JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 TUILERIES
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JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 TUILERIES
Grand Palais 26-29 mars 2015 Singapour & l’Asie du Sud–Est à l’honneur www.artparis.com JEU DI 26 MARS 2015 ART PARIS ART FAIR FRANCHIT UN CAP GRAND PALAIS page 06 BON DÉMARRAGE POUR LE PAD TUILERIES page 08 NU M ÉRO 800 LES DESSINS ITALIENS DU STÄDEL MUSEUM S’INVITENT À PARIS FONDATION CUSTODIA page 13 UN « FRAGONARD » RETIRÉ À DROUOT page 04 WWW.LEQUOTIDIENDELART.COM 2 euros BRÈVES PAGE 02 BARTOMEU MARÍ DÉMISSIONNE DU MACBA > Suite à la controverse provoquée par sa décision d’annuler l’exposition « La bestia y el soberano » à cause de la présentation d’une œuvre d’Ines Doujak figurant l’ancien roi d’Espagne en train de se faire sodomiser, Bartomeu Marí, directeur du musée d’art contemporain de Barcelone (Macba), va quitter l’institution après que sa démission a été acceptée. Le directeur a aussi demandé le licenciement des deux personnes en charge de l’exposition, Valentín Roma et Paul B. Preciado, pour cause de « perte irrévocable de confiance ». Le maire adjoint de Barcelone en charge de la Culture et président du conseil d’administration de l’institution, Jaume Ciurana, a confirmé ces licenciements, tout en précisant que les deux commissaires continueront à superviser les projets en cours jusqu’à la fin de l’année. Dans le même temps, il a demandé que la date d’effet de la démission du directeur soit repoussée jusqu’à ce que son successeur soit trouvé. UN MATISSE VA ÊTRE RESTITUÉ À LA FAMILLE ROSENBERG > Un accord entre le gouvernement allemand et la famille Rosenberg a été trouvé pour la restitution d’une œuvre de Matisse, spoliée durant la Seconde Guerre mondiale, a annoncé le 24 mars Christopher Marinello, l’avocat de la famille du marchand d’art et collectionneur français Paul Rosenberg (1881-1959). Monika Grütters, LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 ministre allemande de la Culture, a signé les documents qui doivent permettre la restitution de Femme assise, tableau estimé 20 millions de dollars et retrouvé dans l’appartement munichois de Cornelius Gurlitt, dont le musée des beaux-arts de Berne a accepté en novembre l’héritage. « L’accord signé doit encore être approuvé par un tribunal des successions avant qu’une date ne soit fixée pour la restitution du tableau », a expliqué l’avocat. LE MINISTRE ITALIEN DE LA CULTURE LANCE L’IDÉE DE CASQUES BLEUS DE LA CULTURE > En marge d’une rencontre bilatérale à Berlin le 23 mars avec la ministre allemande de la Culture, Monika Grutters, le ministre italien des Biens et Activités culturels, Dario Franceschini, a lancé l’idée d’établir une section de « Casques bleus » pour la culture en cas de conflit armé. Le ministre italien a partagé sa proposition avec la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova après qu’elle a exhorté la communauté internationale à agir face aux destructions du patrimoine irakien. « L’Allemagne soutient cette initiative », a conclu la ministre allemande. Et la ministre française ? /… BISCIGLIA Dessins au stylo à bille Découvrez les dessins grand format de Bisciglia sur la galerie d’art en ligne .com BRÈVES PAGE 04 LA RUE DE VALOIS ORGANISE UN FORUM NATIONAL SUR L’ENTREPRENARIAT DANS LA CULTURE > Dans le cadre de la « Semaine de l’industrie » organisée par le ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, le ministère de la Culture lance le forum « Entreprendre dans la culture » à Paris, jusqu’à demain, puis à travers toute la France jusqu’au 13 avril. Cette initiative fait suite aux divers rapports qui ont mis en lumière le poids économique de la culture, contribuant à 2,5 % de l’emploi national et à près de 60 milliards d’euros du produit intérieur brut français. « La mutation des industries culturelles, sous l’effet du numérique et des nouveaux usages, nécessite de reconsidérer un grand nombre de modèles économiques traditionnels mais aussi les différents modes de production, de distribution et de diffusion. De nouveaux enjeux émergent et créent des opportunités inédites pour les créateurs comme pour les entrepreneurs », explique le ministère. Les 33 tables rondes organisées sur les thématiques du financement, de l’accompagnement des projets étudiants et des start-up culturelles ont pour objectif d’apporter des informations pratiques et concrètes aux entrepreneurs ou futurs entrepreneurs du secteur des industries culturelles ainsi que pour les aider dans leur professionnalisation et le développement de leur structure. Entrée libre sur inscription : weezevent.com/entreprendredanslaculture Programme détaillé sur www.culturecommunication.gouv.fr/ Actualites/Dossiers/Entreprendre-dans-la-culture LA BIENNALE DE KIEV ANNULÉE POUR CAUSE DE CONFLIT > Les problèmes de sécurité ajoutés à des difficultés financières ont forcé les organisateurs de la Biennale d’art contemporain de Kiev à annuler la deuxième édition de la manifestation qui devait se tenir en fin d’année, a révélé sur son site le musée national Mystetskyi Arsenal, un des lieux qui devait accueillir l’événement. Selon les responsables du musée, « puisque le conflit armé qui sévit dans l’Est de l’Ukraine continue, et que la situation politique et économique de notre pays est de plus en plus complexe, [la tenue de la Biennale] est absolument impossible ». L’institution explique ne pouvoir garantir la sécurité des œuvres d’art ni des participants dans ces conditions. Initialement prévu sous le commissariat des deux curateurs autrichiens, Georg Schöllhammer et Hedwig Saxenhuber, l’événement avait déjà été repoussé de février 2014 à 2015 pour les mêmes raisons. Selon The Art Newspaper, la scène artistique ukrainienne a subi de nombreux dommages dus au conflit, dont la saisie des bureaux de la fondation d’art contemporain Izolyatsia, à Donetsk, en juin dernier par les séparatistes prorusses. LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 Présentation de Christian Estrosi, député-Maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, de la nouvelle étape de reconversion du site des anciens abattoirs de Nice. © D. R. DES PLASTICIENS S’INSTALLERONT AUX ANCIENS ABATTOIRS À NICE Christian Estrosi, député-maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, a présenté le 20 mars un plan de reconversion pour le site des anciens abattoirs de la ville qui comprendra la construction de 29 nouveaux ateliers d’artistes sur 1 500 m2 d’ici la fin de l’année. Les futurs travaux d’aménagement prévoient l’installation de 29 plasticiens, représentés par Florent Mattei, et des compagnies d’art vivant du collectif de l’Entrepont représentées par Frédéric Alemany, hébergés jusqu’à présent dans la halle Spada. À terme, le projet prévoit la création d’un bâtiment d’une superficie de 5 000 m2 supplémentaires intégrant notamment un incubateur, une pépinière et un hôtel d’entreprises culturelles, une bibliothèque ouverte sur le quartier ou encore une salle d’exposition dédiée à la mémoire du lieu. INDISCRÉTION : UN « FRAGONARD » RETIRÉ À DROUOT > Prévu pour être mis en vente hier après-midi au sein d’une vacation de la société Thierry de Maigret à Drouot, un dessin présumé de Fragonard, représentant Jeune fille consultant un devin, a été retiré in extremis de la vacation. Estimé 30 000-40 000 euros, c’était pourtant l’un des lots phares des ventes consacrées au dessin cette semaine à Drouot. Il avait même été présenté dans l’exposition spéciale de ces « highlights » à l’hôtel des ventes ces derniers jours. Selon un spécialiste reconnu, il s’agit « d’un pastiche clairement postérieur. D’ailleurs, l’estimation ne correspondait pas au prix d’un vrai Fragonard ». Le Quotidien de l’Art -Agence de presse et d’édition de l’art - - 231, rue Saint Honoré – 75001 Paris - - ÉDITEUR Agence de presse et d’édition de l’art, Sarl au capital social de 10 000 euros. 231, rue Saint Honoré – 75001 Paris. - - RCS Paris B 533 871 331 - - CPPAP 0314 W 91298 - - ISSN 2275-4407 www.lequotidiendelart.com - - Un site internet hébergé par Serveur Express, 8, rue Charles Pathé à Vincennes (94300), tél. : 01 58 64 26 80 PRINCIPAUX ACTIONNAIRES Nicolas Ferrand, Guillaume Houzé, Jean-Claude Meyer - - DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Nicolas Ferrand - - DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Philippe Régnier ([email protected]) - - RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE Roxana Azimi ([email protected]) MARCHÉ DE L’ART Alexandre Crochet ([email protected]) EXPOSITIONS, MUSÉES, PATRIMOINE Sarah Hugounenq ([email protected]) - - CONTRIBUTEUR Bernard Marcelis MAQUETTE Anne-Claire Méry - - DIRECTRICE COMMERCIALE Judith Zucca ([email protected]), tél. : 01 82 83 33 14 ABONNEMENTS [email protected], tél. : 01 82 83 33 13 IMPRIMEUR Point44, 94500 Champigny sur Marne CONCEPTION GRAPHIQUE Ariane Mendez - - SITE INTERNET Dévrig Viteau © ADAGP Paris 2013 pour les œuvres des adhérents ART IMPRESSIONNISTE ET MODERNE Lundi 30 mars 2015 à 14h30 / 6, avenue Hoche AUGUSTE RODIN L'ORPHELINE ALSACIENNE Terre Cuite peinte Signature dans le moule « A. RODIN » au dos H.28.9 cm Expositions publiques : Cornette de Saint Cyr - 6, avenue Hoche - Paris 8 ème Mercredi 25 mars : 14h00 - 18h00 - Du jeudi 26 mars au dimanche 29 mars : 14h00 - 18h00 Téléphone pendant les expositions : + 33 1 56 79 12 43 POUR TOUT RENSEIGNEMENT VEUILLEZ CONTACTER : Directrice du Département Art Impressionniste et Moderne : Charlotte de la Boulaye - [email protected] Administratrice de vente : Charline Roullier - [email protected] CORNETTE de SAINT CYR – 6, avenue Hoche, 75008 Paris – Tel. 01 47 27 11 24 – Agrément n° 2002-364 Catalogues en ligne : www.cornette-saintcyr.com Commissaires-priseurs habilités : Pierre, Bertrand, Arnaud Cornette de Saint Cyr FOIRE PAGE 06 LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 ART PARIS ART FAIR Grand Palais, Paris 8 e — Jusqu’au 29 mars Art Paris Art Fair franchit un cap Art Paris Art Fair a enfin réussi à se défaire des stands outranciers qui plombaient son image. Bien que très sage, la foire aligne quelques jolies surprises pour qui veut bien chercher._Par Roxana Azimi Gérard Fromanger, Le cœur fait ce qu’il veut. Courtesy Caroline Smulders (Paris). Photo : Roxana Azimi. « Il ne faut pas être snob ». Gilles Fuchs qui déambule comme chaque année sur la foire Art Paris Art Fair, n’est pas de ceux qui se pincent le nez devant le salon. « On est toujours guidé par les noms que l’on connaît et puis, d’un coup, on découvre dans une galerie qu’on ne connaît pas quelque chose », poursuit ce collectionneur chevronné. Son point de vue, le ban des amateurs hexagonaux le partage. Hier déambulaient dans les allées Dominique GuyotRoze, Michel Poitevin, Jean-René Fourtou, Gilles Cahen-Salvador ou JacquesAntoine Granjon. « Ils sont tous là, s’exclamait Nathalie Obadia (ParisBruxelles), qui dès les premières minutes du vernissage a vendu deux éditions de Thomas Lerooy. On vend ici à la même catégorie de gens qu’à la FIAC ». « Le niveau des ventes est pour moi le même qu’à Paris Photo, renchérit Ilan Engel (Paris). 90 % des gens ne font pas la différence entre Art Paris et la FIAC. Ce dont ils se souviennent, c’est que ça se passe au Grand Palais ». Même si les deux foires ne peuvent pas être mises sur un pied d’égalité, une chose est sûre : Art Paris Art Fair a fait du chemin. Finies les sculptures criardes qui malmenaient la rétine. Exit les mètres linéaires de barbouille. Art Paris Art Fair a élagué sec. Une fois n’est pas coutume, l’offre du pays invité, Singapour, n’est pas déshonorante. Au final, la foire est tricotée de manière à satisfaire le grand public, avec un surcroît d’œuvres cinétiques, mais aussi des gens plus connaisseurs. Pour qui se donne la peine de fouiller, il y a matière à chiner : des superbes collages d’Arthur Aeschbacher chez Véronique Smagghe (Paris) ; un très beau Sam Szafran chez Claude Bernard (Paris) ; des dessins Troïka, Path of least resistance, 2014, décharge électrique sur papier, 97 x 64 cm. Courtesy Galerie Maubert, Paris. /… PAGE 07 FOIRE LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 d’ordinateurs des années 1970 chez Oniris (Rennes) et dans le stand partagé par Dam (Berlin) et la galerie Charlot (Paris), qui offre un très bon accrochage autour de l’art numérique ; ou les dessins de Marcelle Cahn chez Lahumière (Paris). Pour sa première participation, Carpenters Workshop (Paris, Londres) n’a pas mégoté avec un solo show de l’Atelier Van Lieshout. Pour un pan plus historique, direction la galerie Tristan (Issy-les-Moulineaux), qui présente un ensemble autour de l’informel, avec notamment de beaux tableaux de Georges Noël, que les superbes sculptures d’art primitif prêtées par Nazim Kadri sont venues embellir juste le temps du vernissage (lire Le Quotidien de l’Art d’hier). La galerie SUITE DE LA PAGE 06 ART PA RIS A RT FA I R F R A NC HIT UN CA P Georges Noël, Texte sauvage, 1961. Courtesy Galerie Tristan, Issy-lesMoulineaux. Photo : Roxana Azimi. Shchukin (ParisLondres) présente pour sa part un bel ensemble non conformiste, avec notamment des œuvres de Sergei Volokhov, qui a arrêté de travailler dans les années 1990. Les créateurs historiques ne perdent pas de leur actualité. Trublion des années 1960-1970, Gérard Fromanger garde sa verve avec un ensemble pétaradant présenté par Caroline Smulders (Paris). Une fondation allemande ne s’y est pas trompée en achetant illico un tableau. Pour ce qui est des jeunes, ce n’est pas forcément dans la section Promesses que le visiteur trouvera du grain à moudre, à l’exception de la galerie Baraudou Schriqui (Paris), qui présente notamment Emmanuel Régent. On butine plus volontiers chez Florent Maubert (Paris), qui présente le collectif Troïka, ou la galerie Sisso, ouverte il y a à peine six mois, avec notamment les dessins d’Elena Nemkova. À ne pas rater non plus les peintures de la jeune Henni Alftan, nominée pour le prix Emerige, chez Claire Gastaud (ClermontFerrand). Pour cette dernière, comme pour la plupart des enseignes de province, Art Paris Art Fair est une vitrine nécessaire : « J’y trouve ma place, il y a moins de pression, de compétition, je m’y sens libre ». Pas question non plus de faire la fine bouche pour Bruno Jean, de la galerie Tristan. « Ici, je vois 50 000 personnes sur une semaine, confie-t-il. À Issy-les-Moulineaux, il me faut 60 ans pour en voir autant ». L’équation est imparable. ART PARIS ART FAIR, jusqu’au 29 mars, Grand Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris, www.artparis.fr Sergei Volokhov, In Chertanovo, 1975. Courtesy Galerie Shchukin, Paris. Photo : Roxana Azimi. FOIRE PAGE 08 LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 PAVILLON DES ARTS ET DU DESIGN Jardin des Tuileries, Paris 1 er — jusqu’au 29 mars Bon démarrage pour le PAD Resserré, le salon parisien explore un peu plus la seconde moitié du XXe siècle. Son éclectisme a attiré de nombreux acheteurs dès son ouverture hier._ Par Alexandre Crochet Berceau en pin, style anthroposophique, Suisse, 140 x 147 x 75 cm. Galerie Franck Laigneau, Paris. Du président-directeur honoraire du musée du Louvre Pierre Rosenberg à Olivier Dassault et son épouse, en passant par Catherine Deneuve, Valérie Lemercier ou encore les conseillers de François Pinault, telles sont quelques-unes des personnalités que l’on pouvait croiser dans les allées du Pavillon des Arts et du Design (PAD) entre la soirée HSBC de mardi soir et le vernissage hier après-midi. Si la preview organisée pour les clients de la banque privée n’est pas réputée très commerciale, s’y mêlent des collectionneurs conviés par les galeries, capables de passer plus rapidement à l’action. Sur son stand entièrement dédié à Jean Royère, fer de lance de la galerie Jacques Lacoste (Paris), un lampadaire Poignée avait déjà trouvé preneur. Maria Wettergren (Paris) a vendu sa table aux formes organiques de Mathias Bengtsson (2014) créées par un programme numérique mais exécutée dans la tradition du design danois par un maître ébéniste. Franck Laigneau (Paris) a cédé très vite plusieurs pièces dès l’installation de son stand, dont deux chauffeuses anthroposophiques, un bureau de Felix Kayser de ce même courant aux formes cubisantes de 1930, et une banquette de l’École d’Amsterdam de 1917. Reste notamment disponible un monumental berceau de style anthroposophique suisse pour bambins. Jousse Entreprise (Paris), centrée sur la seconde moitié du XXe siècle, a vu un bureau de Philippon/Lecoq réservé, et une paire de fauteuils Élysées de Pierre Paulin partir rapidement. « Elle a été achetée par un client de la galerie qui nous achète de l’art contemporain [l’autre activité de Jousse Entreprise] mais qui, en sept ans, n’était pas passé à l’acte pour le design chez nous », explique Matthias Jousse. Aux enchères, il faut compter autour de 100 000 euros pour acquérir une paire similaire, éditée entre 50 et 70 exemplaires. Dans le domaine du design du XXe siècle, pourtant quadrillé par des kyrielles de marchands, il reste sans doute des découvertes à faire. HP Le Studio (Paris) fait son retour au PAD pour le 25e anniversaire de l’enseigne, avec une banquette en laque rouge de l’architecte Anna-Lülja Praun, la révélation de cette édition, aux antipodes du kitsch et du décoratif clinquant ou fourretout de certains stands. Cette pièce qui a reçu le prix du PAD pour les arts décoratifs du XXe siècle a déjà trouvé acquéreur. Datée de 1984, elle puise DANS LE DOMAINE DU DESIGN DU XX E SIÈCLE, POURTANT QUADRILLÉ PAR DES KYRIELLES DE MARCHANDS, IL RESTE SANS DOUTE DES DÉCOUVERTES À FAIRE. /… PAGE 09 FOIRE LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 pourtant ses racines et son esthétique dans la Sécession viennoise… La galerie consacrera à cette très rare créatrice un focus en septembre prochain. Toujours au registre des (re)découvertes figure sur le stand de la galerie Modernity (Stockholm) un panneau de mosaïque destiné à servir d’échantillon pour les gigantesques et spectaculaires murs de la salle dorée de l’Hôtel de Ville de Stockholm (commencé en 1911) sur le thème du lac Mälar qui baigne les pieds de la capitale suédoise (85 000 euros). Notamment à cause de la tenue du nouveau salon Paris Beaux-Arts (1er au 5 avril), qui a attiré plusieurs habitués du PAD, la manifestation passe de 69 à 61 exposants. Elle accueille quelques nouveaux venus, tels que Laurent Dubois (Paris), Catherine Canavèse (Paris), Portuondo (Londres), Joachim Franco (Saint-Ouen), et Thomas Pheasant Studio (Washington DC). Enfin, Alexis Renard (Paris) signe un très élégant stand d’art islamique et indien. Il présente entre autres un ensemble de poignards de l’Inde moghole de toute beauté, certains incrustés de rubis ou de saphir, aux manches sculptés dans l’ivoire, la corne, disponibles à partir de 3 000 euros. Malgré la présence de marchands tel que Dominique Bert (Paris) qui a reçu lors de la soirée HSBC « 25 demandes » pour un tableau de Poliakoff tout en nuances de matière, l’art moderne reste inégal au PAD. Enfin, le démarrage positif pour de nombreuses galeries hier soir restait à confirmer. SUITE DE LA PAGE 08 B ON D É MA R R A G E P O UR L E PA D Cette banquette de Anna-Lülja Praun laquée rouge, de 1984, a reçu le prix des arts décoratifs du XXe siècle du PAD. (galerie HP Le Studio, Paris). PAVILLON DES ARTS ET DU DESIGN, jusqu’au 29 mars, Jardin des Tuileries face au 234, rue de Rivoli, 75001 Paris, tél. 01 53 30 85 20, www.pad-fairs.com Poignards moghols sur le stand de la galerie Alexis Renard (Paris). PAGE 10 EN DIRECT DES GALERIES LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 Bernard Ceysson inaugure une nouvelle galerie au Luxembourg avec Bernar Venet En inaugurant le week-end dernier, avec un corpus d’œuvres de Bernar Venet, un nouvel espace de type industriel au Luxembourg, à proximité immédiate de la frontière belge, Bernard Ceysson et son équipe font montre d’une ambition renouvelée et accentue encore la dimension européenne de la galerie._Par Bernard Marcelis Bernar Venet, Effondrement : 217.5° Arc x 11, 2009, sculpture - acier Cor-ten, 500 x 500 cm. Courtesy Galerie Bernard Ceysson. Ce nouveau lieu constitue la cinquième adresse de la Galerie Bernard Ceysson, après Saint-Étienne, Paris, Genève et Luxembourg-Ville, dont il devient un indissociable complément. Si géographiquement parlant, il s’agit d’un emplacement stratégique, au carrefour de la France, de la Belgique et de l’Allemagne1, il l’est l’aussi dans la stratégie de développement territorial de la galerie. L’option choisie n’est pas celle d’étendre une adresse parisienne avec un espace en banlieue, ni de dédoubler une galerie en s’installant aussi à Bruxelles, mais de parier sur une situation stratégique au cœur de l’Europe, de ses places financières et économiques périphériques, mais non moins cruciales, comme Genève et Luxembourg. Ce n’est pas innocemment que Berrnard Ceysson précise qu’il s’agit, pour ses galeries et lui, « de participer à l’évolution économique, culturelle, sociale d’un pays actif, énergique au présent et ouvert aux innovations qui déterminent déjà notre avenir ». On saura lire entre les lignes… Bernard Ceysson se plaît à comparer son nouvel espace au look des galeries de Chelsea à New York, ce que lui permet ses 1 400 m2 de plain-pied, dont 800 disponibles pour les expositions qui bénéficient en outre d’un éclairage parfait. Ceci n’aurait pas été possible sans l’expérience temporaire d’un lieu adjacent à celui-ci et utilisé l’année dernière avec un déploiement en force de Claude Viallat (Lire Le Quotidien de l’Art du 5 mai 2014). Cet ambitieux projet de développement, Bernard Ceysson le destine bien entendu à ses collectionneurs, mais en premier lieu aux artistes, qu’ils appartiennent ou non à sa galerie. Ainsi, cette collaboration de grande ampleur avec Bernar Venet est-elle inédite. Le galeriste possède désormais l’outil pour proposer LE GALERISTE POSSÈDE DÉSORMAIS L’OUTIL POUR PROPOSER AUX ARTISTES DES EXPOSITIONS D’ENVERGURE ET DONC DE T YPE MUSÉAL 1. Il est situé à moins d’un kilomètres de la sortie d’un axe autoroutier majeur qui relie Bruxelles et Amsterdam à Strasbourg, Bâle et ensuite la Suisse et l’Italie d’une part, à Lyon, Marseille et le Sud de la France de l’autre. /… PAGE 11 EN DIRECT DES GALERIES LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 aux artistes des expositions d’envergure et donc de type muséal, lui qui s’insurge contre une politique de certains musées, en considérant « qu’assez souvent les expositions de musées ne sont plus que des présentations agrandies des galeries, mettant plus profondément en cause le triomphe d’une “atemporality”, ce délitement de la chronologie » qu’il entend combattre avec conviction. L’exposition inaugurale de ce nouveau bâtiment est donc dévolue à Bernar Venet qui y a disposé, avec le sens de l’occupation de l’espace qu’on lui connaît, des pièces monumentales (effondrements, arcs et lignes indéterminées et les récents Gribs) et quelques dessins. Toutes œuvres impossibles à faire entrer et à exposer dans la galerie située au centreville de Luxembourg. Celle-ci (dont l’exposition précédente était consacrée aux nouvelles peintures sur tarlatane de Noël Dolla) accueille les toiles de Bernar Venet de la série des Saturations. Cette double implantation offre ainsi aux visiteurs un aperçu global de la démarche de l’artiste au travers de ses œuvres récentes. Cependant, les deux lieux n’auront pas systématiquement une programmation concomitante, l’espace industriel étant aussi amené à proposer des expositions thématiques. SUITE DE LA PAGE 10 BE RNA R D CE Y SSO N INA UG UR E U NE NO UV E L L E GA LE RI E A U L UXE MBO UR G AVE C BER NA R VE N E T Bernar Venet, Indeterminate Line, 2012, sculpture - acier laminé, 245 x 276 cm. Courtesy Galerie Bernard Ceysson. L’EXPOSITION INAUGURALE DE CE NOUVEAU BÂTIMENT EST DONC DÉVOLUE À BERNAR VENET QUI Y A DISPOSÉ, AVEC LE SENS DE L’OCCUPATION DE L’ESPACE QU’ON LUI CONNAÎT, DES PIÈCES MONUMENTALES Vue de l’exposition « Bernar Venet. Peintures », à la Galerie Bernard Ceysson, à Luxembourg. Courtesy Galerie Bernard Ceysson. BERNAR VENET, SCULPTURES ET DESSINS, jusqu’au 24 mai, Galerie Bernard Ceysson Wandhaff, 13-15 rue d’Arlon, Wandhaff/Windhof, Koerich, Luxembourg ; BERNAR VENET, PEINTURES, jusqu’au 24 mai, Galerie Bernard Ceysson Luxembourg, 2 rue Wiltheim, Luxembourg, tél. +352 26 262 208, www.bernardceysson.com EXPOSITION PAGE 12 Par Sarah Hugounenq DESSINS ITALIENS DU STÄDEL MUSEUM DE FRANCFORT (1430-1600) Fondation Custodia, Paris 7 e — jusqu’au 21 juin LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 Les dessins italiens du Städel Museum s’invitent à Paris La Fondation Custodia, à Paris, accueille une petite centaine de dessins italiens de la Renaissance issus du fonds d’arts graphiques du Städel Museum de Francfort-sur-le-Main. Cette sélection d’un cinquième des feuillets de la collection allemande réunit des grands noms, de Raphaël à Pontormo, de Michel-Ange au Corrège, de Titien au Primatice. Achevées tout récemment, les recherches menées sur ces pièces sont présentées en exclusivité à Paris, en marge du Salon du dessin. Au menu, réattributions, interprétations inédites, restaurations et nouvelles datations. Francesco Primaticcio, La Danse des Horae (Heures du Jour), vers 1547/48, sanguine, lavis rouge et blanc, rehauts de blanc de plomb, 358 x 335 mm. © Städel Museum, Frankfurt am Main. La danse virevoltante de la Ronde des Heures du Jour (1547-1548) du Primatice accueille le visiteur de l’exposition. Sa vitalité rehaussée par le contraste chromatique du montage originel sur papier bleu par PierreJean Mariette évoque l’effervescence d’une époque où le dessin occupe une place centrale dans le processus créatif. Le dynamisme des années allant de 1430 à la veille du triomphe du Baroque, en 1600, trouve un écho dans la variété des techniques et des styles que met en avant l’accrochage. Côte à côte, la facture soignée d’un paysage à la plume de Domenico Campagnola dialogue avec l’esquisse enlevée à l’encre grise d’une foule par Véronèse et l’étude d’une statue antique au tracé graphique, un fusain de Tintoret. Ici, une tête de vieillard autrefois attribuée à l’architecte Bramante porte les stigmates d’un report par perforation des contours prouvant qu’il s’agit d’un carton. En contraste, l’infinie précision et la douceur du modelé du Narcisse du Cavalier d’Arpin en font une œuvre autonome. Là, une rapide étude à la sanguine du Parmesan superposée à une copie d’après Raphaël témoigne de sa capacité à mêler recherche personnelle et héritage des grands maîtres. Les styles ainsi que les finalités du dessin divergent d’une feuille à l’autre, tandis que les grands noms issus de diverses régions dessinent la carte artistique de l’Italie de la Renaissance. Les Têtes grotesques de Michel-Ange rappellent la période florentine du maître, pendant que Raphaël est évoqué par ses études pour Giuseppe Cesari, dit Cavaliere d’Arpino, La Métamorphose de Narcisse, vers 1595/1600, pierre noire (ou fusain ?), sur une esquisse à la sanguine, 266 x 389 mm. © Städel Museum, Frankfurt am Main. /… PAGE 13 EXPOSITION LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 les fresques d’églises romaines, sans oublier le Corrège, originaire de Parme, et Titien, potentat de l’école vénitienne. Outre cette accumulation de grands noms, l’accrochage sélectionne nombre d’unicum comme ce très rare dessin préparatoire de Titien relié à une peinture, en l’occurrence le retable de l’église Saint-Nazaire-et-Saint-Celse de Brescia (1519-1520). Plus loin, l’incroyable effet de relief d’un dessin à l’encre et lavis brun de Giulio Romano, Céphale pleurant Procris (1530), attire l’œil. Deux autres esquisses hors-norme interpellent par leur modernité : d’une part l’impétuosité de l’étude pour Le miracle de la guérison à la piscine de Béthesda de Ferraù Fenzoni, et de l’autre l’effet d’abstraction donné par l’utilisation poudrée de la craie dans l’Étude pour un personnage allongé de Jacopo Bassano. Côté recherches, l’attribution de plusieurs feuillets a été affinée par Joachim Jacoby, conservateur au Städel Museum et auteur du catalogue raisonné de son fonds de dessins italiens. Une délicate tête de jeune homme autrefois donnée à Sandro Botticelli est aujourd’hui rendue à Filippino Lippi, qui travaillait dans le même atelier. La paternité d’une frise de tritons a également été remise en question suite à la découverte d’un dessin similaire au musée du Louvre, de la main de Giovanni Cambiaso, fils de Luca Cambiaso considéré jusque-là comme l’auteur. De même, une étude anatomique de jambes et d’articulations est attribuée pour la première fois à Rosso Fiorentino, après un rapprochement avec sa peinture de la Vierge à l’Enfant entourée de saint Jean-Baptiste, saint Antoine, saint Étienne et saint Jean conservée aux Offices à Florence. Par cette exposition, la Fondation Custodia prend un virage dans sa politique de programmation. Jusque-là tournées exclusivement vers les écoles du Nord du fait du voisinage avec l’Institut néerlandais qui est désormais fermé, ses cimaises abordent de nouvelles écoles selon les volontés de son directeur, Ger Luijten. Cette ouverture, en cohérence avec le contenu de la collection Frits Lugt, à l’origine de la fondation, ne devrait pas s’arrêter là. SUITE DE LA PAGE 12 LE S D E SSI NS ITA LIE N S DU S T Ä DE L M USE UM S’INVITE NT À PARI S Michel-Ange, Têtes grotesques et autres études, vers 1525 (?), sanguine (de diverses teintes), 260 x 410 mm. © Städel Museum, Frankfurt am Main. Jacopo Robusti (Comin), dit Tintoretto, Étude d’après la tête du Giuliano de’Medici de Michel-Ange, vers 1545/60 (?), fusain (?), rehauts de blanc, sur papier grisbleu, 373 x 267 mm. © Städel Museum, Frankfurt am Main. RAPHAËL, TITIEN, MICHEL-ANGE. DESSINS ITALIENS DU STÄDEL MUSEUM DE FRANCFORT (1430-1600), jusqu’au 21 juin, Commissariat : Joachim Jacoby, conservateur au Städel Museum, Francfort-sur-le-Main Fondation Custodia, 121, rue de Lille, 75007 Paris, tél. 01 47 05 75 19, www.fondationcustodia.fr. Catalogue en allemand, sous la direction de Joachim Jacoby, éd. Städel Museum, 303 p., 34,90 euros. Titien, Étude pour le saint Sébastien du retable de SaintNazaire-et-SaintCelse de Brescia, vers 1519/20, plume et encre brune, lavis brun, sur papier grisbleu, 182 x 115 mm. © Städel Museum, Frankfurt am Main. MUSÉE PAGE 14 LE QUOTIDIEN DE L’ART | JEUDI 26 MARS 2015 NUMÉRO 800 Révélations sur des cartons de Le Brun Alors que le musée du Louvre restaure 74 cartons de Charles Le Brun (1619-1690) en vue d’une exposition en Espagne, les restaurateurs ont dégagé plusieurs dessins insoupçonnés au revers d’œuvres marouflées au XIXe siècle. Histoire d’une redécouverte_ Par Sarah Hugounenq C’EST EN DÉMAROUFL ANT LES CARTONS À L’AIDE D’UN GEL EMPRUNTÉ À L’INDUSTRIE COSMÉTIQUE QUE DES REVERS DESSINÉS VIENNENT TOUT JUSTE D’ÊTRE DÉCOUVERTS PAR LES RESTAURATEURS Avec 3 000 œuvres, la collection d’œuvres de Le Brun du musée du Louvre est probablement le plus important fonds conservé par un musée sur l’artiste. Face à une telle ampleur, un vaste chantier de restauration a été engagé dans les années 1990 et n’est toujours pas achevé - d’autant que les premières restaurations doivent aujourd’hui être contrôlées au regard des progrès technologiques et des nouveaux protocoles déontologiques en matière de conservation. Avec un budget annuel global de 300 000 euros (soit le coût de restauration d’une petite centaine de feuillets), le département des arts graphiques du musée du Louvre avance à vitesse réduite. Un mécénat à hauteur de 150 000 euros venant du CaixaForum, dans la perspective d’une exposition dans ses locaux de Barcelone à l’automne, puis madrilènes au printemps prochain, des cartons ayant servi au décor de l’escalier des Ambassadeurs et de la galerie des Glaces à Versailles par le peintre du roi, a donné une nouvelle impulsion à ce chantier titanesque. Les restaurateurs se sont attaqués à 74 cartons dont certains sauvés de la destruction au XIXe siècle. « Ils sont en mauvais état car il s’agit d’un outil de travail qui n’avait donc pas vocation à être conservé. C’est justement cette dimension de la “fabrique de l’œuvre d’art” qui nous intéresse aujourd’hui », explique Xavier Salmon, directeur du département des arts graphiques. Alors que les amateurs à l’époque tombaient sous le charme de la force plastique de ces tracés synthétiques, les restaurateurs ont alors adopté un parti pris radical : le marouflage, ouvrant la voie à une exposition continue - et donc désastreuse pour leur état de conservation - durant un demi-siècle. Ce procédé invasif provoqua avec le temps des tensions sur la surface du papier, dues à la colle. C’est en démarouflant les cartons à l’aide d’un gel emprunté à l’industrie cosmétique que des revers dessinés viennent tout juste d’être découverts par les restaurateurs. Une figure présente dans le Salon de la Guerre à Versailles est apparue, témoignant de la double utilisation d’un même carton dans les chantiers royaux. De même, au revers d’un soldat de la galerie des Glaces a été mise au jour la figure de Téthys lacérée de traces de report au stylet, alors qu’elle est aujourd’hui absente des décors. « Les clefs de compréhension apparaissent au fur et à mesure. Si nous ne sommes pas capables de savoir pourquoi un même carton a été utilisé dans deux décors différents, il est plus facilement compréhensible qu’un carton dont le dessin a finalement été abandonné à la dernière minute soit mis de côté avant d’être repris pour un autre décor, s’enthousiasme Bénédicte Gady, collaboratrice scientifique du département. Ces découvertes rares et exceptionnelles nous permettent de mieux appréhender le travail à la fois de Le Brun mais aussi les méthodes employées sur un chantier royal ». Vue de l’atelier de restauration du C2RMF où les restauratrices travaillent sur les cartons de Charles Le Brun du musée du Louvre. © S. H., mars 2015.