Le Palais Farnèse

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Le Palais Farnèse
Le Palais Farnèse...
Le Cardiologue
-- Le cardiologue - Vie sociale - Le coup de coeur du cardiologue - En 2011 --
En 2011
Le Palais Farnèse...
Par Christian Ziccarelli - Le
Cardiologue n° 342 (Mai
2011)
Equipe éditoriale
Publié le samedi 15 octobre 2011
Modifié le jeudi 5 janvier 2012
Résumé :
Fichier PDF créé le vendredi 6 janvier 2012
Le Palais Farnèse, joyau de l'architecture de la Renaissance, est situé au coeur historique de la ville de Rome, tout proche du Tibre et de la
place Campo di Fiori. Dans l'antiquité romaine, ce lieu appelé Champ de Mars, proche du théâtre de Pompée (61-55 av. J.-C.) était destiné
aux exercices militaires, aux courses de chevaux et aux activités sportives. Habituellement fermé au public, siège de l'Ambassade de France
et de l'Ecole française de Rome, il a ouvert ses portes le temps d'une exposition « Palais Farnèse de la Renaissance à l'ambassade de
France ». Il était, enfi n, possible de voir les célèbres fresques des Carrache et la salle des fastes farnésiens de Francesco Salviati, bureau
actuel de l'ambassadeur.
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Le Palais Farnèse, joyau de l'architecture de la Renaissance, est situé au coeur historique de
la ville de Rome, tout proche du Tibre et de la place Campo di Fiori. Dans l'antiquité romaine,
ce lieu appelé Champ de Mars, proche du théâtre de Pompée (61-55 av. J.-C.) était destiné aux
exercices militaires, aux courses de chevaux et aux activités sportives. Habituellement fermé
au public, siège de l'Ambassade de France et de l'Ecole française de Rome, il a ouvert ses
portes le temps d'une exposition « Palais Farnèse de la Renaissance à l'ambassade de
France ». Il était, enfi n, possible de voir les célèbres fresques des Carrache et la salle des
fastes farnésiens de Francesco Salviati, bureau actuel de l'ambassadeur.
Un peu d'histoire
Alexandre Farnèse (1468-1549), descendant d'une riche famille de condottieri au service du pape,
achète une bâtisse et ses dépendances ainsi que le terrain alentour pour y construire ce superbe
édifice, qu'est le palais Farnèse. Elevé dans le goût de l'antique, Alexandre Farnèse, le futur pape
Paul III, dont Titien nous a laissé un portrait sublime de psychologie (musée de Naples), affine son
éducation artistique auprès de Laurent Le Magnifique à Florence. Il fait appel aux plus grands
architectes du temps, Antonio de Sangallo le Jeune, disciple de Bramante adepte de Vitruve, Michel
Ange ordonnateur des étages nobles et enfin Vignole, son disciple auteur de la façade postérieure
donnant sur les jardins. Paul III meurt en 1549, sans que son projet soit achevé. C'est Eduardo
Farnèse (1573-1626) son arrière-petit- fils, fait cardinal à 17 ans, qui terminera les travaux. Il reçoit
les ambassadeurs venant de toutes les cours d'Europe et fait appel aux frères Carrache pour
achever la décoration intérieure. La salle des fastes farnésiens a été décorée à fresques, par
Francesco Salviati et les frères Zuccari, quelques années auparavant (1552). Passant de mains en
mains, le palais échoue aux Bourbons de Naples avant de devenir l'ambassade de France en 1874.
Finalement, en 1936 un bail emphytéotique de 99 ans est conclu entre l'Italie et la France, qui
s'engage à en assurer l'entretien.
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Francesco Salviati : Paul III entouré de la paix et de la religion.
Un palais princier
Près d'un siècle sera nécessaire pour aboutir à ce chef d'oeuvre architectural, un palais répondant
au statut social et politique de la famille Farnèse. Sangallo le Jeune conçoit un bâtiment carré à la
façade austère et fermé sur sa cour intérieure. Paul III devenu pape organise un concours pour la
corniche de couronnement de la façade, point d'orgue des traités d'architecture. Remporté par
Michel Ange, celui-ci rehausse l'étage supérieur, crée une loggia donnant sur la salle des fastes
farnésiens. Il invente une corniche colossale dissimulant le toit et composée d'une large frise à fleurs
de lys et acanthes, surmontée d'un bandeau orné de têtes de lions. Dans la cour intérieure, le
rez-de-chaussée est formé de portiques aux colonnes d'ordre dorique. Au premier étage, triomphe
l'ordre ionique et au deuxième des pilastres d'ordre corinthien. La façade arrière donnant sur les
jardins, ferme le palais. Elle est oeuvre de Giacomo Della Porta, un autre disciple de Michel Ange.
Une allée traversant le jardin aboutit au vestibule d'entrée, bordé de colonnes de granit rose et gris
(taillé dans les colonnes antiques), permettant d'accéder à la cour intérieure.
Un décor somptueux
Paul III Farnèse, homme de grande culture antique, a collectionné tout ce que la Rome du XVIe
recelait de plus beau. Sa collection d'antiques est aujourd'hui en grande partie au musée
archéologique de Naples. Réunis à l'occasion de cette exposition, on pouvait voir un ensemble de
sculptures romaines en marbre, copies des plus grands artistes grecs, tel les prisonniers Dace,
l'Atlas, la Vénus Callipyge, l'Apollon citharède, la Flore et l'Hercule Farnèse, le groupe du taureau
Farnèse. Chacune de ses oeuvres mériterait d'être détaillée. Il faut maintenant s'attarder sur le décor
de la galerie du palais donnant sur le Tibre, une peinture à fresque des frères Carrache. Annibal en
fut le principal auteur, il en mourut d'épuisement. Il s'inspira des métamorphoses d'Ovide, sur le
thème de l'amour des Dieux, un sujet particulièrement étonnant pour la demeure d'un pape. Grâce
au procédé du trompe-l'oeil en peinture, sont mêlées sculpture, peinture et architecture. « Des
atlantes en grisaille imitant le marbre, encadrent des médaillons de faux bronze et des peintures
rectangulaires "encadrés" - les fameux quadri riportati (tableaux rapportés), avec un cadre, donnant
l'impression de toiles de chevalet accrochées disposés sur la voute... Des putti dodus voisinent avec
des faunes goguenards et des nus musculeux. Au centre le triomphe de Bacchus et d'Ariane mène
joyeusement une danse qui entraîne Polyphème et Galatée, Paris et Mercure et Diane tentée par
Pan ». « Annibal le fit avec une liberté de ton, un mélange de fraîcheur et de fantaisie qui continue
d'éblouir le spectateur d'aujourd'hui ». C'est le premier jalon de la peinture moderne. Annibal
Carrache est également l'auteur de la décoration du « Camerino », la chambre du cardinal,
représenté sous les traits d'Hercule.
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Annibal Carrache « quadri riportati » Pan séduisant Diane.
La « salle des fastes farnésiens », le bureau de l'ambassadeur, était le salon d'apparat de la famille,
la pièce principale de l'étage noble. Une baie vitrée centrale s'ouvre sur la loggia de Michel Ange.
Les murs sont couverts d'un cycle de fresques grandioses, exécutées entre 1552 et 1558 par
Francesco Salviati, artiste maniériste florentin (et terminées à sa mort par Taddeo et Frederico
Zuccari). Elles racontent les hauts faits des condottieri Farnèse dans un grand cycle d'inspiration
mythologique autant qu'historique. Le décor est conçu symétriquement autour de la glorification de
deux membres fondateurs de la famille, Ranuccio l'ancien et Paul III. Le plafond à caissons en bois
richement sculpté, probablement de Sangallo, serait le plus ancien du palais.
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Détail de la fresque d'Annibal Carrache dans la galerie.
Merci Monsieur Jean Marc de la Sablière de nous avoir permis de visiter « votre palais » et de revoir
toutes ses oeuvres dans leur lieu d'origine, la plupart étant dispersées au musée archéologique
national de Naples.
Bibliographie
[1] Connaissance des arts. Palais Farnèse n°471.
[2] Visite du plus beau bureau du monde :
www.lexpress.fr/culture/art/palais-farnese-visite-duplus- beau-bureau-du-monde_960169.html.
[3] Le palais Farnèse par François-Charles Uginet :
www.efrome.it/fr/ecole/farnese-fcu.html.
[4] Visite privée au palais Farnèse :
www.lefigaro.fr/culture/2010/12/03/03004-20101203ARTFIG00512-visite-privee-au-palais-farnese.php.
[5] Villas et palais de Rome : Carlo Cresti, Claudio Rendina, Massimo Listri. Editions Place des Victoires 2003.
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