Littérature, arts et interculturalité Le roman européen

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Littérature, arts et interculturalité Le roman européen
COMPARATIVE LITERATURE (LITTÉRATURE COMPAREE) Littérature,artsetinterculturalité
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F. MOULIN En nous appuyant sur des exemples contemporains, nous nous intéresserons au musée comme lieu où se joue la reconnaissance et la rencontre des cultures, mais où s'expriment aussi les rapports de domination entre elles. Nous partirons du cas très récent du Musée du Quai Branly et des diverses polémiques qui ont accompagné sa création (sur son nom même, sur le statut des oeuvres qu'il présente, sur la définition de ses fonctions). De là, nous pourrons remonter jusqu'à l'époque de l'invention du musée en Europe et en France (à l'aube du XIXe siècle) pour envisager les débats qui, dès l'origine, président à la naissance de cette institution: par exemple, la question du déplacement des œuvres, de leur appropriation, de leur décontextualisation. Nous travaillerons à partir de textes d'ethnologues, d'artistes, de philosophes et d'écrivains. Leromaneuropéen
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Karen HADDAD On étudiera, à partir d’extraits, quelques unes des œuvres qui, depuis Don Quichotte de Cervantès, ont contribué à transformer la pratique du roman en Europe. Destinsdefemmesdansleromanréalisteetnaturaliste
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Ch. SEGONZAC Trois femmes racontées par trois hommes, c’est l’occasion de découvrir quelles relations nos romanciers ont entretenues avec leurs héroïnes : sympathie, identification, amour, répulsion, cruauté, fantasme… Publiées à une époque considérée comme l’âge d’or du roman, ces œuvres témoignent de préoccupations voisines quant au statut de la femme dans la société, aux aléas du mariage et au poids des déterminismes sociaux ou ontologiques. Notre étude permettra également d’approfondir et de questionner les notions de réalisme et de naturalisme. Corpus : E. Zola, Nana, T. Hardy, Tess d’Uberville, trad. de Madeleine Rolland, G. de Maupassant, Une Vie. Troispoètesélémentaires:Saint‐JohnPerse,RenéChar,EdouardGlissant
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R. LAURO Trois poètes, trois manières distinctes de concevoir le monde, le paysage et l’activité poétique. Lyrisme critique de Saint‐John Perse devant les mers et les vents, fragments réflexifs de René Char, observateur de la Terre et de l’éclair, dialogue avec les éléments enfin, chez Edouard Glissant, engagé dans une réécriture de l’histoire et de l’imaginaire du lieu. Introduction à la lecture comparée des textes poétiques, le cours étudiera les variations des relations qu’entretiennent ces trois poètes avec le paysage et les éléments qui le constituent. Corpus : Saint‐John Perse, Eloges, suivi de La Gloire des Rois, Anabase, Exil, René Char, Fureur et Mystère, Edouard Glissant, Le sel noir, précédé de Le sang rivé, suivi de Boises. Faireœuvredetémoignage
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Frédérique LEICHTER et Abdelwahab MEDDEB Empruntée à l’univers du droit, arrachée à une longue relégation en marge de la grande Histoire, la figure du témoin est aujourd’hui à la mode : à la faveur d’œuvres centrées autour d’expériences de l’extrême, les grandes catastrophes de l’histoire du XXe siècle ont entraîné l’émergence de nombreuses œuvres de témoignage. De la littérature concentrationnaire (Shoah et goulag) aux « livres de voix » au croisement entre journalisme et littérature, que signifie « faire œuvre » de témoignage ? Comment témoigner de l’extrême ? Peut‐on témoigner pour autrui ? Comment peut‐on utiliser la parole des autres ? A quoi sert‐il de témoigner ? Le témoignage a‐t‐il besoin des ressources de la fiction littéraire ? Tels sont quelques uns des enjeux que ce cours examinera, en construisant une réflexion comparatiste à partir de l’étude de quelques œuvres littéraires. Mythologieetlittérature
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Jean‐Claude LABORIE Ce cours répond à une double nécessité : prolonger l’étude des mythes inaugurée en première année et enrichir tout particulièrement les connaissances des étudiants en matière de mythologie antique. La mythologie gréco‐romaine est assurément un des fondements de la littérature européenne, non seulement jusqu’à l’âge classique, mais jusqu’à nos jours, comme le montre la vitalité de certaines figures mythiques aux XXe et XXIe s. L’amourfantastiquedanslanouvelleduXIXesiècle(Hoffmann,Gautier,Poe)
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Camille DUMOULIÉ L’amour fantastique a été un thème de prédilection de la nouvelle au XIXe siècle. Avant la psychanalyse, ces récits furent un champ d’investigation de l’inconscient ainsi que des liens obscurs qui unissent Eros et Thanatos, idéal romantique et violence du désir. Mais ces textes, qui mettent en question la limite entre réel et irréel représentent aussi, selon l’expression de Todorov, « la quintessence de la littérature ». LemythedeMédée
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Jean‐Claude LABORIE L’objectif de ce cours, qui s’inscrit dans la continuité du LIC 101 de la première année, est de proposer une première approche de la littérature comparée. À partir de quatre œuvres qui reprennent le mythe de Médée et le récit qui lui est attaché, nous verrons comment le personnage s’actualise dans la littérature, depuis ses origines jusqu’à nos jours. Les étudiants seront amenés à découvrir, ou à approfondir, les exercices canoniques de la discipline : le commentaire composé et la dissertation de littérature comparée. Euripide, Médée (431 av JC), Corneille, Médée (1635), Pier Paolo Pasolini, Médée (1970), traduction de Christophe Mileschi, Christa Wolf, Médée (1997), traduction d’Alain Lance et Renate Lance‐Otterbein. Lepersonnagederoman
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Karen HADDAD On assiste, à la fin du XIXe siècle, à une transformation profonde de la notion de personnage. À travers l’étude de deux des héroïnes les plus célèbres du personnel romanesque, Anna Karenine et Albertine, deux histoires d’amour et de mort, on étudiera les modes d’existence fictionnelle du personnage de roman, ainsi que quelques autres aspects de ces deux écrivains majeurs. Récitsdevoyageetvoyagesromanesques
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Jean‐Claude LABORIE Le voyage, le périple, est l’une des images récurrentes pour figurer l’écriture, notamment romanesque. En effet, l’analogie entre le mouvement spatial et le mouvement temporel du processus d’écriture est évidente. Une autre analogie du même ordre, à savoir le topos judéo‐chrétien de « l’homo viator » renvoyant à l’idée que la vie terrestre n’est qu’un voyage douloureux dans l’attente de la « vraie vie », a donné plus de consistance encore à la métaphore du voyage comme récit d’épreuves. On rappellera à ce titre que l’un des premiers grands textes de notre tradition occidentale, l’Odyssée, est un récit de voyage. Nous examinerons à partir d’un corpus de trois voyages littéraires, au XVIIIe siècle, les frontières entre récits référentiels et romans, en abordant quelques‐unes des grandes problématiques du genre romanesque : la transcription du monde réel, la constitution du sujet par l’écriture, l’anticipation de lecture, l’intertextualité… Les Mille et une nuits, tome 1, « les voyages de Sindbad », 1ere traduction en français par Antoine Galland, Jonathan SWIFT, Les
voyages de Gulliver, Laurence STERNE, Le voyage sentimental. Chanterleshérosguerriers
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Carole BOIDIN "Formes et pratiques de l'épique" : confrontation entre quelques modèles théoriques sur l'épopée et plusieurs exemples relevant de diverses époques et cultures. L'Iliade d'Homère, La Chanson de Roland, Extraits de traditions arabes et chinoises fournis en classe. COMPARATIVE LITERATURE (LITTÉRATURE COMPAREE) Laséductiondumal
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Juliette FEYEL "Formes et pratiques de l'épique" : confrontation entre quelques modèles théoriques sur l'épopée et plusieurs exemples relevant de diverses époques et cultures. Jules Barbey d’Aurevilly, Les Diaboliques,Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray. Levoyageintérieur
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Juliette FEYEL "Formes et pratiques de l'épique" : confrontation entre quelques modèles théoriques sur l'épopée et plusieurs exemples relevant de diverses époques et cultures. Hermann Hesse, Le Loup des steppes, Michel Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique. Lesidentitésremarquables
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Mathieu PERROT « Le roman n’examine pas la réalité mais l’existence. Et l’existence n’est pas ce qui s’est passé, l’existence est le champ des possibilités humaines, tout ce que l’homme peut devenir, tout ce dont il est capable », écrit Kundera dans L’Art du roman. En suivant la tradition comparatiste, nous verrons comment s’illustre cette « méditation existentielle » propre au roman en prenant appui sur la problématique de l’identité : qu’est‐ce qu’une identité, comment celle des personnages se construit‐elle et se décline‐t‐elle dans le roman ? En questionnant la définition de la définition, nous étudierons la nature et la fonction de la fiction romanesque. Romain Gary, La Vie devant soi, Alessandro Baricco, Novecento : pianiste. Voyagerpourraconter:L'Odyssée,l'Âned'or,lesvoyagesdeSindbaddelamer.
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Carole BOIDIN Homère, L'Odyssée, Apulée, L'Âne d'or ou les métamorphoses (trad. de P. Grimal), Les Mille et une nuits - tome 4 : Sindbâd de la mer et autres contes
(traduction A. Miquel et J.-E. Bencheikh)
Poétiquedel'intime
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Sandra CHEILAN Ces cours se veulent un approfondissement de l’initiation à la littérature comparée qui aura eu lieu en première année. On y étudie un corpus limité (deux œuvres) pour affûter ses méthodes d’analyse textuelle (le commentaire composé) et affiner les techniques de comparaison entre les textes (notamment à travers des exercices de synthèse et de dissertation) et étudier des phénomènes de réécritures. Corpus : Du côté de chez Swann, Marcel Proust, Mrs Dalloway, Virginia Woolf, éd. présentée par Bernard Brugière, traduction et notes de Maire‐Claire Pasquier. RécitetFiction
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Florence PARAVY Ce cours, portant sur des œuvres qui déclinent différents genres étroitement liés entre eux, montrera en quoi le statut de l’auteur, le choix générique et l’époque de l’écriture influent sur la représentation de l’entreprise coloniale de sorte que les œuvres en donnent des images variées, voire divergentes. Le corpus, qui s’étend du XIXe au XXIe siècle, comprend : des récits de voyage (O. de Sanderval), un roman qui adopte la forme du journal intime (F. Oyono), une œuvre autobiographique (A. Hampâté Bâ), une biographie romancée qui relève en même temps du roman historique (T. Monénembo). Corpus : Ferdinand Oyono, Une Vie de boy. Tierno Monénembo, Le Roi de Kahel. BibleetLittérature
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Sylvie PARIZET La Bible est, avec la pensée grecque, l’une des deux sources principales de la culture occidentale. Le cours « Bible et littérature » vise d’abord à assurer aux étudiants les connaissances élémentaires nécessaires à leur formation de lettrés. Il allie une initiation générale à la Bible comme chef d’œuvre de littérature, et l’étude d’un ou de plusieurs épisodes ou mythes bibliques envisagés à travers leurs différentes modalités d’interprétation et leurs réécritures littéraires. TraductionComparée
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M. MINZETANU À travers l’analyse d’un incipit célèbre (À la recherche du temps perdu, le Quichotte, etc.) et de ses traductions, qu’elles soient actuelles ou anciennes, en anglais, en espagnol, en italien ou en français, ce cours voudrait offrir une introduction aux enjeux et aux problématiques de la traduction. La réflexion sera guidée par les philosophies contemporaines consacrées aux transferts culturels (Michel Espagne), à la pensée métisse ou au recyclage culturel (Walter Moser). Franchirlalimite:LittératureetTransgression
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Carole BOIDIN Cet enseignement se veut un prolongement et un approfondissement de la formation en littérature comparée : les programmes comportent deux ou trois œuvres, évidemment empruntées à des domaines linguistiques différents (les textes étant étudiés en traduction). Franchir la limite : littérature et transgression (Lolita de V. Nabokov ; Saison de la migration vers le Nord de Tayeb Salih). Etude de ces deux romans et de quelques grandes figurations littéraires de la transgression que ces romans font dialoguer (Othello, textes de Baudelaire, de Proust, de Bataille, etc.). Etuded’untextedelangueétrangère:HurleventdesMonts,deEmilyBrontë
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Karen HADDAD Le roman d’Emily Brontë est souvent pris pour une lecture « de jeunes filles » ; en réalité, fortement marquée par le roman noir et le gothique anglais, cette œuvre, qui a inspiré à Georges Bataille des pages célèbres sur la littérature et le mal, est un roman de la transgression, de l’oubli impossible, de la passion dévastatrice et pourtant vitale. C’est aussi le roman d’une jeune femme qui a dû conquérir son accès à l’écriture. On étudiera le texte en traduction et en anglais, mais aucune compétence dans cette langue n’est requise. LaRévolutionfrançaise:littératureetidéologie
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Philippe ZARD La Révolution française n’est pas un événement historique parmi d’autres : c’est aussi un mythe fondateur des temps modernes et l’objet d’âpres débats qui, jusqu’à nos jours, mettent aux prises hommes politiques, philosophes, historiens et écrivains : la lecture du passé est toujours une interprétation du présent. Le cours s’appuiera sur une anthologie de textes littéraires et l’étude de trois œuvres: un roman (Quatrevingt‐treize de Victor Hugo, coll. Livre de Poche), une pièce de théâtre (Marat/Sade de Peter Weiss) et un film (Danton d’A. Wajda, disponible en disponible en DVD). «Poétiquesdel'exil(Ovide,DuBellay,MahmoudDarwish)»
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Carole BOIDIN Dans trois contextes différents (l’empire Romain, la France et l’Italie de la Renaissance, la Palestine), trois poètes ont fait de leur expérience de l’exil la source d’une création poétique. Nous examinerons le produit de ces élaborations en tâchant de comprendre ce que c’est qu’écrire loin de sa terre dans chacun de ces contextes. Extraits des Tristes et des Pontiques d’Ovide, Joachim Du Bellay, Les Regrets, Mahmoud Darwish, La Terre nous est étroite et autres poèmes (trad. E. Sanbar). Labibleetsesréécritureslittéraires
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Frédérique LEICHTER‐FLACK et Sandra CHEILAN La Bible est, avec la culture grecque et latine, l’une des deux sources principales de la culture occidentale. Le cours « Bible et littérature » allie une initiation générale à la Bible comme chef d’œuvre de littérature, et l’étude d’un ou de plusieurs épisodes ou mythes bibliques envisagés à travers leurs différentes modalités d’interprétation et leurs réécritures littéraires. Les étudiants sont d’ores et déjà invités à lire, dans une édition accessible (par exemple la «traduction œcuménique» disponible dans la collection « Pochothèque », Livre de Poche) quelques chapitres essentiels de la Bible, notamment : Genèse, Exode, Livre de Job, Cantique des Cantiques, extraits des Evangiles (Jean, Matthieu, Marc et Luc) Littératureetcinéma
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A. KLEINBERGER
Ce cours concerne avant tout le langage cinématographique. Il s'adresse aux étudiants, amis des lettres, désireux de perfectionner à la fois leur
technique d'analyse filmique et leur style. Il propose d'aiguiser le regard, de développer l'ouïe et d'apprendre à réagir face aux images, vite. Il
concerne le cinéma classique et contemporain et procède surtout sous forme d'exercices oraux et écrits réguliers. Le reste est littérature...
Lepersonnagederoman
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Karen HADDAD Cet enseignement se veut un prolongement et un approfondissement de la formation en littérature comparée : le programme comporte deux ou trois œuvres, évidemment empruntées à des domaines linguistiques différents (les textes étant étudiés en traduction). Le roman de formation Balzac, Illusions perdues, Dickens, Les Grandes espérances
ou bien On assiste, à la fin du XIXe siècle, à une transformation profonde de la notion de personnage. À travers l’étude de deux des héroïnes les plus célèbres du personnel romanesque, Anna Karenine et Albertine, deux histoires d’amour et de mort, on étudiera les modes d’existence fictionnelle du personnage de roman, ainsi que quelques autres aspects de ces deux écrivains majeurs. Tolstoï, Anna Karenine, Proust, La Prisonnière. Levoyageetl’écrituredumoi
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Jean‐Claude LABORIE Le voyage, le périple, est l’une des images récurrentes pour figurer l’écriture, notamment romanesque. En effet, l’analogie entre le mouvement spatial et le mouvement temporel du processus d’écriture est évidente. Une autre analogie du même ordre, à savoir le topos judéo‐chrétien de « l’homo viator » renvoyant à l’idée que la vie terrestre n’est qu’un voyage douloureux dans l’attente de la « vraie vie », a donné plus de consistance encore à la métaphore du voyage comme récit d’épreuves et exploration du moi. On rappellera à ce titre que l’un des premiers grands textes de notre tradition occidentale, l’Odyssée, est un récit de voyage. Nous examinerons à partir d’un corpus de trois voyages littéraires quelques‐unes des grandes problématiques du genre romanesque : la transcription du monde réel, la constitution du sujet par l’écriture, l’anticipation de lecture, l’intertextualité… Corpus : Laurence Sterne, Voyage sentimental en France et en Italie, Xavier de Maistre, Voyage autour de ma chambre, présenté par Françoise Lotterie, Joseph Conrad, Jeunesse, suivi de Au cœur des ténèbres. Échangesinterculturels,littératureshispanophonesetlusophones
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Jean‐Claude LABORIE Ce cours, au‐delà d’une première approche panoramique des littératures ibériques (européennes et latino‐américaines), doit permettre d’aborder les diverses situations d’échanges culturels et linguistiques à la fois entre les deux composantes de la péninsule et entre l’Europe et les anciennes colonies. Nous privilégierons donc l’étude des zones de contact entre les productions des uns et des autres. De la fondation des deux nations européennes à la constitution parallèle de leurs deux empires coloniaux, en passant par leur brève réunion sous une seule couronne (1580‐1640), l’Espagne et le Portugal constituent, en effet, un espace culturel et linguistique qui justifie une réflexion sur les processus interculturels d’imitation, d’influence ou de différenciation. Le cours s’organisera autour de trois œuvres contemporaines latino‐américaines que nous lirons comme des moments de figement, et donc de formulation problématique, des identités culturelles ibériques. L’accent sera porté sur les circulations et les transferts culturels entre les deux métropoles et leurs extensions, qui constituent aujourd’hui des enjeux politiques, identitaires et esthétiques majeurs. COMPARATIVE LITERATURE (LITTÉRATURE COMPAREE) Le cours sera donné en français et s’appuiera sur des textes traduits, sans s’interdire quelques incursions dans les langues originales, selon les compétences de chacun. Corpus : Alejo Carpentier, Concert baroque, Juan Rulfo, Le Llano en flammes, Mario de Andrade, Macounaïma. LeMinotaureetsonmythe
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Sylvie PARIZET
Étude du rôle joué par la figure du Minotaure et l'imaginaire du labyrinthe dans la littérature du vingtième siècle, à partir de quelques nouvelles de Jorge‐Luis Borges (L’Aleph, traduction de Roger Caillois et de René L.F. Durand, Gallimard, coll. "L’imaginaire", 1967; édition originale: El Aleph, 1949, puis
1952), et d'un roman de Michel Butor (L'Emploi du temps, éd. de Minuit, 1956). L'aventureintérieure:renouveaudel'aventureromanesquedansleromanmoderne
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Sandra CHEILAN Corpus : Albertine disparue, Proust, Vers le Phare, Virginia Woolf, texte présenté, traduit et annoté par Françoise Pellan, Film étudié : Stalker, d'Andreï Tarkovski, la question de la représentation de l'aventure intérieure au cinéma. Etuded’untextedelangueétrangère:ThomasHardy,Tessd'Urberville
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Karen HADDAD Le principe de cet enseignement est l’étude approfondie d’un (voire de plusieurs) texte(s) marquant(s) emprunté(s) au domaine étranger (antique ou moderne, européen ou extra‐européen). Aucune connaissance linguistique préalable n’est requise de la part de l’étudiant : l’enseignement et les examens se feront à partir des textes traduits. La dimension spécifiquement comparatiste de cet enseignement repose sur les éléments suivants : l’approfondissement du contexte historique, culturel et linguistique de l’œuvre étudiée ; le recours, autant que possible, à des éditions bilingues (pour des langues telles que l’anglais, l’italien, l’espagnol, l’allemand…) et/ou la confrontation de traductions concurrentes ; l’ouverture du cours aux problèmes de l’héritage, de la postérité, des réécritures et des adaptations (théâtrales, cinématographiques ou autres) de l’œuvre étudiée. LittératureComparéeetHistoiredesIdées
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Camille DUMOULIÉ Le cours propose un panorama des grands mouvements littéraires, esthétiques et philosophiques internationaux de la modernité. Soit du XVIe siècle à la « postmodernité ». Ce sera l’occasion d’étudier comment se croisent l’histoire de l’art et l’histoire des idées, la vie politique et la création littéraire, le développement de la raison et l’émergence de mythes modernes. Un fascicule de textes sera distribué comme support du cours. Débatsd’Idées
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Frédérique LEICHTER‐FLACK Ce cours poursuit son exploration des grands débats d’idées internationaux, en privilégiant le décryptage de problématiques et débats mettant en lumière les malentendus, différences d’approches et de visions du monde issues d’aires culturelles différentes, en particulier sur le versant politique, social, ou religieux. On s’essaiera tout particulier aux exercices de recension critique (livre de fiction ou essai, film, production culturelle), d’argumentation contradictoire (réponse à un op ed ciblé) et d’animation de débats (panels). On travaillera à partir de textes et supports en anglais non traduits (fournis au cours des séances ou accessibles sur internet) ; le cours lui‐même et les travaux demandés seront en français et/ou en anglais. Lalittératureauseptièmeciel,del'AntiquitéauXVIIIèmesiècle:âged'or,paradisetétatdenature
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Marie de MARCILLAC COMPARATIVE LITERATURE (LITTÉRATURE COMPAREE) Ce cours diachronique interrogera les représentations de la perfection et de la félicité dans des extraits d'œuvres de l'Antiquité au XVIIIème siècle. Pourquoi la littérature est‐elle le lieu de telles conceptions ? Nous nous intéresserons en particulier à trois mythes apparaissant dans des contextes culturels très différents : l'âge d'or dans l'Antiquité gréco‐latine (Hésiode), le paradis dans la Renaissance italienne (Dante) et les théories de l'état de nature au siècle des Lumières (Rousseau). Corpus : Hésiode, Les Travaux et les jours. Dante, « Le Paradis », La Divine Comédie. J.‐J. Rousseau, Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes. Littératureetphotographie
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Marie‐Jeanne ZENETTI Ce cours propose d’interroger le rapport entre écrit et image à partir d’œuvres associant textes et photographies. Quand les écrivains introduisent des photographies dans leurs livres, fonctionnent‐elles sur le mode de la complémentarité, de l’illustration, de la documentation, de la perturbation ? Quelles en sont les conséquences pour le lecteur, qui doit lire le texte avec l’image ? Pour répondre à ces questions, ce cours proposera un parcours à travers différentes œuvres littéraires du dix‐neuvième au vingt‐et‐unième siècle, tout en abordant certains textes théoriques essentiels sur la photographie. TémoignageEst‐Ouest
UniversitéParis8Vincennes‐SaintDenis
Annie EPELBOIN Si la littérature européenne des XXe et XXIe siècles ne peut se concevoir sans référence à la césure d’Auschwitz, sans évoquer le rôle de la littérature de témoignage, on constate une absence, dans le domaine russe, d’une littérature qui en constituerait la mémoire, un effacement de ces évènements traumatiques dans la culture comme dans la conscience collective. Pourtant l’extermination des juifs d’Europe a été encore plus violente et radicale à l’Est qu’à l’Ouest de l’Europe. Cette oblitération contraste avec le relatif engouement littéraire qui, en Occident, est manifesté pour des oeuvres qui réfèrent largement à ce qui s’est passé à l’Est. Ainsi, des « héritiers » sont apparus, mais pas dans le pays où le drame est ancré, et où il a été si longtemps interdit d’être le dépositaire de sa propre histoire. Le but de ce séminaire est d’éclairer cette asymétrie, de comprendre pourquoi « l’ère des témoins » ne concerne que l’Occident. Ou plutôt de montrer comment des oeuvres de témoignage ont malgré tout existé à l’Est, d’une vie difficile et souvent clandestine, et comment s’est opéré un conflit de mémoire lié à la nécessité de témoigner également du Goulag. L’espacepublicdelalittératurecontemporaine
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Lionel RUFFEL Mots‐clefs : littérature contemporaine, cultures médiatiques, espace public, support de la littérature On groupe sous le mot « littérature » des réalités, des expériences, des objets fort différents. Quoi de commun entre une performance poétique dans une galerie d’art au début du XXIe siècle, une épopée antique, une tragédie classique, un roman bourgeois, un livre lu sur support papier ou un roman graphique sur tablette numérique ? Peut‐être, de manière minimale, qu’il s’agit d’un certain type de communications, historiquement et géographiquement variables, destinées à des publics eux‐mêmes hétérogènes. Ces communications ont toutes disposé d’un outillage technologique, d’un dispositif de mise en présence, de supports de transmission. Ces communications ont été actualisées et sont parfois réactualisées. Ce séminaire tentera d’étudier l’environnement culturel et technique des littératures contemporaines. Il interrogera la progressive transformation du lectorat, les mutations propres au monde de l’édition, le déséquilibre croissant entre médiation et critique, la paradoxale position de l’auteur, surexposée (lectures, festivals, signatures, etc.) et marginale, l’accélération de la consécration notamment dans la formation, le développement des cultures médiatiques. Pour le faire, il adoptera une perspective diachronique en prenant en compte les différents espaces publics de la littérature dans l’histoire. Il se demandera comment, de qui et de quoi la littérature est contemporaine. Supports : une anthologie de textes (Auerbarch, Habermas, Chartier, McLuhan, Milad Doueihi, etc.) et divers supports multimédias. LaLittératuredansleJournal
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Céline BARRAL Comme les écrivains furent contraints de le faire avec l'avènement de la presse de masse, nous travaillerons dans ce cours à brouiller les frontières entre les genres et à remettre en cause la fameuse "autonomie de la littérature". Nous suivrons les conditions d'apparition de formes d'écriture qui, à mi‐chemin entre le fait divers et le projet du Livre, ont été autant de réponses créatives de la littérature à cette diffusion de la prose journalistique depuis le milieu du XIXe siècle : poème en prose, pamphlet, revue mosaïque... Le cours a trois objectifs : donner des outils d'analyse littéraire pour ces textes courts, art du bref et de la circonstance qui perturbe les catégories habituelles en littérature ; travailler sur la matérialité du texte, sur les conditions de publication, les innovations COMPARATIVE LITERATURE (LITTÉRATURE COMPAREE) poétiques nées des contraintes et des singularités du support journalistique ; enfin, permettre d’élaborer au choix un travail d'écriture personnelle ou d'investigation parmi les marges littéraires de la presse contemporaine. LesmonstresdanslescontesetnouvellesfantastiquesduXIXèmesiècle:Gautier,Poe,Hoffman
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Marie de MARCILLAC Ce cours interrogera l’avènement d’un nouveau type de monstres au XIXe siècle en Europe : les monstres humains. Dans La Perception contemporaine du monstre, Pierre Ancet montre qu’il « n’est pas de pire monstre que celui en qui on peut se reconnaître ». Le monstre humain apparaît dans un contexte particulier qu’il s’agira de reconstituer : romantisme noir, modernité littéraire, élan scientifique, tératologie et décadence. Deux genres littéraires brefs, le conte et la nouvelle fantastique, semblent être plus particulièrement le lieu d’émergence de telles créatures. Nous procéderons ainsi à une lecture comparée des contes et des nouvelles de Gautier, Hoffmann et Poe articulée à l'histoire des idées du XIXème siècle. Corpus : T. Gautier, Contes et nouvelles fantastiques, E.T.A. Hoffmann, Contes et nouvelles fantastiques, E.A. Poe, Histoires extraordinaires. Traductionsetadaptationsdel'OdysséedanslalittératuredejeunesseduXVIIesiècleànosjours
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Marie de MARCILLAC Parmi les réécritures des textes antiques, leurs adaptations en direction d’un jeune public occupent une place singulière. Quelles métamorphoses du texte ancien fondateur implique la prise en compte d’un jeune lecteur moderne qu’il s’agit non seulement de divertir, mais aussi d’éduquer ? Nous étudierons les modalités de transposition des grands mythes en petits formats : résumé, illustration, simplification de la langue etc. Pour mener à bien cette interrogation, nous nous centrerons sur le cas de l’Odyssée d’Homère et de ses traductions et adaptations « d’après Homère » en Europe du XVIIe siècle à nos jours. Des spécialistes et des acteurs de la littérature jeunesse interviendront dans ce cours. Corpus : Fénelon, Les Aventures de Télémaque, Homère, L’Odyssée , Charles Lamb, The Adventures of Ulysses, Soledad Bravi, Le Cyclope ; La Ruse d’Ulysse ; Eole, Circé et les Sirènes. Poétiquesoupolitique?Poétiquesetpolitique?
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Gonzalo YAÑEZ QUIROGA Ces questions ne nous mèneront sûrement pas vers un lieu sûr, mais plutôt vers l'assurance du dire. Elles ne s'excluent pas l'une l'autre mais se problématisent et se traduisent entre elles. Nous analyserons comment agissent (ou pas) politiquement les poétiques que nous aborderons – et ce dernier verbe ne va pas sans nous rappeler l'aventure rimbaldienne. La réflexion ne prendra pas appui sur un aspect discursif ou pamphlétaire, mais essayera de montrer de quelle manière elles s'inscrivent dans leur contexte socio‐historique et si elles modifient ou non la réalité – concept que nous serons du même coup invités à déconstruire –, mettant en évidence le divers constitutif de chaque poétique. Corpus : Allen Ginsberg, Collected poems, Harper Perennial, 2007. Edouard Glissant, Poèmes complets, Gallimard, 1994. Nicanor Parra, Obras completas & algo † (1935‐1972), Galaxia Gutenberg, 2006. Pier Paolo Pasolini, Tutte le poesie, Mondadori, 2003. Littératureetartcontemporain
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Marie‐Jeanne ZENETTI Ce cours propose d’interroger le rapport entre littérature et art contemporain à travers un parcours de lecture qui rassemble des œuvres littéraires du vingtième et du vingt‐et‐unième siècles. Si certains écrivains choisissent de représenter le monde de l’art, nous verrons que ce n’est pas seulement dans le but de constituer leur œuvre en miroir de celui‐ci, mais qu’ils cherchent souvent à brouiller délibérément les limites entre l’une et l’autre pratique. Alors que l’écrit occupe une place toujours plus visible dans les galeries et les musées d’art contemporain, certains écrivains collaborent avec des artistes ou tentent de s’approprier des notions comme celles de performance ou d’exposition. Il s’agira d’interroger ces échanges complexes, entre complicité et rivalité, et leurs conséquences sur notre manière de voir et de penser la littérature aujourd’hui. Corpus : Paul Auster et Sophie Calle, Gotham Handbook, 1994. Michel Houellebecq, La Carte et le territoire, 2010. Georges Perec, Espèces d’Espaces, 1974. Philippe Vasset, Un Livre blanc, 2006. Le«Romanrusse»
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Annie EPELBOIN COMPARATIVE LITERATURE (LITTÉRATURE COMPAREE) Au cours du XIXe et au début du XXe siècle, la littérature russe a fait irruption sur la scène européenne au prix de quelques péripéties de réception (rejet puis engouement) et de traduction. On s’efforcera d’en comprendre les enjeux en abordant directement la lecture des grands auteurs (Dostoïevski, Tolstoï, Tchekhov) par leurs petits textes afin d’en comprendre la force novatrice et souvent déconcertante pour le public occidental. On interrogera le destin de ces œuvres chez quelques uns des écrivains qui s’en sont réclamés (V. Woolf, T. Mann, Gide, Aragon). VoyagesenEnfer
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Marie de MARCILLAC Nous procèderons dans ce cours à la lecture intégrale de l'un des monuments de la littérature occidentale : l'Enfer de Dante. Dans La Divine Comédie, le thème du voyage en Enfer est un lieu commun de la littérature médiévale, qui reprend la tradition antique, en y greffant des éléments du Christianisme. Dans l'Antiquité gréco‐latine, Ulysse, Énée, Orphée, Thésée et Héraclès ont tous entrepris la descente dans l'Autre monde. Dans les écritures bibliques, la prophétie de l'Apocalypse de Saint Paul fait partie notamment des visions de l'au‐delà les plus connues. C'est à partir du texte de Dante que nous construirons une étude comparée des voyages aux Enfers dans la littérature de l'Antiquité à la Renaissance. LesaventureseuropéennesdesMilleetunenuits(XVIIIèmesiècle‐XXIesiècle)
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Lionel RUFFEL De leur première traduction française par Galland en 1704 à leur poursuite par Robert Louis Stevenson (New arabian nights,1882) à leur adaptation cinématographique par Pier Paolo Pasolini (1974) et à leurs innombrables transformations dans la littérature contemporaine, Les Mille et une nuits ont nourri l’imaginaire européen. Ce phénomène constitue un cas d’école pour la littérature comparée, puisqu’il mobilise des notions qui lui sont fondamentales : la traduction, l’édition, l’intertextualité, l’emprunt, la réécriture, la réception, la trahison etc. Ce cours, à valeur introductive, alternera des études de cas pratiques (en insistant sur les exemples les plus contemporains) et des rappels sur ces notions essentielles à la discipline. Cours d’histoire culturelle, il proposera une forme d’histoire européenne cachée, dans sa relation fantasmée avec l’ « Orient ». Violencepolitique,violencehistorique:textes,théories,imagesettémoignages
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Catherine COQUIO L’objectif de ce séminaire est de s’interroger sur les modes de compréhension de la violence historico‐politique et la place qu’y prennent l’art et la littérature. On donnera d’abord un aperçu des approches de la violence dans les sciences humaines et en philosophie, en s’arrêtant sur certains penseurs (H. Arendt, P. Clastres, R. Girard, W. Benjamin). Puis on verra comment la création littéraire, dès ses origines ‐ épopée, tragédie, conte – s’est affrontée à la violence politique et à la guerre comme à une réalité mettant en jeu l’idée d’humanité elle‐même. On abordera certains textes fondateurs à travers leurs lectures philosophiques (S. Weil et Adorno sur l’épopée homérique), certaines figures (Antigone) et certains genres pour lesquels la violence est constitutive (pamphlet) ou l’est devenue (le témoignage). On réfléchira aux problèmes posés par le témoignage de la violence extrême et sa mise en fiction, à leur dimension « tragique » ou « cathartique » (ou non). On étudiera un choix d’oeuvres fait en concertation avec les étudiants, destiné à approfondir certains points évoqués et à ouvrir d’autres horizons, en éclairant différents types d'écritures de l'histoire et de représentations (aussi bien plastiques et cinématographiques) de la violence en Occident et hors Occident. Le projet de « mimesis » ou l’usage de l’imagination fait‐il saisir quelque chose qui échapperait à la rationalisation socio‐politique ou historique ? Qu’est‐ce qu’une esthétique de la violence, que peut‐elle faire comprendre, et risquer ? Qu’en est‐il de la « catharsis » face à la « violence extrême » ? Lelocaletl'universel,comparerenlittérature,comparerleslittératures
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Tiphaine SAMOYAULT Pourquoi comparer les textes ? Comment comparer les littératures ? Ce cours propose de faire le point sur les différentes approches comparatives, en France et à l'étranger, du « comparatisme planétaire » d'Étiemble aux plus modernes « cultural studies » anglosaxonnes : la bibliographie s'efforcera d'être la plus complète possible et les outils de recherches (notamment par le biais des revues et d'Internet) seront analysés. Les notions d'interdisciplinarité, d'interculturalité, d'intertextualité feront l'objet d'un examen critique afin d'inviter à une nouvelle approche des frontières du texte littéraire (qui ne soient pas des frontières nationales) et de ses marges. L'énigmeaucreuxduroman
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Céline BARRAL "Une fois de plus, les pièges de l'écriture se mirent en place. Une fois de plus, je fus comme un enfant qui joue à cache‐cache et qui ne sait pas ce qu'il craint ou désire le plus : rester caché, être découvert." G. Perec, W ou le souvenir d'enfance. Dans ce cours, nous chercherons à nous donner des techniques de lecture et d'analyse critique pour des romans qui ne disent pas tout, c'est‐à‐dire dont le centre vif a été masqué ou ôté et ne se trouve plus qu'à l'état de fantôme dans le texte. La nouvelle Le Motif dans le tapis (1896) de Henry James avait fait de l'énigme un problème clé de la fiction moderne, enjeu d'écriture et de lecture qui sera réactualisé par les romanciers d'après 1945. Nous étudierons dans cette perspective le très beau livre hybride de Georges Perec, qui mêle fiction et autobiographie, W ou le souvenir d'enfance (1975), ainsi que le chef‐d'oeuvre de l'auteur autrichienne Ingeborg Bachmann, Malina (1971). Ces deux récits des années 1970 ont pour auteurs des enfants du traumatisme de l'Histoire, génération qui n'a pas vécu directement la guerre et les camps mais qui en hérite comme d'un trou dans sa mémoire. L'écriture de l'énigme devient alors une modalité poétique, qui, jouant de l'implicite, de la référence tronquée, du labyrinthe, permet de dire ce qui, de l'Histoire ou de la biographie de soi, résiste à la mise en fiction. On s'interrogera sur la lisibilité de ces récits à énigme : qu'est‐ce qui, dans le texte, engage à l'enquête, quels indices — silences, lettres absentes, allusions, trous narratifs, ruptures… — me sollicitent ? Mais comment moi, lecteur, puis‐je accéder à l'énigme ? Ai‐je bien compris déjà de quoi il s'agissait et suis‐je libre dans ma quête de sens ? Quels sont les risques que je prends à donner un nom à ce qui est caché ? Une grande attention sera portée dans ce cours à la rédaction de commentaires de textes et aux méthodes critiques : narratologie, génétique textuelle, intertextualité, apports de la psychanalyse sur le texte littéraire. Romansdelabeautécoupable,INTRO
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Catherine COQUIO On parle souvent du « mythe » de la « femme fatale », et on sait qu’en vertu de la vieille logique biblique qui s’était abattue sur Eve, le « fatum » qu’elle déclenche se retourne contre elle : la femme par qui le mal arrive est aussi une victime. On s’interrogera sur le retour de ce vieux scénario dans trois grands romans parus en Europe dans la deuxième moitié du XIXe siècle – France, Grande‐Bretagne, Allemagne ‐ à une époque de crise culturelle et de mutation sociopolitique. Pourquoi, alors que le deuil de Dieu semble se faire dans les consciences modernes, redonne‐t‐on un tel relief à un mythe religieux ? Sur quel autel le romancier « sacrifie »‐t‐il ainsi son irrésistible héroïne tout en procédant à la critique d’une société, voire d’un régime ou même d’une Histoire ? Dans ces romans qui, sous l’étiquette « naturaliste » ou « réaliste », radiographient et condamnent une société entière, des dispositifs proprement mythiques font qu’une femme est condamnée à la faute et à la mort par une beauté essentiellement coupable. On analysera les significations de cette construction poétique où un nouveau tragique fait du corps féminin le lieu d’apparition d’une grâce ou d’une gloire exceptionnelle, et le siège d’une malédiction qui s’abat indifféremment sur elle et sur ceux qui tombent sous sa force d’attraction. Une force à laquelle le romancier semble à la fois se livrer et se soustraire, chacun entretenant des liens contradictoires avec son héroïne. Il s’agira ainsi de comprendre ce qui se joue autour de cette figure de la Beauté coupable à un moment où dans les arts, sur fond d’intense crise des valeurs, se cherche une relation nouvelle entre l’éthique et l’esthétique, l’artiste et la société. L’étudiant devra lire intégralement et étudier deux de ces romans au choix. Le troisième ouvrage pourra lui être fourni par extraits. Lesmonstresdel’Antiquité
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Marie de MARCILLAC Que nous montrent les monstres de l'Antiquité ? Nous mènerons notre enquête à travers la lecture d'extraits de grands textes de l'Antiquité gréco‐latine, fondateurs de la civilisation occidentale : l'Odyssée d'Homère, les Métamorphoses d'Ovide ainsi que les Théogonies d'Hésiode. Les monstres de la mythologie, êtres hybrides, appartiennent à un imaginaire de l'écart que nous explorerons : écart par rapport à l'humain, à la nature et à la norme. Nous utiliserons les outils théoriques les plus contemporains pour montrer que les premiers monstres sont les ancêtres des nôtres. «Vivresavie»,exigenced’unevie«belle»,désirdebonheuret«couragedela"vérité"».
Témoignagesintimesettextesphilosophiques.
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Catherine COQUIO Ce séminaire portera sur l’existence humaine comme auto‐création d’un sujet historique, passant par l’idée de vie à vivre et de livre à écrire. On s’interrogera d’abord sur la teneur et l’actualité philosophiques de la notion de « vie », de l’enquête que préconisait Walter Benjamin sur le « dogme » moderne de la « vie sacrée » ‐ à quoi il opposait « l’âme du vivant » ‐ à la perspective explorée par le dernier Foucault en contrepoint de la théorisation du bio‐politique : celle d’un « souci du soi » placé entre « esthétisation de l’existence » et « courage de la vérité »; perspective qui s’apparente en partie à la notion de « style » de vie chez Pasolini, et à l’idée de « vocation » de Simone Veil, et qui est aujourd’hui retravaillée par G. Agamben à travers le concept de « forme‐de‐vie ». Puis on reformulera cette question sous un angle littéraire en lisant trois textes relevant de la littérature dite « intime » : ‐ le Journal d’Helen, journal amoureux rédigé en 1920 par Helen Hessel, épouse de l’écrivain allemand Franz Hessel et amante d’Henri‐Pierre Roché, l’héroïne de Jules et Jim ; ‐ le Journal et les Lettres d’Etty COMPARATIVE LITERATURE (LITTÉRATURE COMPAREE) Hillesum, jeune hollandaise qui, alors qu’elle s’initiait à la vie et à l’amour, fut témoin de l’extermination des Juifs hollandais puis elle‐même déportée; ‐ le Journal de galère de l’écrivain hongrois Imre Kertész, qui, rescapé des camps nazis, témoigne de trente années de création (1960‐1991) quasiment sans public dans la Hongrie communiste. On réfléchira à l’effort produit par ces individus qui n’étaient pas des « auteurs » au sens commun du terme, pour donner une forme propre à leur existence ‐ qu’il s’agisse pour une femme d’exiger le bonheur à travers l’intensité amoureuse (H. Hessel), d’atteindre un point d’harmonie spirituelle malgré le cours catastrophique de l’histoire (E.Hillesum), ou de construire un exil intérieur par la langue et la création (I.Kertész). Dans ces textes pleinement littéraires, qui sont aussi des réserves d’autres textes, multiples, offrant autant d’ouvertures sur le monde devenues vitales, il s’agit moins de « se raconter » que d’arracher sa vie au monde et à l’histoire en exigeant d’elle forme et sens, par un dialogue avec soi et une imagination de l’autre qui deviennent le creuset d’une création sui generis : celle de sa propre vie, animée d’une promesse de liberté qui devient jeu risqué, finalement solitaire. La lecture croisée de ces textes nourrira une réflexion sur ce que signifie « vivre sa vie » là où celle‐ci n’a plus aucun caractère d’évidence. Comment et au nom de quoi peut‐on vouloir exister malgré la pression extérieure ? De quel usage sont l’écriture de soi et la lecture des autres ? Les étudiants pourront traiter un des points évoqués au cours de ces lectures, ou présenter d’autres oeuvres de leur choix, où se voit posée, à travers une forme, la question du rapport entre bonheur et « courage de la vérité » (M. Foucault). Traductionetréécriture
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Tiphaine SAMOYAULT Tout en proposant un parcours critique des différentes théories de la traduction, ce cours a pour but d’analyser la façon dont la réflexion sur la traduction nous invite à penser le texte littéraire, ses variations et ses modes de transmission. Comment se constitue une mémoire de l’oeuvre ? Comment se « traduit » la transformation de l’espace‐temps des textes ? En prenant pour point de départ la déconstruction des idéologies qui président aux traductions et à la conception négative qui en découle, nous tenterons de la penser comme un lieu propre, qui pourrait être celui du mouvement de l’oeuvre. En particulier, on réfléchira à la façon dont, dans le contexte postcolonial, réinventer la langue passe par la réécriture et la traduction.