Lire - Cité de la Réussite

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Lire - Cité de la Réussite
ÉDITION-PROGRAMME DE LA CITÉ DE LA RÉUSSITE 2010
TOUT
RÉINVENTER
Forum des débats culturels, économiques,
scientifiques et politiques
CITÉ DE LA RÉUSSITE
Crédit
LA SORBONNE 10 et 11 avril 2010
CITÉ DE LA RÉUSSITE 2010
Q
Le mot de Jean-Marie Cavada
uand la Cité a jeté ses premières lumières sur les bancs prestigieux de la Sorbonne, le monde était encore scindé
en deux blocs. A la Maison-Blanche, Reagan
venait de céder la place à Bush père, Gorbatchev
testait sa perestroïka sur le monde ébahi, Kohl
et Mitterrand dominaient l’Europe divisée en
deux parties pour neuf mois encore.
Dans la plus belle tradition du service de
l’esprit, jeunes et aînés sont venus s’enrichir
au contact de toutes sortes d’invités, de thèmes, de débats. La philosophie, la science, l’art,
l’économie, la politique noble et ses secousses
géostratégiques ont bâti, pour mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons,
une lumineuse échelle des idées : une des plus
jolies universités populaires de tous les savoirs
que je connaisse.
Aujourd’hui, l’Europe est réunifiée, mais
secouée. La mondialisation rebat les cartes
de la prospérité, faisant glisser vers les BRIC
(Brésil, Russie, Inde, Chine) les éléments de
la puissance. Internet était une technologie
d’initiés : la Toile gouverne aujourd’hui les
échanges. Les nanotechnologies déclenchent
l’espoir, mais nourrissent des frayeurs. Tous les
grands acteurs de ces bouleversements engagés
depuis vingt ans se sont avancés devant vous
dans les amphis de la Sorbonne, intimidés
autant qu’honorés.
Je n’oublierai jamais les applaudissements
de ces affamés du bonheur intellectuel, auditeurs par milliers saluant debout pendant de
si longs moments ceux devant qui ils venaient
« L’esprit,d’abord. »
d’essayer leurs idées pour notre futur. Le futur
de 1989, première Cité de la réussite, c’est notre
présent aujourd’hui. Et ce vingtième anniversaire, lui, prépare demain. La richesse de son
programme et le niveau de ses conférenciers
nous disent l’ampleur des questions. Mais surtout, il célèbre en ce lieu de pensée la dignité
des hommes et des femmes qui ne veulent pas
s’en remettre aux fatalités, aux paramètres ou
aux technologies. Une fois encore, huit siècles
après Robert de Sorbon, la fertilité de l’esprit
est notre bouclier § J.-M. C.
|3
2010 CITÉ DE LA RÉUSSITE
réinventer le face-à-face
I
nutile de faire l’apologie de la vraie rencontre. La Cité de la réussite, imaginée
à l’origine pour favoriser le dialogue, a
donné depuis ses débuts la preuve de
sa nécessité. Confrontation directe entre le
public et les intervenants, débat ouvert avec
un jeu de questions/réponses, ce forum des
idées encourage la spontanéité des échanges,
mais, surtout, et c’est ce qui le rend su singulier, il accorde une place à l’émotion.
Or quoi de plus fort qu’un moment sans
filtre ? Une parole qui émeut est une parole
qui marque. La Cité de la réussite doit son
succès aux hommes et aux femmes qui lui
permettent d’être, depuis ses débuts, le lieu
du verbe et de la transmission.
A l’heure du « tout-communication » virtuel, alors sur les GSM, SMS et MSN semblent
avoir détrôné la parole, la Cité de la réussite
trouve plus que jamais sa légitimité. Celle
du débat réel.
Lieu de réflexion, dévolu quarante-huit heures durant à l’échange, la Cité de la réussite
replace le débat au centre de l’agora. Elle
invite le public à écouter, à réagir, à poser
des questions.
Hormis son évidente capacité à contrebalancer les excès de la virtualité, cette tribune
a un secret : la fidélité. Fidélité des équipes
organisatrices, les mêmes depuis ses débuts.
Fidélité des intervenants, dont certains reviennent. Fidélité des modérateurs, qui figurent
parmi les journalistes les plus compétents
du métier. Fidélité du public, dont les rangs
augmentent à chaque édition. Fidélité, enfin,
des partenaires, dont certains sont devenus
« historiques » § les Organisateurs
4|
Sommaire
Dans le monde
des idées
comme dans
celui de
l’éducation,
les freins
se nomment
habitudes ou
Se réinventer
en permanence…
Quelle alternative ?
par Marc Sellam,
Président de IONIS Education Group
conventions, parfaites justifications à l’immobilisme.
Depuis trente ans, nous pensons notre métier et
agissons selon une philosophie qui semble trouver
6 ça c’est passé à la cité
7 la cité de la réussite a 20 ans
9 France
Réinventer le modèle républicain
une nouvelle jeunesse. Nous sommes conservateurs
sur les valeurs et sur les principes fondateurs de
notre Groupe. Notre réputation est là pour prouver
qu’un Groupe privé ne signifie pas l’absence de sens
12 eurOpe
ni d’éthique. Mais nous cherchons aussi la constante
Peut-on se passer de nations ?
Les étapes de la construction européenne
réinvention en ce qui concerne nos pratiques, nos
13 MOnde
capacités d’initiative, d’innovation, d’adaptation.
La générosité et la solidarité en question
Se réinventer c’est assumer et même
23 sOciété
toujours encourager une attitude
Le choix du mieux vivre
L’égalité des chances à l’école
Ethique et progrès scientifiques
41 écOnOMie
Une nouvelle vision de l’industrie
Réinventer l’automobile
L’entreprise à l’ère numérique
Défis écologiques et nouveaux modèles économiques
52 tendances
La cuisine a ses recettes
Mode, un éternel recommencement
Rapprocher la société de ses artistes
contraignante faite de doute, d’écoute,
d’ambition, d’un réalisme au service de
l’action et de la formation des nouvelles
intelligences des entreprises. C’est
chercher la remise en cause et non
la chaleur indolore des certitudes.
C’est un état d’esprit que nous sommes
64 ces déBats-là
très fiers de partager avec les invités
Reportage photo sur 20 ans de Cité
et les partenaires de cette Cité
Directeur de la publication : Franz-Olivier Giesbert • Numéro spécial conçu et écrit par Olivia Roland •
Réalisation : E-graphics • Iconographie : Anne Lorré (AFP) • Impression : La Galiote-Prenant
de la Réussite 2010 exceptionnelle.
Ionis Education
Group est le premier
groupe de l’enseignement supérieur
privé français.
Il compte 16 000
étudiants, plus de
2 000 enseignants
et intervenants
ainsi que 60000
Anciens. Le Groupe
est formé de
15 Ecoles et entités
éducatives.
2010 CITÉ DE LA RÉUSSITE
CITÉ DE LA RÉUSSITE 2010
Ça s’est passé à la Cité…
Un Nobel sur un plateau
Autoproclamé président
d’honneur de la Cité de la
réussite, Elie Wiesel y a participé pour la première fois
en 1994. Une prestation qu’il
a appréciée, puisqu’il l’a renouvelée cinq fois. C’est ici, en
2006, que, répondant à une
question de Paul Amar, il a
annoncé, au grand regret de
l’auditoire, qu’il ne serait pas candidat à la présidence de
l’Etat d’Israël. En 2006, il fut invité à préfacer le « Compte
rendu de la Cité de la réussite », dont voici un extrait:
« Université globale ? Nations unies de l’intelligentsia mondiale ? Le Who’s Who de ce qui compte dans la vie politique,
littéraire et économique ? La Cité de la réussite mérite bien
son nom. En attirant des personnages illustres dans tous les
domaines, elle représente une vraie victoire sur la routine :
chacun de ses colloques est une fête. On en ressort stimulé,
enrichi. Quant au public, toujours nombreux, son enthousiasme
reste contagieux. Les thèmes interpellent l’artiste et le philosophe autant que l’industriel et le savant. Etudiants et parents,
lycéens et tuteurs, français et étrangers, jeunes et moins jeunes... on se bouscule pour entendre tel écrivain, tel physicien.
Trop de vedettes ? Chaque présentateur ou conférencier en fait
partie. Partout, les débats, parfois contradictoires, se déroulent
dans une ambiance chaleureuse, amicale. Nul incident, nulle
turbulence… Tant de questions, tant d’idées, tant de défis : pourquoi doit-on attendre un an pour les confronter à la Cité de la
réussite ? » § ELiE WiEsEL
6|
20 ANs DE DébATs D’iDéEs
Des lieux de dialogue
Le Grand Amphi
Inauguré en 1889, décoré, côté
scène, d’une fresque signée Puvis
de Chavannes et orné, côté tribunes, de bustes représentant de
grandes personnalités, dont Descartes et Robert de Sorbon, il peut
recevoir 3 000 personnes. C’est le
lieu phare de la Sorbonne, celui
des débats d’ouverture et de clôture de la Cité de la réussite.
L’amphi Richelieu
Cet amphithéâtre porte le nom
du cardinal de Richelieu, élève et
proviseur à la Sorbonne. C’est là,
durant la Cité de la réussite de 1996,
que Daniel Cohn-Bendit a décidé
de relancer sa carrière politique en
France. Il n’avait pas remis les pieds
à la Sorbonne depuis le mois de
mai 1968 !
Les amphis Descartes,
Liard et Turgot
Ces trois amphithéâtres sont eux
aussi des incontournables de la
Cité. En 1990, dans un Turgot
plein à craquer, le tout jeune et
élégant patron de L’Oréal, Lindsay
Owen-Jones, a tombé la veste tellement la salle était pleine et surchauffée.
Née de l’imagination conjointe de
trois étudiants en gestion, à Paris-II,
la Cité de la réussite a débuté à la manière d’un pari un peu fou. Institution
universitaire prestigieuse, la Sorbonne était encore, il y a deux décennies, très fermée aux projets d’entreprise, qui étaient alors l’apanage des
écoles de commerce.
En ayant l’audace – et, a posteriori,
l’intuition – d’inviter un représentant
du monde des affaires à intervenir,
les organisateurs de la Cité anticipaient une demande qui n’a cessé de
croître depuis. Séduit à l’idée de venir
parler à un parterre d’étudiants réunis pour l’occasion dans le grand
amphithéâtre de la Sorbonne, François Dalle, alors charismatique PDG
de L’Oréal, a ouvert
la voie.
Si, lors de cette
première édition, la
magie a opéré, c’est
aussi que la Cité de
la réussite tombait
à point nommé :
l’université avait
besoin de se réconcilier avec le monde
du travail, et le débat d’idées pouvait
l’y aider.
Au fil des années,
la Cité s’est étoffée,
pour devenir un
Davos de la pensée.
D’une soirée unique, elle est passée
à trois jours entiers
de débats et de
conférences. D’un
seul amphithéâtre,
à plusieurs, puis à
tous, jusqu’à s’adjoindre l’Odéon, le
Collège de France et
même le Sénat. Si
Paris est son berceau, la Cité s’est
exportée. Marseille,
Lille et Lyon, chacune leur tour, l’ont
accueillie. Avec un thème central et
une grande variété de débats, répartis
l’espace d’un week-end dans différents lieux, la Cité est devenue le
rendez-vous culturel attendu de
tous.
Scientifiques, politiques, intellectuels, humanitaires, médecins,
artistes, chefs d’entreprise, fondateurs
d’association … qu’ils soient français,
européens ou étrangers, en vingt ans,
ils sont plus de 800 à être venus évoquer leur expérience.
Parmi eux, Giovanni Agnelli,
Jacques Chirac, Robert Maxwell, JeanMarie Messier, Yehudi Menuhin, Yves
Montand, Jacqueline de Romilly,
George Steiner, Sharon Stone…
A la fois canal de transmission entre
le monde étudiant et le monde actif,
cette rencontre est un creuset où naissent projets et vocations.
En 2010, « Tout réinventer », thème
prémonitoire qui prouve une nouvelle
fois que la Cité est bien dans la cité §
Témoignage
Marina, 24 ans,
étudiante en journalisme
« Je suis venue à plusieurs reprises à
la Cité. Cette année, ce sera la 5 e fois.
Je me souviens de Mathieu Kassovitz,
avec son chien, dans une salle du lycée
Louis-le-Grand. J’ai été marquée par
un débat de clôture avec le frère du
roi de Jordanie de l’époque. C’était
un moment de grande tension entre
Israéliens et Palestiniens.
Les paroles échangées ce soir-là
étaient pleines d’espoir. Il y a eu aussi
un débat avec George Steiner, tellement passionnant que j’aurais pu
l’écouter des heures. Je me rappelle
bien entendu le défilé des prétendants
à l’élection présidentielle de 2007.
Et Dominique de Villepin : l’ambiance était électrique! Je me souviens
aussi d’un débat sur l’amour avec
Frédéric Beigbeder, au cours duquel
un type déguisé en gros cœur s’était
précipité sur l’estrade du Richelieu en
criant : “Angélique, je t’aime !” » §
« Je ne sais pas pourquoi,
mais, à la Cité, les débats
sont différents. il y a
une qualité d’éCoute
que Je n’ai trouvée
nulle part ailleurs. »
Bronislaw Geremek, cdlr 1990
|7
CITÉ DE LA RÉUSSITE FRANCE
Réinventer le modèle républicain
Marianne, le visage de la République française.
En France, elle a plus de 200 ans.
Un âge canonique ? La République
en question et la parole aux jeunes.
L
a République est souvent associée à l’égalité des chances.
Dans les faits, ce n’est pas à
proprement parler le cas ! L’ascenseur social ne figure pas au fronton
de nos édifices publics. Dans notre
France secouée par l’incertitude,
la morosité économique et sociale
et le grand vent de l’extérieur, le
modèle républicain ressemble
parfois à un radeau de la Méduse
ou à un mirage. S’il doit assurer
la liberté, œuvrer à l’égalité et
déboucher sur la fraternité, notre
idéal commun fait parfois piètre
figure. Le modèle républicain
serait-il rouillé ? Une République
vivante n’est-elle pas une République capable de se réinventer,
une République qui laisserait
davantage de place à la citoyen-
neté, à la justice et à la diversité ?
La jeunesse s’y reconnaît-elle, s’y
épanouit-elle ?
Les jeunes politisés
Entre héritage et expérimentation,
quel lien la jeunesse entretientelle avec la politique ? « Si le taux
d’abstention des jeunes aux élections
est élevé, ceux qui se
sentent concernés le
sont vraiment , souligne Candice, 25 ans,
étudiante en histoire
et inscrite, comme
plusieurs de ses amis,
à l’UMP. Informés plus
vite grâce à Twitter et
Facebook, on est, dit-elle,
plus critiques. » Qu’ils
soient de droite ou
de gauche, les jeunes
se mobilisent pour la
défense des droits de
l’homme, le système
éducatif… et réinventent les formes de
l’action politique.
Ainsi, le 14 février,
ont-ils imaginé un
kiss-in pour défendre
les droits des homosexuels et des
couples mixtes.
Parce qu’ils sont l’avenir de la
nation, celle-ci a compris qu’elle
devait les impliquer. Les conseils
municipaux de jeunes ont pris leur
vitesse de croisière. Après avoir
mené campagne, Alexia, 12 ans,
vient d’être élue à la mairie d’Asnières, où elle est chargée de la commission « culture et loisirs ». En ces
temps de repères brouillés, qu’est-ce
qui préoccupe les 16-25 ans * ?
Réponse pour 87 % d’entre eux : le
chômage et l’emploi §
*
Le saviezvous ?
• Le mot « république » provient du
latin res publica,
qui signifie « chose
publique » et désigne l’intérêt général.
• La Ire République
a été proclamée le
21 septembre 1792,
à la suite de l’abolition de la royauté.
• « Liberté, égalité,
fraternité » est la
devise de la République française. Si
elle puise ses origines dans la Convention nationale, en
1793, elle n’a été
adoptée officiellement qu’à la fin du
XIXe siècle, par la
IIIe République.
Sondage TNS-Sofres, octobre 2009.
Témoignage SaRah, 24 anS,
étudiante en SocioLogie
CDLR : Vous sentez-vous concernée
par la politique ?
Evidemment. En tant que citoyenne, ne pas
s’y intéresser, ce serait oublier les femmes
qui se sont battues pour nos droits.
La République vous semble-t-elle offrir
aux jeunes un cadre et des moyens
adaptés à leurs aspirations ?
C’est peut-être son idéal mais, dans la
pratique, c’est loin d’être le cas. J’ai surtout
l’impression qu’ici, quand un jeune a des
envies, il vaut mieux qu’il soit bien né
pour qu’elles se réalisent. Se battre, même
beaucoup, ne suffit pas toujours. Il y en a
qui sont plus égaux que d’autres, comme
dirait Coluche, qui reprenait Orwell §
|9
Les commerçants
et leurs clients attendent
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EUROPE CITÉ DE LA RÉUSSITE
CITÉ DE LA RÉUSSITE MONDE
Les étapes
de la construction
européenne
Peut-on se passer de nations ?
Les Etats-Unis d’Europe, une
bonne vieille idée neuve qui
plaît encore aux jeunes, même
si le chemin de croix communautaire a souvent de quoi
désespérer les plus fidèles.
1990 : année
charnière
La chute du mur de
Berlin n’a que quelques mois quand
Alexandre Dubcek,
l’homme du Printemps de Prague en
1968, nouveau président du Parlement
tchécoslovaque,
accepte de venir à
la Cité de la réussite
rencontrer la jeunesse européenne.
Son message : « Nous
avons été libérés, il va
falloir reconstruire ».
12 |
L
’idée européenne s’est formée
progressivement à partir du
XVIe siècle. Si les penseurs
des Lumières l’évoquaient, c’est
la Révolution française qui a tenté
sans succès d’unifier les peuples
contre les monarchies. L’Europe
moderne est née sur les cendres
de la Seconde Guerre mondiale,
avec cette notion volontariste
que l’union fondée d’abord sur
la solidarité économique serait le
meilleur gage de paix et de prospérité. Si l’Union européenne a
réussi à instaurer la paix, à s’unir
après la chute du communisme,
elle n’a pas assuré une prospérité
et une justice suffisantes pour éradiquer le chômage et la pauvreté.
Premier ensemble commercial
de la planète, elle reste un nain
diplomatique. Mais son évolu-
tion, toujours lente sous le regard
impatient ou agacé des contemporains, est vertigineuse à l’aune de
l’Histoire.
Tandis qu’un courant communautarisme prône une Europe
moins limitée dans ses ambitions
que celle du marché commun, la
tentation du repli, nourrie par
la crise, refait surface. L’Europe
sera-t-elle un jour une fédération
au nom de laquelle les Etats abdiqueront leur souveraineté ? Ou la
force des nations et les particularismes survivront-ils au besoin de
s’unir et de se fondre en un bloc
capable de peser sur le devenir du
monde ? Etudiant en droit, Lucas,
21 ans, a toujours connu l’Europe.
Ce qu’elle représente pour lui ?
« L’avenir. » Il lui semble que son
pouvoir est réel, mais qu’elle peine
encore à faire entendre sa voix. « Je
suis déçu, dit-il, que la présidence ne
soit pas occupée par une personnalité
forte, qui sache fédérer. »
Que pense-t-il du rejet de la
Constitution en 2005 ? A l’époque,
Lucas n’avait pas l’âge de voter : « Je
reste confiant, dit-il. J’ai l’impression,
quand je parle avec mes amis, que
l’Europe, c’est davantage qu’une idée ;
c’est un état d’esprit, une façon de penser, quelque chose qui nous rassemble
vraiment. » Prophétie ? §
1951 Dans une déclaration rédigée avec Jean Monnet, Robert
Schuman appelle la France,
l’Allemagne, l’Italie, la Belgique,
les Pays-Bas et le Luxembourg
à mettre en commun leurs
productions de charbon et
d’acier. La Ceca (Communauté
européenne du charbon et de
l’acier) était née.
1957 Le traité de Rome institue
la Communauté économique
européenne (CEE). Les Six se
lancent dans l’aventure d’un
marché commun, en partant
de l’idée que l’économie sera
la première pierre de l’édifice
européen.
1979 La CEE se dote d’un Système monétaire européen
(SME), qui vise à encadrer l’évolution des cours des monnaies
des pays signataires afin de
renforcer la cohésion économique de l’ensemble. C’est le
premier pas, timide, vers une
monnaie commune.
1985 Les accords de Schengen
instaurent une frontière commune aux pays signataires. Les
frontières entre les états disparaissent progressivement.
1992 Avec l’adoption du traité
deMaastricht,laCommunauté
européenne devient l’Union
européenne et se dotera d’une
monnaie unique.
2002 Mis en circulation sous
sa forme fiduciaire, l’euro
devient la monnaie officielle
de l’Union européenne et la
monnaie unique commune à
onze de ses Etats membres.
2005 L’Union européenne,
élargie après la chute du mur
de Berlin, envisage de se doter
d’une Constitution. Rejetée par
les Français et les Néerlandais,
consultés par référendum, sa
ratification est suspendue. Un
texte a minima sera adopté
quatre ans plus tard par les
Parlements des 27 §
La générosité et la solidarité en question
Aider en partageant et en tendant la main.
Non profit or for profit : la philanthropie se professionnalise. Lui permettre d’évoluer, c’est lui
donner les moyens de ses ambitions.
L
a philanthropie, c’est l’humanisme
en action. Un philanthrope cherche
à améliorer le sort de ses semblables
de manière désintéressée. Si, en France,
la générosité et la solidarité ont longtemps été considérées comme l’apanage
et la responsabilité des seules institutions
publiques, les mentalités ont évolué ces
dernières années. Et en Europe, à l’image
de l’Allemagne, des Pays-Bas ou de la Belgique, la philanthropie s’intègre désormais
aux rouages de la société civile.
Encouragées par des incitations fiscales,
des entreprises définissent une stratégie
et une politique d’accompagnement de
projets qui peuvent relever des domaines
culturel, humanitaire ou éducatif, mais
doivent être à but non lucratif. Certains
grands groupes ont même créé des fondations à leur nom, chargées de porter haut
et fort l’étendard de leur combat. C’est en
Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, berceau de la générosité chrétienne défiscalisée, que le marché de la philanthropie
est le plus développé. Les donateurs sont
des particuliers – grosses fortunes ou individus charitables –, des entreprises – certaines cotées au CAC 40, d’autres simples
PME –, des fonds financiers spécifiques,
mais, surtout, des fondations.
En s’inspirant, ou pas, des modèles
anglo-saxons, comment favoriser les dons
privés et favoriser les actions de mécénat ?
En quoi, en France, le secteur privé pourrait-il se substituer au secteur public ?
Quels sont concrètement ses domaines
d’action ?
Le mécénat d’entreprise est aussi un
outil de communication. Avec ses chargés
de mécénat, la philanthropie d’entreprise
se professionnalise. Comment s’analysent
les dossiers philanthropiques de demande
de soutien ? Quels en sont les ressorts et les
exigences, en matière, par exemple, d’impact et de retour sur investissement ?
La médiatisation permanente des injustices, catastrophes et autres inégalités
engendre un syndrome de moralisation
au sein de nos sociétés privilégiées, qui
n’hésitent plus à s’engager. Les bonnes
intentions ne suffisant pas toujours, les
moyens pour générer de l’argent se multiplient – comme aux Etats-Unis, avec la
création de fonds au sein même des structures concernées. Même certaines ONG
s’y mettent. L’argent appelant l’argent, le
sujet n’est donc plus tabou, au contraire.
Et le placement éthique est en passe de
devenir un placement citoyen §
| 13
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Toute l’info sur l’éducation
education.gouv.fr
Programme spécial
FORUM DE L’ÉDUCATION ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
SAMEDI 10 AVRIL 2010
01 • 11h à 12h30 - GRAND AMPHI
Ouverture de Valérie Pécresse
Clara Gaymard
Axel Kahn
Alain Minc
Maria Nowak
Économie, science, éducation et société :
comment tout réinventer ?
11h00 à 12h30 - GUIZOT
Ferran Ferrer
Jean-Michel Fourgous
Roland Genet
L’école 2.0 : comment apprendre
et enseigner à l’ère numérique ?
modérateur : Marie-Anne Nourry
modérateur : Thierry Guerrier
41 • 14h30 à 16h00 - GUIZOT
16h30 à 18h00 - GUIZOT
Pascal Charvet
Jean-Claude Daigney
Bruno Magliulo
Laurent Batsch
Julie Coudry
Pierre Tapie
Orientation et formation : quelles clefs
pour inventer sa vie professionnelle ?
Grandes écoles et universités :
comment progresser et se réinventer ?
modérateur : Isabelle Maradan
modérateur : Maëlle Flot
18 • 18h30 à 20h00 - DESCARTES
18h30 à 20h00 - GUIZOT
Alain Bentolila
Jean-Marie Cavada
Philippe Claudel
Marcel Crahay
Nicolas Delesque
Gérard Willeme
La société de la connaissance :
entre partage et apprentissage.
De l’École à l’Université :
comment réinventer l’ascenseur social ?
modérateur : Stéphanie Bonvicini
modérateur : Emmanuel Vaillant
18h30 à 20h00 - LIARD
Conception : Délégation à la communication – Ministère de l’Éducation nationale
Françoise Gri
Alain Griset
Marie-Christine Théron
Éducation et entreprise : le pari de l’apprentissage.
modérateur : Patrick Arnoult
DÉCOUVREZ L’ ACTUALITÉ
ET LES SERVICES
présentation du système éducatif,
information ciblée (parents,
professionnels, élèves), orientation,
bourses et aides financières,
inscriptions, résultats du bac,
concours
SUIVEZ
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dailymotion
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DIMANCHE 11 AVRIL 2010
26 • 14h30 à 16h00 - GRAND AMPHI
Jean-Michel Blanquer
Richard Descoings
Marc Drillech
Jean-Pierre Rosenczveig
Réinventer l’éducation :
tout changer ou changer de méthode ?
modérateur : Emmanuel Davidenkoff
| 17
MONDE CITÉ DE LA RÉUSSITE
sida L’afrique, bataiLLe décisive
Poursuivre l’action engagée.
Un quart de siècle après les premiers
cas établis de sida, quelques pays
d’Afrique montrent qu’il est possible, en faisant preuve de détermination, de réduire les taux d’infection. Au Kenya et au Zimbabwe, la
proportion de personnes porteuses
du VIH, le virus à l’origine du sida,
a baissé. La
lutte mondiale
contre le sida
est à la croisée
des chemins.
Pour qu’elle
soit couronnée de succès,
et que la pandémie cesse de
se propager, il
faut renforcer les stratégies nationales, faciliter la
prévention, les soins et les traitements et poursuivre les programmes d’éducation. Si les crédits
alloués à la lutte contre le sida permettent de constater des progrès,
d’énormes efforts restent à faire.
Le continent africain demeure la
région du monde la plus touchée.
Maria Novak
L’exemple du
microcrédit
bangladais
Economiste née en Pologne en 1935, Maria Novak
est une spécialiste du
microcrédit qui se bat
pour permettre aux plus
défavorisés d’accéder aux
emprunts. En créant l’ADIE, en 1989, elle a souhaité adapter à la France le principe du microcrédit, un système dont elle a découvert les vertus en
rencontrant le fondateur de la Grameen Bank, au
Bangladesh. L’Association pour le droit à l’initiative
économique aide des personnes exclues du marché
du travail et du système bancaire classique à créer
leur entreprise et leur propre emploi. Particulièrement efficace dans le tiers-monde, le microcrédit
s’est développé de façon considérable en Asie, en
Afrique et en Amérique latine. Grâce à ce type de
financement, des millions de personnes à travers
le globe vivent aujourd’hui de leur travail. Depuis
quelques années, le microcrédit se développe aussi
dans les pays industrialisés d’Europe et d’Amérique du Nord §
18 |
L’Afrique représente en effet 67 %
du total des personnes vivant avec
le virus et 72 % des décès dus au sida
(chiffres 2007). Face à cette situation
d’urgence, la communauté internationale continue à se mobiliser
et à fournir l’assistance financière
et technique nécessaires. Créé en
2001 par l’ONU, le Fonds mondial
de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme intervient non
seulement en Afrique mais partout
dans le monde. Cette institution
financière internationale est chargée d’intensifier la lutte contre les
trois pandémies les plus meurtrières, en étant le premier financeur
multilatéral. A ce jour, il a déjà fait
la preuve de son efficacité et engagé
19,3 milliards de dollars US dans
144 pays pour soutenir des programmes de prévention, de traitement et de soins §
Jacques attali
La finance contre la pauvreté
Professeur, écrivain, conseiller
spécial auprès
du président Mitterrand,fondateur
et premier président de la Banque
européenne pour
la reconstruction
et le développement, Jacques
Attali a fondé PlaNet Finance en 1998 et en assure depuis la présidence. PlaNet Finance est une organisation de
solidarité internationale dont la mission est de
lutter contre la pauvreté en recourant à la microfinance afin d’améliorer l’accès aux services
financiers pour les populations pauvres qui en
sont exclues. Depuis sa création, PlaNet Finance
s’est développée en un groupe d’organisations
(Groupe PlaNet Finance) offrant une gamme de
services diversifiée. Ces entités sont composées
d’équipes dédiées et spécialisées réunissant plus
de 1 000 professionnels. Basés à Paris, PlaNet
Finance et son réseau international sont actifs
dans près de 80 pays §
L'outil indispensable des décideurs
et professionnels de l'éducation
Un site d’information réactualisé chaque jour
Une newsletter envoyée à plus de 30 000 abonnés.
« il N’y a pas
d’autre
alterNative
que la paix. »
shiMoN peres,
cDLR 1992
L’essentiel de l’enseignement supérieur
> La Lettre l’Etudiant / Educpros :
un hebdo pour retrouver l’essentiel de l’actualité
et les grands enjeux du secteur.
> Les synthèses, quatre suppléments thématiques annuels.
Des services
> Les conférences thématiques (levée de fonds, marque, etc.).
> La plate-forme de blogs.
> Les bases de données en libre accès :
les 500 personnalités qui font le supérieur,
les 2 600 établissements, l’annuaire des professionnels
de l’éducation, l’annuaire des formations.
w Le site des professionnels de l’éducation
un site du
réinventer
réinventer
réinventer
Publié par HSBC France - © Getty images, © Corbis
HSBC France,
la Banque partenaire
de la Cité de la Réussite
Partenaire depuis 17 ans, HSBC exprime son ouverture sur le monde
et son engagement auprès des jeunes générations.
Pour HSBC cette manifestation est un moyen d’aller à la rencontre
des jeunes et de mieux connaitre leurs interrogations sur la société,
d’être ainsi avec eux un acteur du monde de demain.
Pour plus d’information :
http://www.hsbc.fr/1/2/hsbc-france/a-propos-d-hsbc/developpement-durable
Chacun accorde une valeur différente
à ce qui l’entoure.
CITÉ DE LA RÉUSSITE SOCIÉTÉ
Le choix du mieux-vivre
Entamer une nouvelle carrière,
emprunter une voie moins routinière,
changer de vie peut aussi obéir
à une nécessité.
E
t si le temps était venu d’inventer un mode de vie plus proche
de ses aspirations profondes ?
Salarié dans une entreprise de transport, Guy a sauté le pas. Il raconte :
« C’était il y a deux ans, j’avais quarante ans, des jumeaux de quatre ans
et j’en avais assez de vivre en ville, avec,
dans la semaine, des contraintes de
temps phénoménales et, le week-end,
par manque d’argent et d’énergie, pas
d’autre choix que de rester enfermé dans
un petit appart. » Il profite d’un plan
social pour négocier son départ
et changer de vie. « A l’époque, ma
femme ne travaillait pas, c’était plus
facile. » Aujourd’hui, Guy vit dans
les Pyrénées et restaure une ferme.
« Nous cultivons des légumes bio. C’est
vraiment une autre vie ! Fatigante, car
nous faisons tout nous-mêmes, mais
tellement satisfaisante. » Exemple
d’une reconversion réussie, le choix
de Guy, qui fait chambre d’hôtes et
vend sa production au marché et
aux restaurateurs locaux, illustre
un phénomène bien connu, celui
du retour à la nature. Un choix plus
simple quand il est désiré. Car parfois ce sont les circonstances qui
poussent au changement. Rupture,
pression professionnelle devenue
toxique… des cas extrêmes mais
réels, aggravés dans un contexte
économique tendu.
Qu’ils craquent, qu’ils en aient
leur claque du « métro, boulot,
dodo » ou qu’ils aient simplement
envie de prendre des chemins de tra-
Cultiver son jardin,
un rêve candide
qui peut devenir une
réalité fructueuse.
verse, les candidats au changement
se multiplient. « A Paris, les loyers
sont tellement élevés, raconte Claire,
jeune assistante dans la communication, qu’avec mon copain on est tentés
de bouger. » Si, pour certains, le mouvement est facile, d’autres hésitent
à sauter le pas : « J’aimerais trouver
du boulot ailleurs qu’à Lyon, mais il y
a tellement de gens sans emploi en ce
moment que je ne veux pas lâcher la
proie pour l’ombre », confie Arthur,
un Lillois, responsable de réseau
dans un laboratoire pharmaceutique, qui aimerait se rapprocher de
ses parents. Qu’il s’agisse de changer de lieu de vie ou d’orientation
professionnelle, le passage à l’acte,
quand il n’est pas forcé, peut donc
rester de l’ordre du fantasme.
La culture coaching
Importé des Etats-Unis, le coaching
s’est propagé dans notre société. Un
phénomène de mode ? Pas seulement. Cette méthode d’accompagnement répond à une nécessité
grandissante : trouver une …
| 23
La Poste - Société Anonyme au capital de 1 000 000 000 euros - 356 000 000 RCS PARIS - Siège social : 44 boulevard de Vaugirard - 75757 PARIS CEDEX 15.
Conversations pour une planète plus intelligente : 11e épisode
SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE
réponse à son insatisfaction.
Et si le droit au bonheur existait ?
Malheureux ou inadaptés, les postulants sont souvent des citadins.
Patron de bistrot, Marc en fait partie.
« Ces derniers temps, la société s’est déshumanisée. Les clients sont tellement
stressés que mon boulot a perdu tout
son charme. Mon affaire tourne, mais
mon moral moins. Je rêve de retrouver
la chaleur des rapports humains. »
Décidé à redonner du sens à sa vie,
Marc poursuit : « C’est surtout une
question de valeurs. »
La course à l’argent et à la performance aurait-elle fait long feu ?
Bien qu’une partie de la population
puisse s’offrir le luxe de réfléchir à
réorganiser son temps, une autre
ne se pose pas la question. Qu’ils
soient exclus ou en situation précaire, des hommes et des femmes
vivent aujourd’hui d’expédients.
S’ils ont certes à réinventer leur vie,
ils n’ont pas toujours les moyens d’y
parvenir. Pour les aider, associations
et institutions sont là. Une fois sur
les rails, comment modifier son
existence et réenchanter sa vie ? En
évaluant ce que l’on est et là où l’on
souhaite aller, mais surtout en gardant confiance. Pour vivre mieux
et retrouver sa dignité, ne faut-il
pas déjà avoir évacué ses peurs ?
Accepter de perdre (si l’on a encore
quelque chose à perdre) pour savoir
gagner, et intégrer le changement à
son mode de vie et de pensée. Finie
la certitude des carrières au long
cours. La mobilité, forcée ou volontaire, doit succéder à la tentation
sédentaire. A en croire les sondages, les jeunes seraient nombreux
à souhaiter devenir fonctionnaires.
La réalité, cependant, pourrait être
…
26 |
Martin Hirsch,
politique humaniste
Martin Hirsch, président de l’Agence pour
le service civique, était jusqu’à peu hautcommissaire aux Solidarités actives contre
la pauvreté et à la Jeunesse. Entré en politique à 34 ans, il a été directeur du cabinet
de Bernard Kouchner au secrétariat d’Etat
à la Santé et à l’Action sociale et conseiller
chargé de la santé au cabinet de Martine
Aubry.
Devenu président d’Emmaüs France
en 2002, Martin Hirsch a démissionné de
son poste pour assurer l’indépendance du
mouvement après sa nomination au sein
du gouvernement Fillon. Son souhait :
« Sortir de la dichotomie entre une gauche qui
défendrait l’assistanat et une droite qui s’est
arrogé le monopole de l’effort. » Si l’aspect
politique de sa carrière a pris le dessus,
Martin Hirsch continue à se battre pour
ses convictions. Il a lancé en février le
service civique pour les jeunes, un projet
d’engagement volontaire destiné aux 1625 ans. Et si réenchanter sa vie, c’était être
solidaire ? §
différente. Elise, 27 ans, titulaire
d’un master de langues O, ne trouvait pas d’emploi. « Plutôt que de
désespérer, j’ai monté une structure
qui propose des services de traduction
et d’interprète. Et ça marche ! » Réinventer sa vie, c’est déjà en prendre
les rênes en mains §
Frère Samuel, Dieu et l’entreprise
Agrotourisme : des
vignerons deviennent
hôteliers pour diver­
sifier leur activité.
Samuel Rouvillois a rejoint la Congrégation des frères de saint
Jean à 21 ans. Ordonné prêtre en 1988, il est titulaire d’un doctorat
de philosophie et d’une maîtrise de théologie. Favorable à l’humanisation du travail,
pour laquelle il prêche
et milite, il est expert
auprès du Centre des
jeunes dirigeants et
de l’Association pour
la fondation de service politique. Conférencier ordinaire de
l’Association progrès
du management, de
l’institut Aspen France
et de l’université d’été
du Medef, il travaille
avec de nombreux dirigeants d’entreprise en
les aidant à approfondir leur réflexion sur la place de l’homme, et plus particulièrement
des jeunes, dans le monde du travail. Auteur d’articles, d’ouvrages,
le frère Samuel est également présent sur la Toile. Il accompagne
le Club E-Réflexion sur le thème d’une économie à visage humain.
Car, contrairement à ce que pensait Marx, le travailleur semble
avoir besoin de Dieu §
Bâtissons des villes plus intelligentes.
Chaque année, c’est l’équivalent de 16 fois la population parisienne
qui s’ajoute à la planète. Il y a deux siècles, un homme sur dix vivait
en ville. Aujourd’hui, c’est bientôt un sur deux dans le monde et
quatre sur cinq en France.
Symptomatique du progrès social et économique, cette urbanisation galopante a un impact important sur les infrastructures
urbaines. Tous les élus et collaborateurs de l’administration
centrale et territoriale, les maires, les préfets, les recteurs
d’académie et les chefs d’établissement scolaire, sont conscients
de l’urgence de la situation.
Les missions de ces responsables – éduquer la jeunesse, préserver
la santé et la sécurité des citoyens, favoriser le commerce, fluidifier
le trafic aérien, ferroviaire et routier – sont, par ailleurs, rendues
plus complexes par la crise économique mondiale.
Des solutions existent pourtant. Partout dans le monde, nos
systèmes urbains deviennent plus intelligents.
À Stockholm et à Londres, les transports publics exploitent des
systèmes intelligents pour réduire la circulation et la pollution.
À Paris, un grand centre hospitalier met en place une solution
de gestion patients-soins qui permet de suivre toutes les étapes
du séjour d’un patient.
À New York, les forces de l’ordre luttent plus efficacement contre
la criminalité et progressent dans la prévention.
À Albuquerque, la municipalité a obtenu un retour sur investissement de 2000 % en mutualisant l’information entre ses différents
services. Au Brésil, un système intelligent de gestion de l’eau,
dans le bassin fluvial Paraguay-Paraná, améliore la qualité de
l’eau pour les 17 millions d’habitants de São Paulo.
Ces solutions, et bien d’autres, produisent des premiers résultats
et nous rapprochent de la ville intelligente. À Abou Dhabi, la
future cité écologique Masdar préfigure la ville de demain. Ses
responsables projettent d’optimiser le fonctionnement de la cité
en temps réel et de créer ce qui pourrait être la première ville sans
impact négatif sur l’environnement.
Il y a deux siècles, un astronaute aurait aperçu les lumières de
deux agglomérations de plus d’un million d’habitants : Londres et
Pékin. Aujourd’hui, 450 points lumineux éclairent la Terre : ce sont
les centres économiques, administratifs, culturels et techniques
d’une ère d’urbanisation planétaire. Notre avenir dépend de leur
efficacité et de leur croissance.
Bâtissons une planète plus intelligente, ville par ville. Pour en savoir
plus, rendez-vous sur ibm.com/villes/fr
*PENSEZ. IBM, le logo IBM et ibm.com sont des marques déposées d’International Business Machines Corporation dans de nombreux pays. La liste des marques IBM est disponible sur Internet sous la rubrique “Copyright and trademark information”,
à l’adresse www.ibm.com/legal/copytrade.shtml. Compagnie IBM France - 17 avenue de l’Europe - 92275 Bois-Colombes Cedex - RCS Nanterre 552 118 465. © 2010 IBM Corporation. Tous droits réservés.
Conversations pour une planète plus intelligente : 3e épisode
SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE
Offrir à chacun les mêmes opportunités.
L’égalité des chances à l’école
Dans son principe, l’instruction, obligatoire en France jusqu’à 16 ans, apporte le même enseignement à chacun.
Dans la réalité, des inégalités existent.
Le défi est que chacun parvienne
à trouver sa place dans la société.
L
’égalité des chances est une
notion compliquée à définir.
On peut l’assimiler à une exigence qui voudrait que le statut
social des individus d’une génération ne dépende pas des caractéristiques morales, ethniques,
religieuses, financières et sociales
des générations précédentes. En
cela, l’égalité des chances se rapproche de l’équité ; elle favorise
le développement d’« inégalités
justes », légitimées par les efforts
personnels de l’individu.
28 |
L’égalité des chances suppose que
des moyens importants en matière
de santé, de logement et d’éducation soient mobilisés pour que chaque nouvelle génération et chaque
individu au sein de cette génération
aient une chance égale. Mais dans
la pratique, qu’en est-il ? Le principe d’égalité des chances à l’école
a pour objectif que l’origine sociale
ou l’appartenance à une minorité
visible ne détermine pas la destinée scolaire des élèves. Où en eston aujourd’hui ? Le gouvernement
français a fait voter au début …
Lettres
et le néant
« Illettrisme » :
un mot que l’on
voudrait ne plus
employer. Hélas,
dans le monde,
860 millions
d’hommes et de
femmes sont encore
confrontés à l’incapacité de lire et
d’écrire. Rien qu’en
France, en 2004, on
comptait 1,8 million de travailleurs
illettrés.
« Le modèLe de La
materneLLe fonctionne
très bien : tabLe ronde,
participation, créativité...
on devrait Le proLonger
pLus Longtemps. »
RichaRd descoings,
cdlR 2006
Mettons notre intelligence au service de notre énergie.
Depuis le siècle dernier, l’électricité est considérée comme une
source de progrès qui a révolutionné nos modes de vie.
Cependant, sa production et sa distribution sont gérées de manière
centralisée et l’impact sur l’environnement de cette énergie économique
n’est pas toujours étudié.
A l’échelle mondiale, les pertes d’électricité sur les réseaux suffiraient
à alimenter l’Inde, l’Allemagne et le Canada pendant un an.
Des solutions existent pourtant. En Europe, une meilleure efficacité
énergétique permettrait d’économiser 20 % d’énergie d’ici 2020,
soit l’équivalent de 100 milliards d’euros par an.
Notre système d’énergie peut et doit être définitivement amélioré
pour peu qu’on le rende plus intelligent en plaçant des puces et
des capteurs sur les turbines des centrales, les compteurs des
particuliers, et dans le réseau proprement dit. Ce système peut
intégrer des milliers de sources d’énergie, y compris les énergies
renouvelables comme l’éolien et le solaire.
Ce système d’énergie plus intelligent, conçu comme un vrai réseau,
permet l’analyse de toutes ces données de production, de consommation, de transmission… et facilite la prise de décision en temps réel.
Individus et entreprises vont devoir apprendre à consommer
différemment : les compagnies d’électricité en optimisant la gestion
des charges, les administrations et les communautés en préservant
l’environnement. C’est tout le système qui sera alors plus efficace,
plus fiable, plus réactif… plus intelligent.
Les scientifiques et les experts d’IBM travaillent sur de telles solutions.
Nous collaborons avec des entreprises du secteur de l’énergie pour
accélérer l’adoption des réseaux intelligents, accroître leur fiabilité
et mieux informer les clients sur leur consommation. IBM participe
à sept des dix plus grands projets mondiaux de gestion automatisée
des compteurs.
IBM étudie également le moyen de transformer les véhicules
électriques en un système de stockage capable de gérer les
surplus d’énergie.
Nos réseaux électriques peuvent être à nouveau une source de
progrès à condition d’insuffler de l’intelligence dans tout le système.
Nous pouvons le faire.
Bâtissons une planète plus intelligente. Pour en savoir plus, rendezvous sur ibm.com/think/fr/energy
*PENSEZ. IBM, le logo IBM et ibm.com sont des marques déposées d’International Business Machines Corporation dans de nombreux pays. La liste des marques IBM est disponible sur Internet sous la rubrique “Copyright and trademark information”,
à l’adresse www.ibm.com/legal/copytrade.shtml. IBM France, Tour Descartes - La Défense 5 - 2, avenue Gambetta - 92400 Courbevoie - RCS Nanterre 552 118 465. © 2009 IBM Corporation. Tous droits réservés.
Chaque pas en avant est un but…
Le monde avance vers un avenir que nous nous
Repousser les frontières. Celles du savoir,
Pour un monde qui se nourrira de toutes les cultures
Pour cet avenir là, nous nous devons,
devons, aujourd’hui, d’imaginer et de construire.
de l’imagination, de la création.
et fera évoluer ce qu’il y a de meilleur en l’Homme.
chaque jour de faire un pas en avant.
la référence qualité prix
CITÉ DE LA RÉUSSITE SOCIÉTÉ
Global travel
Global design
Global properties
Global markets
Global news
Global culture
Global sports
Global music
Global business
Global investments
… de l’année 2006 une loi pour
l’égalité des chances qui invite les
partenaires privés à mener à bien
des actions de grande ampleur. Des
grandes écoles ont mis en place
des dispositifs destinés à encourager l’admission de lycéens issus de
quartiers défavorisés. Parmi elles,
l’Institut d’études politiques de
Paris et ses conventions d’éducation
prioritaire, ainsi que l’Essec et son
dispositif « Une prépa, une grande
École, pourquoi pas moi ? ».
Dans les lycées professionnels,
en revanche, peut-on encore parler
d’égalité des chances ? Comment
améliorer la reconnaissance et l’organisation de ce type d’enseignement et l’aider à ne plus être perçu
comme une voie de garage ? Par
ailleurs, sans brosser – comme JeanPaul Lilienfeld, dans « La journée de
la jupe » – un tableau noir de la situation scolaire dans certaines classes,
comment lutter efficacement contre
la violence et les incivilités ? Comment transmettre aux enfants les
règles de la vie en communauté, et
parvenir à développer le respect et
la capacité de maîtrise de soi ?
L’école peut-elle intégrer la diversité des expressions culturelles et
religieuses, tout en résistant à l’emprise des communautarismes ? Le
port de la blouse ou de l’uniforme
est-il la solution ? Chemin incontournable, l’école, on l’aura compris,
est au cœur du débat. Tantôt défendue, tantôt controversée, elle n’a pas
fini de faire parler d’elle §
La lecture
sous
surveillance
Fondée en 1996 par
François Bayrou,
alors ministre de
l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche,
l’Observatoire
national de la lecture (ONL) a pour
mission de contribuer à la maîtrise
de la langue tout
au long de la scolarité et d’analyser les
pratiques de lecture
chez les élèves.
Global opinion
Global arts
L’école, pierre de touche
de l’insertion sociale.
Order a low-cost subscription
at subs.iht.com
Etes-vous pour ou contre
l’école publique ?
Je suis fille d’instituteurs.
D’un point de vue culturel, je suis donc favorable
à l’école publique. J’ai moimême poursuivi ma scolarité à l’école communale
puis dans un CES. Ma fille
a 10 ans. L’an prochain, elle
rentre en 6e. J’hésite à la sortir du public.
Pourquoi voulez-vous
placer votre enfant dans
une école privée ?
Global style
Be a global thinker. Every day.
témoignage
Barbara,
mère de famille
Je ne crois pas que l’école
privée soit meilleure, mais,
comme les parents paient,
l’école s’occupe davantage
de leurs enfants. Et contrairement à l’école publique,
qui doit garder tous les élèves
et essayer de leur donner le
meilleur, l’école privée élimine les perturbateurs §
Hélène Ahrweiler, marraine symbolique de la Cité
global.nytimes.com
« Au moins, cette fois, les étudiants qui
occuperont la Sorbonne durant le week-end
l’auront demandé ! » C’est avec humour
qu’Hélène Ahrweiler, alors recteur
de l’Académie de Paris, répondait par
l’affirmative, en 1989, aux organisateurs de la Cité de la réussite, venus
lui demander de mettre à leur disposition les amphithéâtres de la Sorbonne
pendant deux jours. Qui est donc cette
petite femme dynamique, à l’accent
chantant et aux yeux perçants ? Issue
d’une famille grecque chassée d’Asie
Mineure, Hélène Glykatzi a fait des
études de philosophie à Athènes, avant
de rejoindre Paris et l’École pratique
des hautes études, où elle obtient un
doctorat d’histoire et un doctorat ès
lettres. Entrée en 1955 comme chercheur au CNRS, elle y est promue
maître de recherche. Douze ans plus
tard, elle devient professeur à la Sor-
La plus française des hélénistes.
bonne puis, successivement, directrice
du département d’histoire de la faculté de
lettres de Paris, première vice-présidente
et enfin présidente de Paris-I. En 1982,
François Mitterrand la nomme recteur
de l’Académie de Paris et chancelier des
universités de Paris. Une fonction prestigieuse qu’elle occupe avec talent jusqu’à
sa nomination à la présidence du Centre
Pompidou. Ultrabrillante, et très active,
Hélène Ahrweiler a multiplié les casquettes : présidente de l’Université de l’Europe,
vice-présidente du Conseil supérieur de
l’Education nationale, secrétaire générale du Comité international des sciences historiques, présidente d’honneur de
l’Association internationale des études
byzantines… Elle est également docteur
honoris causa des universités de Londres, Harvard, New York, Lima, Haïfa… et
de l’Ecole des hautes études en sciences
politiques et sociales d’Athènes §
| 33
SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE
Ethique et progrès scientifiques
Source de progrès, la science réinvente le monde.
Souvent pour le meilleur, et parfois pour le pire.
La seule façon d’en éviter les dérives est de lui
opposer des limites.
Le généticien français Axel Kahn.
S
i l’humanisme du XVIIIe siècle
a longtemps assimilé l’homme
à une machine complexe, les
découvertes faites au XIXe siècle
sur le fonctionnement du corps
humain ont donné naissance à
des théories évolutionnistes. Les
espèces vivantes se transforment
au cours des générations, faisant
place à la formation de nouvelles
espèces et donc à une diversifica36 |
tion des formes de vie. Plus récemment encore, l’étude de la structure
de l’ADN a permis de s’attaquer aux
maladies héréditaires via la thérapie génique, en changeant la structure même de la cellule vivante.
Parallèlement, depuis les années
1960, la bionique n’a cessé, elle non
plus, de se développer. Ces nouvelles techniques à visée thérapeutique, qui greffent la machine aux
tissus humains, induisent de nou-
L’avenir
de l’homme
Interrogé sur cette
question à la Cité de
la Réussite en 2002, le
généticien Axel Kahn
répond : « Un homme
sait de plus en plus, est
de plus en plus puissant. En revanche, ce
que seront les retombées
de sa puissance reste incertaines et dépendent
de cet homme-là. »
veaux enjeux éthiques et philosophiques. Se dirige-t-on pour autant
vers la création d’un homme nouveau, une créature mutante, mimachine, mi-homme, qui succéderait à l’Homo sapiens ?
Si les uns ont une foi quasi aveugle dans les progrès de la science,
d’autres demeurent sceptiques,
voire méfiants, exprimant dès
qu’ils le peuvent leurs doutes
face à des découvertes dont les
conséquences ne sont pas toujours
mesurables.
Les pouvoirs politiques européens considèrent que la science
est la source privilégiée des vérités et des richesses. Est-elle pour
autant neutre et universelle ?
Quelles sont la part de risques
encourus et la méthode pour les
prévenir ? L’homme est-il capable
de résoudre toutes les questions
qu’il se pose ? Est-il à la hauteur de
ses ambitions de maîtrise ?
Quand on réfléchit au développement de la science, dont les
avancées dans le domaine de la
santé, notamment, sont indéniables, de nombreuses questions se
bousculent. Plus d’un demi-siècle
après la publication de « 1984 », de
George Orwell, on peut encore se
demander si un monde meilleur
va advenir grâce à la science.
En matière de procréation
médicalement assistée, les avancées scientifiques suscitent elles
aussi des débats passionnés. L’assistance médicale à la procréation
(AMP), également appelée procréation assistée médicalement
(PAM), est un ensemble de pratiques cliniques et biologiques
où la médecine intervient plus
ou moins directement dans la
procréation.
Bien que la confusion soit courante, la PAM ne se réduit pas à la
fécondation in vitro (FIV), …
SOCIÉTÉ CITÉ DE LA RÉUSSITE
qui n’en est qu’une des
méthodes. Face à la brèche ouverte
par ces nouvelles pratiques, bien
évidemment porteuses d’espoir
pour beaucoup de couples, les
interrogations existent. Et elles
sont légitimes.
La procréation est-elle possible sans spermatozoïde ? Un
enfant peut-il hériter du patrimoine génétique de trois personnes ? Jusqu’à quel âge peut-on
bénéficier d’une FIV ? Que faire
des embryons congelés ? A se
demander si, dans vingt ans, on
fera encore des bébés de façon
naturelle ou si on les commandera sur Internet…
La science ne cesse en effet de
repousser les limites du vivant.
En 1997 naissait Dolly, le premier mammifère cloné. Grâce à
cette technique, il est aujourd’hui
possible de reproduire à l’identique un animal ou de changer un
organe défectueux. Le clonage
pourrait donc un jour concerner
l’homme. Pour ou contre, les avis
divergent.
Les chercheurs du troisième
millénaire sont-ils des apprentis
sorciers ou des scientifiques précurseurs ? Au-delà de la morale et
de la conscience, qui demeurent
individuelles, seule la loi a les
moyens de cadrer la science §
…
1982, le premier bébé-éprouvette en France
René Frydman, Emile Papiernik et Jacques Testart, « pères » du premier bébé-éprouvette français.
Médecin obstétricien français, René Frydman est gynécologue des hôpitaux de Paris
et professeur des universités. Chef de service à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart
depuis 1990, il a permis la naissance du premier bébé-éprouvette français, Amandine.
Née le 24 février 1982, cette petite fille a été conçue grâce à la technique de la fécondation in vitro. Le professeur Frydman est un obstétricien précurseur ; il a accouché en 1986 le premier
bébé issu d’un embryon congelé et donné naissance
en 2003 au premier bébé français issu de la maturation in vitro. Opposé à toute reconnaissance des
mères porteuses, il est convaincu qu’« on ne peut pas
légaliser ce recours sans légaliser en même temps une certaine exploitation de la femme » §
La science à la portée du grand public
Joël de Rosnay, qui, depuis vingt ans, a
participé à chacune des éditions de la
Cité, est sur tous les fronts de la prospective scientifique. Docteur ès sciences, il
prône l’étude des tendances convergentes et alerte sur l’insuffisante préparation
de la France à appréhender les enjeux de
demain. A la fois chercheur, écrivain,
professeur et entrepreneur, Joël de Rosnay est actuellement président exécutif de Biotics International, la société de
conseil qu’il a créée en 1992 dans le but
de promouvoir le conseil stratégique en
matière de nouvelles technologies ainsi
que l’approche systémique appliquée à
la prospective et à l’éducation, notamment dans les secteurs de l’Internet et
des biotechnologies. Ce passeur de savoir
38 |
affectionne particulièrement l’enseignement. Chroniqueur scientifique
à Europe 1 jusqu’en 1995, il a publié
plusieurs livres de vulgarisation et
de prospective. Il est notamment
l’auteur à succès de « L’homme symbiotique. Regards sur le troisième millénaire » et de « La plus belle histoire
du monde », un livre sur la création de
l’Univers, l’apparition de la vie et de
l’homme, cosigné par le paléoanthropologue Yves Coppens, l’astrophysicien Hubert Reeves et le journaliste Dominique Simonnet. Féru de
réflexions sur les nouveaux enjeux
scientifiques, Joël de Rosnay travaille
beaucoup en réseau et en équipe, par
téléphone et courriels §
CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie
Une nouvelle vision de l’industrie
Non la France n’est pas désindus­
trialisée. Mais l’ensemble de son tissu
industriel a évolué et ne se réduit
plus à ses seules usines.
L
’essor économique de la France
à partir de l’après­guerre a lar­
gement reposé sur l’industrie.
Pourtant, avec la fin des Trente Glo­
rieuses, victimes des deux chocs
pétroliers des années 1970, et,
par voie de conséquence, la mon­
tée inexorable du chômage et la
radicalisation de la compétition
internationale sont apparues les
premières interrogations sur la
viabilité du modèle industriel tel
qu’on le connaissait alors.
Les restructurations condui­
tes à partir de cette période, dans
le secteur primaire et dans celui
des biens intermédiaires, ont ren­
voyé à l’opinion publique une
image dégradée de l’industrie, qui
a perdu son statut d’enjeu natio­
nal majeur.
En France, comme dans d’autres
pays européens, la sidérurgie et le
textile ont presque mis la clé sous
la porte. Les usines et les ateliers
ont fermé les uns après les autres,
avec le cortège de drames sociaux
qui ont alimenté la chronique dans
le Nord, l’Est et de nombreuses
autres régions.
Si l’heure de la désindustriali­
sation n’a pas sonné pour autant,
le tissu économique s’est bel et
bien transformé, et ce sont désor­
mais les services, les secteurs de
la transformation et la finance
qui tiennent le haut du pavé. Et
la mondialisation, autre mot pour
désigner la recherche des coûts
salariaux les plus compétitifs,
a bouleversé la géographie de la
production.
Où en est l’industrie
française ?
La France reste un grand pays
d’industrie, puisque ce secteur
emploie directement 13 % de la
population active et attire 85 %
des dépenses de recherche et
développement. L’indus­ …
Le retour de la confiance
Réservoir d’éthanol à la distillerie d’Arcis-sur-Aube.
Il n’y pas de croissance sans confiance, pas de reprise sans renfor­
cement de l’esprit d’entreprise. A cette aune, la mesure du moral
des patrons n’incline guère à l’optimisme. Après avoir touché le
fond, il semble pourtant qu’ils se sentent à nouveau portés par
un vent d’optimisme.
En effet, en janvier 2010, selon la 13e CEO Survey réalisée
auprès de 1 198 chefs d’entreprise dans 52 pays, 81 % d’entre
eux se déclarent « confiants » ou « très confiants » pour l’année à
venir, contre 64 % l’an passé. Ce chiffre était de 70 % en Europe
de l’Ouest, 80 % en Amérique du Nord et 91 % en Amérique du
Sud et en Asie §
| 41
Économie CITÉ DE LA RÉUSSITE
trie demeure un secteur
essentiel pour la capacité d’in­
novation de l’Hexagone. Et, à
toute chose malheur étant bon,
la crise économique et financière
de 2008 pourrait être favorable à
son essor. En révélant les limites
d’un modèle de développement
économique déconnecté de l’éco­
nomie réelle, la crise n’offre­t­elle
pas à l’industrie l’opportunité de
retrouver une place centrale ?
…
Pas d’industrie
sans entrepreneurs
De ce point de vue, que penser
des Français ? Sont­ils ou non
des entrepreneurs dans l’âme ?
Première réponse avec le nom­
bre de créations d’entreprises
enregistré en janvier 2009, net­
tement supérieur à celui observé
en janvier 2008 (+ 10,6 %). Mais
si les créations d’entreprises ne
manquent pas, le paysage indus­
triel hexagonal laisse cependant
apparaître ses faiblesses. La France
ne compte pas autant de PME de
1 000 à 3 000 salariés que l’Alle­
magne ou les Etats­Unis.
Comment relancer notre indus­
trie ? Par quelles mesures et selon
quelles priorités ? §
La destruction créatrice
La crise financière
de 2008 a révélé les
limites d’un modèle
de développement
déconnecté de
l’économie réelle.
« EntrEprEndrE, c’Est
d’abord prEndrE dEs
risquEs, anticipEr […].
c’Est un travail d’équipE.
cE n’Est pas sEul quE l’on
fait la différEncE. »
François Pinault,
CDlr 2002
Et si l’histoire du capitalisme
n’était qu’une mue perma­
nente ?
L’économiste Joseph
Schumpeter estimait que
le fondement et le ressort
de la dynamique de l’éco­
nomie sont l’innovation et
le progrès technique. Selon
lui, la technologie évolue,
se transforme, effritant des
pans entiers de l’activité éco­
nomique avant de les voir
disparaître, après avoir été
dominants. Le changement
serait donc structurel avant
d’être quantitatif ; et l’inno­
vation, à la fois source de
croissance et facteur de crise.
Les mauvaises passes seraient
ainsi des périodes salutaires
et nécessaires au progrès.
La crise bousculant les
positions acquises et faisant
place à l’exploration d’idées
nouvelles, les innovations
arriveraient par grappes,
presque toujours au creux
de la vague §
Réinventer l’automobile
L
Le concept car Zoe Z.E. de Renault.
42 |
’automobile et son moteur
à combustion ont mauvaise
presse en ces temps de préoc­
cupation écologique. On lui doit
en effet les trois quarts des 23 % des
émissions mondiales de gaz à effet
de serre liées à l’énergie.
Et le pire est devant nous puisque
l’on s’attend, dans les quarante ans
qui viennent, à un triplement du
parc automobile mondial – qui
atteint déjà 900 millions d’unités
pétaradantes !
La panacée, on le sait bien, sera
de respecter l’impératif vert. Et dans
les départements Recherche et déve­
loppement des grands construc­
teurs, la course au véhicule écolo­
gique est déjà bien lancée. La quête
de nouveaux systèmes de propul­
sion, économes, abordables et peu
polluants, a déjà donné les véhicu­
les hybrides.
Elle ouvre aujourd’hui la voie
à la prochaine génération de véhi­
cules propres, à commencer par le
parc automobile électrique.
Etlesconstructeurssebousculent
pour être les premiers à produire et
à commercialiser la voiture perfor­
mante, 100 % écologique, accessible
à toutes les bourses.
Mais vivons­nous vraiment une
course de vitesse ? Dans combien
d’années pourra­t­on dire que la
planète circule dans un parc auto­
mobile propre ? §
CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie
La place du travail
dans la société
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L’entreprise à l’ère numérique
Une révolution est en marche dans tous les
domaines de la société. Et l’entreprise est en
première ligne.
L
e numérique est le grand défi de déve­
loppement économique du début du
millénaire, et la France n’y échappe
pas. L’enjeu est de taille : génératrice de
croissance, avec à la clef des centaines de
milliers d’emplois, cette révolution tech­
nologique concerne tous les secteurs de
la société, de la production industrielle à
la régulation des transports sans oublier
la domotique, la culture et la musique !
Accompagner cette mutation en pro­
tégeant notre sécurité juridique, notre
sécurité tout court, nos droits person­
nels et collectifs, voilà un enjeu majeur :
comment éviter le piratage informati­
que et concilier propriété intellectuelle
et liberté des internautes ? Comment
assurer la sécurité informatique ? La Toile
doit rester un espace de liberté, mais il
faudra bien se protéger de ses dérives et
de ses dangers.
Sur les cent premiers sites mondiaux
d’information, on compte aujourd’hui
vingt­deux blogs, dont certains, devenus
quasi prescripteurs, influencent les choix
des consommateurs. Les marques doivent
compter avec ce phénomène. Comment
s’assurer le contrôle de son image avec des
contenus librement renseignés ?
Réinventer le paritarisme
J’échange
par e-mail
avec ma caisse
d’Assurance
Maladie.
Qui d’autre et qui mieux que les syndicats peut défendre les salariés, à l’échelle
de l’atelier, du bureau, de l’entreprise, de la nation et, demain, de l’Europe ? Quel
autre outil que le droit du travail permet un dialogue social et une sécurité au
travail ? Mais les organisations syndicales sont­elles réellement représentati­
ves quand, depuis la fin des années 70, elles ont perdu en France près des deux
tiers de leurs effectifs ? Avec un taux de syndicalisation d’à peine 10 %, à quoi
s’ajoutent de fortes disparités selon les secteurs d’activité. Dès lors, comment
revivifier le paritarisme, renforcer cet outil sans pareil, retrouver l’envie de
s’investir pour l’humain dans l’entreprise ? §
N’en déplaise aux zélateurs de la
« société du loisir », le travail demeure
et demeurera l’axe central de l’organi­
sation de la société. Il est créateur de
richesses, source de revenus, généra­
teur de lien social, gage d’identité et
de dignité, facteur d’émancipation
et d’autonomie. Mais il est aussi la
cause de la misère, de l’inégalité, de
l’aliénation, de l’exploitation… Que de
changements survenus en un siècle !
La réduction de sa durée, la démulti­
plication des formes d’emploi, la ter­
tiarisation de l’activité, la féminisa­
tion de la population active…
Au cours de la dernière décennie, le
débat social a dépassé la seule problé­
matique du chômage et de l’emploi
pour s’emparer de réflexions plus lar­
ges sur le contenu, le sens et la place
du travail. S’interroger sur le travail,
c’est donc aborder de nombreuses
questions : évaluer les conséquen­
ces de la diversification des formes
d’emplois, examiner l’organisation
de la production dans un contexte
d’ouverture des marchés, aborder la
question de la rémunération et de ses
enjeux, s’interroger sur les raisons et
les effets de la persistance d’un niveau
élevé de chômage, prendre en compte
les aspirations à une meilleure arti­
culation des âges de la vie §
Nouvelle ère, nouveaux outils
Conception numérique, plateau virtuel…
les unes après les autres, les entreprises
s’équipent. Le passage au numérique est le
nouveau champ de la compétition, le mar­
queur de la concurrence. Mais il a un coût
en termes d’investissement, d’organisation
du travail, de conception stratégique et
commerciale. La technologie induit de nou­
veaux modes de communication. Quand
les adolescents ne s’envoient déjà plus de
courriels, mais recourent aux chats et aux
SMS, les entreprises doivent­elles s’y mettre
à leur tour pour rester branchées ?
En équipant les collaborateurs de télé­
phones et d’ordinateurs portables, l’exi­
gence de l’entreprise ne court­elle pas le
risque de faire tomber, une fois pour toutes,
la nécessaire barrière qui sépare la vie pro­
fessionnelle de la vie personnelle ? §
| 45
Sans titre-1 1
07/01/10 09:07
Économie CITÉ DE LA RÉUSSITE
Défis écoLogiqUes et noUveaUx
CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie
moDèLes économiqUes
L’écologie est un impératif de notre
survie. Mais comment mettre en
œuvre ses décrets ? Trop d’écologie
décourage de vivre, trop peu ne
résout rien ...
L’un des plus gros
icebergs vus depuis
soixante-quinze ans,
dérivant près des côtes
néo-zélandaises
le 15 novembre 2008.
c
’en est à pleurer que de réci­
ter cette litanie : le réchauf­
fement climatique dû à la
croissance des émissions de gaz
à effet de serre, la diminution
des réserves naturelles de matiè­
res premières, la pollution galo­
pante des sols, de l’air et de l’eau…
Comme si la fourmilière humaine
œuvrait mécaniquement à sa
perte, comme si la civilisation
de l’industrie et du commerce,
de l’avoir, du produire et du jeter
nous poussait vers l’abîme !
Alors voici installés en nos
chaires les écologistes criant haro
sur l’homme occidental et ses
imitateurs d’Asie et d’Afrique,
qui feraient bien de craindre
un peu plus la loi de la nature,
comme les prédicateurs nous
appelaient jadis à redouter la
foudre divine !
Ils ont raison, on le sait bien,
nos savants et nos agitateurs verts.
Mais on aimerait tant qu’ils aient
un peu tort, comme le fumeur
aimerait entendre que le tabac
n’est pas si dangereux que cela
pour la santé. « Tout ce qui …
vérité climatique
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat) vient de reconnaître une
erreur dans sa prévision sur la rapidité de la fonte
des neiges de l’Himalaya. Aussitôt, les « réalistes »
y sont allés « allégrement » dans la dénonciation de
ce catastrophisme. Un accident de parcours ?
Aujourd’hui, que sait­on vraiment de l’évolution
du climat ? Au regard des progrès de la science, les
moyens à disposition se sont considérablement
améliorés. Ainsi, en dix ans, la connaissance des re­
lations passées entre climat et effet de serre s’est
étendue sur 800 000 ans, contre 150 000 ans, confir­
mant que les niveaux actuels de gaz carbonique
n’avaient pas connu de précédent depuis près d’un
million d’années. CQFD §
46 |
47
CITÉ DE LA RÉUSSITE Économie
maud fontenoy, l’atlantique à la rame
LE POINT
Nicolas Hulot et Maud Fontenoy.
est bon est mauvais », dit­on
pour nous culpabiliser.
Le XXIe siècle sera écologique
ou il n’y aura pas de XXIIe !
Retournons aux prévisions
diaboliques : il y a de fortes chances
pour que la Terre soit peuplée de
10 milliards d’êtres humains avant
le milieu du siècle. Quatre milliards
de bouches supplémentaires à
nourrir… Extrapolons. Si, en 2050,
chaque habitant des pays en déve­
loppement consomme autant
d’énergie qu’un Japonais en 1973,
la consommation mondiale d’éner­
gie sera multipliée par quatre !
L’avenir de la planète et de ses
ressources nous concerne ici et
maintenant. « La maison brûle »,
lançait Jacques Chirac, et nous ne
regardons plus ailleurs. Mais
comment produire moins sale,
réduire nos dépenses d’énergie,
« durabiliser » la croissance et
maîtriser la consommation sans
égorger la poule aux œufs d’or de
l’économie de marché ?
Bien décidés à voir en vert
l’avenir de la planète bleue, les
pouvoirs publics, les entreprises
et la société civile s’impliquent
chacun à sa manière. Les intentions
sont là, mais, concrètement, com­
ment réconcilier l’économie,
l’écologie et le social ?
…
Il y a longtemps qu’en France
tous les politiques ont intégré l’éco­
logie à leur discours. Les industriels
sont forcés ou convaincus de s’y
mettre à leur tour. Et les citoyens ?
Si les uns mangent bio, les autres
se déplacent à vélo et chacun est
censé pratiquer le tri sélectif. Est­ce
suffisant ?
Comment passer du symbole à
l’action efficace ? Comment tout
changer dans nos modes de vie
pour que rien ne change dans
notre goût de vivre ? §
Première femme à avoir traversé l’Atlantique à la
rame, Maud Fontenoy est née à Meaux en 1977. Vice­
présidente du Conservatoire du littoral, elle a pris
goût à la mer en navigant depuis toute petite avec ses
parents. Maud Fontenoy a d’abord suivi la formation
de l’école de voile des Glénans puis, impressionnée
par la performance de Gérard d’Aboville, a décidé
elle aussi de se former à cette discipline. En 2003, elle
a entrepris la traversée de l’océan Atlantique dans
le sens ouest­est. Partie de Saint­Pierre­et­Mique­
lon, elle a rejoint La Corogne, en Espagne, quatre
mois plus tard. Autre défi, à la voile cette fois. En
2006, Maud Fontenoy a commencé un parcours de
14 500 km, sur les mers du Sud, de l’est vers l’ouest,
donc à contre­courant. Partie de l’île de la Réunion,
elle est passée par le cap de Bonne­Espérance, le cap
Horn puis le cap Leeuwin, avec pour objectif (pas
tout à fait atteint) de revenir à son point de départ
cinq mois plus tard. Femme engagée, elle a créé
en 2008 une fondation pour lutter en faveur de la
sauvegarde des océans, la protection du littoral et
éduquer les enfants à l’environnement §
Rajendra Kumar Pachauri,
indien écolo
Le Dr Rajendra Kumar Pachauri, président du GIEC,
et Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie.
« lE pirE héritagE
du XXe sièclE, c’Est
cEttE EspècE dE schismE
qui s’Est opéré EntrE
l’hommE Et la naturE. »
niColas Hulot, CDlr 2002
Président du GIEC (Groupe d’experts intergou­
vernemental sur l’évolution climatique) depuis
2002, Rajendra Kumar Pachauri est également à
la tête de l’Institut de l’énergie et des ressources
indiennes, institution consacrée au développe­
ment durable. En décembre 2009, lors de la confé­
rence de Copenhague sur le changement clima­
tique, l’éminent professeur indien a demandé à
l’ensemble des pays d’entreprendre de réels efforts
pour réduire le plus rapidement possible les émis­
sions de gaz à effet de serre.
Associé à divers établissements universitaires
et instituts de recherche, il a reçu pour sa contri­
bution à l’environnement le Padma Bhushan, dis­
tinction civile parmi les plus élevées en Inde §
| 51
TENDANCES CITÉ DE LA RÉUSSITE
La cuisine a ses recettes
Après la cuisine
traditionnelle et la
nouvelle cuisine,
place à la jeune cuisine.
Un art de se régaler
résolument inventif.
Petites bouchées de caviar cuisinées, chez Petrossian.
A
lors que la malbouffe semble un enjeu d’actualité chez les jeunes, dont l’alimentation
riche en sucre et en gras se juxtapose à une
faible dépense énergétique et contribue à une
hausse des cas d’obésité, la jeune cuisine, avec ses
chefs dans le vent et ses toques étoilées, succède
avec brio à la nouvelle cuisine des années 80.
Cuisine d’auteur, à l’identité forte, la jeune
cuisine fait un pied de nez à la cuisine classique. Iconoclaste, mêlant les techniques et les
Ferran adrià
ou l’avantgarde créative
Certains grands chefs
s’inspirent des travaux
de la gastronomie moléculaire. Parmi eux,
Ferran Adrià, du célèbre
restaurant El Bulli, situé
sur la Costa Brava. Ce
Catalan a commencé à
s’intéresser à la cuisine
en 1980. Après avoir été
formé à la cuisine catalane, il n’a cessé d’expérimenter technologies
52
Légumes rois
personnalités, elle se développe dans le
monde entier, récusant les idées reçues et
servant des plats savamment étudiés pour
éviter les artifices et conserver l’équilibre,
tout en jouant la carte de l’inventivité.En
matière d’innovation, le bio offre une palette
extraordinaire.
L’absence de produits chimiques oblige à
manger des fruits et des légumes de saison,
la cuisine bio a ainsi
exhumé le potimarron,
le panais, le crosne… Si
l’agriculteur respecte
ses produits, le cuisinier
aussi. Le cru et la cuisson douce préservent
la saveur et la vitalité
des aliments. Grâce au
bio, des arômes retrouvés surgissent dans les
assiettes avec des plats
fins à base d’avoine, de
lentilles…
Discipline scientifique qui s’intéresse aux
réactions chimiques spécifiques à la cuisine, la
gastronomie moléculaire fait des émules.
Jouant à plein de notions telles que l’émulsion, la floculation, la cuisson à cœur, la
convection, les effets tensio-actifs… elle
favorise la créativité et crée la surprise, réinventant chaque jour saveurs, mélanges et
consistances. Légère et exquise, la cuisine
contemporaine fait souffler un vent de liberté
savamment maîtrisé. Les palais sont résolument à la fête ! §
alain Passard
Le goût
retrouvé
des légumes
et textures en gardant les
saveurs de la cuisine traditionnelle. Jusqu’ici, El Bulli,
ouvert six mois par an,
d’avril à septembre, a reçu
chaque année 2 millions de
demandes venues des quatre coins du monde et servi
8 000 chanceux. Au menu de
ces agapes avant-gardistes,
25 miniplats composés d’air
de carotte, de guimauves de
parmesan, de croquant d’algue, de pastilles glacées au
whisky sour… Ferran Adrià
est considéré comme l’un des
meilleurs chefs du monde §
Le potager du chef est cultivé
à l’ancienne.
Propriétaire de L’Arpège,
situé à Paris, dans le 7e arrondissement, Alain Passard a
débuté sa carrière à 14 ans.
C’est au Duc d’Enghien, le
restaurant du casino, qu’il
devient, à 26 ans, le plus
jeune chef récompensé par
deux étoiles au guide Michelin. En 1986, il achète L’Archestrate à son ancien mentor Alain Senderens et, en
LE POINT
passionné de musique, le
rebaptise L’Arpège. En 1996,
il obtient sa troisième étoile.
Alain Passard, qui a retiré la
viande rouge de son menu
et concentré ses efforts sur
les légumes, a ouvert son
propre potager, une parcelle
de 2 hectares à 230 kilomètres de Paris. Il cultive ses
légumes organiquement.
L’utilisation de machines est
proscrite, seul un cheval de
trait assiste les jardiniers §
Réinventer la gestion
Jean-Louis Chaussade interviendra à la Sorbonne le dimanche 11 avril à 14h30 sur le thème :
«A nouveaux dés économiques et écologiques : nouveaux modèles»
Jean-Louis Chaussade, Directeur Général de SUEZ ENVIRONNEMENT
« Nous voulons être des accélérateurs
de possibles environnementaux »
En réunissant les expertises des métiers de
l’eau et des déchets, deux métiers au cœur
des préoccupations environnementales,
SUEZ ENVIRONNEMENT dispose d’un savoirfaire qui lui confère naturellement une
responsabilité importante en tant qu’acteur
économique au sein de la société. Cette
année, le thème de la Cité de la réussite « Tout
réinventer » fait donc particulièrement écho à
notre vision du développement économique.
L’urbanisation croissante, le changement
climatique,
le
renforcement
des
réglementations environnementales sont
autant de nouveaux défis à relever dans
notre secteur. L’innovation nous permet
d’anticiper les évolutions de demain et
de proposer des services au plus près des
attentes de nos clients et des problématiques
environnementales. Nous avons entamé
dès 2008 la transformation de nos métiers
et souhaitons accélérer le passage à une
croissance qui s’inspire des cycles naturels,
en s’appuyant sur une économie plus sobre
en ressources naturelles et une répartition
équitable des richesses. Une orientation vers
le « produire plus avec moins » matérialisée
dans notre groupe par des services comme la
gestion raisonnée de la ressource en eau ou
le recyclage des déchets.
Pour l’eau, il s’agit d’accélérer son cycle
naturel pour protéger et économiser la
ressource. C’est ce que nous faisons,
notamment aux Etats-Unis, en Californie,
avec la réutilisation des eaux usées traitées
pour un panel d’usages liés à des activités
commerciales, industrielles ou d’irrigation.
Ou dans des régions souffrant de stress
hydrique avec le dessalement d’eau de mer.
Nous avons également développé en France
une nouvelle offre qui consiste à récupérer
la chaleur produite par les eaux usées pour
chauffer ou refroidir des bâtiments.
Pour les déchets, il s’agit de mettre en
place les filières complexes de collecte, tri,
recyclage qui permettent une réutilisation
optimisée de la matière (compost, biogaz,
électricité, matière première secondaire).
A Limay (Yvelines), nous avons inauguré
l’été dernier l’une des premières usines en
France de recyclage des bouteilles en PET
dont la finalité est de produire de nouvelles
bouteilles.
Nous voulons également donner la priorité
à la réduction des impacts de nos clients.
En effet, la proposition de valeur pour SUEZ
ENVIRONNEMENT ne se situe pas tant sur la
réduction de nos propres niveaux d’émissions,
que sur celles que nous pouvons faire éviter à
nos clients. A Amman, en Jordanie, nous avons
inauguré une station d’épuration capable de
générer 95% de l’énergie qu’elle consomme.
Ce nouveau positionnement de nos offres
impose une adaptation des technologies,
des formules de prix et des types de services
offerts.
Nous voulons croire que la crise économique
actuelle et l’urgence écologique représentent
des opportunités historiques de changer
notre modèle de développement. Il est
temps pour nous de réinventer l’entreprise
en changeant la place qu’elle occupe dans la
société vers plus d’échanges et de proximité.
Il est surtout temps pour nous tous de
réinventer une nouvelle croissance, qui sera
plus respectueuse des générations futures..
SUEZ ENVIRONNEMENT s’engage au quotidien
à relever le défi de la protection des ressources
en apportant des solutions innovantes à
des millions de personnes et aux industries.
Elle alimente 90 millions de personnes en eau
potable, 58 millions en services d’assainissement
et assure la collecte des déchets de 46 millions
de personnes. Avec 65 900 collaborateurs,
SUEZ ENVIRONNEMENT est un leader mondial
exclusivement dédié aux métiers de l’eau et
des déchets et présent sur les cinq continents.
En 2009, SUEZ ENVIRONNEMENT, filiale
détenue à 35,4 % par GDF SUEZ, a réalisé un
chiffre d’affaires de 12,3 milliards d’euros.
Jean-Louis Chaussade est Ingénieur E.S.T.P et titulaire
d’une maîtrise d’économie. Il est également diplômé
de Sciences Po Paris et de la Harvard Business School.
Il est entré dans le groupe en 1978 dans lequel il a fait
l’essentiel de sa carrière, notamment en Amérique du
Sud. En 2000, il est nommé Président-directeur général
de Degrémont et, en 2004, Directeur Général Exécutif de
SUEZ ENVIRONNEMENT. Il mène depuis la mise en bourse
de l’entreprise en juillet 2008 son groupe sur le chemin de
la transformation et souhaite en faire un acteur innovant,
ouvert sur le monde, capable de faire la différence en
proposant des solutions performantes et adaptables.
de l’
et des
Chaque jour, SUEZ ENVIRONNEMENT contribue
à travers ses métiers de l’eau et des déchets à inventer
des solutions pragmatiques et innovantes pour répondre aux enjeux
environnementaux et aux attentes de ses clients.
S’engager pour la planète est une belle entreprise.
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SUEZ ENVIRONNEMENT PROTÈGE LES RESSOURCES EN EAU ET VALORISE LES DÉCHETS. SUEZ ENVIRONNEMENT LIMITE LE GASPILLAGE DE L’EAU EN
TRAITANT LES EAUX USÉES AVANT RÉUTILISATION COMMERCIALE OU AGRICOLE ET RECYCLE LES DÉCHETS EN MATIÈRE OU EN ÉNERGIE.
RCS 76410 118 608 - Photographe : Thierry Cron - Illustrateur 3D : Armand -
TENDANCES CITÉ DE LA RÉUSSITE
mode, un éterneL recommencement
«C
Défilé automne-hiver 2010-2011 de Salvatore Ferragamo.
Audacieuse, suiveuse
parfois, douée de raisons
que la raison ne connaît
pas, la mode a longtemps
fait la loi. Et si le design
la supplantait ?
swatch,
phénomène horloger
Avec une montre en plastique, Nicolas G.
Hayek, actuel président du conseil d’administration de Swatch Group, a bâti un
empire. Née en 1983, cette montre à quartz,
58
ette saison, les jupes raccourcissent à
nouveau. On porte des shorts en ville,
des grandes lunettes. C’est incroyable, en piochant dans les malles de ma mère,
j’ai récupéré des tas d’affaires des années 70 et
je les porte avec plaisir », raconte Constance,
18 ans, un panier à la Birkin glissé sous
le bras.
Si la mode est un éternel recommencement, en quoi l’histoire favorise-t-elle
les changements de style et de tenue ? A
chaque époque ses critères de perfection.
Sous l’Antiquité comme au XVIIIe siècle,
les rondeurs étant appréciées, les femmes
portaient un corset qui, tout en affinant
leur taille, faisaient ressortir leurs courbes.
Coco Chanel les en a libérées. En 1968, à la
Sorbonne, les filles brûlaient même leur
soutien-gorge ! Qu’en sera-t-il demain des
canons de beauté et des vêtements qu’ils
induisent ?
Que signifie la course au vintage ? Entrée
en résistance vis-à-vis de la consommation,
Constance est « contre l’industrialisation de
la mode ». Ravie de faire de la « récup’ », elle
préfère « mixer des fripes qu’acheter des tenues
neuves ». Après avoir usé leurs pantalons
jusqu’à la trame, les femmes redeviennent féminines et redécouvrent les robes.
Entre recyclage et innovation, où en est
la créativité des couturiers ? Au-delà des
nouvelles matières, la recherche peut-elle
apporter un supplément d’âme ou de rêve
à la mode ? Le monde change et la société
de consommation céderait la place à une
société de consolation. La mode aurait-elle
fini par se démoder ?
Dans un univers qui se standardise et se
banalise, des enseignes diffusent au plus
grand nombre des vestiaires inspirés des
tendances des créateurs. Dans les vitrines,
c’est l’uniforme. Comment se différencier ?
De plus en plus présent dans nos modes de
vie, le design est-il en passe de remplacer
la mode dans le cœur des Français ? Face à
l’explosion du prêt-à-porter, la haute couture a-t-elle encore de beaux jours ? §
de fabrication suisse (Swatch est la contraction de swiss et de watch), a régénéré l’industrie horlogère, transformant la montre en
accessoire de mode tout en offrant une qualité made in Switzerland. Un succès planétaire
basé sur l’innovation, la provocation et l’enthousiasme §
CITÉ DE LA RÉUSSITE TENDANCES
insPiration
Jean-charles
de castelbajac,
créateur
prolifique
A 18 ans, il taille sa première
veste dans une couverture ;
à 20 ans, pour son premier
défilé, il détourne des serpillières, des éponges, des
toiles cirées… Qualifié de
« Courrèges des années 70 »,
il utilise par la suite des bandes Velpeau, du Nylon de protection… En 1974, il présente
un poncho à deux places ;
suivront des robes tableaux,
peintes par Combas,
Garouste, des robes hommages à Mickey, des vêtements
surdimensionnés… En 1997,
à l’occasion des XIIe Journées
mondiales de la jeunesse, il
crée des vêtements pour le
pape. Touche-à-tout de talent,
son parfum Doudou lui vaut
le prix du design. En 2004,
il réalise son premier court
métrage. En 2009, première
exposition monographique.
La mode, l’art mais aussi la
musique, cet enfant du rock
multiplie les collaborations §
regard
L’urBanisme Fait déBat
vers une
meilleure
circulation
Le tramway, 30 hectares d’espaces publics aménagés,
certains hangars en bord de
Garonne réhabilités… A Bordeaux, sous l’impulsion du
maire Alain Juppé, la ville
s’est renouvelée. Paris aussi
est décidée à faire peau neuve.
Le Grand Paris – le grand pari
de Nicolas Sarkozy – prévoit
notamment pour 2020 que le
TGV relie Paris au Havre en
1 h 15. Le but : décongestionner la capitale, lui adjoindre
une façade maritime.
Comment nous déplacerons-nous dans le futur ? La
réflexion est déjà en marche.
A Londres, le nouveau système
de gestion des embouteillages
a permis de ramener les flux
de circulation au niveau qui
était le leur dans le milieu
des années 80. Et si nos routes aussi devenaient intelligentes ? §
Premier parcours d’essai pour le T3
parisien en décembre 2006.
initiative
La société
et ses artistes,
un rapprochement en marche
Comment donner une valeur
d’usage à l’art en l’ancrant dans
des enjeux qui concernent directement les citoyens ? Mis en
place en 1991, le Protocole des
nouveaux commanditaires per-
Le centre commercial Plan de Campagne, près de Marseille.
Le marketing territorial,
nouvelle arme de séduction
E
n 1999, on dénombrait en France dix-huit aires
urbaines de plus de 400 000 habitants chacune,
Paris, Lyon et Marseille-Aix-en-Provence formant
le trio de tête. Dans le champ économique libéral
caractérisé par une âpre compétition pour recevoir
les investissements, l’attraction des métropoles est
un enjeu de taille.
La présence de puissants réseaux de transport, d’infrastructures développées, de logements en nombre
suffisant, à quoi s’ajoute un soutien administratif et
financier des collectivités locales, peut inciter une
entreprise à s’implanter sur le territoire national plutôt qu’à délocaliser. Le marketing territorial est devenu
une réalité : la ville séduit par son image.
Pour attirer, chacun cherche à faire valoir sa différence. L’irruption, à la fin des années 70, de grands centres
commerciaux en périphérie des villes ayant fait oublier
l’importance du centre-ville, certaines municipalités
tentent aujourd’hui de redonner vie à ce patrimoine.
Les commerces réinvestissent l’espace disponible, mais
il faut penser au-delà de la banale voie piétonne pour
séduire l’entreprise et ses chalands.
En matière d’urbanisme, les champs d’action sont
multiples. Parmi les prochains, un défi de taille consistera à trouver les moyens de redynamiser les zones
dites sensibles §
La designer française Matali Crasset.
met à chacun, seul ou en groupe,
de prendre l’initiative d’une
commande d’œuvre à un artiste
contemporain – plasticien,
musicien, architecte… – pour la
destiner à enrichir le patrimoine
public. Ce protocole innovant
de production artistique, né
de la rencontre entre le désir
d’un artiste et le projet d’une
institution, a permis la création
de plus de 200 œuvres, réparties
dans 19 régions, pour moitié en
zone rurale. Claude Lévêque, Jan
Kopp et Matali Crasset figurent
parmi les artistes impliqués
dans le projet. Comment donner un sens commun à l’art
contemporain ? Le placer au
service de la société sans pour
autant l’aliéner ? Cette initiative, déjà reprise dans des pays
européens comme la Belgique,
l’Allemagne ou l’Italie, offre une
piste féconde §
59
412 916 215 NAF 922
AUDREY PULVAR
Du lundi au vendredi de 18h à 20h
La chaîne d’info en continu sur la TNT gratuite et l’ADSL canal 16 - CANALSAT canal 50 - NUMERICABLE
ces débats-là CITÉ DE LA RÉUSSITE
CITÉ DE LA RÉUSSITE ces débats-là
20 ans de Cité et d’intensité !
A la Cité, pas de montée des marches mais un accueil sur du velours.
Et surtout, des moments de partage entre un public curieux,
des intervenants heureux de jouer le jeu de la transmission
et des modérateurs rodés à l’exercice. Démonstration en images.
star. Spécialement venue
de Los Angeles pour la Cité
de 2008, Sharon Stone n’a
pas levé de fonds, mais le
doudou d’un jeune admirateur.
So precious !
délocalisation. A l’occasion de l’édition
phocéenne de 2004 de la Cité, Jacques
chirac est venu de Paris au Palais du Pharo.
Jean-Pierre elkabbach y a animé un débat
qui a ravi le Président, alors en exercice, et le
public marseillais.
cravate. Dernier réglage
avant le top départ.
Paul Amar, l’un des modérateurs de la Cité en 2006,
passe ici au direct.
en lice. Le futur Président
de la République : une intervention de Nicolas Sarkozy,
en 2006.
deux reines sur un trône. Standing ovation
pour Rania de Jordanie, applaudie pour
la simplicité de ses interventions dans un débat
dirigé par Christine Ockrent, en 2008.
64
FLASHS. Ségolène Royal,
Dominique De Villepin,
alain Juppé, en 2006.
quanD la Cité DeVient
une tRibune,
leS tRibunS aCCeptent
la Règle Du Dialogue.
aVeC leS JeuneS,
la paRole eSt libéRée et
la pReSSe S’en RéJouit.
65
cité de la réussite
Le forum des débats culturels, économiques, scientifiques et politiques
Vous et nous
Toute l’équipe de la Cité remercie pour leur gentillesse et leur confiance
l’ensemble des intervenants, leurs collaborateurs, les modérateurs et :
RECTORAT DE PARIS
Patrick GÉRARD
Bernadette PETIT
Mercédès FERNANDES
Anne FRÉCHARD
Nathalie MAUBREY
Serge PEYRE
Daniel ROQUE
et toutes les équipes logistiques,
les techniciens
et les agents de sécurité
de la Sorbonne.
PARIS I PANTHEON-SORBONNE
Jean-Claude COLLIARD
Catherine GERMAIN
Caroline KAZAZIAN
Annie NOYÉ
Pascale PICQUE
Manuel KADIR-RAMJAN
Et toutes les équipes de Paris I
PARIS III
Marie-Christine LEMARDELEY
Charlotte DERRIEN
Et toutes les équipes de Paris III
PARIS IV
Georges MOLINIÉ
Pierre GALLAIS
Philippe PICAVET
Et toutes les équipes de Paris IV
ADEME
Agence de l’Environnement
et de la Maîtrise de l’Energie
ALTAVIA
Laurent BOISGARD
Judith CARVAIS
Frédérique CHAMINADE
Laurent ROGEZ
Régine ROTENBERG
ASSURANCE MALADIE
Jean-Marc AUBERT
Jeanne BURTON
Pascale GALLIOT
Sylvaine LEFEBVRE
Dominique POLTON
Frédéric VAN ROEKEGHEM
THE BOSTON CONSULTING GROUP
BPI
Charles-Henri BESSEYRE DES HORTS
Thierry HAPPE
Gilles LE GENDRE
Michel LALLEMENT
Philippe LEMOINE
Philippe PASCUAL
Pascale PORTÈRES
Martin ROULLEAUX-DUGAGE
FONDATION DE FRANCE
Dominique LEMAISTRE
Agnès LAMOUREUX
Catia RICCABONI
Sandrine LAURENT
Anaïs GUHUR
Niki VOUZAS
Hervé LE FOLL
Et merci à tous les collaborateurs
de la Fondation de France qui ont
contribué à la préparation de la Cité
de la réussite
HSBC
Les équipes Communication
de HSBC France
IBM
Cécile ARNAUD
Didier BARBÉ
Isabelle BOURIAUD
Maxence DEMERLE
Laurence DENIS
Anne-Claire DHENNIN-LELIÈVRE
Sylvie DIAS
Willem GABILLY
Caroline GILLIER
Nathalie LAMBEAUX
Pierre LHOSTE
Céline MARIE-AUDRAS
Renaud RAFFAELLI
Silvano SANSONI
Michel VANDENBERGHE
Et toutes les personnes de leurs
équipes respectives
INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE
Alison SMALE
Jean-Christophe DEMARTA
Stéphanie de LONGEVIALLE
Patrice MONTI
Vincent HIRTZ
Susan KADEREIT
Waisie BOEV
Stéphanie BOISSEAU
Yi Ling CHONG
Nadège de NOAILLES
IONIS EDUCATION GROUP
Marc SELLAM
Fabrice BARDÈCHE
Marc DRILLECH
Anne-Marie ROUANE
Adrienne JABLANCZY
Caroline ALES
ITELE
Frédéric FRAIDENRAICH
Marion AUVRAY
Corentin RIVIÈRE
DROIT A L’IMAGE : Nous informons le public qu’il est susceptible d’être filmé. Merci de bien
LA POSTE
Yann ALGAN
Christian CHARPY
Philippe FRÉMEAUX
Alain MERGIER
Robert ZARADER
Jean-Paul BAILLY
Vincent RELAVE
GROUPE L’ETUDIANT - EDUCPROS
Emmanuel DAVIDENKOFF
Delphine CANTAT
Nathalie CLERC
Maelle FLOT
Emmanuel VAILLANT
Marie-Anne NOURRY
Isabelle MARADAN
Yael DIDI
LE POINT
Bernard DANIÉLOU
Cyrille DUVAL
Etienne GERNELLE
Franz-Olivier GIESBERT
Catherine GOLLIAU
Sophie GOURNAY
Karine HERMANN
Christophe ONO-DIT-BIOT
GROUPE LES ECHOS
Nicolas BEYTOUT
Pierre BICHAT
François BOURBOULON
Guillaume DURAND
Philippe ESCANDE
Daniel FORTIN
Henri GIBIER
Philippe HOYAU
Sarah KROICHVILI
Fabien LABORDE
Sophie LAURENT-LEFEVRE
Anne TROTOUX
LES ENTREPRISES DU MEDICAMENT
MAAF Assurances
Thierry DEREZ
Etienne COUTURIER
Christine MORANDEAU
Françoise ICKOWICZ
Eric MADELÉNAT
MAZARS
Frédéric ANDRIEU
Philippe CASTAGNAC
Caroline EPAILLARD
Caroline HAQUET
James KALLMAN
Christine LASCOMBE
Anne PERINA
Eric PIETRAC
Laksmi PRASVITA
Philippine ROUX
Sandrine VERDELHAN
MINISTERE DE L’EDUCATION
NATIONALE ET MINISTERE DE
L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE
Jonathan DERAI
Jean-Marc ZAKHIA
Véronique MÉLY
Marc BOST
Perrine DANMANVILLE
Aurélia GUILLOU
Sophie BAUDOT
Emilie SEFFRAY
Hélène BAUDINAULT
Muriel ELGHOUZZI
et les équipes Delcom 6 et Depcom
RENAULT
Carlos GHOSN
Odile DESFORGES
Catherine ABONNENC
Marie-Françoise DAMESIN
Maryline ELÖ
Céline FARISSIER
SFR
Marie-Anne BEAUFILS
Alexandra BERGER
Gisèle BUSNEL
Virginie CHÈZE
Frédérique DORÉ
Emilie DAILLÈRE
Séverine LANGE
Karine MARIÉE
Jérémie MANIGNE
Caroline MIR
Ghislain MUSSATO
Arnaud RECULÉ
Jérôme RICHEZ
Marie-Christine THÉRON
Julien VILLERET
SNCF
SUEZ ENVIRONNEMENT
Jean-Louis CHAUSSADE
Bernard GUIRKINGER
Frédérique RAOULT
Sabine ROUS
Claudia GROSS
Elise MAURY
Dominique OGERON
Laurent BERTHIER
Christine WASER
Anne-Laure PATÉ
Anne COUDERC
Nathalie PARINAUD-GOUEDARD
Pascale ALEXANDRE
Fatima OUKASSI
Les étudiants des panels :
AGRO PARIS TECH
AMERICAN UNIVERSITY OF PARIS
CELSA
CENTRALE PARIS
CENTRALE LYON
ECOLE ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY
ECOLE D’INGÉNIEURS DE LA VILLE
DE PARIS
EM LYON
ESC ROUEN
ESCP EUROPE
ESSEC
ESTP
HEC
IAE SORBONNE
ICOGES
ISE
ISEG – Groupe IONIS
ISG – Groupe IONIS
ISTH – Groupe IONIS
MINES PARIS TECH
PONTS PARIS TECH
SCIENCES-PO
SUPELEC
TELECOM PARIS TECH
UNIVERSITÉ PARIS 3 SORBONNENOUVELLE
UNIVERSITÉ PARIS 8 VINCENNESSAINT-DENIS
UNIVERSITÉ PARIS 9 DAUPHINE
UNIVERSITÉ CERGY-PONTOISE
Tout particulièrement pour leur aide
et leur gentillesse :
Jean-Baptiste ALRIC
Béatrix BACONNIER
Nathalie BRAME
Sonia BRINDEJONC
Patrick de BONDELON
Marie-Laure BROSSIER
Eloi CHOPLIN
Clémence DEMON
Marie-Caroline DURAND
Thomas DUVAL
Christophe GARCIA
Fabrice GOUSSET
Julien GUY
Jean-François LEVEN
Marie-Thérèse LO PRESTI
Anne LORRE
Michèle LOURDELLE
Michel MARTIN-ROLAND
Theldja MEKKI
Daniel MORDZINSKI
Olivia ROLAND
Caroline ROSSI
Christopher WAIT
Les étudiants de l’Ecole
«Les Nouveaux journalistes»
Toute l’équipe de Gédéon,
Claude SERILLON pour la mise
en musique de notre générique
Jean-Marie CAVADA
pour son affectueuse présence
depuis vingt ans
Et notre ambassadeur Joël de ROSNAY.
Retrouvez les comptes-rendus
des débats sur
www.citedelareussite.com
vouloir avertir les organisateurs si vous vous opposez à l'utilisation de votre image.
SORTIE
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Un webdocumentaire réalisé par Samuel Bollendorff et Eric Walther
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