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Pays : France
Périodicité : Mensuel
OJD : 55895
Date : NOV 15
Page de l'article : p.130-145
Journaliste : Sophie Bernard /
Jacques Denis / Natacha Nataf
/ Julie Watier Le Borgne
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PARIS DANS LE GRANDE
DE 1A PHOTC GRAPHIE
=*
_^ <*
.idf
EN NOVEMBRE, PARIS ACCUEILLE LA PLUS GRANDE FOIRE AU MONDE
CONSACRÉE À LA PHOTOGRAPHE. UNE OCCASION RÊVÉE POUR LES
MUSÉES DE PROPOSER LEURS PLUS BELLES EXPOSITIONS. DE LUCIEN
CLERGUE AU GRAND PALAIS À PHILIPPE HALSMAN AU JEU DE PAUME,
SÉLECTION ET COUPS DE CŒUR DU MEILLEUR DE LA PHOTO.
PAR SOPHIE BERNARD, JACQUES DENIS, NATACHA NATAF
& JULIE WATIER LE BORGNE
ZHANG KECNUN People Crossing the Yellow River ruth a nato af Moa Zedoag, Henin, séné The Yellow River, 2012
Ces baigneurs paisibles, qui exhibent un portrait de Mao ne semblent pas connaître l'histoire des pollutions irrémédiables que le fleuve Jaune connaît depuis des décennies
Zhang Rechun les a decouvertes tout au long d'un voyage initiatique sur ses rives dévastées
A voir a Pans Photo, sur le stand dè la galerie Paris Beijing
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PARIS # GALERIE DES GALERIES
Du 20 octobre au 23 janvier
Magnétique Alex Prager
Une femme au milieu d'une foule se détache, visible au premier
coup d'œil, cheveux blonds, rouge à levres éclatant c'est
la marque de fabrique d'Alex Prager Sa dernière séné Faces
in the Crowd synthétise parfaitement ce travail On y retrouve
toute son histoire, ses influences visuelles, cinématographiques,
et sa maîtrise de la direction artistique Ses photographies sont
construites comme un film. décors, costumes, lumières, castmgs
dans lesquels elle sélectionne des figurants, des modèles,
et travaille telle une réalisatrice de longs-métrages. Cette jeune
artiste américaine que l'on s'arrache désormais - tant en vente
publique que pour une couverture de Vogue - a pourtant
découvert la photo «sur le tard», à l'âge de 20 ans, au détour
d'une exposition de William Eggleston C'est une révélation, elle
s'offre alors son premier appareil, une chambre noire, elle sera
photographe Rapidement, telle une évidence, la femme devient
son sujet, toujours glamour, souvent fragile, dans des scènes
surréalistes proches d'Hitchcock, David Lynch, Weegee ou encore
Luis Bunuel. Lmfluence de ce dernier est très marquée dans la
séné Compulsion elle y confronte un plan très serré sur un œil,
directement inspire d'Un chien andalou, en regard d'une scène
tragique donnant un rôle de témoin au spectateur Une immense
photographe à découvrir dans cette toute première exposition
personnelle en France. Julie Watier Le Borgne
«Alex Piaget» • I" etage des Galènes Lafayette • 40, bd Hausmann
75009 • OI 42 82 Sl 98 • www.galeriedesgaleries.com
ALEX PRAGER Untitlcd (Parts I), 2014
PARIS # MUSEES D'ORSAY ET DE LORANGERIE
Jusqu'au 24 et jusqu'au 25 janvier
«Qui a peur des femmes photographes?»
> 1839-1919: musée de l'Orangerie
Jardin des Tuileries • 7 5D01
OI 44 SO 43 00 • www.musee-orangerie.fr
> 1918-1945: musée d'Orsay
I, rue de la Légion d'Honneur • 75007
QI 40 49 48 14 • www.musee-orsay.fr
Catalogue: coéd. Musée d'Orsay/ Hazan
320 p.-45 €
RUTH BERNHARD Doll, 1938
r, i. , V j
"if *y';
Insoumises depuis 1839
«Qui a peur des femmes photographes?» s'interrogent en choeur cet automne
les musées d'Orsay et de l'Orangerie Certainement pas Virginia Woolf qui,
dès 1926, publiait la première monographie sur les cliches de sa grand-tante,
Julia Margaret Cameron D'une génération l'autre, cette exposition en deux volets
entend elle aussi rendre hommage a ces aventunères en insistant sur leur «relation
singulière et évolutive à la photographie» dans ce qu'elle a «de caractéristique
et/ou d'exceptionnel». La premiere partie (1839-1919), à l'Orangene, souligne
donc comment les pionnières ont pu jeter un regard radicalement nouveau sur
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FRANGES BENJAMIN JOHNSTON
Autoportrait, vers 1896
les genres qui leur incombaient jusque-la - les portraits, les scènes intimes ou
encore la botanique, qu'Anna Atkms réinventera en 1843 en composant un album
de cyanotypes d'algues, aujourd'hui considéré comme le tout premier livre de
photographie - et/ou illustrer une actualité brûlante, telle la lutte pour les droits
civiques (irrésistibles suffragettes de Christina Broom) Incarnant au sortir de
la Grande Guerre la «femme nouvelle», elles s'empareront de thèmes réserves
aux hommes (l'érotisme, les machines, la vitesse . ) et travailleront pour la presse,
la mode, la publicité Pire elles entreront en guerre Quitte à y mounr, comme
Gerda Tara, fauchée par un char en Espagne en 1937, à qui Orsay rend hommage.
Et à qui Virginia Woolf aurait pu dédier ces mots • «Tout pourra arnver quand être
une femme ne voudra plus dire exercer une fonction protégée » Natacha Nataf
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PARIS # MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE
Jusqu'au 18 janvier
Les aventures extraordinaires
de Doisneau au Muséum
«Dites-moi quelle autre profession m'aurait permis d entrer dans la cage
aux lions du zoo de Vincennes ou l'atelier de Picasso ?», blaguait Doisneau
Invité une première fois en 1942-1943 à réaliser un reportage sur les «visages
de la science» au Muséum national d'histoire naturelle, le photographe
découvre avec une curiosité sans limite, les coulisses du musée de l'Homme,
la zootheque et ses linéaires souterrains peuples de chouettes ou de gorilles
empaillés, et surtout le quotidien insolite des chercheurs jardiniers,
laborantins, soigneurs Doisneau les immortalise dans leur environnement
familier, au-dessus d'une montagne d'herbiers, parmi des cnstaux géants,
derrière une brouette où repose la dépouille d un jaguar, dans un ossuaire de
mammouths voire au bras d'une momie . Largement inédites, ces images
(plus d'une centaine) seront présentées aux I" et 3' étages de la Grande
Galerie de révolution, assorties d un second reportage réalisé en 1990
Près de cinquante ans plus tard, la mort et la vie s'y mêlent avec la même
légèreté On reconnaît les lieux, parfaitement intemporels, les grandes serres
la galerie d'anatomie comparée et de paléontologie, les allées du Jardin des
Plantes et le stégosaure à l'entrée du Muséum Tiens, un indice temporel
I enfant qui le caresse ne porte ni beret ni culottes courtes. Bienvenue
dans la décennie la plus jurassique du XXe siècle N.N.
ROBERT DOISNEAU tc Professeur Paul Bud/rer contemplant iles bébés requins 1942 ou 1943
•Robert Doisneau» Grande Galerie de l'évolution • 36, rue Geoffroy Samt-Hilaire • 75005 Paris
OI 40 79 56 OI • wvm.mnhn.fr• Catalogue• coed. Flammarion/MNHN • 192 p. • 35 €
PARIS # MAISON ROUGE
Jusqu'au 17 janvier
Une collection qui flashe sur l'Afrique et l'Asie
C'était l'événement phare des Rencontres d'Arles 2014 La collection ArturWalther,
aujourd'hui la plus importante au monde pour la photographie afncaine et asiatique
contemporaine, revient en France sous un angle inedit Conçue par Simon Njami,
ex-directeur artistique des Rencontres de Bamako, l'exposition-fleuve «Apres Éden»
invite à une sublime odyssée Elle réunit à la Maison rouge près de 1000 œuvres
de photographes, videastes et plasticiens au fil d'un parcours égrenant selon
le commissaire, les «catégories récurrentes» de cette exceptionnelle collection •
paysage, performance, portrait essais anthropométriques ou ethnographiques.,
Particulièrement sensible à la question de I identité - individuelle et collective -,
AtuirWalther ancien banquier de Goldman Sachs vivant aujourd'hui entre Newyork
et sa Bavière natale, s est intéressé dans les années 1990 à la photographie
allemande (en acquérant de stupéfiants ensembles d'August Sander de Karl
Blossfeldt, des Bêcher ) puis américaine, avant de courir le monde pour y decouvrir
mille artistes prodigieux, du dissident chinois Ai Weiwei au reporter de guerre
sud-africain GuyTillim et sa compatriote, activiste IGBT, Zanele Muholi..
et repousser avec eux les frontières du continent photographique. N.N.
«Après f den - La collection Artur Walther» • 10 boulevard de la Bastille • 75012 Pans • OI 40 OI OS Sl • www.lamalsonrouge org • Catalogue : éd. Page • 224 p. • 24 €
MIKHAEL SUBOIZKV Mark, «out Bey Beach 2005
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PARIS # CENTRE POMPIDOU
Du ll novembre au 1er février
Agnès Varda photographe
Elle a beau avoir décroche une Palme d o r d honneur cet ete a Cannes et vu son
travail de plasticienne célèbre de Pans a Los Angeles Agnes Varda reste une artiste
méconnue Qui sait qu elle fut photographe attitrée du festival d Avignon et duTNP
de Jean Vilar dans les anr ees 1950? Qu elle réalisa des reportages en Chine
et a Cuba9 Le Centre Pompidou est l'une des rares institutions publiques a s etre
penchées sur cette «premiere vie de la cinéaste Ses collections comptent
157 tirages de Varda dont 145 ayant servi au documentaire Salut (es Cubains
Des cliches en no r et blanc pris fm 1962 a La Havane (a peine deux mois apres
la crise des missiles) et qui filmes au banc titre rendent compte d une rencontre
médite celle < du socialisme et du cria dia dia» Rythmées au son des congas et de
commentaires lus par Varda et Michel Piccoli, ces images «désordonnées» montrées
pour la premiere fo s au public donnent a voir le charme peu discret du pittoresque
tropicalo socialiste» - les foules devant le Lider Maximo les chapeaux de paille des
touristes et les bérets des belles révolutionnaires les poulets «coopératifs» et le corps
«mélodique» des Cubaines - avant de zoomer sur mille barbes taillées tantôt
«a la rebelle, tantôt «a I artiste > ou < a la fonctionnaire. Malgre I irrésistible
attraction Varda reste lucide 'La barbe la plus courante a Cuba e est la barbe a papa
Car nous sommes au pays du sucre > Intitulée «Varda/Cuba» cette exposition aura t
pu tout auss b en s appeler «L'île et elle» comme celle de 2006 a la fondation
Cartier Maîs Cuba n est pas Noirmoutier Et ici I entree est libre Viva Varta ' N.N.
PARIS # MAISON DE L'AMERIQUE LATINE
AGNES VARDA Cuba Bonny Mare ll 1963
Varda / Cuba» • Centre Pompidou Galerie de photographies
Place Georges Pompidou 75004 Paris 0144781233 www centrepompidou fr
Catalogue ed Xavier Barrai • 168 p 39 €
Jusqu'au 12 décembre
Le Mexique dè
Lola Alvarez Bravo
Lû LA ALVAREZ BRAVO Dans sa propre prison, vers 1950
Lola Alvarez Bravo» jusqu au 12 decembre Maison de I Amérique latine
217, boulevard Saint Germain • 75007 Paris OI 49 54 75 00 • http //mal217 org
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Femmes méduses et mer de Tendresse démons
de papier et belles endormies Ne vous fiez pas
a la sensualité tranquille des cliches de Lola Alvarez
Bravo (1903 1993) Les seins nus des filles dAcapulco
et les yeux stenles de jeunes aveugles, brillant au soleil
comme des petites lunes sont la pour nous rappeler
qu on n est pas chez Gauguin ma s au Mexique
ou la revolution n est venue a bout ni du commerce
des corps ni des negalites sociales Pasionaria discrète
oscillant toujours entre poesie et politique Lola
est une figure centrale de la photographie mexicaine
Elle reste pourtant inconnue hors du continent
americain Eclipsée parson celebrissime man (Manuel
Alvarez Bravo qu elle connut enfant maîs dentelle finira
par d vorcer) moins romanesque et scandaleuse
que ses amies Tina Modotti ou Frida Kahlo (dont elle
organisa une rétrospective majeure a Mexico la seule
du vivant de I artiste) elle n aura poursuivi qu un but
<reveiller les bonnes et mauvaises consciences du
pays» Capable d incroyables photomontages muraux
exaltant I industrie textile ou les chemins de fer elle
marqua davantage les esprits en immortalisant nombre
de ses amis artistes de Diego Rivera a Henri Cartier
Bresson Surtout elle fit de la «joie» de la «maliceet de la magie surrealisante de la rue mexicaine
son pam quotidien La rétrospective de la Maison de
l'Amérique latine est la premiere occasion en France
de decouvrir son travail Ne la manquez pas N.N.
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PARIS # QUAI BRANLY
Jusqu'au 22 novembre
Photoquai, la biennale
superhumaniste
WeAre Family plus qu un thème fédérateur I inttule
de Photoquai la biennale des images du monde organisée
par le musee du quai Branly est un manifeste politique
culturel et social Une volonté de montrer a travers le regard
de 40 photographes (exposes gratuitement en plein air
jour et nuit le long du quai Branly maîs aussi au premier
etage de la tour E ffel et en ri vers lieux partenaires)
qu apparie nr a une fam Ile peut simplement signifier former
une communaute se rassembler pour témoigner d une
convergence de pensée d une aspiration a un même mode
dévie souligne Stephane Martin pres dent de I institution
paris enne Du peuple mar dern ers païens d Europe
qu mplorent ses d eux dans la foret russe (parlât ana
Plotnikova) aux meres celibata res encore considérées
comme des prostituées au Maroc (Zara Sarniry) des
samoura s revenant a Fukushima (NonkoTakasugi)
a la derniere generation scarifiée de Cote d Ivo re (Joana
Choumali) et de mornes égyptiens trimant dans des carneres
de calcaire (Mynam Abdelaziz) aux travestis sexy posant
torse nu pour le Mexicain Lu sArturoAguirre cette nouvelle
Family of Man nous rappelle que la defense des libertés
fondamentales reste partout un combat de chaque instant
Même en pie n cœur de Pans N N
i Photoquai 5° biennale des images du monde
Quai Branly 75007 Paris 0156617000 www photoquai fr
Catalogue coed musee du quai Branly/ Actes Sud 232 p 276
JUAN PABLO ECHEVERRI Supersonas, 2011
PARIS # FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON
Jusqu'au 20 décembre
Jeff Wall en vignettes
Depuis ses débuts Jeff Wall le photographe canadien que I on ne presente
plus travaille de grandes et de pelles images En 1969 1970 il publie
Ldndscape Manual un ouvrage aux illustrations en format vignette
Les lirages originaux de ce road tnp photographique sont présentes dans
I exposition de la fondation Henri Cartier Bresson qui montre cet automne
uniquement ses travaux de petite taille La decouverte de ses Smaller
Pictures ne semble pas etre en contradiction avec ses tres grands formats
désormais bien connus du public au contraire il y aborde parfois les
mêmes thématiques Comme dans ses œuvres XXL une partie de ces
mages sont des caissons lumineux dont les sce les restent aussi
enigmatiques que plastiques el ou la créai on araslique d aulrui est
souvent une source d inspirât on Dans After Spring Snow by Mio
Mishima il s est librement msp re du texte de Mishima pour en tirer une
mise en scene qu rassemble a elle seule I epoque et le sujet de ce roman
japonais I influence occidentale apres I ere Meji Les œuvres exposées
sont entierement sélectionnées par I artiste et toutes issues de sa collection
personnelle ll nous montre ainsi un peu de son intimité J W LS.
Je» Wall - Smaller Pictures 2 impasse Lebouis 75014 Pans OI 56 SO 27 CO
www hermcdrtierbresson org Catalogue ed Xavier Barrai 108 p 35 €
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JEFF WALL Cl/pperf Branches [ast Cordon St .Vancouver 1999
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Lucien Clergue,
fulgurances de jeunesse
UN AN APRES SA DISPARITION, LE GRAND PALAIS NOUS INVITE A REDECOUVRIR
LE TRAVAIL DU PHOTOGRAPHE REVELE PAR PICASSO EN PLONGEANT DANS SES
ARCHIVES ET SES TOUT PREMIERS CLICHES.
O
n ne peut comprendre l'œuvre de Lucien
Clergue sans évoquer sa vie, dont certains
episodes s apparentent davantage a la legende
qu'a la réalité Ce parcours emaille de rencontres
extraordinaires et dactions en faveur de la
photographie va conduire cet Arlcsien issu d un
milieu modeste a devenir le premier photo
graphe membre de l'Académie des Beaux-arts de
l'Institut de France en 2006, et a la présider en
2013 Son premier rendez vous avec le destin a
lieu grâce a Pablo Picasso L'histoire est savon
reuse maîs elle ne dit pas si e est du courage ou de
I inconscience qui pousse Lucien Clergue a
aborder le peintre a la sortie d une corrida a
Arles, en 1953 II n'a que 19 ans et n hésite pas a
sortir ses photographies pour lui demander
conseil Picassolencourageacontmueretareve
mr le voir Ce sera le début d une lelation ou s en
tremeleront amitie et travail, et dont témoignent
de nombreux portraits lealises dans I intimité
L'audace était d'autant plus grande que, dans les
annees i9-,o en France, la photographie n était
pasencore reconnue comme un art apart entière
C'est cette rencontre décisive a\ec Picasso qui
constitue le point de depart dc l'exposition Pre
miers albums présentée cet automne au Grand
Palais par François Hebel et Christian Lacroix
tous deux proches de Lucien Clergue Oe premier
pour av oir ete directeur des Rencontres d'Arles
le second pour eue Arlesien et avoir réalise son
habit et son epee d'académicien) II n y a pas de
doute Picasso a perçu la genèse d une oeuvre
explique François Hebel Et les albums que nous
avons retrouves dans les archives de Lucien
confirment la fulgurance de ses premieres pho
tographies Des 19^6 date du plus ancien, tout
était déjà la D ou le parti pris radical de l'expo
sillon privilégier les vingt premieres annees
du travail de Lucien Clergue soit exclusivement
des images en noir et blanc Ces premiers albums
sont comme le brouillon de l'écrivain ou les
quisse du peintre entre recherches et experi
mentations ils révèlent l'état d esprit du photo
graphe qui enfant a connu la destruction de sa
maison par les bombardements et, adolescent, la
maladie puis le deces de sa mere Les blessures
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ressenties transparaissent dans la noirceur des
sujets traites ruines, cimetières animaux
morts avant I apparition de personnages
vivants saltimbanques, pierrots et ballerines
joues par des enfants qu'il met en scene, maîs
aussi Picasso Cocteau et Saint John Perse les
Gitans, la corrida les premiers nus Ce sont ces
thèmes, apparus précocement, ct pour certains
sur lesquels Lucien Clergue travailla toute sa vie,
qui forment I articulation de I exposition
S ajoutent deux autres sénés Contrastes, réalisée
dans les annees 1960, et Langage des sables la
décennie suivante Ces deux derniers chapitres
révèlent une autre facette du photographe
Moins ancres dans le reel et plus poétiques, ils
laissent entrevoir un Lucien Clergue apaise par
la maturité Ces annees sont aussi celles ou il
voyage et expose au MoMAde New York al'invi
tation d Edward Steichen (1961) ou il soutient
une these uniquement constituée de photogra
phies devant Roland Barthes (1979) ct surtout,
ou il fonde avec l'ecnvam Michel Tournier et
I historien Jean Maurice Rouquette les Ren
contres de la photographie d'Arles (1970) Ce
premier festii al international dedie a la photo
graphie cree dans le monde demeure aujourd hui
encore le plus important Ambassadeur dc la
photo ou faiseur d'images Lucien Clergue a
largement contribue a donner ses lettres de
noblesse a la photographie Sophie Bernard
Nu de I etang Valduc 1956
DES INEDITS A FOISON
Des I entree de I exposition le visiteur est plonge
dans I ambiance des jeunes annees de Lucien
Clergue avec un ensemble d images d archives
d Ares ravage par les bombardements de la
Seconde Guerre mondiale Puis place au maître
Articu ee en huit sections elle invite a decouvnr
de nombreux inédits comme es premiers albums
qui donnent le titre a exposition qui étaient
a I origine des cata ogues de tissu dont Lucien
Clergue a remplace les échantillons par ses
p anches contacts Mêlant tirages modernes et
vintage la scenograph e invite a decouvnr I œuvre
de maniere originale grace notamment a une
immense frise rassemblant pres de 200 images
et le Drame du Tom un film réalise par Lucien
Clergue en 1968 maîs aussi homme a travers
des entretiens filmes du photographe de
Jean Maunce Rouquette et de Wally Bourdet
qui posa pour ses premiers nus
Lucien Clergue - Les premiers albums» du 14 novembre
au 15 fevrier GrandPalas 3 avenue du General Eisenhower
75008 Pa is 0144131717 www grandpalais fr
Catalogue ed RMN Grand Palais 256 p 35 £
ET AUSSI
Lucien Clergue du 7 novembre au 28 novembre
galène Patrice Trigano 4 bis rue des Beaux Arts 75006
Pans OI 46 34 15 OI wwwgalenepatncet igano com
Oser la photographie SO ans d une collection
d avant garde a Arles» jusqu au 3 janvier musee Reattu
10
ue du Grand Pneu e 13200Arles 0 4 9 0 4 9 3 7 5 8
www museereattu arles fr
Photopoche Lucien Clergue ed Actes Sud 144 p
136
La Danse tlu mariage gitan Les Saintes Mortes tfe la Mer 1963
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Acrobate, serie Saltimbanques, Arles, 1955
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Le monde arabe loin des clichés
VENUS D'EGYPTE, DU LIBAN, DU MAROC OU DE DUBAI, LES 40 PHOTOGRAPHES RÉUNIS DANS LA TOUTE PREMIÈRE
BIENNALE DU MONDE ARABE CONTEMPORAIN DÉMONTRENT LA VITALITÉ CRÉATIVE DE CETTE RÉGION.
(Binôme, Photo 12, Basia Embincos Graine de
photographe) maîs aussi la Cite internationale
des arts Au sem de cet ensemble geographiquement cohérent, le promeneur pourra decouvrir
la diversite d'un monde trop souvent reduit à
quèlques cliches et soumis au flot de l'actua
lite «Même si quèlques travaux sont lies aux
evenements récents, a commencer par le flux
migratoire qui fait la une des journaux, il s'agit
davantage de montrer des œuvres qui n'abordent
pas de front toutes ecs questions maîs ne les
passent pas pour autant sous silence Les artistes
sont souvent engages sur les thématiques de
notre époque, simplement les travaux photo
graphiques qui vont être montres témoignent
d'un certain iccul, d'un temps de réflexion »
PLACE AUX FEMMES
WAR» SAMIR Séné Ramadan, 2013
U
ne jeune femme, en lévitation, lit le Coran
À chacun d'imaginer ce qui se dévoile sous
cette image, un brin fantastique, un rien fan
tasque, extraite de la séné Ramadan Signe de la
jeune Egyptienne Wafaa Samir, cet «autoportrait»
sert d'afhche a la premiere biennale des photo
graphes du monde arabe, lancée par l'Institut du
monde arabe et la Maison européenne de la
photographie Faut-il y lire un message subliminal ? «Le fait que l'auteur est une femme n'est pas
non plus innocent Ce qui reviendrait d'ailleurs
à se poser la question existe-t-il un regard feminin dans le monde arabe '», interroge en guise de
réponse Gabriel Bauret, commissaire general
de cette manifestation L'icône a valeur de
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symbole, pour une jeune generation qui s'empare
du médium afin de témoigner de sa vision, divergente, du monde L'image porte tout autant les
intentions d'une biennale qui souhaite réunir des
points de vue différents Poétiques avant tout,
politiques malgre tout «L'idée était de reunir des
competences complementaires et de croiser les
regards » Vues de l'intérieur par les photographes
arabes et éclairages venus de l'extérieur a travers
les yeux des observateurs «étrangers», européens
pour la plupart, composent un ensemble tout a
la fois composite et cohérent
Pour relier les deux institutions, rivées chacune
d'un côte de la Seine, cette biennale propose un
parcoui s qui associe différentes galeries alentour
S'il existe une longue tradition «orientaliste» en
Europe, relativement bien identifiée et documentée, on connaît moins l'autre versant de
l'histoire «Du côté des photographes arabes, à
part les grands studios de portraits dans des
villes comme Beyrouth ou Le Caire, on sait
assez peu de choses de cette pratique Et dans
ce domaine il y a un important travail a mener
pour mesurer l'élargissement de la pratique de
la photographie et son evolution», reprend
Gabnel Baure Les quelque 50 artistes photographes exposes démontrent que le panorama
de la creation en la matiere s'est considérablement élargi a l'image des Marocains de Leila
Alaoui, une serie a la maniere des fameux
Américains de Robert Frank, a l'instar de la Palestine vue au prisme du football par Amelie
Debray, ou encore du regard décadré, mi-amusé
mi circonspect, de Farah Al Qasimi sur l'irruption du monumenta! a Dubai La preuve (aussi)
par trois exemples de l'émergence des femmes
dans le contexte de la photographie arabe, qui
est l'un des traits remarquables de cette pre
micrc edition Jacques Denis
Du 12 novembre au 17 janvier dans huit lieux partenaires
www biennalephotomondearabe.com
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louis Armstrong, 1966
Philippe Halsman,
le photographe qui fait sauter
RITA HAYWORTH PLONGEANT SA PAILLE DANS LIN MILK-SHAKE, MARILYN MONROE SO SEXY, LOUIS ARMSTRONG...
TOUS CEUX-LÀ SONT PLUS CONNUS QUE CELUI QUI SUT LES SUBLIMER POUR LES COUVERTURES DE LIFE.
PHILIPPE HALSMAN (1906-1979) A POURTANT SIGNÉ DES PORTRAITS DEPUIS LONGTEMPS INSCRITS DANS LA MÉMOIRE
COLLECTIVE. RÉTROSPECTIVE AU JEU DE PAUME.
P
lus il est simple et vrai, plus il est tort ct
émouvant La recherche de l'intensité
dans le portrait mené a la concentration de la
forme >, analysait Philippe Halsman Churchill
assis au crépuscule de sa vie, Mahanshi Mahesh
Yogi le gourou des Beatles ,levitant illumine,
Mohamed Ali, les deux poings serres, Fernandel, grimaces pleine face De chaque portrait
Halsman a saisi l'essence quitte a aller au delà
des formes d'usage A l'image du montage post
moderne qu'il réalisa de Bobbv Fischer un plan
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serre, tout en contrastes stigmatisant l'ambigue folie de ce genie des échecs I es portraits
restent ainsi la marque de fabnque de Philippe
Halsman, ne en Lettonie en 1906 II commen
cera avec celui sa propre sœur, réalise apres
avoir eu le declic > en mettant la mam en 1921,
sur le vieil appareil paternel Dix ans plus tard
- apres avoir ete emprisonne par erreur pour le
meurtre de son pere - le jeune homme trom e
asile a Paris Tres vite, il ouvre son studio dans le
tres couru Montparnasse, ou son appareil
devient le témoin des folles annees de l'avantguerre La capitale sera l'antichambre de celui
qui va pourtant se révéler apres avoir traverse
I Atlantique, échappant a l'Europe nazie grâce
a l'intervention d Einstein (qui fera quèlques
annees plus tard la une de Life ') La, il apprend
le metier, aussi bien dans la presse qu'auprès des
surréalistes II signe sa premiere exposition,
intitulée <Portraits et nus>, commence a
bidouiller ses propres boîtiers pour en faire des
pieces uniques, a|ustees a ses besoins, se fait
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Date : NOV 15
Page de l'article : p.130-145
Journaliste : Sophie Bernard /
Jacques Denis / Natacha Nataf
/ Julie Watier Le Borgne
Pays : France
Périodicité : Mensuel
OJD : 55895
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If*
Expérimentation pour un portrait de femme 19311940
photographe impressionniste, s'essaie même au
reportage II cherche, expérimente dans bien
des registres Le natif de Riga va surtout croiser
Helmar Lerski, maitre du portrait davant
garde dont il tire justement un portrait en 1935
Le dernier aura une influence primordiale sur
le travail dc Philippe Halsman, qui développera
une même approche psychologique > du sujet,
tout en reconnaissant qu il est (impossible de
résumer la complexité d'une personnalité en
une seule image»
S'il fut un portraitiste de genie, on ne pt ut Inm
ter l'œuvie de Philippe Halsman a cet angle,
aussi grand soit il en la maniere Comme le sou
ligne subtilement l'exposition qui lui est consa
cree au Jeu de paume, il fit de la formule de Serge
de Diaghilev a l'endroit de Jean Cocteau Ltonnez-moi '> - une veritable position esthe
tique «Toutes tentatives d'élargir les frontieres
de la photographie don cnt etre encouragées ,
confit t il dans focus On Myself, son recueil
autobiographique C'est de cet œil qu il faut
regarder ces images qui composent un pano
rama finalement proteiformc, un point dc vue
\ isionnaire Apartir des annees 1940, le Letton,
bientôt citoyen americain, deviendra l'arche
type du photographe «cross over faisant un
pont entre la presse et la publicite a la conjonc
lion de l'expérimentation et de la photographie
commerciale Ses cliches seront publics (usque
sur des timbres poste II fut une agence a lui
tout seul '> précise Sam Stourdze, I un des deux
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commissaires del exposition, quand on évoque
l'affiliation d'Halsman a l'agence Magnum
Singulièrement multiple, son œuvre brisa les
œillères qui fixent le regard et figent la pensée
Aujourd'hui range parmi les classiques, a l'égal
d'un Erwin Blumcnfcld, Halsman a maitrise
tous les codes de la modernite, renouvelé
constamment sagrammaire et son vocabulaire
Lt des idees originales, il nen manqua pas
Comme la <Jumpology> sa propre methode
ou le su|et - de Richard Nixon a Francois
Mauriac ' - doit sauter afin de taire tomber le
masque» et du coup saisir l'instant et l'essence
Le principe sera souvent repris jusque desor
maîs sur les profils Instagram II innove tout
autant lorsqu'il met au point des 1949 \o\picture
book sous forme d entretien photo The french
man, avec Fernandel La encore s'il renouvelle
l'approche du portrait, il n'en signe pas moins
son best seller Philippe Halsman va le plus lom
possible pour raconter des histoires photo
graphiques, car il de\me que la television va
etre le médium concurrent dc la photo , insiste
Sam Stourdze Emblématique l'iconiquc Dali
Atomicus aura ainsi nécessite plus dc cinq heures
de travail et bien des essais Avec l'iconoclaste
peintre, le photographe aura partage jusqu a sa
mort en 1979, dc nombreuses recheiches for
melles, maîs aussi un besoin de ne jamais etre
reduit aune seule dimension Quatre décennies
et que de facéties entre eux deux ' Maîs pas une
couverture de I if e ' J. D.
le Duc et la Duchesse tfe Windsor 1956
UNE RETROSPECTIVE
ULTRADOCUMENTEE
Etonnant C est bien le moins qu on puisse
écrire sur < I absence> depuis 2001 de Ph lippe
Halsman a Paris la ville ou il fit sa premiere
exposition en 1936 Las la tendance a
ses aléas que la ra son ne saurait expliquer
AI epoque I hotel de Sully avait reçu la grande
rétrospective dédiée a cet iconique
photographe Quinze ans plus tard cette
exposition produite en 2014 par le musee
de I Elysee a Lausanne ne fait évidemment
pas I impasse sur les fameux cliches d Halsman
maîs voit bien au delà Photos jamais vues
planches contacts annotées images qui
recontextualisent les choix du photographe
documents de travail et magazines ou Halsman
a fait la une La on entre dans les coulisses
en montrant le processus de creation
Quelle est la demarche qui mené a la réalisation
d une icone? La famille nous a permis
d explorer toutes les archives Sans leur
confiance rien n aurait ete possible insiste
Sam Stourdze I un des deux commissaires
de cette exposition qu a nécessite deux ans
de recherche et un an de production pour
offrir cette vision renouvelée d un artiste majeur
de l'histoire de la photographie
'Philippe Halsman - Etonnez moi '» du 13 octobre
au 2 fevrier Jeu de paume I place de la Concorde
75008 Fans OI 47 03 12 50 wwwjeudepaume org
Catalogue ed Photosynthèses 304 p
606
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Portrait d'Alfred Hitchcock pour la promotion fiv film «fes 0/seaujr ,1962
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Paris Photo, une foire de rêve
SANDI SKOGLUND Revenge of the Gola Fish 1981 tirage couleur 68 7 5 x 8 7 5 cm Galène Paci Contemporary Brescia 40000 €
Vous aurez beau chercher vous ne trouverez ni retouche ni trace de Photoshop ici tout est mise en scene et construction minutieuse
pour obtenir une image a la portée onirique entre reve et cauchemar
PHOTOS PLASTICIENNES, VINTAGES, IMAGES SURRÉALISTES OU PHOTOMONTAGES, IL Y EN A POUR TOUS LES GOÛTS
À PARIS PHOTO! VISITE EN AVANT-PREMIERE DE CETTE FOIRE LABORATOIRE QUE LE MONDE ENTIER NOUS ENVIE.
G
race a une programmation toujours plus
tournee vers I international - la moitié des
galènes sont étrangères - la version 2015 de Pans
Photo s'annonce tout aussi passionnante que les
annees précédentes elle a confirme sa position
de reference mondiale en matiere de foire photo
avec pres de 60000 entrées en 2014 Apres le
depart de Julien Frydman pour la puissante fon
dation Luma, c'est un duo qui désormais la pilote
Florence Bourgeois, ex-directrice du Pavillon des
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arts et du design et historienne de l'art, en prend
la direction Christoph Wiesner, ancien codin
geant de la regrettée galerie Yvon Lambert, en
devient le directeur artistique Ensemble, ils
souhaitent faire de cette foire une plaque tournante du marche de la photographie maîs aussi
un laboratoire voue a l'image sous toutes ses
formes d expression Ils ont programme cette
edition tel un festival, conservant comme point
central les exposants autour desquels gravitent
d'autres façons de montrer la photo Cette nou
veaute se trouve dans le Sale in {l'h( mneur avec un
large espace dedie aux oeuvres sérielles et aux
videos Onydecouvreparexempleleszooo Pola
raid de la seneFlmverLove du sulfureux Japonais
NobuyoshiAraki, maîs aussi Double Elephant, les
quatre portfolios publies par Lee Fnedlander
réalises avec le travail de Manuel Alvarez Bravo,
Walker Evans, Garry Wmogrand et lui même
Sans oublier les expositions classiques des mar
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EDWARD S CURTIS Bow River - Blackfoot
STEPHANE COUTURIER Superçuadras no 12c serie Meltmg Point Brasilia
1921 héliogravure sur plaque cle cuivre 35 5 r 43 cm Bruce Kapson Gallery Los Angeles
20072010 t rage couleur 69 85 x 69 85 cm Edition de 10 Benrubi Gallery Newyork
De quèlques centaines d'euros à plus de 6000 €
Aux origines de fa photographie documentaire Cirfis voua sa vie a I anthropologie
er réalisant i encyclopédie The Noiiï American Indian en 20 volumes riche de milliers
de cliches des nomb'euses tribus indiennes d Amérique
5000 €
Veritable recomposition visuelle de Brasilia ce travail de Stephane Couturier
nous emmené dans un doux mélange de nature d architecture de points de vue et de motifs
Notre regard peut alors decouvrir une ville utopiqup
chandsavec 20 solo shows (Weegee chez Daniel
Blau, Brassai chez Karstcn Grève ) er l'arnvcc
de grands galenstes comme Spruth Magers et
Cheim & Read La decouverte d'une collection
privee reste une reference comme, cette annee,
celle du Bolonais Enca Righi cc discret amou
reux de l'ai t contemporain presente des images
rares, comme des photographies de Cy Twombly
ou de la Croate Sanja Ivekovic Les livres anciens
et récents seront pi esents a travers 26 editeurs et
la remise du prix Pans Photo Aperture Founda
non pour lequel plus de 1000 ouvrages ont ete
proposes Sans oublier la plateforme, veritable
bouillon de culture visuelle, qui abordera les
thèmes du rapport a la collection maîs surtout
une question centrale, celle de la place de ce
médium dans un monde aujourd'hui toujours
plus photographique J.W. LE
«Pans Photo» du 12 au 15 novembre Grand Palais
Avenue Winston Churchill 75008 Pans www parisphoto com
Catalogue ed Reed expositions 520 p 25 €
À VOIR AUSSI
«Fotofever» du 13 au 15 novembre Carrousel du Louvre
99 rue de Rivoli 75001 Paris wwwfotofeverardaircom
«Parcours Photo Saint Germain» du 7 au 22 novembre
wwwplotosaintgermam com
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MALEONN Déjà va i2 2005 tirage photo bur papier fine art 79 5 x 109 5 cm \lagda Danysz Parib
Entre 2 DOO et 4 DOO €
Imaginaire débordant et rome sent les composants récurrents des photos de Maleonn Cet ancien réalisateur construit
des saynètes ou des heros ordinaires invitent le spectateur a s immerger dans un univers entre traditions et fables
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JULIE COCKBURN The Mediator
CARLOS GINZBURG le Dentier occidental a fes, Maroc (détail]
2015 photographie brodée a la mam 20 x 25 cm Flowers Gallery Londres
1980 dix tirages gelatino argentiques encre au verso 17 8 x 23 9 GTI chaque Hennque Fana Fine Art New York
Entre 3 500 et 5000 €
22000 € la série complète
Toujours aussi surprenantes et poétiques les broceries sur photos trouvées de Julie
Cockburn continuent de nous enchanter et de transcender ces portraits anonyrres
Lartiste conceptuel argentin Carlos Gmzburgjoue ici la performance et I humojr en replaçant,
dans une serie de 10 images un dentier au parcours fantaisie au coeur de la ville de Fes
/
VIK MUNIZ Suburttia (Album)
2015 tirage couleur numerique loi 6 x 112 cm (petit format) et 180 3 x 1985cm
(grand format) Edition de 6 + 4 AP Galène Xippas Paris
31 DOO Cèt 44500 €
Lartiste bresilien poursuit son travail de memoire avec cette serie faite
d anciennes photographies argentiques de ses albums personnels qui nous
questionnent sur les modifications technologiques de I image
MARC SOMMER les Lois de l'amnésie 2008 tirage sur papier archive
EVELYN HOFER Springhill*, Washington 1S65 dyeTransfer 42 5 x 34 I cm Galerie rn Bochum Allemagne 8400 €
Evelyn Hofer adopte la photo couleur des le début des annees 1960 et devient rapidement
collaboratrice du prestigieux Harper's Bazaar Son travail méthodique et documentaire a inspire
ries photographes comme Rmeke Dijkstra ou Joël Sternfeld
Tous droits réservés à l'éditeur
50 x 40 cm (edition de 12) et 70 x 60 cm (edition de 7) Esther Woerdehoff Pans
1800 € et 3200 €
Absurde burlesque surréaliste ' Le travail de Marc Sommer regroupe toutes
ces facettes comme ces oreilles de lapin, petit clin d oeil a Lewis Carroll
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