Consultez le rapport d`activités 2010
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écoute d é p i s ta g e soins Dialogue r é d u c t i on d e s r i s q u e s Bilan 2010 c on s u ltat i on s d e p r o x i m i t é f o r m at i on s r e n d e z - v o u s p e r s onn a l i s é s PR é VE N TI O N perspectives LES p r i n c i pa u x chiffres En 2010, les professionnels de la SEDAP ont mis leurs compétences et leur savoir-faire au service de 5024 personnes dont PRFP 7 8 7 3 CSAPA la Santoline 33 CSAPA Tivoli CAARUD 149 2 1055 Le préambule 4 à 9 • Le mot du président - Robert RORATO • Le contexte et l’évolution de l’activité 2010 Emmanuel BENOIT soins 10 à 27 CSAPA TIVOLI • Principaux chiffres • Travailler en équipe - Patricia VOLATIER • L’accueil et le travail avec l’environnement Corinne BOUILLOT • La cyberaddiction et les jeunes - Jean-Luc SUMI • «Collectif culturel et de loisirs» - Etienne JACOB et le collectif • Séances psychocorporelles - Catherine CRAMPON • La Procédure de Classement Sous Conditions Grégory MOUSSELLE CSAPA LA SANTOLINE • Principaux chiffres • Atelier psychocorporel - Catherine CRAMPON • Les ateliers d’éducation à la santé - Cathy FURLAN • Le portefeuille des compétences et l’insertion professionnelle - Yvon COUCHET R é d u c t i on des risques 29 à 41 • Chiffres • «Bilan d’activité» - Céline ROBLET et Didier REGIS • « Etude de cas » par le CAARUD • Programme d’échange de seringues sommaire F O RMATI O N & p r é v e n t i on • Chiffres de l’activité 2010 • Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention Emmanuel BENOIT et Karine MAIRET • Citoyens numériques, intervenants en addictologie Julien DESBROSSE • La SEDAP partenaire du colloque « Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! » - Emmanuel BENOIT • Une boite à outils : « les addictions en entreprise, les comprendre, les prévenir » - Gérard CAGNI • Stages de sensibilisation mineurs et majeurs - Jocelyne KÖNIG et Karine MAIRET • Action de prévention à destination des élèves de 4ème du département de la Côte-d’Or - Gérard CAGNI D a r IDD 42 à 59 • Du CIRDD au DARIDD - L’équipe du DARIDD Bilan financier 60 à 63 • Bilan Financier • Compte de résultat Organigramme 64 à 68 69 le préambule • Le mot du président Robert RORATO • Le contexte et l’évolution de l’activité 2010 Emmanuel BENOIT LE MOT DU PRéSIDENT Ce bilan relate la belle aventure de toutes nos équipes qui s’impliquent dans le soutien des usagers en souffrance et en difficulté. Tous les intervenants souhaitent partager avec vous leur quotidien, leurs préoccupations. Ils ont dû intégrer dans leur pratique les changements, les nombreuses réformes en cours. Ce bilan, qui montre la qualité du travail qu’ils ont accompli dans nos structures, est révélateur de leur professionnalisme et de leur dynamisme. Et pourtant, que d’incertitudes planent aujourd’hui sur le dispositif médico-social : mutations, redéfinition des politiques publiques et incidence sur le financement. « Car force est de constater que les coûts du social sont une variable du budget de l’Etat ». Faire plus et mieux avec moins a des limites ! … Un nouvel ordre social est en marche qui ne tient pas compte des effets sociétaux des politiques menées : précarisation, exclusions. Depuis quelques années, le secteur social voit son financement s’aligner sur les principes de l’économie de marché. Une telle politique, qui obère déjà le fonctionnement d’une association comme la nôtre, met en péril son avenir alors même qu’elle doit assurer une mission d’intérêt public mais avec, comme seules ressources, des subventions d’Etat. Transformer le secteur social ou médico-social en un vaste marché économique, fondé sur la concurrence avec des appels à projets, a pour conséquence de développer une logique qui ne s’intéresse plus au travail et à sa finalité : « l’intérêt de la personne », mais uniquement à son coût et à sa rentabilité. “ Depuis quelques années, le secteur social voit son financement s’aligner sur les principes de l’économie de marché. Une telle politique, qui obère déjà le fonctionnement d’une association comme la nôtre, met en péril son avenir alors même qu’elle doit assurer une mission d’intérêt public mais avec, comme seules ressources, des subventions d’Etat. ” J’aurai une pensée particulière pour mes collègues bénévoles qui, malgré les turbulences de la gestion, s’investissent dans la gouvernance de notre association pour préserver son avenir et garantir à notre personnel un parcours professionnel satisfaisant, voire valorisant. Je n’oublierai pas ceux avec qui nous avons fait un bout de chemin et qui nous ont quittés trop tôt : Guy BARADEL et Alain LUCAS, membres depuis de nombreuses années de la famille SEDAP dont ils partageaient les « valeurs d’humanisme ». Nous avons une pensée pour leur engagement ainsi que pour leurs familles. - PR é a m b u l e - Vous avez en mains le bilan d’activité de la SEDAP pour l’exercice 2010. La rédaction d’un tel document est toujours pour nous un nouveau défi et je pense qu’il en va de même pour sa lecture par tous ceux qui s’intéressent à la vie et au devenir de notre association. « Notre secteur est un investissement nécessaire à une véritable cohésion sociale ». Faire prédominer la dynamique financière sur la qualité de la prise en charge se paie par un fort coût humain. En conclusion, au nom des instances que je préside, je tiens à exprimer ma fierté pour le travail accompli par la Direction et tous les personnels de la SEDAP qui doivent en être très chaleureusement remerciés. ∫ Robert RORATO Président de la SEDAP 5 LE CONTEXTE ET L’éVOLUTION DE L’ACTIVITé 2010 1) Le contexte des addictions Les addictions trouvent une place de plus en plus prépondérante dans la tribune des journaux. Elles sont sans nul doute le sujet des faits divers le plus récurrent. L’année 2010 a ainsi eu son lot de médiatisation en termes de records de saisies ou de stigmatisation de personnalités dont Jean-Luc Delarue a tenu tristement le haut de l’affiche. - PR é a m b u l e - Les consommations de cannabis et de tabac semblent reculer ces dernières années, même si hommes et femmes ne suivent pas la même courbe d’évolution. Toutefois, la montée de l’alcoolisation chez les jeunes est évidente, l’héroïne, bon marché, effectue un « come back » remarqué, la cocaïne est actuellement le produit le plus expérimenté en France avec une augmentation significative en population générale (Source : Les carrières de consommation de cocaïne, OFDT, décembre 2010). La cocaïne et le crack, longtemps réservés aux grandes villes françaises, ne sont plus absents de la province et notamment de Dijon. De même, il est de plus en plus fréquent de pouvoir acheter de la « Méthadone® de rue » sur le marché illicite, vendue alors comme une drogue. L’ecstasy, en baisse en 2009 du fait de l’arrêt de la fabrication par le Cambodge d’un précurseur de la MDMA, semble réapparaître en 2010 sous des formes nouvelles qu’il sera nécessaire de surveiller. Enfin, si Dijon reste un lieu de transit et de passage pour le trafic, cette grande agglomération n’est pas pour autant épargnée par l’accessibilité aux drogues. Par ailleurs, les addictions sans substances ou addictions comportementales sont reconnues, acceptées et peuvent ainsi être traitées. Des usagers qui souffrent d’un problème comportemental intègrent le système de soins. C’est aussi la première année où nous avons en soin des personnes addictes au sexe venant consulter pour cette difficulté. Il faut souligner, la crise aidant, que les problématiques concernant les acheteuses compulsives sont en augmentation dans notre file active. Le Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) Tivoli est une structure généraliste, qui accueille des personnes présentant tout type d’addiction (avec et sans substances). Ainsi, 10 % de sa file active est constituée par des individus présentant une addiction à l’alcool en produit principal. 6 En 2010, les files actives de l’association n’ont jamais été aussi importantes, toutes addictions confondues. Ce sont 5024 personnes qui ont eu recours aux services de la SEDAP, en 2010, pour un accueil, une information, des soins. “ si Dijon reste un lieu de transit et de passage pour le trafic, cette grande agglomération n’est pas pour autant épargnée par l’accessibilité aux drogues. ” 2) L’action de la SEDAP en 2010 La SEDAP possède un panel élargi de dispositifs pouvant œuvrer dans le champ de l’addictologie. Elle est un acteur régional incontournable grâce aux savoir-faire de toutes ses équipes. a. La réduction des risques Le Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour les Usagers de Drogues (CAARUD) est l’opérateur principal intervenant spécifiquement sur le champ de la réduction des risques pour les drogues illicites en Côte-d’Or. Cependant, il ne faut pas oublier l’action des CSAPA, Tivoli et la Santoline, ainsi que celle des partenaires extérieurs qui jouent un rôle important dans le cadre de la Réduction Des Risques (RDR) avec comme objectif, la recherche de synergies positives. En 2010, l’intégration du Programme d’Echange de Seringues (PES) dans les missions du CAARUD a démontré toute sa pertinence. Le réseau, constitué de 44 pharmacies, a échangé plus de 81 000 seringues et des actions ciblées (Sterifilt®, accueil du CAARUD en pharmacie…) ont démontré la pertinence de la démarche. L’activité du CAARUD est en forte hausse avec une fourniture importante aux usagers de « matériels divers » servant à la RDR (> 18 500) et a atteint les objectifs prévus par les études de besoins, puisque 149 usagers ont été rencontrés en 2010 avec une file active régulière de 40 personnes. Une augmentation de personnel intervenant au CAARUD ainsi qu’une mutualisation de moyens avec les CAARUD des autres départements sont à prévoir pour 2011 – 2012. d. L’accompagnement aux soins La SEDAP intervient dans de nombreuses actions de prévention, comme celle demandée par la Préfecture de la Côte-d’Or et qui a concerné l’ensemble des collèges du département, constituant ainsi l’action phare de l’année 2010. Par l’intermédiaire de son Pôle Ressources de Formation et de Prévention (PRFP), la SEDAP a participé à cette action de sensibilisation et d’information auprès des classes de 4ème qui a touché environ 6000 élèves. Fin 2010, toujours dans le cadre des budgets MILDT pilotés par la Préfecture de la Côte-d’Or, les responsables de 31 grandes surfaces commerciales des bassins dijonnais et beaunois se sont regroupés pour une demi-journée de sensibilisation sur la vente d’alcool aux mineurs. Des stickers colorés matérialisant l’interdiction de vente aux mineurs, des dépliants « Nos limites », des CD avec messages audio et des cartes d’informations données aux clients par les caissières, ont été remis aux directeurs et responsables pour diffusion. Il faut aussi souligner le rôle de la SEDAP comme acteur de prévention dans le secteur du travail. Ainsi, à l’occasion d’un colloque organisé par la Caisse d’Assurance Retraite et Santé au Travail (CARSAT) de Bourgogne Franche-Comté sur les risques psychosociaux liés aux addictions dans les entreprises, la SEDAP a eu l’opportunité de présenter son dispositif d’action et de recours devant près de 220 personnes. c. Les mesures de justice La SEDAP a souhaité travailler en lien avec la justice, pour offrir aux usagers de produits psychoactifs, une alternative à la sanction et leur permettre une prise de conscience et une réflexion sur leur comportement. Neuf stages de « sensibilisation à l’usage de stupéfiants » ont ainsi concerné 90 personnes qui, durant deux jours et demi, ont pu réfléchir sur leur comportement problématique. En 2011, une enquête nationale, à laquelle l’association participe, doit évaluer la pertinence de ce dispositif. e. La préparation à l’ouverture de l’antenne CSAPA de Beaune Nous avons travaillé durant l’année 2010 à la préparation de l’ouverture d’une antenne CSAPA à Beaune. La SEDAP a trouvé et signé un bail pour un appartement proche du centre ville. Cette antenne assurera les missions obligatoires précisées dans le décret n°2007-877 du 14 mai 2007 et notamment la substitution. “ Par l’intermédiaire de son Pôle Ressources de Formation et de Prévention (PRFP), la SEDAP a participé à cette action de sensibilisation et d’information auprès des classes de 4ème qui a touché environ 6000 élèves. - PR é a m b u l e - b. La prévention Les demandes n’ont jamais été aussi fortes. Les files actives n’ont jamais été aussi importantes, ce sont 1055 personnes qui ont fait appel en 2010 aux services de la SEDAP pour un accompagnement. La surcharge dans la salle d’attente du CSAPA Tivoli, des patients difficiles à multiples comorbidités, la file d’attente pour l’initialisation d’un traitement de substitution, ont rendu le travail relativement pénible pour cet établissement en fin d’année 2010. Je souhaite remercier les professionnels pour leur mobilisation et leur capacité à répondre dans les meilleures conditions aux usagers que nous accueillons. ” L’année 2010 a vu l’intégration, au CSAPA Tivoli, de la procédure de Classement sous Conditions drogues illicites. Cette organisation a apporté une pérennité à ce type de réponse et permis l’indexation financière à la convention collective de 1951 qui, jusqu’alors, n’était jamais prise en compte et fragilisait le dispositif. 7 3) La réorganisation structurelle de l’association a. Le regroupement du siège social, du PRFP et du DARIDD - PR é a m b u l e - Pour réaliser des économies d’échelle, suite à la baisse importante des crédits alloués aux Centres d’Information Régionaux sur les Drogues et les Dépendances (CIRDD), l’association a opéré un regroupement de son siège social, du Dispositif d’Appui Régional Interministériel Drogues et Dépendances (DARIDD, ex CIRDD) et du Pôle Ressources de Formation et de Prévention. Cette nouvelle organisation structurelle a été gérée et acceptée avec pragmatisme par les personnels administratifs, qu’ils soient ici félicités pour l’engagement dont ils ont fait preuve. b. La création d’un numéro de téléphone unique Pour optimiser la visibilité de l’association, organiser au mieux le travail réparti sur plusieurs sites et apporter une réponse téléphonique continue, nous avons souhaité mettre en place un numéro de téléphone unique pour joindre la SEDAP. La mise en place technique a démarré fin 2010, pour une opérationnalité de la plateforme courant 2011. c. La mise en place de Progedis Conformément au décret qui définit les missions des CSAPA, nous avons équipé les centres avec un nouveau logiciel de gestion des patients et de rendu statistique. Il nous faudra optimiser le recueil d’informations pour tirer le meilleur parti de l’outil et permettre une plus grande efficacité dans le suivi des patients. d. La traçabilité des stocks de seringues Pour des raisons de traçabilité du programme d’échange de seringues, nous avons installé un système avec des codes barres pour suivre nos stocks et nos livraisons car nous échangeons plus de 81 000 seringues par an sur le département de la Côte-d’Or. La traçabilité des cartons de kit+ et de conteneurs livrés aux pharmacies est ainsi effective. 8 4) La réorganisation hiérarchique de la SEDAP a. L’organisation hiérarchique avec des chefferies Le changement de Direction Générale début 2010 a offert la possibilité de revoir la construction hiérarchique de l’association. Le choix décidé par le Conseil d’Administration a été de recruter deux chefs de service pour gérer en proximité les deux CSAPA. La commission permanente de la SEDAP, chargée du recrutement, a fait porter son choix sur une candidature en promotion interne pour le CSAPA la Santoline et une candidature externe pour le CSAPA Tivoli. b. La mise en place du logiciel Kelio Ce logiciel de suivi des horaires et des absences offre une plus grande visibilité de la gestion du personnel sur un fonctionnement associatif en lieux éclatés. Nous avons ainsi construit des strates hiérarchiques de validation des congés donnant toutes les garanties de sécurité et d’organisation pour le départ en congé. Nous possédons aujourd’hui une visibilité individuelle et collective en temps réel des différents compteurs. Ce travail conséquent d’appropriation permettra aussi d’affiner notre gestion et nos choix stratégiques. 6) La communication La situation générale et consolidée de la SEDAP s’améliore progressivement. ” 5) L’analyse financière Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention a édité La situation générale et consolidée de la SEDAP s’améliore une première plaquette de communication en direction progressivement. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a des entreprises dans le cadre de la prévention des risques pris en compte la mesure de nos problèmes financiers et psychosociaux. Dans le même champ, il faut noter que nous espérons que la procédure d’alerte, déclenchée en l’association a participé et est intervenue lors du colloque 2010 par notre Commissaire aux « Addictions et travail, face aux Comptes, sera la dernière. J’avais enjeux, agissons ! » aux côtés de prévu un retour à l’équilibre pour Deux dispositifs restent la CARSAT. Cet évènement qui a 2011, aussi est-il donc agréable fragiles et déficitaires : eu lieu le jeudi 2 décembre 2010 de constater que le bilan financier le Point Accueil Ecoute au Palais des Congrès de Dijon 2010, présenté aujourd’hui par Jeunes (PAEJ), implanté en a réuni 220 personnes d’origine notre trésorière, démontre un partenariat avec la Maison professionnelle variée. excédent consolidé. des Adolescents et le DARIDD Dans le cadre du projet de Il faut néanmoins être prudents Bourgogne/Franche-Comté. prévention mené auprès des et continuer la gestion rigoureuse classes de 4ème, le site de Dijon dans laquelle nous nous sommes Santé a réalisé un web reportage engagés. Deux dispositifs restent fragiles et déficitaires : le lors d’une intervention de la SEDAP, valorisant le travail de Point Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ), implanté en partenariat prévention sur le terrain. avec la Maison des Adolescents et le DARIDD Bourgogne/ Franche-Comté pour lequel l’Etat a annoncé mi-décembre une baisse de 15 % des budgets 2011. Ces deux dispositifs En conclusion, nous pouvons dire que l’année 2010 a été présentent des comptes de résultats négatifs. Des mesures dense et riche en nouveautés et évolutions. De nombreux seront prises courant 2011 pour tenter de minorer les éléments de satisfaction valident notre action. Toutefois il y pertes. aura encore beaucoup à faire en 2011 et, si les associations sont souvent contraintes à réaliser des prouesses Le processus d’appel d’offre imposé par l’Etat fait courir un d’ingéniosité pour fonctionner, il faudra penser avant tout risque financier et de dépôt de bilan aux associations les à stabiliser l’existant pour éviter les constructions en forme plus petites et les plus faibles financièrement. Ce risque doit de « château de cartes ». être mesuré par les décideurs associatifs et provisionné par les pouvoirs publics sans quoi ce sont de véritables pans de notre système d’accompagnement aux usagers qui risquent de disparaître. “ ” - PR é a m b u l e - “ La validation des CSAPA par le Comité Régional de l’Organisation Sanitaire et Médico-sociale (CROSMS) a obligé la révision de tous nos documents de communication. Nous avons retravaillé nos plaquettes et leur diffusion, qui a commencé fin 2010, doit se poursuivre en 2011. Les livrets d’accueil, nouvelles versions, seront disponibles courant 2011. La SEDAP est intervenue dans différents lieux institutionnels (IRTESS, Faculté de médecine…) pour présenter ses activités. Nous avons aussi effectué un échange de pratiques avec des collègues suisses sur les questions de la réduction des risques. ∫ Emmanuel BENOIT Directeur Général 9 So i n s CSAPA TIVOLI • Principaux chiffres • Travailler en équipe - Patricia VOLATIER • L’accueil et le travail avec l’environnement Corinne BOUILLOT • La cyberaddiction et les jeunes - Jean-Luc SUMI • « Collectif culturel et de loisirs» - Etienne JACOB et le collectif • Séances psychocorporelles - Catherine CRAMPON • La Procédure de Classement Sous Conditions Grégory MOUSSELLE CSAPA LA SANTOLINE • Principaux chiffres • Atelier psychocorporel - Catherine CRAMPON • Les ateliers d’éducation à la santé - Cathy FURLAN • Le portefeuille des compétences et l’insertion professionnelle - Yvon COUCHET best of Les principaux chiffres 1055 Personnes prises en charge “ CSAPA Tivoli - Principaux chiffress Il apparaît que la grande majorité des jeunes qui pratiquent les jeux vidéo ne décrochent pas du reste de leur vie ; seule une minorité va modifier plus en profondeur son rapport au monde réel. ” CSAPA Tivoli - La cyberaddiction et les jeunes “ Les parents peuvent être reçus seuls, avec leurs enfants, pris en charge ou non par le CSAPA TIVOLI, les conjoints, amis, frères, sœurs… peuvent également être reçus mais toujours en toute confidentialité et après accord de l’intéressé. ” CSAPA Tivoli - L’accueil et le travail avec l’environnement “ Nos missions relèvent avant tout de l’évaluation, de l’information et de la prévention. ” CSAPA Tivoli - La Procédure de Classement Sous Conditions “ Les usagers reçus au CSAPA La Santoline ont tous des profils différents. ” CSAPA la santoline - Le portefeuille des compétences et l’insertion professionnelle 33 Personnes accueillies CSAPA la santoline - Principaux chiffress CSAPA Tivoli Principaux chiffres › En global 1055 personnes reçues File active du CSAPA Consultation - soins - 125 usagers familles Classement sous conditions 216 procédures reçues 36 } jeunes › par dispositif } 930 personnes 147 Personnes prises en charge Parmi les 147 personnes reçues 129 hommes 18 femmes Moyenne d’âge (ans) 21,07 22,73 23 Personnes non vues 46 Personnes réorientées vers les Délégués du Procureur Origine géographique des personnes prises en charge (nb de personnes) Hors département 5 Dijon et agglomération 77 Unité de soin : 451 personnes Consultations de proximité : 296 personnes 12 Reste du département 65 CSAPA Tivoli Travailler en équipe Mais c’est forte de cette maxime sur le changement que je m’engage au CSAPA Tivoli. Ainsi, j’ai la prétention de penser qu’on peut rassembler deux unités (médicale et psychosociale) en une seule équipe, soudée, créative, motivée par un seul objectif : améliorer l’accompagnement du patient. Nous pouvons nous insurger contre le manque de moyens (le manque de médecins en particulier) contre la violence de la société qui se répercute sur les personnes accueillies au CSAPA, nous en faisons le constat quotidien… mais ces changements-là, nous n’avons guère de leviers pour les impulser. “ Appuyons nous sur la loi plutôt que de la subir et faisons vraiment vivre l’expression « replacer l’usager au centre du dispositif » en mettant en place des espaces où il pourra être acteur (groupe de parole, CVS, groupe auto-support…). ” Par contre, nous pouvons mieux nous connaître et nous reconnaître, nous faire mutuellement confiance, faire évoluer nos pratiques et nous autoriser à créer de nouveaux modes d’intervention, en utilisant aussi les outils existants (merci à la loi 2002-2 !) sans se sentir ligotés par eux… mettre en place des DIPEC en en faisant des documents intelligents… de prise en charge. Appuyons nous sur la loi plutôt que de la subir et faisons vraiment vivre l’expression « replacer l’usager au centre du dispositif » en mettant en place des espaces où il pourra être acteur (groupe de parole, CVS, groupe autosupport…). - soins - « On n’est sûr que d’une chose : du changement » me disait Marie-Martine KELLNER ma première chef de service au service social de l’enfance lorsque j’étais jeune assistante sociale en AEMO à Paris. C’était il y a 20 ans et cette petite phrase a laissé une empreinte indélébile et m’a toujours guidée dans mon parcours professionnel. Car comment travailler avec des personnes, en souffrance, cassées, malmenées par la vie et/ou par la société, sans croire qu’elles peuvent évoluer ? Que notre action peut les aider dans ce mouvement ? Je ne mesurais pas à l’époque qu’il en est des équipes comme des personnes. Elles sont vivantes…, traversées d’émotions positives et négatives, sujettes à des humeurs, prêtes à aller de l’avant ou sclérosées, au gré des influences, du contexte et de l’histoire. L’Histoire, ou « la petite histoire » chère à Jean-Luc SUMI, ressource ô combien précieuse pour moi dans les fonctions qui sont les miennes depuis septembre 2010 et qu’il a occupées dans un autre temps ; l’histoire donc, il me faut en tenir compte dans la gestion et l’animation de cette équipe. Si je suis inconditionnellement optimiste quant au changement, je n’en suis pas pour autant naïve. Je sais que le changement ne se décrète pas et qu’il faut parfois le provoquer, bouleverser les organisations, les procédures. Je m’y emploie, calmement, sans brusquerie pour ne pas provoquer de dommages irréversibles à cet organisme vivant qu’est une équipe. Changement donc… mais dans le respect du rythme des uns et des autres, dans la douceur et la patience. ∫ Patricia VOLATIER Chef de service CSAPA Tivoli 13 CSAPA Tivoli L’accueil et le travail avec l’environnement Depuis de nombreuses années, nous recevons au CSAPA TIVOLI les demandes des familles et des proches des usagers. Qu’il s’agisse de parents inquiets des difficultés liées aux addictions d’un de leurs enfants, ou de leur conjoint ou d’amis d’usagers, leur demande est toujours la même : comment faire pour aider nos proches ? Comment comprendre ce comportement, que faire ou ne pas faire, quelle attitude avoir ? Si la demande initiale est souvent formulée d’une même façon, les difficultés rencontrées sont de tous ordres, les réponses sont forcément différentes et les modalités d’accueil sont adaptées aux situations et aux besoins. Les parents peuvent être reçus seuls, avec leurs enfants, pris en charge ou non par le CSAPA TIVOLI, les conjoints, amis, frères, sœurs… peuvent également être reçus mais toujours en toute confidentialité et après accord de l’intéressé. Cette année nous avons reçu 125 familles. Voici quelques exemples de situations rencontrées La situation de Monsieur et Madame C. et de leur fils Simon - soins - Madame C. nous contacte par téléphone. Elle vient de découvrir du cannabis dans les affaires de son fils Simon (17 ans) en rangeant sa chambre pendant que celui-ci est en cours. Elle craint la réaction de son mari qui s’emporte vite, elle ne sait pas quoi faire et n’en a pas non plus encore parlé à Simon : elle a besoin de conseils. Un rendez-vous lui est rapidement proposé. A ce premier rendez-vous Mme C. est accompagné de Simon, celui-ci se montre coopératif, demandeur d’aide quant à sa consommation régulière de cannabis. Ils évoquent pourtant des difficultés importantes à communiquer en famille, beaucoup de conflits, voire de la violence et souhaitent engager une réflexion familiale pour améliorer leurs inter-relations. Nous proposons à Simon des rendez-vous individuels pour traiter son addiction au cannabis. Nous proposons des rendez-vous familiaux pour Simon et ses deux parents afin de travailler sur la communication familiale. 14 “ Les parents peuvent être reçus seuls, avec leurs enfants, pris en charge ou non par le CSAPA TIVOLI, les conjoints, amis, frères, sœurs… peuvent également être reçus mais toujours en toute confidentialité et après accord de l’intéressé. ” “ Cette année nous avons reçu 125 familles. ” La situation de Monsieur et Madame V. Suite à leur appel téléphonique, M et Mme V. sont reçus en entretien. Bertrand a 16 ans, il consomme du cannabis, de l’alcool, se montre influençable, traîne avec des jeunes plus âgés qui sont en difficulté. Il est en conflit avec sa mère, ne supporte aucune contrainte et ne communique quasiment plus avec son père. Par contre, il continue à avoir d’assez bons résultats scolaires, si ce n’est quelques problèmes de comportement. Dernièrement il a été convoqué à la gendarmerie, soupçonné de complicité dans un cambriolage (il faisait le guet !). Bertrand est fermement opposé à venir à tout rendez-vous où que ce soit : « il n’est ni fou, ni toxicomane ! ». Le premier rendez-vous permet de faire connaissance avec cette situation, d’entendre ces parents qui se disent impuissants, de leur offrir un lieu bienveillant où ils ne se sentent pas jugés, mais de les rassurer sur leur compétence en tant que parents et de leur apporter des informations plus objectives, des conseils. Il leur est proposé des rendez-vous réguliers, le but étant de leur permettre de prendre du recul, de communiquer ensemble et avec un tiers, de réaffirmer leurs compétences mises à mal face à l’urgence des situations. « Les aider à aider » Bertrand qui, pour le moment, ne souhaite pas faire de démarche lui-même. Antoine est un jeune homme de 30 ans actuellement suivi par l’unité médicale du CSAPA TIVOLI. Il est surtout en contact avec le médecin et les infirmières à qui il fait part de ses difficultés concernant son couple. Celles-ci lui suggèrent de venir avec sa compagne. Le premier rendez-vous avec Antoine et Catherine leur permet d’évoquer leurs difficultés de couple et l’importance de l’addiction d’Antoine dans leurs relations. Antoine et Catherine se connaissent depuis le collège et vivent ensemble depuis 10 ans. Une séparation a eu lieu il y a environ 5 ans quand Catherine a découvert les consommations d’héroïne de son compagnon. D’autre part, ils sont originaires de la même petite ville et leurs familles d’origine se connaissent bien et s’apprécient peu. La naissance de leur petite fille il y a 3 ans les a rapprochés mais a complexifié leur relation. Catherine connaît bien les difficultés d’Antoine, elle lui reproche son immaturité, elle est très inquiète, méfiante, à l’affût du moindre signe montrant qu’il aurait replongé…. Depuis qu’ils viennent régulièrement ils ont pu réfléchir et travailler sur la question de la confiance mutuelle, la gestion des conflits, la distance avec leurs propres familles et leur position de parents face à leur enfant. - soins - La situation de Catherine et d’Antoine. ∫ Corinne BOUILLOT Educatrice spécialisée et thérapeute familiale 15 CSAPA Tivoli La cyberaddiction et les jeunes “ Etre « cyberaddict », ça change quoi pour un jeune dans son rapport au monde ? Est-ce une passion comme une autre qui va juste l’entraîner à passer beaucoup de temps à cette activité au détriment du reste ? - soins - Il apparaît que la grande majorité des jeunes qui pratiquent les jeux vidéo ne décrochent pas du reste de leur vie ; seule une minorité va modifier plus en profondeur son rapport au monde réel. Etudions cette question au travers du parcours de Bertrand, jeune de 21 ans. Ses parents viennent consulter à la SEDAP car depuis deux ans, il se cloître dans sa chambre et joue à un jeu en ligne qui s’appelle World of Warcraft (WOW). Bertrand est le plus jeune de trois enfants, il a un grand frère et une grande sœur qui n’ont pas d’addiction particulière. Bertrand n’aimait pas l’école et a fait un préapprentissage. Vers 13 ans, un accident de scooter lui vaut trois mois d’immobilisation à l’hôpital. Lorsqu’il a 15 ans, sa sœur fait une tentative de suicide, heureusement ratée. Il se réoriente sur un CAP mécanique dans un domaine très pointu de l’aéronautique. Il se plaît beaucoup et espère une embauche après son diplôme qu’il finit par obtenir. Il commence à apprendre à piloter les avions. Lorsqu’il a 19 ans, son grand-père décède. C’était un modèle pour lui et il perd sa référence de pilote d’avion. Il commence à passer le permis de conduire. Finalement, il stoppera les cours d’aviation, les cours de conduite, et ne sera pas embauché dans le domaine de ses rêves. Il est profondément déçu et perd confiance en lui et en la vie. A 19 ans, il découvre l’univers de World of Warcraft, un monde merveilleusement fantastique qui va lui offrir une revanche sur ses déceptions dans la réalité. 16 Il apparaît que la grande majorité des jeunes qui pratiquent les jeux vidéo ne décrochent pas du reste de leur vie ; seule une minorité va modifier plus en profondeur son rapport au monde réel. ” Dans WOW, il faut choisir un personnage, son avatar, et le façonner, le bonifier. Il choisira un guérisseur, celui qui a le pouvoir de réparer les blessures des autres, qui a un sentiment de pouvoir agir sur la réalité lorsqu’elle est défaillante et décevante. C’est une nouvelle identité, construite à la mesure de ses désirs qui va l’aider à sortir de son sentiment d’impuissance. C’est un autre soi-même qui émerge et qui va combler l’impression d’insignifiance existentielle. Bertrand est plutôt timide et la rencontre physique avec les autres est difficile, il faut faire avec son image, avec son corps, son énergie et ses émotions. Tout cela il faut le gérer et c’est difficile pour lui. Avec son avatar, il n’y a plus besoin de se confronter à cela : d’un double clic, on efface son corps et tout l’être qui va avec. D’un jeune encombré par lui-même, il devient un super héros qui n’a plus peur de rien et qui s’affirme. Bertrand ne sort quasiment plus de chez lui, ne voit plus ses copains, et rencontre « les humains de sa famille » dans le seul théâtre de chez ses parents, comme dans un monde protégé. Et puis il y a le rapport au temps qui se modifie car le jeu fonctionne 24h/24 et cela se passe en guilde donc lorsque Bertrand entre dans le jeu, il s’engage auprès des autres qui ont besoin de lui. Le jeu est captivant il faut progresser dans un monde fantastique et lutter contre les « méchants », les sensations sont fortes, l’excitation remplace les émotions et vient dissoudre la notion du temps. Il est 23h, Bertrand pense avoir débuté son exploration il y a deux heures mais en fait il joue depuis plus de huit heures… et la partie n’est pas terminée ! il faut pousser plus avant, tel un explorateur qui cherchait les Indes et espérait découvrir des trésors cachés et décrocher la gloire… Chaque Alors il faut juste grignoter sans décrocher de l’ordinateur mais tout cela fait prendre du poids et Bertrand a pris vingt kilos depuis deux ans. Ca ne fait rien ! Son corps à lui ne l’intéresse plus, son avatar s’en fiche car il ne prend pas un gramme lui ! Il reste toujours l’idéal parfait. Ses vingt kilos il les ignore d’ailleurs il évite de croiser son image réelle dans le miroir et par bonheur le frigo, seul lieu d’intérêt pour lui, est muet et ne fait aucune remarque sur son grignotage ! Il évite aussi le regard de ses parents et leurs remarques. Pour cela il reste dans sa chambre et se protège de ce rapport aux autres qui est dissonant avec son monde d’avatars. Dans WOW, il y a un rapport communautaire aux autres c’est comme une famille idéale qu’on s’est choisie. Ses parents par contre vont lui parler de limites, de règles de vie, de projet de vie sociale et professionnelle, bref de tout ce qu’il a fui dans son nouveau monde ! Dans WOW, il y a aussi des règles mais d’un double clic on peut se désengager, se déconnecter ce qui n’est pas réalisable dans le monde réel. Dans cet univers virtuel on n’est plus seul face à soi-même on est toujours avec les autres, idéalisés, et on désapprend à se séparer des autres. On maintient un lien permanent jour et nuit avec le monde des internautes comme dans une communauté qui rassure 24h/24 et évite les angoisses nocturnes, les angoisses existentielles, les sentiments de frustration et d’échec. dans le risque permanent qui ne connaît pas le danger réel. C’est un monde sans limites qui va permettre d’éprouver ses capacités, et ses limites personnelles alors que notre société est hyper sécurisante, et va déresponsabiliser l’individu dans sa nécessaire prise de risques. Bertrand n’avait plus d’idéal, plus de projets après ses déceptions. WOW est un monde qui n’est pas décevant qui offre une revanche possible à la réalité parfois dure et cruelle. Pour Bertrand ce monde virtuel vient prendre la place d’une nouvelle idéalité, il y trouve son compte et n’a pas encore conscience du dérapage dans lequel il s’est engagé. Il faudra des stratégies définies avec ses parents pour lui permettre de reprendre pied dans le réel et de quitter doucement son autre planète, si séduisante et rassurante. - soins - partie est comme la recherche d’un nouveau continent ! Alors il faut tenir encore et encore et ne pas s’arrêter même pas pour manger à table en famille ! Que diraient les autres si Bertrand annonçait que « maman l’appelle pour manger ? » Non ! les héros ça n’a pas de maman qui vous empêche d’aller plus loin dans la quête de l’inconnu ! Tout un processus thérapeutique se déroulera par le biais de ses parents. Bertrand ne viendra jamais consulter car pour lui, tout va bien sur WOW ! Il arrivera finalement à prendre de la distance avec ce monde idéalisé et à reprendre pied dans la réalité. ∫ Jean-Luc SUMI Psychologue clinicien Dans WOW, on vit l’aventure virtuelle certes, mais palpitante 17 CSAPA Tivoli « Collectif culturel et de loisirs » Ce groupe a été mis en place en novembre 2010. 8 personnes ont été repérées par l’équipe du CSAPA Tivoli. Nous les avons toutes rencontrées en amont et 5 d’entre elles ont répondu présentes. Ce sont des personnes isolées, en situation de rupture du lien social et de précarité. - soins - L’objectif général de ce groupe est d’accompagner les usagers vers une autonomie en s’engageant en tant qu’acteurs dans ce projet, et de recréer un lien social à travers des activités culturelles et de loisirs. Deux réunions ont été réalisées pour préparer trois sorties choisies par les usagers. Nous les avons donc accompagnés au cinéma deux fois dans le cadre des écrans de l’aventure et une fois pour une sortie « ballade, découverte et fouille avec détecteur de métaux » avec un repas pris en commun. Une troisième réunion s’est déroulée en décembre pour faire un bilan. Les usagers, qui ne se connaissaient pas auparavant, font un bilan positif. Cela leur a fait « du bien de sortir », « d’être ensemble », de « prendre l’air en marchant 5km » et ils ont apprécié le repas pris tous ensemble… Ils souhaitent pérenniser le collectif. De notre côté, nous faisons également un bilan positif. Des affinités entre les usagers se sont rapidement créées ; certains, qui étaient dans une période difficile, se sont Pour la suite, un élargissement du groupe est prévu lors investis dans les projets. Chaque membre du groupe a de la prochaine réunion, puisque 4 nouvelles personnes apporté sa contribution et a fait des démarches pour sont conviées à la réunion. Comme pour la première fois, les personnes ont été proposées par un membre préparer les sorties. de l’équipe et nous les avons rencontrées Une solidarité s’est auparavant. aussi installée. Le fait Le fait d’être à Des règles ont également été établies. d’être à l’extérieur du l’extérieur du CSAPA Des propositions pour l’année 2011 ont été CSAPA Tivoli a permis Tivoli a permis de faites : sortie à la patinoire, randonnée et chasse de découvrir les découvrir les usagers au trésor, billard (dans des salles où il n’y a pas usagers sous un autre sous un autre angle de vente d’alcool), sortie au théâtre... Une angle mais a aussi proposition de création d’une association a été permis de faciliter le mais a aussi permis de proposée, à long terme, pour créer un fanzine, dialogue et les projets faciliter le dialogue petit magazine d’information comportant des personnels des uns et et les projets adresses utiles. des autres. “ personnels des uns et des autres. ” Lors de la sortie randonnée, les usagers ont évoqué leur solitude pendant les fêtes de fin d’année. Ils ont fait la proposition, en réunion de bilan, d’organiser un repas pendant cette période. Cela n’a pas eu lieu pour des raisons de sécurité et de locaux. Ils en ont été très déçus. • Que pense l’équipe de ce projet collectif ? • De quels moyens disposons-nous pour pérenniser ce projet ? Une sortie coûte 150 euros par mois, soit 1500 euros pour 10 mois. L’idée est d’associer le collectif à la gestion de cette somme, afin qu’il puisse s’inscrire vraiment en tant qu’acteur. Une participation symbolique d’un euro par mois sera demandée, en guise de cotisation. ∫ Le Collectif 18 CSAPA tivoli Séances psychocorporelles Psychomotricienne et certifiée en thérapie psychocorporelle, j’accompagne les patients dans leur globalité, à travers différentes approches, en prenant en compte leurs dimensions corporelle, émotionnelle, mentale et spirituelle. L’expérience d’un vécu psychocorporel global permet ainsi de s’ancrer dans le réel et d’avancer dans le changement. Alors pour « rentrer à la maison », il s’agit de prendre conscience de ses blocages psychiques, nerveux et musculaires et de s’en libérer à son propre rythme. Ceci permet de retrouver une harmonie intérieure en ayant relancé l’alternance des systèmes sympathique et parasympathique. Des rythmes, des cycles s’inscrivent à nouveau dans la réalité de la vie (intégration d’une structuration spatio-temporelle). Il s’agit : • de se centrer pour retrouver un endroit en soi, calme, stable qui est la source de notre potentiel, de toutes nos ressources (créativité, courage, confiance…..) : , • et de retrouver l’axe, de se relier entre ciel et terre (la verticale : I ). A l’image de l’arbre qui puise sa force vitale dans la terre grâce à ses racines et s’épanouit en créant feuilles, fleurs et fruits, l’homme a besoin de s’ancrer, de prendre appui, afin que le haut s’appuie sur le bas. Pris dans sa tête, l’homme se déséquilibre, se laisse embarquer par ses pensées et ses pieds ne touchent plus terre. Le triangle “ Accepter de changer c’est se proposer un autre regard sur soi et sur le monde est instable : . Il s’agit d’inverser le triangle, de changer ses habitudes, de changer d’attitude. L’attitude étant l’aptitude à garder une posture il s’agit alors d’éviter «l’imposture» et donc d’être vraiment soi. Retrouver une prise de terre (une sécurité pour éviter que la maison prenne feu) en lâchant les tensions inutiles : dans les yeux, la nuque, les épaules, le plexus solaire, le dos, le bassin, les genoux, les pieds, permet de rétablir l’équilibre, avec une base solide : (Développement de la capacité proprioceptive). Accepter de changer c’est se proposer un autre regard sur soi et sur le monde. (Visualisation créatrice). - soins - Les pratiques proposées permettent d’aller à la découverte de soi, de ses ressentis, de son corps, cet inconnu. Est-ce si infréquentable pour ne pas rester en contact avec soi, avec son être profond ? Quand la relation à soi se rétablit, la relation à l’autre devient possible (l’axe horizontal : — ). Alors le symbole + est en place et tout ce qu’il décline. La croix est présente dans toutes les traditions et l’enfant est capable de la dessiner vers 3 ans lorsqu’il fait preuve de maîtrise dans ses relations, il passe « du sentiment du Moi et de ses besoins, au sentiment du Toi et de ses besoins à lui. Moi et Toi se font pendant », dit Gesell. ” 19 A partir de ce nouvel état d’être et non de paraître, il est possible de prendre du recul et par là-même d’acquérir une présence plus efficace dans les situations de la vie quotidienne, armé de discernement. La présence à soi permet plus d’attention dans l’action, de mieux gérer son énergie face aux stress quotidiens, d’éviter d’accumuler des tensions et de diminuer les états d’anxiété. (Harmonisation et contrôle du souffle, synchronisation des mouvements et de la respiration). Alors, aller à la découverte de soi, c’est faire un pas vers soi, se remettre en marche, en quête = en question. C’est retrouver du sens à sa vie. C’est sortir de l’errance = l’erreur, et enfin vivre en homme libre et sensé. - soins - Chacun s’approprie les outils nécessaires pour un mieuxêtre. C’est avec plaisir et par besoin que des pratiques sont utilisées au quotidien. “ aller à la découverte de soi, c’est faire un pas vers soi, se remettre en marche, en quête = en question. C’est retrouver du sens à sa vie. ” « Au travail, je m’autorise à faire des petites pauses pour respirer, me détendre. » « Je me sens moins stressée au travail, je prends du recul, je suis moins touchée, envahie par les paroles, les situations. » « Je pratique souvent la relaxation des yeux et mes maux de tête s’apaisent. » « Je masse souvent ma nuque, je m’étire et je me sens moins fatigué en fin de journée. » « J’utilise le bâton et la balle de tennis, ça me fait vraiment du bien. » « Je me sens plus légère et en même temps plus solide. » « Je suis plus en contact avec moi, plus attentive à mes gestes, mes postures. » « J’étais tranquille après la séance et pendant plusieurs jours je n’ai pas eu d’angoisse. » « J’ai senti comme un grand courant d’air, ça fait un nettoyage. » « Je sens, quand je contracte fortement mes muscles, je me détends plus facilement. » « J’avais jamais senti ça, c’est étonnant. » « Maintenant je lis un peu avant de dormir et je m’installe, je me relaxe comme en séance, et je m’endors plus facilement, mon sommeil est moins agité. » « Je prends plus le temps le matin quand je me réveille pour m’étirer et bailler, et je peux envisager ma journée plus sereinement. » ∫ Catherine CRAMPON Psychomotricienne 20 CSAPA TIVOLI La Procédure de Classement Sous Conditions Pour l’année 2010, 147 personnes ont été reçues. Dans 75 % des cas, la rencontre ne donne lieu à aucune suite en termes de soins ou d’accompagnement. Cependant, il arrive que des personnes reviennent spontanément au centre «Tivoli» un certain temps après leur procédure de classement sous conditions, dans le but de recevoir une écoute et une aide. Egalement, nos évaluations portent sur le degré de maturité de la personne ainsi que sur son sens des responsabilités, sa capacité à anticiper les conséquences de ses actes, ses connaissances sur les produits consommés, les qualités de son autodiscipline et de son autocritique, sa capacité à «se dire non à elle-même» (...avant un arrêt prononcé par un autre : la police, la justice, ou pourquoi pas, le corps médical), mais aussi, ses ressources, ses capacités à savoir solliciter l’autre et à faire usage de la parole, ses désirs et ses projets d’avenir. Le professionnel aborde la question des lois, du rapport à la loi ; il amène la personne à réfléchir sur les effets et les dommages encourus (pour sa santé, pour sa liberté, pour son avenir...), sur les phénomènes dits de tolérance, d’escalade, de dépendance. - soins - Nos missions relèvent avant tout de l’évaluation, de l’information et de la prévention. L’évaluation concerne la situation spécifique de la personne liée à l’usage de drogues mais aussi sa situation générale, globale. Nos investigations visent notamment le cadre de l’interpellation policière, les substances psychotropes consommées, l’âge des premières consommations, le contexte de vie de la personne à cette époque, son parcours de consommateur, l’évolution des consommations, le type d’usage actuel, la place et l’importance des consommations dans sa vie, le déroulement de sa scolarité ou de sa vie professionnelle, ses situations familiale, sociale ou relationnelle et les conséquences néfastes des consommations sur elle-même et dans sa vie. missions “ Nos relèvent avant tout de l’évaluation, de l’information et de la prévention. ” Le questionnement traite des rôles, des fonctions remplies par les drogues mais traite également des motivations qui amènent une personne à consommer, ou encore, du contexte 21 à la loi ; il amène la personne à réfléchir sur les effets et les dommages encourus (pour sa santé, pour sa liberté, pour son avenir...), sur les phénomènes dits de tolérance, d’escalade, de dépendance. - soins - “ La rencontre avec un professionnel est assurément une situation inédite et singulière pour le consommateur en ce qu’il est invité à devoir parler de lui, de sa vie, et surtout de certaines de ses conduites plutôt intimes. ” Le questionnement traite des rôles, des fonctions remplies par les drogues mais traite également des motivations qui amènent une personne à consommer, ou encore, du contexte des consommations. Quels sont les bénéfices, les motifs ou les intérêts à recourir à des substances psychotropes, à répéter leur consommation ? Que recherche la personne au travers de ses comportements ? Quels sont ses souhaits et ses réactions depuis son infraction à la législation des stupéfiants ? La rencontre avec un professionnel est assurément une situation inédite et singulière pour le consommateur en ce qu’il est invité à devoir parler de lui, de sa vie, et surtout de certaines de ses conduites plutôt intimes : son usage de drogues, son rapport aux drogues. Prévenir, c’est permettre à la personne d’éviter les pièges de l’abus et de la dépendance, d’éviter ou de réduire au mieux les risques ; c’est aussi l’aider à prendre conscience de sa situation et de ses conduites, l’aider à acquérir un savoir, nécessaire à la fois pour son autonomie et pour ses choix futurs, l’aider à mieux comprendre ses attitudes, à définir ses priorités ; et bien sûr, l’aider à parler de ce qui ne va pas (...ses doutes, ses préoccupations, ses difficultés, ses problèmes, ses souffrances). Rappelons que la plupart des consommateurs que nous recevons dans le cadre des procédures de classement sous conditions présentent un usage dit « à risques », c’est-à-dire un usage potentiellement à risques, un usage qui n’est pas encore problématique. Dans tous les cas, la personne est informée des aides ou des solutions qui existent. ∫ Grégory MOUSSELLE Psychologue clinicien 22 CSAPA la santoline Principaux chiffres Traitements de substitution (%) File active du CSAPA Aucun 20,69% Méthadone 29 33 65,52% en unité principale Personnes accueillies 24 hommes et 5 femmes 4 Subutex 13,79% en appartement Relais - 4 hommes Origine géographique (%) Moyenne d’âge = 28,2 ans Non précisé 3,46% nuitées 41,39% Produit de prédilection (%) Moyenne brute des séjours (jours) = 106 Taux d’occupation de l’unité principale 55,15% Hors région 452 en appartement Relais 75,58% Bourgogne en unité principale Cocaïne 68,48% 6,9% Alcool 20,68% Taux d’occupation de l’appartement relais Mode de consommation (%) Opiacés 72,42% Fréquence de consommation (%) Une fois par semaine 3,45% Injection Non réponse - soins - 2399 1947 24,14% 10% Une fois par mois 6,9% Non réponse 2 à 6 fois par semaine 10,34% 3,45% Sniff Inhalation /fumée 10,69% 31,03% Tous les jours 75,86% Ingestion 24,14% 23 CSAPA la santoline Atelier psychocorporel Depuis le mois d’avril 2010, des séances psychocorporelles ont été proposées toutes les 2 à 3 semaines, le mercredi après-midi de 13h30 à 15h30. L’ensemble des résidents est convié à y participer. Les séances sont animées par Catherine, secondée par Yvan, afin d’intégrer cet atelier à la cohérence de l’ensemble des activités de la Santoline (la psychomotricienne ne participant pas au quotidien du centre). Les objectifs : • Mieux percevoir son corps, développer un potentiel d’activité et de mouvement intégré, calme, économique et équilibré, • Eveiller la dimension intérieure de l’être où tout le corps devient rythme, musique et vibration, - soins - • Permettre à l’énergie de faire émerger des mouvements qui facilitent l’épanouissement, • Dissoudre les blocages pour permettre à chacun de retrouver sa capacité à ressentir, à réagir, à exister, • (Re) connecter une confiance en soi, • Prendre le temps d’être en contact, en relation avec soi et avec les autres dans le plaisir, l’osé, • Et tout ce qui est décrit plus haut (séances psychocorporelles). “ J’expérimente la confiance ...je bascule en avant, en arrière, des mains bienveillantes sont là et assurent quand la loi de l’équilibre est dépassée. Je réapprends la confiance. 24 ” Le déroulement d’une séance et ce que peut vivre un participant : • Le lieu : Yvan s’assure que la salle polyvalente est aérée 1h avant la séance et rangée, propre, afin de libérer un espace maximum pour les évolutions du groupe. • La présence d’Yvan : la participation d’Yvan est importante. Il sollicite si besoin, accompagne, recadre. Toujours prêt, enthousiaste à vivre la séance, la motivation d’Yvan facilite la participation de chacun. Il montre qu’il est possible d’aller explorer un peu plus dans les postures, les mouvements, quelles que soient les difficultés du moment et de s’enrichir du vécu de la séance. • Recentrage : méditation accompagnée = travail de l’attention = se sentir être là. Il s’agit de suivre les indications et alors : « Ayant choisi mon tapis (couleurs variées), je m’assois confortablement et je garde la posture immobile. Je m’apaise et apprécie la détente qui s’installe. Mon attention se porte sur mes sensations… oui mais ce n’est pas si simple, j’ai bien envie de bouger, comme je le fais d’habitude. Petit rappel à l’ordre, je continue à être observateur de ce qui se passe en moi. Et maintenant je suis attentif à ma respiration et sans modifier son rythme, j’observe, je poursuis cette expérience de ma réalité : c’est le retour à « la maison ». Je vais, dans cette disponibilité, goûter la mise en mouvement. » • Mise en « fluidité » : mouvements d’étirements et de coordination en conscience, soutenus par la musique. « Je ressens la musique diffusée comme un bain sonore qui invite au mouvement. Avec le Do-In, je ressens sous mes mains ma réalité corporelle, des tensions se lâchent et, en même temps, je sens que ça dynamise, vivifie chaque partie de mon corps, je suis concrètement, entièrement là. Les pieds sur terre, dans mon axe, ancrée dans le réel ». • Mouvements dynamiques : travail du rythme et du lâcher prise. « Et là, dans ce moment dynamique, la musique plus rythmée me propose de lâcher encore mes tensions, mes habitudes. Grâce aux autres, je me permets, moi aussi j’ose l’expression plus libre. Puis je tourne, en restant centré et axé.» • L’entraide : évoluer ensemble (à 2, 3 ou +) = accompagnement au lâcher prise. « Et maintenant j’expérimente la confiance, accompagné pour expérimenter plus loin mon lâcher prise, comme par exemple quand je bascule en avant, en arrière et que des mains bienveillantes sont là et assurent quand la loi de l’équilibre est dépassée. Je réapprends la confiance ». • Relaxation : intégration. « Enfin allongé, je me détends et je digère tout ce vécu, ces ressentis. J’apprécie le «flottement» agréable tout en étant éveillé, conscient de mon environnement, en lien avec le groupe « d’êtres vivants ». • Verbalisation : le ressenti de la séance. « Je peux poser quelques mots sur mes perceptions. » Et de permettre des prolongements au quotidien de ces expériences, de cette mise en «sens». Les observations : • Ambiance détendue et ludique • Participation dans la confiance et le plaisir • Contact relativement facile entre participants et respect • Quelques moments de retrait de certains et temps d’observation puis reprise de la pratique • Prise de conscience des tensions, des peurs • Satisfaction à dépasser certains blocages - soins - • Poser les règles : - 2h ensemble dans la salle, avec une petite pause en milieu de séance (pour les besoins de base). - respect de soi et des autres : ne pas se faire mal, ne pas faire mal aux autres, ne pas se juger, ne pas juger les autres. - participer aux propositions dans la limite de ses possibilités. Conclusion : 10 séances en 2010, d’avril à décembre. 3 à 7 participants par séance. ∫ Catherine CRAMPON Psychomotricienne ∫ Yvan KULISZ Animateur socio-éducatif 25 CSAPA la santoline Les ateliers d’éducation à la santé Les ateliers d’éducation à la santé ont pour objectifs de veiller au mieux-être de nos résidents, de contribuer à leur réussite dans leur démarche de soin, de les accompagner dans la construction de leur personnalité, qu’elle soit individuelle, collective ou sociale. Les actions d’éducation à la santé proposées à la Santoline visent à rendre le résident responsable, autonome, acteur de prévention et acteur de sa santé. Ces actions consistent à : - soins - • Informer la population sur les hépatites B et C, sur le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), sur les Infections Sexuellement Transmissibles (IST), sur les méfaits du tabac…, ceci par le biais, notamment, de supports vidéos. • Motiver et aider la population à adopter des changements de comportements favorisant le bien-être, à retrouver une hygiène de vie (retrouver par exemple un rythme régulier de sommeil, une hygiène corporelle dont on rappelle les règles), à savoir préparer des repas et manger de manière équilibrée... • Prévenir les comportements à risques consécutifs à la prise d’alcool et / ou de cannabis, notamment au regard de la conduite automobile. • Permettre aux résidents d’exprimer leurs représentations de la santé par des mots, des dessins, la peinture. Il s’agira aussi de développer une dynamique d’éducation à la santé afin de favoriser la mise en commun des compétences de l’ensemble des partenaires extérieurs tels que SOS Hépatites, la Croix Rouge Française, le Centre de Planification Familiale, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Côte-d’Or (notamment son service d’éducation à la santé), le COmité Départemental d’Education à la Santé (CODES). “ Les ateliers proposés s’inscrivent dans une perspective d’éducation globale et d’apprentissage de la citoyenneté qui promeut une vision positive de la santé et se traduit par une valorisation des capacités des résidents et par leur participation à la vie de l’établissement. ” Les ateliers proposés s’inscrivent dans une perspective d’éducation globale et d’apprentissage de la citoyenneté qui promeut une vision positive de la santé et se traduit par une valorisation des capacités des résidents et par leur participation à la vie de l’établissement. Actuellement, la santé fait plutôt référence à une recherche de mieux-être ; la Charte d’Ottawa de 1986 stipule d’ailleurs qu’il s’agit d’une : « mesure dans laquelle un groupe ou un individu peut, d’une part réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci… » 26 ∫ Cathy FURLAN Aide médico-psychologique CSAPA la santoline Le portefeuille des compétences et l’insertion professionnelle Le portefeuille des compétences Dans le cadre des activités techniques proposées à la Santoline, le résident qui désire retrouver le sens de l’effort au travail et le rythme qui l’accompagne, se voit impliqué dans divers travaux, de natures différentes (jardinage, bricolage, peinture, nettoyage, entretien des véhicules…). Ces travaux, proposés au départ selon les goûts et compétences de chacun, sont encadrés et tiennent toujours compte des problématiques individuelles. Le but de ces activités de travail est de redynamiser l’usager, de parvenir à le valoriser dans ses réalisations et ses efforts, de le responsabiliser et de lui permettre d’acquérir un savoir-faire tout comme un savoir-être. Pour suivre la progression du résident dans les activités techniques, il est mis en place des fiches d’évaluation par thème de travail. A chaque thème correspondent diverses tâches et compétences qui s’acquerront progressivement pendant le séjour du résident à la Santoline. “ la procédure de prise en charge des résidents a évolué. ” - soins - Depuis la transformation des Centres Spécialisés de Soins aux Toxicomanes (CSST) en Centres de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) la procédure de prise en charge des résidents a évolué avec, notamment, l’institution du Document Individuel de Prise En Charge (DIPEC) dont l’objectif est de suivre l’évolution des demandes et attentes du bénéficiaire et l’accompagnement mis en place pour faire aboutir ces dernières. Il existe un responsable d’activité par thème qui va, au fil du temps, évaluer les acquis de l’usager, tant au niveau des compétences techniques qu’au niveau des qualités individuelles face au travail (respect des horaires, des consignes, sens de l’organisation, rapidité d’exécution, prise d’initiatives, gestion du rythme de travail et des délais). La synthèse des informations recueillies aidera petit à petit le résident à prendre conscience de sa valeur, de ses atouts et participera à la mise en place du projet professionnel ou de formation de ce dernier. 27 L’insertion professionnelle au CSAPA la Santoline Les usagers reçus au CSAPA la Santoline ont tous des profils différents. Certains ont un emploi, d’autres sont au chômage, d’autres encore souhaitent se former ou se réorienter. En tant qu’éducateurs nous nous devons de proposer aux personnes en difficulté l’opportunité d’une réinsertion professionnelle. Cette dernière, cependant, ne pourra pas s’initialiser avant le deuxième, voire le troisième mois de la prise en charge du résident, selon l’avancement de sa démarche de soin, laquelle est régulièrement évaluée par l’équipe pluridisciplinaire de la structure. S’il s’avère que le résident est en capacité d’entreprendre un projet d’insertion professionnelle, son référent aura tout d’abord la charge de l’orienter vers le Centre d’Information et d’Orientation de Dijon afin qu’un inventaire de ses compétences soit fait et qu’il choisisse une formation qualifiante en correspondance avec son profil et ses attentes. - soins - Dans un même temps, le résident aura la possibilité d’accéder, via Internet, aux fiches métiers de Pôle Emploi et du Centre d’Information Documentation Jeunesse. Nous l’aiderons à se familiariser avec les procédures informatiques pour obtenir les renseignements souhaités (numéro d’identifiant, code confidentiel, code Rome) et apprendre à chercher selon les bassins d’emploi, les métiers émergents, les secteurs porteurs d’emplois. Notre rôle consistera également à apprendre au résident à construire un curriculum vitae qui saura mettre en avant ses expériences professionnelles (postes occupés, missions confiées, durées de ces dernières, références des entreprises…), ses formations, ses centres d’intérêt et motivations. Selon l’objectif recherché, ledit curriculum vitae sera « chronologique » (il reprendra le parcours de l’accueilli, des évènements les plus récents aux plus anciens pour cibler des emplois divers) ou « métier » (il mettra en évidence les compétences spécifiques du résident au regard d’un emploi précis afin que l’employeur puisse rapidement juger du savoir-faire par rapport aux missions à remplir). “ Les usagers reçus au CSAPA La Santoline ont tous des profils différents. ” Nous travaillerons également ensemble à la rédaction d’une lettre de motivation qui sera jointe au curriculum vitae et qui mentionnera les expériences et les qualités du résident au regard du poste ciblé. Cette lettre de motivation devra être travaillée pour répondre aux besoins d’une candidature spontanée ou d’une réponse à une offre d’emploi ou de formation spécifique. Enfin, nous insisterons sur les préparatifs à l’entretien d’embauche. Un travail écrit sera déjà réalisé par le résident afin de répertorier les questions les plus fréquentes auxquelles il doit s’attendre (parlez-moi de vous, comment vous jugez-vous ?, quels sont vos principaux défauts, vos principales qualités ?). Il devra réfléchir ensuite aux réponses possibles visant à ce que ces dernières ne soient pas pénalisantes. Une fois cette étape réalisée, nous procèderons à des exercices de mise en situation. Dans toutes ses démarches le résident sera accompagné. Son emploi du temps à la Santoline sera, si besoin, aménagé pour faciliter au maximum cette réinsertion et le travail à réaliser. Par ailleurs, chacune des démarches effectuées par le résident fera l’objet d’une évaluation, d’un éventuel réajustement et d’un soutien individualisé. ∫ Yvon COUCHET éducateur technique 28 R é d u c t i on des risques • Chiffres •B ilan d’activité du CAARUD Céline ROBLET et Didier REGIS • « Etude de cas » par le CAARUD • Programme d’échange de seringues best of Les principaux chiffres “ le CAARUD a conçu un annuaire répertoriant les différentes villes inscrites dans le PES. ” “ Caarud - Bilan d’activité ” 2/3 Caarud - Bilan d’activité des RDV fixés par les usagers se situent à Dijon 1/3 des RDV fixés à l’extérieur de Dijon Caarud - Bilan d’activité “ Les usagers ont la possibilité, en fonction de leur mobilité et de leur disponibilité horaire, de rencontrer le personnel du CAARUD en dehors des permanences, sur le lieu de leur choix, partout en Côte-d’Or. “ Depuis 2005, on constate une évolution croissante de l’activité du programme et notamment depuis 2009 avec l’arrivée de 20 nouvelles pharmacies (16 villes différentes) qui sont venues agrandir le réseau. ” Nous sommes amenés à rencontrer des personnes d’univers et de classes sociales différents. ” Caarud - étude de cas Programme d’échange de Seringues de Côte-d’Or - Chiffres CAARUD Chiffres File active du CAARUD Personnes rencontrées Soit +22 % par rapport à 2009 Matériel échangé 118 hommes 31 femmes 2009 2010 2009 2010 Roule ta paille 133 428 Sur la scène festive Nombre de passages 87 79 Sérum physiologique 195 557 Seringues 1 cc 556 4270 Sur les permanences camping-car 2 15 Seringues 2 cc 16 328 Sur CAARUD mobile 58 169 Eau ppi 410 3053 14 32 Stéricup® 271 2981 Sur la permanence CAARUD/AIDES Stérifilt® 492 2063 Sur le travail de rue 14 14 Gel mains 59 178 Entretiens téléphoniques 0 36 Kit hygiène 2 70 Kits distribués 133 254 Acide citrique 135 557 - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - 149 31 CAARUD Bilan d’activité I / Pharmacies et Programme d’Echange de Seringues (PES) Les pharmacies sont les partenaires privilégiés pour assurer localement le relais du CAARUD en matière de réduction des risques. Leur action est complémentaire de celle du CAARUD. Au sein du CAARUD, les actions menées avec les pharmacies dans le cadre du PES ont consisté à : • Développer le programme d’échange des seringues auprès des pharmacies, • Accompagner la mise en place du dispositif avec les pharmacies adhérentes, • Mettre en place des actions communes de réduction des risques, • A mieux diffuser l’information sur les différents points d’échange des seringues ainsi que sur le CAARUD. - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - 1) Promotion du programme d’échange de seringues en Côte-d’Or Points d’échanges de Côte-d’Or (vue générale) Le CAARUD a continué de développer son partenariat avec les pharmacies afin de couvrir le département et d’assurer un relais complémentaire à ses actions. 3 nouvelles pharmacies (Chevigny-St-Sauveur, Longvic, Saint-Apollinaire) se sont positionnées positivement, s’ajoutant aux 41 existantes. Au total 44 pharmacies sont donc inscrites actuellement dans le PES sur 19 villes, couvrant géographiquement l’ensemble de la Côte-d’Or (Dijon et l’agglomération, Saulieu, Semur-en-Auxois, Châtillon-sur-Seine, Venarey-Lès-Laumes, Pouilly-en-Auxois, Montbard, Is-sur-Tille, Mirebeau, Genlis, Auxonne, Saint-Jean-de-Losne, Seurre, Beaune). 2) Partenariat CAARUD et pharmacies Le CAARUD accompagne les équipes des officines participant au PES, tant lors de la mise en place du programme que lors d’un suivi régulier du dispositif. Le but est de développer un programme de qualité dans l’accueil, l’écoute et l’information qui sera délivrée aux usagers. Les pharmacies jouent un rôle précieux de repérage des besoins auprès des usagers, conduisant à leur orientation vers le CAARUD afin d’assurer une continuité d’accompagnement efficiente et complémentaire pour la réduction des risques. 2 usagers dirigés vers le CAARUD par les pharmacies 32 9 usagers rencontrés via l’action de présentation de l’acide citrique. 3 usagers rencontrés lors de la semaine de présence à l’officine de Beaune. 3) Mise en place d’actions communes de réduction des risques • Le Stérifilt® Suite aux demi-journées de présentation du Stérifilt® lors des mois de mai et juin 2009, le CAARUD s’est associé à l’étude menée par Apothicom, en diffusant gratuitement le Stérifilt® au sein des officines durant six mois. 14 pharmacies ont accepté de participer à l’opération dont 5 hors Dijon. 10000 Stérifilts® ont pu être ainsi donnés aux usagers afin de s’approprier l’outil. Pour sa deuxième année d’action de réduction des risques au sein des officines, le CAARUD a choisi d’aborder le thème de la solubilisation des produits. Durant des demi-journées au cours des mois de mai et juin 2010, le CAARUD a présenté les avantages de l’acide citrique*. 9 personnes ont été rencontrées au sein de 7 pharmacies différentes. Afin de toucher plus efficacement les usagers fréquentant les pharmacies, le CAARUD fournit gratuitement des sachets d’acide citrique, sur une durée de 3 mois, au sein de 14 pharmacies participantes, dont 9 hors de Dijon. • Semaine dans une pharmacie à Beaune Suite à l’invitation d’une pharmacie, le CAARUD a repris durant une semaine complète le programme d’échange de seringues. Les objectifs étaient : - De familiariser le CAARUD auprès des usagers et des salariés de l’officine. - Présenter l’ensemble du matériel mis à disposition par le CAARUD. -D ’échanger autour des pratiques de consommation. le saviez-vous ? Le Stérifilt® est un filtre, adaptable sur tous les types de seringues, prévenant les risques d’embolie, d’infection… Il est plus efficace que le coton au niveau du filtrage des particules. L’acide citrique est conditionné en sachet stérile de 100 mg. Il permet une meilleure dissolution de l’héroïne brune et du crack et prévient les risques d’embolies. 3 Personnes différentes ont pu être ainsi accueillies. 4) Mise en réseau des pharmacies participant au PES de Côte-d’Or Dans un souci d’efficacité du programme, le CAARUD tend vers une articulation cohérente des points d’échanges. • Actions de communication - Une carte informatique indiquant les différents points d’échange a été mise à disposition des professionnels, permettant de relayer l’information auprès des usagers. - Par souci d’une plus grande efficacité, le CAARUD a conçu un annuaire répertoriant les différentes villes inscrites dans le PES. Les usagers peuvent le trouver dans les pharmacies du dispositif ainsi que dans les établissements partenaires du CAARUD (AIDES, CSAPA, SDAT...). - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - • L’acide citrique “ le CAARUD a conçu un annuaire répertoriant les différentes villes inscrites dans le PES. ” 33 54 personnes ont participé à la rencontre du 15 mars 2010 • Soirée du 15 mars 2010 - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - Le CAARUD a organisé une rencontre avec la collaboration du laboratoire BOUCHARA-RECORDATI pour les pharmaciens du PES et différents professionnels de santé. Les objectifs principaux étaient de : - F amiliariser les salariés des officines avec la notion de Réduction Des Risques (RDR). -D e connaître les actions du CAARUD pour favoriser un meilleur relais. -D e rendre compte des différentes actions communes (Stérifilt®, développement et modalités du PES, étude de satisfaction...). • Étude de satisfaction Sur une période s’étalant d’avril à août 2009, le CAARUD a réalisé avec les officines une étude de satisfaction du PES auprès des usagers. Suite à une analyse réalisée en 2010, les usagers ont mis en avant une qualité d’accueil (anonymat, neutralité, discrétion...) et d’écoute (informations sur les structures de soins) au sein des pharmacies. Cette étude fait également ressortir que 60 % des personnes interrogées ne connaissent pas le CAARUD et que 48 % d’entre elles seraient favorables à la rencontre d’un des membres du CAARUD. Les usagers mettent en avant un désir plus conséquent d’information sur la réduction des risques en lien avec leurs pratiques. II / CAARUD et suivi des usagers 1) Permanences fixes Parmi les différents modes possibles de rencontre, le CAARUD propose des lieux d’accueil hebdomadaire fixes, soit au sein du camping-car, soit au sein des locaux de la délégation AIDES Dijon. • Permanences camping-car A Beaune : Suite à la demande de certains usagers, le CAARUD a mis en place un accueil sur le grand parking de la gare, tous les lundis, de 17h à 19h. Celui-ci a été effectif de mai à juillet 2010. Sur les 10 permanences tenues, 4 personnes différentes se sont présentées. Au total, cela a représenté 11 passages. Pour des raisons organisationnelles, la permanence a été suspendue. A Dijon : Après différents échanges avec les professionnels et pour être au plus près des besoins des usagers, le CAARUD a mis en place deux nouvelles permanences à Dijon. Les personnes peuvent rencontrer le personnel du CAARUD les lundis, de 10h à 11h30, au quai Bernard et les mercredis, de 15h à 16h30, rue du 26ème Dragons. 2 usagers différents se sont présentés pour un total de 4 passages, sur les 14 permanences tenues. 34 Permanence à AIDES : Cette permanence se tient dans un lieu fixe ce qui en facilite l’accès et permet aux usagers d’identifier et de localiser le CAARUD au sein de la ville de Dijon. Menée en partenariat dans les locaux de AIDES, elle permet d’apporter un plateau technique de compétences complémentaires. Elle facilite la préservation de l’anonymat des usagers de drogues lors de l’accès au CAARUD. Sur toutes les permanences tenues, 10 usagers différents ont été accueillis. Au total, cela a représenté 32 passages. Les permanences ont été effectives de janvier à juillet 2010. Pour des problèmes matériels et logistiques (déménagement de la délégation AIDES dans de nouveaux locaux...), la permanence a été arrêtée pendant 6 mois. Mais la permanence CAARUD-AIDES ouvre à nouveau ses portes depuis janvier 2011, 12 rue général Delaborde à Dijon, les jeudis, de 16h à 20h. Sur les 7 permanences tenues au quai Bernard, 3 ont été fréquentées. Sur les 7 permanences tenues rue du 26ème Dragon, aucune n’a été fréquentée. 2) Le CAARUD mobile • Scène festive La présence du CAARUD au sein des festivals, concerts…, permet de mener des actions de réduction des risques au plus près des pratiques des usagers. Elle présente par ailleurs de nombreux intérêts stratégiques comme ceux de créer du lien, d’observer les pratiques émergentes… Elle permet également de faire évoluer les représentations auprès d’un public non consommateur. “ Les usagers ont la possibilité, en fonction de leur mobilité et de leur disponibilité horaire, de rencontrer le personnel du CAARUD en dehors des permanences, sur le lieu de leur choix, partout en Côte-d’Or. ” Durant l’année 2010, 15 dates sur 8 sites ont été retenues (Festival des Tanneries à Dijon ; Festival de Bèze ; La Vapeur ; Festival des sauterelles vertes d’Agey ; Festival des carrières de Nantoux ; Festival d’Is-sur-Tille, Concert Rap au skate parc ; Festival des Arts du Soleil à Saulieu). Les festivals d’Agey, de Bèze et de Saulieu se sont déroulés en partenariat avec AIDES. Au total 79 personnes usagères ont été ainsi rencontrées lors des différents stands organisés par le CAARUD. • Le travail de rue Le CAARUD intervient, depuis octobre 2010, en partenariat avec ACCOR Centre Ville, dans les rues de Dijon. Cette action conjointe permet de dédramatiser le CAARUD et d’en faciliter l’identification. Les 9 sorties dans le cadre du travail de rue, ont permis de rencontrer 11 usagers différents. • Entretiens téléphoniques L’équipe a eu 36 entretiens téléphoniques avec 13 personnes à visées diverses (relations d’aide, demandes de renseignements et de conseils...). Il s’agit là d’un phénomène émergent dans l’activité du CAARUD. 70 % - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - Le camping-car permet une prospection géographique plus importante du territoire côte-d’orien, un travail de proximité avec les usagers et une flexibilité plus grande. Les usagers ont la possibilité, en fonction de leur mobilité et de leur disponibilité horaire, de rencontrer le personnel du CAARUD en dehors des permanences, sur le lieu de leur choix, partout en Côte-d’Or. des interventions en milieu festif sont réalisés avec le camping-car 35 2/3 • Sur rendez-vous - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - Au total, pour l’année 2010, le CAARUD a mis en place des suivis auprès de 53 usagers qui ont connu le dispositif : - S oit par le biais des différents partenaires (pharmacies, CSAPA, ACODEGE, ACCOR ETE…). - S oit par les actions de proximité (travail de rue, présentation de l’acide citrique au sein des officines, scènes festives). - Ou encore par le bouche-à-oreille. Le CAARUD mobile a ainsi effectué 107 sorties sur rendezvous. Parmi celles-ci : -3 0 furent à l’extérieur de Dijon (Beaune, Saulieu, Nuits-Saint-Georges, Quincey...). -7 7 furent à Dijon où la rencontre a eu lieu dans des sites très différents, définis au préalable avec l’usager : bars, domiciles, rues, camping-car… 55 passages se sont déroulés au sein du camping-car, et 48 au domicile des usagers. des RDV fixés 2) Partenariat CSAPA Tivoli - CAARUD IV / CREATION D’OUTILS Dans le but d’optimiser le travail de terrain et de mieux faire connaître le CAARUD, un certain nombre de documents et autres supports d’information ont été développés. 1) Outils de réduction des risques : → Optimisation du carnet «Roule ta paille». → Développement du matériel de réduction des risques (garrot clip, broyeur...). → Sachet individuel Stérifilt® avec dépliant explicatif. → Carte explicative de l’utilisation de l’acide citrique. 2) Outils de communication : → Plaquette CAARUD. → Maquette d’un livret « traitements de substitution aux opiacés à l’intention des usagers » (en cours). → Affiche et carte CAARUD. → Autocollants CAARUD apposés sur les Kit +. 3) Commission de coordination régionale de lutte contre l’infection au VIH (COREVIH) Depuis fin 2009, le CAARUD participe aux réunions de cette commission, plus particulièrement au sous-groupe « milieu pénitentiaire», qui réunit de nombreux acteurs (UCSA, CDAG, SMPR, AIDES...). - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - Le CAARUD et le CSAPA Tivoli sont deux centres complémentaires de la SEDAP. Le besoin d’une articulation plus étroite se fait ressentir, en lien avec une population commune (personnes ambivalentes, en situation de rechute ou de faux pas, consommant occasionnellement en parallèle d’un traitement de substitution aux opiacés (TSO) ou détournant leur TSO...). Le rapprochement prévu entre le CAARUD et le CSAPA Tivoli vise la cohérence et l’harmonisation des pratiques de chaque centre afin de rendre plus efficace les actions menées auprès des usagers. Un groupe de réflexion s’est mis en place pour en déterminer les modalités (communication, orientation, secret partagé...) 37 V / FORMATION Échanges avec des professionnels du secteur Plusieurs professionnels de la réduction des risques ont été rencontrés afin de bénéficier de leur expérience de terrain : - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - → Colloque organisé par l’AFR à Paris sur 2 jours. → S éjour d’échange avec l’association CONTACT en Suisse (Bienne). → E ntretien avec les CAARUD de Metz et de Lens dans le cadre du rapprochement CAARUD-CSAPA. conclusion Durant cette année de fonctionnement, les deux professionnels en charge du développement du CAARUD, ont rencontré, 149 usagers différents (dont 40 usagers ont été contactés plusieurs fois contre 14 en 2009). Le nombre total de passages s’élève à 345 dont 266 passages hors du cadre festif. Le CAARUD, au regard de l’année 2009, a doublé son activité d’ensemble. Le nombre de passages hors cadre festif a été multiplié par quatre. Le nombre de seringues fournies a été multiplié par 9,5 par rapport à 2009. Le CAARUD a observé un nouveau besoin de la part d’usagers fumeurs de « cocaïne base ». D’autres projets moteurs restent à développer et à affirmer (coordination régionale des CAARUD, renforcement des articulations entre les différents professionnels du réseau, développement d’ateliers de réduction des risques, développement des supports de réduction des risques, accueil spécifique des femmes…). ∫ Céline ROBLET Monitrice-éducatrice ∫ Didier REGIS Infirmier DE 38 CAARUD « Etude de cas » Voici l’exemple de la situation d’une personne que nous avons rencontrée au sein du camping-car du CAARUD : Yves est un homme de 42 ans. Il nous a contactés suite à une conversation avec sa pharmacienne qui lui a présenté le dispositif du CAARUD et donné nos coordonnées. Suite à son appel, nous avons pu convenir d’un rendez-vous lors duquel Yves nous a exposé ses inquiétudes quant à son épouse. Selon lui, elle se met en danger et expose son corps à des lésions par l’injection de son traitement de substitution, le Subutex®. Au cours de cet entretien, nous avons échangé sur les problèmes de communication au sein de son couple et nous lui avons présenté le matériel de réduction des risques que nous avons à disposition. Par la suite, il nous a révélé que lui aussi s’injectait son traitement et, au cours de nos entretiens hebdomadaires, nous avons pu aborder ses pratiques de consommation, son utilisation du matériel de réduction des risques, sa relation conflictuelle avec sa femme, sa perte d’emploi. Nous avons eu du mal à aborder le sujet de sa situation financière qui, selon lui, n’était pas problématique. Après un mois d’échanges, nous avons rencontré sa femme, Lorène, avec qui nous avons parlé de leur parcours, de leur mariage, de leur séjour en prison et de son emploi. “ “ Nous sommes amenés à rencontrer des personnes d’univers et de classes sociales différents. ” Nous avons également introduit des alternatives possibles à leur mode de consommation : réduction de l’injection, initialisation à la méthadone… Lors de notre deuxième rencontre, Lorène, plus en confiance, nous a montré les lésions occasionnées par les injections sur ses bras et ses jambes. Elle nous a révélé que ses problèmes d’œdèmes et les marques visibles sur son corps la poussaient à rester couverte en été par crainte du regard des autres. Elle s’est confiée sur son manque d’estime de soi, sur son histoire dans la toxicomanie et de la stigmatisation dont elle est victime de la part des habitants de la ville où elle réside. Durant nos rencontres, Yves et Lorène ont pu établir un début de communication et d’écoute mutuelle ; le dialogue était habituellement difficile dans le couple. Ils ont pu exprimer leurs inquiétudes de façon pacifiée. Nous avons échangé avec le couple sur leurs pratiques de consommation, l’importance qu’ils accordent au geste de l’injection et leur difficulté à l’abandonner. Cela nous a permis d’aborder, de façon plus approfondie, les risques liés aux modes de prise de substances ainsi que de présenter les outils appropriés à une moindre prise de risques. Nous avons également introduit des alternatives possibles à leur mode de consommation : réduction de l’injection, initialisation à la méthadone… Au fur et à mesure de nos rendez-vous, Yves nous a confié qu’ils avaient des dettes et qu’ils ne parvenaient pas à s’en sortir financièrement. Nous en avons discuté avec Lorène qui gère l’argent du couple et nous leur avons proposé notre aide pour faire un état des lieux de leur situation financière. Ils ont finalement accepté, après deux mois de discussion sur le sujet et suite à des menaces de fermeture de leur compteur de gaz. Nous avons entrepris de trier une multitude de documents (factures, cartes postales, prospectus, fiches de salaire, lettres d’huissiers…) et de courriers non ouverts depuis 2008. - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - Le CAARUD, créé depuis 2008, commence à se faire connaître auprès des usagers de drogues à travers différents partenariats et par le bouche-à-oreille. Nous sommes amenés à rencontrer des personnes d’univers et de classes sociales différents. ” 39 Programme d’échange de Seringues de Côte-d’Or Chiffres évolution du dispositif entre 2000 et 2010 100000 90000 80000 79340 70000 57280 60000 71848 59031 44387 45975 40630 30000 30628 20000 10000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Année 2009 Année 2010 Dijon et son agglomération 56 496 seringues 62 640 seringues Beaune 13 344 seringues 9 024 seringues Seurre 240 seringues 240 seringues Auxonne 624 seringues 720 seringues Is-sur-Tille 240 seringues 96 seringues Genlis 576 seringues 1 056 seringues Semur-en-Auxois 192 seringues 336 seringues Venarey-les-Laumes 96 seringues 48 seringues Saulieu 96 seringues 192 seringues Châtillon-sur-Seine 48 seringues 0 seringues Montbard 96 seringues 432 Seringues Saint-Jean-de-Losne 96 seringues 0 seringues Mirebeau-sur-Bèze 96 seringues 96 seringues Pouilly-en-Auxois 96 seringues Nuits-Saint-Georges Livraisons Externes Total 2006 2007 2008 2009 2010 Le Programme d’Echange de Seringues (PES) de Côte-d’Or a connu une baisse entre 2003 et 2004 due à des changements de titulaires dans de nombreuses pharmacies mais aussi suite à des problèmes de financements qui ont été réglés par la suite. Depuis 2005, on constate une évolution croissante de l’activité du programme et notamment depuis 2009 avec l’arrivée de 20 nouvelles pharmacies (16 villes différentes) qui sont venues agrandir le réseau. - R é d u c t i on d e s r i s q u e s - 61150 50000 40000 81474 77477 0 seringues 1 488 seringues 7 004 seringues 5 106 seringues 79 340 seringues 81 474 seringues 41 f o r m at i on & p r é v e n t i on • Chiffres de l’activité 2010 • Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention Emmanuel BENOIT et Karine MAIRET • Citoyens numériques, intervenants en addictologie - Julien DESBROSSE • La SEDAP partenaire du colloque « Addictions et travail, face aux enjeux agissons ! » Emmanuel BENOIT • Une boite à outils : « les addictions en entreprise, les comprendre, les prévenir » - Gérard CAGNI • Stages de sensibilisation mineurs et majeurs Jocelyne KÖNIG et Karine MAIRET • Action de prévention à destination des élèves de 4ème du département de la Côte-d’Or Gérard CAGNI best of Les principaux chiffres 141 interventions réalisées “ formation & prévention Chiffres de l’activité 2010 le nombre d’actions en prévention (stands d’information, débatsconférences, groupes de paroles) a augmenté de 76 % cette année. ” Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention (PRFP) “ Internet aurait généré 700 000 emplois en 15 ans auxquels il faudrait ajouter ceux de la téléphonie, du jeu vidéo, de l’équipement (fibre optique)... “ ” Citoyens numériques, intervenants en addictologie Le service de santé estime, pour les PME-PMI de Côte-d’Or, à 35 millions d’euros par an le coût des addictions. ” Une boîte à outils - «Les addictions en entreprise» Les comprendre, les prévenir Labellisée par la MILDT “ Plusieurs études se rejoignent pour affirmer que près de 15% à 20% des accidents professionnels, de l’absentéisme et des conflits interpersonnels au travail sont liés à l’usage d’alcool, de psychotropes ou de stupéfiants. ” La SEDAP partenaire du colloque « Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! » “ une augmentation significative (par rapport à la moyenne nationale) du nombre de jeunes Bourguignons présentant un usage régulier d’alcool. ” Action de prévention - à destination des élèves de 4ème du département de la Côte-d’Or formation & prévention Chiffres de l’activité 2010 Actions de formation et de prévention Formation 6 Prévention 39 - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Public ciblé par la prévention Enseignement 141 interventions réalisées 134 demi-journées de prévention Social 30 77 Autres Etudiants /élèves 333 2409 Famille 717 (soit 206 heures) Divers Education Nationale - 38 Public ciblé par la formation Médical 3 6 Autres 6 Armée Social 11 39 16 demi-journées de formation Enseignement (soit 62 heures) 22 Psychologues 2 44 sessions effectuées 2 Stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants à destination des mineurs } 12 10 personnes convoquées personnes présentes Sexe = 10 garçons Age = de 16 à 20 ans* * les personnes majeures au moment du stage ont été condamnées à l’époque de leur minorité Stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants à destination des majeurs } 121 90 personnes convoquées personnes présentes Sexe = 90 hommes Moyenne d’âge = 24 ans 31 dossiers ont été retournés aux Délégués du Procureur faute de présentation aux stages Départements limitrophes 7 Dijon et agglomération 46 Ouest du département 4 Origine géographique des participants Est du département 16 Sud du département 17 Bilan qualitatif Acquisition de meilleures connaissances Situation de votre comportement d’usage Acquisition de meilleures connaissances des lois Très satisfaisant Bon Moyen Insuffisant Total Des produits stupéfiants 34 45 11 0 90 De la compréhension de leur dangerosité 31 46 13 0 90 Des comportements d’usage 28 49 13 0 90 De la polyconsommation 22 53 14 1 90 A travers les tests d’évaluation 22 52 16 0 90 Au point de vue de votre consommation 24 49 13 4 90 sur tabac / alcool 34 38 17 1 90 sur les stupéfiants 35 46 9 0 90 sur la conduite routière et les stupéfiants 45 35 9 1 90 - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - 9 45 Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention (PRFP) “ le nombre d’actions en prévention (stands d’information, débatsconférences, groupes de paroles) a augmenté de 76 % cette année. ” - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Pour être en conformité avec le décret créant les CSAPA, la SEDAP a été dans l’obligation de restructurer ses moyens d’intervention en termes de prévention et de formation. Ces actions devront dorénavant être financées sur des budgets indépendants de ceux des CSAPA. Pour répondre à cette contrainte, le président de la SEDAP et son conseil d’administration ont alors décidé la création d’un établissement à part entière, mais intégré à l’association : le pôle ressources de formation et de prévention. La formalisation et la mise en œuvre de cette décision, ont été confiées au directeur général et à la secrétaire du PRFP. A ces fins, un comité scientifique et de pilotage a vu le jour. Au cours de l’année 2010, cette instance s’est réunie à plusieurs reprises pour recruter des intervenants, les sélectionner, valider leur(s) champ(s) et leur(s) niveau(x) d’intervention. Au final, c’est près d’une vingtaine d’intervenants qui constituent les ressources humaines du PRFP de la SEDAP. Reconnus pour leurs compétences en addictologie et pour leurs approches spécifiques du sujet, ces intervenants ont un rayon d’action qui va de l’échelon départemental à l’échelon international pour certains. Afin de réglementer l’adhésion des intervenants aux principes éthiques et de fonctionnement du pôle ressources de formation et de prévention, une charte de fonctionnement et de bonnes pratiques a été rédigée puis signée par les formateurs. Le PRFP a édité sa première plaquette de présentation à destination des entreprises, afin de proposer ses prestations concernant la prévention des risques psychosociaux liés aux addictions. Cette plaquette a fait l’objet d’une diffusion lors du colloque interrégional organisé par la Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé Au Travail (CARSAT) et la Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE) en collaboration avec la SEDAP. 46 Toutefois, cette démarche nécessite une adaptation et une manière de faire différentes des habitudes traditionnelles du champ médico-social. Nos actions peuvent se dérouler en Bourgogne ou dans les régions limitrophes. Elles enrichissent nos pratiques et notre savoir-faire. Pour sa première année de fonctionnement sous cette forme organisationnelle, le PRFP a obtenu de bons résultats dont il faut se féliciter. En effet, le nombre d’actions en prévention (stands d’information, débats-conférences, groupes de paroles) a augmenté de 76 % cette année. Le nombre d’interventions de la part des professionnels du Pôle, pour encadrer, animer ces actions, a plus que triplé. 2409 élèves et étudiants en ont bénéficié cette année (augmentation de plus de 100 %), soit 24 établissements de l’académie de Dijon du second degré et 4 établissements de l’enseignement supérieur. Cependant, ces augmentations sont à nuancer puisque l’on constate de plus en plus d’interventions de type « information-sensibilisation », de courtes durées et à destination souvent de plus grandes assemblées. Cellesci ne permettent pas autant d’échanges, voire un même impact, qu’une action de prévention menée sur du plus long terme, avec l’investissement et le relais d’une équipe (parents, élèves, personnels de l’enseignement) au sein de l’établissement. Si l’on tient compte de la réorganisation du PRFP et de la nécessité (afin de répondre aux exigences des Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) de requalifier ce que nous attribuions autrefois à la « Formation », nous pouvons considérer que le nombre des formations se maintient cette année. “ l’objectif pour nous reste d’ouvrir nos compétences à d’autres secteurs, en proposant des formations toujours adaptées aux différents bénéficiaires. La majorité des bénéficiaires de nos formations est toujours essentiellement constituée de personnels d’établissements du secteur médico-social et de l’enseignement. Soucieux de pouvoir être en capacité de réagir face à des comportements problématiques, ces derniers souhaitent avoir des connaissances sur les facteurs de vulnérabilité et acquérir des compétences, notamment dans l’accompagnement à l’utilisation des nouveaux outils interactifs, auxquels leurs jeunes publics sont exposés. Néanmoins, l’objectif pour nous reste d’ouvrir nos compétences à d’autres secteurs, en proposant des formations toujours adaptées aux différents bénéficiaires. Parmi les 45 actions de formation et de prévention réalisées cette année par les professionnels du PRFP, dont celles déjà citées dans le présent bilan (stages de sensibilisations aux dangers de l’usage de produits stupéfiants majeurs et mineurs, formations des intervenants de l’action de prévention à destination des classes de 4ème de la Côted’Or, intervention et animation d’une table ronde lors du colloque « Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! » organisé par la DIRECCTE et la CARSAT, actions de prévention dans les établissements scolaires et actions de formation à destination des structures médico-sociales) nous pouvons également ajouter : • Les modules « addictions », prévus dans le cadre du programme de préparation à la sortie : ce dispositif du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) est adressé aux détenus en prévision de la création d’un quartier courte peine à Dijon. Les modules proposés ont pour but de susciter la réflexion des détenus et d’échanger avec eux sur les dangerosités d’ordre social, sanitaire et judiciaire liées aux addictions. • La continuité du cycle de formation aux addictions sans substances, initié en 2009 en partenariat avec la Française Des Jeux (FDJ) et destiné à un « groupe relais » de 15 professionnels de la région, issus principalement du secteur médico-social : l’objectif visé est l’apport des connaissances sur la problématique, les moyens de repérer et de faire face au public concerné mais aussi la constitution d’un groupe de réflexion sur le sujet. • Dans le cadre de la Journée de la Sécurité Intérieure (JSI) organisée par la Préfecture, en partenariat avec la police, la gendarmerie et la sécurité civile, au centre commercial de Chenôve, des professionnels du PRFP de la SEDAP ont tenu un stand d’information à destination du grand public : l’objectif ciblé était de diminuer l’accidentologie liée aux consommations d’alcool et de stupéfiants. Ce fut également l’occasion de tester les connaissances du public sur le dépistage des stupéfiants et alcool lors de la conduite d’un véhicule. Il est à noter que les stages de sensibilisation aux dangers de l’usage de produits stupéfiants, destinés soit aux majeurs, soit aux mineurs, sont également assurés par les professionnels du PRFP, en plus des personnels de la justice ou de la gendarmerie dans le module « rappel à la loi ». - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - ” ∫ Emmanuel BENOIT Directeur Général ∫ Karine MAIRET Assistante administrative 47 Citoyens numériques, intervenants en addictologie Ce titre évoque plusieurs possibilités, je laisserai chacun libre d’y voir une opposition, complémentarité, évidence, aberration... Pour ma part, intervenir dans le champ des addictions m’a apporté un éclairage particulier sur l’usage du numérique. Réciproquement, mon usage du numérique m’a éveillé à certains enjeux sociétaux qui peuvent être débattus à l’occasion de mes interventions en prévention. Voici quelques réflexions dont j’aimerais vous faire part I / tentative de définition - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Cela fait près de trois ans que je m’intéresse à la thématique des addictions sans substances et plus particulièrement à l’addiction aux écrans interactifs de haute technologie. J’exclus volontairement la télévision qui a un statut particulier, premièrement car beaucoup a déjà été dit, deuxièmement car ce n’est pas le support qui nous concerne le plus dans notre secteur et surtout car il s’agit d’un média unidirectionnel où chacun reçoit l’information sans en donner en retour. Or c’est l’interactivité qui constitue le creuset d’un “nouveau” phénomène d’addiction (par rapport à l’alcool, aux drogues,...). C’est à partir d’elle que je retrouve ma définition favorite de la cyberaddiction : “usage distordu des moyens de communication interactifs”. D’autres définitions existent, je la présente parfois comme un “cas particulier d’une conduite addictive”. Certains préfèreront d’autres formulations, je n’ai pas encore trouvé de consensus scientifique établissant de définition universelle. “ ma définition favorite de la cyberaddiction : “usage distordu des moyens de communication interactifs”. ” II / dispositif MILDT dans les classes de 4ème du département de la Côte-d’Or La récente rencontre avec les élèves de quatrième fut assez enrichissante et m’a permis de faire ressortir quelques tendances : • les jeunes sont au courant à minima des dangers des outils actuels, on leur a assez rebattu les oreilles sur le danger des ondes, les parents les ont suffisamment grondés pour le temps qu’ils passent sur la console ou l’ordinateur. Évidemment cette connaissance n’est pas parfaite mais bien présente. Et pourtant, s’ils connaissent les dangers, ce n’est pas pour autant qu’ils appliquent les principes de précaution. • le fonctionnement sur un mode «multi tâches» (faire les devoirs, tout en suivant une série TV, envoyer entre 2 (ou 200) SMS et surveiller le petit frère) est fréquent s’il n’est pas permanent. De quoi inquiéter les tenants de l’interdiction du portable au volant ! 48 • dans chaque classe, plusieurs dépassent quotidiennement les 200 SMS dans une journée : faut-il s’inquiéter ou faire évoluer nos repères ? • l’usage des outils «hi-tech» est situé souvent avant l’âge moyen de la première cigarette mais il est bien plus massif. C’est donc le vecteur d’addiction le plus précoce. • il est fréquent de rencontrer des élèves ayant effectué des sessions (jeu vidéo ou ordinateur) de plus de 12 heures d’affilée mais ces pratiques ne sont pas forcément répétées dans le temps. • à quelques exceptions près, tous les enfants rencontrés ont recours quotidiennement, et près de deux heures par jour, à Internet ou au portable. Interrogés sur les raisons d’un tel fonctionnement, les réponses vont dans le sens d’une «évidence» : «vous voulez faire quoi d’autre ?», «bien sûr, comme ça je peux rester avec les coupiiiines». Outre les considérations générales sur les raisons menant à - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - 1) Pourquoi certaines personnes sont accros au numérique ? “ - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - • C’est un moyen d’être reconnu, d’être “quelqu’un” Informatique et Internet en haut débit étant récemment démocratisés, c’est tout un univers qui s’est ouvert, une sorte de “Far-West” où la possibilité d’être pionnier est réelle. Il est possible de bâtir un empire en mettant en place un nouveau concept. Mark Zuckerberg et Facebook en sont l’illustration. Dans le jeu vidéo en ligne, c’est aussi une possibilité. A force de cumuler les heures de pratique, l’expérience, l’avatar se transforme et lorsqu’un nouveau croise un “ancien”, une forme de respect s’installe. C’est aussi un moyen d’être reconnu au travers de passions, disons, “exotiques”. Un exemple : mettons que je sois fan d’épées médiévales et habitant d’un petit village. Sans les groupes de discussion sur Internet, il me sera difficile d’exprimer ma passion auprès d’autres passionnés du même thème. • C’est un moyen de s’affirmer par rapport à ses aînés : Pratique de “jeunes” contre pratique de “vieux”, numérique contre TV, les outils numériques sont rapidement apparus et s’inscrivent dans un fossé générationnel (attention ce n’est pas un rapport systématique mais une tendance générale que j’évoque ici). L’apprentissage par expérimentation (on bidouille) plutôt que par transmission (parents / école) donne à certains les moyens de réussir par eux-mêmes. • C’est à la fois un rempart et une aide pour l’accès à autrui : Les outils de communications évacuent le statut du corps et facilitent les contacts, il suffit de cliquer pour avoir un nouvel “ami” et pouvoir lui parler sans s’engager autant que lors d’un face à face où le langage corporel n’est pas vraiment maîtrisé. • C’est une source d’emplois : Internet aurait généré 700 000 emplois en 15 ans auxquels il faudrait ajouter ceux de la téléphonie, du jeu vidéo, de l’équipement (fibre optique)... Un bon prétexte pour s’y mettre! 50 Internet aurait généré 700 000 emplois en 15 ans auxquels il faudrait ajouter ceux de la téléphonie, du jeu vidéo, de l’équipement (fibre optique)... ” • C’est une source de pouvoir J’ai déjà dit que dans une société d’information, celui qui sait a potentiellement du pouvoir. Mais peut-on mener la réflexion plus loin? Le numérique répond aux lois de la cybernétique, or comment le Larousse définit-il ce terme ? «Cybernétique : nom féminin, du grec kubernêtikê, de kubernân, signifiant gouverner, gouvernail. Platon, dans ses dialogues, utilisait déjà le terme « cybernétique », qu’il illustra de nombreux exemples, allant du pilotage d’un navire au gouvernement des hommes. Il avait saisi la structure de tous les processus d’action orientée vers un but, fondée sur la comparaison de l’évolution du système gouverné avec son évolution désirée dans une structure à rétroaction.» Il y a un programme, une mémoire, la prise en compte de variables et un retour d’ajustement. Sur un navire, le commandant a un plan, une direction, il y a les paramètres variables du vent et le contrôle rétroactif se fait par le gouvernail. Entre les éléments, il y a un asservissement direct pour que cela fonctionne. Un tel système est fonctionnel, puissant, il nous a permis de voyager, faire du commerce, (re)découvrir l’Amérique. Mais si l’un des éléments est défectueux, c’est le système entier qui s’écroule, le navire qui dérive et finit par s’échouer. Comme en informatique ou en statistique. C’est donc dans le principe même du numérique de fonctionner sur un mode tout ou rien, d’asservissement, de contrôle. Soit l’outil existe et est puissant, soit il s’écroule. Ce pouvoir s’illustre facilement dans différents domaines tels que : •la sûreté nationale : les services de renseignements, •la piraterie : les pirates informatiques se sentent et semblent parfois au-dessus des lois car difficiles à pister physiquement, •la surveillance : on songe rapidement à la “vidéoprotection” mais songez aussi à toutes les informations sur la vie privée que vous pouvez collecter sur telle ou telle personne, •l’administration : en effet, n’est-ce pas par le biais de pointeuses en ligne, de rapports informatiques d’activité (T2A) et autres statistiques de fréquentation que les autorités contrôlent de plus en plus le travail ? 1) Pourquoi certaines personnes sont réticentes au numérique ? • Le numérique n’est pas une drogue, mais il concerne plus de monde et peut donc faire davantage de ravages. Comment appelle-t-on un addict au jeu vidéo ? Un “No life”. Le terme est on ne peut plus clair. Et l’alibi du besoin pratique ne tient pas longtemps face à une tierce personne. • Pratique, faut voir : Ces outils sont puissants, mais lorsqu’ils plantent ? Et puis, c’est tout de même un coût en énergie, en abonnement, en maintenance, en formation, en temps... • Appauvrissement culturel, social : C’est l’une des choses qui choque le plus la génération aînée des “digital natives” : avec le numérique, le langage corporel disparaît. On parle à une machine et non à un être humain. Pour beaucoup c’est une perte inacceptable, éventuellement source d’alexithymie(3). Sur le plan culturel, beaucoup s’affolent de voir le français qu’ils ont connu s’effriter parmi la nouvelle génération au profit du langage “sms”. • On peut être aussi bien élevé au statut d’icône que détruit par une mauvaise image se propageant de façon virale. Si le numérique permet bien d’être quelqu’un, toutes les nuances sont possibles et les difficultés techniques rendent le droit à l’oubli difficile à mettre en place. La vie privée peut devenir vie publique et même la vie publique peut revenir en boomerang quelques années plus tard. Que penser de cette ancienne actrice porno professionnelle devenue institutrice qui cherche à effacer son passé ? Que penser de cette vidéo montrant un ministre ayant des propos racistes ? Bons ou mauvais, nos actes et paroles peuvent “coller à la peau” très longtemps, sans parler des campagnes de diffamation possibles. Et parfois essayer de calmer les choses par la loi peut entraîner l’effet inverse, c’est l’effet “Streisand”(4). • L’aspect générationnel / transmission du savoir : Si les jeunes ont la possibilité d’expérimenter, de montrer leur originalité vis-à-vis de leurs aînés, ces derniers peuvent se sentir un peu exclus par des outils, un langage, des codes qui ne sont pas les leurs et qui limitent les liens de filiation. Pire, prenez un quadragénaire ayant grandi sans ces outils, un peu en conflit avec son fils adolescent et qui en plus pourrait ne plus être vraiment perméable à la nouveauté de par son caractère, il y a de fortes chances que l’informatique soit vue comme une manifestation du diable... • Le numérique vecteur de chômage : Si la vente par correspondance augmente, elle concurrence de fait le secteur traditionnel. C’est particulièrement vrai pour la musique et la presse. Ceci dit, au 21e siècle, estil encore raisonnable de vendre autant de rondelles de plastique (CD) ou de papier (revues...) alors que le contenu a parfois plus d’importance que le contenant. - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Lors du paragraphe précédent, vous avez pu deviner que l’avantage pouvait vite tourner à l’inconvénient (stress au travail) selon le point de vue. Sans doute venons-nous d’évoquer l’une des raisons entraînant de la réticence au numérique. Allons plus loin dans la réflexion. On pourrait par exemple reprendre chaque item et y voir son pendant négatif. (3) : difficultés dans l’expression verbale des émotions (4) : L’effet Streisand est un phénomène Internet qui se manifeste par l’augmentation considérable de la diffusion d’information ou de documents faisant l’objet d’une tentative de retrait ou de censure. 51 - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - • Rôle actif des acteurs du numérique pour un univers addictif Dans cette société marchande, les commerçants ont tout intérêt à garder un contrôle maximal sur le client de façon à le faire consommer le plus possible pour faire des bénéfices, comme le dealer. On appelle ça “fidéliser le client”. Dans l’univers numérique, il y a plusieurs astuces permettant d’attirer et d’accroître la dépendance du client. La plus fréquente des astuces consiste à ne pas vendre un produit mais plutôt à utiliser des procédés permettant de garder le lien avec le prospect, le contrôler. Pour cela, il y a la location, l’abonnement, le droit d’accès, la dépendance à un dispositif annexe (physique ou logiciel)... C’est un mode de fonctionnement utilisé par toutes les grandes entreprises : chez Windows il faut régulièrement payer sa licence pour obtenir les mises à jour du système d’exploitation, chez les fournisseurs d’accès Internet vous payez dans votre abonnement la location du modem sans possibilité d’en utiliser un autre, chez Apple vous reversez 30 % de chaque programme acheté en passant obligatoirement par leur boutique, chez Google (Youtube) vous ne téléchargez pas les vidéos pour en faire ce que bon vous semble mais vous vous connectez chez eux et devez regarder systématiquement la pub, chez Facebook vous ne conservez pas vos données et ne pouvez pas faire appliquer les lois de votre pays mais vous devez vous connecter chez eux pour accéder à vos données et interagir avec vos amis... Ces pratiques ne sont pas dénuées d’intérêts, différents modèles économiques existent avec leurs lots d’inconvénients. Mais de notre point de vue, constatons simplement que le modèle favori du numérique est celui qui génère le plus de dépendance entre un prestataire de service et un usager. La vente disparaît ; peut-être que la propriété privée qu’elle implique accorde trop de liberté aux usagers. Si la vente n’a pas disparu, elle se transforme en tout cas. Un exemple : Une console de jeu a été vendue avec des fonctionnalités bien précises : jeu + système d’exploitation. Il y a peu, le constructeur a décidé de supprimer la fonctionnalité “système d’exploitation” via la mise à jour de la console. Les joueurs qui décideraient de ne pas mettre à jour ne peuvent plus lancer certains jeux et accéder à certaines fonctionnalités. Pour l’utilisateur, on est proche du célèbre «la bourse ou la vie». Le distributeur a renforcé son contrôle sur l’utilisateur, il a la possibilité de revenir sur un choix de consommation effectué en magasin et ce, sans compensation financière ! Imaginez-vous acheter un couteau suisse 10 fonctions qui n’en aurait plus que 6 un jour ? Autre exemple : récemment les acheteurs de deux livres électroniques se sont réveillés un matin et les ouvrages fraîchement achetés avaient disparu de leur support. Oserait-on imaginer le libraire venir récupérer dans la nuit le livre que vous avez placé dans votre bibliothèque ? Croyezle ou non, ces exemples sont vrais. Pour l’instant, ces pratiques sont peu utilisées mais la technologie le permet et il semble que le droit soit avec les grandes compagnies commerciales. Le consommateur ressemble de plus en plus à une marionnette manipulable à volonté grâce à un asservissement : la nécessité d’être connecté ou lié par contrat au prestataire de service. conclusion Les outils numériques ne sont rien de plus que des outils, ils sont neutres. Certes les usages qui en sont faits le sont nettement moins, les grands acteurs du domaine y contribuant aussi à leur manière. On pourra toujours se prononcer “pro” ou “anti” numérique, les arguments existant de chaque côté. Mais c’est sans doute ce tout ou rien qui me dérange le plus. Comme je le disais en introduction, être intervenant dans le monde des addictions et utilisateur d’outils numériques a fait évoluer ma réflexion de chaque côté. Il me semble indispensable d’éveiller les générations futures aux enjeux et aux risques (dont l’aspect addictif) du numérique. Il me semble aussi indispensable que chaque citoyen prenne conscience des enjeux de société posés par le numérique : comment assurer un bon équilibre entre le droit des entreprises, des états, des groupes d’influence et le droit des usagers à un environnement moins hostile où le droit à l’oubli existerait davantage, où la culture pourrait se partager plus facilement et où le contrôle sur l’utilisateur serait de façon générale plus souple ? ∫ Julien DESBROSSE Educateur sportif, intervenant du PRFP 52 La SEDAP partenaire du colloque La CARSAT Bourgogne/Franche-Comté (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) et la DIRECCTE Bourgogne (Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi) ont souhaité associer la SEDAP à un colloque interrégional sur les risques psychosociaux liés aux addictions. Après plusieurs réunions du comité de pilotage tenues tout au long de l’année 2010, ce sont plus de 220 personnes qui se sont retrouvées le jeudi 2 décembre au Palais des Congrès et des Expositions de Dijon pour échanger sur ce thème. Le contexte des addictions au travail a été posé par la SEDAP en ces termes : « Quels que soient les angles de réflexion, la complexité du problème doit être pensée à plusieurs niveaux, le monde de l’entreprise et plus généralement le milieu professionnel n’échappe pas à ces comportements. L’interdiction légale, nécessaire à la collectivité n’est pas suffisante et reste insuffisamment efficace pour lutter seule contre ce fléau. Il convient alors de faire preuve de discernement, d’analyse, de diagnostic et d’action. Le déni du problème étant la réponse la plus inadaptée. L’entreprise et le milieu du travail ne sont pas neutres d’incidence dans ces difficultés comportementales. Les conditions de travail, le management, le surplus ou l’absence de travail sont générateurs de difficultés qui peuvent entraîner des problèmes d’addictions pour les personnels. Plusieurs études se rejoignent pour affirmer que près de 15 % à 20 % des accidents professionnels, de l’absentéisme et des conflits interpersonnels au travail sont liés à l’usage d’alcool, de psychotropes ou de stupéfiants. Ainsi, s’il est admis que l’entreprise subit les difficultés liées à ces consommations ou ces comportements addictifs il est aussi vrai qu’elle en génère une partie. Il parait fondamental d’identifier et d’agir sur les éléments susceptibles de favoriser les comportements d’addiction, de prendre en compte les conséquences collectives des consommations tout en respectant la dimension individuelle. Le cadre éthique de l’intervention doit être posé, l’action engagée dans l’intérêt de tous : de la personne en difficulté, des collègues de travail, de l’employeur, de la société. » “ Plusieurs études se rejoignent pour affirmer que près de 15% à 20% des accidents professionnels, de l’absentéisme et des conflits interpersonnels au travail sont liés à l’usage d’alcool, de psychotropes ou de stupéfiants. ” Le colloque s’est poursuivi par l’intervention de Michel Massacret, intervenant au titre de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) qui a apporté le regard et les préconisations de l’Etat face à ces enjeux. Le cadre légal et les enjeux ont été abordés par la DIRECCTE Bourgogne dans un exposé conjoint de la directrice adjointe du travail et du médecin inspecteur régional. Une table ronde relatant l’accompagnement des entreprises dans la démarche de prévention a permis d’échanger sur l’expérience de construction d’un projet de prévention pour les salariés du Grand Dijon. Enfin, la présentation des ressources disponibles pour les entreprises a été faite par les différents acteurs afin de donner des solutions aux décideurs. La SEDAP a pu dans ce cadre démontrer son savoir-faire et diffuser sa nouvelle plaquette de formation à destination des entreprises avec les différentes prestations qu’elle propose. - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - « Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! » ∫ Emmanuel BENOIT Directeur Général 53 Une boîte à outils «Les addictions en entreprise» - Les comprendre, les prévenir - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Labellisée par la MILDT Avec le service de santé au travail du BTP 21, nous nous sommes attachés à mettre en place une réflexion sur la problématique des addictions dans le monde de l’entreprise. Le service de santé estime, pour les PME-PMI de Côted’Or, à 35 millions d’euros par an le coût des addictions. Les conséquences des addictions au travail sont multiples : risques d’accidents du travail, absentéisme, retards, insouciance quant à la sécurité, productivité diminuée… Plus de 15% des accidents du travail sont liés à des pratiques d’addictions. Une PME-PMI sur trois est touchée par un problème d’addiction. Une sur trois ferme les yeux. Une sur cinq licencie... En France : 9,7 millions de personnes consomment régulièrement de l’alcool, 1,2 million du cannabis et 8 millions des médicaments psychotropes. Alcool, cannabis, produits excitants (cocaïne...) et médicaments, telles sont les quatre principales addictions qui touchent le monde du travail. Ces addictions, la plupart du temps cachées et taboues, sont en augmentation ces dernières années, aussi bien en Côted’Or, qu’au niveau national. Notre société “polyconsomme” de plus en plus, notamment les jeunes avec le mélange «alcool-cannabis». 54 Plusieurs facteurs de risques peuvent entraîner des addictions au travail : psychologiques, biologiques, socioculturels, familiaux (influence de l’usage parental d’alcool ou d’autres drogues), liés à des événements douloureux de la vie, professionnels (pour surmonter une situation difficile, par manque de soutien de ses collègues ou de sa hiérarchie, pour combler l’ennui, l’inactivité ou la répétitivité des tâches, pour tenter de surmonter sa fatigue ou le stress…). Certains métiers sont davantage touchés que d’autres. Nous préconisons, dans les entreprises, « une prévention collective » (sensibilisation, information, travail en commun...) qui permette de « responsabiliser les chefs d’entreprises et les salariés » et de leur faire comprendre que c’est dans leur intérêt, celui de leur famille et celui de l’entreprise, de ne pas tomber dans ces formes d’addictions. Ce thème qui a suscité de nombreuses réactions a été approfondi et des groupes de travail ont été constitués pour élaborer et apporter des réponses concrètes aux chefs d’entreprises concernés par le sujet. Ainsi en Juillet 2010, a été créé un outil de prévention intitulé « Boite à outils, les addictions en entreprise - les comprendre, les prévenir » réalisé par le SST BTP 21 et ses entreprises, en partenariat avec la CARSAT, la DIRECCTE , le DARIDD Bourgogne et la SEDAP. Cet outil a pour but de promouvoir au sein des entreprises du bâtiment des modes d’organisation favorables à la santé physique et mentale des salariés mais aussi de permettre l’initialisation d’une démarche de prévention collective en matière d’addictions. Cette boîte à outils contient des éléments réglementaires, des définitions des addictions, des éléments de démarche de projet, des informations sur les produits psychoactifs et leurs effets, mais aussi des ressources utiles. Le travail réalisé a été valorisé au niveau national puisque la « boite à outils » a reçu la validation de la commission nationale de validation des outils de prévention de la MILDT le 19 novembre 2010. En Côte-d’Or, cet outil a été présenté officiellement aux entreprises le 24 novembre 2010 en présence du Directeur de Cabinet du Préfet de région, chef de projet drogues et dépendances, et a été valorisé lors du colloque «Addictions et travail, face aux enjeux, agissons !» le 2 décembre au Palais des Congrès et des Expositions de Dijon par la CARSAT, la DIRECCTE et la SEDAP. Deux cents personnes ont assisté à cette réunion. “ Le service de santé estime, pour les PME-PMI de Côte-d’Or, à 35 millions d’euros par an le coût des addictions. ” “ Une PME-PMI sur trois est touchée par un problème d’addiction. Une sur trois ferme les yeux. Une sur cinq licencie... ” “ Cette boîte à outils est un guide pratique en condensé, sur le principe « un problème ? Une réponse ! ». ” - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Au rythme des réunions de travail avec le comité de pilotage du projet, le choix s’est finalement porté sur la réalisation «d’une boite à outils». Nous avons pensé que le terme «boîte à outils» parlerait aux acteurs du BTP. Il s’agit, en fait, d’une pochette cartonnée contenant des fiches, que nous avons souhaitées, précises, concrètes, et faciles d’accès. On y trouve des conseils pour le chef d’entreprise de TPE confronté à une addiction supposée ou avérée d’un de ses employés. Cette boîte à outils est un guide pratique en condensé, sur le principe « un problème ? Une réponse ! ». Tout y est pensé pour que le responsable puisse détecter, identifier, et traiter le problème. Définitions, causes, conséquences, produits, chaque question est abordée en termes simples et immédiatement appréhendables. L’idée était d’éviter une surabondance de littérature, et que, pour un sujet donné, corresponde la réponse appropriée. Grâce à l’utilisation des couleurs, il est très facile de se retrouver dans cette boîte à outils. ∫ Gérard CAGNI Coordinateur DARIDD Bourgogne 55 Stages de sensibilisation mineurs et majeurs Les stages « mineurs » : Cette sanction, prévue par la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance et plus précisément aux infractions liées à la toxicomanie, a une visée pédagogique. La SEDAP, déjà porteuse de ces mêmes stages destinés aux majeurs, a été retenue pour la mise en œuvre et le déroulement des stages destinés aux mineurs, en partenariat avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et le Procureur de la République. - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Coût du stage : Le coût du stage est de 150 euros, dont seuls 50 sont à la charge du mineur, les 100 autres étant assumés par la PJJ. “ En 2010, dix adolescents ont été reçus et, pour la quasi-totalité d’entre eux, une consommation à risque d’alcool et de cannabis a été constatée. ” Objectifs du stage : Il s’agit d’informer et de faire prendre conscience des dangers et dommages induits au plan social et sanitaire par la consommation de produits stupéfiants, d’amener le mineur à assurer ses responsabilités et à prendre conscience des risques encourus en cas de récidive et enfin de viser la modification des comportements et des habitudes d’usage. Procédure et déroulement du stage : Le mineur, pour lequel une mesure individuelle de réparation a été ordonnée par le magistrat du Parquet, est d’abord reçu avec ses parents par le Service Territorial Educatif de Milieu Ouvert et d’Insertion (STEMOI) de la PJJ, pour un entretien au cours duquel leur sont présentés le contenu et les objectifs du stage. Lorsqu’un groupe suffisamment conséquent de jeunes est constitué, des professionnels du PRFP interviennent et abordent avec eux la problématique de l’usage des drogues, sur le plan social, sanitaire et judiciaire. La durée du stage organisé par le PRFP de la SEDAP est de 3 demi-journées consécutives. En raison du choix initial de proposer des stages sur les périodes de vacances scolaires, seuls deux stages ont été réalisés cette année. Cependant, au vu de l’augmentation du nombre de mesures ordonnées par le Parquet, les stages de 2011 auront dorénavant lieu les mercredis. Durant cette dizaine d’heures de rencontre, les comportements de consommations sont évalués, en privilégiant toujours l’interactivité des échanges. L’objectif est de leur faire prendre conscience des risques et de la nécessité de changer de comportement. Si cela s’avère nécessaire, une orientation vers une structure de prise en charge des addictions est préconisée. Un retour doit ensuite être fait par le PRFP aux professionnels du STEMOI. Ces derniers recevront individuellement les jeunes pour évaluer leur motivation à changer de comportement. En 2010, dix adolescents ont été reçus et, pour la quasitotalité d’entre eux, une consommation à risque d’alcool et de cannabis a été constatée. Un travail à plus long terme doit être envisagé, afin de limiter les complications liées à cette consommation. Selon les intervenants du PRFP, il est également à noter une très bonne participation des jeunes au cours des différentes séances. Quant aux professionnels du STEMOI, les retours faits par les jeunes sont globalement positifs, voire enthousiastes, en ce qui concerne les informations reçues sur les risques pris et leurs conséquences. ∫ Karine MAIRET Responsable du suivi des stages de sensibilisation « mineurs » 56 Les stages « majeurs » : Coût du stage : A ce jour, les frais du stage, à la charge du condamné, sont de 230 euros. Ils doivent être réglés au moins 1 mois avant le stage. En cas de non paiement des frais ou en cas de non présentation au stage, le dossier est renvoyé auprès des Délégués du Procureur et la personne s’expose à des poursuites judiciaires. Objectifs du stage : Il s’agit d’une part de faire prendre conscience des dommages sanitaires induits par la consommation de produits stupéfiants et, d’autre part, des incidences judiciaires et sociales d’un tel comportement. Il s’agit de stages d’information éducationnelle, sur le mode collectif et non de moments individuels d’évaluation tels qu’ils se déroulent au cours d’une consultation médicale. Enfin, le stage peut être le moment privilégié pour que l’usager réfléchisse sur sa consommation, en présence de professionnels de santé et, éventuellement, puisse amorcer une démarche de soin dans une structure spécialisée. Public visé : Il s’agit essentiellement d’usagers de drogues occasionnels ou réguliers mais non encore problématiques, interpellés sur la voie publique ou identifiés à l’occasion de démantèlement de réseaux locaux. “ Il s’agit essentiellement d’usagers de drogues occasionnels ou réguliers mais non encore problématiques... ” Evaluation : Ces stages font l’objet d’une évaluation qui porte sur les points suivants : l’acquisition de connaissances sur les produits et leur dangerosité, les comportements d’usage, les lois en vigueur notamment sur tabac, alcool, stupéfiants et conduite routière, le ressenti par rapport aux comportements d’usage. En 2010, il ressort des propos des stagiaires, outre les acquisitions de connaissances, l’intérêt de l’échange entre intervenants et stagiaires et entre stagiaires, ainsi que la réflexion sur les comportements. Pour les intervenants du PRFP, notamment de la gendarmerie et de la justice, les stagiaires ont fait preuve de sérieux, d’application et de sincérité dans leurs propos. - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Ces stages peuvent être proposés par le ministère public au titre des mesures alternatives aux poursuites et de la composition pénale. L’obligation d’accomplir le stage peut aussi être prononcée dans le cadre de l’ordonnance pénale et à titre de peine complémentaire. ∫ Jocelyne KÖNIG Responsable du suivi des stages de sensibilisation « majeurs » 57 Action de prévention à destination des élèves de 4ème du département de la Côte-d’Or 1 / Objectifs de l’action : Il s’agit d’une information systématique de tous les jeunes côte-d’oriens d’une même tranche d’âge en milieu scolaire (4ème de collège) sur les dangers des produits psychoactifs et sur le rappel de la loi et les comportements d’addiction sans produit, financée par les crédits MILDT préfectoraux. • A quel(s) besoin(s) cela répond-il ? - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - Au vu notamment de la fiche régionale de la dernière enquête ESCAPAD 2008, mettant en évidence une augmentation significative (par rapport à la moyenne nationale) du nombre de jeunes bourguignons présentant un usage régulier d’alcool, il existe une nécessité de généraliser à tous les jeunes, avant l’âge de la fin de la scolarité obligatoire, une information objective et actualisée concernant le rappel à la loi et les risques liés à l’alcool en un premier temps, les autres produits psychoactifs et les comportements addictifs en un second temps. • Qui a identifié ce besoin (l’association, les usagers, etc.) ? L’identification de ce besoin a été faite par le chef de projet MILDT départemental. Le choix s’est ensuite porté sur la classe de 4ème sur des critères pédagogiques (inscription au programme de sciences de la vie et de la terre de 4ème de l’étude du système nerveux, pouvant inclure la description des effets des produits psychoactifs sur le fonctionnement cérébral). 58 2 / Mise en place de séances d’information - sensibilisation : 3 / Coordination, suivi et évaluation Au cours de l’année scolaire 2010-2011, des séances d’information - sensibilisation en direction de tous les élèves de 4ème de collège ont été mises en place, touchant un total de 6 024 élèves (du public et du privé) sur : • les risques et les dangers (immédiats et à plus long terme) de la consommation d’alcool et d’autres produits psychoactifs • les dispositions de la loi concernant l’offre et la consommation de ces produits (avec les spécificités des nouvelles dispositions prévues pour les mineurs) • les compétences psychosociales à mettre en place pour éviter ces conduites • un CD Rom a été mis à disposition des formateurs Coordination, suivi et évaluation ont été assurés par les membres des équipes éducatives des établissements scolaires (des fiches d’évaluation pour l’ensemble des élèves et des intervenants ont été réalisées) en relation avec le Médecin Conseiller Technique de l’Inspection Académique, le Coordinateur du DARIDD Bourgogne et le Chef de Projet MILDT. 4 / Un CD Rom commun pour l’ensemble des formateurs : Un CD Rom a été mis à disposition des formateurs pour repréciser les informations de base sur : • les addictions, les risques, les interdits, la loi, les produits, les comportements addictifs aux produits mais aussi au téléphone, aux écrans vidéos, à Internet • les modes de consommation, le respect, la responsabilité • l’aide, les personnes ressources en interne et en externe Les compétences visées : Les messages à faire passer : • La notion de limites, en fonction de l’âge, des circonstances, des facteurs personnels, des compétences psychosociales à avoir, des réponses à donner au groupe de copains, de la connaissance de l’environnement… • Notion de différences : apprendre à résister à une pression, à connaître ses limites, à trouver des arguments et à comprendre les arguments de l’autre. • La connaissance des adultes référents que ce soit à la maison, à l’école, au collège, parmi les amis, dans la famille…, mais aussi la connaissance des dispositifs et numéros d’appel. • La recherche des raisons qui conduisent à fumer, à boire, à essayer le cannabis malgré la connaissance des effets néfastes, tout cela pour faire comme les copains, pour braver les interdits, pour découvrir de nouvelles sensations, pour grandir. • L’élaboration d’une réflexion critique et la prise de conscience des facteurs qui aideront à choisir de faire ou ne pas faire comme les autres. “ une augmentation significative (par rapport à la moyenne nationale) du nombre de jeunes Bourguignons présentant un usage régulier d’alcool. ” En conclusion Les séances ont débuté dès septembre 2010. On a constaté une très bonne implication des équipes éducatives lors des interventions, avec la présence fréquente de deux personnels (un professeur et le chef d’établissement ou l’infirmière ou le conseiller principal d’éducation ou un personnel de la vie scolaire). L’infirmière d’établissement a pu parfois participer (en binôme avec l’intervenant) en intervenant sur les problèmes sanitaires posés par les addictions. Il y a eu également fréquemment des questionnements de l’intervenant par les professeurs (à l’issue des deux heures d’intervention et hors présence des élèves) très intéressés par la problématique et notamment par les addictions sans produit. De leur côté, les élèves ont bien perçu les explications sur le cadre à respecter. Ils ont volontiers participé au dialogue sur les différentes questions soulevées allant du champ des addictions à l’adolescence (les limites par rapport à leurs consommations, la notion d’estime de soi, les compétences psychosociales…) et ont proportionnellement marqué plus d’intérêt à la problématique des écrans qu’à celle des produits. Globalement, l’écoute des élèves a été très satisfaisante. Ils ont déclaré : « tout le monde a pu parler, on s’est tous écoutés ». Le support d’animation a été très apprécié des équipes éducatives et des élèves. L’évaluation de l’action est donc satisfaisante. L’impact des séances a été très positif par rapport au questionnement des professeurs qui ont apprécié de pouvoir être renseignés par des spécialistes sur ces problèmes d’addictions chez les jeunes. Le bilan définitif de l’action achevée (prenant en compte l’exploitation complète des évaluations des élèves et des intervenants) est à prévoir pour la fin du mois de septembre 2011. - F O RMAT i on & p r é v e n t i on - • Être capable de repérer les types de risques, de dangers ... • Être capable de se situer par rapport au groupe, par rapport aux autres. • Être capable de demander de l’aide. ∫ Gérard CAGNI Intervenant PRFP 59 DARIDD D i s p o s i t i f d ’ A p p u i R é g i on a l In t e r m i n i s t é r i e l D r o g u e s et Dépendances • Du CIRDD au DARIDD L’équipe du DARIDD Du CIRDD au DARIDD • Aider au diagnostic local : réaliser des états des lieux actualisés en permanence en retraitant et en complétant les données disponibles collectées par les opérateurs nationaux, les observatoires locaux et les rapports et études existants afin de les mettre en perspective et d’éclairer les choix des chefs de projet. • Délivrer du conseil méthodologique : l’organisme retenu devra aider les chefs de projet de la région à mettre en œuvre les actions de prévention auprès des jeunes et des adultes prévues dans les objectifs des plans départementaux de la région. A cet effet, il donnera un avis circonstancié sur la faisabilité des projets, évaluera les acteurs susceptibles de les porter, recherchera des partenariats, aidera au montage concret des projets, construira les indicateurs de suivi et d’efficacité pertinents, contribuera à évaluer les actions et à en analyser les résultats. • Etre relais d’information en recensant, évaluant et valorisant les bons outils et les bonnes pratiques, en organisant et facilitant leur diffusion en vue de la capitalisation des expériences. Il sera en capacité d’informer sur les lieux ressources auprès desquels trouver l’information ou la documentation pertinente. L’association SEDAP, en s’appuyant sur les compétences et le savoir-faire du CIRDD, a répondu aux appels à projets des régions Bourgogne, Franche-Comté et Centre et a remporté les 2 premiers. Les conventions entre la SEDAP et les préfectures on été signées le 14 avril 2010 pour la Franche-Comté et le 5 mai 2010 pour la Bourgogne. Ce nouveau dispositif nous a fait passer d’une logique de subvention de fonctionnement à une logique de financement de projets. Dans ce contexte le budget alloué au «CIRDD Bourgogne » a diminué de 23,5% ce qui a entraîné la disparition de la mission documentaire et la réorganisation du travail de l’équipe composée alors d’un responsable, de 4 chargées de mission et d’une secrétaire représentant au total 4,6 ETP. Cette réorganisation s’est concrétisée dans un premier temps par la démission d’une chargée de mission, et la création d’un poste de coordinateur pour l’ancien responsable. Dans un second temps, les changements induits par le nouveau dispositif ont amené les trois autres chargées de mission à s’adapter aux nouvelles directives en se déployant sur plusieurs départements des régions Bourgogne et FrancheComté. De plus, une partie du temps de secrétariat a glissé sur le pôle ressources de formation et de prévention (PRFP) pour son développement. De 4,6 ETP pour 4 départements, l’équipe s’est retrouvée à 3,35 ETP pour 8 départements ! …des activités en mutation… 1. Diagnostic local En 2010, un travail de collecte des données chiffrées aux niveaux national, régional et départemental (quand elles existaient) sur les consommations, les pathologies et décès prématurés, l’accidentologie, les prises en charge, les interpellations, et les saisies de produits, a été effectué. Ces éléments émanent de plusieurs sources validées. Ils ont été remis dans chaque département au directeur de cabinet du préfet sous forme d’un document papier de 6 pages. L’état des lieux des départements passe aussi par une connaissance des acteurs des différents secteurs œuvrant dans le champ des addictions et des plans connexes à celui de la MILDT. Le DARIDD veille à s’approprier ces DARIDD Par circulaire du 28 juillet 2009, la MILDT a décidé de réfents 2. Conseil méthodologique Le suivi des actions financées sur les crédits MILDT Selon les besoins des départements, le DARIDD est intervenu aux différentes étapes de la politique MILDT des actions menées, qu’il s’agisse de l’aide à la rédaction des appels à projets, de l’examen en comités de pilotage pour valider/ invalider les dossiers reçus dans le cadre de l’appel à projets, du suivi des actions subventionnées et en fin d’année de la réalisation des bilans d’activités. Dans un souci d’harmonisation et d’efficacité, le DARIDD a créé et proposé des outils d’aide pour l’évaluation des actions et des plans départementaux qui ont été validés par les directeurs de cabinet et utilisés. Aide et conseil en prévention Le DARIDD a été sollicité pour du conseil méthodologique sur la réalisation d’actions et la création d’outils de prévention. DARIDD A la demande du Préfet, une action à destination de l’ensemble des classes de 4ème de la Côte-d’Or à été élaborée. Le DARIDD, en étroite collaboration avec les personnels des différents services interministériels (Préfecture, Education Nationale, Gendarmerie et Police) et des associations de prévention locales, a participé à : • L’élaboration du programme des interventions d’information-sensibilisation à destination des élèves. • L’élaboration du support d’intervention (CD Rom interactif) et des questionnaires d’évaluation de l’action (à destination des intervenants et des élèves) • Conception des modules de formation préalable des intervenants. Boite à outils « les addictions en entreprise - les comprendre, les prévenir » : • Participation à des réunions de groupes de travail afin d’apporter une expertise pour cet outil à destination des chefs d’entreprises du BTP. • Présentation de l’outil à la commission nationale de validation des outils de prévention de la MILDT. Journée d’échanges « Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! » • Participation à des réunions de coordination avec la CARSAT et la DIRECCTE • Participation à l’élaboration du programme et proposition d’intervenants 62 Mission locale de Beaune : Action menée par des jeunes pour leurs pairs, sur la prévention des risques liés à l’usage de l’alcool et des drogues. • Rédaction des questions sur les consommations de produits dans une enquête plus générale sur la santé des jeunes (17/19 ans), devant apporter des éléments de diagnostic. Application de l’interdiction de ventes d’alcool aux mineurs dans les grandes surfaces suivi de la charte prévention de l’alcoolisation signée entre la préfecture et les responsables de grandes surfaces pour sensibiliser et faire respecter la législation en vigueur interdisant la vente d’alcool aux mineurs. Puis réorientation du projet en raison de la loi de juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires. Avec cette réforme, interdisant la vente d’alcool aux mineurs, la Préfecture a souhaité poursuivre l’action sous une autre forme. Il a été proposé lors de la réunion du 9 décembre 2010 à destination des 31 responsables et professionnels des grandes surfaces de la Côte-d’Or présents, différents outils créés par le DARIDD : • une carte informative à remettre par les caissières aux jeunes pour faciliter le dialogue. • un CD comportant 3 spots audio à destination des parents et des mineurs • et deux documents réalisés par la MILDT que nous avons repris sous forme de stickers 2. Relais d’information Lettre électronique mensuelle de la MILDT Dans certains départements un circuit de collecte des informations a été mis en place par le DARIDD. En effet, tous les mois le DARIDD envoie aux membres du comité de pilotage le formulaire de collecte leur permettant de valoriser leurs actions. Les informations recueillies sont mises en forme et envoyées aux services de la préfecture pour validation et transmission à la MILDT. Dans les départements où la collecte n’est pas organisée, le DARIDD réalise une veille ou reçoit de façon spontanée des informations de la part des acteurs connaissant l’existence de la lettre. …et des perspectives d’évolution préoccupantes. DARIDD Au cours du dernier trimestre 2010, la MILDT a annoncé pour 2011 une baisse de 15% des crédits dédiés aux dispositifs d’appui, cette mesure réduit de 30 000 euros notre budget et modifie également l’effectif qui passera à 2,8 ETP. Malgré ses difficultés, le DARIDD s’attachera pour 2011 à : • Améliorer le diagnostic local Face à la carence de données départementales, le DARIDD s’attachera à initier des partenariats pour mettre en place et recueillir des données. Elles pourront être complétées par des entretiens semidirectifs auprès des porteurs de projets afin d’infirmer ou de confirmer les tendances issues de nos analyses quantitatives (structures spécialisées en addictologie, mission locale, CCAS, CRIJ, CPE de lycée…). Le DARIDD exploitera en 2011 les différentes enquêtes en cours. • Renforcer le conseil méthodologique Dans un souci d’améliorer l’évaluation des actions, le DARIDD propose d’être associé à la rédaction des appels à projets, à l’examen des dossiers et de venir en soutien aux porteurs de projets qui le souhaitent. • Rechercher et valoriser les actions innovantes Le DARIDD mettra en place un système de veille des actions innovantes et modélisables afin de les répertorier et de les valoriser auprès des chefs de projet. ∫ L’équipe du DARIDD Bourgogne/Franche-Comté 63 Bilan financier • Bilan financier • Compte de résultat BILAN financier SEDAP 2010 BIENS 2008 2009 2010 27 475 29 246 15 717 • Installations, matériels et outillages 51 931 17 907 19 708 • Autres immobilisations corporelles 458 524 384 384 430 177 11 943 11 943 12 474 549 873 443 480 478 076 81 081 13 625 52 915 Reports à nouveau déficitaires sous contrôle tiers financeurs 157 569 194 927 291 540 Résultats déficitaires sous contrôle tiers financeurs 217 019 122 610 Reports à nouveau dépenses refusée par autorité tarification 29 907 29 907 29 907 91 868 64 702 404 495 439 312 386 149 FONDS DE ROULEMENT D'EXPLOITATION NEGATIF (III-IV) 79 371 128 305 FONDS DE ROULEMENT NET GLOBAL NEGATIF 160 452 141 930 42 989 44 258 55 060 34 284 Biens stables Immobilisations incorporelles nettes Terrains Immobilisations corporelles brutes • Terrains • Constructions Immobilisations en cours Immobilisations financières Immobilisations en crédit-bail Charges à répartir TOTAL II FONDS DE ROULEMENT D' INVESTISSEMENT NEGATIF (I-II) Actifs stables d'exploitation Dépenses non opposables au tiers financeurs Autres TOTAL IV Valeurs d'exploitation Stocks Avances et acomptes versés Organismes payeurs, usagers Bilan financier Autres Créances diverses d'exploitation Créances irrécouvrables admises en NV Charges constatées d'avance Autres TOTAL VI 11 251 4 929 32 843 121 377 55 541 55 903 160 590 665 213 160 155 220 150 249 219 160 820 220 363 249 219 160 820 220 363 249 219 1 170 729 1 159 058 1 274 034 BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT (VI-V) Liquidités Valeurs mobilières de placement Disponibilités Autres TOTAL VIII TRESORERIE POSITIVE (VIII-VII) TOTAL DES BIENS (II+IV+VI+VIII) 65 FINANCEMENTS 2008 2009 2010 5 345 5 345 51 695 51 695 Financements stables Apports ou fonds associatifs Excédents affectés à l'investissement 51 695 Subventions d'investissements 58 476 Amortissements • Constructions • Installations, matériels et outillages 50 484 16 366 17 132 • Autres immobilisations corporelles 318 488 262 398 298 714 48 125 35 575 52 275 468 792 429 855 425 161 28 317 28 317 13 725 43 246 78 942 102 077 30 122 209 322 209 322 209 322 325 124 311 007 396 075 Résultats gestions hors L.312-1 du CASF Reports à nouveaux hors L.312-1 du CASF Provisions (sur réalisations d'immob°) Dettes financières Crédit bail autres TOTAL I FONDS DE ROULEMENT D' INVESTISSEMENT NEGATIF (I-II) Financements stables d'exploitation Réserve de trésorerie Réserve de compensation Bilan financier Reports à nouveau excédentaires sous contrôle tiers financeurs Résultats excédentaires sous contrôle tiers financeurs Provisions / risques et charges 79 494 Fonds dédies (compte 19) Autres TOTAL III FONDS DE ROULEMENT D'EXPLOITATION NEGATIF (III-IV) 9 926 FONDS DE ROULEMENT NET GLOBAL NEGATIF Dettes d'exploitation Avances reçues Fournisseurs d'exploitation 68 487 35 696 27 318 Dettes sociales 305 626 355 189 306 907 2 700 27 311 114 117 Dettes fiscales Dettes diverses d'exploitation Provisions pour dépréciation Produits constatés d'avance Fonds déposés /ressources à reverser Autres TOTAL V 4 456 376 813 418 196 452 798 1 170 729 1 159 058 1 274 034 EXCEDENT DE FINANCEMENT D’EXPLOITATION (VI-V) Financements à court terme Fournisseurs d'immobilisations Concours bancaires courants Fonds des majeurs protégés I.C.N.E. Autres TOTAL VII TRESORERIE NEGATIVE (VIII-VII) TOTAL DES FINANCEMENTS (I+III+V+VII) 66 Compte de résultat Période du 01/01/2010 au 31/12/2010 COMPTE DE RÉSULTAT France Exportation Exercice clos le 31/12/2010 (12 mois) Total % Exercice précédent le 31/12/2009 (12 mois) Total % Variation absolue (12 mois) % Variation % PRODUITS D’EXPLOITATION : Ventes de marchandises Production vendue de biens Prestations de services 1846 47 044 1846 47 044 3,78 96,22 56 858 100 1846 - 9 814 N/S -17,25 Montants nets produits d’expl. 48 890 48 890 100 56 858 100,00 - 7 968 -14 1 535 558 N/S 1 381 270 N/S 154 288 11,17 283 453 579,78 425 947 749,14 -142 494 -33,44 190 0,39 330 0,58 140 -42,41 AUTRES PRODUITS D’EXPLOITATION Production stockée Production immobilisée Dotations et produits de tarification Subventions d’exploitation Cotisations Legs et donation Produits liés à des financements réglementaires Autres produits 6 113 12,50 6 113 N/S Reprise de provisions 30 122 61,61 102 077 179,53 -71 955 -70,48 Transfert de charges 59 604 121,91 58 331 102,59 1 273 2,18 Sous-total des autres produits d’exploitation 1 915 040 N/S 1 967 955 N/S -52 915 -2,68 Total des produits d’exploitation (I) 1 963 930 N/S 2 024 813 N/S -60 883 -3,00 Quotes-parts d’éléments du fonds associatif virées au compte de résultat PRODUITS FINANCIERS De participations D’autres valeurs mobilières et créances d’actif Autres intérêts et produits assimilés 7 0,01 73 0,13 -66 -90,40 652 1,33 28 0,05 624 N/S Reprises sur provisions et transferts de charges Différences positives de change Bilan financier Dons Produits nets sur cessions valeurs mobilières placement Total des produits financiers (III) 659 1,35 102 0,18 557 546,08 PRODUITS EXCEPTIONNELS Sur opérations de gestion 63 960 130,82 Sur opérations en capital 4 551 63 960 N/S -4 551 -100 8 Reprises sur provisions et transferts de charges (+)Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs Total des produits exceptionnels (IV) 63 960 TOTAL DES PRODUITS (I + II + III + IV) 2 028 549 130,82 N/S SOLDE DEBITEUR = DEFICIT TOTAL GENERAL 4 551 2 029 466 -122 610 2 028 549 N/S 2 152 075 59 409 N/S -917 -0,04 -215,63 122 610 -100 N/S -123 526 -5,73 8 N/S 67 Exercice clos le 31/12/2010 (12 mois) COMPTE DE RÉSULTAT Total Exercice précédent le 31/12/2009 (12 mois) % Total % Variation absolue (12 mois) % Variation % CHARGES D’EXPLOITATION Achats de marchandises et de matières premières 154 0,27 -154 -100,00 171,20 89 317 157,09 -5 617 -6,28 125 158 256 138 007 242,72 -12 849 -9,30 75 098 153,61 86 715 152,51 -11 617 -13,39 Impôts, taxes et versements assimilés 115 593 236,43 131 709 231,65 -16 116 -12,23 Salaires et traitements 999 447 N/S 1 070 594 N/S -71 147 -6,64 Charges sociales 474 579 970,71 500 853 880,88 -26 274 -5,24 20 765 42,47 43 040 75,70 -22 275 -51,74 52 369 107,12 48 313 84,97 4 056 8,40 30 122 52,98 -30 122 -100 1 696 2,98 -1 672 -98,57 Variation de stock marchandises et matières premières Autres achats non stockés 83 700 Services extérieurs Autres services extérieurs Autres charges de personnel Subventions accordées par l’association Dotations aux amortissements Dotations aux provisions Autres charges Total des charges d’exploitation (I) 24 0,05 1 946 731 N/S 1 498 3,06 2 140 518 N/S -193 787 Bilan financier Quote-part de résultat sur opérations communes (II) CHARGES FINANCIERES Dotations financières aux amortissements et provisions Intérêts et charges assimilées 2 052 -554 3,61 -26,99 Différences négatives de change Charges nettes sur cessions de valeurs mobilères placements Total des charges financières (III) 1 498 2 052 3,06 3,61 -554 -26,99 CHARGES EXCEPTIONNELS Sur opérations de gestion Sur opérations en capital 826 1,69 3 0,01 -3 -100 9 503 16,71 -8 677 -91,30 Dotations exceptionnelles aux amortissements et provisions (-)Engagements à réaliser sur ressources affectées Total des charges exceptionnelles (IV) 826 1,69 9 506 1 949 055 N/S 2 152 075 16,72 -8 680 -91,30 -203 020 -9,42 79 494 N/S -123 526 -5,73 Participation des salariés aux résultats (V) Impôts sur les sociétés (VI) TOTAL DES CHARGES (I + II + III + IV + V + VI) SOLDE CREDITEUR = EXCEDENT 79 494 TOTAL GENERAL 2 028 549 162,60 N/S 2 152 075 EVALUATION DES CONTRIBUTIONS VOLONTAIRES EN NATURE PRODUITS : Bénévolat Prestations en nature Dons en nature TOTAL CHARGES : Secours en nature Mise à disposition gratuite de biens et services Personnel bénévole TOTAL 68 N/S N/S Organigramme 2011 Président : Robert RORATO Trésorière : Vice-présidents : Secrétaire générale : Jacqueline GARCIA Anne ZOLL et Olivier KIRSCH Evelyne MIESZALA Directeur général : Emmanuel BENOIT CSAPA Tivoli CSAPA la Santoline Responsable administratif : Thierry GUENEAU Chef de service : Patricia VOLATIER Chef de service : Giovanna POPPA Michaëla BELLEUVRE, responsable de communication Céline BERNARDIN, assistante de gestion Emmanuelle ESTIVALET, secrétaire de direction Salah DOUGHA, homme d’entretien Jocelyne KONIG, secrétaire médicale Karine MAIRET, assistante administrative en charge du PRFP Maud MERLIN, agent d’accueil et de prévention Thierry BERNARD, médecin Odile BESUCHET, infirmière DE Corinne BOUILLOT, éducatrice spécialisée Jacques BRUNET, médecin alcoologue Catherine CRAMPON, psychomotricienne Annie DEMEOCQ, infirmière DE Marie DORNEAU, infirmière DE Brigitte GUDEFIN, psycho-sociologue Valérie HAMELIN, médecin coordinateur du CSAPA Tivoli Etienne JACOB, assistant social Grégory MOUSSELLE, psychologue clinicien Marie-Pierre PARENT, infirmière DE Jean-Michel PINOIT, médecin psychiatre détaché du CHU Nadine PYCKE, infirmière DE Elodie ROCHERIEUX, Accueil, secrétariat et médiation Karine SOTTY, conseillère ESF Charles-Henri SIMON, médecin coordinateur de l’antenne de Beaune Jean-Luc SUMI, psychologue clinicien Lidwine BERTHOLLE, monitrice - éducatrice Benoît CLERC, éducateur spécialisé Yvon COUCHET, éducateur technique Julien DESBROSSE, éducateur physique et sportif Cathy FURLAN, aide médico-psychologique Valérie HAMELIN, médecin coordinateur du CSAPA la Santoline Yvan KULISZ, animateur socio-éducatif Muriel MASSOT, aide médico-psychologique Hadi MOUMIN, agent de surveillance Grégory MOUSSELLE, psychologue clinicien Maïlys ROUE, aide médico-psychologique CAARUD Didier REGIS, infirmier DE Céline ROBLET, monitrice-éducatrice Maud MERLIN, agent d’accueil et de prévention Maison des adolescents/PAEJ organigramme Service administratif et PRFP DARIDD Gérard CAGNI, coordinateur Michaëla BELLEUVRE, chargée de mission Corinne BLANC, chargée de mission Sabine CHABERT, chargée de mission Karine MAIRET, assistante administrative Fanny ROCHE, éducatrice spécialisée 69 Nos coordonnées Numéro de téléphone unique (pour joindre le siège social, le PRFP, le DARIDD et les 2 CSAPA) : 0 811 466 280 Siège social, Pôle Ressources de Formation et de Prévention (PRFP) et DARIDD 30 boulevard de Strasbourg - 21000 Dijon Fax : 03 80 68 27 20 [email protected] [email protected] CSAPA Tivoli 17 rue du Chaignot - 21000 Dijon Fax : 03 80 30 68 65 [email protected] CSAPA la Santoline 1 rue Toutain Mirande - 21000 Dijon Fax : 03 80 65 69 00 [email protected] CAARUD Tél. : 06 88 22 39 18 [email protected] Antenne CSAPA de Beaune 10 avenue Charles Jaffelin - 21200 Beaune Tél. : 03 80 25 73 67 Fax : 03 80 25 73 71 [email protected] Point accueil écoute jeunes/ L’adosphère, Maison des adolescents 19 rue Bannelier - 21000 Dijon Tél. : 03 80 44 10 10 ressources Addictions Drogues Alcool Info Service (ADALIS) www.drogues-info-service.fr • Drogues Info Service : 0 800 23 13 13 • Ecoute Alcool : 0 811 91 30 30 • Ecoute Cannabis : 0 811 91 20 20 Tabac Info Service : 39 89 www.tabac-info-service.fr Ecoute Dopage : 0 800 15 20 00 www.santesport.gouv.fr Mission interministérielle de lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) www.drogues.gouv.fr Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT) www.ofdt.fr Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) www.inpes.sante.fr Ministère de la santé et des sports www.sante.gouv.fr