Lire - Cité de la Réussite
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ÉDITION-PROGRAMME DE LA CITÉ DE LA RÉUSSITE 2010 TOUT RÉINVENTER Forum des débats culturels, économiques, scientifiques et politiques CITÉ DE LA RÉUSSITE Crédit LA SORBONNE 10 et 11 avril 2010 CITÉ DE LA RÉUSSITE 2010 Q Le mot de Jean-Marie Cavada uand la Cité a jeté ses premières lumières sur les bancs prestigieux de la Sorbonne, le monde était encore scindé en deux blocs. A la Maison-Blanche, Reagan venait de céder la place à Bush père, Gorbatchev testait sa perestroïka sur le monde ébahi, Kohl et Mitterrand dominaient l’Europe divisée en deux parties pour neuf mois encore. Dans la plus belle tradition du service de l’esprit, jeunes et aînés sont venus s’enrichir au contact de toutes sortes d’invités, de thèmes, de débats. La philosophie, la science, l’art, l’économie, la politique noble et ses secousses géostratégiques ont bâti, pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons, une lumineuse échelle des idées : une des plus jolies universités populaires de tous les savoirs que je connaisse. Aujourd’hui, l’Europe est réunifiée, mais secouée. La mondialisation rebat les cartes de la prospérité, faisant glisser vers les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) les éléments de la puissance. Internet était une technologie d’initiés : la Toile gouverne aujourd’hui les échanges. Les nanotechnologies déclenchent l’espoir, mais nourrissent des frayeurs. Tous les grands acteurs de ces bouleversements engagés depuis vingt ans se sont avancés devant vous dans les amphis de la Sorbonne, intimidés autant qu’honorés. Je n’oublierai jamais les applaudissements de ces affamés du bonheur intellectuel, auditeurs par milliers saluant debout pendant de si longs moments ceux devant qui ils venaient « L’esprit,d’abord. » d’essayer leurs idées pour notre futur. Le futur de 1989, première Cité de la réussite, c’est notre présent aujourd’hui. Et ce vingtième anniversaire, lui, prépare demain. La richesse de son programme et le niveau de ses conférenciers nous disent l’ampleur des questions. Mais surtout, il célèbre en ce lieu de pensée la dignité des hommes et des femmes qui ne veulent pas s’en remettre aux fatalités, aux paramètres ou aux technologies. Une fois encore, huit siècles après Robert de Sorbon, la fertilité de l’esprit est notre bouclier § J.-M. C. |3 2010 CITÉ DE LA RÉUSSITE réinventer le face-à-face I nutile de faire l’apologie de la vraie rencontre. La Cité de la réussite, imaginée à l’origine pour favoriser le dialogue, a donné depuis ses débuts la preuve de sa nécessité. Confrontation directe entre le public et les intervenants, débat ouvert avec un jeu de questions/réponses, ce forum des idées encourage la spontanéité des échanges, mais, surtout, et c’est ce qui le rend su singulier, il accorde une place à l’émotion. Or quoi de plus fort qu’un moment sans filtre ? Une parole qui émeut est une parole qui marque. La Cité de la réussite doit son succès aux hommes et aux femmes qui lui permettent d’être, depuis ses débuts, le lieu du verbe et de la transmission. A l’heure du « tout-communication » virtuel, alors sur les GSM, SMS et MSN semblent avoir détrôné la parole, la Cité de la réussite trouve plus que jamais sa légitimité. Celle du débat réel. Lieu de réflexion, dévolu quarante-huit heures durant à l’échange, la Cité de la réussite replace le débat au centre de l’agora. Elle invite le public à écouter, à réagir, à poser des questions. Hormis son évidente capacité à contrebalancer les excès de la virtualité, cette tribune a un secret : la fidélité. Fidélité des équipes organisatrices, les mêmes depuis ses débuts. Fidélité des intervenants, dont certains reviennent. Fidélité des modérateurs, qui figurent parmi les journalistes les plus compétents du métier. Fidélité du public, dont les rangs augmentent à chaque édition. Fidélité, enfin, des partenaires, dont certains sont devenus « historiques » § les Organisateurs 4| Sommaire Dans le monde des idées comme dans celui de l’éducation, les freins se nomment habitudes ou Se réinventer en permanence… Quelle alternative ? par Marc Sellam, Président de IONIS Education Group conventions, parfaites justifications à l’immobilisme. Depuis trente ans, nous pensons notre métier et agissons selon une philosophie qui semble trouver 6 ça c’est passé à la cité 7 la cité de la réussite a 20 ans 9 France Réinventer le modèle républicain une nouvelle jeunesse. Nous sommes conservateurs sur les valeurs et sur les principes fondateurs de notre Groupe. Notre réputation est là pour prouver qu’un Groupe privé ne signifie pas l’absence de sens 12 eurOpe ni d’éthique. Mais nous cherchons aussi la constante Peut-on se passer de nations ? Les étapes de la construction européenne réinvention en ce qui concerne nos pratiques, nos 13 MOnde capacités d’initiative, d’innovation, d’adaptation. La générosité et la solidarité en question Se réinventer c’est assumer et même 23 sOciété toujours encourager une attitude Le choix du mieux vivre L’égalité des chances à l’école Ethique et progrès scientifiques 41 écOnOMie Une nouvelle vision de l’industrie Réinventer l’automobile L’entreprise à l’ère numérique Défis écologiques et nouveaux modèles économiques 52 tendances La cuisine a ses recettes Mode, un éternel recommencement Rapprocher la société de ses artistes contraignante faite de doute, d’écoute, d’ambition, d’un réalisme au service de l’action et de la formation des nouvelles intelligences des entreprises. C’est chercher la remise en cause et non la chaleur indolore des certitudes. C’est un état d’esprit que nous sommes 64 ces déBats-là très fiers de partager avec les invités Reportage photo sur 20 ans de Cité et les partenaires de cette Cité Directeur de la publication : Franz-Olivier Giesbert • Numéro spécial conçu et écrit par Olivia Roland • Réalisation : E-graphics • Iconographie : Anne Lorré (AFP) • Impression : La Galiote-Prenant de la Réussite 2010 exceptionnelle. Ionis Education Group est le premier groupe de l’enseignement supérieur privé français. Il compte 16 000 étudiants, plus de 2 000 enseignants et intervenants ainsi que 60000 Anciens. Le Groupe est formé de 15 Ecoles et entités éducatives. 2010 CITÉ DE LA RÉUSSITE CITÉ DE LA RÉUSSITE 2010 Ça s’est passé à la Cité… Un Nobel sur un plateau Autoproclamé président d’honneur de la Cité de la réussite, Elie Wiesel y a participé pour la première fois en 1994. Une prestation qu’il a appréciée, puisqu’il l’a renouvelée cinq fois. C’est ici, en 2006, que, répondant à une question de Paul Amar, il a annoncé, au grand regret de l’auditoire, qu’il ne serait pas candidat à la présidence de l’Etat d’Israël. En 2006, il fut invité à préfacer le « Compte rendu de la Cité de la réussite », dont voici un extrait: « Université globale ? Nations unies de l’intelligentsia mondiale ? Le Who’s Who de ce qui compte dans la vie politique, littéraire et économique ? La Cité de la réussite mérite bien son nom. En attirant des personnages illustres dans tous les domaines, elle représente une vraie victoire sur la routine : chacun de ses colloques est une fête. On en ressort stimulé, enrichi. Quant au public, toujours nombreux, son enthousiasme reste contagieux. Les thèmes interpellent l’artiste et le philosophe autant que l’industriel et le savant. Etudiants et parents, lycéens et tuteurs, français et étrangers, jeunes et moins jeunes... on se bouscule pour entendre tel écrivain, tel physicien. Trop de vedettes ? Chaque présentateur ou conférencier en fait partie. Partout, les débats, parfois contradictoires, se déroulent dans une ambiance chaleureuse, amicale. Nul incident, nulle turbulence… Tant de questions, tant d’idées, tant de défis : pourquoi doit-on attendre un an pour les confronter à la Cité de la réussite ? » § ELiE WiEsEL 6| 20 ANs DE DébATs D’iDéEs Des lieux de dialogue Le Grand Amphi Inauguré en 1889, décoré, côté scène, d’une fresque signée Puvis de Chavannes et orné, côté tribunes, de bustes représentant de grandes personnalités, dont Descartes et Robert de Sorbon, il peut recevoir 3 000 personnes. C’est le lieu phare de la Sorbonne, celui des débats d’ouverture et de clôture de la Cité de la réussite. L’amphi Richelieu Cet amphithéâtre porte le nom du cardinal de Richelieu, élève et proviseur à la Sorbonne. C’est là, durant la Cité de la réussite de 1996, que Daniel Cohn-Bendit a décidé de relancer sa carrière politique en France. Il n’avait pas remis les pieds à la Sorbonne depuis le mois de mai 1968 ! Les amphis Descartes, Liard et Turgot Ces trois amphithéâtres sont eux aussi des incontournables de la Cité. En 1990, dans un Turgot plein à craquer, le tout jeune et élégant patron de L’Oréal, Lindsay Owen-Jones, a tombé la veste tellement la salle était pleine et surchauffée. Née de l’imagination conjointe de trois étudiants en gestion, à Paris-II, la Cité de la réussite a débuté à la manière d’un pari un peu fou. Institution universitaire prestigieuse, la Sorbonne était encore, il y a deux décennies, très fermée aux projets d’entreprise, qui étaient alors l’apanage des écoles de commerce. En ayant l’audace – et, a posteriori, l’intuition – d’inviter un représentant du monde des affaires à intervenir, les organisateurs de la Cité anticipaient une demande qui n’a cessé de croître depuis. Séduit à l’idée de venir parler à un parterre d’étudiants réunis pour l’occasion dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, François Dalle, alors charismatique PDG de L’Oréal, a ouvert la voie. Si, lors de cette première édition, la magie a opéré, c’est aussi que la Cité de la réussite tombait à point nommé : l’université avait besoin de se réconcilier avec le monde du travail, et le débat d’idées pouvait l’y aider. Au fil des années, la Cité s’est étoffée, pour devenir un Davos de la pensée. D’une soirée unique, elle est passée à trois jours entiers de débats et de conférences. D’un seul amphithéâtre, à plusieurs, puis à tous, jusqu’à s’adjoindre l’Odéon, le Collège de France et même le Sénat. Si Paris est son berceau, la Cité s’est exportée. Marseille, Lille et Lyon, chacune leur tour, l’ont accueillie. Avec un thème central et une grande variété de débats, répartis l’espace d’un week-end dans différents lieux, la Cité est devenue le rendez-vous culturel attendu de tous. Scientifiques, politiques, intellectuels, humanitaires, médecins, artistes, chefs d’entreprise, fondateurs d’association … qu’ils soient français, européens ou étrangers, en vingt ans, ils sont plus de 800 à être venus évoquer leur expérience. Parmi eux, Giovanni Agnelli, Jacques Chirac, Robert Maxwell, JeanMarie Messier, Yehudi Menuhin, Yves Montand, Jacqueline de Romilly, George Steiner, Sharon Stone… A la fois canal de transmission entre le monde étudiant et le monde actif, cette rencontre est un creuset où naissent projets et vocations. En 2010, « Tout réinventer », thème prémonitoire qui prouve une nouvelle fois que la Cité est bien dans la cité § Témoignage Marina, 24 ans, étudiante en journalisme « Je suis venue à plusieurs reprises à la Cité. Cette année, ce sera la 5 e fois. Je me souviens de Mathieu Kassovitz, avec son chien, dans une salle du lycée Louis-le-Grand. J’ai été marquée par un débat de clôture avec le frère du roi de Jordanie de l’époque. C’était un moment de grande tension entre Israéliens et Palestiniens. Les paroles échangées ce soir-là étaient pleines d’espoir. Il y a eu aussi un débat avec George Steiner, tellement passionnant que j’aurais pu l’écouter des heures. Je me rappelle bien entendu le défilé des prétendants à l’élection présidentielle de 2007. Et Dominique de Villepin : l’ambiance était électrique! Je me souviens aussi d’un débat sur l’amour avec Frédéric Beigbeder, au cours duquel un type déguisé en gros cœur s’était précipité sur l’estrade du Richelieu en criant : “Angélique, je t’aime !” » § « Je ne sais pas pourquoi, mais, à la Cité, les débats sont différents. il y a une qualité d’éCoute que Je n’ai trouvée nulle part ailleurs. » Bronislaw Geremek, cdlr 1990 |7 CITÉ DE LA RÉUSSITE FRANCE Réinventer le modèle républicain Marianne, le visage de la République française. En France, elle a plus de 200 ans. Un âge canonique ? La République en question et la parole aux jeunes. L a République est souvent associée à l’égalité des chances. Dans les faits, ce n’est pas à proprement parler le cas ! L’ascenseur social ne figure pas au fronton de nos édifices publics. Dans notre France secouée par l’incertitude, la morosité économique et sociale et le grand vent de l’extérieur, le modèle républicain ressemble parfois à un radeau de la Méduse ou à un mirage. S’il doit assurer la liberté, œuvrer à l’égalité et déboucher sur la fraternité, notre idéal commun fait parfois piètre figure. Le modèle républicain serait-il rouillé ? Une République vivante n’est-elle pas une République capable de se réinventer, une République qui laisserait davantage de place à la citoyen- neté, à la justice et à la diversité ? La jeunesse s’y reconnaît-elle, s’y épanouit-elle ? Les jeunes politisés Entre héritage et expérimentation, quel lien la jeunesse entretientelle avec la politique ? « Si le taux d’abstention des jeunes aux élections est élevé, ceux qui se sentent concernés le sont vraiment , souligne Candice, 25 ans, étudiante en histoire et inscrite, comme plusieurs de ses amis, à l’UMP. Informés plus vite grâce à Twitter et Facebook, on est, dit-elle, plus critiques. » Qu’ils soient de droite ou de gauche, les jeunes se mobilisent pour la défense des droits de l’homme, le système éducatif… et réinventent les formes de l’action politique. Ainsi, le 14 février, ont-ils imaginé un kiss-in pour défendre les droits des homosexuels et des couples mixtes. Parce qu’ils sont l’avenir de la nation, celle-ci a compris qu’elle devait les impliquer. Les conseils municipaux de jeunes ont pris leur vitesse de croisière. Après avoir mené campagne, Alexia, 12 ans, vient d’être élue à la mairie d’Asnières, où elle est chargée de la commission « culture et loisirs ». En ces temps de repères brouillés, qu’est-ce qui préoccupe les 16-25 ans * ? Réponse pour 87 % d’entre eux : le chômage et l’emploi § * Le saviezvous ? • Le mot « république » provient du latin res publica, qui signifie « chose publique » et désigne l’intérêt général. • La Ire République a été proclamée le 21 septembre 1792, à la suite de l’abolition de la royauté. • « Liberté, égalité, fraternité » est la devise de la République française. Si elle puise ses origines dans la Convention nationale, en 1793, elle n’a été adoptée officiellement qu’à la fin du XIXe siècle, par la IIIe République. Sondage TNS-Sofres, octobre 2009. Témoignage SaRah, 24 anS, étudiante en SocioLogie CDLR : Vous sentez-vous concernée par la politique ? Evidemment. En tant que citoyenne, ne pas s’y intéresser, ce serait oublier les femmes qui se sont battues pour nos droits. La République vous semble-t-elle offrir aux jeunes un cadre et des moyens adaptés à leurs aspirations ? C’est peut-être son idéal mais, dans la pratique, c’est loin d’être le cas. J’ai surtout l’impression qu’ici, quand un jeune a des envies, il vaut mieux qu’il soit bien né pour qu’elles se réalisent. Se battre, même beaucoup, ne suffit pas toujours. Il y en a qui sont plus égaux que d’autres, comme dirait Coluche, qui reprenait Orwell § |9 Les commerçants et leurs clients attendent des idées nouvelles et des économies réelles. Ça tombe bien, c'est notre business model. Partenaire de Commerce des entreprises à réseau depuis plus de 27 ans, Altavia est le leader européen de la communication dédiée au commerce. Réinventer les concepts, les supports et les solutions de la communication commerciale de nos clients, c’est notre quotidien. Toutes nos solutions enchantent le commerce, régénèrent et enrichissent la relation client, unique source de business. Tous nos process abaissent le coût de conquête et de fidélisation des clients pour l’enseigne, source réelle d’économies. The European Retail Partner in Marketing Communications www.altavia-group.com EUROPE CITÉ DE LA RÉUSSITE CITÉ DE LA RÉUSSITE MONDE Les étapes de la construction européenne Peut-on se passer de nations ? Les Etats-Unis d’Europe, une bonne vieille idée neuve qui plaît encore aux jeunes, même si le chemin de croix communautaire a souvent de quoi désespérer les plus fidèles. 1990 : année charnière La chute du mur de Berlin n’a que quelques mois quand Alexandre Dubcek, l’homme du Printemps de Prague en 1968, nouveau président du Parlement tchécoslovaque, accepte de venir à la Cité de la réussite rencontrer la jeunesse européenne. Son message : « Nous avons été libérés, il va falloir reconstruire ». 12 | L ’idée européenne s’est formée progressivement à partir du XVIe siècle. Si les penseurs des Lumières l’évoquaient, c’est la Révolution française qui a tenté sans succès d’unifier les peuples contre les monarchies. L’Europe moderne est née sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale, avec cette notion volontariste que l’union fondée d’abord sur la solidarité économique serait le meilleur gage de paix et de prospérité. Si l’Union européenne a réussi à instaurer la paix, à s’unir après la chute du communisme, elle n’a pas assuré une prospérité et une justice suffisantes pour éradiquer le chômage et la pauvreté. Premier ensemble commercial de la planète, elle reste un nain diplomatique. Mais son évolu- tion, toujours lente sous le regard impatient ou agacé des contemporains, est vertigineuse à l’aune de l’Histoire. Tandis qu’un courant communautarisme prône une Europe moins limitée dans ses ambitions que celle du marché commun, la tentation du repli, nourrie par la crise, refait surface. L’Europe sera-t-elle un jour une fédération au nom de laquelle les Etats abdiqueront leur souveraineté ? Ou la force des nations et les particularismes survivront-ils au besoin de s’unir et de se fondre en un bloc capable de peser sur le devenir du monde ? Etudiant en droit, Lucas, 21 ans, a toujours connu l’Europe. Ce qu’elle représente pour lui ? « L’avenir. » Il lui semble que son pouvoir est réel, mais qu’elle peine encore à faire entendre sa voix. « Je suis déçu, dit-il, que la présidence ne soit pas occupée par une personnalité forte, qui sache fédérer. » Que pense-t-il du rejet de la Constitution en 2005 ? A l’époque, Lucas n’avait pas l’âge de voter : « Je reste confiant, dit-il. J’ai l’impression, quand je parle avec mes amis, que l’Europe, c’est davantage qu’une idée ; c’est un état d’esprit, une façon de penser, quelque chose qui nous rassemble vraiment. » Prophétie ? § 1951 Dans une déclaration rédigée avec Jean Monnet, Robert Schuman appelle la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg à mettre en commun leurs productions de charbon et d’acier. La Ceca (Communauté européenne du charbon et de l’acier) était née. 1957 Le traité de Rome institue la Communauté économique européenne (CEE). Les Six se lancent dans l’aventure d’un marché commun, en partant de l’idée que l’économie sera la première pierre de l’édifice européen. 1979 La CEE se dote d’un Système monétaire européen (SME), qui vise à encadrer l’évolution des cours des monnaies des pays signataires afin de renforcer la cohésion économique de l’ensemble. C’est le premier pas, timide, vers une monnaie commune. 1985 Les accords de Schengen instaurent une frontière commune aux pays signataires. Les frontières entre les états disparaissent progressivement. 1992 Avec l’adoption du traité deMaastricht,laCommunauté européenne devient l’Union européenne et se dotera d’une monnaie unique. 2002 Mis en circulation sous sa forme fiduciaire, l’euro devient la monnaie officielle de l’Union européenne et la monnaie unique commune à onze de ses Etats membres. 2005 L’Union européenne, élargie après la chute du mur de Berlin, envisage de se doter d’une Constitution. Rejetée par les Français et les Néerlandais, consultés par référendum, sa ratification est suspendue. Un texte a minima sera adopté quatre ans plus tard par les Parlements des 27 § La générosité et la solidarité en question Aider en partageant et en tendant la main. Non profit or for profit : la philanthropie se professionnalise. Lui permettre d’évoluer, c’est lui donner les moyens de ses ambitions. L a philanthropie, c’est l’humanisme en action. Un philanthrope cherche à améliorer le sort de ses semblables de manière désintéressée. Si, en France, la générosité et la solidarité ont longtemps été considérées comme l’apanage et la responsabilité des seules institutions publiques, les mentalités ont évolué ces dernières années. Et en Europe, à l’image de l’Allemagne, des Pays-Bas ou de la Belgique, la philanthropie s’intègre désormais aux rouages de la société civile. Encouragées par des incitations fiscales, des entreprises définissent une stratégie et une politique d’accompagnement de projets qui peuvent relever des domaines culturel, humanitaire ou éducatif, mais doivent être à but non lucratif. Certains grands groupes ont même créé des fondations à leur nom, chargées de porter haut et fort l’étendard de leur combat. C’est en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, berceau de la générosité chrétienne défiscalisée, que le marché de la philanthropie est le plus développé. Les donateurs sont des particuliers – grosses fortunes ou individus charitables –, des entreprises – certaines cotées au CAC 40, d’autres simples PME –, des fonds financiers spécifiques, mais, surtout, des fondations. En s’inspirant, ou pas, des modèles anglo-saxons, comment favoriser les dons privés et favoriser les actions de mécénat ? En quoi, en France, le secteur privé pourrait-il se substituer au secteur public ? Quels sont concrètement ses domaines d’action ? Le mécénat d’entreprise est aussi un outil de communication. Avec ses chargés de mécénat, la philanthropie d’entreprise se professionnalise. Comment s’analysent les dossiers philanthropiques de demande de soutien ? Quels en sont les ressorts et les exigences, en matière, par exemple, d’impact et de retour sur investissement ? La médiatisation permanente des injustices, catastrophes et autres inégalités engendre un syndrome de moralisation au sein de nos sociétés privilégiées, qui n’hésitent plus à s’engager. Les bonnes intentions ne suffisant pas toujours, les moyens pour générer de l’argent se multiplient – comme aux Etats-Unis, avec la création de fonds au sein même des structures concernées. Même certaines ONG s’y mettent. L’argent appelant l’argent, le sujet n’est donc plus tabou, au contraire. Et le placement éthique est en passe de devenir un placement citoyen § | 13 Depcom/MESR © université d’Avignon et des Pays de Vaucluse - université de Savoie - université Paris 8 - université Paris Descartes - MEN/Caroline Lucas pus - opération cam - rénovation universitaires s e u q è th o li ib -b - vie étudiante - logement - restauration urelles - activités cult - sports - bourses - prêt étudiant lycéens, étudiants les universités avancent au service de votre avenir n sur : o i t a m r o f n v.fr ’i u d o s .g e plu h c r e h c e r entsupm e n g i e s n .e w � ww uv.fr o .g e t i s r e v i n u lle � www.nouve .gouv.fr t n a i d u t .e w w �w Explorer de nouveaux « business models », construire des scénarios probables, identifier des leviers cachés de la propriété intellectuelle, développer un plan de croissance solide dans un environnement turbulent… Le centre d’expertise « Stratégie » aide les entreprises à bâtir une stratégie à long et moyen terme qui s’appuie sur leurs actifs distinctifs, les défend et les renforce. Pour en savoir plus, visitez notre site www.bcg.fr Toute l’info sur l’éducation education.gouv.fr Programme spécial FORUM DE L’ÉDUCATION ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche SAMEDI 10 AVRIL 2010 01 • 11h à 12h30 - GRAND AMPHI Ouverture de Valérie Pécresse Clara Gaymard Axel Kahn Alain Minc Maria Nowak Économie, science, éducation et société : comment tout réinventer ? 11h00 à 12h30 - GUIZOT Ferran Ferrer Jean-Michel Fourgous Roland Genet L’école 2.0 : comment apprendre et enseigner à l’ère numérique ? modérateur : Marie-Anne Nourry modérateur : Thierry Guerrier 41 • 14h30 à 16h00 - GUIZOT 16h30 à 18h00 - GUIZOT Pascal Charvet Jean-Claude Daigney Bruno Magliulo Laurent Batsch Julie Coudry Pierre Tapie Orientation et formation : quelles clefs pour inventer sa vie professionnelle ? Grandes écoles et universités : comment progresser et se réinventer ? modérateur : Isabelle Maradan modérateur : Maëlle Flot 18 • 18h30 à 20h00 - DESCARTES 18h30 à 20h00 - GUIZOT Alain Bentolila Jean-Marie Cavada Philippe Claudel Marcel Crahay Nicolas Delesque Gérard Willeme La société de la connaissance : entre partage et apprentissage. De l’École à l’Université : comment réinventer l’ascenseur social ? modérateur : Stéphanie Bonvicini modérateur : Emmanuel Vaillant 18h30 à 20h00 - LIARD Conception : Délégation à la communication – Ministère de l’Éducation nationale Françoise Gri Alain Griset Marie-Christine Théron Éducation et entreprise : le pari de l’apprentissage. modérateur : Patrick Arnoult DÉCOUVREZ L’ ACTUALITÉ ET LES SERVICES présentation du système éducatif, information ciblée (parents, professionnels, élèves), orientation, bourses et aides financières, inscriptions, résultats du bac, concours SUIVEZ LE MINISTÈRE EN CONTINU twitter dailymotion netvibes mobile DIMANCHE 11 AVRIL 2010 26 • 14h30 à 16h00 - GRAND AMPHI Jean-Michel Blanquer Richard Descoings Marc Drillech Jean-Pierre Rosenczveig Réinventer l’éducation : tout changer ou changer de méthode ? modérateur : Emmanuel Davidenkoff | 17 MONDE CITÉ DE LA RÉUSSITE sida L’afrique, bataiLLe décisive Poursuivre l’action engagée. Un quart de siècle après les premiers cas établis de sida, quelques pays d’Afrique montrent qu’il est possible, en faisant preuve de détermination, de réduire les taux d’infection. Au Kenya et au Zimbabwe, la proportion de personnes porteuses du VIH, le virus à l’origine du sida, a baissé. La lutte mondiale contre le sida est à la croisée des chemins. Pour qu’elle soit couronnée de succès, et que la pandémie cesse de se propager, il faut renforcer les stratégies nationales, faciliter la prévention, les soins et les traitements et poursuivre les programmes d’éducation. Si les crédits alloués à la lutte contre le sida permettent de constater des progrès, d’énormes efforts restent à faire. Le continent africain demeure la région du monde la plus touchée. Maria Novak L’exemple du microcrédit bangladais Economiste née en Pologne en 1935, Maria Novak est une spécialiste du microcrédit qui se bat pour permettre aux plus défavorisés d’accéder aux emprunts. En créant l’ADIE, en 1989, elle a souhaité adapter à la France le principe du microcrédit, un système dont elle a découvert les vertus en rencontrant le fondateur de la Grameen Bank, au Bangladesh. L’Association pour le droit à l’initiative économique aide des personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique à créer leur entreprise et leur propre emploi. Particulièrement efficace dans le tiers-monde, le microcrédit s’est développé de façon considérable en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Grâce à ce type de financement, des millions de personnes à travers le globe vivent aujourd’hui de leur travail. Depuis quelques années, le microcrédit se développe aussi dans les pays industrialisés d’Europe et d’Amérique du Nord § 18 | L’Afrique représente en effet 67 % du total des personnes vivant avec le virus et 72 % des décès dus au sida (chiffres 2007). Face à cette situation d’urgence, la communauté internationale continue à se mobiliser et à fournir l’assistance financière et technique nécessaires. Créé en 2001 par l’ONU, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme intervient non seulement en Afrique mais partout dans le monde. Cette institution financière internationale est chargée d’intensifier la lutte contre les trois pandémies les plus meurtrières, en étant le premier financeur multilatéral. A ce jour, il a déjà fait la preuve de son efficacité et engagé 19,3 milliards de dollars US dans 144 pays pour soutenir des programmes de prévention, de traitement et de soins § Jacques attali La finance contre la pauvreté Professeur, écrivain, conseiller spécial auprès du président Mitterrand,fondateur et premier président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, Jacques Attali a fondé PlaNet Finance en 1998 et en assure depuis la présidence. PlaNet Finance est une organisation de solidarité internationale dont la mission est de lutter contre la pauvreté en recourant à la microfinance afin d’améliorer l’accès aux services financiers pour les populations pauvres qui en sont exclues. Depuis sa création, PlaNet Finance s’est développée en un groupe d’organisations (Groupe PlaNet Finance) offrant une gamme de services diversifiée. Ces entités sont composées d’équipes dédiées et spécialisées réunissant plus de 1 000 professionnels. Basés à Paris, PlaNet Finance et son réseau international sont actifs dans près de 80 pays § L'outil indispensable des décideurs et professionnels de l'éducation Un site d’information réactualisé chaque jour Une newsletter envoyée à plus de 30 000 abonnés. « il N’y a pas d’autre alterNative que la paix. » shiMoN peres, cDLR 1992 L’essentiel de l’enseignement supérieur > La Lettre l’Etudiant / Educpros : un hebdo pour retrouver l’essentiel de l’actualité et les grands enjeux du secteur. > Les synthèses, quatre suppléments thématiques annuels. Des services > Les conférences thématiques (levée de fonds, marque, etc.). > La plate-forme de blogs. > Les bases de données en libre accès : les 500 personnalités qui font le supérieur, les 2 600 établissements, l’annuaire des professionnels de l’éducation, l’annuaire des formations. w Le site des professionnels de l’éducation un site du réinventer réinventer réinventer Publié par HSBC France - © Getty images, © Corbis HSBC France, la Banque partenaire de la Cité de la Réussite Partenaire depuis 17 ans, HSBC exprime son ouverture sur le monde et son engagement auprès des jeunes générations. Pour HSBC cette manifestation est un moyen d’aller à la rencontre des jeunes et de mieux connaitre leurs interrogations sur la société, d’être ainsi avec eux un acteur du monde de demain. Pour plus d’information : http://www.hsbc.fr/1/2/hsbc-france/a-propos-d-hsbc/developpement-durable Chacun accorde une valeur différente à ce qui l’entoure. CITÉ DE LA RÉUSSITE SOCIÉTÉ Le choix du mieux-vivre Entamer une nouvelle carrière, emprunter une voie moins routinière, changer de vie peut aussi obéir à une nécessité. E t si le temps était venu d’inventer un mode de vie plus proche de ses aspirations profondes ? Salarié dans une entreprise de transport, Guy a sauté le pas. Il raconte : « C’était il y a deux ans, j’avais quarante ans, des jumeaux de quatre ans et j’en avais assez de vivre en ville, avec, dans la semaine, des contraintes de temps phénoménales et, le week-end, par manque d’argent et d’énergie, pas d’autre choix que de rester enfermé dans un petit appart. » Il profite d’un plan social pour négocier son départ et changer de vie. « A l’époque, ma femme ne travaillait pas, c’était plus facile. » Aujourd’hui, Guy vit dans les Pyrénées et restaure une ferme. « Nous cultivons des légumes bio. C’est vraiment une autre vie ! Fatigante, car nous faisons tout nous-mêmes, mais tellement satisfaisante. » Exemple d’une reconversion réussie, le choix de Guy, qui fait chambre d’hôtes et vend sa production au marché et aux restaurateurs locaux, illustre un phénomène bien connu, celui du retour à la nature. Un choix plus simple quand il est désiré. Car parfois ce sont les circonstances qui poussent au changement. Rupture, pression professionnelle devenue toxique… des cas extrêmes mais réels, aggravés dans un contexte économique tendu. Qu’ils craquent, qu’ils en aient leur claque du « métro, boulot, dodo » ou qu’ils aient simplement envie de prendre des chemins de tra- Cultiver son jardin, un rêve candide qui peut devenir une réalité fructueuse. verse, les candidats au changement se multiplient. « A Paris, les loyers sont tellement élevés, raconte Claire, jeune assistante dans la communication, qu’avec mon copain on est tentés de bouger. » Si, pour certains, le mouvement est facile, d’autres hésitent à sauter le pas : « J’aimerais trouver du boulot ailleurs qu’à Lyon, mais il y a tellement de gens sans emploi en ce moment que je ne veux pas lâcher la proie pour l’ombre », confie Arthur, un Lillois, responsable de réseau dans un laboratoire pharmaceutique, qui aimerait se rapprocher de ses parents. Qu’il s’agisse de changer de lieu de vie ou d’orientation professionnelle, le passage à l’acte, quand il n’est pas forcé, peut donc rester de l’ordre du fantasme. La culture coaching Importé des Etats-Unis, le coaching s’est propagé dans notre société. Un phénomène de mode ? Pas seulement. Cette méthode d’accompagnement répond à une nécessité grandissante : trouver une … | 23 La Poste - Société Anonyme au capital de 1 000 000 000 euros - 356 000 000 RCS PARIS - Siège social : 44 boulevard de Vaugirard - 75757 PARIS CEDEX 15. Conversations pour une planète plus intelligente : 11e épisode SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE réponse à son insatisfaction. Et si le droit au bonheur existait ? Malheureux ou inadaptés, les postulants sont souvent des citadins. Patron de bistrot, Marc en fait partie. « Ces derniers temps, la société s’est déshumanisée. Les clients sont tellement stressés que mon boulot a perdu tout son charme. Mon affaire tourne, mais mon moral moins. Je rêve de retrouver la chaleur des rapports humains. » Décidé à redonner du sens à sa vie, Marc poursuit : « C’est surtout une question de valeurs. » La course à l’argent et à la performance aurait-elle fait long feu ? Bien qu’une partie de la population puisse s’offrir le luxe de réfléchir à réorganiser son temps, une autre ne se pose pas la question. Qu’ils soient exclus ou en situation précaire, des hommes et des femmes vivent aujourd’hui d’expédients. S’ils ont certes à réinventer leur vie, ils n’ont pas toujours les moyens d’y parvenir. Pour les aider, associations et institutions sont là. Une fois sur les rails, comment modifier son existence et réenchanter sa vie ? En évaluant ce que l’on est et là où l’on souhaite aller, mais surtout en gardant confiance. Pour vivre mieux et retrouver sa dignité, ne faut-il pas déjà avoir évacué ses peurs ? Accepter de perdre (si l’on a encore quelque chose à perdre) pour savoir gagner, et intégrer le changement à son mode de vie et de pensée. Finie la certitude des carrières au long cours. La mobilité, forcée ou volontaire, doit succéder à la tentation sédentaire. A en croire les sondages, les jeunes seraient nombreux à souhaiter devenir fonctionnaires. La réalité, cependant, pourrait être … 26 | Martin Hirsch, politique humaniste Martin Hirsch, président de l’Agence pour le service civique, était jusqu’à peu hautcommissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté et à la Jeunesse. Entré en politique à 34 ans, il a été directeur du cabinet de Bernard Kouchner au secrétariat d’Etat à la Santé et à l’Action sociale et conseiller chargé de la santé au cabinet de Martine Aubry. Devenu président d’Emmaüs France en 2002, Martin Hirsch a démissionné de son poste pour assurer l’indépendance du mouvement après sa nomination au sein du gouvernement Fillon. Son souhait : « Sortir de la dichotomie entre une gauche qui défendrait l’assistanat et une droite qui s’est arrogé le monopole de l’effort. » Si l’aspect politique de sa carrière a pris le dessus, Martin Hirsch continue à se battre pour ses convictions. Il a lancé en février le service civique pour les jeunes, un projet d’engagement volontaire destiné aux 1625 ans. Et si réenchanter sa vie, c’était être solidaire ? § différente. Elise, 27 ans, titulaire d’un master de langues O, ne trouvait pas d’emploi. « Plutôt que de désespérer, j’ai monté une structure qui propose des services de traduction et d’interprète. Et ça marche ! » Réinventer sa vie, c’est déjà en prendre les rênes en mains § Frère Samuel, Dieu et l’entreprise Agrotourisme : des vignerons deviennent hôteliers pour diver sifier leur activité. Samuel Rouvillois a rejoint la Congrégation des frères de saint Jean à 21 ans. Ordonné prêtre en 1988, il est titulaire d’un doctorat de philosophie et d’une maîtrise de théologie. Favorable à l’humanisation du travail, pour laquelle il prêche et milite, il est expert auprès du Centre des jeunes dirigeants et de l’Association pour la fondation de service politique. Conférencier ordinaire de l’Association progrès du management, de l’institut Aspen France et de l’université d’été du Medef, il travaille avec de nombreux dirigeants d’entreprise en les aidant à approfondir leur réflexion sur la place de l’homme, et plus particulièrement des jeunes, dans le monde du travail. Auteur d’articles, d’ouvrages, le frère Samuel est également présent sur la Toile. Il accompagne le Club E-Réflexion sur le thème d’une économie à visage humain. Car, contrairement à ce que pensait Marx, le travailleur semble avoir besoin de Dieu § Bâtissons des villes plus intelligentes. Chaque année, c’est l’équivalent de 16 fois la population parisienne qui s’ajoute à la planète. Il y a deux siècles, un homme sur dix vivait en ville. Aujourd’hui, c’est bientôt un sur deux dans le monde et quatre sur cinq en France. Symptomatique du progrès social et économique, cette urbanisation galopante a un impact important sur les infrastructures urbaines. Tous les élus et collaborateurs de l’administration centrale et territoriale, les maires, les préfets, les recteurs d’académie et les chefs d’établissement scolaire, sont conscients de l’urgence de la situation. Les missions de ces responsables – éduquer la jeunesse, préserver la santé et la sécurité des citoyens, favoriser le commerce, fluidifier le trafic aérien, ferroviaire et routier – sont, par ailleurs, rendues plus complexes par la crise économique mondiale. Des solutions existent pourtant. Partout dans le monde, nos systèmes urbains deviennent plus intelligents. À Stockholm et à Londres, les transports publics exploitent des systèmes intelligents pour réduire la circulation et la pollution. À Paris, un grand centre hospitalier met en place une solution de gestion patients-soins qui permet de suivre toutes les étapes du séjour d’un patient. À New York, les forces de l’ordre luttent plus efficacement contre la criminalité et progressent dans la prévention. À Albuquerque, la municipalité a obtenu un retour sur investissement de 2000 % en mutualisant l’information entre ses différents services. Au Brésil, un système intelligent de gestion de l’eau, dans le bassin fluvial Paraguay-Paraná, améliore la qualité de l’eau pour les 17 millions d’habitants de São Paulo. Ces solutions, et bien d’autres, produisent des premiers résultats et nous rapprochent de la ville intelligente. À Abou Dhabi, la future cité écologique Masdar préfigure la ville de demain. Ses responsables projettent d’optimiser le fonctionnement de la cité en temps réel et de créer ce qui pourrait être la première ville sans impact négatif sur l’environnement. Il y a deux siècles, un astronaute aurait aperçu les lumières de deux agglomérations de plus d’un million d’habitants : Londres et Pékin. Aujourd’hui, 450 points lumineux éclairent la Terre : ce sont les centres économiques, administratifs, culturels et techniques d’une ère d’urbanisation planétaire. Notre avenir dépend de leur efficacité et de leur croissance. Bâtissons une planète plus intelligente, ville par ville. Pour en savoir plus, rendez-vous sur ibm.com/villes/fr *PENSEZ. IBM, le logo IBM et ibm.com sont des marques déposées d’International Business Machines Corporation dans de nombreux pays. La liste des marques IBM est disponible sur Internet sous la rubrique “Copyright and trademark information”, à l’adresse www.ibm.com/legal/copytrade.shtml. Compagnie IBM France - 17 avenue de l’Europe - 92275 Bois-Colombes Cedex - RCS Nanterre 552 118 465. © 2010 IBM Corporation. Tous droits réservés. Conversations pour une planète plus intelligente : 3e épisode SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE Offrir à chacun les mêmes opportunités. L’égalité des chances à l’école Dans son principe, l’instruction, obligatoire en France jusqu’à 16 ans, apporte le même enseignement à chacun. Dans la réalité, des inégalités existent. Le défi est que chacun parvienne à trouver sa place dans la société. L ’égalité des chances est une notion compliquée à définir. On peut l’assimiler à une exigence qui voudrait que le statut social des individus d’une génération ne dépende pas des caractéristiques morales, ethniques, religieuses, financières et sociales des générations précédentes. En cela, l’égalité des chances se rapproche de l’équité ; elle favorise le développement d’« inégalités justes », légitimées par les efforts personnels de l’individu. 28 | L’égalité des chances suppose que des moyens importants en matière de santé, de logement et d’éducation soient mobilisés pour que chaque nouvelle génération et chaque individu au sein de cette génération aient une chance égale. Mais dans la pratique, qu’en est-il ? Le principe d’égalité des chances à l’école a pour objectif que l’origine sociale ou l’appartenance à une minorité visible ne détermine pas la destinée scolaire des élèves. Où en eston aujourd’hui ? Le gouvernement français a fait voter au début … Lettres et le néant « Illettrisme » : un mot que l’on voudrait ne plus employer. Hélas, dans le monde, 860 millions d’hommes et de femmes sont encore confrontés à l’incapacité de lire et d’écrire. Rien qu’en France, en 2004, on comptait 1,8 million de travailleurs illettrés. « Le modèLe de La materneLLe fonctionne très bien : tabLe ronde, participation, créativité... on devrait Le proLonger pLus Longtemps. » RichaRd descoings, cdlR 2006 Mettons notre intelligence au service de notre énergie. Depuis le siècle dernier, l’électricité est considérée comme une source de progrès qui a révolutionné nos modes de vie. Cependant, sa production et sa distribution sont gérées de manière centralisée et l’impact sur l’environnement de cette énergie économique n’est pas toujours étudié. A l’échelle mondiale, les pertes d’électricité sur les réseaux suffiraient à alimenter l’Inde, l’Allemagne et le Canada pendant un an. Des solutions existent pourtant. En Europe, une meilleure efficacité énergétique permettrait d’économiser 20 % d’énergie d’ici 2020, soit l’équivalent de 100 milliards d’euros par an. Notre système d’énergie peut et doit être définitivement amélioré pour peu qu’on le rende plus intelligent en plaçant des puces et des capteurs sur les turbines des centrales, les compteurs des particuliers, et dans le réseau proprement dit. Ce système peut intégrer des milliers de sources d’énergie, y compris les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire. Ce système d’énergie plus intelligent, conçu comme un vrai réseau, permet l’analyse de toutes ces données de production, de consommation, de transmission… et facilite la prise de décision en temps réel. Individus et entreprises vont devoir apprendre à consommer différemment : les compagnies d’électricité en optimisant la gestion des charges, les administrations et les communautés en préservant l’environnement. C’est tout le système qui sera alors plus efficace, plus fiable, plus réactif… plus intelligent. Les scientifiques et les experts d’IBM travaillent sur de telles solutions. Nous collaborons avec des entreprises du secteur de l’énergie pour accélérer l’adoption des réseaux intelligents, accroître leur fiabilité et mieux informer les clients sur leur consommation. IBM participe à sept des dix plus grands projets mondiaux de gestion automatisée des compteurs. IBM étudie également le moyen de transformer les véhicules électriques en un système de stockage capable de gérer les surplus d’énergie. Nos réseaux électriques peuvent être à nouveau une source de progrès à condition d’insuffler de l’intelligence dans tout le système. Nous pouvons le faire. Bâtissons une planète plus intelligente. Pour en savoir plus, rendezvous sur ibm.com/think/fr/energy *PENSEZ. IBM, le logo IBM et ibm.com sont des marques déposées d’International Business Machines Corporation dans de nombreux pays. La liste des marques IBM est disponible sur Internet sous la rubrique “Copyright and trademark information”, à l’adresse www.ibm.com/legal/copytrade.shtml. IBM France, Tour Descartes - La Défense 5 - 2, avenue Gambetta - 92400 Courbevoie - RCS Nanterre 552 118 465. © 2009 IBM Corporation. Tous droits réservés. Chaque pas en avant est un but… Le monde avance vers un avenir que nous nous Repousser les frontières. Celles du savoir, Pour un monde qui se nourrira de toutes les cultures Pour cet avenir là, nous nous devons, devons, aujourd’hui, d’imaginer et de construire. de l’imagination, de la création. et fera évoluer ce qu’il y a de meilleur en l’Homme. chaque jour de faire un pas en avant. la référence qualité prix CITÉ DE LA RÉUSSITE SOCIÉTÉ Global travel Global design Global properties Global markets Global news Global culture Global sports Global music Global business Global investments … de l’année 2006 une loi pour l’égalité des chances qui invite les partenaires privés à mener à bien des actions de grande ampleur. Des grandes écoles ont mis en place des dispositifs destinés à encourager l’admission de lycéens issus de quartiers défavorisés. Parmi elles, l’Institut d’études politiques de Paris et ses conventions d’éducation prioritaire, ainsi que l’Essec et son dispositif « Une prépa, une grande École, pourquoi pas moi ? ». Dans les lycées professionnels, en revanche, peut-on encore parler d’égalité des chances ? Comment améliorer la reconnaissance et l’organisation de ce type d’enseignement et l’aider à ne plus être perçu comme une voie de garage ? Par ailleurs, sans brosser – comme JeanPaul Lilienfeld, dans « La journée de la jupe » – un tableau noir de la situation scolaire dans certaines classes, comment lutter efficacement contre la violence et les incivilités ? Comment transmettre aux enfants les règles de la vie en communauté, et parvenir à développer le respect et la capacité de maîtrise de soi ? L’école peut-elle intégrer la diversité des expressions culturelles et religieuses, tout en résistant à l’emprise des communautarismes ? Le port de la blouse ou de l’uniforme est-il la solution ? Chemin incontournable, l’école, on l’aura compris, est au cœur du débat. Tantôt défendue, tantôt controversée, elle n’a pas fini de faire parler d’elle § La lecture sous surveillance Fondée en 1996 par François Bayrou, alors ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, l’Observatoire national de la lecture (ONL) a pour mission de contribuer à la maîtrise de la langue tout au long de la scolarité et d’analyser les pratiques de lecture chez les élèves. Global opinion Global arts L’école, pierre de touche de l’insertion sociale. Order a low-cost subscription at subs.iht.com Etes-vous pour ou contre l’école publique ? Je suis fille d’instituteurs. D’un point de vue culturel, je suis donc favorable à l’école publique. J’ai moimême poursuivi ma scolarité à l’école communale puis dans un CES. Ma fille a 10 ans. L’an prochain, elle rentre en 6e. J’hésite à la sortir du public. Pourquoi voulez-vous placer votre enfant dans une école privée ? Global style Be a global thinker. Every day. témoignage Barbara, mère de famille Je ne crois pas que l’école privée soit meilleure, mais, comme les parents paient, l’école s’occupe davantage de leurs enfants. Et contrairement à l’école publique, qui doit garder tous les élèves et essayer de leur donner le meilleur, l’école privée élimine les perturbateurs § Hélène Ahrweiler, marraine symbolique de la Cité global.nytimes.com « Au moins, cette fois, les étudiants qui occuperont la Sorbonne durant le week-end l’auront demandé ! » C’est avec humour qu’Hélène Ahrweiler, alors recteur de l’Académie de Paris, répondait par l’affirmative, en 1989, aux organisateurs de la Cité de la réussite, venus lui demander de mettre à leur disposition les amphithéâtres de la Sorbonne pendant deux jours. Qui est donc cette petite femme dynamique, à l’accent chantant et aux yeux perçants ? Issue d’une famille grecque chassée d’Asie Mineure, Hélène Glykatzi a fait des études de philosophie à Athènes, avant de rejoindre Paris et l’École pratique des hautes études, où elle obtient un doctorat d’histoire et un doctorat ès lettres. Entrée en 1955 comme chercheur au CNRS, elle y est promue maître de recherche. Douze ans plus tard, elle devient professeur à la Sor- La plus française des hélénistes. bonne puis, successivement, directrice du département d’histoire de la faculté de lettres de Paris, première vice-présidente et enfin présidente de Paris-I. En 1982, François Mitterrand la nomme recteur de l’Académie de Paris et chancelier des universités de Paris. Une fonction prestigieuse qu’elle occupe avec talent jusqu’à sa nomination à la présidence du Centre Pompidou. Ultrabrillante, et très active, Hélène Ahrweiler a multiplié les casquettes : présidente de l’Université de l’Europe, vice-présidente du Conseil supérieur de l’Education nationale, secrétaire générale du Comité international des sciences historiques, présidente d’honneur de l’Association internationale des études byzantines… Elle est également docteur honoris causa des universités de Londres, Harvard, New York, Lima, Haïfa… et de l’Ecole des hautes études en sciences politiques et sociales d’Athènes § | 33 SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE Ethique et progrès scientifiques Source de progrès, la science réinvente le monde. Souvent pour le meilleur, et parfois pour le pire. La seule façon d’en éviter les dérives est de lui opposer des limites. Le généticien français Axel Kahn. S i l’humanisme du XVIIIe siècle a longtemps assimilé l’homme à une machine complexe, les découvertes faites au XIXe siècle sur le fonctionnement du corps humain ont donné naissance à des théories évolutionnistes. Les espèces vivantes se transforment au cours des générations, faisant place à la formation de nouvelles espèces et donc à une diversifica36 | tion des formes de vie. Plus récemment encore, l’étude de la structure de l’ADN a permis de s’attaquer aux maladies héréditaires via la thérapie génique, en changeant la structure même de la cellule vivante. Parallèlement, depuis les années 1960, la bionique n’a cessé, elle non plus, de se développer. Ces nouvelles techniques à visée thérapeutique, qui greffent la machine aux tissus humains, induisent de nou- L’avenir de l’homme Interrogé sur cette question à la Cité de la Réussite en 2002, le généticien Axel Kahn répond : « Un homme sait de plus en plus, est de plus en plus puissant. En revanche, ce que seront les retombées de sa puissance reste incertaines et dépendent de cet homme-là. » veaux enjeux éthiques et philosophiques. Se dirige-t-on pour autant vers la création d’un homme nouveau, une créature mutante, mimachine, mi-homme, qui succéderait à l’Homo sapiens ? Si les uns ont une foi quasi aveugle dans les progrès de la science, d’autres demeurent sceptiques, voire méfiants, exprimant dès qu’ils le peuvent leurs doutes face à des découvertes dont les conséquences ne sont pas toujours mesurables. Les pouvoirs politiques européens considèrent que la science est la source privilégiée des vérités et des richesses. Est-elle pour autant neutre et universelle ? Quelles sont la part de risques encourus et la méthode pour les prévenir ? L’homme est-il capable de résoudre toutes les questions qu’il se pose ? Est-il à la hauteur de ses ambitions de maîtrise ? Quand on réfléchit au développement de la science, dont les avancées dans le domaine de la santé, notamment, sont indéniables, de nombreuses questions se bousculent. Plus d’un demi-siècle après la publication de « 1984 », de George Orwell, on peut encore se demander si un monde meilleur va advenir grâce à la science. En matière de procréation médicalement assistée, les avancées scientifiques suscitent elles aussi des débats passionnés. L’assistance médicale à la procréation (AMP), également appelée procréation assistée médicalement (PAM), est un ensemble de pratiques cliniques et biologiques où la médecine intervient plus ou moins directement dans la procréation. Bien que la confusion soit courante, la PAM ne se réduit pas à la fécondation in vitro (FIV), … SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE qui n’en est qu’une des méthodes. Face à la brèche ouverte par ces nouvelles pratiques, bien évidemment porteuses d’espoir pour beaucoup de couples, les interrogations existent. Et elles sont légitimes. La procréation est-elle possible sans spermatozoïde ? Un enfant peut-il hériter du patrimoine génétique de trois personnes ? Jusqu’à quel âge peut-on bénéficier d’une FIV ? Que faire des embryons congelés ? A se demander si, dans vingt ans, on fera encore des bébés de façon naturelle ou si on les commandera sur Internet… La science ne cesse en effet de repousser les limites du vivant. En 1997 naissait Dolly, le premier mammifère cloné. Grâce à cette technique, il est aujourd’hui possible de reproduire à l’identique un animal ou de changer un organe défectueux. Le clonage pourrait donc un jour concerner l’homme. Pour ou contre, les avis divergent. Les chercheurs du troisième millénaire sont-ils des apprentis sorciers ou des scientifiques précurseurs ? Au-delà de la morale et de la conscience, qui demeurent individuelles, seule la loi a les moyens de cadrer la science § … 1982, le premier bébé-éprouvette en France René Frydman, Emile Papiernik et Jacques Testart, « pères » du premier bébé-éprouvette français. Médecin obstétricien français, René Frydman est gynécologue des hôpitaux de Paris et professeur des universités. Chef de service à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart depuis 1990, il a permis la naissance du premier bébé-éprouvette français, Amandine. Née le 24 février 1982, cette petite fille a été conçue grâce à la technique de la fécondation in vitro. Le professeur Frydman est un obstétricien précurseur ; il a accouché en 1986 le premier bébé issu d’un embryon congelé et donné naissance en 2003 au premier bébé français issu de la maturation in vitro. Opposé à toute reconnaissance des mères porteuses, il est convaincu qu’« on ne peut pas légaliser ce recours sans légaliser en même temps une certaine exploitation de la femme » § La science à la portée du grand public Joël de Rosnay, qui, depuis vingt ans, a participé à chacune des éditions de la Cité, est sur tous les fronts de la prospective scientifique. Docteur ès sciences, il prône l’étude des tendances convergentes et alerte sur l’insuffisante préparation de la France à appréhender les enjeux de demain. A la fois chercheur, écrivain, professeur et entrepreneur, Joël de Rosnay est actuellement président exécutif de Biotics International, la société de conseil qu’il a créée en 1992 dans le but de promouvoir le conseil stratégique en matière de nouvelles technologies ainsi que l’approche systémique appliquée à la prospective et à l’éducation, notamment dans les secteurs de l’Internet et des biotechnologies. Ce passeur de savoir 38 | affectionne particulièrement l’enseignement. Chroniqueur scientifique à Europe 1 jusqu’en 1995, il a publié plusieurs livres de vulgarisation et de prospective. Il est notamment l’auteur à succès de « L’homme symbiotique. Regards sur le troisième millénaire » et de « La plus belle histoire du monde », un livre sur la création de l’Univers, l’apparition de la vie et de l’homme, cosigné par le paléoanthropologue Yves Coppens, l’astrophysicien Hubert Reeves et le journaliste Dominique Simonnet. Féru de réflexions sur les nouveaux enjeux scientifiques, Joël de Rosnay travaille beaucoup en réseau et en équipe, par téléphone et courriels § CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie Une nouvelle vision de l’industrie Non la France n’est pas désindus trialisée. Mais l’ensemble de son tissu industriel a évolué et ne se réduit plus à ses seules usines. L ’essor économique de la France à partir de l’aprèsguerre a lar gement reposé sur l’industrie. Pourtant, avec la fin des Trente Glo rieuses, victimes des deux chocs pétroliers des années 1970, et, par voie de conséquence, la mon tée inexorable du chômage et la radicalisation de la compétition internationale sont apparues les premières interrogations sur la viabilité du modèle industriel tel qu’on le connaissait alors. Les restructurations condui tes à partir de cette période, dans le secteur primaire et dans celui des biens intermédiaires, ont ren voyé à l’opinion publique une image dégradée de l’industrie, qui a perdu son statut d’enjeu natio nal majeur. En France, comme dans d’autres pays européens, la sidérurgie et le textile ont presque mis la clé sous la porte. Les usines et les ateliers ont fermé les uns après les autres, avec le cortège de drames sociaux qui ont alimenté la chronique dans le Nord, l’Est et de nombreuses autres régions. Si l’heure de la désindustriali sation n’a pas sonné pour autant, le tissu économique s’est bel et bien transformé, et ce sont désor mais les services, les secteurs de la transformation et la finance qui tiennent le haut du pavé. Et la mondialisation, autre mot pour désigner la recherche des coûts salariaux les plus compétitifs, a bouleversé la géographie de la production. Où en est l’industrie française ? La France reste un grand pays d’industrie, puisque ce secteur emploie directement 13 % de la population active et attire 85 % des dépenses de recherche et développement. L’indus … Le retour de la confiance Réservoir d’éthanol à la distillerie d’Arcis-sur-Aube. Il n’y pas de croissance sans confiance, pas de reprise sans renfor cement de l’esprit d’entreprise. A cette aune, la mesure du moral des patrons n’incline guère à l’optimisme. Après avoir touché le fond, il semble pourtant qu’ils se sentent à nouveau portés par un vent d’optimisme. En effet, en janvier 2010, selon la 13e CEO Survey réalisée auprès de 1 198 chefs d’entreprise dans 52 pays, 81 % d’entre eux se déclarent « confiants » ou « très confiants » pour l’année à venir, contre 64 % l’an passé. Ce chiffre était de 70 % en Europe de l’Ouest, 80 % en Amérique du Nord et 91 % en Amérique du Sud et en Asie § | 41 Économie CITÉ DE LA RÉUSSITE trie demeure un secteur essentiel pour la capacité d’in novation de l’Hexagone. Et, à toute chose malheur étant bon, la crise économique et financière de 2008 pourrait être favorable à son essor. En révélant les limites d’un modèle de développement économique déconnecté de l’éco nomie réelle, la crise n’offretelle pas à l’industrie l’opportunité de retrouver une place centrale ? … Pas d’industrie sans entrepreneurs De ce point de vue, que penser des Français ? Sontils ou non des entrepreneurs dans l’âme ? Première réponse avec le nom bre de créations d’entreprises enregistré en janvier 2009, net tement supérieur à celui observé en janvier 2008 (+ 10,6 %). Mais si les créations d’entreprises ne manquent pas, le paysage indus triel hexagonal laisse cependant apparaître ses faiblesses. La France ne compte pas autant de PME de 1 000 à 3 000 salariés que l’Alle magne ou les EtatsUnis. Comment relancer notre indus trie ? Par quelles mesures et selon quelles priorités ? § La destruction créatrice La crise financière de 2008 a révélé les limites d’un modèle de développement déconnecté de l’économie réelle. « EntrEprEndrE, c’Est d’abord prEndrE dEs risquEs, anticipEr […]. c’Est un travail d’équipE. cE n’Est pas sEul quE l’on fait la différEncE. » François Pinault, CDlr 2002 Et si l’histoire du capitalisme n’était qu’une mue perma nente ? L’économiste Joseph Schumpeter estimait que le fondement et le ressort de la dynamique de l’éco nomie sont l’innovation et le progrès technique. Selon lui, la technologie évolue, se transforme, effritant des pans entiers de l’activité éco nomique avant de les voir disparaître, après avoir été dominants. Le changement serait donc structurel avant d’être quantitatif ; et l’inno vation, à la fois source de croissance et facteur de crise. Les mauvaises passes seraient ainsi des périodes salutaires et nécessaires au progrès. La crise bousculant les positions acquises et faisant place à l’exploration d’idées nouvelles, les innovations arriveraient par grappes, presque toujours au creux de la vague § Réinventer l’automobile L Le concept car Zoe Z.E. de Renault. 42 | ’automobile et son moteur à combustion ont mauvaise presse en ces temps de préoc cupation écologique. On lui doit en effet les trois quarts des 23 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie. Et le pire est devant nous puisque l’on s’attend, dans les quarante ans qui viennent, à un triplement du parc automobile mondial – qui atteint déjà 900 millions d’unités pétaradantes ! La panacée, on le sait bien, sera de respecter l’impératif vert. Et dans les départements Recherche et déve loppement des grands construc teurs, la course au véhicule écolo gique est déjà bien lancée. La quête de nouveaux systèmes de propul sion, économes, abordables et peu polluants, a déjà donné les véhicu les hybrides. Elle ouvre aujourd’hui la voie à la prochaine génération de véhi cules propres, à commencer par le parc automobile électrique. Etlesconstructeurssebousculent pour être les premiers à produire et à commercialiser la voiture perfor mante, 100 % écologique, accessible à toutes les bourses. Mais vivonsnous vraiment une course de vitesse ? Dans combien d’années pourraton dire que la planète circule dans un parc auto mobile propre ? § CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie La place du travail dans la société J’OUVRE MON COMPTE SUR - R.C.S. Nanterre B 378 899 363 - Levallois-Perret. Pour faciliter mes démarches de santé, j’ouvre mon compte sur ameli.fr et je bénéficie de tous les avantages des services en ligne de l’Assurance Maladie. Rendez-vous sur .fr APIDE PLUS R Je suis en temps réel mes remboursements. IMPLE PLUS S Je télécharge un récapitulatif mensuel de mes remboursements sur mon ordinateur. E RATIQU L’ASSURANCE MALADIE EN LIGNE PLUS P L’entreprise à l’ère numérique Une révolution est en marche dans tous les domaines de la société. Et l’entreprise est en première ligne. L e numérique est le grand défi de déve loppement économique du début du millénaire, et la France n’y échappe pas. L’enjeu est de taille : génératrice de croissance, avec à la clef des centaines de milliers d’emplois, cette révolution tech nologique concerne tous les secteurs de la société, de la production industrielle à la régulation des transports sans oublier la domotique, la culture et la musique ! Accompagner cette mutation en pro tégeant notre sécurité juridique, notre sécurité tout court, nos droits person nels et collectifs, voilà un enjeu majeur : comment éviter le piratage informati que et concilier propriété intellectuelle et liberté des internautes ? Comment assurer la sécurité informatique ? La Toile doit rester un espace de liberté, mais il faudra bien se protéger de ses dérives et de ses dangers. Sur les cent premiers sites mondiaux d’information, on compte aujourd’hui vingtdeux blogs, dont certains, devenus quasi prescripteurs, influencent les choix des consommateurs. Les marques doivent compter avec ce phénomène. Comment s’assurer le contrôle de son image avec des contenus librement renseignés ? Réinventer le paritarisme J’échange par e-mail avec ma caisse d’Assurance Maladie. Qui d’autre et qui mieux que les syndicats peut défendre les salariés, à l’échelle de l’atelier, du bureau, de l’entreprise, de la nation et, demain, de l’Europe ? Quel autre outil que le droit du travail permet un dialogue social et une sécurité au travail ? Mais les organisations syndicales sontelles réellement représentati ves quand, depuis la fin des années 70, elles ont perdu en France près des deux tiers de leurs effectifs ? Avec un taux de syndicalisation d’à peine 10 %, à quoi s’ajoutent de fortes disparités selon les secteurs d’activité. Dès lors, comment revivifier le paritarisme, renforcer cet outil sans pareil, retrouver l’envie de s’investir pour l’humain dans l’entreprise ? § N’en déplaise aux zélateurs de la « société du loisir », le travail demeure et demeurera l’axe central de l’organi sation de la société. Il est créateur de richesses, source de revenus, généra teur de lien social, gage d’identité et de dignité, facteur d’émancipation et d’autonomie. Mais il est aussi la cause de la misère, de l’inégalité, de l’aliénation, de l’exploitation… Que de changements survenus en un siècle ! La réduction de sa durée, la démulti plication des formes d’emploi, la ter tiarisation de l’activité, la féminisa tion de la population active… Au cours de la dernière décennie, le débat social a dépassé la seule problé matique du chômage et de l’emploi pour s’emparer de réflexions plus lar ges sur le contenu, le sens et la place du travail. S’interroger sur le travail, c’est donc aborder de nombreuses questions : évaluer les conséquen ces de la diversification des formes d’emplois, examiner l’organisation de la production dans un contexte d’ouverture des marchés, aborder la question de la rémunération et de ses enjeux, s’interroger sur les raisons et les effets de la persistance d’un niveau élevé de chômage, prendre en compte les aspirations à une meilleure arti culation des âges de la vie § Nouvelle ère, nouveaux outils Conception numérique, plateau virtuel… les unes après les autres, les entreprises s’équipent. Le passage au numérique est le nouveau champ de la compétition, le mar queur de la concurrence. Mais il a un coût en termes d’investissement, d’organisation du travail, de conception stratégique et commerciale. La technologie induit de nou veaux modes de communication. Quand les adolescents ne s’envoient déjà plus de courriels, mais recourent aux chats et aux SMS, les entreprises doiventelles s’y mettre à leur tour pour rester branchées ? En équipant les collaborateurs de télé phones et d’ordinateurs portables, l’exi gence de l’entreprise ne courtelle pas le risque de faire tomber, une fois pour toutes, la nécessaire barrière qui sépare la vie pro fessionnelle de la vie personnelle ? § | 45 Sans titre-1 1 07/01/10 09:07 Économie CITÉ DE LA RÉUSSITE Défis écoLogiqUes et noUveaUx CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie moDèLes économiqUes L’écologie est un impératif de notre survie. Mais comment mettre en œuvre ses décrets ? Trop d’écologie décourage de vivre, trop peu ne résout rien ... L’un des plus gros icebergs vus depuis soixante-quinze ans, dérivant près des côtes néo-zélandaises le 15 novembre 2008. c ’en est à pleurer que de réci ter cette litanie : le réchauf fement climatique dû à la croissance des émissions de gaz à effet de serre, la diminution des réserves naturelles de matiè res premières, la pollution galo pante des sols, de l’air et de l’eau… Comme si la fourmilière humaine œuvrait mécaniquement à sa perte, comme si la civilisation de l’industrie et du commerce, de l’avoir, du produire et du jeter nous poussait vers l’abîme ! Alors voici installés en nos chaires les écologistes criant haro sur l’homme occidental et ses imitateurs d’Asie et d’Afrique, qui feraient bien de craindre un peu plus la loi de la nature, comme les prédicateurs nous appelaient jadis à redouter la foudre divine ! Ils ont raison, on le sait bien, nos savants et nos agitateurs verts. Mais on aimerait tant qu’ils aient un peu tort, comme le fumeur aimerait entendre que le tabac n’est pas si dangereux que cela pour la santé. « Tout ce qui … vérité climatique Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) vient de reconnaître une erreur dans sa prévision sur la rapidité de la fonte des neiges de l’Himalaya. Aussitôt, les « réalistes » y sont allés « allégrement » dans la dénonciation de ce catastrophisme. Un accident de parcours ? Aujourd’hui, que saiton vraiment de l’évolution du climat ? Au regard des progrès de la science, les moyens à disposition se sont considérablement améliorés. Ainsi, en dix ans, la connaissance des re lations passées entre climat et effet de serre s’est étendue sur 800 000 ans, contre 150 000 ans, confir mant que les niveaux actuels de gaz carbonique n’avaient pas connu de précédent depuis près d’un million d’années. CQFD § 46 | 47 CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie maud fontenoy, l’atlantique à la rame LE POINT Nicolas Hulot et Maud Fontenoy. est bon est mauvais », diton pour nous culpabiliser. Le XXIe siècle sera écologique ou il n’y aura pas de XXIIe ! Retournons aux prévisions diaboliques : il y a de fortes chances pour que la Terre soit peuplée de 10 milliards d’êtres humains avant le milieu du siècle. Quatre milliards de bouches supplémentaires à nourrir… Extrapolons. Si, en 2050, chaque habitant des pays en déve loppement consomme autant d’énergie qu’un Japonais en 1973, la consommation mondiale d’éner gie sera multipliée par quatre ! L’avenir de la planète et de ses ressources nous concerne ici et maintenant. « La maison brûle », lançait Jacques Chirac, et nous ne regardons plus ailleurs. Mais comment produire moins sale, réduire nos dépenses d’énergie, « durabiliser » la croissance et maîtriser la consommation sans égorger la poule aux œufs d’or de l’économie de marché ? Bien décidés à voir en vert l’avenir de la planète bleue, les pouvoirs publics, les entreprises et la société civile s’impliquent chacun à sa manière. Les intentions sont là, mais, concrètement, com ment réconcilier l’économie, l’écologie et le social ? … Il y a longtemps qu’en France tous les politiques ont intégré l’éco logie à leur discours. Les industriels sont forcés ou convaincus de s’y mettre à leur tour. Et les citoyens ? Si les uns mangent bio, les autres se déplacent à vélo et chacun est censé pratiquer le tri sélectif. Estce suffisant ? Comment passer du symbole à l’action efficace ? Comment tout changer dans nos modes de vie pour que rien ne change dans notre goût de vivre ? § Première femme à avoir traversé l’Atlantique à la rame, Maud Fontenoy est née à Meaux en 1977. Vice présidente du Conservatoire du littoral, elle a pris goût à la mer en navigant depuis toute petite avec ses parents. Maud Fontenoy a d’abord suivi la formation de l’école de voile des Glénans puis, impressionnée par la performance de Gérard d’Aboville, a décidé elle aussi de se former à cette discipline. En 2003, elle a entrepris la traversée de l’océan Atlantique dans le sens ouestest. Partie de SaintPierreetMique lon, elle a rejoint La Corogne, en Espagne, quatre mois plus tard. Autre défi, à la voile cette fois. En 2006, Maud Fontenoy a commencé un parcours de 14 500 km, sur les mers du Sud, de l’est vers l’ouest, donc à contrecourant. Partie de l’île de la Réunion, elle est passée par le cap de BonneEspérance, le cap Horn puis le cap Leeuwin, avec pour objectif (pas tout à fait atteint) de revenir à son point de départ cinq mois plus tard. Femme engagée, elle a créé en 2008 une fondation pour lutter en faveur de la sauvegarde des océans, la protection du littoral et éduquer les enfants à l’environnement § Rajendra Kumar Pachauri, indien écolo Le Dr Rajendra Kumar Pachauri, président du GIEC, et Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie. « lE pirE héritagE du XXe sièclE, c’Est cEttE EspècE dE schismE qui s’Est opéré EntrE l’hommE Et la naturE. » niColas Hulot, CDlr 2002 Président du GIEC (Groupe d’experts intergou vernemental sur l’évolution climatique) depuis 2002, Rajendra Kumar Pachauri est également à la tête de l’Institut de l’énergie et des ressources indiennes, institution consacrée au développe ment durable. En décembre 2009, lors de la confé rence de Copenhague sur le changement clima tique, l’éminent professeur indien a demandé à l’ensemble des pays d’entreprendre de réels efforts pour réduire le plus rapidement possible les émis sions de gaz à effet de serre. Associé à divers établissements universitaires et instituts de recherche, il a reçu pour sa contri bution à l’environnement le Padma Bhushan, dis tinction civile parmi les plus élevées en Inde § | 51 TENDANCES CITÉ DE LA RÉUSSITE La cuisine a ses recettes Après la cuisine traditionnelle et la nouvelle cuisine, place à la jeune cuisine. Un art de se régaler résolument inventif. Petites bouchées de caviar cuisinées, chez Petrossian. A lors que la malbouffe semble un enjeu d’actualité chez les jeunes, dont l’alimentation riche en sucre et en gras se juxtapose à une faible dépense énergétique et contribue à une hausse des cas d’obésité, la jeune cuisine, avec ses chefs dans le vent et ses toques étoilées, succède avec brio à la nouvelle cuisine des années 80. Cuisine d’auteur, à l’identité forte, la jeune cuisine fait un pied de nez à la cuisine classique. Iconoclaste, mêlant les techniques et les Ferran adrià ou l’avantgarde créative Certains grands chefs s’inspirent des travaux de la gastronomie moléculaire. Parmi eux, Ferran Adrià, du célèbre restaurant El Bulli, situé sur la Costa Brava. Ce Catalan a commencé à s’intéresser à la cuisine en 1980. Après avoir été formé à la cuisine catalane, il n’a cessé d’expérimenter technologies 52 Légumes rois personnalités, elle se développe dans le monde entier, récusant les idées reçues et servant des plats savamment étudiés pour éviter les artifices et conserver l’équilibre, tout en jouant la carte de l’inventivité.En matière d’innovation, le bio offre une palette extraordinaire. L’absence de produits chimiques oblige à manger des fruits et des légumes de saison, la cuisine bio a ainsi exhumé le potimarron, le panais, le crosne… Si l’agriculteur respecte ses produits, le cuisinier aussi. Le cru et la cuisson douce préservent la saveur et la vitalité des aliments. Grâce au bio, des arômes retrouvés surgissent dans les assiettes avec des plats fins à base d’avoine, de lentilles… Discipline scientifique qui s’intéresse aux réactions chimiques spécifiques à la cuisine, la gastronomie moléculaire fait des émules. Jouant à plein de notions telles que l’émulsion, la floculation, la cuisson à cœur, la convection, les effets tensio-actifs… elle favorise la créativité et crée la surprise, réinventant chaque jour saveurs, mélanges et consistances. Légère et exquise, la cuisine contemporaine fait souffler un vent de liberté savamment maîtrisé. Les palais sont résolument à la fête ! § alain Passard Le goût retrouvé des légumes et textures en gardant les saveurs de la cuisine traditionnelle. Jusqu’ici, El Bulli, ouvert six mois par an, d’avril à septembre, a reçu chaque année 2 millions de demandes venues des quatre coins du monde et servi 8 000 chanceux. Au menu de ces agapes avant-gardistes, 25 miniplats composés d’air de carotte, de guimauves de parmesan, de croquant d’algue, de pastilles glacées au whisky sour… Ferran Adrià est considéré comme l’un des meilleurs chefs du monde § Le potager du chef est cultivé à l’ancienne. Propriétaire de L’Arpège, situé à Paris, dans le 7e arrondissement, Alain Passard a débuté sa carrière à 14 ans. C’est au Duc d’Enghien, le restaurant du casino, qu’il devient, à 26 ans, le plus jeune chef récompensé par deux étoiles au guide Michelin. En 1986, il achète L’Archestrate à son ancien mentor Alain Senderens et, en LE POINT passionné de musique, le rebaptise L’Arpège. En 1996, il obtient sa troisième étoile. Alain Passard, qui a retiré la viande rouge de son menu et concentré ses efforts sur les légumes, a ouvert son propre potager, une parcelle de 2 hectares à 230 kilomètres de Paris. Il cultive ses légumes organiquement. L’utilisation de machines est proscrite, seul un cheval de trait assiste les jardiniers § Réinventer la gestion Jean-Louis Chaussade interviendra à la Sorbonne le dimanche 11 avril à 14h30 sur le thème : «A nouveaux dés économiques et écologiques : nouveaux modèles» Jean-Louis Chaussade, Directeur Général de SUEZ ENVIRONNEMENT « Nous voulons être des accélérateurs de possibles environnementaux » En réunissant les expertises des métiers de l’eau et des déchets, deux métiers au cœur des préoccupations environnementales, SUEZ ENVIRONNEMENT dispose d’un savoirfaire qui lui confère naturellement une responsabilité importante en tant qu’acteur économique au sein de la société. Cette année, le thème de la Cité de la réussite « Tout réinventer » fait donc particulièrement écho à notre vision du développement économique. L’urbanisation croissante, le changement climatique, le renforcement des réglementations environnementales sont autant de nouveaux défis à relever dans notre secteur. L’innovation nous permet d’anticiper les évolutions de demain et de proposer des services au plus près des attentes de nos clients et des problématiques environnementales. Nous avons entamé dès 2008 la transformation de nos métiers et souhaitons accélérer le passage à une croissance qui s’inspire des cycles naturels, en s’appuyant sur une économie plus sobre en ressources naturelles et une répartition équitable des richesses. Une orientation vers le « produire plus avec moins » matérialisée dans notre groupe par des services comme la gestion raisonnée de la ressource en eau ou le recyclage des déchets. Pour l’eau, il s’agit d’accélérer son cycle naturel pour protéger et économiser la ressource. C’est ce que nous faisons, notamment aux Etats-Unis, en Californie, avec la réutilisation des eaux usées traitées pour un panel d’usages liés à des activités commerciales, industrielles ou d’irrigation. Ou dans des régions souffrant de stress hydrique avec le dessalement d’eau de mer. Nous avons également développé en France une nouvelle offre qui consiste à récupérer la chaleur produite par les eaux usées pour chauffer ou refroidir des bâtiments. Pour les déchets, il s’agit de mettre en place les filières complexes de collecte, tri, recyclage qui permettent une réutilisation optimisée de la matière (compost, biogaz, électricité, matière première secondaire). A Limay (Yvelines), nous avons inauguré l’été dernier l’une des premières usines en France de recyclage des bouteilles en PET dont la finalité est de produire de nouvelles bouteilles. Nous voulons également donner la priorité à la réduction des impacts de nos clients. En effet, la proposition de valeur pour SUEZ ENVIRONNEMENT ne se situe pas tant sur la réduction de nos propres niveaux d’émissions, que sur celles que nous pouvons faire éviter à nos clients. A Amman, en Jordanie, nous avons inauguré une station d’épuration capable de générer 95% de l’énergie qu’elle consomme. Ce nouveau positionnement de nos offres impose une adaptation des technologies, des formules de prix et des types de services offerts. Nous voulons croire que la crise économique actuelle et l’urgence écologique représentent des opportunités historiques de changer notre modèle de développement. Il est temps pour nous de réinventer l’entreprise en changeant la place qu’elle occupe dans la société vers plus d’échanges et de proximité. Il est surtout temps pour nous tous de réinventer une nouvelle croissance, qui sera plus respectueuse des générations futures.. SUEZ ENVIRONNEMENT s’engage au quotidien à relever le défi de la protection des ressources en apportant des solutions innovantes à des millions de personnes et aux industries. Elle alimente 90 millions de personnes en eau potable, 58 millions en services d’assainissement et assure la collecte des déchets de 46 millions de personnes. Avec 65 900 collaborateurs, SUEZ ENVIRONNEMENT est un leader mondial exclusivement dédié aux métiers de l’eau et des déchets et présent sur les cinq continents. En 2009, SUEZ ENVIRONNEMENT, filiale détenue à 35,4 % par GDF SUEZ, a réalisé un chiffre d’affaires de 12,3 milliards d’euros. Jean-Louis Chaussade est Ingénieur E.S.T.P et titulaire d’une maîtrise d’économie. Il est également diplômé de Sciences Po Paris et de la Harvard Business School. Il est entré dans le groupe en 1978 dans lequel il a fait l’essentiel de sa carrière, notamment en Amérique du Sud. En 2000, il est nommé Président-directeur général de Degrémont et, en 2004, Directeur Général Exécutif de SUEZ ENVIRONNEMENT. Il mène depuis la mise en bourse de l’entreprise en juillet 2008 son groupe sur le chemin de la transformation et souhaite en faire un acteur innovant, ouvert sur le monde, capable de faire la différence en proposant des solutions performantes et adaptables. de l’ et des Chaque jour, SUEZ ENVIRONNEMENT contribue à travers ses métiers de l’eau et des déchets à inventer des solutions pragmatiques et innovantes pour répondre aux enjeux environnementaux et aux attentes de ses clients. S’engager pour la planète est une belle entreprise. www.suez-environnement.fr SUEZ ENVIRONNEMENT PROTÈGE LES RESSOURCES EN EAU ET VALORISE LES DÉCHETS. SUEZ ENVIRONNEMENT LIMITE LE GASPILLAGE DE L’EAU EN TRAITANT LES EAUX USÉES AVANT RÉUTILISATION COMMERCIALE OU AGRICOLE ET RECYCLE LES DÉCHETS EN MATIÈRE OU EN ÉNERGIE. RCS 76410 118 608 - Photographe : Thierry Cron - Illustrateur 3D : Armand - TENDANCES CITÉ DE LA RÉUSSITE mode, un éterneL recommencement «C Défilé automne-hiver 2010-2011 de Salvatore Ferragamo. Audacieuse, suiveuse parfois, douée de raisons que la raison ne connaît pas, la mode a longtemps fait la loi. Et si le design la supplantait ? swatch, phénomène horloger Avec une montre en plastique, Nicolas G. Hayek, actuel président du conseil d’administration de Swatch Group, a bâti un empire. Née en 1983, cette montre à quartz, 58 ette saison, les jupes raccourcissent à nouveau. On porte des shorts en ville, des grandes lunettes. C’est incroyable, en piochant dans les malles de ma mère, j’ai récupéré des tas d’affaires des années 70 et je les porte avec plaisir », raconte Constance, 18 ans, un panier à la Birkin glissé sous le bras. Si la mode est un éternel recommencement, en quoi l’histoire favorise-t-elle les changements de style et de tenue ? A chaque époque ses critères de perfection. Sous l’Antiquité comme au XVIIIe siècle, les rondeurs étant appréciées, les femmes portaient un corset qui, tout en affinant leur taille, faisaient ressortir leurs courbes. Coco Chanel les en a libérées. En 1968, à la Sorbonne, les filles brûlaient même leur soutien-gorge ! Qu’en sera-t-il demain des canons de beauté et des vêtements qu’ils induisent ? Que signifie la course au vintage ? Entrée en résistance vis-à-vis de la consommation, Constance est « contre l’industrialisation de la mode ». Ravie de faire de la « récup’ », elle préfère « mixer des fripes qu’acheter des tenues neuves ». Après avoir usé leurs pantalons jusqu’à la trame, les femmes redeviennent féminines et redécouvrent les robes. Entre recyclage et innovation, où en est la créativité des couturiers ? Au-delà des nouvelles matières, la recherche peut-elle apporter un supplément d’âme ou de rêve à la mode ? Le monde change et la société de consommation céderait la place à une société de consolation. La mode aurait-elle fini par se démoder ? Dans un univers qui se standardise et se banalise, des enseignes diffusent au plus grand nombre des vestiaires inspirés des tendances des créateurs. Dans les vitrines, c’est l’uniforme. Comment se différencier ? De plus en plus présent dans nos modes de vie, le design est-il en passe de remplacer la mode dans le cœur des Français ? Face à l’explosion du prêt-à-porter, la haute couture a-t-elle encore de beaux jours ? § de fabrication suisse (Swatch est la contraction de swiss et de watch), a régénéré l’industrie horlogère, transformant la montre en accessoire de mode tout en offrant une qualité made in Switzerland. Un succès planétaire basé sur l’innovation, la provocation et l’enthousiasme § CITÉ DE LA RÉUSSITE TENDANCES insPiration Jean-charles de castelbajac, créateur prolifique A 18 ans, il taille sa première veste dans une couverture ; à 20 ans, pour son premier défilé, il détourne des serpillières, des éponges, des toiles cirées… Qualifié de « Courrèges des années 70 », il utilise par la suite des bandes Velpeau, du Nylon de protection… En 1974, il présente un poncho à deux places ; suivront des robes tableaux, peintes par Combas, Garouste, des robes hommages à Mickey, des vêtements surdimensionnés… En 1997, à l’occasion des XIIe Journées mondiales de la jeunesse, il crée des vêtements pour le pape. Touche-à-tout de talent, son parfum Doudou lui vaut le prix du design. En 2004, il réalise son premier court métrage. En 2009, première exposition monographique. La mode, l’art mais aussi la musique, cet enfant du rock multiplie les collaborations § regard L’urBanisme Fait déBat vers une meilleure circulation Le tramway, 30 hectares d’espaces publics aménagés, certains hangars en bord de Garonne réhabilités… A Bordeaux, sous l’impulsion du maire Alain Juppé, la ville s’est renouvelée. Paris aussi est décidée à faire peau neuve. Le Grand Paris – le grand pari de Nicolas Sarkozy – prévoit notamment pour 2020 que le TGV relie Paris au Havre en 1 h 15. Le but : décongestionner la capitale, lui adjoindre une façade maritime. Comment nous déplacerons-nous dans le futur ? La réflexion est déjà en marche. A Londres, le nouveau système de gestion des embouteillages a permis de ramener les flux de circulation au niveau qui était le leur dans le milieu des années 80. Et si nos routes aussi devenaient intelligentes ? § Premier parcours d’essai pour le T3 parisien en décembre 2006. initiative La société et ses artistes, un rapprochement en marche Comment donner une valeur d’usage à l’art en l’ancrant dans des enjeux qui concernent directement les citoyens ? Mis en place en 1991, le Protocole des nouveaux commanditaires per- Le centre commercial Plan de Campagne, près de Marseille. Le marketing territorial, nouvelle arme de séduction E n 1999, on dénombrait en France dix-huit aires urbaines de plus de 400 000 habitants chacune, Paris, Lyon et Marseille-Aix-en-Provence formant le trio de tête. Dans le champ économique libéral caractérisé par une âpre compétition pour recevoir les investissements, l’attraction des métropoles est un enjeu de taille. La présence de puissants réseaux de transport, d’infrastructures développées, de logements en nombre suffisant, à quoi s’ajoute un soutien administratif et financier des collectivités locales, peut inciter une entreprise à s’implanter sur le territoire national plutôt qu’à délocaliser. Le marketing territorial est devenu une réalité : la ville séduit par son image. Pour attirer, chacun cherche à faire valoir sa différence. L’irruption, à la fin des années 70, de grands centres commerciaux en périphérie des villes ayant fait oublier l’importance du centre-ville, certaines municipalités tentent aujourd’hui de redonner vie à ce patrimoine. Les commerces réinvestissent l’espace disponible, mais il faut penser au-delà de la banale voie piétonne pour séduire l’entreprise et ses chalands. En matière d’urbanisme, les champs d’action sont multiples. Parmi les prochains, un défi de taille consistera à trouver les moyens de redynamiser les zones dites sensibles § La designer française Matali Crasset. met à chacun, seul ou en groupe, de prendre l’initiative d’une commande d’œuvre à un artiste contemporain – plasticien, musicien, architecte… – pour la destiner à enrichir le patrimoine public. Ce protocole innovant de production artistique, né de la rencontre entre le désir d’un artiste et le projet d’une institution, a permis la création de plus de 200 œuvres, réparties dans 19 régions, pour moitié en zone rurale. Claude Lévêque, Jan Kopp et Matali Crasset figurent parmi les artistes impliqués dans le projet. Comment donner un sens commun à l’art contemporain ? Le placer au service de la société sans pour autant l’aliéner ? Cette initiative, déjà reprise dans des pays européens comme la Belgique, l’Allemagne ou l’Italie, offre une piste féconde § 59 412 916 215 NAF 922 AUDREY PULVAR Du lundi au vendredi de 18h à 20h La chaîne d’info en continu sur la TNT gratuite et l’ADSL canal 16 - CANALSAT canal 50 - NUMERICABLE ces débats-là CITÉ DE LA RÉUSSITE CITÉ DE LA RÉUSSITE ces débats-là 20 ans de Cité et d’intensité ! A la Cité, pas de montée des marches mais un accueil sur du velours. Et surtout, des moments de partage entre un public curieux, des intervenants heureux de jouer le jeu de la transmission et des modérateurs rodés à l’exercice. Démonstration en images. star. Spécialement venue de Los Angeles pour la Cité de 2008, Sharon Stone n’a pas levé de fonds, mais le doudou d’un jeune admirateur. So precious ! délocalisation. A l’occasion de l’édition phocéenne de 2004 de la Cité, Jacques chirac est venu de Paris au Palais du Pharo. Jean-Pierre elkabbach y a animé un débat qui a ravi le Président, alors en exercice, et le public marseillais. cravate. Dernier réglage avant le top départ. Paul Amar, l’un des modérateurs de la Cité en 2006, passe ici au direct. en lice. Le futur Président de la République : une intervention de Nicolas Sarkozy, en 2006. deux reines sur un trône. Standing ovation pour Rania de Jordanie, applaudie pour la simplicité de ses interventions dans un débat dirigé par Christine Ockrent, en 2008. 64 FLASHS. Ségolène Royal, Dominique De Villepin, alain Juppé, en 2006. quanD la Cité DeVient une tRibune, leS tRibunS aCCeptent la Règle Du Dialogue. aVeC leS JeuneS, la paRole eSt libéRée et la pReSSe S’en RéJouit. 65 cité de la réussite Le forum des débats culturels, économiques, scientifiques et politiques Vous et nous Toute l’équipe de la Cité remercie pour leur gentillesse et leur confiance l’ensemble des intervenants, leurs collaborateurs, les modérateurs et : RECTORAT DE PARIS Patrick GÉRARD Bernadette PETIT Mercédès FERNANDES Anne FRÉCHARD Nathalie MAUBREY Serge PEYRE Daniel ROQUE et toutes les équipes logistiques, les techniciens et les agents de sécurité de la Sorbonne. PARIS I PANTHEON-SORBONNE Jean-Claude COLLIARD Catherine GERMAIN Caroline KAZAZIAN Annie NOYÉ Pascale PICQUE Manuel KADIR-RAMJAN Et toutes les équipes de Paris I PARIS III Marie-Christine LEMARDELEY Charlotte DERRIEN Et toutes les équipes de Paris III PARIS IV Georges MOLINIÉ Pierre GALLAIS Philippe PICAVET Et toutes les équipes de Paris IV ADEME Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie ALTAVIA Laurent BOISGARD Judith CARVAIS Frédérique CHAMINADE Laurent ROGEZ Régine ROTENBERG ASSURANCE MALADIE Jean-Marc AUBERT Jeanne BURTON Pascale GALLIOT Sylvaine LEFEBVRE Dominique POLTON Frédéric VAN ROEKEGHEM THE BOSTON CONSULTING GROUP BPI Charles-Henri BESSEYRE DES HORTS Thierry HAPPE Gilles LE GENDRE Michel LALLEMENT Philippe LEMOINE Philippe PASCUAL Pascale PORTÈRES Martin ROULLEAUX-DUGAGE FONDATION DE FRANCE Dominique LEMAISTRE Agnès LAMOUREUX Catia RICCABONI Sandrine LAURENT Anaïs GUHUR Niki VOUZAS Hervé LE FOLL Et merci à tous les collaborateurs de la Fondation de France qui ont contribué à la préparation de la Cité de la réussite HSBC Les équipes Communication de HSBC France IBM Cécile ARNAUD Didier BARBÉ Isabelle BOURIAUD Maxence DEMERLE Laurence DENIS Anne-Claire DHENNIN-LELIÈVRE Sylvie DIAS Willem GABILLY Caroline GILLIER Nathalie LAMBEAUX Pierre LHOSTE Céline MARIE-AUDRAS Renaud RAFFAELLI Silvano SANSONI Michel VANDENBERGHE Et toutes les personnes de leurs équipes respectives INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE Alison SMALE Jean-Christophe DEMARTA Stéphanie de LONGEVIALLE Patrice MONTI Vincent HIRTZ Susan KADEREIT Waisie BOEV Stéphanie BOISSEAU Yi Ling CHONG Nadège de NOAILLES IONIS EDUCATION GROUP Marc SELLAM Fabrice BARDÈCHE Marc DRILLECH Anne-Marie ROUANE Adrienne JABLANCZY Caroline ALES ITELE Frédéric FRAIDENRAICH Marion AUVRAY Corentin RIVIÈRE DROIT A L’IMAGE : Nous informons le public qu’il est susceptible d’être filmé. Merci de bien LA POSTE Yann ALGAN Christian CHARPY Philippe FRÉMEAUX Alain MERGIER Robert ZARADER Jean-Paul BAILLY Vincent RELAVE GROUPE L’ETUDIANT - EDUCPROS Emmanuel DAVIDENKOFF Delphine CANTAT Nathalie CLERC Maelle FLOT Emmanuel VAILLANT Marie-Anne NOURRY Isabelle MARADAN Yael DIDI LE POINT Bernard DANIÉLOU Cyrille DUVAL Etienne GERNELLE Franz-Olivier GIESBERT Catherine GOLLIAU Sophie GOURNAY Karine HERMANN Christophe ONO-DIT-BIOT GROUPE LES ECHOS Nicolas BEYTOUT Pierre BICHAT François BOURBOULON Guillaume DURAND Philippe ESCANDE Daniel FORTIN Henri GIBIER Philippe HOYAU Sarah KROICHVILI Fabien LABORDE Sophie LAURENT-LEFEVRE Anne TROTOUX LES ENTREPRISES DU MEDICAMENT MAAF Assurances Thierry DEREZ Etienne COUTURIER Christine MORANDEAU Françoise ICKOWICZ Eric MADELÉNAT MAZARS Frédéric ANDRIEU Philippe CASTAGNAC Caroline EPAILLARD Caroline HAQUET James KALLMAN Christine LASCOMBE Anne PERINA Eric PIETRAC Laksmi PRASVITA Philippine ROUX Sandrine VERDELHAN MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE ET MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE Jonathan DERAI Jean-Marc ZAKHIA Véronique MÉLY Marc BOST Perrine DANMANVILLE Aurélia GUILLOU Sophie BAUDOT Emilie SEFFRAY Hélène BAUDINAULT Muriel ELGHOUZZI et les équipes Delcom 6 et Depcom RENAULT Carlos GHOSN Odile DESFORGES Catherine ABONNENC Marie-Françoise DAMESIN Maryline ELÖ Céline FARISSIER SFR Marie-Anne BEAUFILS Alexandra BERGER Gisèle BUSNEL Virginie CHÈZE Frédérique DORÉ Emilie DAILLÈRE Séverine LANGE Karine MARIÉE Jérémie MANIGNE Caroline MIR Ghislain MUSSATO Arnaud RECULÉ Jérôme RICHEZ Marie-Christine THÉRON Julien VILLERET SNCF SUEZ ENVIRONNEMENT Jean-Louis CHAUSSADE Bernard GUIRKINGER Frédérique RAOULT Sabine ROUS Claudia GROSS Elise MAURY Dominique OGERON Laurent BERTHIER Christine WASER Anne-Laure PATÉ Anne COUDERC Nathalie PARINAUD-GOUEDARD Pascale ALEXANDRE Fatima OUKASSI Les étudiants des panels : AGRO PARIS TECH AMERICAN UNIVERSITY OF PARIS CELSA CENTRALE PARIS CENTRALE LYON ECOLE ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY ECOLE D’INGÉNIEURS DE LA VILLE DE PARIS EM LYON ESC ROUEN ESCP EUROPE ESSEC ESTP HEC IAE SORBONNE ICOGES ISE ISEG – Groupe IONIS ISG – Groupe IONIS ISTH – Groupe IONIS MINES PARIS TECH PONTS PARIS TECH SCIENCES-PO SUPELEC TELECOM PARIS TECH UNIVERSITÉ PARIS 3 SORBONNENOUVELLE UNIVERSITÉ PARIS 8 VINCENNESSAINT-DENIS UNIVERSITÉ PARIS 9 DAUPHINE UNIVERSITÉ CERGY-PONTOISE Tout particulièrement pour leur aide et leur gentillesse : Jean-Baptiste ALRIC Béatrix BACONNIER Nathalie BRAME Sonia BRINDEJONC Patrick de BONDELON Marie-Laure BROSSIER Eloi CHOPLIN Clémence DEMON Marie-Caroline DURAND Thomas DUVAL Christophe GARCIA Fabrice GOUSSET Julien GUY Jean-François LEVEN Marie-Thérèse LO PRESTI Anne LORRE Michèle LOURDELLE Michel MARTIN-ROLAND Theldja MEKKI Daniel MORDZINSKI Olivia ROLAND Caroline ROSSI Christopher WAIT Les étudiants de l’Ecole «Les Nouveaux journalistes» Toute l’équipe de Gédéon, Claude SERILLON pour la mise en musique de notre générique Jean-Marie CAVADA pour son affectueuse présence depuis vingt ans Et notre ambassadeur Joël de ROSNAY. Retrouvez les comptes-rendus des débats sur www.citedelareussite.com vouloir avertir les organisateurs si vous vous opposez à l'utilisation de votre image. SORTIE LE 10 AVRIL 2010 HOMO NUMERICUS Portraits d’une révolution invisible Un webdocumentaire réalisé par Samuel Bollendorff et Eric Walther En avant-première sur sfrplayer.com rendez-vous sur sfrplayer.com by