PETIT JOURNAL ASIATIQUE Olivier Vallet numéro

Transcription

PETIT JOURNAL ASIATIQUE Olivier Vallet numéro
PETIT
JOURNAL
ASIATIQUE
Olivier
Vallet
numéro
thaïlande
Olivier
:
085
805
0801
gallia
09
30
08
32
24
julien
08
05
73
87
51
3/12‐
arrivée
à
Haat
Yai,
extrême
sud
de
la
Thaïlande,
après
26
heures
de
voyage.
Un
comité
d'acceuil
nous
attends
à
la
sortie
de
l'aéroport,
il
y
a
Tom,
la
marionettiste
que
nous
avons
rencontré
il
y
a
2
ans
à
Chiang‐Maï
et
que
nous
avons
fait
venir
3
mois
en
France,
et
deux
marionnettistes
locaux,
Toto
et
Kâo.
Ils
sont
venus
nous
chercher
avec
un
superbe
minibus,
et
un
planning
très
dense
:
rencontres
avec
des
maitres
du
théâtre
d'ombre,
ateliers
et
spectacles
vont
s'enchainer
à
un
rythme
soutenu.
Pour
commencer,
direction
l'université,
pour
visiter
les
locaux
dans
lesquels
nous
allons
animer
un
atelier
pour
des
insituteurs
de
maternelle,
qui
enseignent
dans
les
villages.
Nous
sommes
reçus
par
la
directrice
du
département
des
arts
de
l'Université
"Prince
of
Songhkla",
la
"dean",
d'autres
gens
encore,
qui
vont
servir
d'interprètes
ou
d'aides.
Tout
de
suite
se
pose
la
question
"quelles
techniques
enseigner,
étant
donné
le
peu
de
temps,
et
surtout
le
peu
de
moyens
dont
ces
enseignants
disposent
dans
les
villages.
Je
trouve
que
c'est
une
bonne
entrée
en
matière,
pour
un
art
comme
celui
de
la
marionnette
qui
se
pose
la
question,
spécialement
dans
cette
partie
de
l'Asie,
"comment
.1parler
aux
gens
d'aujourd'hui
des
problèmes
d'aujourd'hui
?
(et
surtout
ne
pas
finir
en
attraction
pour
les
touristes)
4/12
nous
sommes
logés
dans
la
guest
house
de
l'université,
près
d'un
grand
étang.
Bien
qu'en
pleine
ville,
nous
avons
dormi
au
son
mélodieux
des
crapauds.
Aujourd'hui,
atelier
avec
une
quarantaine
d'
enseignantes
d'écoles
maternelles.
Certaines
sont
venues
en
moto
de
villages
distants
d'une
centaine
de
kilomètres,
malgrè
les
trombes
d'eau
qui
s'abattent
sur
la
région.
C'est
la
saison
des
pluies
ici,
il
fait
doux
et
très
humide.
La
moitié
d'entre
elles
sont
musulmanes,
la
tête
couverte
du
voile
islamique
tel
qu'il
est
porté
en
Malaisie
(nous
sommes
à
quelques
kilomètres
de
la
frontière).
Pour
les
marionnettes
en
os,
elles
ont
demandé
si
les
os
ne
venaient
pas
de
porc.
Ce
matin,
présentation
de
différentes
marionnettes
de
la
compagnie,
puis
travail
en
petits
groupes
:
quatre
tables,
un
interprète
à
chaque
table
(Toto,
le
marionnettiste
s'occupe
d'une
des
tables).
Les
stagiaires
s'essaient
à
différents
types
de
manipulation
et
improvisent
avec
nos
marionnettes.
Puis
elles
montrent
les
matériaux
de
récupération
qu'elles
ont
apporté.
A
midi,
nous
mangeons
sur
le
campus.
Cette
après‐midi,
les
stagiaires
ont
une
heure
pour
construire
leur
propre
marionnette
avec
les
matériaux
qu'elles
ont
apporté.
Ensuite,
tour
à
tour,
chacune
présente
sa
création,
et
nous
faisons
des
retours.
Beaucoup
de
propositions
différentes,
beaucoup
de
timidités
aussi.
Ensuite,
la
plus
âgée
nous
remercie
au
nom
de
toutes,
puis
rituel
de
la
photo
de
groupe
:
comme
il
y
a
une
quarantaine
de
stagiaires,
et
que
toutes
ont
un
appareil
photo,
cela
prend
un
certain
temps.
Puis
nous
allons,
en
compagnie
de
la
directrice
du
département,
rendre
visite
au
vice‐président
de
l'université.
Cette
visite
s'avère
moins
protocolaire
que
prévu,
puisque
la
conversation
s'engage
presqu'aussitôt
sur
la
politique,
et
la
tension
qui
règne
en
ce
moment
à
Bangkok
entre
Jaunes
(partisans
de
l'opposition)
et
Rouges
(partisans
du
gouvernement,
et
particulièrement
de
Thaksin,
qui
réfugié
à
Dubaï
depuis
trois
ans,
gouvernerait
le
pays
par
l'intermédiaire
de
sa
soeur)
.
Ici,
tout
le
monde,
étudiants,
professeurs
et
administration,
est
pour
les
Jaunes.
/
5/
12
visite
à
un
montreur
d'ombre,
"Artiste
national".
Il
vit
dans
un
pavillon
anonyme
dans
la
banlieue
de
Hatyai,
aux
passages
de
portes
renforcées
par
des
plaques
de
platre
de
20cm
de
haut,
pour
lutter
contre
les
inondations.
Il
nous
montre
une
vidéo
de
son
spectacle,
qui
commençait
comme
les
cambodigiens
par
une
sorte
de
danse
sacrée
de
l'ombre,
pour
se
connecter
avec
les
puissances,
comme
une
sorte
de
chaman.
Il
se
désole
du
manque
de
transmission,
de
la
perte
de
sens
pour
les
nouvelles
générations.
Ramayana
again,
les
ombres
semblent
plus
dancer
que
raconter
une
histoire,
il
faut
être
très
fort
pour
porter
à
bout
de
bras
les
silhouettes
the
screen
est
en
tissu
blanc,
suivant
l'énergie
qui
habite
les
personnages,
la
manipulation
est
différente.
les
silhouettes
sont
plates,
mais
il
utilise
beaucoup
la
profondeur.
Il
a
un
répertoire
traditionnel,
mais
aussi
des
pièces
qui
commentent
l'actualité.
il
y
a
un
personnage
qui
représente
le
manipulateur
‐
silhouette
en
peau
de
tigre,
à
la
fois
pour
sa
solidité,
et
en
même
temps
pour
pour
son
powerful
spirit
‐
un
cordon
blanc
entoure
plusieurs
statues
sur
l'autel
de
la
maison
,
lors
de
la
cérémonie
qui
autorisera
ses
étudiants
à
jouer,
le
cordon
sera
déroulé
et
entourera
la
maison,
reliant
directement
ses
étudiants
au
domaine
du
sacré.
200
montreurs
d'ombres
encore
en
thailande,
mais
seulement
4
maitres
comme
lui.
La
religion
extrèmement
présente,
à
tous
les
niveaux
‐
avant,
les
marionnettistes
arrivaient
dans
un
village,
et
allaient
dans
la
foret
pour
couper
du
bois
dans
le
but
de
construire
un
théâtre
temporaire.
Maintenant
que
les
forets
sont
protégées
en
thail,
ils
on
des
théâtres
démontables
en
métal.
6/12
installation
dans
le
lieu
(une
salle
au
dessus
d'un
restaurant)
où
nous
allons
jouer
notre
"
Belly
Puppet
Show",
au
même
programme
que
le
spectacle
de
Maanimaana,
la
compagnie
qui
nous
acceuille
ici.
Le
patron
est
adorable
avec
nous,
nous
répétons
l'après‐midi,
faisons
un
dernier
filage
vers
17h,
et
demandons
aux
Thaïs
Tom
et
Pitho
ce
qu'ils
ont
compris
(notre
mini‐spectacle,
créé
spécialement
pour
l'occasion,
est
composé
de
numéros
d'ombres
et
de
marionnettes,
sur
des
chansons
françaises
:
ouf,
ça
passe,
(nous
avions
un
peu
peur
d'être
trop
"osés"‐
le
spectacle
parlant
d'amour
et
de
sexualité).
La
billetterie
ici
:
les
gens
en
entrant
prennent
une
enveloppe
qui
contient
une
carte
postale
représentant
l'affiche
du
spectacle,
et
en
sortant
ils
mettent
l'enveloppe
sans
la
carte
postale
mais
avec
de
l'argent
dans
une
boite.
juste
avant
le
spectacle,
moment
d'effroi,
aie,
il
y
a
un
enfant
dans
la
salle,
alors
que
notre
spectacle
n'est
pas
pour
les
enfants...
Après
la
représentation
:
la
représentation
s'est
bien
déroulée,
malgrè
les
inévitables
petits
ratés
qui
émaillent
toujours
une
première.
La
salle
était
pleine
:
une
quarantain
de
personnes,
dont
deux
enfants
(
il
ne
serait
pas
si
facile
de
réunir
40
personnes
pour
un
spectacle
d'ombres
pour
adultes
dans
l'arrière
salle
d'un
restaurant
de
province
en
France
)
D'abord
il
y
a
le
spectacle
de
Maanimaana,
qui
n'a
rien
à
voir
avec
les
ombres
traditionnelles
que
nous
avons
vu
hier
:
utilisation
exclusive
de
lampes
à
leds,
à
main
ou
fixes,
beaucoup
de
mouvement
"cinématographiques",
travellings
ou
zooms.
Ensuite
vient
notre
tour
:
Ginette
Guirolle,
la
marionnette‐star
de
la
compagnie,
dit
le
début
du
texte
de
son
spectacle,
puis
quelques
mots
en
anglais
et
en
thaï,
et
c'est
parti
!
Après
la
représentation,
long
temps
d'échanges
avec
les
spectateurs,
beaucoup
de
questions,
beaucoup
de
rires
aussi,
quand
nous
expliquons
les
paroles
des
chansons.
Beaucoup
de
séances
de
photos
ensuite
7/12
visite
de
la
vieille
ville
de
Songkla
:
nous
mangeons,
assis
sur
de
petits
bancs,
à
de
petites
tables
dans
un
restaurant
installé
sous
la
scène
d'un
théâtre
:
il
faut
se
baisser
beaucoup
pour
y
entrer
,
le
plafond
est
à
moins
de
1,50m
‐
deuxième
représentation,
bien
meilleure
que
la
première.
Le
public
avec
enfant
n'est
pas
parti.
La
discussion
avec
le
public
(plus
lente
à
démarer,
peut‐être
parce
qu'il
y
avait
très
peu
de
gens
maitrisant
l'anglais
dans
la
salle,
et
que
tout
passait
par
l'intermédiaire
de
traductrices),
suivi
de
l'obligtoire
séance
de
photos,
dure
bien
deux
ou
trois
fois
plus
que
le
spectacle
8/12
:
route
jusqu'à
Trang
aujourd'hui,
où
nous
jouons
pour
des
étudiants
du
"performing
art
and
management
département".
la
plupart
étudient
la
danse
traditionnelle
thaïe
(ils
ont
un
très
bel
uniforme,
unisexe,
tee‐shirt
siglé
Prince
of
Songkla
University
et
sarong
ramené
entre
les
jambes
et
attaché
à
la
ceinture).
Atmophère
beaucoup
plus
sérieuse,
et
les
questions
portent
sur
notre
manière
de
travailler,
nos
budgets,
la
compagnie,
etc.
9/12
nous
avons
passé
la
nuit
dans
un
appartement
de
la
guest‐house
de
l'université.
Au
matin,
Tom
Sutharat
Sinong
arrive
toute
exitée
:
ça
y
est,
le
gouvernement
a
démissionné,
c'est
la
révolution!
En
ville
(Trang
est
plutôt
un
gros
bourg),
nous
voyons
passer
plusieurs
défilés
:
les
manifestants
sont
nombreux,
très
joyeux,
on
ne
voit
aucune
trace
de
la
police
anti‐émeute.
Trois
heures
de
route,
nous
voici
à
Nakhon
Si
Thammarat,
beaucoup
plus
grosse
ville.
A
peine
arrivés,
nous
voyons
passer
une
énorme
manifestation
devant
l'hotel.
Nous
nous
rendons
d
ans
le
centre
culturel
de
la
ville,
où
se
tient
un
festival
de
théâtre
d'ombres
:
vont
y
jouer
des
compagnies
professionnelles,
comme
celle
de
nos
amis
de
Maanimaana,
et
aussi
beaucoup
d'enfants
qui
ont
réalisé
des
spectacles
dans
leur
village.
Il
y
a
des
centaines
d'enfants.
Visiblement,
le
théâtre
d'ombres
est
bcp
plus
vivant
ici
qu'au
Cambodge,
ou
que
le
théâtre
de
marionnette
en
Birmanie.
‐
Cérémonie
d'ouverture
du
festival,
devant
des
centaines
d'enfants
rangés
en
file
indienne,
alignés
suivant
leur
école
d'origine,
reconnaissable
à
l'uniforme.
Un
silhouette
en
ombre
parle,
derière
un
tout
petit
écran,
et
tout
le
monde
écoute,
pouvoir
immense
de
l'ombre.
‐
premier
spectacle,
réalisé
par
des
enfants
(7/8ans)
‐
est‐ce
que
les
dessins
d'enfants
se
ressemblent
à
travers
le
monde?
à
première
vue
on
dirait
que
non
‐
le
spectacle
est
très
simple,
mais
il
y
a
un
moment
magnifique,
quand
quatre
petites
filles
viennent
devant
l'écran,
et
chantent
tout
en
dansant
assises.
C'est
un
chant
propiciatoire,
nous
explique
Tom,
destiné
à
s'attirer
les
bonnes
graces
du
public
‐deuxième
spectacle
par
des
enfants
plus
grands
(10/12),
très
au
point
techniquement
et
dramatiquement
‐
comme
source
lumineuse,
il
semble
que
la
torche
à
led
soit
la
plus
répandue,
toujours
éteinte
et
allumée
en
la
masquant
et
démasquant
avec
la
main,
seul
le
spectacle
suivant,
celui
des
ados,
a
utilisé
(un
peu)
des
lampes
halogènes
graduables,
et
celui
du
maitre
de
théâtre
d'ombre
traditionnel
une
grosse
et
puissante
ampoule
à
filament
(qui
ne
donne
pas
du
tout
les
mêmes
effets
de
profondeur
quand
la
silhouette
s'éloigne
de
l'écran)
‐
après
le
spectacle
du
du
maitre
de
théâtre
d'ombre
traditionnel,
ses
étudiants
interprètent
des
sketchs
comiques,
affublés
d'énormes
masques
qui
leurs
enserrent
toute
la
tête
pour
les
uns,
ou
habillé
en
roi
d'opéra
traditionnel
thaï
pour
les
autres
10/12
journée
de
repos
dans
une
guesthouse
d'un
petit
village,
Kiriwan
11/12
journée
entière
de
route
en
mini‐bus,
nous
remontons
vers
le
centre
de
la
Thailande.
Au
soir
nous
arrivons
à
Amphawat,
très
jolie
cité
construite
autour
d'un
réseau
de
rivières
et
de
canaux.
Les
propriétaires
de
l'hotel
nous
emmènent
faire
une
longue
promenade
en
barque
dans
la
nuit.
Des
centaines
de
lucioles
scintillent
d'une
lumière
métallque,
immobiles,
sur
les
arbres.
Dommage
qu'elles
ne
volent
pas
(je
me
souviens
de
les
avoir
vu
voler
en
Inde,
elles
créent
sans
cesse
de
petites
courbes
aériennes,
apparaissant
et
disparaissant
sans
cesse).
J'aimerai
bien
recréer
cela
sur
scène.
Elever
des
lucioles?Pour
l'instant,
de
tous
les
spectacles
que
nous
avons
vu,
aucun
n'utilise
d'autre
source
que
l'électricité
(soit
incandescence/tungtène
‐
les
deux
maitres
de
théâtre
d'ombres
tr
ditionnelles,
soit
incandescence/halogène
‐
un
des
spectacles
vus
à
à
Nakhon
Si
Thammarat,
soit
led
‐
la
pluspart)
12/12
journée
à
Amphawat.
le
soir,
nous
jouons
dans
l'hotel,
en
soutien
aux
habitants
qui
luttent
contre
une
dérivation
de
la
rivière,
qui
risque
de
changer
l'écosystème.
Puis
après
le
diner,
guidés
par
le
son,
nous
arrivons
à
une
place
sur
laquelle
est
dressée
une
estrade
et
une
grande
tente.
Des
groupes
de
musique
sacrée
se
succèdent.
13/12
:
au
terme
d'une
journée
de
voyage,
nous
voici
dans
l'Est,
dans
un
petit
village
de
la
province
de
l'Isan.
C'est
ici
que
vit
et
travaille
Yod,
le
montreur
d'ombres
que
nous
avions
rencontré
il
y
a
deux
ans.
Il
nous
attendais,
et
a
préparé
tout
un
programme
pour
nous
:
les
cours
que
nous
allons
donner,
ceux
que
nous
allons
prendre,
les
spectacles
que
nous
allons
donner
et
ceux
auxquels
nous
allons
assister.
Nous
sommes
dans
la
Thaïlande
rurale,
et
nous
sommes
logés
dans
le
temple
du
village.
C'est
également
là
que
nous
allons
donner
nos
ateliers.
14/12
atelier
avec
les
ados
montreurs
d'ombres
ds
le
groupe
"pet
Isan",
"le
diamant
de
l'Isan".
Quelque
fois,
une
double
traduction
est
nécessaire,
de
l'anglais
vers
le
Thaï,
puis
du
thai
vers
le
dialecte
de
l'Isam.
Pas
beaucoup
de
stagiaires,
mais
très
motivés.
Au
cours
de
la
journée,
le
stage
est
interrompu
par
une
fête
:
c'est
la
cérémonie
de
l'ordination
d'un
moine.
il
est
dans
un
pick‐up,
avec
ses
parents,
et
de
temps
en
temps
de
l'argent
est
lancé
à
la
foule
qui
les
suit
en
dansant,
sur
la
musique
diffusée
par
une
énorme
sono
portée
par
un
autre
camion.
Plusieurs
travestis
participent
à
la
fête.
15/12
aujourd'hui,
nous
visitons
un
des
pavillons
du
temple
dans
lequel
noux
sommes
logés,
il
est
couvrt
de
fresques,
très
belles,
est
asez
récent
(1917),
un
guide
vient
nous
expliquer,
ds
ce
pavillon,
c'est
là
qu'ont
lieu
les
ordinations
(comme
hier).
On
commence
par
nous
demander
de
faire
une
petite
prière
devant
l'entrée
du
temple,
il
est
fait
d'un
bois
spécial,
très
résistant.
Il
a
été
construit
par
des
travailleurs
vietnamiens
qui
fuyaient
l'occupation
française.
L'histoire
n'est
jamais
loin
Les
peintures
ont
été
faites
pour
instruire
les
gens,
très
nombreux,
qui
attendaient
pendant
l'ordination
d'un
moine.
Les
gens
de
l'Isan
pensent
que
l'éclipse
de
lune
,
porteuse
de
malchance,
incarnée
par
un
personnage
mangeur
de
lune.6une
histoire.
un
arbre
qui
porte
des
femmes
comme
fruits,
femmes
qui
n'ont
que
7
jours
de
vie.
présence
de
Chinois
venus
faire
du
commerce
,
reconnaisables
à
leur
longue
tresse,
scénes
villgeoises
de
vanage
du
riz,
il
y
a
même
des
scènes
de
voyeurisme.
L'après‐midi,
nous
comprenons
le
pourquoi
de
la
visite
des
temples
:
Yod,
qui
enseigne
les
ombres
aux
enfants
du
village,
va
nous
faire
suivre
le
même
cursus
(beaucoup
plus
court,
bien
sûr
).
Maintenant
que
nous
connaissons
les
histoires
racontées
par
ces
fresques
(tirées
du
Ramayana,
pour
beaucoup),
nous
allons
chacun
choisir
un
personnage,
le
dessiner,
reporter
ce
dessin
sur
un
carton
fort
(comme
avec
un
papier
calque).
ce
carton,
que
nous
allons
découper
et
articuler
va
nous
servir
pour
tester
nos
choix
pour
les
découpages
et
les
articulations
de
la
silhouette.
puis
nous
reproduirons
ce
carton
sur
de
la
peau.
16/12
‐la
peau
(du
cuir
de
vache
tanné,
plutôt)
est
dure,
elle
se
travaille
à
l'aide
de
gouges
et
de
ciseaux
à
bois,
sur
de
petites
enclumes
en
bois.
Plus
la
silhouette
à
réaliser
est
petite,
plus
c'est
difficile
‐
matinée
passée
dans
le
village,
à
regarder
les
tisserandes,
les
élevages
de
vers
à
soie,
puis
passage
chez
des
vaniers
qui
nous
montrent
comment
réaliser
de
petits
animaux
en
palme
tressées
‐
l'écran
des
montreurs
d'ombres
de
la
troupe
de
Yod
est
entièrement
autoporté,
et
très
stable
:
au
lieu
d'avoir
des
tiges
de
métal
qui
se
fichent
dans
des
embases,
c'est
une
structure
métallique
qui
passe
par
dessus
la
tête
des
manipulateurs,
et
vient
reposer
derrière.
17/12
‐
préparation
de
la
fête
qui
va
se
tenir
ce
soir
dans
l'enceinte
du
temple.
Nous
accrochons
sur
des
structures
les
marionnettes
que
nous
avons
réalisé
avec
les
enfants.
‐
La
soirée
débute
lentement
:
peu
de
monde
au
début,
d'abord
quelques
musiciens,
joueurs
de
khene
(l'orgue
à
bouche)
ou
de
violon
traditionnel.
Il
y
a
une
ambiance
familiale
et
paysanne,
presque
"14
juillet"
Puis
un
petit
discours
d'un
officiel,
puis
c'est
notre
tour.
La
pelouse
s'est
remplie
dans
l'intervalle,
il
y
a
bien
200
villageois
assis
sur
des
nattes.
Notre
petit
spectacle
fait
un
tabac.
Puis
vient
le
tour
du
spectacle
d'ombres
de
la
troupe
des
ados
formés
par
Yod.
Nous
ne
comprenons
pas
grand
chose
au
spectacle,
mais
il
nous
plait
beaucoup.
Il
est
accompagné
par
un
orchestre,
moitié
occidental,
moitié
thaï.
Les
parties
dialoguées
sont
accompagnées
du
khène.
Le
spectacle
est
très
long,
et
la
pelouse
se
vide
peu
à
peu,
et
bientôt
il
y
a
plus
de
monde
derrière
l'écran
à
regarder
les
manipulateurs
que
devant
(une
constante
du
théâtre
d'ombres
en
plein
air!)
La
musique
est
mixte,
une
sorte
de
mélange
improbable
entre
rock
et
musique
traditionnelle.
18/12
aujourd'hui,
long
voyage
en
minibus
à
travers
les
plaines
de
l'Isan
pour
aller
à
la
ville
de
"
Roi
Et"
pour
acheter
des
instruments
de
musique
traditionnels.
19/12
Voyage
en
minibus
vers
la
province
de
Surin,
dans
le
village
de
Yod,
Phanom
Dong
Rak.
Nous
sommes
logés
chez
des
gens,
dans
une
maison
traditionnelle
20/12
aujourd'hui,
voyage
au
"border
market",
à
la
frontière
cambodgienne,
à
70
km
d'ici.
Nous
y
trouvons
des
paniers
d'osier
pour
les
marionnettes,
et
des
lampes
de
poche
pour
les
ombres
21/12
(toujours
à
Phanom
Dong
Rak
chez
Yod,
dans
la
province
de
Surin)
participation
aux
activités
communautaires
du
village
:
aujourd'hui,
avec
les
enfants
du
village,
nous
allons
partir
en
vélo
pour
la
forêt,
pour
planter
de
jeunes
pousses
d'arbres.
au
préalable,
nous
avons
planté
des
graines
dans
de
petits
pochons
de
terre,
pour
l'année
prochaine
‐
nous
partons
en
vélo
avec
Yod
et
une
quarantaine
d'enfants.
D'abord
Yod
organise
des
jeux
pour
les
enfants.
Les
jeux
ont
tous
la
particularité
de
créer
des
groupes,
dont
les
individus
doivent
collaborer
pour
réussir
Puis,
avec
les
enfants,
nous
plantons
les
arbres,
et
ensuite
nous
allons
arracher
la
paille
dans
les
rizières,
afin
de
protéger
la
forèt
en
cas
d'incendie.
Nous
comprenons
que
l'objectif
à
plus
long
terme
est
surtout
de
sensibiliser
les
enfants
aux
problèmes
engendrés
par
la
culture
sur
brulis.
le
soir,
fête
:
il
y
a
un
concert
des
enfants,
puis
nous
jouons
notre
"Belly
puppet
show",
puis
il
y
a
le
spectacle
d'ombres
de
la
compagnie
de
Jae,
construit
autour
d'une
légende
de
la
région
de
l'Isan.
C'est
un
spectacle
d'ombre
contemporain,
qui
intègre
des
éléments
traditionnels,
avec
un
jeu
de
lampes
halogènes
graduées,
un
peu
de
lumière
de
led,
et
quelques
jolis
effets,
comme
des
ombres
de
taille
humaine
dont
on
ne
savait
pas
si
elles
provenaient
d'acteurs
ou
de
silhouettes.
Plastiquement
c'était
très
réussi,
la
manipulation
seule
nous
laissé
un
peu
sur
notre
faim
22/12
‐
Phanom
Dong
Rak
ce
matin
nous
avons
eu
un
cours
de
"long
drums"
,
des
sortes
de
djembés
hauts
et
sonores
cette
après‐
midi,
c'est
nous
qui
donnons
un
cours
de
marionnette
aux
enfants
du
village,
qui
se
révèlent
très
inventifs,
et
faciles
à
vivre,
pas
de
problème
de
discipline
23/12
Phanom
Dong
Rak.
Voyage
en
mini
bus
au
temple
khmer
de
Prasat‐Phanomrung.
Le
temple
est
vieux
de
mille
ans,
magnifique.
Nous
trouvons
un
livre
sur
le
théâtre
d'ombres
24/12
journée
entière
de
bus,
nous
traversons
la
Thaïlande
d'Est
en
Ouest,
en
passant
par
des
montagnes
couvertes
de
jungle.
Le
soir,
nous
arrivons
à
Uttaradit,
où
une
troupe
de
théâtre
locale,Gingganbai
nous
attendait,
et
nous
avait
préparé
un
repas
dans
leur
local
25/12
Atelier
à
Uttaradit,
chez
la
compagnie
Gingganbai
:
les
stagiaires
apportent
à
chaque
fois
des
choses
de
leur
univers
:
à
Hat
Yai,
emballages
et
papier
,
dans
les
2
endroits
de
la
compagniede
Yod,
ce
sont
des
objets
de
la
nature,
branches,
fruits,
fleurs,
et
ici,
c'est
le
contenu
d'une
décharge
urbaine
:
vélos
hors
d'usage,
pots
de
peinture
vides,
vieux
grillages.
‐
Derière
les
réalisations,
on
sent
un
grand
savoir‐faire
et
une
force
de
proposition
étonnante,
chez
certains
participants
‐
le
soir,
nous
sommes
invités
à
une
"party"
chez
la
compagnie
Gingganbai
:
chacun
apporte
un
petit
cadeau,
puis
il
y
a
un
tirage
au
sort.
Ensuite
un
jeu
d'argent
:
chacun
écrit
son
nom
sur
un
billet
de
20
baths
(un
peu
moins
d'un
euro),
les
billets
sont
mis
ensemble,
puis
on
les
retire
un
par
un
du
pot
commun,
chaque
personne
dont
le
nom
est
trouvé
sur
un
billet
venant
tirer
au
sort
le
billet
suivant.
A
la
fin,
le
dernier,
dont
le
nom
n'a
pas
été
appelé,
et
est
forcément
sur
le
dernier
billet,
empoche
la
mise
26/12
Journée
de
repos
à
Uttaradit
:
nous
sommes
absolument
épuisés!
Julien
réalise
une
fresque,
un
graff
immense
sur
le
mur
du
local
de
Ganggaimai
27/12
‐
on
nous
emmène
à
la
campagne,
avant
la
représentation
de
ce
soir.
Dans
un
village,
on
nous
fait
visiter
une
pagode
à
l'intérieur
de
laquelle
apparait,
par
un
effet
de
caméra
oscura,
l'image
inversée
de
la
pagode
voisine.
La
chambre
noire
ici!
‐
représentation
:
on
nous
avait
prévenu,
les
habitants
d'Uttaradit
sont
toujours
en
retard,
c'est
le
cas.
Les
organisateurs
attendaient
une
quarantaine
de
personnes,
il
y
en
avait
huit
à
l'heure
programmée
pour
le
début
du
spectacle.
Nous
commençons
donc
avec
trois
quarts
d'heure
de
retard
et
soixante
spectateurs.
Représentation
très
agréable,
et
la
discussion
s'embraye
tout
de
suite
sur
le
contenu
du
spectaclee,
la
législation
française
de
la
contraception
et
de
l'avortement,
etc.
Ici,
il
y
a
peu,
si
une
adolescente
tombait
enceinte,
non
seulement
l'avortement
lui
était
interdit
(il
l'est
toujours),
mais
en
plus
elle
était
renvoyée
de
son
lycée
ou
de
sa
faculté.
Grande
discussion,
demandes
pour
qu'on
revienne
animer
des
ateliers.
28/12
:
le
matin,
visite
d'une
ancienne
cité
en
ruine,
puis
nous
retournons
voir
la
pagode
"camera
oscura",
où
cette
fois
les
conditions
lumineuses
sont
réunies
:
le
stupa
adjacent
apparait
inversé
sur
le
mur
opposé,
et
j'arrive,
en
prenant
une
grande
ouverture,
une
sensibilit
de
6000
ISO
et
un
temps
de
pose
d'une
seconde,
à
à
prendre
en
photo
cette
image
"achiripoetai"
(faite
sans
la
main
de
l'homme).
La
photo
ressemble
d'une
manière
étonnante,
avec
ses
couleurs
douces,
à
un
autochrome
des
frères
Lumière.
Capacités
différentes
de
l'oeil
et
de
l'instrument
photographique
:
ici
l'appareil
photo
saisit
ce
que
l'oeil
aperçoit
à
peine,
mais
l'oeil
peut
capter
des
différences
d'éclairement
de
1
à
10
000,
alors
que
la
sensibilité
de
l'appareil
photo
a
une
marge
bien
plus
réduite.
Gao,
le
responsable
de
la
cie
nous
fait
visiter
la
ferme
dans
laquelle
nous
aurions
dû
loger,
s'il
n'y
avait
pas
eu
une
pénurie
d'eau.
Nous
retrouvons
le
reste
du
"gang"
pour
un
pique‐nique
près
d'une
cascade,
puis
nous
rentrons
à
Uttaradit
pour
une
nouvelle
représentation,
très
bonne
(mais
avec
moins
de
spectateurs).
Le
soir,
on
nous
demande
notre
avis
sur
la
politique
thaïe...
S'ensuit
une
longue
discussion
sur
la
royauté,
sur
la
révolution
française,
etc.
Nos
interlocuteurs
sont
partagés,
comme
tous
les
Thaïs
en
ce
moment,
entre
rouges
(plutot
paysans
et
habitants
du
nord
et
de
l'est),
partisans
du
gouvernement,
et
jaunes
(plutotx
urbains,
habitants
de
Bangkok
et
du
Sud),
partisans
de
l'opposition.
La
situation
est
tendue,
il
y
a
eu
quelques
morts,
on
redoute
le
blocage
d'il
y
a
trois
ans,
qui
s'était
terminé
en
bain
de
sang.
29/12
Le
matin,
voyage
de
Uttaradit
à
Lamphun,
où
nous
sommes
logés
en
pleine
campagne
dans
la
maison
des
parents
de
Aat,
l'amie
de
Tom.
L'après‐midi,
nous
allons
à
Chiang
Maï
voir
des
spectacles
pour
enfants,
dont
un
a
été
mis
en
scène
par
Art,
un
autre
ami
de
Tom,
que
nous
avions
accueilli
en
France
cet
été.
Ca
a
lieu
dans
un
centre
commercial,
nous
y
retrouvons
également
Jae
qui
y
a
participé.
Ces
spectacles,
qu'on
nous
avait
décrit
comme
"
très
commerciaux"
sont
l'équivalent
de
ce
que
fait
Chantal
Goya
en
France.
30/12
journée
de
repos
à
la
campagne,
chez
les
parents
de
l'amie
de
Tom,
à
Lamphun,
à
une
quarantaine
de
kilomètres
de
Chiang
Mai
30/12
journée
de
repos
total
à
Lamphun
31/12
fête
du
nouvel
an
avec
la
famille
de
l'amie
de
Tom
:
soeurs,
beaux
frères
et
enfants
sont
venus
:
une
journée
entière,
de
midi
à
neuf
heures
du
soir,
à
manger
et
boire,
au
son
non‐stop
du
karaoké.
Le
soir,
feux
d'artifices
et
lancer
de
montgolfières.
La
nuit,
bercés
par
les
chants
des
temples
voisins.
jung
see
mon
tong
torn