Matrice Mères Mères
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Matrice Mères Mères
N°24 - 7 € - 11.-CHF - 11 CAD - automne 2011 Revue participative rêvée et créée par des femmes. Une invitation à s'ouvrir au Féminin Sacré pour les hommes et les femmes en chemin. Parole de Terrien : êtes-vous un Créatif Culturel ? Nouvelles du Ciel Thérapies gourmandes Le rêve d'une femme : Daliborka Milovanovic Soin de Soi Portrait d'artiste : Mara Berendt Friedman DOSSIER Mystère Mystère et et Puissance Puissance de de la la PARTAGE Lorsque Lorsque les les Mat rice Mères saturent saturent Sommaire 7 édito - Karine NIVON Parole de terrien - Assoc. pour la biodiversité culturelle êtes-vous un Créatif Culturel ? nouvelles du Ciel - Michèle RAULIN SOIN DE SOI Sacrée Beauté - Myriam MATOUSCHEK DOSSIER Mystère et Puissance de la 8 9 10 12 13 14 15 16 17 19 20 Mat rice © Gaia ORION 3 4 5 6 L'utérus et la création de la vie - Danièle FLAUMENBAUM Vibration d'amour - Janine BOUTRY La porte vers les Mystères de l'Intérieur - Saïda Désilets Utérus royal - Pierre-André BLANC Puissante et Mystérieuse Matrice - Dr Gérard leleu Matrice, source sacrée - Catherine OBERLé La force de la Matrice - Isabelle CHALLUT La nature des choses - Legend Keeper Géraldine Matrice, créatrice de l'Humanité - Nirmala GUSTAVE Retour à la Matrice originelle - Agnès REBOUL PARTAGE Mères saturent Lorsque les 20 22 23 24 26 27 Bienvenue dans le monde réel - Michèle RAULIN Lorsque les mères saturent... - Pauline BEAU La guérison de la culpabilité - Teremia POMAIKAI MOCNA Des mères à saturation-rétroaction 28 Thérapies gourmandes Bienvenue dans votre assiette - Bastienne MERCIER Marie-Louise DE MARTELAER Quand vient le trop plein, je fais le plein ! - Marie BRAIVE Prendre sa place - Audrey RIGAUX 29Les possibles à partager 34 Abonnement 35 Le rêve d’une femme - Daliborka MILOVANOVIC 36 Portrait d’Artiste - Mara Berendt Friedman Illustration de couverture : © Mara BERENDT FRIEDMAN - 6th Chakra Illustrations page 2 : © Gaia ORION - www.artbygaia.com [email protected] Parution trimestrielle le 21 septembre 2011 Edité par : Rêv’Elles - Association loi 1901 5 allée du Pré du Chêne - 74940 Annecy-le-Vieux - France Email : [email protected] Site web : www.revedefemmes.net Directrice de publication : Karine Nivon Graphisme : Sandrine Iund - [email protected] 2 Rêve de Femmes - automne 2011 Trouvez 3 points de vente fermes. Nous vous offrons 1 an d’abonnement + 1 agenda. Contactez-nous ! Femmes Cercles de Si toutes les femmes du monde… Pouvaient se donner la main… Nous répertorions les cercles de femmes qui se vivent en pays francophones (pour commencer...). Peut-être en connaissez-vous, en animez-vous… Contactez Julie par mail : [email protected] Retrouvez sur le site www.revedefemmes.net une liste croissante de ces cercles. …Nous tisserons ensemble la grande toile de la Sororité. Communication : Julie Rowbotham - [email protected], Annie-Laure Achache Rédaction : Karine Nivon - Marie Braive - Julie Rowbotham Abonnement : Danielle Michallet - [email protected] Danielle vous répond au +33 (0)6 45 82 84 72 Rêve de Femmes - 6 chemin de la Source - 74960 Cran-Gevrier - France Dépôt légal : fév 2006 / N° ISSN : 1771 - 2017 Imprimerie Kalistène 74960 Cran-Gevrier - France papier FSC, Imprim'Vert Edit o 6 ans d’enthousiasmes, de plaisirs de créer, de vous rencontrer, 6 ans d’encouragements et de découragements. Pour qu’elle aille vers son autonomie, son indépendance et sa prospérité, nous - ses « parents » - donnons beaucoup. Parfois trop, au détriment de nos propres rythmes, de notre santé, de nos proches, de nos autres activités professionnelles. 6 ans de bénévolat. Parfois nous saturons. Parfois nous nous réjouissons ! Ce qui me donne l’élan de continuer cette aventure, c’est le plaisir de créer, dans la joie des rencontres, des partages vrais. J’aime contribuer à l’équilibre du masculin et du féminin sur cette planète. J’aime témoigner de la Beauté, du Sacré, de l’Amour. Cette aventure avec vous continue encore quelque temps. Alors, savourons pleinement l’instant présent, nourrissons l’Amour, engageons-nous, libérons-nous de nos peurs et ouvrons-nous ! La revue est un outil précieux pour créer des ponts dans les univers des femmes, du féminin. L’heure est à la communication. Rappelezvous que cette publication est participative. Co-créez, contribuez, témoignez de vos expériences, de vos engagements... Partagez vos dons, vos savoirs… Peut-être pensez-vous ne pas être suffisamment intéressante pour partager votre vécu ? Personne n’a idée, en plantant une graine, de l’alchimie qui se créera entre elle, son jardinier et la Vie ! Semez, transplantez… jusqu’à la Sainte Catherine, tout prendra racine ! Matrice : j’ai cherché bien longtemps des écrits sur la Matrice, et j’ai trouvé quelques lignes par ci, par là, dans des livres de chamanisme. Les enseignements traditionnels de femme à femme n’étaient, la plupart du temps, pas écrits. J’en ai beaucoup suivis. Et j’ai plongé au-dedans de ce lieu sacré, intime, depuis plus de dix ans maintenant… Pourtant il me semble être au tout début de cette rencontre. à vos plumes... Hiver 2011 Des thèmes à écrire, à peindre : Vous souhaitez écrire pour le prochain Rêve de Femmes ? Laissez-vous inspirer par les thèmes suivants : Dossier : Mystère et Puissance de la Matrice Partage : Lorsque les mères saturent Envoyez-nous vos œuvres libres de droits (par mail uniquement et en format 2 pages A4 maximum en Times New Roman 12) à : [email protected] avant le 30 octobre 2011. Vous paraîtrez soit dans la revue, soit sur le site www.revedefemmes.net « Vous est-il arrivé d’explorer les mystères et la puissance de votre matrice ? Cultivez-vous les frustrations ou bien les créations ? Avezvous prêté l’oreille (interne) pour écouter « Celle qui sait ? ». Les lectures de ce dossier peuvent donner des pistes, mais ne vous y méprenez pas… Personne ne peut savoir mieux que vous-même quelles sont les mémoires sacrées de votre Matrice. C’est au-dedans que s’opère la magie, à l’approche du mystère. Il est tout juste possible de vous guider, avec une extrême finesse, une grande délicatesse, et une suprême discrétion pour que vous découvriez vos trésors. Deuxième thème de cet automne : lorsque les mères saturent… Voilà qui est dit… Les mères saturent. Pas les mauvaises mères, les mères indignes… TOUTES ! Toutes les mères. Pas toujours. Pas jamais. Cette réalité fait aussi partie du clan des femmes. Avez-vous vraiment envie de perdre de l’énergie à culpabiliser ? Ou bien prendriez-vous la responsabilité de votre désir d’être ailleurs, de faire autre chose, de vous rapprocher de vous ? Découvrez les témoignages de ces femmes qui ont osé se livrer. Mara : c’est une grande joie de créer cette revue, d’allier mots et couleurs, fonds et formes. Une grande joie d’accueillir Mara Berendt Friedman au fil des pages. Merci Mara, tes inspirations nous ont transportées. Le numéro de l’hiver marquera l’entrée dans la septième année de la vie terrestre de Rêve de Femmes. Les thèmes de cet hiver, à méditer, à écrire : Les valeurs féminines et l'argent : ce qui existe, ce qui est à créer Décoder le calendrier Maya Je vous souhaite du plaisir à lire cette revue, à contacter les auteur-e-s, l’artiste. Merci de vos mots d’encouragement, de gentillesse. Ils sont particulièrement précieux les jours de doute et viennent en soutien, en reliance d’amour par-delà l’espace et le temps. Que l’automne vous apporte les fruits de vos initiatives. Avec le cœur, Karine NIVON Nous avons rêvé des femmes rêvant leur monde, créant leur Rêve de Vie. Nous avons rêvé que Tes Rêves Sacrés seraient nourris par les échanges de cette revue, rêvé qu’ils prendraient vie sur cette Terre… « Cela fait 6 ans que Rêve de Femmes est née, soutenue avec le cœur, contenue dans nos utérus, et parfois portée à bout de bras. 6 ans qu’elle croît et franchit des étapes. La fratrie s’est agrandie l’an dernier avec l’agenda lunaire Rêv’Elles, et cette année le calendrier mural a vu le jour. 6 ans déjà ! « Créée par un élan de cœur, Rêve de Femmes se révèle plateforme d'échange, recueil des témoignages et de savoirs autour du Féminin vivant. Dans cet esprit, la revue affirme son indépendance idéologique, religieuse et philosophique pour ouvrir au respect de l'expérience de chacun et, par là, engage la seule responsabilité des auteurs et artistes quant au contenu des articles, oeuvres artistiques et des annonces partagés. » Rêve de Femmes - automne 2011 3 Parole deTerrien êtes-vous un « créatif culturel » ? e terme provient d’une étude sociologique d’abord menée aux USA puis en France, explicitée dans les livres parus aux éditions Yves Michel sur ce sujet. C 11 Les tâches principales des femmes sont Les Créatifs Culturels pensent globalement et agissent localement autour de 6 axes : - l’écologie et les médecines douces - la reconnaissance des valeurs féminines - être plutôt que paraître - la connaissance de soi, la vie intérieure - l’implication sociale - l’ouverture multiculturelle être, avoir et paraître Qu’est-ce que cela vous évoque ? Vous y reconnaissez-vous ? Connaissez-vous d’autres Créatifs Culturels ? Avez-vous envie de les rencontrer ? Pour quoi faire ? Avez-vous des propositions pour faire avancer notre société dans ce sens ? A vous de jouer ! Répondez par OUI ou NON ; notez dans le rectangle à droite du questionnaire. écologie et développement durable 1 Les entreprises devraient privilégier une croissance à long terme, plutôt que les profits à court terme. 2 Nous avons un devoir moral de protéger et de conserver toutes les espèces animales vivant sur la planète. 3 Le gouvernement devrait sanctionner sévèrement les industries qui continuent à polluer. 4 Le progrès scientifique, technique, peut aider la croissance économique et nous pouvons aussi l’utiliser pour protéger l’environnement. 5 Je suis très préoccupé(e) par les problèmes écologiques comme le réchauffement de la planète, la destruction des forêts tropicales, l’extinction des espèces, la destruction de la couche d’ozone, la pollution. 6 La recherche de profit immédiat des grandes entreprises multinationales est néfaste à notre pays. Place des femmes dans la société 7 Plus de femmes devraient occuper des fonctions dirigeantes dans les entreprises, avoir des responsabilités politiques. 8 Les hommes et les femmes devraient partager les tâches ménagères de façon équitable. 9 Notre culture, notre société a besoin d’une place plus importante donnée aux valeurs féminines, à la sensibilité. 10 Je suis préoccupé(e) par la violence faite aux femmes et les abus dont elles sont victimes dans le monde. 4 Rêve de Femmes - automne 2011 12 J’aime vivre dans le luxe. 13 J’aime susciter l’admiration autour de moi. 14 Je veux gagner le plus d’argent possible. 15 Il est important pour moi de m’habiller à la dernière mode. 16 Je tiens par-dessus tout à réussir ma car- rière. Je ferais tout pour soigner mon apparence. 17 Mara Berendt Friedman Mirror d’élever les enfants et s’occuper des travaux ménagers. Développement personnel 18 J’aimerais disposer de plus de temps et faire plus d’efforts pour mieux me connaître, assurer mon développement personnel. 19 J’aimerais disposer de plus de temps pour méditer, m’occuper de sujets spirituels. 20 Je pense que l’éducation devrait mettre des sujets comme une meilleure connaissance de soi-même, le développement personnel et les relations avec les autres au même niveau que la connaissance et les formations professionnelles. 21 Des changements positifs de ma personnalité, dans ma vie, pourraient contribuer à changer le monde. Enjeu sociétal 22 Nous avons besoin de plus de croissance économique pour subvenir aux besoins des hommes. 23 La compétitivité de l’économie mondiale devrait avoir la priorité sur les intérêts locaux. 24 Il est plus important de maintenir les emplois que de constamment protéger la nature. Ouverture culturelle 25 La France a besoin de plus d‘immigrés. 26 Le multiculturalisme est une valeur très importante. 27 Mes enfants devraient apprendre à accueillir les gens des autres pays et à s’y faire des amis. 28 Il faut redistribuer la richesse pour lutter contre la pauvreté. à lire : Les créatifs Culturels en France Association pour la Biodiversité Culturelle éd. Yves Michel L’Emergence des Créatifs Culturels Paul H. RAY éd. Yves Michel Faites le total de vos points : • Vous obtenez plus de 20 points : vous êtes probablement un « créatif culturel ». Mais pour en être sûr, vous devez aussi calculer le nombre de points que vous obtenez par famille de valeurs : vous devez avoir un nombre minimum de 3 points dans les six familles. Si vous avez un nombre de points inférieur à 3 dans une famille de valeurs, il vous manque l’une des valeurs essentielles du « créatif culturel ». • Vous obtenez entre 15 et 20 points : vous êtes probablement un Créatif Individualiste. • Vous obtenez moins de 15 points : vous faites probablement partie de l’une des trois autres familles mises en évidence par cette enquête. oui non 1 1 0 2 1 0 3 1 0 4 1 0 5 1 0 6 1 0 7 1 0 8 1 0 9 1 0 10 1 0 11 0 1 12 0 1 13 0 1 14 0 1 15 0 1 16 0 1 17 0 1 18 1 0 19 1 0 20 1 0 21 1 0 22 0 1 23 0 1 24 0 1 25 1 0 26 1 0 27 1 0 28 1 0 Association pour la Biodiversité Culturelle http://www.yvesmichel.org/editions/etesvous-creatif-culturel [email protected] http://demainmaintenant.ning.com/ Nouvelles du Ciel Astrologie Mondiale Un automne qui oscille entre ouvertures et tensions. L’invitation est à s’engager dans les possibles à mettre en place et à oser un dialogue autrement. il s'agit de faire circuler la richesse : ne pas s'endormir sur ses habitudes, ses connaissances ou son argent, mais transmettre, transformer, réinvestir, pour alimenter la prospérité. Octobre sera propice pour résoudre des conflits … Surtout s'il s'agit de conflits d'autorité. On n'est jamais si motivé pour trouver les solutions que lorsque les problèmes ressurgissent, et ils risquent bien de se renflammer, surtout si on y met quelque point d'orgueil, voulant prouver qu'on est plus fort que les autres. Mais le contexte apporte aussi l'espace pour la négociation, la neutralisation. Il se pourrait que la diplomatie internationale trouve dans cette période les arguments permettant de mettre fin à la guerre en Libye, ou à la tyrannie en Syrie ou ailleurs. Toutefois la fenêtre sera courte, dès fin octobre les données s'embrouillent, on risque de ne plus se comprendre, de mal traduire, de prendre un mot pour un autre. Les conflits fratricides peuvent se rallumer, et le contexte peut être violent et dangereux pour les femmes : c'est un climat de passions, de désirs intempestifs, de passages à l'acte, surtout sous l'emprise de l'alcool, des drogues ou des médicaments. Peut-être, si vous êtes exposée à la violence, faudra-t-il savoir prendre des décisions protectrices avant. La mi-novembre voit à nouveau le contexte s'apaiser … Et s'ouvrir jusqu'à la fin de l'année une période favorable au travail, à l'activité économique en général. Il faudra se donner des objectifs, pas seulement chercher à travailler pour boucler les fins de mois. Un projet personnel, un idéal, ou dans un autre registre la disponibilité pour l'étranger, peuvent être porteurs sur le marché de l'emploi même si ça demande de reprendre quelques cours de langue. Le commerce international sera demandeur à condition de faire l'effort de communiquer, et il recrutera des personnes mobiles, aptes à échanger leurs façons de travailler, ayant du savoir-faire et de l'expérience. La tension entre Mars et Mercure peut aussi activer des conflits entre jeunes dans les banlieues, et dégénérer jusque dans la nuit de la St Sylvestre, toujours à cause des difficultés de communication : la violence parce qu'il n'y a pas les mots pour se parler, et parce qu'ils n'ont pas le même sens pour tous. Pourtant dans ces dernières semaines de 2011 … Il y a la place pour la solidarité, le respect mutuel, le partage spirituel – et pas seulement parce qu'on approche de Noël ! Pour résoudre les conflits, il faudra miser sur la communauté de valeurs, alors même qu'on est tellement différents les uns des autres. Ce sera le rôle des aînés de montrer l'exemple, de pratiquer l'œcuménisme, d'accueillir la pensée de l'autre tout en disant la sienne. C'est une bonne période pour les cercles de parole, les groupes de prière ou de méditation pour la paix. Même si les jeunes sont dans la rue, la place des adultes sera dans l'assemblée. Michèle RAULIN [email protected] www.micheleraulin.fr Mara Berendt Friedman Rhythm S eptembre est encore bien ancré dans la Terre, … Soutenant toute opération de labours, pas seulement agricoles : il s'agit bien de retourner cette Terre, de la travailler, de la transformer, de l'inviter à donner son fruit, à produire sa richesse. Par conséquent, tout ce qui concerne la matière, la pierre, la terre, la farine, le bois, la fabrication… est appelé à prospérer, surtout s'il s'agit de recueillir le produit d'un travail antérieur, ou s'il s'agit d'investir pour recueillir plus tard : il ne faut pas hésiter à mettre la main à la pâte, faire et refaire, remettre cent fois l'ouvrage sur le métier, et aussi à engager le produit de l'épargne dans des réalisations concrètes. L'agriculture, la forêt, l'artisanat, les métiers de l'alimentation et de la restauration, ceux des massages, du bien-être, de la cosmétique et des parfums, et ceux de l'architecture peuvent profiter de cette période pour retrouver et transformer d'anciens savoir-faire ; cette conjoncture favorable pendant tout le transit de Jupiter en Taureau entre juin 2011 et juin 2012, sera particulièrement renforcée en septembre. L'économie mondiale devrait trouver à la rentrée un climat propice pour réajuster les dettes, les parités monétaires, les transactions spéculatives : la finance peut, si elle le veut, mettre en place à ce moment-là non seulement des solutions à la crise, mais encore des options préventives favorisant la prospérité pour l'ensemble de la planète. Ce sera plus facile à ce moment-là qu'avant ou après, même si d'autres fenêtres sont à venir… Mais les planètes ne régulent pas les appétits égoïstes : ceux qui voudront amasser encore plus d'argent ou stocker encore plus de matières premières pourront aussi le faire en menant le monde droit dans le mur, sans voir qu'ils sont dans le même bateau que les autres. Pour vous ou moi, Rêve de Femmes - automne 2011 5 Soin de Soi Il était une fois lorsque tout a commencé… une Matrice que l’on appelait aussi Celle qui accueille, Celle qui Nourrit Elle avait besoin de chaleur, d’humidité, de matière pour exister, aussi s’installa-t-elle dans un endroit caché aux yeux qui dévorent, entre les Mondes… Et c’est là que, depuis, elle abrite le développement d’un être, d’une envie, d’un projet. Elle entremêle si bien les éléments EAU-TERRE -FEU que le souffle de l’Esprit vient ! Prendre contact… Prendre soin… La bouche et sa cavité sont en étroite relation avec notre bas-ventre aussi voici une manière de se connecter à lui : Appliquer cette huile entre le pubis et le nombril et masser en ∞. Huile de massage Pratiquer un rinçage de bouche, soit avec 1 c.s. d’huile de tournesol. Faire émulsionner et repasser partout dans la bouche environ 10mn (méthode ayurvédique) soit avec 1 c.c. de bicarbonate de soude dans 2 c.s d’eau tiède. Faire un bain de bouche avec cette solution, laver les dents et gratter la langue. Ensuite, faire une pause et ressentir, Attrapez votre langue et massez-la par pression. Explorez votre bouche, l’intérieur de vos joues et sentez la température, les textures. Puis, laissez votre langue au fond et déposez dessus une rondelle d’ouate imbibée d’hydrolat de bois de Santal. Assoyez-vous en posture assise de méditation, les mains en coupe sur votre bas-ventre et percevez le lien avec votre Matrice. Prenez 1 c.s./j de cet hydrolat dilué dans un verre d’eau pendant 21 jours pour une épuration de votre système génital et une stimulation de la créativité. 30 ml d’huile de germe de blé 20 ml d’huile de ricin Huiles essentielles : 30 gtts de Nard 30 gtts de Camomille Romaine 20 gtts de Sauge Sclarée Entretenir le mystère… Lotion corporelle 30ml d’huile d’abricot 20ml de graisse de coco -> Fondre au bain-marie avec ½ c.c de cire d’abeille -> Chauffer à 60° 50 ml d’hydrolat de Sauge Sclarée -> Et incorporer les deux phases ensemble hors du feu. Ajouter : 3 gtts d’extrait de pépins de pamplemousse 20 gtts d’huile essentielle de Bois de Santal -> Garder de préférence au frais. Mara Berendt Friedman Transformation Et si la Beauté émergeait grâce à cette Compétence à Aimer et à être Unie avec Dévotion à la Création… Mystère 6 Rêve de Femmes - automne 2011 Je te souhaite une belle saison d’automne et une joyeuse proximité avec toi-même. Myriam Matouschek www.berkana-espacesante.ch Mara Berendt Friedman 1st Chakra Dossier Mystère et Puissance de la Mat rice Espace invisible et mystérieux recelant les mémoires de la vie, détenant la puissance créatrice, la matrice se révèle à travers ce dossier qui lui est consacré. Il est question de traditions, de témoignages, d’invitations, de guérisons. Femmes, hommes, les auteurs nous confient leurs découvertes et leurs secrets à propos de cet antre sacré. Ils nous offrent un regard franc sur l’utérus, lieu source de vie. Rêve de Femmes - automne 2011 7 L'utérus et la création de la vie Le Dr Danièle Flaumenbaum nous enseigne la double fonction créatrice de la matrice : la reproduction de la vie et la création de soi avec l’autre. Par son enseignement, elle rappelle les forces vivantes en action et les conséquences de la méconnaissance de ce mystère sur notre équilibre. S i l’utérus des femmes est un lieu vénéré pour sa puissance et son mystère, c’est qu’il a une fonction créatrice et que cette fonction est double. Qu’il soit le lieu de la création d’un nouvel être, j’en étais informée par mon éducation, la société, mes études de médecine, mais qu’il soit aussi le lieu de ma création personnelle, où je puisse entretenir et développer ma vie de femme adulte par la sexualité, ça je l’ignorais complètement. C’est l’apprentissage de la médecine chinoise et l’alchimie sexuelle qui m’a appris que l’utérus s’appelait alors notre chaudron alchimique ou notre caisse de résonance. Commençons par sa fonction de reproduction L’utérus est alors la matrice d’une nouvelle vie, là où la vie se met en forme, où notre corps se modèle et acquiert ses fonctions. C’est le mystère de la vie qui se matérialise par l’empoignade de la force des désirs conscients et inconscients. La naissance de l’enfant est le témoignage, le fruit de cette rencontre particulière. Et là tout nous échappe : que ce soit la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde qui a lieu dans le tiers externe de la trompe, que l’œuf fécondé se mette à migrer dans la trompe à l’aide de sa muqueuse ciliée pendant 3 jours, qu’il arrive et baigne dans la cavité utérine encore 3 jours avant de choisir le lieu où il va s’implanter pour se mettre bien au chaud dans la muqueuse utérine et former le placenta, le sas entre la mère et l’enfant à qui il appartient. Anatomiquement, l’utérus est un muscle creux, destiné à contenir cet embryon puis ce fœtus, en permettant son développement et à le laisser sortir lors de l’accouchement. Il subit des modifications incroyables qui portent sur sa morphologie et sa structure. Et de 6 à 8 cm de hauteur, pesant 50 grammes et contenant 2 à 3 cm3 de l’adolescence à la ménopause, il passe à 32 cm pèse 1000 gr et contient 4 à 5 litres en fin de grossesse. Si la mère pense qu’elle est, l’origine de la vie de son enfant à elle toute seule, cette toute puissance et cette tromperie va créer chez l’enfant des pathologies à la fois de domination et d’enfermement. Si la place du père et sa fonction est évincée, c’est comme si on n’avait pas besoin d’homme pour faire un enfant et qu’on se reproduisait de mère en fille comme des poupées russes. Comme si le père n’était pas la moitié de la création de cet enfant et n’était qu’un épiphénomène, qu’il n’avait pas de place particulière pour donner à l’enfant d’autres valeurs que celles que la mère transmet. Si la mère se pense le centre du monde de son enfant, elle est toxique et dangereuse. Ne pas donner de père à son enfant, c’est le garder dans son utérus élastique qui grandit au fur et à mesure du développement de l’enfant dont il ne peut jamais sortir. C’est le garder à soi et ne pas lui permettre de nous quitter et de se propulser dans le monde selon sa personnalité. Une mère s’épuise en étant tout à l’enfant ; pour se sentir équilibrée, de plus en plus complète, avoir les idées claires, elle a besoin de féminin pour se centrer et rester généreuse. Elle a besoin de force pour se recharger, se renforcer et se redresser. C’est par la force masculine Yang qu’elle va accueillir à l’intérieur de son corps, qu’elle peut se revitaliser puisque notre sexe est un grand réservoir de vie. C’est alors l’Utérus dans sa fonction de création de soi-même et de l’autre qui prend le relais Il s’agit alors de s’ouvrir à la communication avec le ou la partenaire pour accéder au « Génie de son sexe », oser son désir, son plaisir et sa jouissance. Savoir réceptionner les forces sexuelles de son partenaire dans son utérus permet en effet une véritable recréation de soi et de l’autre, sans cesse renouvelée. Le courant passe. Le ressentir, c’est percevoir comment les vibrations des forces du partenaire s’unissent et se branchent à ses propres forces à l’intérieur de soi : comment les forces féminines et masculines se compénètrent, se mélangent et cherchent à s’ajuster pour résonner ensemble. Cette résonance permet aux forces sexuelles de chacun de s’unir dans la même fréquence, ce qui harmonise les énergies hors soi et en soi [1] et décuple le plaisir jusqu’à un pic maximal : l’orgasme. Pour cela, le corps de la femme doit permettre aux énergies sexuelles masculines de franchir le col de l’utérus. L’utérus est un créateur de vie mais il n’est pas le lieu de l’origine de la vie, il en est le Tous ces changements et transformations de la matrice témoignent du mystère à l’œuvre de la force féminine, la force Yin de la pensée chinoise et orientale. Le corps de la femme est soumis de la puberté à la ménopause à des cycles, le cycle menstruel qui témoigne de notre malléabilité indispensable pour nous réaliser. C’est la fable du « Chêne et du roseau » ; le roseau plie et ne rompt pas pour pouvoir se modifier, s’adapter aux nouvelles situations et s’agrandir. dépositaire, sa matrice. Le féminin, en tant que force qui nous anime est une force obscure, qui agit dans l’ombre, qui est réceptrice et accueillante, pour nous remodeler à l’intérieur et qui se manifeste autant chez les hommes que les femmes. C’est de cette puissance de la matrice que dépend la santé d’une famille et d’une nation. En effet le développement d’une nation dépend du degré d’évolution des femmes : comment cette femme permet l’instruction des enfants, leur éducation tout en assurant une stabilité affective. Si l’amour inconditionnel est une valeur indispensable pour transmettre une sécurité de base et confiance en soi, la matrice maternelle a des devoirs de transmission pour permettre à son enfant de se propulser dans un avenir adulte sachant découvrir et réaliser une vie affective et sexuelle. L’utérus est un créateur de vie mais il n’est pas le lieu de l’origine de la vie, il en est le dépositaire, sa matrice. La confusion fait des dégâts importants sur la santé de l’enfant. 8 Rêve de Femmes - automne 2011 Le manque d’éducation sexuelle dans l’enfance par la mère pour lui permettre d’avoir un utérus vivant fait que la petite fille est construite sexuellement comme sa mère et elle héberge alors aussi ses pathologies. La méconnaissance de ce processus fait que, pour un grand nombre de femmes, les énergies se bloquent dans le fond du vagin en y provoquant de très fortes douleurs. Tant que la femme ne sait pas avoir plaisir et jouissance, elle reste fondamentalement fidèle à sa mère, sans le savoir. Arriver à contacter la puissance et le mystère de notre matrice, c’est contacter du ‘plus grand’ que nous, c’est incorporer du Ciel. C’est un processus qui s’apprend, qui implique de bien vouloir se remettre en cause pour changer et découvrir cette dynamique nouvelle avec plaisir et curiosité. Danièle Flaumenbaum [email protected] Sortie Poche de « Femme désirée, Femme désirante » le 14 septembre 2011. [1] 1 Harmoniser en soi et hors soi : étape de la rencontre sexuelle où on ne forme qu’un « Le génie de son sexe » expression de Françoise Dolto. L Dossier Vibration d’Amour Dans un poème où chaque mot vibre la vie, Janine Boutry, artiste lumineuse, ouvre les cœurs et invite au partage, à la communion de nos réalités de femmes où s’exprime l’énergie amoureuse de la matrice. A llongée, sous la houle des arbres, elle attend… Elle attend la naissance sous ses mains… Le chant lancinant des cigales berce cet enfantement toujours recommencé. Une fois encore, elle pose ses mains sur son bas ventre. Mains d’Or posées sur l’utérus, berçant ce triangle sacré. La pointe de ses doigts effleure le pubis, les paumes sont légèrement espacées et les pouces se touchent à peine juste à la base du nombril, créant l’arc électrique qui vibre à l’unisson du cœur du monde. Mara Berendt Friedman Papaya Et la magie opère… Ses mains se remplissent d’une énergie salvatrice, qui remonte le long de ses bras. Comme à l’accoutumée ce flux la remplit et se répand avec douceur et vo- lupté. Simultanément sous ses doigts naît une onde diffuse, qui s’intensifie, inonde la matrice, et rayonne en remontant jusqu’au plexus solaire. Avec un peu de chance, elle s’aventurera jusqu’au cœur. Ce doux frémissement de l’être se déverse comme un soleil magnifique et résonne jusqu’aux tréfonds du fond de l’Univers. Elle laisse cette énergie naître, et vivre, et croître et mourir… Permettre de s’en séparer, n’est-il pas un bel apprentissage de l’acceptation du manque… Se demande-t-elle ? Sous la chaleur de ses mains mille fois posées là dans sa vie de femme, dans les douleurs et dans l’extase du plaisir, cette terre de chair, répond en écho au chant du nid de chaque femme. Alors elle voyage, des unes aux autres… Elle caresse en secret le ventre de sa mère… Celui de sa fille… Elle imagine les rondeurs futures de ses petites filles… Et de l’une à l’autre, de toutes celles dont elle a un jour croisé le regard, jusqu’à celles qui à l’autre bout du monde soupirent dans l’enfantement… Elle voyage. Elle connait leurs rêves et leurs tourments. Elle prie avec elles pour la paix du monde et le bonheur de leurs enfants. Et cette ode à la vie, la ramène auprès de celles, qui portent comme un fardeau leur ventre vide et pourtant avides de mettre au monde, leurs rêves de mères, en vain habités par la désespérance du vide. Que l’Amour soit avec Elles… Que grâce à ce manque là, elles osent tenter autre chose, se remplir d’autres créations pour que leur esprit et leur ventre s’apaisent. Et elle s’étonne de tant de compassion et de tant de louanges à l’égard de ses pairs… Comme il lui en a fallu du temps, pour se sentir proche des autres femmes, pour se sentir de leur clan. Elle sourit en pensant à tout ce chemin parcouru, par-delà les distances, juste dans le chemin de l’âme, pas à pas dans le jardin des errances d’où jaillissent les fontaines de vie. A côté d’elle, la chatte s’étire langoureusement, la ramenant à l’ordinaire des choses. Elle saute doucement sur le corps de sa maîtresse, abandonnée à l’onde de la terre mère. Elle se love et s’installe là… Juste où il faut… Le ronronnement bienfaisant flirte avec la vibration d’Amour, l’un entretient l’autre… Doucement, tendrement, se poursuit le chant de cette mélodieuse émanation de la terre. Et plus elle se laisse habiter par sa part sauvage, plus sa part sacrée résonne en écho. Plus elle se désintègre, se réduit à néant, plus elle fait corps avec l’immensité. A la fois seule et pleine, minuscule et vaste, elle existe dans sa totalité en s’abandonnant à l’Amour illimité, qui la traverse. Elle est femme d’Amour ! Et ce mot résonne comme un mantra : « Amour, amour, … Amour » puis s’évanouit. Plus de mot, seulement l’espace et l’onde. Sa matrice est devenue son cœur, ou bien son cœur a-t-il migré dans sa matrice. Elle ne saurait le dire… Elle se sent habitée par ces vierges noires, immobiles et pourtant tellement présentes, aurores immanentes de l’aube des jours. Elle remercie pour tout ce qui est… Perpétuellement dans la découverte et l’étonnement de ce qui vit dans son corps sacré. Janine Boutry (poète et peintre) www.hermitage-aux-sources.com Rêve de Femmes - automne 2011 9 La Porte vers les Mystères de l'Intérieur Temple sacré, Saint Graal, Calice,… Aucun mot ne peut véritablement illustrer la profondeur des significations qu’exprime cette partie du corps féminin. C’est pourquoi ce qui suit est, au mieux, une brève esquisse sur un magnifique mystère vivant. L faute » et « la malédiction de la douleur avec l’accouchement et les règles ». Cette chute de notre statut sacré en tant que « porteuses de vie » a amené à n’être considérées comme rien de plus qu’un moyen de propager telle lignée familiale ou de peupler un endroit du monde. Le Mystère de la Féminité En vérité, il y a aujourd’hui encore dans le monde des lieux qui gardent cette vision étroite et affreuse des femmes. Cependant, à travers la prise en considération de l’ensemble des droits des femmes (et plus spécialement, les droits de la naissance), nous sommes en train de récupérer doucement la beauté, le pouvoir et le mystère de la naissance, en même temps que ce que signifie le fait d’être une femme au-delà de nos capacités à élever nos enfants. Ce retournement implique de changer notre vision de la sexualité féminine en quittant le modèle fonctionnel pour un modèle qui englobe une signification plus profonde de la sexualité féminine. e voyage dans l’exploration de notre utérus commence en créant un patchwork qui allie quelques notions modernes à la sagesse ancienne. Dans une certaine mesure, notre utérus a été démystifié par l’anatomie occidentale, la physiologie et l’éducation sexuelle. Comme la plupart des choses dans la vie, la vérité se révèle souvent par couches ; donc, pour avoir l’image la plus complète de notre utérus, nous devons préserver son potentiel de mystère vivant. Notre bonne volonté à nous engager personnellement dans une relation plus profonde avec notre utérus nous invite à dévoiler son immense pouvoir, tout en nous aidant à avoir accès à bien des mystères de notre Féminin inné : la féminité, la naissance, le plaisir, et la profonde sagesse. Bien que tout commence dans les profondeurs de la matrice sacrée de notre mère, la plupart d’entre nous débutent véritablement la relation à leur utérus avec l’apparition de leurs « cycles lunaires » (ou menstruations). Souvent, douleur et inconfort sont notre première initiation pour devenir conscientes de notre utérus et donc, nous associons de façon erronée la douleur avec ce que signifie être femme. Pour certaines, la douleur peut être si intense qu’il peut en résulter une dissociation entre soi et sa matrice. Pourtant, si nous pouvions comprendre que notre douleur persistante et cet inconfort sont un appel à nous tourner vers cette partie de notre corps, nous deviendrions plus curieuses du message de notre matrice. Pour quelques rares chanceuses, il est possible de consulter des mères à l’esprit ouvert, sœurs, tantes ou amies et d’en recevoir un aperçu suffisant pour réaliser que quelque chose de beau et de profond est en train de se passer : notre initiation à la féminité. Ce mouvement de conscience apporte une résurgence de la sagesse Féminine en ce qui concerne la réhabilitation de la naissance en tant qu’initiation extatique à la maternité. Lorsque les femmes font vraiment le choix d’être porteuses de vie, elles peuvent alors amener cette vie au monde à travers le plaisir plutôt que la douleur. Plus nous sommes capables d’accepter pleinement notre totalité en tant que femmes, de faire notre travail émotionnel, d’ouvrir notre corps à son plein potentiel de volupté, plus nous nous offrons la chance de donner la vie de façon orgasmique. Notre utérus est une partie très profonde et sacrée de notre féminité. Notre utérus est une partie très profonde et sacrée de notre féminité. Avec cette initiation aux cycles de fertilité de notre vie, nous sommes aussi initiées au royaume de l’invisible. Nous ne pouvons pas « voir » notre propre utérus, nous pouvons seulement le SENTIR. La beauté de cela, c’est que se développe ainsi la capacité intime de sentir et éprouver intérieurement. Lorsque nous habitons pleinement notre utérus, nous nous connectons à une partie profonde de nous-mêmes, et nous sommes alors capables de plonger intérieurement en conscience au plus profond de notre psyché Féminine et ainsi de commencer à nous donner naissance à nous-mêmes dans le monde. Le Mystère de la Naissance La grossesse est également une autre initiation féminine qui nous demande d’être encore plus profondément connectées à notre utérus et à sa sagesse vivante. Le fait même qu’à l’intérieur de notre matrice, la vie elle-même se soit installée et s’épanouisse en un adorable bébé humain n’est rien de moins qu’un miracle ! Nous pouvons comprendre le profond respect qui, autrefois, était porté à la fécondité des femmes. Nous pouvons comprendre aussi comment un pouvoir aussi immense pouvait être perçu comme menaçant et saisir ainsi que l’émergence du patriarcat a amené « la maternité comme 10 Rêve de Femmes - automne 2011 Le Mystère du Plaisir Quand il s’agit d’orgasme, il est intéressant de remarquer la racine du mot « utérus ». Cela vient du mot grec : ὑστέρα ou hystera et se rattache au mot hystérie qui est associé aux femmes, à leur utérus et aux émotions hors contrôle. Le plaisir des femmes demande de s’abandonner - et, dans un monde terrifié par tout manque de contrôle, s’en remettre à la puissance de nos sensations orgasmiques a entraîné une mauvaise compréhension du plaisir, vu non seulement comme forme d’hystérie, mais aussi comme désordre psychique : la nymphomanie ! Ces étiquettes mensongères créent une dissociation entre notre nature émotionnelle et notre nature sexuelle, et nous empêchent ainsi de comprendre que notre utérus est un endroit où le plaisir est souvent négligé et sous-expérimenté. Nous vivons aussi à une époque où l’utérus des femmes subit bien trop souvent le scalpel du chirurgien, alors qu’en vérité bien des problèmes de nos « malheureux » organes sexuels pourraient être résolus par des exercices appropriés, un régime et, bien sûr, davantage de plaisir ! Si et lorsqu’une femme subit cette sorte de chirurgie, il est d’une importance vitale qu’elle s’y engage avec le sentiment d’avoir pu choisir. Ensuite, on peut se sentir « pas tout-à-fait femme », mais en réalité, on a toujours son utérus « éthérique » (comme le fantôme d’un bras amputé ou sa présence éthérique). Par la connexion à notre utérus éthérique, nous pouvons transformer cette douloureuse question psychologique, en comprenant que notre féminité est bien plus profonde et bien plus grande que la somme des parties de notre corps. L Dossier Revendiquer la place qui nous revient de droit en tant que femmes fortes, quelles que soient les circonstances, demande de récupérer notre plaisir profond. Cette initiation au plaisir est une invitation à reconnecter notre cœur (notre nature émotionnelle) avec notre utérus (notre profonde nature sexuelle) à réinstaurer notre sagesse. Le Mystère de la Profonde Sagesse Notre utérus ne concerne pas seulement notre féminité, la naissance et le plaisir, mais tout autant une profonde sagesse vivante. C’est un endroit où nous pouvons avoir accès à notre vaste et puissante connaissance intérieure, où nous pouvons nous relier à notre héritage ancestral ainsi qu’entrer dans d’autres royaumes, en particulier grâce au rêve profond. C’est notre propre temple intérieur, notre sanctuaire, un portail sur les vérités non dites, et pourtant peu d’entre nous choisissent d’incarner pleinement cette part de leur féminité. Le vivre est un droit de naissance et rien ne peut être plus naturel et plus beau. Saïda Désilets, Ph.D www.thedesiletsmethod.com Traduction Anne Delmas [email protected] Pratique Simple L Chaque jour, prenez quelques instants pour mettre une main sur votre cœur et l’autre sur votre utérus. L Respirez profondément dans les deux en même temps et imaginez qu’il y a là une relation directe entre eux. L Plongez en conscience à l’intérieur de votre utérus et reposezvous dans ce beau sanctuaire, profond, sûr, sacré. L L Suivez cette sagesse et observez la transformation qui s’installe dans votre vie. Saïda Désilets, Ph.D Traduction Anne Delmas Mara Berendt Friedman Golden Posez une question et écoutez intimement ce qui émerge. Rêve de Femmes - automne 2011 11 Utérus royal Lorsqu’un homme évoque sa rencontre avec la matrice, posant un regard sacré d’initié au mystère féminin… Une réflexion ouverte sur une connaissance différente à oser cet espace si puissant et si secret.. L J ’ai hésité avant de me lancer dans un bout d’écrituretémoignage sur le sujet de l’utérus. Je suis masculin, alors qu’en sais-je ? En fait ce que j’en sais provient de ma rencontre personnelle et intime avec la plus accessible des portes de cette glande qui pour moi est un temple. Temple de l’alchimie, de la conception, de la gestation, de la fructification, de la moisson (donner naissance) et de l’acte d’amour. C’est aussi un jardin dans lequel les deux fleursovaires sèment leurs graines, un jardin d’eau-vive et de rivière colorée. Il y a plusieurs portes très vivantes, l’une est le col de l’utérus, une autre c’est les deux trompes reliant les ovaires, puis une porte très subtile semblable à un canal de lumière qui véhicule l’essence de l’âme en recherche et en processus d’incarnation pour venir se nicher dans l’espace utérin, là où il y a abondance d’endomètre. Il serait correct, je pense, de parler d’une autre « porte » subtile, celle par où entre en la femme une profonde intuition que son utérus peut et sait capter. C’est cette même porte qui laisse aussi passer un fluide de pouvoir qui peut être exceptionnellement puissant : le pouvoir souverain utérin de la femme, c’est un pouvoir solaire de vision, d’évolution, de sagesse. Selon moi une porte n’est pas seulement une chose objectivable, c’est aussi et surtout un espace de passage alternativement réceptif et émissif pour les énergies subtiles, sensibles, sacrées, intelligentes. Ma rencontre avec la porte qui est le col de l’utérus, je l’ai vécue à ma naissance et plus tard adulte je l’ai faite avec un doigt. J’ai exploré la voûte du fond du vagin, exploré la proéminence du col de l’utérus qui par moment change d’angle, qui parfois change de dureté ou de souplesse, toujours magnifiquement arrondi et tel un volcan portant en son centre ce creux, ce passage, cette porte plus ou moins dilatée et souple selon des rythmes qui m’échappent. L'utérus est un espace de Ce qui m’a invité à écrire sur ce thème, c’est la magie de la présence et de la communion du col de l’utérus et du gland du pénis. Il y a toute sorte de discussion du mental sur ce que la femme sent et ne sent pas dans son vagin (orifice, premier tiers, zone de Monsieur Gräfenberg/point G… On pourrait dire zone de Madame Gala, fond du vagin, etc.), d’orgasme ou pas orgasme, ceci, cela… Je trouve ces concepts réducteurs, stupides et limitatifs. La première chose que j’ai à dire c’est que la femme n’a pas de limite, qu’elle peut les repousser toujours plus et qu’elle est profondément sensible de partout. Elle est sensible et sensuelle de partout, cela dépend de son bien-être personnel et de la qualité de la relation qu’elle entretient, reçoit, nourrit avec son amant-compagnon. pouvoir sacré, solaire et bien Mara Berendt Friedman Luna plus doué que le mental Parmi ces multiples espaces sensuels féminins, il y a justement celui du col de l’utérus lorsque la communion se fait avec le gland du pénis. Ces deux entités, col et gland, sont hypersensibles lorsqu’ils sont alimentés d’une énergie rayonnante, royale, lumineuse, profondément respectueuse de l’Etre sacré par les deux partenaires. Par cette façon qualitative de sensualité d’âme, il apparaît avec évidence que l’utérus et le pénis sont doués d’une intelligence et de perceptions que l’intellect n’a pas. Cette subtile et solaire énergie peut nous transporter hors du temps et de l’espace, comme le fait l’orgasme. C’est donc une véritable communion avec soimême et avec l’aimé-e, bien au-delà de la personnalité. Voilà ce que je sais de l’utérus, il est un espace de pouvoir sacré, solaire et bien plus doué que le mental. Les partenaires soudés en toute conscience dans leur mutuelle présence élevée peuvent se contempler au-delà des mots et des concepts dans la voûte étoilée qui les accueille. Je confirme que les organes génitaux féminins et masculins sont sans cesse alternativement émissifs et réceptifs ; c’est un partage, une écoute, un don, un abandon, une guidance, une vision… Et je pense qu’il est en conséquence impossible de définir la sexualité de la femme. Elle est tous les possibles si l’on s’y penche avec amour et respect, avec passion et intensité, avec don de soi et vulnérabilité. L’utérus mérite une véritable étude mais pas par le mental ni par la médecine traditionnelle. Pierre-André Blanc [email protected] 12 Rêve de Femmes - Automne 2011 Dossier Puissante et Mystérieuse Matrice De tous temps, l’antre sacré de la femme a inspiré le mystère à l’homme. Le sexologue et écrivain, Gérard Leleu, confie, à propos de la matrice, le secret qui ouvre la voie intime de cet espace aux aimants sensibles et audacieux. I ls étaient restés « bouche bée » : un petit être était sorti d’entre les cuisses de cette femme. Ils savaient bien, les hommes, qu’il y avait là une fente ; leur instinct les y avait menés. Il fallait que l’instinct soit vraiment très fort et même irrésistible, pour qu’ils osent introduire en ce lieu, leur viril membre, car ils étaient persuadés qu’il y avait là, tapis dans d’insondables profondeurs, quelques monstres munis de dents et sanguinaires - espèce de poisson ? Sorte de serpent ? - La preuve, la femme saigne et parfois le membre même ressort tout ensanglanté. tes de la Genèse, éprouvent de véritables orgasmes au cours de l’accouchement. Des orgasmes à la place des terribles « tranchées » ! Mais les hommes de s’écrier que cela ne les concerne plus, que c’est hors de leur compétence, hors de leur portée. Erreur, mes frères, la femme vous y attend aussi ; avant que d’aller explorer la planète rouge, finissez de connaître la Vénusienne avec qui vous partagez des nuits enluminées. Chevaliers, troubadours, gentlemen qui me lisez, accueillez le secret ici confié qui vous conduira au plus ultime de l’intime de la femme, émerveillés de son émerveillement. Qu’un ou deux de vos doigts, amoureux, subtils, inspirés, admiratifs, fascinés même remontent le défilé vaginal, comme un poisson remonte la rivière jusqu’au lieu de sa naissance. Au fond, ils découvriront, subjugués, la cavité vaginale déployée en dôme, sous l’effet du désir ; au centre de ce dôme, un pendentif, le col de l’utérus, tel un cylindre de chair. Alors qu’ils se glissent dans le repli qui l’entoure et avec dévotion, le masse de leur pulpe. Si vos doigts sont aussi aimants qu’audacieux, s’ils reflètent le respect qui inonde votre âme, la femme les acceptera et, s’abandonnant, vous offrira soudain, la jouissance qui l’emporte et qui peut atteindre des sommets étonnants. Peut-être, vous dira-t-elle que ça n’a jamais été aussi fort, même mieux que la pénétration. Prenez-la alors dans vos bras et vos lèvres contre son cou, susurrez votre admiration, votre gratitude. Vous êtes plus unis que jamais. Vous connaissez enfin tous les arcanes de la femme. Vous pouvez réserver votre place pour la destination Mars. Le mystérieux utérus n’est Depuis l’aube de l’Humanité le gouffre qui s’ouvre au contrebas du ventre de la femme a donné lieu à nombre de fantasmes comme par exemple le fameux « vagina dentata » ; l’homme contemporain n’est pas épargné, comme le révèlent les psychanalyses. Mais le plus stupéfiant c’est que de ce lieu jaillissent aussi des petits. C’est donc qu’au-delà de cette cavité pratique, il y a une caverne plus profonde encore et plus vaste, une caverne où la femme fabrique des êtres, où elle devient mère, une « matrice » quoi. pas qu’un moule à faire des enfants : il se cabre de plaisir Mais longtemps les hommes ont ignoré leur rôle dans cette création, ont ignoré qu’ils apportaient une semence. Ainsi, la femme, en concevant - comme les mammifères vêlent, comme les poissons fraient, comme les arbres fleurissent et fructifient est du côté du mystère de la vie. Eux, ils sont étrangers, simples spectateurs, à en rester cois. Cois comme ces maris de maintenant lorsque leur femme accouche. Leur sperme, ils savent, mais toujours celle qui conçoit en son ventre et enfante, c’est Elle. Et c’est inimitable et toujours mystérieux en dépit des manuels de « Science du Vivant » sur lesquels, adolescents, ils ont écarquillé leurs yeux. Il en est de même du plaisir intime, la femme c’est puissance et mystère. Quelle fureur s’y révèle… En elle, en eux. Mais tout est soustrait au regard ; aussi les hommes connaissent peu ou prou l’intérieur de la femme. Ce vagin, d’abord, qu’ils voient n’être qu’un simple fourreau où glisser leur pénis fringant, aussitôt ébahi de vertige. Les plus civilisés, les plus amoureux, les plus valeureux essaient de donner ce vertige à la femme aussi : ils s’efforcent de maîtriser leur réflexe éjaculatoire de façon à faire durer l’union, donnant ainsi à leur aimée le temps de s’élancer. Ah ! S’ils savaient que ce « fourreau » est scintillant de points érogènes, une véritable constellation, qui stimulés par la pulpe d’un doigt aimant, savant et délié, sont aptes à propulser l’amie au 7ème des ciels. Les plus curieux ont entendu parler d’un point G, mais faute d’un G.P.S. adéquat, rares sont ceux qui s’y retrouvent. Quant aux autres étoiles - je veux dire point- ils sont plus étrangers que la topographie de Mars. Aussi sont-ils loin de savoir qu’au-delà de la caverne où ils vivent, la préhistoire de la sexualité masculine, la fusée cosmique de la jouissance féminine comporte un second étage. Dr Gérard Leleu auteur de nombreux ouvrages Mara Berendt Friedman Drink the nectar Oui, l’utérus n’est pas qu’une matrice, oui l’utérus jouit, le puissant, le mystérieux utérus n’est pas qu’un moule à faire des enfants : il se cabre de plaisir. Certaines amoureuses peuvent à la vue de l’homme de leur vie, sentir cet organe se serrer violemment. Mieux, nombre de femmes, contrairement aux vitupérations machisRêve de Femmes - automne 2011 13 Matrice, source sacrée Thérapeute et animatrice de cercles de femmes, Catherine Oberlé nous rappelle la méconnaissance et le mystère de l’utérus. Elle souligne combien les mémoires contenues dans la matrice sont nombreuses et l’importance d’une reconnexion à cet espace sacré pour se libérer et s’ouvrir au vivant. D e tout temps l’utérus, matrice divine et puissante est un mystère pour l’être humain. Longtemps diabolisé par le corps médical, on l’a accusé de rendre les femmes hystériques, possédées par le diable. D’ailleurs le mot hystérique vient du grec « hystera » qui veut dire matrice, utérus. Dans l’Egypte antique, on affirmait que l’utérus était autonome et se déplaçait dans le corps de la femme. Il était comparé à un animal, qui, en se déplaçant, comprimait sur son passage certains organes comme le cœur ou les poumons, provoquant des étouffements, des sueurs, des malaises. Pour le persuader de reprendre sa place au niveau du pelvis, il fallait le tromper, le séduire. Les remèdes des prêtres-médecins de cette époque consistaient à faire ingérer des potions nauséabondes ou respirer des odeurs putrides à la patiente, ou encore, à lui envoyer dans le sexe des fumées délicatement parfumées qui étaient supposées attirer l’utérus et le ramener à sa bonne position. Pour Hippocrate, il était toujours question de migration de l’utérus, mais, cette fois-ci, on imaginait une migration jusqu’au cerveau, et d’après lui, la migration était liée à une privation de rapports sexuels, et par le besoin de la femme d’être fécondée. Plus récemment, Paracelse médecin suisse du 16ème siècle, désignait la matrice comme un organe « magnétique et électrique » créé par Dieu pour attirer la semence. On voit à quel point cette matrice a pu intriguer les hommes. N’ayant aucune compréhension de cet organe spécifiquement féminin, mystérieux et inquiétant, ils ont, pendant longtemps, vécu dans la peur face à cette matrice qu’ils ne savaient pas contrôler et qui semblait déclencher toutes sortes de maux, essentiellement liés à la sexualité. De nos jours, cette matrice garde encore quelques secrets bien enfouis. Donneuse de vie et parfois de mort, elle possède une mémoire qui lui est propre, trace de qui nous sommes, d’où nous venons, de notre « identité ancestrale » identité qui, au-delà des gènes, sera imprimée dans nos cellules. l’énergie yang, elle se laisse pénétrer par elle. Par cet acte, elle permet aux deux énergies de se retrouver et de s’unir en elle. Elle permet à l’homme d’être dans sa puissance d’Homme, la puissance du don, tout en étant elle, dans sa puissance de Femme, la puissance de l’accueil. Elle devient, à travers sa matrice, le réceptacle de cette union, le calice dans lequel le nectar sera versé et dont elle pourra se nourrir. C’est en prenant conscience de la beauté de cet acte, de la source de vie et d’énergie que j’ai en moi, que j’ai pris conscience de l’importance de cette matrice. Non seulement par la vie qu’elle a donnée, les enfants qu’elle a portés mais aussi par son histoire, ses souffrances et ses douleurs. C’est une matrice qui du fond des temps transmet l’histoire de notre famille, de génération en génération, de femme en femme. Toute notre histoire de femmes y est inscrite, tous les traumas de la lignée des femmes y sont présents : viols, abus, inceste, avortements, fausses couches, maladies… C’est la mémoire du corps, du temps, de nos cellules qui y est attachée. C’est en prenant conscience de la puissance de cette matrice, de son rôle fondamental dans notre histoire de femme, que nous pouvons nous libérer de ces mémoires et nous réapproprier notre corps et son histoire. Cette matrice nous lègue les mémoires émotionnelles de nos ancêtres, imprimées au plus profond de nous, c’est elle qui détient les clés pour les dénouer. Donneuse de vie et parfois de mort, elle possède une mémoire qui lui est propre Lorsque l’âme choisit de s’incarner dans un corps, elle choisit le couple, elle choisit également la matrice dans laquelle elle va s’incarner et l’histoire familiale qui y est associée, cette « identité ancestrale » dont le fœtus sera imprégné par son passage dans la matrice. C’est dans cette matrice qu’il va s’imprégner des mémoires de sa lignée, qu’il va connaître l’histoire de ses ancêtres. Transmission qui s’effectue par nos cellules et par des sens subtils. Il ne s’agit pas d’informations données par nos sens classiques : vue, ouïe, odorat… mais d’informations qui sont au centre de nos cellules, de notre noyau, de notre « être », qui sont du domaine de l’invisible, de l’inconscient. C’est au sein de cette matrice que l’enfant va se développer, et grandir, et c’est aussi là qu’il va imprimer ses premiers souvenirs à lui, et parfois même ses premiers traumas. Son passage dans la matrice lui laissera une trace unique et indélébile, sa première mémoire. Mais cette matrice est également source de plaisir et lieu de rencontre du féminin et du masculin. C’est là, que les énergies yin et yang se rencontrent, qu’elles s’accordent et s’équilibrent. Quand la femme accueille l’homme dans son ventre, elle accueille 14 Rêve de Femmes - Automne 2011 Elle est amie de l’invisible, de l’inconscient, du mystère. - C’est en pratiquant la guérison intérieure, guérison de l’âme et du corps, que la femme pourra retrouver sa source intérieure, source sacrée entre toutes. - C’est en se connectant à cette source sacrée qu’elle pourra ressentir la joie universelle et s’incarner pleinement. - Et c’est en incarnant son « être femme », et en contactant son « essentiel », qu’elle pourra rayonner. - C’est en se libérant, qu’elle pourra habiter pleinement son corps, trouver sa puissance et sa joie. En tant que femme, je me sens vivante quand mon utérus est vivant Un utérus vivant est un utérus qui vibre, qui frémit, qui respire Je me sens vivante quand, grâce à lui, je sens une chaleur me parcourir et m’éveiller Je me sens vivante quand je fais l’amour et qu’une vague de plaisir venu du fond de mon utérus me transporte et me chavire Je me sens vivante lorsque je respire à travers lui, que des spasmes de bonheur m’accompagnent et me bercent Je me sens vivante quand je me sens reliée à mon être essentiel. Et même si mon utérus n’est plus, je sais que l’énergie de la matrice est toujours présente en moi, c’est elle qui me connecte à ma femme intérieure, à ma source sacrée. Catherine Oberlé Gestalt-Thérapeute Animatrice de Cercles de Femmes - www.feminisens.com L Dossier La force de la Matrice P lus je comprends le Féminin, la force de notre organisation hormonale qui nous est spécifique et plus j’intègre la puissance de la femme et son mystère. Depuis très longtemps, on tente de contrôler les cycles féminins en les médicamentant de la puberté à la ménopause. Elles ont été, au fil des siècles, hystériques, dépressives, incontrôlables, accusées de sorcellerie et on les a médicamentées, opérées, enfermées ou même brûlées pour tenter de faire taire cette force qui fait si peur. Il y a quinze ans, la naissance de mon fils m’a révélé cette force. Accouchement instinctif, puissant, sans recours au milieu médical… Les médecins déposèrent même une plainte contre moi. J’étais élevée au statut de mère inconsciente alors que je ne me suis jamais sentie aussi présente à la vie et à ce qui se passait en moi. Ils me menacèrent de me retirer mon enfant si je ne me soumettais pas. Et puis, ils m’envoyèrent un psychologue pour m’évaluer. Et celui-ci me dit, après que je lui eus raconté comment on me traitait : «Il faut les comprendre… Ils font tout ceci car ils veulent bien faire…». Peu à peu, au fil des années, j’acceptai cette force, ce contact avec les sens qui m’avait guidée, qui m’avait connectée avec quelque chose de plus grand que moi et avec mon fils que j’avais accueilli dans la reconnaissance de sa globalité et de sa réalité. Les mots ne peuvent guère traduire une telle expérience dans un langage rationnel. Il m’a fallu du temps pour l’intégrer et je me répétais : « Il faut dire à toutes les femmes qu’accoucher n’est pas du tout ce qu’on leur dit et montre depuis le développement de l’obstétrique ! » Mais, à ma grande surprise, j’ai observé que, même dans une salle d’accouchement hospitalière, la magie et le mystère sont souvent présents et continuent d’émouvoir les personnes qui assistent les femmes. Mara Berendt Friedman Rooted in Reverence La puissance de la matrice se traduit de façon si instinctive et évidente lors des divers passages transformateurs de notre féminité qu’elle effraye et se voit muselée par les moeurs. Isabelle Challut, animatrice des ateliers « Ô féminin », nous ouvre à l’éveil et la reconnexion de cette force. touché cette force en accouchant est transformée à jamais. Je suis parfois incroyablement touchée de revoir une jeune femme après son accouchement, forte, confiante, qui ne se laisse plus mener dans ses choix. Elle est allée au bout de l’expérience qui lui permet alors de guider son enfant selon ses convictions, son amour et sans se laisser influencer ou contrôler négativement. L’impact de cette force de la matrice devient majeur pour la société. Et que se passe-t-il à la ménopause, autre passage majeur dans la vie d’une femme ? C’est une période de retour sur soi, de bilan. Souvent de nouveaux choix de vie émergent, de nouvelles activités. Ça n’est pas la fin de la vie de femme mais un passage vers une période de grande ouverture, d’intégration des expériences passées et de transmission aux autres. « Les objectifs de la femme semblent alors dictés par les exigences de l’âme plutôt que par les exigences de la société. Elle devient, de par ses changements hormonaux, plus intuitive et moins contrôlante. » [1] L’écoute de ce passage, de ce changement hormonal amène encore une fois la femme dans sa puissance créatrice. Mais la médication endort cette force de la matrice car elle masque et prend la place des hormones naturelles. Tous les passages de la vie des femmes correspondent à des transformations importantes et au développement de leur force et de leur expression. L’impact de cette force de la matrice devient majeur pour Accoucher, c’est la possibilité pour nous, les femmes, de vivre une expérience à la fois ordinaire et extra-ordinaire qui nous relie au corps, à sa force et qui nous relie à cet être qui a pris place en nous, qui nous habite et qui se prépare à naître, totalement uni à sa mère. Accoucher est une initiation à la vie si la femme se permet de vivre cette union avec l’enfant qui arrive et de l’accueillir dans le don total d’elle-même, présente et dans un état d’amour inconditionnel. Cette ouverture transforme l’expérience de donner naissance qui est trop souvent réduite à un acte biomédical potentiellement dangereux qu’il faut surveiller et encadrer. Au quotidien, notre qualité de présence, notre ouverture à ce qui arrive, notre capacité d’accueil transforment notre vie et la rendent plus facile. Nous expérimentons tout cela dans un accouchement instinctif. Et une femme qui a vécu ce contact intime avec elle-même, qui a la société. Isabelle Challut www.centrepleinelune.com Auteure de «La maternité au féminin» Editions Instant Présent [1] Christiane Northtrup «La sagesse de la ménopause» éditions AdA inc 2003 Rêve de Femmes - automne 2011 15 La nature des choses Par son expérience de mère et de femme, l’auteure nous partager la découverte de la conscience vivante et intelligente qui habite notre ventre et qui nourrit nos intuitions et nos émotions. M L Mara Berendt Friedman Rising Spirit aman depuis quelques heures, je mets mon bébé au sein. Il tète goulûment, nous jouissons du moment présent. Après quelques tétées, mon plaisir se transforme en surprise, en écoute différente, en questionnement intérieur. Lorsque le bébé tète et que le lait coule à travers mes seins, mon ventre y répond par de sérieuses crampes ! Quel est donc ce mystère supplémentaire ? J’accepte de sentir ce qui se passe en moi et ainsi j’entre dans ces crampes tenaces et je sens. Elles ont la même énergie que les contractions qui ont poussé le bébé pour lui faire passer la porte de la naissance. Mais oui ! Des contractions, c’est cela que je sens, que je vis ! Le bébé est né, le placenta l’a suivi, alors quoi encore ? Mystère. à chaque tétée les douleurs recommencent. à la fin du jour, je partage « mon mystère » avec une infirmière. Elle sourit et me répond que tout est normal, que l’allaitement non seulement nourrit le bébé, mais que celui-ci en tétant pour « appeler » le lait, stimule la remise en place de l’utérus. Eh bien en voilà une nouvelle ! Non seulement l’utérus crée l’atmosphère propice au voyage des spermatozoïdes ; non seulement il ferme sa porte pour contenir le fœtus, porte qu’il 16 Rêve de Femmes - Automne 2011 rouvrira pour la naissance ; non seulement il éjecte l’œuf non fécondé mais, à ses pouvoirs s’ajoute encore un lien intime avec les seins ! Que la Nature Femme est donc bien organisée ! Je m’émerveille de tout cela. Je me réjouis de cette intelligence qui agit sans que ma volonté soit mise à contribution. Je remercie pour ce qu’il m’est permis de découvrir, de recevoir. Je me souviens que déjà il y a 9 mois, ma certitude d’être enceinte me venait de « là », de ce ventre qui contient. Les tests de grossesse étaient tous négatifs. Pourtant je savais. Quelques jours plus tard mon médecin confirmait mon ressenti. Comment expliquer cette communication silencieuse… ? Ou communion silencieuse… ! Bien sûr dans le plan physique c’est une histoire d’hormones et elle est importante. Elle est au-delà de ce qui s’explique avec le mental. Au fil des années, mon lien avec cette glande puissante et magique, appelée l’utérus, s’est affiné, approfondi. J’ai appris à l’écouter et à l’entendre à chaque jour. Il est un allié précieux dans mon travail inté- rieur, dans mon incarnation femme, dans ma sexualité sacrée. L’intuition ne vient pas forcément de là où « elle devrait » selon certaines normes ! Elle me vient aussi de mon ventre, en fait de l’utérus qui est un centre de l’univers-femme. Les émotions ne sont pas uniquement reçues, vécues, filtrées à travers le cœur ! Elles résonnent dans ce centre secret qui bat tel un cœur vigilant et si intelligent. L’acte d’amour a maints parfums, couleurs et formes. L’orgasme a de vastes répercussions. Celui qui se construit, se tisse, se remplit ou se vide tout au fond, à la porte de l’utérus, « au cœur de la voûte étoilée », recèle encore bien des mystères. Lorsque « la présence profonde immobile » de mon aimé communie avec « la porte céleste » de mon utérus, tous les mystères et toutes les puissances sont possibles… Pour partager encore un bout de route avec vous, je vous encourage à lire un livre paru en 2003 aux Editions du Cram : « Vagin et ses amis interviewés » de Andrée Matteau. Géraldine Legend Keeper [email protected] Dossier Matrice, créatrice de l’Humanité Nirmala Gustave, praticienne en Santé Humaniste, nous fait partager sa vision et sa connaissance de l’utérus. Elle nous invite à reconnecter la puissance transformatrice de cet espace intime et sacré pour incarner et guérir notre humanité de femmes. E n contemplant son enfant, une femme peut être saisie d’émotion en ayant la réflexion suivante : « Cet enfant connaît un endroit intime de moi au creux de mon féminin, que je n’expérimenterai jamais de la même façon que lui, de l’intérieur de mon ventre. Il a habité cette grotte mystérieuse de moi-même dans un de mes organes féminins. » Cette réflexion est source de cheminement… Matrice, vient du mot latin « matrix » (matricis), lui-même dérivé de « mater » qui signifie mère. La matrice est l’élément qui fournit un appui ou une structure et qui sert à entourer, reproduire ou construire. Cet élément chez la femme est l’utérus - organe triangulaire dont la pointe s’ouvre vers le col utérin, débouchant vers l’extérieur du corps. La Matrice est ce ventre douillet qui accueille et fait pousser les bébés. La spécificité extraordinaire de cet organe féminin réside en son pouvoir de transformation. En effet, sa taille à l’état normal est celle d’une orange puis lorsqu’il accueille un bébé, peut atteindre celle d’une pastèque. Depuis des temps immémoriaux, ce ventre rond, fertile, accueillant, protecteur est une source d’émerveillement où la magie de la vie en mouvement se met en œuvre. Cette matrice capable d’engendrer des « petits d’Homme » fut longtemps considérée d’essence divine face à ce miracle de vie ; par analogie la femme était vénérée comme la Déesse-Mère puisqu’elle pouvait enfanter et l’homme, non. Autrefois, la sorcière savait utiliser les M 7t ara pouvoirs de son utérus en appelant les h Ch Berendt forces et le pouvoir de transformation ak ra contenus dans son bas-ventre. Elle puisait sa Friedman puissance depuis sa matrice, douée d’un pouvoir créateur extraordinaire, habitait consciemment son bassin. Elle pratiquait des rituels par des offrandes matérielles ou sensuelles, des chants ou des danses. Qu’elle soit mère ou non, la sorcière vivait le potentiel de la matrice en tirant sa force de son ventre. La matrice capable d’accueillir la Vie est l’enjeu mystérieux de convoitises. La science cherche à imiter sa puissance de création, en l’étudiant, en voulant l’imiter par différentes expérimentations. La rencontre fusionnelle entre un spermatozoïde et un ovule puis la multiplication des cellules de l’être ne peut exister que par la magie de la matrice, accueillante et protectrice de la Vie. Comment fonctionne vraiment cette matrice ? Quelle impulsion est sous-jacente dans l’accueil de cette vie ? La matrice est encore pénétrée de mystères : pourquoi telle rencontre entre un spermatozoïde et un ovule aboutit à une fécondation et telle autre rencontre reste stérile ? Quelle force supérieure est en jeu et de quelle façon : ces questions n’ont trouvé que des réponses partielles… La spiritualité nous parle des expérimentations utiles ou non à l’évolution de l’âme afin d’amener l’Etre à incarner l’amour véritable, son humanité authentique. C’est de ce côté spirituel que les réponses peuvent arriver… Comme les pièces d’un puzzle qui s’imbriquent. La matrice, p u issance énergétique de la femme En Inde, chaque syllabe de l’alphabet est considérée comme une matrice, une petite mère « mâtrika », où réside l’éclat de la conscience. De même, la matrice de la femme recèle le trésor de l’humanité à la conscience évoluée. L’utérus, situé dans le corps, trois doigts sous le nombril est associé énergétiquement au centre vital de la joie de vivre, la puissance féminine, l’assise stable (chakra Svadhistana, Hara chez les Japonais, Tan-Tien chez les Chinois). Cet espace du corps, lorsqu’il est bien harmonisé, fournit la puissance de l’équilibre et la force de création. Plusieurs pratiques énergétiques libèrent l’énergie de la matrice. Parmi elles : respirer en conscience dans son ventre favorise une oxygénation des cellules utérines, une vascularisation de l’utérus afin de renforcer la santé, la tonicité de l’organe et permet de développer la puissance de son féminin. Rêve de Femmes - automne 2011 17 Dans les médecines ayurvédique, tibétaine ou chinoise, l’énergie et les vertus des pierres apportent la santé physique et mentale. Ainsi, s’allonger en état de profonde relaxation et poser une cornaline au niveau de l’utérus apportera ou renforcera la joie de vivre, le dynamisme, la connexion au potentiel féminin, la libido créatrice. La cornaline aide la femme à connecter la puissance de son féminin. Poser une chrysoprase verte au niveau de l’utérus apporte une profonde connexion avec notre organe féminin et aide à accompagner toutes les transformations physiques liées à nos phases du féminin : lors de la menstruation, de la maternité et de la ménopause. La chrysoprase verte aide la femme à accepter le corps qui change et à grandir de ses différentes phases. à l’instar de cette matrice-microcosme de la femme, notre Mère-Terre Gaïa est la matrice-macrocosme. Gaïa est une matrice pour l’humanité entière. Le temps de l’incarnation de l’être humain sur Terre, notre Mère-Terre nous porte en elle afin de croître et d’évoluer. Pareil au bébé par le ventre de la mère, l’humain trouve en Gaïa le cadre qui lui permet d’expérimenter son essence profonde. Elle fait de lui un être humain digne de ce nom, viscéralement relié à la Terre et au Ciel. Mère-Terre, en enfantant l’être humain qui expérimente et chemine, donne naissance à l’humain éveillé. Renouer avec la puissance de sa matrice Je vous propose d’aller à la rencontre de votre propre matrice : Installez-vous confortablement dans un lieu propice à votre détente. Fermez les yeux pour vous centrer en vous-même. Préparez votre lieu de méditation en allumant bougies ou lumières tamisées, mettez encens ou huiles essentielles, coupez toutes les sonneries susceptibles de vous déranger. En effet, une femme a plusieurs façons de contacter son féminin à travers son corps. Voici l’une d’elles : Prenez une profonde inspiration qui amène l’air tout en bas dans votre corps jusqu’à votre ventre qui se gonfle légèrement. Expirez le plus lentement possible. Refaites cette respiration trois fois. Soyez consciente que chaque inspiration amène de l’oxygène, de la lumière pure à toutes vos cellules et chaque expiration dissipe vos tensions. Mara Berendt Friedman 7th Chakra à présent profondément détendue, je vous invite à placer une main sous le nombril, tout en portant votre attention à votre utérus, et à placer l’autre main sur votre nombril. Imaginez, visualisez une goutte de lumière venir se poser sur cet espace sous vos mains. Cette goutte de lumière grandit petit à petit, devient de plus en plus lumineuse et imprègne tout votre ventre, jusqu’à votre utérus qui se remplit d’énergie régénérante. Respirez profondément et sentez-vous emplie des qualités féminines de la puissance créatrice, de la réceptivité, de la force, de la stabilité et de votre joie de vivre. Envoyez des pensées de paix et de guérison à vos lignées de femmes maternelles et paternelles, vos descendantes, vos amies puis élargissez le cercle de vos intentions aux femmes de votre contrée, puis celles des autres jusqu’à la Terre toute entière. Rayonnez les potentiels générés par cette méditation créatrice jusqu’à Mère-Terre et remerciez-la de vous accueillir, de vous porter en son sein, d’être votre matrice, le temps de votre passage terrestre. Sentez la force de votre propre matrice, qui a porté ses fruits (de bébés ou de projets), vous fortifier, vous remplir. Vous pouvez vous appuyer sur la puissance de votre matrice pour enfanter votre être véritable. Sentez-vous Femme, dans ce mystère de la Vie en perpétuel mouvement, dans cette puissance de création ! Nirmala Gustave Auteur de « BéBé Lumière », livre-CD de relaxations pour les femmes enceintes, éd. Le Souffle d’Or - avril 2011 www.nirmala.co 18 Rêve de Femmes - Automne 2011 L Dossier Retour à la Matrice originelle Source de vie, principe créateur… La matrice se révèle multiple, contenue et contenante. Et si la dynamique d’évolution des multiples matrices vers l’Ultime, celle qui contient toute vie, expliquait les bouleversements du monde actuel comme un passage nécessaire…? La Matrice, celle qui donne forme Agnès Reboul [email protected] Mara Berendt Friedman Rising Spirit Matrice, mère et contenant qui donne forme à toute chose, à toute vie dans notre Univers. Tel le verbe qui incarne l’idée, la toile qui supporte les couleurs du peintre, la partition et l’orchestre qui animent la musique du compositeur. Et bien sûr le ventre de notre Mère qui nous accueille, nous héberge durant les mois nécessaires à notre incarnation dans le physique. La Matrice serait tout à la fois le contenant qui maintient et crée la forme, et la structure qui permet au contenu d’être, de naître, d’apparaître, d’être visible. La Matrice est profondément reliée au principe créateur qui émerge d’une intuition, d’une idée, d’une sensation ; elle est ce four, ce creuset alchimique qui donne naissance en regroupant, reliant, unissant pour mettre au Monde les Mystères, et révéler aux yeux de ceux qui savent lire, déceler, regarder le Mystère. Homme ou Femme, nous portons tous une Matrice, des matrices : cette capacité de création, de manifestation dans la matière, de contenir, avec des spécificités certes reliées à nos polarités. En ce sens, la Matrice est reliée non seulement à la création mais aussi à la vie, à son mystère plus vaste qui englobe toute chose, tout être, tout vivant. Si la Vie et la Création sont des principes puissants, la Matrice l’est tout autant. Chaque Matrice serait alors englobée dans une Matrice plus large, plus vaste. Et en ce cas, peut-être que les changements de conscience profonds que nous vivons actuellement sont comme autant de changements de Matrices pour rejoindre la Matrice Originelle. Dieu, Source, Esprit, quel que soit le nom qu’on lui donne, c’est la Matrice. L’étincelle première qui a donné Vie, qui a créé, qui a donné forme pour la première fois. Elle est la Source et le modèle de toutes les autres Matrices. Puisse votre Puissance et votre force de création donner vie à travers la Matrice qui vous est propre à des créations d’amour et de conscience pour votre plus grand bien et celui de tous. Rêve de Femmes - Automne 2011 19 Part age L Mères Mara Berendt Friedman Imagine Lorsque les saturent L’automne nous invite à la récolte des fruits mûrs. Le thème de ce partage invite à la maturité de la maternité. Les témoignages de ces mères évoquent l’ambivalence de l’expérience maternelle, son entremêlât d’émotions, ses déséquilibres et ses enjeux pouvant mener à saturation. Les pistes d’ouverture et de transformation proposées par les auteurs sont diverses et personnelles… Peut-être vous reconnaîtrez-vous ? Osez donc vous laisser inspirer… Bienvenue dans le monde réel « La première chose qui me vient à l'esprit lorsque je pense à la fonction de maman, c'est l'ambivalence : ambivalence essentielle, inéluctable, peut-être ontologique, du sentiment d'amour toujours teinté d'autre chose, crainte, colère, rejet, jalousie, déception… » L orsque j'étais médecin dans les services de Protection Maternelle et Infantile, j'avais organisé des rencontres avec les primipares – les femmes qui attendaient leur premier bébé. Et j'amenais toujours à un moment la petite phrase : « Vous savez, quoi qu'il arrive vous serez déçue ». C'était un peu provocateur de le dire comme ça, mais ça ouvrait la parole en autorisant l'ambivalence. 20 Rêve de Femmes - Automne 2011 Il y a toujours quelque part, avant l'arrivée de l'enfant, une idéalisation à la fois de l'enfant, de soi en tant que mère, et de « comment ça va être après ». Or l'arrivée de l'enfant bouscule tout. Bouscule nos hormones, d'abord : on ne se reconnaît plus soi-même ; et effectivement, celle que nous sommes devenue en devenant mère n'est plus celle que nous étions avant d'accoucher, là, juste quelques Part age heures avant. Puis sont bousculés notre système nerveux qui perd ses rythmes de sommeil, puis la sexualité du couple et l'équilibre de la famille toute entière. Il y a une image que j'aime bien, qui représente la famille posée sur un plateau circulaire, lui-même en équilibre sur un ballon, comme au cirque. Introduisez un nouvel élément, tout le monde doit se repositionner, le couple, les autres enfants, les grandsparents… Tout cela demande beaucoup d'adaptabilité de la part de tout le monde, et la mère se trouve à l'articulation entre ses propres perturbations physiologiques, les besoins du nourrisson, et les grincements adaptatifs de l'environnement : l'élément perturbateur est sorti de son ventre à elle ! Alors, ça ne se passe jamais comme on avait imaginé. Ça peut se passer bien, mais ça ne sera pas sans au moins quelques renoncements, quelques désillusions, un peu tous les jours. Ça se passera bien si on cultive une bonne capacité à prendre les choses comme elles viennent, comme elles sont, sans les comparer à ce qu'on attendait qu'elles soient, à ce qu'on croit qu'elles devraient être, à ce qu'on imagine devoir faire pour être à la hauteur… Nous avons idéalisé un enfant qui n'est pas ce qu'on imaginait, jamais : il est lui, différent, surprenant, il est sujet, inattendu, existant dans le réel, non conforme au fantasme. Nous avons idéalisé notre potentiel maternel, qui n'est pas ce qu'on imaginait, jamais : nous sommes désemparées, faillibles, fatigables, capables de sentiments violents, non conformes au fantasme. Nous avons idéalisé le « comment ça va être après » et ce n'est pas ce qu'on imaginait, jamais : il y a tant de nouvelles données, tant d'interférences nouvelles, tant d'imprévus, non conformes au fantasme. Alors, nous risquons de diviser notre esprit : une partie de nous qui s'accroche au fantasme, et l'autre qui cherche à s'adapter à la réalité. La division de l'esprit aggrave la fatigue, fait le lit de la culpabilité, de l'agressivité, des circuits de sentiments parasites. Si l'on n'y prend pas garde, ces sentiments vont nous pourrir la vie pendant des années, et largement contribuer à nous saturer. Croyez-moi, vous êtes une mère suffisamment bonne si vous vous contentez de ces trois « non », et que vous les tenez. Pour le reste, ce ne sont que des convenances personnelles alors si vous voulez vous simplifier la vie, acceptez de sortir des habitudes familiales ou culturelles, des « qu'est-ce qu'ils vont penser », et laissez l'enfant faire ses expériences. Ayez confiance dans son intelligence, et dans celle de la vie. S'il n'a pas fini son bol de purée, il mangera mieux demain. S'il n'a pas fini de s'habiller à l'heure d'aller à l'école, il ira en pyjama avec ses vêtements dans un sac… Ce n'est pas une menace, c'est juste une information. Même si ça nous fait passer de temps en temps pour une mère indigne, vraiment, ça ne vaut pas la peine de se gâcher la vie, et de gâcher celle de nos enfants, pour des trucs comme ça. Vivez simplement, au ras des pâquerettes, vous allez voir le miracle ! Un autre petit truc qui aide à ne pas tomber dans les gros pièges : penser à partager les week-ends ou les temps libres de manière équitable : grosso modo, dans l'idée, un quart pour papa tout seul, un quart pour maman toute seule, un quart pour papa et maman ensemble sans les enfants, un quart pour la famille tous ensemble. Il se passe beaucoup de choses dans cette aptitude à prendre du temps pour soi ou pour la vie amicale, à faire confiance à l'autre, à laisser les enfants à des tiers, à renouer des moments intimes pour le couple… Il n'y a rien de pire pour un enfant qu'une mère trop parfaite La première chose, c'est d'abandonner le fantasme et d'entrer de plain-pied dans le réel d'ici et maintenant, tous sens ouverts, présente à soi et à l'instant. Focaliser ainsi son attention évite de se perdre dans des élucubrations mentales qui ne manquent jamais d'attiser les doutes, les regrets, les rancœurs, la victimisation et les jugements. Et lorsqu'il se présente une vacuité dans l'instant présent : reposez-vous, amusez-vous, jouissez du moment… Même trois minutes. Ensuite, tout ce qui peut nous simplifier la vie psychique est bienvenu. On ne peut pas forcément simplifier la vie réelle, travailler moins d'heures, changer l'autre... Mais on peut dans sa tête se donner deux ou trois repères forts, s'appliquer à les respecter, et laisser tomber le reste. Parmi ceux qui m'ont aidée avec les enfants : avoir une parole fiable et assumer la responsabilité de mes décisions. C'est un peu de boulot parce que ça demande de bien réfléchir avant de dire oui ou non, ça demande de s'engager à tenir quand c'est dit, de savoir quelle sera la sanction si l'interdit est transgressé, et de ne jamais laisser l'enfant douter que quand il est avec moi, le chef, c'est moi. Mais qu'est-ce que ça simplifie la vie, et quel investissement rentable sur le long terme ! Car l'enfant apprend vite. Je me suis aussi appuyée sur le triptyque de Françoise Dolto : seulement trois interdits absolus dans l'éducation d'un enfant. - Non, tu n'as pas le droit de te blesser ou de te mettre en danger, et je ne te laisserai pas faire. - Non, tu n'as pas le droit de blesser les autres ou de les mettre en danger, et je ne te laisserai pas faire. - Non, tu n'as pas le droit d'abîmer quelque chose qui ne t'appartient pas, et je ne te laisserai pas faire. Et puis je vais vous dire un secret : il n'y a rien de pire pour un enfant qu'une mère trop parfaite. Parce que le rôle d'un enfant c'est de quitter ses parents, sa mère en particulier, pour aller faire sa vie ailleurs ; et que le rôle de la mère, c'est de le laisser entrevoir qu'il a intérêt à la quitter. En psycho, la théorie des scénarios montre que l'on mesure la réussite des stratégies de vie à la façon dont les choses finissent. Toute notre présence à l'enfant prend son sens dans le fait de le préparer à nous quitter. Or l'enfant passe la moitié de son temps à s'occuper de grandir, et l'autre moitié à s'occuper de protéger ses parents, et surtout sa mère. Pour que les enfants puissent partir librement un jour, il est important de prendre soin de soi, et de le faire tôt. Lorsque les trois (17, 19 et 23 ans à l'époque) se sont trouvés à quitter la maison en même temps pour leurs études respectives, ils m'ont dit « Voilà, on pense que maintenant, tu es assez grande pour pouvoir te passer de nous ». Alors j'ai bien ri, je savais que c'était gagné. Même s'il leur est arrivé de me dire « Là, tu sais, ce que tu fais n'est pas ok » ; même s'il m'arrive encore de me dire que je ne referais pas certaines choses de la même façon, qu'ici ou là j'ai été injuste, ou pas assez attentive, ou trop dure, enfin, toujours quelque chose de trop ou de pas assez, comme tout le monde ; je sais que je les ai bien préparés à être des adultes autonomes, à vivre sans moi et sans s'inquiéter de moi. Aujourd'hui je suis grand-mère, et je transmets ces quelques principes simples aux mères désemparées, surmenées, aux prises avec un travail exigeant, une situation familiale compliquée, un corps qui change… On n'évite pas les moments de doute, d'inquiétude ou d'angoisse, les moments de craquage sont normaux. On les rend moins profonds, moins fréquents, moins douloureux et moins dangereux en se recentrant sur deux ou trois choses vraiment importantes, et en laissant courir le reste. Dans l'espace libéré, il y aura la place pour accueillir le plaisir, l'émerveillement, la gratitude, la joie ; la place pour accueillir l'autre ; la place pour le bonheur. Parce que l'amour ne suffit pas toujours. Michèle RAULIN auteure de « L'heure du corps, une astrologie de la santé » et de « 30 jours de Lune, symbolisme du cycle soli-lunaire » Rêve de Femmes - Automne 2011 21 Lorsque les mères saturent... La confrontation avec notre violence intérieure dans le contexte maternel et familial peut venir fragiliser les idéaux conditionnés et permettre la véritable reconnaissance de soi dans un plus juste respect de ses limites. Pauline Beau, mère de quatre fils, nous fait partager son regard sur cette expérience et ses clés de transformation. L C 'est un sujet sensible. Sensible comme un point du corps qu'on viendrait pointer un peu plus spécifiquement, et qui réagit au toucher en laissant émerger des mémoires pas toujours très agréables. Quel point ? Il me semble qu'il s'agit de la rate, celle qui fabrique le sang, mais aussi qui rumine, encaisse, et du foie, qui filtre les substances physiques et psychiques du corps, et qui explose de colère quand il en vient à saturation. Dans ma famille côté maternel, c'est une constante : la saturation, suivie d'explosion, de toutes sortes de situations mal gérées qui mènent à l'impasse. L'excès de feu se traduit en colère titanesque, incontrôlable pour l’intéressée, incompréhensible pour l'entourage. Ou alors par un excès de rancœurs, de plaintes, qui parasitent de saines relations au sein même de la famille. Les causes en sont multiples, et pourtant ont toutes la même source : la négation d'un féminin autre que procréateur et corvéable à merci. Merci au culte millénaire de la Vierge Marie, idéal impossible à vivre, en tout cas tel qu'il est transmis dans notre culture : une abnégation sans fin pour ses enfants, irréprochable car « sans », sans sexualité (du moins nous dit-on), et sans désir personnel. retrouver seule face à moi-même. D'omnipotente, j'apprends non seulement à mettre au monde, mais aussi à donner mon enfant au monde, tout en évitant dans l'enthousiasme de la liberté retrouvée de l'abandonner au monde. Subtil dosage, où seul un sens de plus en plus aigu de la structure permet de jongler entre les multiples casquettes que demande la maternité : cuisinière, infirmière, conseillère, aide aux devoir, taxi, femme de ménage, animatrice, flic…, sans y perdre le nord, son axe, sa colonne vertébrale, ni son souffle. Ainsi, la ronde infernale des taches sans cesse recommencées trouve un sens, une cohésion, car nourrie dans sa moelle : la reconnexion à ce que je suis dans mon essence, qui me permet d'envisager l'autre, particulièrement mon enfant, sur ce même plan, sans me sentir asservie à lui. La découverte de cette colère ravageuse est la plus L'aide du père est précieuse et bienvenue, élément de structure notoire. Toute mère témoignera de la facilité déconcertante avec laquelle les enfants rejoignent la table familiale (ou rangent leur fameuse chambre) quand leur père d'une voix ferme le leur demande, chose beaucoup moins immédiate par la voix de la mère. Certes, la femme a à cultiver son «père intérieur» pour parvenir au même résultat, il n’empêche que c'est une constatation : un homme dans la maison, elle tourne plus rond. grande difficulté de mon expérience de maternité. Mara Berendt Friedman Flame Or, sans connexion directe au désir fondamental, comment nourrir l'axe de la colonne vertébrale, comment tenir debout, la moelle épinière vivifiée, irriguée, par l’énergie sexuelle qui y circule ? L’énergie s'accumule au niveau du plexus solaire, sans trouver la circulation du haut vers le bas, du bas vers le haut, et ne trouve comme exutoire que l'expression anarchique des émotions, et plus tard les somatisations de toutes sortes : migraines, aigreurs, cancers etc… Il manque cruellement à notre panthéon une Kali, déesse indienne de la destruction, ou une Sekhmet Égyptienne, déesse à tête de lionne prise de rage les cinq derniers jours de l'année, mais aussi Reine de sa Puissance, qui rappellent aux femmes occidentales leur pouvoir sacré de sorcière, celle de la source. Et au quotidien ? Je suis la maman de quatre garçons de 12, 10, 8 ans et d'un petit dernier de 9 mois. La découverte de cette colère ravageuse est la plus grande difficulté de mon expérience de maternité. Là où le masque tombe, où de la Mère Idéale que je croyais pouvoir être, pouvant donner et aimer sans compter, je me découvre harpie, brandissant des « Range ta chambre ! », marmonnant des « J'en ai marre », entre une vaisselle, un rendez-vous chez le dentiste et un changement de couche, plus souvent que je ne l'aurais espéré… Craquage. Craquage salutaire : non, je ne suis pas parfaite, oui j'existe autrement que pour mes enfants. Encore faut-il l'entendre soi-même, puis le faire entendre à l'entourage… Et savoir déléguer, et donc faire confiance à une mère, belle-mère, papa, nourrice, institutions… Pour prendre le relais un temps quant aux soins des enfants, et me 22 Rêve de Femmes - Automne 2011 Et l'homme encore, celui qui reconnecte à la source. Lui qui sait retrouver sa femme exilée sur une île déserte pour cause de saturation sus-relatée, oublier le père… Retrouver le parfum qui vient aux amants, la douceur et la morsure… Jouer et jouir. Même si la route pour se retrouver l'un l'autre est parfois semée d’embûches... : avons-nous vraiment envie de nous retrouver ? Et comment ? Le chemin est long pour transformer le quotidien banal d'une mère de famille en magie précieuse. Par la structure, je pose mes limites, les fais respecter, aère mon emploi du temps, me ménage impérativement des plages de « rien », entre les différentes actions du jour. - Je prends du recul sur la situation, et commence à rire de mes agacements : finalement, le foutoir généralisé de la chambre, faisant d'ailleurs miroir au mien propre dans la maison, n'est pas si dramatique. - J'apprends les vertus du dialogue et de la communication. Ouvrir l'écoute à l'autre, lâcher prise. - J’aime. Un peu plus que d'habitude, un peu mieux, sans attente, gratuitement. - Je contacte, exhume et honore cette déesse sauvage, maîtresse d’elle-même et de son instinct, celle qui chasse, qui court et qui sait intimement ce qu'est « être mère », pour elle-même et pour ses petits, qui peut donner sans se perdre, et qui prie, reliée, sur la Terre comme au Ciel. Pauline Beau [email protected] Part age La guérison de la culpabilité chez la mère et l’Amour dans les traditions chamaniques Teawaitu Terenia Pomaikai Mocna, spécialiste des traditions polynésiennes, pose un regard franc sur les dangers d’un investissement trop important de la femme dans son rôle de mère. Elle rappelle l’influence fondamentale de la mère dans la construction des repères de l’enfant et dans l’équilibre familial. L ’amour des mères est sain. Qui serait en mesure de juger l’amour des mères ? Et pourtant, être une mère « aimante » peut conduire à un profond déséquilibre psychosomatique tant pour la mère, l'enfant et le père. Mara Berendt Friedman Fire Within Comment avez-vous appris à être mère ? Principalement par votre propre mère. Les premières années de vie sont la période où l’on apprend à être mère. En tant qu’enfant nous ne savons rien sur la manière d’être parent, mais nous les regardons très attentivement être parents pour nous… Et nous répétons le même schéma 20 ans plus tard avec notre propre enfant. Lorsque vous vous souvenez de votre enfance, qui était la personne la plus importante pour votre mère ? Son partenaire ou son fils ? Si la mère choisit de partager davantage l'amour avec le partenaire qu’avec son fils, alors c'est parfait ! En tant que mère ce comportement est sain, vous êtes en mesure d’exprimer de manière équilibrée votre amour envers votre enfant, votre partenaire et d’autres personnes dans votre vie. Mais si la mère choisit d'exprimer davantage l'amour pour son fils que pour son partenaire, si elle décide que son fils est la personne la plus importante dans sa vie et qu’elle lui consacre ses choix de vie, les conséquences pour toute la famille peuvent être néfastes. Si vous êtes un tel fils - il se peut qu’à l'âge adulte vous ayez de grandes difficultés pour vivre une relation de couple durable. Vous pouvez croire qu’aucune femme n’est suffisamment bonne pour vous, qu’aucune ne vous aime autant que votre mère et celle-ci peut entretenir cette croyance. Si vous êtes la sœur et que votre frère ait été traité comme un « prince » à la maison, vous souffrez d’une faible estime de vous et rencontrez des problèmes pour concrétiser un partenariat basé sur le partage mutuel des responsabilités et du bonheur. Ainsi vous aurez tendance à rester dans l’ombre des personnes que vous aidez, tout comme vous étiez « lune » pour votre frère « soleil brillant ». En devenant mère, vous pouvez essayer de remplir un rôle que vous avez appris dans la petite enfance en regardant votre propre mère : comment être une super-maman qui a décidé de consacrer sa vie entière à son petit bébé ? Celui-ci ne sait pas comment payer un tel dévouement: peut-être en « choisissant » la carrière, ou bien le partenaire, souhaités par la mère. Probablement qu’elle va s'attendre à ce que son dévouement lui soit remboursé et que vos choix de vie lui fassent plaisir. Vous aurez ainsi le sentiment de n'être pas si important. Plus votre cœur est donné uniquement à l'enfant, plus votre relation de couple est fragilisée. Votre mari va se sentir mis de côté et non désiré, votre enfant va apprendre qu'il est le centre de l'Univers que vous avez créé pour lui. Le pattern du petit enfant comme personne très « spéciale » va commencer à se reproduire. En tant que mère si vous sentez que vous avez un rôle spécifique à remplir qui consiste à tout aplanir dans la vie de votre enfant, si vous avez la conviction qu’une bonne mère doit au maximum rendre facile la vie de son enfant, être pleine de compréhension et de pardon, lui accorder la protection, sans discernement, soyez prudente ! Vous pouvez commencer à produire pour votre enfant une souffrance à long terme. Si votre enfant ressent par vos actions qu'il bénéficie d’un traitement « spécial », il peut s’attendre à l’avenir à ce que les autres aussi le traitent de la même façon et ne pas comprendre s’ils ne le font pas. Ceci peut détruire nombre de ses potentiels et entraver de fructueuses relations ! Lorsque vous êtes une « Super WOman », une telle position vous donne un pouvoir infini - vous devenez la personne la plus importante pour votre enfant, plus que le père, les frères et sœurs, les grands-parents et les amis. Cette position peut donner sens à votre vie pour de nombreuses années. Votre identité en tant qu'être humain est définie par votre rôle de mère. Vous pouvez vous sentir appelée à connaître tous les détails de la vie de votre enfant, à contrôler sa vie et ses choix à chaque instant. Ce rôle puise beaucoup de votre énergie vitale, néanmoins vous pouvez croire que la gratification sera assez grande : l'enfant va vous adorer et avoir besoin de vous pour toujours. Si vous vous trouvez dans une telle situation, soyez prudente ! Prenez des vacances avec votre partenaire, sans vos enfants. Ou choisissez d’aller seule en vacances et regarder attentivement les Rêve de Femmes - Automne 2011 23 familles heureuses. Comment des gens sains et heureux arrivent à maintenir ensemble les enfants et le partenaire ? Comment les enfants jouent, quand la mère passe du bon temps avec son partenaire ? Comment la mère dans les familles heureuses partage son temps et énergie entre les enfants, le partenaire, les autres membres de la famille et les amis ? L Être une mère fatiguée peut parfois signifier que vous donnez trop à l'enfant et pas assez à votre partenaire, aux autres enfants et à vous-même. Être fatiguée peut signifier que vous, de manière consciente ou pas, vous attendez une grande récompense de l'enfant dans le futur, ce qui peut être un fardeau pour lui. Etre fatiguée peut signifier que vous essayez de remplir le rôle de la mère et du père pour votre enfant. Ceci n'est pas juste. Vous n'êtes pas le père. Permettez à l'enfant d’avoir un père, peu importent vos croyances à son égard. Laissez l'enfant choisir… Dans les familles saines, les enfants ont une base pour apprendre sur la vie et grandir en toute sécurité avec leurs deux parents. Même si votre partenaire ne fait pas ce que vous croyez qu’il devrait faire, prenez le temps de vous reposer et profitez de la vie, des amis et des gens autour de vous - votre enfant est plus intelligent et plus fort que vous ne le croyez ! Si vous macérez dans votre espace de vie dans la culpabilité, rappelez-vous que l'enfant apprend tout de vous, pas à travers vos mots mais de la vie que vous vivez. l'enfant apprendre par lui-même ses propres leçons et intervenir lorsqu’il en fait la demande… Terenia POMAIKAI MOCNA Traduction de l'anglais : Ofelia LAVAL [email protected] à propos de l'auteur : Terenia Pomaikai Mocna est directrice du Centre de Recherches Trans-culturelles TM (Cross-Culture Research Center.TM). www.e-hooponopono.com et www.we-hawaii.com Quel est votre désir pour que votre enfant vive de manière équilibrée ? Parfois, être la meilleure mère c’est laisser Des mères à saturation-rétroaction Si on envisage les rôles d’épouse et de mère comme un ensemble, la parentalité comme une association dans laquelle chacun s’investit, l’excès peut, parfois, paradoxalement, s’exprimer par un sentiment de manque ; manque de soutien, de partage et de dialogue avec l’autre. Témoignage. C eux qui me connaissaient adolescente étaient loin de me prédire un avenir de mère de famille nombreuse tant j'offrais l'image d'une petite jeune fille aux contours androgynes et très peu préoccupée par la « gent d'en face » plus prosaïquement les garçons. A l'époque reculée dont je parle, vers les années 60, on ne trouvait de mixité ni à l'école, ni dans les mouvements de jeunesse que je fréquentais assidûment. J'étais le genre première de classe infréquentable parce que peu portée sur le chahut et les franches rigolades aux dépens des profs. Et les temps changent. La donne a changé. Il y a déjà belle lurette que j'ai atteint l'âge canonique (suivant le droit du même nom, il s'agit de la ménopause) et je vis enfin des jours heureux, peut-être un peu moins cavalcadants qu'au temps de ma période maternelle, mais tout aussi riches de projets et de réalisations créatives. Je jette donc un regard en arrière pour m'inspirer de mon rôle de maman à la manière d'un long flash-back. Le premier éblouissement a été la naissance de mon premierné. Benoit m'avait rendue maman ! J'avais attendu ce moment dans la joie et la curiosité avec l'aide efficace d'une kiné bien inspirée et très versée dans la pratique de la sophrologie. Un monde nouveau s'ouvrait pour moi dans la personne de ce petit bout d'homme. Pour accoucher, je portais une robe de nuit décorée d'une phrase que je n'oublierai jamais « Inside best », le meilleur est à l'intérieur. C'était prémonitoire. Mes études pédagogiques m'avaient donné quelques règles en matière d'éducation que j'espérais bien mettre en œuvre pour élever ma progéniture. J'avais aussi compris que pour être des parents efficaces (Fitzhugh Dodson, si ma mémoire ne me trahit pas), il fallait être un couple avant d'être des parents. J'ai vite déchanté. Et puis Fabienne, Marie, Pierre et enfin Françoise sont venus compléter une fratrie magnifiquement diverse. A chaque naissance, je me trouvais dans la même joie de voir éclore une nouvelle personne, de voir fleurir des façons différentes de réagir, de sourire, de vivre, quoi ! Dix ans après la naissance de Benoit, j'avais les mains bien occupées à mener tambour battant la gestion quotidienne de cette famille nombreuse, la tête cogitant à plein régime pour arriver à me ménager des instants pendant lesquels exercer mon besoin de créativité, et le cœur débordant d'amour, fascinée par le merveilleux développement de chacun de mes petits trésors. Peut-être certaines penseront-elles que je brosse un tableau idyllique de la vie de mère de famille ? Sans doute étais-je dotée d'un talent d'organisatrice et d'une santé suffisants pour en venir à bout ! Je n'ai jamais considéré les tâches ménagères comme étant insurmontables ou le plaisir d'éduquer comme une fatigue, malgré les jours moins enchanteurs, les inévitables difficultés à vaincre les revers qui composent le quotidien. Ce n'est donc pas ce genre de saturation que j'ai éprouvée. Ce n'est pas le trop-plein de travail qui me laisse un goût amer quand je me penche sur cette période de ma vie. En réalité, j'étais saturée de couleuvres, tant j'en avais avalé. Selon la définition de Claude Duneton dans son livre « La puce à l'oreille », avaler des couleuvres, c'est « subir un affront, une vexation, sans être en mesure de protester ». Et des couleuvres, j'en avais avalé des baignoires, suivant mon expression favorite. « Il faut savoir regarder d'un œil sec tout événement et avaler des couleuvres comme de la malvoisie » disait Châteaubriand qui avait sans doute beaucoup d'expérience. J'étais « actionnaire » dans une entreprise non lucrative mais à haute valeur humaine ajoutée et toute mon énergie se plaisait à tenter d'éduquer dans le sens de l'ouverture aux autres et de l'autonomie. Je pourrais additionner les dizaines de lessives et les repassages qui en découlaient (mon record est de 106 t-shirts, après les camps de mouvements de jeunesse, par exemple), je pourrais aligner les centaines de kilomètres en voiture parcourus pour joindre la campagne où nous habitions aux différentes activités ludiques, sportives, culturelles, scolaires, médicales et j'en passe. . . , je pourrais décrire les scènes « bucoliques » d'après-goûter, où chacun La femme que j'étais à cette époque s'épuisait à tenter de dialoguer 24 Rêve de Femmes - Automne 2011 Part age faisait ses devoirs dans sa chambre avec vue sur le couloir où je tricotais, prête à fournir de l'aide si le besoin s'en faisait sentir : récitation de leçons, dictées, recherche de documents et autres joyeusetés, ou à arbitrer un conflit, encourager, stimuler, je pourrais aussi soupeser les kilos de pommes de terre et de légumes épluchés et convertis en délices, estimer la hauteur des piles d'assiettes à laver, ressentir dans le dos les lits à changer, les bouteilles d'eau, les packs de lait à transporter, les mètres carrés de carrelages à récurer et je ne parle pas des craintes à apaiser, des bobos du corps et du cœur à entendre sans jamais « tirer les vers du nez ». Tout cela, je l'ai accompli avec plaisir sinon fatigue, et pourtant, j'en suis sortie meurtrie, j'ai dû recourir aux médicaments parce que la femme que j'étais à cette époque s'épuisait à tenter de dialoguer. être une mère épanouie suppose avoir des ressources conjugales, je ne peux pas imaginer que le rôle de mère puisse être dissocié de la qualité d'épouse. J'aurais sans doute été une mère plus performante, plus souriante si mon conjoint dont j'étais très amoureuse avait mieux répondu à mes attentes de dialogue et de partage. Cette situation a rendu pesante ma condition de mère et avec le recul, je déplore que mes chers enfants aient dû affronter cette diminution progressive de ma joie de vivre. Mais il n'était pas temps de s'appesantir sur un sort qui aurait pu être plus favorable, il était plutôt temps de retrousser ses manches et d'aller de l'avant. Mon tempérament positif m'a grandement aidée à y parvenir, même si au-dedans de moi grandissait un sentiment de révolte, avec interdiction de s'exprimer parce que je pensais à tort que la colère nuirait au bon développement de mes petits trésors et parce que je ne voulais pas détériorer « l'image du père » bien connue des psychologues. Un jour cependant, je n'y ai plus tenu et j'ai claqué la porte et trouvé refuge chez une voisine accueillante, histoire de faire diminuer la pression par une bonne conversation amicale. Quand ma petite Françoise, modèle de débrouillardise, a eu 8 ans, j'ai commencé une nouvelle carrière d'enseignante dans la formation d'adultes. Une pluie de bonheurs ! J'ai découvert le plaisir de partager un savoir, d'échanger avec des collègues qui sont devenues des amies, de rencontrer des myriades de personnes intéressantes, le tout selon des horaires qui me permettaient d'être à la maison au bon moment pour m'occuper des enfants. Je disposais là d'un excellent élixir en guise de digestif pour mes couleuvres qui se multipliaient. Ma révolte était toute intérieure parce que je pensais, à tort, que ma colère exprimée nuirait au bon développement des petites têtes blondes, mais il m'était devenu vraiment pénible de supporter le silence, l'indifférence ou parfois mon dénigrement en public. Je redoutais le conflit, ce que je considère maintenant comme peu efficace. J'ai commencé ma rédemption en rencontrant une psychologue extraordinaire, avec qui j'ai travaillé plusieurs années à renaître. Je lui dois la décision importante de me séparer de mon mari afin de retrouver la joie de vivre. Cette décision m'a demandé beaucoup d'énergie, mais elle me permet aujourd'hui de vivre des jours heureux en appréciant les petits gestes d'amour qui les parsèment. La mère que je suis toujours s'est doublée d'une grand-mère heureuse de s’occuper de ses petits-fils et de sa petite-fille, ce qui ne lui échoit pas assez souvent à son gré. J'ai un nouvel apprentissage à exercer, parce que je n'ai pas trop l'habitude de les recevoir chez moi, mais mon cœur est grand ouvert à leur petite personne et plein d'amour pour ces petits d’êtres en devenir. Mara Berendt Friedman Gaia Marie-Louise De Martelaer [email protected] Rêve de Femmes - Automne 2011 25 Quand vient le trop plein, je fais le plein ! Quand il y a saturation, il y a déséquilibre. Etre mère est bien souvent synonyme de trop ou de trop peu. Reconnaître ce « trop » permet d’ouvrir et d’accueillir le « très ». Laisser grandir en soi l’espace du Féminin permet de rendre à chaque facette, et donc à la maternité, sa juste part et de récréer ainsi l’équilibre et l’unité. L à toutes les mères, femmes créatrices et porteuses de possibles à naître… Je suis une jeune maman. Deux petits gars bien vivants animent mon quotidien de leurs cris joyeux, de leurs chagrins, de leurs colères, de leurs attentes, de leurs « mamaaaaaaaan ». D’abord projection et fantasme d’enfant, rêve de jeune fille, désir de femme… être maman est devenu ma réalité. Et quelle réalité ! On n’écrit pas assez sur ce que signifie vraiment être mère. On nous parle de grossesse. On nous parle d’accouchement, de couches culottes et de biberons. On nous parle de petits êtres adorables aux sourires d’ange, de mères épanouies et comblées d’amour. On nous parle de plénitude et de don de soi. On nous parle aussi vaguement de nuits plus courtes et de vacances moins spontanées. Mais qui nous parle de l’identité « mère » évinçant trop souvent la femme ? Qui nous parle du danger d’intégrer ce costume sans plus parvenir à l’ôter ? Qui nous parle des enjeux de pouvoir entre mère et enfant ? Qui nous parle des peurs émergeant sous les responsabilités ? Qui nous parle des déceptions, des émotions non maîtrisées, des sacrifices concédés, des heures d’investissement normalisées ? J’entends encore ma mère me dire « Tu verras… on en reparlera quand tu seras mère ! » « Maman ! Pourquoi ne m’en as-tu pas parlé à ce moment-là ? » (... sans doute parce que je ne voulais pas entendre…) « Moi, je donnerai mon meilleur, je ferai autrement,… J’aimerai vraiment mon enfant ! » Alors, je suis devenue maman et j’ai découvert bien vite l’illusion de jeune fille… reconnaissance. Donc nous enfantons bercées par l’illusion… Qui se déchire devant cette évidence : être mère n’est qu’une facette de la féminitude or l’épanouissement signifie l’Unité. Plus j’en faisais, moins je profitais. Plus je donnais, moins je me sentais reconnue. Plus je niais, moins je souriais. La balance ne penchait pas du côté confortable. En saturant de faux-semblants et d’illusions sur la maternité, j’ai trouvé l’occasion de m’ouvrir à ma vérité de femme. Face au trop plein de FAIRE, j’ai fait le plein d’ETRE et me suis alignée. A présent, je prends le temps de me reconnaître, d’honorer mon Féminin sacré, de connaître mes limites pour apprendre à les respecter. J’écoute la souffrance au cœur de mon silence, l’accepte et je m’en libère grâce au pardon. Je me crée Autre. Je me crée Vraie. Je suis désormais Mère de moimême et de ma réalité. Je transforme ma réalité de mère. En assumant ma responsabilité d’être, je choisis ma liberté de femme, mon équilibre de mère. Plus je suis, moins je fais. Plus je peux donner juste et moins j’ai besoin de recevoir… Car on ne peut donner vraiment que ce que l’on a déjà. C’est là, la plénitude et le vrai don de Soi. Je me sens alors TRES mère. Et cette balance là ne me convient que mieux. Je purge une bonne partie des émotions accumulées en me remplissant d’amour et de reconnaissance par moi-même, pour moi-même, avec l’autre comme allié d’éveil. Je choisis d’ÊTRE femme pour pouvoir EXPRIMER la mère (et l’épouse d’ailleurs). Je cesse de m’identifier au rôle. Je choisis d’ÊTRE femme pour pouvoir EXPRIMER la mère (...) Je cesse de m’identifier au rôle. être mère ce n’est pas uniquement donner du temps, de l’énergie et de l’attention. C’est aussi prendre. Prendre et se remplir. Se remplir de devoirs et d’obligations diverses. Se remplir de fatigue à force de courir pour gérer et assumer le foyer. Se remplir de ras-lebol refoulés par peur des jugements. Se remplir de frustrations de ne pas réussir à rester calme face à la crise de nerfs du dernier. Se remplir d’amertume de ne plus trouver un moment à soi. Se remplir de colère contre ceux qui « ne font pas attention à celle devenue mère ». Se remplir de tristesse face à un corps transformé qui affirme à tous la fin de la virginité. Se remplir de silence tout au fond… Au-delà des cris, des pleurs et des demandes, de ce silence qui fait mal parce qu’il tait la blessure de la femme sacrifiée. Pour être une « bonne mère », il faut donner alors nous donnons… Et ignorons bien souvent la part prise en retour. Un jour, j’ai saturé. Au nom de l’amour maternel, j’avais trop pris. Je m’étais trop remplie de ces émotions tues pour garder l’air heureux et épanoui de celle qui gère. Un jour, j’ai refusé l’équilibre instable et illusoire du sacrifice de soi au nom de la sainte maternité. J’ai refusé de nourrir le mensonge qu’en « faisant » pour mes fils, j’existerais. La société nous a menées à croire qu’il suffisait d’être mère pour être reconnue femme. Le désir d’enfant est trop souvent l’expression masquée d’un besoin d’exister, d’un appel de la femme à la 26 Rêve de Femmes - Automne 2011 J’offre à mes loustics la possibilité de découvrir celle qui existe sous le costume de « maman ». Je leur pose mes limites afin qu’ils apprennent à poser les leurs. J’assume mon Féminin au quotidien et leur révèle ses multiples facettes pour qu’ils puissent l’honorer chez chacune qui croisera leur chemin. Je m’autorise mes fragilités afin qu’ils accueillent les leurs. J’apprends à aimer, à m’aimer avec eux (et non plus par eux) pour qu’eux aussi se nourrissent à cette source infinie. Aujourd’hui quand je me perds et qu’un « trop plein » émerge, j’ouvre pour mieux m’accueillir… J’ai la chance de partager mes évidences avec un homme… Entier et vrai avec lui-même. C’est un soutien, un allié face à ce défi d’être. Les enfants, quant à eux, grandissent autonomes et confiants car l’essentiel est nourri et partagé. A la maison, la règle est triple : respect, écoute et vérité… Envers soi, l’autre et la Terre. Mères en chemin, en devenir… Osez vous respecter, vous écouter, vous poser dans votre vérité… de Femme. … Car c’est là une clé pour votre plénitude, votre équilibre. Marie BRAIVE www.laportedespossibles.com Part age Prendre sa place Quand la charge du « devoir maternel » s’impose dans notre vie au détriment de l’enfant que nous étions, la femme que nous sommes et la mère que nous devenons, nous bousculons l’équilibre et perdons notre juste place. Comme nous le fait partager Audrey, maman éveillée, l’écoute de soi est une porte évidente de libération et d’allègement. C ela fait des mois et des mois, des années, que je souhaite écrire pour « Rêve de Femmes ». Mais je ne trouve jamais le thème adéquat, je n'ose pas. Aujourd’hui, je partage cette histoire avec vous, Mère, Père, Homme, Femme, Enfant… A la lecture de ce thème, quelque chose m’a touchée, m’a piquée. En profondeur. Mère de deux enfants, 10 et 2 ans et demi. Deux pères différents. Une histoire particulière. Comme des milliers d’Autres. Mère seule. Mère. Mère ? Mère qui sature… Mère qui ne veut plus saturer. Une Mère qui se réveille. Et j’ai pris ma première place : ma place d’Enfant, à 33 ans. Depuis j’ai pris ma place d’Adulte, dans le sens réel du mot. Et je travaille à la réparation de ma place de Mère avec mes enfants, surtout avec ma propre fille de 10 ans. Être enfin sa Maman, pour qu’elle soit mon Enfant, qu’elle n’endosse plus ce rôle de Mère avec moi. Doucement réparer ce lien, qui de génération en génération, s’était emmêlé. Prendre enfin ma place légitime de Mère. Merci à toutes les Mères. Mère de Sang, Mère de Cœur, Mère de Résilience, Mère d’Âme à Âme, Mère sans le savoir, Mère sans le vouloir, Mère sans le pouvoir, Mère Combative, Mère Dépressive, Mère d’une vie, Mère de plusieurs vies, Mères-filles, Filles-mères, petites Mères, grandes Mères… à la Terre-Mère. Audrey Rigaux [email protected] Pour moi, Mère signifiait « Tout porter ». « Porter tout ». Envers et contre tout. Envers et contre Moi. Adulte à la naissance, j’ai pris le rôle de Mère de mes parents. Et en parallèle, je n’avais aucune envie de grandir, aucune envie de devenir adulte. Une trouille bleue ! Être adulte signifiait être irresponsable. Tout était mélangé. En faisant ce travail d’écoute, en rencontrant de belles personnes aidantes, j’ai compris pourquoi je saturais dans mon rôle de Mère. Toutes mes facettes de Femme étaient mélangées, aucune n’était à sa place. Comme si tout était construit à l’envers. Tout était bancal. Il y a peu de temps, dire à ma propre mère : « Je ne suis pas ta mère » fut pour moi une révélation. Une libération. Cette phrase n’était pas programmée. Elle est venue au bon moment et c’était juste. Mara Berendt Friedman Listen Quand le corps sature, c’est qu’il y a déséquilibre, soit en excès, soit en carence, que ce soit physique, alimentaire, émotionnel… Cette saturation parle, vient signifier quelque chose. Elle révèle et touche du doigt un malaise. Quand il s’agit d’un déséquilibre dans le rôle de Mère, le malaise est accompagné de culpabilité, de colère, de peur, de honte parce que l’on a l’impression d’avoir échoué, de ne pas avoir assumé notre responsabilité. On ne sait plus comment faire. On n’ose pas dire. On reste seule. Et plus on est seule, plus on sature. Et la spirale se met à tourner, tourner, tourner, tourner… Jusqu’où ? J’ai noté « On » pour ne pas noter Je. J’avoue. Dans mon histoire, c’est ainsi que ça s’est traduit pour moi. Quand le corps sature, l’une des premières solutions est de se mettre à l’écoute de ce qu’il nous raconte. Que faut-il faire quand les Mères saturent ? Avis subjectif : se mettre à l’écoute. Un jour, au plus haut de la saturation ou au plus bas de mon mal-être, je me suis dit que si je continuais sur cette voie, je me retrouverais à l’hôpital. Et mes enfants dans tout ça ? Alors guerrière dans l’âme, je me suis mise à écouter ce qui me faisait mal. Et n’en pouvant plus, j’ai osé appeler à l’aide. Un grand pas. Le premier. Rêve de Femmes - Automne 2011 27 Thérapies gourmandes Bienvenue dans votre assiette ! Après les vacances, les invitations, les voyages, les restos, la nourriture exotique, les pique-niques, les festivités joyeuses, les compromis, vous voici de retour dans vos marques, vos habitudes : La Rentrée est venue ! R etrouver sa base, son rythme, ses habitudes alimentaires. Parler d'habitudes comme d'un choix plaisant, responsable, réfléchi, juste à vos yeux - et non comme d'un ennui incontournable. Thérapies Gourmandes vous propose un usage prioritaire d'aliments identifiables, non trafiqués, non transformés, non raffinés, frais, de saison, de proximité, et si possible biologiques. Des ingrédients de choix, de qualité, pour vous. Une nourriture qui vous offre vitalité, beauté, santé, et bonne digestion. de Paris Tartare de champignons pour une entrée délicate. Recette très gourmande, légère, 250 gr de champignons de Paris + 4 champignons pour la présentation 2 cs d'huile de colza ou de noix ½ jus de citron 4 dl de jus de betterave BIO 4 tours de moulin à poivre 1 tombée de muscade 1 - Hacher très fin les champignons. nts. 2 - Les mettre dans un bol, et ajouter tous les autres ingrédie fonction de vos Bien mélanger. Goûter. Rectifier l'assaisonnement en goûts. - Servir sur assiette, avec un décor de tomates-cerises, de salade, et du champignon restant. - Pour l'élégance, Poser un emporte-pièce à pâtisserie sur l'assiette, le remplir de tartare, tasser ce qu'il faut pour ne pas écraser mais pouvoir retirer la 3 4 forme, Décorer avec une crème de balsamique en un trait dynamique, Déposer les tranches de champignons en fonction du décor. 28 Rêve de Femmes - Automne 2011 ½ céleri coupé en très petits cubes 4 cc de graines de tournesol (trempées la veille encore mieux) 2 gousses d'ail émincées Huile de colza ou de noix : Famille des ω 3 de la lignée alpha-linoléique, indispensable à notre cerveau et notre système cardio-vasculaire. A choisir de qualité première pression à froid. (NB. Ces huiles délicates sont à garder à l'abri de la chaleur et de la lumière, au frigo). Autres ω 3 de lignée végétale : lin, cameline, soya. Autres ω 3 de lignée animale : poissons de mers froides (anchois, sardines, maquereaux, harengs, saumons, thons). Cet aspic se sert en entrée, mais aussi en accompagnement d'un mets automnal, tel que potée de marrons, purée de carottes, chasse, etc. 50 gr de courgette coupée idem 1 cc de graines de moutarde en poudre poivre / sel 1 pointe de couteau de curry fort Champignons de Paris : léger, hypocalorique (15 Kcal/100 g), riche en minéraux, oligo-éléments et vitamines B, D, K, en fibres. Aspic végétarien aux légumes 1 carotte coupée idem 1 cc de vinaigre balsamique 1 cc de coriandre en poudre Info santé Mara Berendt Friedman Mother agar-agar en poudre pour gélifier ½ litre (dépend des marques) 1 - Blanchir 3 à 4 minutes les petits dés de légumes. 2 - égoutter. Refroidir. Répartir dans 4 verres. 3 - Ajouter les graines de tournesol. Mélanger. 4 - Cuire 3 à 4 minutes le jus, les épices et l'agar-agar en fouettant. Verser délicatement le liquide chaud sur les légumes. L'aspic se gélifie en refroidissant. Servir froid dans les verres ou démoulé. - Pour l'élégance, Verser un filet de crème fraîche sur l'aspic avant de le servir ! 5 Agar-agar : Poudre issue du monde magique des algues. Liant et gélifiant végétal sans odeur et sans goût, elle remplace la gélatine animale. Nettoie les intestins, laxative douce, hypocalorique. A utiliser pour vos entrées, vos desserts, crèmes, flans, aux fruits, laits végétaux, infusions, gourmandises sans calories à découvrir absolument ! Betterave rouge : Alcalinisante, nutritive, tonique, reminéralisante, régulatrice des fonctions hépatiques et intestinales, elle participe à l'épuration sanguine, et augmente la résistance de l'organisme aux agents infectieux. Tous les légumes sont riches en antioxydants protecteurs de l'organisme. Graines de tournesol trempées : Mêmes avantages que l'huile de tournesol décrits dans la brochure précédente, en y ajoutant une pré-germination = pré-digestion. épices réchauffantes et toniques : Poivre, muscade, moutarde, curry (et toutes les autres) pour une entrée en fanfare dans la saison froide et une bonne protection contre les refroidissements. Ail : anti-fongique, anti-bactérien de premier ordre. Bastienne Mercier www.therapies-gourmandes.ch [email protected] Petites Annonces Les possibles à part ager Envie d’annoncer vos stages, produits ou services dans Rêve de Femmes ? Nous contacter pour vos insertions publicitaires en couleur. [email protected] Le symbolisme astrologique LANGAGE DE LA NATURE ET DE LA VIE Formations à Lyon, à Nevers et par correspondance. Tous renseignements et inscriptions : Michèle RAULIN - www.micheleraulin.fr « 30 jours de Lune » www.thebookedition.com Vous voulez revendre Rêve de Femmes et/ou l'agenda Rêv'Elles, contactez-nous ! Dans votre magasin, librairie, boutique en ligne, cabinet de soins, lieu de stage, etc... Contact : [email protected] week end féminitude 11-13 novembre, Grigny (69) Temps de ressourcement et de célébration de notre féminité. Nombreuses activités dont ateliers créatifs et Tente Rouge. www.atelier.laurenceverrier.fr www.entente-feminine.com Cabinet de Développement Personnel Astrothérapie, Soins énergétiques de Reiki. Stages, Formations, Consultations sur rdv. Martine THOUARD - Valréas (84) 04 90 46 14 09 www.martinethouard.net Stages cuisine bio, Découverte et utilisation des plantes sauvages, aquarelle, danses sacrées, conte. Au plaisir ! www.naturcreative.com Tél : 06 70 71 21 34 FEMMES CRéatives Groupe bi-mensuel de Gestalt Thérapie créativité Grenoble 06 31 60 97 68 www.galland.isabelle.free.fr Soyez toutes les bienvenues MARRAINAGE - Contribuez à faire connaître Rêve de Femmes et Rêv'Elles ! 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Féminin (grossesse, naissance, allaitement, sexualité, etc.), éducation respectueuse, écologie… GA-Pub-2011_Mise en page 1 22/02/11 16:00 Page1 Grandir Autrement Le magazine des parents nature Publications, Salons, Voyages, événements Retrouvez tous nos produits surr no notr notre tre ssi tr tre site: iitte te: www.boutique-essenienne.com Tel: 04 99 63 43 52 La Boutique Essénienne 1, Lot du plan des écureuils - 34160 Sussargues 30 Magazine parental alternatif, Grandir Autrement aborde le maternage, l'éducation respectueuse, mais aussi les pédagogies alternatives, l'instruction en famille, les écoles... LE MAGAZINE DES PARENTS NATURES ET ÉCO-CONSCIENTS www.grandirautrement.com Les Cartes de l’Homme Nouveau Un jeu de Jacques Lucas Préface de Jacques Ferber Magnifique outil de connaissance de soi, pour les hommes, les femmes et les couples. Coffret : 72 cartes + livre 320 p. + poster A2 37 € www.jeux-connaissance-de-soi.fr www.souffledor.fr Module de jeux à tester en ligne Éditions Le Souffle d’Or 04 92 65 52 24 - [email protected] Rêve de Femmes - Automne 2011 Publication de l’Association Happy Science La Science du Bonheur Chacun dispose en lui d’un diamant pur qui représente la Nature Divine. Sur la base des dix principes : Amour, Bonheur, Cœur, Illumination, Progrès, Sagesse, Utopie, Autoréflexion et Prière, ce livre vous invite au bonheur véritable par la révélation de vos capacités spirituelles. Frais de port 10 € (264 pages) offerts Ce livre est disponible contre la remise de votre adresse de livraison. Règlement par chèque à la réception de l’ ouvrage. Happy Science France 56-60 rue Fondary 75015 Paris Tél. 09 50 40 11 10 Mail : [email protected] Fax.09 55 40 11 10 Site : www.happyscience-fr.org Accompagnement, Stages, Cercles de Femmes L'Art intime d'être femme Honorer son corps et sa sexualité Cycle pour les femmes à Genève et en Haute-Savoie (74) Chaque femme est unique Chaque femme développe sa manière d'être, incarnée et sexuée ; sa manière de se vivre, intime, personnelle et profonde. Chaque sexualité est unique Chaque sexualité est un univers tout entier, dont le visage est humain. Chaque sexualité est un art, à vivre, à cultiver, à déployer. Honorer et cultiver sa sexualité est un choix, un chemin, un voyage... Vers soi, en soi. Avec soi, avec l'autre, Avec tout l'Univers. Cycle sur cinq week-ends en 2012 28-29 janvier, 18-19 février, 18-19 mars, 14-15 avril, 2-3 juin Renseignements et inscriptions Agnès Rey - Sexothérapeute - Eveilleuse en féminité, sensualité et sexualité Tél: 00 33 (0)6 17 98 37 89 Email: [email protected] - www.pourquisaime.ch/agnes.htm Rêve de Femmes - 5, allée du pré du chêne - 74940 Annecy-le-Vieux +33 (0)6 45 82 84 72 Email : [email protected] - site : www.revedefemmes.net Nous échangeons volontiers une publicité de votre manifestation pour un stand dans votre manifestation. Rêve de Femmes - Automne 2011 31 32 Rêve de Femmes - Automne 2011 Accompagnement, Stages, Cercles de Femmes Par Catherine Oberlé Cercles de Femmes Séminaires Groupes de Thérapie Prochaines dates Bruxelles : week-end du 26-27 novembre 2011, Paris :16 octobre & 18 décembre Produits, Boutiques & Lieux Toutes les infos sur le site : www.feminisens.com Tel : Paris 06 09 38 12 28 / Bruxelles 0484 19 12 45 mail : [email protected] Rêve de Femmes - 5, allée du pré du chêne - 74940 Annecy-le-Vieux +33 (0)6 45 82 84 72 Email : [email protected] - site : www.revedefemmes.net Nous échangeons volontiers une publicité de votre manifestation pour un stand dans votre manifestation. Rêve de Femmes - Automne 2011 33 > COORDONNéES : PERSONNELLES A remplir et à envoyer accompagné de votre règlement à : Rêve de Femmes 6, chemin de la Source F - 74960 Cran-Gevrier Si vous souhaitez ajouter un petit mot, joingnez-le à ce courrier, nous le glisserons dans l’envoi Nom : Prénom : Adresse : Téléphone : +33 (0)6 45 82 84 72 Paiement par : - chèque à l’ordre de l’association « Rêv’Elles » - Paypal sur notre site web (visa) - virement bancaire avec IBAN - nous contacter svp Code postal : Ville : Pays : Téléphone : Email : Code postal : Ville : Pays : Téléphone : Email : COMMANDE et POUR OFFRIR Nom : Prénom : Raison sociale : Adresse : > Rêv’Elles BULLETIN DE COMMANDE à www.revedefemmes.net [email protected] ABO Le port est compris dans les tarifs indiqués. Pour une réception rapide choisissez l’option Colissimo (pour France et tout pays) 10 € par expédition, soit par exemple 40€ de plus pour 1 abonnement d’un an (4 envois). JE M’ABONNE à RêVE DE FEMMES - 4 N° / an Parution au fil des saisons RENOUVELLEMENT D’ABONNEMENT J’OFFRE UN ABONNEMENT à RêVE DE FEMMES Tarif unitaire : 7 € France Professionnels 2 abonnements + lien sur le site lien de votre site : Europe ou DOM-TOM Autres pays OFFRE SPéCIALE ABONNEMENT + HORS SéRIE AGENDA 2012 particuliers professionnels & associations particuliers souscription avant le 01/09/11 particuliers tarif après le 01/09/11 professionnels souscription avant le 01/09/11 professionnels tarif après le 01/09/11 28 € - 38 € 76 € 43 € - 48 € - 53 € 58 € 2 abo + 1 agenda 2 abo + 1 agenda 91 € 61 € 64 € 35 € 38 € 45 € 48 € 51 € 54 € 56 € 59 € 96 € 66 € 69 € JE COMMANDE DES ANCIENS NUMéROS 7 € + 1 € de port par exemplaire soit 8 € ou 12 CHF / Les numéros épuisés sont téléchargeables en ligne sur www.revedefemmes.net. 5 N° 1 : Le cycle lunaire féminin pdf N° 2 : Ménopause, porte de la sagesse pdf N°3 : Comment accompagner les ados pdf N°4 : Pour une conscience planétaire N°5 : Notre lieu de pouvoir pdf N°6 : Eternelle apprentie de la Vie pdf N°7 : Sexualité sacrée N°8 : S’ouvrir à la mort N°9 : Sauvegarder Mère Terre Si commande supérieure à 10 exemplaires, 1 numéro vous est offert Numéros : Je commande des numéros en pdf (envoyés par mail) Numéros : N°10 : Porter la vie N°11 : Femmes de pouvoir N°12 : Danse, Grand-mère ! N°13 : Femmes en réalisation N°14 : Sexualité Yin N°15 : Le sang des Lunes N°16 : L’IVG N°17 : Contraception naturelle N°18 : Pour une ménopause épanouie ne rien inscrire dans ce cadre Total € par numéro. N°19 : Réinventons le couple N°20 : Les saisons de la vie N°21 : Archétypes féminins N°22 : Quand l’Homme honore le Féminin N°23 : Femmes Lunaires, Femmes Solaires N°24 : Mystère et Puissance de la Matrice N°25 : 8 € / N° 5 € / N° JE COMMANDE LE HORS Série / AGENDA 2011 port compris JE COMMANDE LE HORS Série / AGENDA 2012 : 10 € Tarif à partir du 01/09/11 Tarif unitaire : 19 € France Autres pays Envoi en port simple 1 Hors série / Agenda Forfait 5 Hors série / Agendas Forfait 10 Hors série / Agendas 22 € 95 € 168 € 23 € 102 € 184 € Pour l'achat de 6 Hors série/agendas, compter 1 forfait de 5 + 1 exemplaire. Pour 11 exemplaires, compter 10 exemplaires + 1 autre (au tarif à l'unité). Nous déclinons toute responsabilité en cas de colis ou lettre endommagés. Ces tarifs comprennent l'agenda et le port. Les Hors série/agendas seront expédiés courant novembre. JE COMMANDE LE CALENDRIER MURAL 2012 (24x24cm) Tarif unitaire : 14 € France port compris > 15 € 17 € NOUVEAuTé Autres pays port compris PARRAINAGE / Je commande 5 exemplaires du dernier numéro + 2 gratuits MARRAINAGE / Trouvez 3 points de vente fermes. Nous vous offrons 1 an d’abonnement + 1 agenda. Contactez-nous ! RèGLEMENT 35 € Pour une réception rapide choisissez l’option Colissimo (pour France et tout pays) 10 € par expédition, soit par exemple 40€ de plus pour 1 abonnement d’un an (4 envois). OPTION COLISSIMO total € PLACER UNE PETITE ANNONCE PAYANTE DANS Veuillez laisser une case vide entre chaque mot Dates de parution : les jours de chaque changement de saison. Date ultime de remise des annonces : le 10 du mois qui précède la parution. A remplir et à renvoyer accompagné de votre règlement à : Rêve de Femmes 6, chemin de la Source 74960 Cran-Gevrier - France > TARIFS Forfait 4 lignes : La ligne supplémentaire : 25 € 1 parution 2 parutions 3 parutions 4 parutions Date : 47,50 € 69 € 88 € Nom : 1 parution Options (par parution) : 5€ 2 parutions 3 parutions 4 parutions 9,50 € 13,80 € 17,60 € Tél. : 5€ Fond de couleur Parution web Anonymat sous ref. 5€ Email : Signature : Rêve de Femmes - Automne 2011 CAlcul du prix Nombre de parutions : Encadrement Votre adresse pour vous retourner les factures ou courriers référencés à la revue : 34 > En même temps que votre envoi par courrier, merci de nous envoyer votre texte par courriel également. Paiement par chèque à l’ordre de l’association « Rêv’Elles » ou par virement bancaire 15 € 5€ 1 2 3 4 Forfait 4 lignes = = lignes supplémentaires à Encadrement : 5 € x parutions = Fond couleur : 5 € x parutions = Parution web : 15 € x parutions = Anonymat ref. : 5 € x parutions = € € € € € € Facture : 5 € € = Montant total € Puissions-nous être des soeurs, des alliées, des miroirs les unes les autres, créer dans notre beauté et notre humilité de Femme, intégrer et manifester au quotidien la Grande Déesse en nous... Nous en avons le pouvoir. Mara Berendt Friedman MaBuddha of Flight Le d’une rêve Partage d’un rêve sacré manifesté sur Terre Daliborka Milovanovic D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours eu un rapport problématique, parfois résigné, parfois conflictuel, avec ma féminité dont, tour à tour, je niais ou exacerbais les caractères. Être une femme n'est pas chose aisée dans nos sociétés séculairement organisées sur un modèle de domination masculine et ceci en dépit des conquêtes féministes des quarante dernières années. Être une femme et tout ce que cela implique à savoir avoir un corps de femme, un statut social de femme, ne me semblait guère enviable. Aussi ai-je pendant longtemps nourri et valorisé en moi des comportements habituellement considérés comme masculins. Les « filles » me paraissaient faibles, futiles, inintéressantes. Scénario assez classique, me dira-t-on, auquel nombre de femmes succombent quand elles ne parviennent pas à assumer pleinement cette féminité qui ne cesse de s'imposer à elles périodiquement, parfois violemment, le corps ne pouvant jamais être complètement travesti ou trompé ni par les théories égalitaristes ni par la chimie hormonale du « petit comprimé miracle ». Il est cependant un processus qui nous rappelle avec force à notre biologie et nous précipite parfois avec toute la brutalité dont le corps est capable au cœur de cette différence, de cette spécificité que d'aucuns voudraient gommer ; c'est le devenir mère. La naissance de mes enfants a été pour moi le point de départ d'une réconciliation avec soi et avec le sexe féminin, et l'épanouissement d'un sentiment inespéré ; l'amour complet de soi. Mes grossesses et mes allaitements ont mis en branle un véritable changement de paradigme. J'observais avec émerveillement la puissance du sexe qu'on qualifiait de faible. Une naissance à la maison, en dehors de l'institution hospitalière, lieu de perpétuation de « l'incompétentisation » des femmes par les figures traditionnelles de l'autorité que sont l'expert et le scientifique, et un allaitement au long cours m'ont permis de prendre conscience de mes compétences et partant, de mon droit à l'autodétermination. Mon être-femme n'était pas une malédiction mais une voie possible pour une émancipation, une réhabilitation. J'ai alors eu accès aux ressorts les plus profonds et les plus complexes des maltraitances ordinaires que subit le sexe féminin ; la déliquescence du tissu social, l'atomisation de la famille, les diktats et injonctions à la performance de type mâle de l'égalitarisme borné, la permanence d'injustices sociales, et notamment profes- sionnelles, de nature sexiste, la quadrature du cercle de la conciliation entre les besoins de la mère et les exhortations à faire « comme si » la maternité n'avait absolument aucune conséquence. Je me suis progressivement sentie appartenir à un « corps » en souffrance, le « corps des femmes ». Je comprenais que l'épanouissement et l'autonomie de celles que je qualifiais désormais de « sœurs » passaient par l'entraide (et pas par l'auto-suffisance ou l'autarcie) et la transmission des expériences (transmission horizontale radicalement opposée à la domination verticale des experts, médecins, psychologues, professionnels de la petite enfance, etc.). Ainsi, je me suis investie dans différents projets associatifs comme celui de soutenir les femmes qui souhaitent allaiter de La Leche League [1] ou encore celui de promouvoir l'accompagnement non médical des femmes enceintes de Doulas de France [2]. Cette fréquentation intime des femmes et de leurs besoins les plus élémentaires a été décisive dans l'élaboration de mes thèses sociologiques et programmes pour un changement de paradigme social nécessaire à une authentique émancipation des femmes. J'ai eu envie de transmettre plus largement ces idées nouvelles sur le féminin, la maternité, l'éducation, etc. Dans ce souhait, j'ai été rejointe par Violaine Bideaux-Petit, une « amie de lait » avec laquelle j'ai fondé les Éditions du Hêtre [3] dont le projet central est précisément le respect de notre nature et la recherche de l'autonomie. Depuis toujours amoureuse des livres et « plumettiste » assidue, convaincue que l'autonomie ne peut se conquérir sans l'accès à une information complète et juste, soucieuse de rigueur scientifique, le medium du livre m'est apparu comme une évidence. Ainsi, depuis 2009, je sélectionne avec mon associée les auteurs ou les ouvrages à traduire à même d'occuper cette ligne de front. Ce faisant j'espère réaliser mon rêve de femme pour les femmes : transmettre la valeur et la beauté d'être femme. [1] http://www.lllfrance.org/ [2] http://www.doulas.info/ [3] http://editionsduhetre.fr/ Daliborka Milovanovic Rêve de Femmes - Automne 2011 35 Port rait d’Art iste Mara Berendt Friedman Il pleut en ce matin d’été alors que je m’assois pour écrire quelques lignes sur ma vie en tant qu’artiste. En regardant dehors la luxurieuse forêt de l’Oregon, je revois mes trente dernières années avec le point de vue d’une femme qui a 55 ans. Tout en buvant de petites gorgées de thé, je me sens profondément reconnaissante d’avoir la chance d’être une rêveuseartiste, en ces temps de haute technologie. Hier soir, j’ai rendu visite à deux amis adorables qui me rappelaient quand j’étais jeune… Tous deux artistes avec des cœurs sensibles, tous deux apprenant à naviguer dans le flot des complexités des mondes intérieur et extérieur. Lorsque j’avais leur âge, je vivais à Los Angeles et faisais un travail qui payait bien mais qui étouffait mon âme. À 27 ans, il y a eu le décès de mon père, à 28 j’ai divorcé, et à 29 je me suis retrouvée avec plein de problèmes de santé. À travers ces épreuves, j’ai appris que, lorsque nous ne sommes pas alignés avec notre Âme, la souffrance vécue est la clé qui ouvre la porte à une façon de vivre plus authentique. C’est pourquoi, à 30 ans, lorsqu’une occasion inattendue s’est présentée d’elle-même, j’ai fait un saut dans la foi pour me sortir de ma difficile situation et j’ai atterri sur l’île d’Oahu. Ce déplacement a marqué le début de mon parcours dans la création d’un style de vie qui soit nourrissant et en résonnance avec le rêve de mon cœur. Comme une chenille dans son cocon, j’ai dormi la plupart du temps pendant ma première année à Hawaii. Lorsque j’ai récupéré mon énergie, j’ai commencé ma première entreprise en travaillant comme artiste, créant des vêtements faits à la main et vendus dans les foires artisanales locales. En peu d’années, j’ai orienté mon intérêt créatif sur la peinture et, en 1994, j’ai fondé New Moon Visions (Visions de la Nouvelle Lune), une petite société basée à mon domicile, qui produit des cadeaux sur lesquels figurent mes œuvres (cartes, impressions, magnets, etc). Mara Berendt Friedman Passion J’avais toujours su intuitivement que je voulais être une artiste, mais comment (et si) cet appel trouverait sa propre expression, c’était un mystère. Extrêmement sensible et empathique, je ressentais la vie avec intensité, la joie autant que le chagrin, et j’ai souvent été aux prises avec des tempêtes intérieures. Cette pression interne n’attend que d’être libérée et, pour moi, cette libération se trouve dans la pratique hautement transformative, et magique, qui consiste à mettre de la peinture sur une toile. La communion que je ressens entre moi-même et l’Esprit, lorsque je crée, est un grand réconfort et une bénédiction. J’ai tendance à flotter dans le ciel, et j’ai passé une bonne partie de ma vie d’adulte à apprendre à atterrir sur terre. En tant que nourrisson, je n’ai pas pu me lier à ma mère, aussi le besoin de créer une relation d’enracinement avec l’essence de la Mère Divine a-t-il été une pulsion de base derrière mon travail. Il est intéressant que, bien que je n’aie jamais donné naissance, je puise toujours davantage mon énergie dans la naissance de mes « bébés » (mes peintures) comme une façon de me découvrir moi-même et de me guérir. Je répète sans cesse le processus de plonger dans la source de l’Âme, nageant dans ses profondeurs fertiles et ressortant avec des images qui n’expriment pas seulement mon chemin personnel, mais également le voyage universel du fait d’être une Femme. Voici quelques-unes des questions qui font silencieusement écho avec mon travail. Comment en tant que femmes nous connectons-nous au pouvoir et à la sagesse de notre Terre Mère et reconnaissons-nous Son pouvoir comme le nôtre ? Comment nous connectons-nous avec la Beauté de notre âme et partageons nos dons d’expression uniques avec le monde, comme des actes de guérison pour soi et l’autre ? Je suis toujours guidée par la tendre vérité de cette citation de Rumi : « Laissez la Beauté que vous aimez être ce que vous faites. » En 1999, j’ai été la co-fondatrice de STREAM (Sisters Together Rejoicing in Expressive Arts and Magic – Sœurs Ensemble dans la Joie de l’Expression Artistique et de la Magie), une école d’art qui offre des ateliers de « jeu sacré créatif ». L’enseignement est important dans ma vie, il équilibre la passion solitaire de la peinture avec la joie de partager avec une communauté. Ma création la plus récente, dont je suis co-auteur avec Trinity Harris, est Rainbow Warrior Awaken ! Your Journey of Guidance and Healing (Éveiller le Guerrier Arc-en-Ciel ! Votre Chemin de Guidance et de Guérison). Ce livre/jeu de 44 cartes de divination découle du pouvoir du Féminin Sacré et nous parle à travers la voix de la Grand-Mère. Mes peintures figurent aussi sur l’oracle du Tarot de la Triple Déesse, écrit par Isha Lerner et traduit en français. Mara BERENDT FRIEDMAN www.newmoonvisions.com - [email protected] www.facebook.com/newmoonvisions. Traduction Anne Delmas - [email protected] L