Dossier de presse

Transcription

Dossier de presse
S
E
D
RA ÉE
A
C
AS RRAN
M
T
S E ÉDITE
L
A
V
M
A
E
N
D
R
T
CA PE E
RO
U
E
’
D
SE
S
E
R
P
E
4
D
1
R
t 20
û
E
o
I
a
S
4
5
S
au 2 uCEM J
O
s
r
a
D
m
M
u 26
re au
MUCEM.ORG
Ex
i
D
pora
m
e
t
tion
posi
CONTACTS PRESSE
Département de la Communication et du Mécénat du MUCEM
Responsable :
Julie Basquin : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 71
[email protected]
Assistante du département :
Virginie Bérenger : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 70
Chargée des relations presse et de l’information :
Muriel Filleul : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 74 / Mob. : 06 37 59 29 36
[email protected]
Assistantes presse et information :
Alizé Isnard : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 79
[email protected]
Manon Cazarian : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 81
[email protected]
Agence Claudine Colin communication
Christelle Maureau : Tél. : +33 (0)1 42 72 60 01
[email protected]
2
sommaire
PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION
4
LE PARCOURS DE L’EXPOSITION 7
Quelques chiffres
Collaboration avec le carnaval de Marseille
Les collections présentées
LE COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION
11
LA SCÉNOGRAPHIE
12
VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE
14
AUTOUR DE L’EXPOSITION
18
Les publications du MuCEM
Les outils d’aide à la visite
LA PROGRAMMATION CULTURELLE
19
LA COPRODUCTION 20
INFORMATIONS PRATIQUES 21
3
PRÉSENTATION
DE L’EXPOSITION
Le Monde à l’envers
CARNAVALS ET MASCARADES D’EUROPE
ET de MÉDITERRANÉE
AU MuCEM J4
Du 26 mars au 25 août 2014
MuCEM J4 - Niveau 2 - 1 500 m²
exposition temporaire
Commissaire générale : Marie-Pascale Mallé
Commissaires associés : Françoise Dallemagne,
Frédéric Mougenot
Scénographie : Massimo Quendolo et Léa Saïto
Coproduction / itinérance : Musée international du
Carnaval et du Masque à Binche (Belgique), partenaire
de Mons 2015, capitale européenne de la culture
(cette exposition sera présentée au MICM à Binche
sous une forme réduite (800 m²) de fin janvier à fin
juin 2015)
Alexis Bafcop (Cassel, 1804-1895), Le Carnaval de Cassel (détail) 1876 - Huile
sur toile, 72,5 x 91,5 cm. Musée départemental de Flandre, Cassel
© Jacques Quecq d’Henripret
4
D
ans les années 1960, on croyait pouvoir prédire la
mort de Carnaval, réduit à une fête enfantine ou à
une démonstration folklorique. Finalement, il n’en
est rien. Cinquante ans plus tard, le Carnaval se porte bien.
Partout, mascarades rurales et parades urbaines renaissent
et se réinventent, cherchant à renouer avec des rites très
anciens ou s’inspirant de formes revenues de très loin. Le
phénomène a pris une telle ampleur que le MuCEM s’y est
d’abord intéressé sous la forme d’une « enquête-collecte »
destinée à enrichir les collections. Devant l’intérêt des
résultats de la recherche, il fut décidé d’organiser sous le
titre « Le Monde à l’envers » une exposition consacrée aux
pratiques carnavalesques contemporaines.
Carnavals et mascarades
Mais qu’est-ce que le carnaval ? On regroupe aujourd’hui
sous cette appellation des manifestations très différentes :
•Les parades urbaines, liées ou non au calendrier liturgique,
anciennes ou récemment inventées.
•Les mascarades rituelles de l’hiver, qui commençaient
parfois à la Toussaint, caractérisaient ailleurs la période des
12 jours ou de l’Épiphanie ou les « jours gras » précédant
le carême. Revisités, ces rites masqués connaissent
aujourd’hui un renouveau général.
•Les carnavals tropicaux, qui connaissent un succès
planétaire. Ils fascinent les Européens qui s’y rendent et
sont pratiqués en Europe comme une fête identitaire par
les immigrants originaires de la Caraïbe ou de l’Amérique
du Sud.
•Les rites masqués de la rive sud de la Méditerranée :
mascarades de l’Aïd-el-Kébir et de l’Achoura dans les
zones berbérophones du Maroc, nouvel an berbère
(Yennayer) dans l’Algérie Kabyle, Pourim juive. Les
mascarades berbères intégrées au calendrier islamique
lunaire connaissent aujourd’hui une relance en tant
que fêtes berbères anté-islamiques et se transforment
parfois en carnavals urbains, comme à Inezgane, dans
la région d’Agadir. Comme les parades de Pourim en
Israël, les carnavals marocains actuels relèvent d’une
culture mondialisée du carnaval, qui mêle comportements
transgressifs, arts de la rue, revendications identitaires et
joie de participer à la fête.
Erasmus de Bie (Anvers, 1629-1675), Procession de chars sur la place du Meir à Anvers (détail) 1670
Huile sur toile, 89 x 120 cm. Musée départemental de Flandre, Cassel © Jacques Quecq d’Henripret
Si différentes à première vue, ces manifestations ont beaucoup en commun : des personnages archétypiques, que
l’on retrouve dans les villes comme dans les campagnes,
des comportements récurrents (excès alimentaire, licence
sexuelle et scatologie, inversions en tous genres, droit des
masques à révéler les inconduites et à critiquer la politique
locale ou internationale), mais surtout des représentations
communes de la fête. La liberté du carnaval, ses transgressions, ses jeux de masques, son impertinence, sa capacité à
mettre en scène les diverses composantes sociales de façon
Partout, les mascarades rurales
et les carnavals dits « traditionnels »
ou « historiques » renaissent.
souvent polémique appartiennent à un fonds commun, admis par tous. Le carnaval apparaît aujourd’hui comme une
culture commune aux sociétés de l’espace euro-méditerranéen et à celles qui en sont partiellement issues, un substrat
très ancien, fait d’emprunts réciproques et de métissages.
La plupart des « carnavaleux » savent qu’il s’agit d’une fête
largement répandue dans le temps et dans l’espace, même
s’ils y participent surtout pour se sentir membres de leur
communauté. Vécu à la fois comme une fête identitaire et
universelle, le carnaval, par ses jeux de masques et de dévoilement, nous parle des sociétés contemporaines.
L’exposition « Le Monde à l’envers »
Il y a bien des façons d’envisager une exposition sur le carnaval, notamment autour du masque et du déguisement, de
la folie collective, en proposant une description historique
et typologique des différentes fêtes ou encore une approche
plus technique sur les arts de la rue et les savoir-faire développés par les carnavaliers comme par les particuliers, qui
donnent libre cours à leur imagination dans la confection
des costumes et l’élaboration des chars.
L’exposition « Le Monde à l’envers » développe un autre point
de vue. En effet, une fois arpentés de 2008 à 2012 des terrains aussi différents que les mascarades des Pyrénées ou des
Balkans et les carnavals urbains de Cayenne, Dunkerque ou
Notting Hill, il est apparu que la richesse des pratiques carnavalesques actuelles tient aux représentations que l’on en a.
L’une des principales raisons du renouveau actuel des carnavals et mascarades est la fascination qu’exercent, sur un public
en quête de sens et d’authenticité, les caractères archaïques
de la fête carnavalesque. Partout, les mascarades rurales et les
carnavals dits « traditionnels » ou « historiques » renaissent, en
s’appuyant parfois sur les écrits des ethnologues ou des folkloristes de la fin du xixe siècle. Acteurs et spectateurs évoquent
le besoin de perpétuer un rite « ancestral » et propre à leur communauté, même s’ils le réinventent en grande partie.
L’exposition « Le Monde à l’envers » invite donc à un voyage
dans l’imaginaire carnavalesque. Le parcours comporte des
moments d’immersion puissants et jubilatoires et des temps
de réflexion sur ce que cette fête nous apprend de nousmêmes et des sociétés contemporaines.
5
Masque de Boe (Bœuf), Gonario Denti, sculpteur. Ottana, Sardaigne, Italie 2005. Bois.
MuCEM. © MuCEM / Yves Inchierman
LE PARCOURS
DE L’EXPOSITION
PAR MARIE-PASCALE MALLE
Le titre de l’exposition fait bien sûr référence aux débordements et aux inversions
propres à la fête carnavalesque, mais aussi à l’idée de désordre et de chaos, état
auquel le carnaval nous ramène et auquel il est censé remédier. Le parcours de
l’exposition conduira le visiteur du carnaval comme fête calendaire au carnavalesque
comme culture populaire.
Première PARTIE
Les masques de l’hiver ou la refondation
cyclique du monde
Les folkloristes et ethnologues du début du xxe siècle ont
souvent décrit le carnaval comme un rite de magie agraire.
Les carnavaliers d’aujourd’hui se réapproprient ces interprétations. À la ville comme à la campagne, le carnaval est
toujours vécu comme une fête du renouveau.
Même si elles semblent immémoriales, les pratiques décrites dans cette première section sont accomplies par des
contemporains parfaitement intégrés dans la vie moderne,
qui les ont en partie réinterprétées.
Les sonneurs de cloches
Les sociétés traditionnelles pratiquaient le charivari chaque
fois que l’ordre naturel ou social semblait menacé : aux
éclipses de soleil, aux changements d’années ou à l’occasion
de mariages mal assortis. Aujourd’hui encore, le vacarme et
le chahut accompagnent les manifestations contestataires.
Le charivari évoque le vacarme originel qui a présidé à la
création du monde et participe ainsi à sa refondation, au
retour à l’ordre. C’est une composante universelle des carnavals, qui est souvent l’apanage des sonneurs de cloches,
ces curieux personnages que l’on rencontre du Maroc à la
Géorgie et de l’Allemagne à l’Iran. Chasser l’hiver, chasser
les forces du mal, balayer les fautes et les mésententes de
l’année écoulée, réveiller la végétation, hâter l’arrivée du
printemps, appeler la prospérité et l’harmonie sur l’année à
venir… telles sont leurs missions.
La première salle, à la scénographie immersive et sonore,
place le visiteur dans la situation de la population des villes
et villages confrontée à l’arrivée des masques et à leur prise
de possession du lieu. Le but est de l’étonner immédiatement avec une autre vision du carnaval que celle qu’il
connaît, de stimuler sa curiosité pour les aspects archaïques
de la fête, de le mettre en condition de recevoir des images
qui peuvent paraître choquantes ou vulgaires en dehors du
contexte du carnaval.
La figure emblématique du sonneur de cloches est présentée sous la forme d’un choix de costumes provenant de tout
l’espace euro-méditerranéen et de films réalisés récemment.
Mais si le personnage du sonneur de cloches est universel,
les dates auxquelles il apparaît varient considérablement,
ce qui s’explique par la coexistence et la surimposition de
différents calendriers, populaires, officiels et liturgiques.
Le portail du temps
Partout, le carnaval est une période bien définie, dont le
début et la fin sont officiellement proclamés, mais ses
dates et sa durée sont très variables. La structure intitulée « Le portail du temps » évoque de façon poétique les
relations du carnaval au temps et aux calendriers et invite
le visiteur dans « la cinquième saison ». C’est ainsi que
l’on nomme joliment le carnaval dans la zone alémanique.
Les hommes du début du xxie siècle vivent dans différents
temps et leurs actions s’inscrivent dans différents calendriers : lunaire et solaire, officiel et populaire, grégorien et
julien, agraire ou liturgique, anciens calendriers celte, slave,
ou hébraïque. Le carnaval relève d’une autre idée du temps
et des saisons que le calendrier officiel ; c’est une vision du
temps cyclique, assortie de croyances très anciennes : d’une
part, la nécessité de contribuer à régénérer le monde, usé
en fin de course, afin d’assurer la prospérité de l’année nouvelle ; ce qui inclut la convocation des ancêtres, des âmes
des défunts, dépositaires des pouvoirs de fécondité de la
communauté ; d’autre part, la croyance que ce passage est
un espace de non-temps, où le monde est détraqué et où les
enfers s’ouvrent, libérant les démons et les forces du mal.
Le carnaval est un rite propitiatoire de changement d’année
intimement lié à un culte des morts.
7
Un rite agraire
Aux miroirs des interprétations
Malgré les relances et les réinventions le visiteur pourra être
surpris par les parentés et les convergences entre tous les carnavals de l’espace euro-méditerranéen. Partout, on retrouve les
mêmes personnages, les mêmes gestes. Partout des masques
armés de balais chassent l’hiver et font place nette pour la
nouvelle année ; partout on arbore des chapeaux à fleurs, à rubans, à miroirs pour séduire le printemps ; partout on moque
et on célèbre la sexualité humaine ; partout les masques animaux dispensent vigueur, fertilité, fécondité. Tout comme le roi
Carnaval, condamné, exécuté, mais qui renaîtra l’année suivante, ils symbolisent, par leurs jeux de mort et de résurrection,
la victoire de la vie sur la mort.
Dans cette seconde salle, on jouera sur les accumulations d’objets, afin de déconstruire les rituels, et sur les films, afin de
montrer à la fois le caractère contemporain des pratiques et leur
universalité, mais sans trop de distance pour rendre compte de
la ferveur et de l’adhésion des acteurs de la fête à leur rôle.
Après avoir démontré l’universalité de certains personnages
et de certaines pratiques, l’exposition interroge la définition
et les origines de la fête carnavalesque en s’appuyant sur des
objets archéologiques, des tableaux ou des gravures qui dialoguent avec des objets carnavalesques. Il ne s’agit pas de
donner une réponse scientifique, de trancher définitivement
le débat sur les origines du carnaval, mais de présenter chacune des hypothèses évoquées comme autant de miroirs où
nous croyons et souhaitons nous reconnaître.
Dans l’Europe occidentale catholique, le carnaval est considéré comme le pendant du carême, une période de liesse
et d’abondance avant le long jeûne qui précède Pâques.
Personnification d’une période de l’année et plus encore d’une
manière de vivre, le carnaval a-t-il été inventé par l’Église
comme pendant du sacrifice et du jeûne ou bien est-ce une
« survivance païenne » que l’Église a canalisée en l’intégrant
à l’année liturgique ? Que nous souhaitions voir dans le carnaval un héritage des Dionysies grecques ou des Lupercales
romaines, une très ancienne tradition celte, germanique ou
berbère ou encore le plus ancien rituel indo-européen, éclaire
l’idée que nous nous faisons de notre identité.
Les ancêtres, le Diable et la Mort
Célébration de la vie et du renouveau, le carnaval est indissociablement lié à la mort. La fête des fous médiévale était
organisée par les confréries des âmes du purgatoire. De nombreux carnavals, aujourd’hui encore, commencent par une
messe des morts et une visite au cimetière. Sous la forme de
la Faucheuse ou du squelette, la Mort, souvent accompagnée
par le Diable, hante cortèges et mascarades. Les masques
eux-mêmes incarnent les esprits venus du pays des morts, les
ancêtres, et contribuent à les y renvoyer.
Un cortège infernal de diables, sorcières, et de fantômes
provenant de différentes régions de l’espace euro-méditerranéen permet au visiteur de prendre conscience de cette
dimension du carnaval.
QUELQUES CHIFFRES
On a du mal à imaginer, quand on ne vit pas dans une région
où les traditions carnavalesques sont fortes, l’ampleur et l’importance du phénomène. Ces quelques chiffres sont éloquents :
• Cologne, moins d’1 million d’habitants, compte
450 associations carnavalesques, à tel point qu’il faut
sélectionner chaque année celles qui auront le privilège
de défiler le Lundi des Roses.
• Le mardi gras, dans la petite ville belge de Binche
(10 000 habitants), un millier de Gilles, tous nés
à Binche, défilent dans la vieille ville. En 2010,
90 000 visiteurs sont venus assister à l’événement.
• À Rottweil (Forêt noire), 25 000 habitants environ,
5 000 costumes sont homologués auprès du comité carnavalesque ; en 2012, plus de 3 000 « fous », qui doivent
être nés à Rottweil ou y résider depuis plus de 20 ans et
parler le souabe, ont participé au Narrensprung.
• À Dunkerque (80 000 habitants), on considère que le jour
de la bande des Pêcheurs (dimanche gras), 50 000 personnes participent au carnaval dans le centre-ville.
8
deuxième PARTIE
Cacher ou révéler ? Le pouvoir des masques En vieux français comme en italien, le mot « masque » désigne l’ensemble du costume et par extension le personnage. Mais l’objet qui cache ou remplace le visage reste
le plus intrigant. Le masque dissimule et révèle. Il exhibe
notre moi secret et transcende la frontière des apparences.
Quand sommes-nous le plus nous-mêmes ? Sous le masque
social de la vie quotidienne ou derrière le masque de carnaval, qui procure la liberté de l’anonymat et permet de
donner libre cours à nos pulsions ?
Derrière le masque
Le visiteur est accueilli dans cette section par un ensemble de
témoignages de « masqués » qui rendent compte de l’émotion
et de la ferveur des acteurs du carnaval et permettent de s’interroger sur la relation au masque du spectateur comme du
porteur, sur l’être et le paraître, le personnage et la personne.
L’héritage
Depuis l’Antiquité, dans les cérémonies funéraires ou le
théâtre, le masque est employé comme visage de substitution. Il fait disparaître le commun et le mortel et le
remplace par le puissant ou l’extraordinaire. Cette métamorphose est d’autant plus efficace que l’objet fascine
et effraie. Ainsi dans l’ornementation savante ou populaire, le visage de face comme le masque repousse le mal.
Des masques funéraires, des masques de théâtre et des
masques prophylactiques illustreront la longue histoire
des masques en Méditerranée.
COLLABORATION AVEC LE CARNAVAL DE MARSEILLE
« En entreprenant une description du carnaval, nous devons craindre l’objection qu’une fête pareille ne peut pas être décrite.
Une masse si grande d’objets sensibles devrait se mouvoir directement devant les yeux et être regardée et saisie par chacun
à sa manière », Goethe, description du carnaval de Rome, février 1788.
Une exposition n’est-ce pas l’antithèse du carnaval ? N’est-ce pas la négation même de la fête que d’en présenter les dépouilles
en dehors de tout contexte ? Les films qui seront largement utilisés dans l’exposition tenteront de rendre compte du mouvement, du bruit, de l’ardeur et de la sincérité des participants. Mais il nous paraissait important de faire entrer le carnaval dans
l’exposition et de faire sortir l’exposition dans le carnaval. Grâce à la collaboration enthousiaste des services socioculturels de
la ville de Marseille, cela sera possible au moins une journée, le 12 avril, date du carnaval de Marseille 2014.
À cette occasion le roi Carnaval / roi de la Méditerranée présenté dans l’exposition la quittera le temps d’une journée pour
rejoindre la parade marseillaise. Le thème retenu pour le carnaval de Marseille 2014 est « Le Monde à l’envers », ce qui
annonce un dialogue explosif entre l’exposition du MuCEM et l’inventivité des carnavaliers marseillais.
Haut les masques
Une grande variété de masques de carnaval est présentée dans cette partie de l’exposition, afin de faire prendre
conscience de l’extraordinaire richesse et variété de ce patrimoine à travers l’espace euro-méditerranéen : masques
en bois, en écorce, en tissu, en métal, en papier mâché,
témoigneront de l’importance et de la permanence des rites
masqués dans tous les pays de l’espace euro-méditerranéen.
troisième PARTIE
En suivant la parade : la fête à l’envers
ou le domaine de l’ambivalence ?
Cette section traite d’une autre fonction du carnaval : la
refondation de l’ordre social. Elle se présente sous la forme
d’une parade, le visiteur se trouvant dans la posture du
spectateur qui suit le défilé. Le regroupement des personnages par thèmes, dialoguant avec l’iconographie ou les
objets placés en regard, invite à prendre conscience de la
signification de certaines mises en scène carnavalesques.
Nous et les autres
Le combat des contraires, les jeux d’inversion entre hommes
et femmes, maîtres et esclaves, sauvages et civilisés,
proches et étrangers sont au cœur des jeux carnavalesques.
On peut ainsi explorer la part de folie, de sauvage, d’ambiguïté sexuelle qui est en soi, représenter l’autre avec toute
l’ambivalence des sentiments qu’il nous inspire, être un
autre pour quelques heures ou quelques jours. Plus précisément le carnaval invite à redéfinir qui nous sommes et,
par la mise en scène de l’altérité, à se reconnaître entre soi.
Les déguisements d’« étrangers » sont universels : hommes
sauvages, populations marginalisées comme les itinérants,
les Gitans, les Juifs ou encore étrangers exotiques, comme
les Maures ou les Turcs, campés comme des soldats armés
de sabres ou des princes d’Orient opulents et raffinés.
La Ballerine, personnage du carnaval de Marseille, Pierre Puig-Cerver, metteur en
scène, 2007. Carton-pâte. Compagnie Naphtaline Desiderata, Saint-Hippolyte-dufort, France © Division de l’Animation urbaine, ville de Marseille
9
de toutes les fautes de l’année écoulée. Révéler les inconduites
des uns ou des autres, critiquer la politique locale, régionale ou
internationale, mettre en scène les peurs contemporaines pour
les exorciser : du procès pour rire des carnavals de village aux
grands défilés de chars de Cologne et Viareggio, de la dérision à
la manifestation contestataire, le langage carnavalesque est au
service de la critique sociale et politique. À côté de la caricature des hommes politiques et de la dénonciation des scandales, petits et grands, la crise économique et financière est
une source d’inspiration inépuisable, comme le montrent ici
chars et costumes acquis dans des parades récentes. Cette
section entraîne le visiteur du carnaval au carnavalesque,
un mode d’expression populaire qui prolonge la pratique du
charivari, le langage spécifique de la contestation, et contamine d’autres types de fêtes urbaines, les manifestations
d’étudiants et de syndicalistes, les stades ou la gay-pride.
Rêves d’ailleurs
Les Gilles de Binche le matin du mardi gras, Belgique © Musée international
du Carnaval et du Masque - Binche, photo Olivier Desart
Jeunes ou vieux, nains ou géants, hommes ou femmes :
le corps grotesque
Le corps en devenir, le corps ambigu, le corps difforme… La
transgression grotesque, qui relativise et malmène les règles
d’harmonie et de mesure traditionnellement admises, est
propre au vocabulaire carnavalesque. Géants, grosses têtes,
travestissements d’hommes en femmes, masques grimaçants
illustrent cet aspect bien connu du carnaval
Du carnaval au carnavalesque : le grand charivari
Les carnavals du monde entier sont aujourd’hui une destination touristique. À la recherche d’émotions nouvelles,
des Européens fréquentent les carnavals tropicaux et
sud-américains et en adoptent les rythmes, les plumes et
les paillettes ; des immigrants de ces pays les importent
en Europe comme symboles de leur culture. Les costumes
d’un jeune Belge participant au carnaval de Rio et ceux des
blondes sambista d’Helsinki illustrent ces allers-retours et
la mondialisation du carnaval.
Plus précieux et secret, le carnaval de Venise fascine
toujours et permet aussi de s’évader, non dans l’espace
mais dans l’histoire. L’association des Masqués vénitiens
de France prête au MuCEM à l’occasion de cette exposition des costumes que leurs membres réalisent pour vivre
leurs rêves. Après avoir traversé le bûcher du bonhomme
Carnaval, il est temps de revenir dans le monde à l’endroit.
La refondation de l’ordre social invite à redéfinir qui nous
sommes mais aussi à faire place nette de toutes les dissensions,
LES COLLECTIONS PRÉSENTÉES
Les masques et costumes de carnaval forment la majorité des
349 œuvres présentées dans l’exposition. Tous sont contemporains. Les plus anciens datent du milieu du xxe siècle,
la plupart ont été réalisés et portés entre 1980 et 2010.
Nous parlons de pratiques contemporaines, accomplies par
des hommes du début du xxie siècle qui sont complètement
impliqués dans la vie moderne.
Presque la moitié des objets présentés provient des collections du MuCEM. Ils ont été collectés au temps du MNATP,
acquis lors des quatre années d’« enquête-collectes » qui ont
précédé la réalisation de l’exposition, ou mis en dépôt par
le musée de l’Homme en 2005. Une autre moitié provient
du Musée international du Carnaval et du Masque, qui a
été créé en 1975 à Binche (Belgique) et a réuni des collections de masques et de costumes du monde entier. Enfin,
nous bénéficions de quelques prêts d’objets carnavalesques,
10
provenant du musée du Schemenlaufen de Imst (Autriche),
du comité carnavalesque d’Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales), de différents collectifs participant au carnaval de
Marseille et de prêteurs privés.
D’autres institutions prestigieuses nous prêtent également
des œuvres graphiques, des objets archéologiques ou des
objets carnavalesques plus patrimoniaux (masques, grosses
têtes, géants) :
- la Maison des Géants de Ath (Belgique)
- le Musée archéologique de Saint-Germain-en-Laye
- le cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale, Paris
- le musée de Flandre, à Cassel
- le musée du Vieil-Aix, à Aix-en-Provence
- le Musée alsacien à Strasbourg
- la mairie de Bailleul
- le STAM, musée de la Ville de Gand (Belgique)
- le musée Mandet, Riom
LE COMMISSARIAT
DE L’EXPOSITON
Marie-Pascale Mallé © MuCEM
Frédéric Mougenot © MuCEM
Françoise Dallemagne © MuCEM
Marie-Pascale Mallé
Frédéric Mougenot
Françoise Dallemagne
Conservateur en chef du patrimoine,
commissaire générale de l’exposition
« Le Monde à l’envers. Carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée ».
Historienne de formation (elle a plus
particulièrement travaillé sur le thème
de la mort sous la direction de Michel
Vovelle), elle a passé le concours de
conservateur dans la spécialité Inventaire et a, pendant une vingtaine d’années, réalisé l’inventaire du patrimoine
du département des Hautes-Alpes, se
spécialisant dans l’étude de l’habitat
et de la vie domestique. En 1999, elle
a rejoint la DRAC de Guyane où elle a
dirigé les services du patrimoine, réalisant et encadrant des études sur le
bagne et sur l’habitat créole, amérindien et noir-marron. C’est également là
qu’elle a découvert le carnaval, comme
spectatrice d’abord, puis comme
membre d’un groupe carnavalesque.
Conservatrice au MuCEM depuis 2003,
elle a assuré le commissariat de l’exposition « Rêver Noël. Faire la crèche
en Europe » présentée à Marseille en
2006, puis a dirigé quatre années
d’enquêtes sur le thème du carnaval.
Conservateur du patrimoine. Commissaire associé de l’exposition « Le
Monde à l’envers. Carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée ».
Égyptologue de formation, il s’est intéressé à l’histoire de la dévotion individuelle et domestique dans l’Antiquité.
Après sa formation à l’Institut national
du patrimoine, qui l’amène à travailler dans différents musées en France
et à l’étranger, il rejoint l’équipe du
MuCEM, où il est en charge du pôle de
collections Vie domestique.
Chargée de collections et de
recherches. Commissaire associée de
l’exposition « Le Monde à l’envers. Carnavals et mascarades d’Europe et de
Méditerranée ».
Diplômée en histoire de l’art et archéologie médiévale, Françoise Dallemagne
est chargée d’études documentaires
au sein du ministère de la Culture
depuis 1990. Elle intègre l’équipe du
MuCEM en 2003 où elle collabore à
plusieurs expositions présentées à Marseille : « Entre terre et mer. Les Pierres
Plates » et « Rêver Noël. Faire la crèche
en Europe ». Elle participe aussi en
temps que chargée de collections et de
recherches aux enquêtes ethnologiques
menées par le MuCEM sur le thème du
carnaval.
11
LA SCÉNOGRAPHIE
«
L’exposition se saisit de la salle comme une grande parade de carnaval, qui serpente au fil des sections et dans
laquelle le visiteur va prendre place. L’objectif est de
sortir du cadre d’une exposition muséale en donnant corps
à cette occupation un peu aléatoire de l’espace, propre aux
villes livrées à la foule en liesse. La fluidité du parcours et
le confort d’observation sont toutefois respectés, afin que le
contenu puisse être regardé et compris. Le public devient à
la fois acteur et spectateur en attente, il investit l’exposition
dans un contexte où, conduit par un certain nombre de procédés scéniques, il va pouvoir comprendre mais aussi vivre
l’expérience du monde à l’envers.
Notre parti pris était de réussir à faire une scénographie digne
du sujet dans un espace de grandes dimensions, dans une
volonté d’économie de moyens. C’est pourquoi le parcours est
articulé par des structures textiles suspendues, matières en
écho avec l’univers du carnaval, qui allient légèreté, possibilité de jouer sur les contrastes d’opacité ou de transparence et
mise en œuvre peu onéreuse. Les sections qui demandent des
lieux plus immersifs, en particulier lorsque sont diffusés sons
ou images, sont plus construites. Cette installation
s’inscrit bien dans l’idée d’éphémère qui caractérise
le carnaval.
Les chromatismes évoluent au fil du parcours, jusqu’aux
tonalités plus saturées de la grande parade. Couleurs et matières traduisent ainsi l’idée de mouvement qui fait évoluer
la scénographie.
L’idée de carnaval ne peut être dissociée de celle de la variation : échelle à taille humaine ou hors échelle, grotesque,
drôlerie mais aussi effroi, mondes ruraux et citadins, envers,
endroit, inversion des rôles… Pour inscrire dans l’espace
la multiplicité de ces facettes et de leurs transformations,
le dispositif scénographique se construit à partir de formes
simples, le parallélépipède par exemple, que l’on fait évoluer en modifiant les échelles, les formes, les matières, les
habillages, tout en jouant sur la multiplication, la superposition ou l’accumulation. Un peu comme lorsqu’on construit
des masques ou des chars à partir d’une structure habillée de divers matériaux. Chaque section est donc caractérisée par des matériaux et des formes, qui déclinent une
figure simple conjuguée en différentes configurations. Ces
déclinaisons expriment ainsi cette idée de contraste entre
des mondes ou des émotions. Parfois finis, parfois encore
à l’état brut, déclinés en socles, modules ou vitrines, ces
éléments servent aussi de mise à distance et permettent le
passage d’un univers et d’une échelle à l’autre. »
Masque de Busó Mohàcs, Hongrie 1re moitié du XXe siècle. Bois, corne et peau
de bélier. Dépôt du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, France
© MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman
12
Massimo Quendolo, architecte © Hiroshi Maeda
Léa Saito, architecte d’intérieur © Hiroshi Maeda
PRÉSENTATION DES
SCÉNOGRAPHES :
Massimo Quendolo
et Léa Saïto
espaces une identité et un caractère
unique, comme on a pu le voir dans
des événements remarqués tels que
« Lanterne magiche », « Exhibitions, la
découverte du sauvage», globe de cristal de la meilleure exposition en 2011,
« Casanova, la passion de la liberté »,
« Bêtes off », « Et l’homme créa le
robot » ou « Les Mille et Une Nuits ».
Dans une continuelle volonté de renouvellement, constamment à l’affût des
dernières tendances, l’équipe ne
cesse de s’adapter aux nouvelles exigences techniques et interactives de la
muséographie d’aujourd’hui.
Après avoir collaboré avec JeanMichel Willmotte et Jean Nouvel,
Massimo Quendolo fonde sa propre
structure. Plusieurs de ses réalisations ont été remarquées et ont fait
l’objet d’articles publiés dans des revues comme Intramuros, Archicréer,
Architecture
d’aujourd’hui
ou
Controspazio et d’expositions thématiques à Paris. En 2008, il s’associe
à Léa Saito. Diplômée de l’École nationale des arts décoratifs de Paris en
architecture d’intérieur, elle a permis
de développer, par sa créativité et son
professionnalisme, de nouvelles voies
de réflexion. Elle mène conjointement
une activité de plasticienne et de
sculptrice. Ses travaux ont déjà donné
lieu à des expositions, en particulier à
Paris et à la Biennale de Venise et à
des installations permanentes.
L’agence développe son activité tant
à Paris qu’en province et à l’étranger,
autour de l’architecture d’intérieur,
de l’aménagement, de la muséographie et de la scénographie d’expositions. Fascinée par l’espace et la mise
en volume, c’est par la lumière, les
matériaux et les ambiances chromatiques que l’équipe conçoit des lieux
de vie et des mises en scène sensibles. Quels que soient la taille et le
budget des projets, il lui tient à cœur
de créer une atmosphère et de susciter des émotions afin de donner aux
Masque de cerf, Gonario Denti, sculpteur. Ottana, Sardaigne, Italie, 2005.
MuCEM. © Bois. MuCEM / Yves Inchierman
13
VISUELS DISPONIBLES
POUR LA PRESSE
Introduction : Le Monde à l’envers
1. Masque au double-visage, Venise, Italie, xxe siècle.
Papier mâché © Musée international du Carnaval et du
Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart.
Première partie : les passeurs de l’hiver
ou la refondation cyclique du monde
2. Photographie. Carnaval de Laza, Ourense, Galice
© Pedro García Losada (SAGA).
3. Photographie. Les Gilles de Binche le matin du mardi gras
© Musée international du Carnaval et du Masque - Binche,
Belgique. Photo Olivier Desart.
4. Costume de Schöne Klaus, Urnäsch, canton d’Appenzell,
Suisse, xxe siècle. Tissu, métal, bois et masque en toile
enduite et cirée © Musée international du Carnaval et du
Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart.
5. Masque-chapeau de Kalogeros (Bon Vieux), Sochos,
Macédoine, Grèce, 1950-2000. Peau de chèvre, tissu,
papier, métal. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle,
Paris, France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman.
6. Masque-chapeau de Boteiro, Vilariño de Conso, Galice,
Espagne, xxe siècle. Carton, papier © Musée international du
Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart.
7. Masque de cerf, Gonario Denti, sculpteur. Ottana,
Sardaigne, Italie, 2005. Bois. MuCEM © MuCEM / Yves
Inchierman.
8. Masque de Krampus ou Schiache Percht, Haute-Styrie,
Autriche, xxe siècle. Bois, textile, fourrure, cornes de chèvre
© Musée international du Carnaval et du Masque - Binche,
Belgique. Photo Olivier Desart.
Masque de Krampus ou Schiache Percht. Haute-Styrie, Autriche xxe siècle.
Bois, textile, fourrure, cornes de chèvre. MICM-Binche
© Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, photo Olivier Desart
14
9. Costume de Schiache Percht, Altenmarkt, Salzburgland,
Autriche, xxe siècle. Peau, cornes, bois © Musée
international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique.
Photo Olivier Desart.
10. Satyres et ménade, Kyathos, récipient pour boire le
vin. Attribué à Onésimos, Attique, Grèce, 500 - 480 av.
J.-C. Céramique. Département des Monnaies, médailles et
antiques, Paris, France © BnF.
11. Mghar kechbou (Vieillard), masque de l’Achoura
Goulmima, Maroc, xxie siècle. Spathe de palmier © Musée
international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique.
Photo Olivier Desart.
12 et 12 bis. Masque de Survakar, porté les 13 et 14 janvier,
date de changement d’année dans l’ancien calendrier julien,
Elovdol, environs de Pernik, Bulgarie, seconde moitié du
xxe siècle. Bois, plumes et tête de poule. Dépôt du Musée
national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN. Photo
MuCEM / Yves Inchierman.
13. Dame Carême à sept pieds, Sardaigne, Italie, xxie siècle.
Pâte à pain. MuCEM © MuCEM / Yves Inchierman.
14. Erasmus de Bie (Anvers, 1629-1675), Procession de
chars sur la Place du Meir à Anvers, 1670. Huile sur toile,
89 x 120 cm. Musée départemental de Flandre, Cassel
© Jacques Quecq d’Henripret.
15. Alexis Bafcop (Cassel, 1804-1895), Le Carnaval de
Cassel, 1876. Huile sur toile, 72,5 x 91,5 cm. Musée
départemental de Flandre, Cassel © Jacques Quecq
d’Henripret.
16. Pietro Longhi (1702-1785), Mascarade vénitienne.
Copie du tableau Scène de carnaval de Giandomenico,
Tiepolo, seconde moitié du xviiie siècle. Huile sur toile,
56,5 x 75,5 cm. Musée Mandet, Riom © Musées de Riom
Communauté.
Deuxième partie : Cacher
Le pouvoir des masques
ou
France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman.
22. Masque de Busó, Mohàcs, Hongrie, première moitié du
xxe siècle. Bois, corne et peau de bélier. Dépôt du Musée
national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN, photo
MuCEM / Yves Inchierman.
Troisième partie : En suivant la parade :
la fête à l’envers ou le royaume
de l’ambivalence ?
23. Le « Juif » et son aide Auguste, mascarade de
l’Épiphanie. Sopotnia Mała, Pologne © MuCEM
24. Masque prophylactique représentant un Maure, destiné
à être suspendu sur la façade d’une maison Seminara,
Calabre, Italie, xxe siècle. Terre cuite vernissée. Dépôt du
Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN.
25. La Ballerine. Personnage du carnaval de Marseille ; Pierre
Puig-Cerver, metteur en scène, 2007. Carton-pâte. Compagnie
Naphtaline Desiderata, Saint-Hippolyte-du-fort, France.
MuCEM © Division de l’Animation urbaine, ville de Marseille.
26. Mannequin de Mardi gras, mi-femme mi-homme.
Liptovské Sliace, Slovaquie, xxe siècle. Tissu, cuir, métal,
papier, paille. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle,
Paris, France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman.
27. Char de carnaval « King of greek loans » (Roi de l’emprunt
grec), réalisé par le carnavalier Cédric Pignataro à partir
du dessin de Chad Crowe, Nice, France 2011. MuCEM ©
Chad Crowe / OTC Nice.
Masque-chapeau de Boteiro Vilariño de Conso, Galice, Espagne xxe siècle.
Carton, papier. MICM-Binche © Musée international du Carnaval et du
Masque - Binche, photo Olivier Desart
révéler ?
17. Dégorgeoir de moulin, masque décoratif et
prophylactique, Pays rhénan, xxe siècle. Bois. Dépôt du
Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN,
photo MuCEM / Yves Inchierman.
18. Masque de chèvre, Kopilskovo, Biélorussie xxe siècle.
Paille tressée © Musée international du Carnaval et du
Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart.
19. Masque de Boe (Bœuf), Gonario Denti, sculpteur.
Ottana, Sardaigne, Italie, 2005. Bois. MuCEM © MuCEM /
Yves Inchierman.
20. Masque de Survakar, environs de Pernik, Bulgarie
siècle. Fourrure, cornes. MuCEM © MuCEM / Yves
Inchierman
xxie
21. Masque de Drac (Diable), Galati, Moldavie, Roumanie,
fin du xxe siècle. Maïs, chanvre, dent et corne de vache,
tissu. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris,
15
1
2
3
7
6
4
5
10
8
11
9
16
12
12 BIS
13
15
14
17
18
19
16
20
24
21
22
25
23
26
27
17
AUTOUR
DE L’EXPOSITON
LES PUBLICATIONS DU MUCEM
Le Monde à l’envers,
carnavals et mascarades d’europe
et de méditerranée
Collectif sous la direction de Marie-Pascale Mallé
Préface de Michel Agier
Loin des représentations traditionnelles des carnavals, l’ouvrage accompagnant l’exposition « Le Monde à l’envers »
s’attache aux pratiques contemporaines et à la façon dont
elles s’inscrivent dans le monde euro-méditerranéen d’aujourd’hui, du Royaume-Uni à Israël, en passant par le Maroc et la Bulgarie. Aussi s’intéresse-t-il à la persistance et
à l’universalité de certains défilés séculaires, à leur rapport
avec le religieux ; à l’écho particulier que ces traditions parfois folklorisées, au cœur d’enjeux identitaires, mais aussi d’expressions politiques subversives, trouvent dans le
monde contemporain. On y découvrira aussi l’émergence de
nouvelles pratiques, réinventées à partir de défilés disparus
pendant des siècles, ou nées de la circulation de savoir-faire
et de traditions d’un pays à l’autre au gré de la globalisation. Le livre met en scène les objets emblématiques du
carnaval, qui stimulent l’imaginaire et travaillent les peurs
et fantasmes de ceux qui les arborent : masques mystérieux,
drôles ou effrayants, costumes et accessoires éclectiques,
chars spectaculaires. Mais il s’agira aussi de retrouver l’ambiance des défilés urbains et des foules festives : aussi la
part belle est faite à l’immersion dans les parades urbaines
d’Europe et de Méditerranée, grâce aux photos prises sur
le terrain et aux témoignages des acteurs de la fête, qui se
livrent sans fard.
Textes de Christian Bromberger, Michel Vovelle, Daniel Fabre,
Marie-Pascale Mallé, Monika Salzbrunn, Laurent-Sébastien
Fournier, et des spécialistes du carnaval de différents pays…
Coédition MuCEM / éditions Flammarion
ISBN : 978-2-08133-195-2
Prix TTC : 39,90 euros
Nombre de pages : 336 pages
Format : 20,5 x 28 cm
À paraître le 26 mars 2014
Les librairies-boutiques du J4 et du fort Saint-Jean sont
ouvertes tous les jours (sauf le mardi) aux heures d’ouverture
du MuCEM.
18
LES OUTILS D’AIDE À LA VISITE
- Guide multimédia en trois langues (français, anglais,
espagnol), disponible sur demande aux billetteries
(Tarif unique : 2 €).
- Dossier pédagogique de l’exposition à télécharger sur
www.mucem.org ou disponible sur demande à l’accueil.
- Visite guidée le samedi, en français pour les individuels,
et également en anglais, allemand, espagnol et italien sur
demande, pour les groupes.
LA PROGRAMMATION
CULTURELLE
Temps fort « Rire, dérision, transgression »
Cycle cinéma « Folles Parades »
Vendredi 28, samedi 29
et dimanche 30 mars 2014
Depuis le 8 mars jusqu’au 27 avril 2014
Pour fêter l’ouverture de l’exposition « Le Monde à l’envers »,
consacrée aux « Carnavals et mascarades d’Europe et de
Méditerranée », le MuCEM invite artistes et comédiens, penseurs et cinéastes, à illustrer le rire, la dérision, la transgression. Tout ce qui se joue, au fond, dans les pratiques carnavalesques. Le carnaval est un jeu de rôle, un grand théâtre.
La compagnie L’Entreprise de François Cervantes présente
une nouvelle création, autour du théâtre de masques. Le
carnaval, ce moment où « tout est permis », est une invitation, voire une incitation, à la transgression.
Le MuCEM donne carte blanche à l’artiste-performeur Éric
Duyckaerts, à l’écrivain Frédéric Pajak, et au psychanalyste
Fethi Benslama, pour se livrer, chacun à leur manière, à un
carnaval des idées ! Le carnaval est l’art de la dérision, de
l’outrance, du burlesque… où l’on croise parfois quelques
personnages étranges, voire monstrueux. Comme dans le
cinéma de Cipri et Maresco, dont les œuvres, toujours plus
satiriques et blasphématoires, ont scandalisé l’Italie.
Avec le temps fort : Rire, dérision, transgression… C’est Le
Monde à l’envers, au MuCEM !
Le cycle cinéma « Folles parades » offre un large choix de
33 films, en collaboration avec Documentaire sur grand écran.
« Quand la transgression des rites devient rite de transgression, les masques révèlent l’autre visage de la société, sa part
d’ombre rieuse et ricanante, celle dont se repaît parfois le cinéma. Carnaval, fêtes, danse/transe, parade, ivresses... ces jeux
de société exaltent les corps et brossent les décors d’une mise
en scène déchaînée de l’inconscient collectif. Entrez dans la
danse avec une trentaine de films fous. Des films rares où
l’imaginaire du cinéaste a frôlé, voire franchi, la border-line,
cette frontière fragile et violente entre raison et déraison. Des
cinéastes de fiction : Tod Browning (Freaks, la monstrueuse
parade et L’Inconnu), Marcel Camus (Orfeu Negro), Federico
Fellini (Les Clowns), Charlie Chaplin (Le Cirque) ou JeanDaniel Pollet (Pourvu qu’on ait l’ivresse)... Des cinéastes de
documentaires : Jean Rouch (Les Maîtres fous), Vittorio De
Seta (Pasqua in Sicilia), Gian Franco Mingozzi (La Taranta),
Pierre Perrault (La Bête lumineuse), Henri Storck (Les Fêtes
de Belgique), Jérôme Le Maire (Le Grand’Tour). Pourvu qu’on
ait l’ivresse... » Annick Peigné-Giuly.
Temps fort jeune public
« Carnaval de Printemps »
Du samedi 19 au lundi 28 avril 2014
La programmation jeune public propose un temps fort
« Carnaval de printemps »
Petits et grands sont tous invités. Une visite de l’exposition
« Le Monde à l’envers » pour les petits, un atelier de création
de masques, et un spectacle sont proposés. Un grand bal
masqué est organisé pour danser et se divertir, un moment
festif à partager en famille.
© Christophe Raynaud de Lage
19
LA COPRODUCTION
Le Musée international
du Carnaval et du Masque À Binche
D
epuis près de 40 ans, le Musée international du
Carnaval et du Masque à Binche s’est donné pour mission non seulement de mettre en exergue le carnaval
de Binche – reconnu Patrimoine culturel et immatériel par
l’UNESCO en 2003 – mais aussi de se transformer en lieu
d’échange, de questionnement sur l’identité et l’importance
des traditions populaires dans le monde entier.
Où et comment pouvions-nous mieux exercer notre rôle d’ambassadeur qu’en présentant une partie de notre collection
européenne dans l’une des plus belles structures muséales
qu’est le MuCEM ?
Grâce aux très belles collections réunies par notre institution et celles du MuCEM, on montrera comment carnavals et
mascarades nous entraînent dans un imaginaire commun très
ancien tout en mettant en scène les sociétés contemporaines,
nos identités, nos préoccupations et nos peurs.
Participer à ce projet embrasse parfaitement nos valeurs et
confirme notre raison d’être dans un monde qui a besoin de
(re)découvrir l’importance de la fête collective, souvent masquée et de pérenniser son patrimoine culturel immatériel.
Souhaitons que cette collaboration soit la première d’une
longue série.
Cette exposition voyagera dans l’espace et le temps puisqu’elle
sera présentée en notre musée dès janvier 2015 dans le cadre
de Mons 2015, capitale européenne de la culture.
20
Le Monde à l’envers, un projet Mons 2015
En 2015, Mons sera capitale européenne de la culture.
Avec plus de 100 projets, 17 villes et 25 institutions partenaires, et d’ores et déjà des milliers de participants, les quatre
coins du territoire belge vivront un véritable tremblement de
terre culturel.
Du théâtre à la musique, de la littérature à la mode… Spectacles.
Concerts. Insomnies collectives. Vie associative. Nouvelles technologies. Expositions. Fêtes de quartiers. Cette année sera une
explosion de possibilités.
Le compte à rebours a commencé. La ville-dynamite se prépare.
En 2015, c’est aux côtés des grandes expositions consacrées à
Van Gogh, Verlaine ou encore au mythe de saint Georges que Le
Monde à l’envers complétera la riche programmation muséale
de l’année capitale.
Rendez-vous le 24 janvier 2015 à Mons et à Binche pour l’ouverture des portes !
INFORMATIONS
PRATIQUES
RÉSERVATIONS ET RENSEIGNEMENTS
Horaires d’ouverture
04 84 35 13 13
[email protected] / mucem.org
Tous les jours sauf le mardi, le 25 décembre et le 1er mai.
Horaires d’hiver (jusqu’au 30/04/2014) : 11h - 18h
Horaires d’été (du 2 mai au 3 novembre 2014) : 11h - 19h
Nocturne le vendredi jusqu’à 22h.
Évacuation des salles d’expositions 30 minutes avant la
fermeture du site.
Dernière entrée 45 minutes avant la fermeture.
Tarifs
• Billet MuCEM
> expositions permanentes et temporaires 8 € / 5 €
> expositions permanentes (uniquement du 26 / 08 au
21 / 10 / 2014) 5 € / 3 €
• Billet famille
> expositions permanentes et temporaires 12 €
> expositions permanentes (uniquement du 26 / 08 au
21 / 10 / 2014) 9 €
• Visites guidées 12 € / 9 €
• Audioguide 2 €
> L’accès aux espaces extérieurs et jardins du MuCEM est
libre et gratuit dans les horaires d’ouverture du site. L’accès
aux expositions est gratuit pour tous, le premier dimanche de
chaque mois.
> Gratuité des expositions pour les moins de 18 ans, les
demandeurs d’emploi, les bénéficiaires de minima sociaux,
les personnes handicapées et accompagnateur et les
professionnels.
> Gratuité des expositions permanentes uniquement pour les
enseignants titulaires d’un Pass Éducation et les 18 - 25 ans.
ÉVITEZ LES FILES D’ATTENTE
Achat en ligne sur mucem.org, fnac.com,
ticketnet.com, digitick.com et espaceculture.net
Visiteurs en groupes
> Les visites en groupes (à partir de 8 personnes), dans les
espaces d’expositions et les espaces extérieurs du site, se
font uniquement sur réservation, au plus tard quinze jours
à l’avance pour les visites guidées et une semaine pour les
visites autonomes.
> Horaires réservés aux groupes : 9h - 11h.
Accès
Entrée basse fort Saint-Jean : 201, quai du Port.
Entrée Panier : parvis de l’église Saint-Laurent.
Entrée J4 : 1, esplanade du J4.
Métro Vieux-Port ou Joliette.
Tram T2 République/Dames ou Joliette.
Bus 82, 82s, 60, 49 Littoral Major / fort Saint-Jean
49 Église Saint-Laurent
Ligne de nuit 582.
Parkings payants
Vieux-Port / fort Saint-Jean et Hôtel de Ville.
© Lisa Ricciotti - Architectes Rudy Ricciotti et Roland Carta
21
1 esplanade du J4 - CS 10351
13 213 Marseille cedex 02
En coproduction avec
1
Photo de couverture : © Carnaval de Laza, Galice © Pedro García Losada (SAGA)

Documents pareils