journal du groupe DISPO scde
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journal du groupe DISPO scde
ouga ews Rédacteurs Nyed Benzaghou Souad Bourkia Coralie Cantarel Mathias Carrolio Margaux Catusse Marine Delvincourt Marine Estupina Anna Fleitoukh Yolène Gorse Camille Lacombe Maïlys Martial Charlotte Sahuc Jessica Venerando Tuteurs dispo Margaux Dhennin Mathilde Dupas Mercredi 1er Juin 2011 – 2ème année – Dispo Lycée Claude Nougaro EDITORIAL HISTOIRE IMAGE, MA BELLE IMAGE ! MON CORPS T’APPARTIENT ! Les métamorphoses de Vénus D pour trouver sa place dans la société ? Les standards de beauté étaient-ils les mêmes qu’aujourd’hui ? Dès l'antiquité, les hommes se sont référés à un mythe de beauté initialement incarné par la déesse Vénus. Elle possède des formes rondes et un teint pâle, et ce jusqu’à la Renaissance. Au XVIII° siècle, on commence à utiliser des fards et du rouge, tout en restant dans des teintes plutôt naturelles comme on peut le voir sur les portraits de Marie-Antoinette. En 1851, il n’y a plus de perruque poudrée, les femmes sont bien en chair, le corps laiteux comme Madame Moitessier (modèle d’Ingres). Vers les années 1930, apparaît alors le modèle de la garçonne, avec Louise Brooks : silhouette élancée, allure athlétique, cheveux courts. Un type de physique s'impose. La femme y adopte des «caractères» masculins pour montrer son autonomie. Puis sont venus les modèles de Marilyn Monroe et Brigitte Bardot en 1950-1960. La première quant à elle, revendique ses formes généreuses, la seconde va créer le modèle de la danseuse toute en finesse et sensualité. La société contemporaine par le biais des images véhiculées par les mannequins telles Kate Moss et Naomi Campbell exige des femmes une minceur poussée à l’extrême, de là le recours aux régimes les plus fantaisistes, à la chirurgie plastique. Certes, il y a toujours eu un modèle de beauté à suivre, une référence à imiter mais aujourd’hui cet impératif aboutit à des comportements excessifs qui peuvent conduire à l’anorexie .Grâce aux progrès de la médecine, de plus en plus d'individus, majoritairement des filles, sollicitent des opérations esthétiques parfois dangereuses, souvent coûteuses. Est-ce vraiment nécessaire de changer son corps pour exister socialement? u petit garçon qui se soucie de la marque de ses chaussures à la grand-mère qui attend avec impatience son rendez-vous chez le coiffeur, tout le monde se préoccupe de son apparence ! Notre époque se définit par l’image que l’on donne aux autres ; de là résultent le désir de rester jeune, l’exigence de perfection physique, l’identification à un modèle. Mais comment y parvenir ? Grâce à la transformation du corps. Celle-ci attire les femmes comme les hommes, des jeunes aux plus âgés, et devient un phénomène tendance. << L’idée implicite que le corps est un objet malléable, une forme provisoire, toujours remaniable, pénètre les jeunes générations. Celles-ci grandissent dans une ambiance intellectuelle qui voit le corps inachevé et imparfait, dont l’individu doit compléter la forme avec son style propre.>> (David Le Breton, professeur de Sociologie, revue Sciences Humaines, novembre 2002). Aujourd’hui, les techniques esthétiques s’adoucissent, la main médicale se fait plus légère et précise, la peur du risque est dépassée par l’envie de corriger certains défauts qui sont les causes du mal-être et du complexe. Dès lors, jusqu’où peut-on aller pour son apparence? Du soin antirides au lifting, de la crème amincissante à la liposuccion, des hommes et des femmes n’hésitent pas à franchir le pas de la chirurgie et à dépenser toujours plus d’argent dans des techniques toujours plus sophistiquées. Mais ne risque-t-on pas de « perdre son identité » ? Y -a-t-il toujours eu un modèle de beauté à suivre SOMMAIRE Editorial ............................................. Page 1 Histoire .............................................. Page 1 Economie .......................................... Page 2 Médecine ........................................... Page 3 Interview ............................................ Page 3 Société .............................................. Page 4 Culture ............................................... Page 4 Vénus Antiquité Vénus Renaissance MarieAntoinette XVIIIème siècle Madame Moitessier 1851 Louise Brooks 1930 Marilyn Monroe 1950 Kate Moss et Naomi Campbell 2007 er Mercredi 1 Juin 2011 ECONOMIE Quelles opérations les femmes françaises privilégient-elles ? Jusqu'où peut-on aller dans la transformation de son corps? Rectification du nez A ujourd'hui, la chirurgie esthétique n’est plus marginale. Des hommes, des femmes sont prêts à investir des sommes colossales pour pouvoir «s’aimer à nouveau». En France, 480 chirurgiens plasticiens sont agréés au CNOM (Conseil National de l'Ordre des Médecins) mais 3500 sont en exercice et seulement 930 ont le droit d'opérer! Les opérations les plus courantes sont, entre autres, la liposuccion (environ entre 760€ et 4600€ (18,8% des actes pratiqués)), l’augmentation mammaire (entre 3000€ et 4600€ (17%)). On trouve des opérations à tous les prix entre 1000€ et 7000€. On a recensé plus de 17 millions d’actes de chirurgie et de médecine esthétique en 2009 dans 25 pays. Cependant il existe des solutions autres que chirurgicales. On trouve en magasin ou en parapharmacie toutes sortes de médicaments et/ou de cosmétiques. Les médicaments sont composés d’hormones et de compléments alimentaires et ils sont souvent utilisés dans le but d’amplifier les effets de la chirurgie esthétique. Les cosmétiques, eux, servent à embellir. On a ainsi observé une progression du chiffre d’affaires des entreprises de produits de soins du corps. Par exemple, L’Oréal a vu augmenter ses profits, passant de 17 473 000.00€ en 2009 à 19 496 000.00€ en 2010. Ces techniques d’embellissement ont un coût élevé et restent difficilement accessibles à certaines personnes. Malgré tout, ça ne signifie pas que les moins aisés ne peuvent pas y accéder. Ils ont recours à des prêts bancaires, et peuvent ainsi se mettre en situation d’endettement. Quel coût pour quelle chirurgie (en Euros) ? 4,00% 18,00% 5,00% 5,00% remodelage du ventre injection dans les rides Lifting implants ou retraites mammaires Liposuccion correction des paupières lissage des rides 9,00% 15,00% 9,00% 11,00% source: paris-premiere (2000/2009) Une chirurgie sans risques? D enise Maitland, une jeune retraitée britannique, influencée par des émissions telles que «10 years younger» a voulu se lancer dans l'aventure de la chirurgie esthétique, promesse selon elle de jeunesse. Cependant son rêve de devenir jeune n'a pas pu être réalisé, l'opération ayant mal tourné. Cet exemple, un parmi tant d'autres, montre que la chirurgie esthétique comporte des risques réels. Mais quels sont les différents risques liés à la transformation du corps? Nous pouvons identifier deux grandes catégories de risques : les risques physiques et/ou psychologiques. Il existe tout d'abord des risques physiques. En effet, les personnes opérées peuvent être victimes d'un risque anesthésique (toute anesthésie peut provoquer des allergies ou un décès), d'un risque infectieux (contamination microbienne au cours de l'opération ou dans ses suites immédiates). Elles peuvent aussi encourir un risque hémorragique (sectionnement d'un vaisseau sanguin). Il existe de plus des risques liés aux produits implantés : les implants, les prothèses diverses peuvent tous provoquer des désagréments dus à leur composition et à leur fabrication (infections, allergies...). rafraîchissement des yeux rafraîchisseme nt des yeux remodélisation du visage remodélisation du visage lisser les cuisses et le ventre lissage des cuisses et du ventre rectification des seins rectification des seins rectification du nez rectification du nez 0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 Coûts (en euros) Source : Le grand dossier (2011) Il existe ensuite des risques psychologiques. En effet, la nouvelle image de soi-même peut ne pas correspondre à l'image espérée. La personne peut être déçue, ne pas se reconnaître dans son nouveau corps, ne pas accepter le regard des autres. Ces désagréments peuvent engendrer une simple déception mais peuvent aussi conduire les patients à la dépression, voire au suicide. Il est parfois possible d'éviter ces risques postopératoires en préférant un soutien psychologique à une intervention chirurgicale qui a pour objectif de compenser un mal-être. En résumé, la chirurgie esthétique est une opération qui peut donc comporter des risques. Une question reste cependant en suspend: existe-t-il des lois qui réparent les dédommagements causés par l'intervention? Pour reprendre l'exemple de Denise Maitland, la justice a condamné la clinique jugée coupable à lui verser 17600 euros. er Mercredi 1 Juin 2011 MEDECINE La transsexualité, changer de corps pour se retrouver L e transgenre se réfère à une personne ayant adopté une attitude de vie de l’autre sexe sans avoir été opérée alors que la transsexualité implique une opération chirurgicale. Le changement de sexe, encore tabou, est souvent le résultat d'une longue réflexion. Cela implique une série de lourdes opérations et un suivi psychologique important. Plusieurs spécialités sont requises pour le suivi préopératoire qui dure deux ans. Si la décision ne paraît pas assez réfléchie, un chirurgien peut refuser de pratiquer le changement de sexe car il est irréversible. Après l’opération, un suivi d’un an est aussi nécessaire par les mêmes médecins. Dans le monde, une personne sur 6000 a subi une opération de changement de sexe. Pourquoi ce changement ? Les personnes qui veulent changer de sexe ressentent souvent un déséquilibre entre leur identité et leur corps. Par exemple, les femmes qui souhaitent recourir à la chirurgie pour changer de sexe se sont toujours senties des hommes. Le déséquilibre de ces personnes ne peut être ôté qu’en rendant leur corps conforme à leur identité, donc en passant par une opération. Le docteur Harry BENJAMIN fut le premier à décrire avec justesse la réalité du syndrome « transsexuel ». « le transsexualisme est le sentiment d’appartenir au sexe opposé et le désir corrélatif d’une transformation corporelle » 1953. « Le sexe c’est ce que l’on voit, le genre c’est ce que l’on ressent. L’harmonie des deux est essentielle au bonheur humain » Docteur Harry BENJAMIN, U.S.A. Quel regard la société porte-t-elle sur ces opérations ? Depuis le 10 février 2010 seulement, (d’après l'article du quotidien Libération d’Éric Favereau et Charlotte Rotman, daté du 16 mars 2009) le transsexualisme n’est plus répertorié dans la catégorie des affections psychiatriques en France. Cependant, le transsexualisme véhicule des connotations très péjoratives. D'après le site de l'association des transsexuels du Québec (A.T.Q.), 16% de la population rejette le fait de changer de sexe. On peut aussi noter que, toujours d’après l’A.T.Q., 33% des personnes ayant changé de sexe ont attenté à leur vie, et au moins 38 % se sentent mal en société à cause du regard de cette dernière. Pour en savoir plus, deux excellents sites : L'Association du Syndrome de Benjamin (L’ASB) : http://www.geocities.com/asbfrance Le Caritig (Centre d'Aide de Recherche et d'Information sur la Transsexualité et l'Identité de Genre) : http://www.caritig.org/. Interview M. Benoît Coustal, chirurgien plasticien à la clinique Croix Saint-Michel, à Montauban, pratiquant le FMT (« female to male »), a accepté de répondre à nos questions au sujet de la transsexualité. Quels différents types d'opérations pratiquez-vous le plus communément ? Est-ce-que les opérations qui visent à changer de sexe ont des risques majorés par rapport à d'autres interventions ? Dans la mesure où je pratique la chirurgie du sein (implants mammaires, réduction et remodelage) ces interventions mammaires dans le cadre des FTM ne m'ont pas posé de problème. Je ne réalise pas de chirurgie des organes sexuels car ces techniques sont complexes en pratique privée et nécessite une équipe pluridisciplinaire dans le cadre plus équipé d'un CHU. Ces dernières opérations sont effectivement risquées avec notamment des complications urinaires possibles. Combien d'opérations de ce type pratiquez-vous sur une année? Je pratique environ une vingtaine d'interventions par an dans ce cadre. Essentiellement des mammectomies (seins) chez des femmes afin de reconstruire un thorax masculin. Quel est le suivi spécifique (médical et psychologique ) de ce genre d'opérations ? Je demande que les patientes soient suivies depuis au moins 2 ans par un psychiatre, un endocrinologue et par le médecin traitant. Des certificats sont demandés à ces praticiens de façon à attester du suivi et de la validité de la démarche des patientes. Le suivi pour ces interventions se fait en principe à un mois, puis par des visites de contrôle en principe sur un an postopératoire. Quelle est la part de prise en charge de la sécurité sociale pour ce type d'opérations ? La prise en charge des mammectomies par la sécurité sociale ne pose pas de problème dans la mesure ou le code CCAM de l'intervention n'est pas soumis à accord préalable et parce que les patientes sont dans la plupart du cas prise en charge en ALD (affection longue durée) pour le Syndrome de Benjamin (différence entre le sexe biologique et l’identité psychique). er Mercredi 1 Juin 2011 SOCIETE CULTURE Un phénomène de mode: le tatouage chez les jeunes L e tatouage est une technique millénaire qui consiste à modifier le corps, de manière éphémère ou permanente, en insérant de l’encre dans la peau ; aujourd’hui, les jeunes se tournent de plus en plus vers cette pratique. Mais quelles sont leurs motivations ? De même qu’à l'origine, le tatouage était un signe de reconnaissance et d’identification vis-à-vis des autres groupes de la société, les jeunes cherchent aujourd’hui à se démarquer des personnes qui ne possèdent pas de tatouages. En effet, cette démarche vient de la volonté des jeunes de se créer une particularité et une singularité marquées par ce signe distinctif. C’est pour eux une véritable manière de signer son corps. David Le Breton, auteur de Signes d’identité : tatouages, piercings et autres marques corporelles, éditions Métailié, explique cet engouement des jeunes générations «Comme un impératif de poser un geste d’autonomisation à l’égard des parents » qui s’inscrit dans une « Logique de génération de soi ». Selon un sondage Ipsos publié par Ouest-France en 2010, 8% des jeunes âgés de 18 à 24 ans et 20% des jeunes âgés de 25 à 34 ans possèdent un tatouage . De l’autre côté du miroir n peut remarquer que de plus en plus de personnes veulent s’identifier à une célébrité. Afin de l'illustrer en voici un exemple: celui de la chinoise Xiaoqing âgée de 21 ans, qui souhaite ressembler à Jessica Alba, une actrice américaine. En effet, son petit ami est un grand admirateur de l'actrice. Pour lui, elle décida d'effectuer des opérations chirurgicales du visage pour ressembler à l'idole. Elle subit : un lifting des paupières, une intervention sur les coins des yeux, pour les débrider, enfin une reconstruction nasale. O D'après Le Matin. Après Toulouse, théâtre de L’USINE D ans son spectacle« SYNDROME Marylin », la comédienne Julie Pichavant a choisi de mettre en scène la relation de Marylin à son propre mythe. Elle égraine en une douloureuse énumération tout ce que la star fait subir à son corps pour correspondre à cet idéal qu’elle n’atteindra jamais mais qu’elle se doit pourtant d’incarner. Le bodyart, une modification corporelle L 'art corporel appelé « bodyart » en anglais consiste en la modification de son corps à des fins artistiques. Orlan, une artiste plasticienne contemporaine, s'inscrit dans ce mouvement en modifiant son corps et son visage grâce à la chirurgie esthétique. Par conséquent, son corps se métamorphose au fil du temps. Elle va même plus loin dans le bodyart en créant « l'art charnel » qui est une manière de revisiter à travers son corps des formes de beauté. En effet, elle tente de modeler son visage à l'image des idéaux de beauté de l'histoire telles que la Vénus de Botticelli ou Mona Lisa. Désormais, Orlan change de direction avec la série Réfiguration-Self Hybridation où elle ne transforme plus son visage dans le réel mais virtuellement. Les opérations d’Orlan Xiaoqing : Avant Un mythe sur les planches Jessica Alba Orlan et le corps virtuel