LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2000 EFFECTUEES A

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LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2000 EFFECTUEES A
LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2000
EFFECTUEES A KERGROAS
Cet été encore, les fouilles ont repris sur le camp de Saint-Symphorien avec une
équipe d’une quinzaine de personnes venues de différentes régions de France. Parmi les
découvertes effectuées, on signalera plus particulièrement la mise à jour d’un atelier de
forgeron dont les sols et la base des fours ont été en partie préservés sous l’un des
remparts qui défendaient autrefois cette place-forte. L’étude des vestiges de cette forge
devrait se poursuivre en 2001. Elle permettra, avec la fouille des ultimes vestiges d’une
porte fortifiée, d’achever l’étude des principales parties habitées de cette forteresse. Il
sera alors temps de songer à publier les résultats accumulés durant ces quatorze années
de recherche avant d’étendre la réflexion aux environs immédiats de cette forteresse, où
de nombreux sites gaulois ou gallo-romains ont d’ores et déjà été découverts.
Les principaux résultats de ces fouilles ont été présentés au public cet été à la
Maison du Patrimoine de Locarn, dans le cadre d’une exposition temporaire résultant de
l’éclatement en 6 modules de l’exposition qui s’est tenue au château de la Roche Jagu en
1999. La présentation des découvertes effectuées sur ce chantier, notamment les quatre
bustes en pierre mis au jour en 1988, 1996 et 1997, a vivement intéressé les visiteurs.
Cette exposition a été complétée par l’organisation de visites des fouilles, effectuées sous
la conduite d’une étudiante en archéologie recrutée à cet effet.
Quant aux fouilles préliminaires engagées sur le site de l’ancienne chapelle de
Saint-Symphorien, il a été décidé de ne pas les poursuivre, les anciennes fondations
n’ayant pu être retrouvées.
Yves Ménez, Conservateur au Service Régional de l'Archéologie
LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2001
EFFECTUEES A SAINT-SYMPHORIEN
Cet été encore, le chantier archéologique a réuni entre 15 et 20 fouilleurs, âgés de
20 à 45 ans, et venus de diverses régions de France ou d’Europe. Du 9 juillet au 3 août,
les vestiges d’une forge découverte en 2000 ont été étudiés. De nombreux fragments de
fer ont été mis au jour, ainsi que la base des fours et quelques enclumes en pierre sur
lesquelles le forgeron mettait en forme les objets. Cette f orge a été utilisée durant le 2ème
siècle avant J.C. Lors du réaménagement d’une porte fortifiée localisée à proximité, elle a
été démolie et ses vestiges enfouis sous un rempart édifié vers les années 120 avant J.C.
La famille Robin, propriétaire d’une parcelle localisée en contrebas du rempart,
ayant donné son accord à la poursuite des recherches dans cette partie du site, une
superficie de 1 300 m² a pu être décapée dans ce champ localisé au Nord des parcelles
jusqu’ici étudiées. Ces recherches ont montré que toute cette partie était incluse durant
l’âge de Fer à l’intérieur d’une ligne de défense constituée d’un rempart précédé d’une
vaste douve, aujourd’hui en grande partie recouverte par le chemin communal qui
descend vers le bourg de Paule ; La découverte des vestiges d’un bâtiment de 70 m² de
superficie, près duquel a été mis à jour un four à sécher le grain, montre que cet espace
qui domine le territoire avoisinant était occupé par des constructions. Au début du mois de
décembre, les fouilles ont été rebouchées et le terrain remis en état par l’entreprise Le
Bihan pour l’agriculture. La fouille de la forteresse de Paule est désormais achevée et il
faudra songer à rédiger la publication de ces fouilles. De 2002 à 2004, il faudra consacrer
un temps considérable à l’étude des milliers de données accumulées lors de ces 14 années
de recherche. Les archéologues ne devraient pas pour autant déserter la commune de
Paule. Ils souhaiteraient en effet, maintenant que les terres ont été remises en état,
poursuivre les recherches au Sud de la forteresse, afin de commencer à étudier quelques
uns des sites archéologiques découverts à la périphérie de cet habitat.
LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2002
EFFECTUEES A KERGROAS
L'étude de la forteresse gauloise de Saint-Symphorien a été achevée durant l'été
2001 et les résultats de ces quatorze années de recherches seront étudiés durant trois
ans, afin d'aboutir, en 2005, à la rédaction de la publication de ce site majeur de l'Europe
celtique. Durant l'été 2002, les fouilles se sont donc décalées vers le sud, près du hameau
de Kergroas, dans un champ où divers indices de sites archéologiques avaient été
observés ces dernières années.
Grâce aux accords obtenus auprès de la propriétaire, Mme de KERSAUZON, et des
exploitants, le Gaëc LE BORGNE, une superficie d'environ 2.000 m² a pu être décapée et
étudiée, entre le 1er juillet et le 2 août, par une équipe d'une quinzaine de fouilleurs placée
sous la direction d'Yves MENEZ et Anne VILLARD-LE TIEC, tous deux conservateurs au
Service Régional de l'Archéologie de Bretagne, à RENNES. Le vestige le plus ancien étudié
est un tumulus, de 45 m de diamètre et d'1 m de hauteur. Signalée dès le XIXème siècle,
cette butte de limon, dont seule la moitié a été fouillée cet été, a livré les vestiges de cinq
sépultures, recelant chacune un squelette regardant vers le sud. Découvrir ces corps a été
une grande surprise, dans la mesure où les ossements sont normalement dissous dans ces
terres acides. Leur conservation est probablement due, ici, au tertre de limon recouvrant
les coffres de schiste qui recelaient les individus inhumés. Il est difficile, pour le moment,
de dater ces sépultures. Des prélèvements ont été envoyés en Hollande pour être datés
par la méthode du Carbone 14. Les petits tessons de poteries retrouvés épars dans les
terres du tumulus suggèrent une date ancienne, antérieure à 500 avant Jésus-Christ.
A côté de ce tumulus, les vestiges de deux petits temples romains, de plans carrés,
ont été découverts. Ils étaient localisés dans un vaste enclos adossé à l'importante voie
romaine qui reliait CORSEUL, près de DINAN, à QUIMPER. L'étude de ces vestiges devrait
se poursuivre en 2003, pour peu que les financements et les accords nécessaires puissent
être à nouveau réunis.
LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2003
EFFECTUEES A SAINT-SYMPHORIEN
Cet été encore, le chantier archéologique a réuni entre 15 et 20 fouilleurs, âgés de
20 à 45 ans, et venus de diverses régions de France ou d’Europe. Du 9 juillet au 3 août,
les vestiges d’une forge découverte en 2000 ont été étudiés. De nombreux fragments de
fer ont été mis au jour, ainsi que la base des fours et quelques enclumes en pierre sur
lesquelles le forgeron mettait en forme les objets. Cette f orge a été utilisée durant le 2ème
siècle avant J.C. Lors du réaménagement d’une porte fortifiée localisée à proximité, elle a
été démolie et ses vestiges enfouis sous un rempart édifié vers les années 120 avant J.C.
La famille Robin, propriétaire d ‘une parcelle localisée en contrebas du rempart,
ayant donné son accord à la poursuite des recherches dans cette partie du site, une
superficie de 1 300 m² a pu être décapée dans ce champ localisé au Nord des parcelles
jusqu’ici étudiées. Ces recherches ont montré que toute cette partie était incluse durant
l’âge de Fer à l’intérieur d’une ligne de défense constituée d’un rempart précédé d’une
vaste douve, aujourd’hui en grande partie recouverte par le chemin communal qui
descend vers le bourg de Paule ; La découverte des vestiges d’un bâtiment de 70 m² de
superficie, près duquel a été mis à jour un four à sécher le grain, montre que cet espace
qui domine le territoire avoisinant était occupé par des constructions. Au début du mois de
décembre, les fouilles ont été rebouchées et le terrain remis en état par l’entreprise Le
Bihan pour l’agriculture. La fouille de la forteresse de Paule est désormais achevée et il
faudra songer à rédiger la publication de ces fouilles. De 2002 à 2004, il faudra consacrer
un temps considérable à l’étude des milliers de données accumulées lors de ces 14 années
de recherche. Les archéologues ne devraient pas pour autant déserter la commune de
Paule. Ils souhaiteraient en effet, maintenant que les terres ont été remises en état,
poursuivre les recherches au Sud de la forteresse, afin de commencer à étudier quelques
uns des sites archéologiques découverts à la périphérie de cet habitat.
LES FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2004
EFFECTUEES A KERGROAS ET KER-SAINT-ELOI EN PAULE
Comme chaque été depuis 1989, des fouilles se sont déroulées du 30 juin au 1er
août sur la ligne de crêtes qui domine le bourg de PAULE. L’étude du Camp de SaintSymphorien, une vaste forteresse aristocratique gauloise, a été achevée en 2001. Le
chantier se déroule désormais plus à l’ouest, le long de la route départementale et à
proximité de la ferme de Kergroas.
Cet été, un nouveau tumulus, un tertre de terre de 30 mètres de diamètre, a été
intégralement fouillé. Dans ce tertre, les corps de deux adultes et d’un adolescent,
ensevelis dans des cercueils de schiste ou de bois, ont été découverts. Dans la partie
nord-est de ce tumulus, les vestiges de six autres sépultures ont été mis au jour. A
quelques mètres de là, un cercle de 10 m de diamètre délimité par un fossé recelait en
son centre une autre tombe. Deux autres sépultures étaient disposées en bordure du
cercle, au nord et au sud. Dans l’attente des datations au Carbone 14, cet ensemble
funéraire, qui complète l’autre tumulus étudié en 2002 et 2003, peut être daté à partir des
rares objets découverts- quelques tessons de poteries et quelques outils de pierre, dont
une pointe de flèche en silex- de l’âge du Bronze moyen, vers 1500 avant J.-C..
Vers 15 avant J.-C., lorsque la forteresse gauloise a été abandonnée et la ville de
CARHAIX fondée, ce tumulus a été englobé dans un sanctuaire ou des rites effectués en
mémoire des défunts ont été pratiqués. Ce sanctuaire a été abandonné et soigneusement
démonté vers la fin du 3ème siècle après J.-C., au cours de la période troublée qui voit la
chute progressive de l’Empire romain et les premières manifestations de la religion
chrétienne.
Les sondages réalisés à Ker-Saint-Eloi, sur les terres de M. Gaël Le Boulc’h, ont mis
en évidence à l’est de la forteresse, les vestiges de deux tombes à incinérations ainsi que
trois enclos gaulois. L’un d’entre eux recelait un atelier produisant le fer à partir du minerai
local. Rappelons qu’un des hameaux proches de la forteresse s’appelle Kerhouarn. Les
fouilles de cet été ont été rebouchées par l’entreprise Le Bihan, et ensemencées à
nouveau par le Gaec Le Borgne pour reconstituer la pâture. Les travaux devraient se
poursuivre sur les sites de Ker-Saint-Eloi en 2005 et 2006.
Yves MENEZ- Conservateur au Service Régional de l’Archéologie
FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2005
Cet été encore, du 4 juillet au 5 août, une équipe d'une quinzaine de fouilleurs est venue
s'intéresser au passé de la commune de Paule et manger à l'auberge de Saint-Péran, tout en étant
aidée par les engins de terrassement de l'entreprise Le Bihan. Les découvertes ont été
particulièrement nombreuses, dans la vaste parcelle exploitée par M. Gaël Le Boulc'h à Ker-SaintEloy. Trois sites dépendant du vaste habitat gaulois fouillé à Saint-Symphorien ont été étudiés.
Le premier est un atelier de métallurgie du fer délimité par des fossés larges de 3m et
profonds de 1,60m. A l'intérieur de cet enclos, les vestiges de nombreux foyers de forge ou de
fondations de bâtiments artisanaux et deux puits ont été mis au jour. Ce site a été occupé
vraisemblablement à la fin de l'âge du Fer et au cours de la période gallo-romaine, entre le 1er
siècle avant J.-C. et le 3ème siècle après J.-C. Très peu de fragments de céramiques ou d'objets de
la vie quotidienne ont été découverts, ce qui ne facilite pas les datations. En effet, ce site a dû
fonctionner comme une véritable usine, où les ouvriers venaient travailler mais ne résidaient pas.
Ils n'ont brisé presque aucune céramique lors de leurs "casse-croûte", nous privant ainsi des
indices qui permettent aux archéologues de dater le plus souvent leurs découvertes.
Cet atelier a exploité les minerais de fer fréquents dans le secteur, comme en témoigne le
nom du hameau tout proche de Kerhouarn. Il a dû produire des barres de fer doux ou d'acier qui
étaient ensuite vendues aux forgerons pour leur permettre de produire des objets.
Au cours du Moyen Age, durant les 11è et 12è siècles après J.-C., une ferme médiévale a
été bâtie à l'emplacement de cet enclos, en s'abritant des vents d'ouest contre les anciens talus
dont les reliefs étaient encore visibles dans la lande. Seule la maison a été fouillée cet été. Longue
de 13m et large de 5m, elle était divisée en 3 parties. La plus importante, située à l'est, recelait un
foyer au milieu de la cloison. Il s'agissait de l'espace domestique, où cuisinait et dormait la famille.
Au centre, au débouché de la porte localisée sur la façade sud, un espace comprenant une grande
Cet atelier a exploité les minerais de fer fréquents dans le secteur, comme en témoigne le
nom du hameau tout proche de Kerhouarn. Il a dû produire des barres de fer doux ou d'acier qui
étaient ensuite vendues aux forgerons pour leur permettre de produire des objets.
Au cours du Moyen Age, durant les 11è et 12è siècles après J.-C., une ferme médiévale a
été bâtie à l'emplacement de cet enclos, en s'abritant des vents d'ouest contre les anciens talus
dont les reliefs étaient encore visibles dans la lande. Seule la maison a été fouillée cet été. Longue
de 13m et large de 5m, elle était divisée en 3 parties. La plus importante, située à l'est, recelait un
foyer au milieu de la cloison. Il s'agissait de l'espace domestique, où cuisinait et dormait la famille.
Au centre, au débouché de la porte localisée sur la façade sud, un espace comprenant une grande
fosse accueillait vraisemblablement quelques vaches, l'enlèvement régulier de la litière ayant
provoqué, au fil des ans, cette excavation. Ce type de maison, appelé "maison mixte", où
cohabitaient les bêtes et les gens, existait en Bretagne il n'y a pas si longtemps. Enfin, dans la
partie ouest du bâtiment, une partie plus profonde correspond vraisemblablement au cellier, où
étaient entreposés le lait et les autres denrées produites par la ferme. La partie ouest de cette
maison avait un mur bâti à l'aide de grandes dalles de schiste plantées verticalement dans des
fosses et mises bout à bout. Il s'agit là, à ma connaissance, du témoignage le plus ancien de ce
type d'architecture, que l'on rencontre encore dans les campagnes où l'ardoise est exploitée, par
exemple dans les Monts d'Arrée ou la région de Laniscat.
Le second site est un enclos carré de 30m de côté qui recèle de nombreuses fosses où
étaient implantés des poteaux de bois. Les plans de plusieurs constructions ont pu être
identifiés. Le plus ancien est celui d'un bâtiment rectangulaire de 4,30 par 3,30m. Il est, daté du
3ème siècle avant J.-C. Le plus récent, daté des 2ème et 1er siècles avant J.-C., est un vaste édifice
long de 18m et large de 5m. La taille des fondations, des fosses larges de plus de 1m et profondes
d'autant, est étonnante. Elle ne peut s'expliquer que par les charges particulières dues à
l'architecture et la fonction de ces bâtiments bâtis en bois. Les seuls édifices comparables de
l'Europe celtique sont des greniers à céréales. Cet enclos recelait donc la grange de la forteresse
gauloise, où étaient entreposées les récoltes effectuées sur les terres dépendant de ce site et,
éventuellement, celles des paysans qui exploitaient les terres aux alentours et préféraient mettre
leurs biens à l'abri de la forteresse.
Le dernier site est un cimetière daté du 6ème et du 5ème siècle avant J.-C. Une palissade constituée
de poteaux délimitait un enclos de 27m de côté, auquel on accédait par un chemin creux venant
du sud.
A l'intérieur de cet espace, deux stèles de granit ont vraisemblablement été plantées (on en
retrouve les fondations et les calages de pierres) et un premier défunt, un adulte ou un
adolescent, a été inhumé. Puis un enfant
décédé
a été à est
sonl'enclos
tour enterré
à côté de cette première
Le site
photographié
de la grange
sépulture, probablement recouverte par
un
tertre
de
terre,
un
petit
tumulus
d'un diamètre de 12m
de l'âge de Fer ; les fondations des bâtiments
siècle,
les
défunts
ne
sont
plus
enterrés,
mais incinérés. 18
et haut d'environ 1m. Au début du 5ème
sont visibles.
tombes à incinération ont été retrouvées, le plus souvent enfouies dans des vases parfois décorés.
Ces sépultures, enfouies dans le tertre au sud-ouest des premiers défunts, ont été en partie
arasées par les labours. Elles ont été prélevées pour être étudiées en laboratoire en 2006.
Les fouilles devraient, si le Conseil Général des Côtes d'Armor et l'Etat attribuent les
financement nécessaires et si les propriétaires et exploitants nous accordent encore leur confiance,
se poursuivent au cours de l'été 2006. Ce sera peut être la dernière année de cette longue fouille,
débutée en 1988 lors de la construction de la route départementale.
Yves MENEZ- Conservateur au Service Régional de l’Archéologie
FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2006
L'étude du site de Paule se développe actuellement à
la périphérie de la forteresse gauloise. Le programme
2005-2006 se proposait de reconnaître et d'étudier
plusieurs enclos détectés par photographie aérienne.
Deux sites ont été fouillés en 2006, à l’aide d’une
équipe d’environ 15 bénévoles.
Le premier, localisé à 300 m de l'enceinte, est un
vaste atelier métallurgique délimité par un profond
fossé. Cet enclos, partiellement étudié en 2005, a été
occupé durant la fin de l'âge du Fer et l'Antiquité. Il
est partiellement réoccupé au moyen-âge par une
fortification de terre et bois de faible ampleur, sans
doute siège d'une petite seigneurie.
Le second site étudié cet été est un enclos
rectangulaire de 2500m² de superficie, à l'intérieur
Fondations d’un vaste entrepôt gaulois
duquel les fondations monumentales d'une vaste
fouillé en 2006. Les trous devant chaque
fouilleurs correspondent aux fosses dans construction de plan quadrangulaire, supportée par
lesquelles étaient implantés les poteaux des poteaux de 0,60m de diamètre, ont été
qui supportaient le bâtiment, de 21m de découvertes.
Il s'agit d'une vaste grange
long et 9m de large.
"seigneuriale", plus vaste encore que celle étudiée en
2005, dépendance de la forteresse gauloise toute
proche. Une série de sondages a été réalisée afin de définir l'emprise exacte de la zone
fortifiée, et le statut exact du site de Saint-Symphorien. Il apparaît que la totalité des
enclos étudiés en 2005-2006 sont inclus dans un périmètre fortifié par un fossé défensif
doublé d'un rempart de terre et bois dont les vestiges ont été mis au jour à plusieurs
endroits. Une porte fortifiée a également été identifiée, sur le site de l'enclos sud, à plus
de 300 m de la forteresse. Ces découvertes posent le problème de l'identification du site
de Paule comme très probable « oppidum », vaste site fortifié de hauteur regroupant
l'ensemble des fonctions militaires, administratives, économiques et religieuses. La
forteresse gauloise aurait donc donné naissance à une ville gauloise, d’environ 30 hectares
de superficie.
Les recherches menées depuis 1989 sur Paule apportent des données de premier ordre
sur la genèse et l'évolution de ces fortifications, identifiées dans toute l'Europe celtique.
Elles renouvellent également la connaissance sur l’émergence des premières villes dans la
péninsule armoricaine, notamment en Centre-Bretagne. On peut désormais envisager la
présence de 2 sites majeurs chez les Osismes, qui occupaient à cette époque la partie
occidentale de la péninsule : celui du Camp d’Arthus à Huelgoat (Finistère) et celui de
Saint-Symphorien à Paule (Côtes d’Armor). Les sites de ces deux villes gauloises ont
probablement été abandonnés quelques décennies après la conquête de la Gaule par les
armées de César, vraisemblablement lorsque la Capitale de la Cité des Osismes, CarhaixVorgium a été fondée.
Le programme proposé pour 2007 comporte deux axes :
• Le premier consisterait à définir l'emprise exacte de l'oppidum de Paule, en
recoupant les données de prospections géophysiques et de relevés topographiques
réalisées sur de grandes surfaces par radar aéroporté.
• Le second consisterait à élaborer les documents nécessaires à une restitution au
public des données recueillies, en élaborant des restitutions virtuelles en 3
dimensions des principales phases du dite, comprenant des propositions de
restitutions de certains bâtiments.
Aucun programme de fouille n’est envisagé pour l’année 2007. L’effort est mis sur la
compréhension globale du site et la restitution des données à la communauté scientifique
et au grand public. Le manuscrit de la publication sera remis à la fin de l’année 2007. Ce
n’est qu’à l’issue de ces opérations que pourra être envisagée, ou non, la poursuite de
l’étude de cette ville gauloise.
Yves MENEZ- Conservateur au Service Régional de l’Archéologie
FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2007
Les fouilles devraient reprendre à Saint-Symphorien…
Les recherches archéologiques se sont interrompues en 2007 sur la forteresse
gauloise de Saint-Symphorien. Cette année a été consacrée à la rédaction de la publication
scientifique, qui permettra de restituer l’histoire de cet habitat, depuis l’établissement
domanial du 6e siècle avant J.-C. jusqu’à l’abandon de la ville gauloise lorsque Carhaix, la
capitale antique de la Cité des Osismes a été fondée vers 15 avant J.-C. Des restitutions
en 3 dimensions des principales phases d’évolution de ce site sont en cours d’élaboration.
Elles permettront d’illustrer les apports majeurs de ces recherches, dans le cadre de
publications destinées au grand public ou d’expositions.
En 2008, les recherches devraient reprendre sur le terrain, si l’Etat et les
propriétaires et exploitants des terrains concernés l’autorisent, et si les financements
nécessaires sont attribués par le Conseil Général des Côtes d’Armor et la Direction
Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne. L’objectif est de mettre intégralement au
jour les fondations de la Chapelle de Saint-Symphorien. Des sondages effectués par M.
Alain Provost en 1996 et 2000 permettent en effet d’envisager, à cet endroit, la présence
de vestiges bien antérieurs à ceux de la chapelle du 16e vendue comme bien national au
18e siècle et démolie au 19e siècle. Les emplacements des anciennes fontaines localisées
autour de la chapelle devraient également être fouillés. Ces travaux devraient se dérouler
durant le mois de juillet prochain.
Un étudiant de l’Université de Rennes, Monsieur Joseph Le Gall, effectue actuellement
dans le cadre d’un Master l’étude de ce secteur, avec pour objectif de comprendre
l’occupation médiévale de cette partie de la commune de Paule qui comprend d’importants
vestiges de cette période.
On peut mentionner la chapelle, qui recelait
autrefois
une
cloche du Haut moyen âge utilisée lors des
pardons,
mais
La cloche autrefois
conservée
dans lorsla
également le manoir et l’enceinte de Saint-Eloy,
mise au jour
chapelle
de
Saintdes fouilles de 2006, celle de Bressilien arasée
lors
des
Symphorien
(cliché
remembrements, ainsi que l’enceinte de
Castellaouenan.
Joseph Le Gall )
Dans le cadre de cette recherche, fondée sur
l’étude
des
archives, des anciens cadastres et des données
archéologiques
accumulées ces dernières années, Joseph Le
Gall sera amené à
effectuer une enquête dans les hameaux
localisés
à
proximité de Saint-Symphorien, afin d’identifier les matériaux récupérés lors de la
démolition de cet édifice et remployés aux alentours. Il ne s’agit pas, bien évidemment, de
récupérer ces vestiges, mais simplement de les photographier et de les mesurer, afin de
recueillir le maximum de données sur cette chapelle avant les fouilles de l’été prochain. Je
remercie par avance les habitants de Paule pour la qualité de leur accueil, et l’attention
qu’ils voudront bien accorder à ces travaux.
Yves MENEZ- Conservateur au Service Régional de l’Archéologie
FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2008 :
La mise à jour de la chapelle de
Saint-Symphorien
A proximité d’une source protégée par un enclos dès
l’âge du fer, une première chapelle a été édifiée au
cours du 9ème siècle après JC. Cet édifice, de forme
rectangulaire, conservait les ultimes vestiges d’un
probable dépôt monétaire et sur le seuil un imposant
soc d’araire en fer. Une petite nécropole a été
identifiée à proximité. A une date postérieure au
XIème siècle, cette chapelle est reconstruite sous la
forme d’un vaste
Les archéologues fouillent les
édifice. Dans le
sépultures
courant du XVème siècle, d’importants travaux de
rénovation et d’embellissement sont engagés avec la
mise en place de décors sculptés et de vitraux. Une
maison presbytériale est alors construite. Cette
chapelle était particulièrement vaste puisqu’elle
mesurait 33 m de longueur. De nombreuses sépultures
ont été mises à jour dans la nef. Vendues comme bien
national en 1798, la chapelle, la maison presbytériale
et les fontaines avoisinantes sont démolies vers le début du XIXème siècle. Cela explique
la disparition presque totale des vestiges qui ne pourront pas être mis en valeur.
Les vestiges de la chapelle du 9e
siècle
Yves MENEZ- Conservateur au Service Régional de l’Archéologie
FOUILLES ARCHEOLOGIQUES 2009
En 2008, une opération de fouille programmée a
été menée sur le site des sources de SaintSymphorien à Paule, livrant notamment les
vestiges d’une chapelle fondée durant l’époque
carolingienne.
Cette année, les recherches archéologiques se sont
concentrées sur le site de Bressilien, localisé à 300
mètres au nord-est de Saint-Symphorien. Sur ce
site se dressait autrefois une grande enceinte de 5
hectares englobant une enceinte ovalaire de 6500
m². Les vestiges mis au jour lors d’un diagnostic
réalisé en 2008 ont permis d’envisager sur ce secteur la présence d’un habitat enserré
dans ce vaste enclos, comprenant un édifice maçonné.
A partir des données issues de ce sondage et des recherches documentaires menées par
ailleurs, la question s’est posée de savoir si l’enceinte de Bressilien pouvait ou non receler
les vestiges d’une résidence de l’aristocratie, possiblement contemporaine de la chapelle
carolingienne
de
Saint-Symphorien.
Ces Fondations du bâtiment datant de
hypothèses demandant à être confirmées ou l’époque carolingienne
infirmées, des travaux de fouille ont alors été
engagés afin de mieux appréhender la nature du
site ainsi que la période de son occupation.
La fouille, menée sous la direction de Joseph Le
Gall et la codirection d’Yves Menez, a été
étendue sur environ 4000 m². Les résultats de
ces recherches ont révélé la présence de deux
occupations chronologiquement bien distinctes.
La première occupation concerne directement
l’enclos de Bressilien. Cette enceinte est
délimitée dans sa partie nord par de larges et profonds fossés (environ 4,50 m de large
pour 2,50 m de profondeur).
A l’intérieur, deux espaces délimités par un fossé ont été mis en évidence.
Vestiges du manoir du
XIVème siècle
Dans le premier, nous y avons découvert les fondations de bâtiments maçonnés
caractérisant probablement une zone résidentielle, notamment un grand bâtiment
rectangulaire de 17 mètres de long sur 10 mètres de large. Le second espace caractérise
une zone de dépendances, comprenant plusieurs fonds de cabanes ainsi qu’une batterie
de silos de grande contenance.
Au regard des quelques éléments de datation découverts, la période d’occupation
de ce site est à situer aux alentours des VIIIe et IXe siècles. Elle semble donc strictement
contemporaine de la fondation de la première chapelle de Saint-Symphorien. Deux deniers
d’argent frappés dans l’atelier de Melle (Charente) sous Charles Le Chauve (840-877) ont
été mis au jour, ainsi qu’un fragment de verre décoré, daté du VIIIe ou IXe siècle et
appartenant à de la vaisselle de luxe.
Par ailleurs, la qualité et la monumentalité apparente des constructions et des
aménagements présents à l’intérieur de cette enceinte, tout comme le type de mobilier
découvert, permettent d’appuyer l’hypothèse de la présence ici d’un habitat aristocratique.
Le site de Bressilien semble par la suite avoir été abandonné, et n’avoir été
réoccupé qu’à la fin du Moyen-âge. Nous savions, par une étude d’archives menée en
2008, qu’il existait au XVe siècle une seigneurie importante à Paule, portant le nom de
seigneurie de Bressilien. Sa résidence principale se trouvait en contrebas de l’enclos du
même nom.
Les fouilles de 2009 ont permis de mettre au jour, de façon quasi-complète, les
vestiges d’un manoir du XIVe siècle. Celui-ci, bâti sur une surface de près de 500 m² au
sol, comprenait une grande salle principale carrée de 13 mètres de côté (cette salle, de
plain-pied, devait directement être couverte par une charpente apparente). De part et
d’autre de cette pièce se trouvaient un cellier et une cuisine.
Cet ancien logis seigneurial connaît cependant une durée d’occupation assez courte, qui
s’achève à la suite d’un incendie qui a détruit l’ensemble du bâtiment à la fin du XIVe ou
au début du XVe siècle.
En parallèle de la fouille du site de Bressilien, qui continuera l’an prochain, une évaluation
a été effectuée cette année par Yves Menez sur un secteur localisé au sud de la forteresse
gauloise. Lors de ces sondages, deux enclos ont été mis en évidence : un enclos
quadrangulaire d'une trentaine de mètres de côté, ainsi qu'un probable second enclos
palissadé. La présence d'une urne funéraire dans ce périmètre laisserait supposer une
fonction funéraire pour ces structures, qui pourraient dater de la fin du 1er âge du Fer ou
du second âge du Fer. Ce secteur fera l’objet d’une fouille programmée en 2010, sous la
direction d’Anne Villard et la codirection d’Yves Menez.
Yves MENEZ- Conservateur au Service Régional de l’Archéologie

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