Bassin de l`Arve entre cluses et Sallanches ou combe d`Arve

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Bassin de l`Arve entre cluses et Sallanches ou combe d`Arve
Bassin de l'Arve entre cluses et Sallanches ou combe d'Arve
1 - Informations générales
Département(s) concerné(s) : Haute-Savoie
Commune(s) concernée(s) : ARACHES CLUSES CORDON MAGLAND NANCY-SUR-CLUSES PASSY SALLANCHES
Famille de paysage : Paysages marqués par de grands équipements
Surface (ha) : 6029
Carte IGN :
DREAL Rhône-Alpes - page 1/6
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2 - Impression générale
L’automobiliste qui circule entre Cluses et Sallanches ne découvre le paysage que progressivement, car tout au long du trajet,
l’horizon est très limité. A la sortie sud de Cluses, il semble que l’on ne pourra pas continuer son trajet. On progresse le long de
parois rocheuses (1), comme dans un couloir dont on ne connaît pas l’issue (2). Progressivement l’horizon s’élargit, et l’on découvre
subitement la silhouette du Mont Blanc en atteignant Sallanches (3).
La vallée de l’Arve entre Cluses à Sallanches est très étroite et bordée par des montagnes élevées (4). Ces deux circonstances
réunies la rendent singulièrement tortueuse, escarpée, bordée de falaises et dominée par de hauts sommets. Elle est parcourue par
l’Arve très canalisé (5), l’autoroute A40 (6), la voie ferrée (7), et la route nationale 205 (8). Ces quatre éléments majeurs s’étirent et se
chevauchent parfois (9), pour parvenir à passer dans ce resserrement, qui est pourtant l’une des principales voies de pénétration au
cœur des Alpes de Haute-Savoie.
L’Arve (10) emprunte une grande cluse calibrée par les glaciers quaternaires qui y ont façonné des verrous dont le plus spectaculaire
se situe au sud de Cluses (11). La vallée de l’Arve entaille profondément les montagnes et en a facilité la pénétration. Elle a permis
aux hommes de s’installer dans ces hautes montagnes (12).
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3 - Identification
La combe de l’Arve est marquée par le passage du torrent du même nom. Un torrent fortement canalisé aujourd’hui, mais qui
présente toujours une certaine dangerosité de par ses crues très rapides. Cette vallée relie l’Italie, la France et la Suisse. Au
croisement des routes, et à la porte de la haute montagne, elle commande le passage vers toutes les beautés environnantes (chaîne
des Aravis à l’est (1), désert de Platé à l’Ouest (2), et mont-Blanc à l’horizon). Cette situation en fait un lieu très prisé et occupé
depuis fort longtemps, malgré ses dimensions très étroites (entre 250 mètres et 2 kilomètres de large en fond de vallée). La vallée est
marquée en particulier par l’industrie du décolletage. Aujourd’hui, elle est surtout exploitée pour sa fonction de passage (3).
Le paysage de la vallée s’organise en trois plans principaux (4). Le premier plan correspond au fond de vallée où passe l’ensemble
des voies de communications et où s’implante l’habitat. Un deuxième plan est constitué de fortes pentes boisées. Un troisième plan
est celui des hauts sommets rocailleux. La différence principale entre les deux rives repose sur une plus forte urbanisation du fond de
la vallée à l’est, du fait de l’implantation de la RN205 sur cette rive, alors que les flancs montagneux, moins raides et mieux exposés
de la rive ouest sont plus habité que les flancs est…quasiment verticaux.
L’habitat se concentre essentiellement en fond de vallée, le long des voies de communication (5), entre 500 et 700 mètres d’altitude.
C’est un habitat dispersé et éclectique : pavillonnaire récent, banal, et chalets traditionnels s’y mélangent. Ces derniers possèdent un
soubassement en pierre alors que l’étage, destiné aux foins, est en bois (6). Les toits présentent souvent une croupe. Suivant
l’exposition, la tuile (sud) ou l’ardoise (nord) était favorisée. L’accès à la grange se fait souvent par un escalier de bois (7). Les portes
de la maison sont, pour la plupart, en retrait d’une galerie couverte ou d’un balcon (8). On remarque aussi beaucoup de greniers
construits à l’écart de l’habitation (9).
De part et d’autre de la vallée, la pente est très forte. Elle monte rapidement à 1000 mètres d’altitude en moyenne et jusqu’à 2500
mètres pour certains sommets spectaculaires : tête du Colonney (10) (2692m), Aiguille rouge (2636m), Aiguille de Varan (2544m) à
l’ouest ; Tête de l’Adroit (1751m), Quatre têtes (2634m), Pointe d’Areu (2478m) en première ligne, et Pointe Percée (2751m) un peu
plus loin vers l’est. L’essentiel de ces sommets se trouvent au niveau de Sallanches. Ces fortes déclivités sont majoritairement
boisées, (11) hêtres et sapins s’y mélangent entre 800 et 1500m d’altitude. Elles sont un lieu privilégié de promenade, le départ de
nombreux chemins de randonnées. Au-dessus de 1500 mètres, la forêt laisse place à la pelouse alpine, à des éboulis secs, ou à des
crêtes ventées et blocs de rochers nus (12).
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4 - Qualification
Loin de l’image idyllique des Alpes, la vallée de l’Arve n’est pas un site très touristique. Dans les guides, elle est essentiellement citée
pour la brusque apparition du Mont-Blanc au bout de la vallée (2), et pour son industrie de haute technologie liée sport d’hiver (skis
Dynastar) et à l’alpinisme (équipement Queschua) ainsi qu’à l’industrie du décolletage (réalisation par tournage ou usinage de petites
pièces de micromécanique dont la vis a été la première production.) (1). Un site autoroutier et industriel (3) : telle est l’image
véhiculée par l’imaginaire collectif. Pourtant, il s’agit d’un site spectaculaire marqué par le verrou glacière de Cluses, où les hauts
sommets et les parois rocheuses (4) happent le regard et font facilement oublier les infrastructures.
Cette vallée offre aussi des paysages plus doux mais moins connus : départ de chemins de randonnées, berges de l’Arve, prairies de
pâtures (5), anciens hameaux (6, 7)…dès que l’on s’éloigne des grands axes de circulation, on découvre des lieux qui mériteraient
d’être valorisés comme, par exemple, la cascade de l’Arpenaz (8), site classé, départ de randonnées et agréable lieu de baignade en
été ; ou encore des villages comme Luzier où l’on peut admirer d’anciennes maisons traditionnelles, des fontaines et des vergers (9,
10).
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5 - Transformation
Progressivement cette vallée s’urbanise (1). Un grand nombre de chalets (2, 3) ou d’habitations collectives (4) sont en cours de
construction. Cet habitat dispersé est en train de miter progressivement les rares fonds plats de la vallée (5).
Parallèlement, un certain nombre de maisons anciennes semblent abandonnées (6), et les vergers qui sont un élément récurrent
dans le paysage de la vallée aux abords des maisons, ne semblent plus toujours entretenus ou en activité.
Enfin, le fond de vallée s’éloigne progressivement de son identité rurale. Les aménagements des villages -à Magland par exempleont tendance à copier les modes urbaines (7) ou routières (mâts d’éclairages en grande quantité (8), ronds points (9), zones d’activité
de plus en plus étendues (10, 11) engendrant l’installation de panneaux publicitaires, équipements disproportionnés par rapport à la
taille des communes…). La banalisation des lieux est enclenchée.
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6 - Objectif de qualité paysagère
Plutôt que de tout miser sur l’urbanisation, cette vallée gagnerait à prêter plus d’attention à son patrimoine (1, 2) et à préserver des
activités agricoles liées à la montagne (pâturages (3), menuiseries (4), vergers (5, 6)…). Elle pourrait ainsi développer un tourisme
patrimonial (7, 8, 9) et inviterait les automobilistes à s’arrêter et à découvrir les épaisseurs insoupçonnées qu’elle recèle. Le tronçon
entre Sallanches et Magland, encore peu urbanisé en fond de vallée gagnerait à être sauvegardé en tant que zone non bâti avec des
hameaux compacts.
Une autre priorité serait de redonner sa place à l’Arve (10, 11), ce torrent, qui a façonné la vallée, est ignoré par la plupart de ceux qui
y transitent. D’une façon générale il faudrait créer plus d’interconnexions entre les différentes infrastructures installées en fond de
vallée, car aujourd’hui elles sont étanches les unes aux autres et créent une véritable frontière entre les deux versants. A l’heure
actuelle, les principaux travaux concernent l’A40. Ils concernent la généralisation des murs anti-bruits, qui protègent des nuisances
sonores, mais accentuent l’étanchéité de la route. Un diffuseur est également en travaux…
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