DOSSIER PEDAGOGIQUE

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DOSSIER PEDAGOGIQUE
DOSSIER PEDAGOGIQUE
CCSTI-Musée des sciences de Laval
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Sommaire
Préface...............................................................................................................................................................3
Concepteurs.....................................................................................................................................................3
Historique des conquêtes lunaires................................................................................................................4
Voyage aller retour vers la Lune.................................................................................................................10
1- Le lanceur Saturn V..............................................................................................................................10
2- Le module lunaire et la jeep lunaire.................................................................................................12
3- Scaphandre...........................................................................................................................................13
4- Le retour..................................................................................................................................................15
La lune – carte d'identité..............................................................................................................................16
La naissance de la Lune...............................................................................................................................19
1- La théorie de la capture.....................................................................................................................19
2- La théorie de la fission..........................................................................................................................19
3- La théorie de la formation simultanée.............................................................................................20
4- La théorie de la collision......................................................................................................................21
Les phases et les faces de la Lune.............................................................................................................22
1- Les phases de la Lune..........................................................................................................................22
2- La face visible et la face cachée.....................................................................................................24
Les marées.......................................................................................................................................................25
Les éclipses......................................................................................................................................................28
1- L’éclipse de Lune..................................................................................................................................28
2- L'éclipse de Soleil..................................................................................................................................30
La Lune et nous, mythes, légendes ou vérité ?........................................................................................32
1- Les noms de la Lune ............................................................................................................................32
2- Imaginer la Lune...................................................................................................................................33
3- Les expressions françaises avec la lune...........................................................................................33
4- Le jardinier peut-il suivre son calendrier lunaire ?...........................................................................34
5- La Lune influence t-elle notre sommeil ?..........................................................................................35
6- La Lune influence t-elle les accouchements ?...............................................................................37
Activité autour de la Lune - Lunophase....................................................................................................38
Bibliographie...................................................................................................................................................46
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"Expérience Lune"
Préface
Ce guide pédagogique, créé par le CCSTI, musée des sciences de Laval, a été conçu pour
vous apporter et approfondir des informations sur le satellite naturel de la Terre : la Lune.
Concepteurs
Créée par la cité de l'espace (Toulouse), l'exposition "Expérience lune" propose un parcours
original, riche en découvertes étonnantes et accessibles à tous.
Imaginer …. Avec cette exposition, petits et grands approchent la Lune à travers des
expériences surprenantes, sensorielles, ludiques et scientifiques. Pour comprendre cet astre
familier et mystérieux à la fois, les enfants comme les adultes effectuent des manipulations et
des mises en situation très réalistes comme sentir l’odeur de la Lune, découvrir sa géographie
et construire une base lunaire.
Trois thématiques rythment l’expérience du visiteur :
-
Conquêtes lunaires : pour revivre en sons et images l’histoire de la conquête lunaire.
-
Expériences lunaires : pour parcourir la lune et découvrir sa géographie, sa face
cachée et même son odeur grâce à un jeu olfactif et décalé.
-
Imaginaires lunaires : du mythe à la réalité, le public découvre la fascination des
Hommes pour la Lune à travers des créations audiovisuelles. Il entre dans la réalité de
la vie lunaire à travers des maquettes de vaisseaux et bases lunaires.
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Historique des conquêtes lunaires
L'ère de l'exploration spatiale débuta dans les années 50. Dans les années suivantes, des
sondes spatiales et plus tard des êtres humains se sont rendus au-delà de l'atmosphère pour
atterrir sur un objet céleste, la Lune. Depuis, des sondes sont parties pour explorer les limites
lointaines de notre système solaire.
La conquête spatiale débuta pendant la guerre froide entre les USA et l'URSS. Elle devient vite
un enjeu politique.
En 1957, les Russes gagnent la première bataille avec la mise en orbite du premier satellite
artificiel : Spoutnik (d'un mot russe qui signifie «compagnon de voyage» ).
Spoutnik
Dans les années suivantes, l'URSS lance plusieurs sondes Luna. Après quelques échecs, Luna 2
atteint la Lune mais s'écrase, Luna 2 devient le premier objet artificiel sur le sol de la Lune. Luna
3 permet d'avoir les premières photos de la face cachée de la Lune (1959).
L'Amérique subit une humiliation plus rude encore, le 12 avril 1961, avec le
vol orbital de Youri Gagarine, premier être humain à être satellisé.
Youri Gagarine
Devant l'avancée de l'URSS dans la conquête spatiale, les USA crée la NASA (National
Aeronautics and Space Administration) où les missions Apollo vont être développées.
En 1961, le nouveau Président des USA, J. F. Kennedy, souhaite reprendre la suprématie spatiale
et prononce un discours qui engage les USA dans un énorme défi : ‘’Faire atterrir un homme sur
la Lune et le ramener sain et sauf avant la fin de cette décennie’’. La course à la Lune est
lancée !
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En 1966, c’est encore l’URSS qui se pose délicatement la première sur le sol de la Lune (Luna 9).
Le sol est ferme et les images saisissantes. Pour la première fois on découvre le sol lunaire.
De 1963 à 1966, le programme Gemini va débuter à la NASA. En effet, pour aller vers la Lune, il
faut tout apprendre : le pilotage dans l’espace, le comportement de l’homme en apesanteur,
le travail dans l’espace. En 2 ans et 12 missions, Gemini permet à la NASA de mettre au point
ces techniques indispensables.
A leur tour, en 1966, les Américains se posent sur la Lune et la cartographient
pour choisir les meilleurs sites pour leurs astronautes. Le sol est mesuré, creusé,
analysé par Lunar orbiter.
Lunar orbiter
Dès 1968, les USA peuvent tester leur programme Apollo. Le premier test au sol avant le
lancement sera un échec.
Mais le 21 décembre 1968, les astronautes Frank Borman, Jim Lovell et Bill Anders décollent à
bord de leur capsule Apollo 8, propulsée par la fabuleuse fusée Saturn V. Pour la première fois
ils vont aller tourner autour de la Lune, à plus de 300 000 kilomètres de la Terre... Ils se satellisent
autour de la Lune le 24 décembre 1968, effectuent dix orbites, et entament leur retour vers la
Terre. Cette mission permettra d'obtenir les premières photos de la Terre vue de la Lune.
Les astronautes d'Apollo 8 ont réalisé la première image
en couleurs de la Terre (vue depuis la Lune) en 1968,
montrant toute la beauté et la fragilité de notre
planète. © Nasa
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A la même époque, du côté de l'URSS, du fait des rivalités entre constructeurs et décideurs,
l’objectif lunaire prend trois orientations. Le survol de la Lune par un équipage devient le
programme Zond. Le second programme soviétique, très ambitieux, vise à déposer un homme
sur la Lune. Les 4 échecs (2 en 69 puis en 71 et 72) au décollage du lanceur N1, aussi grand que
Saturn V, entraînent l’arrêt du programme.
Les Soviétiques n’iront pas sur la Lune !
Le lanceur N1
C'est alors que les USA vont prendre le dessus sur la conquête lunaire.
Au printemps 1969, Apollo 9 et 10 permettent un entraînement pour le grand voyage. Le vol est
répété par Apollo 9 et le LEM (Lunar excursion module, module lunaire permettant à des
membres de l'équipage d’atterrir sur la Lune) s'approche à 15 km du sol lunaire.
Le 16 juillet 1969, au centre spatial Kennedy, vers 5 h 30 du matin (heure locale), l'équipage
d'Apollo 11 (Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin) va s'installer dans le module de
commande...
dix
ans
après
le
lancement
du
programme par la Nasa !
C'est
qu'il
a
fallu
réaliser
Saturn
V,
une
fusée
monstrueuse capable de s'envoler à 380 000 km.
Mesurant 111 m de haut, pesant 2900 t au décollage,
deux fois la hauteur d'une Ariane 5 et quatre fois sa
masse, il a fallu 95 moteurs, partagés entre les différents
étages pour la faire décoller. Ces moteur avaleront 3,6 Saturn V
millions de litres de carburant.
Au décollage, à 9h32 (heure locale), la puissance atteinte par Saturn V est de 150 millions de
chevaux (en comparaison la puissance d'un camion de 32 t atteint 300 chevaux !).
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A 15 h 17 min 42 s, le 20 juillet 1969. « Houston, ici la base de la Tranquillité... L' Aigle a atterri. »
C'est ainsi que Neil Armstrong annonce que le module lunaire vient d'alunir. Par les hublots, le
sol couleur de cendre se laisse deviner peu à peu. Environ six heures plus tard, Neil Armstrong
pousse la porte du module. Il est 21 h 56 min 15 s, heure américaine ou 3h 56 min 15 s, heure
française, quand son pied gauche foule le sol lunaire : le premier pas depuis l'origine des
temps qu'un homme ait accompli sur un astre autre que celui où il vit. Il déclame alors sa
formule magique : « C'est un petit pas pour l'Homme, un bond de géant pour l'humanité. »
L'Homme a décroché la Lune. Une caméra extérieure fixée au préalable sur une des jambes du
module a permis d'immortaliser la scène. Environ 600 millions de personnes suivent l'événement
en direct à la télévision. Seuls les Chinois et les Russes n'ont pas voulu retransmettre cette
émission historique.
Aldrin sera le deuxième homme à fouler la surface poudreuse de l'astre gris. « C'est beau, beau,
beau... Une magnifique désolation », lâche-t-il, subjugué.
Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz
Aldrin
Empreinte d'Aldrin sur la
lune
Neil Armstrong
Malgré l'échec de l'URSS en ce qui concerne les premiers pas
sur la Lune, leur 3ème programme va sauver l'honneur
soviétique. En 1970, Luna 16 va permettre de collecter des
échantillons du sol lunaire. L'URSS ramène plus de 300 grammes
de poussière lunaire et permet à deux véhicules automatiques
Lunokhod de parcourir 47 km.
Luna 16
Les USA ne s'arrêtent pas là, entre 1969 et 1972, par 6 fois, les Américains se posent sur la Lune.
Lors des 3 dernières missions, ils disposeront d’une jeep lunaire et de matériel scientifique leur
permettant une véritable exploration des sites lunaires. En passant près de 80 heures sur la Lune,
2104 kg d’équipements scientifiques sont déployés, 95,4 km parcourus et près de 382 kg de
roches sont collectés. Au delà des chiffres, Apollo a conforté la suprématie technique
américaine bouleversant son économie et celle du monde. Mais surtout, Apollo a changé à
jamais notre vision de la Terre.
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Depuis ce temps la conquête lunaire ne cesse de continuer et elle fascine aujourd'hui d'autres
pays.
En 1994, une première sonde américaine (Clementine) annonce la présence d'eau glacée.
En 1998, Lunar prospector (sonde américaine) est envoyée pour étudier les caractéristiques
magnétiques et chimique de la Lune. Des traces d'hydrogène sont détectées pouvant indiquer
la présence d'eau.
En 2003, l'Europe place sa première sonde SMART 1 en orbite et cartographie la Lune.
SMART 1
En 2004, le président américain George W. Bush annonce une nouvelle stratégie spatiale pour
la NASA. Les Américains seront de retour sur la Lune en 2020.
En 2007, le Japon place en orbite lunaire un laboratoire de près de trois tonnes (Kaguya). Des
photos et des vidéos de haute définition sont récoltées ainsi qu'une cartographie détaillée
avec grande précision de la surface de la lune. Ce laboratoire permet d'en connaître plus sur
l'histoire de la lune mais ne confirme pas la présence d'eau.
En 2008, c'est au tour de l'Inde de faire ses premiers pas dans l'étude de la Lune. Chandrayann
la cartographie et la mesure.
Durant cette même année, la Chine se lance dans un vaste programme qui vise à déposer de
nouveaux rovers (jeep lunaire) et collecter de nouveaux échantillons.
L’Amérique revient également sur la conquête lunaire en 2009 avec LRO (Lunar
Reconnaissance Orbiter) et LACROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite), deux
sondes spatiales.
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En 2009, 40 ans après les premiers pas de l'Homme sur la Lune, le nouveau président américain
(B. Obama) juge le programme constellation trop ambitieux. Il annonce que le retour sur la
Lune ne pourra pas avoir lieu avant 2030.
Constellation est un programme reprenant la philosophie du programme Apollo. Il vise à
déposer des Hommes sur la Lune et de rassembler le matériel de mesures en une base semipermanente près du pôle Sud de la Lune.
En 2010, le président est contraint d'abandonner le projet Constellation.
De leur côté, les Chinois continuent leur conquête avec l'envoi d'une deuxième sonde spatiale
lunaire : Chang'e 2 en 2010. Cette mission de type orbiter (car c'est une sonde envoyée en
orbite) vise à explorer la surface de la Lune en prévision d'une possible mission habitée. En
2013, une troisième sonde, Chang'e 3, a été envoyée sur la Lune. Elle a déposé un rover (jeep
lunaire) le 14 décembre.
Un rover et son atterrisseur, vu par un artiste.
DATES A RETENIR :
1957 : L'URSS met en orbite le premier satellite artificiel : Spoutnik.
1966 : 1er objet à se poser en douceur sur la Lune par l'URSS : Luna 9.
1969 : 1er pas sur la lune par les États-Unis avec la mission Apollo 11.
2003 : l'Europe part à la conquête de la Lune.
A partir de 2007 : le Japon, l'Inde et la Chine se lancent également dans la conquête lunaire.
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Voyage aller retour vers la Lune
1- Le lanceur Saturn V
Les différents composants de Saturn V
Même si le dernier vol d'une fusée Saturn V remonte à 1973, elle demeure jusqu'à présent la
plus grande fusée jamais construite.
Constitution d'une fusée Saturn V
Le premier étage : cet étage brûlait pendant deux minutes et demie, amenant les étages
supérieurs et le vaisseau Apollo à 61 km d'altitude. Il contenait le réservoir à propergol, un
produit de propulsion.
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Le deuxième étage : il fonctionnait pendant six minutes, portant le troisième étage et le
vaisseau Apollo à 183 km d’altitude. Il contenait un réservoir de kérosène.
Le troisième étage : cet étage, à moteur unique, servait à sortir le vaisseau de l'orbite terrestre
pour pointer vers la Lune.
Ces trois étages étaient reliés entre eux par des anneaux de liaison. A la séparation des étages,
les anneaux se brisaient et retombaient sur Terre.
Le module lunaire : au lancement, le module lunaire était rangé dans le troisième étage. Il était
ensuite déplacé par le module de commande une fois le train spatial arrivé dans l'espace.
Le module de commande : c'était là où travaillaient et vivaient les astronautes durant le vol
vers la Lune et le retour sur Terre. Il restait un astronaute dans le module de commande une fois
les deux autres dans le module lunaire. Cet astronaute a pu sortir dans l'espace lors des missions
Apollo 15, 16 et 17 pour récupérer les chargeurs des appareils photos.
Le module de service : il fournissait au module de commande l'oxygène, l'électricité et l'énergie
du moteur. Il était largué juste avant la rentrée dans l'atmosphère terrestre.
La tour de sauvetage : cette fusée à propergol solide pouvait arracher le module de
commande à Saturn V en cas d'accident.
A la fin de la mission lunaire, ne devait revenir sur Terre que le module de commande avec les
astronautes. Les autres composants du train spatial étaient condamnés à retomber sur Terre, à
s'écraser sur la Lune ou à être abandonnés.
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2- Le module lunaire et la jeep lunaire
L’alunissage exigeait un vaisseau spécialement destiné à cet usage. Le module lunaire (LM ou
LEM pour Lunar module ou Lunar excursion module) se composait de deux parties :
- l'étage inférieur ou étage de descente, comportait le pied, les réservoirs de propergols et le
moteur d'atterrissage.
- l'étage supérieur ou étage de remontée avait son propre moteur et utilisait l'étage de
descente comme plate-forme de lancement.
Module lunaire de la mission Apollo 16
Le module lunaire était là où vivait, pendant une durée maximale de 3 jours, deux astronautes.
Ils dormaient dans des hamacs accrochés aux parois de la cabine.
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Pour les trois dernières missions Apollo (Apollo 15-16 et 17) un véhicule lunaire (LRV pour Lunar
Roving Vehicle ) a permis aux astronautes de parcourir la Lune.
La Chine a également déposé des années plus tard (2013) ce genre d'astromobile.
Jeep lunaire
3- Scaphandre
Cet équipement est chargé de protéger l'astronaute contre les dangers de l’espace :
micrométéorites, radiations, températures extrêmes, vide absolu, absence d'air à respirer.
Les scaphandres pour Apollo devaient en même temps les laisser libres de marcher, plier les
bras et les jambes. Ils devaient être suffisamment solides pour résister à une chute sur des
rochers pointus, mais pas trop lourds pour ne pas fatiguer les astronautes.
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Scaphandre
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4- Le retour
La dernière partie d'une mission lunaire est dangereuse. Le module de commande aborde
l'atmosphère terrestre à une vitesse de 39 500 km/h, dix fois celle d'une balle de fusil. Si son
angle d'entrée est mal calculé, soit il brûlera, soit il rebondira sur l'atmosphère et se perdra dans
l'espace.
Si son bouclier thermique ne remplit pas son rôle, l'intense chaleur du frottement sur l'air le
détruira.
Huit minutes après la rentrée dans l'atmosphère, la capsule a suffisamment ralenti pour que
puissent s'ouvrir ses trois grands parachutes. Au contact avec l'océan, des ballons se gonflent
pour maintenir la capsule à la verticale.
Les astronautes sont ensuite récupérés par hélicoptère et ramener ensuite jusqu'à un porteavions.
Module de commande avec ses trois parachutes
Les astronautes des trois premières missions lunaires furent pendant quinze jours isolés de tous,
pour le cas où ils auraient ramené de la Lune des germes nocifs. Comme ce ne fut pas le cas,
la quarantaine fut supprimée pour les missions suivantes.
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La lune – carte d'identité
La face visible de la lune (Photo Ph Ledoux /ASCT-
astronomie)
Statut : unique satellite naturel de la planète Terre.
Etymologie : appellation d’origine latine, luna ou luxna, dont la racine serait leuk, mot indoeuropéen signifiant « être lumineux ». Rappel : la Lune ne fait que refléter la lumière du Soleil.
Age estimé : environ 4,6 milliards d’années.
Composition : astre solide et rocheux, essentiellement constitué en surface de basaltes
volcaniques (pour les plaines) et de roches anorthosites issues du magma originel refroidi (pour
les massifs montagneux anciens).
Diamètre : 3 476 km (environ 4 fois moins que le diamètre terrestre).
Pour une Terre de 5 cm, la Lune mesure 1,3 cm et le Soleil 5 m de diamètre.
Distance moyenne de la Terre : 384 400 km.
Mouvement de révolution : 1 tour de Terre en environ 28 jours (à la vitesse de 1km/s).
Mouvement de rotation : 1 tour sur elle-même en environ 28 jours (une face de la Lune
demeure donc toujours cachée pour un observateur terrestre).
Alternance jour - nuit : sur la Lune, 14 jours de luminosité succèdent à 14 jours d’obscurité.
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Phases : de manière progressive, nous en voyons la totalité (pleine lune), puis la moitié
(quartier), puis une bordure (croissant), puis plus rien du tout (nouvelle lune), puis une bordure,
puis la moitié, puis la totalité… tous les 29,5 jours, ce cycle recommence (appelé lunaison).
Reliefs : présence de crevasses naturelles, de failles, de vallées, de collines et de chaînes de
montagnes, mais ce sont principalement la présence de millions de cratères dus aux impacts
de météorites qui caractérise la surface de la Lune. En l’absence d’atmosphère pour freiner et
sublimer les météorites, elles parviennent donc toutes intactes au sol et l’absence d’activité
géologique ou climatique n’efface pas ces impacts. Le mont Leibniz culmine à 8200 m.
Continents et mers : les régions claires sont surnommées continents et sont très accidentées
(montagnes, cratères…), les régions sombres sont faussement appelées mers (les astronomes
de l’Antiquité croyaient que ces zones étaient couvertes d’eau), il s’agit en réalité d’immenses
cratères météoritiques remplis de lave volcanique solidifiée et donc relativement plats.
Paysages : « une magnifique désolation » selon les astronautes, des variations de gris, pas de
couleurs vives.
Sol : jonché de cailloux et recouvert de poussières (appelé régolithe).
Atmosphère : aucune (donc pas d’air, pas d’odeur, pas de vent, pas de bruit, pas de couche
d’ozone protégeant des rayons ultraviolets du Soleil, pas d’étoiles filantes et un ciel
éternellement noir).
Températures de surface : de – 173°C (à l’ombre) à + 127°C (au Soleil).
Activité sismique : très faible et uniquement en profondeur (à environ 1000 km), donc pas de
« tremblements de Lune » en surface.
Activité volcanique : éteinte depuis 3 milliards d’années.
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Pesanteur : 0,16 g (environ 6 fois moins que sur Terre), les corps y sont donc 6 fois plus légers. La
gravité est 6 fois plus faible que sur la Terre.
Si les jeux olympiques se déroulaient sur la Lune, tous les records de saut et de lancer seraient
multipliés par 6 !
Caractéristiques : pas de traces de vie (aucun arbre, aucune fleur, aucune plante, aucun
animal), pas de saisons, pas d’eau liquide (donc pas de nuage, pas de pluie, pas de lac, pas
de rivière, pas d’océan), mais présence possible de glace d’eau (d’origine cométaire) au fond
des cratères proches des pôles.
Marées : la lune est à l'origine des marées.
Eclipses : lorsque la Lune passe exactement entre le Soleil et la Terre, elle vient cacher tout ou
partie du disque solaire, c’est une éclipse de Soleil. A l’inverse, lorsque la Terre se situe
exactement entre le Soleil et la Lune, l’ombre de la Terre vient masquer la Lune, c’est une
éclipse de Lune.
Repère calendaire : les lunaisons sont encore aujourd’hui utilisées pour calculer le temps. Par
exemple, le calendrier musulman est basé sur 12 mois lunaires comprenant chacun 29 à 30
jours, soit 29,5 x 12 = une année de 354 jours (11 jours de moins que dans le calendrier
occidental qui est calé sur le cycle des saisons).
Repère religieux : tous les neuvièmes mois du calendrier islamique, l’apparition de la nouvelle
lune marque pour les Musulmans le début du mois de jeûne, nommé Ramadan. Cette période
se décale tous les ans d’environ 11 jours par rapport au calendrier occidental (aussi nommé
grégorien).
Repère culturel : la Lune figure sur de nombreux drapeaux nationaux, pleine (Birmanie, Laos,
Mongolie…) ou en forme de croissant où elle rappelle l’influence de l’empire ottoman (Algérie,
Azerbaïdjan, Mauritanie, Ouzbékistan, Pakistan, Tunisie, Turquie…).
Représentation de la pleine lune sur
le drapeau du Laos
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Représentation d'un croissant de
lune sur le drapeau de la Mauritanie
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La naissance de la Lune
L'âge estimé de la Lune est d'environ 4,6 milliards d’années.
Le problème de l’origine de la Lune n’a pas encore été résolu de façon définitif. Trois différents
scénarios ont longtemps dominé le débat.
1- La théorie de la capture
La Lune aurait été un planétoïde passant à proximité de la Terre, qui aurait été capturé par
cette dernière grâce à son attraction gravitationnelle.
Ce scénario n’est pas satisfaisant dans le sens où il est difficilement concevable d’imaginer
qu'une petite planète tellurique puisse capturer un corps aussi gros et massif que la Lune, et
l’amener à avoir une orbite stable autour de nous. En outre, l’analyse de la proportion de
différents noyaux atomiques de la Lune aura révélé une forte similarité avec celle de la Terre.
2- La théorie de la fission
Quand la Terre s’est formée, alors que celle-ci était encore chaude et molle, notre planète
aurait tourné suffisamment vite sur elle-même pour que le globe s’aplatisse et laisse
s’échapper, par force centrifuge, une partie de sa matière. Cette matière aurait formé la Lune.
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Cette théorie est contredite par la nature de la composition chimique entre les deux astres, qui
est singulièrement différente, surtout dans la proportion de fer.
3- La théorie de la formation simultanée
Lors de la contraction de la matière gazeuse du disque proto planétaire, la Lune et la Terre se
seraient formées simultanément et conjointement à partir du même « grumeau » terrestre.
Idée toujours fantaisiste au regard de la différence de composition chimique des roches. De
plus, cette théorie n’est pas capable de rendre compte de la différence de taille
proportionnelle entre le noyau lunaire et le noyau terrestre.
Ces trois hypothèses sont très peu concluantes. La quatrième hypothèse est celle retenue pour
le moment.
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4- La théorie de la collision
Plusieurs planétologues proposèrent ainsi en 1975 un quatrième scénario, plus compliqué, de
l’origine de la Lune. Selon eux, très tôt dans l’histoire du système solaire, une collision se serait
produite entre la Terre et un autre objet de la taille de Mars. Cette collision aurait entraîné
l’éjection d’une énorme quantité de matière qui se serait agglomérée pour donner naissance
à la Lune.
Cette dernière théorie peut expliquer toutes les différences ou similarités entre la Terre et la
Lune, et c’est donc la théorie la mieux acceptée aujourd’hui.
A l’époque de l’impact, la plus grande partie du fer de la Terre s’était déjà rassemblée dans le
noyau. La matière éjectée provenait principalement du manteau, plus pauvre en fer, ce qui
explique que la Lune contient une faible proportion de cet élément.
La similarité dans la proportion de différents noyaux atomiques est due au fait que les deux
corps ont une origine commune.
Agglomération des débris suite à la collision entre un objet et
la Terre permettant la création de la Lune.
Enfin, la nature très aléatoire d’un impact explique pourquoi la Terre est la seule planète interne
du système solaire à posséder un satellite de si grande taille.
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Les phases et les faces de la Lune
1- Les phases de la Lune
En astronomie, la phase lunaire désigne une portion de Lune illuminée par le Soleil et vue à
partir de la Terre.
Le Soleil éclaire toujours la moitié de la Lune mais l'observateur terrestre n'en a pas toujours
l'impression.
La Lune tournant en orbite autour de la Terre, les positions
relatives du Soleil, de la Terre et de la Lune changent
constamment. Puisque la Lune est visible uniquement en
raison de la lumière du Soleil qu'elle réfléchit, seule la
partie de la Lune orientée à la fois vers la Terre et vers le
Soleil est visible. La Lune est pleine (elle apparaît alors
comme un disque) quand le Soleil et la Lune sont chacun
de part et d'autre de la Terre. Elle devient invisible
(nouvelle Lune) quand ils sont chacun alignés du même
côté de la Terre.
Pleine lune (Photo Ph Ledoux /ASCTastronomie)
Premier quartier et dernier quartier (Photo Ph Ledoux /ASCT-astronomie)
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Les différentes phases de la Lune. Dans le cercle intérieur l'éclairage de la Lune
par le Soleil, sur l'extérieur (colorés en jaune) la Lune vue de l'observateur
terrestre
De plus, il est possible de voir la Lune en plein jour. En effet, lorsqu'elle est en premier quartier ou
dernier quartier, il nous arrive de pouvoir l'observer en plein jour. Par exemple, elle est
observable vers 18h lors du premier quartier. A l'inverse, la pleine lune n'est visible que la nuit,
vers minuit.
La Lune se lève vers l'est pour se coucher vers l'ouest mais c'est dû à la rotation terrestre et ce
mouvement n'est qu'apparent. Par contre son mouvement autour de la Terre s'effectue d'ouest
en est.
La durée moyenne entre deux pleines lunes est de 29 jours 12 heures 44 minutes et 2,9
secondes soit environ 29,53 jours, on appelle cela la lunaison.
La lunaison est plus longue que la durée de révolution lunaire (environ 28 jours) car il ne faut pas
oublier que la Terre se déplace sur sa propre orbite ce qui entraîne que le Soleil dérive (en
apparence) vers l'est. Ainsi au bout d'une révolution complète de la Lune autour de la Terre, la
Lune ne se retrouve plus en conjonction avec la Soleil comme c'est la cas à la nouvelle Lune.
La Lune devra donc encore bouger sur son orbite vers l'est pour rattraper le soleil et se retrouver
en configuration de la nouvelle Lune.
Observation :
Il est préférable d'observer la Lune en premier quartier car il se voit le soir
contrairement au dernier quartier qui se voit le matin. De plus, après le premier
quartier la Lune est trop lumineuse et on est ébloui pour pouvoir l'observer
correctement.
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2- La face visible et la face cachée
La Lune effectuant une rotation autour de la Terre (environ 28 jours) mais aussi sur elle même
(environ 28 jours), nous voyons toujours la même face de la lune. On l'appelle la face visible
contrairement à la face cachée.
Face cachée de la Lune pris par Clementine (sonde
américaine)
Face visible de la Lune
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Les marées
Dans l'Antiquité, les nécessités de naviguer (guerre et commerce) poussèrent les Grecs et les
Romains à étudier les marées. Aristote, vers 350 avant J-C, attribua à la Lune certaines causes
de ce phénomène.
A partir du XVIIème siècle les avancées technologiques permettent aux savants de repenser
l'explication du phénomène des marées. Kepler (1571-1630) émit le premier l’hypothèse que les
eaux des mers devaient toujours se diriger vers la Lune. Il dût pourtant abandonner sa théorie
au vu des critiques de Galilée (1564-1642). Celui -ci considérait en effet que les marées étaient
liées au mouvement de translation et de rotation de la Terre.
Ce fut Newton qui, en 1687, posa les fondements véritables de toutes les recherches ultérieures,
en rattachant la théorie des marées à son grand principe de la gravitation universelle. Il
démontra ainsi que le moteur des marées réside dans l’attraction exercée sur les molécules des
océans par la Lune et le Soleil.
La loi de la gravitation ou loi de l'attraction universelle, découverte par Isaac Newton, est la loi
décrivant la gravitation comme une force responsable de la chute des corps et du
mouvement des corps célestes, et de façon générale, de l'attraction entre des corps ayant
une masse, par exemple les planètes, les satellites naturels ou artificiels.
La Terre, la Lune et le Soleil sont donc attirés les uns vers les autres. La Lune étant plus proche
de la Terre que le Soleil, elle exerce une force gravitationnelle plus importante sur celle-ci. Les
océans vont alors former un bourrelet. Ce sont les marées hautes.
Effet de l'attraction gravitationnelle de la Lune sur
les océans. Création d'un bourrelet.
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Dans ce cas de figure, où seule l'attraction gravitationnelle est responsable des marées, il n'y
aurait qu'une seule marée haute par jour car la Lune ne passe qu'une seule fois par jour. Or il y
a deux marées hautes par jour. Une autre force rentre donc en jeu dans le phénomène des
marées.
En effet, le système Terre Lune étant en rotation, il existe une force centrifuge (force poussant
vers l'extérieur) identique en tout point du globe. Cette force centrifuge permet donc la
création d'un bourrelet à l'inverse de la position de Lune car la force gravitationnelle est minime
de ce côté là. C'est la deuxième marée haute.
Effet de la force centrifuge sur les océans.
L'alternance marée haute / marée basse est dûe à la rotation de la Terre sur une journée.
6 h plus tard, la Terre
a tournée d'un quart
de tour
Schéma représentant les marées hautes et les marées basses. La Bretagne se trouve en marée haute puis la Terre
tournant sur elle même la Bretagne se trouvera en marée basse environ 6h plus tard (un quart de tour de la Terre).
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De plus, le Soleil et la Lune peuvent être alignés à la Terre. Leurs forces gravitationnelles vont
alors s'ajouter créant ainsi des marées de vive-eaux (les marées à gros coefficient).
Schéma explicatif des marées de vive-eaux et morteeaux.
Il existe aussi une déformation de la croûte terrestre sous l’influence de l’attraction lunaire (de
l’ordre de quelques dizaines de centimètres).
Le phénomène des marées, à raison de deux marées
hautes par jour est donc dû à deux forces :
- une force d'attraction gravitationnelle, exercée
par un astre comme la Lune ou le Soleil.
- une force centrifuge, liée à la rotation de la Terre sur
son orbite, et qui s'exerce de manière identique en
tout point du globe.
Effet de la force gravitationnelle et de la
force centrifuge sur les océans
Les horaires des marées se décalent d'environ une heure par jour, car la Lune tourne autour de
la Terre et en 24 h elle s'est légèrement déplacée. Donc pour que la Terre et la Lune soient de
nouveau alignées il faut environ une heure de plus.
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Les éclipses
Éclipser signifie « cacher ». Vus depuis la Terre, deux corps célestes peuvent être éclipsés : la
Lune et le Soleil.
1- L’éclipse de Lune
La Terre, éclairée par le Soleil, projette derrière elle un cône d'ombre. Si la Lune pénètre dans
cette zone, on dit qu'il y a éclipse de Lune. Elle est dite totale si la Lune pénètre complètement
dans le cône d'ombre de la Terre. (sinon, elle est partielle).
Éclipse de Lune
Si le plan de l'orbite de la Lune était le même que le plan de l'orbite de la Terre (plan de
l’écliptique) autour du Soleil, il se produirait une éclipse de Lune à chaque pleine lune.
Or, il n'y a pas d'éclipse totale à chaque pleine lune. Son orbite étant inclinée par rapport au
plan de l'écliptique, la Lune passe tantôt au dessus, tantôt au dessous du centre de l'ombre.
Selon la position de la Lune par rapport au cône d'ombre de la Terre, la phase de totalité de
l'éclipse dure de quelques minutes à 1h45 au maximum.
Orbite de la Lune par rapport au plan d'écliptique. Les nœuds correspondent aux
points de rencontre des deux plans (plan ecliptique et plan de l'orbite lunaire.)
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Il est rare que la Lune disparaisse complètement lorsqu'elle se trouve totalement plongée dans
l'ombre. En général, la Lune prend une teinte rougeâtre ou cuivrée. En effet, l'atmosphère
terrestre réfracte vers la Lune une partie de la lumière qu'elle reçoit du Soleil, en ne réfléchissant
que la couleur rouge, ce qui explique la teinte prise par la Lune lors d'une éclipse.
Lune aux teintes rougeâtre. Stéphane FERRARIS, Gérard FOIN,
Micheline MORNET, Jérôme NGUYEN, Julien PEOT, Samuel
RAMSTEIN, Alain REVEL et Philippe ROUCHEUX
Observation :
Une éclipse de Lune sera visible depuis la France, le 28 septembre 2015 à partir
de 2h du matin.
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2- L'éclipse de Soleil
Une éclipse solaire (ou plus exactement une occultation solaire), se produit lorsque la Lune se
place devant le Soleil, occultant totalement ou partiellement l'image du Soleil depuis la Terre.
Cette configuration peut se produire uniquement durant la nouvelle lune, quand le Soleil et la
Lune sont en conjonction par rapport à la Terre.
Si le plan de l'orbite de la Lune était le même que le plan de l'orbite de la Terre (plan de
l’écliptique) autour du Soleil, il se produirait une éclipse de Soleil à chaque nouvelle lune.
Hors, il n'y a pas d'éclipse du Soleil à chaque nouvelle lune car son orbite est incliné par rapport
au plan de l'écliptique (voir schéma p 27).
La distance entre le Soleil et la Terre est 390 fois plus grande que celle entre la Lune et la Terre.
Le diamètre du Soleil est 400 fois plus grand que celui de la Lune. Puisque ces rapports sont
approximativement les mêmes, les tailles apparentes depuis la Terre du Soleil et de la Lune sont
approximativement identiques.
Il existe plusieurs types d'éclipses du Soleil :
- les éclipses totales : la Lune masque complètement le Soleil.
Schéma explicatif d'une éclipse totale
- les éclipses partielles : la Lune ne masque pas complètement le Soleil
Schéma explicatif d'une éclipse partielle
- les éclipses annulaires : le diamètre apparent de la Lune est inférieur au diamètre
apparent du Soleil. La Lune est trop éloignée de la Terre pour masquer complètement le Soleil.
Schéma explicatif d'une éclipse annulaire
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Les éclipses de Soleil s'observe depuis la Terre dans une zone précise, correspondant à l'ombre
portée de la Lune sur la Terre (environ 300 km de large).
Schéma explicatif du cône d'ombre portée de la Lune sur la Terre
Une éclipse totale solaire est un phénomène naturel spectaculaire et de nombreuses
personnes envisagent de voyager pour assister à ce type d’événement, ce sont les « chasseurs
d'éclipses ».
En 1999, une éclipse totale était visible depuis là France. La précédente éclipse totale
observable dans notre pays s'était déroulée le 15 février 1961, la prochaine est prévue pour le 3
septembre 2081.
Éclipse totale
Ombre portée de la Lune pour l'éclipse de 1999.
Observation :
La prochaine éclipse du soleil, en France, sera le 20 septembre 2015. Elle sera
observable vers 9h en Mayenne.
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La Lune et nous, mythes, légendes ou vérité ?
Pendant des milliers d'années, la Lune a été perçue comme le support de mythes et de
légendes sur le bien et le mal. Les Sumériens, il y a quelque 4500 ans, croyaient que les âmes
des morts allaient sur la Lune. Plus tard, les Grecs et les Romains vouèrent un culte à la Lune,
considérée comme la déesse de la naissance et de la fertilité et protectrice des animaux.
D'après les superstitions du Moyen âge, la Lune rendait les gens "lunatiques", c'est-à-dire fous.
Aujourd'hui encore, quand on dit de quelqu’un qu'il "est dans la lune", cela veut dire qu'il est
perdu dans ses rêves.
1- Les noms de la Lune
Chez les Grecs, la déesse de la Lune s'appelait Séléné. Pour les Romains, c'était Luna. La NASA
a choisi pour ses missions lunaires le nom du dieu grec du Soleil, de la lumière, de la vérité :
Apollon (Apollo en anglais). Ce dieu avait pour sœur jumelle Artémis, vénérée à certaines
périodes comme une déesse lunaire.
Dans l'ancienne Égypte, Thot est le dieu de la Lune. Représenté comme un ibis au plumage
blanc et noir ou comme un babouin hamadryas, Thot capte la lumière de la Lune, dont il régit
les cycles, à tel point qu'il fut surnommé « le seigneur du temps ».
Thot représenté en
babouin, musée du
Louvre
Thot, dieu de la Lune
Les Aztèques de l'ancien Mexique croyaient que les dieux avait lancé un lapin sur le visage lisse
de la Lune et que ce seraient ses traces que nous apercevons.
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2- Imaginer la Lune
Depuis que les gens observent la Lune, ils croient distinguer des formes étranges dans les tâches
sombres des "mers" lunaires, qui sont en fait des plaines de lave.
Les habitants de l'Europe et de l'Amérique du Nord croient voir sur la Lune un visage d'Homme.
Vue de l'hémisphère Sud, la Lune nous apparaît renversée ce qui modifie le visage de l'Homme.
A gauche, le visage de la Lune vu par les Européens et à gauche le
visage vu depuis l'hémisphère Sud
Les mythes anglo-saxons parlent d'un lapin et d'un œuf, symboles de la vie et du printemps.
Selon les légendes chinoises, une femme chang'e (nom de leur sonde spatiale), s'envola vers la
Lune et y fut changée en crapaud.
Les habitants des îles du Pacifique Sud discernent un crabe das les taches de la Lune.
Le lapin de la Lune pour
les anglo-saxons
Le crapaud des légendes
chinoises
Le crabe des habitants du
Pacifique Sud
3- Les expressions françaises avec la lune
Décrocher la lune : réaliser quelque chose de très difficile presque impossible.
Depuis des lunes : depuis très longtemps.
Tomber de la Lune : être surpris.
Être dans la Lune : être distrait.
Être mal luné : être de mauvaise humeur.
Être lunatique : changer souvent d'humeur.
Lune de miel : premier temps du mariage, période de bonne entente entre deux personnes.
Vieilles lunes : idées dépassées, périmées.
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4- Le jardinier peut-il suivre son calendrier lunaire ?
Jardiner avec la lune ne peut pas faire de mal ni au jardinier, ni à ses légumes. En suivant à la
lettre les conseils et indications qui fleurissent dans les calendriers lunaires des grandes maisons
d’édition, vous aurez du succès dans votre jardin parce que cela prouvera que vous êtes à
l’écoute de vos plantes et dans ce cas elles vous le rendent toujours bien.
Des publications scientifiques produites par les grands noms du courant biodynamique (Steiner,
Kolisko, Thun, Zürcher, Kollerstrom, Spiess et d’autres), montrent que le rôle de la qualité des sols,
de l’alimentation hydrique, de la température, de l’ensoleillement, du contrôle des ravageurs
est immensément plus important que celui du cycle lunaire.
Il vaut mieux semer ses haricots ou ses radis un jour « noir » pour le calendrier lunaire, mais
ensoleillé, que de le faire le jour adéquat sous une bourrasque orageuse ; confort du jardinier
oblige !
Exemple de calendrier lunaire pour jardiner
Quelques expressions autour de la Lune et de la météo :
« Lune brouillée, pluie assurée »
« Lune rouge en se levant annonce le vent »
« Lune dans son halo prépare de l’eau »
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5- La Lune influence t-elle notre sommeil ?
La Lune influencerait notre sommeil. Cette croyance populaire suscite bien de débats dans la
communauté scientifique.
Entre 2000 et 2003, à l'université de Bâle, en Suisse, le chronobiologiste Christian Cajochen et
son équipe ont étudié l'influence de l'âge et du sexe sur le sommeil auprès de 33 participants.
Ce n'est que 6 ans plus tard qu'ils reprennent ces résultats pour les corréler aux cycles lunaires.
A leur grande surprise, ils découvrent que le sommeil des volontaires est perturbé les nuits de
pleine lune.
Cette étude à deux points forts selon eux :
- au moins 5 paramètres du sommeil sont affectés les soirs de pleine lune. Le temps total
et le temps d'endormissement ce sont modifiés, le taux de mélatonine (hormone synthétisée la
nuit qui contrôle nos rythmes chronobiologiques) est plus bas les soirs de pleine lune, l'activité
cérébrale est diminuée, la qualité du sommeil est donc diminuée.
- ni les chercheurs ni les volontaires ne savaient à l'époque que l'étude porterait sur le
cycle lunaire.
Suite à cette découverte, les chercheurs ont essayé de comprendre pourquoi il y avait une
telle influence.
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène :
- l'attraction gravitationnelle, responsable des marées. Cette hypothèse est peu
probable, car l'influence de l'attraction gravitationnelle sur des petites masses d'eau (lac) est
minime. Il paraît donc peu probable qu'elle contrôle notre sommeil,
- la variation du champ magnétique terrestre. Hypothèse également rejetée, car la
différence du champ magnétique de la Terre à la pleine lune est extrêmement faible au sol, à
tel point que nous avons du mal à le mesurer,
- la lumière de la pleine lune. Mais dans cette étude, les volontaires ont été enfermés
pendant plusieurs jours dans un laboratoire sans fenêtre, ils n'ont donc pas été exposés à la
lumière de la Lune,
- cette dernière hypothèse sur les effets de la lumière, entraîne une autre réflexion des
scientifiques. Cette luminosité aurait pu jouer un rôle dans le développement de nos ancêtres
et nous programmer pour que tous les 29 jours environ, notre sommeil soit perturbé.
Pour les chercheurs, le cycle lunaire serait donc intégré dans notre cerveau depuis des temps
ancestraux.
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Le neurobiologiste Malcolm von Schantz en est convaincu. Pour
lui, à l'instar de l'existence d'une horloge interne biologique
contrôlant
notre
rythme
circadien
(alternance
jour/nuit)
il
existerait une horloge lunaire.
Une étude similaire a été menée entre 2007 et 2009 en Hongrie sur
319 personnes. Il semblerait que pendant les 47 nuits de pleine
lune, les enregistrements du sommeil auraient des profils différents.
L'hypothèse d'un rythme circalunaire est également avancée
dans cette étude.
Illustration représentant
l'éventuelle horloge lunaier
Tous les médecins ne sont cependant par convaincus par ces recherches. En effet, des
chercheurs pensent qu'ils est impossible de conclure sur des effets de la Lune sur le sommeil.
Pour ce faire, il faudrait des recherches scientifiques conçues pour le prouver, ce qui n'est pas
encore le cas.
De plus, certains pensent que ces études ne sont pas fiables statistiquement car il n'y a pas
assez de participants.
Martin Dresler et son équipe ont réuni des données portant sur le sommeil de 1265 volontaires
durant 2097 nuits. Et dans ces conditions, selon eux, il est impossible d'établir une corrélation
entre le cycle lunaire et le sommeil. Il faudrait mettre des bracelets mesurant la durée de
sommeil et d’endormissement sur les mêmes volontaires pendant plusieurs mois.
Et si l'origine de ces observations n'était pas physiologique mais culturelle ? Pendant des siècles
les Britanniques ont prolongé leurs sorties les nuits de pleine lune. Du coup ils dormaient moins
ces nuits là. Peut être ainsi, de génération en génération, le corps humain a peu à peu pris
l'habitude de moins dormir à la pleine lune.
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6- La Lune influence t-elle les accouchements ?
D’après l’ensemble des études réalisées sur le sujet, la Lune n'aurait aucun rôle à jouer dans les
naissances.
En 2005, des chercheurs américains se sont ainsi penchés sur 600 000 accouchements ayant eu
lieu en Caroline du Nord durant 62 cycles lunaires. Verdict : il n’y avait pas plus de naissances
(gémellaires ou non) ou de complications médicales, les nuits de pleine lune que les autres
soirs.
Les résultats de cette étude de grande envergure, ont été confirmés quelques années plus tard
(notamment) par le travail d’une sage-femme belge dans le cadre de son mémoire de fin
d’étude. Après avoir étudié près de 3000 accouchements spontanés dans quatre hôpitaux
différents, la professionnelle de santé est elle aussi venue démentir toute influence du cycle
lunaire sur l'accouchement.
L'influence de la Lune sur :
- le jardinage n'est pas démontré. La qualité du sol, la fréquence d'arrosage, la
température, l'ensoleillement, sont des paramètres influençant le bon développement d'une
plante,
- le sommeil reste en étude, car tous les scientifiques ne sont pas d'accord,
- les accouchements est démentie par des études scientifiques.
Pour le moment toutes ces croyances persistent car elles sont intégrées dans notre mémoire
collective. Ce sont des croyances populaires.
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Activité autour de la Lune – Création d'un
Lunophase
Grâce au lunophase, découvrez l'amplitude horaire de la visibilité de la Lune.
Étapes de fabrication :
1- imprimer les trois parties du lunophase (pages suivantes)
sur du papier bristol
2- découper les 3 formes (2 disques et une forme en demicercle)
3- colorier en jaune les différentes phases de la Lune. Les
zones grises des différentes phases représentent les zones de
la Lune non éclairées par le Soleil. La partie à colorier
correspond donc à l'autre côté.
4- percer le centre des trois parties et attacher le tout avec Montage final du lunophase
une attache parisienne.
5- tourner les 2 disques pour afficher l'âge de la Lune. Cet âge correspond au nombre de jour
après la nouvelle Lune. Pour connaître la date de la nouvelle Lune, regarder dans un
calendrier. Par exemple pour le mois d'avril 2015 la nouvelle Lune est le 18.
6- ensuite, tourner le 3ème morceau (demi cercle) pour régler l'heure à laquelle on veut
l'observer. Sera-t-elle visible ? Quelle est l'heure à laquelle elle le sera ? Vers quelle direction
regarder ?
Si le 3ème morceau cache la Lune c'est qu'elle n'est pas visible à l'heure fixée.
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Exemple :
Le 24 février 2015 la Lune a 6 jours (nouvelle lune le 18 février).
Pour connaître l'amplitude horaire d'observation de la Lune, il faut tourner le demi-cercle.
Le 24 février, la Lune n'est pas visible à 10h car le demi-cercle cache la Lune.
Elle sera visible vers 11h et jusqu'à 21h.
A 10h, la Lune du 24 février n'est pas visible
Aux alentours de 11h-12h, la Lune du 24 février
devient visible
Enfin, pour connaître dans quelle direction regarder, il faut placer le Soleil du lunophase en
face du Soleil.
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Bibliographie
C'est pas sorcier la lune
La conquête lunaire :
http://lameyse.free.fr/conquete_de_la_lune.htm
Voyage aller-retour vers la lune
Mission Lune, Alan Dyer, Flamarion, 2009.
http://astroplus.perso.neuf.fr/explospa/programmeapollo.htm
Formation de la lune :
https://www.youtube.com/watch?v=F8u-eV2BTHs
http://www.astronomes.com/le-systeme-solaire-interne/lorigine-de-la-lune/
Les phases de la lune :
http://www.astrosurf.com/toussaint/dossiers/Lunatique/lunatique07.htm
Les marées :
http://com.fr.free.fr/energiemarees/?page_id=31
http://marees.free.fr/origine.html
http://www.relais-sciences.org/anim/anim_jeu/phenomene_maree.php
http://harold.marion.free.fr/Introduction_et_historique.htm
C'est pas sorcier : A l'heure des marées https://www.youtube.com/watch?v=5s7hl8I3zRc
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Les éclipses :
http://education.francetv.fr/activite-interactive/les-eclipses-solaires-et-lunaires-o27976
http://pgj.pagesperso-orange.fr/lune160503.htm
http://pgj.pagesperso-orange.fr/datesole.htm
http://www.univers-astronomie.fr/articles/terre/122-les-eclipses.html
La lune et nous :
Science et Vie n°1153, oct 2013. Pleine lune, elle nous empêche bel et bien de dormir.
Science et Avenir n°815, Jan 2015. La Lune perturberait bien le sommeil.
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