse aussi tirer profit du
pas d'achats actifs d'œuvres
marché français où l'œuvre a trouvé
étrangères. Une exception parmi
son public. En fait, la demande des
d'autres est la série française
consommateurs est différente selon
« Totally Spies » diffusée sur
les pays. Le public japonais apprécie
une chaîne de Tokyo. Cette série
des personnages aux grands yeux et
est un succès mondial : elle a
grande bouche, avec une touche de
été vendue à plus de cent pays
violence, alors que le français souhai-
et la cinquième saison est en
te moins de violence, plus d'images
préparation. Une autre surprise
pour un effet de mouvement plus
est venue de la série « Prudence
fluide. Le partenaire japonais doit
petit-pas » qui a été vendue il y
dans ce cas accepter un surcoût dû à
a quatre ans à la chaîne nationale japonaise NHK. En revanche, le des-
un plus grand nombre d'images et prendre le risque de moins plaire à
sin animé « Oban Star-Racers », une coproduction franco-japonaise,
son public japonais.
n'a pas encore trouvé de chaîne hertzienne japonaise pour sa diffusion. Jusqu'à présent les co-productions étaient généralement été
Une session du colloque a été consacrée à la présentation individuel-
perçues dans l'archipel, marché encore peu ouvert car presque auto-
le des studios invités. Il s'agissait côté japonais de Broccoli, Dogakobo,
suffisant, comme étant des œuvres étrangères. Depuis quelques
Mebius, Mushi, Office Prion, Rikuentai, des studios Cats, Hibari et
années, il devient cependant de plus en plus américain et de moins en
Kuma, de Zaendo et Tokyo Kisd. Côté français étaient présents Mac
moins japonais.
Guff, venu présenter son dernier dessin animé « Azur et Asmar »
Côté français, le stock de films d'animation était très faible à l'époque
actuellement à l'affiche, puis Bibo Films, Alphanim, Amrathon,
de la privatisation de TF1 en 1987. Il a donc fallu acheter à l'étranger
Ellipsanime, Millimages, Def2Shoot, Moonscoop et Sip Animation.
des séries et notamment au Japon, où l'animation disponible à ce
Certains studios japonais sont venus avec des propositions de coopé-
moment-là n'était pas destinée aux jeunes enfants. Le mouvement de
ration sur des animations déjà ébauchées, l'un d'eux a également pré-
censure qui a sévit en France pendant une dizaine d'années était donc
senté un projet de construction d'un studio 3D à Nerima. La volonté
prévisible face à cette vague de dessins animés japonais.
est là, les projets aussi et malgré les difficultés soulevées lors de cette
rencontre, les Japonais et les Français désirent aller plus loin.
Trois tranches d'âges sont communément différenciées : les pré-sco-
Quoiqu'il en soit, une admiration réciproque est née et des premiers
laires, les 6-9 ans, les 9-12 ans. Dans la première tranche, les jeunes
contacts ont été établis. Une nouvelle rencontre est prévue au prin-
Japonais sont peu présents, notamment pour des questions démogra-
temps : cette fois-ci plusieurs entreprises françaises se rendront à
phiques, et au-delà de 12 ans, il n'y a plus d'offre d'animation, mal-
Nerima à l'occasion de la « Tokyo International Anime Fair ».
gré la présence d'un vrai public. C'est essentiellement sur la tranche
Caroline Artus
Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2006
INNOVER
Relancer la coopération industrielle franco-japonaise :
les hautes technologies en première ligne
Le 29 septembre dernier, la Chambre de Commerce
et d'Industrie de Paris (CCIP) et le journal japonais
Nikkei ont organisé - sous le patronage de Jetro
Paris - un séminaire sur le thème de la « Nouvelle
collaboration industrielle franco-japonaise après la
reprise économique au Japon ». Quelque 120 dirigeants de sociétés franco-japonaises étaient réunis
pour discuter de l'avenir de coopération industrielle entre les deux pays.
Faisant dans un premier temps le point sur l'économie japonaise, Florence Astier, économiste à la Société Générale a
expliqué : « Le Japon a renoué avec une forte croissance économique en reduisant sa surcapacité de production et en assainissant le secteur bancaire ». Naoaki Okabe, éditorialiste en
chef du journal Nikkei, a exposé pour sa part que grâce à la
mondialisation, les entreprises ont bien tiré profit de la forte et
rapide croissance des pays asiatiques, notamment de la Chine.
Forte reprise de l'économie japonaise
Les deux spécialistes se sont montrés optimistes sur l'avenir de
l'économie japonaise, Florence Astier assurant que même si le
pays connaissait une diminution de sa population active liée à
la baisse de taux de fécondité et au vieillissement de la population, la forte hausse de la productivité due à la mécanisation
et le dynamisme des exportations des produits de haute technologie lui permettraient de soutenir une croissance stable.
Tout en soulignant la pérennité de la relance économique au
Japon, Naoaki Okabe a expliqué que pour rehausser le taux de
croissance potentielle, « il faudrait propager les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le secteur tertiaire, favoriser les investissements de R&D, faciliter
l'investissement des entreprises étrangères au Japon et enfin
renforcer l'intégration en Asie de l'Est. »
Sur le dernier point, il a plaidé pour l'accélération du processus
non seulement par une dépendance économique de facto,
mais aussi par une réelle volonté politique dans la region. Il a
précisé tout de même que du point de vue politique, la construction d'une monnaie unique en Asie de l'Est ne se réaliserait
pas dans un proche avenir.
Relancer la coopération industrielle
Sur le terrain des relations bilatérales, Masami Wada, directeur
exécutif du journal Nikkei a déclaré : « La forte reprise de l'économie japonaise donne une occasion unique de relancer des
relations industrielles franco-japonaises, notamment dans le
secteur de nouvelles technologies ». Appuyant cette déclaration, Michèle Boccoz, directrice des affaires internationales à
l'Institut Pasteur, a témoigné d'une coopération dynamique
entre les deux pays dans le secteur de la haute technologie.
« Malgré l'absence de son propre établissement dans
l'Archipel, l'Institut Pasteur a le plus grand nombre de projets
de recherche conjoints avec le Japon dans la zone AsiePacifique », a-t-elle expliqué. Thierry Desroy, président de
Yappa Europe, a quant à lui indiqué qu'en exploitant la nouvelle technique d'imagerie 3D dont Yappa possède la propriété intellectuelle, sa société collabore avec de grandes
entreprises européennes dans le secteur automobile afin de
concevoir des nouveaux modèles.
RÉCENTES COLLABORATIONS FRANCO -JAPONAISES
Entreprises
Secteur
Areva - MHI
Nucléaire
Guerber - Terumo
Pdts pharmaceutiques
Thomson Grass ValleyCanopus
Technologies
de l’information
Nelson FinancesFirst Retailing
Dassault SystèmesZuken
Thomson Funai Electric
Mode
Technologies
de l’information
Technologies
de l’information
Date
Octobre 2006
Mars 2006
Décembre 2005
Mai 2005
Février 2005
Janvier 2005
En conclusion du séminaire, Laurent Trupin, directeur général
de l'AFII (Agence française pour les investissements internationaux) et Hiroshi Tsukamoto, président de Jetro, ont tour à
tour plaidé pour un renforcement des investissements entre les
deux pays en détaillant les attractivités franco-japonaises. « Le
marché français est très ouvert pour les investisseurs étrangers » a commencé Laurent Trupin. Il a précisé qu'un Français
sur sept travaillait dans une entreprise internationale et que
46 % du CAC 40 était détenu par des entreprises etrangères.
Quelque 400 entreprises d'origine japonaise sont déjà installées en France et
plus de 60 000 personnes travaillent
pour elles en France.
Hiroshi Tsukamoto a
rappelé de grands
avantages du Japon,
deuxième marché
Hiroshi Tsukamoto (Photo : Jetro Paris)
mondial où les
consommateurs, sophistiqués, ont au pouvoir d'achat élevé. Le
Japon a incontestablement un haut niveau de R&D, les entreprises accordent traditionnellement beaucoup d'importance
aux partenariats et c'est un pays à envisager comme une base
stratégique efficace en Asie
Aki Yamasaki
9
J E T R O B i z m a t c h @ C E AT E C J a p a n 2 0 0 6
Jetro Bizmatch@CEATEC Japan 2006
En marge de la 7e édition de CEATEC, la plus importante manifestation en Asie
dans le secteur des technologies de l'information qui s'est tenue du 3 au 7
octobre, Jetro a organisé trois journées de rencontres personnalisées. CEATEC
attire chaque année près de 800 exposants et plus de 200 000 visiteurs avides de
découvrir les nouveaux produits, technologies et services qui défient les frontières
entre image, information et communication. En 2005, le Jetro Bizmatch@CEATEC
Photo : CEATEC
Japan 2006 a permis environ 240 rencontres pré-arrangées entre entreprises
étrangères et partenaires potentiels japonais. Pour participer aux sessions de « business-matching », les entreprises
doivent avoir un intérêt marqué par un développement sur le marché japonais et ne pas avoir pas de filiale au Japon,
l'objectif étant de les aider dans leur recherche d'un partenaire dans l'Archipel.
Parmi les six participants français, Systar, leader du marché du « Business Process Performance Management »
(BPPM), fournit aux directions informatiques des solutions améliorant l'efficacité et la rentabilité. Présent en Europe
et aux Etats-Unis, Systar souhaiterait créer un réseau au Japon via des partenariats couvrant tous les secteurs d'activités. Axway Ltd., qui propose des solutions informatiques pour synchroniser les échanges internes et externes d'une
entreprise, est déjà présent en Asie à travers des bureaux à Hong Kong, en Chine, à Singapour, ainsi qu'en Malaisie et
en Corée du Sud. La société envisage aujourd'hui un développement au Japon. Les PME ne sont pas en reste à
l'exemple d'AtomiZ ou d'Apach Network. La première est un éditeur de solution logiciels, alors que la seconde se
place sur le marché du traitement numérique des données audio-video et recherche un partenaire japonais, idéalement
un portail Internet ou un moteur de recherche souhaitant se développer dans le secteur musical. « Cette édition s'est
très bien déroulée », a déclaré Naonori Yamada, chargé à Jetro Paris de l'identification des entreprises françaises et du
suivi des dossiers. « Mieux encore que l'année précédente. Les entreprises françaises ont eu plusieurs contacts intéressants et nous espérons déjà pour une d'entre elles la signature d'un accord très rapidement. » Isabelle Comtet
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A VOS AGENDAS
DU
11 DÉCEMBRE 2006 AU 31 JANVIER 2007
La région de Gobo (préfecture de Wakayama) expose dans les locaux de Jetro Paris une pièce modulable, agencée autour de tatamis traditionnels
produits dans la région. Cette exposition est réalisée dans le cadre de la promotion de la « Japan
Brand ». Exposition gratuite, sur rendez-vous.
CONTACT : Jetro Paris au 01 42 61 27 27
DU
12 AU 16 MARS 2007
Deux fois par an, au printemps et à l’automne, la
« Japan Fashion Week », soutenue par le Meti,
donne l’opportunité à l’industrie de la mode japonaise de présenter ses dernières créations.
La quatrième édition se déroulera à Tokyo du 12
au 16 mars sous le triple signe de la création, de
l’artisanat et du commerce. Les créateurs et acheteurs du monde entier sont attendus aux défilés
des nouvelles collections.
CONTACT : [email protected]
21 ET 22 DÉCEMBRE 2006
En collaboration avec l’Agence régionale de développement économique d’Auvergne, Jetro Paris
organise à Clermont-Ferrand et à Vichy un colloque sur le marché japonais.
CONTACT : Patricia Cohen au 01 42 61 59 77
PREMIER TRIMESTRE
2007
Dans le cadre de ses activités de soutien aux
entreprises japoanises, Jetro sera présent dans
plusieurs salons au cours du premier trimestre :
Midem, marché international de la musique du
21 au 25 janvier à Cannes ;
Planète Meubles, du 25 au 29 janvier à Paris;
Maison & Objet, salon international de la
décoration, du 26 au 30 janvier à Paris ;
Première Vision, salon mondial des tissus
d’habillement, du 20 au 23 février à Paris ;
Salon international de l’Agriculture, du 3 au
11 mars à Paris ;
Biovision, forum mondial des sciences de la vie,
du 11 au 14 mars à Lyon.
CONTACT : Jetro Paris au 01 42 61 27 27
Le Centre UE-Japon pour la Coopération industrielle,
fondé par la Commission européenne et le Meti avec
le soutien de Jetro, organise diverses formations
au Japon axées sur la découverte du management
et des marchés japonais, de l’organisation et des
structures industrielles au Japon.
DU
7 MAI AU 1
ER
OU
8 JUIN 2007
« HRTP - Japan Industry Insight »: Ce programme (4 ou 5 semaines au Japon) offre une
vision approfondie de la structure industrielle et
de la pratique des affaires au Japon. Il s’adresse
aux cadres européens qui jouent un rôle déterminant dans l’élaboration et la mise en œuvre
des politiques de leur entreprise vis-à-vis du
Japon, à ceux qui vont être mutés au Japon ou
qui souhaitent se former aux méthodes de gestion et aux dernières évolutions technologiques
au Japon.
Dates de la formation : du 7 mai au 1er ou 8
juin, la 5e semaine étant optionnelle.
Date limite de candidature : 16 février 2007
CONTACT : www.eu-japan.eu/europe/hrtp.html
Le journal de Jetro Paris / 4e trimestre 2006
Photos : JNTO
HORIZONS JAPON
Les « konbini » évoluent
Commerces de proximité souvent ouverts 24h/24 et 7j/7, les « conve-
baptisé Fork Talk, où après avoir commandé le plat qu'il souhaite man-
nience stores » couvrent la totalité du pays avec plus de 40 000 maga-
ger, le client peut continuer ses courses dans le magasin : un bipeur le
sins au Japon. On les trouve à chaque coin de rue dans les grandes
préviendra que son repas est prêt.
villes et jusque dans les petites villes et les zones rurales. Comme les
Seven-Eleven, à l'origine de l'ouverture du premier convenience store
supérettes en France, les « konbini » distribuent des produits de
à Tokyo en 1974, parie sur la mise en vente de nouvelles marchandi-
consommation courante, mais ils proposent aussi de très nombreux
ses. Traditionnellement, les konbini vendent des magazines et des
services : photocopie, borne Internet, envoi de fax, réservation de
mangas, mais pas de livres reliés. Dans plus d'une centaine de maga-
spectacles ou d'hôtels, relais de sociétés de vente par correspondan-
sins (sur quelque 11 000 détenus par la chaîne), Seven-Eleven a mis
ce. On peut également y payer la plupart des factures : eau, gaz, élec-
en vente des romans et essais économiques, dès leur parution. A cause
tricité, téléphone, télévision… Selon une enquête de Nikkei
du développement d'Internet, les librairies sont en perte de vitesse au
Marketing Journal, le chiffre d'affaires global des chaînes de konbini
Japon, qui en cinq ans a perdu plus de 3 000 points de vente et comp-
est estimé à environ 52 millions d'euros pour l'année fiscale 2005,
te aujourd'hui 17 500 librairies. Les éditeurs ont demandé au distribu-
Malgré des multiples produits et services qu'ils proposent, les konbini
teur Tohan de défendre le marché en vendant les nouvelles parutions
font face à une baisse de leurs ventes depuis 2004. La concurrence est
via les convenience stores. Si cet essai est validé, la vente des livres au
acharnée entre les tenants du marché (Seven Eleven, Lawson et
Japon pourrait être révolutionnée.
Family Mart) qui annoncent des programmes d'ouverture de magasins
Dans douze de ses magasins, Lawson a choisi de chouchouter ses
très actifs, mais la lutte se situe aussi sur le plan de l'innovation.
clients les plus âgés en aménageant les accès, en abaissant la hau-
Comment attirer de nouveaux clients ? Les stratégies diffèrent, mais
teur des rayons, en grossissant l'affichage des prix, en proposant des
reste un point commun, à savoir ne pas hésiter à modifier l'identité, et
produits spécifiques et même en installant des bancs et des tables
l'uniformité, de l'enseigne et proposer de nouveaux produits et servi-
devant les magasins afin de permettre à ses clients seniors de passer
ces en fonction de la clientèle des différents points de vente.
un moment ensemble. Dans le futur, Lawson envisage de convertir
Ministop, chaîne affiliée à Aeon Co., propose désormais dans certains
ainsi 30 % de ses magasins.
magasins des plats chauds, des pâtisseries et des onigiri préparés sur
De son côté, Family-Mart a ouvert en avril un magasin dans un cam-
place à la demande. Dès 7 heures du matin, étudiants et cols blancs
pus universitaire où il vend des bento pour le déjeuner, des sandwichs
s'y pressent sur le chemin de la faculté ou du bureau. Ceux qui restent
et de la papeterie. Le magasin n'est qu’une heure et demie par jour,
tard au bureau y trouvent également de quoi dîner. La clientèle fémi-
avant le début des cours et à l'heure du déjeuner, mais il draine autant
nine représente 40 % des clients de ce nouveau type de magasins,
de clients que la moyenne des convenience stores. L'idée de la chaîne
contre seulement 20 % pour les Ministop classiques. Circle K Sunkus,
est d'ouvrir d'autres magasins dédiés dans des écoles, des hôpitaux ou
qui compte plus de 5 000 points de vente dans le pays, ce qui le place
des ensembles d’immeubles d’habitation.
au quatrième rang des chaînes, a ouvert un nouveau type de konbini,
Isabelle Comtet
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LAURIERS À
L’Auvergne à l’heure japonaise
12
Née des volcans, l'Auvergne est une
l'aéronautique. Aux côtés de grands
depuis longtemps des contacts commer-
terre d'eau et de feu qui conjugue toutes
noms de l'industrie, parmi lesquels
ciaux avec le Japon. Celui-ci sait en effet
les énergies. Energie de la terre qui a
Michelin, Danone, l'Oréal, Alcan, Sagem
apprécier à sa juste valeur le savoir-faire
permis le développement de grandes
et Louis Vuitton, tout un réseau de
des hommes et la qualité des produits
cultures dans les plaines de la Limagne
PME-PMI, dont certaines leaders sur
proposés par l'Auvergne. Pour accentuer
et d'un élevage de qualité dans les pâtu-
leur marché, apporte sa vitalité au tissu
cette synergie, l'Agence régionale de
rages. Energie des sources souterraines
économique. Deux universités, sept
développement économique s'est rap-
qui a suscité la création de stations ther-
grandes écoles, des équipes de recherche
prochée de Jetro. Ce partenariat a per-
males réputées, telles Vichy ou Châtel-
renommées et des centres de transfert
mis l'organisation à Kumamoto, en juin
Guyon, et l'exploitation d'eaux
de technologies spécialisés créent un
2006, de rencontres d'affaires auxquelles
minérales, telles Volvic ou Arvie. Energie
environnement particulièrement favora-
des entreprises d'Auvergne ont pris part,
enfin des hommes qui ont su bâtir un
ble à l'implantation et au développement
notamment la coutellerie Dassaud, fabri-
En étroite collaboration avec l’ARDE d’Auvergne, Jetro Paris organise les 21 et 22
d é c e m b r e à C l e r m o n t- F e r r a n d e t V i c h y u n c o l l o q u e c o n s a c r é a u m a r c h é j a p o n a i s ,
suivi d’entretiens individuels ouverts aux entreprises de la région.
cant de couteaux professionnels
pour la découpe de bovins et
savoir-faire dans de nombreux domaines.
des entreprises. Cette alliance réussie du
volailles, Alt-partners /Babymoov, spé-
Aujourd'hui, l'Auvergne offre de multi-
potentiel de recherche et du dynamisme
cialiste des articles de puériculture, la
ples compétences dans les secteurs de
des acteurs économiques de l'Auvergne
scierie des Combrailles, les Cannes Fayet,
l'agroalimentaire, de la nutrition humai-
se retrouve dans les trois pôles de com-
leader en France des cannes haut de
ne et de la santé, des matériaux et de
pétitivité attribués à la région : Cérales
gamme, et Rochias, entreprise de
Photo : DR
Vallée, pour l'innovation dans les
transformation industrielle d'ail, d'oi-
céréales, InnoViandes, pour la
gnons et d'échalottes. D'autres rendez-
viande et les produits carnés,
vous de ce type devraient se dérouler
ViaMéca, pour la mécanique. Les
au cours de l'année 2007.J
entreprises d'Auvergne ont noué
J.-P. Maillot, Directeur de l'ARDE Auvergne
Directeur de la publication : Tsuyoshi Nakai. Rédacteur en chef : Daisuke Yamaguchi. Rédaction/publication : Isabelle Comtet ([email protected]).. Les articles expriment les opinions des rédacteurs et ne reflètent pas nécessairement l’opinion de Jetro. Dépôt légal :
4e trimestre 2006. N° ISSN : 1254-6666. Publication Jetro Paris - Organisation japonaise du commerce extérieur 2, place du Palais-Royal 75044
Paris cedex 01. Tél. : 01 42 61 27 27. Internet : http : //www.jetro.go.jp/france/paris