PETIT JOURNAL ASIATIQUE Olivier Vallet numéro
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PETIT JOURNAL ASIATIQUE Olivier Vallet numéro
PETIT JOURNAL ASIATIQUE Olivier Vallet numéro thaïlande Olivier : 085 805 0801 gallia 09 30 08 32 24 julien 08 05 73 87 51 3/12‐ arrivée à Haat Yai, extrême sud de la Thaïlande, après 26 heures de voyage. Un comité d'acceuil nous attends à la sortie de l'aéroport, il y a Tom, la marionettiste que nous avons rencontré il y a 2 ans à Chiang‐Maï et que nous avons fait venir 3 mois en France, et deux marionnettistes locaux, Toto et Kâo. Ils sont venus nous chercher avec un superbe minibus, et un planning très dense : rencontres avec des maitres du théâtre d'ombre, ateliers et spectacles vont s'enchainer à un rythme soutenu. Pour commencer, direction l'université, pour visiter les locaux dans lesquels nous allons animer un atelier pour des insituteurs de maternelle, qui enseignent dans les villages. Nous sommes reçus par la directrice du département des arts de l'Université "Prince of Songhkla", la "dean", d'autres gens encore, qui vont servir d'interprètes ou d'aides. Tout de suite se pose la question "quelles techniques enseigner, étant donné le peu de temps, et surtout le peu de moyens dont ces enseignants disposent dans les villages. Je trouve que c'est une bonne entrée en matière, pour un art comme celui de la marionnette qui se pose la question, spécialement dans cette partie de l'Asie, "comment .1parler aux gens d'aujourd'hui des problèmes d'aujourd'hui ? (et surtout ne pas finir en attraction pour les touristes) 4/12 nous sommes logés dans la guest house de l'université, près d'un grand étang. Bien qu'en pleine ville, nous avons dormi au son mélodieux des crapauds. Aujourd'hui, atelier avec une quarantaine d' enseignantes d'écoles maternelles. Certaines sont venues en moto de villages distants d'une centaine de kilomètres, malgrè les trombes d'eau qui s'abattent sur la région. C'est la saison des pluies ici, il fait doux et très humide. La moitié d'entre elles sont musulmanes, la tête couverte du voile islamique tel qu'il est porté en Malaisie (nous sommes à quelques kilomètres de la frontière). Pour les marionnettes en os, elles ont demandé si les os ne venaient pas de porc. Ce matin, présentation de différentes marionnettes de la compagnie, puis travail en petits groupes : quatre tables, un interprète à chaque table (Toto, le marionnettiste s'occupe d'une des tables). Les stagiaires s'essaient à différents types de manipulation et improvisent avec nos marionnettes. Puis elles montrent les matériaux de récupération qu'elles ont apporté. A midi, nous mangeons sur le campus. Cette après‐midi, les stagiaires ont une heure pour construire leur propre marionnette avec les matériaux qu'elles ont apporté. Ensuite, tour à tour, chacune présente sa création, et nous faisons des retours. Beaucoup de propositions différentes, beaucoup de timidités aussi. Ensuite, la plus âgée nous remercie au nom de toutes, puis rituel de la photo de groupe : comme il y a une quarantaine de stagiaires, et que toutes ont un appareil photo, cela prend un certain temps. Puis nous allons, en compagnie de la directrice du département, rendre visite au vice‐président de l'université. Cette visite s'avère moins protocolaire que prévu, puisque la conversation s'engage presqu'aussitôt sur la politique, et la tension qui règne en ce moment à Bangkok entre Jaunes (partisans de l'opposition) et Rouges (partisans du gouvernement, et particulièrement de Thaksin, qui réfugié à Dubaï depuis trois ans, gouvernerait le pays par l'intermédiaire de sa soeur) . Ici, tout le monde, étudiants, professeurs et administration, est pour les Jaunes. / 5/ 12 visite à un montreur d'ombre, "Artiste national". Il vit dans un pavillon anonyme dans la banlieue de Hatyai, aux passages de portes renforcées par des plaques de platre de 20cm de haut, pour lutter contre les inondations. Il nous montre une vidéo de son spectacle, qui commençait comme les cambodigiens par une sorte de danse sacrée de l'ombre, pour se connecter avec les puissances, comme une sorte de chaman. Il se désole du manque de transmission, de la perte de sens pour les nouvelles générations. Ramayana again, les ombres semblent plus dancer que raconter une histoire, il faut être très fort pour porter à bout de bras les silhouettes the screen est en tissu blanc, suivant l'énergie qui habite les personnages, la manipulation est différente. les silhouettes sont plates, mais il utilise beaucoup la profondeur. Il a un répertoire traditionnel, mais aussi des pièces qui commentent l'actualité. il y a un personnage qui représente le manipulateur ‐ silhouette en peau de tigre, à la fois pour sa solidité, et en même temps pour pour son powerful spirit ‐ un cordon blanc entoure plusieurs statues sur l'autel de la maison , lors de la cérémonie qui autorisera ses étudiants à jouer, le cordon sera déroulé et entourera la maison, reliant directement ses étudiants au domaine du sacré. 200 montreurs d'ombres encore en thailande, mais seulement 4 maitres comme lui. La religion extrèmement présente, à tous les niveaux ‐ avant, les marionnettistes arrivaient dans un village, et allaient dans la foret pour couper du bois dans le but de construire un théâtre temporaire. Maintenant que les forets sont protégées en thail, ils on des théâtres démontables en métal. 6/12 installation dans le lieu (une salle au dessus d'un restaurant) où nous allons jouer notre " Belly Puppet Show", au même programme que le spectacle de Maanimaana, la compagnie qui nous acceuille ici. Le patron est adorable avec nous, nous répétons l'après‐midi, faisons un dernier filage vers 17h, et demandons aux Thaïs Tom et Pitho ce qu'ils ont compris (notre mini‐spectacle, créé spécialement pour l'occasion, est composé de numéros d'ombres et de marionnettes, sur des chansons françaises : ouf, ça passe, (nous avions un peu peur d'être trop "osés"‐ le spectacle parlant d'amour et de sexualité). La billetterie ici : les gens en entrant prennent une enveloppe qui contient une carte postale représentant l'affiche du spectacle, et en sortant ils mettent l'enveloppe sans la carte postale mais avec de l'argent dans une boite. juste avant le spectacle, moment d'effroi, aie, il y a un enfant dans la salle, alors que notre spectacle n'est pas pour les enfants... Après la représentation : la représentation s'est bien déroulée, malgrè les inévitables petits ratés qui émaillent toujours une première. La salle était pleine : une quarantain de personnes, dont deux enfants ( il ne serait pas si facile de réunir 40 personnes pour un spectacle d'ombres pour adultes dans l'arrière salle d'un restaurant de province en France ) D'abord il y a le spectacle de Maanimaana, qui n'a rien à voir avec les ombres traditionnelles que nous avons vu hier : utilisation exclusive de lampes à leds, à main ou fixes, beaucoup de mouvement "cinématographiques", travellings ou zooms. Ensuite vient notre tour : Ginette Guirolle, la marionnette‐star de la compagnie, dit le début du texte de son spectacle, puis quelques mots en anglais et en thaï, et c'est parti ! Après la représentation, long temps d'échanges avec les spectateurs, beaucoup de questions, beaucoup de rires aussi, quand nous expliquons les paroles des chansons. Beaucoup de séances de photos ensuite 7/12 visite de la vieille ville de Songkla : nous mangeons, assis sur de petits bancs, à de petites tables dans un restaurant installé sous la scène d'un théâtre : il faut se baisser beaucoup pour y entrer , le plafond est à moins de 1,50m ‐ deuxième représentation, bien meilleure que la première. Le public avec enfant n'est pas parti. La discussion avec le public (plus lente à démarer, peut‐être parce qu'il y avait très peu de gens maitrisant l'anglais dans la salle, et que tout passait par l'intermédiaire de traductrices), suivi de l'obligtoire séance de photos, dure bien deux ou trois fois plus que le spectacle 8/12 : route jusqu'à Trang aujourd'hui, où nous jouons pour des étudiants du "performing art and management département". la plupart étudient la danse traditionnelle thaïe (ils ont un très bel uniforme, unisexe, tee‐shirt siglé Prince of Songkla University et sarong ramené entre les jambes et attaché à la ceinture). Atmophère beaucoup plus sérieuse, et les questions portent sur notre manière de travailler, nos budgets, la compagnie, etc. 9/12 nous avons passé la nuit dans un appartement de la guest‐house de l'université. Au matin, Tom Sutharat Sinong arrive toute exitée : ça y est, le gouvernement a démissionné, c'est la révolution! En ville (Trang est plutôt un gros bourg), nous voyons passer plusieurs défilés : les manifestants sont nombreux, très joyeux, on ne voit aucune trace de la police anti‐émeute. Trois heures de route, nous voici à Nakhon Si Thammarat, beaucoup plus grosse ville. A peine arrivés, nous voyons passer une énorme manifestation devant l'hotel. Nous nous rendons d ans le centre culturel de la ville, où se tient un festival de théâtre d'ombres : vont y jouer des compagnies professionnelles, comme celle de nos amis de Maanimaana, et aussi beaucoup d'enfants qui ont réalisé des spectacles dans leur village. Il y a des centaines d'enfants. Visiblement, le théâtre d'ombres est bcp plus vivant ici qu'au Cambodge, ou que le théâtre de marionnette en Birmanie. ‐ Cérémonie d'ouverture du festival, devant des centaines d'enfants rangés en file indienne, alignés suivant leur école d'origine, reconnaissable à l'uniforme. Un silhouette en ombre parle, derière un tout petit écran, et tout le monde écoute, pouvoir immense de l'ombre. ‐ premier spectacle, réalisé par des enfants (7/8ans) ‐ est‐ce que les dessins d'enfants se ressemblent à travers le monde? à première vue on dirait que non ‐ le spectacle est très simple, mais il y a un moment magnifique, quand quatre petites filles viennent devant l'écran, et chantent tout en dansant assises. C'est un chant propiciatoire, nous explique Tom, destiné à s'attirer les bonnes graces du public ‐deuxième spectacle par des enfants plus grands (10/12), très au point techniquement et dramatiquement ‐ comme source lumineuse, il semble que la torche à led soit la plus répandue, toujours éteinte et allumée en la masquant et démasquant avec la main, seul le spectacle suivant, celui des ados, a utilisé (un peu) des lampes halogènes graduables, et celui du maitre de théâtre d'ombre traditionnel une grosse et puissante ampoule à filament (qui ne donne pas du tout les mêmes effets de profondeur quand la silhouette s'éloigne de l'écran) ‐ après le spectacle du du maitre de théâtre d'ombre traditionnel, ses étudiants interprètent des sketchs comiques, affublés d'énormes masques qui leurs enserrent toute la tête pour les uns, ou habillé en roi d'opéra traditionnel thaï pour les autres 10/12 journée de repos dans une guesthouse d'un petit village, Kiriwan 11/12 journée entière de route en mini‐bus, nous remontons vers le centre de la Thailande. Au soir nous arrivons à Amphawat, très jolie cité construite autour d'un réseau de rivières et de canaux. Les propriétaires de l'hotel nous emmènent faire une longue promenade en barque dans la nuit. Des centaines de lucioles scintillent d'une lumière métallque, immobiles, sur les arbres. Dommage qu'elles ne volent pas (je me souviens de les avoir vu voler en Inde, elles créent sans cesse de petites courbes aériennes, apparaissant et disparaissant sans cesse). J'aimerai bien recréer cela sur scène. Elever des lucioles?Pour l'instant, de tous les spectacles que nous avons vu, aucun n'utilise d'autre source que l'électricité (soit incandescence/tungtène ‐ les deux maitres de théâtre d'ombres tr ditionnelles, soit incandescence/halogène ‐ un des spectacles vus à à Nakhon Si Thammarat, soit led ‐ la pluspart) 12/12 journée à Amphawat. le soir, nous jouons dans l'hotel, en soutien aux habitants qui luttent contre une dérivation de la rivière, qui risque de changer l'écosystème. Puis après le diner, guidés par le son, nous arrivons à une place sur laquelle est dressée une estrade et une grande tente. Des groupes de musique sacrée se succèdent. 13/12 : au terme d'une journée de voyage, nous voici dans l'Est, dans un petit village de la province de l'Isan. C'est ici que vit et travaille Yod, le montreur d'ombres que nous avions rencontré il y a deux ans. Il nous attendais, et a préparé tout un programme pour nous : les cours que nous allons donner, ceux que nous allons prendre, les spectacles que nous allons donner et ceux auxquels nous allons assister. Nous sommes dans la Thaïlande rurale, et nous sommes logés dans le temple du village. C'est également là que nous allons donner nos ateliers. 14/12 atelier avec les ados montreurs d'ombres ds le groupe "pet Isan", "le diamant de l'Isan". Quelque fois, une double traduction est nécessaire, de l'anglais vers le Thaï, puis du thai vers le dialecte de l'Isam. Pas beaucoup de stagiaires, mais très motivés. Au cours de la journée, le stage est interrompu par une fête : c'est la cérémonie de l'ordination d'un moine. il est dans un pick‐up, avec ses parents, et de temps en temps de l'argent est lancé à la foule qui les suit en dansant, sur la musique diffusée par une énorme sono portée par un autre camion. Plusieurs travestis participent à la fête. 15/12 aujourd'hui, nous visitons un des pavillons du temple dans lequel noux sommes logés, il est couvrt de fresques, très belles, est asez récent (1917), un guide vient nous expliquer, ds ce pavillon, c'est là qu'ont lieu les ordinations (comme hier). On commence par nous demander de faire une petite prière devant l'entrée du temple, il est fait d'un bois spécial, très résistant. Il a été construit par des travailleurs vietnamiens qui fuyaient l'occupation française. L'histoire n'est jamais loin Les peintures ont été faites pour instruire les gens, très nombreux, qui attendaient pendant l'ordination d'un moine. Les gens de l'Isan pensent que l'éclipse de lune , porteuse de malchance, incarnée par un personnage mangeur de lune.6une histoire. un arbre qui porte des femmes comme fruits, femmes qui n'ont que 7 jours de vie. présence de Chinois venus faire du commerce , reconnaisables à leur longue tresse, scénes villgeoises de vanage du riz, il y a même des scènes de voyeurisme. L'après‐midi, nous comprenons le pourquoi de la visite des temples : Yod, qui enseigne les ombres aux enfants du village, va nous faire suivre le même cursus (beaucoup plus court, bien sûr ). Maintenant que nous connaissons les histoires racontées par ces fresques (tirées du Ramayana, pour beaucoup), nous allons chacun choisir un personnage, le dessiner, reporter ce dessin sur un carton fort (comme avec un papier calque). ce carton, que nous allons découper et articuler va nous servir pour tester nos choix pour les découpages et les articulations de la silhouette. puis nous reproduirons ce carton sur de la peau. 16/12 ‐la peau (du cuir de vache tanné, plutôt) est dure, elle se travaille à l'aide de gouges et de ciseaux à bois, sur de petites enclumes en bois. Plus la silhouette à réaliser est petite, plus c'est difficile ‐ matinée passée dans le village, à regarder les tisserandes, les élevages de vers à soie, puis passage chez des vaniers qui nous montrent comment réaliser de petits animaux en palme tressées ‐ l'écran des montreurs d'ombres de la troupe de Yod est entièrement autoporté, et très stable : au lieu d'avoir des tiges de métal qui se fichent dans des embases, c'est une structure métallique qui passe par dessus la tête des manipulateurs, et vient reposer derrière. 17/12 ‐ préparation de la fête qui va se tenir ce soir dans l'enceinte du temple. Nous accrochons sur des structures les marionnettes que nous avons réalisé avec les enfants. ‐ La soirée débute lentement : peu de monde au début, d'abord quelques musiciens, joueurs de khene (l'orgue à bouche) ou de violon traditionnel. Il y a une ambiance familiale et paysanne, presque "14 juillet" Puis un petit discours d'un officiel, puis c'est notre tour. La pelouse s'est remplie dans l'intervalle, il y a bien 200 villageois assis sur des nattes. Notre petit spectacle fait un tabac. Puis vient le tour du spectacle d'ombres de la troupe des ados formés par Yod. Nous ne comprenons pas grand chose au spectacle, mais il nous plait beaucoup. Il est accompagné par un orchestre, moitié occidental, moitié thaï. Les parties dialoguées sont accompagnées du khène. Le spectacle est très long, et la pelouse se vide peu à peu, et bientôt il y a plus de monde derrière l'écran à regarder les manipulateurs que devant (une constante du théâtre d'ombres en plein air!) La musique est mixte, une sorte de mélange improbable entre rock et musique traditionnelle. 18/12 aujourd'hui, long voyage en minibus à travers les plaines de l'Isan pour aller à la ville de " Roi Et" pour acheter des instruments de musique traditionnels. 19/12 Voyage en minibus vers la province de Surin, dans le village de Yod, Phanom Dong Rak. Nous sommes logés chez des gens, dans une maison traditionnelle 20/12 aujourd'hui, voyage au "border market", à la frontière cambodgienne, à 70 km d'ici. Nous y trouvons des paniers d'osier pour les marionnettes, et des lampes de poche pour les ombres 21/12 (toujours à Phanom Dong Rak chez Yod, dans la province de Surin) participation aux activités communautaires du village : aujourd'hui, avec les enfants du village, nous allons partir en vélo pour la forêt, pour planter de jeunes pousses d'arbres. au préalable, nous avons planté des graines dans de petits pochons de terre, pour l'année prochaine ‐ nous partons en vélo avec Yod et une quarantaine d'enfants. D'abord Yod organise des jeux pour les enfants. Les jeux ont tous la particularité de créer des groupes, dont les individus doivent collaborer pour réussir Puis, avec les enfants, nous plantons les arbres, et ensuite nous allons arracher la paille dans les rizières, afin de protéger la forèt en cas d'incendie. Nous comprenons que l'objectif à plus long terme est surtout de sensibiliser les enfants aux problèmes engendrés par la culture sur brulis. le soir, fête : il y a un concert des enfants, puis nous jouons notre "Belly puppet show", puis il y a le spectacle d'ombres de la compagnie de Jae, construit autour d'une légende de la région de l'Isan. C'est un spectacle d'ombre contemporain, qui intègre des éléments traditionnels, avec un jeu de lampes halogènes graduées, un peu de lumière de led, et quelques jolis effets, comme des ombres de taille humaine dont on ne savait pas si elles provenaient d'acteurs ou de silhouettes. Plastiquement c'était très réussi, la manipulation seule nous laissé un peu sur notre faim 22/12 ‐ Phanom Dong Rak ce matin nous avons eu un cours de "long drums" , des sortes de djembés hauts et sonores cette après‐ midi, c'est nous qui donnons un cours de marionnette aux enfants du village, qui se révèlent très inventifs, et faciles à vivre, pas de problème de discipline 23/12 Phanom Dong Rak. Voyage en mini bus au temple khmer de Prasat‐Phanomrung. Le temple est vieux de mille ans, magnifique. Nous trouvons un livre sur le théâtre d'ombres 24/12 journée entière de bus, nous traversons la Thaïlande d'Est en Ouest, en passant par des montagnes couvertes de jungle. Le soir, nous arrivons à Uttaradit, où une troupe de théâtre locale,Gingganbai nous attendait, et nous avait préparé un repas dans leur local 25/12 Atelier à Uttaradit, chez la compagnie Gingganbai : les stagiaires apportent à chaque fois des choses de leur univers : à Hat Yai, emballages et papier , dans les 2 endroits de la compagniede Yod, ce sont des objets de la nature, branches, fruits, fleurs, et ici, c'est le contenu d'une décharge urbaine : vélos hors d'usage, pots de peinture vides, vieux grillages. ‐ Derière les réalisations, on sent un grand savoir‐faire et une force de proposition étonnante, chez certains participants ‐ le soir, nous sommes invités à une "party" chez la compagnie Gingganbai : chacun apporte un petit cadeau, puis il y a un tirage au sort. Ensuite un jeu d'argent : chacun écrit son nom sur un billet de 20 baths (un peu moins d'un euro), les billets sont mis ensemble, puis on les retire un par un du pot commun, chaque personne dont le nom est trouvé sur un billet venant tirer au sort le billet suivant. A la fin, le dernier, dont le nom n'a pas été appelé, et est forcément sur le dernier billet, empoche la mise 26/12 Journée de repos à Uttaradit : nous sommes absolument épuisés! Julien réalise une fresque, un graff immense sur le mur du local de Ganggaimai 27/12 ‐ on nous emmène à la campagne, avant la représentation de ce soir. Dans un village, on nous fait visiter une pagode à l'intérieur de laquelle apparait, par un effet de caméra oscura, l'image inversée de la pagode voisine. La chambre noire ici! ‐ représentation : on nous avait prévenu, les habitants d'Uttaradit sont toujours en retard, c'est le cas. Les organisateurs attendaient une quarantaine de personnes, il y en avait huit à l'heure programmée pour le début du spectacle. Nous commençons donc avec trois quarts d'heure de retard et soixante spectateurs. Représentation très agréable, et la discussion s'embraye tout de suite sur le contenu du spectaclee, la législation française de la contraception et de l'avortement, etc. Ici, il y a peu, si une adolescente tombait enceinte, non seulement l'avortement lui était interdit (il l'est toujours), mais en plus elle était renvoyée de son lycée ou de sa faculté. Grande discussion, demandes pour qu'on revienne animer des ateliers. 28/12 : le matin, visite d'une ancienne cité en ruine, puis nous retournons voir la pagode "camera oscura", où cette fois les conditions lumineuses sont réunies : le stupa adjacent apparait inversé sur le mur opposé, et j'arrive, en prenant une grande ouverture, une sensibilit de 6000 ISO et un temps de pose d'une seconde, à à prendre en photo cette image "achiripoetai" (faite sans la main de l'homme). La photo ressemble d'une manière étonnante, avec ses couleurs douces, à un autochrome des frères Lumière. Capacités différentes de l'oeil et de l'instrument photographique : ici l'appareil photo saisit ce que l'oeil aperçoit à peine, mais l'oeil peut capter des différences d'éclairement de 1 à 10 000, alors que la sensibilité de l'appareil photo a une marge bien plus réduite. Gao, le responsable de la cie nous fait visiter la ferme dans laquelle nous aurions dû loger, s'il n'y avait pas eu une pénurie d'eau. Nous retrouvons le reste du "gang" pour un pique‐nique près d'une cascade, puis nous rentrons à Uttaradit pour une nouvelle représentation, très bonne (mais avec moins de spectateurs). Le soir, on nous demande notre avis sur la politique thaïe... S'ensuit une longue discussion sur la royauté, sur la révolution française, etc. Nos interlocuteurs sont partagés, comme tous les Thaïs en ce moment, entre rouges (plutot paysans et habitants du nord et de l'est), partisans du gouvernement, et jaunes (plutotx urbains, habitants de Bangkok et du Sud), partisans de l'opposition. La situation est tendue, il y a eu quelques morts, on redoute le blocage d'il y a trois ans, qui s'était terminé en bain de sang. 29/12 Le matin, voyage de Uttaradit à Lamphun, où nous sommes logés en pleine campagne dans la maison des parents de Aat, l'amie de Tom. L'après‐midi, nous allons à Chiang Maï voir des spectacles pour enfants, dont un a été mis en scène par Art, un autre ami de Tom, que nous avions accueilli en France cet été. Ca a lieu dans un centre commercial, nous y retrouvons également Jae qui y a participé. Ces spectacles, qu'on nous avait décrit comme " très commerciaux" sont l'équivalent de ce que fait Chantal Goya en France. 30/12 journée de repos à la campagne, chez les parents de l'amie de Tom, à Lamphun, à une quarantaine de kilomètres de Chiang Mai 30/12 journée de repos total à Lamphun 31/12 fête du nouvel an avec la famille de l'amie de Tom : soeurs, beaux frères et enfants sont venus : une journée entière, de midi à neuf heures du soir, à manger et boire, au son non‐stop du karaoké. Le soir, feux d'artifices et lancer de montgolfières. La nuit, bercés par les chants des temples voisins. jung see mon tong torn