mauresmo sur le toit du monde
Transcription
mauresmo sur le toit du monde
1 Bleu Rouge Noir Jaune TENNIS (Photo Lionel Hahn/L’Équipe) MAURESMO SUR LE TOIT DU MONDE À vingt-six ans, Amélie Mauresmo a retrouvé depuis hier la première place du classement WTA, qu’elle avait déjà occupée en 2004 durant cinq semaines. Cette fois, son règne pourrait durer au moins jusqu’à l’été. (Pages 15 et 16 et notre éditorial, page 2) *61 ANNÉE - N 18 895 0,80 e o France métropolitaine www.lequipe.fr Mardi 21 mars 2006 T 00106 - 321 - F: 0,80 E 3:HIKKLA=[UU]U^:?k@d@c@l@a; LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE LYON A DE L’APPETIT LE JOURNAL DES BLEUS L’OL, qui reçoit Bastia ce soir (21 heures) en Coupe de France, Toulouse samedi en L 1, Milan mercredi 29 mars en Ligue des champions, va vivre une des semaines les plus palpitantes de son histoire avec un seul but : gagner. (Pages 2 et 3) (Photo Pascal Rondeau) (Page 14) RUGBY JAUZION SALUE LE TOURNOI DES BLEUS (Page 11) NATATION Juninho, poings serrés, sera encore ce soir le chef d’orchestre de la formation lyonnaise face à Bastia en Coupe de France. François Clerc (à droite) et Éric Abidal (à l’arrière-plan) seront, quant à eux, laissés au repos en vue des prochaines échéances nationale et européenne. (Photo Stéphane Mantey) LEISEL JONES BRASSE LES RECORDS (Page 12) L’ÉQUIPE semaine : ALLEMAGNE, 2 ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,3 ; AUTRICHE, 2 ; BELGIQUE, 1,5 ; ESPAGNE, 1,75 ; GRÈCE, 1,95 ; ITALIE, 1,7 ; LUXEMBOURG, 1,5 ; PAYS-BAS, 2 ; PORTUGAL CONT., 1,8 . Bleu Rouge Noir Jaune Rouge LES QUATRE VÉRITÉS D’ECCLESTONE Bleu Rouge FORMULE 1 Jaune Bleu Jaune (Page 6) Noir Noir ZIDANE, OBJECTIF MONDIAL 2 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale) – LYON - BASTIA (L 2) LE DESSIN Lyon sait où il va L’OL s’est préparé depuis l’intersaison pour les nombreuses échéances qui l’attendent d’ici à mai. LYON – de notre envoyé spécial permanent COMME C’EST LE CAS depuis la fin des années 90, c’est à Tignes (Haute-Savoie), aux premiers jours de l’été, que beaucoup de choses se dessinent pour les Lyonnais en matière de travail foncier. Après ce stage initial, les Gones remettent les bouchées doubles en janvier, selon une méthode et un calendrier maîtrisés par le préparateur physique, Robert Duverne. « C’est là, effectivement, que nous emmagasinons des forces pour finir le mieux possible, témoigne ce dernier. Il s’en suit fatalement une période un peu laborieuse, le temps que les joueurs digèrent le travail accompli à ce moment-là. » Cette saison s’y est ajoutée une série de blessures affectant surtout les défenseurs (Abidal, Réveillère, Caçapa, Berthod, Monsoreau) ainsi que de mauvaises conditions d’entraînement. Et, comme le note Duverne, un challenge supplémentaire : « Habituellement, nos préoccupations essentielles, à cette époque, sont le Championnat et la Ligue des champions. Cette fois, l’Olympique Lyonnais vise la finale de la Ligue des champions au Stade de France et celle de la Coupe de France. » L’ÉDITO L’air de la « préparation invisible » LE RÊVE DE MAURESMO A puté plus de deux cents matches sous le maillot lyonnais. De ce parcours, il retient « les matches de Coupe d’Europe – la qualification contre la Lazio (1995) –, les deux finales de Coupe de la Ligue (1996 et 2001) et le soir du sacre contre Lens (2002) ». Défenseur sobre, Laville savait donner le ton d’un match d’un premier tacle, dans un rôle d’intimidateur très apprécié par son ami Coupet. « Je suis ravi qu’il revienne à Gerland, lançait hier le gardien de l’OL. Il est tout à fait capable de me mettre un but d’un gros “coup de casque”, en me faisant rentrer dans la cage. » L’histoire de Laville était parfaite jusqu’à une rupture des ligaments croisés antérieurs du genou droit, le 7 novembre 2000 contre Olympiakos (1-0). D’autant plus cruel que cette victoire avait permis à Lyon de se qualifier pour la seconde phase de la Ligue des champions, pour la première fois de son histoire. L’OL entrait dans une nouvelle ère, sans lui. Absent des terrains pendant presque un an, il ne put ensuite regagner sa place de titulaire au sein de la défense de l’OL, qui a recruté Caçapa en janvier 2001. Il était venu fêter le titre 2003 Il disputa treize matches de Division 1 en 2001-2002 et ne rentra en jeu que pour les dernières secondes lors de la « finale » du Championnat 2002, contre Lens (3-1). « Quand on a passé six saisons comme titulaire et qu’on se retrouve sur le banc, c’est un peu difficile à vivre, reconnaît-il aujourd’hui. C’était peut-être la fin de mon cycle à l’OL et l’équipe tournait bien sans moi aussi. Mais je ne me voyais pas rester des années sur le banc. » En janvier 2003, il prit la direction de Bolton. Mais il était quand même à Gerland, le 24 mai, pour fêter le deuxième titre lyonnais, auquel il a modestement participé avant de partir pour l’Angleterre. À l’échauffement, Grégory Coupet avait même revêti son maillot, floqué du numéro 4. La suite fut moins joyeuse. Après cinq matches de Championnat anglais, il rechuta en septembre : nouvelle rupture des ligaments croisés, au genou gauche cette fois. Il revint à Lyon, encore, pour l’opération puis la rééducation. Après un prêt de deux mois à Coventry, il a rejoint Bastia cet été. Ce soir, il revient à Lyon, toujours, mais pour jouer cette fois. « On veut tous vivre une bonne soirée mais pas passer pour une équipe de copains, dit-il. Si on en prend quatre ou cinq, je l’aurai quand même en travers de la gorge. » Car l’OL qu’il retrouve ce soir n’est pas celui qu’il a quitté. « Ce qui est d’autant plus beau, c’est qu’ils ne grillent pas les étapes, ils les passent une à une, chaque année. Et tant qu’il y en aura, ils les franchiront. » Laville est admiratif. Pas amer, même si son histoire n’a pas accompagné jusqu’au bout celle de l’OL. LIONEL DANGOUMAU MARDI 14 MARS Lyon - la Duchère(CFA) - PARIS-SG ........................................................................ 0-3 AUJOURD’HUI 18 H 15 Colmar (CFA 2) - Rennes (à Mulhouse, Eurosport) 20 HEURES Nantes - Dijon (L 2) 21 HEURES Lyon - Bastia (L 2) (Eurosport) DEMAIN Marseille - Sochaux (TF 1) 17 HEURES 20 HEURES Calais (CFA) - Brest (L 2) (à Boulogne-sur-Mer) AS Vitré (CFA) - Lille (à Rennes) 20 H 45 Montpellier (L 2) - Bordeaux (L 1) (Eurosport) Le tirage au sort des quarts de finale (mardi 11 et mercredi 12 avril) sera effectué dimanche26 mars par Miss France 2006, Alexandra Rosenfeld,à 11 h 45 dans l’émission Téléfoot, sur TF 1. Les demi-finales seront disputées mardi 2 et mercredi 3 mai tandis que la finale se déroulera samedi 20 mai à Saint-Denis, au Stade de France. NANTES - DIJON (L 2) 6 2 6 5 8 5 8 6 P Paris 7 Metz M t 5 Strasbourg Sans perspective en Championnat, Nantes mise tout sur la Coupe. AUJOURD’HUI, 20 HEURES, STADE DE LA BEAUJOIRE 10 7 12 8 La Roche hellle Mulhooouse use FFoot (Coupe dde FFrannce),) 137 Colmar re reç eçoit eç çoit Ren ço Rennes Tourss 13 9 12 14 Cl ont ClermontFeerrand Ferrand errand Limog ogees 13 8 Booordeaux Bordeaux rdeaux 16 12 8 5 8 6 Rennees Nantes Foot oot (Coupe dde FFrance),) reç re eçço çoit Dijonn 9 5 Reims Le Havre vre Brest La Coupe ou la lie Lille 6 3 Cherbourgg avec 15 8 15 Lyyonn Fooott (C (Coupe C dde FFrance)), reeçoit eço ço Bastia 14 6 12 8 Montpellieer iar Grisaille et hum midité Biarritz Toulouse sur les régions 14 méditerranéennes avec des aversees 11 15 sur les Cévennes. Temps froid de la 9 Normandie à la Bretagne et à l’Alsace, avec Perpignan des pluies de plus en plus régulières. Aversees nombreuses de l’Aquitaine au Massif central et à la Franche-Comté. De Midi-Pyrénées aux Alpes, temps emps plus lumineux avec quelques éclaircies. Vl e Valence Valen 16 10 15 10 Nice Marseillee Mar Ajaccio 17 11 NANTES: Landreau(1) (cap.)–Pierre (2),Cetto (4),Guillon (5), Signorino(3) – Faé ou Da Rocha (7), Ca (8), Toulalan (6), Rossi ou Quint (11) – M. Diallo (10), Oliech (9). Remplaçants : Heurtebis (g.) (16), Delhommeau (12), Da Rocha ou Faé (13), Quint ou Rossi (14), Bamogo (15). Entraîneur : S. Le Dizet. DIJON : Perraud (1) –Ponge (2), A. Ba (4) (cap.), Vosahlo (5), Kajima (3) – Livramento (7),Larcier(6),Linares(8),Masson(11) –Asuar(10)–Esteves (9).Remplaçants: Mouko (g.) (16), Benon (12), Avezac (13), Laurent (14), Mangione ou Ibisevic (15). Entraîneur : R. Garcia. Arbitre : M. Thual. NANTES – de notre correspondant permanent DRÔLE D’AMBIANCE pour un décrassage. La veille, samedi, Nantes a décroché un nul au Mans (0-0). Le résultat n’est pas mauvais. Les commentaires ne sont pas bons. Une nouvelle fois, les Canaris, actuels 14e de Ligue 1, ont montré trop de lacunes, trop peu construit, trop hésité pour donner un autre relief à ce point. Alors, c’est mi-figue, mi-raisin. Un coach sur la réserve, un Signorino sur la défensive, des « envies de se révolter » au cœur. Se révolter ? Contre un quotidien morne, un contenu irrégulier, des ambitions en jachère alors que la Coupe de France s’avance, seul horizon de promesses, seule échéance mobilisatrice dans un groupe où les partants potentiels se comptent très nombreux. « On a le couteau sous la gorge, estime Mickaël Landreau. Cette compéti- tion est très importante pour le groupe. Il a besoin de quelque chose de positif. » « Ça peut éclairer la saison, reconnaît Franck Signorino. Même si ça n’enlèvera rien au reste, on en est conscients. En Championnat, l’objectif présidentiel (la neuvième place), on ne se focalise plus trop dessus (Le Mans est à neuf points). À sept journées de la fin, on ne peut rien attendre d’exceptionnel dans la manière. Mais, en Coupe, ce ne sont pas toujours les plus talentueux qui vont au bout. Regardez Nice et Nancy, finalistes en Coupe de la Ligue. » Vosahlo, vieil habitué Seulement, pour atteindre les quarts, il faut éliminer Dijon. Le cinquième de Ligue 2 fait presque peur. Serge Le Dizet parle d’une « équipe de copains, un hérisson dans une spirale positive, un bloc très costaud qui se projette bien ». La meilleure formation de L 2 à l’extérieur est adossée à des certitudes qui manquent tant aux Canaris. Elle ressemblerait bien à Metz, qui vint pourrir la fin de saison nantaise il y a trois ans (0-2, en quart de finale de Coupe de la Ligue 2003). Ou de ce Valenciennes (L 2), dont Nantes se débarrassa à grand peine en janvier (2-1). D’ailleurs, contre les blocs regroupés, le FCNA, souvent incapable de forcer un verrou, ne s’amuse jamais. Plutôt que de se référer au triste match du Mans, les Nantais repenseront à leur version lilloise. Le 12 mars contre le LOSC (1-1), ils avaient affiché davantage d’engagement et de conviction. « Il faudra s’en rapprocher, demande Le Dizet. Être capable de s’offrir des occasions par les décalages et la maîtrise, mais aussi de s’appuyer sur une capacité à percuter. On n’a pas à calculer. Seule la qualification sera belle. » Olivier Quint enchérit, réaliste : « On n’a pas le droit de se faire éliminer. Ça ferait tache. Notre seule chance, c’est cette Coupe de France. » Ce que son entraîneur exprime comme une invocation : « Il faut s’efforcer de maintenir cette flamme. » Sinon le printemps sera bien frais. JEAN-DENIS COQUARD (avec P. C.) Le défenseur dijonnais va revoir la Beaujoire, sept ans après une demi-finale perdue avec Nîmes (0-1). LA QUESTION D’HIER Frédéric Michalak a-t-il encore progressé pendant le Tournoi des Six Nations ? OUI ............................................................................................ 64 % NON ........................................................................................... 36 % (nombre de votants : 59 135) Selon le résultat de vos votes sur lequipe.fr par SMS. DIJON – de notre correspondant ÊTRE NÎMOIS, c’est être aussi marqué au fer rouge par l’estampille « Coupe de France ». Avec les Crocodiles, Vosahlo (31 ans) a disputé une finale en 1996 (perdue contre Auxerre, 1-2), un quart en 2000 (à Bordeaux, 0-1) et deux demies (en 1999 face à Nantes, 0-1, et en 2002 contre Lorient, 0-1). Des rendez-vous manqués les uns après les autres, souvent pour pas grand-chose. L’ancien Nîmois a donc appris lors du tirage au sort des huitièmes de finale qu’il allait refaire le voyage à Nantes sept ans plus tard, dans un stade où il avait vu ses espoirs de disputer une nouvelle finale s’envoler à vingt minutes de la fin. « On avait tenu plus d’une heure et je crois que c’est Nicolas Savinaud qui avait marqué l’unique but de la partie », se souvient ce Nîmois pur jus, recruté par Dijon en juin après trois ans à Ferrol (Ligue 2 espagnole). « Cette demi-finale, je n’en garde pas un grand souvenir, continue-t-il. Avec le recul, je réalise que nous ne nous étions pas assez lâchés. Il y avait une finale au bout et, malgré cela, on avait fait preuve de trop de prudence. » À l’époque, Nîmes avait pourtant assuré son avenir en Ligue 2 depuis plusieurs semaines. Pourtant, les Gardois avaient passé l’essentiel de leur temps à jouer avec le frein à main, sans jamais poser de gros problèmes aux Canaris. Avec Dijon, libéré des tracas du maintien et qui n’a pas abandonné l’idée de mon- PAGE 2 ter en Ligue 1, le très posé Méridional n’espère rien d’autre qu’une attitude nettement moins attentiste. A priori, les Bourguignons, demi-finalistes en 2004 alors qu’ils évoluaient en National – et très à l’aise cette saison à l’extérieur –, n’ont pas l’intention de tout miser sur le béton. « Et, surtout, nous ne sommes pas une équipe défensive, reprend Vosalho. On vient à Nantes pour tenter de se qualifier. Cela passe par l’audace. L’essentiel, c’est de n’avoir aucun regret. Avec Nîmes il y a sept ans, j’aurais préféré perdre 3-1 ou 4-1 en attaquant que 1-0 en défendant ! » Vosahlo, qui a fait son nid au sein d’une défense privée ce soir de Grégoire et de Tacalfred, ne veut surtout pas que l’histoire se répète. ALEXIS BILLEBAULT 1,01€ /appel depuis un fixe - Conditions sur 118008.fr MARDI 21 MARS 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge IL REPRÉSENTE TOUT UN PAN de l’histoire récente de l’Olympique Lyonnais. Du centre de formation au brassard de capitaine, des premiers exploits européens au titre de mai 2002, Florent Laville, trente-deux ans, a tout connu à Lyon. « C’est ma deuxième famille : je suis arrivé à quinze ans et parti à vingt-neuf », résume-t-il dans une belle ellipse. Parti en 2003, il restera sans doute comme le joueur le plus représentatif de ces années lyonnaises, prémices de la consécration. Ce soir, une petite banderole saluera d’ailleurs son retour dans le virage nord de Gerland. « Il représente beaucoup pour nous, explique Guillaume Amprino, membre des Bad Gones. Il était là pendant la période ingrate et il fait partie des fondations. C’est vraiment un symbole. » De sa première apparition chez les professionnels, en mars 1994 contre Monaco (1-0), match au cours duquel il marquait Jürgen Klinsmann, à son départ pour l’Angleterre, Laville a dis- Bleu Florent Laville, joueur emblématique des années 90 à Lyon, revient ce soir à Gerland avec Bastia. Jaune Rouge Jaune LA MÉTÉO Retour d’un symbole L’image date de juin 2005, mais elle illustre en partie la préparation de l’Olympique Lyonnais au très dense début de printemps 2006 qui l’attend. Le travail foncier accumulé par Jérémy Berthod, Hatem Ben Arfa (au premier plan, de gauche à droite) et leurs coéquipiers en stage à Tignes doit leur permettre d’encaisser physiquement le choc jusqu’à la fin de la saison. (Photo Richard Martin) Noir Bleu Noir MÉLIE MAURESMO est à nouveau numéro 1 mondiale. Et c’est une immense performance. Depuis 1975, année où fut créé ce classement, elles ne sont que quinze à avoir atteint ce sommet. Quinze en trente et un ans ! Avant elle, jamais une joueuse ou un joueur français, même le meilleur Yannick Noah, n’avaient occupé ce rang. En fait, il faudrait remonter à l’incomparable Suzanne Lenglen, la diva des Années folles, sans pour autant, justement, oser la moindre comparaison. C’était le temps des Mousquetaires, quand Charles Lindbergh franchissait pour la première fois l’Atlantique... Personne ne peut être comparé à la légende. Amélie Mauresmo est numéro 1 mondiale. Elle n’est pas la seule dans le sport français, dans une discipline individuelle. Laure Manaudou (natation), Sébastien Loeb (rallye), Fabrice Jeannet (épée), Ladji Doucouré (110 m haies) bien sûr et même Christine Arron (100 m et 200 m), pour ses cinq victoires en Golden League, peuvent revendiquer le même rang. En tennis, cependant, être numéro 1 revêt un sens particulier, là où, dans d’autres sports, ce n’est qu’un classement en passant, une joie en rien comparable à une médaille d’or olympique. En tennis, c’est un objectif puissant, au même titre que de remporter un tournoi du Grand Chelem. Une véritable ambition, sinon un aboutissement. La jeune Amélie Mauresmo, on veut dire celle qui intégra la section sport-études du lycée de Blois à onze ans, ou celle qui devint championne du monde juniors en 1996, s’était fixé trois objectifs : gagner la Fed Cup, remporter un tournoi du Grand Chelem, devenir numéro 1. Elle a réalisé ses rêves, même si Krajicek, Clijsters et Henin en finale ont dû abandonner face à elle pendant l’Open d’Australie. À la rigueur, elle pourrait répondre aux grincheux que sa victoire au Masters, en novembre 2005, est, elle aussi, unique dans l’histoire du tennis français. Maintenant, Amélie Mauresmo, qui fut souvent la proie de ses cauchemars, doit continuer à rêver. Par exemple, de faire un Roland-Garros magnifique. Pas pour le bonheur de déguster un château-yquem 1937, mais parce qu’une jeune femme capable de déclarer : « Je pense que les qualités humaines de base, la gentillesse, la générosité, l’envie de faire du bien autour de soi, sont compatibles avec la gagne », le mériterait. Depuis le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des champions, le staff olympien demande au groupe de continuer à prendre les matches les uns après les autres, sans se tromper de cible, sans penser trop tôt à la double confrontation avec Milan. Avant l’expédition à Sochaux, Gérard Houllier avait ainsi pris soin de souligner : « Pour moi, aujourd’hui, c’est le match le plus important de la série qui nous attend. Après quoi, il y aura Bastia, en Coupe de France, puis Toulouse. Et, après seulement, il s’agira d’entrer dans la préparation de notre match aller contre Milan. » Coïncidence liée aux tirages au sort : Lyon va enfin jouer à domicile ce soir en Coupe de France avant d’accueillir Toulouse, samedi, puis Milan, en grandes pompes, mercredi prochain. Bref, Gerland va être réquisitionné trois fois en l’espace de huit jours. De quoi soustraire Juninho et les siens à une mise au vert au moins ? « Il n’en est pas question, répond Patrice Bergues. Les joueurs ont compris la nécessité de ces mises au vert, y compris pour les matches à domicile. Il faut parfois savoir faire des sacrifices. Et si on peut admettre qu’il peut y avoir une forme de lassitude à répéter ce type de rendez-vous, le sacrifice en vaut la chandelle, non ? Sans compter que le groupe vit bien ensemble et ces mises au vert se passent donc toujours sans problème. » De toute façon, quand, le lendemain, le résultat est positif, c’est obligatoirement parce que la méthode est bonne. Preuve que le staff médical a fait du bon boulot, il ne reste plus que Berthod à l’infirmerie, puisque Caçapa et Réveillère sont de nouveau opérationnels en pro tandis que Monsoreau sera de retour à l’entraînement demain. Voilà qui va donc donner à Houllier la possibilité de faire tourner son effectif au gré des adversités, des états de forme et des nécessités de la récupération. Compte tenu de la fréquence des rencontres à venir, les Lyonnais vont d’ailleurs finalement passer plus de temps, dans la quinzaine qui arrive, sur les tables de massage, sur hometrainer ou à se « décrasser » les muscles que ballon au pied sur l’un des rectangles verts de Tola-Vologe. « En tout cas, en ce qui concerne la façon de préparer nos matches, on ne va rien changer, d’autant que tout a déjà été planifié depuis un moment. On sait où on va. Autrement dit, on n’a pas attendu aujourd’hui pour savoir que nous allons tourner à trois matches en huit jours, que nous allons devoir gérer les temps de jeu, consacrer du temps à la récupération », confirme Patrice Bergues. Nul doute aussi que Gérard Houllier va fredonner un peu plus fort l’air de la « préparation invisible » pour recommander à ses gars de vivre le plus sainement, le plus sereinement possible, les deux mois à venir, qui peuvent être historiques. De là à croire que Milan a été mis entre parenthèses depuis le tirage au sort de Paris, il ne faut pas exagérer. Dimanche, Bruno Genésio était à Udine pour superviser les Rossoneri, après que Rémi Garde eut commencé à décortiquer le chantier à l’occasion du dernier Juventus - AC Milan (0-0). Et, le week-end prochain, les Milanais seront supervisés contre la Fiorentina. Avant que l’OL rentre dans le vif du sujet. – C. C. 3 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale) LYON - BASTIA (L 2) Le grand huit Lyon entame ce soir, face à Bastia, une semaine cruciale : trois matches en huit jours et Milan pour finir. Lyon va recevoir trois fois en l’espace de huit jours dans les trois dernières épreuves que l’équipe peut encore remporter. Les joueurs ne veulent pas encore regarder au-delà du huitième de finale contre les Corses et rêvent surtout, dans cette compétition, d’atteindre le Stade de France, le 20 mai. Trois jours pile après la finale de la Ligue des champions à Paris, autre objectif présidentiel… Un triplé à portée de main Lyon En direct sur Eurosport Bastia Arbitre : M. Kalt 4 Diatta 9 7 2 Benzema Barthélémy Haas 8 5 1 Cooupet Cou ouupet Juninho Caçapa cap. 10 Tiago 11 Fred 3 Cris 6 Pedretti 2 Réveillère 10 6 Meslin Matingou 4 Laville av 1 Pennete nneteea eaauu eau 9 8 5 André cap. Ghisolfi Maire 7 11 3 Govou Diane Lorenzi Remplaçants : Vercoutre (g.) (16), Clément (12), Malouda (13), Ben Arfa (14), Müller (15). Entraîneur : G. Houllier. Absents : Berthod (cuisse), Monsoreau (reprise), Clerc, Wiltord, Carew, M. Diarra, Abidal (repos). Suspendu : aucun. Remplaçants : J.-L. Leca (g.) (16), Y. Gomez (12), Sauget (13), Colombo (14), Ben Saada (15). Entraîneur : B. Casoni. Absents : Camadini (orteil), Jau (voûte plantaire), Cherrad (sanction disciplinaire). Suspendu : Née. Retour de Caçapa et Réveillère Un groupe réduit Gérard Houllier a opté pour un coaching en profondeur pour ce huitième de finale, ce qui permettra à Réveillère et surtout Caçapa (absent depuis le 19 janvier) d’effectuer leur grand retour après leurs blessures. Diatta et Benzema, titulaires, voire Clément et Ben Arfa, sur le banc, retrouvent une chance de s’exprimer. – C. C. Bernard Casoni, qui, compte tenu de diverses indisponibilités, dispose d’un groupe réduit, a apporté uniquement quelques petites retouches à la composition de son équipe. On notera ainsi le retour du Suisse Haas et la titularisation du jeune Barthélémy. Par ailleurs, Gomez et Sauget reviennent dans le groupe après leurs blessures. Ils seront sur le banc. – M. D. G Prix des places : 5, 12, 16 et 20 GÉRARD HOULLIER ne lâche rien. Avant de songer au Milan en Ligue des champions, il veut éliminer Bastia et s’assurer de jouer les quarts en Coupe de France. « On veut gagner cette Coupe » LYON – de notre envoyé spécial permanent « CINQ JOUEURS MÉNAGÉS (Clerc, Abidal, Diarra, Wiltord, Carew), Réveillère et Caçapa de retour après blessures, c’est un OL new-look qu’on va voir ce soir face à Bastia ? – Caçapa et Réveillère sont effectivement de retour après avoir joué deux fois en CFA la semaine dernière. Quant aux cinq joueurs qui ne figurent pas dans le groupe, vous remarquerez qu’ils ont constamment été sur la brèche depuis le début février. Cela entre dans le cadre des indispensables rotations destinées à permettre à chacun de conserver un maximum de fraîcheur jusqu’au bout. On a vraiment besoin de tout le monde pour aller au bout de nos intentions. – Que vous inspire cette équipe de Bastia ? – C’est une équipe à prendre très au sérieux, sachant que les leaders de L 2 valent une équipe de la deuxième moitié de tableau de L 1. Joël Bats m’a rappelé que, en 2002, Lyon devait ne faire qu’une bouchée de Châteauroux, et c’est Châteauroux qui était passé (0-2, en seizièmes de finale). De même, ça devait être facile d’éliminer Denizli la même année et c’est Denizli qui s’était qualifié (0-0, 0-1, en seizièmes de finale de la Coupe de l’UEFA). Tout ça pour dire que, le premier risque, c’est nous-mêmes, que nous avons des devoirs et des responsabilités. Il faut aborder ce match avec le sérieux, la vigilance, la détermination et l’intensité requis. L’objectif est clair, c’est aller au Stade de France disputer la finale et gagner cette Coupe de France. Mais pour commencer, il faut éliminer Bastia. Ce qui reste à faire. – Avez-vous supervisé Bastia ? – Tout à fait, et à plusieurs reprises. On sait qui est suspendu, qui est en forme. On sait même qui se charge des touches longues. – Vous vous baladez en Championnat. La Coupe est-elle si différente pour une équipe comme Lyon ? – Bien sûr ! Cela étant, depuis Ajaccio (3-1), l’équipe est montée d’un cran. Et on veut que cela continue ainsi. « On vise à faire toujours mieux » – En huit jours, Lyon va être impliqué dans les trois compétitions que vous espérez remporter. Avez-vous une méthode pour faire le tri entre tous ces objectifs ? – La méthode est simple : on joue pour gagner. Pour cela, on se prépare du mieux qu’on peut, on fait tourner, on vise à faire toujours mieux, sans négliger la préparation invisible, qui est elle aussi très importante. Je remarque aussi qu’après la victoire de Milan à Udine (4-0), Ancelotti a beaucoup insisté sur la qualité de sa défense. Je vois donc que je ne suis pas le seul à dire ça après une large victoire. Bien défendre à onze, c’est la base de tout, de même qu’une bonne relance depuis l’arrière, ce qui est le cas avec Cris et Müller. – Une dérogation a été accordée aux futurs sélectionnés à la Coupe du monde pour leur permettre de jouer la finale de la Ligue des champions. Mais rien n’a encore été décidé pour la finale de la Coupe de France, trois jours plus tard, le 20 mai. Cela vous inquiète-t-il ? – J’espère que le bon sens l’emportera. Mais si on devait interdire aux internationaux retenus pour la Coupe du monde de participer à la finale de la Coupe de France, nous passerions outre. Allez dire à un Coupet, un Wiltord, un Malouda ou un Juninho qu’il ne peut pas jouer la finale de la Coupe ! La Coupe fait partie de nos objectifs. La totalité du groupe est concernée. » CLAUDE CHEVALLY MARDI 21 MARS 2006 PAGE 3 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge 21 : 00 Stade de Gerland Bleu Rouge HERVÉ PENOT (Avec V. D.) Afin d’entretenir l’espoir de remporter une compétition qui échappe à l’OL depuis 1973, les Lyonnais Fred (à gauche) et Malouda (au second plan), ici face à Ajaccio au tour précédent, auront à cœur d’éliminer Bastia. (Photo Bruno Fablet) Jaune Bleu Jaune Les sept jours qui s’avancent pourraient déjà marquer un pan de l’histoire du club. Un triplé est encore à portée de main et même en position d’outsider total en Ligue des champions, l’OL, emmené par un Gérard Houllier ambitieux et expérimenté, croit en ses chances. Porto, Liverpool, pas supérieurs à Lyon, ont tracé des sillons magiques lors des deux dernières éditions, repoussant ainsi les limites du possible. Une bonne nouvelle pour Lyon est, en sus, venue de la FIFA, qui avait obligé dans un premier temps les fédérations nationales à faire reposer leurs internationaux du 14 au 21 mai. Après la dérogation accordée pour la C 1, un arrangement semble sur la bonne voie pour la finale de la Coupe de France. Sepp Blatter devrait laisser toute latitude aux fédérations concernées. En clair, le Brésil (Juninho) ou la Suisse (Müller) pourraient refuser de laisser leurs hommes à disposition de leur club, mais Jean-Pierre Escalettes n’aurait pas l’intention de contraindre ses Bleus au repos. Cette décision devrait satisfaire Coupet, Abidal ou Malouda, entre autres, qui se reposeront après le séjour mondial en Allemagne… Tout concourt donc à optimiser les chances des champions de France. En cette période faste, Lyon survole la compétition nationale et même internationale. Le PSV, sans Van Bommel, Vogel, Bouma, Park, Lee… était certainement moins fort qu’en 2005 mais la démonstration de l’OL (1-0, 4-0) recelait d’idées forces. Depuis, le club a enchaîné deux succès contre Metz et à Sochaux sur le nouveau tarif maison (4-0). Pas sûr que Bastia prendra donc beaucoup de risques à Gerland à la vue des dernières statistiques de l’ultime représentant hexagonal sur le continent. Attention ! c’est souvent dans ces périodes d’euphorie que se nichent des incidents imprévus. Dès le succès à Sochaux, samedi, Houllier a donc insisté sur la force défensive du groupe, sur la solidarité des hommes. Ce n’est pas un hasard. L’entraîneur tenait à rappeler ses priorités. Pas question de laisser certains se griser devant des commentaires trop élogieux. À l’heure de récupérer Réveillère, Govou, Caçapa – le capitaine effectuera sa rentrée aujourd’hui –, puis bientôt Berthod ou Monsoreau, revenus de blessure, Lyon, affamé, va attaquer les deux mois qui comptent dans un esprit de conquête. Dans le Doubs, il suffisait de regarder Sylvain Wiltord : l’international trentenaire demanda, gestes à l’appui, à ne pas être remplacé et il n’hésita pas à un sprint défensif dans les pieds de l’adversaire à la fin d’une rencontre déjà scellée. Wiltord représente le modèle déposé lyonnais, l’esprit local. Comme Coupet, Cris, Diarra ou Malouda, très fort depuis qu’il s’est senti menacé par un passage sur le flanc gauche de la défense... Lyon ne risque donc pas de sous-estimer Bastia. Une victoire serait le meilleur moyen de confirmer la dynamique positive. Pour les joueurs, le Milan est encore très, très loin, même s’il se rapproche à grande vitesse… Noir Noir LES RÉPUTATIONS des futurs adversaires dessinent des défis opposés, presque deux mondes du jeu. L’univers d’une Ligue 2 française rugueuse pèse d’un faible poids sur la balance face à un Calcio talentueux. Mais les Lyonnais se moquent des réputations établies. Ils puisent leur force dans le respect permanent de leurs rivaux : c’est même l’acte fondateur de leur philosophie, le sens de leur vie de groupe. La semaine qui s’ouvre va guider l’OL vers ses défis pluriels. Contre Toulouse, samedi, énième épisode d’une Ligue 1 qui devrait s’achever comme d’habitude depuis quatre ans par une fête place des Terreaux, sur le parvis de l’hôtel de ville, dans la foulée de l’ultime match contre Le Mans, le 13 mai, l’erreur sera encore permise. En revanche, elle ne le sera pas ce soir, contre Bastia, et quasiment interdite, dans huit jours, devant le docteur ès C 1 milanais, sextuple vainqueur de l’épreuve. Les Corses se dressent en premier obstacle sur la route du Stade de France et les Lyonnais les prennent très au sérieux. Au cœur de la galaxie olympienne, la Coupe de France représente un trophée à part, une rareté seulement arrachée à la concurrence en 1964, 1967 et 1973 et attendue aujourd’hui dans les armoires locales… Grégory Coupet, au sens patriotique très développé, l’a toujours considérée comme un objectif majeur et les éliminations successives, ces saisons passées, l’avaient réellement affecté. Exemple : il a accepté dans une concession rare, quand on connaît le personnage, de laisser sa place en Coupe de la Ligue à Rémy Vercoutre, mais jamais il n’aurait prêté ses gants dans l’autre épreuve à élimination directe. Bastia ou le Milan doivent représenter à peu près les mêmes périls à ses yeux, les mêmes difficultés dans sa course au double bonheur. Bien sûr, l’AC Milan offrira une résistance bien plus affirmée aux rêves lyonnais d’une autre finale à Saint-Denis. Une ville, un club salivent de se frotter au talent, au potentiel, aux individualités italiens avant de vaincre Barcelone, logique favori devant Benfica dans l’autre quart de finale et de prendre ensuite le TGV, direction Paris, dans une esquisse de perfection. Jean-Michel Aulas n’a pas encore réservé l’hôtel parisien qui pourrait accueillir les quadruples champions de France entre le 17 mai, jour de l’apothéose de la Ligue des champions, et le 20, jour de la fête nationale. Pas sûr qu’il y songe, d’ailleurs… Il y a une forme de symbolique dans ces rendez-vous si proches sur la pelouse des Bleus qui laisse Lyon à ses rêves les plus fous, à ses espoirs les plus absolus. 4 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale) COLMAR (CFA 2) - RENNES Au bonheur de Colmar CONSEIL DE L’ÉTHIQUE PSG-OM examiné le 3 avril En quête d’un nouvel exploit face à Rennes, les « Verts » alsaciens savourent chaque jour les délices de la Coupe. AUJOURD’HUI, 18 H 15, À MULHOUSE, STADE DE L’ILL COLMAR : C. Milliet (1) – Nemouchi (2), Enama (4), V. Milliet (5), Bikaï (3) – Bader (11), Duperoux (7), Kalathung (6), Kittler (8) (cap.), Mastroianni (10) – Rodriguez (9). Remplaçants : Bury (g.) (16), Ignatowicz (12), Heitzmann (13), Somphouchanh (14), Miolanny (15). Entraîneur : D. Lihrmann. RENNES : Isaksson (1) – Perrier-Doumbé (2), J. Faty (4), Mensah (5), Edman (3) – Mbia (7), E. Didot (6), Källström ou Sorlin (10) – Briand (9), Monterrubio (8) (cap.) – Utaka (11). Remplaçants : Pouplin (g.) (16), G. Bourillon (12), Gourcuff (13), Sorlin ou Källström (14), Y. Hadji (15). Entraîneur : L. Bölöni. Arbitre : M. Cailleux. COLMAR – de notre envoyé spécial À Yaoundé, la maman d’Enama sera devant la télé Tchen Kalathung, ses coéquipiers et les trois entraîneurs colmariens ont résumé en une phrase, à notre demande, ce huitième de Coupe face à Rennes. Ils n’ont pas manqué d’inspiration ni d’humour. Christophe MILLIET : « Il faut prendre du plaisir pour pouvoir en donner aux autres. » Guillaume BURY : « Après avoir gravi un rocher, j’espère que nous escaladerons un menhir. » Andy BIAKÏ : « " Schillik ", nous te vengerons (*), vous pouvez compter sur nous. » Simon ENAMA : « Restons soudés et complémentaires, comme les cinq doigts d’une main. » Christophe HEITZMANN : « Je veux rentrer dans l’histoire du football, le vent soufflera vers l’Alsace. » Lucas IGNATOWICZ : « Je n’ai jamais été aussi près de la Coupe d’Europe. Pour autant, je reste un pinpin. » Vincent MILLIET : « Et, à la fin, ce sont toujours les Verts qui gagnent ! » Quentin ALLARD : « Bientôt à Bernabeu ! » Alexandre DUPÉROUX : « Le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest. Mardi, les Bretons verront la nuit avant les Alsaciens. » Tchen KALATHUNG : « Qui veut du miel doit affronter les abeilles. Dédicace au 68200, cité Wagner ! » Régis KITTLER : « Un événement à la hauteur de mes espérances, mais pas une fin en soi. » Ali NEMOUCHI : « Le travail de tant d’années finit par payer, un rêve de tout joueur amateur. » Sithana SOMPHOUCHANH : « J’espère que mon rêve deviendra réalité. » Jérémy BONTEMPS : « À dix-huit ans, un rêve d’y participer. » Gilles MASTROIANNI : « Spero che lo stadio esploderà. Forza Colmar ! » (« J’espère que le stade explosera. Allez Colmar ! »). Francis MIOLLANY : « Un rêve mais pas un accomplissement. » Mickaël RODRIGUEZ : « Respect au foot amateur. » François BADER : « Ce serait vilain que le stade de l’Ill devienne le stade de l’Ille-et-Vilaine ! » Dominique LIHRMANN (entraîneur) : « Si la foi soulève les rochers, pourquoi ne soulèverait-elle pas les menhirs ? » Bruno SCHERER (entraîneur) : « Entre folie et génie, il n’y a qu’un pas à franchir. Franchissons-le de façon organisée ! » André HERMANN (entraîneur) : « À tou (t)s cœur ! Place à l’émotion. » – J.-M. B. (*) Le 15 mars 2003, Schiltigheim (CFA 2) était éliminé en quart de finale par Rennes (1-2), à la Meinau, devant plus de 26 000 spectateurs. Rennes a déjà donné RENNES – de notre correspondant permanent LA PANCARTE « Traquenard » est affichée sur Colmar. Rennes ne peut pas la manquer. Il sait tout des histoires de « cendrillons » qui rendent citrouilles les clubs de L 1 au coup de sifflet final. Et sur les mérites du club alsacien le rapatrié du Rocher, Olivier Sorlin, est particulièrement alerté : « Les Monégasques ont raté un penalty et sont passés à la trappe à Colmar (0-1, a.p.). On n’aura pas les mêmes circonstances (un terrain à peine déneigé et gelé, le brouillard), mais on est prévenus. D’autant que notre adversaire a eu le temps de se préparer, son match de Championnat (CFA 2) étant annulé. » La décision a provoqué la colère de Laszlo Bölöni sur le thème « équité et Guy Roux » (l’ex-entraîneur d’Auxerre, né à Colmar, ayant accepté de reporter le voyage de l’équipe de l’AJA évoluant dans ce C hampionnat). L’entraîneur rennais se méfie. Il a prolongé le séjour des Bretons dans l’Est après le succès à Metz (1-0) samedi. Il n’a pas changé son groupe de seize (sauf arrivée de dernière minute). Il s’attend à un commando décomplexé : « Colmar, c’est très physique, assure le technicien roumain. Ils pré- parent ce rendez-vous depuis des semaines. Comme dans les pays de l’Est, où on a cette capacité à se concentrer sur un événement avec une force extraordinaire. J’espère que nous aurons un bon terrain (à Mulhouse) et un arbitrage qui limitera les excès physiques. » Rennes craint une réception corsée. Il a déjà donné : lors de son entrée en lice en janvier, contre un autre club de CFA 2, Corte. À l’époque, Rennes ne surfait pas sur la vague actuelle (cinq succès d’affilée en L 1) mais sortait d’un succès historique à Nantes (2-0). Dans un contexte vicié par les insultes racistes, surchauffé par l’ouverture du score des Corses, l’équipe bretonne, largement remaniée, avait galéré. Menée deux fois, elle avait fini par arracher le 3-2 dans les dix dernières minutes. Une expérience dont Bölöni tire le positif : « Certains voulaient qu’on mène 3-0 à la mi-temps, qu’on en mette deux autres en deuxième et voilà ! Ça ne se passe pas comme ça. On a pris un but idiot. On a dû mobiliser des forces spéciales sur un terrain spécial. Moi, je retiens le sérieux qui nous a fait revenir. On va penser à tous ces trucs-là et, logiquement, on doit continuer notre route. » Si Rennes échoue dans le fossé, il ne pourra pas plaider la surprise. JEAN-DENIS COQUARD AGENDA DEMAIN LIGUE 1 (32e journée, matches décalés) COUPE DE FRANCE (huitièmes de finale, suite) Voir page 2 VENDREDI 24 MARS 18 HEURES Bordeaux (2) - Nice (10) (Canal + Sport) LIGUE 2 (31e journée) Voir page 5 NATIONAL (29e journée, match avancé) SAMEDI 25 MARS 20 H 45 Monaco (12) - Paris-SG (8) (Canal +) LIGUE 2 (31e journée, match décalé) Voir page 5 LIGUE 1 (32e journée) 17 H 15 Lyon (1) - Toulouse (15) (Canal +) 20 HEURES AC Ajaccio (19) - Metz (20) Auxerre (4) - Saint-Étienne (13) Lens (7) - Sochaux (16) Marseille (5) - Le Mans (9) Nancy (11) - Nantes (14) Rennes (6) - Troyes (17) Strasbourg (18) - Lille (3) (Ces sept matches sur Foot +) LIGUE 2 (31e journée, match décalé) Voir page 5 NATIONAL (29e journée) DIMANCHE 26 MARS COUPE DE FRANCE 11 H 45 Tirage au sort des quarts de finale (mardi 11 et mercredi 12 avril) dans l’émission Téléfoot sur TF 1. LUNDI 27 MARS LIGUE 2 (31e journée, match décalé) Voir page 5 MARDI 28 MARS LIGUE DES CHAMPIONS (quarts de finale aller) 19 H 45 (20 H 45, HEURE FRANÇAISE) Arsenal (ANG) - Juventus Turin (ITA) (Canal +) Benfica (POR) - FC Barcelone (ESP) (Canal + Sport) MERCREDI 29 MARS LIGUE DES CHAMPIONS (quarts de finale aller) 20 H 45 Lyon - AC Milan (ITA) (TF 1) Inter Milan (ITA) - Villarreal (ESP) (Foot +) europe1.fr ncontournable Du lundi au vendredi 10h30-12h00 Jean-Marc Morandini “Le Journal de la Télé” Parlons-nous Té l é c h a r g e z g r a t u i t e m e n t l e s c h a î n e s P o d c a s t d ’ E u r o p e 1 s u r e u r o p e 1 . f r PAGE 4 MARDI 21 MARS 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge « Qui veut du miel doit affronter les abeilles » JEAN-MARC BUTTERLIN Bleu Après avoir fait chuter les Monégasques en 16es de finale (1-0), les Colmariens – ici Vincent Milliet, Alexandre Dupéroux et Lucas Ignatowicz, de gauche à droite – se verraient bien dompter la meilleure formation de Ligue 1 de ces cinq dernières journées. (Photo Pierre Lahalle) Jaune Rouge Jaune Le deux « bras droits » de Dominique Lihrmann ont assuré. Bruno Scherer, le tacticien, surnommé « Monsieur Zone », a fait réviser les déplacements du bloc, décortiqué la cassette prêtée par Michel Ettore, l’entraîneur des gardiens du FC Metz, dernier adversaire de Rennes (0-1). André Hermann, responsable du physique, a dosé les séances : « Face à un adversaire plus fort techniquement et tactiquement, il faut être capable de répéter les efforts pour combler les espaces. C’est notre seule chance. » Cela suffira-t-il ? « Le fossé est immense, rappelle Lihrmann, mais Noir Bleu Noir IL NE PEUT RIEN arriver de grave aux petits verts de Colmar qui affrontent Rennes, la meilleure équipe de L 1 depuis cinq journées, tout à l’heure à Mulhouse. Depuis qu’ils ont éliminé Monaco (1-0, a.p.), en seizièmes de finale, le 1er février dernier, sur la glace et dans le brouillard, ils gravitent dans une bulle de bonheur. Les amateurs haut-rhinois sont au printemps de leur vie sportive en ce 21 mars, jour qui honore toutes les Clémence, et notre Cendrillon est disposé à y deviner l’esquisse d’un doux présage. Le formidable défi lancé aux Bretons surprend les joueurs de CFA 2 dans l’accomplissement d’une aventure collective rare. Il suffit d’écouter François Bader confier que « le match, ce n’est presque pas le plus important » pour s’en rendre compte. Le buteur des SRC (dix réalisations dans l’épreuve) est, ici, le po r t e - p a r o le d e la b a n d e : « Ce qu’on a vécu ensemble ces dernières semaines, et plus particulièrement ces derniers jours, n’est déjà pas loin de suffire à notre bonheur. » « On aurait juste envie que ça dure toute l’année », ajoute Ali Nemouchi, le défenseur. Sa victoire intime, Colmar la tient donc déjà au moment de croiser la route d’un bolide : Rennes, ses cinq victoires de rang en L 1, les quatorze buts marqués qui vont avec et ce 4-1 extravagant réussi à Gerland, le 25 février dernier. « On entre dans un autre monde, s’exclame Dominique Lihrmann, l’un des trois entraîneurs. L’obstacle paraît infranchissable, mais… » Il s’interrompt. « Il faut peut-être croire aux forces supérieures et au destin qui donne parfois de drôles de rendez-vous . » Le coach colmarien se souvient ici avoir déjà ferraillé avec Lazlo Bölöni, l’entraîneur rennais. C’était il y a dix ans. Il dirigeait alors un club de Division d’Honneur, le FC Illhaeusern : « On a perdu aux tirs au but contre Nancy qui allait monter en L 1. Nancy a mené 1-0, on a égalisé. Dans la prolongation, on est à dix contre onze et on rate un penalty à quelques minutes de la fin. Je n’ai rien oublié de cette journée ni de toutes celles qui ont précédé . » « Doumé » et sa nouvelle équipe sauront-ils, cette fois, aller au-delà de l’improbable ? Ils ont, en tout cas, mis toutes les chances de leur côté, se préparant (presque) comme des professionnels. La remise de leur match, samedi, face à l’équipe C d’Auxerre, obtenue grâce à l’appui de Guy Roux (L’Équipe du 18 mars), a permis l’élaboration d’un plan de bataille minutieux qui a débuté après le succès à La Chapelle-St-Luc (2-1), il y a dix jours. À part le lundi et le jeudi, les vingt joueurs de l’effectif se sont vus quotidiennement. Dimanche matin, les joueurs ont repéré le stade de l’Ill, avant un dernier entraînement, hier soir à Colmar, et la mise au vert dans un hôtel de Rouffach. notre foi l’est aussi. Ce que nous vivons en ce moment sur le plan humain à Colmar est extraordinaire. Je n’ai pas toujours connu ça ici, j’ai eu des moments de découragement. Mais ces joueurs-là, je les aime et ils me le rendent bien . » Contraints à rien mais prêts à tout, les Colmariens s’avancent, mus par une force intérieure. Six d’entre eux, les frères Christophe et Vincent Milliet, François Bader, Gilles Mastroianni, Régis Kittler et Tchen Kalathung retrouvent le stade de l’Ill. Ils ont tous porté le maillot du FC Mulhouse. Aucun, cependant, n’a joué devant 10 000 spectateurs, comme ce sera le cas ce soir. « J’ai acheté 70 billets pour la famille et les amis, raconte le capitaine Kittler. C’est une émotion particulière. À nous de faire vibrer le public comme au tour précédent. J’y crois si nous relevons le défi physique, si nous n’encaissons pas un but trop vite. » Christophe Millliet, le gardien, héros du match contre Monaco en détournant un penalty de Gigliotti : « Je veux capter chaque instant de ce que nous vivons, le graver dans ma mémoire . » Kittler, encore, s’amuse : « Moi, j’ai déjà battu Marseille en Coupe. Mais c’était avec les poussins de Mulhouse et on avait fini troisièmes de la finale nationale à Paris . » Pour d’autres, comme Simon Enama, ancien international Espoirs au Cameroun, jouer devant les caméras d’Eurosport dépasse largement le cadre d’une rencontre sportive : « Je sais que ma mère, à Yaoundé, sera devant sa télé. Je ne l’ai plus vue depuis cinq ans et elle s’est parfois demandé ce que je devenais quand je suis tombé aux oubliettes. Ce match, il est aussi pour elle. » Le solide défenseur central des verts devra se farcir John Utaka, l’homme aux deux triplés consécutifs (contre Lens et à Lyon). Il ne tremble pas : « Je le respecte. Il est puissant et rapide. Moi aussi . » Ali Nemouchi souhaite, lui, « qu’on retienne surtout notre jeu et pas seulement les conditions de la qualification contre Monaco ». Ça tombe bien, le sol d’Alsace n’est plus gelé. Au soleil couchant, qui sait si un rayon vert ne va pas se poser sur la ligne d’horizon. Le Conseil national de l’éthique, saisi par la Ligue, a reporté du 28 mars au 3 avril la réunion pendant laquelle il instruira le dossier du match de la 29e journée de L 1 entre le PSG et Marseille, qui avait envoyé son équipe de CFA 2 disputer le match au Parc des Princes (0-0). Le bureau de la LFP avait saisi, trois jours après la rencontre, le Conseil présidé par Dominique Rocheteau, « afin de rétablir les faits et de déterminer les responsabilités ». Depuis cette saison, le CNE dispose en effet du pouvoir de sanctionner les « déclarations inacceptables et comportements répréhensibles ». ARBITRES : POULAT ET SARS EN STAGE. – À partir d’aujourd’hui et jusqu’à samedi, les 44 arbitres présélectionnés pour la Coupe du monde en Allemagne (9 juin-9 juillet), seront réunis en stage avant que, le 31 mars, la commission des arbitres de la FIFA ne retienne les 30 élus. Les candidats seront soumis à des tests médicaux, physiques, psychologiques mais seront aussi évalués sur leur connaissance des lois du jeu et leur niveau d’anglais. Rappelons que seuls des trios de même nationalité ou appartenant au moins à la même Confédération seront retenus, une première en Coupe du monde. Les arbitres se verront aussi rappeler les précisions apportées aux Lois du jeu, adoptées au début du mois par l’International Board (notamment en matière d’antijeu). Les deux arbitres français, Eric Poulat et Alain Sars, savent ce qui les attend… – R. Po. COMITÉ EXÉCUTIF DE L’UEFA : LA C 1 ET LA C 3 AU MENU. – Le comité exécutif, qui se réunit aujourd’hui et demain devrait se pencher sur les règlements de la Ligue des champions et de la Coupe de l’UEFA 2006-2007, tandis que le congrès devrait adopter les comptes 2004-2005 et se voir présenter le budget 2006-2007. En marge de ces réunions, la succession (ou une nouvelle candidature ?) du président de l’UEFA, Lennart Johansson, pourrait être évoquée. ITALIE : GALEONE, NOUVEL ENTRAÎNEUR DE L’UDINESE. – L’ancien entraîneur de Pérouse, Giovanni Galeone, a été nommé hier à la tête de l’Udinese, en remplacement de Nestor Sensini, démissionnaire. La défaite à domicile, dimanche, face à l’AC Milan (0-4) a été de trop pour l’ex-international argentin, en poste depuis février. ALLEMAGNE : SCHWEINSTEIGER PORTE PLAINTE. – Le milieu de terrain du Bayern Munich, Bastian Schweinsteiger, a déposé plainte pour diffamation contre le quotidien munichois Tageszeitung qui l’avait impliqué à tort dans un scandale de paris truqués. Le journal affirmait que l’international allemand était soupçonné d’avoir misé de fortes sommes d’argent sur des matches qui auraient pu être truqués. ESPOIRS : FRANCE-CROATIE EN AMICAL. – Qualifiés pour l’Euro Espoirs 2006, du 23 mai au 4 juin au Portugal, les Bleuets recevront la Croatie, en amical, le jeudi 18 mai. Le match aura lieu dans le Sud-Ouest, le lieu étant encore à déterminer. CFA 2 : CHÂLONS EN LIQUIDATION ? – L’avenir du COC, actuel dernier du groupe B de CFA 2, se joue ce matin devant le Tribunal de grande instance de Châlons-en-Champagne. Le 22 novembre 2005, Châlons avait déposé son bilan mais avait été sommé par le tribunal de poursuivre son activité, pendant une période d’observation courant jusqu’à aujourd’hui. Entre-temps, la gestion du club avait été confiée à un administrateur judiciaire à la mi-janvier, quelques semaines avant la démission du président, Jacky Gorguet. Châlons présenterait un déficit supérieur à 100 000 euros. Si Châlons est déclaré forfait, tous les matches qu’il aura disputés en Championnat cette saison seront annulés. – R. R. FULHAM-CHELSEA : DEUX ENQUÊTES OUVERTES. – Fulham a ouvert une enquête après l’invasion de son terrain dimanche après sa victoire contre Chelsea (1-0). Le club d’Al-Fayed risque d’être sanctionné d’une lourde amende par la Fédération anglaise (FA) qui étudie une vidéo des incidents. « La FA condamne la conduite des écervelés qui ont envahi le terrain », a déclaré son directeur général Brian Barwick, qui a promis une enquête approfondie en coopération avec la police, les clubs et les médias. 5 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL LIGUE 1 «J’aurais pu faire mieux» PARC DES PRINCES. – Dimanche, l’Auxerrois René Bolf (à droite) a passé une très mauvaise soirée (défaite, 1-4). Auteur d’un doublé, le grand coupable se nomme Bonaventure Kalou (qui inscrit ici le premier but parisien). (Photo Nicolas Luttiau) BONAVENTURE KALOU, l’attaquant du PSG, a des regrets mais aussi la conviction que la fin de saison peut être belle. Auteurd’undoublé lorsde la victoireparisiennecontreAuxerre (4-1), Bonaventure Kalou a repris confiance, à l’image de son équipe.Mais l’internationalivoirien, âgéde vingt-huit ans, sait qu’il faudra confirmer l’état d’esprit affiché pendant ce match pour avoir une chance d’arracher une place européenne. « LE PSG A-T-IL RÉUSSI contre Auxerre son meilleur match de la saison ? – Les rencontres où on a senti une vraie force collective, avec une concentration constante, et où chaque joueur a joué sa partition parfaitement ont été très rares. Or, même si on s’est un peu relâchés à 4-0, on a accompli un match plein. On a vraiment su jouer ensemble. Cela peut nous servir de référence, même si elle est trop tardive. Quand on voit ce qu’on est capables de réaliser, lorsque les joueurs de qualité du PSG travaillent tous dans le même sens, il y a de quoi nourrir quelques regrets. Mais il faut avancer. – Comment envisagez-vous la fin de saison, avec un programme relevé (déplacements à Monaco et Lens, réceptions de Bordeaux et Lyon) ? – Depuis son arrivée en janvier, Guy Lacombe nous rabâche que le plus important, c’est l’équipe, donc la solidarité permanente et totale. Tout reste jouable pour décrocher l’Europe, aussi bien en Championnat qu’en Coupe de France (le PSG jouera les quarts de finale), si on se concentre sur nous-mêmes. Gagnons d’abord nos matches et regardons le classement ensuite (Paris est actuellement 8e à six points du troisième, Lille). Il faudra un succès à Monaco, dimanche. Les Monégasques sont un peu dans la même situation que nous avant de battre l’AJA : on restait sur huit matches de L 1 sans succès (six nuls, deux défaites). Ils seront redoutables car ils voudront se relancer. « Je n’aurais sans doute pas dû me plaindre » – C’est ce que vous avez réussi dimanche, sur un plan personnel. Comment jugez-vous votre saison jusqu’ici ? – Même si je suis le meilleur passeur du club (cinq passes) et que je suis dans les temps de mes saisons précédentes au niveau des buts (sept contre dix, puis neuf avec Auxerre), je sais que j’aurais pu faire mieux et être plus tranchant à certains moments. Mais ce n’est pas si mal, compte tenu du contexte dans lequel j’ai évolué, pas toujours très serein. Il y a aussi eu la coupure de la CAN avec la Côte d’Ivoire et cette finale perdue contre l’Égypte (0-0, 2-4 aux t.a.b.), le 10 février. Le retour a été un peu délicat. La base pour moi, c’est d’être bien physiquement. Aujourd’hui, c’est le cas. – Regrettez-vous certaines choses ? – Je n’aurais sans doute pas dû me plaindre de mon positionnement sur un côté à une certaine époque, lorsque Laurent Fournier était l’entraîneur. J’étais peut-être un peu moins bien à ce moment-là et j’ai ressenti le besoin de m’exprimer. Il est vrai que c’est dans l’axe, au soutien de l’attaquant de pointe, Pauleta, que je me sens le mieux. Quand un joueur a de la qualité, il a forcément un ego important. C’est ce qu’on a vu avec Dhorasoo, lorsqu’il a voulu montrer au coach, Guy Lacombe, qu’il méritait de jouer (en partant à la mi-temps de PSG - Le Mans, 0-1, le 18 février). Mais c’est seulement sur le terrain qu’on prouve cela, comme Vikash l’a fait dimanche en étant très bon sur le côté droit. Pour moi, c’est pareil : à droite, à gauche ou dans l’axe, ce qui compte, c’est de jouer et de se battre. » LUC HAGÈGE COUPE DE LA LIGUE Un duel France Télévisions - Canal + Les deux groupes ont répondu à l’appel d’offres pour retransmettre l’épreuve jusqu’en 2009. REMIS SUR LE MARCHÉ, les droits de diffusion de la Coupe de la Ligue, pour la période 2006-2009, seront attribués le 31 mars, à l’occasion du conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP). Le match va se jouer entre France Télévisions et Canal +, les deux seuls à avoir remis des offres vendredi. Cette procédure est la deuxième en quelques mois, la première ayant été cassée par la justice. Suite à un recours de Canal +, le contrat entre la LFP et France Télévisions en vue de la diffusion des trois prochaines éditions de la compétition (11,5 millions d’euros par an en moyenne jusqu’en 2009), conclu en juin 2005, a en effet été annulé le 17 février par la cour d’appel de Paris. Il a été jugé « discriminatoire à l’encontre des sociétés Canal + et Sport + », qui avaient saisi le tribunal parce qu’elles s’estimaient exclues de l’appel d’offres. Dans ce document, la Ligue réclamait un minimum de cinq matches sur une chaîne en clair. Mais la cour d’appel lui a rappelé que « la commercialisation des droits par la Ligue (…) est réalisée selon une procédure d’appel à candidatures publiques et non discriminatoires ouvertes à tous les éditeurs et distributeurs de services intéressés ». La LFP ne pouvait donc pas « réserver certains de ces droits, et donc certaines compéti- tions, à une catégorie spécifique de diffuseurs ». Le nouvel appel d’offres est désormais ouvert à toutes les chaînes, gratuites ou payantes. Et, selon nos informations, France Télévisions a remis la même proposition financière, à savoir 11,5 millions d’euros par an. Ce que confirme à demi-mot Daniel Bilalian, le directeur des sports des chaînes publiques : « Le président de France Télévisions (Patrick de Carolis) a tenu l’engagement de reconduire notre offre en dépit du désavantage que nous subissons. Nos adversaires connaissent en effet notre offre précédente au centime près… » Si France Télévisions ne récupère pas le contrat annulé par la justice, nul doute qu’un nouveau recours sera engagé contre la LFP, cette fois-ci par les chaînes publiques. En attendant, les deux concurrents seront reçus jeudi au siège de la Ligue afin de présenter le « volet qualitatif » de leur dossier. Patrick de Carolis se déplacera en personne, accompagné de Daniel Bilalian. Les deux dirigeants rappelleront les efforts fournis par France 3, qui diffuse tous les matches de la Coupe de la Ligue sur ses antennes régionales. Mais cet aspect compte pour à peine dix pour cent dans le résultat final. C’est donc, comme d’habitude, le chéquier qui fera la différence. ÉTIENNE MOATTI Nice et Nancy se renvoient la balle Mignot (entorse de la cheville gauche) est aux soins. Jaurès (ligaments du pouce gauche) a repris l’entraînement sans participer aux oppositions. – J.-P. G. BORDEAUX Faubert, Jemmali et Planus (ischiojambiers) sont incertains à Montpellier. – L. L. ménagés hier, devraient tenir leur place contre Sochaux en Coupe de France. – H. F. SAINT-ÉTIENNE Z. Camara, victime d’une béquille à une cuisse à l’entraînement, devrait rester au repos aujourd’hui. – J.Y. D. SOCHAUX Tavlaridis, suspendu, sera absent contre Vitré (CFA) en Coupe de France. Vitakic (dos) et Moussilou (adducteurs) sont incertains. – M. B. Isabey (lésion musculaire à l’ischiojambier gauche) passera une IRM demain. Richert effectue un essai aujourd’hui en vue du match de Coupe de France à Marseille, mercredi. – C. M. MARSEILLE TROYES Barthez doit passer une IRM de contrôle demain. Carrasso sera donc dans le but. Cana (dos), Meïté (tendon rotulien) et Beye (cheville), Jaziri (élongation à la cuisse gauche) est d’ores et déjà forfait pour le déplacement à Rennes ce week-end. – J.-P. K. LILLE LIGUE 2 (30e journée) Classement Pts J. G. N. P. p. — — — — — — 1. Lyon 68 30 20 8 2 55 2. Bordeaux 57 30 15 12 3 32 3. Lille 52 31 14 10 7 42 4. Auxerre 50 31 15 5 11 39 5. Marseille 48 31 13 9 9 29 6. Rennes 47 31 15 2 14 39 7. Lens 46 31 10 16 5 37 8. Paris-SG 46 31 12 10 9 36 9. Le Mans 46 31 13 7 11 29 10. Nice 43 31 11 10 10 23 11. Nancy 41 31 11 8 12 29 12. Monaco 40 30 11 7 12 31 13. Saint-Étienne 40 31 10 10 11 25 14. Nantes 37 31 9 10 12 30 15. Toulouse 36 31 9 9 13 28 16. Sochaux 33 30 8 9 13 24 17. Troyes 29 31 6 11 14 25 18. Strasbourg 26 31 5 11 15 26 19. AC Ajaccio 24 31 5 9 17 18 20. Metz 23 31 4 11 16 21 c. — 22 16 20 32 28 43 27 28 25 24 25 27 31 31 36 36 38 40 40 49 Diff. — +33 +16 +22 +7 +1 -4 +10 +8 +4 -1 +4 +4 -6 -1 -8 -12 -13 -14 -22 -28 SEDAN - LE HAVRE : 2-1 Sedan revient de loin SEDAN LE HAVRE : 2-1 (0-1) Temps frisquet. Pelouse en état moyen. Spectateurs : 9 661. Arbitre : M. Lamarre. Buts. – SEDAN : Boutabout (48e), Sabin (88e) ; LE HAVRE : Lesage (38e ). Avertissements. – Sedan : Ciani (55e, charge illicite) ; Le Havre : Traoré (59e, tacle en retard), Gauvin (86e, charge illicite). SEDAN : Regnault - Ciani, Henin, Sartre - Ducourtioux, Bastien (Amalfitano, 46e), Neumann (cap.), Belhadj Gagnier (Marin, 86e), Sabin, Mokaké (Boutabout, 46e). Entr. : S. Romano. LE HAVRE : Mandanda - Medaci, Gauvin, Ducrocq (cap.), Lécossais Martot (Hoarau, 90e), Aït Ben Idir Milambo-Mutamba, Devaux - Traoré, Lesage. Entr. : T. Uvenard. DÉPOSSÉDÉ de la pole position par Bastia durant deux journées, Sedan, en dominant Le Havre (2-1) après une première mi-temps difficile, a repris la tête de la L2. Orphelins de Noro, suspendu, les Sedanais laissaient la maîtrise du ballon au HAC. Sur un centre de Martot, Lesage, le meilleur buteur de L2, ouvrait le score d’une reprise dans le petit filet (38e), son quinzième but. Entré à la reprise, Boutabout égalisait en reprenant de la tête un coup franc de Sartre (48e). In fine, Sabin, sur une astucieuse déviation de Boutabout, crucifiait les Havrais (88e). – P. R. VENDREDI Clermont - Valenciennes ................ 1-2 Dijon - Gueugnon ............................ 3-0 Grenoble- Caen .............................. 0-2 Guingamp- Brest ............................ 1-0 Istres - Montpellier .......................... 1-0 Reims- Amiens ............................... 0-0 Sète - Châteauroux.......................... 2-2 Lorient - Bastia ................................ 1-0 DIMANCHE Laval - Créteil .................................. 2-1 HIER Sedan - Le Havre .............................. 2-1 PROCHAINE JOURNÉE. – Vendredi 24 mars, 20 h 30 : Amiens-Laval, B a s t i a - I s t r e s , C ae n - C le r m o n t , Châteauroux-Guingamp, GueugnonGrenoble, Valenciennes-Reims ; 20 h 35 : Créteil-Sedan (Eurosport) ; samedi 25 mars, 20 heures : BrestSète ; dimanche 26 mars, 15 h 30 : Le Havre - Lorient (Eurosport) ; lundi 27 mars, 20 h 30 : Montpellier-Dijon (Eurosport). 1. Sedan 2. Bastia 3. Valenciennes 4. Lorient 5. Dijon 6. Caen 7. Créteil 8. Le Havre 9. Gueugnon 10. Grenoble 11. Montpellier 12. Reims 13. Guingamp 14. Istres 15. Châteauroux 16. Amiens 17. Brest 18. Laval 19. Clermont 20. Sète Classement Pts J. G. N. P. p. — — — — — — 56 30 15 11 4 41 53 30 15 8 7 40 53 30 14 11 5 39 51 30 14 9 7 35 47 30 12 11 7 35 45 30 11 12 7 38 42 30 10 12 8 37 40 30 9 13 8 37 40 30 9 13 8 21 39 30 10 9 11 28 39 30 10 9 11 26 38 30 8 14 8 24 37 30 8 13 9 22 36 30 9 9 12 27 33 30 7 12 11 35 32 30 6 14 10 26 32 30 7 11 12 27 31 30 8 7 15 28 31 30 8 7 15 26 18 30 3 9 18 24 c. — 25 23 25 22 25 28 25 33 29 32 30 19 22 39 39 31 34 42 46 47 Diff. — +16 +17 +14 +13 +10 +10 +12 +4 -8 -4 -4 +5 0 -12 -4 -5 -7 -14 -20 -23 EN CE MOMENT, LES RUES SONT PLEINES DE PANNEAUX DE PUBLICITÉ POUR NOS VÉLOS. BUTE UR S . – 1. Le sa ge (+ 1) (Le Havre), 15 buts. 2. M’Bodji (Créteil), 13 buts. 3. K. Traoré (Le Havre), 12 buts. ILS ONT DIT Serge ROMANO (entraîneur de Sedan) : « Sur le plan comptable, c’est intéressant. On a vu deux visages distincts de Sedan : triste en première période, plus percutant ensuite, grâce à Amalfitano. » Thierry UVENARD (entraîneur du Havre) : « Sur l’ensemble de la partie, on méritait mieux. Les rentrées de Boutabout et Amalfitano nous ont mis en difficulté. » MARDI 21 MARS 2006 PAGE 5 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge AUXERRE Bleu Rouge EN DIRECT DE LA LIGUE 1 Jaune Bleu Jaune Côté nancéien, une délégation se rendra jeudi à la commission de discipline pour défendre André Luiz Silva, expulsé samedi sur la Côte d’Azur par M. Malige, juste avant la mitemps. À l’aide de la vidéo, l’ASNL compte prouver que le second carton qui entraîna l’expulsion du Brésilien était injustifié. « Dans ce match, il y a deux choses, estime pour sa part Gérard Parentin, le manager général de l’ASNL, qui a assisté à la rencontre sur le banc nancéien. Les claques des Niçois et le carton rouge d’André Luiz Silva, qui est le tournant du match. Nous avons revu l’action. Notre joueur ne commet aucune faute. Il joue le ballon normalement. Son adversaire est en retard, le heurte et tombe. Quant aux claques, elles font peut-être partie du foot. Ce qui est vexant, c’est que nous les avons reçues. Ensuite, Frédéric Antonetti a été très habile dans sa communication. » Comme le délégué de la rencontre a effectué un rapport sur les incidents qui ont émaillé le retour au vestiaire, la commission de discipline devrait convoquer les différents protagonistes lors de sa session du 30 mars. Et utiliser la vidéo pour trancher entre ces deux versions si contradictoires. – J.-P. Riv. et R. R. Noir Noir « SCANDALISÉ » par la lecture de l’article « Une finale mal lancée » (voir L’Équipe d’hier), Roger Ricort, le directeur sportif de Nice, a tenu à apporter les précisions suivantes : « Après le match houleux entre Nice et Nancy (samedi, 1-0), nous avons su faire notre mea culpa et reconnaître que deux ou trois de nos joueurs comme Rool, Traoré ou Varrault, trop nerveux, avaient mal réagi en fin de match et qu’ils ont eu tort. Nous l’avons fait pour dédramatiser et faire retomber la pression car la finale qui se profile mérite autre chose. Alors nous aurions aimé que les Nancéiens aient aussi l’intelligence de reconnaître leurs torts quant à leurs agressions physiques à répétition sur Vahirua et Koné. Au contraire, ils mettent de l’huile sur le feu, jouent les victimes et nous font passer pour des voyous dirigés par un voyou. Il ne faut pas inverser les rôles. Antonetti n’a jamais demandé dans une causerie d’abattre une bête blessée (référence aux paroles de Correa avant Nancy-PSG), on n’en est pas non plus à sept cartons rouges en Championnat (les Niçois en ont reçu deux pour le seul Tchato). Notre entraîneur a peut-être le sang chaud mais son discours porte toujours exclusivement sur le football, ce qui sera encore le cas en finale. » 6 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL L'équipe de France entamera sa préparation à la Coupe du monde le 22 mai à Tignes. D'ici là, nous vous proposons de suivre chaque mardi l'actualité des Bleus. Zidane est-il dans les temps ? Si le capitaine des Bleus ne fait pas une grande saison, son temps de jeu et son programme des deux prochains mois semblent parfaits. JUSQU’AU 13 JUIN, date de FranceSuisse, les supporters de l’équipe de France seront suspendus aux signaux envoyés par Zinédine Zidane, dont l’état de fraîcheur et le rendement auront une influence déterminante sur le jeu de l’équipe de France. Premiers regards. FAIT-IL UNE BONNE SAISON ? Zinédine Zidane, qui passe ici Rivera, le joueur du Betis Séville, n’aura plus qu’un match par semaine d’ici à la fin de la saison. Un rythme qui devrait lui permettre d’aborder la Coupe du monde moins fatigué qu’il y a quatre ans. (Photo Denis Doyle/Getty Images) Moins de matches cette saison Nombre de matches joués chaque saison par Zinédine Zidane avant les phases finales de Coupe du monde et de Champioonnat d’Europe. Juventus 1997 1998 55 32 C1 Coupe nationale Sélection 11 4 8 4 3 9 Real Madrid C1 Coupe nationale Sélection 2001-2002 55 31 9 7 8 2003-2004 55 33 10 5 7 2005-2006 35 20 (10) 4 5 N.B. : entre parenthèses, le nombre de matches qu’il peut encore disputer avant France - Suisse du 13 juin prochain. LES DÉDICACES DE L’ÉQUIPE JUST FONTAINE DOMINIQUE ROCHETEAU JACQUES FERRAN à partir de 18h30 / stand E75 SALON DU LIVRE PARIS EXPOSITION / PORTE DE VERSAILLES CE SOIR RENDEZ-VOUS AVEC LES GRANDS DU FOOTBALL Rouge RÉGIS TESTELIN ET FRÉDÉRIC HERMEL Bleu Zidane n’a joué que 35 matches cette saison, alors que des joueurs comme Kakà (44 matches à Milan) ou Lampard (47 matches à Chelsea), certes plus jeunes, ont déjà beaucoup donné. Sur ces 35 matches, il n’en n’a joué que 17 en intégralité avec un temps de jeu moyen de 75 minutes par rencontre. On ne peut pas dire qu’il ait tiré sur la corde de ses trente-trois ans. Touché aux adducteurs le soir d’Irlande-France (0-1), à Dublin, il s’est sagement arrêté quatre semaines de septembre à octobre et Zidane ne disputera pas plus d’un match par semaine jusqu’au Mondial, le scénario parfait selon David Beckham, son partenaire. « Deux matches par semaine, ça pèse trop, sur Zizou comme sur les autres, dit l’Anglais. Un match par semaine sera plus facile à assimiler, je suis optimiste quand à son état. Je le vois sourire, il est bien. » D’après deux préparateurs physiques de clubs de L 1 que nous avons interrogés, son planning serait même encore meilleur s’il pouvait « sauter » la dernière journée de la Liga (FC Séville - Real, le 7 mai) afin de bénéficier de deux semaines de coupure avant le stage d’oxygénation de Tignes, du 22 au 27 mai. « Une semaine à la montagne, c’est un peu insuffisant pour vraiment bénéficier des effets, dix jours c’est mieux. S’il peut… », estime l’un d’entre eux. S’il déroule à ce rythme jusqu’à la fin mai, ni le manque de jus, ni le manque de fond ne le guettent, et quarante-cinq matches serait le nombre de matches idéal à disputer d’ici là. Ce qu’il semble avoir parfaitement intégré… Jaune Rouge Jaune COMMENT ANALYSER SON TEMPS DE JEU ? QUEL PROGRAMME JUSQU’AU 13 JUIN ? Noir Bleu Noir Assez moyenne, en fait, ce qui se ressent davantage dans les résultats du Real que dans ses statistiques personnelles, plutôt bonnes : six buts et cinq passes décisives en vingt matches de Liga. Dans l’animation, la dextérité, la conservation du ballon ou la recherche de solutions, Zidane est resté très jeune. Dans l’activité, il subit en revanche le poids des années. Contre Arsenal, en huitième de finale de la Ligue des champions (0-1, 0-0), on l’a vu ménager ses courses, ses appels et ses replacements, et il a parfois eu du mal à suivre la cadence infernale du match retour. De plus en plus, il semble privilégier la récupération entre les phases de jeu pour préserver son efficacité et sa lucidité dans les phases de construction ou de finition. À Highbury, il a parfois été dangereux en position d’attaquant excentré, mais il n’a pas eu les ressources physiques pour peser davantage. « Zidane n’a plus la force physique des dernières années, résume José Félix Diaz, chroniqueur du journal Marca, mais il reste capable de donner beaucoup sur le plan physique. Deux matches par semaine, c’est trop pour lui, mais il n’a aucun problème à disputer une rencontre hebdomadaire. Sachez aussi que la situation générale de l’équipe ne l’aide pas beaucoup. Il a été parfois contaminé par l’apathie de ses partenaires. » Depuis un mois, Lopez Caro, son entraîneur, multiplie les changements tactiques et vient de le repositionner dans un poste de milieu offensif sur le côté gauche qui lui va moins bien. Depuis quinze jours, le retour anticipé de Raul a divisé le vestiaire madrilène, ce qui n’a pas dû le laisser indifférent. Voilà pour « l’apathie contaminante ». Plus généralement, Zidane a été bon quand le Real l’a été. Et réciproquement, et inversement. Entre janvier et février, lors de la série de six victoires consécutives du Real, il a inscrit cinq buts en Liga. Ce qui vaut pour Henry à Arsenal vaut pour Zidane au Real : leur équipe n’y arrive pas sans leur concours, comme ils n’y parviennent pas non plus si l’équipe n’est pas bonne. se dit confiant. « Je me sens bien, je travaille à mon aise. Aucune blessure ne vient perturber mon plan de travail. Je suis dans le rythme. Physiquement, tout va bien. » Le médecin du Real Madrid, Juan Carlos Hernandez, confirme. « Zidane va bien car il travaille bien. Je le vois faire beaucoup d’efforts et rien n’empêche cette volonté. La blessure aux adducteurs et au pubis de l’automne dernier n’a laissé aucune trace. Il va avoir trentequatre ans, il lui faut plus de temps pour se remettre des coups et il tarde à récupérer après de gros efforts. Mais c’est logique et je n’ai aucune inquiétude. Rien ne le gêne à l’entraînement et cette continuité va payer. » Dans le « pire » des cas, Zidane aura disputé 48 matches avant FranceSuisse (voir infographie), ce serait sept de moins qu’en 2002 et en 2004 et autant qu’avant l’Euro 2000, sa phase finale la plus accomplie. 6 (3) Saha sur un nuage LE CHIFFRE L’attaquant français de Manchester United aligne actuellement but sur but. Il a même relégué Ruud van Nistelrooy sur le banc. LE TOURNANT s’est produit le 26 février dernier, au Millennium Stadium de Cardiff. Ce dimanche-là, en finale de la Coupe de la League, Manchester United rencontre Wigan et sir Alex Ferguson décide de titulariser Louis Saha en attaque à la place de Ruud van Nistelrooy. Dans l’esprit de l’Écossais, il s’agit surtout de récompenser le Français, qui s’est montré décisif lors des tours précédents, joués pour la plupart avec les jeunes réservistes. Bref, même si l’enjeu est de taille pour MU, qui a là l’occasion de remporter son seul trophée en deux ans, Saha ne semble faire qu’une pige aux dépens de la star néerlandaise. Mais il marque l’un des quatre buts de son équipe (4-0) et, lors de la remise des trophées, un seul Mancunien a le masque, pour d’ailleurs très vite foncer au vestiaire : c’est Van Nistelrooy, qui n’est même pas entré en jeu… Le match suivant, en Premier League, à… Wigan (2-1), Van Nistelrooy tombe encore de plus haut en découvrant le onze aligné par Ferguson. Il est à nouveau remplaçant. Louis Saha a encore pris « sa » place. Idem contre Newcastle (2-0) et encore samedi dernier à West Bromwich Albion (2-1), où l’ancien Messin réussit le doublé ! Sir Alex tente de se montrer très diplomate en expliquant son choix : « Tout le monde sait que Ruud est un joueur fantastique, dit-il. Il aura évidemment bientôt d’autres opportunités, mais il lui faut être patient. Il le sait et il ne s’est d’ailleurs jamais plaint. En ce moment, Louis mérite de jouer en raison de ses excellentes performances et de ses buts. » Saha vient en effet de secouer les filets à treize reprises en quinze titularisations, et l’information n’a certainement pas échappé à Raymond Domenech. Car l’ex-Messin, qui ne semblait avoir aucune chance d’aller en Allemagne il y a encore trois mois, est désormais le plus en forme des candidats à la troisième place d’attaquant, dans la liste des vingt-trois Bleus pour la Coupe du monde, derrière les incontournables Thierry Henry et David Trezeguet. L’intéressé ne revendique rien, si ce n’est « de jouer le plus souvent pos- sible » avec son club, « de continuer à marquer des buts et de retrouver toute [sa] confiance », déclarait-il samedi au micro de Sky Sports. Louis Saha a connu, il est vrai, tellement de malheurs, tant de blessures (genou, cheville, mollet, ménisque), depuis son arrivée à Manchester, en janvier 2004, qu’il a payé pour savoir que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Lors de ses vingt-quatre premiers mois à MU, il a ainsi dû se contenter de trente matches en Premier League, pour neuf buts, dont un seul la saison dernière… Ferguson : « Un joueur au fort potentiel et à l’état d’esprit extraordinaire » Ferguson jubile. Brocardé pendant des mois par la presse anglaise pour les 19 millions d’euros payés à Fulham pour un attaquant « useless » (inutile), il tient aujourd’hui, lui aussi, sa revanche. Il a toujours défendu le Français (« un joueur au très fort potentiel et à l’état d’esprit extraordinaire ») avec acharnement et n’est donc pas mécontent d’avoir eu raison, fût-ce avec deux ans de retard et au prix de la mise à l’écart de Van Nistelrooy, à qui il avait pourtant confié le brassard de capitaine il y a peu, pendant l’indisponibilité de Gary Neville… Les tabloïds anglais battent maintenant leur coulpe et louent « l’aisance, la mobilité, l’intelligence et l’efficacité de Saha le Magnifique », sa « complémentarité avec Wayne Rooney » tout en prédisant l’inéluctable départ, selon eux désormais, de Ruud Van Nistelrooy en fin de saison. Alex Ferguson dément : « Ruud a un contrat de longue durée avec nous (jusqu’en juin 2008) et j’en suis ravi », réplique-t-il. Ses dirigeants assurent même qu’ils négocient une prolongation avec le meilleur buteur européen de leur histoire. « Première nouvelle, ils ne m’en ont jamais parlé », s’est étonné l’agent du Néerlandais, Rodger Linse. Dimanche, à Old Trafford, contre Birmingham City, Saha sera encore sur le terrain et Van Nistelrooy toujours sur le banc… JEAN-MICHEL ROUET Le casse-tête des 23 Le maintien de la publication de la liste des vingt-trois au 15 mai pose des problèmes considérables aux sélectionneurs. VENDREDI DERNIER, les sélectionneurs des trente-deux pays qualifiés ont été renvoyés à leurs chères études par la FIFA, qui a maintenu au 15 mai la date de la publication de la liste des vingt-trois sélectionnés pour la Coupe du monde. Les protestations de Marcello Lippi, Marco Van Basten ou Raymond Domenech ont été impuissantes à faire changer d’avis la FIFA. Le sélectionneur de l’équipe de France s’est exprimé sur le sujet, hier, dans une chronique tenue sur SFR-TV, pour s’interroger sur les réactions envisageables des sélectionneurs : « Si les trente-deux sélectionneurs refusent de donner leur liste le 15 mai, que va-t-il se passer ? Ils vont tous être suspendus ? J’en arrive à comprendre la problématique des clubs, qui ont le sentiment de ne pas pouvoir discuter avec la FIFA. » Face à cette échéance imposée, qui surviendra quatre semaines avant l’entrée en lice des Bleus dans l’épreuve, le 13 juin, face à la Suisse, Raymond Domenech avait exprimé son désir, au lendemain de France Slovaquie (1-2), de convoquer six ou sept joueurs supplémentaires pour leur faire suivre une partie de la préparation. Tout en reconnaissant la difficulté qu’une telle issue présenterait. De fait, dans la série des moins mau- PAGE 6 vaises solutions, il a largement l’embarras du choix. Annoncer une liste des vingt-trois et emmener six ou sept joueurs qui savent à 90 % qu’ils ne feront que sentir l’événement serait une grande première dans l’histoire de l’équipe de France. Faire comme Santini il y a deux ans ? Il existe plusieurs autres modèles. En 1998, Aimé Jacquet avait annoncé une liste de vingt-huit avant d’annoncer à six joueurs (Letizi, Laigle, Lamouchi, Djetou, Ba et Anelka) qu’ils ne disputeraient pas la Coupe du monde. Cet exemple attesterait plutôt de la difficulté ou de l’impossibilité de faire coexister dans la durée des joueurs sélectionnés et des joueurs qui se sentent exclus : alors que Jacquet escomptait que les joueurs concernés passeraient la nuit au château et quitteraient leurs coéquipiers le lendemain après le déjeuner, ils avaient décidé de quitter les lieux sur-le-champ. Pour ne pas reproduire le traumatisme, en 2000, Roger Lemerre avait annoncé sa liste en plusieurs fois, au rythme de la fin de la saison des clubs, et il avait emmené à Tignes un seul suppléant, Philippe Christanval, alors Espoirs et susceptible d’apprécier l’expérience. En 2002, aucun suppléant n’était à Tignes avec la petite moitié des vingtdeux Bleus sélectionnés. Il reste à considérer le cas de l’Euro 2004, qui dessine un étonnant parallèle avec l’obligation imposée, deux ans plus tard, par la FIFA. Curieusement, Jacques Santini avait fait exactement ce que la FIFA réclame aujourd’hui aux sélectionneurs, alors que rien ne l’y contraignait : l’UEFA demandait les listes pour le 2 juin, et le sélectionneur de l’équipe de France avait livré la sienne dès le 18 mai, en publiant une liste d’attente de dix joueurs. Il avait d’ailleurs pioché très rapidement dans cette liste, appelant Govou après la blessure de Giuly (*) en finale de la Ligue des champions (Monaco - FC Porto, 0-3). Une liste dont Micoud s’était exclu sur-lechamp, annonçant que ce statut de suppléant ne l’intéressait pas. Mais ce qui change, à deux ans de distance, ce sont les délais. Lorsque Govou avait été rappelé, le 29 mai, annulant ses vacances à Bora Bora, il avait coupé depuis six jours seulement, car le Championnat de Ligue 1 s’était achevé le 23 mai. Cette saison, les Championnats nationaux se terminent le 14 mai, et la question se pose de l’état de forme d’un joueur qui serait en vacances depuis plus de deux semaines. Il reste une solution : pendant que les vingt-trois sont à Tignes en famille, du 22 au 26 mai, la FFF paie les vacances des suppléants et de leur famille aux Seychelles, avec un entraîneur qui les emmène au footing tous les matins… VINCENT DULUC (*) Les neuf autres « suppléants » étaient Ramé, Mexès, Evra, Squillaci, Mendy, Dabo, Micoud, Kapo et Luyindula. LE PROGRAMME DE L’ÉQUIPE DE FRANCE Du 22 au 26 mai : stage d’oxygénation à Tignes ; samedi 27 mai, 21 heures : France-Mexique (amical), à Saint-Denis, Stade de France ; mercredi 31 mai, 21 heures : France-Danemark (amical), à Lens, stade Félix-Bollaert ; mercredi 7 juin, 21 heures : France-Chine (amical), à Saint-Étienne, stade Geoffroy-Guichard ; mardi 13 juin, 18 heures : France-Suisse (Coupe du monde, 1er tour) à Stuttgart, Gottlieb-Daimler Stadion ; dimanche 18 juin, 21 heures : France Corée du Sud (Coupe du monde, 1er tour), à Leipzig, Zentralstadion ; vendredi 23 juin, 21 heures : France - Togo (Coupe du monde, 1er tour), à Cologne, RheinEnergie Stadion. 229 000 . C’est le montant de la prime individuelle que recevra chacun des 23 joueurs français en cas de victoire à la Coupe du monde. Après la vague inflationniste des années 2000, les dirigeants de la FFF sont revenus au tarif de 1998. LA PHRASE « C’EST MALHEUREUX pour Ruud, mais il doit être patient. En ce moment, Louis mérite sa place. » D’Alex Ferguson, manager de Manchester United, à propos de Ruud Van Nistelrooy, renvoyé sur le banc de touche en raison de l’éclosion de Louis Saha. LE BAROMÈTRE En hausse : Saha, Trezeguet, Wiltord. En baisse : Boumsong, Gallas. L’INFIRMERIE Anelka (genou), Barthez (déchirure mollet), Jurietti (pubalgie), Vieira (cuisse). GALLAS ET CISSÉ : PREMIÈRES. – Profitant d’une faute de Jean-Alain Boumsong, l’international français Djibril Cissé a transformé samedi dernier un penalty en faveur de son club de Liverpool, vainqueur 3-1 sur le terrain de Newcastle. C’est son premier but de l’année 2006. La première de Gallas est moins drôle : il s’est fait, quant à lui, expulser, samedi contre Fulham, pour la première fois depuis son arrivée à Chelsea en 2001. Un carton rouge indiscutable, le Français, nerveux, ayant mis une semelle à un adversaire durant une échauffourée. TREZEGUET À 122. – En inscrivant deux buts contre Livourne, David Trezeguet, 122 buts à la Juventus, n’est plus qu’à deux longueurs du meilleur buteur étranger de l’histoire du club, le Danois John Hansen (124 buts entre 1948 et 1954). « Mon but reste de rejoindre Toni en tête du classement des buteurs », a dit Trezeguet, 20 buts en Serie A cette saison, contre 24 à l’attaquant de la Fiorentina. VIEIRA LÉGÈREMENT TOUCHÉ. – Patrick Vieira n’a pas participé à la victoire de la Juventus Turin, samedi, à Livourne (victoire 3-1), en raison d’une légère blessure à une cuisse. Mais son indisponibilité n’a pas été jugée supérieure à trois jours. ANELKA ÉVOQUE SON GENOU. – Une semaine après avoir été remplacé à la mi-temps contre Konyaspor (5-0, un but), Nicolas Anelka n’était pas dans le groupe de Fenerbahçe, vainqueur le week-end dernier, à Ankaragücü (4-1), sans que son club n’explique pourquoi. Certains de nos confrères turcs ont évoqué un différend tactique entre le Français et Christoph Daum, son entraîneur. Mise au point d’Anelka sur son site internet : « J’ai une gêne au niveau d’un genou, ce n’est pas trop grave, mais ça me fait mal. » Cette blessure daterait d’un coup reçu au genou il y a deux semaines, lors du quart de finale aller de Coupe ayant opposé Fenerbahçe à Galatasaray (2-1). Anelka espère être opérationnel demain pour le match retour. – S. M. MARDI 21 MARS 2006 Bleu Rouge Noir Jaune 7 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL AFFAIRE OULMERS La FIFA sur la défensive On se neutralise PROCÈS DES COMPTES DE L’OM Chacun semble se satisfaire d’une situation figée et confuse malgré des débats édifiants. La Fédération internationale a été malmenée devant la justice belge par les représentants de Charleroi et du G 14. Le litige devrait être tranché avant la Coupe du monde. CHARLEROI – de notre envoyé spécial SI QUELQU’UN doutait de l’enjeu du litige opposant le club belge de Charleroi et le G 14, partie civile, à la FIFA, dans « l’affaire Oulmers » (*), il lui suffisait de se trouver au palais de justice de Charleroi, hier aprèsmidi, pour vérifier qu’un procès somme toute banal était devenu une affaire d’États. Face au SC Charleroi et au G 14, la FIFA était en effet appuyée par cinq Confédérations (Europe, Asie, Océanie, Afrique et Amsud) et quarante-huit fédérations, dont l’Union belge (mais ni la France, ni l’Angleterre, ni l’Allemagne), se présentant comme « intervenants volontaires » au côté de l’institution menacée. On l’a dit, au-delà du cas Oulmers, c’est la remise en cause d’une réglementation (la mise à disposition des internationaux sans indemnité), qui est demandée par les plaignants. Avec le risque, pour la FIFA, d’une jurisprudence qui pourrait, demain, battre en brèche l’ensemble de ses règlements. C’est d’ailleurs cet aspect de l’affaire que les avocats de la FIFA – aux dires des plaignants, ils auraient cherché jusqu’au bout à faire reporter l’audience – ont surtout mis en avant, considérant que « l’affaire Oulmers n’était qu’un prétexte » à la tentative d’abolition d’une règle sportive. Ils ont soulevé l’incompétence territoriale du tribunal de commerce de Charleroi, au profit d’une juridiction suisse et ont contesté la qualité et l’intérêt à agir des parties adverses. Enfin, elle s’est opposée au fait que – comme le G 14 le demandait – le tribunal pose la question à la Cour européenne de justice de savoir si ses règlements étaient conformes au droit européen. subi par le club après la blessure de son joueur. Me Dupont estimait, lui, à « 860 millions d’euros » l’indemnisation que les 18 clubs du G 14 seraient en droit de réclamer sur les dix dernières années, et évoqua la violation des règles de concurrence dans l’Union européenne. De longues et multiples interventions qui ont mis à rude épreuve l’attention du président Lebeau et de ses assesseurs qui, en début de soirée, met- Le G 14 demande 860 millions d’euros… Objectif non déclaré, mais évident : écarter le G 14 d’une procédure qui pourrait renforcer son influence et affaiblir le pouvoir de la FIFA. En caricaturant, on aurait pu parfois se demander si Charleroi était bien concerné par cette affaire… C’est pourtant Me Deprez, le défenseur de Charleroi, qui avait ouvert le bal des plaidoiries en début d’après-midi, réclamant réparation du préjudice taient leur jugement « en délibéré sans fixation de date ». « Avant l’été », précisa ensuite le président, et sûrement même avant le début de la Coupe du monde. RICHARD PORRET MARSEILLE – de notre envoyé spécial (*) Le Marocain Abdelmajid Oulmers (Charleroi) avait été indisponible pour son club pendant 221 jours à la suite d’une blessure avec sa sélection le 17 novembre 2004. LA REPRISE de l’audience de la 6e chambre correctionnelle, hier, a fait très peu de vagues dans le Vieux-Port de Marseille, tout proche du tribunal. Chaque défense, pas toujours homogène quand elle est composée par plusieurs avocats, réfléchit déjà sur les meilleurs moyens de plaider la semaine prochaine. En attendant, les prévenus semblent vouloir se neutraliser pour mieux se préserver. Robert Louis-Dreyfus, ancien président, et Jean-Michel Roussier, ex-président délégué, sont une nouvelle fois repartis dos à dos. Au bout du compte, dans ce procès casse-tête, peu passionnant, les débats avancent dans la douleur, pas à p a s , l a i s s a nt u n e i m p r es s i o n d’ensemble fort désagréable. Cette dernière journée fut encore édifiante sur la façon dont l’OM a été géré entre 1997-1999. Dans le cas du prêt du Brésilien Edson Da Silva (janvier-juin 1999), examiné hier, l’entraîneur Rolland Courbis a raconté qu’il avait été « mis sur la piste » du joueur par « un habitué de la Commanderie » venu avec une cassette sous le bras et qu’il « ne connaissait pas ». Puis, soucieux d’avoir « la lettre de sortie du joueur avant la fin du mercato », il a reconnu avoir pris l’initiative d’appeler le banquier du club pour savoir si le virement avait bien été réalisé auprès du club vendeur. L’amnésie de Dib ESPAGNE (29e journée) AUJOURD’HUI FC Barcelone - Getafe (21 heures, Canal + Sport) DEMAIN Valence CF - Villarreal Betis Séville - Santander La Corogne - Malaga Athl. Bilbao - Esp. Barcelone Alavés - Celta Vigo Majorque - Cadix Osasuna - Real Sociedad Saragosse - Real Madrid (21 heures, Sport +) JEUDI Autre personnage : Marcel Dib, ancien joueur, directeur sportif à l’époque, déclaré chômeur depuis son licenciement en 2001. « Le seul directeur sportif en France au service de l’entraîneur », a dit de lui Jean-Michel Roussier. Dib, c’est l’amnésique de service. Jeudi, il ne se souvenait pas que Jean-François Larios, l’agent sportif, lui avait payé l’aller-retour en Argentine pour le faux transfert de Ricardo Rojas. Hier, il a oublié les détails de l’opération Da Silva. Tant pis si Franck Henouda n’était pas agent licencié, tant pis si le Les demi-finales auront lieu les samedi 22 et dimanche 23 avril, la finale se déroulant samedi 13 mai au Millennium Stadium de Cardiff (pays de Galles). MARC CHEVRIER VOLLEY-BALL LIGUE DES CHAMPIONS FEMMES Cannes : et maintenant ? Au lendemain de sa finale européenne perdue contre Pérouse, le club azuréen va se recentrer sur ses objectifs nationaux. de notre envoyé spécial ET, MAINTENANT, que vont-elles faire ? La tension et l’émotion nées de la défaite en finale de la Ligue des cham pions, dimanche contre Pérouse (1-3), commencent tout juste à retomber dans les corps et les têtes cannois que, déjà, l’ordinaire du Championnat va reprendre ses droits dès demain, pour la vingt-etunième et avant-dernière journée de la saison régulière. Quelques heures après les venues de Bergame et de Pérouse, le contraste risque d’être saisissant au Palais des Victoires. Surtout que le visiteur du soir, le Stade Franç ais - Saint-Cloud, dixième de Pro féminine, lutte pour son maintien dans l’élite. Trois jours plus tard, Cannes se verra offrir un derby contre Le Cannet en quart de finale de la Coupe de France. Autant d’objectifs qui figurent évidemment sur les tablettes du club azuréen. Comment pourrait-il en être autrement ? Les filles de Yan Fang ont remporté les huit derniers titres nationaux et neuf des dix dernières Coupes. Jamais rassasiée, la présidente Anny Courtade, quelques minutes après la défaite européenne, disait toutes ses ambitions nationales. Sans doute y avait-il dans ses propos comme dans ceux de ses joueuses la volonté de sur- monter la tristesse de l’instant, de se projeter vers un avenir plus florissant. Play-offs du Championnat, finale à quatre de la Coupe de France : les échéances vont se bousculer. En fait, la principale incertitude tourne autour de la participation de sa star, Victoria Ravva, très sérieusement handicapée par une hernie discale. « Ce serait bien qu’elle dispute la finale à quatre en Coupe (les 14 et 15 avril, à Vandœuvre-lès-Nancy) ainsi que la finale du Championnat », espérait ainsi Anny Courtade. La formation, l’avenir du Racing Repos et musculation du bas du dos rythmeront sans doute les prochains jours de l’internationale française, élue la troisième fois meilleure joueuse du tournoi final de la Ligue des champions. Avant de prendre une année sabbatique, « pour revenir encore plus forte physiquement et mentalement », pronostique sa présidente, avec qui elle entretient une relation filiale. Un choix de vie qui, associé au départ en fin de saison de l’historique passeuse du Racing, Karine Salinas, fera regretter éternellement à Yan Fang la faillite de son collectif face aux Italiennes de Pérouse. Les décisions de ses deux piliers vont aussi obliger le coach PELLAN SALUE L’EXEMPLE CANNOIS. – Présent à la finale à quatre de Cannes, Gil Pellan a souhaité que « les clubs féminins s’inspirent de la dynamique du RC Cannes ». Le président de la Fédération française ambitionne ainsi un projet susceptible de favoriser l’émergence « de trois ou quatre clubs en Championnat qui, à moyen terme, devraient atteindre la dimension du Racing ». – G. De. PRO A (22e journée) SAMEDI Poitiers - Nice .................................. 3-1 Tourcoing- Sète .............................. 3-0 Rennes- Tours ................................ 1-3 Avignon- Toulouse ......................... 3-0 Narbonne- Ajaccio.......................... 3-1 Montpellier- Paris ........................... 0-3 AUJOURD’HUI 20 HEURES Cannes - Beauvais PROCHAINE JOURNÉE. – SAMEDI 25 MARS (20 heures) : Paris-Cannes ; Toulouse-Tours ; Nice-Tourcoing ; Sète-Rennes ; A j ac c i o - P o it i e r s ; B e a u v a is Narbonne ; Avignon-Montpellier. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. Classement Pts — Tours 56 Paris 47 Poitiers 47 Tourcoing 43 Sète 43 Toulouse 39 Cannes 37 Nice 36 Beauvais 35 Rennes 19 Montpellier 18 Avignon 17 Narbonne 16 Ajaccio 6 J. — 22 22 22 22 22 22 21 22 21 22 22 22 22 22 G. — 20 16 16 14 15 13 12 12 12 6 5 5 5 2 P. — 2 6 6 8 7 9 9 10 9 16 17 17 17 20 chinois à repenser son projet d’équipe en vue des prochaines saisons. À imaginer un nouvel axe fort, à l’image de cette relation technique extraordinaire résumée par cette fameuse « attaque basket » qui liait Salinas et Ravva. La tâche s’annonce délicate, d’autant que la Polonaise Malgorzata Glinka, attirée sur la Côte d’Azur par la perspective de gagner le titre européen, ne s’est engagée que pour une saison. « Il faut dire à Mme Courtade que nous ne pouvons pas gagner la Ligue des champions tous les ans, plaidait le fidèle Yan Fang au soir de la finale. Il nous faut du temps pour polir une nouvelle génération. » Trois ans ? « Oui, ce serait idéal, avouait-il. Il y a du travail, beaucoup de travail. » Plutôt que de tenter d’attirer chaque année les meilleures autour d’un noyau de jeunes Françaises talentueuses (Estelle Quérard, Jelena Lozancic), l’avenir du RC Cannes se dessinera donc davantage dans sa capacité à former les héritières des stars d’aujourd’hui. Animé par Thierry Hippolyte, le centre de formation peaufine les joueuses qui formeront l’ossature cannoise des prochaines années. Certaines (Leslie Turiaf, Bénédicte Mauricette, Michaela Jelinkova) ont déjà pris part, modestement, à des rencontres de Ligue des champions. Demain, que feront-elles ? S A N S I M A G E , L E M O N D E S E R A I T M U E T. GUILLAUME DEGOULET ESPAGNE : ANTIGA ET RUETTE NUMÉROS 1. – Grâce à sa victoire contre le sextuple champion, Almeria (3-0), Palma est assuré de terminer en tête de la Superliga, à une journée du terme de la saison régulière. Après leurs victoires en Coupe du Roi et en Supercoupe d’Espagne, les Français Stéphane Antiga (7 points ce week-end) et Sébastien Ruette (12 points) se voient ainsi offrir l’avantage du terrain durant les play-offs, début avril au meilleur des cinq matches. RUSSIE : HENNO TERMINE AUSSI DEVANT.– La dernière journée de la saison régulière de Superligue russe s’est terminée par une défaite inattendue du Dynamo Moscou, à domicile face à Iaroslavl (1-3). Assuré de l’avantage du terrain jusqu’à une éventuelle finale, le Dynamo retrouvera son voisin moscovite du Luch en quart de finale des play-offs. – G. De. C O O L P I X S 6 . L’ A R T E T L A M A N I È R E D E P R E N D R E L A PA R O L E . Icône de la dernière génération des compacts stylés, le COOLPIX S6 s’affirme comme un “must” combinant à la perfection design, high-tech et divertissement. Doté d’un capteur 6 mégapixels, d’un zoom optique Nikkor 3x, d’un écran grand confort de 3 pouces (7,6 cm de diagonale), de la technologie sans fil Wi-Fi et de la fonction Pictmotion pour des animations audio/vidéo rythmées, il est le compact nomade et tendance par excellence. www.nikon.fr MARDI 21 MARS 2006 * Au cœur de l’image CANNES – PAGE 7 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge BELGIQUE (Coupe, demi-finales aller). – AUJOURD’HUI, Standard Liège Waregem (20 h 30, TPS Foot) ; Charleroi-Mouscron. Les matches retour auront lieu le mercredi 12 avril et la finale le samedi 13 mai. Bleu Rouge Le Marocain Abdelmajid Oulmers s’est blessé en sélection il y a près d’un an et demi. Depuis, son club, Charleroi, appuyé par le G 14, demande réparation à la FIFA pour son indisponibilité. L’affaire dépasse aujourd’hui largement le cas du joueur. (Photo Patrick Gripe/L’Équipe) Jaune Bleu Jaune ALGÉRIE (23e journée).– MC Alger CA Batna : 3-2 ; CR Belouizdad - CS Constantine : 2-0 ; WA Tlemcen - Paradou AC : 1-0 ; MC Oran - US Biskra : 1-0 ; ES Sétif - USM Blida : 2-0 ; USM Annaba - JS Kabylie, CABB Arréridj - NA Hussein-Dey, ASO Chlef - USM Alger ont été reportés. Classement.– 1. JS Kabylie, 49 pts ; 2. USM Alger, 41 ; 3. ASO Chlef, 39 ; 4. ES Sétif, 38 ; 5. CR Belouizdad, 36 ; 6. Paradou AC, 34 ; 7. CABB Arréridj, MC Alger, 32 ; 9. MC Oran, CA Batna, 28 ; 11. USM Blida, 27 ; 12. WA Tlemcen, 26 ; 13. USM Annaba, 24 ; 14. NA Hussein-Dey et CS Constantine, 23 ; 16. US Biskra, 18. Noir Noir Atl. Madrid - FC Séville Classement : 1. FC Barcelone, 64 pts ; 2. Real Madrid, 53 ; 3. Valence CF, 52 ; 4. Osasuna, 52 ; 5. FC Séville, 45 ; 6. Celta Vigo, 45 ; 7. Villarreal, 44 ; 8. La Corogne, 43 ; 9. Atl. Madrid, 42 ; 10. Saragosse, 39 ; 11. Getafe, 37 ; 12. Santander, 32 ; 13. Esp. Barcelone, 30 ; 14. Athl. Bilbao, 29 ; 15. Majorque, 28 ; 16. Real Sociedad, 28 ; 17. Betis Séville, 27 ; 18. Alavés, 27 ; 19. Cadix, 26 ; 20. Malaga, 22. ANGLETERRE (Cup, quarts de finale).– HIER,Manchester City - WEST HAM : 1-2. Buts.- Manchester City : Musampa (85e) ; WEST HAM : Ashton (41e, 69e). AUJOURD’HUI, BirminghamLiverpool (20 h 45, Sport +). DEMAIN, Chelsea-Newcastle ; JEUDI, CharltonMiddlesbrough. compte destinataire à Miami (société dont le siège est aux îles Vierges) n’était pas celui du club brésilien. « J’ai rempli ma mission, j’ai fait le facteur. » C’est l’OM au pays de Oui-Oui et des Rapetout. Jean-Michel Roussier n’a pas été épargné. Aucune vérification, sauf « a posteriori », afin de savoir si un colonel signataire du contrat de prêt n’est « pas le peintre du club de Recife ». « De guerre lasse, on a payé les 50 000 dollars, a-t-il osé. Quant aux 500 000 dollars (la totalité de la somme), j’ignore totalement quelle était leur destination. » « Manifestement, c’est du blanchiment pour le club de Recife, qui n’a pas envie que l’argent arrive sur son compte », s’est autorisé pour la première fois le président Turbeaux. Également sur la sellette : le transparent Yves Marchand, mis en examen, comme « RLD », pour abus de biens sociaux (avec Courbis et Larios comme complices) dans le transfert de Kaba Diawara (1999). Dans cette affaire, où l’on retrouve les intermédiaires MorrisLarios-Roger, Arsenal avait servi de relais pour permettre à l’OM de priver en janvier son rival bordelais de son attaquant avant de le récupérer en juin. Ce qui avait provoqué la colère d’Élie Baup, alors entraîneur girondin. Pour Courbis, Kaba Diawara a perçu une participation sur son transfert. Pas entendu à l’instruction et absent à l’audience après son choix de ne pas comparaître, Jean-François Larios avait été rémunéré (1,8 MF, soit 245 000) en juillet après la rédaction d’un nouveau contrat, un faux signé Yves Marchand, reprenant exactement des modalités (sans agent) arrêtées en janvier. Ce premier acte avait été émargé par RLD, « pas informé » du détail, même si – a souligné le président Turbeaux –, il « interviendra en permanence ». Mais qui a demandé à Marchand de payer Larios ? « C’est Marcel Dib », a répondu sans rire le président délégué. On tombe de haut. On est même triste pour l’OM, devenu vache à lait. Et on se demande pourquoi on a laissé faire. 8 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Noir Jaune Bleu Rouge Bleu Rouge Noir Jaune Noir Jaune Rouge PAGE 9 Bleu Rouge MARDI 21 MARS 2006 Jaune Bleu Jaune MARDI 21 MARS 2006 Bleu Noir Noir PAGE 8 8 10 Bleu Rouge Noir Jaune PROLONGATIONS TALENT EN GROS CARACTÈRE Symbole d’un Rennes en plein redressement, le jeune Yoann Gourcuff, fin technicien au tempérament de feu, avait tout pour réussir. À commencer par sa filiation. Aujourd’hui, alors qu’il flambe en L 1 et que son club reste dans la course en Coupe de France, Monaco, Lyon, l’AC Milan et Arsenal lorgnent sur le jeune meneur de jeu breton. RENNES – de notre correspondant permanent Arsenal…) se murmurent plus fort, caméras et plumes accourent. Bölöni craint la grippe médiatique. Interrogé jeudi, il s’est agacé (« Vous n’avez pas d’autres sujets ? »), a pris le contre-pied concernant le plus utilisé de ses joueurs (« Gourcuff ? Je crois qu’il ne joue pas bien du tout. Il est faible »), avant de préciser, poétique : « Moi, je parle quand les joueurs ne sont plus avec moi, comme (Cristiano) Ronaldo ou Quaresma. Je préfère donner une caresse, une bise quand ils dorment et ne le savent pas. » L’inquiétude du coach, les proches la tempèrent. Le garçon aurait trop les pieds sur terre pour se perdre. Ses formateurs abondent. « Il est trop costaud pour être déstabilisé, promet Chauvin. Il sait où il veut aller… mais lui seul sait où. Il possède un mental qui lui a permis de faire face aux critiques et de s’imposer à un poste de création. C’est fort ! » « Sa personnalité fait partie de son talent, confie Rampillon. Comme Wiltord ou Silvestre, il a cette culture de la compétition qui s’exprime au plus haut niveau. Et comme il est bien entouré... » Il peut compter sur des gardefous. « S’il y a un aspect où je peux Sa personnalité fait partie de son talent. Il a cette culture de la compétition qui s’exprime au plus haut niveau. (Patrick Rampillon, directeur du centre de formation de Rennes) parlait plus de Nasri (Marseille), Ben Arfa (Lyon) ou de Ménez (Sochaux), constate Sorlin. Il n’a rien à leur envier, bien au contraire… Il faut juste le canaliser, car je le trouvais fou-fou. Il dépensait trop d’énergie. » Il s’y consumait souvent, tan- '' être utile, juge Christian Gourcuff, c’est dans la façon de gérer sa carrière, notamment au niveau contractuel. J’ai assez d’expérience pour essayer de le guider. Après, lui décidera. » Pour l’heure, Yoann semble surtout s’amuser de la fébrilité ambiante. Son contrat s’achève en 2007. Prolonger, attendre, partir : le triptyque agite la coulisse. Lui parle jeu, constance, efficacité, progression (« Mieux sentir les coups, choisir le geste juste »). Aller voir sous d’autres cieux ? « Je ne suis pas pressé, glisse-t-il. Je ne vois pas où est le problème. Je n’ai pas envie de faire n’importe quoi. » Il pronostique l’émergence rennaise : « Je sens qu’on peut progresser, viser plus haut et s’installer dans les cinq ou six meilleurs clubs de France dans la durée. » Avec lui pour tailler la route ? Yoann GOURCUFF 19 ans ; né le 11 juillet 1986 à Lorient. 1,85 m ; 79 kg. Milieu. Club : Rennes (formé au club). Palmarès : néant. 59 matches, 6 buts en L 1 ; 5 matches, 0 but en C 3. JEAN-DENIS COQUARD JEUX Fan de Marat Safin HORS JEUX Gavotte et Nuits magiques « J’ai vu que Safin est revenu et qu’il a perdu (à Indian Wells, contre Nieminen). J’aime sa façon d’être, son style de jeu, son comportement assez spécial. On n’arrive pas trop à le cerner. Il est capable de lâcher un jeu, même un set. Il semble craquer, mais revient souvent. Chaque année, j’attends Roland-Garros, le tournoi le plus attrayant, celui où on voit le plus d’échanges. C’est agréable à suivre en rentrant de l’entraînement. J’ai failli y aller comme spectateur plus jeune (il a été 15/3 et champion du Morbihan à 13 ans), mais j’avais un tournoi de foot… Je pense que Nadal va encore l’emporter. Pas Federer ni Safin. » « J’aime la musique, les chants bretons. J’aime bien en écouter, le soir, dans mon bain. Olive (Sorlin)n’était pas habitué. Ça l’a surpris. Il me disait : “Tu me fais quoi, là ?” J’attends le retour d’Étienne (Didot) pour refaire une gavotte (une danse bretonne) au poteau de corner après un but. Seul, je suis trop timide. Avant, tous les ans, j’assistais à une Nuit magique aux Interceltiques à Lorient, avec ma mère, ma grand-mère et mon frère. Je suis fier d’être breton. On nous dit râleurs et pas très gais, mais je pense qu’on a une bonne image en France. Les vacanciers rentrent ravis de Bretagne, et pas seulement de la beauté des paysages. Je pense qu’ils se disent : “Finalement, pas si cons ces Bretons !” » LA SÉLECTION DE « L’ÉQUIPE » MAGAZINE DOCUMENTAIRE RUGBY TENNIS QUESTION DE SPORT BASKET Coupe ULEB. 2 e demi-finale. Match aller. Vrsac (SEM) - Aris Salonique (GRE). 20.45 Sport + 120 min Rediff. demain à 14 h FOOTBALL 20.55 Eurosport 150 min Championnat d’Espagne. 29 e journée. FC Barcelone - Getafe. Eurosport 2 120 min Tournoi des Cinq Nations 1977. Irlande-France. Canal + Sport 115 min RUGBY 21.00 ESPN Classic 90 min Rediff. à 0 h 30 FOOTBALL 22.15 Championnat d’Italie. 30 e journée. Lecce-Parme. TPS Foot 60 min RUGBY 22.45 Super 14. 6 e journée. Otago Highlanders - Natal Sharks. ESPN Classic 60 min Sport + 105 min Rediff. demain à 9 h 15 HOCKEY SUR GLACE 19.00 L’Équipe TV 26 min 22.50 CURLING 19.40 Canal + Sport 65 min 23.00 Championnats du monde F. Round robin. Norvège-Suède. À Grande Prairie (CAN). Sport + 90 min À voir. Eurosport 120 min ZAP Intéressant. 20.00 ESPN Classic 60 min 20.00 Eurosport 2 120 min À ne pas rater. Les cases vertes correspondent aux retransmissions en direct. Ce soir 18: 30 INFORMATION > LA GRANDE ÉDITION Carole Montillet sur le plateau d’Olivier Ménard > SKI L’ÉQUIPE TV. 19 heures. Débat. Question de sport . 26’. NON, LA SAISON de Formule 1 qui vient de commencer ne s’est pas achevée dimanche en Malaisie et Renault n’est pas encore assuré de conserver ses titres mondiaux chez les pilotes et chez les constructeurs. Il n’empêche : on peut se demander si l’écurie Renault a déjà fait le trou sur le circuit 2006. L’an passé déjà, elle était très bien partie et s’était assuré un avantage tel, après les premiers Grands Prix, que jamais les autres ne purent revenir. Cette année, Renault, avec deux succès d’emblée, redémarre très fort et prouve surtout qu’il s’est parfaitement adapté au changement de réglementation moteurs intervenu à l’intersaison. Alors, l’écurie française a-t-elle déjà mis ses rivaux à distance respectable ? Cette semaine, des essais privés pourront permettre à ses adversaires de procéder à quelques réglages avant le Grand Prix d’Australie, qui se disputera dans moins de quinze jours. En attendant, et même en sachant qu’un moteur parfaitement préparé peut casser en course, on peut s’interroger : Renault est-il déjà au-dessus du lot ? Pour débattre de cette Question de sport sur L’Équipe TV, Xavier Richefort recevra ce soir à 19 heures (rediffu- Anquetil, maître du temps ESPN CLASSIC. 13 heures. Doc. L’Empreinte des champions . 52’. Canal + Sport 100 min NHL. Tampa Bay Lightning - New York Islanders. 19.15 « Les Coulisses de la boxe. Joe Louis » Eurosport 135 min FOOTBALL Rediff. demain à 11 h « Jour de sport » Invités : Mikaël Silvestre, Franck Silvestre et Amaury Silvestre. DOCUMENTAIRE Coupe d’Angleterre. Quart de finale. Birmingham-Liverpool. 19.00 NCAA. March Madness. Alabama - UCLA. MAGAZINE Canal + Sport 100 min Sport + 60 min « Renault a-t-elle fait le trou en F1 ? » Voir article. BASKET Coupe de France. 8 e de finale. Lyon - Bastia (L2). 18.15 « L’Histoire du football, le beau jeu. Superpuissances sud-américaines » TPS Foot 105 min 20.45 ESPN Classic 60 min 18.00 Masters Series. Tournoi d’Indian Wells (USA). Résumé. DOCUMENTAIRE FOOTBALL 17.45 Coupe ULEB. 1 re demi-finale. Match aller. Hapoël Jerusalem (ISR) - Dynamo Moscou (RUS). 20.30 Coupe de Belgique. Demi-finales. Match aller. Standard Liège - Zulte-Waregem. 17.05 Coupe de France. 8 e de finale. Colmar (CFA 2) - Rennes. BASKET FOOTBALL ESPN Classic 52 min 17.00 Super 14. 6 e journée. Canterbury Crusaders - Golden Cats. FOOTBALL France 3 10 min 13.00 Coupe d’Europe des clubs champions 1990-1991. Finale. Manchester United (ANG) - FC Barcelone (ESP). Renault a-t-il fait le trou en F 1 ? 20.10 L’Équipe TV 26 min « L’Empreinte des champions. Jacques Anquetil » (1 999). Voir article. FOOTBALL TOUT LE SPORT 11.00 « Match retour » « JE NE SAIS PAS SI JE SERAIS Poulidor aujourd’hui sans Anquetil. » Dauphin du Normand sur le Tour de France 1964, après un mano a mano épique au puy de Dôme, Raymond Poulidor rend un joli hommage à son rival dans cet opus de L’Empreinte des champions. La Grande Boucle, Anquetil l’a marquée de son empreinte, en devenant le premier à la remporter à cinq reprises. L’élégance le disputant à la ponctualité, Anquetil était surtout un homme de défi. « Geminiani savait remonter Jacques en le charriant un peu », confie Jean Stablinski. Avec sa truculence coutumière, l’ancien directeur sportif d’Anquetil raconte comment il titilla son coureur pour qu’il double le Dauphiné Libéré et Paris-Bordeaux au printemps 1965 et revient sur une victoire au Grand Prix Philips en Auvergne, après une soirée de bombance. Repu de succès, Anquetil mettra pied à terre à trentecinq ans, avant d’engager un combat contre le cancer, perdu en 1987, à 53 ans. « Alors que Poulidor venait lui rendre visite, rapporte Geminiani, il lui a même dit : “Raymond, tu vas encore faire deuxième sur ce coup-là…” » JOCELYN LERMUSIEAUX PAGE 10 sions à 20, 21 et 22 heures ; demain à 0 h 15, 11, 14 et 16 heures) Bernard Dudot, ancien directeur général adjoint de Renault F 1, notre spécialiste Anne Giuntini et un invité surprise. L’Equipe poursuivra demain le débat avec d’autres intervenants. BERNARD DOLET D’ACCORD ? PAS D’ACCORD ? Envoyez vos contributions au débat de la semaine à qdslequipe.fr L’ÉQUIPE TV 6. Édition du matin. 10. Édition de la journée. 11. Match retour (rediff. à 14. et 16.). 18.30 La Grande Édition (rediff. toutes les heures jusqu’à 21.30). 19. Question de sport. « Renault a-t-il fait le trou en F 1 ? » (rediff. toutes les heures jusqu’à 22., et à 0.15). 22.30 Édition de la nuit. INFOSPORT 6. La Matinale Sport. Invités : Yannick Noah et Stéphane Diagana. 10. Le Journal en continu. Invité : Bernard Lama. 18. La Grande Heure. 18.30 Le Journal des clubs. Invités : Didier Roustan, Jérôme Alonzo et Marc Zoro. LE COIN DES RADIOS Toute la journée. France Info. À .8 et à .38 de chaque heure, chronique sportive. 6.40 et 7.40 France Inter. Sports. 6.45 RTL. RTL Sport. 7.40 Europe 1. Sports. 16. RMC. DKP. 18. RMC. Luis Attaque. 18. Sud Radio. Rugby & Compagnie. 18.53 RTL. Mégasport. 19.30 RMC. Global Sport. 20. Europe 1. Europe Sport. 20. RTL. RTL Foot. 20. RMC. Intégrale Coupe de France. MARDI 21 MARS 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge '' tôt titulaire, tantôt remplaçant. Les blessures l’installèrent cet hiver. La remontée de la défense resserra le bloc et ses courses. Son but à Lyon l’épanouit dans un rôle inédit de milieu droit. « Chaque but, chaque passe décisive me libèrent. Et, quand tu enchaînes les matches, tu oses davantage. Si tu rates, ça n’enlève rien à ce que tu as fait avant. Quand tu sors souvent de l’équipe, tu te mets plus de pression : il ne faut pas passer à côté. » Son père apprécie l’éclosion : « Il a pris conscience de son potentiel à Lyon. Tout est une question de physique avec lui. Il a une forme d’insouciance qu’il doit préserver. Il doit profiter pleinement de cet état d’enthousiasme, sans s’enflammer, en restant concentré sur le jeu. » Ce souci obnubile son entraîneur. Les louanges tombent dru, les intérêts divers (Monaco, Lyon, Milan AC, Bleu Rouge TÉLÉVISION apparaître en L 1 le 7 février contre A u x er r e ( 0 - 2 ) . Il y c o m p t e aujourd’hui 59 matches et 6 buts, dont le dernier à Metz (1-0) samedi. Le champion d’Europe des 19 ans a fait son nid. Patiemment, le temps de mûrir son jeu, de trier dans une activité désordonnée (on le surnomme « Carbo », comme carbonisé). « On Jaune Bleu Jaune en 2003 contre Strasbourg, il marque le premier but), trente ans après le Rouge et Noir Christian. Qui, nommé entraîneur du Stade Rennais en 2001, a emmené Yoann dans ses bagages. Christian préférait Nantes. Yoann, en préformation à Ploufragan (Côtes-d’Armor), choisit Rennes. « Il t’intéresse, mon fils ? » interrogea Gourcuff. Patrick Rampillon, le directeur du centre, bénit le ciel : « Je suis prêt à aller le chercher à genoux ! » Yoann restera… à Rennes quand Christian en est éjecté sans gants, en mai 2002. Une passe difficile, celleci. « Je n’ai pas du tout apprécié la façon dont certaines personnes se sont comportées, reconnaît le numéro 10 breton. J’en ai beaucoup souffert. Ça m’a dégoûté du monde pro. Mais mon père m’a toujours conseillé ce qui était le mieux pour moi. Il m’a dit de m’accrocher. » « On a essayé de dissocier les choses, se rappelle le coach lorientais. Et, sur le plan humain, le personnel du centre a bien géré la situation. Yoann se sentait bien avec ses potes. Il a choisi de rester alors qu’une clause dans mon contrat lui permettait de s’en aller. Quelque part, mon départ l’a servi. Il a pu incorporer le groupe pro plus vite pour des raisons évidentes. » Météorique. Laszlo Bölöni le fait débuter en Coupe de France contre Croix de Savoie (2-0), le 25 janvier 2004, et Noir Noir PETIT POUCET, Yoann Gourcuff essaime caillou sur caillou. Dans son sillage, l’ogre rennais a chaussé les bottes de sept lieues et revient à grandes enjambées (cinq succès consécutifs) sur la tête de la L 1 et continue sa course en Coupe de France, puisque les Rennais disputeront, ce soir à Mulhouse, les huitièmes de finale de la Coupe de France contre Colmar. Au-delà des buts du benjamin de dix-neuf ans (trois en quatre matches), il y a les gestes. L’œil clairvoyant, les dribbles délicieux, les passements de jambe, les roulettes façon Zidane. La comparaison le fait bien rigoler. Elle amuse moins ses adversaires. Abidal et Malouda s’en trouvèrent estoqués par un enchaînement dont le ralenti célébra le succès des Bretons à Gerland (4-1, le 25 février). Olivier Sorlin se montre à peine surpris : « Yoann est arrivé dans le groupe pro à dixsept ans. Ce qu’il faisait à l’entraînement montrait déjà une technique largement au-dessus de la moyenne. Il a fallu le calmer pour qu’il arrête les roulettes ! Les plus âgés commençaient à s’agacer… » « Il ne regarde pas qui se trouve en face, apprécie Landry Chauvin, son entraîneur en Gambardella. Comme Mbia, il n’a peur de rien ni de personne. Il sait mettre ses actes à la hauteur de ses paroles. Il montre qu’il est là. Il trace son chemin. » Déterminé. Le mot revient en bouche. Il transpire aussi de son allure d’écorché vif. Le cheveu noir, le mot rare, le regard bleu acier. Qui vous juge. Qui vous jauge. Qui garde une distance méfiante, qui a besoin de connaître pour donner à l’iris l’éclat de la complicité. Le grand brun se résume : « Assez timide, réservé mais sociable, tête de cochon, rancunier et têtu. » « C’est un Breton, un fort caractère qui sait être sympa avec tout le monde », souligne son pote Étienne Didot. Un cocktail pur cidre. Du pur jus Gourcuff, aussi. Christian, le père, entraîneur de Lorient. Le sujet ne le heurte pas, ne le lasse pas. Cette filiation, il s’en réclame. Elle a jalonné ses pas dès lors que, à treize ans, il préféra le ballon rond à la petite balle jaune. « Il aurait pu faire une belle carrière en tennis, assure le paternel. Il y exprimait les mêmes aptitudes de coordination et d’adresse. » Ces qualités ont éclaboussé les prés dès l’âge de six ans. « Car, au-delà de son habileté innée, il avait la passion, l’envie de travailler avec le ballon », se souvient son père. « J’adorais dribbler, raconte Yoann. Quand on ne va pas très vite, il faut inventer des gestes pour déstabiliser. » Cela lui forgea une technique complète (les deux pieds, un bel usage de l’extérieur et de la semelle, une aisance à varier jeu court et jeu long, une protection de balle king size) récitée d’une démarche de cow-boy héritée de la génétique (encore), de ces hanches raides qui ennuyèrent son père à son heure. On ne rompt décidément pas ce lien : Yoann, fils de Christian ex-prof de maths, privilégie le bac STT au Championnat de France des réserves ; Yoann, surclassé (il n’avait pas dix-sept ans), gagne la Coupe Gambardella à Rennes (4-1 (Photos Bruno Fablet) PORTRAIT DU MARDI YOANN GOURCUFF, qui explose actuellement à Rennes, a rendez-vous ce soir avec la Coupe de France contre Colmar. 11 Bleu Rouge Noir Jaune RUGBY TOP 14 « Chapeau, les Bleus » ANGLETERRE Un sauveur nommé Woodward ? YANNICK JAUZION, privé de Tournoi pour cause de blessure, a suivi le parcours de l’équipe de France. Et veut finir la saison en trombe avec Toulouse. Suite au Tournoi raté des Anglais, certaines sources à Twickenham parlent d’un retour de l’entraîneur champion du monde 2003… parti au football. Considéré comme le meilleur centre du monde, Yannick Jauzion (27 ans, 32 sélections) vient de manquer tout le Tournoi des Six Nations à cause d’un orteil fracturé le 28 janvier à Pau, en Top 14. Ce qui ne l’a pas empêché de suivre les matches des Bleus. LES OREILLES de Clive Woodward ont dû siffler hier soir. Car à Bath, lors d’un dîner prévu de longue date, les principaux chroniqueurs de la presse rugbystique anglaise devaient retrouver autour d’une table l’encadrement du quinze d’Angleterre ainsi que les principaux dirigeants de la fédération anglaise (RFU). Et même si tous les propos de la soirée étaient « off », une chose est sûre : depuis samedi soir et la défaite contre l’Irlande – la troisième défaite de rang pour les hommes d’Andy Robinson (*) –, la tête de l’entraîneur, ainsi que celle de ses adjoints Joe Lydon, Dave Alred, et Phil Larder, est mise à prix. Et curieusement, le nom qui revient le plus souvent pour reprendre les choses en main est celui de son célébrissime prédécesseur, sir Clive Woodward, vainqueur de la Coupe du monde 2003, aujourd’hui directeur sportif au club de football de Southampton. Dimanche, le très influent Sunday Times a proposé le nom de Rob Andrew, le manager de Newcastle, pour succéder à Robinson. Mais, hier, Andrew a formellement démenti, déclarant que le poste ne l’intéressait pas : « J’ai un projet sur cinq ou six ans à Newcastle et je ne compte pas partir. » Hier, lundi, en revanche, plusieurs journaux anglais ont demandé le retour de Woodward afin de remettre le quinze de la Rose sur les rails en perspective du Mondial 2007. Selon le Daily Telegraph, « il n’y a qu’un homme qui puisse mettre de l’ordre le rugby anglais : sir Clive Woodward. On devrait le faire venir immédiatement pour couper quelques têtes, virer des gens, prendre TOULOUSE – de notre correspondant Les « gros » retrouvent leurs internationaux Un Tournoi plus équilibré permet aux Italiens et aux Écossais de s’inviter dans une équipe dominée par la présence de quatre Français. Mais il n’y a pas un Anglais. Pas au poste qu’il occupe en club, mais au centre, où il a brillé dans les cinq rencontres jouées par l’Italie, et où on l’associera à Florian Fritz, une des grandes révélations de cette édition 2006. Avec lui, l’impressionnant pilier droit de Calvisano, Salvatore Perugini, auteur d’un grand Tournoi, et le deuxième-ligne de Narbonne Marco Bortolami bénéficient du recul relatif de certains « tauliers » du Tournoi comme Marconnet ou White en pilier, Pelous, Grewcock ou O’Kelly en deuxième-ligne. Carlos Nieto, l’autre pilier italien, aurait pu lui aussi créer la surprise, mais Pieter De Villiers, même s’il n’a pas domi- BOURGOIN-PERPIGNAN : LES 20 000 PLACES DÉPASSÉES. – Hier a été franchie la barre des 20 000 places vendues pour le match de samedi entre Bourgoin et Perpignan (20e journée du Top 14) qui aura lieu à Saint-Étienne au stade Geoffroy-Guichard, où s’est déjà déroulée une finale de Coupe de France en 1999. La location s’est accélérée puisque 1 500 places se sont enlevées dans cette seule journée de lundi. Les dirigeants isérois espèrent dépasser leur objectif de 25 000 spectateurs dans un stade qui en contient 33 500. Canal +) ; Clermont-Biarritz (17 h 30, en direct sur Canal + Sport) ; Castres-Stade Français ; Bayonne-Toulon ; MontpellierBrive ; Pau-Narbonne (18 h 30). Otago Highlanders (NZL)-Golden Cats (AFS) ; Western Force (AUS)-Northern Bulls (AFS). TOULOUSE : INQUIÉTUDE POUR ISITOLO MAKA. – Sorti à la 26e lors de Perpignan-Toulouse (15-13), samedi, Isitolo Maka souffre d’un mollet et passera des examens complémentaires aujourd’hui. On redoute une déchirure qui l’écarterait du quart de finale de Coupe d’Europe le 1er avril contre le Leinster. En revanche, son frère Finau, rétabli, pourrait rentrer contre Agen vendredi. AGENDA Presque toutes les couleurs L’absence remarquée des Anglais Victime d’une entorse à la cheville gauche à la 55e minute de Galles-France (16-21), Julien Bonnaire a passé une radio hier matin à Bourgoin puis une imagerie à résonance magnétique (IRM) à Lyon dans l’après-midi, qui ont révélé une distension d’un ligament et une rupture partielle d’un autre. En revanche, les examens ont écarté une fracture au niveau de la malléole, ce que craignait le troisième-ligne de l’équipe de France, qui ne peut poser le pied par terre. Il sera toutefois absent trois semaines au minimum et effectuera sa rentrée, au mieux, le 15 avril contre Biarritz pour la 22ejournée du Top 14. – E. C. geur général du Stade ; qui comptera, « bien entendu », sur le retour au bercail de ses six Bleus vainqueurs du Tournoi (Pelous, Nyanga, Élissalde, Michalak, Fritz et Heymans), plus Finau Maka enfin rétabli (triple fracture de l’os malaire le 14 janvier face aux Wasps). Novès instaurera le huis clos dès cet après-midi et n’accordera de « récréation » qu’à deux de ses joueurs mercredi soir : le pilier Omar Hasan doit en effet chanter du tango devant plus de trois cents personnes à Colomiers et l’ailier Cédric Heymans se marier civilement au Capitole avec sa belle Justine. À PARIS, LES INTERNATIONAUX À LA CARTE. – Le Stade Français (troisième, à sept points de Biarritz mais avec un match de retard) se rendra à Castres samedi sans Christophe Dominici, Sylvain Marconnet ni l’Italien Sergio Parisse, qui bénéficient d’une semaine de vacances. Pieter De Villiers et Mirco Bergamasco avaient pour leur part déjà bénéficié d’un tour de repos pendant le Tournoi. Programme d’entraînement allégé pour tout le monde (hier était une journée « off », par exemple) à la suite de la victoire à Brive (22-28). – H. B., J. L. LE STADE FRANÇAIS, TOULOUSE ET BIARRITZ, les trois principaux fournisseurs d’internationaux, voient d’un bon œil la fin du Tournoi qui leur permet, enfin, de retrouver tout leur monde avant une fin de saison décisive. À BIARRITZ, INCERTITUDE POUR YACHVILI. – Petru Balan est rentré d’un match avec l’équipe de Roumanie avec un mal de dos. Dimitri Yachvili est aux soins à cause des béquilles subies pendant le match contre Galles. Mais, à quinze jours du quart de finale de Coupe d’Europe, le 2 avril à Saint-Sébastien face à Sale, Jérôme Thion, qui a été deux fois au repos pendant le Tournoi, Traille, qui a eu une longue interruption (plus de trois mois entre fin octobre et février suite à une fracture du bras droit) et Thomas Lièvremont ne bénéficient pas de régime de faveur et joueront à Clermont samedi, où le leader se déplacera en avion aller et retour dans la journée. TOULOUSE À HUIS CLOS DÈS AUJOURD’HUI. – Toulouse reçoit Agen vendredi, lors d’un match « déjà capital », selon Guy Novès. « De toute façon, on va devoir jouer un match de phase finale à chaque fois », tempère quand même le mana- L’ÉQUIPE DU TOURNOI 2006 NEUF BLEUS EN 2004 après le Grand Chelem du quinze de France, cinq Gallois en 2005 après le Grand Chelem des Diables Rouges. Il est donc logique que la France et l’Irlande se partagent le gâteau dans cette équipe du Tournoi 2006, qu’elles ont terminé aux première et deuxième places avec quatre victoires chacune. Mais plus que la présence de quatre Français et de trois Irlandais, c’est l’apparition de trois Italiens qui peut surprendre dans cette sélection 2006 ; car, après tout, l’équipe entraînée par Pierre Berbizier a encore une fois terminé à la dernière place avec pour seul résultat positif un match nul à Cardiff (18-18). Mais il y a deux raisons à cela : le nivellement par le bas dû à des performances assez moyennes des équipes phares, l’Angleterre en particulier (trois défaites), et les progrès sensibles du quinze d’Italie. Les Transalpins ont posé des problèmes à toutes les équipes qu’ils ont rencontrées, ils ont produit du jeu et ils n’ont pas été loin d’accrocher un ou deux résultats de plus. L’ailier du Stade Français Mirco Bergamasco symbolise cette progression. Celle de la Squadra Azzura est aussi la sienne. Il a assurément franchi un palier cette saison et il mérite d’y figurer. Bonnaire absent au moins trois semaines L’ÉQUIPE 2005 L’équippe type Laharrague (FRA) – Lewsey (ANG), O’Driscoll (IRL), Henson (GAL), S. Williams (GAL) – (o) S. Jones (GAL), (m) Yachvili (FRA) – M. Williams (GAL), Owen (GAL), Betsen (FRA) – O’Kelly (IRL), Kay (ANG) – Stevens (ANG), Bruno (FRA), Marconnet (FRA). 15 1 5 VENDREDI 24 MARS TOP 14 (20e journée). – ToulouseAgen (20 h 30, en direct sur Canal + Sport). SUPER 14 (7e journée). – Wellington Hurricanes (NZL)-Coastal Sharks (AFS) ; New South Wales Waratahs (AUS) Auckland Blues (NZL) ; Central Cheetahs (AFS)-Queensland Reds (AUS). LIGUE CELTIQUE (16e journée). – Cardiff-Glasgow ; Borders-Connacht. 14 14 13 13 Sh. Horgan Mir. Bergamasc Bergamasco (IRL), Leinster (IRL), 27 ans, 1,93 m, 97 kg, 45 sél. (ITA), Stade Français, a 22 ans, 1,80 m, 90 kg, 30 sél. 12 12 11 11 Fritz,Toulouse, S. Lamont (ECO), 22 ans, 1,80 m, 97 kg, 8 sél. Northhampton (ANG), 255 anns, 1,87 m, 955 kgg, 21 sél. 10 10 9 S. Jones (GAL), Blair (ECO), Clermont, 28 ans, 1,86 m, 89 kg, 56 sél. Édimbourg (ECO), 24 ans, 1,80 m, 85 kg, 32 sél. 7 8 6 Nyanga, Toullousse, Leamy (IRL), J. White (ECO), 22 ans, 1,86 m m, 92 kg, 19 sél. Munster (IRL), 24 ans, 1,88 m, 108 kg, 11 sél. Salee (ANG), 27 ans, 1,95 m, 1177 kg, 54 sél. 5 4 Bortolami (ITA), O’Connell (IRL), Munster (IRL), 26 ans, 1,96 m, 110 kg, 34 sél. Narbonne, 25 ans, 1,96 m, 110 kg, 47 sél. 3 2 1 De Villiers, Ibanez, Peruggini (ITA), Stade Françaiss, 33 ans, 1,85 m m, 111 kg, 55 sél.l Wasps (ANG), 33 ans, 1,78 m, 101 kg, 78 sél. né en mêlée, garde une longueur d’avance par son dynamisme dans le jeu et ses grandes qualités de plaqueur. Pour la première fois depuis bien longtemps, aucun Anglais ne figure dans notre équipe du Tournoi… Le troisième-ligne Joe Worsley aurait pu être leur seul représentant, car, malgré les piètres performances de son équipe sur les trois dernières rencontres, il n’a jamais déçu. Mais il lui aurait été difficile cette année de détrôner Yannick Nyanga, très en vue et très régulier tout au long de la compétition, ainsi que le capitaine écossais Jason White, dont les plaquages décisifs et l’engagement physique ont marqué les esprits. Qui mieux que le flanker de Sale représente le renouveau d’un quinze du Chardon où s’est révélé également le demi de mêlée Mike Blair à un poste où, il faut bien Calvisaano (ITA), 27 anss, 1,80 m, 110 kgg, 35 sél. l’avouer, la concurrence n’a pas fait rage, étant donné que Jean-Baptiste Élissalde n’a pas joué au niveau qui fut le sien cet automne, que Dimitri Yachvili n’a livré qu’un seul match plein face à l’Angleterre, que le très bon Gallois Phillips n’a joué qu’une seule rencontre (face à la France), et que l’Irlandais Peter Stringer, malgré sa régularité et ses qualités de passeur, n’a pas eu l’influence de son homologue écos- MARDI 21 MARS 2006 sais sur son équipe ? Un troisième écossais, l’ailier gauche Sean Lamont, figure dans notre sélection. Le demi d’ouverture gallois Stephen Jones conserve sa place. Mais, cette fois-ci, il est seul représentant de Diables Rouges en perte de vitesse. Frédéric Michalak et Charlie Hodgson ont alterné le très bon et le franchement passable, tandis que l’Irlandais Ronan O’Gara et l’Italien Ramiro Pez, très bons dans le jeu au pied, ont expédié les affaires courantes offensivement ou défensivement. Raphaël Ibanez, auteur d’un retour remarqué malgré un dernier match assez moyen contre les Gallois, coiffe sur le fil le dynamique talonneur irlandais Flannery à qui il manque encore une dimension physique dans le combat. L’Italien Ongaro, très solide, très précis dans ses lancers, n’était pas loin non plus. Mais Ibanez est récompensé logiquement pour l’influence positive qu’il a eue sur la sélection. Même débat pour le poste d’arrière, où l’Irlandais Geordan Murphy est préféré à Thomas Castaignède pour avoir livré deux matches de plus. La bataille a fait rage aussi en numéro 8, où le Français Thomas Lièvremont, l’Anglais Martin Corry et l’Écossais Simon Taylor sont cités, mais l’athlétique Irlandais Denis Leamy a été le plus régulier. Pas de concurrence en deuxième ligne et à l’aile droite pour ses compatriotes Paul O’Connell et Shane Horgan, auteurs tous les deux d’un Tournoi remarquable. Ils sont parmi les cinq joueurs dans cette compétition à faire l’unanimité des votes dans notre rubrique avec Fritz, ainsi que les troisième-ligne aile White et Nyanga. – JULIEN SCHRAMM LIGUE CELTIQUE (16e journée). – Ulster-Newport ; Llanelli-Munster. DIMANCHE 26 MARS PRO D 2 (23e journée). – TyrosseLyon OU (15 heures). SAMEDI 25 MARS ANGLETERRE (18 e journée). – Bath-Leicester ; London Irish-Sale ; Gloucester-Bristol. ANGLETERRE (18 e journée). – Newcastle-Northampton ; WaspsLeeds ; Saracens-Worcester. TOP 14 (20e journée). – BourgoinPerpignan (15 h 10, en direct sur SUPER 14 (7e journée). – ACT Brumbies (AUS)-Waikato Chiefs (NZL) ; LIGUE CELTIQUE (16e journée). – Neath-Swansea-Édimbourg. Murphy (IRL), Leicester (ANG), 27 ans, 1,83 m, 84 kg, 39 sél. P R O D 2 ( 2 3e j o u r n é e ) . – La Rochelle-Dax ; Oyonnax-Auch ; Béziers - Métro-Racing 92 ; Stade Bordelais-Colomiers ; Aurillac - Mont-de-Marsan ; Albi-Montauban ; Pays d’Aix-Tarbes (18 h 30). OFFRE DÉCOUVERTE 26 nos 35 € Au lieu de 52 € (prix de vente au numéro) cadeau + en un superbe porte-clés en métal Tous les jeudis, retrouvez RUGBY, L’HEBDO DU RUGBY PRO. Chaque semaine, dévorez l’actualité du rugby professionnel et de ses racines. Revivez les grands moments de la semaine passée et préparez votre week-end grâce aux reportages, analyses, statistiques d’une équipe de journalistes spécialisés. Découvrez les nouveaux phénomènes, les tendances, le point de vue exclusif de parrains prestigieux : joueurs internationaux, entraîneurs et observateurs. Décryptez les enjeux d’un sport passionnant grâce à une maquette aérée et toute en couleurs. Rappel prix de vente au numéro, 1 an : 107,60 € BULLETIN D’ABONNEMENT À retourner sous enveloppe non affranchie accompagnée de votre règlement à RUGBY - Service abonnements - Libre réponse 59402 - 75482 PARIS cedex 10 Oui, je m’abonne à RUGBY, L’HEBDO DU RUGBY PRO pour 26 nos au tarif de 35 €. J’ai bien noté que je recevrai en cadeau le porte-clés RUGBY*. Nom Prénom Adresse Code Postal Tél. Ville E-mail Ci-joint mon règlement par chèque à l’ordre de SMI *Offre valable en France métropolitaine uniquement jusqu’au 31/12/2006.Mon cadeau me sera expédié au plus tard 3 semaines après enregistrement de mon règlement. Conformément à la législation en vigueur, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant. ANEQ RCS 485 167 647 Nanterre PAGE 11 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge JÉRÔME LECLERC Même s’il est en forme après son absence de six semaines, Yannick Jauzion (au centre), qui vient de transmettre à Nicolas Jeanjean (15) sous les yeux de Michel Koniek et Bernard Goutta (à droite), n’a pu empêcher la défaite des Toulousains à Perpignan (15-13) samedi. (Photo Marc Francotte) Bleu – Vous venez de jouer deux matches avec Toulouse : quelles sont vos sensations personnelles et quel bilan sur ces deux derniers “doublons” ? commençant dès vendredi par un sacré match face à Agen, qui revient très bien et se trouve en pleine confiance après trois victoires sur de “gros” clients (Paris, Castres, Clermont) auxquels le funambule Caucaunibuca a fait très mal. Mais pour se qualifier pour les demi-finales (Toulouse est 2e, à cinq points de Biarritz), il faudra aussi aller faire un résultat à l’extérieur, sans doute, et l’on doit aller à Biarritz, Castres et Bourgoin : pas simple. Et puis, il y a la Coupe d’Europe avec le Leinster en quart au Stadium dès le 1er avril. Mais on ne va pas pleurer : ce sont ces rendez-vous-là qui nous excitent. Alors, on va tâcher d’y aller à fond, et si possible jusqu’au bout, sur les deux fronts. Cela passe par une grosse perf d’entrée contre Agen avec des internationaux de retour à point nommé, histoire de relancer la machine sur de bonnes bases comme on l’avait fait l’an passé (71-3) devant Brive (une semaine avant d’éliminer Nortthampton, 37-9, en quart de finale de Coupe d’Europe). (*) Trois défaites en cinq matches face à l’Écosse (18-12), la France (31-6) et l’Irlande (28-24). Jaune Rouge Jaune « Plus aucun droit à l’erreur » – Je n’ai pas encore récupéré tout mon “fond” sur quatre-vingts minutes. Mais cela aurait pu être pire, franchement, après un arrêt aussi long. Physiquement, mes sensations ont été bonnes : la fracture est oubliée, car la douleur a disparu. Dans le jeu, j’ai retrouvé quelques repères dans le contexte que l’on sait, ni plus ni moins. Après, servir mes partenaires pour l’essai (Médard et Garbajosa contre Montpellier, Kunavore à Perpignan) fait simplement partie de mon boulot, il n’y a pas de quoi en faire un plat. Marquer ou faire marquer, mon plaisir est le même : pourvu que ça dure, voilà tout ! Quant à notre bilan sur ces deux matches, avec cinq points de plus au compteur, il est correct. Mais la défaite à Perpignan (15-13) laisse quand même des regrets... – D’autant plus dommage que le calendrier qui vous attend (avec Agen, Leinster, Biarritz et Paris, po ur c om men cer , j us qu ’au 15 avril) ne vous autorise plus aucun droit à l’erreur… – Sur les sept matches qui restent, on est obligés de faire le plein à domicile en IAN BORTHWICK Noir Bleu Noir « APRÈS VOTRE première campagne complète, en 2004, puis trois rencontres sur cinq en 2005, comment avez-vous vécu ce Tournoi sans jouer ? – Avec philosophie. C’est toujours râlant de se blesser avant une série d’échéances importantes, a fortiori quand il s’agit du Tournoi. Mais, à tout prendre, je “préfère” que cette blessure soit arrivée à ce moment-là plutôt qu’en mars ou en avril : ma saison aurait alors été terminée pour de bon. Et puis, même si je ne m’étais jamais arrêté aussi longtemps, à savoir six semaines, ce pépin m’a rappelé que je ne suis pas une machine : le corps, de gré ou de force, aura toujours le dernier mot. – Comment jugez-vous ce quinze de France finalement victorieux, même sans vous, et que pensezvous des performances de vos six coéquipiers toulousains en son sein ? – L’affaire était mal embarquée après la défaite en Écosse, mais les gars ont su rattraper le coup en alignant quatre victoires avec le gain du Tournoi en prime. Rien que pour cela, les Bleus méritent, tous, un coup de chapeau, et je suis ravi pour eux. Les Toulousains ? Yannick (Nyanga)et Flo (Fritz) se sont épanouis : ils ont marqué des points et les esprits. Les autres (Pelous, Michalak, Élissalde et Heymans) ont assuré aussi, mais on les connaît. Globalement, j’ai trouvé l’équipe très solidaire et forte sur ses bases. Maintenant, il reste des progrès à faire sur l’attaque et pour mettre la main sur le ballon : ce n’est pas nouveau. Quant à mon absence… Heureusement, les Bleus peuvent se passer de moi ! Plus sérieusement, Damien (Traille) et Florian (Fritz) se sont bien entendus, non ? Quand tout va bien, les absences de tel ou tel ne comptent pas. Quand ça se passe moins bien, on en parle un peu plus… des décisions impopulaires et établir un projet qui empêchera l’Angleterre de plonger dans la pagaille. […] Depuis qu’il est parti, il y a un trou béant dans le rugby anglais […] La RFU doit absolument réagir. » Seulement voilà, Woodward n’a pas que des amis à Twickenham, et lorsqu’il a claqué la porte en septembre 2004, il est parti dans de très mauvais termes avec de nombreux poids lourds du rugby anglais. Il n’empêche, selon certaines sources au sein de la fédération anglaise, plusieurs dirigeants parmi les plus influents seraient prêts à faire table rase et à rappeler sir Clive au bercail. Sans doute pas en tant qu’homme de terrain, mais en tant que responsable de tout le rugby international. Quant aux éventuels entraîneurs, certains parlent de Joe Mallinder, ancien entraîneur de Sale, actuellement au centre de formation national, de Shaun Edwards, un des entraîneurs très respecté des Wasps, et même d’Andy Robinson – sous contrat jusqu’à la Coupe du monde 2007 – luimême, qui resterait en tant que spécialiste des avants. Pour l’instant, cependant, les dirigeants anglais gardent le silence. Quant à sir Clive, qui reste injoignable, rappelons qu’il est parti principalement à cause du manque de disponibilité des joueurs durant la saison. Et tant que ce conflit entre les clubs et la fédération n’est pas résolu, il y a peu de chances de le revoir franchir le seuil de la RFU. 12 Bleu Rouge Noir Jaune NATATION JEUX DU COMMONWEALTH – NATATION CYCLISME Jones, un record en or « Semaine sainte » pour Pozzato L’Australienne a remporté son troisième titre en brasse et fait exploser son record sur 100 m, le portant à 1’5’’09. MELBOURNE – (AUS) de notre envoyé spécial RÉSULTATS TOUR DE CASTILLE ET LEON (2.1 [ESP], 20-24 mars). – 1re étape, Valladolid - Valladolid : 1. Edo (ESP, Andalucia), les 155 km en 3 h 45’31’’ (moy. : 41,239 km/h) ; 2. L. Sanchez (ESP, Liberty Seguros) ; 3. E. Martinez (ESP, Discovery Channel) ; 4. Torrent (ESP, Vina-Magna) ; 5. Vinokourov (KAZ, Lsw), t.m.t. ; … 32. Popovych (UKR, Dsc), à 39’’ ; 66. Brard (Caisse d’Épargne-Îles Baléares), à 1’39’’ ; 69. Gabriel (Unibet.com), m.t. ; 88. Rinero (Saunier Duval), à 2’11’’. – 118 classés. AUJOURD’HUI. – 2e étape : Almenara - Olmedo (11 km, c.l.m. ind.). TOUR DE NORMANDIE (2.2, 20-26 mars). – Prologue à Colombelle : 1. Vlens (HOL, Rabobank espoirs), les 5,8 km en 7’16’’ ; 2. Van Emden (HOL, Rab), à 4’’ ; 3. E.B. Bergès (Auber 93), à 5’’. AUJOURD’HUI. – 1re étape : Colombelles - Forges-les-Eaux (211 km). MELBOURNE. – Moins de deux mois après, Leisel Jones fracasse son record du monde du 100 m brasse de 62 centièmes. Le chef-d’œuvre des six jours passés au Melbourne Sports and Aquatic Centre. (Photo Tim Wimborne/Reuters) CHRONOLOGIE DU RECORD DU MONDE du plongeon et au virage notamment. En les corrigeant, je dois pouvoir gagner entre sept et huit dixièmes de secondes. » La balade de Powell En 10’’03, la première grande victoire internationale du Jamaïquain n’a pas fait un pli. MELBOURNE – de notre envoyé spécial HEUREUX, LIBÉRÉ, SOULAGÉ. Voilà dans quel état se retrouva hier Asafa Powell après avoir dominé le Nigérian Ulusoji Fasuba et son pote trinitéen Marc Burns. Oui, le long moment, près de dix minutes, qu’il passa à prendre un bain de stade, les épaules recouvertes du drapeau de la Jamaïque, dirent assez bien tout ce que pouvait alors ressentir le recordman du monde du 100 m (9’’77). Lui qui rappelait il y a peu qu’il ne pourrait être reconnu qu’après avoir remporté une grande victoire tenait enfin sa médaille d’or. Éliminé en quarts de finales des Championnats du monde 2003, 5e aux Jeux du Commonwealth 2002 et aux Jeux d’Athènes, absents aux Mondiaux à Helsinki l’an dernier, il ne savait pas ce que pouvaient être ces instants où les héros aiment à traîner sur le stade après leur exploit. Désormais, il sait. Il sait surtout maintenant qu’il est « capable de remporter un titre majeur », dirat-il ensuite. Avant d’ajouter : « ce sont des moments (ceux vécus dans la foulée d’une victoire de ce genre) qui donnent de l’expérience. » Cette expérience, notez bien, il n’en manque déjà pas. Car, au regard de ce qui s’est passé au départ de la demi-finale le concernant, ce garçon de vingt-trois ans a bel et bien prouvé qu’il se maîtrisait parfaitement. L’Australien Patrick Johnson ayant provoqué un faux départ, le suivant valait alors la mise hors Jeux. Michael Frater, 2e à Helsinki et partenaire d’entraînement de Powell, se fit donc piéger. « J’ai été ennuyé pour lui, confessera Asafa, mais cela ne m’a pas déconcentré. » Que l’Anglais Mark Lewis-Francis soit alors convié à son tour à laisser partir la course sans lui a aussi, semble-t-il, fait ni chaud ni froid à l’ancien champion du monde junior. Bref, quand les six restants furent ensuite définitivement libérés par le starter, Powell se trouva immédiatement en action, très maître de sa course au point qu’après 70 mètres environ, il ne quitta plus des yeux l’écran télévisuel du stade renvoyant l’image de la course. Pour mieux la gérer, sans doute, 10’’03 à l’arrivée. En finale, toutefois, ce sera une autre histoire. Car Fasuba, parti comme un missile, l’occupera suffisamment pour ne pas lui donner le loisir ni de regarder ailleurs ni de penser à autre chose. Aux deux tiers de la ligne droite, le Nigérian était encore devant, assez largement même – un bon mètre –, ce qui obligea Powell à s’employer un peu plus. La suite ? Un trop bref instant de grâce. – P. L. PATRICK LEMOINE RÉSULTATS NATATION. – Finales. HOMMES. 50 m papillon : 1. Pini (PNG), 52’’64 ; 2. Klim (AUS), 52’’70 ; 3. Burmester (NZL), 52’’53. 100 m dos : 1. Tancock (ANG), 54’’53 ; 2. Welsh (AUS), 54’’82 ; 3. Tait (ECO), 54’’89. 50 m brasse : 1. Cook (ANG), 28’’01 ; 2. Mew (ANG), 28’’07 ; 3. Rickard (AUS), 28’’14. 200 m quatre nages : 1. Tait (ECO), 2’0’’73 ; 2. Kent (NZL), 2’1’’08 ; 3. Johns (CAN), 2’1’’80. FEMMES. 50 m : 1. Lenton (AUS), 24’’61 ; 2. Henry (AUS), 24’’71 ; 3. Mills (AUS), 25’’03. 400 m : 1. McClatchey (ECO), 4’7’’69 ; 2. Jackson (ANG), 4’8’’36 ; 3. Barratt (AUS), 4’8’’65. 50 m dos : 1. Edington (AUS), 28’’42 ; 2. Rooney (AUS), 28’’43 ; 3. Zimmer (AUS), 28’’71. 200 m dos : 1. Fargus (AUS), 2’10’’36 ; 2. Marshall (ANG), 2’10’’87 ; 3. McLean (NZL), 2’12’’47. 100 m brasse : 1. Jones (AUS), 1’5’’09 (record du monde ; ancien record : 1’5’’71, par elle même, le 3 février 2006, à Melbourne) ; 2. Edmistone (AUS), 1’7’’24 ; 3. Balfour (ECO), 1’7’’83. Temps de passage de Jones : 30’’83. Temps de passage lors de son précédent record : 31’’37. Relais 4 × 100 m quatre nages : 1. Australie, 3’36’’49 ; 2. Angleterre, 3’42’’69 ; 3. Canada, 3’42’’84. ATHLÉTISME. – Finales. HOMMES. 100 m (+ 0,9 m/s) : 1. Powell (JAM), 10’’03 ; 2. Fasuba (NGA), 10’’11 ; 3. Burns (TRI), 10’’17 ; 4. Emedolu (NGA), 10’’22 ; 5. Zakari (GHA), 10’’22 ; 6. Johnson (AUS), 10’’26 ; 7. Henry (CAN), 10’’28 ; 8. Devonish (ANG), 10’’30. 5 000 m : 1. Choge (KEN), 12’56’’41 ; 2. Mottram (AUS), 12’58’’19 ; 3. Limo (KEN), 13’5’’89 ; 4. Ebuya (KEN), 13’5’’89 ; 5. Joseph Naasi (TAN), 13’12’’76. Poids : 1. Robberts (AFS), 19,76 m ; 2. Scott (JAL), 19’’75 m ; 3. Martin (AUS), 19,48 m. 20 km marche : 1. Deakes (AUS), 1 h 19’24’’ ; 2. Adams (AUS), 1 h 21’38’’ ; 3. Tallent (AUS), 1 h 23’32’’. FEMMES. 100 m (+ 0,2 m/s) : 1. Brooks (JAM), 11’’19 ; 2. Pillay (AFS), 11’’31 ; 3. Atangana (CAM), 11’’39. Marteau : 1. Krueger (AUS), 67,90 m ; 2. Joyce (CAN), 67,29 m ; 3. Shaw (ANG), 66 m. 20 km marche : 1. J. Saville (AUS), 1 h 32’46’’ ; 2. N. Saville (AUS), 1 h 33’33’’ ; 3. Webb (AUS), 1 h 34’03. Demi-finales. HOMMES. 100 m. I (– 0,6 m/s) : 1. Burns, 10’’15 ; 2. Emedolu, 10’’21 ; 3. Zakari, 10’’24 ; 4. Devonish, 10’’27 ; 5. Ross (AUS), 10’’28 ; 6. Vries (AFS), 10’’33 ; 7. Waugh (JAM), 10’’35 ; 8. Ezenwa (AUS), 10’’60. II (+ 0,2 m/s) : 1. Powell, 10’’03 ; 2. Fasuba, 10’’15 ; 3. Henry, 10’’26 ; 4. Johnson, 10’’28 ; 5. Aliu (NGA), 10’’38 ; 6. Harper (TRI), 10’’46. Disqualifiés : Frater (JAM), Lewis-Francis (ANG). PROGRAMME NATATION. – AUJOURD’HUI. Finales à 19 heures (9 heures, heure française) : 50 m H, 200 m papillon F, 200 m brasse F, 400 m quatre nages F, 1 500 m H, relais 4 × 100 m quatre nages H, F. ATHLÉTISME. – AUJOURD’HUI. À partir de 18 h 30 (8 h 30, heure française) : décathlon (f), triple saut F (f), 110 m (f), 400 m H (1/2 f), heptathlon (f), 10 000 m (f), disque F (f), 400 m F (f). GOLF GERRANS RÉOPÉRÉ. – Opéré le 3 février de la clavicule gauche suite à une chute lors du GP d’ouverture, l’Australien d’AG2R Prévoyance, Simon Gerrans, a subi une nouvelle intervention, jeudi, après que sa cicatrice s’est infectée lors de Tirreno-Adriatico. Gerrans a quitté hier soir l’hôpital de Nice et s’envolera pour l’Australie dans les prochains jours pour effectuer sa convalescence. ABSALON SE PRÉSERVE. – Le champion olympique et double champion du monde de VTT s’est classé troisième (derrière le Suédois Kessiakoff et l’Espagnol Hermida) de la deuxième manche de la Coupe d’Italie, disputée samedi, à Maser, près de Trévise. À deux semaines de sa vraie rentrée internationale (première manche de la Coupe du monde à Curaçao, aux Antilles néerlandaises, le 1er avril), Julien Absalon, confronté pour la première fois de la saison à ses rivaux les plus sérieux, a préféré lever le pied en fin de course « pour ne pas puiser trop dans mes forces avant la Coupe du monde. J’aurais peut-être pu résister un peu plus longtemps (il a fini à 1’20’’ du premier et à 1’02’’ du deuxième), mais l’important était que je me rassure sur mon niveau de forme. » AGENDA Woods trop seul ? Derrière le numéro 1 mondial, Els, Goosen, Mickelson et Singh ont jusqu’alors été bien pâles cette saison. depuis août dernier, ni de majeur depuis 2004. Un an après avoir abandonné la place de numéro 1, il pointe à 10 points de Woods au classement mondial. S’il est trop tôt pour se demander si, à quarante-trois ans, le galérien des practices n’arrive pas au bout d’une épuisante logique stakhanoviste, le plus constant rival de Woods ces deux dernières années a donné de sérieux signes de lassitude. Moins exposé au surmenage, le pantouflard Phil Mickelson, en dépit d’un début de saison aussi régulier (3 tops 10), semble loin de l’état d’exaltation qui lui avait permis de remporter son premier majeur il y a deux ans à Augusta et de doubler la mise à l’USPGA en août dernier. Quant aux deux Sud-Africains, Ernie Els et Retief Goosen, malgré des victoires autochtones en début de saison européenne fin 2005, ils n’ont pas franchi le cut au Bay Hill et semblent avoir du mal à se remettre d’une opération au genou pour le premier, d’un dernier tour catastrophique à l’US Open 2005 pour le second. Il le faudrait pourtant. Car on entre cette semaine dans le vif de la saison avec le Players Championship, qui sera suivi du Masters dix jours plus tard. Avec sa dotation record (8 millions de dollars) et sa participation prestigieuse, le « tournoi des joueurs » est considéré aux États-Unis comme le cinquième majeur. Bien sûr, le redoutable TPC de Sawgrass et son fameux green en île du 17 dans les eaux duquel s’engloutissent chaque année quelque 150 000 balles (dont 70 balles de professionnels l’an passé) n’a pas sacré que des stars. Mais si les quatre membres du « Big Five » à la remorque de Woods veulent lever le doute qui s’est installé sur leurs capacités à l’inquiéter, il leur faut réagir au plus vite. Ou craindre que les valeurs montantes du circuit qui ont animé le premier trimestre (Sabbatini, Donald, Ogilvy, Howell), ou des valeurs déjà bien établies (Toms, Di Marco, Scott voire Garcia) ne viennent s’emparer des places de prestige. PIERRE MICHEL BONNOT CLASSEMENT MONDIAL HOMMES (à la moyenne de points). – Au 20 mars : 1. WOODS (USA), 17,81 pts ; 2. V. Singh (FIJ), 8,70 ; 3. Goosen (AFS), 7,54 ; 4. Mickelson (USA), 7,24 ; 5. Els (AFS), 6,84 ; 6. Garcia (ESP), 6,43 ; 7. Toms (USA), 5,60 ; 8. Furyk (USA), 5,32 ; 9. Scott (AUS), 4,95 ; 10. Donald (ANG), 4,94 ; … 83. (80) Jacquelin, 1,57 ; 121. (122) Levet, 1,18 ; 161. (162) Remésy, 0,95 ; 183. (178) Havret, 0,81 ; 199. (202) Bourdy, 0,75. Entre parenthèses, le classement précédent, s’il a changé. CLASSEMENT MONDIAL FEMMES (à la moyenne de points). – Au 14 mars : 1. A. SÖRENSTAM (SUE), 18,06 pts ; 2. Wie (USA), 9,56 ; 3. Creamer (USA), 9,34 ; 4. Fudoh (JAP), 7,56 ; 5. Kerr (USA), 6,58 ; 6. Miyazato (JAP), 6,17 ; 7. Ochoa (MEX), 5,93 ; 8. Jang Jeong (CDS), 4,84 ; 9. Han Hee-won (CDS), 4,34 ; 10. Inkster (USA), 3,91 ; … 37. Icher, 2,55 ; 78. Nocera, 1,44 ; 112. Kreutz, 1,02 ; 114. Meunier-Lebouc, 1,02 ; 196. Arricau, 0,53. PAGE 12 MEUNIER-LEBOUC À LA RELANCE. – Seize mois qu’elle n’avait plus connu les hauteurs du leaderboard. Grâce à deux bons tours (67 le premier jour, 68 le dernier), Patricia Meunier-Lebouc a accroché dimanche la 9e place du Safeway International, loin de la gagne (à six coups de Julie Inkster), mais devant la numéro 1 mondiale Annika Sörenstam. Après une année 2005 bien difficile (8 cuts manqués en 19 tournois, une descente en deçà de la 100e place mondiale), la Française accroche là son premier top 10 depuis septembre 2004 (10e au Safeway Classic). De quoi se rassurer et, pourquoi pas, rêver d’un exploit à dix jours du premier Majeur de la saison, le Kraft Nabisco (30 mars-2 février), qu’elle avait remporté en 2003. RÉSULTATS BAY HILL INVITATIONAL (Floride, Orlando, Bay Hill Club & Lodge, circuit américain hommes, 4 525 000 , 16-19 mars). – Classement final (par 288) : 1. Pampling (AUS), 274 (70 + 65 + 67 + 72) ; 2. Owen (ANG), 275 (70 + 69 + 67 + 69) ; 3. Clarke (ILN), 276 (73 + 70 + 63 + 70) ; 4. Allenby (AUS), 277 (68 + 67 + 73 + 69) ; 5. Westwood (ANG), 278 (68 + 71 + 72 + 67) et Purdy, 278 (69 + 71 + 71 + 67) ; 7. V. Singh (FIJ), 279 (71 + 7 1 + 68 + 69) ;… 20. Woods, 284 (70 + 71 + 71 + 72) ; 48. Goosen (AFS), 288 (69 + 73 + 70 + 76) ; etc. Tous américains, sauf mention. SAFEWAY INTERNATIONAL (Arizona, Superstition Mountain, Superstition Mountain Golf & Country Club, circuit américain femmes, 1 152 000 , 16-19 mars). – Classement final (par 288) : 1. Inkster (USA), 273 (68 + 68 + 70 + 67) ; 2. Lee Sarah (CDS), 275 (65 + 67 + 70 + 73) ; 3. Song Aree (CDS), 276 (64 + 69 + 70 + 73) ; 4. Matthew (ECO), 277 (70 + 66 + 72 + 69), Kerr (USA), 277 (71 + 68 + 69 + 69) et Jang Jeong (CDS), 277 (69 + 72 + 66 + 70) ; 7. Yang Young-A (CDS), 278 (68 + 69 + 72 + 69) et Creamer (USA), 278 (67 + 67 + 74 + 70 ; 9. Meunier-Lebouc, 279 (67 + 71 + 73 + 68) ;… 19. A. Sörenstam (SUE), 281 (69 + 71 + 75 + 66) ; 69. Icher, 292 (72 + 72 + 77 + 71) ; etc. AGENDA HOMMES Circuit américain THE PLAYERS CHAMPIONSHIP (Sawgrass, Ponte Vedra Beach, Floride, 8 000 000 dollars, 23-26 mars). – Aucun Français. Tenant du titre : Funk (USA). Circuit européen OPEN DE MADÈRE ([POR], Santo da Serra, Madère, 700 000 euros, 23-26 mars). – Français engagés : Cévaër, Van de Velde, Teilleria, Bourdy, David. Sur liste d’attente : Menut, Quesne. Tenant du titre : Derksen (HOL). FEMMES. Aucun tournoi cette semaine. Principaux coureurs français et étrangers en lice cette semaine TOUR DE CASTILLE ET LEON (2.1 [ESP], 20-24 mars). – Voir par ailleurs. SEMAINE CYCLISTE INTERNATIONALE (2.1 [ITA], 21-25 mars). – Cunego, Bettini, Simoni (ITA) ; Leipheimer, Zabriskie (USA) ; Dessel, Goubert. À TRAVERS LA FLANDRE (1.1 [BEL], 22 mars). – Boonen, Gilbert, Nuyens, Mattan, Van Petegem, Devolder (BEL) ; Petacchi (ITA) ; McEwen, Cooke (AUS) ; Da Cruz, Mourey, Gadret, Dion, Nazon, Minard. GP E 3 HARELBEKE (1. HC [BEL], 25 mars). – Boonen, Gilbert, Nuyens, Mattan, Van Petegem, Devolder (BEL) ; Petacchi, Ballan, Bennati, Paolini (ITA) ; Zabel (ALL) ; Freire, Flecha (ESP) ; Hushovd (NOR) ; McEwen, Cooke (AUS) ; Cancellara, Wesemann (SUI), Backstedt (SUE) ; Geslin, Flickinger, Renier, Sé. Chavanel, Guesdon, Mengin, Coyot, Casper, Dion, Gadret. CRITÉRIUM INTERNATIONAL (2.HC, 25-26 mars). – Landis, Julich (USA) ; Voigt, Klöden, Jaksche (ALL) ; Basso (ITA) ; E. et T. Dekker (HOL) ; Mancebo, Mayo, Contador (ESP) ; Rasmussen (DAN) ; Menchov (RUS) ; Merckx, Verbrugghe (BEL) ; McGee (AUS) ; Lövkvist (SUE) ; F. Schleck, Kirchen (LUX) ; Casar, Sy. Chavanel, Moncoutié, Moreau, Calzati, Nazon, Portal, Fédrigo, Pineau, Voeckler. LA FLÈCHE BRABANÇONNE (1.1 [BEL], 26 mars). – Freire, Flecha (ESP) ; Cancellara (SUI) ; Hushovd (NOR) ; Nuyens (BEL) ; Backstedt (SUE) ; Bennati, Napolitano, Ballan, Paolini (ITA) ; Zabel (ALL) ; Coyot, Vasseur, Dion, Rous. Fondateur : Jacques GODDET Direction, administration, rédaction, ventes et publicité commerciale : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-lesMoulineaux Cedex 9. Tél. : 01-40-93-20-20 Télex 631.653. CCP Paris 9.427.90-C. S.A. INTRA-PRESSE Capital : 2.150.620 . Durée : 99 ans. Principal associé : S.A. Éditions P. AMAURY. Président du Conseil d’administration : Philippe AMAURY. S.N.C. L’EQUIPE Capital : 50 000 . Durée : 99 ans du 12 avril 1985. Siège social : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-lesMoulineaux Cedex 9. Gérant : Christophe CHENUT. Principal associé : S.A. INTRA-PRESSE. Directeur général, Directeur de la publication : Christophe CHENUT Directeur des rédactions : Claude DROUSSENT Directeur de la rédaction du quotidien : Michel DALLONI VENTE : Tél : 01-40-93-20-05 Allemagne, 2 ; Andorre, 1 ; Antilles, la Réunion, 1,30 ; Autriche, 2 ; Belgique, 1,50 ; Canada, 2,75 CAD ; Côte d’Ivoire, 1 400 CFA ; Danemark, 15 DKK ; Espagne, 1,75 ; États-Unis, 2,5 $ ; Gabon, 1 400 CFA ; Grande-Bretagne, 1,30 £ ; Grèce, 1,95 ; Italie, 1,70 ; Luxembourg, 1,50 ; Maroc, 10 MAD ; Pays-Bas, 2 ; Portugal, 1,8 ; Sénégal, 1 400 CFA ; Suisse, 2,30 FS ; Tunisie, 1,40 DIN. ABONNEMENTS : Tél. : 01-55-56-70-60. 22, rue René Boulanger, 75472 Paris Cedex 10. France Métropolitaine, lundi à samedi, 6 mois : 154,5 ; 1 an : 309 . Lundi à dimanche, 6 mois : 179,10 ; 1 an : 358,20 . ÉTRANGER : nous consulter. Modifications : joindre dernière bande. Publicité commerciale : MANCHETTE SPORTS, Tél. : 01-40-93-24-99. Petites annonces : 25, av. Michelet, 93408 St-Ouen Cedex. Tél. : 01-40-10-52-15. Commission paritaire no 1207I82523 ISSN 0153-1069. SE Tirage du lundi 20 mars 2006 : 558 314 exemplaires MARDI 21 MARS 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge On y est presque, donc. Et pas loin, non plus, du mur matérialisé par cette fameuse minute et cinq secondes. Que, sauf accident, elle sera forcément la première à fracasser, comme elle est devenue la première, il y a sept semaines, à « descendre » sous les 1’6’’ au 100 m brasse et sous les 2’21’’ aux 200 m. D’autant que, si elle sait parfaitement ce dont elle est capable, elle paraît désormais savoir aussi exacte- qu’il ne survivra pas à l’été prochain, dans l’hémisphère Nord. Leisel Jones et Jessica Hardy devant se retrouver aux « PanPacific », l’une des deux aura forcément la peau de l’autre avec en prime, probablement, un passage à la postérité en franchissant le mur qu’Edmistone a appelé hier « le mur des 65 secondes ». LE GIRO EN TRAIN DE NUIT. – Les responsables des groupes sportifs inscrits pour le Tour d’Italie (6-28 mai) ont appris avec stupéfaction la semaine dernière que le transfert des coureurs, prévu entre la Belgique et l’Italie, le 9 mai au soir de la 4e étape, s’effectuerait en train de nuit (peint en rose) ! L’information a provoqué la colère des directeurs sportifs, soucieux de ménager la santé de leurs coureurs. Par ailleurs, les organisateurs du Giro ont définitivement abandonné leur projet de terminer l’édition 2006, le 28 mai, par deux demi-étapes (contre-la-montre en côte le matin sur les flancs du Ghisallo et étape en ligne l’après-midi entre Lecce et Milan). L’épreuve se terminera donc comme d’habitude par une étape en ligne. Bleu Le mur des 1’5’’ ment où elle en est à l’instant « T ». Elle expliquait notamment hier que le 50 m – « pas [sa] meilleure distance » – l’avait mise dans un état de confiance qui lui avait donné des idées. « Après cette victoire, expliqua-t-elle, j’ai dit à Stephan [Widmer, son coach] qu’il y avait cette semaine un coup à faire. Je crois bien qu’à ce moment-là, j’ai su que j’étais capable d’améliorer mes records du monde. » Samedi, celui du 200 m lui avait, pour 18 centièmes, filé entre les doigts à deux brassées de l’arrivée. Voilà pourquoi elle a reconnu être venue d’abord et avant tout hier « pour battre celui du 100 ». Un record dont on peut imaginer DU 100 M BRASSE FEMMES 1986 : Gerasch (RDA) ............................. 1’8’’11 1987 : Horner (RDA) ............................... 1’7’’91 1994 : Riley (AUS) ................................... 1’7’’69 1996 : Heyns (AFS) ................................. 1’7’’46 1996 : Heyns (AFS) ................................. 1’7’’02 1999 : Heyns (AFS) ................................. 1’6’’99 1999 : Heyns (AFS) ................................. 1’6’’95 1999 : Heyns (AFS) .................................. 1’6’’52 2003 : Jones (AUS) ................................. 1’6’’37 2005 : Hardy (USA) ................................. 1’6’’20 2006 : Jones (AUS) ................................. 1’5’’71 2006 : Jones (AUS) ................................. 1’5’’09 PISTE : LA SÉLECTION POUR LES MONDIAUX. – Le directeur technique national Patrick Cluzaud a livré, hier, la sélection définitive de l’équipe de France pour les Mondiaux de Bordeaux (13-16 avril). Notons qu’Arnaud Tournant a été préféré au jeune kilométreur François Pervis pour occuper le poste de troisième homme en vitesse par équipes, une épreuve que le Roubaisien disputera pour la dixième fois d’affilée en Championnat du monde. Les performances qu’il a réalisées lors de la dernière manche de Coupe du monde à Sydney, au début du mois (3e de la vitesse), ont pesé sur les choix du DTN. La sélection : HOMMES. Vitesse : Baugé, Bourgain, Tournant ; vitesse par équipes : Baugé, Bourgain, Tournant ; kilomètre : Pervis, Sireau ; keirin : Bourgain, Tournant ; poursuite : Sanchez, Monier ; course aux points : Ladagnous ; scratch : Neuville ; américaine : Ladagnous-Neuville ; poursuite par équipes : Sanchez, Ladagnous, Mouchel, Rousseau (Monier remplaçant). FEMMES. Vitesse, keirin : Sanchez, Nivert ; 500 mètres : Nivert, Clair ; poursuite : Jaunatre ; course aux points : Jeuland ; scratch : E. Henriette. PROBLÈME DENTAIRE POUR CALZATI. – Régulièrement gêné ces dernières années par des douleurs dentaires, Sylvain Calzati a consulté hier un spécialiste. « J’ai une occlusion de la mâchoire, explique le coureur d’AG2R Prévoyance. Elle est comme celle d’un homme de soixante-dix ans. » Pour se soigner, Calzati – qui sera ce week-end au Critérium International – devra porter, pendant plusieurs semaines, un appareil la nuit et lors de ses entraînements. HARY BIENTÔT DE RETOUR. – Maryan Hary, qui avait lourdement chuté au Dauphiné libéré l’année dernière – il avait été opéré de trois vertèbres lombaires – s’est fait retirer il y a huit jours les broches qui lui maintenaient le dos. Le coureur de Bouygues Telecom, qui a repris un entraînement normal fin novembre devrait faire son retour à la compétition courant avril. Jaune Rouge Jaune exploit que lorsqu’[elle serait] rentrée chez [elle]. » À bien y réfléchir, pourtant, ce record du monde n’arrive pas de nulle part. Lors des sélections australiennes pour ces Games, début février, la compagne d’entraînement de Lisbeth Lenton avait en effet déjà amélioré de près d’une demiseconde – 0,49 exactement – le chrono établi par l’Américaine Jessica Hardy en demi-finales des Mondiaux 2005 au Québec. Revenant sur cette course début mars, Jones avait avoué ne pas en être satisfaite. « Si je devais la noter, confessa-t-elle, je donnerais 7 sur 10, pas plus car j’ai commis tout un tas de petites fautes techniques lors ATHLÉTISME QUE RESTE-T-IL du « Big Five » ? Tiger Woods bien sûr, mais après ? S’il faut se fier aux seuls résultats de ce début de saison, le concept né il y a un peu plus de un an, alors que Vijay Singh, Ernie Els, Phil Mickelson et Retief Goosen semblaient partis pour lutter au coude à coude avec le Tigre et animer le sommet de la hiérarchie mondiale pendant de longues années, pourrait bien avoir fait long feu. Moins outrageusement dominateur qu’au commencement du siècle, Woods paraît cependant avoir insensiblement essoufflé ses rivaux. Et son impressionnant début de saison – trois titres en quatre tournois – n’a rien fait pour améliorer cette impression de solitude. Ainsi, malgré une septième place dimanche à Bay Hill, treize places devant l’Américain, Vijay Singh s’est fait bien discret cette année, avec trois malheureux tops 10 entrecoupés d’une escapade sur le circuit européen (un top 10). Battu par Stuart Appleby en play-offs à Hawaii, en janvier, le Fidjien n’a plus remporté un tournoi Laigueglia (qu’il a déjà gagné deux fois). Que lui reprochait-on ? Son goût du paraître (il roule dans une Ferrari F 430 rouge), son allergie à toute autorité, celle de Ferretti, de Petacchi, ses ex-partenaires de la Fassa Bortolo, une certaine désinvolture, incompatible dans l’esprit du public avec l’essence même d’un métier où priment l’humilité et le sens du sacrifice. Il est possible aussi qu’on attendît beaucoup trop de lui, qu’en sautant directement à dix-huit ans, des rangs juniors aux rangs professionnels, dans le vivier de la Mapei, Pozzato ait participé à créer ce climat d’attente, exacerbé, qui a forcément perverti son évolution, et le regard des autres. Voilà pourquoi le nouveau prince du cyclisme transalpin avait à San Remo, le sentiment d’avoir apporté « sa réponse ». Une autre parenthèse s’ouvrira pour lui, aux Trois Jours de la Panne (28-30 mars), où il s’en ira préparer ce que Tom Boonen appelle la « Semaine sainte », soit les sept jours sacrés qui englobent le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. « Je ne vais pas me monter la tête. Je suis encore trop jeune pour être un leader à part entière. Je continuerai à travailler pour Tom Boonen et Paolo Bettini, ce qui ne veut pas dire que je n’aurai pas une occasion à saisir. » Comme il a su le faire, samedi, dans les parages du Poggio. – Ph. Br. Noir Bleu Noir CHRISTIAN SPRENGER, brasseur lui aussi et camarade de piscine de Leisel Jones dans l’équipe d’Australie, lui a dit l’autre jour quelque chose ressemblant à peu près à ceci : « Ma vieille, il va bientôt falloir nager avec les mecs parce que chez les filles, ça ne sert plus à rien. » Ce que Jade Edmistone, recordwoman du monde du 50 m brasse depuis janvier, confirmait à sa manière hier après avoir terminé 2e derrière sa compatriote en disant : « Désormais c’est très simple ; quand Leisel est au départ, il faut se battre pour la deuxième place. » Or Edmistone sait de quoi elle parle. Jusqu’à l’ouverture de ces XVIIIe Jeux du Commonwealth, elle était encore la patronne dans son petit créneau, le 50 m brasse, épreuve peu « courue », au propre comme au figuré. Seulement voilà, dès le deuxième jour de compétition, ce n’était plus vrai, Jones avait nagé par là et remporté la première levée d’un grand chelem finalement réussi hier soir : 50 m, 100 m, 200 m en brasse, et relais 4 × 100 m quatre nages. Il reste que par-delà sa collection de breloques mondiales en or qui vient largement de prendre du volume – elle en a ramassées sept en moins de huit mois –, c’est le 100 m brasse disputé ce lundi qui restera son – et le – chef-d’œuvre des six jours passés au Melbourne Sports and Aquatic Centre (MSAC). Nageant en effet l’aller-retour en 1’5’’09, elle a amélioré, moins de deux mois après se l’être approprié, son record du monde de 62 centièmes de seconde, ce qui est proprement phénoménal. Même si elle en a déjà vu beaucoup d’autres depuis qu’elle maraude dans les eaux internationales – elle fut médaillée d’argent sur cette distance aux Jeux de Sydney à tout juste quinze ans –, Leisel fut tout de même un peu secouée par ce qu’elle venait de faire. Après avoir poussé un énorme cri et s’être enfouie le visage dans les mains lorsqu’elle découvrit sur le tableau du MSAC le niveau de sa performance, la jeune femme de Brisbane parut ensuite ne plus jamais tellement savoir où elle en était. Ni lors de la cérémonie de remise des médailles, ni plus tard à la conférence de presse où il lui fut demandé de s’expliquer. Ce qu’elle admit d’ailleurs facilement notant, par exemple, qu’elle « ne réaliserait véritablement la portée de cet DE RETOUR À SANDRIGO où il réside, dans la province italienne de Vincenza, Filippo Pozzato doit désormais répondre à son nouveau statut, aux sollicitations des journalistes, conscients d’avoir assisté à l’affirmation d’un grand talent. À en juger par l’hystérie qui régnait sur la Via Roma, à l’arrivée de Milan-San Remo samedi, l’élégant rouleur de la Quick Step a frappé les imaginations au point que la Gazzetta dello Sport, qualifiait hier, sa victoire de « bestiale ». Elle aura permis au jeune Italien, âgé de vingt-quatre ans, de briser le scepticisme qui entourait sa carrière, en dépit d’un palmarès éloquent, riche de vingt-six victoires, parmi lesquelles une étape du Tour de France 2004, un Tirreno-Adriatico et la classique de Hambourg en 2005. « La Primavera a toujours été un rêve, comme le maillot arc-en-ciel, et je l’aurais peut-être déjà concrétisé, il y a deux ans, si je n’étais pas tombé dans la Cipressa, rappelle Pozzato. Depuis, je ne cessais d’y songer mais je refusais d’en parler, par superstition, et parce que je savais que seule une victoire me permettrait de répondre à toutes les critiques que j’ai reçues. » Pozzato se sentait discuté, contesté jusqu’au sein de sa formation où Serge Parsani l’avait encore alpagué, en février, pour avoir « déserté » sans mobile apparent le Trophée 0 Bleu Rouge Noir Jaune BASKET NBA Artest réveille les Kings L’arrivée du sulfureux Ron Artest à Sacramento a relancé une franchise qui avait fait une croix sur cette saison. SAN ANTONIO (USA) – quelques sorties à retrouver le rythme. Mais, après 3 défaites en 4 matches, les Kings sont devenus irrésistibles, avec 14 succès en 20 rencontres. Son intensité défensive donne aujourd’hui le ton et une tonne de confiance aux Kings. De 100,2 points concédés par match sur les 42 premiers matches, Sacramento émarge à 94,4 points sur les 24 derniers, avec Artest. Et, par sa force physique, le bonhomme peut défendre sur pratiquement n’importe qui, un luxe là aussi utilisé par l’entraîneur, Rick Adelman, au grand bonheur des Kings. Ce changement d’identité nécessaire et évident permet d’utiliser au mieux la puissance de Ron Artest. La nouvelle donne a vite été enregistrée par Adelman, trop heureux de pouvoir enfoncer un coin dans les défenses adverses en utilisant Artest dans un rôle de passeur au poste bas, une finesse au cœur de tous les décalages, puisque l’adversaire n’a plus dès lors qu’à espérer qu’une défense individuelle sera de taille à résister à cet animal furieux, ou à donner le feu vert aux shooteurs des Kings en faisant prise à deux sur Artest. de notre correspondant JOE ET GAVIN MALOOF, les deux frères propriétaires des Sacramento Kings, possèdent aussi un casino à Las Vegas. Ils ne sont donc pas étrangers aux paris. Mais celui pris le 25 janvier dernier, en expédiant Peja Stojakovic à Indiana en échange du sulfureux Ron Artest, avait de quoi faire douter le plus ardu des flambeurs. « On se devait de faire quelque chose, expliquait Joe dernièrement. On ne peut pas demander aux gens de payer tout cet argent pour… ça. On doit leur donner de l’espoir. » Un choix économique dans une saison perdue. Ainsi se résumait, à la base, l’arrivée de Ron Artest dans la capitale de la Californie. Mais depuis, Artest s’est transformé en Messie par sa simple présence en redonnant vie à la saison des Kings. « C’est clairement le jour et la nuit, admet son coéquipier Brad Miller. C’est comme une nouvelle saison. Ron a apporté une attitude qui a régénéré nos esprits. » Sacramento enchaîne les victoires Le « bad boy » est devenu « un exemple » Le grand bénéficiaire de ce réajustement tactique s’appelle Mike Bibby, soulagé de l’attention toute spéciale des défenses et auteur de la meilleure saison offensive de sa carrière (20,6 points de moyenne). « Je ne fais rien de différent, remarque Artest (17,7 pts, 5,4 rbds, 4,0 p.d., 2,2 int., avec les Kings). Je laisse mon jeu parler pour moi. Je suis juste heureux d’être tombé dans une bonne situation. » Résultat de cette intégration rapide, Sacramento peut désormais gagner en jouant mal et avec des pourcentages d’adresse désastreux, syno- APRÈS LE GROS COUP de froid subi sur leur terre provençale, et – 15 au compteur lors du match aller (65-80), les filles d’Aix auront bien du mal à inverser la tendance aujourd’hui à Moscou. Non qu’on ne leur en prête pas l’envie, mais la domination russe au premier acte ne laisse pas beaucoup de marge de rédemption aux Aixoises. Même si l’extérieure américaine Edna Campbell ne revivra pas forcément une soirée aussi stérile (0 pt et 0/10 aux tirs), même si Emmeline Ndongue pense pouvoir contenir encoreun peu plus la prédatrice Lisa Leslie (22 pts et 14 rbds à l’aller), même si Lazic Nedeljko, le coach moscovite, y met tous les garde-fous d’usage – « il reste un match à jouer, ça veut dire une chance de victoire pour les deux équipes » – on sentait bien le Spartak maître de son sujet à l’issue de la première manche. « Je ne sous-estime jamais un adversaire, avait nuancé l’Américaine Lisa Leslie, après la victoire russe, il nous faudra faire preuve de vigilance et de concentration chez nous, face à une équipe qui n’est pas du genre à renoncer. » Avertissement pieux sans doute, à destination d’un groupe qui se voit déjà fêter son trophée et une éventuelle qualification en Euroligue. S’il est vrai qu’un hypothétique relâchement des Russes faciliterait sans doute la tâche colossale des Provençales – une victoire par 16 points d’écart au moins – on ne voit pas quels arguments nouveaux Aix pourrait faire valoir pour réussir l’impensable. « On est une équipe qui n’est jamais dominante, on s’ajuste au niveau de l’adversaire,avec une capacité à laisser passer l’orage, qui fait que si on laisse notre adversaire dans le match, on y reste aussi », analysait Alain Weisz avant la première manche au sujet des qualités de son groupe. Mais à l’aller, l’orage a fait trop de dégâts. Et faire de la résistance ne suffira pas aujourd’hui à Moscou. Pour autant, elles n’ont pas encore renoncé. – L. T. PROGRAMME AUJOURD’HUI : Spartak Moscou (RUS) – Aix-en-Pro vence (18 heures) (aller : 65-80). Strasbourg-PBR, décision maintenue Les conciliateurs nommés par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) ont décidé de maintenir la sanction à l’encontre du PBR pour avoir aligné un joueur non qualifié lors de deux rencontres face au Havre et à Strasbourg. La commission juridique et de discipline de la Ligue avait infligé à Paris une amende de 2000 euros et un match perdu sur tapis vert face à Strasbourg pour avoir inscrit un joueur non qualifié sur les feuilles de match. Le Paris BR, qui avait saisi le CNOSF d’une demande de conciliation, a encore la possibilité de saisir le Tribunal administratif territorialement compétent pour obtenir un référé-suspension de la décision de conciliation. En attendant, Strasbourg, qui avait proposé de rejouer le match, récupère un point et remonte à la deuxième place à égalité avec Le Mans, Nancy et l’ASVEL avec 41 points alors que le PBR perd les deux points de sa victoire à Strasbourg et glisse à la 15e avec 32 points. NCAA (tournoi final). – Florida et Joakim Noah, deuxième année seulement, mais dont la cote monte vertigineusement dans les projections des sites Internet spécialisés pour la prochaine draft (on l’annonce carrément dans le top 10), attendent sereinement leur prochain adversaire, Georgetown, qui a laminé (70-52) Ohio State, la tête de série no 2, derrière 20 points et 14 rebonds de Roy Hibbert. La victoire des Hoyas semblent ouvrir le tableau aux joueurs de Bill Donovan, mais si Florida s’impose vendredi, il lui faudra sans doute battre dimanche la tête de série no1, Villanova, vainqueur d’Arizona (82-78) avec un duo Randy Foye - Allan Ray flamboyant (8 sur 17 à 3 points et 49 des 82 points des Wildcats). La route s’est en revanche arrêtée dimanche pour North Carolina State (no 10) et Ilian Evtimov, sévèrement battus par Texas (no 2), 75-54. Le jeune frère de Vasco a joué 23 minutes pour 2 points (1/6) et 4 rebonds, alors que se profile dans ce quart de tableau le choc Duke-Louisiana State, jeudi. – J.-L. T. BOURG : INQUIÉTUDE POUR SAVOVIC. – Blessé lors du match à Gravelines, l’arrière de Bourg pourrait manquer la fin de la saison. En attendant des examens médicaux plus approfondis, le club redoute une rupture au moins partielle du tendon d’Achille de la jambe droite. Si tel était le cas, Bourg se mettrait en quête d’un remplaçant. – P. Sev. REIMS : SILVERS OUT. – À Rouen, le RCB a doublement perdu. D’abord, il a laissé échapper l’occasion d’enfoncer (définitivement ?) les Normands et surtout il a vu son effectif se réduire un peu plus. Trazel Silvers, victime d’une rupture du tendon d’Achille droit, est out jusqu’à la fin de saison. Francis Charneux va donc se mettre sur la piste d’un pigiste médical « dans la limite de l’enveloppe mise à ma disposition ». – Y. Dog. COUPE ULEB (demi-finales). – AUJOURD’HUI : Hapoël Jérusalem (ISR) – Dynamo Moscou (RUS) (18 heures, en direct sur Eurosport 2) ; Vrsac (SEM) – Aris Salonique (GRE) (20 heures, en direct sur Eurosport 2). Les matches retour auront lieu le mardi 28 mars. LES RÉSULTATS Cleveland-LA Lakers, 96-95 ; New Jersey-Dallas, 100-89 ; Atlanta-Orlando, 108-107 a.p. ; Indiana-Boston, 88-103 ; Washington-Chicago, 113-104 ; Minnesota-Sacramento, 95-89 ; Memphis-Utah, 90-84 ; Golden State-Philadelphie, 98-89 ; New York-Miami, 100-111. LE FAIT DU JOUR La bataille des superstars a été décidée par un deuxième couteau. La foule n’avait d’yeux que pour Kobe Bryant (38 pts à 15/33 aux tirs, 6 rbds, 5 pds) et LeBron James (29 pts à 10/24 aux tirs, 8 rbds, 7 pds, 7 bps), lancés dans un duel fascinant lors de la rencontre entre les Cavaliers et les Lakers. Lamar Odom se mêlait à la lutte (25 pts, 8 rbds, 9 pds) mais, avec 14 de ses 21 points dans le dernier quart-temps, dont le lancer franc de la victoire à trois secondes de la fin, le héros du jour s’appelle Flip Murray. Récemment transféré par les Seattle Sonics, ce deuxième arrière s’est offert là son second panier décisif pour les Cavs depuis son arrivée et est le grand responsable du 15-0 infligé par Cleveland dans la dernière période. « La victoire était entre nos mains. Nous avons mené pendant quarante-six minutes. C’est un effondrement classique de notre équipe dans la dernière période », résumait avec le plein de frustration Phil Jackson, l’entraîneur des Lakers. LES FRANÇAIS Mickaël PIETRUS semble bien se remettre de son entorse à une cheville. Le Français des Warriors a apporté 14 points (6/7 au tirs), 5 rebonds, 2 interceptions et 1 passe à son équipe, en vingt-trois minutes de jeu face à Philadelphie. Ronny TURIAF n’a pas joué lors de la défaite des Lakers face à Cleveland. Il enchaînait par un match à Boston la nuit dernière. LES CLASSEMENTS CONFÉRENCE EST : 1. Detroit (52-13) ; 2. Miami (45-21) ; 3. New Jersey (37-28) ; 4. Cleveland (38-29) ; 5. Washington (34-31) ; 6. Indiana (33-31) ; 7. Milwaukee (33-33) ; 8. Philadelphie (31-35) ; 9. Chicago (29-38) ; 10. Boston (28-39) ; 11. Orlando (24-42) ; 12. Toronto (24-42) ; 13. Atlanta (21-43) ; 14. New York (19-46) ; 15. Charlotte (18-49). CONFÉRENCE OUEST : 1. San Antonio (52-14) ; 2. Dallas (52-15) ; 3. Phoenix (45-20) ; 4. LA Clippers (38-26) ; 5. Memphis (37-29) ; 6. Denver (38-30) ; 7. LA Lakers (34-34) ; 8. Sacramento (33-33) ; 9. New Orleans/Oklahoma City (31-33) ; 10. Utah (31-35) ; 11. Houston (29-37) ; 12. Golden State (28-37) ; 13. Minnesota (27-39) ; 14. Seattle (26-39) ; 15. Portland (20-46). LES STATS POINTS : 1. K. Bryant (LA Lakers), 34,6 points ; 2. A. Iverson (PHI), 33,2 ; 3. L. James (CLE), 30,8. PASSES : 1. S. Nash (PHO), 10,8 pds ; 2. B. Davis (GS), 8,9 ; 3. B. Knight (CHA), 8,8. REBONDS : 1. K. Garnett (MIN), 12,5 rebonds ; 2. S. Marion (PHO), 12,3 ; 3. D. Howard (ORL), 12,2. CHAMPIONNATS DU MONDE Le beau film de Schoenfelder Frustrés par une saison qui les a abonnés aux quatrièmes places, Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder rêvent d’un premier podium mondial. CALGARY – (CAN) de notre envoyée spéciale IL Y A DES SIGNES qui ne trompent pas. Comme de voir Isabelle Delobel rire ainsi, à gorge déployée, alors qu’elle et son partenaire sont en plein entraînement officiel. Une séance d’ordinaire assez guindée, déjà plongée dans la superficialité de la danse, avec ses costumes, coiffures et sourires d’apparat. Mais là, le couple français ne cache pas sa bonne humeur. Il est serein, confiant, sûr de ses moyens à l’heure d’aborder, ce matin, la dernière échéance de sa saison. « Quand on quitte un gros événement comme les Jeux, celui qui suit est moins beau à tes yeux, avoue Olivier Schoenfelder. Mais il faut le considérer avec le même sérieux, la même envie que tous les précédents. Pour nous, l’objectif reste quand même de finir l’année avec une médaille. » Le grand blond de Belfort mesure l’enjeu. Pour l’instant, le palmarès de Delobel-Schoenfelder ne compte qu’une breloque de bronze européenne, décrochée l’an dernier à Turin. Depuis, qu’il s’agisse des Mondiaux à Moscou, des Championnats d’Europe, chez eux à Lyon, en janvier, ou de la grande fête olympique, ils n’ont été sanctionnés que par des quatrièmes places. « C’est frustrant, résume Schoenfelder. On rate la médaille à Lyon en chutant dans la danse imposée ; on rate celle des Jeux, malgré une performance qui restera sans doute la mieux réussie, la plus aboutie de notre carrière. » Une performance qui leur a tellement permis de croire à leur rêve. « Si je n’avais qu’un souvenir à conserver de Turin, ce serait ce moment où l’on achève notre libre. On est sur la glace, heureux, fiers de ce que l’on vient de réaliser. Et on espère. Encore. » Un beau moment que le verdict fatal n’a pas réussi à brouiller. « En danse, on apprend très vite à se préparer à ça. » Conscients de la difficulté à évacuer la déception pour se mobiliser à nouveau, Delobel-Schoenfelder ont d’abord profité de ce qui s’est présenté. En répondant, par exemple, aux félicitations de Jean-F rançois Lamour, le ministre des Sports. Puis, de retour en France, ils ont accepté de décom presser. « Av a nt de s e remettre dedans, on a enchaîné quelques galas, on a rencontré les gens, ceux qui nous avaient vus à la télévision, apprécie Isabelle. Je crois que l’on a marqué les esprits parce que, justement, on a délivré une très belle performance qui n’a pas été récompensée. » Avec cette impression diffuse que le grand public a enfin découvert ce couple talentueux. Pour lui, c’est un peu comme si ce couple, associé sur la glace depuis quinze ans, de vieux briscards donc, semblait tout juste amorcer son histoire. « Dans l’idéal, ils seraient sur le podium, et nous aussi » Toute histoire mérite un bon scénario. Alors, Olivier Schoenfelder en a écrit un pour ces Mondiaux de Calgary. Il sait que l’absence des champions olympiques russes, Navka-Kostomarov, et des médaillés de bronze ukrainiens, Grushina-Goncharov, laissent le champ libre à cinq très beaux couples : les Américains Belbin-Agosto, vice-champions du monde et olympiques, les Lituaniens Drobiazko-Vanagas, revenants merveilleux, mais qui avaient fauté aux Jeux, les Bulgares Denkova-Staviski et leur créativité débordante, les Canadiens Dubreuil-Lauzon, qui n’avaient pu terminer la compétition dans le Piémont après une terrible chute dans la danse originale, et… les Français. « S’ils restent les favoris, je pense que les Américains ne sortent pas vraiment du lot. Et si je n’étais pas dans la compétition, je verrais bien Marie-France (Dubreuil) et Patrice (Lauzon) gagner le titre chez eux. Dans l’idéal, ils seraient sur le podium, et nous aussi… » Un épilogue heureux pour ce quatuor qui s’entraîne ensemble sur la patinoire lyonnaise de Charlemagne, sous le regard de Muriel Zazoui et de son adjoint, Romain Haguenauer. Mais, pour que le film soit beau, il faudra que les juges tiennent leur rôle. En l’occurrence, on attend d’assister à leurs délibérations du jour sur la valse Ravensburger imposée qui avait abouti à un classement, certes intermédiaire, mais totalement farfelu lors des Jeux. C’était là, dans cette portion soporifique, que le sort des Français, pourtant reconnus pour leur excellence technique, avait été scellé. Hors du podium. « On avait fini à la 7e place, trop loin des autres en termes de points, rappelle Olivier Schoenfelder. Mais cela ne nous donne pas d’a priori aujourd’hui. Cette valse, on n’a rien contre. Elle est même plutôt sympa à danser. » Surtout, il devine que ces Mondiaux n’auront rien à voir avec les Jeux. Rien à voir également avec la hiérarchie qui se dessinera dès l’an prochain pour l’Olympiade à venir. « Disons que c’est un peu comme un Championnat de transition, dont les résultats n’auront rien de définitif », prédit-il, « curieux » de ce qui va se passer, impatient surtout d’en profiter pour que la saison des Français s’éclipse en beauté. CÉLINE LONGUÈVRE PROGRAMME AUJOURD’HUI : danse imposée (valse Ravensburger)à 11 heures (19 heures, heure française) ; Ordre de passage. – Les Français Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelderpasseronten quatrièmeposition,dansun premiergroupequi compte également leurs camarades d’entraînement,les Canadiens Marie-FranceDubreuil et Patrice Lauzon (no 2) ; programme court hommes à 15 h 30 (23 h 30). Bravo pour ces fabuleuses victoires ! La Société Générale est particulièrement fière d’avoir accompagné les athlètes de l’Equipe de France lors des Jeux Paralympiques de Turin. www.socgen.com HOMMES (qualifications) Lambiel en champion CALGARY – de notre envoyée spéciale STANDING OVATION. Déjà ! Et tellement méritée. Dès le premier groupe de qualifications, le Suisse Stéphane Lambiel a montré qui était le patron. Et même si Evgueni Plushenko avait effectué le déplacement à Calgary, pas sûr que le Russe ait surpassé l’artiste. Sur les Quatre Saisons, de Vivaldi, œuvre qui lui a offert la médaille d’argent olympique le mois dernier, Lambiel n’a commis qu’une bêtise, un retournement sur le triple flip. Tout le reste est passé avec une fluidité magnifique, y compris le triple axel inaugural. À ce niveau d’excellence (160,90 points, nouveau record personnel), le champion du monde en titre n’aura pas d’adversaire à sa mesure. Hier matin, Evan Lysacek, dauphin provisoire, en était loin. Même si l’Américain, médaillé de bronze mondial en 2005 et quatrième aux Jeux, s’est très bien repris après une lourde chute sur le quadruple, une autre sur l’axel et un simple boucle. Dans la nuit, après le programmecourt des couples, le second groupe entrait en lice ; avec le Canadien Jeffrey Buttle et Brian Joubert, qui devront se dépouiller afin de rester au contact du grand favori. – C. L. RÉSULTATS HOMMES – Qualifications. Groupe A : 1. Lambiel (SUI), 160,90 pts ; 2. Lysacek (USA), 139,70 ; 3. Klimkin (RUS), 130,60 ; 4. Zhang Min (CHN), 128,42 ; 5. Li Chengjiang (CHN), 125,70 ; 6. Sandhu (CAN), 115,80 ; 7. Smalun (ALL), 114,18 ; 8. Serov (ISR), 114,18 ; 9. Kovalevski (UKR), 113,74 ; 10. Sawyer (CAN), 111,20 ; 11. Dinev (BUL), 109,54 ; 12. Pfeifer (AUT), 105,14 ; 13. Matsipura (SLQ), 99,98 ; 14. Othman (SUI), 99,64 ; 15. Nurmenkari (FIN), 93,90 ; 16. Zakany (HON), 77 ; 17. Thode (NZL), 74,50 ; 18. Reklys (LIT), 92,76 ; 19. Issariotis (GRE), 71,24 ; 20. Pietersen (AFS), 55,10. En raison du décalage horaire, vous trouverez les autres résultats de la journée dans notre édition de demain. Crédit photo : Benjamin Loyseau En quête de miracle PATINAGE ARTISTIQUE Flip Murray, héros du jour Partenaire officiel de la Fédération Française Handisport MARDI 21 MARS 2006 PAGE 13 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge SPARTAK MOSCOU - AIX-EN-PROVENCE (aller : 65 - 80) NBA EXPRESS Bleu Rouge EUROCOUPE FEMMES (finale retour) OLIVIER PHEULPIN Jaune Bleu Jaune Depuis l’arrivée de Ron Artest (ici face à Marcus Banks de Minnesota), les Kings de Sacramento sont revenus dans la course aux play-offs. (Photo Melissa Majchrzak/Getty Images) veau leader des Kings… « Pour l’heure, Ron nous a aidés à sauver une saison qui était appelée à sombrer dans l’oubli », résume Petrie. Un mariage providentiel qui a changé l’identité d’une équipe. Rencontrer les Kings au premier tour des play-offs ressemblera fortement à un cadeau empoisonné. Noir Noir Pour l’heure, les dividendes sont inespérés pour Sacramento. Avant son arrivée, le club californien avait toutes les peines du monde à se trouver une vraie motivation pour la suite d’une saison apparemment abandonnée. Aujourd’hui, Sacramento a retrouvé la marche avant et rejoint les Lakers à la septième place de la Conférence Ouest avec 33 victoires et 33 défaites, ramenant la vie dans une Arco Arena redevenue bouillante. Avant son arrivée, les Kings avaient péniblement remporté 12 de leurs 23 matches à la maison. Depuis son premier match, ils n’ont toujours pas connu la défaite (10-0)… « Sacramento a désormais un joueur qui est tout ce qu’ils n’étaient pas lorsqu’ils nous jouaient en play-offs ces dernières saisons, admettait Kobe Bryant, la star des Lakers, après avoir lui aussi cédé face à ces nouveaux Kings. Il défend avant toute chose et cela permet à Sacramento d’être beaucoup plus agressif en attaque. » Inactif pendant six semaines à la suite de sa demande de transfert aux dirigeants des Pacers, Artest a mis nymes, hier, de défaite assurée. Le personnage menaçant, suspendu 73 matches par la NBA l’an dernier pour ses actes lors de la désormais célèbre bagarre d’Auburn Hills, est encore dans les esprits. Mais, à Sacramento, Art est est « un exemple », insiste Geoff Petrie, le manager du club. Artest ou le chaînon manquant. Artest, ou le nou- 14 Bleu Rouge Noir Jaune AUTOMOBILE FORMULE 1 « Seul demain m’intéresse » BERNIE ECCLESTONE ne se lasse pas d’échafauder des plans pour la F 1, sans être sûr que sa passion ne s’évanouira pas un jour. Après trente-cinq ans passés aux commandes, Bernie Ecclestone a fait de la Formule 1 la discipline sportive planétaire que l’on connaît. Les âpres négociations engagées depuis près de trois ans avec les constructeurs devraient tourner bientôt en sa faveur. Et lui permettre de tirer des plans à long terme pour la F 1. À soixante-quinze ans, ce visionnaire hors pair, affairiste génial et interlocuteur redoutable, n’aime rien tant que l’avenir. Et la course. « LA F 1 EST DEVENUE un business si compliqué qu’on finit par ne plus savoir à qui elle appartient. Elle fut un temps détenue majoritairement par le groupe Kirch via le rachat de votre société, SLEC. Après la faillite du magnat allemand, elle passa ensuite sous le contrôle du consortium des banques créancières qui la proposèrent aux grands constructeurs. Qui en est le propriétaire aujourd’hui ? – Rien n’a changé. Ma compagnie, Formula One Management (FOM), continue de tout contrôler. Et les actions sont entre les mains de CVC Capital, une société d’investissements très renommée. – En clair, peut-on dire que la F 1 appartient à CVC Capital ? – Oui... Non, je pense que des Américains, des banques je crois, sont impliqués aussi. Je ne sais pas exactement. Il y a différents actionnaires. – Mais vous-même ne l’êtes plus ? – Non. Le trust (la holding familiale montée par Bernie pour son épouse et leurs filles) doit toujours avoir des parts, je pense. Mais l’essentiel est désormais aux mains de CVC. Ce qui est très bien. Car CVC est actionnaire '' Pour l’instant, ma passion est intacte. Je n’aime rien tant que le départ d’une course ! En Malaisie, la faute fut imputable aux moteurs, le mal dont ils souffraient handicapant non seulement la Scuderia mais aussi Red Bull qu’elle fournit. Ainsi, dès après le premier GP, les V 8 de Coulthard et de Massa durent être changés. Celui de Michael Schumacher fut remplacé samedi avant que la monoplace de son équipier soit dotée d’un autre, encore, dimanche matin. Si PHILIPPE JOUBIN (1) Toutes sauf Toro Rosso et Red Bull Racing, propriétés de Red Bull GmbH. Red Bull Racing est motorisé par Ferrari. (2) Un moteur doit tenir deux GP. S’il est changé sur une voiture, celle-ci reçoit une pénalité d’un recul de 10 places sur la grille de départ. dant vingt minutes, enfin, les dix meilleurs pilotes se disputent les dix meilleures places sur la grille. – Le principe, effectivement tout le monde l’a compris. Reste que les vingt dernières minutes sont infernales à suivre... – Il n’y a que vous qui n’aimez pas. – Pourquoi ne pas revenir à l’ancien système, où les voitures se qualifiaient avec peu d’essence à bord ? On avait au moins une parfaite lecture de la performance... – Mais je me tue à dire que c’est ce que j’aimerais ! C’est comme ça que devraient être les qualifications, sauf qu’on ne peut plus, à cause du règlement sur les moteurs. Si cela ne tenait qu’à moi, la F 1 serait un espace de liberté totale pour les ingénieurs. Je ne mettrais de limites à rien. Ni en poids ni en puissance. J’aimerais voir encore des moteurs de 1 000 chevaux. Mais ce n’est plus possible. – Pour des raisons de sécurité ? – Noooooon ! Parce que ça coûterait une fortune ! La sécurité n’a rien à voir là-dedans. Les voitures sont sûres aujourd’hui. Tout est sûr en F 1. Petits ajustements entre amis Le fait est suffisamment inhabituel pour qu’on le souligne : toutes les écuries sont parvenues – enfin ! – à un accord concernant les essais privés. Le « gentleman agreement » est-il si précaire que personne, à Sepang, n’osait en dévoiler les termes, et encore moins le commenter ? « Je ne sais pas si le texte est complètement signé ( !), ni même si on peut dire qui l’a ratifié », hésitait Geoff Willis, directeur technique de Honda, au début du weekend malais. Heureusement, Patrick Head vint l’affranchir de toute retenue. Le boss de Williams, apprécié pour son franc-parler, confirma : « Tout le monde a signé. » Même Ferrari, qui l’an dernier faisait bande à part et roulait à sa guise. Jean Todt a finalement accepté le principe d’un nombre de jours de tests donné. Ce sera trente-six pour tous. Un peu plus qu’auparavant (trente jours en 2005). Et avec un aménagement spécial pour la Scuderia, qui possède à Fiorano sa propre piste. Celle-ci n’étant pas homologuée pour que deux F 1 y tournent en même temps, une journée d’essais à Fiorano comptera donc, logiquement, pour une demi-journée. qu’elle satisfait le public des tribunes, et plaît aux téléspectateurs dès lors qu’elle est convenablement commentée, elle pourrait être appelée à durer. À condition toutefois de subir de subtils aménagements. « Je n’imagine pas que la FIA s’amuse à le faire au coup par coup, observe Patrick Head. Je pense qu’elle prendra son temps pour analyser ce qui peut être amélioré dans le principe, et faire les ajustements nécessaires. Mais pas avant la mi-saison sans doute. » Ce que les observateurs avisés reprochent couramment au système 2006 sont ces vingt dernières minutes de la séance, où d’une troisième voiture le vendredi ? Au début, en 2003, les écuries qui acceptaient de ne pas dépasser vingt jours d’essais privés dans la saison, décrochaient en retour le droit de faire rouler trois pilotes le vendredi matin très tôt. Puis le système évolua. Depuis 2004, tout le monde – sauf les quatre premières écuries du Championnat précédent – a le droit d’aligner un trio de monoplaces, et sans conditions. McLaren-Mercedes en profita l’an dernier. Honda, BMW, Williams en bénéficient cette année. « C’est un gros avantage, admet Mario Theissen, patron du team BMW. Surtout maintenant que les moteurs doivent tenir deux Grands Prix. Le pilote d’essais nous permet de préserver le matériel de course. » Patrick Head confirme et ajoute : « J’espère toutefois qu’en 2006, Williams sera dans la position d’envier ceux qui ont ce privilège ! » DANS LE RÉTRO DE SEPANG Le nouveau format des qualifications, dont Bernie Ecclestone et Flavio Briatore revendiquent chacun la paternité – il faudrait savoir ! – semble établi pour longtemps. Lassés des errements qui, en ce domaine, marquèrent les dernières saisons, patrons d’écurie, ingénieurs et pilotes ont très envie qu’une formule stable soit enfin définie. Et comme l’actuelle a son lot de partisans, les dix meilleurs coureurs tournicotent d’abord pour brûler leur carburant, avant de s’élancer à l’assaut de la superpole... dans les cinq minutes ultimes. Flavio Briatore lui-même en convient : « Consommer de l’essence pour rien, juste pour que les voitures s’allègent, ce n’est pas écologique. » L’instigateur du projet – à moins que ce ne soit Ecclestone – propose une solution qui, dit-il, serait assurément la bonne : « Quinze minutes seulement. On remplit les réservoirs de la quantité de combustible voulue pour le premier relais du lendemain. Mais on ne rajoute pas d’essence en fin de séance, et chacun gère sa consommation comme il veut pour se qualifier et courir. » Le débat renaît chaque année à l’aube d’un nouveau Championnat : doit-on pérenniser ou non l’existence RALLYE DE CATALOGNE : STOHL INCERTAIN APRÈS UN ACCIDENT. – Manfred Stohl et sa copilote Ilka Minor ont été légèrement blessés dans un accident hier, près de Barcelone, lors d’une ultime séance d’essais avant le Rallye de Catalogne, qui débutera vendredi. Le pilote autrichien, troisième du Championnat du monde, a perdu le contrôle de sa Peugeot 307 WRC, très endommagée après un choc contre un rocher. L’équipage, qui se plaignait des côtes et des reins, a été transporté à l’hôpital. Une décision quant à sa participation à la quatrième manche du Championnat sera prise ce matin. RALLYE-RAID : SAINZ AVEC PÉRIN EN TUNISIE. – Volkswagen alignera au Rallye de Tunisie (7-17 avril) les équipages Carlos Sainz-Michel Périn et Giniel de Villiers-Dirk von Zitzewitz. Vainqueur de la Coupe du monde des rallyes tout-terrain 2005, le tandem Saby-Périn est donc dissocié, peut-être provisoirement. Montagny bahreïnien ? Après tout, pourquoi pas ? Les compagnies françaises rechignant à parrainer un pilote de course – la vitesse n’est plus « politiquement correcte » – Franck Montagny songe sérieusement à changer de nationalité. Lui qui fut un temps résident portugais, puis catalan et maintenant anglais, qui courut en 2001 et 2002 sous licence espagnole, n’hésiterait pas à franchir le pas. C’est l’enthousiasme de certains entrepreneurs rencontrés à Bahreïn qui a fait germer cette idée dans sa tête et dans celle de son manager, Gilles Bellec... – A. G. Saby, qui s’est fait poser une prothèse à la hanche gauche fin janvier, n’est pas en mesure de piloter avant un mois ou deux. « J’agis en toute transparence avec Bruno, dit Michel Périn, triple vainqueur du Dakar. Et être copilote de Sainz, ça ne se refuse pas. J’ai fait deux jours d’essais avec lui la semaine dernière. Il roule vite et c’est un équipier très agréable. » – A.-J. D. ESSAIS GP 2 : LOPEZ MEILLEUR TEMPS. – L’Espagnol Lopez (SuperNova) a réalisé le meilleur chrono absolu des deux jours de tests effectués par les pilotes de GP 2 au Castellet. Il a devancé le Brésilien Piquet et deux débutants, le Britannique Hamilton (ART), couronné l’an passé en F 3 EuroSeries, et le Français Perera (Dams). Prémat (ART) et Lapierre (Arden) ont signé les sixième et neuvièmes chronos. La saison de GP 2 démarrera à Valence le 8 avril. – G. M. PAGE 14 – Revenons aux constructeurs, si vous le permettez... La F 1, selon vous, a-t-elle besoin d’eux ? – Oh oui, bien sûr. Je préférerais ne pas les perdre. Je serais à la fois surpris et très déçu si nous ne parvenions pas à un accord. Les constructeurs sont des gens sur qui la F 1 peut compter, à long terme... À condition que la FIA parvienne à définir un cadre dans lequel les coûts se trouveront réduits. Il faut que la FIA le fasse pour eux. Car les constructeurs, entre eux, ne se mettront jamais d’accord : il y en aura toujours un pour vouloir dépenser plus que l’autre. En revanche, si notre discipline devient raisonnable, ils vont rester. – Dans les année s 80, les constructeurs, Renault et Honda par exemple, vous ont grandement aidé à faire de la F 1 ce qu’elle est aujourd’hui. Cela leur donne-t-il des droits ? – Ils sont venus quand ils en ont eu ANNE GIUNTINI (1) Depuis trois ans bientôt, les constructeurs ont engagé un bras de fer avec Ecclestone. Ils lui réclament à la fois une meilleure répartition des gains et une plus grande transparence dans la gestion des affaires. Ils mirent un temps dans la balance la menace de leur retrait, et la création d’un Championnat rival. (2) En vertu de l’accord Concorde qui régit le business de la F 1, les écuries se voient reverser une part des recettes de la saison. Mais les fournisseurs de moteurs, en tant que tels, n’y ont pas droit. (3) Le premier Grand Prix du Championnat du monde eut lieu à Silverstone le 13 mai 1950. ATHLÉTISME Barber contre-attaque L’athlète pourrait porter plainte dans les 48 heures pour la « brutalité » de l’interpellation au cours de laquelle elle aurait mordu deux policiers. LIBÉRÉE DIMANCHE vers 19 heures après une nuit passée dans un commissariat de Saint-Denis, Eunice Barber a donné dès hier une version des faits très différente de celle livrée vingtquatre heures plus tôt par les médias, de source policière. Samedi soir, l’athlète avait été placée en garde à vue pour avoir mordu deux fonctionnaires de police, après avoir refusé d’obtempérer à une déviation routière mise en place près du Stade de France, à Saint-Denis. Mais par la voix de Me Emmanuel Daoud, son avocat depuis hier matin, Eunice Barber a répliqué que, selon elle, la violence était à mettre du côté des policiers. Dans un communiqué publié en fin d’après-midi, son interpellation est décrite comme d’une « particulière brutalité ». Joint hier soir au téléphone, Me Daoud, qui avait un temps défendu Fouad Chouki, contrôlé positif à l’EPO en août 2003 aux Mondiaux de Paris, retrace ainsi le fil des événements : « Mademoiselle Barber était sur la route entre Créteil et Saint-Denis. Un gardien de la paix, qui régulait le trafic, lui a dit d’aller à droite alors qu’elle souhaitait aller à gauche, tout en laissant d’autres voitures s’engager à gauche. Suite à une incompréhension, elle s’est engagée à gauche avant de s’arrêter en voyant que le gardien de la paix courrait derrière le véhicule. » Toujours selon Eunice Barber et son avocat, le gardien de la paix aurait frappé sur le capot de la voiture, puis donné une claque à la championne, accompagnée dans sa voiture par sa mère et son neveu d’un an. Selon cette version, Barber n’aurait donc pas foncé sur les agents de l’ordre. Surtout, menottée puis jetée au sol une fois sortie de sa voiture, elle aurait ensuite été frappée par plusieurs gardiens de la paix. « En se défendant, il est possible qu’elle ait mordu », précise Me Daoud à propos des morsures reprochées à sa cliente. « Appel à témoins » Pour confirmer ses dires, l’athlète lance un « appel à témoins », c’est-àdire aux autres automobilistes qui auraient assisté à la scène. Tout en précisant qu’elle « conserve toute sa confiance dans les services de police », la double médaillée des Mondiaux d’Helsinki en août dernier (argent à l’heptathlon, bronze à la longueur) va plus loin dans les accusations. Selon elle, les policiers, qui ne lui avaient pas encore demandé son identité, l’auraient à nouveau frappée dans le fourgon qui l’amenait au commissariat. « Il n’y a pas eu de grande violence mais une phase de menaces et d’intimidation », évalue M e Daoud. Dimanche soir, le médecin qu’elle a consulté lui aurait néanmoins accordé un certificat médical avec sept jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Eunice Barber se réserve donc le droit « de déposer plainte auprès des autorités de police et de justice compétentes (…) dans les 24 ou 48 heures », dixit son avocat. Sa cliente, « un peu sonnée » selon ses termes, est libre de ses mouvements dans l’attente d’une possible convocation policière ou judiciaire ou d’une éventuelle mise en examen pour violence à agents de la force publique dans l’exercice de leur fonction. De là à retourner rapidement à Los Angeles, où elle s’entraîne le plus souvent, il y a un pas qu’il est un peu tôt de franchir. CLÉMENTINE BLONDET PRISON AVEC SURSIS POUR SPRINGSTEIN. – Le tribunal de Magdebourg (Allemagne) a condamné hier Thomas Springstein à seize mois de prison avec sursis pour avoir donné des produits dopants (notamment des anabolisants) à des athlètes mineures, en 2003. L’ancien gourou des dernières Wundermädchen (son ex-compagne Grit Breuer et Katrin Krabbe), nommé « coach allemand de l’année » en 1992, est également accusé d’exercice illégal de la médecine. De nombreux produits (insuline, hormones de croissance), des ordonnances et autres e-mails parlant de dopage génétique avaient été retrouvés à son domicile. MARATHON À HANDICAP À LOS ANGELES. – La Russe Lydia Grigorieva a empoché 155 000 dollars dimanche en s’imposant en 2 h 25’10’’ (contre 2 h 25’26’’ à l’Éthiopienne Wami et 2 h 26’18’’ à la Russe Denisova) lors du Marathon de Los Angeles. Aux 55 000 dollars de prime à la victoire et au chrono, s’ajoute un bonus de 100 000 euros d’une course à handicap. Partie avec ses congénères 16’46’’ avant les hommes ( !), Grigorieva a en effet coupé la ligne trente secondes avant le premier homme, le Kenyan Benson Cherono, lauréat en 2 h 8’40’’ devant ses compatriotes Laban Kipkemboi (2 h 10’8’’) et Simon Wangai (2 h 10’35’’). MARDI 21 MARS 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Changements à répétition Bon pour le public, génial pour les télévisions, à condition que les commentateurs fassent leur boulot correctement. S’ils le font bien, alors c’est magique pour les téléspectateurs ! – Justement, à écouter ce qu’en disent les commentateurs euxmêmes, ces qualifications sont pour eux un casse-tête... – (Agacé.) Mais bon sang, c’est pourtant facile ! Les voitures prennent la piste en début de séance ; au bout de quinze minutes, six d’entre elles disparaissent. Quinze minutes encore et on rejette six autres concurrents. Et pen- Bleu Rouge DANS LE CHAUDRON moite de Sepang, la tempête tropicale qui grondait au-dessus de Ferrari n’a pas eu le temps d’exploser. Dimanche soir, longtemps après le terme du deuxième GP, toute menace avait disparu. Au cœur des débats : une demande de clarification déposée par huit équipes (1) concernant une flexibilité étonnante de la lame supérieure de l’aileron avant de la 248 F 1. Pas tout à fait une réclamation, une requête en fait, ayant pour objectif d’éliminer une éventuelle zone d’ombre du règlement afin que, en Australie dans deux semaines, les Rossa n’en soient plus équipées. Impavide, Jean Todt, patron de la Scuderia, tint à préciser sa pensée lors de sa traditionnelle causerie d’aprèscourse. « Ross (Brawn, directeur technique de l’écurie) a parlé avec les représentants de la FIA et ceux-ci se sont révélés satisfaits. S’ils avaient estimé que nous n’étions pas réglementaires, nous ne commenterions pas ce soir notre résultat ! (…) Nous ne sommes pas encore à Melbourne. L’équipe technique nous suggérera la marche à suivre. » Foin du verre d’eau, de la tempête et tutti quanti. La course alors. Elle ne se révéla pas à la hauteur des espoirs entrevus à Bahreïn une semaine auparavant, lorsque les deux Ferrari s’étaient élancées depuis la première ligne avant que Michael Schumacher cueille la deuxième place. ce dernier avait été installé par précaution, trois au total avaient failli. Ces changements à répétition entraînèrent l’application de nombreuses pénalités (2) d’où les positions handicapantes de Schumacher (14e) et de Massa (21e) sur la grille de départ. « À la vue du trafic, Michael (6e du GP) n’a pu tirer avantage d’une stratégie à deux arrêts, analysait Todt. Felipe a bénéficié de son seul ravitaillement. Je suis très heureux pour lui d’avoir été capable de se hisser parmi les meilleurs (5e) et de marquer des points. (…) En partant de là où nous nous sommes élancés, nous ne pouvons qu’être satisfaits du résultat, le meilleur que nous pouvions atteindre. Nous avons connu un week-end difficile. Je pense que nous devons être plus compétitifs. » Et fiables. À Maranello, les motoristes œuvrent d’arrache-pied pour comprendre la faiblesse des V 8. Aucun commentaire technique n’émanait de chez Ferrari quant à l’origine du problème, mais « Radio Paddock » laissait entendre qu’il s’agissait d’un souci de piston. « C’est autour de composants du moteur, concédait Todt, vague à dessein. Nous en sommes à l’analyse. Avant de tirer des conclusions définitives, attendons les résultats. Nous faisons de notre mieux pour résoudre ce problème au plus vite. Même si d’autres écuries ont rencontré des problèmes moteur, nous ne devons pas en avoir ! » La saison 2006 de Ferrari est loin d’être compromise, mais Renault semble posséder actuellement une telle avance qu’une réaction ultra-rapide s’impose. Grand argentier de la F 1, Bernie Ecclestone ne voit pas les constructeurs déserter les Grands Prix pour monter un Championnat parallèle : « J’ai consacré trente-cinq années de ma vie à bâtir tout cela. Je m’étonnerais qu’en trois ans, ils (les constructeurs) réussissent à en faire autant ! » (Photo Pierre Lablatinière) '' Jaune Bleu Jaune Multiples casses moteur, résultats en demi-teinte à Sepang : la Scuderia se doit de réagir. de notre envoyé spécial Tôt ou tard, il va falloir consentir à perdre certains Grands Prix (...). On ne peut pas rallonger le calendrier à l’infini. '' Soucis pour Ferrari SEPANG – '' – Donc, d’après vous, si les manufacturiers de tabac s’en vont, c’est qu’ils le veulent bien... – Absolument. S’ils ont envie de courir, ils le peuvent. – Il n’empêche que ces sponsors, réputés gé néreux, ne seront pas faciles à remplacer. Vous appartient-il d’en attirer de nouveaux ? – Les écuries ont dans leurs services bien assez de gens censés faire ce travail ! – Spa ne sera pa s au ca l endrier cette année mais devrait revenir en 2007. Pour vous, combien de circuits sont-ils “incontournables” dans le Championnat du monde ? – Aucun. – Monaco pourrait donc disparaître un jour du calendrier ? – Cela se pourrait, bien que je ne le veuille pas. Tout est toujours possible. – N’êtes-vous pas attaché à un minimum de tradition ? – Je suppose que les deux seuls circuits que l’on pourrait qualifier, dans le sens où vous semblez l’entendre, de “traditionnels” sont Monza et Monaco. Parce qu’ils sont au calendrier depuis que le Championnat du monde existe. – Et Silverstone ? La F 1 y est née tout de même ! (3)... – Non, pas Silverstone. Le Grand Prix de Grande-Bretagne ne s’y est pas toujours tenu. Il y eut Brands Hatch aussi. On a fait de la F 1 sans Silverstone, dans ce cas, je le vois difficilement figurer parmi les “traditionnels incontournables”. – Serait-il envisageable d’instaurer un système de rotation entre certains Grands Prix, qui pourraient avoir lieu en alternance ? – Rien n’est impossible, mais je n’envisage pas cette solution. L’alternance n’est pas viable pour les organisateurs. En revanche, tôt ou tard, il va falloir consentir à perdre certains Grands Prix. Nous avons plusieurs candidats à l’organisation, plus que nous ne pouvons en accueillir, et on ne peut pas rallonger le calendrier à l’infini. – Quels Grands Prix pourrait-on, selon vous, sacrifier ? – Il y a deux Grands Prix en Italie, deux en Allemagne... Plus ou moins deux en France, si l’on considère que Monaco et la France sont un peu parents... J’imagine que trois Grands Prix pourraient disparaître sans trop de problèmes... » Noir Noir de la Dorna (qui gère les droits commerciaux des Grands Prix moto) depuis pas mal d’années et comprend bien notre business. CVC saura se tenir à l’écart. Chacun son rôle. – CVC aimerait certainement voir se faire l’unité entre les constructeurs. Il paraît qu’on est tout près d’un accord entre les constructeurs, la FIA et la FOM... Qu’en est-il exactement ? – Ils sont cinq et aucun d’eux ne veut la même chose. En fait, ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent pour la plupart. C’est là, le problème. Mais on va finir par trouver les termes d’un accord. Il le faut, et je suis sûr que ça va se terminer comme ça. – Ces années de négociations et de menaces d’un Championnat parallèle ne sont-elles pas, en fin de compte, un constat d’échec pour les constructeurs ? – Je ne sais pas pourquoi ils se sont lancés dans toutes ces histoires. Demandez-leur. Nous sommes ravis d’avoir les constructeurs en F 1, et j’espère qu’ils vont rester. De toute manière, c’est leur intérêt. La F 1 est la formule la moins chère pour promouvoir leurs produits. – Vous n’avez jamais cru qu’ils parviendraient à lancer leur propre Championnat ? – Non. Je sais bien qu’ils ne peuvent pas ! Nous avons les circuits : où iraient-ils courir ? Ils s’amuseraient à construire leurs circuits ? Ils iraient démarcher les gouvernements pour obtenir toutes les autorisations préalables ? Moi, je sais ce que c’est. J’ai consacré trente-cinq années de ma vie à bâtir tout cela. Je m’étonnerais qu’en trois ans ils réussissent à en faire autant ! – Quelque part, ne sous-estimeraient-ils pas ce que vous avez réalisé vous-même ? – Je m’en fiche ! (Totalement détaché.) Je n’attends les acclamations de personne. Je suis heureux et satisfait de ce que j’ai accompli. Ça me suffit. – Qu’est-ce qui peut encore vous passionner dans votre activité ? – Bâtir. Rassembler tous les éléments, les faire tenir ensemble, et construire l’édifice. Il y a cinq ans, si on avait parlé de Formule 1 à Bahreïn, les gens de là-bas auraient dit : “Mais qu’est-ce que la F 1 ?” Et maintenant, au beau milieu du désert, vous avez des installations sublimes qui sont le cadre de courses magnifiques. C’est une grande satisfaction pour moi, car c’est moi qui ai fait cela. Un artiste éprouve la même chose devant le tableau qu’il vient d’achever. Si, en plus, les gens aiment l’œuvre, alors tant mieux. – Vous arrive-t-il de regarder en arrière et de vous dire : “J’aurais pu faire autrement ?” – (Il hoche la tête de gauche à droite.) Jamais. Hier est déjà passé. Hier est fini. Seul demain m’intéresse. – Comment parvenez-vous à garder ce goût d’entreprendre ? – Cela peut s’arrêter n’importe quand... Qui sait ? Un jour, ma passion va peut-être s’évanouir. Comme ça, sans que l’on sache pourquoi ni comment. Mais, pour l’instant, elle est intacte. Je n’aime rien tant que le départ d’une course ! – Et les qualifications “nouvelle formule”, les aimez-vous ? – Ah oui, super ! C’est moi qui ai suggéré ce format et je le trouve super. envie. Partis quand ils l’ont voulu. Puis revenus encore... Ils ont eu le droit de venir et de partir. – Oui, mais n’ont-ils pas contribué à développer la Formule 1 ? – J’espère que la F 1 a contribué à promouvoir leurs produits ! Pourquoi revendiqueraient-ils des droits ? Tous ces atermoiemen ts stupides au sujet du partage d e s r e v enus (1) n’ont aucun sens. Les constructeurs tergiversent pour des sommes ridiculement minus cules en regard de ce qu’ils dépensent. Ce qu’ils veulent représente à peine 0,1 % de leurs budgets ou que sais-je ! C’est plus une question d’ego que de réalité matérielle. C’est tout. Et le public en a ras le bol qu’on lui rabâche ces histoires en permanence. Le public veut qu’on lui parle de sport. – Pensez-vous que tous les constructeurs s’engageront pour 2008, avant le 31 mars prochain, date butoir fixée par Max Mosley ? – Je l’espère. Il y a pas mal d’autres candidats en lice. Pas mal d’équipes indépendantes prêtes à s’engager. Mais il n’y a de place que pour douze concurrents dans notre Championnat. Si les constructeurs s’engagent, ces places seront quasiment toutes prises. – Préféreriez-vous que les constructeurs s’en tiennent au rôle de fournisseurs de moteurs, et ne possèdent pas d’écuries ? – En tout cas, si j’étais constructeur, je préférerais fournir mes moteurs gratuitement à une écurie, à laquelle j’associerais mon nom, plutôt qu’avoir un team. Mais cela ne regarde que moi. Ce qui m’importe, c’est qu’ils soient là. – Le fait d’avoir une écurie n’est-il pas le seul moyen pour eux de recevoir, selon les règles en vigueur (2), une part du gâteau ? – S’ils dépensent 500 millions d’euros par an et que je leur en verse 50, je n’appelle pas cela une bonne affaire. Il me semble qu’il serait bien plus intéressant de produire un moteur à 50 millions d’euros et de le fournir gratuitement à une écurie ! – Parmi les constructeurs, en est-il certains avec lesquels il soit plus facile de discuter ? – C’est facile avec tous, sauf un. – Un qui s’entêterait à ne pas vouloir réduire les coûts ? – N’en parlons pas. – Le départ prochain des cigarettiers vous préoccupe-t-il ? – Mais d’où partent-ils donc ? – Les marques de tabac s’apprêtent bien à quitter la F 1… – Et pourquoi ? Autant que je sache, Philip Morris ne s’en va pas. Ils ont renouvelé leur contrat avec Ferrari pour des années encore. – Sans doute ce manufacturier aura-t-il trouvé un moyen de surmonter l’obstacle légal... – Qu’est-ce qui empêche les autres de le faire aussi ? En Chine, au Japon, à Bahreïn, en Italie, en Espagne, en Hongrie, on peut afficher les marques de tabac sur les voitures. La visibilité, ils l’ont. 15 Bleu Rouge Noir Jaune TENNIS L’entreprise Mauresmo La nouvelle leader du classement mondial a bâti son succès au fil des ans, comme les éléments d’un édifice conçu pour durer. CINQ COACHES EN TROIS ANS Et c’est ainsi que la Française fait appel à Xavier Moreau, dont elle vient de faire la connaissance en Fed Cup, en février 2002, quelques semaines après avoir annoncé son intention de devenir numéro 1 mondiale. Deux mois plus tard, elle stoppe sa collaboration avec Dechaume (ainsi qu’avec la préparatrice mentale Isabelle Inschauspé, psychologue du sport à Toulouse) et, tout en restant en très bons termes avec l’ancienne joueuse (qui s’occupe à présent de sa communication), elle poursuit son idée de « structure » en adoptant dans son cercle intime tout le staff de l’équipe de France ; Guy Forget (alors capitaine) en tête comme conseiller technique et amical, Loïc Courteau (qui devient son entraîneur privé sans lâcher l’équipe de France), Jérôme Bianchi (toujours kiné de l’équipe de France féminine à ce jour), et Gilles Daubinet, son médecin personnel et ami, également médecin de l’équipe de France. BIATHLON LIV-GRETE POIRÉE BIENTÔT RETRAITÉE. – Comme prévu, la Norvégienne Liv-Grete Poirée, trente et un ans, fera ses adieux à la compétition lors des finales de la Coupe du monde qui débutent jeudi chez elle, à Oslo, en Norvège. Après une année 2004 extraordinaire auréolée de quatre titres mondiaux et d’un gros globe de cristal récompensant la meilleure biathlète de l’hiver, la femme de Raphaël Poirée avait remporté deux médailles d’argent aux JO de Salt Lake City en 2002. En revanche, cette jeune maman d’une petite Emma âgée de trois ans avait raté sa sortie olympique le mois dernier en Italie (zéro médaille). Structure fé fédérale (classement FFT) 124e 160e -30 -4/6 2/6 15/3 4/6 N° 1 ma 1991 Arrive au Tennis-études de Blois (Thierry Couralet). CONSOLIDÉE DE TOUTES PARTS 1 20 I ( Pensionn à Roland (Patrick Term 290e N° 18 (Changement d’entraî aîneur) în Débu “ inté progr Philip Co s’e le Wa Ba Intègre Demong (Christo Sophie C Jean-Cl Commence sa collaboration avec Alexia Dechaume, avec toujours Perrin pour le physique. Xav pre sa p phy Loïc devi entr Jérô son Miche rempl Depui Court Franc bougé N° Le 200 pre et p cin Avant l’enchaîaînement în des victoires à Philadelphie, au Masters, à l’Open d’Australie, à Paris et à Anvers. « Dix fois plus de conviction » Pendant ce temps, Mary… NATHALIE TAUZIAT estime que Mauresmo a libéré son jeu et son potentiel en remportant le dernier Masters. Blessée à un pied, Pierce ne sait toujours pas quand elle pourra reprendre la compétition. « EN QUOI Amélie Mauresmo est-elle différente des numéros 1 mondiales qui l’ont précédée ? – Son “plus”, c’est la variété de jeu. Comparée aux sœurs Williams, à Clijsters ou à Sharapova, qui se contentent de jouer leur jeu, elle possède un bien meilleur sens tactique. Seule Justine Henin peut supporter la comparaison. Elle et Amélie ont un peu le même jeu. La Belge est un peu plus puissante, frappe plus fort, mais Amélie a progressé en prenant la balle beaucoup plus tôt que par le passé. – Comment expliquez-vous son accession au sommet ? – Je crois que les bons résultats de Mary (Pierce) en 2005 l’ont “gonflée”, dans le bon sens du terme, car leur émulation est saine. Quand Amélie s’est retrouvée au Masters, deux semaines seulement après avoir été au fond du trou, elle n’avait qu’une hâte : que l’année se termine. Elle s’est mise à jouer sans avoir plus rien à perdre. Une fois la victoire en poche, elle s’est sentie libérée. Elle n’a pas changé ses coups, mais elle y met dix fois plus de conviction, surtout en coup droit. – Comment la jugez-vous en tant que joueuse ? HIER, Mary Pierce avait rendez-vous avec un kiné à Roland-Garros pour régénérer son quotidien, très frustrant depuis un mois passé sans raquette. Électrodes, glace, drainage, prise d’anti-inflammatoires, léger massage au gel, la Française n’avait pu, jusqu’alors, que pouponner son pied droit handicapé par une « énorme » inflammation sur le côté. « Le tendon n’est pas trop content en ce moment », souriait celle qui s’était quand même accordé cinq jours sur son île désormais fétiche à Maurice, entre méditation et séances de kayak sur l’océan Indien. « Après l’Open Gaz de France, j’ai vraiment souffert pendant dix jours. Et même si ça va de mieux en mieux, j’ai longtemps boité et j’ai encore mal quand je marche », – Physiquement, il n’y a pas mieux qu’elle actuellement sur le circuit. Elle est la plus affûtée et la plus rapide. Mentalement, elle a pris le temps de mûrir, ce qui fait qu’aujourd’hui, elle semble être si bien dans sa peau. – Peut-elle devenir la patronne du circuit sur le long terme ? – Il y a un mois, on disait qu’il n’y avait plus de patronne dans le tennis féminin. Amélie peut le devenir, mais il ne faut pas oublier que ce sera très dur de tenir à son niveau toute une année. Les filles du top sont nombreuses dans un mouchoir de poche. La perspective de réaliser le Grand Chelem, sans être totalement utopique, me paraît tout de même très difficile à envisager, tant la concurrence est rude. La dernière qui l’ait réussie, c’est Graf. Or Steffi, à l’époque (1988), possédait une marge plus importante qu’Amélie sur ses poursuivantes. Idem pour Serena Williams lors du “Serena Slam” (quatre titres consécutifs à cheval sur 2002-2003). Elle était nettement audessus des autres sur le plan physique. Mais on verra bien, la suite de la saison s’annonce passionnante… » – D. B. NATATION Putra, le nouveau départ Six mois après son arrivée aux États-Unis, la dossiste a participé à ses premiers Championnats universitaires. « L’EFFET US », Alexandra Putra n’y a pas échappé. Attitude « beaucoup plus relax », disposition mentale « totalement différente », la championne de France 2005 du 200 m dos est visiblement ravie des changements qu’elle a intégrés depuis son arrivée au mois d’août à l’université de Géorgie, dans le sud-est des États-Unis. « Je pense beaucoup plus à m’amuser maintenant, confie la dossiste âgée de dix-neuf ans. J’adore l’ambiance qui règne dans l’équipe de natation. Il y a toujours pas mal de pression, mais c’est une pression collective. Ici, j’ai le sentiment qu’on juge seulement l’équipe, et pas celui qui a raté sa course. » Après ses échecs aux derniers Mondiaux et aux Jeux Olympiques, où elle fut éliminée en séries, Alexandra Putra a choisi de quitter le pôle France de Font-Romeu pour continuer sa carrière outre-Atlantique. Une décision, selon elle, motivée principalement par les études. « Même si je suis totalement coupée de la natation française, je ne suis pas venue ici pour me sentir à l’abri ! affirme la coéquipière de Sébastien Rouault, l’autre Frenchie de Géorgie. J’ai toujours la même conception de la natation, mais j’avais besoin de voir autre chose. En France, il y a de 10e 29e UNE LENTE MATURATION DOMINIQUE BONNOT 10e 16e Depuis le printemps 2002, on ne peut plus parler de changement, mais plutôt de lente maturation. Sur le plan physique, stratégique et technique, un travail très précis est entrepris. Basé sur une analyse individuelle fondée sur des tests réalisés par Christian Miller (passé de l’Insep au Team Lagardère), un travail « à la carte » permet à la championne de se déplacer plus vite sur le court, de frapper plus fort, de récupérer plus rapidement et de ne plus se blesser. « Elle s’est comportée comme une patronne en installant sa démarche sur le long terme et c’est l’alchimie de tout ce qu’elle a mis en place petit à petit qui lui permet aujourd’hui d’en recueillir les fruits », résume Xavier Moreau. « Elle a monté sa maison morceau par morceau, tranquillement, parce que c’est une fille intelligente, complète Gilles Daubinet. Elle a commencé par faire très attention au niveau diététique, mais je pense aussi qu’une énorme pierre à l’édifice est la présence de Michel Franco (le kiné qui a remplacé Bianchi au printemps 2004 auprès de la joueuse). Il a une grosse expérience du haut niveau, avec l’AS Monaco. Dès qu’Amélie ressent un petit quelque chose, elle est capable de le lui décrire, et lui, soit il sait exactement ce qu’il faut faire, soit il m’alerte. » Toujours modeste et discret, bien que jovial, Franco n’aime pas trop s’étendre sur le détail de ses interventions, pas plus que Courteau, qui ne s’octroie qu’un seul mérite, celui de ne jamais avoir douté plus de vingtquatre heures de la réussite de « l’entreprise Mauresmo ». 4e 3e poids trois fois par semaine. « J’ai pris beaucoup de forces ! » assure-t-elle. Il y a aussi les séances du matin, qui débutent tous les jours à 5 h 30 ! Sans oublier un esprit d’équipe exacerbé, les soixante nageurs et nageuses s’entraînant ensemble tous les jours. « Je pense avoir progressé sur certains points techniques, comme le départ et les virages. » Alexandra Putra s’est parfaitement intégrée dans l’équipe des « Bulldogs » en Géorgie. (Photo Jean-Marc Pochat) très bonnes structures d’entraînement mais peu de choix au niveau études. » Diplômée d’un bac scientifique avec mention bien, Putra étudie maintenant le business. Et se réjouit de ne plus être « stressée par les cours ». « Alexandra est heureuse ici, confirme Jack Bauerle, l’entraîneur des Bulldogs de Géorgie, la “team” de la Française. C’est quelqu’un d’important dans l’équipe. Elle s’est très bien préparée physiquement et mentalement. Elle est d’ailleurs bien meilleure qu’il y a quelques mois. » À l’entraînement, le kilométrage n’a pas varié de manière significative. Les changements ont eu lieu dans d’autres domaines, comme la musculation. Alexandra soulève des Pour ses premiers Championnats NCAA, Putra a réalisé une excellente performance en se classant deuxième du 200 yards dos. Son temps de 1’54’’59 est équivalent, après conversion, à un chrono autour des 2’7’’ en petit bassin, c’est-à-dire pas très éloigné du record de France d’Esther Baron. Soit un vrai progrès par rapport à son meilleur temps personnel. « D’habitude, je reprenais la compétition en décembre. Là, après six mois d’entraînement, j’avais vraiment hâte de nager, reconnaît-elle. Malgré les déceptions en grands Championnats, je n’ai jamais perdu ma motivation. » Une envie qu’elle compte bien démontrer ensuite aux prochains Championnats de France à Tours, du 10 au 14 mai. CAMILLE VANDENDRIESSCHE TENNIS DE TABLE ESCRIME SKI FREESTYLE ACCORD ENTRE LA FFTT ET LAGARDÈRE. – La Fédération française de tennis de table et le Team Lagardère ont signé une convention de partenariat pour une durée de trois ans. Au terme de cet accord, la structure lancée officiellement le 13 décembre 2005 par l’industriel Arnaud Lagardère devient partenaire officiel de la FFTT. Dans la perspective des Jeux organisés en 2008 à Pékin, la fédération a mis en place une opération destinée à accompagner les jeunes espoirs français regroupés au sein du Groupe France Promotion. Ce dernier bénéficiera désormais des conseils, du soutien et de l’expertise de la plate-forme scientifique du Team Lagardère. Après le tennis, le tennis de table est le deuxième sport à bénéficier de son soutien. D’autres partenariats devraient suivre prochainement. ÉPÉE FEMMES : DANINTHE BLESSÉE. – Championne du monde par équipes l’automne dernier, l’épéiste Sarah Daninthe (25 ans) souffre d’une luxation de l’épaule droite. Elle s’est blessée lors d’une leçon et sera indisponible pendant trois semaines. Elle ne pourra pas participer ce weekend à Luxembourg à la Coupe du monde, sélective pour les Françaises en vue des Mondiaux à Turin (29 septembre - 7 octobre). COUPE DU MONDE (Apex [CAN], 17-19 mars). – DIMANCHE. Saut HOMMES : 1. Dashinski (BLR) ; 2. Balais (CAN) ; 3. Valenta (RTC). Coupe du monde (classement final) : 1. Dashinski (BLR), 585 pts ; 2. Nissen (CAN), 549 ; 3. Shouldice (CAN), 449 ; … 22. Lohrer, 137. FEMMES : 1. Tsuper (BLR) ; 2. Cheng (CHN) ; 3. Cook (USA). Coupe du monde (classement final) : 1. Leu (SUI), 524 pts ; 2. Tsuper (BLR), 507 ; 3. Müller (SUI), 438. HOCKEY SUR GLACE NHL (résultats de lundi). – Chicago-Phoenix, 2-3 ; Tampa Bay NY Islanders, 5-2 ; Colombus-Anaheim, 3-4 ; Minnesota-Calgary, 2-3 ; New Jersey - Ottawa, 0-4 ; Pittsburgh-Toronto, 0-1 ; San Jose - Colorado, 6-5 ; Vancouver-Detroit, 3-7 ; MARDI 21 MARS 2006 ajoutait-elle, contrainte également de stopper ses séances en salle de gym pour ne pas irriter davantage l’inflammation. Bridée, Pierce en a profité pour faire foisonner la machine à projets, prévoyant le lancement d’un site Internet, d’un fan-club, d’une ligne de vêtements et d’une fondation aux objectifs encore mal cernés. « Malgré cette blessure, j’ai confiance. Rien n’arrive par hasard. Tout cela me permet de mettre les choses en ordre pour le futur. Sportivement, on peut dire que c’est dommage de louper cette première moitié de saison où j’avais peu de points à défendre. Mais c’est trop facile d’être négative. Qu’est-ce que ç’aurait été si j’avais eu beaucoup de points à défendre ! » Alors qu’elle rêvait d’être no 1 mondiale, la Française amoindrie n’a pu que constater qu’Amélie Mauresmo accédait sur le trône. « Ça montre que le professionnalisme paie ! Amélie est constante. C’est donc plus que mérité… » Contrainte à l’inaction, Pierce va donc suivre pendant quinze jours des séances de kiné, sans réelle certitude sur sa date de reprise de la compétition. « On m’a dit que ça pouvait être long mais que ça pouvait aussi passer assez rapidement. J’espère être là pour la Fed Cup (contre l’Italie, les 22 et 23 avril à Nancy). » En attendant, elle va retrouver la raquette. Mais assise, juste pour quelques volées. « Pour sentir la balle. J’en ai envie. Je me suis assez reposée ! » – F. Ra. PATINAGE DE VITESSE TAEKWONDO GRAND CHELEM POUR KLASSEN. – La Canadienne Cindy Klassen, déjà reine des JO de Turin avec cinq médailles (dont une d’or sur le 1 500 m), a été intouchable tout le week-end à Calgary (Canada), remportant les quatre distances au programme – 500 m, 1 500 m (à six centièmes de son record du monde), 3 000 m (nouveau record planétaire à la clé en 3’53’’34) et 5 000 m – et établissant un nouveau record du classement combiné. Chez les hommes, l’Américain Shani Davis a bissé après son titre 2005, d’autant plus facilement que son principal rival, son compatriote Chad Hedrick, champion du monde 2004, a été disqualifié sur la dernière distance, le 10 000 m. Davis a également établi un nouveau record du 1 500 m et du total, le Néerlandais Kramer pulvérisant la marque du 10 000 m. Le héros des JO, l’Italien Enrico Fabris (deux titres olympiques) en a profité, lui, pour prendre la deuxième place finale. CHAMPIONNATS DU MONDE TOUTES DISTANCES (Calgary [CAN], 18-19 mars). – HOMMES. 1 500 m : 1. Davis (USA), 1’42’’68 (record du monde) ; 2. Hedrick (USA), 1’42’’85 ; 3. Morrison (USA), 1’42’’97 ; 4. Fabris (ITA), 1’44’’02 ; … 13. Kramer (HOL), 1’46’’80. 10 000 m : 1. Kramer, 12’51’’60 (record du monde) ; 2. Grodum (NOR), 12’56’’38 ; 3. Saetre (NOR), 12’56’’85 ; … 5. Davis, 13’5’’94 ; 6. Fabris, 13’10’’60. Disqualifié : Hedrick. Classement final : 1. Davis, 145,742 pts (record du monde) ; 2. Fabris, 147,216 ; 3. Kramer, 148,107. FEMMES. 1 500 m : 1. Klassen (CAN), 1’51’’85 ; 2. Wüst (HOL), 1’54’’03 ; 3. Groves (CAN), 1’54’’54 ; 4. Pechstein (ALL), 1’55’’82. 5 000 m : 1. Klassen, 6’48’’97 ; 2. Sablikova (RTC), 6’50’’45 ; 3. Pechstein, 6’51’’11 ; 3. Groves, 6’54’’55. Classement final : 1. Klassen, 154,580 pts (record du monde) ; 2. Pechstein, 158,265 ; 3. Groves, 158,295. Négrel se sent seul SKI ALPIN DÉNÉRIAZ INCERTAIN POUR LES « FRANCE ». – Après sa spectaculaire cabriole au cours de la descente des finales de Coupe du monde à Are (Suède), Antoine Dénériaz met du temps à se remettre : « Je suis encore secoué, j’ai la tête parfois à l’envers, j’ai des bleus qui sortent de partout ! » Au point que le champion olympique n’est pas du tout sûr de pouvoir être au départ des Championnats de France, le 30 mars à Courchevel : « Je vais passer des examens complémentaires et sans doute consulter un ostéopathe », dit le colosse de Morillon. Qui, dans tous les cas, montera à Courchevel pour participer à la fête de fin de saison. HOCKEY SUR GAZON DEUX NULS À DUBLIN. – L’équipe de France masculine disputait ce week-end en Irlande deux derniers matches de préparation avant son départ pour Changzhou en Chine, le 2 avril prochain, où elle prendra part au tournoi de qualification pour la Coupe du monde. À l’issue de ces deux tests-matches âprement disputés, dans une ambiance chaude et avec quelques joueurs indisponibles (Gouedard Comte à la cheville, Verrier à la cuisse et Boyer cloué au lit avec de la fièvre), les Bleus ont réussi par deux fois à décrocher le nul, 2-2 vendredi dernier et 3-3 dimanche. La sélection pour la Chine sera annoncée cette semaine. HANDBALL COUPES D’EUROPE FEMMES. – C’est à l’issue du tirage au sort effectué ce matin à Vienne, que Mérignac, seul club français encore en lice, connaîtra le nom de son adversaire des demifinales de la Challenge Cup. Les Islandaises du Valur Reykjavik, ainsi que deux équipes roumaines, Brasov et Costanta, figurent parmi les concurrentes potentielles. En Ligue des champions, Valérie Nicolas, la gardienne de Viborg (DAN), sera, elle aussi, fixée sur son sort après l’exploit réalisé à Slagelse, double tenant du titre. VAN PARYS À NÎMES. – Christine Van Parys, après deux saisons à Metz, rejoindra la saison prochaine sa région natale puisque l’arrière internationale s’est engagée pour deux ans avec Nîmes. S’IL A PRÉFÉRÉ déclarer forfait en quarts de finale de l’Open des PaysBas, dimanche à Eindhoven, c’est parce que Christophe Négrel a le blues… Le champion d’Europe 2005, vainqueur du tournoi de qualification olympique en décembre 2003, est dans une situation difficile. Il ne veut pas quitter son travail à Marseille, duquel il est pourtant détaché selon un mi-temps annualisé – ce qui est insuffisant, selon lui, pour monter au pôle France de l’INSEP. C’est la fédération qui finance la moitié de ce détachement, alors que Christophe déclare n’avoir aucune aide ni structure d’entraînement et en est réduit, avec quelques-uns de ses camarades, à squatter une salle de boxe trois à quatre fois par semaine. Impasse, sentiment de solitude, désarroi… « Je demande juste un minimum de respect, eu égard à mon palmarès, à ce que j’ai apporté pour mon sport… Dans l’état psychologique où j’étais dimanche, esseulé au beau milieu de cette équipe de France, j’ai préféré stopper là plutôt que de m’énerver ou me blesser. » Tout ceci cache surtout des problèmes personnels avec le coach parisien Oury Sztantman et le malaise qui a suivi l’éviction de son entraîneur, Philippe Pinerd. Cette semaine, l’équipe américaine est en stage à l’INSEP, avec le double champion olympique et triple champion du monde Steven Lopez, un homme de sa catégorie. Mais Négrel, en tant que non-membre du pôle France, n’a pas été invité à la fête ! Un beau gâchis… – F. P. OPEN DES PAYS-BAS (18-19 mars). – DIMANCHE. HOMMES. – 54 kg : 1. Dsornio (MEX) ; 2. Magomedov (RUS) ; … 9. Cissé et Y. Mokdad. – 62 kg : 1. Boumrah (BEL) ; 2. Manz (ALL). – 72 kg : 1. M. Lopez (USA) ; 2. Akoev (RUS). – 78 kg : 1. Michauo (CAN) ; 2. Alonso Rosendo (ESP) ; … 5. Négrel et Bata. FEMMES. – 47 kg : 1. Meloon (USA) ; 2. Selimoglu (TUR) ; … 5. Pinteno ; 9. Oliveros. – 55 kg : 1. Tapia (TUR) ; 2. Branca (AUS) ; … 5. Grosset. – 63 kg : 1. E. Diaz (MEX) ; 2. Abdallah (USA) ; … 5. Harnois.– 72 kg : 1. Stevenson (GBR) ; 2. Maldonado (MEX). PAGE 15 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge MATCH-RACING : PEPONNET DEUXIÈME AU BRÉSIL. – Thierry Peponnet et ses équipiers Briand, Cunningham, Douillard et Cariou ont terminé dimanche deuxième de la Brazil Sailing Cup, cinquième étape du World Match-Racing Tour. Lors de la finale, l’équipe de France s’est inclinée en quatre manches face à l’équipage de Luna Rossa Challenge, emmené par l’Australie James Spithill. « Je suis vraiment très heureux d’être arrivé en finale sur cette épreuve car le niveau était très élevé, déclarait le skipper de K-Challenge. L’équipe a fait un excellent travail, en s’améliorant chaque jour au fil des courses… Il faut continuer ce travail de progression qui est très positif ! » 5e 1re Bleu BATEAUX 1re Jaune Rouge Jaune DERNIER TEST RÉUSSI POUR RIPOLL. – Conduit par le Français Bastien Ripoll, le huit d’Oxford a remporté, dimanche, son ultime test avant la « Boat Race » contre Cambridge, le 2 avril prochain. Sur la Tamise à Londres, les Oxonians ont pris le meilleur (six longueurs d’avance après environ douze minutes de course) sur un huit italien comprenant six des médaillés d’argent aux Mondiaux 2005. « C’est encourageant, mais est-ce que l’opposition était au niveau ? », s’interroge le Français, cependant satisfait de sa course. La veille, le huit de Cambridge avait dominé l’équipe du Leander, le célèbre club d’Henley-on-Thames. Structure privée (classement WTA) LE « STAFF FRANCE » MIAMI : DAVENPORT FORFAIT. – Après Serena Williams la semaine dernière, c’est Lindsay Davenport qui a déclaré forfait pour le Tournoi de Miami, dont le coup d’envoi sera donné demain. L’Américaine souffre d’une blessure au dos contractée la semaine dernière à Indian Wells. AVIRON Passage à l’as Noir Bleu Noir Après un intérim avec Philippe Duxin, Mauresmo engage à l’automne 1997 un coach sud-africain, Warwick Bashford, sur ses propres deniers : « En choisissant un coach privé, j’ai pris mon destin en main de manière définitive », constate la championne. L’association (fructueuse) dure un an, jusqu’à ce que la joueuse sente (déjà) la nécessité de réunir une équipe autour d’elle. Isabelle Demongeot, qui montait alors le « Team » éponyme, lui en offre la possibilité : « Quand elle a décidé de quitter Bashford, Amélie recherchait une structure, explique l’ancienne joueuse. Elle a choisi d’abord Christophe Fournerie (avec lequel elle a atteint la finale de l’Open d’Australie en 1999), puis Sophie Collardet. Elle bossait le physique avec Jean-Claude Perrin. Notre but était de bâtir une véritable équipe, et c’est d’ailleurs pourquoi j’avais fait entrer Alexia Dechaume dans le Team. Mais, en août 2000, j’ai expliqué à Amélie que, financièrement, je ne m’en sortais pas. Du coup, elle a construit sa propre équipe… avec Alexia et JeanClaude. Amélie n’était pas prête. Son objectif n’était pas encore clair dans sa tête. » Ce n’est pas faute de travailler dur, pourtant : « Je me suis occupée d’elle trois saisons, rappelle Perrin. Elle a énormément bossé, puis elle a saturé dans la filière athlétique. Elle avait besoin d’exercices plus spécifiques au tennis. » (Photo Lionel Hahn / L’Équipe) AMÉLIE MAURESMO n’a rien obtenu sans combattre. Dès son plus jeune âge, il lui faut forcer des portes, comme celle du TC Bornel (Oise), qui avait fixé la limite d’âge de ses membres à huit ans. Amélie n’en a que six quand elle s’y présente avec son énorme envie de taper dans une balle de tennis, virus attrapé deux ans plus tôt en regardant la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros. Frappée par tant de foi, Inge Delamare fait entrer l’enfant au club dans un groupe de filles plus grandes. Une fois engagée dans la filière fédérale, via le club du TC Méru, avec Philippe Leroy, puis la Ligue de Picardie (avec Patrick Simon), l’adolescente suit le chemin classique emprunté par des dizaines d’espoirs : tennis-études, Insep, CNE (Centre national d’entraînement) à Roland-Garros. Mauresmo a quinze ans, début 1994, quand elle prend possession d’une chambrette dans le stade mythique. Trois ans plus tard (fin 1996), elle est sacrée championne du monde juniors. C’est alors, après deux mois de discussions avec Jean-Claude Massias, qu’intervient une rupture capitale dans son itinéraire : « Amélie avait envie de prendre son indépendance, de s’assumer et de découvrir quelque chose de nouveau », se souvient l’ancien DTN, qui voit la joueuse quitter le giron fédéral en mai 1997. Arrivent alors pour la jeune championne sept ans de réflexion, de tâtonnements et de travail qui la mèneront à finaliser, en mai 2004, la structure idéale, celle qui lui a permis de récupérer aujourd’hui le premier rang mondial. 16 Bleu Rouge Noir Jaune TENNIS Mardi 21 mars 2006 « Un sentiment de plénitude » AMÉLIE MAURESMO, forte de son expérience en 2004, évoque sa nouvelle vie en tant que numéro 1. Après une longue période de compétition qui l’a vue remporter trois tournois (Open d’Australie, Paris, Anvers) et disputer une quatrième finale (Doha), Amélie Mauresmo avait besoin de repos. De retour du Qatar, elle s’est octroyé une semaine de vacances chez elle, en Suisse, et puis très vite, « trop vite » selon elle, il a fallu reprendre l’entraînement avant Miami. Souriante et reposée, elle se dit prête à repartir sur le même rythme qu’en début de saison. Avec une différence appréciable : depuis vingt-quatre heures, elle a repris à Kim Clijsters la place de numéro 1 mondiale. « IL Y A TROIS SEMAINES, à Doha, vous parliez d’une différence entre la manière dont vous étiez parvenue à la place de numéro 1 en septembre 2004 et cette année… – Oui, car lorsque je m’étais emparée de cette première place à l’époque, c’était le reflet d’une grande régularité durant la saison alors que là, j’y reviens en exerçant une vraie domination sur le tennis féminin. C’est complètement différent. – La satisfaction et l’émotion doivent être encore plus fortes cette fois… – Non, aussi curieux que cela puisse paraître, c’est le contraire. Autant la première fois, j’ai éprouvé une intense émotion parce que j’atteignais l’un des trois grands objectifs que je m’étais fixés (les deux autres étaient de remporter un titre du Grand Chelem et la Fed Cup), autant cette fois la saveur n’est pas la même. Peut-être que si j’avais gagné à Doha en décrochant dans la foulée la place de numéro 1, ç’aurait été différent, mais là ça fait plusieurs semaines que c’est annoncé, qu’on sait que ça va arriver et finalement on a le temps de s’habituer à cette situation. – La première fois, vous étiez restée cinq semaines à la place de numéro 1 mondiale. Est-ce que vous vous dites maintenant que ça va durer plus longtemps, que vous allez plus en profiter et apprécier davantage ? – Je ne sais pas. Ce n’est pas quelque chose qui m’obsède, je ne vais pas à l’entraînement en pensant à ça, je ne vais pas jouer mes prochains matches avec cette idée en tête. Je ne me dis pas que ça devient un objectif prioritaire de conserver cette première place mais, en même temps, le fait d’avoir le plus de semaines possibles à mon compteur en tant que numéro 1, c’est sympa. En revanche, le véritable objectif est d’occuper cette place en fin de saison. Mais je pense que c’est bien de ne pas se prendre la tête, cela ne m’empêche pas d’éprouver une très grande fierté, je ne le cache pas, mais je ne veux pas non plus m’arrêter làdessus. L’envie immédiate est de continuer à réaliser de belles choses. – Cela vous donne-t-il tout de même une motivation supplémentaire ? – Je ne crois pas. La motivation est bien là. Je joue bien, je me sens bien à l’entraînement, tout se passe super. J’ai eu une fin de saison dernière et un début de saison 2006 de rêve. Maintenant, on verra ce qui va se passer dans les semaines et les mois à venir. Que je perde, que je gagne à Miami ou à Roland, quoi qu’il arrive, c’est cool. Et je trouve que c’est extraordinaire d’être dans cet état d’esprit-là, c’est une chance incroyable parce que c’est quelque chose qu’on recherche tout au long d’une carrière et parvenir à le trouver, c’est génial. En plus, mes défaites à Dubaï et à Doha n’ont rien changé à ce sentiment de plénitude que je ressens. Ça reste là, et pour un bon moment j’espère. – Qu’est-ce que ça change d’être numéro 1 ? – Cela ne modifie en rien les obligations que je peux avoir sur un tournoi car on a toujours les mêmes choses à faire. Dans la tête, je me souviens qu’il y a un an et demi, lorsque j’ai décroché cette place pour la première fois, j’avais la sensation de voler. C’était un peu le même état d’esprit que maintenant, mais je voyais bien que cela n’allait pas durer alors que là, c’est plus solide, plus ancré, plus maîtrisé. Et si c’est plus maîtrisé, ça veut dire que ça va durer bien plus longtemps. – À Miami, les joueuses vont vous dérouler le tapis rouge dans le vestiaire ? – Non, bien sûr que non ! Mais depuis ma victoire en Australie, il y a vraiment beaucoup, beaucoup de joueuses qui m’ont félicitée, qui m’ont dit que c’était super. Ça fait plaisir de voir les filles se manifester ainsi. C’est une reconnaissance du milieu, qui vient des personnes les mieux placées pour juger de la quali- Un an et demi après un premier passage par la case numéro 1, Amélie Mauresmo retrouve la première place mondiale. Une juste récompense qui vient couronner cinq mois exceptionnels, marqués par une victoire au Masters et un premier titre du Grand Chelem (Open d’Australie). (Photo Nicolas Luttiau) Les numéro 1 de l’histoire * Steffi Graf (ALL) numéro1 mondiale pendant 377 Première fois 17 août 1987 semaines Martina Navratilova (USA) 331 10 juillet 1978 Chris Evert (USA) 262 3 novembre 1975 Martina Hingis (SUI) 209 31 mars 1997 Monica Seles (USA) 178 11 mars 1991 Lindsay Davenport (USA) 98 12 octobre 1998 Serena Williams (USA) 57 8 juillet 2002 20 octobre 2003 VOS SOLUTIONS DE C O M M U N I C AT I O N MOBILES 7 avril 1980 Kim Clijsters (BEL) 18 11 août 2003 Arantxa Sanchez (ESP) 12 6 février 1995 Venus Williams (USA) 11 25 février 2002 LA QUESTION DU JOUR Maria Sharapova (RUS) 7 Amélie Mauresmo sera-t-elle toujours numéro 1 mondiale en fin d’année ? Amélie Mauresmo Pour voter, connectez-vous sur www.lequipe.fr entre 16 heures et 22 heures ou envoyez OUI ou NON par SMS au 61008 (0,34 euro + coût de un SMS). 22 août 2005 5 13 septembre 2004 *depuis la création du classement informatisé séé en 1975 1975. Elle ne doit pas baisser la garde QUAND AMÉLIE est devenue numéro 1 mondiale pour la première fois en 2004, personne ne pensait qu’elle était la meilleure joueuse du monde. Amélie, j’en suis sûr, ne le pensait pas elle-même. Aujourd’hui, elle l’est redevenue après avoir remporté le Masters et un titre du Grand Chelem. La question de savoir si elle « mérite » d’être qualifiée comme meilleure joueuse du monde ne se pose même plus. Le débat est totalement dépassé. Ce qui m’intéresse, aujourd’hui, c’est de savoir de quelle manière elle va réagir à cette situation. La plus mauvaise consisterait à dire : « Maintenant, allez vous faire f…, je n’ai plus rien à prouver. » Ç’a été la mienne quand je suis devenu numéro 1 mondial en 1988. J’avais perdu trois fois en finale contre Lendl, à Roland-Garros, à l’US Open et au Masters en 1987 et, cette année-là, je suis devenu numéro 1 après avoir gagné trois Grands Chelems, dont l’US Open, en battant Lendl en finale. Et là, je me suis dit : « Qu’est ce que tu veux de plus, qu’est ce que tu peux faire de mieux ? » Et ç’a été, pour moi, le début de la fin. Ce qu’il m’aurait fallu, alors, c’est trouver le moyen de rebondir. De ne pas considérer ça comme une fin en soi, ce qui est la pire des choses. Amélie, et je l’en crois parfaitement capable, doit simplement dire : « Bon, O.K., j’ai fait Avec les solutions mail mobile d’Orange, gagnez en efficacité et réactivité. WTA Que diriez-vous de traiter vos e-mails professionnels entre deux rendezvous, à l’aéroport...? Quels que soient votre système de messagerie et les mobiles que vous utilisez, Orange vous propose la solution qui vous convient le mieux : BlackBerry ® d’Orange, Orange bureau ou Orange Mail... Le haut débit mobile, 3G ou EDGE, en plus ! Treo 650 BlackBerry 8700f Pour en savoir plus : www.orange-entreprises.com SPV M3000 En partenariat avec : communiquons plus SPV M5000 Bleu Rouge Noir Jaune ci, j’ai fait ça, j’ai gagné ceci, j’ai gagné cela, mais maintenant, que vais-je bien pouvoir faire pour améliorer mon jeu ? Celui que j’ai maintenant est suffisant pour être la meilleure ? Très bien ! Mais comment le rendre plus fort encore pour me mettre à l’abri le plus longtemps possible des attaques des autres ? » Il ne faut pas baisser la garde. C’est, à mon sens, le plus grand danger qui puisse la guetter désormais. Et c’est plus facile à dire qu’à faire. Moi, tout ça m’était tombé dessus comme la misère sur le pauvre monde. Après être devenu numéro 1 mondial, je ne contrôlais rien du tout. J’avais l’impression d’être « vide », de ne plus rien avoir à donner. Mais ce n’est pas le cas d’Amélie. Elle a encore plein de choses à améliorer. En tout cas, elle ne doit pas cesser de tout faire pour qu’il en soit ainsi. Ce sera, pour elle, le meilleur moyen de rester le plus longtemps possible au plus haut niveau. D’une certaine manière, je dirais qu’elle doit avoir une approche des choses « à la Federer », ou du moins qu’elle s’en inspire fortement à un moment si crucial de sa carrière. Il y a des lustres que Roger n’a plus rien à prouver non plus. Et on sent bien qu’il joue dans l’allégresse, pour le plaisir du jeu et du dépassement de soi. Et que c’est bien ça qui le rend si fort. Les classements (au 20 mars) ATP 3 511 1. (2) MAURESMO 3 290 2. (1) Clijsters (BEL) 2 944 3. Henin (BEL) 2 753 4. (5) Sharapova (RUS) 2 524 5. (4) Davenport (USA) 2 436 6. Pierce 2 160 7. Petrova (RUS) 2 125 8. Dementieva (RUS) 1 900 9. Schnyder (SUI) 1 492 10. V. Williams (USA) 11. Schiavone (ITA), 1 282 ; 12. Myskina (RUS), 1 253 ; 13. (14) Vaidisova (RTC), 1 155 ; 14. (13) Kuznetsova (RUS), 1 114 ; 15. Hantuchova (SLQ), 999 ; 16. (19) Ivanovic (SEM), 993 ; 17. (16) Likhovtseva (RUS), 986 ; 18. Grönefeld (ALL), 984 ; 19. (17) Pennetta (ITA), 954 ; 20. (21) Safina (RUS), 926 ; … 26. (32) Hingis (SUI), 729 ; 61. (58) S. Williams (USA), 400. 6 935 1. FEDERER (SUI) 4 890 2. Nadal (ESP) 2 560 3. (4) Nalbandian (ARG) 2 535 4. (3) Roddick (USA) 2 420 5. Davydenko (RUS) 2 295 6. Ljubicic (CRO) 2 025 7. Coria (ARG) 1 985 8. Gaudio (ARG) 1 880 9. (14) Blake (USA) 1 825 10. (9) Agassi (USA) 11. Ferrer (ESP), 1 700 ; 12. (18) Gasquet, 1 595 ; 13. T. Johansson (SUE), 1 585 ; 14. (10) Hewitt (AUS), 1 575 ; 15. (16) Ferrero (ESP), 1 550 ; 16. (17) Stepanek (RTC), 1 530 ; 17. (12) Kiefer (ALL), 1 480 ; 18. (21) Hrbaty (SLQ), 1 470 ; 19. (15) Gonzalez (CHL), 1 470 ; 20. (22) Grosjean, 1 450. Les autres Françaises du top 100 : Les autres Français du top 100 : 21. (20) Dechy, 825 ; 24. (23) Golovin, 741 ; 32. (33) Bartoli, 606 ; 47. (48) Razzano, 465 ; 50. Loit, 442 ; 78. (84) Foretz, 333. 29. Monfils, 1 044 ; 37. (35) Mathieu, 853 ; 39. (38) Serra, 837 ; 49. (37) Santoro, 785 ; 53. (52) Clément, 746 ; 82. (79) Simon, 495 ; 83. (88) J. Benneteau, 494 ; 86. (102) Mahut, 459. Entre parenthèses, le classement précédent, s’il a changé. Rouge 15 octobre 2001 Bleu Jennifer Capriati (USA) 17 Jaune Rouge Jaune Pour que vos mails vous suivent partout, choisissez la bonne solution. ALORS QUE, fin 2004, Amélie Mauresmo n’avait pas passé plus de cinq semaines à la première place mondiale, cette fois, son règne devrait durer au minimum dixsept semaines, jusqu’à la fin de Wimbledon (le 9 juillet). Par rapport à ses deux poursuivantes les plus proches, Kim Clijsters et Justine Henin, la Française se trouve en position très favorable jusqu’à Wimbledon avec beaucoup moins de points à défendre que ses concurrentes (594 pour Mauresmo, 779 pour Clijsters et 1 682 pour Henin). Comme Clijsters n’entend pas trop jouer sur terre battue et que Henin n’aura pas l’occasion d’améliorer son total de points actuel puisqu’elle a tout gagné sur terre l’année dernière, on ne voit pas comment Mauresmo pourrait se faire rejoindre d’ici à Wimbledon. Il faudrait vraiment une série de catastrophes (blessure ou méforme totale) pour qu’elle cède sa place de numéro 1. La perspective de ne pas être inquiétée de sitôt devrait en plus lui ôter toute pression et donc lui permettre d’aborder les prochains tournois en toute décontraction. – A. D. Tracy Austin (USA) 22 Noir Bleu Noir ENTREPRISES, ALAIN DEFLASSIEUX Justine Henin (BEL) 45 Programmée pour durer ORANGE té du jeu et de la joueuse. Cette reconnaissance-là m’a fait très plaisir, d’autant que ces manifestations ne sont pas venues uniquement de la part de joueuses que je connais très bien et avec lesquelles je m’entends bien. D’autres aussi, qui sont habituellement plus réservées, sont venues me voir et je ne m’y attendais pas. Donc, est-ce qu’il y aura de nouveau des félicitations en arrivant à Miami ? Peut-être… On verra une fois sur place. »