Contrôle central de la prise alimentaire: de nouvelles connexions d
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Contrôle central de la prise alimentaire: de nouvelles connexions d
Travail original Contrôle central de la prise alimentaire: de nouvelles connexions d’intérêt en psychiatrie biologique? ■ Y. Charnaya, I. Cusinb, F. Rohner-Jeanrenaudb, P. Muzzinc, T. Steimerd, M. Archinarde, C. Bourasa a Division de neuropsychiatrie, H.U.G.; Division d’endocrinologie et de diabétologie, H.U.G.; c Dépar tement de biochimie médicale, C.M.U.; d Unité de psychopharmacologie clinique, H.U.G.; e Division de psychiatrie de liaison, H.U.G.; Genève b Summary Charnay Y, Cusin I, Rohner-Jeanrenaud F, Muzzin P, Steimer T, Archinard M, Bouras C. Central control of food intake: new connections of interest in biological psychiatry? Schweiz Arch Neurol Psychiatr 2000;151:236–46. Feeding behaviours in human depend on psychic functions. Thus, eating disorders such as bulimia and anorexia nervosa are often accompanied by mood disorders. Conversely, anxiety or depression may dramatically influence appetite and food intake. Furthermore, hyperphagia and consecutively weight gain frequently occur with chronic administration of antipsychotics (clozapine, olanzapine) or mood stabilisers (lithium) in psychiatric patients. Although the biological mechanisms involved in eating behaviour are complex, several regulatory loops between the brain and the periphery have emerged recently. Thus, interactions between hormones (insulin, leptin), many neuropeptides (neuropeptide Y, CRH, POMC, melaninconcentrating hormone, orexins/hypocretins, peptide CART, TRH) and monoamines have been shown to contribute to the control of energy balance by influencing appetite, satiety and adiposity. Since most of these signalling factors are also implicated in other physiological functions (reward mechanisms, sleep, stress) or pathologies such as anxiety and depression, it can reasonably be assumed that these systems may represent new targets for drugs of special interest in psychiatry. Correspondance: Y. Charnay Division de neuropsychiatrie H.U.G., Belle-Idée 2, chemin du Petit-Bel-Air CH-1225 Chêne-Bourg e-mail: [email protected] 236 Here we provide an overview of recent progress concerning certain basic and clinical aspects of feeding and eating disorders. Keywords: neurohormones; leptin; monoamines; antipsychotics; obesity; bulimia/anorexia; antidepressants Résumé Nos comportements alimentaires sont très dépendants de nos fonctions psychiques. Les crises de boulimie, l’anorexie mentale et les troubles de l’humeur souvent associés soulignent cette dépendance. Des modifications de l’appétit sont aussi fréquemment décrites chez des sujets anxieux ou dépressifs. De plus, la prise de certains régulateurs de l’humeur (lithium) ou d’antipsychotiques (clozapine, olanzapine) peut s’accompagner d’une prise de poids, dans la plupart des cas, consécutive à une hyperphagie. Si les mécanismes biologiques dévolus au contrôle central de nos conduites alimentaires sont sans doute d’une grande complexité, le gain des connaissances fondamentales acquises ces dernières années n’en est pas moins appréciable. De nouvelles boucles de rétroaction entre la périphérie et le cerveau ont été mises en évidence. Celles-ci mettent en jeu des systèmes hormonaux (insuline, leptine), neuropeptidergiques (neuropeptide Y, corticolibérine, proopiomélanocortine, «melanin-concentrating hormone», orexines, peptide CART, TRH, etc.) et monoaminergiques régulant l’homéostasie énergétique en modulant l’appétit, la satiété ou encore la masse adipeuse. Pour la plupart d’entre eux, ces facteurs sont aussi impliqués dans d’autres fonctions physiologiques et des pathologies (récompense, sommeil, stress, anxiété, dépression). On peut raisonnablement penser que certaines des interactions mises en évidence deviendront la cible de nouveaux traitements pharmacologiques utiles en SCHWEIZER ARCHIV FÜR NEUROLOGIE UND PSYCHIATRIE 151 ■ 6/2000 médecine psychiatrique. Nous proposons une revue des progrès concernant des aspects fondamentaux et cliniques en relation avec la prise alimentaire et ses dérèglements. Mots clés: neurohormones; leptine; monoamines; antipsychotiques; obésité; anorexie/boulimie; antidépresseurs Introduction Comment va l’appétit? La banalité de cette question n’en souligne pas moins l’idée qu’au delà d’une «nécessité thermodynamique» fondamentale, la prise alimentaire est, dans notre espèce, tributaire de nos fonctions psychiques. Le contenu et la profusion des messages publicitaires destinés à stimuler la consommation ciblée de produits alimentaires en constituent par ailleurs un rappel quotidien. L’homéostasie énergétique est sujette à des dérèglements d’origines diverses. De toute évidence, des facteurs socio-économiques et culturels influencent notre comportement alimentaire. L’abondance de nourriture, la standardisation des régimes parfois dictés par l’industrie agro-alimentaire et la sédentarisation des individus sont autant de sources possibles de déséquilibres aujourd’hui bien identifiées [1]. L’évolution des normes culturelles en matière de beauté féminine n’est pas non plus sans conséquences [2]. Une enquête récente effectuée aux Etats-Unis et publiée par Rubinstein et Caballero, 2000, met en parallèle l’insatisfaction éprouvée par plus de la moitié des adolescentes quant à leur statut pondéral et la médiatisation de modèles dont l’indice de masse corporelle moyen est devenu anormalement bas à la fin du 20e siècle [3]. Ce même sentiment d’insatisfaction est aussi largement constaté en Europe, notamment dans la population féminine Suisse [4]. S’il est ici hors de propos d’analyser plus en détail de tels faits de société et leurs impacts respectifs, on imagine sans mal la demande croissante qu’ils peuvent susciter en matière de médicaments et de soins. Dans leurs manifestations les plus invalidantes, les dérèglements du comportement alimentaire ont une incidence non négligeable en psychiatrie. Des pathologies comme l’anorexie et la boulimie nerveuses sont très fréquemment associées à des troubles anxieux [5] et à des épisodes dépressifs [6, 7]. On sait aussi le retentissement qu’une surcharge pondérale, réelle ou subjective, peut entraîner chez certains individus. Le désir d’évacuation des calories peut en effet prendre un caractère obsessionnel et même engendrer des comportements autodestructeurs [4, 8, 9]. 237 Par ailleurs, le gain de poids indésirable et l’hyperphagie associés à la prise de certains médicaments dont des antipsychotiques (olanzapine, clozapine) et régulateurs de l’humeur (lithium) constituent un problème auquel les cliniciens sont souvent confrontés [10–14] . Les mécanismes biologiques qui participent à la régulation de l’homéostasie énergétique sont sans doute d’une grande complexité puisque cette «fonction» doit, entre autres, intégrer des facteurs environnementaux, le choix et la quantité des aliments, les rythmes de la prise alimentaire et l’état des réserves énergétiques [15]. Ces paramètres qui de toute évidence varient considérablement d’une espèce à l’autre, semblent au moins dépendre de systèmes de signalisation internes assurant en permanence un «dialogue» entre la périphérie et le cerveau. Nos connaissances sur ce point ont considérablement évoluées au cours de ces dernières années. La découverte de nouvelles hormones et neurohormones, l’approfondissement des recherches sur des systèmes de signalisation déjà connus (monoamines, insuline, glucose, etc.) ont permis de préciser plusieurs boucles de rétroaction entre la périphérie et le cerveau [16–22]. La plupart de ces découvertes ont été faites à partir de l’étude de divers modèles animaux (souris génétiquement obèses, diabétiques, ou anorexiques, animaux soumis à des régimes «cafétéria», etc.). Il est vraisemblable que les mécanismes les plus fondamentaux observés dans ces modèles opèrent également dans le cas de notre espèce. En effet, la nature biochimique des facteurs de signalisation (leptine, insuline, glucose, neuropeptides, neurotransmetteurs, etc.) et l’organisation des circuits mis en jeux semblent relativement comparables chez les mammifères étudiés (principalement rongeurs et primates). Les données comportementales, cliniques et pharmacologiques acquises chez l’homme n’en apportent pas moins de précieuses informations quant à l’adéquation de ces modèles et le degré de réductionnisme qu’ils peuvent comporter au regard de pathologies humaines aussi complexes et hétérogènes que sont la boulimie ou l’anorexie nerveuse. Nous proposons une brève revue des systèmes biologiques impliqués dans le contrôle central de la prise alimentaire avant de discuter des aspects de leurs dérèglements plus particulièrement d’intérêt en psychiatrie. SCHWEIZER ARCHIV FÜR NEUROLOGIE UND PSYCHIATRIE 151 ■ 6/2000 Systèmes biologiques contribuant au contrôle de la prise alimentaire par le cerveau Quelles sont les régions du cer veau les plus impliquées dans cette fonction? Plusieurs aires du système limbique jouent un rôle fondamental dans la régulation de la prise alimentaire (appétit, faim, satiété, etc.). Des lésions expérimentales ou accidentelles limitées à certaines subdivisions de l’hypothalamus (noyaux ventromédian et paraventriculaire, aires latérales) entraînent des changements considérables de la prise alimentaire et du statut pondéral [23]. Comme nous le verrons un peu plus en détail dans les paragraphes suivants, l’hypothalamus est le lieu privilégié d’interactions entre des signaux périphériques et des systèmes neuroendocriniens (réponses neurohumorales) modulant rétroactivement la prise alimentaire et la dépense énergétique [16, 22, 24, 25]. Il reçoit aussi des afférences monoaminergiques et peptidergiques en provenance de formations pontobulbaires, elles aussi impliquées dans ces fonctions physiologiques [26–28]. Parmi celles-ci, le noyau du tractus solitaire (NTS) joue un rôle prépondérant puisqu’il intègre et relaie des informations provenant du tractus digestif via le nerf vague [29–31]. Le cortex préfrontal, le noyau accumbens, l’amygdale et l’hippocampe sont aussi impliqués dans divers aspects du comportement alimentaire [32–35]. On peut enfin noter que selon les espèces, les systèmes olfactif, gustatif et visuel jouent un rôle important dans l’anticipation et l’exécution de la prise alimentaire [36–40]. Nutriments et glucose De nombreux signaux périphériques directement liés à la composition du repas (macronutriments) affectent l’appétit et la satiété [41, 42]. Qu’il provienne de l’ingestion ou des systèmes de réserves, le glucose est la source d’énergie la plus communément utilisée dans le monde vivant. L’activité cérébrale consomme beaucoup d’énergie. On sait que le glucose et le lactate sont les principaux substrats énergétiques utilisés par les cellules nerveuses [43]. La régulation de la glycémie est sous la dépendance du cerveau qui non seulement reçoit des informations en provenance de la périphérie mais aussi possède des populations neuronales dont l’activité électrique est sensible au taux de glucose environnant [44]. Ces neurones glucosensitifs sont présents, entre autres régions, dans l’hypothalamus latéral, dans le noyau ventro- 238 médian et le NTS. Ces populations neuronales pourraient contribuer à l’induction de prise alimentaire consécutive à une baisse de la glycémie [44]. Insuline L’insuline régule la balance énergétique par une variété de mécanismes. Sa sécrétion est sous l’influence du nerf vague et nous n’évoquerons pas davantage le rôle prépondérant de cette hormone dans la régulation de la glycémie. L’insuline est aussi une hormone lipostatique capable de stimuler l’expression d’autres hormones, dont la leptine [45–47]. Centralement, l’insuline inhibe l’expression d’un neuropeptide orexigène, le neuropeptide Y (NPY) dans le noyau arqué [31]. De plus, des travaux très récents indiquent que l’insuline stimule l’ouverture de canaux potassiques-ATP dépendants exprimés par des neurones hypothalamiques sensibles au glucose et par ailleurs activables par la leptine [48]. L’étude de souris transgéniques invalidées pour l’expression du récepteur de l’insuline dans le cerveau confirme le rôle majeur de cette voie de signalisation dans le contrôle de l’homéostasie énergétique via le système nerveux central [49]. L’invalidation d’autres gènes (IRS-2) participant à la signalisation insulinergique conduit à des conclusions similaires en montrant que l’altération de cette voie augmente la prise alimentaire [50]. Leptine La leptine, dont le gène a été initialement identifié par Zhang et al., 1994, chez des souris génétiquement obèses (ob/ob), puis chez l’homme, est vraisemblablement une des grandes découvertes de ces dernières années [51]. Cette hormone de la famille des cytokines impliquée dans la satiété et la dépense énergétique est principalement exprimée par les adipocytes. En général, le taux plasmatique de leptine reflète assez bien la masse adipeuse [47]. Plusieurs isoformes du récepteur leptine ont été mises en évidence [52]. L’isoforme longue (Ob-Rb) est abondamment exprimée dans des régions hypothalamiques traditionnellement impliquées dans la prise alimentaire (noyaux paraventriculaire, arqué, ventromédian, dorsomédian, aires périfornicales, etc.) mais aussi dans l’hippocampe, le cortex piriforme, le néocortex, le cervelet où son rôle reste à découvrir [53, 54]. L’administration systémique et intracérébroventriculaire de leptine recombinante chez l’animal obèse déficient SCHWEIZER ARCHIV FÜR NEUROLOGIE UND PSYCHIATRIE 151 ■ 6/2000 Tableau 1 Neuropeptides impliqués dans la régulation centrale de la prise alimentaire. Influence de la leptine sur leur expression. neuropeptide effet modulation leptine NPY orexigène CRH anorexigène aMSH anorexigène MCH orexigène AGRP orexigène GLP-1 anorexigène GLP-2 anorexigène ? CART anorexigène Orex/Hcr t orexigène CCK anorexigène ? PrRP anorexigène ? galanine orexigène bombésine anorexigène ? neurotensine anorexigène TRH anorexigène AGRP: agouti-related protein; CART: cocaine- and amphetamine-regulated transcript; CCK: cholécystokinine; CRH: cor ticolibérine; MCH: melanine-concentrating hormone; GLP: glucagon-like peptide; aMSH: a-melanocyte-stimulating hormone; NPY: neuropeptide Y; Orex/Hcr t: orexines/hypocrétines; PrRP: prolactin-releasing peptide; TRH: thyrotropinreleasing hormone. en leptine (souris ob/ob) en corrige l’hyperphagie et l’obésité. D’autres souches de rongeurs obèses exprimant des formes tronquées du récepteur Ob-Rb (rats Zucker fa/fa et souris db/db), présentent une résistance au traitement correctif par la leptine [52]. Des études effectuées chez des rongeurs soumis à un régime riche en lipides («highfat diet») indiquent que ces animaux acquièrent une résistance au traitement systémique par la leptine alors que l’administration centrale de cette hormone reste plus longtemps efficace [55]. L’appréhension des mécanismes permettant le franchissement de la barrière hémato-encéphalique par la leptine représente un enjeu important dans la mesure où une altération de ceux-ci pourrait instaurer cette résistance [56]. L’hyperleptinémie observée chez des patients obèses est aussi compatible avec une telle hypothèse [57]. Dans le cerveau, plus particulièrement dans certaines régions de l’hypothalamus, la leptine via le récepteur Ob-Rb, induit une variété de réponses neurohumorales qui régulent la prise alimentaire et la dépense énergétique (tab. 1). De plus, des études électrophysiologiques très récentes indiquent que la leptine modulerait des 239 circuits de récompense présumés associés à la prise alimentaire [58]. On sait aussi que la leptine, via des mécanismes centraux qui restent à déterminer, stimule l’expression périphérique de protéines découplantes (facteurs UCP) impliquées dans la thermogenèse [21, 22, 59]. On peut encore mentionner que cette hormone interagit avec plusieurs axes endocriniens dont l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien [17], l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroidien [60] et l’axe gonadotrope [24]. Dans l’ensemble, ces données soulignent le caractère multifonctionnel de la leptine. On constate que dans le seul domaine de l’homéostasie énergétique cette hormone peut induire des effets à court terme (appétit, satiété) et à plus long terme (dépense énergétique, adiposité) [61]. Neuropeptides Comme indiqué dans le tableau 1, une variété de neuropeptides exprimés dans l’hypothalamus ou présents dans ses afférences, participent à la régulation de l’homéostasie énergétique [22]. La corticolibérine (CRH), le NPY, les dérivés de la proopiomélanocortine, la «melanin-concentrating hormone» (MCH) et leurs récepteurs sont parmi les systèmes peptidergiques actuellement les plus étudiés dans le domaine [16, 62]. D’autres peptides initialement découvert dans le tractus digestif comme la cholécystokinine (CCK) et des dérivés du glucagon (GLP1 et 2) s’avèrent aussi jouer un rôle régulateur de la prise alimentaire dans le cerveau [27, 63, 64]. Enfin, de nouveaux systèmes neuropeptidergiques comme le peptide CART («cocaine- and amphetamine-regulated transcript») [65], les orexines/hypocrétines [66] et le «prolactin-releasing peptide» [67] sont encore venus accroître la liste des peptides impliqués centralement dans la prise alimentaire. Facteurs trophiques et autres systèmes hormonaux De manière plus inattendue, certains facteurs neurotrophiques, le «brain-derived neurotrophic factor» (BDNF) [68] et le «ciliary neurotrophic factor» (CNTF) [69] exprimés, entre autres régions, dans l’hypothalamus, ont des propriétés anorexigènes aujourd’hui bien établies. D’autres gènes comme le Vgf et «mahogany» semblent également très impliqués dans la régulation centrale de l’homéostasie énergétique. Le gène Vgf, régulé par des neurotrophines dont le «nerve growth SCHWEIZER ARCHIV FÜR NEUROLOGIE UND PSYCHIATRIE 151 ■ 6/2000 factor», code pour un polypeptide exprimé par des populations neuronales et divers tissus endocrines (hypophyse, glande surrénnale, pancréas). On ne connaît pas précisément le rôle de cette protéine mais on sait que son expression dépend du statut alimentaire et que l’invalidation du gène Vgf provoque un phénotype mince et hyperactif accompagné d’une hypoleptinémie [70, 71]. La protéine codée par le gène «mahogany» appartient à la famille des attractines exprimées par les cellules immunitaires. Cette protéine transmembranaire aussi exprimée dans le cerveau interagirait avec la voie de signalisation des mélanocortines [72, 73]. On peut aussi noter que la testostérone et la progestérone influencent l’appétit et le métabolisme énergétique par des mécanismes présumés, au moins en partie, hypothalamiques [18, 74]. Des variations du taux de ces hormones pourraient contribuer aux modifications de comportement alimentaire constatées au moment de la grossesse et à la ménopause [18]. Ces études soulignent la diversité des facteurs qui régulent la prise alimentaire. Le paragraphe suivant vient ajouter encore à cette diversité puisque des neurotransmetteurs «classiques» dont les monoamines, contribuent significativement à ces régulations dans le cerveau et à la périphérie. Systèmes monoaminergiques L’implication des monoamines dans le contrôle central et périphérique de la prise alimentaire et plus généralement de l’homéostasie énergétique est documentée depuis de très nombreuses années. Nous ne mentionnerons ici que les études les plus récentes. Dopamine et noradrénaline Des investigations sur des souris génétiquement modifiées incapables de synthétiser à la fois la leptine et la dopamine suggèrent que cette amine participe à l’effet hyperphagiant engendré par la déficience en leptine [75]. La stimulation des récepteurs dopaminergiques D1 et D2 chez la souris génétiquement obèse (ob/ob) normaliserait la sécrétion de NPY et de corticolibérine dans différents noyaux hypothalamiques, effets qui participeraient à la correction de l’hyperphagie [76]. D’autres travaux indiquent que la neurotransmission dopaminergique, notamment dans le noyau accumbens, pourrait aussi participer aux mécanismes de récompense associés à la prise alimentaire [77]. Les effets de la noradrénaline dans le contrôle de l’adiposité et de la thermogénèse sont les mieux 240 connus [78, 79]. De plus, quelques études indiquent que la libération de noradrénaline dans le noyau paraventriculaire stimulerait la prise alimentaire, effet que l’on présume relayé par des récepteurs alpha-adrénergiques [80]. L’administration de noradrénaline dans ce même noyau induit une préférence pour les hydrates de carbone et stimule l’appétit. Ce dernier effet mettrait en jeu des interactions avec la neurotransmission dopaminergique et cholinergique dans le noyau accumbens [81]. De plus, l’effet hypophagiant de l’histamine impliquerait une inhibition de la libération de noradrénaline dans l’hypothalamus [82]. Sérotonine C’est certainement le neurotransmetteur le plus étudié dans le domaine de la prise alimentaire. On lui connaît actuellement une quinzaine de récepteurs et nous verrons que la plupart des molécules utilisées dans le traitement pharmacologique des troubles du comportement alimentaire et du statut pondéral ont une composante sérotonergique [83]. Les systèmes sérotonergiques périphériques et centraux contribuent à l’homéostasie énergétique. En général, leur activation par des agonistes réduit la prise alimentaire et stimule la thermogenèse [26, 84–87]. Dans le cerveau, les projections 5-HT des noyaux du raphé vers l’hypothalamus sont à l’origine d’interactions entre cette amine et de très nombreux systèmes neuroendocriniens [88]. Certaines de ces interactions pourraient contribuer aux effets anorexigènes centraux de la sérotonine. L’inhibition du système NPYergique (peptide orexigène) du noyau arqué et ses projections vers le noyau paraventriculaire jouerait un rôle majeur dans les effets anorexigènes et thermogéniques du système sérotonergique [89–92]. Cette inhibition opérerait via des récepteurs 5-HT1 et 5-HT2A/2C [91–93]. L’activation des récepteurs 5-HT1B et 5-HT2C dans le PVN pourrait jouer un rôle dans la satiété spécifique pour certains macronutriments (graisses), on ne connaît toutefois pas la nature des neuromodulateurs qui relaient cet effet [86]. L’hypothalamus n’est pas la seule région concernée par les effets anorexigènes du système sérotonergique. Des récepteurs 5-HT1B localisés non seulement dans le PVN mais aussi dans des aires extrahypothalamiques, dont le noyau central de l’amygdale, participeraient aux effets anorexigènes de la fenfluramine [94]. On peut enfin noter que le statut nutritionnel (régime alimentaire, jeûne, etc.) affecte la biosynthèse de la sérotonine, l’expression de ses récepteurs et de son transporteur membranaire dans le cerveau [95–97]. SCHWEIZER ARCHIV FÜR NEUROLOGIE UND PSYCHIATRIE 151 ■ 6/2000 Interactions entre le système leptinergique et monoaminergiques Une étude «in vitro» suggère que la leptine pourrait inhiber la libération de la noradrénaline et de la dopamine dans l’hypothalamus [98]. Cependant, une autre étude rapporte que l’administration de leptine dans le noyau ventromédian induit une augmentation du taux plasmatique de noradrénaline par activation du système sympathique [99]. Ces observations indiquent l’existence de plusieurs types d’interactions possibles entre la leptine et les systèmes noradrénergiques centraux et périphériques. D’autres travaux rapportent que l’administration systémique ou intracérébroventriculaire (i.c.v.) de leptine provoque une augmentation du turnover de la 5-HT dans l’hypothalamus [100]. Nous avons aussi récemment montré que l’infusion chronique i.c.v. de leptine provoque une diminution significative de la liaison [3H]paroxétine au transporteur membranaire de la sérotonine (5-HTT) dans le cortex frontal du rat [101]. Les rôles physiologiques de la leptine et de la sérotonine diffèrent par de multiples aspects. On notera toutefois que les deux systèmes contribuent à la satiété et la dépense énergétique et qu’ils influencent certaines voies neuroendocriniennes communes, notamment dans le noyau paraventriculaire (NPY, corticolibérine) [102]. Données cliniques et pharmacologiques Les pathologies de la conduite alimentaire (anorexie/boulimie nerveuses et crises de boulimie) sont caractérisées par des perturbations sévères de la prise alimentaire associées à des troubles somatiques et comportementaux permettant d’en préciser le diagnostic [103, 104]. L’étiologie de ces pathologies reste énigmatique, des facteurs sociaux (c.f. introduction) et héréditaires [6, 7, 105–107] étant le plus souvent invoqués. En ce qui concerne l’obésité liée à un excès de prise alimentaire et/ou à un déficit de dépense énergétique, des facteurs sociaux et génétiques en représentent les causes les plus fréquentes [19, 108–110]. On peut noter que certaines formes d’obésité monogénique initialement mises en évidence chez la souris: mutations des gènes leptine, récepteur leptine, proopiomélanocortine (POMC) et récepteur mélanocortine (MC4R), ont été aussi observées chez l’homme. Excepté les mutations du gène MC4R qui sont détectées chez 3–5% d’individus souffrant d’obésité morbide, les mutations affectant les autres gènes mentionnés semblent relativement rares [108]. 241 Les connaissances fondamentales acquises chez les rongeurs ont motivé l’investigation du statut de diverses hormones chez des patients atteints de boulimie et d’anorexie mentale ou encore chez les sujets obèses. Des études de la leptinémie chez des sujets normaux indiquent que la sécrétion de leptine dans le sang est pulsative et qu’elle suit aussi un rythme circadien révélant une concentration plasmatique maximale au milieu de la nuit [111]. La leptinémie mesurée chez des sujets obèses révèle les mêmes profils de sécrétion au cours du temps, l’amplitude des pics étant toutefois plus importante [111]. Au contraire, le taux de leptine est trouvé diminué chez des patientes souffrant d’anorexie nerveuse et de maigreur [112, 113]. Le regain de poids semble corrélé avec une tendance à la normalisation de la leptinémie, facteur qui, pour certains auteurs, jouerait un rôle important dans la reprise du cycle menstruel plutôt que dans l’étiologie de l’anorexie [114]. Dans la mesure où les taux de leptine sont également trouvés diminués chez des patients boulimiques de poids «normal», on peut penser que le statut pondéral n’est pas le seul paramètre réglant le taux plasmatique de leptine dans les pathologies de la conduite alimentaire [113]. Une étude effectuée chez des sujets dépressifs présentant un déficit pondéral indique une augmentation de sécrétion nocturne de leptine dans le plasma [115]. Ces données suggèrent que des maladies psychiatriques peuvent affecter la leptinémie indépendamment de l’indice de masse corporelle des patients. La leptine plasmatique a aussi été évaluée chez des patients traités avec des antipsychotiques. Dans la majorité des cas étudiés, la clozapine et l’olanzapine induisent en quelques semaines une prise de poids importante et parallèlement, une augmentation de la leptinémie [12, 14, 116]. Aucun effet comparable n’est observé chez des patients traités par de l’halopéridol ou n’ayant reçu aucun traitement [14]. On ne connaît pas encore de manière précise les mécanismes qui expliquent cette prise de poids mais on peut remarquer que ces composés dopaminergiques sont aussi des antagonistes des récepteurs 5-HT2, récepteurs particulièrement impliqués dans le contrôle de la prise alimentaire [84, 117]. De plus, l’augmentation de la leptinémie pourrait traduire un effet central de résistance à la leptine provoqué par certains de ces médicaments [14]. L’insulinémie [118] et le taux de plusieurs neurohormones (NPY, CRH, CCK, endorphines, etc.) mesurés dans le sang ou le liquide céphalorachidien de patients souffrant de pathologies de la conduite alimentaire présentent des anomalies SCHWEIZER ARCHIV FÜR NEUROLOGIE UND PSYCHIATRIE 151 ■ 6/2000 Tableau 2 Substances monoaminergiques anorexigènes utilisées dans le traitement pharmacologique de l’obésité. substance mécanismes présumés fluoxétine inhibition 5-HTT sibutramine inhibition 5-HTT/NAT fenfluramine/ dexfenfluramine inhibition 5-HTT libération 5-HT phentermine inhibition NAT/5-HTT/DAT m-CCP agoniste 5-HT2C DAT: transpor teur de la dopamine; NAT: transpor teur de la noradrénaline; 5-HTT: transpor teur de la sérotonine; m-CCP: méta-chlorophenyl-pipérazine. pour revue [119, 120]. La possibilité que certaines de ces anomalies puissent représenter des composantes étiopathogéniques est encore débattue [113, 120]. L’implication des systèmes monoaminergiques, plus particulièrement serotonergiques et noradrénergiques, dans les pathologies du comportement alimentaire repose sur de nombreuses considérations cliniques et pharmacologiques. Les dosages de ces amines et de leurs métabolites dans les fluides biologiques [121–123] ou encore l’amélioration des symptômes par des antidépresseurs [124–128] témoignent de la dysfonction de ces systèmes. Compte tenu de la fréquente association de ces pathologies avec des épisodes dépressifs et anxieux, il est toutefois extrémement difficile de discriminer la part de dysfonctionnement des systèmes monoaminergiques plus spécifiquement imputable aux troubles du comportement alimentaire [7, 129]. On connaît plusieurs familles de substances qui chez l’homme et l’animal de laboratoire modifient le comportement alimentaire. C’est le cas des amphétamines (fenfluramine et dérivés), d’inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine et/ou de la noradrénaline (fluoxétine, sibutramine) et d’agonistes de récepteurs sérotonergiques dont les propriétés anorexigènes ont été mises à profit dans le traitement pharmacologique de l’obésité [130– 134]. Si l’on excepte les inhibiteurs de lipases intestinales (type orlistat), la plupart des médicaments utilisés dans le traitement de l’obésité («suppresseurs d’appétit», «anti-obésité») activent les systèmes sérotonergiques et noradrénergiques (tab. 2). 242 Conclusions et perspectives L’ensemble de ces études, pour la plupart récentes, montre que le contrôle de la prise alimentaire et plus généralement de l’homéostasie énergétique, résulte d’une variété de rétroactions entre le cerveau et les systèmes périphériques. Il existe depuis quelques années une véritable avalanche d’informations concernant la nature des signaux mis en jeu et leurs interactions. Ces systèmes représentent autant de cibles potentielles pour le développement de nouveaux traitements pharmacologiques de l’obésité. C’est probablement le domaine où les progrès seront à court terme les plus significatifs [132, 134]. L’acquis des connaissances devrait aussi profiter à l’amélioration des antipsychotiques dont certains effets secondaires concernant la prise de poids constituent un réel problème dans le traitement de la schizophrénie. Les traitements de l’anorexie et de la boulimie nerveuse sont surtout basés sur des thérapies comportementales et l’administration d’antidépresseurs [128]. Quelques études très récentes indiquent que l’effet «gain de poids» associé à la prise de certains antipsychotiques (type olanzapine) pourrait être mis à profit pour l’amélioration du statut pondéral de patients anorexiques [135, 136]. Il est vraisemblable que la mise au point de traitements pharmacologiques spécifiques pour ces pathologies complexes et hétérogènes nécessitera du temps. La prise en considération et le traitement des troubles de l’anxiété et de la dépression qui leurs sont fréquemment associés représentent néanmoins des facteurs d’amélioration loin d’être négligeables [5, 128]. Le gain de connaissances de ces dernières années a essentiellement porté sur les transferts réciproques d’informations entre l’hypothalamus, des noyaux pontobulbaires et la périphérie. Ces systèmes déjà très élaborés mettent en jeux une variété de modulateurs et de récepteurs dont la richesse des interactions constituent probablement le dénominateur commun de plusieurs fonctions physiologiques (prise alimentaire, thermogenèse, stress, sommeil, etc.). Bien que l’état des recherches soit moins avancé, on commence à voir l’émergence de systèmes neuronaux qui pourraient participer aux mécanismes de récompense associés à la prise alimentaire [137]. 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