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À vos bancs!
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n°5 / Mars 2010
La fête pas la défonce !
Du 25 au 29 janvier, la semaine « la fête pas la défonce ! » a été vécue par toute la communauté éducative. Toute la semaine se sont déroulées des animations différentes au sein du lycée : exposition au CDI, concours de cocktails sans alcool, ateliers danses….Une première initiative dans ce domaine, mais certainement pas la dernière… Affaire à suivre…
Nos correspondants sur place : Valentin Rakovsky et Maÿlis Conil- Lacoste.
Retrouvez leur reportage complet sur www.vauban.lu
« Le CESC a choisi l'alcool comme 1er thème de prévention, après avoir recueilli des témoignages d'adultes et d’élèves .
Un sondage a permis d'observer à quel point les jeunes découvrent tôt l'alcool et ne mesurent pas les conséquences liées à son
absorption en grande quantité.»
Marianne Delbecq du Comité CESC
Témoignage de Théo Wagner, secrétaire –
coordinateur de l’association ama.lu
(Alcool Médicaments Addiction)
AVB : Que retenez-vous de l’atelier danse au réfectoire ?
Alexandre : J’ai bien aimé l’ambiance, il y avait du monde, on
était tous en groupe. J’ai dansé la valse pour la première fois, ça
n’est pas super compliqué !
AVB : On vous a entendu chanter avec tous les 4èmes …
Anthony : oui, c’est une chanson de Renaud, une chanson ou les
paroles sont dures. Mais c’est très réaliste par rapport à l’alcool
notamment. Cela décrit le changement de personnalité de Mister
Renaud. C’était bien parce que ça a permis aux élèves de comprendre que c’est possible de lutter contre l’abus d’alcool.
AVB : et dans vos soirées entre amis, vous avez besoin de
boire pour vous amuser ?
Antoine : franchement, non. On peut s’amuser sans alcool. Avec
des amis pendant une fête, une fois, quelqu’un était saoul.
Quelqu’un qui boit trop, ca fait peur, car on ne sait pas trop quelle
réaction il va avoir.
Adrien : le hip-hop et l’alcool, c’est difficilement compatible ! Essayez de faire un poirier quand vous avez trop bu !
Monsieur Wagner, lui-même ayant été touché par la dépendance à l’alcool, est venu parler de son expérience à des
élèves de premières. Nul doute que ces derniers ont été touchés par ses propos et son témoignage poignant…
« J'avais préparé pour les élèves de première un atelier sur l'alcool dans notre culture et les multiples façons dont chacun de
nous peut, lui-même ou à travers d'autres, être confronté aux
conséquences d'un abus ponctuel ou d'une dépendance. La
deuxième partie était un petit jeu qui devait illustrer la difficulté Concours de cocktail sans alcool
d'arrêter de consommer une fois que quelqu'un est devenu
dépendant. Parler de ses problèmes et chercher de l'aide si
nécessaire étaient également des points à retenir. Etant donné
que j'avais commencé à avoir une consommation problématique
assez jeune, à peu près à l'âge que les élèves de première ont
aujourd'hui, il m'a semblé important de mettre l'accent sur l'influence que peuvent avoir ces substances sur le développement
personnel, sur les relations avec autrui, sur l'avenir. J'ai trouvé
dans les élèves un public curieux, attentif, et particulièrement
sensible au fait que les rêves que nous avons tous (par exemple
faire des études, apprendre un métier etc.) partent en fumée si
l'on est constamment aux prises avec les difficultés que peu- Le principe proposé par le Foyer des Elèves soutenu par le
vent causer l'abus ponctuel, l'usage nocif et la dépendance CESC était plutôt innovant : une équipe de chaque classe de
seconde a élaboré une recette de cocktail sans alcool. Un jury
à l'alcool ou à d'autres substances ».
composé d’élèves, de membres du CESC, de parents et de professeurs a sélectionné le meilleur cocktail, servi le soir de l’inauguration des nouveaux locaux, le 12 mars. Bravo à tous les participants, créateurs du Pisang Orange, Fire Paradise, Pink
Banana, Bora- Bora, Piccolo, et tout spécialement à l’équipe
gagnante de 2nde B pour son cocktail ‘Fire Paradise’ !
Le passage des brigades de théâtre chez les 3e
Les ateliers danses du mardi midi avec les 4e B
Le réfectoire du Lycée s’est transformé en piste de danse,
prouvant qu’on peut s’amuser sans que l’alcool soit le principal
intérêt de la fête… Au programme : hip-hop, valse, madison,
danses bretonnes, salsa…. Autant d’occasion de s’amuser tous
ensemble : parents, élèves et professeurs ont assisté et participé
aux démonstrations avec panache et entrain !
Le club théâtre, avec Madame Liviero, a été très impliqué
dans le projet. Les classes de 3ème ont pu assister à plusieurs scénettes sur le thème « Je bois, donc je suis »…
Gauthier, élève de 3e, a assisté à une intervention théâtrale dans
sa classe : « Des élèves volontaires de 2de et de 1ère nous ont
présenté un spectacle. L’histoire parle de deux personnes du
ministère, qui ne connaissent pas beaucoup les jeunes, et qui
veulent en savoir un peu plus. Alors, elles vont à une soirée, où
plusieurs histoires se passent en même temps, tout le monde boit
beaucoup, il y en a un, on le pousse à boire, il finit dans le coma
éthylique. Mais le message est toujours le même, ce sont des
choses qu’on nous répète : l’alcool, il faut en boire avec modération. »
À vos bancs!
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n°5 / Mars 2010
L’exposition des 4e C :
colorée, accessible et ludique !
« Docteur Renaud, Mister Renard »
à la récréation du vendredi matin
Gladys Boyer (documentaliste) : « Acteurs et impliqués ! »
Des élèves revenaient au CDI que pour jeter un œil sur l’exposition. Les plus jeunes élèves ont visiblement été touchés. Par
contre, la critique était plus facile pour les plus âgés. Cette exposition a cependant été l’occasion d’échanger avec des lycéens
qui m’ont exprimé le fait qu’ils n’ont pas besoin de boire pour s’amuser. Ils avaient besoin d’être confortés dans leur position. Cela
a eu le mérite d’ouvrir le dialogue tout au long de la semaine proposée.
Dans le cadre de la semaine contre l’alcool, Monsieur Erel a décidé de faire travailler les élèves sur une chanson ayant
pour thème les méfaits de l’alcool : la
chanson Docteur Renaud, Mister Renard,
de Renaud. Cette chanson retrace l’histoire de Renaud et Renard, l’ange et le démon, l’un gentil, doux, et très sobre, l’autre
mauvais, égoïste et très grand consommateur de Ricard : « Renard est un sacré
soiffard / Renaud est sobre comme un moineau / Quand Renaud rejoint son plumard / Renard s’écroule dans l’caniveau ». Vendredi, à la récréation de 10 heures, plusieurs dizaines d’élèves de 4e se sont rassemblés dans la nouvelle extension
et ont interprété la chanson sous la houlette de M Erel. Cette
intervention a été suivie par un discours du Directeur et par l’annonce du gagnant du meilleur cocktail sans alcool.
« Deux squelettes Carmen et
Bob : Carmen s’est trouvée
plein de vrais amis à partir
du moment où elle a arrêté
de boire »
Mara, 5e
Les professeurs de langues ont aussi joué le jeu
Marie, une élève de 4eC qui a préparé l’exposition au CDI,
nous explique comment les choses se sont mises en place...
Avec Nastassia, nous avons récupéré deux squelettes qui se
trouvaient dans les labos, et nous leur avons accrochés, à l’un,
des organes sains, et, à l’autre des organes touchés par l’alcool.
Nous leur avons ensuite ajouté des pancartes avec ce qui leur
était arrivé pendant leur soirée, sachant que l’un buvait et pas
l’autre. Nous leur avons donné des noms… et avons mis la perruque à l’un des squelettes.
Création de clips de prévention par des élèves de
4e C
Rencontre avec Léonard et Katia, de 4e C, les réalisateurs des
deux clips de prévention
Madame Burghard : « En langues, les professeurs se sont impliqués pour faire prendre conscience aux élèves qu’ils sont manipulés par le marketing. Ils ont imaginé et réalisé les activités
suivantes :
∗ En espagnol : étude de publicités et création d'affiches.
∗ En italien : étude du problème de la loi relative à l'alcool;
discussion sur un DVD présentant une discothèque sans alcool, à Padoue.
∗ En allemand : réalisation d'affiches contre l'alcool, étude de
publicités contemporaines sur les bières (Autriche, Allemagne,
Luxembourg); support pour un test de lecture: article du
"Luxemburger Wort" parlant de la fermeture de la brasserie
Diekirch; puis étude comparative de publicités anciennes
(années 40/ 50) allemandes sur la bière; constatations intéressantes sur l'évolution de la pub et du marketing. Puis présentation de documents sensés être de l'anti-pub, réalisés pour une
commande du lobby de l'alcool, mais les élèves ne savaient
pas ce que c'était; ils n'ont pas compris l'objectif de ces documents, les prenant carrément pour... de la pub. Ils ont compris
que les efforts entrepris n'étaient pas les mêmes, et à quel
point le consommateur peut être manipulé. Là-dessus, ils ont
eu un test de compréhension orale sur la publicité en Autriche. Ensuite, la brochure "Alkohol, alles klar" publiée par la
Ligue Luxembourgeoise contre le Cancer a été étudiée.
AVB : Décrivez-nous la trame de
votre clip…
L : C’est sur le registre de l’humour,
pour se moquer des personnes qui
forcent trop sur l’alcool. La cible est
plutôt des jeunes de 12 à 14 ans.
K : Cela parle des raisons qui poussent quelqu’un à boire : boire pour
oublier ses soucis, boire pour boire,
boire pour faire comme les autres.
Boire sous l’influence d’un groupe… Et qu’en ont pensé les plus jeunes ?
Aux jeunes qui seraient tentés par l’alcool, des jeunes de 15-17 « C’était une bonne idée d’organiser ça, et je pense que ce serait
ans.
aussi une bonne idée de faire sur le même modèle une semaine
de prévention contre le tabac. »
AVB : Quel message avez-vous voulu faire passer à travers
Lucas, élève de 6e
ces clips ?
L : Boire trop n’amène pas à grand-chose, mis à part à des accidents et à avoir des « râteaux »…
K : Boire n’est pas une solution aux problèmes. Il ne faut pas se
forcer à boire si on n’en a pas envie. En une soirée, il peut se
passer quelque chose de grave : on peut vouloir faire la fête et se
retrouver dans le coma éthylique.
Lire l’interview de Marianne Delbecq,
du comité CESC sur la genèse du projet
et l’ensemble des articles consacrés
à cette semaine très « spéciale », sur le web