Dossier de presse
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S E D RA ÉE A C AS RRAN M T S E ÉDITE L A V M A E N D R T CA PE E RO U E ’ D SE S E R P E 4 D 1 R t 20 û E o I a S 4 5 S au 2 uCEM J O s r a D m M u 26 re au MUCEM.ORG Ex i D pora m e t tion posi CONTACTS PRESSE Département de la Communication et du Mécénat du MUCEM Responsable : Julie Basquin : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 71 [email protected] Assistante du département : Virginie Bérenger : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 70 Chargée des relations presse et de l’information : Muriel Filleul : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 74 / Mob. : 06 37 59 29 36 [email protected] Assistantes presse et information : Alizé Isnard : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 79 [email protected] Manon Cazarian : Tél. : +33 (0)4 84 35 14 81 [email protected] Agence Claudine Colin communication Christelle Maureau : Tél. : +33 (0)1 42 72 60 01 [email protected] 2 sommaire PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION 4 LE PARCOURS DE L’EXPOSITION 7 Quelques chiffres Collaboration avec le carnaval de Marseille Les collections présentées LE COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION 11 LA SCÉNOGRAPHIE 12 VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE 14 AUTOUR DE L’EXPOSITION 18 Les publications du MuCEM Les outils d’aide à la visite LA PROGRAMMATION CULTURELLE 19 LA COPRODUCTION 20 INFORMATIONS PRATIQUES 21 3 PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION Le Monde à l’envers CARNAVALS ET MASCARADES D’EUROPE ET de MÉDITERRANÉE AU MuCEM J4 Du 26 mars au 25 août 2014 MuCEM J4 - Niveau 2 - 1 500 m² exposition temporaire Commissaire générale : Marie-Pascale Mallé Commissaires associés : Françoise Dallemagne, Frédéric Mougenot Scénographie : Massimo Quendolo et Léa Saïto Coproduction / itinérance : Musée international du Carnaval et du Masque à Binche (Belgique), partenaire de Mons 2015, capitale européenne de la culture (cette exposition sera présentée au MICM à Binche sous une forme réduite (800 m²) de fin janvier à fin juin 2015) Alexis Bafcop (Cassel, 1804-1895), Le Carnaval de Cassel (détail) 1876 - Huile sur toile, 72,5 x 91,5 cm. Musée départemental de Flandre, Cassel © Jacques Quecq d’Henripret 4 D ans les années 1960, on croyait pouvoir prédire la mort de Carnaval, réduit à une fête enfantine ou à une démonstration folklorique. Finalement, il n’en est rien. Cinquante ans plus tard, le Carnaval se porte bien. Partout, mascarades rurales et parades urbaines renaissent et se réinventent, cherchant à renouer avec des rites très anciens ou s’inspirant de formes revenues de très loin. Le phénomène a pris une telle ampleur que le MuCEM s’y est d’abord intéressé sous la forme d’une « enquête-collecte » destinée à enrichir les collections. Devant l’intérêt des résultats de la recherche, il fut décidé d’organiser sous le titre « Le Monde à l’envers » une exposition consacrée aux pratiques carnavalesques contemporaines. Carnavals et mascarades Mais qu’est-ce que le carnaval ? On regroupe aujourd’hui sous cette appellation des manifestations très différentes : •Les parades urbaines, liées ou non au calendrier liturgique, anciennes ou récemment inventées. •Les mascarades rituelles de l’hiver, qui commençaient parfois à la Toussaint, caractérisaient ailleurs la période des 12 jours ou de l’Épiphanie ou les « jours gras » précédant le carême. Revisités, ces rites masqués connaissent aujourd’hui un renouveau général. •Les carnavals tropicaux, qui connaissent un succès planétaire. Ils fascinent les Européens qui s’y rendent et sont pratiqués en Europe comme une fête identitaire par les immigrants originaires de la Caraïbe ou de l’Amérique du Sud. •Les rites masqués de la rive sud de la Méditerranée : mascarades de l’Aïd-el-Kébir et de l’Achoura dans les zones berbérophones du Maroc, nouvel an berbère (Yennayer) dans l’Algérie Kabyle, Pourim juive. Les mascarades berbères intégrées au calendrier islamique lunaire connaissent aujourd’hui une relance en tant que fêtes berbères anté-islamiques et se transforment parfois en carnavals urbains, comme à Inezgane, dans la région d’Agadir. Comme les parades de Pourim en Israël, les carnavals marocains actuels relèvent d’une culture mondialisée du carnaval, qui mêle comportements transgressifs, arts de la rue, revendications identitaires et joie de participer à la fête. Erasmus de Bie (Anvers, 1629-1675), Procession de chars sur la place du Meir à Anvers (détail) 1670 Huile sur toile, 89 x 120 cm. Musée départemental de Flandre, Cassel © Jacques Quecq d’Henripret Si différentes à première vue, ces manifestations ont beaucoup en commun : des personnages archétypiques, que l’on retrouve dans les villes comme dans les campagnes, des comportements récurrents (excès alimentaire, licence sexuelle et scatologie, inversions en tous genres, droit des masques à révéler les inconduites et à critiquer la politique locale ou internationale), mais surtout des représentations communes de la fête. La liberté du carnaval, ses transgressions, ses jeux de masques, son impertinence, sa capacité à mettre en scène les diverses composantes sociales de façon Partout, les mascarades rurales et les carnavals dits « traditionnels » ou « historiques » renaissent. souvent polémique appartiennent à un fonds commun, admis par tous. Le carnaval apparaît aujourd’hui comme une culture commune aux sociétés de l’espace euro-méditerranéen et à celles qui en sont partiellement issues, un substrat très ancien, fait d’emprunts réciproques et de métissages. La plupart des « carnavaleux » savent qu’il s’agit d’une fête largement répandue dans le temps et dans l’espace, même s’ils y participent surtout pour se sentir membres de leur communauté. Vécu à la fois comme une fête identitaire et universelle, le carnaval, par ses jeux de masques et de dévoilement, nous parle des sociétés contemporaines. L’exposition « Le Monde à l’envers » Il y a bien des façons d’envisager une exposition sur le carnaval, notamment autour du masque et du déguisement, de la folie collective, en proposant une description historique et typologique des différentes fêtes ou encore une approche plus technique sur les arts de la rue et les savoir-faire développés par les carnavaliers comme par les particuliers, qui donnent libre cours à leur imagination dans la confection des costumes et l’élaboration des chars. L’exposition « Le Monde à l’envers » développe un autre point de vue. En effet, une fois arpentés de 2008 à 2012 des terrains aussi différents que les mascarades des Pyrénées ou des Balkans et les carnavals urbains de Cayenne, Dunkerque ou Notting Hill, il est apparu que la richesse des pratiques carnavalesques actuelles tient aux représentations que l’on en a. L’une des principales raisons du renouveau actuel des carnavals et mascarades est la fascination qu’exercent, sur un public en quête de sens et d’authenticité, les caractères archaïques de la fête carnavalesque. Partout, les mascarades rurales et les carnavals dits « traditionnels » ou « historiques » renaissent, en s’appuyant parfois sur les écrits des ethnologues ou des folkloristes de la fin du xixe siècle. Acteurs et spectateurs évoquent le besoin de perpétuer un rite « ancestral » et propre à leur communauté, même s’ils le réinventent en grande partie. L’exposition « Le Monde à l’envers » invite donc à un voyage dans l’imaginaire carnavalesque. Le parcours comporte des moments d’immersion puissants et jubilatoires et des temps de réflexion sur ce que cette fête nous apprend de nousmêmes et des sociétés contemporaines. 5 Masque de Boe (Bœuf), Gonario Denti, sculpteur. Ottana, Sardaigne, Italie 2005. Bois. MuCEM. © MuCEM / Yves Inchierman LE PARCOURS DE L’EXPOSITION PAR MARIE-PASCALE MALLE Le titre de l’exposition fait bien sûr référence aux débordements et aux inversions propres à la fête carnavalesque, mais aussi à l’idée de désordre et de chaos, état auquel le carnaval nous ramène et auquel il est censé remédier. Le parcours de l’exposition conduira le visiteur du carnaval comme fête calendaire au carnavalesque comme culture populaire. Première PARTIE Les masques de l’hiver ou la refondation cyclique du monde Les folkloristes et ethnologues du début du xxe siècle ont souvent décrit le carnaval comme un rite de magie agraire. Les carnavaliers d’aujourd’hui se réapproprient ces interprétations. À la ville comme à la campagne, le carnaval est toujours vécu comme une fête du renouveau. Même si elles semblent immémoriales, les pratiques décrites dans cette première section sont accomplies par des contemporains parfaitement intégrés dans la vie moderne, qui les ont en partie réinterprétées. Les sonneurs de cloches Les sociétés traditionnelles pratiquaient le charivari chaque fois que l’ordre naturel ou social semblait menacé : aux éclipses de soleil, aux changements d’années ou à l’occasion de mariages mal assortis. Aujourd’hui encore, le vacarme et le chahut accompagnent les manifestations contestataires. Le charivari évoque le vacarme originel qui a présidé à la création du monde et participe ainsi à sa refondation, au retour à l’ordre. C’est une composante universelle des carnavals, qui est souvent l’apanage des sonneurs de cloches, ces curieux personnages que l’on rencontre du Maroc à la Géorgie et de l’Allemagne à l’Iran. Chasser l’hiver, chasser les forces du mal, balayer les fautes et les mésententes de l’année écoulée, réveiller la végétation, hâter l’arrivée du printemps, appeler la prospérité et l’harmonie sur l’année à venir… telles sont leurs missions. La première salle, à la scénographie immersive et sonore, place le visiteur dans la situation de la population des villes et villages confrontée à l’arrivée des masques et à leur prise de possession du lieu. Le but est de l’étonner immédiatement avec une autre vision du carnaval que celle qu’il connaît, de stimuler sa curiosité pour les aspects archaïques de la fête, de le mettre en condition de recevoir des images qui peuvent paraître choquantes ou vulgaires en dehors du contexte du carnaval. La figure emblématique du sonneur de cloches est présentée sous la forme d’un choix de costumes provenant de tout l’espace euro-méditerranéen et de films réalisés récemment. Mais si le personnage du sonneur de cloches est universel, les dates auxquelles il apparaît varient considérablement, ce qui s’explique par la coexistence et la surimposition de différents calendriers, populaires, officiels et liturgiques. Le portail du temps Partout, le carnaval est une période bien définie, dont le début et la fin sont officiellement proclamés, mais ses dates et sa durée sont très variables. La structure intitulée « Le portail du temps » évoque de façon poétique les relations du carnaval au temps et aux calendriers et invite le visiteur dans « la cinquième saison ». C’est ainsi que l’on nomme joliment le carnaval dans la zone alémanique. Les hommes du début du xxie siècle vivent dans différents temps et leurs actions s’inscrivent dans différents calendriers : lunaire et solaire, officiel et populaire, grégorien et julien, agraire ou liturgique, anciens calendriers celte, slave, ou hébraïque. Le carnaval relève d’une autre idée du temps et des saisons que le calendrier officiel ; c’est une vision du temps cyclique, assortie de croyances très anciennes : d’une part, la nécessité de contribuer à régénérer le monde, usé en fin de course, afin d’assurer la prospérité de l’année nouvelle ; ce qui inclut la convocation des ancêtres, des âmes des défunts, dépositaires des pouvoirs de fécondité de la communauté ; d’autre part, la croyance que ce passage est un espace de non-temps, où le monde est détraqué et où les enfers s’ouvrent, libérant les démons et les forces du mal. Le carnaval est un rite propitiatoire de changement d’année intimement lié à un culte des morts. 7 Un rite agraire Aux miroirs des interprétations Malgré les relances et les réinventions le visiteur pourra être surpris par les parentés et les convergences entre tous les carnavals de l’espace euro-méditerranéen. Partout, on retrouve les mêmes personnages, les mêmes gestes. Partout des masques armés de balais chassent l’hiver et font place nette pour la nouvelle année ; partout on arbore des chapeaux à fleurs, à rubans, à miroirs pour séduire le printemps ; partout on moque et on célèbre la sexualité humaine ; partout les masques animaux dispensent vigueur, fertilité, fécondité. Tout comme le roi Carnaval, condamné, exécuté, mais qui renaîtra l’année suivante, ils symbolisent, par leurs jeux de mort et de résurrection, la victoire de la vie sur la mort. Dans cette seconde salle, on jouera sur les accumulations d’objets, afin de déconstruire les rituels, et sur les films, afin de montrer à la fois le caractère contemporain des pratiques et leur universalité, mais sans trop de distance pour rendre compte de la ferveur et de l’adhésion des acteurs de la fête à leur rôle. Après avoir démontré l’universalité de certains personnages et de certaines pratiques, l’exposition interroge la définition et les origines de la fête carnavalesque en s’appuyant sur des objets archéologiques, des tableaux ou des gravures qui dialoguent avec des objets carnavalesques. Il ne s’agit pas de donner une réponse scientifique, de trancher définitivement le débat sur les origines du carnaval, mais de présenter chacune des hypothèses évoquées comme autant de miroirs où nous croyons et souhaitons nous reconnaître. Dans l’Europe occidentale catholique, le carnaval est considéré comme le pendant du carême, une période de liesse et d’abondance avant le long jeûne qui précède Pâques. Personnification d’une période de l’année et plus encore d’une manière de vivre, le carnaval a-t-il été inventé par l’Église comme pendant du sacrifice et du jeûne ou bien est-ce une « survivance païenne » que l’Église a canalisée en l’intégrant à l’année liturgique ? Que nous souhaitions voir dans le carnaval un héritage des Dionysies grecques ou des Lupercales romaines, une très ancienne tradition celte, germanique ou berbère ou encore le plus ancien rituel indo-européen, éclaire l’idée que nous nous faisons de notre identité. Les ancêtres, le Diable et la Mort Célébration de la vie et du renouveau, le carnaval est indissociablement lié à la mort. La fête des fous médiévale était organisée par les confréries des âmes du purgatoire. De nombreux carnavals, aujourd’hui encore, commencent par une messe des morts et une visite au cimetière. Sous la forme de la Faucheuse ou du squelette, la Mort, souvent accompagnée par le Diable, hante cortèges et mascarades. Les masques eux-mêmes incarnent les esprits venus du pays des morts, les ancêtres, et contribuent à les y renvoyer. Un cortège infernal de diables, sorcières, et de fantômes provenant de différentes régions de l’espace euro-méditerranéen permet au visiteur de prendre conscience de cette dimension du carnaval. QUELQUES CHIFFRES On a du mal à imaginer, quand on ne vit pas dans une région où les traditions carnavalesques sont fortes, l’ampleur et l’importance du phénomène. Ces quelques chiffres sont éloquents : • Cologne, moins d’1 million d’habitants, compte 450 associations carnavalesques, à tel point qu’il faut sélectionner chaque année celles qui auront le privilège de défiler le Lundi des Roses. • Le mardi gras, dans la petite ville belge de Binche (10 000 habitants), un millier de Gilles, tous nés à Binche, défilent dans la vieille ville. En 2010, 90 000 visiteurs sont venus assister à l’événement. • À Rottweil (Forêt noire), 25 000 habitants environ, 5 000 costumes sont homologués auprès du comité carnavalesque ; en 2012, plus de 3 000 « fous », qui doivent être nés à Rottweil ou y résider depuis plus de 20 ans et parler le souabe, ont participé au Narrensprung. • À Dunkerque (80 000 habitants), on considère que le jour de la bande des Pêcheurs (dimanche gras), 50 000 personnes participent au carnaval dans le centre-ville. 8 deuxième PARTIE Cacher ou révéler ? Le pouvoir des masques En vieux français comme en italien, le mot « masque » désigne l’ensemble du costume et par extension le personnage. Mais l’objet qui cache ou remplace le visage reste le plus intrigant. Le masque dissimule et révèle. Il exhibe notre moi secret et transcende la frontière des apparences. Quand sommes-nous le plus nous-mêmes ? Sous le masque social de la vie quotidienne ou derrière le masque de carnaval, qui procure la liberté de l’anonymat et permet de donner libre cours à nos pulsions ? Derrière le masque Le visiteur est accueilli dans cette section par un ensemble de témoignages de « masqués » qui rendent compte de l’émotion et de la ferveur des acteurs du carnaval et permettent de s’interroger sur la relation au masque du spectateur comme du porteur, sur l’être et le paraître, le personnage et la personne. L’héritage Depuis l’Antiquité, dans les cérémonies funéraires ou le théâtre, le masque est employé comme visage de substitution. Il fait disparaître le commun et le mortel et le remplace par le puissant ou l’extraordinaire. Cette métamorphose est d’autant plus efficace que l’objet fascine et effraie. Ainsi dans l’ornementation savante ou populaire, le visage de face comme le masque repousse le mal. Des masques funéraires, des masques de théâtre et des masques prophylactiques illustreront la longue histoire des masques en Méditerranée. COLLABORATION AVEC LE CARNAVAL DE MARSEILLE « En entreprenant une description du carnaval, nous devons craindre l’objection qu’une fête pareille ne peut pas être décrite. Une masse si grande d’objets sensibles devrait se mouvoir directement devant les yeux et être regardée et saisie par chacun à sa manière », Goethe, description du carnaval de Rome, février 1788. Une exposition n’est-ce pas l’antithèse du carnaval ? N’est-ce pas la négation même de la fête que d’en présenter les dépouilles en dehors de tout contexte ? Les films qui seront largement utilisés dans l’exposition tenteront de rendre compte du mouvement, du bruit, de l’ardeur et de la sincérité des participants. Mais il nous paraissait important de faire entrer le carnaval dans l’exposition et de faire sortir l’exposition dans le carnaval. Grâce à la collaboration enthousiaste des services socioculturels de la ville de Marseille, cela sera possible au moins une journée, le 12 avril, date du carnaval de Marseille 2014. À cette occasion le roi Carnaval / roi de la Méditerranée présenté dans l’exposition la quittera le temps d’une journée pour rejoindre la parade marseillaise. Le thème retenu pour le carnaval de Marseille 2014 est « Le Monde à l’envers », ce qui annonce un dialogue explosif entre l’exposition du MuCEM et l’inventivité des carnavaliers marseillais. Haut les masques Une grande variété de masques de carnaval est présentée dans cette partie de l’exposition, afin de faire prendre conscience de l’extraordinaire richesse et variété de ce patrimoine à travers l’espace euro-méditerranéen : masques en bois, en écorce, en tissu, en métal, en papier mâché, témoigneront de l’importance et de la permanence des rites masqués dans tous les pays de l’espace euro-méditerranéen. troisième PARTIE En suivant la parade : la fête à l’envers ou le domaine de l’ambivalence ? Cette section traite d’une autre fonction du carnaval : la refondation de l’ordre social. Elle se présente sous la forme d’une parade, le visiteur se trouvant dans la posture du spectateur qui suit le défilé. Le regroupement des personnages par thèmes, dialoguant avec l’iconographie ou les objets placés en regard, invite à prendre conscience de la signification de certaines mises en scène carnavalesques. Nous et les autres Le combat des contraires, les jeux d’inversion entre hommes et femmes, maîtres et esclaves, sauvages et civilisés, proches et étrangers sont au cœur des jeux carnavalesques. On peut ainsi explorer la part de folie, de sauvage, d’ambiguïté sexuelle qui est en soi, représenter l’autre avec toute l’ambivalence des sentiments qu’il nous inspire, être un autre pour quelques heures ou quelques jours. Plus précisément le carnaval invite à redéfinir qui nous sommes et, par la mise en scène de l’altérité, à se reconnaître entre soi. Les déguisements d’« étrangers » sont universels : hommes sauvages, populations marginalisées comme les itinérants, les Gitans, les Juifs ou encore étrangers exotiques, comme les Maures ou les Turcs, campés comme des soldats armés de sabres ou des princes d’Orient opulents et raffinés. La Ballerine, personnage du carnaval de Marseille, Pierre Puig-Cerver, metteur en scène, 2007. Carton-pâte. Compagnie Naphtaline Desiderata, Saint-Hippolyte-dufort, France © Division de l’Animation urbaine, ville de Marseille 9 de toutes les fautes de l’année écoulée. Révéler les inconduites des uns ou des autres, critiquer la politique locale, régionale ou internationale, mettre en scène les peurs contemporaines pour les exorciser : du procès pour rire des carnavals de village aux grands défilés de chars de Cologne et Viareggio, de la dérision à la manifestation contestataire, le langage carnavalesque est au service de la critique sociale et politique. À côté de la caricature des hommes politiques et de la dénonciation des scandales, petits et grands, la crise économique et financière est une source d’inspiration inépuisable, comme le montrent ici chars et costumes acquis dans des parades récentes. Cette section entraîne le visiteur du carnaval au carnavalesque, un mode d’expression populaire qui prolonge la pratique du charivari, le langage spécifique de la contestation, et contamine d’autres types de fêtes urbaines, les manifestations d’étudiants et de syndicalistes, les stades ou la gay-pride. Rêves d’ailleurs Les Gilles de Binche le matin du mardi gras, Belgique © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, photo Olivier Desart Jeunes ou vieux, nains ou géants, hommes ou femmes : le corps grotesque Le corps en devenir, le corps ambigu, le corps difforme… La transgression grotesque, qui relativise et malmène les règles d’harmonie et de mesure traditionnellement admises, est propre au vocabulaire carnavalesque. Géants, grosses têtes, travestissements d’hommes en femmes, masques grimaçants illustrent cet aspect bien connu du carnaval Du carnaval au carnavalesque : le grand charivari Les carnavals du monde entier sont aujourd’hui une destination touristique. À la recherche d’émotions nouvelles, des Européens fréquentent les carnavals tropicaux et sud-américains et en adoptent les rythmes, les plumes et les paillettes ; des immigrants de ces pays les importent en Europe comme symboles de leur culture. Les costumes d’un jeune Belge participant au carnaval de Rio et ceux des blondes sambista d’Helsinki illustrent ces allers-retours et la mondialisation du carnaval. Plus précieux et secret, le carnaval de Venise fascine toujours et permet aussi de s’évader, non dans l’espace mais dans l’histoire. L’association des Masqués vénitiens de France prête au MuCEM à l’occasion de cette exposition des costumes que leurs membres réalisent pour vivre leurs rêves. Après avoir traversé le bûcher du bonhomme Carnaval, il est temps de revenir dans le monde à l’endroit. La refondation de l’ordre social invite à redéfinir qui nous sommes mais aussi à faire place nette de toutes les dissensions, LES COLLECTIONS PRÉSENTÉES Les masques et costumes de carnaval forment la majorité des 349 œuvres présentées dans l’exposition. Tous sont contemporains. Les plus anciens datent du milieu du xxe siècle, la plupart ont été réalisés et portés entre 1980 et 2010. Nous parlons de pratiques contemporaines, accomplies par des hommes du début du xxie siècle qui sont complètement impliqués dans la vie moderne. Presque la moitié des objets présentés provient des collections du MuCEM. Ils ont été collectés au temps du MNATP, acquis lors des quatre années d’« enquête-collectes » qui ont précédé la réalisation de l’exposition, ou mis en dépôt par le musée de l’Homme en 2005. Une autre moitié provient du Musée international du Carnaval et du Masque, qui a été créé en 1975 à Binche (Belgique) et a réuni des collections de masques et de costumes du monde entier. Enfin, nous bénéficions de quelques prêts d’objets carnavalesques, 10 provenant du musée du Schemenlaufen de Imst (Autriche), du comité carnavalesque d’Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales), de différents collectifs participant au carnaval de Marseille et de prêteurs privés. D’autres institutions prestigieuses nous prêtent également des œuvres graphiques, des objets archéologiques ou des objets carnavalesques plus patrimoniaux (masques, grosses têtes, géants) : - la Maison des Géants de Ath (Belgique) - le Musée archéologique de Saint-Germain-en-Laye - le cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale, Paris - le musée de Flandre, à Cassel - le musée du Vieil-Aix, à Aix-en-Provence - le Musée alsacien à Strasbourg - la mairie de Bailleul - le STAM, musée de la Ville de Gand (Belgique) - le musée Mandet, Riom LE COMMISSARIAT DE L’EXPOSITON Marie-Pascale Mallé © MuCEM Frédéric Mougenot © MuCEM Françoise Dallemagne © MuCEM Marie-Pascale Mallé Frédéric Mougenot Françoise Dallemagne Conservateur en chef du patrimoine, commissaire générale de l’exposition « Le Monde à l’envers. Carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée ». Historienne de formation (elle a plus particulièrement travaillé sur le thème de la mort sous la direction de Michel Vovelle), elle a passé le concours de conservateur dans la spécialité Inventaire et a, pendant une vingtaine d’années, réalisé l’inventaire du patrimoine du département des Hautes-Alpes, se spécialisant dans l’étude de l’habitat et de la vie domestique. En 1999, elle a rejoint la DRAC de Guyane où elle a dirigé les services du patrimoine, réalisant et encadrant des études sur le bagne et sur l’habitat créole, amérindien et noir-marron. C’est également là qu’elle a découvert le carnaval, comme spectatrice d’abord, puis comme membre d’un groupe carnavalesque. Conservatrice au MuCEM depuis 2003, elle a assuré le commissariat de l’exposition « Rêver Noël. Faire la crèche en Europe » présentée à Marseille en 2006, puis a dirigé quatre années d’enquêtes sur le thème du carnaval. Conservateur du patrimoine. Commissaire associé de l’exposition « Le Monde à l’envers. Carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée ». Égyptologue de formation, il s’est intéressé à l’histoire de la dévotion individuelle et domestique dans l’Antiquité. Après sa formation à l’Institut national du patrimoine, qui l’amène à travailler dans différents musées en France et à l’étranger, il rejoint l’équipe du MuCEM, où il est en charge du pôle de collections Vie domestique. Chargée de collections et de recherches. Commissaire associée de l’exposition « Le Monde à l’envers. Carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée ». Diplômée en histoire de l’art et archéologie médiévale, Françoise Dallemagne est chargée d’études documentaires au sein du ministère de la Culture depuis 1990. Elle intègre l’équipe du MuCEM en 2003 où elle collabore à plusieurs expositions présentées à Marseille : « Entre terre et mer. Les Pierres Plates » et « Rêver Noël. Faire la crèche en Europe ». Elle participe aussi en temps que chargée de collections et de recherches aux enquêtes ethnologiques menées par le MuCEM sur le thème du carnaval. 11 LA SCÉNOGRAPHIE « L’exposition se saisit de la salle comme une grande parade de carnaval, qui serpente au fil des sections et dans laquelle le visiteur va prendre place. L’objectif est de sortir du cadre d’une exposition muséale en donnant corps à cette occupation un peu aléatoire de l’espace, propre aux villes livrées à la foule en liesse. La fluidité du parcours et le confort d’observation sont toutefois respectés, afin que le contenu puisse être regardé et compris. Le public devient à la fois acteur et spectateur en attente, il investit l’exposition dans un contexte où, conduit par un certain nombre de procédés scéniques, il va pouvoir comprendre mais aussi vivre l’expérience du monde à l’envers. Notre parti pris était de réussir à faire une scénographie digne du sujet dans un espace de grandes dimensions, dans une volonté d’économie de moyens. C’est pourquoi le parcours est articulé par des structures textiles suspendues, matières en écho avec l’univers du carnaval, qui allient légèreté, possibilité de jouer sur les contrastes d’opacité ou de transparence et mise en œuvre peu onéreuse. Les sections qui demandent des lieux plus immersifs, en particulier lorsque sont diffusés sons ou images, sont plus construites. Cette installation s’inscrit bien dans l’idée d’éphémère qui caractérise le carnaval. Les chromatismes évoluent au fil du parcours, jusqu’aux tonalités plus saturées de la grande parade. Couleurs et matières traduisent ainsi l’idée de mouvement qui fait évoluer la scénographie. L’idée de carnaval ne peut être dissociée de celle de la variation : échelle à taille humaine ou hors échelle, grotesque, drôlerie mais aussi effroi, mondes ruraux et citadins, envers, endroit, inversion des rôles… Pour inscrire dans l’espace la multiplicité de ces facettes et de leurs transformations, le dispositif scénographique se construit à partir de formes simples, le parallélépipède par exemple, que l’on fait évoluer en modifiant les échelles, les formes, les matières, les habillages, tout en jouant sur la multiplication, la superposition ou l’accumulation. Un peu comme lorsqu’on construit des masques ou des chars à partir d’une structure habillée de divers matériaux. Chaque section est donc caractérisée par des matériaux et des formes, qui déclinent une figure simple conjuguée en différentes configurations. Ces déclinaisons expriment ainsi cette idée de contraste entre des mondes ou des émotions. Parfois finis, parfois encore à l’état brut, déclinés en socles, modules ou vitrines, ces éléments servent aussi de mise à distance et permettent le passage d’un univers et d’une échelle à l’autre. » Masque de Busó Mohàcs, Hongrie 1re moitié du XXe siècle. Bois, corne et peau de bélier. Dépôt du Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman 12 Massimo Quendolo, architecte © Hiroshi Maeda Léa Saito, architecte d’intérieur © Hiroshi Maeda PRÉSENTATION DES SCÉNOGRAPHES : Massimo Quendolo et Léa Saïto espaces une identité et un caractère unique, comme on a pu le voir dans des événements remarqués tels que « Lanterne magiche », « Exhibitions, la découverte du sauvage», globe de cristal de la meilleure exposition en 2011, « Casanova, la passion de la liberté », « Bêtes off », « Et l’homme créa le robot » ou « Les Mille et Une Nuits ». Dans une continuelle volonté de renouvellement, constamment à l’affût des dernières tendances, l’équipe ne cesse de s’adapter aux nouvelles exigences techniques et interactives de la muséographie d’aujourd’hui. Après avoir collaboré avec JeanMichel Willmotte et Jean Nouvel, Massimo Quendolo fonde sa propre structure. Plusieurs de ses réalisations ont été remarquées et ont fait l’objet d’articles publiés dans des revues comme Intramuros, Archicréer, Architecture d’aujourd’hui ou Controspazio et d’expositions thématiques à Paris. En 2008, il s’associe à Léa Saito. Diplômée de l’École nationale des arts décoratifs de Paris en architecture d’intérieur, elle a permis de développer, par sa créativité et son professionnalisme, de nouvelles voies de réflexion. Elle mène conjointement une activité de plasticienne et de sculptrice. Ses travaux ont déjà donné lieu à des expositions, en particulier à Paris et à la Biennale de Venise et à des installations permanentes. L’agence développe son activité tant à Paris qu’en province et à l’étranger, autour de l’architecture d’intérieur, de l’aménagement, de la muséographie et de la scénographie d’expositions. Fascinée par l’espace et la mise en volume, c’est par la lumière, les matériaux et les ambiances chromatiques que l’équipe conçoit des lieux de vie et des mises en scène sensibles. Quels que soient la taille et le budget des projets, il lui tient à cœur de créer une atmosphère et de susciter des émotions afin de donner aux Masque de cerf, Gonario Denti, sculpteur. Ottana, Sardaigne, Italie, 2005. MuCEM. © Bois. MuCEM / Yves Inchierman 13 VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE Introduction : Le Monde à l’envers 1. Masque au double-visage, Venise, Italie, xxe siècle. Papier mâché © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. Première partie : les passeurs de l’hiver ou la refondation cyclique du monde 2. Photographie. Carnaval de Laza, Ourense, Galice © Pedro García Losada (SAGA). 3. Photographie. Les Gilles de Binche le matin du mardi gras © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. 4. Costume de Schöne Klaus, Urnäsch, canton d’Appenzell, Suisse, xxe siècle. Tissu, métal, bois et masque en toile enduite et cirée © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. 5. Masque-chapeau de Kalogeros (Bon Vieux), Sochos, Macédoine, Grèce, 1950-2000. Peau de chèvre, tissu, papier, métal. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman. 6. Masque-chapeau de Boteiro, Vilariño de Conso, Galice, Espagne, xxe siècle. Carton, papier © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. 7. Masque de cerf, Gonario Denti, sculpteur. Ottana, Sardaigne, Italie, 2005. Bois. MuCEM © MuCEM / Yves Inchierman. 8. Masque de Krampus ou Schiache Percht, Haute-Styrie, Autriche, xxe siècle. Bois, textile, fourrure, cornes de chèvre © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. Masque de Krampus ou Schiache Percht. Haute-Styrie, Autriche xxe siècle. Bois, textile, fourrure, cornes de chèvre. MICM-Binche © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, photo Olivier Desart 14 9. Costume de Schiache Percht, Altenmarkt, Salzburgland, Autriche, xxe siècle. Peau, cornes, bois © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. 10. Satyres et ménade, Kyathos, récipient pour boire le vin. Attribué à Onésimos, Attique, Grèce, 500 - 480 av. J.-C. Céramique. Département des Monnaies, médailles et antiques, Paris, France © BnF. 11. Mghar kechbou (Vieillard), masque de l’Achoura Goulmima, Maroc, xxie siècle. Spathe de palmier © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. 12 et 12 bis. Masque de Survakar, porté les 13 et 14 janvier, date de changement d’année dans l’ancien calendrier julien, Elovdol, environs de Pernik, Bulgarie, seconde moitié du xxe siècle. Bois, plumes et tête de poule. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN. Photo MuCEM / Yves Inchierman. 13. Dame Carême à sept pieds, Sardaigne, Italie, xxie siècle. Pâte à pain. MuCEM © MuCEM / Yves Inchierman. 14. Erasmus de Bie (Anvers, 1629-1675), Procession de chars sur la Place du Meir à Anvers, 1670. Huile sur toile, 89 x 120 cm. Musée départemental de Flandre, Cassel © Jacques Quecq d’Henripret. 15. Alexis Bafcop (Cassel, 1804-1895), Le Carnaval de Cassel, 1876. Huile sur toile, 72,5 x 91,5 cm. Musée départemental de Flandre, Cassel © Jacques Quecq d’Henripret. 16. Pietro Longhi (1702-1785), Mascarade vénitienne. Copie du tableau Scène de carnaval de Giandomenico, Tiepolo, seconde moitié du xviiie siècle. Huile sur toile, 56,5 x 75,5 cm. Musée Mandet, Riom © Musées de Riom Communauté. Deuxième partie : Cacher Le pouvoir des masques ou France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman. 22. Masque de Busó, Mohàcs, Hongrie, première moitié du xxe siècle. Bois, corne et peau de bélier. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman. Troisième partie : En suivant la parade : la fête à l’envers ou le royaume de l’ambivalence ? 23. Le « Juif » et son aide Auguste, mascarade de l’Épiphanie. Sopotnia Mała, Pologne © MuCEM 24. Masque prophylactique représentant un Maure, destiné à être suspendu sur la façade d’une maison Seminara, Calabre, Italie, xxe siècle. Terre cuite vernissée. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN. 25. La Ballerine. Personnage du carnaval de Marseille ; Pierre Puig-Cerver, metteur en scène, 2007. Carton-pâte. Compagnie Naphtaline Desiderata, Saint-Hippolyte-du-fort, France. MuCEM © Division de l’Animation urbaine, ville de Marseille. 26. Mannequin de Mardi gras, mi-femme mi-homme. Liptovské Sliace, Slovaquie, xxe siècle. Tissu, cuir, métal, papier, paille. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman. 27. Char de carnaval « King of greek loans » (Roi de l’emprunt grec), réalisé par le carnavalier Cédric Pignataro à partir du dessin de Chad Crowe, Nice, France 2011. MuCEM © Chad Crowe / OTC Nice. Masque-chapeau de Boteiro Vilariño de Conso, Galice, Espagne xxe siècle. Carton, papier. MICM-Binche © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, photo Olivier Desart révéler ? 17. Dégorgeoir de moulin, masque décoratif et prophylactique, Pays rhénan, xxe siècle. Bois. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris, France © MNHN, photo MuCEM / Yves Inchierman. 18. Masque de chèvre, Kopilskovo, Biélorussie xxe siècle. Paille tressée © Musée international du Carnaval et du Masque - Binche, Belgique. Photo Olivier Desart. 19. Masque de Boe (Bœuf), Gonario Denti, sculpteur. Ottana, Sardaigne, Italie, 2005. Bois. MuCEM © MuCEM / Yves Inchierman. 20. Masque de Survakar, environs de Pernik, Bulgarie siècle. Fourrure, cornes. MuCEM © MuCEM / Yves Inchierman xxie 21. Masque de Drac (Diable), Galati, Moldavie, Roumanie, fin du xxe siècle. Maïs, chanvre, dent et corne de vache, tissu. Dépôt du Musée national d’Histoire naturelle, Paris, 15 1 2 3 7 6 4 5 10 8 11 9 16 12 12 BIS 13 15 14 17 18 19 16 20 24 21 22 25 23 26 27 17 AUTOUR DE L’EXPOSITON LES PUBLICATIONS DU MUCEM Le Monde à l’envers, carnavals et mascarades d’europe et de méditerranée Collectif sous la direction de Marie-Pascale Mallé Préface de Michel Agier Loin des représentations traditionnelles des carnavals, l’ouvrage accompagnant l’exposition « Le Monde à l’envers » s’attache aux pratiques contemporaines et à la façon dont elles s’inscrivent dans le monde euro-méditerranéen d’aujourd’hui, du Royaume-Uni à Israël, en passant par le Maroc et la Bulgarie. Aussi s’intéresse-t-il à la persistance et à l’universalité de certains défilés séculaires, à leur rapport avec le religieux ; à l’écho particulier que ces traditions parfois folklorisées, au cœur d’enjeux identitaires, mais aussi d’expressions politiques subversives, trouvent dans le monde contemporain. On y découvrira aussi l’émergence de nouvelles pratiques, réinventées à partir de défilés disparus pendant des siècles, ou nées de la circulation de savoir-faire et de traditions d’un pays à l’autre au gré de la globalisation. Le livre met en scène les objets emblématiques du carnaval, qui stimulent l’imaginaire et travaillent les peurs et fantasmes de ceux qui les arborent : masques mystérieux, drôles ou effrayants, costumes et accessoires éclectiques, chars spectaculaires. Mais il s’agira aussi de retrouver l’ambiance des défilés urbains et des foules festives : aussi la part belle est faite à l’immersion dans les parades urbaines d’Europe et de Méditerranée, grâce aux photos prises sur le terrain et aux témoignages des acteurs de la fête, qui se livrent sans fard. Textes de Christian Bromberger, Michel Vovelle, Daniel Fabre, Marie-Pascale Mallé, Monika Salzbrunn, Laurent-Sébastien Fournier, et des spécialistes du carnaval de différents pays… Coédition MuCEM / éditions Flammarion ISBN : 978-2-08133-195-2 Prix TTC : 39,90 euros Nombre de pages : 336 pages Format : 20,5 x 28 cm À paraître le 26 mars 2014 Les librairies-boutiques du J4 et du fort Saint-Jean sont ouvertes tous les jours (sauf le mardi) aux heures d’ouverture du MuCEM. 18 LES OUTILS D’AIDE À LA VISITE - Guide multimédia en trois langues (français, anglais, espagnol), disponible sur demande aux billetteries (Tarif unique : 2 €). - Dossier pédagogique de l’exposition à télécharger sur www.mucem.org ou disponible sur demande à l’accueil. - Visite guidée le samedi, en français pour les individuels, et également en anglais, allemand, espagnol et italien sur demande, pour les groupes. LA PROGRAMMATION CULTURELLE Temps fort « Rire, dérision, transgression » Cycle cinéma « Folles Parades » Vendredi 28, samedi 29 et dimanche 30 mars 2014 Depuis le 8 mars jusqu’au 27 avril 2014 Pour fêter l’ouverture de l’exposition « Le Monde à l’envers », consacrée aux « Carnavals et mascarades d’Europe et de Méditerranée », le MuCEM invite artistes et comédiens, penseurs et cinéastes, à illustrer le rire, la dérision, la transgression. Tout ce qui se joue, au fond, dans les pratiques carnavalesques. Le carnaval est un jeu de rôle, un grand théâtre. La compagnie L’Entreprise de François Cervantes présente une nouvelle création, autour du théâtre de masques. Le carnaval, ce moment où « tout est permis », est une invitation, voire une incitation, à la transgression. Le MuCEM donne carte blanche à l’artiste-performeur Éric Duyckaerts, à l’écrivain Frédéric Pajak, et au psychanalyste Fethi Benslama, pour se livrer, chacun à leur manière, à un carnaval des idées ! Le carnaval est l’art de la dérision, de l’outrance, du burlesque… où l’on croise parfois quelques personnages étranges, voire monstrueux. Comme dans le cinéma de Cipri et Maresco, dont les œuvres, toujours plus satiriques et blasphématoires, ont scandalisé l’Italie. Avec le temps fort : Rire, dérision, transgression… C’est Le Monde à l’envers, au MuCEM ! Le cycle cinéma « Folles parades » offre un large choix de 33 films, en collaboration avec Documentaire sur grand écran. « Quand la transgression des rites devient rite de transgression, les masques révèlent l’autre visage de la société, sa part d’ombre rieuse et ricanante, celle dont se repaît parfois le cinéma. Carnaval, fêtes, danse/transe, parade, ivresses... ces jeux de société exaltent les corps et brossent les décors d’une mise en scène déchaînée de l’inconscient collectif. Entrez dans la danse avec une trentaine de films fous. Des films rares où l’imaginaire du cinéaste a frôlé, voire franchi, la border-line, cette frontière fragile et violente entre raison et déraison. Des cinéastes de fiction : Tod Browning (Freaks, la monstrueuse parade et L’Inconnu), Marcel Camus (Orfeu Negro), Federico Fellini (Les Clowns), Charlie Chaplin (Le Cirque) ou JeanDaniel Pollet (Pourvu qu’on ait l’ivresse)... Des cinéastes de documentaires : Jean Rouch (Les Maîtres fous), Vittorio De Seta (Pasqua in Sicilia), Gian Franco Mingozzi (La Taranta), Pierre Perrault (La Bête lumineuse), Henri Storck (Les Fêtes de Belgique), Jérôme Le Maire (Le Grand’Tour). Pourvu qu’on ait l’ivresse... » Annick Peigné-Giuly. Temps fort jeune public « Carnaval de Printemps » Du samedi 19 au lundi 28 avril 2014 La programmation jeune public propose un temps fort « Carnaval de printemps » Petits et grands sont tous invités. Une visite de l’exposition « Le Monde à l’envers » pour les petits, un atelier de création de masques, et un spectacle sont proposés. Un grand bal masqué est organisé pour danser et se divertir, un moment festif à partager en famille. © Christophe Raynaud de Lage 19 LA COPRODUCTION Le Musée international du Carnaval et du Masque À Binche D epuis près de 40 ans, le Musée international du Carnaval et du Masque à Binche s’est donné pour mission non seulement de mettre en exergue le carnaval de Binche – reconnu Patrimoine culturel et immatériel par l’UNESCO en 2003 – mais aussi de se transformer en lieu d’échange, de questionnement sur l’identité et l’importance des traditions populaires dans le monde entier. Où et comment pouvions-nous mieux exercer notre rôle d’ambassadeur qu’en présentant une partie de notre collection européenne dans l’une des plus belles structures muséales qu’est le MuCEM ? Grâce aux très belles collections réunies par notre institution et celles du MuCEM, on montrera comment carnavals et mascarades nous entraînent dans un imaginaire commun très ancien tout en mettant en scène les sociétés contemporaines, nos identités, nos préoccupations et nos peurs. Participer à ce projet embrasse parfaitement nos valeurs et confirme notre raison d’être dans un monde qui a besoin de (re)découvrir l’importance de la fête collective, souvent masquée et de pérenniser son patrimoine culturel immatériel. Souhaitons que cette collaboration soit la première d’une longue série. Cette exposition voyagera dans l’espace et le temps puisqu’elle sera présentée en notre musée dès janvier 2015 dans le cadre de Mons 2015, capitale européenne de la culture. 20 Le Monde à l’envers, un projet Mons 2015 En 2015, Mons sera capitale européenne de la culture. Avec plus de 100 projets, 17 villes et 25 institutions partenaires, et d’ores et déjà des milliers de participants, les quatre coins du territoire belge vivront un véritable tremblement de terre culturel. Du théâtre à la musique, de la littérature à la mode… Spectacles. Concerts. Insomnies collectives. Vie associative. Nouvelles technologies. Expositions. Fêtes de quartiers. Cette année sera une explosion de possibilités. Le compte à rebours a commencé. La ville-dynamite se prépare. En 2015, c’est aux côtés des grandes expositions consacrées à Van Gogh, Verlaine ou encore au mythe de saint Georges que Le Monde à l’envers complétera la riche programmation muséale de l’année capitale. Rendez-vous le 24 janvier 2015 à Mons et à Binche pour l’ouverture des portes ! INFORMATIONS PRATIQUES RÉSERVATIONS ET RENSEIGNEMENTS Horaires d’ouverture 04 84 35 13 13 [email protected] / mucem.org Tous les jours sauf le mardi, le 25 décembre et le 1er mai. Horaires d’hiver (jusqu’au 30/04/2014) : 11h - 18h Horaires d’été (du 2 mai au 3 novembre 2014) : 11h - 19h Nocturne le vendredi jusqu’à 22h. Évacuation des salles d’expositions 30 minutes avant la fermeture du site. Dernière entrée 45 minutes avant la fermeture. Tarifs • Billet MuCEM > expositions permanentes et temporaires 8 € / 5 € > expositions permanentes (uniquement du 26 / 08 au 21 / 10 / 2014) 5 € / 3 € • Billet famille > expositions permanentes et temporaires 12 € > expositions permanentes (uniquement du 26 / 08 au 21 / 10 / 2014) 9 € • Visites guidées 12 € / 9 € • Audioguide 2 € > L’accès aux espaces extérieurs et jardins du MuCEM est libre et gratuit dans les horaires d’ouverture du site. L’accès aux expositions est gratuit pour tous, le premier dimanche de chaque mois. > Gratuité des expositions pour les moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires de minima sociaux, les personnes handicapées et accompagnateur et les professionnels. > Gratuité des expositions permanentes uniquement pour les enseignants titulaires d’un Pass Éducation et les 18 - 25 ans. ÉVITEZ LES FILES D’ATTENTE Achat en ligne sur mucem.org, fnac.com, ticketnet.com, digitick.com et espaceculture.net Visiteurs en groupes > Les visites en groupes (à partir de 8 personnes), dans les espaces d’expositions et les espaces extérieurs du site, se font uniquement sur réservation, au plus tard quinze jours à l’avance pour les visites guidées et une semaine pour les visites autonomes. > Horaires réservés aux groupes : 9h - 11h. Accès Entrée basse fort Saint-Jean : 201, quai du Port. Entrée Panier : parvis de l’église Saint-Laurent. Entrée J4 : 1, esplanade du J4. Métro Vieux-Port ou Joliette. Tram T2 République/Dames ou Joliette. Bus 82, 82s, 60, 49 Littoral Major / fort Saint-Jean 49 Église Saint-Laurent Ligne de nuit 582. Parkings payants Vieux-Port / fort Saint-Jean et Hôtel de Ville. © Lisa Ricciotti - Architectes Rudy Ricciotti et Roland Carta 21 1 esplanade du J4 - CS 10351 13 213 Marseille cedex 02 En coproduction avec 1 Photo de couverture : © Carnaval de Laza, Galice © Pedro García Losada (SAGA)