L`EGLISE SAINT JULIEN
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L`EGLISE SAINT JULIEN
L’EGLISE SAINT JULIEN GENERALITES Les sources disponibles ne permettent pas de dater précisément la fondation de la paroisse de VARETZ. On sait toutefois que le site était habité avant le VIIIe siècle puisque l’on a découvert, lors des travaux de restauration de 1996, des traces d’inhumation de cette période, dont un sarcophage mérovingien encours de restauration. La paroisse de VARETZ, c’est à dire une communauté humaine rassemblée autour d’une église, servie par un clergé qui perçoit la dîme, donne le baptême et la sépulture, apparaît pour la première fois dans un texte de l’évêque de Limoges en 1185 et les traces architecturales les plus anciennes qui demeurent datent de la fin du XIe siècle. Tout laisse donc à penser que c’est vers cette époque que l’église a été édifiée, même s’il est fort probable qu’elle n’ait pas été le premier lieu de culte sur le site. Cette église a été dédiée à Saint Julien de Brioude, tribun romain en garnison à Vienne (Isère) qui fut décapité en 304 à Brioude (Hte Loire) où il s’était réfugié. Très célèbre dans toute la Gaule au Ve siècle pour les nombreux miracles posthumes qu’on lui attribuait, il a donné son nom à 540 églises en France. Le saint paroissial, lui, est Saint Loup, successeur au VIIe siècle de Saint Martial évêque de Limoges. LE CLOCHER PORCHE Le clocher porche quadrangulaire a été vraisemblablement élevé au XIVe ou XVe siècle, peut-être suite à la destruction de l’ancien clocher provoquée par un incendie ou un séisme, puis il a été remanié dans sa partie supérieure au XIXe siècle. La charpente supportant son toit est à six pans avec des jambages qui dépassent du mur en prenant appui sur la façade. Le toit a été restauré et le coq girouette remplacé en 1985. Six modillons, des petites consoles de pierre sculptées, sont visibles: quatre en façade dont les deux inférieurs sont très endommagés, et deux sur le côté nord. Ils semblent provenir d’un réemploi des pierres auxquelles ils sont fixés car leur disposition ne correspond à aucun ordre particulier. Le clocher proprement dit comporte deux étages : le premier, à partir duquel on actionnait les cloches à l’origine, est éclairé par une ouverture à linteau située sous l’horloge et portant une inscription érodée avec la date 1900 ; le deuxième, où se trouvent les deux cloches, dispose de quatre ouvertures munies d’abat-sons pour assurer une bonne dispersion du son. Initialement, on pénétrait sous le porche par trois marches mais, après les élévations successives du niveau de la chaussée, il n’en demeure aujourd’hui qu’une seule. Le portail d’entrée, qui est le seul vestige extérieur de l’église du XIIe, est typique de l’école limousine. Son archivolte, c’est à dire l’arc de voûte, ici en forme de boudin, et les colonnettes dégagées aux trois quarts sur lesquelles il repose, ont été restaurées en 201O. Trois statues en calcaire du XVe-XVIe siècle sont placées dans les trois niches supérieures qui, à l’origine ne semblaient pas leur être destinées, au moins pour ce qui concerne la niche centrale. A gauche se tient une vierge à l’enfant, au centre une sainte, La faceprobablement interne du une porche religieuse présente carunelle arc porte briséunreposant livre (la sur Règle) deux sous colonnes le bras, datant et àdu droite XIe –un XIIe saint.siècle. A l’occasion La colonne des travaux nord de(à restauration droite) est du en porche grande les partie têtes conservée du saint avec et deun la chapiteau vierge n’ont orné depas ce été qui replacées parait être carun elles animalse renversé. sont avérées De la êtrecolonne des éléments sud (à rapportés gauche), il ne subsiste que sa base et son chapiteau, dont on ne distingue pratiquement plus l’ornement en feuillage. Ces deux chapiteaux ont été entaillés pour supporter une tribune en bois du XVIe LA NEFElle occupait toute la largeur de la siècle. nef sur trois poutres et s’avançait jusqu’à la première colonne, supportée par six poteaux. On y accédait, par une porte extérieure, encore visible. Celle ci fut murée, peut-être en 1769 à en juger par un devis de travaux de cette année là, et un escalier intérieur prenant appui sur le mur nord fut alors construit. Les éléments de cette tribune ont été dispersés lors des travaux de 1996, faute de pouvoir (ou vouloir) la reconstituer comme le souhaitait le curé d’alors, l’abbé Le Corff. Seuls le bénitier encastré dans le mur nord et la porte murée témoignent désormais de l’existence de cette tribune. Au centre de la nef s’élèvent deux colonnes cylindriques couronnées par des chapiteaux de plein style de la tribune en 1996 a permis de mettre à Au dessus du portail, le démontage roman. Le corps est constitué jour une litre, c’est à dire deune bande peinte sur laquelle figurent les blocs d’âgedesdifférent armoiries seigneurs et quirepose ont fondé ou doté l’église et qui bénéficiaient sur un socle d’époque XIVe – XVe à ce siècle. titre des Une droitstroisième de colonne a été découverte lors patronage : préséance dans les des travaux de 1996 à recommandations aux prières un emplacement marqué sur le : il publiques et dans solles n’en subsistait que le socle cérémonies, sépulture dans lequi a été exposé au de l’église. lieu le plus fond honorable de Malgré un léger décalage, l’église. Datée du XVIe siècle,ces trois cette éléments litre, semblent qui constituer devait une colonnade dont il parcourir tout le périmètre deest cependant difficile de déterminer la nef, a été restaurée en le rôle. Peut-être a-t-elle partie, avec trois supporté des arc voûte mais blasons:celui de de gauche est très proche de celui de la famille d’Aubusson de la Feuillade, seigneurs de Castel Novel du XVe au XIXe siècle ; en revanche, le contenu des deux autres est difficile à identifier car il ne correspond à aucune armoirie de famille locale connue. on ne trouve nulle trace de leur assise sur les murs latéraux:on peut supposer qu’elles ont supporté une charpente apparente avant que ne soit installé un plafond plat, peut-être suite à une destruction ou un incendie. Les décors des corbeilles des chapiteaux représentent des lions engloutissant, sur la colonne ouest des végétaux et, sur la colonne est des hommes figurant des âmes. Cette ornementation est caractéristique des sculptures du pays de Brive du XIe – XIIe siècle. Enfin, entre les deux colonnes, est repéré sur le sol l’emplacement où, lors des travaux de 1996, les sondages ont mis à jour deux fours à cloche du XVe siècle. LA STATUE OLITHIQUE La chapelle nord, éclairée par une petite baie voûtée, comporte deux tables en sommier et une voûte en berceau, bordée par un saillant avec chanfrein. Y est exposée une statue en calcaire oolithique datée du XIVe siècle, découverte dans le sol du chœur lors de sa réfection en 1996 et classée monument historique Elle figure les trois ordres de la société médiévale unis pour constituer un même corps, l’Eglise : l’ordre de ceux qui travaillent, représenté par un père de famille les mains posées sur l’épaule de son enfant ; l’ordre de ceux qui prient, représenté par un ecclésiastique tenant la bible ; l’ordre de ceux qui combattent, représenté par un guerrier la main posée sur le pommeau d’une arme de type oriental, rare dans l’iconographie religieuse. La quatrième face est plane, vraisemblablement pour pouvoir plaquer la statue sur une paroi, ce qui fait supposer qu’elle pouvait orner un autel. Des traces d’enduit ou de teinture ocre jaune, rouge et bleu, demeurent encore dans les plis des tuniques. Tout à la fois par son sujet, par sa composition et par la représentation des personnages, naïve dans ses disproportions, cette œuvre est à ce jour unique en France. L’ENFEU Entre la chapelle nord et le chœur, toujours lors des travaux de 1996 , a été mis à jour, dans la maçonnerie du mur, un coffre parallélépipédique en calcaire, sculpté d’arcades à trois lobes datant du début du XIIIe siècle. Il s’agit vraisemblablement d’un enfeu pour enfant, c'est à dire une tombe encastrée, généralement réservée aux nobles. L’excavation en forme de vasque qui le surmonte et qui communique avec les orifices visibles sur la face, témoigne du réemploi de cet enfeu, peut-être baptismal. Le chœur est séparé de la nef par un arceau de plein cintre. IlLE estCHOEUR éclairé de larges baies dont les vitraux modernes ont remplacé, au milieu du XX siècle, les anciens qui représentaient Ste Agathe. Il comporte un retable de style baroque, attribué à Jean Lachèze, maître sculpteur briviste du XVIIe. Le retable constituait un véritable catéchisme par sa représentation des principaux mystères du christianisme, tout en exprimant l’élan et la joie chrétienne par le foisonnement de son décor. A l’origine, il devait être plus imposant qu’aujourd’hui , comme en attestent certains indices découverts lors de sa restauration complète en 1996 en font