mauresmo sur le toit du monde

Transcription

mauresmo sur le toit du monde
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Bleu
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TENNIS
(Photo Lionel Hahn/L’Équipe)
MAURESMO SUR LE TOIT
DU MONDE
À vingt-six ans, Amélie Mauresmo a retrouvé depuis hier la première place du classement WTA, qu’elle avait
déjà occupée en 2004 durant cinq semaines. Cette fois, son règne pourrait durer au moins jusqu’à l’été.
(Pages 15 et 16 et notre éditorial, page 2)
*61 ANNÉE - N 18 895 0,80 e
o
France métropolitaine
www.lequipe.fr
Mardi 21 mars 2006
T 00106 - 321 - F: 0,80 E
3:HIKKLA=[UU]U^:?k@d@c@l@a;
LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE
LYON A DE L’APPETIT
LE JOURNAL
DES BLEUS
L’OL, qui reçoit Bastia ce soir (21 heures)
en Coupe de France, Toulouse samedi
en L 1, Milan mercredi 29 mars en Ligue
des champions, va vivre une des semaines
les plus palpitantes de son histoire avec
un seul but : gagner. (Pages 2 et 3)
(Photo Pascal Rondeau)
(Page 14)
RUGBY
JAUZION SALUE
LE TOURNOI
DES BLEUS
(Page 11)
NATATION
Juninho, poings serrés, sera encore ce soir le chef d’orchestre de la formation lyonnaise face à Bastia en Coupe de France. François Clerc (à droite) et Éric Abidal (à l’arrière-plan) seront,
quant à eux, laissés au repos en vue des prochaines échéances nationale et européenne.
(Photo Stéphane Mantey)
LEISEL JONES
BRASSE
LES RECORDS
(Page 12)
L’ÉQUIPE semaine : ALLEMAGNE, 2 ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,3 ; AUTRICHE, 2 ; BELGIQUE, 1,5 ; ESPAGNE, 1,75 ; GRÈCE, 1,95 ; ITALIE, 1,7 ; LUXEMBOURG, 1,5 ; PAYS-BAS, 2 ; PORTUGAL CONT., 1,8 .
Bleu
Rouge
Noir
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Rouge
LES QUATRE
VÉRITÉS
D’ECCLESTONE
Bleu
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FORMULE 1
Jaune
Bleu
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(Page 6)
Noir
Noir
ZIDANE,
OBJECTIF
MONDIAL
2
Bleu
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Noir
Jaune
FOOTBALL COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale) – LYON - BASTIA (L 2)
LE DESSIN
Lyon sait où il va
L’OL s’est préparé depuis l’intersaison pour les nombreuses échéances qui l’attendent d’ici à mai.
LYON –
de notre envoyé spécial
permanent
COMME C’EST LE CAS depuis la
fin des années 90, c’est à Tignes
(Haute-Savoie), aux premiers jours de
l’été, que beaucoup de choses se
dessinent pour les Lyonnais en matière
de travail foncier. Après ce stage initial, les Gones remettent les bouchées
doubles en janvier, selon une méthode
et un calendrier maîtrisés par le préparateur physique, Robert Duverne.
« C’est là, effectivement, que nous
emmagasinons des forces pour finir le
mieux possible, témoigne ce dernier.
Il s’en suit fatalement une période un
peu laborieuse, le temps que les
joueurs digèrent le travail accompli à
ce moment-là. »
Cette saison s’y est ajoutée une série
de blessures affectant surtout
les défenseurs (Abidal, Réveillère,
Caçapa, Berthod, Monsoreau) ainsi
que de mauvaises conditions d’entraînement. Et, comme le note Duverne,
un challenge supplémentaire : « Habituellement, nos préoccupations essentielles, à cette époque, sont le Championnat et la Ligue des champions.
Cette fois, l’Olympique Lyonnais vise la
finale de la Ligue des champions au
Stade de France et celle de la Coupe de
France. »
L’ÉDITO
L’air
de la « préparation
invisible »
LE RÊVE
DE MAURESMO
A
puté plus de deux cents matches sous
le maillot lyonnais. De ce parcours, il
retient « les matches de Coupe
d’Europe – la qualification contre la
Lazio (1995) –, les deux finales de
Coupe de la Ligue (1996 et 2001) et le
soir du sacre contre Lens (2002) ».
Défenseur sobre, Laville savait donner
le ton d’un match d’un premier tacle,
dans un rôle d’intimidateur très apprécié par son ami Coupet. « Je suis ravi
qu’il revienne à Gerland, lançait hier le
gardien de l’OL. Il est tout à fait
capable de me mettre un but d’un gros
“coup de casque”, en me faisant rentrer dans la cage. »
L’histoire de Laville était parfaite jusqu’à une rupture des ligaments croisés
antérieurs du genou droit, le
7 novembre 2000 contre Olympiakos
(1-0). D’autant plus cruel que cette victoire avait permis à Lyon de se qualifier
pour la seconde phase de la Ligue des
champions, pour la première fois de
son histoire. L’OL entrait dans une
nouvelle ère, sans lui.
Absent des terrains pendant presque
un an, il ne put ensuite regagner sa
place de titulaire au sein de la défense
de l’OL, qui a recruté Caçapa en janvier
2001.
Il était venu fêter
le titre 2003
Il disputa treize matches de Division 1
en 2001-2002 et ne rentra en jeu que
pour les dernières secondes lors de la
« finale » du Championnat 2002,
contre Lens (3-1). « Quand on a passé
six saisons comme titulaire et qu’on se
retrouve sur le banc, c’est un peu difficile à vivre, reconnaît-il aujourd’hui.
C’était peut-être la fin de mon cycle à
l’OL et l’équipe tournait bien sans moi
aussi. Mais je ne me voyais pas rester
des années sur le banc. » En janvier
2003, il prit la direction de Bolton.
Mais il était quand même à Gerland, le
24 mai, pour fêter le deuxième titre
lyonnais, auquel il a modestement participé avant de partir pour l’Angleterre.
À l’échauffement, Grégory Coupet
avait même revêti son maillot, floqué
du numéro 4.
La suite fut moins joyeuse. Après cinq
matches de Championnat anglais, il
rechuta en septembre : nouvelle rupture des ligaments croisés, au genou
gauche cette fois. Il revint à Lyon,
encore, pour l’opération puis la rééducation. Après un prêt de deux mois à
Coventry, il a rejoint Bastia cet été. Ce
soir, il revient à Lyon, toujours, mais
pour jouer cette fois. « On veut tous
vivre une bonne soirée mais pas passer
pour une équipe de copains, dit-il. Si on
en prend quatre ou cinq, je l’aurai
quand même en travers de la gorge. »
Car l’OL qu’il retrouve ce soir n’est pas
celui qu’il a quitté. « Ce qui est
d’autant plus beau, c’est qu’ils ne grillent pas les étapes, ils les passent une à
une, chaque année. Et tant qu’il y en
aura, ils les franchiront. » Laville est
admiratif. Pas amer, même si son histoire n’a pas accompagné jusqu’au
bout celle de l’OL.
LIONEL DANGOUMAU
MARDI 14 MARS
Lyon - la Duchère(CFA) - PARIS-SG ........................................................................ 0-3
AUJOURD’HUI
18 H 15
Colmar (CFA 2) - Rennes (à Mulhouse, Eurosport)
20 HEURES
Nantes - Dijon (L 2)
21 HEURES
Lyon - Bastia (L 2) (Eurosport)
DEMAIN
Marseille - Sochaux (TF 1)
17 HEURES
20 HEURES
Calais (CFA) - Brest (L 2) (à Boulogne-sur-Mer)
AS Vitré (CFA) - Lille (à Rennes)
20 H 45
Montpellier (L 2) - Bordeaux (L 1) (Eurosport)
Le tirage au sort des quarts de finale (mardi 11 et mercredi 12 avril) sera effectué
dimanche26 mars par Miss France 2006, Alexandra Rosenfeld,à 11 h 45 dans l’émission Téléfoot, sur TF 1. Les demi-finales seront disputées mardi 2 et mercredi 3 mai
tandis que la finale se déroulera samedi 20 mai à Saint-Denis, au Stade de France.
NANTES - DIJON (L 2)
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Sans perspective en Championnat, Nantes mise tout sur la Coupe.
AUJOURD’HUI, 20 HEURES, STADE DE LA BEAUJOIRE
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méditerranéennes avec des aversees
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sur les Cévennes. Temps froid de la
9
Normandie à la Bretagne et à l’Alsace, avec
Perpignan
des pluies de plus en plus régulières. Aversees
nombreuses de l’Aquitaine au Massif central et à la
Franche-Comté. De Midi-Pyrénées aux Alpes, temps
emps
plus lumineux avec quelques éclaircies.
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Valence
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Nice
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NANTES: Landreau(1) (cap.)–Pierre (2),Cetto (4),Guillon (5), Signorino(3) – Faé ou
Da Rocha (7), Ca (8), Toulalan (6), Rossi ou Quint (11) – M. Diallo (10), Oliech (9).
Remplaçants : Heurtebis (g.) (16), Delhommeau (12), Da Rocha ou Faé (13), Quint ou
Rossi (14), Bamogo (15). Entraîneur : S. Le Dizet.
DIJON : Perraud (1) –Ponge (2), A. Ba (4) (cap.), Vosahlo (5), Kajima (3) – Livramento
(7),Larcier(6),Linares(8),Masson(11) –Asuar(10)–Esteves (9).Remplaçants: Mouko (g.) (16), Benon (12), Avezac (13), Laurent (14), Mangione ou Ibisevic (15). Entraîneur : R. Garcia.
Arbitre : M. Thual.
NANTES –
de notre correspondant
permanent
DRÔLE D’AMBIANCE pour un
décrassage. La veille, samedi,
Nantes a décroché un nul au Mans
(0-0). Le résultat n’est pas mauvais.
Les commentaires ne sont pas bons.
Une nouvelle fois, les Canaris,
actuels 14e de Ligue 1, ont montré
trop de lacunes, trop peu construit,
trop hésité pour donner un autre
relief à ce point. Alors, c’est mi-figue,
mi-raisin. Un coach sur la réserve, un
Signorino sur la défensive, des
« envies de se révolter » au cœur. Se
révolter ?
Contre un quotidien morne, un
contenu irrégulier, des ambitions en
jachère alors que la Coupe de France
s’avance, seul horizon de promesses,
seule échéance mobilisatrice dans
un groupe où les partants potentiels
se comptent très nombreux. « On a
le couteau sous la gorge, estime
Mickaël Landreau. Cette compéti-
tion est très importante pour le
groupe. Il a besoin de quelque chose
de positif. » « Ça peut éclairer la saison, reconnaît Franck Signorino.
Même si ça n’enlèvera rien au reste,
on en est conscients. En Championnat, l’objectif présidentiel (la neuvième place), on ne se focalise plus
trop dessus (Le Mans est à neuf
points). À sept journées de la fin, on
ne peut rien attendre d’exceptionnel
dans la manière. Mais, en Coupe, ce
ne sont pas toujours les plus talentueux qui vont au bout. Regardez
Nice et Nancy, finalistes en Coupe de
la Ligue. »
Vosahlo, vieil habitué
Seulement, pour atteindre les
quarts, il faut éliminer Dijon. Le cinquième de Ligue 2 fait presque peur.
Serge Le Dizet parle d’une « équipe
de copains, un hérisson dans une spirale positive, un bloc très costaud qui
se projette bien ». La meilleure formation de L 2 à l’extérieur est adossée à des certitudes qui manquent
tant aux Canaris. Elle ressemblerait
bien à Metz, qui vint pourrir la fin de
saison nantaise il y a trois ans (0-2,
en quart de finale de Coupe de la
Ligue 2003). Ou de ce Valenciennes
(L 2), dont Nantes se débarrassa à
grand peine en janvier (2-1).
D’ailleurs, contre les blocs regroupés, le FCNA, souvent incapable de
forcer un verrou, ne s’amuse jamais.
Plutôt que de se référer au triste
match du Mans, les Nantais repenseront à leur version lilloise. Le 12 mars
contre le LOSC (1-1), ils avaient affiché davantage d’engagement et de
conviction. « Il faudra s’en rapprocher, demande Le Dizet. Être capable
de s’offrir des occasions par les décalages et la maîtrise, mais aussi de
s’appuyer sur une capacité à percuter. On n’a pas à calculer. Seule la
qualification sera belle. » Olivier
Quint enchérit, réaliste : « On n’a pas
le droit de se faire éliminer. Ça ferait
tache. Notre seule chance, c’est
cette Coupe de France. » Ce que son
entraîneur exprime comme une invocation : « Il faut s’efforcer de maintenir cette flamme. » Sinon le printemps sera bien frais.
JEAN-DENIS COQUARD (avec P. C.)
Le défenseur dijonnais va revoir la Beaujoire, sept ans après une demi-finale perdue avec Nîmes (0-1).
LA QUESTION D’HIER
Frédéric Michalak a-t-il encore
progressé pendant
le Tournoi des Six Nations ?
OUI ............................................................................................ 64 %
NON ........................................................................................... 36 %
(nombre de votants : 59 135)
Selon le résultat de vos votes sur lequipe.fr par SMS.
DIJON –
de notre correspondant
ÊTRE NÎMOIS, c’est être aussi marqué au fer rouge
par l’estampille « Coupe de France ». Avec les
Crocodiles, Vosahlo (31 ans) a disputé une finale en
1996 (perdue contre Auxerre, 1-2), un quart en 2000
(à Bordeaux, 0-1) et deux demies (en 1999 face à
Nantes, 0-1, et en 2002 contre Lorient, 0-1). Des rendez-vous manqués les uns après les autres, souvent
pour pas grand-chose. L’ancien Nîmois a donc appris
lors du tirage au sort des huitièmes de finale qu’il
allait refaire le voyage à Nantes sept ans plus tard,
dans un stade où il avait vu ses espoirs de disputer
une nouvelle finale s’envoler à vingt minutes de la fin.
« On avait tenu plus d’une heure et je crois que c’est
Nicolas Savinaud qui avait marqué l’unique but de la
partie », se souvient ce Nîmois pur jus, recruté par
Dijon en juin après trois ans à Ferrol (Ligue 2 espagnole). « Cette demi-finale, je n’en garde pas un
grand souvenir, continue-t-il. Avec le recul, je réalise
que nous ne nous étions pas assez lâchés. Il y avait
une finale au bout et, malgré cela, on avait fait preuve
de trop de prudence. »
À l’époque, Nîmes avait pourtant assuré son avenir
en Ligue 2 depuis plusieurs semaines. Pourtant, les
Gardois avaient passé l’essentiel de leur temps à
jouer avec le frein à main, sans jamais poser de gros
problèmes aux Canaris. Avec Dijon, libéré des tracas
du maintien et qui n’a pas abandonné l’idée de mon-
PAGE 2
ter en Ligue 1, le très posé Méridional n’espère rien
d’autre qu’une attitude nettement moins attentiste.
A priori, les Bourguignons, demi-finalistes en 2004
alors qu’ils évoluaient en National – et très à l’aise
cette saison à l’extérieur –, n’ont pas l’intention de
tout miser sur le béton. « Et, surtout, nous ne
sommes pas une équipe défensive, reprend Vosalho.
On vient à Nantes pour tenter de se qualifier. Cela
passe par l’audace. L’essentiel, c’est de n’avoir aucun
regret. Avec Nîmes il y a sept ans, j’aurais préféré
perdre 3-1 ou 4-1 en attaquant que 1-0 en défendant ! » Vosahlo, qui a fait son nid au sein d’une
défense privée ce soir de Grégoire et de Tacalfred, ne
veut surtout pas que l’histoire se répète.
ALEXIS BILLEBAULT
1,01€ /appel depuis un fixe - Conditions sur 118008.fr
MARDI 21 MARS 2006
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
IL REPRÉSENTE TOUT UN PAN de
l’histoire récente de l’Olympique Lyonnais. Du centre de formation au brassard de capitaine, des premiers
exploits européens au titre de mai
2002, Florent Laville, trente-deux ans,
a tout connu à Lyon. « C’est ma deuxième famille : je suis arrivé à quinze
ans et parti à vingt-neuf », résume-t-il
dans une belle ellipse. Parti en 2003, il
restera sans doute comme le joueur le
plus représentatif de ces années lyonnaises, prémices de la consécration. Ce
soir, une petite banderole saluera
d’ailleurs son retour dans le virage
nord de Gerland. « Il représente beaucoup pour nous, explique Guillaume
Amprino, membre des Bad Gones. Il
était là pendant la période ingrate et il
fait partie des fondations. C’est vraiment un symbole. »
De sa première apparition chez les professionnels, en mars 1994 contre
Monaco (1-0), match au cours duquel il
marquait Jürgen Klinsmann, à son
départ pour l’Angleterre, Laville a dis-
Bleu
Florent Laville, joueur emblématique des années 90 à Lyon, revient ce soir à Gerland
avec Bastia.
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Rouge
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LA MÉTÉO
Retour d’un symbole
L’image date de juin 2005, mais elle illustre en partie la
préparation de l’Olympique Lyonnais au très dense début
de printemps 2006 qui l’attend. Le travail foncier accumulé
par Jérémy Berthod, Hatem Ben Arfa (au premier plan,
de gauche à droite) et leurs coéquipiers en stage à Tignes
doit leur permettre d’encaisser physiquement le choc
jusqu’à la fin de la saison.
(Photo Richard Martin)
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Bleu
Noir
MÉLIE MAURESMO est à nouveau numéro 1 mondiale.
Et c’est une immense performance. Depuis 1975, année
où fut créé ce classement, elles ne sont que quinze à avoir
atteint ce sommet. Quinze en trente et un ans ! Avant elle,
jamais une joueuse ou un joueur français, même le meilleur
Yannick Noah, n’avaient occupé ce rang. En fait, il faudrait
remonter à l’incomparable Suzanne Lenglen, la diva des
Années folles, sans pour autant, justement, oser la moindre
comparaison. C’était le temps des Mousquetaires, quand
Charles Lindbergh franchissait pour la première fois
l’Atlantique... Personne ne peut être comparé à la légende.
Amélie Mauresmo est numéro 1 mondiale. Elle n’est pas la
seule dans le sport français, dans une discipline
individuelle. Laure Manaudou (natation), Sébastien Loeb
(rallye), Fabrice Jeannet (épée), Ladji Doucouré (110 m
haies) bien sûr et même Christine Arron (100 m et 200 m),
pour ses cinq victoires en Golden League, peuvent
revendiquer le même rang. En tennis, cependant, être
numéro 1 revêt un sens particulier, là où, dans d’autres
sports, ce n’est qu’un classement en passant, une joie en
rien comparable à une médaille d’or olympique. En tennis,
c’est un objectif puissant, au même titre que de remporter
un tournoi du Grand Chelem. Une véritable ambition, sinon
un aboutissement.
La jeune Amélie Mauresmo, on veut dire celle qui intégra
la section sport-études du lycée de Blois à onze ans, ou
celle qui devint championne du monde juniors en 1996,
s’était fixé trois objectifs : gagner la Fed Cup, remporter un
tournoi du Grand Chelem, devenir numéro 1. Elle a réalisé
ses rêves, même si Krajicek, Clijsters et Henin en finale ont
dû abandonner face à elle pendant l’Open d’Australie.
À la rigueur, elle pourrait répondre aux grincheux que sa
victoire au Masters, en novembre 2005, est, elle aussi,
unique dans l’histoire du tennis français.
Maintenant, Amélie Mauresmo, qui fut souvent la proie de
ses cauchemars, doit continuer à rêver. Par exemple, de
faire un Roland-Garros magnifique. Pas pour le bonheur de
déguster un château-yquem 1937, mais parce qu’une jeune
femme capable de déclarer : « Je pense que les qualités
humaines de base, la gentillesse, la générosité, l’envie
de faire du bien autour de soi, sont compatibles avec
la gagne », le mériterait.
Depuis le tirage au sort des quarts de
finale de la Ligue des champions, le
staff olympien demande au groupe de
continuer à prendre les matches les
uns après les autres, sans se tromper
de cible, sans penser trop tôt à la
double confrontation avec Milan.
Avant l’expédition à Sochaux, Gérard
Houllier avait ainsi pris soin de souligner : « Pour moi, aujourd’hui, c’est le
match le plus important de la série qui
nous attend. Après quoi, il y aura
Bastia, en Coupe de France, puis
Toulouse. Et, après seulement, il s’agira d’entrer dans la préparation de
notre match aller contre Milan. »
Coïncidence liée aux tirages au sort :
Lyon va enfin jouer à domicile ce soir
en Coupe de France avant d’accueillir
Toulouse, samedi, puis Milan, en
grandes pompes, mercredi prochain.
Bref, Gerland va être réquisitionné
trois fois en l’espace de huit jours. De
quoi soustraire Juninho et les siens à
une mise au vert au moins ? « Il n’en
est pas question, répond Patrice
Bergues. Les joueurs ont compris la
nécessité de ces mises au vert, y compris pour les matches à domicile. Il faut
parfois savoir faire des sacrifices. Et si
on peut admettre qu’il peut y avoir une
forme de lassitude à répéter ce type de
rendez-vous, le sacrifice en vaut la
chandelle, non ? Sans compter que le
groupe vit bien ensemble et ces mises
au vert se passent donc toujours sans
problème. » De toute façon, quand, le
lendemain, le résultat est positif, c’est
obligatoirement parce que la méthode
est bonne.
Preuve que le staff médical a fait du
bon boulot, il ne reste plus que Berthod
à l’infirmerie, puisque Caçapa et
Réveillère sont de nouveau opérationnels en pro tandis que Monsoreau sera
de retour à l’entraînement demain.
Voilà qui va donc donner à Houllier la
possibilité de faire tourner son effectif
au gré des adversités, des états de
forme et des nécessités de la récupération. Compte tenu de la fréquence des
rencontres à venir, les Lyonnais vont
d’ailleurs finalement passer plus de
temps, dans la quinzaine qui arrive,
sur les tables de massage, sur hometrainer ou à se « décrasser » les
muscles que ballon au pied sur l’un
des rectangles verts de Tola-Vologe.
« En tout cas, en ce qui concerne la
façon de préparer nos matches, on ne
va rien changer, d’autant que tout a
déjà été planifié depuis un moment.
On sait où on va. Autrement dit, on n’a
pas attendu aujourd’hui pour savoir
que nous allons tourner à trois
matches en huit jours, que nous allons
devoir gérer les temps de jeu, consacrer du temps à la récupération »,
confirme Patrice Bergues. Nul doute
aussi que Gérard Houllier va fredonner
un peu plus fort l’air de la « préparation invisible » pour recommander à
ses gars de vivre le plus sainement, le
plus sereinement possible, les deux
mois à venir, qui peuvent être historiques. De là à croire que Milan a été
mis entre parenthèses depuis le tirage
au sort de Paris, il ne faut pas exagérer.
Dimanche, Bruno Genésio était à
Udine pour superviser les Rossoneri,
après que Rémi Garde eut commencé à
décortiquer le chantier à l’occasion du
dernier Juventus - AC Milan (0-0). Et,
le week-end prochain, les Milanais
seront supervisés contre la Fiorentina.
Avant que l’OL rentre dans le vif du
sujet. – C. C.
3
Bleu
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Jaune
FOOTBALL COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale)
LYON - BASTIA (L 2)
Le grand huit
Lyon entame ce soir, face à Bastia, une semaine cruciale : trois matches en huit jours et Milan pour finir.
Lyon va recevoir trois fois
en l’espace de huit jours
dans les trois dernières
épreuves que l’équipe
peut encore remporter.
Les joueurs ne veulent
pas encore regarder
au-delà du huitième
de finale contre les
Corses et rêvent surtout,
dans cette compétition,
d’atteindre le Stade
de France, le 20 mai.
Trois jours pile après
la finale de la Ligue des
champions à Paris, autre
objectif présidentiel…
Un triplé
à portée de main
Lyon
En direct sur Eurosport
Bastia
Arbitre : M. Kalt
4
Diatta
9
7
2
Benzema
Barthélémy
Haas
8
5
1
Cooupet
Cou
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Juninho
Caçapa
cap. 10
Tiago
11
Fred
3
Cris
6
Pedretti
2
Réveillère
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6
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Matingou
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5
André
cap.
Ghisolfi
Maire
7
11
3
Govou
Diane
Lorenzi
Remplaçants : Vercoutre (g.) (16), Clément
(12), Malouda (13), Ben Arfa (14), Müller
(15).
Entraîneur : G. Houllier.
Absents : Berthod (cuisse), Monsoreau
(reprise), Clerc, Wiltord, Carew, M. Diarra,
Abidal (repos).
Suspendu : aucun.
Remplaçants : J.-L. Leca (g.) (16), Y. Gomez
(12), Sauget (13), Colombo (14), Ben Saada
(15).
Entraîneur : B. Casoni.
Absents : Camadini (orteil), Jau (voûte
plantaire), Cherrad (sanction disciplinaire).
Suspendu : Née.
Retour de Caçapa
et Réveillère
Un groupe réduit
Gérard Houllier a opté pour un coaching en
profondeur pour ce huitième de finale, ce qui
permettra à Réveillère et surtout Caçapa
(absent depuis le 19 janvier) d’effectuer leur
grand retour après leurs blessures. Diatta et
Benzema, titulaires, voire Clément et Ben Arfa,
sur le banc, retrouvent une chance de s’exprimer. – C. C.
Bernard Casoni, qui, compte tenu de diverses
indisponibilités, dispose d’un groupe réduit, a
apporté uniquement quelques petites
retouches à la composition de son équipe. On
notera ainsi le retour du Suisse Haas et la titularisation du jeune Barthélémy. Par ailleurs,
Gomez et Sauget reviennent dans le groupe
après leurs blessures. Ils seront sur le banc.
– M. D. G
Prix des places : 5, 12, 16 et 20
GÉRARD HOULLIER ne lâche rien. Avant de songer au Milan en Ligue des champions,
il veut éliminer Bastia et s’assurer de jouer les quarts en Coupe de France.
« On veut gagner cette Coupe »
LYON –
de notre envoyé spécial
permanent
« CINQ JOUEURS MÉNAGÉS
(Clerc, Abidal, Diarra, Wiltord,
Carew), Réveillère et Caçapa
de retour après blessures, c’est
un OL new-look qu’on va voir ce
soir face à Bastia ?
– Caçapa et Réveillère sont effectivement de retour après avoir joué
deux fois en CFA la semaine dernière. Quant aux cinq joueurs qui ne
figurent pas dans le groupe, vous
remarquerez qu’ils ont constamment été sur la brèche depuis le
début février. Cela entre dans le
cadre des indispensables rotations
destinées à permettre à chacun de
conserver un maximum de fraîcheur
jusqu’au bout. On a vraiment besoin
de tout le monde pour aller au bout
de nos intentions.
– Que vous inspire cette
équipe de Bastia ?
– C’est une équipe à prendre très au
sérieux, sachant que les leaders de
L 2 valent une équipe de la deuxième
moitié de tableau de L 1. Joël Bats
m’a rappelé que, en 2002, Lyon
devait ne faire qu’une bouchée de
Châteauroux, et c’est Châteauroux
qui était passé (0-2, en seizièmes de
finale). De même, ça devait être
facile d’éliminer Denizli la même
année et c’est Denizli qui s’était qualifié (0-0, 0-1, en seizièmes de finale
de la Coupe de l’UEFA). Tout ça pour
dire que, le premier risque, c’est
nous-mêmes, que nous avons des
devoirs et des responsabilités. Il faut
aborder ce match avec le sérieux, la
vigilance, la détermination et
l’intensité requis. L’objectif est clair,
c’est aller au Stade de France disputer la finale et gagner cette Coupe de
France. Mais pour commencer, il faut
éliminer Bastia. Ce qui reste à faire.
– Avez-vous supervisé Bastia ?
– Tout à fait, et à plusieurs reprises.
On sait qui est suspendu, qui est en
forme. On sait même qui se charge
des touches longues.
– Vous vous baladez en Championnat. La Coupe est-elle si
différente pour une équipe
comme Lyon ?
– Bien sûr ! Cela étant, depuis Ajaccio (3-1), l’équipe est montée d’un
cran. Et on veut que cela continue
ainsi.
« On vise à faire
toujours mieux »
– En huit jours, Lyon va être
impliqué dans les trois compétitions que vous espérez remporter. Avez-vous une
méthode pour faire le tri entre
tous ces objectifs ?
– La méthode est simple : on joue
pour gagner. Pour cela, on se prépare du mieux qu’on peut, on fait
tourner, on vise à faire toujours
mieux, sans négliger la préparation
invisible, qui est elle aussi très importante. Je remarque aussi qu’après la
victoire de Milan à Udine (4-0),
Ancelotti a beaucoup insisté sur la
qualité de sa défense. Je vois donc
que je ne suis pas le seul à dire ça
après une large victoire. Bien
défendre à onze, c’est la base de
tout, de même qu’une bonne relance
depuis l’arrière, ce qui est le cas avec
Cris et Müller.
– Une dérogation a été accordée aux futurs sélectionnés à la
Coupe du monde pour leur permettre de jouer la finale de la
Ligue des champions. Mais rien
n’a encore été décidé pour la
finale de la Coupe de France,
trois jours plus tard, le 20 mai.
Cela vous inquiète-t-il ?
– J’espère que le bon sens l’emportera. Mais si on devait interdire aux
internationaux retenus pour la
Coupe du monde de participer à la
finale de la Coupe de France, nous
passerions outre. Allez dire à un
Coupet, un Wiltord, un Malouda ou
un Juninho qu’il ne peut pas jouer la
finale de la Coupe ! La Coupe fait
partie de nos objectifs. La totalité du
groupe est concernée. »
CLAUDE CHEVALLY
MARDI 21 MARS 2006
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
21 : 00
Stade de Gerland
Bleu
Rouge
HERVÉ PENOT
(Avec V. D.)
Afin d’entretenir l’espoir de remporter une compétition
qui échappe à l’OL depuis 1973, les Lyonnais Fred
(à gauche) et Malouda (au second plan), ici face à Ajaccio
au tour précédent, auront à cœur d’éliminer Bastia.
(Photo Bruno Fablet)
Jaune
Bleu
Jaune
Les sept jours qui s’avancent pourraient déjà marquer un pan de l’histoire du club. Un triplé est encore à
portée de main et même en position
d’outsider total en Ligue des champions, l’OL, emmené par un Gérard
Houllier ambitieux et expérimenté,
croit en ses chances. Porto, Liverpool, pas supérieurs à Lyon, ont tracé des sillons magiques lors des
deux dernières éditions, repoussant
ainsi les limites du possible. Une
bonne nouvelle pour Lyon est, en
sus, venue de la FIFA, qui avait obligé dans un premier temps les fédérations nationales à faire reposer
leurs internationaux du 14 au
21 mai. Après la dérogation accordée pour la C 1, un arrangement
semble sur la bonne voie pour la
finale de la Coupe de France. Sepp
Blatter devrait laisser toute latitude
aux fédérations concernées.
En clair, le Brésil (Juninho) ou la
Suisse (Müller) pourraient refuser
de laisser leurs hommes à disposition de leur club, mais Jean-Pierre
Escalettes n’aurait pas l’intention
de contraindre ses Bleus au repos.
Cette décision devrait satisfaire
Coupet, Abidal ou Malouda, entre
autres, qui se reposeront après le
séjour mondial en Allemagne…
Tout concourt donc à optimiser les
chances des champions de France.
En cette période faste, Lyon survole
la compétition nationale et même
internationale. Le PSV, sans Van
Bommel, Vogel, Bouma, Park,
Lee… était certainement moins fort
qu’en 2005 mais la démonstration
de l’OL (1-0, 4-0) recelait d’idées
forces. Depuis, le club a enchaîné
deux succès contre Metz et à
Sochaux sur le nouveau tarif maison
(4-0). Pas sûr que Bastia prendra
donc beaucoup de risques à Gerland à la vue des dernières statistiques de l’ultime représentant
hexagonal sur le continent.
Attention ! c’est souvent dans ces
périodes d’euphorie que se nichent
des incidents imprévus. Dès le succès à Sochaux, samedi, Houllier a
donc insisté sur la force défensive
du groupe, sur la solidarité des
hommes. Ce n’est pas un hasard.
L’entraîneur tenait à rappeler ses
priorités. Pas question de laisser
certains se griser devant des commentaires trop élogieux. À l’heure
de récupérer Réveillère, Govou,
Caçapa – le capitaine effectuera sa
rentrée aujourd’hui –, puis bientôt
Berthod ou Monsoreau, revenus de
blessure, Lyon, affamé, va attaquer
les deux mois qui comptent dans un
esprit de conquête.
Dans le Doubs, il suffisait de regarder Sylvain Wiltord : l’international
trentenaire demanda, gestes à
l’appui, à ne pas être remplacé et il
n’hésita pas à un sprint défensif
dans les pieds de l’adversaire à la fin
d’une rencontre déjà scellée. Wiltord représente le modèle déposé
lyonnais, l’esprit local. Comme Coupet, Cris, Diarra ou Malouda, très
fort depuis qu’il s’est senti menacé
par un passage sur le flanc gauche
de la défense...
Lyon ne risque donc pas de sous-estimer Bastia. Une victoire serait le
meilleur moyen de confirmer la
dynamique positive. Pour les
joueurs, le Milan est encore très,
très loin, même s’il se rapproche à
grande vitesse…
Noir
Noir
LES RÉPUTATIONS des futurs
adversaires dessinent des défis
opposés, presque deux mondes du
jeu. L’univers d’une Ligue 2 française rugueuse pèse d’un faible
poids sur la balance face à un Calcio
talentueux. Mais les Lyonnais se
moquent des réputations établies.
Ils puisent leur force dans le respect
permanent de leurs rivaux : c’est
même l’acte fondateur de leur philosophie, le sens de leur vie de
groupe. La semaine qui s’ouvre va
guider l’OL vers ses défis pluriels.
Contre Toulouse, samedi, énième
épisode d’une Ligue 1 qui devrait
s’achever comme d’habitude
depuis quatre ans par une fête place
des Terreaux, sur le parvis de l’hôtel
de ville, dans la foulée de l’ultime
match contre Le Mans, le 13 mai,
l’erreur sera encore permise. En
revanche, elle ne le sera pas ce soir,
contre Bastia, et quasiment interdite, dans huit jours, devant le docteur ès C 1 milanais, sextuple vainqueur de l’épreuve.
Les Corses se dressent en premier
obstacle sur la route du Stade de
France et les Lyonnais les prennent
très au sérieux. Au cœur de la galaxie olympienne, la Coupe de France
représente un trophée à part, une
rareté seulement arrachée à la
concurrence en 1964, 1967 et 1973
et attendue aujourd’hui dans les
armoires locales…
Grégory Coupet, au sens patriotique très développé, l’a toujours
considérée comme un objectif
majeur et les éliminations successives, ces saisons passées, l’avaient
réellement affecté. Exemple : il a
accepté dans une concession rare,
quand on connaît le personnage, de
laisser sa place en Coupe de la Ligue
à Rémy Vercoutre, mais jamais il
n’aurait prêté ses gants dans l’autre
épreuve à élimination directe. Bastia ou le Milan doivent représenter à
peu près les mêmes périls à ses
yeux, les mêmes difficultés dans sa
course au double bonheur.
Bien sûr, l’AC Milan offrira une
résistance bien plus affirmée aux
rêves lyonnais d’une autre finale à
Saint-Denis. Une ville, un club salivent de se frotter au talent, au
potentiel, aux individualités italiens
avant de vaincre Barcelone, logique
favori devant Benfica dans l’autre
quart de finale et de prendre ensuite
le TGV, direction Paris, dans une
esquisse de perfection.
Jean-Michel Aulas n’a pas encore
réservé l’hôtel parisien qui pourrait
accueillir les quadruples champions
de France entre le 17 mai, jour de
l’apothéose de la Ligue des champions, et le 20, jour de la fête nationale. Pas sûr qu’il y songe, d’ailleurs… Il y a une forme de
symbolique dans ces rendez-vous si
proches sur la pelouse des Bleus qui
laisse Lyon à ses rêves les plus fous,
à ses espoirs les plus absolus.
4
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale)
COLMAR (CFA 2) - RENNES
Au bonheur de Colmar
CONSEIL DE L’ÉTHIQUE
PSG-OM examiné
le 3 avril
En quête d’un nouvel exploit face à Rennes, les « Verts » alsaciens savourent chaque jour les délices de la Coupe.
AUJOURD’HUI, 18 H 15,
À MULHOUSE, STADE DE L’ILL
COLMAR : C. Milliet (1) – Nemouchi (2), Enama (4), V. Milliet (5), Bikaï (3) – Bader
(11), Duperoux (7), Kalathung (6), Kittler (8) (cap.), Mastroianni (10) – Rodriguez (9).
Remplaçants : Bury (g.) (16), Ignatowicz (12), Heitzmann (13), Somphouchanh (14),
Miolanny (15). Entraîneur : D. Lihrmann.
RENNES : Isaksson (1) – Perrier-Doumbé (2), J. Faty (4), Mensah (5), Edman (3) –
Mbia (7), E. Didot (6), Källström ou Sorlin (10) – Briand (9), Monterrubio (8) (cap.) –
Utaka (11). Remplaçants : Pouplin (g.) (16), G. Bourillon (12), Gourcuff (13), Sorlin ou
Källström (14), Y. Hadji (15). Entraîneur : L. Bölöni.
Arbitre : M. Cailleux.
COLMAR –
de notre envoyé spécial
À Yaoundé,
la maman d’Enama
sera devant la télé
Tchen Kalathung, ses coéquipiers et les trois entraîneurs colmariens ont résumé
en une phrase, à notre demande, ce huitième de Coupe face à Rennes. Ils n’ont
pas manqué d’inspiration ni d’humour.
Christophe MILLIET : « Il faut prendre du plaisir pour
pouvoir en donner aux autres. »
Guillaume BURY : « Après avoir gravi un rocher,
j’espère que nous escaladerons un menhir. »
Andy BIAKÏ : « " Schillik ", nous te vengerons (*), vous
pouvez compter sur nous. »
Simon ENAMA : « Restons soudés et complémentaires,
comme les cinq doigts d’une main. »
Christophe HEITZMANN : « Je veux rentrer dans l’histoire du football, le vent soufflera vers l’Alsace. »
Lucas IGNATOWICZ : « Je n’ai jamais été aussi près de
la Coupe d’Europe. Pour autant, je reste un pinpin. »
Vincent MILLIET : « Et, à la fin, ce sont toujours les Verts
qui gagnent ! »
Quentin ALLARD : « Bientôt à Bernabeu ! »
Alexandre DUPÉROUX : « Le soleil se lève à l’est et se
couche à l’ouest. Mardi, les Bretons verront la nuit avant les
Alsaciens. »
Tchen KALATHUNG : « Qui veut du miel doit affronter
les abeilles. Dédicace au 68200, cité Wagner ! »
Régis KITTLER : « Un événement à la hauteur de mes
espérances, mais pas une fin en soi. »
Ali NEMOUCHI : « Le travail de tant d’années finit par
payer, un rêve de tout joueur amateur. »
Sithana SOMPHOUCHANH : « J’espère que mon rêve
deviendra réalité. »
Jérémy BONTEMPS : « À dix-huit ans, un rêve d’y participer. »
Gilles MASTROIANNI : « Spero che lo stadio esploderà. Forza Colmar ! » (« J’espère que le stade explosera. Allez
Colmar ! »).
Francis MIOLLANY : « Un rêve mais pas un accomplissement. »
Mickaël RODRIGUEZ : « Respect au foot amateur. »
François BADER : « Ce serait vilain que le stade de l’Ill
devienne le stade de l’Ille-et-Vilaine ! »
Dominique LIHRMANN (entraîneur) : « Si la foi soulève les rochers, pourquoi ne soulèverait-elle pas les menhirs ? »
Bruno SCHERER (entraîneur) : « Entre folie et génie, il
n’y a qu’un pas à franchir. Franchissons-le de façon organisée ! »
André HERMANN (entraîneur) : « À tou (t)s cœur !
Place à l’émotion. » – J.-M. B.
(*) Le 15 mars 2003, Schiltigheim (CFA 2) était éliminé en
quart de finale par Rennes (1-2), à la Meinau, devant plus de
26 000 spectateurs.
Rennes a déjà donné
RENNES –
de notre correspondant
permanent
LA PANCARTE « Traquenard » est
affichée sur Colmar. Rennes ne peut
pas la manquer. Il sait tout des histoires de « cendrillons » qui rendent
citrouilles les clubs de L 1 au coup de
sifflet final. Et sur les mérites du club
alsacien le rapatrié du Rocher, Olivier
Sorlin, est particulièrement alerté :
« Les Monégasques ont raté un penalty et sont passés à la trappe à Colmar
(0-1, a.p.). On n’aura pas les mêmes
circonstances (un terrain à peine
déneigé et gelé, le brouillard), mais on
est prévenus. D’autant que notre
adversaire a eu le temps de se préparer, son match de Championnat
(CFA 2) étant annulé. »
La décision a provoqué la colère de
Laszlo Bölöni sur le thème « équité et
Guy Roux » (l’ex-entraîneur
d’Auxerre, né à Colmar, ayant accepté
de reporter le voyage de l’équipe de
l’AJA évoluant dans ce C hampionnat). L’entraîneur rennais se méfie. Il a
prolongé le séjour des Bretons dans
l’Est après le succès à Metz (1-0) samedi. Il n’a pas changé son groupe de
seize (sauf arrivée de dernière minute).
Il s’attend à un commando décomplexé : « Colmar, c’est très physique,
assure le technicien roumain. Ils pré-
parent ce rendez-vous depuis des
semaines. Comme dans les pays de
l’Est, où on a cette capacité à se
concentrer sur un événement avec une
force extraordinaire. J’espère que nous
aurons un bon terrain (à Mulhouse) et
un arbitrage qui limitera les excès physiques. »
Rennes craint une réception corsée. Il a
déjà donné : lors de son entrée en lice
en janvier, contre un autre club de
CFA 2, Corte. À l’époque, Rennes ne
surfait pas sur la vague actuelle (cinq
succès d’affilée en L 1) mais sortait
d’un succès historique à Nantes (2-0).
Dans un contexte vicié par les insultes
racistes, surchauffé par l’ouverture du
score des Corses, l’équipe bretonne,
largement remaniée, avait galéré.
Menée deux fois, elle avait fini par
arracher le 3-2 dans les dix dernières
minutes. Une expérience dont Bölöni
tire le positif : « Certains voulaient
qu’on mène 3-0 à la mi-temps, qu’on
en mette deux autres en deuxième et
voilà ! Ça ne se passe pas comme ça.
On a pris un but idiot. On a dû mobiliser
des forces spéciales sur un terrain spécial. Moi, je retiens le sérieux qui nous
a fait revenir. On va penser à tous ces
trucs-là et, logiquement, on doit continuer notre route. » Si Rennes échoue
dans le fossé, il ne pourra pas plaider la
surprise.
JEAN-DENIS COQUARD
AGENDA
DEMAIN
LIGUE 1
(32e journée, matches décalés)
COUPE DE FRANCE
(huitièmes de finale, suite)
Voir page 2
VENDREDI 24 MARS
18 HEURES
Bordeaux (2) - Nice (10)
(Canal + Sport)
LIGUE 2 (31e journée)
Voir page 5
NATIONAL
(29e journée, match avancé)
SAMEDI 25 MARS
20 H 45
Monaco (12) - Paris-SG (8) (Canal +)
LIGUE 2
(31e journée, match décalé)
Voir page 5
LIGUE 1 (32e journée)
17 H 15
Lyon (1) - Toulouse (15)
(Canal +)
20 HEURES
AC Ajaccio (19) - Metz (20)
Auxerre (4) - Saint-Étienne (13)
Lens (7) - Sochaux (16)
Marseille (5) - Le Mans (9)
Nancy (11) - Nantes (14)
Rennes (6) - Troyes (17)
Strasbourg (18) - Lille (3)
(Ces sept matches sur Foot +)
LIGUE 2
(31e journée, match décalé)
Voir page 5
NATIONAL (29e journée)
DIMANCHE 26 MARS
COUPE DE FRANCE
11 H 45
Tirage au sort des quarts de finale (mardi
11 et mercredi 12 avril) dans l’émission
Téléfoot sur TF 1.
LUNDI 27 MARS
LIGUE 2
(31e journée, match décalé)
Voir page 5
MARDI 28 MARS
LIGUE DES CHAMPIONS
(quarts de finale aller)
19 H 45
(20 H 45, HEURE FRANÇAISE)
Arsenal (ANG) - Juventus Turin (ITA)
(Canal +)
Benfica (POR) - FC Barcelone (ESP)
(Canal + Sport)
MERCREDI 29 MARS
LIGUE DES CHAMPIONS
(quarts de finale aller)
20 H 45
Lyon - AC Milan (ITA) (TF 1)
Inter Milan (ITA) - Villarreal (ESP) (Foot +)
europe1.fr
ncontournable
Du lundi au vendredi 10h30-12h00
Jean-Marc Morandini
“Le Journal de la Télé”
Parlons-nous
Té l é c h a r g e z g r a t u i t e m e n t l e s c h a î n e s P o d c a s t d ’ E u r o p e 1 s u r e u r o p e 1 . f r
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MARDI 21 MARS 2006
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
« Qui veut du miel
doit affronter les abeilles »
JEAN-MARC BUTTERLIN
Bleu
Après avoir fait chuter les Monégasques en 16es de finale (1-0), les Colmariens – ici Vincent Milliet, Alexandre
Dupéroux et Lucas Ignatowicz, de gauche à droite – se verraient bien dompter la meilleure formation de
Ligue 1 de ces cinq dernières journées.
(Photo Pierre Lahalle)
Jaune
Rouge
Jaune
Le deux « bras droits » de Dominique Lihrmann ont assuré. Bruno
Scherer, le tacticien, surnommé
« Monsieur Zone », a fait réviser les
déplacements du bloc, décortiqué la
cassette prêtée par Michel Ettore,
l’entraîneur des gardiens du FC
Metz, dernier adversaire de Rennes
(0-1). André Hermann, responsable
du physique, a dosé les séances :
« Face à un adversaire plus fort techniquement et tactiquement, il faut
être capable de répéter les efforts
pour combler les espaces. C’est
notre seule chance. »
Cela suffira-t-il ? « Le fossé est
immense, rappelle Lihrmann, mais
Noir
Bleu
Noir
IL NE PEUT RIEN arriver de grave
aux petits verts de Colmar qui affrontent Rennes, la meilleure équipe de
L 1 depuis cinq journées, tout à
l’heure à Mulhouse. Depuis qu’ils
ont éliminé Monaco (1-0, a.p.), en
seizièmes de finale, le 1er février dernier, sur la glace et dans le brouillard,
ils gravitent dans une bulle de
bonheur. Les amateurs haut-rhinois
sont au printemps de leur vie sportive en ce 21 mars, jour qui honore
toutes les Clémence, et notre
Cendrillon est disposé à y deviner
l’esquisse d’un doux présage.
Le formidable défi lancé aux Bretons
surprend les joueurs de CFA 2 dans
l’accomplissement d’une aventure
collective rare. Il suffit d’écouter
François Bader confier que « le
match, ce n’est presque pas le plus
important » pour s’en rendre
compte. Le buteur des SRC (dix réalisations dans l’épreuve) est, ici, le
po r t e - p a r o le d e la b a n d e :
« Ce qu’on a vécu ensemble ces dernières semaines, et plus particulièrement ces derniers jours, n’est déjà
pas loin de suffire à notre bonheur. »
« On aurait juste envie que ça dure
toute l’année », ajoute Ali Nemouchi, le défenseur.
Sa victoire intime, Colmar la tient
donc déjà au moment de croiser la
route d’un bolide : Rennes, ses cinq
victoires de rang en L 1, les quatorze
buts marqués qui vont avec et ce
4-1 extravagant réussi à Gerland, le
25 février dernier. « On entre dans
un autre monde, s’exclame Dominique Lihrmann, l’un des trois entraîneurs. L’obstacle paraît infranchissable, mais… » Il s’interrompt.
« Il faut peut-être croire aux forces
supérieures et au destin qui donne
parfois de drôles de rendez-vous . »
Le coach colmarien se souvient ici
avoir déjà ferraillé avec Lazlo Bölöni,
l’entraîneur rennais. C’était il y a
dix ans. Il dirigeait alors un club
de Division d’Honneur, le FC Illhaeusern : « On a perdu aux tirs au
but contre Nancy qui allait monter en
L 1. Nancy a mené 1-0, on a égalisé.
Dans la prolongation, on est à dix
contre onze et on rate un penalty à
quelques minutes de la fin. Je n’ai
rien oublié de cette journée ni de
toutes celles qui ont précédé . »
« Doumé » et sa nouvelle équipe
sauront-ils, cette fois, aller au-delà
de l’improbable ? Ils ont, en tout cas,
mis toutes les chances de leur côté,
se préparant (presque) comme des
professionnels. La remise de leur
match, samedi, face à l’équipe C
d’Auxerre, obtenue grâce à l’appui
de Guy Roux (L’Équipe du 18 mars), a
permis l’élaboration d’un plan de
bataille minutieux qui a débuté
après le succès à La Chapelle-St-Luc
(2-1), il y a dix jours. À part le lundi et
le jeudi, les vingt joueurs de l’effectif
se sont vus quotidiennement.
Dimanche matin, les joueurs ont
repéré le stade de l’Ill, avant un dernier entraînement, hier soir à
Colmar, et la mise au vert dans un
hôtel de Rouffach.
notre foi l’est aussi. Ce que nous
vivons en ce moment sur le plan
humain à Colmar est extraordinaire.
Je n’ai pas toujours connu ça ici, j’ai
eu des moments de découragement.
Mais ces joueurs-là, je les aime et ils
me le rendent bien . »
Contraints à rien mais prêts à tout,
les Colmariens s’avancent, mus par
une force intérieure. Six d’entre eux,
les frères Christophe et Vincent
Milliet, François Bader, Gilles
Mastroianni, Régis Kittler et Tchen
Kalathung retrouvent le stade de l’Ill.
Ils ont tous porté le maillot du FC
Mulhouse. Aucun, cependant, n’a
joué devant 10 000 spectateurs,
comme ce sera le cas ce soir. « J’ai
acheté 70 billets pour la famille et les
amis, raconte le capitaine Kittler.
C’est une émotion particulière.
À nous de faire vibrer le public
comme au tour précédent. J’y crois si
nous relevons le défi physique, si
nous n’encaissons pas un but trop
vite. » Christophe Millliet, le
gardien, héros du match contre
Monaco en détournant un penalty de
Gigliotti : « Je veux capter chaque
instant de ce que nous vivons, le graver dans ma mémoire . » Kittler,
encore, s’amuse : « Moi, j’ai déjà
battu Marseille en Coupe. Mais
c’était avec les poussins de Mulhouse et on avait fini troisièmes de la
finale nationale à Paris . »
Pour d’autres, comme Simon Enama,
ancien international Espoirs au
Cameroun, jouer devant les caméras
d’Eurosport dépasse largement le
cadre d’une rencontre sportive : « Je
sais que ma mère, à Yaoundé, sera
devant sa télé. Je ne l’ai plus vue
depuis cinq ans et elle s’est parfois
demandé ce que je devenais quand
je suis tombé aux oubliettes. Ce
match, il est aussi pour elle. » Le
solide défenseur central des verts
devra se farcir John Utaka, l’homme
aux deux triplés consécutifs (contre
Lens et à Lyon). Il ne tremble pas :
« Je le respecte. Il est puissant et
rapide. Moi aussi . »
Ali Nemouchi souhaite, lui, « qu’on
retienne surtout notre jeu et pas seulement les conditions de la qualification contre Monaco ».
Ça tombe bien, le sol d’Alsace n’est
plus gelé. Au soleil couchant, qui sait
si un rayon vert ne va pas se poser sur
la ligne d’horizon.
Le Conseil national de l’éthique, saisi
par la Ligue, a reporté du 28 mars au
3 avril la réunion pendant laquelle il
instruira le dossier du match de la
29e journée de L 1 entre le PSG et
Marseille, qui avait envoyé son équipe
de CFA 2 disputer le match au Parc des
Princes (0-0). Le bureau de la LFP avait
saisi, trois jours après la rencontre, le
Conseil présidé par Dominique
Rocheteau, « afin de rétablir les faits
et de déterminer les responsabilités ».
Depuis cette saison, le CNE dispose en
effet du pouvoir de sanctionner les
« déclarations inacceptables et
comportements répréhensibles ».
ARBITRES : POULAT ET SARS
EN STAGE. – À partir d’aujourd’hui et
jusqu’à samedi, les 44 arbitres
présélectionnés pour la Coupe du
monde en Allemagne (9 juin-9 juillet),
seront réunis en stage avant que, le
31 mars, la commission des arbitres
de la FIFA ne retienne les 30 élus.
Les candidats seront soumis à des tests
médicaux, physiques, psychologiques
mais seront aussi évalués sur leur
connaissance des lois du jeu et leur
niveau d’anglais. Rappelons que seuls
des trios de même nationalité ou
appartenant au moins à la même
Confédération seront retenus, une
première en Coupe du monde. Les
arbitres se verront aussi rappeler les
précisions apportées aux Lois du jeu,
adoptées au début du mois par
l’International Board (notamment en
matière d’antijeu). Les deux arbitres
français, Eric Poulat et Alain Sars,
savent ce qui les attend… – R. Po.
COMITÉ EXÉCUTIF DE L’UEFA : LA
C 1 ET LA C 3 AU MENU. – Le comité
exécutif, qui se réunit aujourd’hui et
demain devrait se pencher sur les
règlements de la Ligue des champions
et de la Coupe de l’UEFA 2006-2007,
tandis que le congrès devrait adopter
les comptes 2004-2005 et se voir
présenter le budget 2006-2007. En
marge de ces réunions, la succession
(ou une nouvelle candidature ?) du
président de l’UEFA, Lennart
Johansson, pourrait être évoquée.
ITALIE : GALEONE, NOUVEL
ENTRAÎNEUR DE L’UDINESE. –
L’ancien entraîneur de Pérouse,
Giovanni Galeone, a été nommé hier à
la tête de l’Udinese, en remplacement
de Nestor Sensini, démissionnaire.
La défaite à domicile, dimanche, face à
l’AC Milan (0-4) a été de trop pour
l’ex-international argentin, en poste
depuis février.
ALLEMAGNE : SCHWEINSTEIGER
PORTE PLAINTE. – Le milieu de terrain
du Bayern Munich, Bastian
Schweinsteiger, a déposé plainte pour
diffamation contre le quotidien
munichois Tageszeitung qui l’avait
impliqué à tort dans un scandale de
paris truqués. Le journal affirmait que
l’international allemand était
soupçonné d’avoir misé de fortes
sommes d’argent sur des matches qui
auraient pu être truqués.
ESPOIRS : FRANCE-CROATIE EN
AMICAL. – Qualifiés pour l’Euro
Espoirs 2006, du 23 mai au 4 juin au
Portugal, les Bleuets recevront la
Croatie, en amical, le jeudi 18 mai.
Le match aura lieu dans le Sud-Ouest,
le lieu étant encore à déterminer.
CFA 2 : CHÂLONS EN
LIQUIDATION ? – L’avenir du COC,
actuel dernier du groupe B de CFA 2,
se joue ce matin devant le Tribunal de
grande instance de
Châlons-en-Champagne.
Le 22 novembre 2005, Châlons avait
déposé son bilan mais avait été
sommé par le tribunal de poursuivre
son activité, pendant une période
d’observation courant jusqu’à
aujourd’hui. Entre-temps, la gestion du
club avait été confiée à un
administrateur judiciaire à la
mi-janvier, quelques semaines avant la
démission du président, Jacky Gorguet.
Châlons présenterait un déficit
supérieur à 100 000 euros. Si Châlons
est déclaré forfait, tous les matches
qu’il aura disputés en Championnat
cette saison seront annulés. – R. R.
FULHAM-CHELSEA : DEUX
ENQUÊTES OUVERTES. – Fulham a
ouvert une enquête après l’invasion de
son terrain dimanche après sa victoire
contre Chelsea (1-0). Le club
d’Al-Fayed risque d’être sanctionné
d’une lourde amende par la Fédération
anglaise (FA) qui étudie une vidéo des
incidents. « La FA condamne la
conduite des écervelés qui ont envahi
le terrain », a déclaré son directeur
général Brian Barwick, qui a promis
une enquête approfondie en
coopération avec la police, les clubs et
les médias.
5
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL LIGUE 1
«J’aurais pu
faire mieux»
PARC DES
PRINCES. –
Dimanche,
l’Auxerrois
René Bolf
(à droite) a
passé une très
mauvaise
soirée
(défaite, 1-4).
Auteur d’un
doublé, le
grand coupable
se nomme
Bonaventure
Kalou (qui
inscrit ici le
premier but
parisien).
(Photo Nicolas
Luttiau)
BONAVENTURE KALOU, l’attaquant du PSG,
a des regrets mais aussi la conviction
que la fin de saison peut être belle.
Auteurd’undoublé lorsde la victoireparisiennecontreAuxerre
(4-1), Bonaventure Kalou a repris confiance, à l’image de son
équipe.Mais l’internationalivoirien, âgéde vingt-huit ans, sait
qu’il faudra confirmer l’état d’esprit affiché pendant ce match
pour avoir une chance d’arracher une place européenne.
« LE PSG A-T-IL RÉUSSI contre
Auxerre son meilleur match de
la saison ?
– Les rencontres où on a senti une
vraie force collective, avec une
concentration constante, et où
chaque joueur a joué sa partition
parfaitement ont été très rares. Or,
même si on s’est un peu relâchés à
4-0, on a accompli un match plein.
On a vraiment su jouer ensemble.
Cela peut nous servir de référence,
même si elle est trop tardive. Quand
on voit ce qu’on est capables de
réaliser, lorsque les joueurs de
qualité du PSG travaillent tous
dans le même sens, il y a de quoi
nourrir quelques regrets. Mais il
faut avancer.
– Comment envisagez-vous la
fin de saison, avec un programme relevé (déplacements à Monaco et Lens,
réceptions de Bordeaux et
Lyon) ?
– Depuis son arrivée en janvier,
Guy Lacombe nous rabâche que
le plus important, c’est l’équipe,
donc la solidarité permanente et
totale. Tout reste jouable pour
décrocher l’Europe, aussi bien en
Championnat qu’en Coupe de
France (le PSG jouera les quarts
de finale), si on se concentre sur
nous-mêmes. Gagnons d’abord
nos matches et regardons le
classement ensuite (Paris est
actuellement 8e à six points du
troisième, Lille). Il faudra un succès à Monaco, dimanche. Les
Monégasques sont un peu dans
la même situation que nous avant
de battre l’AJA : on restait sur huit
matches de L 1 sans succès (six
nuls, deux défaites). Ils seront
redoutables car ils voudront se
relancer.
« Je n’aurais
sans doute pas
dû me plaindre »
– C’est ce que vous avez réussi dimanche, sur un plan personnel. Comment jugez-vous
votre saison jusqu’ici ?
– Même si je suis le meilleur
passeur du club (cinq passes) et
que je suis dans les temps de mes
saisons précédentes au niveau des
buts (sept contre dix, puis neuf
avec Auxerre), je sais que j’aurais
pu faire mieux et être plus tranchant à certains moments. Mais ce
n’est pas si mal, compte tenu du
contexte dans lequel j’ai évolué,
pas toujours très serein. Il y a
aussi eu la coupure de la CAN avec
la Côte d’Ivoire et cette finale
perdue contre l’Égypte (0-0, 2-4 aux
t.a.b.), le 10 février. Le retour a été
un peu délicat. La base pour moi,
c’est d’être bien physiquement.
Aujourd’hui, c’est le cas.
– Regrettez-vous certaines
choses ?
– Je n’aurais sans doute pas dû me
plaindre de mon positionnement
sur un côté à une certaine époque,
lorsque Laurent Fournier était
l’entraîneur. J’étais peut-être un
peu moins bien à ce moment-là
et j’ai ressenti le besoin de m’exprimer. Il est vrai que c’est dans
l’axe, au soutien de l’attaquant de
pointe, Pauleta, que je me sens le
mieux. Quand un joueur a de la
qualité, il a forcément un ego
important. C’est ce qu’on a vu
avec Dhorasoo, lorsqu’il a voulu
montrer au coach, Guy Lacombe,
qu’il méritait de jouer (en partant à
la mi-temps de PSG - Le Mans, 0-1,
le 18 février). Mais c’est seulement
sur le terrain qu’on prouve cela,
comme Vikash l’a fait dimanche
en étant très bon sur le côté droit.
Pour moi, c’est pareil : à droite, à
gauche ou dans l’axe, ce qui
compte, c’est de jouer et de se
battre. »
LUC HAGÈGE
COUPE DE LA LIGUE
Un duel France Télévisions - Canal +
Les deux groupes ont répondu à l’appel d’offres pour retransmettre l’épreuve jusqu’en 2009.
REMIS SUR LE MARCHÉ, les droits de diffusion
de la Coupe de la Ligue, pour la période
2006-2009, seront attribués le 31 mars, à l’occasion du conseil d’administration de la Ligue de
football professionnel (LFP). Le match va se jouer
entre France Télévisions et Canal +, les deux
seuls à avoir remis des offres vendredi. Cette
procédure est la deuxième en quelques mois, la
première ayant été cassée par la justice.
Suite à un recours de Canal +, le contrat entre la
LFP et France Télévisions en vue de la diffusion
des trois prochaines éditions de la compétition
(11,5 millions d’euros par an en moyenne jusqu’en 2009), conclu en juin 2005, a en effet été
annulé le 17 février par la cour d’appel de Paris. Il
a été jugé « discriminatoire à l’encontre des
sociétés Canal + et Sport + », qui avaient saisi le
tribunal parce qu’elles s’estimaient exclues de
l’appel d’offres.
Dans ce document, la Ligue réclamait un minimum de cinq matches sur une chaîne en clair.
Mais la cour d’appel lui a rappelé que « la commercialisation des droits par la Ligue (…) est réalisée selon une procédure d’appel à candidatures
publiques et non discriminatoires ouvertes à tous
les éditeurs et distributeurs de services intéressés ». La LFP ne pouvait donc pas « réserver certains de ces droits, et donc certaines compéti-
tions, à une catégorie spécifique de diffuseurs ».
Le nouvel appel d’offres est désormais ouvert à
toutes les chaînes, gratuites ou payantes. Et,
selon nos informations, France Télévisions a
remis la même proposition financière, à savoir
11,5 millions d’euros par an. Ce que confirme à
demi-mot Daniel Bilalian, le directeur des sports
des chaînes publiques : « Le président de France
Télévisions (Patrick de Carolis) a tenu l’engagement de reconduire notre offre en dépit du désavantage que nous subissons. Nos adversaires
connaissent en effet notre offre précédente au
centime près… »
Si France Télévisions ne récupère pas le contrat
annulé par la justice, nul doute qu’un nouveau
recours sera engagé contre la LFP, cette fois-ci par
les chaînes publiques. En attendant, les deux
concurrents seront reçus jeudi au siège de la Ligue
afin de présenter le « volet qualitatif » de leur
dossier. Patrick de Carolis se déplacera en personne, accompagné de Daniel Bilalian. Les deux
dirigeants rappelleront les efforts fournis par
France 3, qui diffuse tous les matches de la Coupe
de la Ligue sur ses antennes régionales. Mais cet
aspect compte pour à peine dix pour cent dans le
résultat final. C’est donc, comme d’habitude, le
chéquier qui fera la différence.
ÉTIENNE MOATTI
Nice et Nancy se renvoient la balle
Mignot (entorse de la cheville
gauche) est aux soins. Jaurès (ligaments du pouce gauche) a repris
l’entraînement sans participer aux
oppositions. – J.-P. G.
BORDEAUX
Faubert, Jemmali et Planus (ischiojambiers) sont incertains à Montpellier. – L. L.
ménagés hier, devraient tenir leur
place contre Sochaux en Coupe de
France. – H. F.
SAINT-ÉTIENNE
Z. Camara, victime d’une béquille à
une cuisse à l’entraînement, devrait
rester au repos aujourd’hui. – J.Y. D.
SOCHAUX
Tavlaridis, suspendu, sera absent
contre Vitré (CFA) en Coupe de
France. Vitakic (dos) et Moussilou
(adducteurs) sont incertains. – M. B.
Isabey (lésion musculaire à l’ischiojambier gauche) passera une IRM
demain. Richert effectue un essai
aujourd’hui en vue du match de
Coupe de France à Marseille, mercredi. – C. M.
MARSEILLE
TROYES
Barthez doit passer une IRM de
contrôle demain. Carrasso sera donc
dans le but. Cana (dos), Meïté (tendon rotulien) et Beye (cheville),
Jaziri (élongation à la cuisse gauche)
est d’ores et déjà forfait pour le
déplacement à Rennes ce week-end.
– J.-P. K.
LILLE
LIGUE 2 (30e journée)
Classement
Pts J. G. N. P. p.
— — — — — —
1. Lyon
68 30 20 8 2 55
2. Bordeaux 57 30 15 12 3 32
3. Lille
52 31 14 10 7 42
4. Auxerre 50 31 15 5 11 39
5. Marseille 48 31 13 9 9 29
6. Rennes 47 31 15 2 14 39
7. Lens
46 31 10 16 5 37
8. Paris-SG 46 31 12 10 9 36
9. Le Mans 46 31 13 7 11 29
10. Nice
43 31 11 10 10 23
11. Nancy
41 31 11 8 12 29
12. Monaco 40 30 11 7 12 31
13. Saint-Étienne 40 31 10 10 11 25
14. Nantes 37 31 9 10 12 30
15. Toulouse 36 31 9 9 13 28
16. Sochaux 33 30 8 9 13 24
17. Troyes 29 31 6 11 14 25
18. Strasbourg 26 31 5 11 15 26
19. AC Ajaccio 24 31 5 9 17 18
20. Metz
23 31 4 11 16 21
c.
—
22
16
20
32
28
43
27
28
25
24
25
27
31
31
36
36
38
40
40
49
Diff.
—
+33
+16
+22
+7
+1
-4
+10
+8
+4
-1
+4
+4
-6
-1
-8
-12
-13
-14
-22
-28
SEDAN - LE HAVRE : 2-1
Sedan revient de loin
SEDAN LE HAVRE : 2-1 (0-1)
Temps frisquet. Pelouse en état
moyen. Spectateurs : 9 661. Arbitre :
M. Lamarre. Buts. – SEDAN : Boutabout (48e), Sabin (88e) ; LE HAVRE :
Lesage (38e ). Avertissements. –
Sedan : Ciani (55e, charge illicite) ; Le
Havre : Traoré (59e, tacle en retard),
Gauvin (86e, charge illicite).
SEDAN : Regnault - Ciani, Henin,
Sartre - Ducourtioux, Bastien (Amalfitano, 46e), Neumann (cap.), Belhadj Gagnier (Marin, 86e), Sabin, Mokaké
(Boutabout, 46e). Entr. : S. Romano.
LE HAVRE : Mandanda - Medaci,
Gauvin, Ducrocq (cap.), Lécossais Martot (Hoarau, 90e), Aït Ben Idir Milambo-Mutamba, Devaux - Traoré,
Lesage. Entr. : T. Uvenard.
DÉPOSSÉDÉ de la pole position par
Bastia durant deux journées, Sedan, en
dominant Le Havre (2-1) après une première mi-temps difficile, a repris la tête
de la L2. Orphelins de Noro, suspendu,
les Sedanais laissaient la maîtrise du
ballon au HAC. Sur un centre de Martot, Lesage, le meilleur buteur de L2,
ouvrait le score d’une reprise dans le
petit filet (38e), son quinzième but.
Entré à la reprise, Boutabout égalisait
en reprenant de la tête un coup franc
de Sartre (48e). In fine, Sabin, sur une
astucieuse déviation de Boutabout,
crucifiait les Havrais (88e). – P. R.
VENDREDI
Clermont - Valenciennes ................ 1-2
Dijon - Gueugnon ............................ 3-0
Grenoble- Caen .............................. 0-2
Guingamp- Brest ............................ 1-0
Istres - Montpellier .......................... 1-0
Reims- Amiens ............................... 0-0
Sète - Châteauroux.......................... 2-2
Lorient - Bastia ................................ 1-0
DIMANCHE
Laval - Créteil .................................. 2-1
HIER
Sedan - Le Havre .............................. 2-1
PROCHAINE JOURNÉE. – Vendredi
24 mars, 20 h 30 : Amiens-Laval,
B a s t i a - I s t r e s , C ae n - C le r m o n t ,
Châteauroux-Guingamp, GueugnonGrenoble, Valenciennes-Reims ;
20 h 35 : Créteil-Sedan (Eurosport) ;
samedi 25 mars, 20 heures : BrestSète ; dimanche 26 mars, 15 h 30 :
Le Havre - Lorient (Eurosport) ; lundi
27 mars, 20 h 30 : Montpellier-Dijon
(Eurosport).
1. Sedan
2. Bastia
3. Valenciennes
4. Lorient
5. Dijon
6. Caen
7. Créteil
8. Le Havre
9. Gueugnon
10. Grenoble
11. Montpellier
12. Reims
13. Guingamp
14. Istres
15. Châteauroux
16. Amiens
17. Brest
18. Laval
19. Clermont
20. Sète
Classement
Pts J. G. N. P. p.
— — — — — —
56 30 15 11 4 41
53 30 15 8 7 40
53 30 14 11 5 39
51 30 14 9 7 35
47 30 12 11 7 35
45 30 11 12 7 38
42 30 10 12 8 37
40 30 9 13 8 37
40 30 9 13 8 21
39 30 10 9 11 28
39 30 10 9 11 26
38 30 8 14 8 24
37 30 8 13 9 22
36 30 9 9 12 27
33 30 7 12 11 35
32 30 6 14 10 26
32 30 7 11 12 27
31 30 8 7 15 28
31 30 8 7 15 26
18 30 3 9 18 24
c.
—
25
23
25
22
25
28
25
33
29
32
30
19
22
39
39
31
34
42
46
47
Diff.
—
+16
+17
+14
+13
+10
+10
+12
+4
-8
-4
-4
+5
0
-12
-4
-5
-7
-14
-20
-23
EN CE MOMENT,
LES RUES SONT PLEINES DE PANNEAUX
DE PUBLICITÉ POUR NOS VÉLOS.
BUTE UR S . – 1. Le sa ge (+ 1)
(Le Havre), 15 buts. 2. M’Bodji (Créteil), 13 buts. 3. K. Traoré (Le Havre),
12 buts.
ILS ONT DIT
Serge ROMANO (entraîneur de Sedan) : « Sur le plan comptable, c’est
intéressant. On a vu deux visages distincts de Sedan : triste en première période,
plus percutant ensuite, grâce à Amalfitano. »
Thierry UVENARD (entraîneur du Havre) : « Sur l’ensemble de la partie,
on méritait mieux. Les rentrées de Boutabout et Amalfitano nous ont mis en
difficulté. »
MARDI 21 MARS 2006
PAGE 5
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
AUXERRE
Bleu
Rouge
EN DIRECT DE LA LIGUE 1
Jaune
Bleu
Jaune
Côté nancéien, une délégation se rendra jeudi à la commission de discipline pour défendre André Luiz Silva, expulsé
samedi sur la Côte d’Azur par M. Malige, juste avant la mitemps. À l’aide de la vidéo, l’ASNL compte prouver que le
second carton qui entraîna l’expulsion du Brésilien était
injustifié. « Dans ce match, il y a deux choses, estime pour sa
part Gérard Parentin, le manager général de l’ASNL, qui a
assisté à la rencontre sur le banc nancéien. Les claques des
Niçois et le carton rouge d’André Luiz Silva, qui est le tournant du match. Nous avons revu l’action. Notre joueur ne
commet aucune faute. Il joue le ballon normalement. Son
adversaire est en retard, le heurte et tombe. Quant aux
claques, elles font peut-être partie du foot. Ce qui est vexant,
c’est que nous les avons reçues. Ensuite, Frédéric Antonetti a
été très habile dans sa communication. »
Comme le délégué de la rencontre a effectué un rapport sur
les incidents qui ont émaillé le retour au vestiaire, la commission de discipline devrait convoquer les différents protagonistes lors de sa session du 30 mars. Et utiliser la vidéo pour
trancher entre ces deux versions si contradictoires.
– J.-P. Riv. et R. R.
Noir
Noir
« SCANDALISÉ » par la lecture de l’article « Une finale mal
lancée » (voir L’Équipe d’hier), Roger Ricort, le directeur
sportif de Nice, a tenu à apporter les précisions suivantes :
« Après le match houleux entre Nice et Nancy (samedi, 1-0),
nous avons su faire notre mea culpa et reconnaître que deux
ou trois de nos joueurs comme Rool, Traoré ou Varrault, trop
nerveux, avaient mal réagi en fin de match et qu’ils ont eu
tort. Nous l’avons fait pour dédramatiser et faire retomber la
pression car la finale qui se profile mérite autre chose. Alors
nous aurions aimé que les Nancéiens aient aussi l’intelligence de reconnaître leurs torts quant à leurs agressions
physiques à répétition sur Vahirua et Koné. Au contraire, ils
mettent de l’huile sur le feu, jouent les victimes et nous font
passer pour des voyous dirigés par un voyou. Il ne faut pas
inverser les rôles. Antonetti n’a jamais demandé dans une
causerie d’abattre une bête blessée (référence aux paroles
de Correa avant Nancy-PSG), on n’en est pas non plus à sept
cartons rouges en Championnat (les Niçois en ont reçu deux
pour le seul Tchato). Notre entraîneur a peut-être le sang
chaud mais son discours porte toujours exclusivement sur le
football, ce qui sera encore le cas en finale. »
6
Bleu
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Noir
Jaune
FOOTBALL
L'équipe de France entamera
sa préparation à la Coupe du
monde le 22 mai à Tignes. D'ici là,
nous vous proposons de suivre
chaque mardi l'actualité des Bleus.
Zidane est-il dans les temps ?
Si le capitaine des Bleus ne fait pas une grande saison, son temps de jeu et son programme des deux prochains mois semblent parfaits.
JUSQU’AU 13 JUIN, date de FranceSuisse, les supporters de l’équipe de
France seront suspendus aux signaux
envoyés par Zinédine Zidane, dont
l’état de fraîcheur et le rendement
auront une influence déterminante
sur le jeu de l’équipe de France. Premiers regards.
FAIT-IL
UNE BONNE SAISON ?
Zinédine Zidane, qui passe ici Rivera, le joueur du Betis Séville, n’aura plus qu’un match par semaine d’ici à la fin de la saison. Un rythme qui devrait lui permettre
d’aborder la Coupe du monde moins fatigué qu’il y a quatre ans.
(Photo Denis Doyle/Getty Images)
Moins de matches cette saison
Nombre de matches joués chaque saison par Zinédine Zidane avant les phases
finales de Coupe du monde et de Champioonnat d’Europe.
Juventus
1997 1998
55
32
C1
Coupe nationale
Sélection
11
4
8
4
3
9
Real Madrid
C1
Coupe nationale
Sélection
2001-2002
55
31
9
7
8
2003-2004
55
33
10
5
7
2005-2006
35
20
(10)
4
5
N.B. : entre parenthèses, le nombre de matches qu’il peut encore disputer
avant France - Suisse du 13 juin prochain.
LES DÉDICACES DE L’ÉQUIPE
JUST FONTAINE
DOMINIQUE ROCHETEAU
JACQUES FERRAN
à partir de 18h30 / stand
E75
SALON DU LIVRE PARIS EXPOSITION / PORTE DE VERSAILLES
CE SOIR
RENDEZ-VOUS
AVEC LES GRANDS
DU FOOTBALL
Rouge
RÉGIS TESTELIN
ET FRÉDÉRIC HERMEL
Bleu
Zidane n’a joué que 35 matches cette
saison, alors que des joueurs comme
Kakà (44 matches à Milan) ou Lampard (47 matches à Chelsea), certes
plus jeunes, ont déjà beaucoup donné. Sur ces 35 matches, il n’en n’a joué
que 17 en intégralité avec un temps
de jeu moyen de 75 minutes par rencontre. On ne peut pas dire qu’il ait
tiré sur la corde de ses trente-trois
ans. Touché aux adducteurs le soir
d’Irlande-France (0-1), à Dublin, il
s’est sagement arrêté quatre
semaines de septembre à octobre et
Zidane ne disputera pas plus d’un
match par semaine jusqu’au Mondial, le scénario parfait selon David
Beckham, son partenaire. « Deux
matches par semaine, ça pèse trop,
sur Zizou comme sur les autres, dit
l’Anglais. Un match par semaine sera
plus facile à assimiler, je suis optimiste quand à son état. Je le vois sourire, il est bien. » D’après deux préparateurs physiques de clubs de L 1 que
nous avons interrogés, son planning
serait même encore meilleur s’il pouvait « sauter » la dernière journée de
la Liga (FC Séville - Real, le 7 mai) afin
de bénéficier de deux semaines de
coupure avant le stage d’oxygénation
de Tignes, du 22 au 27 mai. « Une
semaine à la montagne, c’est un peu
insuffisant pour vraiment bénéficier
des effets, dix jours c’est mieux. S’il
peut… », estime l’un d’entre eux. S’il
déroule à ce rythme jusqu’à la fin mai,
ni le manque de jus, ni le manque de
fond ne le guettent, et quarante-cinq
matches serait le nombre de matches
idéal à disputer d’ici là. Ce qu’il
semble avoir parfaitement intégré…
Jaune
Rouge
Jaune
COMMENT ANALYSER
SON TEMPS DE JEU ?
QUEL PROGRAMME
JUSQU’AU 13 JUIN ?
Noir
Bleu
Noir
Assez moyenne, en fait, ce qui se ressent davantage dans les résultats du
Real que dans ses statistiques personnelles, plutôt bonnes : six buts et cinq
passes décisives en vingt matches de
Liga. Dans l’animation, la dextérité, la
conservation du ballon ou la
recherche de solutions, Zidane est
resté très jeune. Dans l’activité, il
subit en revanche le poids des années.
Contre Arsenal, en huitième de finale
de la Ligue des champions (0-1, 0-0),
on l’a vu ménager ses courses, ses
appels et ses replacements, et il a parfois eu du mal à suivre la cadence
infernale du match retour. De plus en
plus, il semble privilégier la récupération entre les phases de jeu pour préserver son efficacité et sa lucidité
dans les phases de construction ou de
finition. À Highbury, il a parfois été
dangereux en position d’attaquant
excentré, mais il n’a pas eu les ressources physiques pour peser davantage. « Zidane n’a plus la force physique des dernières années, résume
José Félix Diaz, chroniqueur du journal Marca, mais il reste capable de
donner beaucoup sur le plan physique. Deux matches par semaine,
c’est trop pour lui, mais il n’a aucun
problème à disputer une rencontre
hebdomadaire. Sachez aussi que la
situation générale de l’équipe ne
l’aide pas beaucoup. Il a été parfois
contaminé par l’apathie de ses partenaires. » Depuis un mois, Lopez Caro,
son entraîneur, multiplie les changements tactiques et vient de le repositionner dans un poste de milieu offensif sur le côté gauche qui lui va moins
bien. Depuis quinze jours, le retour
anticipé de Raul a divisé le vestiaire
madrilène, ce qui n’a pas dû le laisser
indifférent. Voilà pour « l’apathie
contaminante ». Plus généralement,
Zidane a été bon quand le Real l’a été.
Et réciproquement, et inversement.
Entre janvier et février, lors de la série
de six victoires consécutives du Real,
il a inscrit cinq buts en Liga. Ce qui
vaut pour Henry à Arsenal vaut pour
Zidane au Real : leur équipe n’y arrive
pas sans leur concours, comme ils n’y
parviennent pas non plus si l’équipe
n’est pas bonne.
se dit confiant. « Je me sens bien, je
travaille à mon aise. Aucune blessure
ne vient perturber mon plan de travail. Je suis dans le rythme. Physiquement, tout va bien. » Le médecin du
Real Madrid, Juan Carlos Hernandez,
confirme. « Zidane va bien car il travaille bien. Je le vois faire beaucoup
d’efforts et rien n’empêche cette
volonté. La blessure aux adducteurs
et au pubis de l’automne dernier n’a
laissé aucune trace. Il va avoir trentequatre ans, il lui faut plus de temps
pour se remettre des coups et il tarde
à récupérer après de gros efforts.
Mais c’est logique et je n’ai aucune
inquiétude. Rien ne le gêne à l’entraînement et cette continuité va payer. »
Dans le « pire » des cas, Zidane aura
disputé 48 matches avant FranceSuisse (voir infographie), ce serait
sept de moins qu’en 2002 et en 2004
et autant qu’avant l’Euro 2000, sa
phase finale la plus accomplie.
6
(3)
Saha sur un nuage
LE CHIFFRE
L’attaquant français de Manchester United aligne actuellement but sur but.
Il a même relégué Ruud van Nistelrooy sur le banc.
LE TOURNANT s’est produit le
26 février dernier, au Millennium Stadium de Cardiff. Ce dimanche-là, en
finale de la Coupe de la League, Manchester United rencontre Wigan et sir
Alex Ferguson décide de titulariser
Louis Saha en attaque à la place de
Ruud van Nistelrooy. Dans l’esprit de
l’Écossais, il s’agit surtout de récompenser le Français, qui s’est montré
décisif lors des tours précédents, joués
pour la plupart avec les jeunes réservistes. Bref, même si l’enjeu est de taille
pour MU, qui a là l’occasion de remporter son seul trophée en deux ans, Saha
ne semble faire qu’une pige aux dépens
de la star néerlandaise.
Mais il marque l’un des quatre buts de
son équipe (4-0) et, lors de la remise des
trophées, un seul Mancunien a le
masque, pour d’ailleurs très vite foncer
au vestiaire : c’est Van Nistelrooy, qui
n’est même pas entré en jeu… Le match
suivant, en Premier League, à… Wigan
(2-1), Van Nistelrooy tombe encore de
plus haut en découvrant le onze aligné
par Ferguson. Il est à nouveau remplaçant. Louis Saha a encore pris « sa »
place. Idem contre Newcastle (2-0) et
encore samedi dernier à West Bromwich Albion (2-1), où l’ancien Messin
réussit le doublé !
Sir Alex tente de se montrer très diplomate en expliquant son choix : « Tout le
monde sait que Ruud est un joueur fantastique, dit-il. Il aura évidemment
bientôt d’autres opportunités, mais il lui
faut être patient. Il le sait et il ne s’est
d’ailleurs jamais plaint. En ce moment,
Louis mérite de jouer en raison de ses
excellentes performances et de ses
buts. »
Saha vient en effet de secouer les filets à
treize reprises en quinze titularisations,
et l’information n’a certainement pas
échappé à Raymond Domenech. Car
l’ex-Messin, qui ne semblait avoir
aucune chance d’aller en Allemagne il y
a encore trois mois, est désormais le
plus en forme des candidats à la troisième place d’attaquant, dans la liste
des vingt-trois Bleus pour la Coupe du
monde, derrière les incontournables
Thierry Henry et David Trezeguet.
L’intéressé ne revendique rien, si ce
n’est « de jouer le plus souvent pos-
sible » avec son club, « de continuer à
marquer des buts et de retrouver toute
[sa] confiance », déclarait-il samedi au
micro de Sky Sports.
Louis Saha a connu, il est vrai, tellement
de malheurs, tant de blessures (genou,
cheville, mollet, ménisque), depuis son
arrivée à Manchester, en janvier 2004,
qu’il a payé pour savoir que tout peut
s’arrêter du jour au lendemain. Lors de
ses vingt-quatre premiers mois à MU, il
a ainsi dû se contenter de trente
matches en Premier League, pour neuf
buts, dont un seul la saison dernière…
Ferguson : « Un joueur
au fort potentiel
et à l’état d’esprit
extraordinaire »
Ferguson jubile. Brocardé pendant des
mois par la presse anglaise pour les
19 millions d’euros payés à Fulham
pour un attaquant « useless » (inutile), il tient aujourd’hui, lui aussi, sa
revanche. Il a toujours défendu le Français (« un joueur au très fort potentiel
et à l’état d’esprit extraordinaire »)
avec acharnement et n’est donc pas
mécontent d’avoir eu raison, fût-ce
avec deux ans de retard et au prix de la
mise à l’écart de Van Nistelrooy, à qui il
avait pourtant confié le brassard de
capitaine il y a peu, pendant l’indisponibilité de Gary Neville…
Les tabloïds anglais battent maintenant leur coulpe et louent « l’aisance,
la mobilité, l’intelligence et l’efficacité
de Saha le Magnifique », sa « complémentarité avec Wayne Rooney » tout
en prédisant l’inéluctable départ,
selon eux désormais, de Ruud Van Nistelrooy en fin de saison. Alex Ferguson
dément : « Ruud a un contrat de longue durée avec nous (jusqu’en juin
2008) et j’en suis ravi », réplique-t-il.
Ses dirigeants assurent même qu’ils
négocient une prolongation avec le
meilleur buteur européen de leur histoire. « Première nouvelle, ils ne m’en
ont jamais parlé », s’est étonné l’agent
du Néerlandais, Rodger Linse.
Dimanche, à Old Trafford, contre Birmingham City, Saha sera encore sur le
terrain et Van Nistelrooy toujours sur le
banc…
JEAN-MICHEL ROUET
Le casse-tête des 23
Le maintien de la publication de la liste des vingt-trois au 15 mai pose
des problèmes considérables aux sélectionneurs.
VENDREDI DERNIER, les sélectionneurs des trente-deux pays qualifiés
ont été renvoyés à leurs chères études
par la FIFA, qui a maintenu au 15 mai
la date de la publication de la liste des
vingt-trois sélectionnés pour la Coupe
du monde. Les protestations de Marcello Lippi, Marco Van Basten ou Raymond Domenech ont été impuissantes
à faire changer d’avis la FIFA. Le sélectionneur de l’équipe de France s’est
exprimé sur le sujet, hier, dans une
chronique tenue sur SFR-TV, pour
s’interroger sur les réactions envisageables des sélectionneurs : « Si les
trente-deux sélectionneurs refusent de
donner leur liste le 15 mai, que va-t-il
se passer ? Ils vont tous être suspendus ? J’en arrive à comprendre
la problématique des clubs, qui ont le
sentiment de ne pas pouvoir discuter
avec la FIFA. »
Face à cette échéance imposée, qui
surviendra quatre semaines avant
l’entrée en lice des Bleus dans
l’épreuve, le 13 juin, face à la Suisse,
Raymond Domenech avait exprimé
son désir, au lendemain de France Slovaquie (1-2), de convoquer six ou
sept joueurs supplémentaires pour
leur faire suivre une partie de la préparation. Tout en reconnaissant la difficulté qu’une telle issue présenterait.
De fait, dans la série des moins mau-
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vaises solutions, il a largement
l’embarras du choix. Annoncer une
liste des vingt-trois et emmener six ou
sept joueurs qui savent à 90 % qu’ils
ne feront que sentir l’événement serait
une grande première dans l’histoire de
l’équipe de France.
Faire comme Santini
il y a deux ans ?
Il existe plusieurs autres modèles.
En 1998, Aimé Jacquet avait annoncé
une liste de vingt-huit avant d’annoncer à six joueurs (Letizi, Laigle, Lamouchi, Djetou, Ba et Anelka) qu’ils ne disputeraient pas la Coupe du monde. Cet
exemple attesterait plutôt de la difficulté ou de l’impossibilité de faire coexister dans la durée des joueurs sélectionnés et des joueurs qui se sentent
exclus : alors que Jacquet escomptait
que les joueurs concernés passeraient
la nuit au château et quitteraient leurs
coéquipiers le lendemain après le
déjeuner, ils avaient décidé de quitter
les lieux sur-le-champ.
Pour ne pas reproduire le traumatisme,
en 2000, Roger Lemerre avait annoncé
sa liste en plusieurs fois, au rythme de
la fin de la saison des clubs, et il avait
emmené à Tignes un seul suppléant,
Philippe Christanval, alors Espoirs et
susceptible d’apprécier l’expérience.
En 2002, aucun suppléant n’était à
Tignes avec la petite moitié des vingtdeux Bleus sélectionnés.
Il reste à considérer le cas de l’Euro
2004, qui dessine un étonnant parallèle avec l’obligation imposée, deux
ans plus tard, par la FIFA. Curieusement, Jacques Santini avait fait exactement ce que la FIFA réclame
aujourd’hui aux sélectionneurs, alors
que rien ne l’y contraignait : l’UEFA
demandait les listes pour le 2 juin, et le
sélectionneur de l’équipe de France
avait livré la sienne dès le 18 mai, en
publiant une liste d’attente de dix
joueurs. Il avait d’ailleurs pioché très
rapidement dans cette liste, appelant
Govou après la blessure de Giuly (*) en
finale de la Ligue des champions
(Monaco - FC Porto, 0-3). Une liste
dont Micoud s’était exclu sur-lechamp, annonçant que ce statut de
suppléant ne l’intéressait pas.
Mais ce qui change, à deux ans de distance, ce sont les délais. Lorsque
Govou avait été rappelé, le 29 mai,
annulant ses vacances à Bora Bora, il
avait coupé depuis six jours seulement, car le Championnat de Ligue 1
s’était achevé le 23 mai. Cette saison,
les Championnats nationaux se terminent le 14 mai, et la question se pose
de l’état de forme d’un joueur qui
serait en vacances depuis plus de deux
semaines. Il reste une solution : pendant que les vingt-trois sont à Tignes
en famille, du 22 au 26 mai, la FFF paie
les vacances des suppléants et de leur
famille aux Seychelles, avec un entraîneur qui les emmène au footing tous
les matins…
VINCENT DULUC
(*) Les neuf autres « suppléants » étaient
Ramé, Mexès, Evra, Squillaci, Mendy,
Dabo, Micoud, Kapo et Luyindula.
LE PROGRAMME DE L’ÉQUIPE DE FRANCE
Du 22 au 26 mai : stage d’oxygénation à Tignes ; samedi 27 mai, 21 heures :
France-Mexique (amical), à Saint-Denis, Stade de France ; mercredi 31 mai,
21 heures : France-Danemark (amical), à Lens, stade Félix-Bollaert ; mercredi
7 juin, 21 heures : France-Chine (amical), à Saint-Étienne, stade Geoffroy-Guichard ; mardi 13 juin, 18 heures : France-Suisse (Coupe du monde, 1er tour) à
Stuttgart, Gottlieb-Daimler Stadion ; dimanche 18 juin, 21 heures : France Corée du Sud (Coupe du monde, 1er tour), à Leipzig, Zentralstadion ; vendredi
23 juin, 21 heures : France - Togo (Coupe du monde, 1er tour), à Cologne, RheinEnergie Stadion.
229 000 . C’est le montant de la
prime individuelle que recevra chacun
des 23 joueurs français en cas de victoire à la Coupe du monde. Après la
vague inflationniste des années 2000,
les dirigeants de la FFF sont revenus au
tarif de 1998.
LA PHRASE
« C’EST MALHEUREUX pour Ruud,
mais il doit être patient. En ce moment,
Louis mérite sa place. » D’Alex Ferguson, manager de Manchester United, à
propos de Ruud Van Nistelrooy, renvoyé sur le banc de touche en raison de
l’éclosion de Louis Saha.
LE BAROMÈTRE
En hausse : Saha, Trezeguet, Wiltord.
En baisse : Boumsong, Gallas.
L’INFIRMERIE
Anelka (genou), Barthez (déchirure
mollet), Jurietti (pubalgie), Vieira
(cuisse).
GALLAS ET CISSÉ : PREMIÈRES.
– Profitant d’une faute de Jean-Alain
Boumsong, l’international français
Djibril Cissé a transformé samedi dernier un penalty en faveur de son club
de Liverpool, vainqueur 3-1 sur le terrain de Newcastle. C’est son premier
but de l’année 2006. La première de
Gallas est moins drôle : il s’est fait,
quant à lui, expulser, samedi contre
Fulham, pour la première fois depuis
son arrivée à Chelsea en 2001. Un carton rouge indiscutable, le Français,
nerveux, ayant mis une semelle à un
adversaire durant une échauffourée.
TREZEGUET À 122. – En inscrivant
deux buts contre Livourne, David Trezeguet, 122 buts à la Juventus, n’est
plus qu’à deux longueurs du meilleur
buteur étranger de l’histoire du club, le
Danois John Hansen (124 buts entre
1948 et 1954). « Mon but reste de
rejoindre Toni en tête du classement
des buteurs », a dit Trezeguet, 20 buts
en Serie A cette saison, contre 24
à l’attaquant de la Fiorentina.
VIEIRA LÉGÈREMENT TOUCHÉ.
– Patrick Vieira n’a pas participé à la
victoire de la Juventus Turin, samedi, à
Livourne (victoire 3-1), en raison d’une
légère blessure à une cuisse. Mais son
indisponibilité n’a pas été jugée
supérieure à trois jours.
ANELKA ÉVOQUE SON GENOU.
– Une semaine après avoir été
remplacé à la mi-temps contre Konyaspor (5-0, un but), Nicolas Anelka
n’était pas dans le groupe de Fenerbahçe, vainqueur le week-end dernier,
à Ankaragücü (4-1), sans que son club
n’explique pourquoi. Certains de nos
confrères turcs ont évoqué un différend tactique entre le Français et Christoph Daum, son entraîneur. Mise au
point d’Anelka sur son site internet :
« J’ai une gêne au niveau d’un genou,
ce n’est pas trop grave, mais ça me fait
mal. » Cette blessure daterait d’un
coup reçu au genou il y a deux
semaines, lors du quart de finale aller
de Coupe ayant opposé Fenerbahçe à
Galatasaray (2-1). Anelka espère être
opérationnel demain pour le match
retour. – S. M.
MARDI 21 MARS 2006
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
7
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
FOOTBALL AFFAIRE OULMERS
La FIFA sur la défensive On se neutralise
PROCÈS DES COMPTES DE L’OM
Chacun semble se satisfaire d’une situation figée
et confuse malgré des débats édifiants.
La Fédération internationale a été malmenée devant la justice belge par les représentants
de Charleroi et du G 14. Le litige devrait être tranché avant la Coupe du monde.
CHARLEROI –
de notre envoyé spécial
SI QUELQU’UN doutait de l’enjeu
du litige opposant le club belge de
Charleroi et le G 14, partie civile, à la
FIFA, dans « l’affaire Oulmers » (*),
il lui suffisait de se trouver au palais
de justice de Charleroi, hier aprèsmidi, pour vérifier qu’un procès
somme toute banal était devenu une
affaire d’États.
Face au SC Charleroi et au G 14,
la FIFA était en effet appuyée par
cinq Confédérations (Europe, Asie,
Océanie, Afrique et Amsud) et
quarante-huit fédérations, dont
l’Union belge (mais ni la France, ni
l’Angleterre, ni l’Allemagne), se présentant comme « intervenants
volontaires » au côté de l’institution
menacée.
On l’a dit, au-delà du cas Oulmers,
c’est la remise en cause d’une réglementation (la mise à disposition des
internationaux sans indemnité), qui
est demandée par les plaignants.
Avec le risque, pour la FIFA, d’une
jurisprudence qui pourrait, demain,
battre en brèche l’ensemble de ses
règlements.
C’est d’ailleurs cet aspect de l’affaire
que les avocats de la FIFA – aux dires
des plaignants, ils auraient cherché
jusqu’au bout à faire reporter
l’audience – ont surtout mis en
avant, considérant que « l’affaire
Oulmers n’était qu’un prétexte » à la
tentative d’abolition d’une règle
sportive. Ils ont soulevé l’incompétence territoriale du tribunal de commerce de Charleroi, au profit d’une
juridiction suisse et ont contesté la
qualité et l’intérêt à agir des parties
adverses. Enfin, elle s’est opposée au
fait que – comme le G 14 le demandait – le tribunal pose la question à la
Cour européenne de justice de savoir
si ses règlements étaient conformes
au droit européen.
subi par le club après la blessure de
son joueur. Me Dupont estimait, lui, à
« 860 millions d’euros » l’indemnisation que les 18 clubs du G 14
seraient en droit de réclamer sur les
dix dernières années, et évoqua la
violation des règles de concurrence
dans l’Union européenne. De longues et multiples interventions qui
ont mis à rude épreuve l’attention du
président Lebeau et de ses assesseurs qui, en début de soirée, met-
Le G 14 demande
860 millions d’euros…
Objectif non déclaré, mais évident :
écarter le G 14 d’une procédure qui
pourrait renforcer son influence et
affaiblir le pouvoir de la FIFA. En caricaturant, on aurait pu parfois se
demander si Charleroi était bien
concerné par cette affaire… C’est
pourtant Me Deprez, le défenseur de
Charleroi, qui avait ouvert le bal des
plaidoiries en début d’après-midi,
réclamant réparation du préjudice
taient leur jugement « en délibéré
sans fixation de date ». « Avant
l’été », précisa ensuite le président,
et sûrement même avant le début de
la Coupe du monde.
RICHARD PORRET
MARSEILLE –
de notre envoyé spécial
(*) Le Marocain Abdelmajid Oulmers
(Charleroi) avait été indisponible pour
son club pendant 221 jours à la suite
d’une blessure avec sa sélection le
17 novembre 2004.
LA REPRISE de l’audience de la 6e
chambre correctionnelle, hier, a fait très
peu de vagues dans le Vieux-Port de
Marseille, tout proche du tribunal.
Chaque défense, pas toujours homogène quand elle est composée par plusieurs avocats, réfléchit déjà sur les
meilleurs moyens de plaider la semaine
prochaine. En attendant, les prévenus
semblent vouloir se neutraliser pour
mieux se préserver.
Robert Louis-Dreyfus, ancien président,
et Jean-Michel Roussier, ex-président
délégué, sont une nouvelle fois repartis
dos à dos. Au bout du compte, dans ce
procès casse-tête, peu passionnant, les
débats avancent dans la douleur, pas à
p a s , l a i s s a nt u n e i m p r es s i o n
d’ensemble fort désagréable. Cette dernière journée fut encore édifiante sur la
façon dont l’OM a été géré entre
1997-1999. Dans le cas du prêt du Brésilien Edson Da Silva (janvier-juin 1999),
examiné hier, l’entraîneur Rolland
Courbis a raconté qu’il avait été « mis
sur la piste » du joueur par « un habitué
de la Commanderie » venu avec une
cassette sous le bras et qu’il « ne
connaissait pas ». Puis, soucieux
d’avoir « la lettre de sortie du joueur
avant la fin du mercato », il a reconnu
avoir pris l’initiative d’appeler le banquier du club pour savoir si le virement
avait bien été réalisé auprès du club
vendeur.
L’amnésie de Dib
ESPAGNE
(29e journée)
AUJOURD’HUI
FC Barcelone - Getafe
(21 heures, Canal + Sport)
DEMAIN
Valence CF - Villarreal
Betis Séville - Santander
La Corogne - Malaga
Athl. Bilbao - Esp. Barcelone
Alavés - Celta Vigo
Majorque - Cadix
Osasuna - Real Sociedad
Saragosse - Real Madrid
(21 heures, Sport +)
JEUDI
Autre personnage : Marcel Dib, ancien
joueur, directeur sportif à l’époque,
déclaré chômeur depuis son licenciement en 2001. « Le seul directeur sportif en France au service de l’entraîneur », a dit de lui Jean-Michel
Roussier. Dib, c’est l’amnésique de service. Jeudi, il ne se souvenait pas que
Jean-François Larios, l’agent sportif, lui
avait payé l’aller-retour en Argentine
pour le faux transfert de Ricardo Rojas.
Hier, il a oublié les détails de l’opération
Da Silva. Tant pis si Franck Henouda
n’était pas agent licencié, tant pis si le
Les demi-finales auront lieu les samedi 22
et dimanche 23 avril, la finale se déroulant
samedi 13 mai au Millennium Stadium de
Cardiff (pays de Galles).
MARC CHEVRIER
VOLLEY-BALL
LIGUE DES CHAMPIONS FEMMES
Cannes : et maintenant ?
Au lendemain de sa finale européenne perdue contre Pérouse, le club azuréen
va se recentrer sur ses objectifs nationaux.
de notre envoyé spécial
ET, MAINTENANT, que vont-elles
faire ? La tension et l’émotion nées
de la défaite en finale de la Ligue des
cham pions, dimanche contre
Pérouse (1-3), commencent tout
juste à retomber dans les corps et les
têtes cannois que, déjà, l’ordinaire
du Championnat va reprendre ses
droits dès demain, pour la vingt-etunième et avant-dernière journée de
la saison régulière. Quelques heures
après les venues de Bergame et de
Pérouse, le contraste risque d’être
saisissant au Palais des Victoires.
Surtout que le visiteur du soir, le
Stade Franç ais - Saint-Cloud,
dixième de Pro féminine, lutte pour
son maintien dans l’élite. Trois jours
plus tard, Cannes se verra offrir un
derby contre Le Cannet en quart de
finale de la Coupe de France. Autant
d’objectifs qui figurent évidemment
sur les tablettes du club azuréen.
Comment pourrait-il en être autrement ? Les filles de Yan Fang ont
remporté les huit derniers titres
nationaux et neuf des dix dernières
Coupes. Jamais rassasiée, la présidente Anny Courtade, quelques
minutes après la défaite européenne, disait toutes ses ambitions
nationales. Sans doute y avait-il
dans ses propos comme dans ceux
de ses joueuses la volonté de sur-
monter la tristesse de l’instant, de se
projeter vers un avenir plus florissant. Play-offs du Championnat,
finale à quatre de la Coupe de
France : les échéances vont se bousculer. En fait, la principale incertitude tourne autour de la participation de sa star, Victoria Ravva, très
sérieusement handicapée par une
hernie discale. « Ce serait bien
qu’elle dispute la finale à quatre en
Coupe (les 14 et 15 avril, à Vandœuvre-lès-Nancy) ainsi que la
finale du Championnat », espérait
ainsi Anny Courtade.
La formation,
l’avenir du Racing
Repos et musculation du bas du dos
rythmeront sans doute les prochains
jours de l’internationale française,
élue la troisième fois meilleure
joueuse du tournoi final de la Ligue
des champions. Avant de prendre
une année sabbatique, « pour revenir encore plus forte physiquement
et mentalement », pronostique sa
présidente, avec qui elle entretient
une relation filiale. Un choix de vie
qui, associé au départ en fin de saison de l’historique passeuse du
Racing, Karine Salinas, fera regretter
éternellement à Yan Fang la faillite
de son collectif face aux Italiennes de
Pérouse. Les décisions de ses deux
piliers vont aussi obliger le coach
PELLAN SALUE L’EXEMPLE CANNOIS. – Présent à la finale à quatre de
Cannes, Gil Pellan a souhaité que « les clubs féminins s’inspirent de la dynamique
du RC Cannes ». Le président de la Fédération française ambitionne ainsi un projet
susceptible de favoriser l’émergence « de trois ou quatre clubs en Championnat
qui, à moyen terme, devraient atteindre la dimension du Racing ». – G. De.
PRO A (22e journée)
SAMEDI
Poitiers - Nice .................................. 3-1
Tourcoing- Sète .............................. 3-0
Rennes- Tours ................................ 1-3
Avignon- Toulouse ......................... 3-0
Narbonne- Ajaccio.......................... 3-1
Montpellier- Paris ........................... 0-3
AUJOURD’HUI
20 HEURES
Cannes - Beauvais
PROCHAINE JOURNÉE. –
SAMEDI 25 MARS (20 heures) :
Paris-Cannes ; Toulouse-Tours ;
Nice-Tourcoing ; Sète-Rennes ;
A j ac c i o - P o it i e r s ; B e a u v a is Narbonne ; Avignon-Montpellier.
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Classement
Pts
—
Tours
56
Paris
47
Poitiers
47
Tourcoing
43
Sète
43
Toulouse
39
Cannes
37
Nice
36
Beauvais
35
Rennes
19
Montpellier
18
Avignon
17
Narbonne
16
Ajaccio
6
J.
—
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22
22
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22
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21
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21
22
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22
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22
G.
—
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5
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—
2
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9
10
9
16
17
17
17
20
chinois à repenser son projet
d’équipe en vue des prochaines saisons. À imaginer un nouvel axe fort,
à l’image de cette relation technique
extraordinaire résumée par cette
fameuse « attaque basket » qui liait
Salinas et Ravva. La tâche s’annonce
délicate, d’autant que la Polonaise
Malgorzata Glinka, attirée sur la
Côte d’Azur par la perspective de
gagner le titre européen, ne s’est
engagée que pour une saison. « Il
faut dire à Mme Courtade que nous
ne pouvons pas gagner la Ligue des
champions tous les ans, plaidait le
fidèle Yan Fang au soir de la finale. Il
nous faut du temps pour polir une
nouvelle génération. » Trois ans ?
« Oui, ce serait idéal, avouait-il. Il y a
du travail, beaucoup de travail. »
Plutôt que de tenter d’attirer chaque
année les meilleures autour d’un
noyau de jeunes Françaises talentueuses (Estelle Quérard, Jelena
Lozancic), l’avenir du RC Cannes se
dessinera donc davantage dans sa
capacité à former les héritières des
stars d’aujourd’hui. Animé par
Thierry Hippolyte, le centre de formation peaufine les joueuses qui formeront l’ossature cannoise des prochaines années. Certaines (Leslie
Turiaf, Bénédicte Mauricette,
Michaela Jelinkova) ont déjà pris
part, modestement, à des rencontres
de Ligue des champions. Demain,
que feront-elles ?
S A N S I M A G E , L E M O N D E S E R A I T M U E T.
GUILLAUME DEGOULET
ESPAGNE : ANTIGA ET RUETTE
NUMÉROS 1. – Grâce à sa victoire
contre le sextuple champion, Almeria
(3-0), Palma est assuré de terminer
en tête de la Superliga, à une
journée du terme de la saison
régulière. Après leurs victoires en
Coupe du Roi et en Supercoupe
d’Espagne, les Français Stéphane
Antiga (7 points ce week-end) et
Sébastien Ruette (12 points) se
voient ainsi offrir l’avantage du
terrain durant les play-offs, début
avril au meilleur des cinq matches.
RUSSIE : HENNO TERMINE
AUSSI DEVANT.– La dernière
journée de la saison régulière de
Superligue russe s’est terminée par
une défaite inattendue du Dynamo
Moscou, à domicile face à Iaroslavl
(1-3). Assuré de l’avantage du
terrain jusqu’à une éventuelle finale,
le Dynamo retrouvera son voisin
moscovite du Luch en quart de finale
des play-offs. – G. De.
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MARDI 21 MARS 2006
* Au cœur de l’image
CANNES –
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
BELGIQUE (Coupe, demi-finales aller). – AUJOURD’HUI, Standard Liège Waregem (20 h 30, TPS Foot) ; Charleroi-Mouscron.
Les matches retour auront lieu le mercredi 12 avril et la finale le samedi 13 mai.
Bleu
Rouge
Le Marocain Abdelmajid
Oulmers s’est blessé en
sélection il y a près d’un an
et demi. Depuis, son club,
Charleroi, appuyé par le
G 14, demande réparation à
la FIFA pour son
indisponibilité. L’affaire
dépasse aujourd’hui
largement le cas du joueur.
(Photo Patrick Gripe/L’Équipe)
Jaune
Bleu
Jaune
ALGÉRIE (23e journée).– MC Alger CA Batna : 3-2 ; CR Belouizdad - CS
Constantine : 2-0 ; WA Tlemcen - Paradou
AC : 1-0 ; MC Oran - US Biskra : 1-0 ; ES
Sétif - USM Blida : 2-0 ; USM Annaba - JS
Kabylie, CABB Arréridj - NA Hussein-Dey,
ASO Chlef - USM Alger ont été reportés.
Classement.– 1. JS Kabylie, 49 pts ; 2.
USM Alger, 41 ; 3. ASO Chlef, 39 ;
4. ES Sétif, 38 ; 5. CR Belouizdad, 36 ; 6.
Paradou AC, 34 ; 7. CABB Arréridj, MC
Alger, 32 ; 9. MC Oran, CA Batna, 28 ; 11.
USM Blida, 27 ; 12. WA Tlemcen, 26 ; 13.
USM Annaba, 24 ; 14. NA Hussein-Dey et
CS Constantine, 23 ; 16. US Biskra, 18.
Noir
Noir
Atl. Madrid - FC Séville
Classement : 1. FC Barcelone, 64 pts ; 2.
Real Madrid, 53 ; 3. Valence CF, 52 ; 4.
Osasuna, 52 ; 5. FC Séville, 45 ; 6. Celta
Vigo, 45 ; 7. Villarreal, 44 ; 8. La Corogne,
43 ; 9. Atl. Madrid, 42 ; 10. Saragosse,
39 ; 11. Getafe, 37 ; 12. Santander, 32 ;
13. Esp. Barcelone, 30 ; 14. Athl. Bilbao,
29 ; 15. Majorque, 28 ; 16. Real Sociedad,
28 ; 17. Betis Séville, 27 ; 18. Alavés, 27 ;
19. Cadix, 26 ; 20. Malaga, 22.
ANGLETERRE (Cup, quarts de
finale).– HIER,Manchester City - WEST
HAM : 1-2. Buts.- Manchester City :
Musampa (85e) ; WEST HAM : Ashton
(41e, 69e). AUJOURD’HUI, BirminghamLiverpool (20 h 45, Sport +). DEMAIN,
Chelsea-Newcastle ; JEUDI, CharltonMiddlesbrough.
compte destinataire à Miami (société
dont le siège est aux îles Vierges) n’était
pas celui du club brésilien. « J’ai rempli
ma mission, j’ai fait le facteur. » C’est
l’OM au pays de Oui-Oui et des Rapetout. Jean-Michel Roussier n’a pas été
épargné. Aucune vérification, sauf « a
posteriori », afin de savoir si un colonel
signataire du contrat de prêt n’est « pas
le peintre du club de Recife ». « De
guerre lasse, on a payé les 50 000 dollars, a-t-il osé. Quant aux 500 000 dollars (la totalité de la somme), j’ignore
totalement quelle était leur destination. » « Manifestement, c’est du blanchiment pour le club de Recife, qui n’a
pas envie que l’argent arrive sur son
compte », s’est autorisé pour la première fois le président Turbeaux.
Également sur la sellette : le transparent
Yves Marchand, mis en examen,
comme « RLD », pour abus de biens
sociaux (avec Courbis et Larios comme
complices) dans le transfert de Kaba
Diawara (1999). Dans cette affaire, où
l’on retrouve les intermédiaires MorrisLarios-Roger, Arsenal avait servi de
relais pour permettre à l’OM de priver
en janvier son rival bordelais de son
attaquant avant de le récupérer en juin.
Ce qui avait provoqué la colère d’Élie
Baup, alors entraîneur girondin. Pour
Courbis, Kaba Diawara a perçu une participation sur son transfert.
Pas entendu à l’instruction et absent à
l’audience après son choix de ne pas
comparaître, Jean-François Larios avait
été rémunéré (1,8 MF, soit 245 000)
en juillet après la rédaction d’un nouveau contrat, un faux signé Yves Marchand, reprenant exactement des
modalités (sans agent) arrêtées en janvier. Ce premier acte avait été émargé
par RLD, « pas informé » du détail,
même si – a souligné le président Turbeaux –, il « interviendra en permanence ».
Mais qui a demandé à Marchand de
payer Larios ? « C’est Marcel Dib », a
répondu sans rire le président délégué.
On tombe de haut. On est même triste
pour l’OM, devenu vache à lait. Et on se
demande pourquoi on a laissé faire.
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MARDI 21 MARS 2006
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MARDI 21 MARS 2006
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PROLONGATIONS
TALENT EN GROS CARACTÈRE
Symbole d’un Rennes en plein redressement, le
jeune Yoann Gourcuff, fin technicien au tempérament de feu, avait tout pour réussir. À commencer par sa filiation. Aujourd’hui, alors qu’il
flambe en L 1 et que son club reste dans la course
en Coupe de France, Monaco, Lyon, l’AC Milan
et Arsenal lorgnent sur le jeune meneur de jeu
breton.
RENNES –
de notre correspondant
permanent
Arsenal…) se murmurent plus fort,
caméras et plumes accourent. Bölöni
craint la grippe médiatique. Interrogé jeudi, il s’est agacé (« Vous n’avez
pas d’autres sujets ? »), a pris le
contre-pied concernant le plus utilisé
de ses joueurs (« Gourcuff ? Je crois
qu’il ne joue pas bien du tout. Il est
faible »), avant de préciser, poétique : « Moi, je parle quand les
joueurs ne sont plus avec moi,
comme (Cristiano) Ronaldo ou Quaresma. Je préfère donner une
caresse, une bise quand ils dorment
et ne le savent pas. »
L’inquiétude du coach, les proches la
tempèrent. Le garçon aurait trop les
pieds sur terre pour se perdre. Ses
formateurs abondent. « Il est trop
costaud pour être déstabilisé, promet Chauvin. Il sait où il veut aller…
mais lui seul sait où. Il possède un
mental qui lui a permis de faire face
aux critiques et de s’imposer à un
poste de création. C’est fort ! » « Sa
personnalité fait partie de son talent,
confie Rampillon. Comme Wiltord ou
Silvestre, il a cette culture de la compétition qui s’exprime au plus haut
niveau. Et comme il est bien entouré... » Il peut compter sur des gardefous. « S’il y a un aspect où je peux
Sa personnalité fait
partie de son talent.
Il a cette culture
de la compétition
qui s’exprime au plus
haut niveau.
(Patrick Rampillon,
directeur du centre
de formation de Rennes)
parlait plus de Nasri (Marseille),
Ben Arfa (Lyon) ou de Ménez
(Sochaux), constate Sorlin. Il n’a rien
à leur envier, bien au contraire… Il
faut juste le canaliser, car je le trouvais fou-fou. Il dépensait trop d’énergie. » Il s’y consumait souvent, tan-
''
être utile, juge Christian Gourcuff,
c’est dans la façon de gérer sa carrière, notamment au niveau contractuel. J’ai assez d’expérience pour
essayer de le guider. Après, lui décidera. »
Pour l’heure, Yoann semble surtout
s’amuser de la fébrilité ambiante.
Son contrat s’achève en 2007. Prolonger, attendre, partir : le triptyque
agite la coulisse. Lui parle jeu,
constance, efficacité, progression
(« Mieux sentir les coups, choisir le
geste juste »). Aller voir sous
d’autres cieux ? « Je ne suis pas
pressé, glisse-t-il. Je ne vois pas où
est le problème. Je n’ai pas envie de
faire n’importe quoi. » Il pronostique
l’émergence rennaise : « Je sens
qu’on peut progresser, viser plus
haut et s’installer dans les cinq ou six
meilleurs clubs de France dans la
durée. » Avec lui pour tailler la
route ?
Yoann
GOURCUFF
19 ans ; né le 11 juillet 1986 à Lorient.
1,85 m ; 79 kg.
Milieu.
Club : Rennes (formé au club).
Palmarès : néant.
59 matches, 6 buts en L 1 ; 5 matches,
0 but en C 3.
JEAN-DENIS COQUARD
JEUX
Fan de Marat Safin
HORS JEUX
Gavotte et Nuits magiques
« J’ai vu que Safin est revenu et qu’il a perdu (à Indian
Wells, contre Nieminen). J’aime sa façon d’être, son style
de jeu, son comportement assez spécial. On n’arrive pas
trop à le cerner. Il est capable de lâcher un jeu, même un
set. Il semble craquer, mais revient souvent. Chaque
année, j’attends Roland-Garros, le tournoi le plus
attrayant, celui où on voit le plus d’échanges. C’est
agréable à suivre en rentrant de l’entraînement. J’ai failli
y aller comme spectateur plus jeune (il a été 15/3 et champion du Morbihan à 13 ans), mais j’avais un tournoi de
foot… Je pense que Nadal va encore l’emporter. Pas
Federer ni Safin. »
« J’aime la musique, les chants bretons. J’aime bien en
écouter, le soir, dans mon bain. Olive (Sorlin)n’était pas
habitué. Ça l’a surpris. Il me disait : “Tu me fais quoi, là ?”
J’attends le retour d’Étienne (Didot) pour refaire une
gavotte (une danse bretonne) au poteau de corner après
un but. Seul, je suis trop timide. Avant, tous les ans,
j’assistais à une Nuit magique aux Interceltiques à
Lorient, avec ma mère, ma grand-mère et mon frère. Je
suis fier d’être breton. On nous dit râleurs et pas très gais,
mais je pense qu’on a une bonne image en France. Les
vacanciers rentrent ravis de Bretagne, et pas seulement
de la beauté des paysages. Je pense qu’ils se disent :
“Finalement, pas si cons ces Bretons !” »
LA SÉLECTION DE « L’ÉQUIPE »
MAGAZINE
DOCUMENTAIRE
RUGBY
TENNIS
QUESTION DE SPORT
BASKET
Coupe ULEB. 2 e demi-finale. Match aller.
Vrsac (SEM) - Aris Salonique (GRE).
20.45
Sport + 120 min
Rediff. demain à 14 h
FOOTBALL
20.55
Eurosport 150 min
Championnat d’Espagne. 29 e journée.
FC Barcelone - Getafe.
Eurosport 2 120 min
Tournoi des Cinq Nations 1977.
Irlande-France.
Canal + Sport 115 min
RUGBY
21.00
ESPN Classic 90 min
Rediff. à 0 h 30
FOOTBALL
22.15
Championnat d’Italie. 30 e journée.
Lecce-Parme.
TPS Foot 60 min
RUGBY
22.45
Super 14. 6 e journée.
Otago Highlanders - Natal Sharks.
ESPN Classic 60 min
Sport + 105 min
Rediff. demain à 9 h 15
HOCKEY SUR GLACE
19.00
L’Équipe TV 26 min
22.50
CURLING
19.40
Canal + Sport 65 min
23.00
Championnats du monde F. Round robin.
Norvège-Suède. À Grande Prairie (CAN).
Sport + 90 min
À voir.
Eurosport 120 min
ZAP
Intéressant.
20.00
ESPN Classic 60 min
20.00
Eurosport 2 120 min
À ne pas rater.
Les cases vertes
correspondent aux
retransmissions
en direct.
Ce soir 18: 30
INFORMATION
> LA GRANDE ÉDITION
Carole Montillet sur le plateau d’Olivier Ménard
> SKI
L’ÉQUIPE TV. 19 heures. Débat. Question de sport . 26’.
NON, LA SAISON de Formule 1 qui
vient de commencer ne s’est pas achevée dimanche en Malaisie et Renault
n’est pas encore assuré de conserver
ses titres mondiaux chez les pilotes et
chez les constructeurs. Il n’empêche :
on peut se demander si l’écurie
Renault a déjà fait le trou sur le circuit
2006. L’an passé déjà, elle était très
bien partie et s’était assuré un avantage tel, après les premiers Grands
Prix, que jamais les autres ne purent
revenir. Cette année, Renault, avec
deux succès d’emblée, redémarre très
fort et prouve surtout qu’il s’est parfaitement adapté au changement de
réglementation moteurs intervenu à
l’intersaison. Alors, l’écurie française
a-t-elle déjà mis ses rivaux à distance
respectable ? Cette semaine, des
essais privés pourront permettre à ses
adversaires de procéder à quelques
réglages avant le Grand Prix d’Australie, qui se disputera dans moins de
quinze jours.
En attendant, et même en sachant
qu’un moteur parfaitement préparé
peut casser en course, on peut s’interroger : Renault est-il déjà au-dessus du
lot ? Pour débattre de cette Question
de sport sur L’Équipe TV, Xavier Richefort recevra ce soir à 19 heures (rediffu-
Anquetil, maître du temps
ESPN CLASSIC. 13 heures. Doc. L’Empreinte des champions . 52’.
Canal + Sport 100 min
NHL.
Tampa Bay Lightning - New York Islanders.
19.15
« Les Coulisses de la boxe.
Joe Louis »
Eurosport 135 min
FOOTBALL
Rediff. demain à 11 h
« Jour de sport » Invités :
Mikaël Silvestre, Franck Silvestre et Amaury Silvestre.
DOCUMENTAIRE
Coupe d’Angleterre. Quart de finale.
Birmingham-Liverpool.
19.00
NCAA. March Madness.
Alabama - UCLA.
MAGAZINE
Canal + Sport 100 min
Sport + 60 min
« Renault a-t-elle fait le trou en F1 ? »
Voir article.
BASKET
Coupe de France. 8 e de finale.
Lyon - Bastia (L2).
18.15
« L’Histoire du football, le beau jeu.
Superpuissances sud-américaines »
TPS Foot 105 min
20.45
ESPN Classic 60 min
18.00
Masters Series.
Tournoi d’Indian Wells (USA). Résumé.
DOCUMENTAIRE
FOOTBALL
17.45
Coupe ULEB. 1 re demi-finale. Match aller.
Hapoël Jerusalem (ISR) - Dynamo Moscou (RUS).
20.30
Coupe de Belgique. Demi-finales. Match aller.
Standard Liège - Zulte-Waregem.
17.05
Coupe de France. 8 e de finale.
Colmar (CFA 2) - Rennes.
BASKET
FOOTBALL
ESPN Classic 52 min
17.00
Super 14. 6 e journée.
Canterbury Crusaders - Golden Cats.
FOOTBALL
France 3 10 min
13.00
Coupe d’Europe des clubs champions 1990-1991.
Finale. Manchester United (ANG) - FC Barcelone (ESP).
Renault a-t-il
fait le trou en F 1 ?
20.10
L’Équipe TV 26 min
« L’Empreinte des champions. Jacques Anquetil » (1 999).
Voir article.
FOOTBALL
TOUT LE SPORT
11.00
« Match retour »
« JE NE SAIS PAS SI JE SERAIS Poulidor aujourd’hui sans Anquetil. » Dauphin
du Normand sur le Tour de France 1964, après un mano a mano épique au puy de
Dôme, Raymond Poulidor rend un joli hommage à son rival dans cet opus de
L’Empreinte des champions. La Grande Boucle, Anquetil l’a marquée de son
empreinte, en devenant le premier à la remporter à cinq reprises. L’élégance le
disputant à la ponctualité, Anquetil était surtout un homme de défi. « Geminiani
savait remonter Jacques en le charriant un peu », confie Jean Stablinski. Avec sa
truculence coutumière, l’ancien directeur sportif d’Anquetil raconte comment il
titilla son coureur pour qu’il double le Dauphiné Libéré et Paris-Bordeaux au printemps 1965 et revient sur une victoire au Grand Prix Philips en Auvergne, après
une soirée de bombance. Repu de succès, Anquetil mettra pied à terre à trentecinq ans, avant d’engager un combat contre le cancer, perdu en 1987, à 53 ans.
« Alors que Poulidor venait lui rendre visite, rapporte Geminiani, il lui a même dit :
“Raymond, tu vas encore faire deuxième sur ce coup-là…” »
JOCELYN LERMUSIEAUX
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sions à 20, 21 et 22 heures ; demain à
0 h 15, 11, 14 et 16 heures) Bernard
Dudot, ancien directeur général
adjoint de Renault F 1, notre spécialiste Anne Giuntini et un invité
surprise. L’Equipe poursuivra demain
le débat avec d’autres intervenants.
BERNARD DOLET
D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ?
Envoyez vos contributions au débat de
la semaine à qdslequipe.fr
L’ÉQUIPE TV
6. Édition du matin. 10. Édition de la journée.
11. Match retour (rediff. à 14. et 16.).
18.30 La Grande Édition (rediff. toutes les
heures jusqu’à 21.30). 19. Question de sport.
« Renault a-t-il fait le trou en F 1 ? » (rediff.
toutes les heures jusqu’à 22., et à 0.15).
22.30 Édition de la nuit.
INFOSPORT
6. La Matinale Sport. Invités : Yannick Noah et
Stéphane Diagana. 10. Le Journal en continu.
Invité : Bernard Lama. 18. La Grande Heure.
18.30 Le Journal des clubs. Invités : Didier
Roustan, Jérôme Alonzo et Marc Zoro.
LE COIN DES RADIOS
Toute la journée. France Info. À .8 et à .38 de
chaque heure, chronique sportive. 6.40 et
7.40 France Inter. Sports. 6.45 RTL. RTL
Sport. 7.40 Europe 1. Sports. 16. RMC. DKP.
18. RMC. Luis Attaque. 18. Sud Radio. Rugby
& Compagnie. 18.53 RTL. Mégasport.
19.30 RMC. Global Sport. 20. Europe 1.
Europe Sport. 20. RTL. RTL Foot. 20. RMC.
Intégrale Coupe de France.
MARDI 21 MARS 2006
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
''
tôt titulaire, tantôt remplaçant. Les
blessures l’installèrent cet hiver. La
remontée de la défense resserra le
bloc et ses courses. Son but à Lyon
l’épanouit dans un rôle inédit de
milieu droit. « Chaque but, chaque
passe décisive me libèrent. Et, quand
tu enchaînes les matches, tu oses
davantage. Si tu rates, ça n’enlève
rien à ce que tu as
fait avant. Quand
tu sors souvent de
l’équipe, tu te
mets plus de pression : il ne faut pas
passer à côté. »
Son père apprécie
l’éclosion : « Il a
pris conscience de
son potentiel à
Lyon. Tout est une
question de physique avec lui. Il a
une forme
d’insouciance
qu’il doit préserver. Il doit profiter
pleinement de cet état d’enthousiasme, sans s’enflammer, en restant
concentré sur le jeu. » Ce souci
obnubile son entraîneur. Les
louanges tombent dru, les intérêts
divers (Monaco, Lyon, Milan AC,
Bleu
Rouge
TÉLÉVISION
apparaître en L 1 le 7 février contre
A u x er r e ( 0 - 2 ) . Il y c o m p t e
aujourd’hui 59 matches et 6 buts,
dont le dernier à Metz (1-0) samedi.
Le champion d’Europe des 19 ans a
fait son nid. Patiemment, le temps de
mûrir son jeu, de trier dans une activité désordonnée (on le surnomme
« Carbo », comme carbonisé). « On
Jaune
Bleu
Jaune
en 2003 contre Strasbourg, il marque
le premier but), trente ans après le
Rouge et Noir Christian. Qui, nommé
entraîneur du Stade Rennais
en 2001, a emmené Yoann dans ses
bagages.
Christian préférait Nantes. Yoann,
en préformation à Ploufragan
(Côtes-d’Armor), choisit Rennes. « Il
t’intéresse, mon fils ? » interrogea
Gourcuff. Patrick Rampillon, le directeur du centre, bénit le ciel : « Je suis
prêt à aller le chercher à genoux ! »
Yoann restera… à Rennes quand
Christian en est éjecté sans gants, en
mai 2002. Une passe difficile, celleci. « Je n’ai pas du tout apprécié la
façon dont certaines personnes se
sont comportées, reconnaît le numéro 10 breton. J’en ai beaucoup souffert. Ça m’a dégoûté du monde pro.
Mais mon père m’a toujours conseillé ce qui était le mieux pour moi. Il
m’a dit de m’accrocher. » « On a
essayé de dissocier les choses, se
rappelle le coach lorientais. Et, sur le
plan humain, le personnel du centre
a bien géré la situation. Yoann se
sentait bien avec ses potes. Il a choisi
de rester alors qu’une clause dans
mon contrat lui permettait de s’en
aller. Quelque part, mon départ l’a
servi. Il a pu incorporer le groupe pro
plus vite pour des raisons évidentes. » Météorique.
Laszlo Bölöni le fait débuter en
Coupe de France contre Croix de
Savoie (2-0), le 25 janvier 2004, et
Noir
Noir
PETIT POUCET, Yoann Gourcuff
essaime caillou sur caillou. Dans son
sillage, l’ogre rennais a chaussé les
bottes de sept lieues et revient à
grandes enjambées (cinq succès
consécutifs) sur la tête de la L 1 et
continue sa course en Coupe de
France, puisque les Rennais disputeront, ce soir à Mulhouse, les huitièmes de finale de la Coupe de
France contre Colmar. Au-delà des
buts du benjamin de dix-neuf ans
(trois en quatre matches), il y a les
gestes. L’œil clairvoyant, les dribbles
délicieux, les passements de jambe,
les roulettes façon Zidane. La comparaison le fait bien rigoler. Elle
amuse moins ses
adversaires. Abidal et Malouda
s’en trouvèrent
estoqués par un
enchaînement
dont le ralenti
célébra le succès
des Bretons à Gerland (4-1, le 25
février).
Olivier Sorlin se
montre à peine
surpris : « Yoann
est arrivé dans le
groupe pro à dixsept ans. Ce qu’il
faisait à l’entraînement montrait déjà une technique
largement au-dessus de la moyenne.
Il a fallu le calmer pour qu’il arrête les
roulettes ! Les plus âgés commençaient à s’agacer… » « Il ne regarde
pas qui se trouve en face, apprécie
Landry Chauvin, son entraîneur en
Gambardella. Comme Mbia, il n’a
peur de rien ni de personne. Il sait
mettre ses actes à la hauteur de ses
paroles. Il montre qu’il est là. Il trace
son chemin. »
Déterminé. Le mot revient en
bouche. Il transpire aussi de son
allure d’écorché vif. Le cheveu noir,
le mot rare, le regard bleu acier. Qui
vous juge. Qui vous jauge. Qui garde
une distance méfiante, qui a besoin
de connaître pour donner à l’iris
l’éclat de la complicité. Le grand
brun se résume : « Assez timide,
réservé mais sociable, tête de
cochon, rancunier et têtu. » « C’est
un Breton, un fort caractère qui sait
être sympa avec tout le monde »,
souligne son pote Étienne Didot. Un
cocktail pur cidre. Du pur jus Gourcuff, aussi. Christian, le père, entraîneur de Lorient. Le sujet ne le heurte
pas, ne le lasse pas. Cette filiation, il
s’en réclame. Elle a jalonné ses pas
dès lors que, à treize ans, il préféra le
ballon rond à la petite balle jaune.
« Il aurait pu faire une belle carrière
en tennis, assure le paternel. Il y
exprimait les mêmes aptitudes de
coordination et d’adresse. »
Ces qualités ont éclaboussé les prés
dès l’âge de six ans. « Car, au-delà
de son habileté innée, il avait la passion, l’envie de travailler avec le ballon », se souvient son père. « J’adorais dribbler, raconte Yoann. Quand
on ne va pas très vite, il faut inventer
des gestes pour déstabiliser. » Cela
lui forgea une technique complète
(les deux pieds, un bel usage de
l’extérieur et de la semelle, une
aisance à varier jeu court et jeu long,
une protection de balle king size)
récitée d’une démarche de cow-boy
héritée de la génétique (encore), de
ces hanches raides qui ennuyèrent
son père à son heure. On ne rompt
décidément pas ce lien : Yoann, fils
de Christian ex-prof de maths, privilégie le bac STT au Championnat de
France des réserves ; Yoann, surclassé (il n’avait pas dix-sept ans), gagne
la Coupe Gambardella à Rennes (4-1
(Photos Bruno Fablet)
PORTRAIT DU MARDI
YOANN GOURCUFF, qui explose actuellement à Rennes, a rendez-vous ce soir avec la Coupe de France contre Colmar.
11
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Jaune
RUGBY TOP 14
« Chapeau, les Bleus »
ANGLETERRE
Un sauveur nommé
Woodward ?
YANNICK JAUZION, privé de Tournoi pour cause de blessure, a suivi le parcours de l’équipe
de France. Et veut finir la saison en trombe avec Toulouse.
Suite au Tournoi raté des Anglais, certaines sources
à Twickenham parlent d’un retour de l’entraîneur
champion du monde 2003… parti au football.
Considéré comme le meilleur
centre du monde, Yannick Jauzion (27 ans, 32 sélections) vient
de manquer tout le Tournoi des
Six Nations à cause d’un orteil
fracturé le 28 janvier à Pau, en
Top 14. Ce qui ne l’a pas empêché de suivre les matches des
Bleus.
LES OREILLES de Clive Woodward ont
dû siffler hier soir. Car à Bath, lors d’un
dîner prévu de longue date, les principaux chroniqueurs de la presse rugbystique anglaise devaient retrouver
autour d’une table l’encadrement du
quinze d’Angleterre ainsi que les principaux dirigeants de la fédération
anglaise (RFU). Et même si tous les propos de la soirée étaient « off », une
chose est sûre : depuis samedi soir et la
défaite contre l’Irlande – la troisième
défaite de rang pour les hommes
d’Andy Robinson (*) –, la tête de
l’entraîneur, ainsi que celle de ses
adjoints Joe Lydon, Dave Alred, et Phil
Larder, est mise à prix.
Et curieusement, le nom qui revient le
plus souvent pour reprendre les choses
en main est celui de son célébrissime
prédécesseur, sir Clive Woodward,
vainqueur de la Coupe du monde 2003,
aujourd’hui directeur sportif au club de
football de Southampton.
Dimanche, le très influent Sunday Times
a proposé le nom de Rob Andrew, le
manager de Newcastle, pour succéder à
Robinson. Mais, hier, Andrew a formellement démenti, déclarant que le poste
ne l’intéressait pas : « J’ai un projet sur
cinq ou six ans à Newcastle et je ne
compte pas partir. »
Hier, lundi, en revanche, plusieurs journaux anglais ont demandé le retour de
Woodward afin de remettre le quinze de
la Rose sur les rails en perspective du
Mondial 2007. Selon le Daily Telegraph,
« il n’y a qu’un homme qui puisse
mettre de l’ordre le rugby anglais : sir
Clive Woodward. On devrait le faire
venir immédiatement pour couper
quelques têtes, virer des gens, prendre
TOULOUSE –
de notre correspondant
Les « gros » retrouvent leurs internationaux
Un Tournoi plus équilibré permet aux Italiens et aux Écossais de s’inviter dans une équipe dominée
par la présence de quatre Français. Mais il n’y a pas un Anglais.
Pas au poste qu’il occupe en club,
mais au centre, où il a brillé dans les
cinq rencontres jouées par l’Italie, et
où on l’associera à Florian Fritz, une
des grandes révélations de cette
édition 2006. Avec lui, l’impressionnant pilier droit de Calvisano, Salvatore Perugini, auteur d’un grand
Tournoi, et le deuxième-ligne de
Narbonne Marco Bortolami bénéficient du recul relatif de certains
« tauliers » du Tournoi comme
Marconnet ou White en pilier,
Pelous, Grewcock ou O’Kelly en
deuxième-ligne. Carlos Nieto,
l’autre pilier italien, aurait pu lui
aussi créer la surprise, mais Pieter
De Villiers, même s’il n’a pas domi-
BOURGOIN-PERPIGNAN : LES
20 000 PLACES DÉPASSÉES. – Hier
a été franchie la barre des
20 000 places vendues pour le match
de samedi entre Bourgoin et
Perpignan (20e journée du Top 14)
qui aura lieu à Saint-Étienne au
stade Geoffroy-Guichard, où s’est
déjà déroulée une finale de Coupe
de France en 1999. La location s’est
accélérée puisque 1 500 places se
sont enlevées dans cette seule
journée de lundi. Les dirigeants
isérois espèrent dépasser leur
objectif de 25 000 spectateurs dans
un stade qui en contient 33 500.
Canal +) ; Clermont-Biarritz (17 h 30, en
direct sur Canal + Sport) ; Castres-Stade
Français ; Bayonne-Toulon ; MontpellierBrive ; Pau-Narbonne (18 h 30).
Otago Highlanders (NZL)-Golden Cats
(AFS) ; Western Force (AUS)-Northern
Bulls (AFS).
TOULOUSE : INQUIÉTUDE POUR
ISITOLO MAKA. – Sorti à la 26e lors
de Perpignan-Toulouse (15-13),
samedi, Isitolo Maka souffre d’un
mollet et passera des examens
complémentaires aujourd’hui. On
redoute une déchirure qui
l’écarterait du quart de finale de
Coupe d’Europe le 1er avril contre le
Leinster. En revanche, son frère
Finau, rétabli, pourrait rentrer contre
Agen vendredi.
AGENDA
Presque toutes les couleurs
L’absence remarquée
des Anglais
Victime d’une entorse à la cheville gauche à la 55e minute de Galles-France
(16-21), Julien Bonnaire a passé une radio hier matin à Bourgoin puis une
imagerie à résonance magnétique (IRM) à Lyon dans l’après-midi, qui ont
révélé une distension d’un ligament et une rupture partielle d’un autre. En
revanche, les examens ont écarté une fracture au niveau de la malléole, ce
que craignait le troisième-ligne de l’équipe de France, qui ne peut poser le
pied par terre. Il sera toutefois absent trois semaines au minimum et
effectuera sa rentrée, au mieux, le 15 avril contre Biarritz pour la 22ejournée
du Top 14. – E. C.
geur général du Stade ; qui comptera, « bien entendu », sur le
retour au bercail de ses six Bleus vainqueurs du Tournoi
(Pelous, Nyanga, Élissalde, Michalak, Fritz et Heymans), plus
Finau Maka enfin rétabli (triple fracture de l’os malaire le
14 janvier face aux Wasps). Novès instaurera le huis clos dès
cet après-midi et n’accordera de « récréation » qu’à deux de
ses joueurs mercredi soir : le pilier Omar Hasan doit en effet
chanter du tango devant plus de trois cents personnes à Colomiers et l’ailier Cédric Heymans se marier civilement au Capitole avec sa belle Justine.
À PARIS, LES INTERNATIONAUX À LA CARTE. – Le Stade
Français (troisième, à sept points de Biarritz mais avec un
match de retard) se rendra à Castres samedi sans Christophe
Dominici, Sylvain Marconnet ni l’Italien Sergio Parisse, qui
bénéficient d’une semaine de vacances. Pieter De Villiers et
Mirco Bergamasco avaient pour leur part déjà bénéficié d’un
tour de repos pendant le Tournoi.
Programme d’entraînement allégé pour tout le monde (hier
était une journée « off », par exemple) à la suite de la victoire
à Brive (22-28). – H. B., J. L.
LE STADE FRANÇAIS, TOULOUSE ET BIARRITZ, les trois
principaux fournisseurs d’internationaux, voient d’un bon œil
la fin du Tournoi qui leur permet, enfin, de retrouver tout leur
monde avant une fin de saison décisive.
À BIARRITZ, INCERTITUDE POUR YACHVILI. – Petru
Balan est rentré d’un match avec l’équipe de Roumanie avec
un mal de dos. Dimitri Yachvili est aux soins à cause des
béquilles subies pendant le match contre Galles. Mais, à
quinze jours du quart de finale de Coupe d’Europe, le 2 avril à
Saint-Sébastien face à Sale, Jérôme Thion, qui a été deux fois
au repos pendant le Tournoi, Traille, qui a eu une longue interruption (plus de trois mois entre fin octobre et février suite à
une fracture du bras droit) et Thomas Lièvremont ne bénéficient pas de régime de faveur et joueront à Clermont samedi,
où le leader se déplacera en avion aller et retour dans la journée.
TOULOUSE À HUIS CLOS DÈS AUJOURD’HUI. – Toulouse
reçoit Agen vendredi, lors d’un match « déjà capital », selon
Guy Novès. « De toute façon, on va devoir jouer un match de
phase finale à chaque fois », tempère quand même le mana-
L’ÉQUIPE DU TOURNOI 2006
NEUF BLEUS EN 2004 après le
Grand Chelem du quinze de France,
cinq Gallois en 2005 après le Grand
Chelem des Diables Rouges. Il est
donc logique que la France et
l’Irlande se partagent le gâteau
dans cette équipe du Tournoi 2006,
qu’elles ont terminé aux première et
deuxième places avec quatre victoires chacune.
Mais plus que la présence de quatre
Français et de trois Irlandais, c’est
l’apparition de trois Italiens qui peut
surprendre dans cette sélection
2006 ; car, après tout, l’équipe
entraînée par Pierre Berbizier a
encore une fois terminé à la dernière place avec pour seul résultat
positif un match nul à Cardiff
(18-18). Mais il y a deux raisons à
cela : le nivellement par le bas dû à
des performances assez moyennes
des équipes phares, l’Angleterre en
particulier (trois défaites), et les
progrès sensibles du quinze d’Italie.
Les Transalpins ont posé des problèmes à toutes les équipes qu’ils
ont rencontrées, ils ont produit du
jeu et ils n’ont pas été loin d’accrocher un ou deux résultats de plus.
L’ailier du Stade Français Mirco Bergamasco symbolise cette progression. Celle de la Squadra Azzura est
aussi la sienne. Il a assurément franchi un palier cette saison et il mérite
d’y figurer.
Bonnaire absent au moins
trois semaines
L’ÉQUIPE 2005
L’équippe type
Laharrague (FRA) – Lewsey (ANG), O’Driscoll
(IRL), Henson (GAL), S. Williams (GAL) –
(o) S. Jones (GAL), (m) Yachvili (FRA) –
M. Williams (GAL), Owen (GAL), Betsen (FRA)
– O’Kelly (IRL), Kay (ANG) – Stevens (ANG),
Bruno (FRA), Marconnet (FRA).
15
1
5
VENDREDI 24 MARS
TOP 14 (20e journée). – ToulouseAgen (20 h 30, en direct sur Canal +
Sport).
SUPER 14 (7e journée). – Wellington
Hurricanes (NZL)-Coastal Sharks (AFS) ;
New South Wales Waratahs (AUS) Auckland Blues (NZL) ; Central Cheetahs
(AFS)-Queensland Reds (AUS).
LIGUE CELTIQUE (16e journée).
– Cardiff-Glasgow ; Borders-Connacht.
14
14
13
13
Sh. Horgan
Mir. Bergamasc
Bergamasco
(IRL),
Leinster (IRL),
27 ans, 1,93 m,
97 kg, 45 sél.
(ITA), Stade Français,
a
22 ans, 1,80 m,
90 kg, 30 sél.
12
12
11
11
Fritz,Toulouse,
S. Lamont (ECO),
22 ans, 1,80 m,
97 kg, 8 sél.
Northhampton (ANG),
255 anns, 1,87 m,
955 kgg, 21 sél.
10
10
9
S. Jones (GAL),
Blair (ECO),
Clermont,
28 ans, 1,86 m,
89 kg, 56 sél.
Édimbourg (ECO),
24 ans, 1,80 m,
85 kg, 32 sél.
7
8
6
Nyanga, Toullousse,
Leamy (IRL),
J. White (ECO),
22 ans, 1,86 m
m,
92 kg, 19 sél.
Munster (IRL),
24 ans, 1,88 m,
108 kg, 11 sél.
Salee (ANG),
27 ans, 1,95 m,
1177 kg, 54 sél.
5
4
Bortolami (ITA),
O’Connell (IRL),
Munster (IRL),
26 ans, 1,96 m,
110 kg, 34 sél.
Narbonne,
25 ans, 1,96 m,
110 kg, 47 sél.
3
2
1
De Villiers,
Ibanez,
Peruggini (ITA),
Stade Françaiss,
33 ans, 1,85 m
m,
111 kg, 55 sél.l
Wasps (ANG),
33 ans, 1,78 m,
101 kg, 78 sél.
né en mêlée, garde une longueur
d’avance par son dynamisme dans
le jeu et ses grandes qualités de
plaqueur.
Pour la première fois depuis bien
longtemps, aucun Anglais ne figure
dans notre équipe du Tournoi… Le
troisième-ligne Joe Worsley aurait
pu être leur seul représentant, car,
malgré les piètres performances de
son équipe sur les trois dernières
rencontres, il n’a jamais déçu. Mais
il lui aurait été difficile cette année
de détrôner Yannick Nyanga, très
en vue et très régulier tout au long
de la compétition, ainsi que le capitaine écossais Jason White, dont les
plaquages décisifs et l’engagement
physique ont marqué les esprits.
Qui mieux que le flanker de Sale
représente le renouveau d’un
quinze du Chardon où s’est révélé
également le demi de mêlée Mike
Blair à un poste où, il faut bien
Calvisaano (ITA),
27 anss, 1,80 m,
110 kgg, 35 sél.
l’avouer, la concurrence n’a pas fait
rage, étant donné que Jean-Baptiste Élissalde n’a pas joué au
niveau qui fut le sien cet automne,
que Dimitri Yachvili n’a livré qu’un
seul match plein face à l’Angleterre,
que le très bon Gallois Phillips n’a
joué qu’une seule rencontre (face à
la France), et que l’Irlandais Peter
Stringer, malgré sa régularité et ses
qualités de passeur, n’a pas eu
l’influence de son homologue écos-
MARDI 21 MARS 2006
sais sur son équipe ? Un troisième
écossais, l’ailier gauche Sean
Lamont, figure dans notre sélection.
Le demi d’ouverture gallois Stephen
Jones conserve sa place. Mais, cette
fois-ci, il est seul représentant de
Diables Rouges en perte de vitesse.
Frédéric Michalak et Charlie Hodgson ont alterné le très bon et le franchement passable, tandis que
l’Irlandais Ronan O’Gara et l’Italien
Ramiro Pez, très bons dans le jeu au
pied, ont expédié les affaires courantes offensivement ou défensivement.
Raphaël Ibanez, auteur d’un retour
remarqué malgré un dernier match
assez moyen contre les Gallois,
coiffe sur le fil le dynamique talonneur irlandais Flannery à qui il
manque encore une dimension physique dans le combat. L’Italien
Ongaro, très solide, très précis dans
ses lancers, n’était pas loin non
plus. Mais Ibanez est récompensé
logiquement pour l’influence positive qu’il a eue sur la sélection.
Même débat pour le poste d’arrière,
où l’Irlandais Geordan Murphy est
préféré à Thomas Castaignède pour
avoir livré deux matches de plus.
La bataille a fait rage aussi en
numéro 8, où le Français Thomas
Lièvremont, l’Anglais Martin Corry
et l’Écossais Simon Taylor sont
cités, mais l’athlétique Irlandais
Denis Leamy a été le plus régulier.
Pas de concurrence en deuxième
ligne et à l’aile droite pour ses compatriotes Paul O’Connell et Shane
Horgan, auteurs tous les deux d’un
Tournoi remarquable. Ils sont parmi
les cinq joueurs dans cette compétition à faire l’unanimité des votes
dans notre rubrique avec Fritz, ainsi
que les troisième-ligne aile White et
Nyanga. –
JULIEN SCHRAMM
LIGUE CELTIQUE (16e journée).
– Ulster-Newport ; Llanelli-Munster.
DIMANCHE 26 MARS
PRO D 2 (23e journée). – TyrosseLyon OU (15 heures).
SAMEDI 25 MARS
ANGLETERRE (18 e journée).
– Bath-Leicester ; London Irish-Sale ;
Gloucester-Bristol.
ANGLETERRE (18 e journée).
– Newcastle-Northampton ; WaspsLeeds ; Saracens-Worcester.
TOP 14 (20e journée). – BourgoinPerpignan (15 h 10, en direct sur
SUPER 14 (7e journée). – ACT
Brumbies (AUS)-Waikato Chiefs (NZL) ;
LIGUE CELTIQUE (16e journée).
– Neath-Swansea-Édimbourg.
Murphy (IRL),
Leicester (ANG),
27 ans, 1,83 m,
84 kg, 39 sél.
P R O D 2 ( 2 3e j o u r n é e ) .
– La Rochelle-Dax ; Oyonnax-Auch ;
Béziers - Métro-Racing 92 ; Stade Bordelais-Colomiers ; Aurillac - Mont-de-Marsan ; Albi-Montauban ; Pays d’Aix-Tarbes
(18 h 30).
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
JÉRÔME LECLERC
Même s’il est en forme après son absence de six semaines, Yannick Jauzion (au centre),
qui vient de transmettre à Nicolas Jeanjean (15) sous les yeux de Michel Koniek et Bernard
Goutta (à droite), n’a pu empêcher la défaite des Toulousains à Perpignan (15-13) samedi.
(Photo Marc Francotte)
Bleu
– Vous venez de jouer deux
matches avec Toulouse : quelles
sont vos sensations personnelles
et quel bilan sur ces deux derniers
“doublons” ?
commençant dès vendredi par un sacré
match face à Agen, qui revient très bien
et se trouve en pleine confiance après
trois victoires sur de “gros” clients
(Paris, Castres, Clermont) auxquels le
funambule Caucaunibuca a fait très
mal. Mais pour se qualifier pour les
demi-finales (Toulouse est 2e, à cinq
points de Biarritz), il faudra aussi aller
faire un résultat à l’extérieur, sans
doute, et l’on doit aller à Biarritz,
Castres et Bourgoin : pas simple. Et
puis, il y a la Coupe d’Europe avec le
Leinster en quart au Stadium dès le 1er
avril.
Mais on ne va pas pleurer : ce sont ces
rendez-vous-là qui nous excitent. Alors,
on va tâcher d’y aller à fond, et si possible jusqu’au bout, sur les deux fronts.
Cela passe par une grosse perf d’entrée
contre Agen avec des internationaux de
retour à point nommé, histoire de relancer la machine sur de bonnes bases
comme on l’avait fait l’an passé (71-3)
devant Brive (une semaine avant d’éliminer Nortthampton, 37-9, en quart de
finale de Coupe d’Europe).
(*) Trois défaites en cinq matches face à
l’Écosse (18-12), la France (31-6) et
l’Irlande (28-24).
Jaune
Rouge
Jaune
« Plus aucun droit
à l’erreur »
– Je n’ai pas encore récupéré tout mon
“fond” sur quatre-vingts minutes. Mais
cela aurait pu être pire, franchement,
après un arrêt aussi long. Physiquement, mes sensations ont été bonnes :
la fracture est oubliée, car la douleur a
disparu. Dans le jeu, j’ai retrouvé
quelques repères dans le contexte que
l’on sait, ni plus ni moins. Après, servir
mes partenaires pour l’essai (Médard et
Garbajosa contre Montpellier, Kunavore à Perpignan) fait simplement partie de mon boulot, il n’y a pas de quoi en
faire un plat. Marquer ou faire marquer,
mon plaisir est le même : pourvu que ça
dure, voilà tout ! Quant à notre bilan sur
ces deux matches, avec cinq points de
plus au compteur, il est correct. Mais la
défaite à Perpignan (15-13) laisse
quand même des regrets...
– D’autant plus dommage que le
calendrier qui vous attend (avec
Agen, Leinster, Biarritz et Paris,
po ur c om men cer , j us qu ’au
15 avril) ne vous autorise plus
aucun droit à l’erreur…
– Sur les sept matches qui restent, on
est obligés de faire le plein à domicile en
IAN BORTHWICK
Noir
Bleu
Noir
« APRÈS VOTRE première campagne complète, en 2004, puis
trois rencontres sur cinq en 2005,
comment avez-vous vécu ce Tournoi sans jouer ?
– Avec philosophie. C’est toujours
râlant de se blesser avant une série
d’échéances importantes, a fortiori
quand il s’agit du Tournoi. Mais, à tout
prendre, je “préfère” que cette blessure
soit arrivée à ce moment-là plutôt qu’en
mars ou en avril : ma saison aurait alors
été terminée pour de bon. Et puis,
même si je ne m’étais jamais arrêté aussi longtemps, à savoir six semaines, ce
pépin m’a rappelé que je ne suis pas une
machine : le corps, de gré ou de force,
aura toujours le dernier mot.
– Comment jugez-vous ce quinze
de France finalement victorieux,
même sans vous, et que pensezvous des performances de vos six
coéquipiers toulousains en son
sein ?
– L’affaire était mal embarquée après
la défaite en Écosse, mais les gars ont su
rattraper le coup en alignant quatre victoires avec le gain du Tournoi en prime.
Rien que pour cela, les Bleus méritent,
tous, un coup de chapeau, et je suis ravi
pour eux. Les Toulousains ? Yannick
(Nyanga)et Flo (Fritz) se sont épanouis :
ils ont marqué des points et les esprits.
Les autres (Pelous, Michalak, Élissalde
et Heymans) ont assuré aussi, mais on
les connaît. Globalement, j’ai trouvé
l’équipe très solidaire et forte sur ses
bases. Maintenant, il reste des progrès
à faire sur l’attaque et pour mettre la
main sur le ballon : ce n’est pas nouveau. Quant à mon absence… Heureusement, les Bleus peuvent se passer de
moi ! Plus sérieusement, Damien
(Traille) et Florian (Fritz) se sont bien
entendus, non ? Quand tout va bien, les
absences de tel ou tel ne comptent pas.
Quand ça se passe moins bien, on en
parle un peu plus…
des décisions impopulaires et établir un
projet qui empêchera l’Angleterre de
plonger dans la pagaille. […] Depuis
qu’il est parti, il y a un trou béant dans le
rugby anglais […] La RFU doit absolument réagir. »
Seulement voilà, Woodward n’a pas
que des amis à Twickenham, et lorsqu’il
a claqué la porte en septembre 2004, il
est parti dans de très mauvais termes
avec de nombreux poids lourds du rugby anglais. Il n’empêche, selon certaines sources au sein de la fédération
anglaise, plusieurs dirigeants parmi les
plus influents seraient prêts à faire table
rase et à rappeler sir Clive au bercail.
Sans doute pas en tant qu’homme de
terrain, mais en tant que responsable de
tout le rugby international. Quant aux
éventuels entraîneurs, certains parlent
de Joe Mallinder, ancien entraîneur de
Sale, actuellement au centre de formation national, de Shaun Edwards, un des
entraîneurs très respecté des Wasps, et
même d’Andy Robinson – sous contrat
jusqu’à la Coupe du monde 2007 – luimême, qui resterait en tant que spécialiste des avants.
Pour l’instant, cependant, les dirigeants
anglais gardent le silence. Quant à sir
Clive, qui reste injoignable, rappelons
qu’il est parti principalement à cause du
manque de disponibilité des joueurs
durant la saison. Et tant que ce conflit
entre les clubs et la fédération n’est pas
résolu, il y a peu de chances de le revoir
franchir le seuil de la RFU.
12
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
NATATION JEUX DU COMMONWEALTH – NATATION
CYCLISME
Jones, un record en or
« Semaine sainte »
pour Pozzato
L’Australienne a remporté son troisième titre en brasse et fait exploser son record
sur 100 m, le portant à 1’5’’09.
MELBOURNE – (AUS)
de notre envoyé spécial
RÉSULTATS
TOUR DE CASTILLE ET LEON (2.1 [ESP], 20-24 mars). – 1re étape, Valladolid - Valladolid : 1. Edo (ESP, Andalucia), les 155 km en 3 h 45’31’’ (moy. : 41,239 km/h) ; 2. L. Sanchez
(ESP, Liberty Seguros) ; 3. E. Martinez (ESP, Discovery Channel) ; 4. Torrent (ESP, Vina-Magna) ;
5. Vinokourov (KAZ, Lsw), t.m.t. ; … 32. Popovych (UKR, Dsc), à 39’’ ; 66. Brard (Caisse
d’Épargne-Îles Baléares), à 1’39’’ ; 69. Gabriel (Unibet.com), m.t. ; 88. Rinero (Saunier Duval),
à 2’11’’. – 118 classés.
AUJOURD’HUI. – 2e étape : Almenara - Olmedo (11 km, c.l.m. ind.).
TOUR DE NORMANDIE (2.2, 20-26 mars). – Prologue à Colombelle : 1. Vlens (HOL, Rabobank espoirs), les 5,8 km en 7’16’’ ; 2. Van Emden (HOL, Rab), à 4’’ ; 3. E.B. Bergès (Auber 93),
à 5’’.
AUJOURD’HUI. – 1re étape : Colombelles - Forges-les-Eaux (211 km).
MELBOURNE. – Moins de deux mois après, Leisel Jones fracasse son record du monde du 100 m brasse de 62 centièmes. Le chef-d’œuvre des six jours passés au Melbourne Sports and Aquatic Centre.
(Photo Tim Wimborne/Reuters) CHRONOLOGIE DU RECORD DU MONDE
du plongeon et au virage notamment. En les corrigeant, je dois pouvoir gagner entre sept et huit
dixièmes de secondes. »
La balade de Powell
En 10’’03, la première grande victoire internationale du Jamaïquain
n’a pas fait un pli.
MELBOURNE –
de notre envoyé spécial
HEUREUX, LIBÉRÉ, SOULAGÉ. Voilà dans quel
état se retrouva hier Asafa Powell après avoir
dominé le Nigérian Ulusoji Fasuba et son pote
trinitéen Marc Burns. Oui, le long moment, près de
dix minutes, qu’il passa à prendre un bain de stade,
les épaules recouvertes du drapeau de la
Jamaïque, dirent assez bien tout ce que pouvait
alors ressentir le recordman du monde du 100 m
(9’’77). Lui qui rappelait il y a peu qu’il ne pourrait
être reconnu qu’après avoir remporté une grande
victoire tenait enfin sa médaille d’or. Éliminé en
quarts de finales des Championnats du monde
2003, 5e aux Jeux du Commonwealth 2002 et aux
Jeux d’Athènes, absents aux Mondiaux à Helsinki
l’an dernier, il ne savait pas ce que pouvaient être
ces instants où les héros aiment à traîner sur le
stade après leur exploit.
Désormais, il sait. Il sait surtout maintenant qu’il
est « capable de remporter un titre majeur », dirat-il ensuite. Avant d’ajouter : « ce sont des
moments (ceux vécus dans la foulée d’une victoire de ce genre) qui donnent de l’expérience. »
Cette expérience, notez bien, il n’en manque
déjà pas. Car, au regard de ce qui s’est passé
au départ de la demi-finale le concernant, ce
garçon de vingt-trois ans a bel et bien prouvé
qu’il se maîtrisait parfaitement.
L’Australien Patrick Johnson ayant provoqué un
faux départ, le suivant valait alors la mise hors
Jeux. Michael Frater, 2e à Helsinki et partenaire
d’entraînement de Powell, se fit donc piéger. « J’ai
été ennuyé pour lui, confessera Asafa, mais cela ne
m’a pas déconcentré. »
Que l’Anglais Mark Lewis-Francis soit alors convié
à son tour à laisser partir la course sans lui a aussi,
semble-t-il, fait ni chaud ni froid à l’ancien champion du monde junior. Bref, quand les six restants
furent ensuite définitivement libérés par le starter,
Powell se trouva immédiatement en action, très
maître de sa course au point qu’après 70 mètres
environ, il ne quitta plus des yeux l’écran télévisuel
du stade renvoyant l’image de la course. Pour
mieux la gérer, sans doute, 10’’03 à l’arrivée.
En finale, toutefois, ce sera une autre histoire. Car
Fasuba, parti comme un missile, l’occupera suffisamment pour ne pas lui donner le loisir ni de
regarder ailleurs ni de penser à autre chose. Aux
deux tiers de la ligne droite, le Nigérian était
encore devant, assez largement même – un bon
mètre –, ce qui obligea Powell à s’employer un peu
plus. La suite ? Un trop bref instant de grâce. – P. L.
PATRICK LEMOINE
RÉSULTATS
NATATION. – Finales. HOMMES. 50 m papillon : 1. Pini (PNG), 52’’64 ; 2. Klim (AUS),
52’’70 ; 3. Burmester (NZL), 52’’53. 100 m dos : 1. Tancock (ANG), 54’’53 ; 2. Welsh (AUS),
54’’82 ; 3. Tait (ECO), 54’’89. 50 m brasse : 1. Cook (ANG), 28’’01 ; 2. Mew (ANG), 28’’07 ;
3. Rickard (AUS), 28’’14. 200 m quatre nages : 1. Tait (ECO), 2’0’’73 ; 2. Kent (NZL), 2’1’’08 ;
3. Johns (CAN), 2’1’’80.
FEMMES. 50 m : 1. Lenton (AUS), 24’’61 ; 2. Henry (AUS), 24’’71 ; 3. Mills (AUS), 25’’03.
400 m : 1. McClatchey (ECO), 4’7’’69 ; 2. Jackson (ANG), 4’8’’36 ; 3. Barratt (AUS), 4’8’’65. 50 m
dos : 1. Edington (AUS), 28’’42 ; 2. Rooney (AUS), 28’’43 ; 3. Zimmer (AUS), 28’’71. 200 m dos :
1. Fargus (AUS), 2’10’’36 ; 2. Marshall (ANG), 2’10’’87 ; 3. McLean (NZL), 2’12’’47.
100 m brasse : 1. Jones (AUS), 1’5’’09 (record du monde ; ancien record : 1’5’’71, par elle
même, le 3 février 2006, à Melbourne) ; 2. Edmistone (AUS), 1’7’’24 ; 3. Balfour (ECO), 1’7’’83.
Temps de passage de Jones : 30’’83. Temps de passage lors de son précédent record : 31’’37.
Relais 4 × 100 m quatre nages : 1. Australie, 3’36’’49 ; 2. Angleterre, 3’42’’69 ; 3. Canada,
3’42’’84.
ATHLÉTISME. – Finales. HOMMES. 100 m (+ 0,9 m/s) : 1. Powell (JAM), 10’’03 ; 2. Fasuba
(NGA), 10’’11 ; 3. Burns (TRI), 10’’17 ; 4. Emedolu (NGA), 10’’22 ; 5. Zakari (GHA), 10’’22 ;
6. Johnson (AUS), 10’’26 ; 7. Henry (CAN), 10’’28 ; 8. Devonish (ANG), 10’’30. 5 000 m :
1. Choge (KEN), 12’56’’41 ; 2. Mottram (AUS), 12’58’’19 ; 3. Limo (KEN), 13’5’’89 ; 4. Ebuya
(KEN), 13’5’’89 ; 5. Joseph Naasi (TAN), 13’12’’76. Poids : 1. Robberts (AFS), 19,76 m ; 2. Scott
(JAL), 19’’75 m ; 3. Martin (AUS), 19,48 m. 20 km marche : 1. Deakes (AUS), 1 h 19’24’’ ;
2. Adams (AUS), 1 h 21’38’’ ; 3. Tallent (AUS), 1 h 23’32’’.
FEMMES. 100 m (+ 0,2 m/s) : 1. Brooks (JAM), 11’’19 ; 2. Pillay (AFS), 11’’31 ; 3. Atangana
(CAM), 11’’39. Marteau : 1. Krueger (AUS), 67,90 m ; 2. Joyce (CAN), 67,29 m ; 3. Shaw (ANG),
66 m. 20 km marche : 1. J. Saville (AUS), 1 h 32’46’’ ; 2. N. Saville (AUS), 1 h 33’33’’ ; 3. Webb
(AUS), 1 h 34’03.
Demi-finales. HOMMES. 100 m. I (– 0,6 m/s) : 1. Burns, 10’’15 ; 2. Emedolu, 10’’21 ; 3. Zakari,
10’’24 ; 4. Devonish, 10’’27 ; 5. Ross (AUS), 10’’28 ; 6. Vries (AFS), 10’’33 ; 7. Waugh (JAM),
10’’35 ; 8. Ezenwa (AUS), 10’’60. II (+ 0,2 m/s) : 1. Powell, 10’’03 ; 2. Fasuba, 10’’15 ; 3. Henry,
10’’26 ; 4. Johnson, 10’’28 ; 5. Aliu (NGA), 10’’38 ; 6. Harper (TRI), 10’’46. Disqualifiés :
Frater (JAM), Lewis-Francis (ANG).
PROGRAMME
NATATION. – AUJOURD’HUI. Finales à 19 heures (9 heures, heure française) :
50 m H, 200 m papillon F, 200 m brasse F, 400 m quatre nages F, 1 500 m H, relais
4 × 100 m quatre nages H, F.
ATHLÉTISME. – AUJOURD’HUI. À partir de 18 h 30 (8 h 30, heure française) :
décathlon (f), triple saut F (f), 110 m (f), 400 m H (1/2 f), heptathlon (f), 10 000 m (f),
disque F (f), 400 m F (f).
GOLF
GERRANS RÉOPÉRÉ. – Opéré le
3 février de la clavicule gauche
suite à une chute lors du GP
d’ouverture, l’Australien d’AG2R
Prévoyance, Simon Gerrans, a subi
une nouvelle intervention, jeudi,
après que sa cicatrice s’est infectée
lors de Tirreno-Adriatico. Gerrans a
quitté hier soir l’hôpital de Nice et
s’envolera pour l’Australie dans les
prochains jours pour effectuer sa
convalescence.
ABSALON SE PRÉSERVE. – Le
champion olympique et double
champion du monde de VTT s’est
classé troisième (derrière le Suédois
Kessiakoff et l’Espagnol Hermida)
de la deuxième manche de la
Coupe d’Italie, disputée samedi, à
Maser, près de Trévise. À deux
semaines de sa vraie rentrée
internationale (première manche de
la Coupe du monde à Curaçao, aux
Antilles néerlandaises, le 1er avril),
Julien Absalon, confronté pour la
première fois de la saison à ses
rivaux les plus sérieux, a préféré
lever le pied en fin de course
« pour ne pas puiser trop dans mes
forces avant la Coupe du monde.
J’aurais peut-être pu résister un peu
plus longtemps (il a fini à 1’20’’ du
premier et à 1’02’’ du deuxième),
mais l’important était que je me
rassure sur mon niveau de forme. »
AGENDA
Woods trop seul ?
Derrière le numéro 1 mondial, Els, Goosen, Mickelson et Singh ont jusqu’alors
été bien pâles cette saison.
depuis août dernier, ni de majeur
depuis 2004. Un an après avoir abandonné la place de numéro 1, il pointe à
10 points de Woods au classement
mondial.
S’il est trop tôt pour se demander si, à
quarante-trois ans, le galérien des
practices n’arrive pas au bout d’une
épuisante logique stakhanoviste, le
plus constant rival de Woods ces deux
dernières années a donné de sérieux
signes de lassitude.
Moins exposé au surmenage, le pantouflard Phil Mickelson, en dépit d’un
début de saison aussi régulier (3 tops
10), semble loin de l’état d’exaltation
qui lui avait permis de remporter son
premier majeur il y a deux ans à Augusta et de doubler la mise à l’USPGA en
août dernier.
Quant aux deux Sud-Africains, Ernie
Els et Retief Goosen, malgré des victoires autochtones en début de saison
européenne fin 2005, ils n’ont pas
franchi le cut au Bay Hill et semblent
avoir du mal à se remettre d’une opération au genou pour le premier, d’un
dernier tour catastrophique à l’US
Open 2005 pour le second.
Il le faudrait pourtant. Car on entre
cette semaine dans le vif de la saison
avec le Players Championship, qui sera
suivi du Masters dix jours plus tard.
Avec sa dotation record (8 millions de
dollars) et sa participation prestigieuse, le « tournoi des joueurs » est
considéré aux États-Unis comme le
cinquième majeur.
Bien sûr, le redoutable TPC de Sawgrass et son fameux green en île du 17
dans les eaux duquel s’engloutissent
chaque année quelque 150 000 balles
(dont 70 balles de professionnels l’an
passé) n’a pas sacré que des stars.
Mais si les quatre membres du « Big
Five » à la remorque de Woods veulent
lever le doute qui s’est installé sur leurs
capacités à l’inquiéter, il leur faut réagir au plus vite.
Ou craindre que les valeurs montantes
du circuit qui ont animé le premier trimestre (Sabbatini, Donald, Ogilvy,
Howell), ou des valeurs déjà bien établies (Toms, Di Marco, Scott voire Garcia) ne viennent s’emparer des places
de prestige.
PIERRE MICHEL BONNOT
CLASSEMENT MONDIAL HOMMES (à la moyenne de points). – Au 20 mars : 1. WOODS
(USA), 17,81 pts ; 2. V. Singh (FIJ), 8,70 ; 3. Goosen (AFS), 7,54 ; 4. Mickelson (USA), 7,24 ;
5. Els (AFS), 6,84 ; 6. Garcia (ESP), 6,43 ; 7. Toms (USA), 5,60 ; 8. Furyk (USA), 5,32 ; 9. Scott
(AUS), 4,95 ; 10. Donald (ANG), 4,94 ; … 83. (80) Jacquelin, 1,57 ; 121. (122) Levet, 1,18 ;
161. (162) Remésy, 0,95 ; 183. (178) Havret, 0,81 ; 199. (202) Bourdy, 0,75.
Entre parenthèses, le classement précédent, s’il a changé.
CLASSEMENT MONDIAL FEMMES (à la moyenne de points). – Au 14 mars : 1. A. SÖRENSTAM (SUE), 18,06 pts ; 2. Wie (USA), 9,56 ; 3. Creamer (USA), 9,34 ; 4. Fudoh (JAP), 7,56 ;
5. Kerr (USA), 6,58 ; 6. Miyazato (JAP), 6,17 ; 7. Ochoa (MEX), 5,93 ; 8. Jang Jeong (CDS), 4,84 ;
9. Han Hee-won (CDS), 4,34 ; 10. Inkster (USA), 3,91 ; … 37. Icher, 2,55 ; 78. Nocera, 1,44 ;
112. Kreutz, 1,02 ; 114. Meunier-Lebouc, 1,02 ; 196. Arricau, 0,53.
PAGE 12
MEUNIER-LEBOUC À LA RELANCE. – Seize mois qu’elle n’avait plus connu
les hauteurs du leaderboard. Grâce à deux bons tours (67 le premier jour, 68
le dernier), Patricia Meunier-Lebouc a accroché dimanche la 9e place du
Safeway International, loin de la gagne (à six coups de Julie Inkster), mais
devant la numéro 1 mondiale Annika Sörenstam. Après une année 2005 bien
difficile (8 cuts manqués en 19 tournois, une descente en deçà de la
100e place mondiale), la Française accroche là son premier top 10 depuis
septembre 2004 (10e au Safeway Classic). De quoi se rassurer et, pourquoi
pas, rêver d’un exploit à dix jours du premier Majeur de la saison, le Kraft
Nabisco (30 mars-2 février), qu’elle avait remporté en 2003.
RÉSULTATS
BAY HILL INVITATIONAL (Floride,
Orlando, Bay Hill Club & Lodge, circuit américain hommes, 4 525 000 , 16-19 mars).
– Classement final (par 288) : 1. Pampling
(AUS), 274 (70 + 65 + 67 + 72) ; 2. Owen
(ANG), 275 (70 + 69 + 67 + 69) ; 3. Clarke
(ILN), 276 (73 + 70 + 63 + 70) ; 4. Allenby
(AUS), 277 (68 + 67 + 73 + 69) ; 5. Westwood (ANG), 278 (68 + 71 + 72 + 67) et
Purdy, 278 (69 + 71 + 71 + 67) ; 7. V. Singh
(FIJ), 279 (71 + 7 1 + 68 + 69) ;…
20. Woods, 284 (70 + 71 + 71 + 72) ;
48. Goosen (AFS), 288 (69 + 73 + 70 + 76) ;
etc. Tous américains, sauf mention.
SAFEWAY INTERNATIONAL (Arizona,
Superstition Mountain, Superstition Mountain
Golf & Country Club, circuit américain
femmes, 1 152 000 , 16-19 mars). –
Classement final (par 288) : 1. Inkster
(USA), 273 (68 + 68 + 70 + 67) ; 2. Lee
Sarah (CDS), 275 (65 + 67 + 70 + 73) ;
3. Song Aree (CDS), 276
(64 + 69 + 70 + 73) ; 4. Matthew (ECO),
277 (70 + 66 + 72 + 69), Kerr (USA), 277
(71 + 68 + 69 + 69) et Jang Jeong (CDS),
277 (69 + 72 + 66 + 70) ; 7. Yang Young-A
(CDS), 278 (68 + 69 + 72 + 69) et Creamer
(USA), 278 (67 + 67 + 74 + 70 ; 9. Meunier-Lebouc, 279 (67 + 71 + 73 + 68) ;…
19. A. Sörenstam (SUE), 281
(69 + 71 + 75 + 66) ; 69. Icher, 292
(72 + 72 + 77 + 71) ; etc.
AGENDA
HOMMES
Circuit américain
THE PLAYERS CHAMPIONSHIP
(Sawgrass, Ponte Vedra Beach, Floride,
8 000 000 dollars, 23-26 mars). – Aucun
Français. Tenant du titre : Funk (USA).
Circuit européen
OPEN DE MADÈRE ([POR], Santo da
Serra, Madère, 700 000 euros,
23-26 mars). – Français engagés :
Cévaër, Van de Velde, Teilleria, Bourdy,
David. Sur liste d’attente : Menut, Quesne.
Tenant du titre : Derksen (HOL).
FEMMES. Aucun tournoi cette semaine.
Principaux coureurs français et étrangers
en lice cette semaine
TOUR DE CASTILLE ET LEON (2.1
[ESP], 20-24 mars). – Voir par ailleurs.
SEMAINE CYCLISTE INTERNATIONALE (2.1 [ITA], 21-25 mars). – Cunego,
Bettini, Simoni (ITA) ; Leipheimer, Zabriskie (USA) ; Dessel, Goubert.
À TRAVERS LA FLANDRE (1.1 [BEL],
22 mars). – Boonen, Gilbert, Nuyens, Mattan, Van Petegem, Devolder (BEL) ; Petacchi (ITA) ; McEwen, Cooke (AUS) ; Da
Cruz, Mourey, Gadret, Dion, Nazon,
Minard.
GP E 3 HARELBEKE (1. HC [BEL],
25 mars). – Boonen, Gilbert, Nuyens, Mattan, Van Petegem, Devolder (BEL) ; Petacchi, Ballan, Bennati, Paolini (ITA) ; Zabel
(ALL) ; Freire, Flecha (ESP) ; Hushovd
(NOR) ; McEwen, Cooke (AUS) ; Cancellara, Wesemann (SUI), Backstedt (SUE) ;
Geslin, Flickinger, Renier, Sé. Chavanel, Guesdon, Mengin, Coyot,
Casper, Dion, Gadret.
CRITÉRIUM INTERNATIONAL
(2.HC, 25-26 mars). – Landis, Julich
(USA) ; Voigt, Klöden, Jaksche (ALL) ; Basso (ITA) ; E. et T. Dekker (HOL) ; Mancebo,
Mayo, Contador (ESP) ; Rasmussen
(DAN) ; Menchov (RUS) ; Merckx, Verbrugghe (BEL) ; McGee (AUS) ; Lövkvist
(SUE) ; F. Schleck, Kirchen (LUX) ; Casar,
Sy. Chavanel, Moncoutié, Moreau,
Calzati, Nazon, Portal, Fédrigo,
Pineau, Voeckler.
LA FLÈCHE BRABANÇONNE (1.1
[BEL], 26 mars). – Freire, Flecha (ESP) ;
Cancellara (SUI) ; Hushovd (NOR) ;
Nuyens (BEL) ; Backstedt (SUE) ; Bennati,
Napolitano, Ballan, Paolini (ITA) ; Zabel
(ALL) ; Coyot, Vasseur, Dion, Rous.
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no 1207I82523 ISSN 0153-1069.
SE
Tirage du lundi 20 mars 2006 :
558 314 exemplaires
MARDI 21 MARS 2006
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
On y est presque, donc. Et pas loin,
non plus, du mur matérialisé par
cette fameuse minute et cinq
secondes. Que, sauf accident, elle
sera forcément la première à fracasser, comme elle est devenue la première, il y a sept semaines, à « descendre » sous les 1’6’’ au 100 m
brasse et sous les 2’21’’ aux 200 m.
D’autant que, si elle sait parfaitement ce dont elle est capable, elle
paraît désormais savoir aussi exacte-
qu’il ne survivra pas à l’été prochain,
dans l’hémisphère Nord.
Leisel Jones et Jessica Hardy devant
se retrouver aux « PanPacific »,
l’une des deux aura forcément la
peau de l’autre avec en prime, probablement, un passage à la postérité
en franchissant le mur qu’Edmistone
a appelé hier « le mur des 65
secondes ».
LE GIRO EN TRAIN DE NUIT. –
Les responsables des groupes
sportifs inscrits pour le Tour d’Italie
(6-28 mai) ont appris avec
stupéfaction la semaine dernière
que le transfert des coureurs, prévu
entre la Belgique et l’Italie, le 9 mai
au soir de la 4e étape, s’effectuerait
en train de nuit (peint en rose) !
L’information a provoqué la colère
des directeurs sportifs, soucieux de
ménager la santé de leurs coureurs.
Par ailleurs, les organisateurs du
Giro ont définitivement abandonné
leur projet de terminer l’édition
2006, le 28 mai, par deux
demi-étapes (contre-la-montre en
côte le matin sur les flancs du
Ghisallo et étape en ligne
l’après-midi entre Lecce et Milan).
L’épreuve se terminera donc
comme d’habitude par une étape
en ligne.
Bleu
Le mur des 1’5’’
ment où elle en est à l’instant « T ».
Elle expliquait notamment hier que
le 50 m – « pas [sa] meilleure
distance » – l’avait mise dans un état
de confiance qui lui avait donné des
idées. « Après cette victoire,
expliqua-t-elle, j’ai dit à Stephan
[Widmer, son coach] qu’il y avait
cette semaine un coup à faire.
Je crois bien qu’à ce moment-là, j’ai
su que j’étais capable d’améliorer
mes records du monde. »
Samedi, celui du 200 m lui avait,
pour 18 centièmes, filé entre les
doigts à deux brassées de l’arrivée.
Voilà pourquoi elle a reconnu être
venue d’abord et avant tout hier
« pour battre celui du 100 ».
Un record dont on peut imaginer
DU 100 M BRASSE
FEMMES
1986 : Gerasch (RDA) ............................. 1’8’’11
1987 : Horner (RDA) ............................... 1’7’’91
1994 : Riley (AUS) ................................... 1’7’’69
1996 : Heyns (AFS) ................................. 1’7’’46
1996 : Heyns (AFS) ................................. 1’7’’02
1999 : Heyns (AFS) ................................. 1’6’’99
1999 : Heyns (AFS) ................................. 1’6’’95
1999 : Heyns (AFS) .................................. 1’6’’52
2003 : Jones (AUS) ................................. 1’6’’37
2005 : Hardy (USA) ................................. 1’6’’20
2006 : Jones (AUS) ................................. 1’5’’71
2006 : Jones (AUS) ................................. 1’5’’09
PISTE : LA SÉLECTION POUR LES
MONDIAUX. – Le directeur
technique national Patrick Cluzaud a
livré, hier, la sélection définitive de
l’équipe de France pour les
Mondiaux de Bordeaux (13-16 avril).
Notons qu’Arnaud Tournant a été
préféré au jeune kilométreur
François Pervis pour occuper le
poste de troisième homme en
vitesse par équipes, une épreuve
que le Roubaisien disputera pour la
dixième fois d’affilée en
Championnat du monde. Les
performances qu’il a réalisées lors
de la dernière manche de Coupe du
monde à Sydney, au début du mois
(3e de la vitesse), ont pesé sur les
choix du DTN.
La sélection : HOMMES. Vitesse :
Baugé, Bourgain, Tournant ; vitesse
par équipes : Baugé, Bourgain,
Tournant ; kilomètre : Pervis,
Sireau ; keirin : Bourgain, Tournant ;
poursuite : Sanchez, Monier ;
course aux points : Ladagnous ;
scratch : Neuville ; américaine :
Ladagnous-Neuville ; poursuite par
équipes : Sanchez, Ladagnous,
Mouchel, Rousseau (Monier
remplaçant). FEMMES. Vitesse,
keirin : Sanchez, Nivert ;
500 mètres : Nivert, Clair ;
poursuite : Jaunatre ; course aux
points : Jeuland ; scratch :
E. Henriette.
PROBLÈME DENTAIRE POUR
CALZATI. – Régulièrement gêné ces
dernières années par des douleurs
dentaires, Sylvain Calzati a consulté
hier un spécialiste. « J’ai une
occlusion de la mâchoire, explique
le coureur d’AG2R Prévoyance. Elle
est comme celle d’un homme de
soixante-dix ans. » Pour se soigner,
Calzati – qui sera ce week-end au
Critérium International – devra
porter, pendant plusieurs semaines,
un appareil la nuit et lors de ses
entraînements.
HARY BIENTÔT DE RETOUR. –
Maryan Hary, qui avait lourdement
chuté au Dauphiné libéré l’année
dernière – il avait été opéré de
trois vertèbres lombaires – s’est
fait retirer il y a huit jours les
broches qui lui maintenaient le dos.
Le coureur de Bouygues Telecom,
qui a repris un entraînement
normal fin novembre devrait faire
son retour à la compétition courant
avril.
Jaune
Rouge
Jaune
exploit que lorsqu’[elle serait] rentrée chez [elle]. »
À bien y réfléchir, pourtant, ce record
du monde n’arrive pas de nulle part.
Lors des sélections australiennes
pour ces Games, début février,
la compagne d’entraînement de
Lisbeth Lenton avait en effet déjà
amélioré de près d’une demiseconde – 0,49 exactement –
le chrono établi par l’Américaine
Jessica Hardy en demi-finales des
Mondiaux 2005 au Québec. Revenant sur cette course début mars,
Jones avait avoué ne pas en être
satisfaite. « Si je devais la noter,
confessa-t-elle, je donnerais 7 sur
10, pas plus car j’ai commis tout un
tas de petites fautes techniques lors
ATHLÉTISME
QUE RESTE-T-IL du « Big Five » ?
Tiger Woods bien sûr, mais après ? S’il
faut se fier aux seuls résultats de ce
début de saison, le concept né il y a un
peu plus de un an, alors que Vijay
Singh, Ernie Els, Phil Mickelson et
Retief Goosen semblaient partis pour
lutter au coude à coude avec le Tigre et
animer le sommet de la hiérarchie
mondiale pendant de longues années,
pourrait bien avoir fait long feu.
Moins outrageusement dominateur
qu’au commencement du siècle,
Woods paraît cependant avoir insensiblement essoufflé ses rivaux. Et son
impressionnant début de saison – trois
titres en quatre tournois – n’a rien fait
pour améliorer cette impression de
solitude.
Ainsi, malgré une septième place
dimanche à Bay Hill, treize places
devant l’Américain, Vijay Singh s’est
fait bien discret cette année, avec trois
malheureux tops 10 entrecoupés
d’une escapade sur le circuit européen
(un top 10). Battu par Stuart Appleby
en play-offs à Hawaii, en janvier, le Fidjien n’a plus remporté un tournoi
Laigueglia (qu’il a déjà gagné deux
fois). Que lui reprochait-on ? Son
goût du paraître (il roule dans une
Ferrari F 430 rouge), son allergie à
toute autorité, celle de Ferretti, de
Petacchi, ses ex-partenaires de la
Fassa Bortolo, une certaine désinvolture, incompatible dans l’esprit du
public avec l’essence même d’un
métier où priment l’humilité et le
sens du sacrifice. Il est possible aussi
qu’on attendît beaucoup trop de lui,
qu’en sautant directement à dix-huit
ans, des rangs juniors aux rangs professionnels, dans le vivier de la
Mapei, Pozzato ait participé à créer
ce climat d’attente, exacerbé, qui a
forcément perverti son évolution, et
le regard des autres.
Voilà pourquoi le nouveau prince du
cyclisme transalpin avait à San
Remo, le sentiment d’avoir apporté
« sa réponse ». Une autre parenthèse s’ouvrira pour lui, aux Trois
Jours de la Panne (28-30 mars), où il
s’en ira préparer ce que Tom Boonen
appelle la « Semaine sainte », soit
les sept jours sacrés qui englobent le
Tour des Flandres et Paris-Roubaix.
« Je ne vais pas me monter la tête. Je
suis encore trop jeune pour être un
leader à part entière. Je continuerai à
travailler pour Tom Boonen et Paolo
Bettini, ce qui ne veut pas dire que je
n’aurai pas une occasion à saisir. »
Comme il a su le faire, samedi, dans
les parages du Poggio. – Ph. Br.
Noir
Bleu
Noir
CHRISTIAN SPRENGER, brasseur
lui aussi et camarade de piscine de
Leisel Jones dans l’équipe d’Australie, lui a dit l’autre jour quelque chose
ressemblant à peu près à ceci : « Ma
vieille, il va bientôt falloir nager avec
les mecs parce que chez les filles, ça
ne sert plus à rien. » Ce que Jade
Edmistone, recordwoman du monde
du 50 m brasse depuis janvier,
confirmait à sa manière hier après
avoir terminé 2e derrière sa compatriote en disant : « Désormais c’est
très simple ; quand Leisel est au
départ, il faut se battre pour la deuxième place. »
Or Edmistone sait de quoi elle parle.
Jusqu’à l’ouverture de ces XVIIIe Jeux
du Commonwealth, elle était encore
la patronne dans son petit créneau,
le 50 m brasse, épreuve peu « courue », au propre comme au figuré.
Seulement voilà, dès le deuxième
jour de compétition, ce n’était plus
vrai, Jones avait nagé par là et remporté la première levée d’un grand
chelem finalement réussi hier soir :
50 m, 100 m, 200 m en brasse, et
relais 4 × 100 m quatre nages.
Il reste que par-delà sa collection de
breloques mondiales en or qui vient
largement de prendre du volume
– elle en a ramassées sept en moins
de huit mois –, c’est le 100 m brasse
disputé ce lundi qui restera son – et
le – chef-d’œuvre des six jours passés au Melbourne Sports and Aquatic Centre (MSAC).
Nageant en effet l’aller-retour en
1’5’’09, elle a amélioré, moins de
deux mois après se l’être approprié,
son record du monde de 62 centièmes de seconde, ce qui est proprement phénoménal.
Même si elle en a déjà vu beaucoup
d’autres depuis qu’elle maraude
dans les eaux internationales – elle
fut médaillée d’argent sur cette distance aux Jeux de Sydney à tout juste
quinze ans –, Leisel fut tout de même
un peu secouée par ce qu’elle venait
de faire.
Après avoir poussé un énorme cri et
s’être enfouie le visage dans les
mains lorsqu’elle découvrit sur le
tableau du MSAC le niveau de sa performance, la jeune femme de Brisbane parut ensuite ne plus jamais
tellement savoir où elle en était. Ni
lors de la cérémonie de remise des
médailles, ni plus tard à la conférence de presse où il lui fut demandé
de s’expliquer. Ce qu’elle admit d’ailleurs facilement notant, par
exemple, qu’elle « ne réaliserait
véritablement la portée de cet
DE RETOUR À SANDRIGO où il
réside, dans la province italienne de
Vincenza, Filippo Pozzato doit désormais répondre à son nouveau statut,
aux sollicitations des journalistes,
conscients d’avoir assisté à l’affirmation d’un grand talent. À en juger par
l’hystérie qui régnait sur la Via Roma,
à l’arrivée de Milan-San Remo samedi, l’élégant rouleur de la Quick Step
a frappé les imaginations au point
que la Gazzetta dello Sport, qualifiait
hier, sa victoire de « bestiale ».
Elle aura permis au jeune Italien, âgé
de vingt-quatre ans, de briser le
scepticisme qui entourait sa carrière,
en dépit d’un palmarès éloquent,
riche de vingt-six victoires, parmi lesquelles une étape du Tour de France
2004, un Tirreno-Adriatico et la classique de Hambourg en 2005. « La
Primavera a toujours été un rêve,
comme le maillot arc-en-ciel, et je
l’aurais peut-être déjà concrétisé, il y
a deux ans, si je n’étais pas tombé
dans la Cipressa, rappelle Pozzato.
Depuis, je ne cessais d’y songer mais
je refusais d’en parler, par superstition, et parce que je savais que seule
une victoire me permettrait de
répondre à toutes les critiques que
j’ai reçues. »
Pozzato se sentait discuté, contesté
jusqu’au sein de sa formation où
Serge Parsani l’avait encore alpagué, en février, pour avoir « déserté » sans mobile apparent le Trophée
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BASKET NBA
Artest réveille les Kings
L’arrivée du sulfureux Ron Artest à Sacramento a relancé une franchise qui avait fait une croix sur cette saison.
SAN ANTONIO (USA) –
quelques sorties à retrouver le
rythme. Mais, après 3 défaites en
4 matches, les Kings sont devenus
irrésistibles, avec 14 succès en
20 rencontres. Son intensité défensive donne aujourd’hui le ton et une
tonne de confiance aux Kings. De
100,2 points concédés par match sur
les 42 premiers matches, Sacramento émarge à 94,4 points sur les
24 derniers, avec Artest. Et, par sa
force physique, le bonhomme peut
défendre sur pratiquement
n’importe qui, un luxe là aussi utilisé
par l’entraîneur, Rick Adelman, au
grand bonheur des Kings.
Ce changement d’identité nécessaire et évident permet d’utiliser au
mieux la puissance de Ron Artest. La
nouvelle donne a vite été enregistrée
par Adelman, trop heureux de pouvoir enfoncer un coin dans les
défenses adverses en utilisant Artest
dans un rôle de passeur au poste bas,
une finesse au cœur de tous les décalages, puisque l’adversaire n’a plus
dès lors qu’à espérer qu’une défense
individuelle sera de taille à résister à
cet animal furieux, ou à donner le feu
vert aux shooteurs des Kings en faisant prise à deux sur Artest.
de notre correspondant
JOE ET GAVIN MALOOF, les deux
frères propriétaires des Sacramento
Kings, possèdent aussi un casino à
Las Vegas. Ils ne sont donc pas étrangers aux paris. Mais celui pris le
25 janvier dernier, en expédiant Peja
Stojakovic à Indiana en échange du
sulfureux Ron Artest, avait de quoi
faire douter le plus ardu des flambeurs. « On se devait de faire
quelque chose, expliquait Joe dernièrement. On ne peut pas demander aux gens de payer tout cet argent
pour… ça. On doit leur donner de
l’espoir. »
Un choix économique dans une saison perdue. Ainsi se résumait, à la
base, l’arrivée de Ron Artest dans la
capitale de la Californie. Mais
depuis, Artest s’est transformé en
Messie par sa simple présence en
redonnant vie à la saison des Kings.
« C’est clairement le jour et la nuit,
admet son coéquipier Brad Miller.
C’est comme une nouvelle saison.
Ron a apporté une attitude qui a
régénéré nos esprits. »
Sacramento enchaîne
les victoires
Le « bad boy »
est devenu
« un exemple »
Le grand bénéficiaire de ce réajustement tactique s’appelle Mike Bibby,
soulagé de l’attention toute spéciale
des défenses et auteur de la meilleure saison offensive de sa carrière
(20,6 points de moyenne). « Je ne
fais rien de différent, remarque
Artest (17,7 pts, 5,4 rbds, 4,0 p.d.,
2,2 int., avec les Kings). Je laisse mon
jeu parler pour moi. Je suis juste heureux d’être tombé dans une bonne
situation. »
Résultat de cette intégration rapide,
Sacramento peut désormais gagner
en jouant mal et avec des pourcentages d’adresse désastreux, syno-
APRÈS LE GROS COUP de froid subi
sur leur terre provençale, et – 15 au
compteur lors du match aller (65-80), les
filles d’Aix auront bien du mal à inverser
la tendance aujourd’hui à Moscou. Non
qu’on ne leur en prête pas l’envie, mais la
domination russe au premier acte ne
laisse pas beaucoup de marge de
rédemption aux Aixoises.
Même si l’extérieure américaine Edna
Campbell ne revivra pas forcément une
soirée aussi stérile (0 pt et 0/10 aux tirs),
même si Emmeline Ndongue pense pouvoir contenir encoreun peu plus la prédatrice Lisa Leslie (22 pts et 14 rbds à
l’aller), même si Lazic Nedeljko, le coach
moscovite, y met tous les garde-fous
d’usage – « il reste un match à jouer, ça
veut dire une chance de victoire pour les
deux équipes » – on sentait bien le
Spartak maître de son sujet à l’issue de la
première manche. « Je ne sous-estime
jamais un adversaire, avait nuancé
l’Américaine Lisa Leslie, après la victoire
russe, il nous faudra faire preuve de vigilance et de concentration chez nous, face
à une équipe qui n’est pas du genre à
renoncer. »
Avertissement pieux sans doute, à destination d’un groupe qui se voit déjà fêter
son trophée et une éventuelle qualification en Euroligue.
S’il est vrai qu’un hypothétique relâchement des Russes faciliterait sans doute la
tâche colossale des Provençales – une
victoire par 16 points d’écart au moins –
on ne voit pas quels arguments nouveaux Aix pourrait faire valoir pour réussir l’impensable. « On est une équipe qui
n’est jamais dominante, on s’ajuste au
niveau de l’adversaire,avec une capacité
à laisser passer l’orage, qui fait que si on
laisse notre adversaire dans le match, on
y reste aussi », analysait Alain Weisz
avant la première manche au sujet des
qualités de son groupe. Mais à l’aller,
l’orage a fait trop de dégâts. Et faire de la
résistance ne suffira pas aujourd’hui à
Moscou. Pour autant, elles n’ont pas
encore renoncé. – L. T.
PROGRAMME
AUJOURD’HUI : Spartak Moscou
(RUS) – Aix-en-Pro vence
(18 heures) (aller : 65-80).
Strasbourg-PBR,
décision maintenue
Les conciliateurs nommés par le Comité national olympique et sportif français
(CNOSF) ont décidé de maintenir la sanction à l’encontre du PBR pour avoir aligné
un joueur non qualifié lors de deux rencontres face au Havre et à Strasbourg. La
commission juridique et de discipline de la Ligue avait infligé à Paris une amende
de 2000 euros et un match perdu sur tapis vert face à Strasbourg pour avoir inscrit
un joueur non qualifié sur les feuilles de match. Le Paris BR, qui avait saisi le
CNOSF d’une demande de conciliation, a encore la possibilité de saisir le Tribunal
administratif territorialement compétent pour obtenir un référé-suspension de la
décision de conciliation. En attendant, Strasbourg, qui avait proposé de rejouer le
match, récupère un point et remonte à la deuxième place à égalité avec Le Mans,
Nancy et l’ASVEL avec 41 points alors que le PBR perd les deux points de sa
victoire à Strasbourg et glisse à la 15e avec 32 points.
NCAA (tournoi final). – Florida et Joakim Noah, deuxième année
seulement, mais dont la cote monte vertigineusement dans les projections
des sites Internet spécialisés pour la prochaine draft (on l’annonce carrément
dans le top 10), attendent sereinement leur prochain adversaire, Georgetown,
qui a laminé (70-52) Ohio State, la tête de série no 2, derrière 20 points et
14 rebonds de Roy Hibbert. La victoire des Hoyas semblent ouvrir le tableau
aux joueurs de Bill Donovan, mais si Florida s’impose vendredi, il lui faudra
sans doute battre dimanche la tête de série no1, Villanova, vainqueur
d’Arizona (82-78) avec un duo Randy Foye - Allan Ray flamboyant (8 sur 17 à
3 points et 49 des 82 points des Wildcats).
La route s’est en revanche arrêtée dimanche pour North Carolina State (no 10)
et Ilian Evtimov, sévèrement battus par Texas (no 2), 75-54. Le jeune frère de
Vasco a joué 23 minutes pour 2 points (1/6) et 4 rebonds, alors que se profile
dans ce quart de tableau le choc Duke-Louisiana State, jeudi. – J.-L. T.
BOURG : INQUIÉTUDE POUR SAVOVIC. – Blessé lors du match à
Gravelines, l’arrière de Bourg pourrait manquer la fin de la saison. En
attendant des examens médicaux plus approfondis, le club redoute une
rupture au moins partielle du tendon d’Achille de la jambe droite. Si tel était
le cas, Bourg se mettrait en quête d’un remplaçant. – P. Sev.
REIMS : SILVERS OUT. – À Rouen, le RCB a doublement perdu. D’abord, il
a laissé échapper l’occasion d’enfoncer (définitivement ?) les Normands et
surtout il a vu son effectif se réduire un peu plus. Trazel Silvers, victime d’une
rupture du tendon d’Achille droit, est out jusqu’à la fin de saison. Francis
Charneux va donc se mettre sur la piste d’un pigiste médical « dans la limite
de l’enveloppe mise à ma disposition ». – Y. Dog.
COUPE ULEB (demi-finales). – AUJOURD’HUI : Hapoël Jérusalem (ISR) –
Dynamo Moscou (RUS) (18 heures, en direct sur Eurosport 2) ; Vrsac (SEM) –
Aris Salonique (GRE) (20 heures, en direct sur Eurosport 2). Les matches
retour auront lieu le mardi 28 mars.
LES RÉSULTATS
Cleveland-LA Lakers, 96-95 ; New Jersey-Dallas, 100-89 ;
Atlanta-Orlando, 108-107 a.p. ; Indiana-Boston, 88-103 ;
Washington-Chicago, 113-104 ; Minnesota-Sacramento, 95-89 ; Memphis-Utah, 90-84 ; Golden State-Philadelphie, 98-89 ; New York-Miami, 100-111.
LE FAIT DU JOUR
La bataille des superstars a été décidée par un deuxième couteau.
La foule n’avait d’yeux que pour Kobe Bryant (38 pts à 15/33 aux
tirs, 6 rbds, 5 pds) et LeBron James (29 pts à 10/24 aux tirs, 8 rbds,
7 pds, 7 bps), lancés dans un duel fascinant lors de la rencontre
entre les Cavaliers et les Lakers. Lamar Odom se mêlait à la lutte (25 pts, 8 rbds,
9 pds) mais, avec 14 de ses 21 points dans le dernier quart-temps, dont le lancer
franc de la victoire à trois secondes de la fin, le héros du jour s’appelle Flip Murray.
Récemment transféré par les Seattle Sonics, ce deuxième arrière s’est offert là son
second panier décisif pour les Cavs depuis son arrivée et est le grand responsable
du 15-0 infligé par Cleveland dans la dernière période. « La victoire était entre nos
mains. Nous avons mené pendant quarante-six minutes. C’est un effondrement
classique de notre équipe dans la dernière période », résumait avec le plein de
frustration Phil Jackson, l’entraîneur des Lakers.
LES FRANÇAIS
Mickaël PIETRUS semble bien se remettre de son entorse à une
cheville. Le Français des Warriors a apporté 14 points (6/7 au tirs),
5 rebonds, 2 interceptions et 1 passe à son équipe, en vingt-trois
minutes de jeu face à Philadelphie. Ronny TURIAF n’a pas joué
lors de la défaite des Lakers face à Cleveland. Il enchaînait par un match à Boston la
nuit dernière.
LES CLASSEMENTS
CONFÉRENCE EST : 1. Detroit (52-13) ; 2. Miami (45-21) ; 3.
New Jersey (37-28) ; 4. Cleveland (38-29) ; 5. Washington
(34-31) ; 6. Indiana (33-31) ; 7. Milwaukee (33-33) ; 8. Philadelphie (31-35) ; 9. Chicago (29-38) ; 10. Boston (28-39) ; 11. Orlando (24-42) ; 12. Toronto (24-42) ; 13. Atlanta (21-43) ; 14. New York (19-46) ; 15.
Charlotte (18-49).
CONFÉRENCE OUEST : 1. San Antonio (52-14) ; 2. Dallas (52-15) ; 3. Phoenix
(45-20) ; 4. LA Clippers (38-26) ; 5. Memphis (37-29) ; 6. Denver (38-30) ;
7. LA Lakers (34-34) ; 8. Sacramento (33-33) ; 9. New Orleans/Oklahoma City
(31-33) ; 10. Utah (31-35) ; 11. Houston (29-37) ; 12. Golden State (28-37) ;
13. Minnesota (27-39) ; 14. Seattle (26-39) ; 15. Portland (20-46).
LES STATS
POINTS : 1. K. Bryant (LA Lakers), 34,6 points ; 2. A. Iverson (PHI),
33,2 ; 3. L. James (CLE), 30,8.
PASSES : 1. S. Nash (PHO), 10,8 pds ; 2. B. Davis (GS), 8,9 ;
3. B. Knight (CHA), 8,8.
REBONDS : 1. K. Garnett (MIN), 12,5 rebonds ; 2. S. Marion (PHO), 12,3 ;
3. D. Howard (ORL), 12,2.
CHAMPIONNATS DU MONDE
Le beau film de Schoenfelder
Frustrés par une saison qui les a abonnés aux quatrièmes places, Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder rêvent
d’un premier podium mondial.
CALGARY – (CAN)
de notre envoyée spéciale
IL Y A DES SIGNES qui ne trompent
pas. Comme de voir Isabelle Delobel
rire ainsi, à gorge déployée, alors
qu’elle et son partenaire sont en plein
entraînement officiel. Une séance
d’ordinaire assez guindée, déjà plongée dans la superficialité de la danse,
avec ses costumes, coiffures et sourires d’apparat. Mais là, le couple
français ne cache pas sa bonne
humeur. Il est serein, confiant, sûr de
ses moyens à l’heure d’aborder, ce
matin, la dernière échéance de sa saison. « Quand on quitte un gros événement comme les Jeux, celui qui suit
est moins beau à tes yeux, avoue Olivier Schoenfelder. Mais il faut le
considérer avec le même sérieux, la
même envie que tous les précédents.
Pour nous, l’objectif reste quand
même de finir l’année avec une
médaille. »
Le grand blond de Belfort mesure
l’enjeu. Pour l’instant, le palmarès de
Delobel-Schoenfelder ne compte
qu’une breloque de bronze européenne, décrochée l’an dernier à
Turin. Depuis, qu’il s’agisse des Mondiaux à Moscou, des Championnats
d’Europe, chez eux à Lyon, en janvier,
ou de la grande fête olympique, ils
n’ont été sanctionnés que par des
quatrièmes places. « C’est frustrant,
résume Schoenfelder. On rate la
médaille à Lyon en chutant dans la
danse imposée ; on rate celle des
Jeux, malgré une performance qui
restera sans doute la mieux réussie,
la plus aboutie de notre carrière. »
Une performance qui leur a tellement
permis de croire à leur rêve. « Si je
n’avais qu’un souvenir à conserver de
Turin, ce serait ce moment où l’on
achève notre libre. On est sur la
glace, heureux, fiers de ce que l’on
vient de réaliser. Et on espère.
Encore. » Un beau moment que le
verdict fatal n’a pas réussi à brouiller.
« En danse, on apprend très vite à se
préparer à ça. »
Conscients de la difficulté à évacuer
la déception pour se mobiliser à nouveau, Delobel-Schoenfelder ont
d’abord profité de ce qui s’est présenté. En répondant, par exemple, aux
félicitations de Jean-F rançois
Lamour, le ministre des Sports. Puis,
de retour en France, ils ont accepté de
décom presser. « Av a nt de s e
remettre dedans, on a enchaîné
quelques galas, on a rencontré les
gens, ceux qui nous avaient vus à la
télévision, apprécie Isabelle. Je crois
que l’on a marqué les esprits parce
que, justement, on a délivré une très
belle performance qui n’a pas été
récompensée. » Avec cette impression diffuse que le grand public a
enfin découvert ce couple talentueux. Pour lui, c’est un peu comme si
ce couple, associé sur la glace depuis
quinze ans, de vieux briscards donc,
semblait tout juste amorcer son histoire.
« Dans l’idéal,
ils seraient
sur le podium,
et nous aussi »
Toute histoire mérite un bon scénario. Alors, Olivier Schoenfelder en a
écrit un pour ces Mondiaux de Calgary. Il sait que l’absence des champions olympiques russes, Navka-Kostomarov, et des médaillés de bronze
ukrainiens, Grushina-Goncharov,
laissent le champ libre à cinq très
beaux couples : les Américains Belbin-Agosto, vice-champions du
monde et olympiques, les Lituaniens
Drobiazko-Vanagas, revenants merveilleux, mais qui avaient fauté aux
Jeux, les Bulgares Denkova-Staviski
et leur créativité débordante, les
Canadiens Dubreuil-Lauzon, qui
n’avaient pu terminer la compétition
dans le Piémont après une terrible
chute dans la danse originale, et…
les Français. « S’ils restent les favoris, je pense que les Américains ne
sortent pas vraiment du lot. Et si je
n’étais pas dans la compétition, je
verrais bien Marie-France (Dubreuil)
et Patrice (Lauzon) gagner le titre
chez eux. Dans l’idéal, ils seraient sur
le podium, et nous aussi… » Un épilogue heureux pour ce quatuor qui
s’entraîne ensemble sur la patinoire
lyonnaise de Charlemagne, sous le
regard de Muriel Zazoui et de son
adjoint, Romain Haguenauer.
Mais, pour que le film soit beau, il
faudra que les juges tiennent leur
rôle. En l’occurrence, on attend
d’assister à leurs délibérations du
jour sur la valse Ravensburger imposée qui avait abouti à un classement,
certes intermédiaire, mais totalement farfelu lors des Jeux. C’était là,
dans cette portion soporifique, que le
sort des Français, pourtant reconnus
pour leur excellence technique, avait
été scellé. Hors du podium. « On
avait fini à la 7e place, trop loin des
autres en termes de points, rappelle
Olivier Schoenfelder. Mais cela ne
nous donne pas d’a priori
aujourd’hui. Cette valse, on n’a rien
contre. Elle est même plutôt sympa à
danser. » Surtout, il devine que ces
Mondiaux n’auront rien à voir avec
les Jeux. Rien à voir également avec
la hiérarchie qui se dessinera dès l’an
prochain pour l’Olympiade à venir.
« Disons que c’est un peu comme un
Championnat de transition, dont les
résultats n’auront rien de définitif »,
prédit-il, « curieux » de ce qui va se
passer, impatient surtout d’en profiter pour que la saison des Français
s’éclipse en beauté.
CÉLINE LONGUÈVRE
PROGRAMME
AUJOURD’HUI : danse imposée (valse Ravensburger)à 11 heures (19 heures, heure
française) ; Ordre de passage. – Les Français Isabelle Delobel et Olivier
Schoenfelderpasseronten quatrièmeposition,dansun premiergroupequi compte
également leurs camarades d’entraînement,les Canadiens Marie-FranceDubreuil et
Patrice Lauzon (no 2) ; programme court hommes à 15 h 30 (23 h 30).
Bravo pour
ces fabuleuses
victoires !
La Société Générale
est particulièrement fière
d’avoir accompagné les athlètes
de l’Equipe de France lors des
Jeux Paralympiques de Turin.
www.socgen.com
HOMMES (qualifications)
Lambiel en champion
CALGARY –
de notre envoyée spéciale
STANDING OVATION. Déjà ! Et tellement méritée. Dès le premier groupe de qualifications, le Suisse Stéphane Lambiel a montré qui était le patron. Et même si Evgueni
Plushenko avait effectué le déplacement à Calgary, pas sûr que le Russe ait surpassé
l’artiste. Sur les Quatre Saisons, de Vivaldi, œuvre qui lui a offert la médaille d’argent
olympique le mois dernier, Lambiel n’a commis qu’une bêtise, un retournement sur le
triple flip. Tout le reste est passé avec une fluidité magnifique, y compris le triple axel
inaugural.
À ce niveau d’excellence (160,90 points, nouveau record personnel), le champion du
monde en titre n’aura pas d’adversaire à sa mesure. Hier matin, Evan Lysacek, dauphin
provisoire, en était loin. Même si l’Américain, médaillé de bronze mondial en 2005 et
quatrième aux Jeux, s’est très bien repris après une lourde chute sur le quadruple, une
autre sur l’axel et un simple boucle. Dans la nuit, après le programmecourt des couples,
le second groupe entrait en lice ; avec le Canadien Jeffrey Buttle et Brian Joubert, qui
devront se dépouiller afin de rester au contact du grand favori. – C. L.
RÉSULTATS
HOMMES – Qualifications. Groupe A : 1. Lambiel (SUI), 160,90 pts ; 2. Lysacek (USA), 139,70 ;
3. Klimkin (RUS), 130,60 ; 4. Zhang Min (CHN), 128,42 ; 5. Li Chengjiang (CHN), 125,70 ; 6. Sandhu
(CAN), 115,80 ; 7. Smalun (ALL), 114,18 ; 8. Serov (ISR), 114,18 ; 9. Kovalevski (UKR), 113,74 ; 10.
Sawyer (CAN), 111,20 ; 11. Dinev (BUL), 109,54 ; 12. Pfeifer (AUT), 105,14 ; 13. Matsipura (SLQ),
99,98 ; 14. Othman (SUI), 99,64 ; 15. Nurmenkari (FIN), 93,90 ; 16. Zakany (HON), 77 ; 17. Thode
(NZL), 74,50 ; 18. Reklys (LIT), 92,76 ; 19. Issariotis (GRE), 71,24 ; 20. Pietersen (AFS), 55,10.
En raison du décalage horaire, vous trouverez les autres résultats de la journée dans notre édition
de demain.
Crédit photo : Benjamin Loyseau
En quête de miracle
PATINAGE ARTISTIQUE
Flip Murray, héros du jour
Partenaire officiel
de la Fédération Française
Handisport
MARDI 21 MARS 2006
PAGE 13
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
SPARTAK MOSCOU - AIX-EN-PROVENCE (aller : 65 - 80)
NBA EXPRESS
Bleu
Rouge
EUROCOUPE FEMMES (finale retour)
OLIVIER PHEULPIN
Jaune
Bleu
Jaune
Depuis l’arrivée
de Ron Artest
(ici face à Marcus Banks
de Minnesota), les
Kings de Sacramento
sont revenus dans
la course aux play-offs.
(Photo Melissa
Majchrzak/Getty Images)
veau leader des Kings… « Pour
l’heure, Ron nous a aidés à sauver
une saison qui était appelée à sombrer dans l’oubli », résume Petrie.
Un mariage providentiel qui a changé l’identité d’une équipe. Rencontrer les Kings au premier tour des
play-offs ressemblera fortement à un
cadeau empoisonné.
Noir
Noir
Pour l’heure, les dividendes sont
inespérés pour Sacramento. Avant
son arrivée, le club californien avait
toutes les peines du monde à se trouver une vraie motivation pour la suite
d’une saison apparemment abandonnée. Aujourd’hui, Sacramento a
retrouvé la marche avant et rejoint
les Lakers à la septième place de la
Conférence Ouest avec 33 victoires
et 33 défaites, ramenant la vie dans
une Arco Arena redevenue bouillante. Avant son arrivée, les Kings
avaient péniblement remporté 12 de
leurs 23 matches à la maison. Depuis
son premier match, ils n’ont toujours
pas connu la défaite (10-0)…
« Sacramento a désormais un joueur
qui est tout ce qu’ils n’étaient pas
lorsqu’ils nous jouaient en play-offs
ces dernières saisons, admettait
Kobe Bryant, la star des Lakers, après
avoir lui aussi cédé face à ces nouveaux Kings. Il défend avant toute
chose et cela permet à Sacramento
d’être beaucoup plus agressif en
attaque. »
Inactif pendant six semaines à la
suite de sa demande de transfert aux
dirigeants des Pacers, Artest a mis
nymes, hier, de défaite assurée. Le
personnage menaçant, suspendu
73 matches par la NBA l’an dernier
pour ses actes lors de la désormais
célèbre bagarre d’Auburn Hills, est
encore dans les esprits. Mais, à
Sacramento, Art est est « un
exemple », insiste Geoff Petrie, le
manager du club. Artest ou le chaînon manquant. Artest, ou le nou-
14
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
AUTOMOBILE FORMULE 1
« Seul demain m’intéresse »
BERNIE ECCLESTONE ne se lasse pas d’échafauder des plans pour la F 1, sans être sûr que sa passion ne s’évanouira pas un jour.
Après trente-cinq ans passés aux commandes, Bernie Ecclestone a fait de la Formule 1 la discipline sportive planétaire que
l’on connaît. Les âpres négociations engagées depuis près de
trois ans avec les constructeurs devraient tourner bientôt en sa
faveur. Et lui permettre de tirer des plans à long terme pour la
F 1. À soixante-quinze ans, ce visionnaire hors pair, affairiste
génial et interlocuteur redoutable, n’aime rien tant que l’avenir. Et la course.
« LA F 1 EST DEVENUE un business
si compliqué qu’on finit par ne
plus savoir à qui elle appartient.
Elle fut un temps détenue majoritairement par le groupe Kirch
via le rachat de votre société,
SLEC. Après la faillite du magnat
allemand, elle passa ensuite
sous le contrôle du consortium
des banques créancières qui la
proposèrent aux grands
constructeurs. Qui en est le propriétaire aujourd’hui ?
– Rien n’a changé. Ma compagnie,
Formula One Management (FOM),
continue de tout contrôler. Et les
actions sont entre les mains de CVC
Capital, une société d’investissements
très renommée.
– En clair, peut-on dire que la F 1
appartient à CVC Capital ?
– Oui... Non, je pense que des Américains, des banques je crois, sont impliqués aussi. Je ne sais pas exactement.
Il y a différents actionnaires.
– Mais vous-même ne l’êtes
plus ?
– Non. Le trust (la holding familiale
montée par Bernie pour son épouse et
leurs filles) doit toujours avoir des
parts, je pense. Mais l’essentiel est
désormais aux mains de CVC. Ce qui
est très bien. Car CVC est actionnaire
''
Pour l’instant,
ma passion
est intacte.
Je n’aime rien tant
que le départ
d’une course !
En Malaisie, la faute fut imputable aux
moteurs, le mal dont ils souffraient
handicapant non seulement la Scuderia mais aussi Red Bull qu’elle fournit.
Ainsi, dès après le premier GP, les V 8
de Coulthard et de Massa durent être
changés. Celui de Michael Schumacher fut remplacé samedi avant que la
monoplace de son équipier soit dotée
d’un autre, encore, dimanche matin. Si
PHILIPPE JOUBIN
(1) Toutes sauf Toro Rosso et Red Bull
Racing, propriétés de Red Bull GmbH.
Red Bull Racing est motorisé par
Ferrari.
(2) Un moteur doit tenir deux GP. S’il
est changé sur une voiture, celle-ci
reçoit une pénalité d’un recul de
10 places sur la grille de départ.
dant vingt minutes, enfin, les dix meilleurs pilotes se disputent les dix meilleures places sur la grille.
– Le principe, effectivement
tout le monde l’a compris. Reste
que les vingt dernières minutes
sont infernales à suivre...
– Il n’y a que vous qui n’aimez pas.
– Pourquoi ne pas revenir à
l’ancien système, où les voitures
se qualifiaient avec peu
d’essence à bord ? On avait au
moins une parfaite lecture de la
performance...
– Mais je me tue à dire que c’est ce
que j’aimerais ! C’est comme ça que
devraient être les qualifications, sauf
qu’on ne peut plus, à cause du règlement sur les moteurs. Si cela ne tenait
qu’à moi, la F 1 serait un espace de
liberté totale pour les ingénieurs. Je ne
mettrais de limites à rien. Ni en poids ni
en puissance. J’aimerais voir encore
des moteurs de 1 000 chevaux. Mais
ce n’est plus possible.
– Pour des raisons de sécurité ?
– Noooooon ! Parce que ça coûterait
une fortune ! La sécurité n’a rien à voir
là-dedans. Les voitures sont sûres
aujourd’hui. Tout est sûr en F 1.
Petits ajustements entre amis
Le fait est suffisamment inhabituel pour qu’on le souligne : toutes les
écuries sont parvenues – enfin ! – à un
accord concernant les essais privés. Le
« gentleman agreement » est-il si précaire que personne, à Sepang, n’osait
en dévoiler les termes, et encore moins
le commenter ? « Je ne sais pas si le
texte est complètement signé ( !), ni
même si on peut dire qui l’a ratifié »,
hésitait Geoff Willis, directeur technique de Honda, au début du weekend malais. Heureusement, Patrick
Head vint l’affranchir de toute retenue.
Le boss de Williams, apprécié pour son
franc-parler, confirma : « Tout le
monde a signé. » Même Ferrari, qui l’an dernier faisait bande
à part et roulait à sa guise. Jean
Todt a finalement accepté le
principe d’un nombre de jours de tests
donné. Ce sera trente-six pour tous. Un
peu plus qu’auparavant (trente jours
en 2005). Et avec un aménagement
spécial pour la Scuderia, qui possède à
Fiorano sa propre piste. Celle-ci
n’étant pas homologuée pour que
deux F 1 y tournent en même temps,
une journée d’essais à Fiorano comptera donc, logiquement, pour une
demi-journée.
qu’elle satisfait le public des tribunes, et
plaît aux téléspectateurs dès lors qu’elle
est convenablement commentée, elle
pourrait être appelée à durer. À condition toutefois de subir de subtils aménagements.
« Je n’imagine pas que la FIA s’amuse à
le faire au coup par coup, observe
Patrick Head. Je pense qu’elle prendra
son temps pour analyser ce qui peut être
amélioré dans le principe, et faire les
ajustements nécessaires. Mais pas
avant la mi-saison sans doute. » Ce que
les observateurs avisés reprochent couramment au système 2006 sont ces
vingt dernières minutes de la séance, où
d’une troisième voiture le vendredi ?
Au début, en 2003, les écuries qui
acceptaient de ne pas dépasser vingt
jours d’essais privés dans la saison,
décrochaient en retour le droit de faire
rouler trois pilotes le vendredi matin
très tôt.
Puis le système évolua. Depuis 2004,
tout le monde – sauf les quatre premières écuries du Championnat précédent – a le droit d’aligner un trio de
monoplaces, et sans conditions. McLaren-Mercedes en profita l’an dernier.
Honda, BMW, Williams en bénéficient
cette année.
« C’est un gros avantage, admet
Mario Theissen, patron du team
BMW. Surtout maintenant que
les moteurs doivent tenir deux
Grands Prix. Le pilote d’essais
nous permet de préserver le matériel
de course. » Patrick Head confirme et
ajoute : « J’espère toutefois qu’en
2006, Williams sera dans la position
d’envier ceux qui ont ce privilège ! »
DANS LE RÉTRO DE SEPANG
Le nouveau format des qualifications, dont Bernie Ecclestone et Flavio
Briatore revendiquent chacun la paternité – il faudrait savoir ! – semble établi
pour longtemps. Lassés des errements
qui, en ce domaine, marquèrent les dernières saisons, patrons d’écurie, ingénieurs et pilotes ont très envie qu’une
formule stable soit enfin définie. Et
comme l’actuelle a son lot de partisans,
les dix meilleurs coureurs tournicotent
d’abord pour brûler leur carburant,
avant de s’élancer à l’assaut de la superpole... dans les cinq minutes ultimes.
Flavio Briatore lui-même en convient :
« Consommer de l’essence pour rien,
juste pour que les voitures s’allègent, ce
n’est pas écologique. » L’instigateur du
projet – à moins que ce ne soit Ecclestone – propose une solution qui, dit-il,
serait assurément la bonne : « Quinze
minutes seulement. On remplit les
réservoirs de la quantité de combustible
voulue pour le premier relais du lendemain. Mais on ne rajoute pas d’essence
en fin de séance, et chacun gère sa
consommation comme il veut pour se
qualifier et courir. »
Le débat renaît chaque année à
l’aube d’un nouveau Championnat :
doit-on pérenniser ou non l’existence
RALLYE DE CATALOGNE : STOHL INCERTAIN APRÈS
UN ACCIDENT. – Manfred Stohl et sa copilote Ilka Minor
ont été légèrement blessés dans un accident hier, près de
Barcelone, lors d’une ultime séance d’essais avant le
Rallye de Catalogne, qui débutera vendredi. Le pilote
autrichien, troisième du Championnat du monde, a perdu
le contrôle de sa Peugeot 307 WRC, très endommagée
après un choc contre un rocher. L’équipage, qui se
plaignait des côtes et des reins, a été transporté à
l’hôpital. Une décision quant à sa participation à la
quatrième manche du Championnat sera prise ce matin.
RALLYE-RAID : SAINZ AVEC PÉRIN EN TUNISIE.
– Volkswagen alignera au Rallye de Tunisie (7-17 avril)
les équipages Carlos Sainz-Michel Périn et Giniel
de Villiers-Dirk von Zitzewitz. Vainqueur de la Coupe du
monde des rallyes tout-terrain 2005, le tandem
Saby-Périn est donc dissocié, peut-être provisoirement.
Montagny bahreïnien ? Après
tout, pourquoi pas ? Les compagnies
françaises rechignant à parrainer un
pilote de course – la vitesse n’est plus
« politiquement correcte » – Franck
Montagny songe sérieusement à changer de nationalité. Lui qui fut un temps
résident portugais, puis catalan et
maintenant anglais, qui courut en
2001 et 2002 sous licence espagnole,
n’hésiterait pas à franchir le pas. C’est
l’enthousiasme de certains entrepreneurs rencontrés à Bahreïn qui a fait
germer cette idée dans sa tête et dans
celle de son manager, Gilles Bellec...
– A. G.
Saby, qui s’est fait poser une prothèse à la hanche
gauche fin janvier, n’est pas en mesure de piloter avant
un mois ou deux. « J’agis en toute transparence avec
Bruno, dit Michel Périn, triple vainqueur du Dakar. Et être
copilote de Sainz, ça ne se refuse pas. J’ai fait deux jours
d’essais avec lui la semaine dernière. Il roule vite et c’est
un équipier très agréable. » – A.-J. D.
ESSAIS GP 2 : LOPEZ MEILLEUR TEMPS. – L’Espagnol
Lopez (SuperNova) a réalisé le meilleur chrono absolu des
deux jours de tests effectués par les pilotes de GP 2 au
Castellet. Il a devancé le Brésilien Piquet et deux
débutants, le Britannique Hamilton (ART), couronné l’an
passé en F 3 EuroSeries, et le Français Perera (Dams).
Prémat (ART) et Lapierre (Arden) ont signé les sixième et
neuvièmes chronos. La saison de GP 2 démarrera à
Valence le 8 avril. – G. M.
PAGE 14
– Revenons aux constructeurs,
si vous le permettez... La F 1,
selon vous, a-t-elle besoin
d’eux ?
– Oh oui, bien sûr. Je préférerais ne
pas les perdre. Je serais à la fois surpris
et très déçu si nous ne parvenions pas à
un accord. Les constructeurs sont des
gens sur qui la F 1 peut compter, à long
terme... À condition que la FIA parvienne à définir un cadre dans lequel
les coûts se trouveront réduits. Il faut
que la FIA le fasse pour eux. Car les
constructeurs, entre eux, ne se mettront jamais d’accord : il y en aura toujours un pour vouloir dépenser plus
que l’autre. En revanche, si notre discipline devient raisonnable, ils vont rester.
– Dans les année s 80, les
constructeurs, Renault et Honda
par exemple, vous ont grandement aidé à faire de la F 1 ce
qu’elle est aujourd’hui. Cela leur
donne-t-il des droits ?
– Ils sont venus quand ils en ont eu
ANNE GIUNTINI
(1) Depuis trois ans bientôt, les
constructeurs ont engagé un bras de
fer avec Ecclestone. Ils lui réclament à
la fois une meilleure répartition des
gains et une plus grande transparence
dans la gestion des affaires. Ils mirent
un temps dans la balance la menace de
leur retrait, et la création d’un Championnat rival.
(2) En vertu de l’accord Concorde qui
régit le business de la F 1, les écuries se
voient reverser une part des recettes
de la saison. Mais les fournisseurs de
moteurs, en tant que tels, n’y ont pas
droit.
(3) Le premier Grand Prix du Championnat du monde eut lieu à Silverstone le 13 mai 1950.
ATHLÉTISME
Barber contre-attaque
L’athlète pourrait porter plainte dans les 48 heures pour la « brutalité »
de l’interpellation au cours de laquelle elle aurait mordu deux policiers.
LIBÉRÉE DIMANCHE vers 19 heures
après une nuit passée dans un commissariat de Saint-Denis, Eunice Barber a
donné dès hier une version des faits
très différente de celle livrée vingtquatre heures plus tôt par les médias,
de source policière. Samedi soir,
l’athlète avait été placée en garde à
vue pour avoir mordu deux fonctionnaires de police, après avoir refusé
d’obtempérer à une déviation routière
mise en place près du Stade de France,
à Saint-Denis. Mais par la voix de
Me Emmanuel Daoud, son avocat
depuis hier matin, Eunice Barber a
répliqué que, selon elle, la violence
était à mettre du côté des policiers.
Dans un communiqué publié en fin
d’après-midi, son interpellation est
décrite comme d’une « particulière
brutalité ».
Joint hier soir au téléphone, Me Daoud,
qui avait un temps défendu Fouad
Chouki, contrôlé positif à l’EPO en août
2003 aux Mondiaux de Paris, retrace
ainsi le fil des événements :
« Mademoiselle Barber était sur la
route entre Créteil et Saint-Denis. Un
gardien de la paix, qui régulait le trafic,
lui a dit d’aller à droite alors qu’elle
souhaitait aller à gauche, tout en laissant d’autres voitures s’engager à
gauche. Suite à une incompréhension,
elle s’est engagée à gauche avant de
s’arrêter en voyant que le gardien de la
paix courrait derrière le véhicule. »
Toujours selon Eunice Barber et son
avocat, le gardien de la paix aurait
frappé sur le capot de la voiture, puis
donné une claque à la championne,
accompagnée dans sa voiture par sa
mère et son neveu d’un an. Selon cette
version, Barber n’aurait donc pas foncé sur les agents de l’ordre. Surtout,
menottée puis jetée au sol une fois sortie de sa voiture, elle aurait ensuite été
frappée par plusieurs gardiens de la
paix. « En se défendant, il est possible
qu’elle ait mordu », précise Me Daoud
à propos des morsures reprochées à sa
cliente.
« Appel à témoins »
Pour confirmer ses dires, l’athlète
lance un « appel à témoins », c’est-àdire aux autres automobilistes qui
auraient assisté à la scène. Tout en précisant qu’elle « conserve toute sa
confiance dans les services de police »,
la double médaillée des Mondiaux
d’Helsinki en août dernier (argent à
l’heptathlon, bronze à la longueur) va
plus loin dans les accusations. Selon
elle, les policiers, qui ne lui avaient pas
encore demandé son identité,
l’auraient à nouveau frappée dans le
fourgon qui l’amenait au commissariat. « Il n’y a pas eu de grande violence
mais une phase de menaces et d’intimidation », évalue M e Daoud.
Dimanche soir, le médecin qu’elle a
consulté lui aurait néanmoins accordé
un certificat médical avec sept jours
d’interruption temporaire de travail
(ITT).
Eunice Barber se réserve donc le droit
« de déposer plainte auprès des autorités de police et de justice compétentes (…) dans les 24 ou 48 heures »,
dixit son avocat. Sa cliente, « un peu
sonnée » selon ses termes, est libre de
ses mouvements dans l’attente d’une
possible convocation policière ou judiciaire ou d’une éventuelle mise en examen pour violence à agents de la force
publique dans l’exercice de leur fonction. De là à retourner rapidement à
Los Angeles, où elle s’entraîne le plus
souvent, il y a un pas qu’il est un peu
tôt de franchir.
CLÉMENTINE BLONDET
PRISON AVEC SURSIS POUR SPRINGSTEIN. – Le tribunal de Magdebourg
(Allemagne) a condamné hier Thomas Springstein à seize mois de prison avec
sursis pour avoir donné des produits dopants (notamment des anabolisants) à
des athlètes mineures, en 2003. L’ancien gourou des dernières
Wundermädchen (son ex-compagne Grit Breuer et Katrin Krabbe), nommé
« coach allemand de l’année » en 1992, est également accusé d’exercice
illégal de la médecine. De nombreux produits (insuline, hormones de
croissance), des ordonnances et autres e-mails parlant de dopage génétique
avaient été retrouvés à son domicile.
MARATHON À HANDICAP À LOS ANGELES. – La Russe Lydia Grigorieva a
empoché 155 000 dollars dimanche en s’imposant en 2 h 25’10’’ (contre
2 h 25’26’’ à l’Éthiopienne Wami et 2 h 26’18’’ à la Russe Denisova) lors du
Marathon de Los Angeles. Aux 55 000 dollars de prime à la victoire et au
chrono, s’ajoute un bonus de 100 000 euros d’une course à handicap. Partie
avec ses congénères 16’46’’ avant les hommes ( !), Grigorieva a en effet
coupé la ligne trente secondes avant le premier homme, le Kenyan Benson
Cherono, lauréat en 2 h 8’40’’ devant ses compatriotes Laban Kipkemboi
(2 h 10’8’’) et Simon Wangai (2 h 10’35’’).
MARDI 21 MARS 2006
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
Changements
à répétition
Bon pour le public, génial pour les télévisions, à condition que les commentateurs fassent leur boulot correctement.
S’ils le font bien, alors c’est magique
pour les téléspectateurs !
– Justement, à écouter ce qu’en
disent les commentateurs euxmêmes, ces qualifications sont
pour eux un casse-tête...
– (Agacé.) Mais bon sang, c’est pourtant facile ! Les voitures prennent la
piste en début de séance ; au bout de
quinze minutes, six d’entre elles disparaissent. Quinze minutes encore et on
rejette six autres concurrents. Et pen-
Bleu
Rouge
DANS LE CHAUDRON moite de
Sepang, la tempête tropicale qui grondait au-dessus de Ferrari n’a pas eu le
temps d’exploser. Dimanche soir,
longtemps après le terme du deuxième
GP, toute menace avait disparu. Au
cœur des débats : une demande de clarification déposée par huit équipes (1)
concernant une flexibilité étonnante
de la lame supérieure de l’aileron
avant de la 248 F 1. Pas tout à fait une
réclamation, une requête en fait, ayant
pour objectif d’éliminer une éventuelle
zone d’ombre du règlement afin que,
en Australie dans deux semaines, les
Rossa n’en soient plus équipées.
Impavide, Jean Todt, patron de la
Scuderia, tint à préciser sa pensée lors
de sa traditionnelle causerie d’aprèscourse. « Ross (Brawn, directeur technique de l’écurie) a parlé avec les
représentants de la FIA et ceux-ci se
sont révélés satisfaits. S’ils avaient
estimé que nous n’étions pas réglementaires, nous ne commenterions
pas ce soir notre résultat ! (…) Nous
ne sommes pas encore à Melbourne.
L’équipe technique nous suggérera la
marche à suivre. » Foin du verre d’eau,
de la tempête et tutti quanti.
La course alors. Elle ne se révéla pas à
la hauteur des espoirs entrevus à
Bahreïn une semaine auparavant,
lorsque les deux Ferrari s’étaient élancées depuis la première ligne avant
que Michael Schumacher cueille la
deuxième place.
ce dernier avait été installé par précaution, trois au total avaient failli.
Ces changements à répétition entraînèrent l’application de nombreuses
pénalités (2) d’où les positions handicapantes de Schumacher (14e) et de
Massa (21e) sur la grille de départ. « À
la vue du trafic, Michael (6e du GP) n’a
pu tirer avantage d’une stratégie à
deux arrêts, analysait Todt. Felipe a
bénéficié de son seul ravitaillement. Je
suis très heureux pour lui d’avoir été
capable de se hisser parmi les meilleurs (5e) et de marquer des points.
(…) En partant de là où nous nous
sommes élancés, nous ne pouvons
qu’être satisfaits du résultat, le meilleur que nous pouvions atteindre.
Nous avons connu un week-end difficile. Je pense que nous devons être
plus compétitifs. »
Et fiables. À Maranello, les motoristes
œuvrent d’arrache-pied pour comprendre la faiblesse des V 8. Aucun
commentaire technique n’émanait de
chez Ferrari quant à l’origine du problème, mais « Radio Paddock » laissait entendre qu’il s’agissait d’un souci
de piston. « C’est autour de composants du moteur, concédait Todt,
vague à dessein. Nous en sommes à
l’analyse. Avant de tirer des conclusions définitives, attendons les résultats. Nous faisons de notre mieux pour
résoudre ce problème au plus vite.
Même si d’autres écuries ont rencontré
des problèmes moteur, nous ne
devons pas en avoir ! »
La saison 2006 de Ferrari est loin d’être
compromise, mais Renault semble
posséder actuellement une telle
avance qu’une réaction ultra-rapide
s’impose.
Grand argentier de la F 1, Bernie Ecclestone ne voit pas les constructeurs déserter les Grands Prix pour monter
un Championnat parallèle : « J’ai consacré trente-cinq années de ma vie à bâtir tout cela. Je m’étonnerais
qu’en trois ans, ils (les constructeurs) réussissent à en faire autant ! »
(Photo Pierre Lablatinière)
''
Jaune
Bleu
Jaune
Multiples casses moteur, résultats en demi-teinte
à Sepang : la Scuderia se doit de réagir.
de notre envoyé spécial
Tôt ou tard,
il va falloir
consentir
à perdre certains
Grands Prix (...).
On ne peut pas
rallonger
le calendrier
à l’infini.
''
Soucis
pour Ferrari
SEPANG –
''
– Donc, d’après vous, si les
manufacturiers de tabac s’en
vont, c’est qu’ils le veulent
bien...
– Absolument. S’ils ont envie de courir, ils le peuvent.
– Il n’empêche que ces sponsors,
réputés gé néreux, ne seront
pas faciles à
remplacer. Vous
appartient-il
d’en attirer de
nouveaux ?
– Les écuries ont
dans leurs services
bien assez de gens
censés faire ce travail !
– Spa ne sera
pa s au ca l endrier cette
année mais
devrait revenir
en 2007. Pour
vous, combien de circuits sont-ils
“incontournables” dans le
Championnat du monde ?
– Aucun.
– Monaco pourrait donc disparaître un jour du calendrier ?
– Cela se pourrait, bien que je ne le
veuille pas. Tout est toujours possible.
– N’êtes-vous pas attaché à un
minimum de tradition ?
– Je suppose que les deux seuls circuits que l’on pourrait qualifier, dans le
sens où vous semblez l’entendre, de
“traditionnels” sont Monza et Monaco. Parce qu’ils sont au calendrier
depuis que le Championnat du monde
existe.
– Et Silverstone ? La F 1 y est née
tout de même ! (3)...
– Non, pas Silverstone. Le Grand Prix
de Grande-Bretagne ne s’y est pas toujours tenu. Il y eut Brands Hatch aussi.
On a fait de la F 1 sans Silverstone,
dans ce cas, je le vois difficilement
figurer parmi les “traditionnels incontournables”.
– Serait-il envisageable d’instaurer un système de rotation
entre certains Grands Prix, qui
pourraient avoir lieu en alternance ?
– Rien n’est impossible, mais je
n’envisage pas cette solution. L’alternance n’est pas viable pour les organisateurs. En revanche, tôt ou tard, il va
falloir consentir à perdre certains
Grands Prix. Nous avons plusieurs candidats à l’organisation, plus que nous
ne pouvons en accueillir, et on ne peut
pas rallonger le calendrier à l’infini.
– Quels Grands Prix pourrait-on,
selon vous, sacrifier ?
– Il y a deux Grands Prix en Italie, deux
en Allemagne... Plus ou moins deux en
France, si l’on considère que Monaco
et la France sont un peu parents...
J’imagine que trois Grands Prix pourraient disparaître sans trop de problèmes... »
Noir
Noir
de la Dorna (qui gère les droits commerciaux des Grands Prix moto) depuis
pas mal d’années et comprend bien
notre business. CVC saura se tenir à
l’écart. Chacun son rôle.
– CVC aimerait certainement
voir se faire l’unité entre les
constructeurs. Il paraît qu’on est
tout près d’un accord entre les
constructeurs, la FIA et la FOM...
Qu’en est-il exactement ?
– Ils sont cinq et aucun d’eux ne veut
la même chose. En fait, ils ne savent
pas vraiment ce qu’ils veulent pour la
plupart. C’est là, le problème. Mais on
va finir par trouver les termes d’un
accord. Il le faut, et je suis sûr que ça va
se terminer comme ça.
– Ces années de négociations et
de menaces d’un Championnat
parallèle ne sont-elles pas, en fin
de compte, un constat d’échec
pour les constructeurs ?
– Je ne sais pas pourquoi ils se sont
lancés dans toutes ces histoires.
Demandez-leur. Nous sommes ravis
d’avoir les constructeurs en F 1, et
j’espère qu’ils vont rester. De toute
manière, c’est leur intérêt. La F 1 est la
formule la moins chère pour promouvoir leurs produits.
– Vous n’avez jamais cru qu’ils
parviendraient à lancer leur
propre Championnat ?
– Non. Je sais bien qu’ils ne peuvent
pas ! Nous avons les circuits : où
iraient-ils courir ? Ils s’amuseraient à
construire leurs circuits ? Ils iraient
démarcher les gouvernements pour
obtenir toutes les autorisations préalables ? Moi, je sais ce que c’est. J’ai
consacré trente-cinq années de ma vie
à bâtir tout cela. Je m’étonnerais qu’en
trois ans ils réussissent à en faire
autant !
– Quelque part, ne sous-estimeraient-ils pas ce que vous avez
réalisé vous-même ?
– Je m’en fiche ! (Totalement détaché.) Je n’attends les acclamations de
personne. Je suis heureux et satisfait
de ce que j’ai accompli. Ça me suffit.
– Qu’est-ce qui peut encore
vous passionner dans votre activité ?
– Bâtir. Rassembler tous les
éléments, les faire tenir
ensemble, et construire l’édifice. Il y a cinq ans, si on avait
parlé de Formule 1 à Bahreïn, les
gens de là-bas auraient dit :
“Mais qu’est-ce que la F 1 ?” Et
maintenant, au beau milieu du
désert, vous avez des installations sublimes qui sont le cadre
de courses magnifiques. C’est
une grande satisfaction pour
moi, car c’est moi qui ai fait cela.
Un artiste éprouve la même
chose devant le tableau qu’il vient
d’achever. Si, en plus, les gens aiment
l’œuvre, alors tant mieux.
– Vous arrive-t-il de regarder en
arrière et de vous dire : “J’aurais
pu faire autrement ?”
– (Il hoche la tête de gauche à droite.)
Jamais. Hier est déjà passé. Hier est
fini. Seul demain m’intéresse.
– Comment parvenez-vous à
garder ce goût d’entreprendre ?
– Cela peut s’arrêter n’importe
quand... Qui sait ? Un jour, ma passion
va peut-être s’évanouir. Comme ça,
sans que l’on sache pourquoi ni comment. Mais, pour l’instant, elle est
intacte. Je n’aime rien tant que le
départ d’une course !
– Et les qualifications “nouvelle
formule”, les aimez-vous ?
– Ah oui, super ! C’est moi qui ai suggéré ce format et je le trouve super.
envie. Partis quand ils l’ont voulu. Puis
revenus encore... Ils ont eu le droit de
venir et de partir.
– Oui, mais n’ont-ils pas contribué à développer la Formule 1 ?
– J’espère que la F 1 a contribué à promouvoir leurs produits ! Pourquoi
revendiqueraient-ils des
droits ? Tous
ces atermoiemen ts stupides au sujet
du partage
d e s r e v enus (1) n’ont
aucun sens.
Les constructeurs tergiversent pour
des sommes
ridiculement
minus cules
en regard de
ce qu’ils
dépensent. Ce qu’ils veulent représente à peine 0,1 % de leurs budgets
ou que sais-je ! C’est plus une question
d’ego que de réalité matérielle. C’est
tout. Et le public en a ras le bol qu’on lui
rabâche ces histoires en permanence.
Le public veut qu’on lui parle de sport.
– Pensez-vous que tous les
constructeurs s’engageront
pour 2008, avant le 31 mars prochain, date butoir fixée par Max
Mosley ?
– Je l’espère. Il y a pas mal d’autres
candidats en lice. Pas mal d’équipes
indépendantes prêtes à s’engager.
Mais il n’y a de place que pour douze
concurrents dans notre Championnat.
Si les constructeurs s’engagent, ces
places seront quasiment toutes prises.
– Préféreriez-vous que les
constructeurs s’en tiennent au
rôle de fournisseurs de moteurs,
et ne possèdent pas d’écuries ?
– En tout cas, si j’étais constructeur, je
préférerais fournir mes moteurs gratuitement à une écurie, à laquelle
j’associerais mon nom, plutôt qu’avoir
un team. Mais cela ne regarde que
moi. Ce qui m’importe, c’est qu’ils
soient là.
– Le fait d’avoir une écurie
n’est-il pas le seul moyen pour
eux de recevoir, selon les règles
en vigueur (2), une part du
gâteau ?
– S’ils dépensent 500 millions d’euros
par an et que je leur en verse 50, je
n’appelle pas cela une bonne affaire. Il
me semble qu’il serait bien plus intéressant de produire un moteur à
50 millions d’euros et de le fournir gratuitement à une écurie !
– Parmi les constructeurs, en
est-il certains avec lesquels il
soit plus facile de discuter ?
– C’est facile avec tous, sauf un.
– Un qui s’entêterait à ne pas
vouloir réduire les coûts ?
– N’en parlons pas.
– Le départ prochain des cigarettiers vous préoccupe-t-il ?
– Mais d’où partent-ils donc ?
– Les marques de tabac s’apprêtent bien à quitter la F 1…
– Et pourquoi ? Autant que je sache,
Philip Morris ne s’en va pas. Ils ont
renouvelé leur contrat avec Ferrari
pour des années encore.
– Sans doute ce manufacturier
aura-t-il trouvé un moyen de surmonter l’obstacle légal...
– Qu’est-ce qui empêche les autres de
le faire aussi ? En Chine, au Japon, à
Bahreïn, en Italie, en Espagne, en Hongrie, on peut afficher les marques de
tabac sur les voitures. La visibilité, ils
l’ont.
15
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
TENNIS
L’entreprise Mauresmo
La nouvelle leader du classement mondial a bâti son succès au fil des ans, comme les éléments d’un édifice conçu pour durer.
CINQ COACHES
EN TROIS ANS
Et c’est ainsi que la Française fait
appel à Xavier Moreau, dont elle vient
de faire la connaissance en Fed Cup,
en février 2002, quelques semaines
après avoir annoncé son intention de
devenir numéro 1 mondiale. Deux
mois plus tard, elle stoppe sa collaboration avec Dechaume (ainsi qu’avec
la préparatrice mentale Isabelle Inschauspé, psychologue du sport à Toulouse) et, tout en restant en très bons
termes avec l’ancienne joueuse (qui
s’occupe à présent de sa communication), elle poursuit son idée de « structure » en adoptant dans son cercle
intime tout le staff de l’équipe de
France ; Guy Forget (alors capitaine)
en tête comme conseiller technique et
amical, Loïc Courteau (qui devient son
entraîneur privé sans lâcher l’équipe
de France), Jérôme Bianchi (toujours
kiné de l’équipe de France féminine à
ce jour), et Gilles Daubinet, son médecin personnel et ami, également
médecin de l’équipe de France.
BIATHLON
LIV-GRETE POIRÉE BIENTÔT
RETRAITÉE. – Comme prévu, la Norvégienne Liv-Grete Poirée, trente et un ans,
fera ses adieux à la compétition lors des
finales de la Coupe du monde qui débutent jeudi chez elle, à Oslo, en Norvège.
Après une année 2004 extraordinaire
auréolée de quatre titres mondiaux et
d’un gros globe de cristal récompensant
la meilleure biathlète de l’hiver, la
femme de Raphaël Poirée avait remporté
deux médailles d’argent aux JO de Salt
Lake City en 2002. En revanche, cette
jeune maman d’une petite Emma âgée
de trois ans avait raté sa sortie olympique le mois dernier en Italie (zéro
médaille).
Structure fé
fédérale (classement FFT)
124e
160e
-30
-4/6
2/6
15/3
4/6
N° 1
ma
1991
Arrive au
Tennis-études
de Blois
(Thierry Couralet).
CONSOLIDÉE
DE TOUTES PARTS
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N° 18
(Changement d’entraî
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collaboration avec
Alexia Dechaume,
avec toujours Perrin
pour le physique.
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Le
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pre
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cin
Avant l’enchaîaînement
în
des victoires à Philadelphie,
au Masters,
à l’Open d’Australie,
à Paris et à Anvers.
« Dix fois plus de conviction »
Pendant ce temps, Mary…
NATHALIE TAUZIAT estime que Mauresmo a libéré son jeu
et son potentiel en remportant le dernier Masters.
Blessée à un pied, Pierce ne sait toujours pas quand elle pourra
reprendre la compétition.
« EN QUOI Amélie Mauresmo est-elle différente des
numéros 1 mondiales qui l’ont précédée ?
– Son “plus”, c’est la variété de jeu. Comparée aux sœurs Williams, à Clijsters ou à Sharapova, qui se contentent de jouer
leur jeu, elle possède un bien meilleur sens tactique. Seule Justine Henin peut supporter la comparaison. Elle et Amélie ont un
peu le même jeu. La Belge est un peu plus puissante, frappe
plus fort, mais Amélie a progressé en prenant la balle beaucoup
plus tôt que par le passé.
– Comment expliquez-vous son accession au sommet ?
– Je crois que les bons résultats de Mary (Pierce) en 2005 l’ont
“gonflée”, dans le bon sens du terme, car leur émulation est
saine. Quand Amélie s’est retrouvée au Masters, deux
semaines seulement après avoir été au fond du trou, elle
n’avait qu’une hâte : que l’année se termine. Elle s’est mise à
jouer sans avoir plus rien à perdre. Une fois la victoire en poche,
elle s’est sentie libérée. Elle n’a pas changé ses coups, mais elle
y met dix fois plus de conviction, surtout en coup droit.
– Comment la jugez-vous en tant que joueuse ?
HIER, Mary Pierce avait rendez-vous
avec un kiné à Roland-Garros pour
régénérer son quotidien, très frustrant
depuis un mois passé sans raquette.
Électrodes, glace, drainage, prise
d’anti-inflammatoires, léger massage
au gel, la Française n’avait pu, jusqu’alors, que pouponner son pied droit
handicapé par une « énorme » inflammation sur le côté. « Le tendon n’est
pas trop content en ce moment »,
souriait celle qui s’était quand même
accordé cinq jours sur son île désormais fétiche à Maurice, entre méditation et séances de kayak sur l’océan
Indien. « Après l’Open Gaz de France,
j’ai vraiment souffert pendant dix
jours. Et même si ça va de mieux en
mieux, j’ai longtemps boité et j’ai
encore mal quand je marche »,
– Physiquement, il n’y a pas mieux qu’elle actuellement sur le
circuit. Elle est la plus affûtée et la plus rapide. Mentalement,
elle a pris le temps de mûrir, ce qui fait qu’aujourd’hui, elle
semble être si bien dans sa peau.
– Peut-elle devenir la patronne du circuit sur le long
terme ?
– Il y a un mois, on disait qu’il n’y avait plus de patronne dans
le tennis féminin. Amélie peut le devenir, mais il ne faut pas
oublier que ce sera très dur de tenir à son niveau toute une
année. Les filles du top sont nombreuses dans un mouchoir de
poche. La perspective de réaliser le Grand Chelem, sans être
totalement utopique, me paraît tout de même très difficile à
envisager, tant la concurrence est rude. La dernière qui l’ait
réussie, c’est Graf. Or Steffi, à l’époque (1988), possédait une
marge plus importante qu’Amélie sur ses poursuivantes. Idem
pour Serena Williams lors du “Serena Slam” (quatre titres
consécutifs à cheval sur 2002-2003). Elle était nettement audessus des autres sur le plan physique. Mais on verra bien, la
suite de la saison s’annonce passionnante… » – D. B.
NATATION
Putra, le nouveau départ
Six mois après son arrivée aux États-Unis, la dossiste a participé à ses premiers Championnats universitaires.
« L’EFFET US », Alexandra Putra n’y
a pas échappé. Attitude « beaucoup
plus relax », disposition mentale
« totalement différente », la championne de France 2005 du 200 m dos
est visiblement ravie des changements
qu’elle a intégrés depuis son arrivée au
mois d’août à l’université de Géorgie,
dans le sud-est des États-Unis. « Je
pense beaucoup plus à m’amuser
maintenant, confie la dossiste âgée de
dix-neuf ans. J’adore l’ambiance qui
règne dans l’équipe de natation. Il y a
toujours pas mal de pression, mais
c’est une pression collective. Ici, j’ai le
sentiment qu’on juge seulement
l’équipe, et pas celui qui a raté sa
course. »
Après ses échecs aux derniers Mondiaux et aux Jeux Olympiques, où elle
fut éliminée en séries, Alexandra Putra
a choisi de quitter le pôle France de
Font-Romeu pour continuer sa carrière
outre-Atlantique. Une décision, selon
elle, motivée principalement par les
études. « Même si je suis totalement
coupée de la natation française, je ne
suis pas venue ici pour me sentir à
l’abri ! affirme la coéquipière de
Sébastien Rouault, l’autre Frenchie de
Géorgie. J’ai toujours la même conception de la natation, mais j’avais besoin
de voir autre chose. En France, il y a de
10e
29e
UNE LENTE MATURATION
DOMINIQUE BONNOT
10e
16e
Depuis le printemps 2002, on ne peut
plus parler de changement, mais plutôt de lente maturation. Sur le plan
physique, stratégique et technique,
un travail très précis est entrepris.
Basé sur une analyse individuelle fondée sur des tests réalisés par Christian
Miller (passé de l’Insep au Team
Lagardère), un travail « à la carte »
permet à la championne de se déplacer plus vite sur le court, de frapper
plus fort, de récupérer plus rapidement et de ne plus se blesser. « Elle
s’est comportée comme une patronne
en installant sa démarche sur le long
terme et c’est l’alchimie de tout ce
qu’elle a mis en place petit à petit qui
lui permet aujourd’hui d’en recueillir
les fruits », résume Xavier Moreau.
« Elle a monté sa maison morceau par
morceau, tranquillement, parce que
c’est une fille intelligente, complète
Gilles Daubinet. Elle a commencé par
faire très attention au niveau diététique, mais je pense aussi qu’une
énorme pierre à l’édifice est la présence de Michel Franco (le kiné qui a
remplacé Bianchi au printemps 2004
auprès de la joueuse). Il a une grosse
expérience du haut niveau, avec l’AS
Monaco. Dès qu’Amélie ressent un
petit quelque chose, elle est capable
de le lui décrire, et lui, soit il sait exactement ce qu’il faut faire, soit il
m’alerte. »
Toujours modeste et discret, bien que
jovial, Franco n’aime pas trop
s’étendre sur le détail de ses interventions, pas plus que Courteau, qui ne
s’octroie qu’un seul mérite, celui de ne
jamais avoir douté plus de vingtquatre heures de la réussite de
« l’entreprise Mauresmo ».
4e
3e
poids trois fois par semaine. « J’ai pris
beaucoup de forces ! » assure-t-elle. Il
y a aussi les séances du matin, qui
débutent tous les jours à 5 h 30 ! Sans
oublier un esprit d’équipe exacerbé,
les soixante nageurs et nageuses
s’entraînant ensemble tous les jours.
« Je pense avoir progressé sur certains
points techniques, comme le départ et
les virages. »
Alexandra Putra s’est parfaitement intégrée dans l’équipe
des « Bulldogs » en Géorgie.
(Photo Jean-Marc Pochat)
très bonnes structures d’entraînement
mais peu de choix au niveau études. »
Diplômée d’un bac scientifique avec
mention bien, Putra étudie maintenant le business. Et se réjouit de ne
plus être « stressée par les cours ».
« Alexandra est heureuse ici, confirme
Jack Bauerle, l’entraîneur des Bulldogs
de Géorgie, la “team” de la Française.
C’est quelqu’un d’important dans
l’équipe. Elle s’est très bien préparée
physiquement et mentalement. Elle
est d’ailleurs bien meilleure qu’il y a
quelques mois. » À l’entraînement, le
kilométrage n’a pas varié de manière
significative. Les changements ont eu
lieu dans d’autres domaines, comme la
musculation. Alexandra soulève des
Pour ses premiers Championnats
NCAA, Putra a réalisé une excellente
performance en se classant deuxième
du 200 yards dos. Son temps de
1’54’’59 est équivalent, après conversion, à un chrono autour des 2’7’’ en
petit bassin, c’est-à-dire pas très éloigné du record de France d’Esther
Baron. Soit un vrai progrès par rapport
à son meilleur temps personnel.
« D’habitude, je reprenais la compétition en décembre. Là, après six mois
d’entraînement, j’avais vraiment hâte
de nager, reconnaît-elle. Malgré les
déceptions en grands Championnats,
je n’ai jamais perdu ma motivation. »
Une envie qu’elle compte bien démontrer ensuite aux prochains Championnats de France à Tours, du 10 au
14 mai.
CAMILLE VANDENDRIESSCHE
TENNIS DE TABLE
ESCRIME
SKI FREESTYLE
ACCORD ENTRE LA FFTT ET LAGARDÈRE. – La Fédération française de tennis de table et le Team Lagardère ont signé
une convention de partenariat pour une durée de trois ans. Au
terme de cet accord, la structure lancée officiellement le
13 décembre 2005 par l’industriel Arnaud Lagardère devient partenaire officiel de la FFTT. Dans la perspective des Jeux organisés
en 2008 à Pékin, la fédération a mis en place une opération destinée à accompagner les jeunes espoirs français regroupés au sein
du Groupe France Promotion. Ce dernier bénéficiera désormais
des conseils, du soutien et de l’expertise de la plate-forme scientifique du Team Lagardère. Après le tennis, le tennis de table est
le deuxième sport à bénéficier de son soutien. D’autres partenariats devraient suivre prochainement.
ÉPÉE FEMMES : DANINTHE
BLESSÉE. – Championne du
monde par équipes l’automne dernier, l’épéiste Sarah Daninthe
(25 ans) souffre d’une luxation de
l’épaule droite. Elle s’est blessée
lors d’une leçon et sera indisponible pendant trois semaines. Elle
ne pourra pas participer ce weekend à Luxembourg à la Coupe du
monde, sélective pour les Françaises en vue des Mondiaux à
Turin (29 septembre - 7 octobre).
COUPE DU MONDE (Apex [CAN], 17-19 mars). – DIMANCHE.
Saut HOMMES : 1. Dashinski (BLR) ; 2. Balais (CAN) ; 3. Valenta (RTC).
Coupe du monde (classement final) : 1. Dashinski (BLR), 585 pts ; 2.
Nissen (CAN), 549 ; 3. Shouldice (CAN), 449 ; … 22. Lohrer, 137.
FEMMES : 1. Tsuper (BLR) ; 2. Cheng (CHN) ; 3. Cook (USA). Coupe
du monde (classement final) : 1. Leu (SUI), 524 pts ; 2. Tsuper (BLR),
507 ; 3. Müller (SUI), 438.
HOCKEY SUR GLACE
NHL (résultats de lundi). – Chicago-Phoenix, 2-3 ; Tampa Bay NY Islanders, 5-2 ; Colombus-Anaheim, 3-4 ; Minnesota-Calgary, 2-3 ;
New Jersey - Ottawa, 0-4 ; Pittsburgh-Toronto, 0-1 ; San Jose - Colorado, 6-5 ; Vancouver-Detroit, 3-7 ;
MARDI 21 MARS 2006
ajoutait-elle, contrainte également de
stopper ses séances en salle de gym
pour ne pas irriter davantage l’inflammation.
Bridée, Pierce en a profité pour faire
foisonner la machine à projets, prévoyant le lancement d’un site Internet,
d’un fan-club, d’une ligne de vêtements et d’une fondation aux objectifs
encore mal cernés. « Malgré cette
blessure, j’ai confiance. Rien n’arrive
par hasard. Tout cela me permet de
mettre les choses en ordre pour le
futur. Sportivement, on peut dire que
c’est dommage de louper cette première moitié de saison où j’avais peu
de points à défendre. Mais c’est trop
facile d’être négative. Qu’est-ce que
ç’aurait été si j’avais eu beaucoup de
points à défendre ! »
Alors qu’elle rêvait d’être no 1 mondiale, la Française amoindrie n’a pu
que constater qu’Amélie Mauresmo
accédait sur le trône. « Ça montre que
le professionnalisme paie ! Amélie est
constante. C’est donc plus que mérité… » Contrainte à l’inaction, Pierce
va donc suivre pendant quinze jours
des séances de kiné, sans réelle certitude sur sa date de reprise de la compétition. « On m’a dit que ça pouvait
être long mais que ça pouvait aussi
passer assez rapidement. J’espère être
là pour la Fed Cup (contre l’Italie, les
22 et 23 avril à Nancy). » En attendant,
elle va retrouver la raquette. Mais
assise, juste pour quelques volées.
« Pour sentir la balle. J’en ai envie.
Je me suis assez reposée ! » – F. Ra.
PATINAGE DE VITESSE
TAEKWONDO
GRAND CHELEM POUR KLASSEN. – La Canadienne Cindy Klassen, déjà
reine des JO de Turin avec cinq médailles (dont une d’or sur le 1 500 m), a été
intouchable tout le week-end à Calgary (Canada), remportant les quatre distances
au programme – 500 m, 1 500 m (à six centièmes de son record du monde),
3 000 m (nouveau record planétaire à la clé en 3’53’’34) et 5 000 m – et établissant
un nouveau record du classement combiné. Chez les hommes, l’Américain Shani
Davis a bissé après son titre 2005, d’autant plus facilement que son principal rival,
son compatriote Chad Hedrick, champion du monde 2004, a été disqualifié sur la
dernière distance, le 10 000 m. Davis a également établi un nouveau record du
1 500 m et du total, le Néerlandais Kramer pulvérisant la marque du 10 000 m. Le
héros des JO, l’Italien Enrico Fabris (deux titres olympiques) en a profité, lui, pour
prendre la deuxième place finale.
CHAMPIONNATS DU MONDE TOUTES DISTANCES (Calgary [CAN], 18-19 mars). – HOMMES.
1 500 m : 1. Davis (USA), 1’42’’68 (record du monde) ; 2. Hedrick (USA), 1’42’’85 ; 3. Morrison
(USA), 1’42’’97 ; 4. Fabris (ITA), 1’44’’02 ; … 13. Kramer (HOL), 1’46’’80. 10 000 m : 1. Kramer,
12’51’’60 (record du monde) ; 2. Grodum (NOR), 12’56’’38 ; 3. Saetre (NOR), 12’56’’85 ; … 5. Davis,
13’5’’94 ; 6. Fabris, 13’10’’60. Disqualifié : Hedrick. Classement final : 1. Davis, 145,742 pts
(record du monde) ; 2. Fabris, 147,216 ; 3. Kramer, 148,107.
FEMMES. 1 500 m : 1. Klassen (CAN), 1’51’’85 ; 2. Wüst (HOL), 1’54’’03 ; 3. Groves (CAN), 1’54’’54 ;
4. Pechstein (ALL), 1’55’’82. 5 000 m : 1. Klassen, 6’48’’97 ; 2. Sablikova (RTC), 6’50’’45 ; 3. Pechstein, 6’51’’11 ; 3. Groves, 6’54’’55. Classement final : 1. Klassen, 154,580 pts (record du monde) ;
2. Pechstein, 158,265 ; 3. Groves, 158,295.
Négrel
se sent seul
SKI ALPIN
DÉNÉRIAZ INCERTAIN POUR LES « FRANCE ». – Après sa spectaculaire
cabriole au cours de la descente des finales de Coupe du monde à Are (Suède),
Antoine Dénériaz met du temps à se remettre : « Je suis encore secoué, j’ai la tête
parfois à l’envers, j’ai des bleus qui sortent de partout ! » Au point que le champion
olympique n’est pas du tout sûr de pouvoir être au départ des Championnats de
France, le 30 mars à Courchevel : « Je vais passer des examens complémentaires et
sans doute consulter un ostéopathe », dit le colosse de Morillon. Qui, dans tous les
cas, montera à Courchevel pour participer à la fête de fin de saison.
HOCKEY
SUR GAZON
DEUX NULS À DUBLIN. –
L’équipe de France masculine disputait ce week-end en Irlande deux derniers matches de préparation avant
son départ pour Changzhou en Chine,
le 2 avril prochain, où elle prendra part
au tournoi de qualification pour la
Coupe du monde. À l’issue de ces deux
tests-matches âprement disputés,
dans une ambiance chaude et avec
quelques joueurs indisponibles (Gouedard Comte à la cheville, Verrier à la
cuisse et Boyer cloué au lit avec de la
fièvre), les Bleus ont réussi par deux
fois à décrocher le nul, 2-2 vendredi
dernier et 3-3 dimanche. La sélection
pour la Chine sera annoncée cette
semaine.
HANDBALL
COUPES D’EUROPE FEMMES. –
C’est à l’issue du tirage au sort effectué
ce matin à Vienne, que Mérignac, seul
club français encore en lice, connaîtra
le nom de son adversaire des demifinales de la Challenge Cup. Les Islandaises du Valur Reykjavik, ainsi que
deux équipes roumaines, Brasov et
Costanta, figurent parmi les concurrentes potentielles. En Ligue des champions, Valérie Nicolas, la gardienne de
Viborg (DAN), sera, elle aussi, fixée sur
son sort après l’exploit réalisé à Slagelse, double tenant du titre.
VAN PARYS À NÎMES. – Christine
Van Parys, après deux saisons à Metz,
rejoindra la saison prochaine sa région
natale puisque l’arrière internationale
s’est engagée pour deux ans avec
Nîmes.
S’IL A PRÉFÉRÉ déclarer forfait en
quarts de finale de l’Open des PaysBas, dimanche à Eindhoven, c’est
parce que Christophe Négrel a le
blues… Le champion d’Europe 2005,
vainqueur du tournoi de qualification
olympique en décembre 2003, est
dans une situation difficile. Il ne veut
pas quitter son travail à Marseille,
duquel il est pourtant détaché selon un
mi-temps annualisé – ce qui est insuffisant, selon lui, pour monter au pôle
France de l’INSEP. C’est la fédération
qui finance la moitié de ce détachement, alors que Christophe déclare
n’avoir aucune aide ni structure
d’entraînement et en est réduit, avec
quelques-uns de ses camarades, à
squatter une salle de boxe trois à
quatre fois par semaine. Impasse, sentiment de solitude, désarroi… « Je
demande juste un minimum de respect, eu égard à mon palmarès, à ce
que j’ai apporté pour mon sport…
Dans l’état psychologique où j’étais
dimanche, esseulé au beau milieu de
cette équipe de France, j’ai préféré
stopper là plutôt que de m’énerver ou
me blesser. » Tout ceci cache surtout
des problèmes personnels avec le
coach parisien Oury Sztantman et le
malaise qui a suivi l’éviction de son
entraîneur, Philippe Pinerd.
Cette semaine, l’équipe américaine est
en stage à l’INSEP, avec le double
champion olympique et triple champion du monde Steven Lopez, un
homme de sa catégorie. Mais Négrel,
en tant que non-membre du pôle
France, n’a pas été invité à la fête ! Un
beau gâchis… – F. P.
OPEN DES PAYS-BAS (18-19 mars).
– DIMANCHE. HOMMES. – 54 kg : 1. Dsornio
(MEX) ; 2. Magomedov (RUS) ; … 9. Cissé et
Y. Mokdad. – 62 kg : 1. Boumrah (BEL) ; 2.
Manz (ALL). – 72 kg : 1. M. Lopez (USA) ; 2.
Akoev (RUS). – 78 kg : 1. Michauo (CAN) ; 2.
Alonso Rosendo (ESP) ; … 5. Négrel et Bata.
FEMMES. – 47 kg : 1. Meloon (USA) ; 2. Selimoglu (TUR) ; … 5. Pinteno ; 9. Oliveros.
– 55 kg : 1. Tapia (TUR) ; 2. Branca (AUS) ; …
5. Grosset. – 63 kg : 1. E. Diaz (MEX) ; 2.
Abdallah (USA) ; … 5. Harnois.– 72 kg : 1.
Stevenson (GBR) ; 2. Maldonado (MEX).
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
Rouge
MATCH-RACING : PEPONNET
DEUXIÈME AU BRÉSIL. – Thierry
Peponnet et ses équipiers Briand, Cunningham, Douillard et Cariou ont terminé dimanche deuxième de la Brazil Sailing Cup, cinquième étape du World
Match-Racing Tour. Lors de la finale,
l’équipe de France s’est inclinée en
quatre manches face à l’équipage de
Luna Rossa Challenge, emmené par
l’Australie James Spithill. « Je suis vraiment très heureux d’être arrivé en finale
sur cette épreuve car le niveau était très
élevé, déclarait le skipper de K-Challenge. L’équipe a fait un excellent travail,
en s’améliorant chaque jour au fil des
courses… Il faut continuer ce travail de
progression qui est très positif ! »
5e
1re
Bleu
BATEAUX
1re
Jaune
Rouge
Jaune
DERNIER TEST RÉUSSI POUR
RIPOLL. – Conduit par le Français Bastien Ripoll, le huit d’Oxford a remporté,
dimanche, son ultime test avant la
« Boat Race » contre Cambridge, le 2
avril prochain. Sur la Tamise à Londres,
les Oxonians ont pris le meilleur (six longueurs d’avance après environ douze
minutes de course) sur un huit italien
comprenant six des médaillés d’argent
aux Mondiaux 2005. « C’est encourageant, mais est-ce que l’opposition était
au niveau ? », s’interroge le Français,
cependant satisfait de sa course. La
veille, le huit de Cambridge avait dominé
l’équipe du Leander, le célèbre club
d’Henley-on-Thames.
Structure privée (classement WTA)
LE « STAFF FRANCE »
MIAMI : DAVENPORT FORFAIT. – Après Serena Williams la semaine dernière, c’est Lindsay Davenport qui a déclaré forfait pour le Tournoi de Miami, dont
le coup d’envoi sera donné demain. L’Américaine souffre d’une blessure au dos
contractée la semaine dernière à Indian Wells.
AVIRON
Passage à l’as
Noir
Bleu
Noir
Après un intérim avec Philippe Duxin,
Mauresmo engage à l’automne 1997
un coach sud-africain, Warwick Bashford, sur ses propres deniers : « En
choisissant un coach privé, j’ai pris
mon destin en main de manière définitive », constate la championne.
L’association (fructueuse) dure un an,
jusqu’à ce que la joueuse sente (déjà)
la nécessité de réunir une équipe
autour d’elle. Isabelle Demongeot, qui
montait alors le « Team » éponyme,
lui en offre la possibilité : « Quand elle
a décidé de quitter Bashford, Amélie
recherchait une structure, explique
l’ancienne joueuse. Elle a choisi
d’abord Christophe Fournerie (avec
lequel elle a atteint la finale de l’Open
d’Australie en 1999), puis Sophie Collardet. Elle bossait le physique avec
Jean-Claude Perrin. Notre but était de
bâtir une véritable équipe, et c’est
d’ailleurs pourquoi j’avais fait entrer
Alexia Dechaume dans le Team. Mais,
en août 2000, j’ai expliqué à Amélie
que, financièrement, je ne m’en sortais pas. Du coup, elle a construit sa
propre équipe… avec Alexia et JeanClaude. Amélie n’était pas prête. Son
objectif n’était pas encore clair dans
sa tête. »
Ce n’est pas faute de travailler dur,
pourtant : « Je me suis occupée d’elle
trois saisons, rappelle Perrin. Elle a
énormément bossé, puis elle a saturé
dans la filière athlétique. Elle avait
besoin d’exercices plus spécifiques au
tennis. »
(Photo Lionel Hahn / L’Équipe)
AMÉLIE MAURESMO n’a rien obtenu sans combattre. Dès son plus jeune
âge, il lui faut forcer des portes,
comme celle du TC Bornel (Oise), qui
avait fixé la limite d’âge de ses
membres à huit ans. Amélie n’en a que
six quand elle s’y présente avec son
énorme envie de taper dans une balle
de tennis, virus attrapé deux ans plus
tôt en regardant la victoire de Yannick
Noah à Roland-Garros.
Frappée par tant de foi, Inge Delamare
fait entrer l’enfant au club dans un
groupe de filles plus grandes. Une fois
engagée dans la filière fédérale, via le
club du TC Méru, avec Philippe Leroy,
puis la Ligue de Picardie (avec Patrick
Simon), l’adolescente suit le chemin
classique emprunté par des dizaines
d’espoirs : tennis-études, Insep, CNE
(Centre national d’entraînement) à
Roland-Garros.
Mauresmo a quinze ans, début 1994,
quand elle prend possession d’une
chambrette dans le stade mythique.
Trois ans plus tard (fin 1996), elle est
sacrée championne du monde juniors.
C’est alors, après deux mois de discussions avec Jean-Claude Massias,
qu’intervient une rupture capitale
dans son itinéraire : « Amélie avait
envie de prendre son indépendance,
de s’assumer et de découvrir quelque
chose de nouveau », se souvient
l’ancien DTN, qui voit la joueuse quitter le giron fédéral en mai 1997. Arrivent alors pour la jeune championne
sept ans de réflexion, de tâtonnements et de travail qui la mèneront à
finaliser, en mai 2004, la structure
idéale, celle qui lui a permis de récupérer aujourd’hui le premier rang mondial.
16
Bleu
Rouge
Noir
Jaune
TENNIS
Mardi 21 mars 2006
« Un sentiment de plénitude »
AMÉLIE MAURESMO, forte de son expérience en 2004, évoque sa nouvelle vie en tant que numéro 1.
Après une longue période de
compétition qui l’a vue remporter trois tournois (Open d’Australie, Paris, Anvers) et disputer
une quatrième finale (Doha),
Amélie Mauresmo avait besoin
de repos. De retour du Qatar, elle
s’est octroyé une semaine de
vacances chez elle, en Suisse, et
puis très vite, « trop vite » selon
elle, il a fallu reprendre l’entraînement avant Miami. Souriante
et reposée, elle se dit prête à
repartir sur le même rythme
qu’en début de saison. Avec une
différence appréciable : depuis
vingt-quatre heures, elle a repris
à Kim Clijsters la place de numéro 1 mondiale.
« IL Y A TROIS SEMAINES, à
Doha, vous parliez d’une différence entre la manière dont
vous étiez parvenue à la place
de numéro 1 en septembre
2004 et cette année…
– Oui, car lorsque je m’étais emparée de cette première place à
l’époque, c’était le reflet d’une
grande régularité durant la saison
alors que là, j’y reviens en exerçant
une vraie domination sur le tennis
féminin. C’est complètement différent.
– La satisfaction et l’émotion
doivent être encore plus fortes
cette fois…
– Non, aussi curieux que cela puisse
paraître, c’est le contraire. Autant la
première fois, j’ai éprouvé une
intense émotion parce que j’atteignais l’un des trois grands objectifs
que je m’étais fixés (les deux autres
étaient de remporter un titre du
Grand Chelem et la Fed Cup), autant
cette fois la saveur n’est pas la
même. Peut-être que si j’avais gagné
à Doha en décrochant dans la foulée
la place de numéro 1, ç’aurait été différent, mais là ça fait plusieurs
semaines que c’est annoncé, qu’on
sait que ça va arriver et finalement
on a le temps de s’habituer à cette
situation.
– La première fois, vous étiez
restée cinq semaines à la place
de numéro 1 mondiale. Est-ce
que vous vous dites maintenant que ça va durer plus longtemps, que vous allez plus en
profiter et apprécier davantage ?
– Je ne sais pas. Ce n’est pas
quelque chose qui m’obsède, je ne
vais pas à l’entraînement en pensant
à ça, je ne vais pas jouer mes prochains matches avec cette idée en
tête. Je ne me dis pas que ça devient
un objectif prioritaire de conserver
cette première place mais, en même
temps, le fait d’avoir le plus de
semaines possibles à mon compteur
en tant que numéro 1, c’est sympa.
En revanche, le véritable objectif est
d’occuper cette place en fin de saison. Mais je pense que c’est bien de
ne pas se prendre la tête, cela ne
m’empêche pas d’éprouver une très
grande fierté, je ne le cache pas, mais
je ne veux pas non plus m’arrêter làdessus. L’envie immédiate est de
continuer à réaliser de belles choses.
– Cela vous donne-t-il tout de
même une motivation supplémentaire ?
– Je ne crois pas. La motivation est
bien là. Je joue bien, je me sens bien à
l’entraînement, tout se passe super.
J’ai eu une fin de saison dernière et
un début de saison 2006 de rêve.
Maintenant, on verra ce qui va se
passer dans les semaines et les mois
à venir. Que je perde, que je gagne à
Miami ou à Roland, quoi qu’il arrive,
c’est cool. Et je trouve que c’est
extraordinaire d’être dans cet état
d’esprit-là, c’est une chance
incroyable parce que c’est quelque
chose qu’on recherche tout au long
d’une carrière et parvenir à le trouver, c’est génial. En plus, mes
défaites à Dubaï et à Doha n’ont rien
changé à ce sentiment de plénitude
que je ressens. Ça reste là, et pour un
bon moment j’espère.
– Qu’est-ce que ça change
d’être numéro 1 ?
– Cela ne modifie en rien les obligations que je peux avoir sur un tournoi
car on a toujours les mêmes choses à
faire. Dans la tête, je me souviens
qu’il y a un an et demi, lorsque j’ai
décroché cette place pour la première fois, j’avais la sensation de
voler. C’était un peu le même état
d’esprit que maintenant, mais je
voyais bien que cela n’allait pas
durer alors que là, c’est plus solide,
plus ancré, plus maîtrisé. Et si c’est
plus maîtrisé, ça veut dire que ça va
durer bien plus longtemps.
– À Miami, les joueuses vont
vous dérouler le tapis rouge
dans le vestiaire ?
– Non, bien sûr que non ! Mais
depuis ma victoire en Australie, il y a
vraiment beaucoup, beaucoup de
joueuses qui m’ont félicitée, qui
m’ont dit que c’était super. Ça fait
plaisir de voir les filles se manifester
ainsi. C’est une reconnaissance du
milieu, qui vient des personnes les
mieux placées pour juger de la quali-
Un an et demi
après un
premier
passage par la
case numéro 1,
Amélie
Mauresmo
retrouve la
première place
mondiale. Une
juste
récompense
qui vient
couronner cinq
mois
exceptionnels,
marqués par
une victoire au
Masters et un
premier titre
du Grand
Chelem (Open
d’Australie).
(Photo
Nicolas Luttiau)
Les numéro 1 de l’histoire *
Steffi Graf (ALL)
numéro1 mondiale pendant
377
Première fois
17 août 1987
semaines
Martina Navratilova (USA)
331
10 juillet 1978
Chris Evert (USA)
262
3 novembre 1975
Martina Hingis (SUI)
209
31 mars 1997
Monica Seles (USA)
178
11 mars 1991
Lindsay Davenport (USA)
98
12 octobre 1998
Serena Williams (USA)
57
8 juillet 2002
20 octobre 2003
VOS
SOLUTIONS
DE
C O M M U N I C AT I O N
MOBILES
7 avril 1980
Kim Clijsters (BEL)
18
11 août 2003
Arantxa Sanchez (ESP)
12
6 février 1995
Venus Williams (USA)
11
25 février 2002
LA QUESTION DU JOUR
Maria Sharapova (RUS)
7
Amélie Mauresmo sera-t-elle toujours
numéro 1 mondiale en fin d’année ?
Amélie Mauresmo
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entre 16 heures et 22 heures ou envoyez OUI ou NON par SMS
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22 août 2005
5
13 septembre 2004
*depuis la création du classement informatisé
séé en 1975
1975.
Elle ne doit
pas baisser la garde
QUAND AMÉLIE est devenue numéro 1 mondiale pour
la première fois en 2004, personne ne pensait qu’elle était
la meilleure joueuse du monde. Amélie, j’en suis sûr, ne le
pensait pas elle-même. Aujourd’hui, elle l’est redevenue
après avoir remporté le Masters et un titre du Grand
Chelem. La question de savoir si elle
« mérite » d’être qualifiée comme meilleure joueuse du monde ne se pose même
plus. Le débat est totalement dépassé. Ce
qui m’intéresse, aujourd’hui, c’est de
savoir de quelle manière elle va réagir à
cette situation. La plus mauvaise consisterait à dire : « Maintenant, allez vous faire
f…, je n’ai plus rien à prouver. » Ç’a été la
mienne quand je suis devenu numéro 1
mondial en 1988. J’avais perdu trois fois en
finale contre Lendl, à Roland-Garros, à l’US
Open et au Masters en 1987 et, cette
année-là, je suis devenu numéro 1 après
avoir gagné trois Grands Chelems, dont
l’US Open, en battant Lendl en finale. Et là,
je me suis dit : « Qu’est ce que tu veux de
plus, qu’est ce que tu peux faire de mieux ? » Et ç’a été,
pour moi, le début de la fin.
Ce qu’il m’aurait fallu, alors, c’est trouver le moyen de
rebondir. De ne pas considérer ça comme une fin en soi, ce
qui est la pire des choses. Amélie, et je l’en crois parfaitement capable, doit simplement dire : « Bon, O.K., j’ai fait
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Bleu
Rouge
Noir
Jaune
ci, j’ai fait ça, j’ai gagné ceci, j’ai gagné cela, mais maintenant, que vais-je bien pouvoir faire pour améliorer mon
jeu ? Celui que j’ai maintenant est suffisant pour être la
meilleure ? Très bien ! Mais comment le rendre plus fort
encore pour me mettre à l’abri le plus longtemps possible
des attaques des autres ? » Il ne faut pas
baisser la garde. C’est, à mon sens, le plus
grand danger qui puisse la guetter désormais. Et c’est plus facile à dire qu’à faire.
Moi, tout ça m’était tombé dessus
comme la misère sur le pauvre monde.
Après être devenu numéro 1 mondial, je
ne contrôlais rien du tout. J’avais
l’impression d’être « vide », de ne plus
rien avoir à donner. Mais ce n’est pas le
cas d’Amélie. Elle a encore plein de
choses à améliorer. En tout cas, elle ne
doit pas cesser de tout faire pour qu’il en
soit ainsi. Ce sera, pour elle, le meilleur
moyen de rester le plus longtemps possible au plus haut niveau. D’une certaine
manière, je dirais qu’elle doit avoir une
approche des choses « à la Federer », ou du moins qu’elle
s’en inspire fortement à un moment si crucial de sa carrière. Il y a des lustres que Roger n’a plus rien à prouver
non plus. Et on sent bien qu’il joue dans l’allégresse, pour
le plaisir du jeu et du dépassement de soi. Et que c’est bien
ça qui le rend si fort.
Les classements
(au 20 mars)
ATP
3 511
1. (2) MAURESMO
3 290
2. (1) Clijsters (BEL)
2 944
3. Henin (BEL)
2 753
4. (5) Sharapova (RUS)
2 524
5. (4) Davenport (USA)
2 436
6. Pierce
2 160
7. Petrova (RUS)
2 125
8. Dementieva (RUS)
1 900
9. Schnyder (SUI)
1 492
10. V. Williams (USA)
11. Schiavone (ITA), 1 282 ; 12. Myskina (RUS), 1 253 ;
13. (14) Vaidisova (RTC), 1 155 ; 14. (13) Kuznetsova (RUS),
1 114 ; 15. Hantuchova (SLQ), 999 ; 16. (19) Ivanovic (SEM),
993 ; 17. (16) Likhovtseva (RUS), 986 ; 18. Grönefeld (ALL),
984 ; 19. (17) Pennetta (ITA), 954 ; 20. (21) Safina (RUS), 926 ;
… 26. (32) Hingis (SUI), 729 ; 61. (58) S. Williams (USA), 400.
6 935
1. FEDERER (SUI)
4 890
2. Nadal (ESP)
2 560
3. (4) Nalbandian (ARG)
2 535
4. (3) Roddick (USA)
2 420
5. Davydenko (RUS)
2 295
6. Ljubicic (CRO)
2 025
7. Coria (ARG)
1 985
8. Gaudio (ARG)
1 880
9. (14) Blake (USA)
1 825
10. (9) Agassi (USA)
11. Ferrer (ESP), 1 700 ; 12. (18) Gasquet, 1 595 ;
13. T. Johansson (SUE), 1 585 ; 14. (10) Hewitt (AUS), 1 575 ;
15. (16) Ferrero (ESP), 1 550 ; 16. (17) Stepanek (RTC), 1 530 ;
17. (12) Kiefer (ALL), 1 480 ; 18. (21) Hrbaty (SLQ), 1 470 ;
19. (15) Gonzalez (CHL), 1 470 ; 20. (22) Grosjean, 1 450.
Les autres Françaises du top 100 :
Les autres Français du top 100 :
21. (20) Dechy, 825 ; 24. (23) Golovin, 741 ; 32. (33) Bartoli,
606 ; 47. (48) Razzano, 465 ; 50. Loit, 442 ; 78. (84) Foretz,
333.
29. Monfils, 1 044 ; 37. (35) Mathieu, 853 ; 39. (38) Serra, 837 ;
49. (37) Santoro, 785 ; 53. (52) Clément, 746 ; 82. (79) Simon,
495 ; 83. (88) J. Benneteau, 494 ; 86. (102) Mahut, 459.
Entre parenthèses, le classement précédent, s’il a changé.
Rouge
15 octobre 2001
Bleu
Jennifer Capriati (USA)
17
Jaune
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ALORS QUE, fin 2004, Amélie Mauresmo n’avait pas passé plus de cinq semaines
à la première place mondiale, cette fois, son règne devrait durer au minimum dixsept semaines, jusqu’à la fin de Wimbledon (le 9 juillet). Par rapport à ses deux
poursuivantes les plus proches, Kim Clijsters et Justine Henin, la Française se
trouve en position très favorable jusqu’à Wimbledon avec beaucoup moins de
points à défendre que ses concurrentes (594 pour Mauresmo, 779 pour Clijsters et
1 682 pour Henin). Comme Clijsters n’entend pas trop jouer sur terre battue et que
Henin n’aura pas l’occasion d’améliorer son total de points actuel puisqu’elle a
tout gagné sur terre l’année dernière, on ne voit pas comment Mauresmo pourrait
se faire rejoindre d’ici à Wimbledon. Il faudrait vraiment une série de catastrophes
(blessure ou méforme totale) pour qu’elle cède sa place de numéro 1. La perspective de ne pas être inquiétée de sitôt devrait en plus lui ôter toute pression et donc
lui permettre d’aborder les prochains tournois en toute décontraction. – A. D.
Tracy Austin (USA)
22
Noir
Bleu
Noir
ENTREPRISES,
ALAIN DEFLASSIEUX
Justine Henin (BEL)
45
Programmée pour durer
ORANGE
té du jeu et de la joueuse. Cette
reconnaissance-là m’a fait très plaisir, d’autant que ces manifestations
ne sont pas venues uniquement de la
part de joueuses que je connais très
bien et avec lesquelles je m’entends
bien. D’autres aussi, qui sont habituellement plus réservées, sont
venues me voir et je ne m’y attendais
pas. Donc, est-ce qu’il y aura de nouveau des félicitations en arrivant à
Miami ? Peut-être… On verra une
fois sur place. »

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