Lettre ouverte à Serge Lesourd

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Lettre ouverte à Serge Lesourd
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RMS
MicroS
é s e a u d e s
m é d i c a l e s
t r u c t u r e s
d ’ A l s a c e
Siège social : 17 boulevard Clemenceau, 67000 Strasbourg
Lettre ouverte à Serge Lesourd
À l’attention du Professeur Serge Lesourd
Faculté de psychologie
et des sciences de l’éducation
12, rue Gœthe
67000. Strasbourg
Strasbourg, le 2 mars 2005
Cher Serge Lesourd,
Je tiens à vous faire part de ma vive émotion devant les propos qui ont été tenus lors de la
réunion du séminaire de recherche que vous avez organisé le mardi 22 février dernier dans le
cadre du DEA de psychologie. Ces propos qui m’ont été rapportés de source sûre par des
participants à ce séminaire se recoupaient sur le point suivant : ils visaient, entre autres, les
médecins, les psychologues et les travailleurs sociaux intervenant dans le cadre des activités
du réseau des microstructures médicales d'Alsace, RMS.
Ainsi le Dr Hoibian s'en est-il pris de façon infamante aux médecins qui prescrivaient des
traitements de substitution en les traitant devant votre large public de "médecins dealers" sans
que cela ait occasionné de votre part la moindre réaction. De même, a-t-il été affirmé que les
entretiens avec les psychologues et les travailleurs sociaux intervenant en microstructure
étaient imposés aux patients sous addiction qui venaient y consulter.
Je vous rappelle que la conférence de consensus sur les traitements de substitution qui s'est
tenue à Lyon en juin 2004 a défini de manière précise les recommandations que doit suivre
tout médecin autorisé à prescrire de tels traitements et que les médecins du réseau RMS s'y
conforment avec la plus grande attention.
De même, la loi sur les réseaux de santé du 4 mars 2002 définit-elle les conditions dans
lesquelles tout patient entrant dans l'un de ces réseaux se voit informé de ses droits et des
types de suivis qui lui sont proposés. Il reçoit la Charte du réseau et donne son agrément aux
soins proposés par la signature d'un document d'information.
La probité des médecins, des psychologues et des travailleurs sociaux d'RMS ayant été
publiquement mise en question dans votre séminaire, je vous fais part de ma plus vive
protestation devant cette grave atteinte à une pratique de soins reconnue pour sa pertinence et
son efficacité. C’est devant un public de près de deux cents personnes que ces propos ont été
tenus, la grande majorité étant composée par vos étudiants. La recherche peut faire des erreurs
mais elle n’autorise pas la diffamation et se disqualifie quand elle prend appui sur des contrevérités.
Il est loin en effet le temps où la pratique médicale dans le domaine qualifié alors de
"toxicomanie" relevait du dressage de ceux que l'on considérait comme des malades
délinquants. Les médecins qui se sont lancés dans l'expérience des microstructures médicales
travaillent, dans leur cabinet de consultation, avec des psychologues et des travailleurs
sociaux pour donner à leur exercice de la médecine ses lettres de noblesse dans un champ qui
a, jusque-là, été trop longtemps déserté ou réduit à des prescriptions morales. Aujourd'hui
cette nouvelle pratique qui a commencé en Alsace a fait ses preuves et elle s'étend à de
nouvelles régions en France, en Provence et à Reims où de nouveaux réseaux de
microstructures se créent.
Adresse postale : RMS, 29a bd de Nancy, 67000 Strasbourg
Tél : 03-88-22-94-23 — Fax : 03-88-22-51-42 — Mail : [email protected]
Je ne doute pas que vous saurez rectifier devant ce même public ces propos qui témoignent
d'une passion des plus suspectes et datant d'un autre âge. Nous en sommes aujourd'hui à l'ère
de la raison pratique où, contre tout esprit ségrégatif, la personne qui utilise des substances
psychoactives est considérée comme un sujet.
Avec mes salutations distinguées.
Dr. George-Henri Melenotte
Président d'RMS

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