Gap ouvre une boutique Banana Republic à Paris

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Gap ouvre une boutique Banana Republic à Paris
LE FIGARO
lundi 29 août 2011
entreprises 27
L’économie en direct
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Les grands crus classés, valeurs refuges pour les investisseurs
La cote des meilleures bouteilles de Bordeaux et de Bourgogne ne souffre pas de la crise.
GUILLAUME MOLLARET
PLACEMENT L’achat d’une caisse
de Château Pétrus ou de
romanée-conti constitue-t-il un
investissement d’avenir ? C’est en
tout cas le pari que proposent une
dizaine de fonds d’investissement,
tous basés à l’étranger, spécialisés
dans l’achat de grands crus français.
Statistiques à l’appui, Michel Tamisier, cofondateur du fonds
luxembourgeois Nobles Crus, se
targue d’avoir créé une sicav dont
la rentabilité défie toute concurrence. « En trois ans et demi, nous
affichons 58 % de performance »,
affirme-t-il. Constitué quelques
semaines avant la chute de Lehman
Brothers, ce fonds, d’une valeur de
50 millions d’euros, géré pour le
compte de quelques centaines de
clients – le ticket d’entrée s’élève à
125 000 euros -, se dit « à l’abri des
turbulences du marché financier ».
Alors que le CAC 40 est en baisse
de 20 % par rapport au début de
l’année, Nobles Crus se vante d’une
performance de 6 %, « en investissant uniquement sur des vins rares ». Des premiers crus de type
romanée-conti, Château Latour ou
Cheval Blanc, « dont les prix augmentent du fait de leur rareté »,
peuvent approcher les 10 000 euros
pour les cuvées les plus rares.
Une équipe spécialisée est chargée de la dégustation des vins et
de leur achat auprès de professionnels, de particuliers et lors de
ventes aux enchères. Le vin est
ensuite acheminé, pour des rai-
sons fiscales, au port-franc de Genève, puis conservé à température. « C’est l’un des succès de ce
type d’investissement. Nous possédons un stock réel », avance Andrew della Casa, directeur du
fonds bahamien Wine Investment
Fund, dont la valeur « est supérieure à 56 millions d’euros ».
Les deuxièmes et troisièmes
crus résistent moins bien
Tous les vins ne sont pourtant pas
des remèdes anticrise, comme le
prouvent les indices Liv-ex. Il
s’agit d’une bourse des grands
crus, créée en 1999 en GrandeBretagne, où il s’est échangé l’an
dernier près de 4 milliards de dollars (2,77 milliards d’euros) de
bouteilles, dont 90 % de vins de
Bordeaux. Fort de 400 membres,
principalement des négociants de
35 pays, cet indice regroupe une
centaine de vins, répartis en cinq
catégories en fonction de leur prix.
Si les premiers crus maintiennent
leur niveau de performance, « les
catégories inférieures affichent une
plus grande corrélation avec le marché des actions », reconnaît Jack
Hibberd, porte-parole de Liv-ex.
La courbe de l’indice montre clairement un fléchissement à l’automne
2008, quand éclata la crise… Tout
comme au mois d’août dernier.
Pour autant, Andrew della Casa
se veut rassurant. « Le vin fin reste
un investissement où le risque est très
mesuré. Les investisseurs, toujours
plus nombreux, en sont conscients.
Lors de la chute de Lehman Brothers,
notre portefeuille se maintenait
à - 5 %. Aujourd’hui, nous affichons de très bons niveaux de performance. Pour maintenir un tel
niveau, il faut étoffer sa gamme
avec les vins les plus rares. Grâce à une sélection de premiers
crus, nous affichons depuis
2003 une performance de
14,5 % par an. » Cette résistance engendre quelques
certitudes : « Que, demain,
la France soit notée par une
agence de rating AA + ou
demeure AAA ne changera
pas d’un euro le prix d’une
bouteille de romanée-conti,
de Château Lafite Rothschild
ou de Château Latour », note-t-on sans ironie chez
Nobles Crus. ■
Certains grands crus
rares de type
romanée-conti
peuvent avoisiner
les 10000
euros. DR
Gap ouvre une boutique Banana Republic à Paris
Le groupe américain de prêt-à-porter, en panne de croissance, mise sur sa griffe haut de gamme pour rebondir.
Le premier point de vente Banana Republic de France sera inauguré début décembre sur les Champs-Élysées.
Italie, fin novembre dernier. La
boutique de Milan remporte un
franc succès selon le groupe, qui ne
souhaite pas fournir de chiffres. Il
s’attend au même accueil à Paris,
mais il est « encore trop pour penser
à d’autres ouvertures en France »,
souligne Sonia Syngal, qui n’a pas
encore finalisé les opérations marketing de lancement.
ANNELOT HUIJGEN
BANANA REPUBLIC
CHIFFRES À FIN JUIN 2011
578
États-Unis & Canada
boutiques
pour 86 % du chiffre
d’affaires
Asie
59
boutiques
(dont 31 en
franchises),
pour 6 % des ventes
7
Europe (GB, Italie)
boutiques
pour 2 % du chiffre
d’affaires
2%
Ventes en ligne
du chiffre d’affaires
HABILLEMENT Pour son arrivée en
France, Banana Republic s’offre un
emplacement de choix : les
Champs-Élysées. Au bas de l’avenue, côté soleil, les travaux viennent de commencer. Le groupe
Gap, propriétaire de l’enseigne,
espère inaugurer début décembre
son naviral amiral parisien, situé à
côté de la boutique Adidas et face à
celle d’Abercrombie&Fitch.
« Après le succès de nos nouvelles
boutiques à Londres et Milan, nous
avons trouvé le bon moment et le bon
emplacement pour nous lancer à Paris », assure Sonia Syngal, qui supervise les activités européennes de
Gap. Sur deux étages et 1 500 mètres
carrés, la marque de « luxe accessible » - comme la présente le groupe
- présentera ses collections prêt-àporter pour femmes et hommes au
style chic et classique, à des prix
proches de ceux de Maje et Sandro,
les enseignes françaises en forme
du moment. Au milieu des robes (à
partir de 85 euros) et des trenchs (à
partir de 189 euros), les clients
pourront trouver des accessoires et
même des produits de soins.
Doté d’un concierge multilingue
et de stylistes personnels, « ce magasin a pour ambition de devenir une
destination incontournable pour les
Parisiens et les visiteurs venus de
France et de l’étranger », affirme
Sept nouveaux pays
d’ici la fin de l’année
Après le succès des boutiques Banana Republic de Londres (ci-dessus) et de Milan,
Gap veut faire de son enseigne parisienne « une destination incontournable ». SANG TAN/AP
Stephen Sunnucks, président international du groupe Gap.
Née en 1978 aux États-Unis, rachetée cinq ans plus tard par Gap,
Banana Republic est encore peu
connue de ce côté-ci de l’Atlantique. Depuis octobre 2010, les Fran-
çais et les habitants de 24 autres
pays européens peuvent également
se procurer les pantalons et chemises de la marque sur Internet. Mais
la première boutique européenne
de Banana Republic n’a été ouverte
que début 2008, à Londres, dans la
rue commerçante de Regent
Street. Cinq autres points de vente
ont été ouverts depuis en GrandeBretagne, et d’autres lancements
sont prévus cette année et en 2012.
Banana Republic a par ailleurs
planté son deuxième drapeau en
En difficulté sur son marché domestique depuis des années, Gap,
qui détient également les marques
Old Navy, Piperlime et Athleta,
mise sur l’international pour trouver un second souffle. Seulement
20 % des 14,7 milliards de dollars
de chiffre d’affaires du groupe
d’habillement provenaient l’an
dernier de l’étranger. Dès la fin de
l’année 2013, cette part devrait être
portée à 30 %, en comptant à la fois
l’activité des réseaux physiques
Gap et Banana Republic et celle de
ses autres filiales sur Internet.
Fin juin, le groupe comptait des
boutiques dans 34 pays et pouvait
livrer dans 114 États. « Nous entrons dans sept nouveaux pays d’ici
à la fin de l’année, c’est le nombre le
plus important pour un seul semestre jamais atteint », a expliqué
Glenn Murphy, PDG de Gap, lors
de la présentation des résultats semestriels. ■
EN BREF
VALÉRIE COLLET
LE CHIFFRE
30
millions d’euros
de chiffre d’affaires
à la fin de l’année.
Wijet exploite
quatre jets biréacteurs
Cessna de 4 places.
JÉRÔME MARS/JDD/SIPA
TRANSPORT On peut monter à
quatre dans ce taxi de l’air, qui
avale des centaines de kilomètres
en une heure. La facture d’une
course en jet n’a évidemment rien
à voir avec celle d’une Mercedes
dans les rues de Paris : 2 200 euros
l’heure, soit, au mieux, 550 euros
par passager. « Nous sommes les
seuls à proposer un prix fixe, qui
comprend également le catering »,
souligne Corentin Denoeud, l’un
des deux fondateurs de Wijet.
La société française, fondée en 2009, exploite qua-
tre jets biréacteurs Cessna depuis
l’aéroport du Bourget. « La plupart
des compagnies qui opèrent des jets
pratiquent des tarifs difficilement
prévisibles, assure l’entrepreneur.
Nous avons voulu rendre plus abordable ce qui peut paraître luxueux,
en optant pour des appareils deux
fois moins chers que des jets de 6 à
8 places et dont l’exploitation est une
fois et demie inférieure. »
Parmi les clients de la compagnie, un dirigeant d’une grande
entreprise qui, une fois par mois,
parcourt en une seule journée trois
villes d’Europe - Rodez, Milan et
Saragosse. « L’équipage l’attend
dans chacun de ces aéroports et
nous ne lui facturons que les heures
de vols effectuées. » Une tournée
impossible à réaliser avec des lignes classiques. Autre point fort
de Wijet, la petite taille de ses appareils, qui lui ouvre les portes de
1 200 aéroports en Europe. La plupart des clients de Wijet sont dirigeants de grands groupes, avocats
ou encore vedettes du show-biz…
« Mais ce sont des gens qui font attention à la maîtrise de leurs
coûts », précise le PDG de Wijet.
Une troisième levée
de fonds est en vue
La flotte, composée pour moitié
d’avions loués et pour moitié détenus en propre, devrait doubler
d’ici à la fin de l’année. Cela permettra de créer un embryon de
réseau, en basant un
nouvel appareil à
Bordeaux en septembre, un autre à
Bruxelles en novembre
et un dernier à Cannes au
printemps prochain.
La PME de 13 salariés dont
huit pilotes, tous jeunes retraités de
l’armée de l’air et de l’aéronavale,
s’apprête par ailleurs à boucler une
nouvelle levée de fonds, la troisième depuis sa création. Outre les
salariés actionnaires, Wijet est détenue par 85 investisseurs privés,
dont certains sont des clients fidèles de la compagnie. « Les fonds
d’investissement nous avaient pris
pour des fous lorsque nous avons
lancé l’entreprise. Le transport aérien traversait la pire crise de son
histoire, se rappelle Corentin Denoeud. Aujourd’hui, nous refusons
des vols que nous affrétons auprès
de nos confrères. »
Le chiffre d’affaires, qui progresse de 20 % par mois, atteindra
30 millions d’euros à la fin de l’année. À cette date, la société devrait
afficher ses premiers bénéfices.
Dans les mois à venir, la compagnie devrait développer sa flotte
pour étendre son réseau dans différents aéroports français et européens. « Pourquoi ne pas développer notre modèle sur d’autres
continents, en Asie par exemple. En
Chine, en Inde », se demande Corentin Denoeud. À moins que
d’autres ne s’emparent de cette
idée d’ici là. ■
Croissance : l’Allemagne
plus optimiste pour 2012
Le coup de froid subi
par l’économie allemande au
deuxième trimestre ne devrait
pas durer : Berlin a légèrement
remonté sa prévision
de croissance pour l’an
prochain à 2 %, contre 1,8 %
prévu jusqu’ici, indique
l’hebdomadaire Der Spiegel,
qui s’est procuré une note
du ministère des Finances.
Anglo Irish vend ses prêts
immobiliers américains
La banque nationalisée
irlandaise va céder à JP Morgan
Chase, Wells Fargo et Lone Star
un portefeuille de 9,5 milliards
de dollars de prêts immobiliers
commerciaux, selon
le Wall Street Journal.
Bons résultats pour Tiffany
Le joaillier a relevé son objectif
annuel après une hausse de
24 % de son chiffre d’affaires
à 873 millions de dollars
au deuxième trimestre.
En particulier, les ventes
de la boutique de la Ve Avenue,
à Manhattan - où la griffe
réalise un dixième
de son activité -,
grimpent de 33 %.
A
Wijet fait décoller l’avion-taxi à prix fixe
Cette petite compagnie aérienne française, créée en 2009, a inventé un nouveau service.
Ses quatre jets de quatre places sont facturés à l’heure : 2 200 euros. Elle va doubler sa flotte.