Les évolutions de marché chauffage domestique au bois

Transcription

Les évolutions de marché chauffage domestique au bois
Note
les évolutions de marché
Chauffage domestique au bois
- France et Bretagne –
2013
©Propellet
©CédricChaussé
Les marchés des appareils et des combustibles bois ont subi des évolutions rapides sur l’année 2013. La
demande a brutalement augmenté, surprenant les producteurs et les distributeurs. Des périodes de pénurie,
relativement courtes, sont apparues concernant la vente des combustibles bois. Cette note vous propose un
rapide retour sur une année atypique qui marque le début des importations de granulés et l’accélération de
la structuration de la filière bois bûche.
Résumé
L’année 2013 fut atypique pour les ventes d’appareils et de combustibles.
Les ventes d’appareils de chauffage au bois sont en progression avec de fortes disparités dans les tendances
de courbes selon les types d’appareils.
Les poêles et chaudières à granulés sont moteurs dans ces tendances et occupent une place de plus en plus
importante dans les parts de marché.
Il se vend encore 4 poêles ou inserts à bûches pour 1 poêle à granulés.
Mais il se vend 1 chaudière à bûches pour une chaudière à granulés.
En France, le nombre de ménages ayant un appareil de chauffage au bois augmente. Ils sont de plus en plus
nombreux à l’utiliser comme chauffage principal. Mais les consommations moyennes par ménage diminuent.
Le granulé qui est apparu en France aux alentours de 2005 se fait une place dans le panorama des combustibles bois. Mais les consommations de bûches restent très largement majoritaires et concernent 90 % des
ménages qui se chauffent au bois et 95 % des volumes de combustibles bois. Cependant le granulé a un bon
positionnement dans le logement neuf « RT 2012 ».
La Bretagne est, en 2013, la région de France où se vendent le plus de poêles et d’inserts à bois. On estime
le volume de bois bûche consommé régionalement via les circuits professionnels à 230 000 stères/an en
sachant que ce circuit d’achat n’est pas le plus employé.
On évalue la consommation de granulés en Bretagne à 63 000 t/an environ et sa production actuelle à 10
000 t/an.
Sources :
•
Ademe, « Etude sur le chauffage domestique au bois : marchés et approvisionnement », Rapport final
définitif, juin 2013.
•
Observ’Er, « Suivi du marché 2013 des appareils domestiques de chauffage au bois », avril 2014.
•
Cellule Economique de Bretagne, « Les éco-prêts à taux zéro - Bilan annuel », www.cellule-eco-bretagne.asso.fr/conjoncture-previsions/financement-logement/eco-ptz/bilan-annuel/index.phtml,
avril 2014
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Les causes de ces bouleversements
La météo
Le printemps 2013 fut très frais et pluvieux. Les
consommateurs ont entamé leurs réserves de bois
prévues pour l’hiver suivant ou se sont réapprovisionnés plus tôt. Le premier effet a été positif sur les
entreprises de distribution pour lesquelles l’activité
sur cette période de l’année est habituellement assez faible.
Mais un deuxième phénomène a accentué le premier : l’augmentation remarquable des ventes d’appareils en fin d’été 2013. La demande chez les distributeurs de combustible a alors explosé, amenant la
plupart d’entre eux à imposer des délais de livraison
plus importants et entraînant pour certains des périodes de pénurie relativement courte.
Figure 1 : Degrés-Jours Unifiés 2ème trimestre 2013.
Source Propellet.
Plus le nombre de DJU est élevé et plus le climat est rigoureux
La crise ou la mode
Est-ce le climat ambiant de crise couplé au printemps
peu clément qui a incité près de 530 000 ménages à
acheter un appareil de chauffage au bois en 2013 ?
Toujours est-il qu’ils étaient 40 000 de moins en 2012
et 70 000 de moins en 2010 (Observ’ER 2014).
Il est vrai que ce mode de chauffage considéré
comme convivial est également de plus en plus
apprécié pour son aspect économique. Alors qu’en
1999 il était utilisé à 70 % en chauffage d’appoint ou
de loisir, il est aujourd’hui employé chez 50 % des utilisateurs comme chauffage principal (Ademe, 2013).
Ses vertus écologiques sont, en outre, un atout
largement mis en avant.
©Scan
Les ventes d’appareils de chauffage au bois1
Dans un marché en hausse régulière depuis près de
dix ans, les différents types d’appareils n’ont pour
autant pas tous les mêmes tendances d’évolution.
Les ventes de chaudières et de cuisinières se sont stabilisées ces 5 dernières années autour de, respectivement, 20 000 et 6 000 pièces vendues en moyenne
chaque année.
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©MichalAdamczyk
En France
Les chiffres indiqués dans cette partie proviennent tous de l’étude Observ’ER 2014
©Scan
Les évolutions ont été les plus marquantes sur les
ventes de poêles qui décollent brusquement
depuis 2 ans tandis que les ventes de foyers fermés
et inserts chutent de manière régulière. Alors que le
volume de ces derniers représentait de loin le premier poste de vente en 2005 (253 000 ventes) contre
130 000 poêles, les courbes se sont croisées et il ne
se vend plus que 150 000 foyers/an contre 350 000
poêles en 2013.
Dans la catégorie des poêles, les plus vendus sont les poêles à bûches : 250 000 appareils, soit 70 % des
poêles. Mais leur progression, qui reste positive, est bien maigre en comparaison de celle des poêles à
granulés qui ont vu une augmentation de volume de + 60 %. Avec 94 000 appareils vendus en 2013, ils
commencent à prendre une place importante sur ce marché.
Pour les chaudières, bien que le volume total paraisse constant, c’est en réalité uniquement grâce aux chaudières à granulés que ce segment ne sombre pas. Avec une hausse de + 38 % des ventes en 2013, il arrive,
en volume, au même niveau que les chaudières à bûches. Il y a fort à parier que ce produit va détrôner la
chaudière à bûches dans les années qui viennent, peut-être dès 2014.
Concernant le parc installé, il évolue en faveur des poêles et des foyers fermés. Les foyers ouverts qui représentaient 33 % du parc en 2000 ne représentent plus que 15 % du parc installé en 2012.
En Bretagne
Pour la première fois depuis le début des parutions d’Observ’ER, nous avons une lecture des ventes d’appareils par région. Nous savions déjà que la zone Grand Ouest était dynamique sur ce secteur, avec 21 % des
ventes nationales, mais nous apprenons aujourd’hui que la Bretagne est la première région de France
en vente d’appareils de chauffage au bois, à égalité avec la région Rhône-Alpes. Alors que cette dernière
concentre les meilleures ventes sur les chaudières bois, la Bretagne est en tête pour les ventes de poêles
et de foyers fermés avec respectivement 10 % et 8 % du marché !
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On estime donc qu’environ 34 000 poêles ont été vendus en Bretagne en 2013, dont 24 500 en bûche
(70 % des appareils) et 9 450 en granulés (27 % des appareils, pour respecter les tendances nationales). Pour
les foyers fermés et inserts, 12 000 appareils auraient été vendus sur la région. Ceux-ci ne peuvent brûler
que de la bûche.
Pour les chaudières, la Bretagne ne représente que 3 % du marché national, soit environ 630 chaudières en
2013 dont 43 % seraient des chaudières à granulés.
Toujours d’après ces tendances, seuls 14 % de ces poêles auraient été installés dans l’habitat neuf. Cela peut
être traduit ainsi : 1/3 des maisons neuves construites en 2013 se sont équipées de poêles à bois ou à
granulés.
Pour la Bretagne, cela représente environ 4 300 appareils installés dans le neuf (pour 12 768 logements
individuels mis en chantier en 2013, source DREAL – SIT@DEL2) ou 4 900 appareils si on applique le ratio de
14 %.
On sait par ailleurs que la réglementation RT 2012, qui exclue les systèmes de chauffage non régulables pour
le chauffage principal, est plus favorable aux poêles à granulés qu’à ceux à bûches. On peut supposer que la
majeure partie de ces 4300 appareils correspond à des poêles à granulés.
Pour les appareils restants, 20 650 (59 %) ont été installés dans une maison qui n’en possédait pas et 9
450 (27 %) en renouvellement d’un appareil existant.
Pour ce qui est du parc installé existant, l’étude Ademe 2012 montre que 50 % des résidences principales
sont équipées dans le Grand Ouest, qui regrouperait 25 % des utilisateurs de France. 58 % des utilisateurs du
Grand Ouest déclarent l’utiliser en chauffage d’appoint ou de plaisir.
Bois de chauffage
Le bois bûche en France
Les grandes tendances observées ces dernières années, d’après l’étude Ademe 2012 :
•
•
•
•
63 % des approvisionnements pour la production de bûches sont en forêt.
Un taux d’équipement en matériel de production
de bois bûches important dans le domaine agricole.
Les chartes bois bûche, la pratique du séchage
artificiel, les conditionnements tels que big-bag,
palettes ou filets, sont en développement.
Une légère augmentation des ménages s’approvisionnant par les circuits professionnels de fournisseurs de bois.
Pour les consommations, on observe sur la dernière décennie, une hausse des volumes totaux consommés
en France alors que les consommations moyennes par ménage ont diminué sur la même période, passant
de 8.6 stères en 1999 à 7.5 stères en 2012. Le nombre de ménages utilisateurs a augmenté de 5.9 à 7.4 millions sur la même période. On arrive donc à une consommation estimée à 55.5 millions de stères par an
en France.
4
Le bois bûche en Bretagne
Nous ne disposons pas de données récentes sur les consommations ou la production à l’échelle régionale.
Les chiffres délivrés par l’étude Ademe 2013 situent les consommations moyennes des habitants du Grand
Ouest autour de 6.6 stères/an pour un volume de plus de 10 millions de stères/an.
On estime qu’il existe en Bretagne environ 120 entreprises professionnelles qui vendent du bois de chauffage au consommateur final pour un volume total aux alentours de 230 000 stères/an. Cependant, comme
ce circuit d’approvisionnement est minoritaire en comparaison des circuits courts, de l’autoconsommation
et de l’auto-approvisionnement, il est difficile d’estimer les consommations réelles à l’échelle régionale. Dans
le Grand Ouest, 11 % des circuits seraient professionnels. Si on applique ces chiffres à la Bretagne, 2.09 millions de stères seraient consommés.
Granulés de bois
Le granulé en France
La production de granulés a beaucoup progressé
entre 2012 et 2013, passant de 680 000 tonnes à 900
000 tonnes. Ce sont les ouvertures de nouvelles unités de granulation qui ont contribué à faire autant
augmenter ce chiffre.
Cette hausse de production couvre majoritairement
la consommation croissante de granulés en France.
Cependant, en 2013, les producteurs ont plus eu recours à l’importation pour pallier les fortes demandes
des consommateurs.
©Propellet
Jusqu’à présent le volume importé était inférieur
d’environ 30 000 t au volume exporté. En 2013, les
importations ont équilibré les exportations. Les
volumes restent cependant relativement modestes en comparaison des productions assurées
sur le territoire national. Tout en souhaitant être
mieux organisés pour bien gérer les importations, les
producteurs souhaitent encore développer les capacités de production de leurs outils et voient favorablement l’implantation de nouvelles unités de granulation. Pour le moment, les importations n’ont
pas été gérées par des entreprises de négoce mais
principalement par les producteurs eux-mêmes.
Figure 2 : marché du granulé en France.
Source Propellet/SNPGB
On estime, selon les sources, entre 220 000 et 350 000 ménages consommateurs de granulés en France, dont
le profil est plutôt jeune et dans des maisons récentes. La consommation moyenne est de 5.5 t/an pour les
chaudières et 2 t/an pour les poêles.
Notons également le développement en France de la granulation à partir de bois de feuillus.
5
Le granulé en Bretagne
Nous n’avons pas de données sur les consommations de granulés en Bretagne. Toutefois, en appliquant les
grandes tendances nationales aux chiffres régionaux il est possible d’estimer un volume approximatif. On
peut en effet considérer que les ventes avant 2005 sont négligeables et tenter d’exploiter les données récoltées depuis cette date. On considèrerait également que la Bretagne a toujours représenté le même poids
dans les ventes nationales, ce qui est une hypothèse réfutable.
Voici donc, dans le tableau suivant, les projections de résultats pour la Bretagne en partant des ventes nationales de 2005 à 2013.
Nombre de poêles
installés Bretagne
(10 % national)
Poêles granulés /total
poêles
Nombre de poêles
granulés installés
Bretagne
Nombre de chaudières installées Bretagne (3% national)
Chaudières granulés /
total chaudières
Nombre de
chaudières granulés
installées Bretagne
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
12707
20549
18840
21704
25467
25877
26330
30665
34979
4.5 %
5%
7.3 %
7.8 %
7.8 %
10.4 %
14.2 %
18.9 %
26.9 %
572
1028
1375
1693
1986
2691
3739
5796
9409
28289
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
TOTAL
556
852
529
812
627
520
509
581
629
6.6 %
13 %
11.5 %
17.9 %
25 %
34 %
43.4 %
37
111
61
93
127
197
273
15.4 % 17.9 %
125
112
TOTAL
1136
A partir des consommations moyennes présentées dans l’étude Ademe 2013 on en déduit des consommations régionales autour de 56 578 t/an pour les appareils indépendants et de 6 248 t/an pour les chaudières.
Consommation de granulés estimée en Bretagne fin 2013 environ = 63 000 t/an
Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec les futures productions régionales de granulés. Actuellement
estimé à 10 000 t produites par 3 entreprises, le volume de granulés bretons pourrait passer à 90 000 t/an
pour 4 entreprises en 2017 si tous les projets d’investissement envisagés aboutissent.
Contact :
Nathalie Brac de la Perrière
animatrice Bois Energie
02 99 27 78 00
[email protected]
4 bis allée du Bâtiment - 35000 RENNES
T. 02 99 27 78 00 - F. 02 99 27 59 27
www.abibois.com
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