Consultez le rapport d`activités 2010

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Consultez le rapport d`activités 2010
écoute
d é p i s ta g e
soins
Dialogue
r é d u c t i on d e s r i s q u e s
Bilan 2010
c on s u ltat i on s d e p r o x i m i t é
f o r m at i on s
r e n d e z - v o u s p e r s onn a l i s é s
PR é VE N TI O N
perspectives
LES p r i n c i pa u x
chiffres
En 2010, les professionnels de la SEDAP
ont mis leurs compétences et leur
savoir-faire au service de
5024 personnes
dont
PRFP
7
8
7
3
CSAPA la
Santoline
33
CSAPA
Tivoli
CAARUD
149
2
1055
Le préambule
4 à 9
• Le mot du président - Robert RORATO
• Le contexte et l’évolution de l’activité 2010
Emmanuel BENOIT
soins
10 à 27
CSAPA TIVOLI
• Principaux chiffres
• Travailler en équipe - Patricia VOLATIER
• L’accueil et le travail avec l’environnement Corinne BOUILLOT
• La cyberaddiction et les jeunes - Jean-Luc SUMI
• «Collectif culturel et de loisirs» - Etienne JACOB et le
collectif
• Séances psychocorporelles - Catherine CRAMPON
• La Procédure de Classement Sous Conditions Grégory MOUSSELLE
CSAPA LA SANTOLINE
• Principaux chiffres
• Atelier psychocorporel - Catherine CRAMPON
• Les ateliers d’éducation à la santé - Cathy FURLAN
• Le portefeuille des compétences et l’insertion
professionnelle - Yvon COUCHET
R é d u c t i on
des risques
29 à 41
• Chiffres
• «Bilan d’activité» - Céline ROBLET
et Didier REGIS
• « Etude de cas » par le CAARUD
• Programme d’échange de seringues
sommaire
F O RMATI O N
& p r é v e n t i on
• Chiffres de l’activité 2010
• Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention Emmanuel BENOIT et Karine MAIRET
• Citoyens numériques, intervenants en addictologie Julien DESBROSSE
• La SEDAP partenaire du colloque « Addictions et travail,
face aux enjeux, agissons ! » - Emmanuel BENOIT
• Une boite à outils : « les addictions en entreprise, les
comprendre, les prévenir » - Gérard CAGNI
• Stages de sensibilisation mineurs et majeurs - Jocelyne KÖNIG
et Karine MAIRET
• Action de prévention à destination des élèves de 4ème
du département de la Côte-d’Or - Gérard CAGNI
D a r IDD
42 à 59
• Du CIRDD au DARIDD - L’équipe du DARIDD
Bilan
financier
60 à 63
• Bilan Financier
• Compte de résultat
Organigramme
64 à 68
69
le
préambule
• Le mot du président
Robert RORATO
• Le contexte et
l’évolution de l’activité 2010
Emmanuel BENOIT
LE MOT DU PRéSIDENT
Ce bilan relate la belle aventure de toutes nos équipes qui
s’impliquent dans le soutien des usagers en souffrance et
en difficulté.
Tous les intervenants souhaitent partager avec vous leur
quotidien, leurs préoccupations. Ils ont dû intégrer dans
leur pratique les changements, les nombreuses réformes
en cours. Ce bilan, qui montre la qualité du travail qu’ils
ont accompli dans nos structures, est révélateur de leur
professionnalisme et de leur dynamisme.
Et pourtant, que d’incertitudes planent aujourd’hui sur
le dispositif médico-social : mutations, redéfinition des
politiques publiques et incidence sur le financement.
« Car force est de constater que les coûts du social sont une
variable du budget de l’Etat ».
Faire plus et mieux avec moins a des limites ! …
Un nouvel ordre social est en marche qui ne tient pas compte
des effets sociétaux des politiques menées : précarisation,
exclusions.
Depuis quelques années, le secteur social voit son
financement s’aligner sur les principes de l’économie de
marché.
Une telle politique, qui obère déjà le fonctionnement d’une
association comme la nôtre, met en péril son avenir alors
même qu’elle doit assurer une mission d’intérêt public mais
avec, comme seules ressources, des subventions d’Etat.
Transformer le secteur social ou médico-social en un vaste
marché économique, fondé sur la concurrence avec des
appels à projets, a pour conséquence de développer une
logique qui ne s’intéresse plus au travail et à sa finalité :
« l’intérêt de la personne », mais uniquement à son coût et
à sa rentabilité.
“
Depuis quelques années,
le secteur social voit son
financement s’aligner sur
les principes de l’économie de
marché. Une telle politique, qui
obère déjà le fonctionnement
d’une association comme la
nôtre, met en péril son avenir
alors même qu’elle doit
assurer une mission d’intérêt
public mais avec, comme seules
ressources, des subventions
d’Etat.
”
J’aurai une pensée particulière pour mes collègues
bénévoles qui, malgré les turbulences de la gestion,
s’investissent dans la gouvernance de notre association
pour préserver son avenir et garantir à notre personnel un
parcours professionnel satisfaisant, voire valorisant.
Je n’oublierai pas ceux avec qui nous avons fait un bout
de chemin et qui nous ont quittés trop tôt : Guy BARADEL
et Alain LUCAS, membres depuis de nombreuses années
de la famille SEDAP dont ils partageaient les « valeurs
d’humanisme ». Nous avons une pensée pour leur
engagement ainsi que pour leurs familles.
- PR é a m b u l e -
Vous avez en mains le bilan d’activité de la SEDAP pour
l’exercice 2010.
La rédaction d’un tel document est toujours pour nous
un nouveau défi et je pense qu’il en va de même pour sa
lecture par tous ceux qui s’intéressent à la vie et au devenir
de notre association.
« Notre secteur est un investissement nécessaire à une
véritable cohésion sociale ».
Faire prédominer la dynamique financière sur la qualité de
la prise en charge se paie par un fort coût humain.
En conclusion, au nom des instances que je préside, je tiens
à exprimer ma fierté pour le travail accompli par la Direction
et tous les personnels de la SEDAP qui doivent en être très
chaleureusement remerciés.
∫ Robert RORATO
Président de la SEDAP
5
LE CONTEXTE ET L’éVOLUTION DE L’ACTIVITé 2010
1) Le contexte des addictions
Les addictions trouvent une place de plus en plus
prépondérante dans la tribune des journaux. Elles sont
sans nul doute le sujet des faits divers le plus récurrent.
L’année 2010 a ainsi eu son lot de médiatisation en termes
de records de saisies ou de stigmatisation de personnalités
dont Jean-Luc Delarue a tenu tristement le haut de l’affiche.
- PR é a m b u l e -
Les consommations de cannabis et de tabac semblent
reculer ces dernières années, même si hommes et
femmes ne suivent pas la même courbe d’évolution.
Toutefois, la montée de l’alcoolisation chez les jeunes
est évidente, l’héroïne, bon marché, effectue un « come
back » remarqué, la cocaïne est actuellement le produit
le plus expérimenté en France avec une augmentation
significative en population générale (Source : Les carrières
de consommation de cocaïne, OFDT, décembre 2010).
La cocaïne et le crack, longtemps réservés aux grandes
villes françaises, ne sont plus absents de la province et
notamment de Dijon.
De même, il est de plus en plus fréquent de pouvoir acheter
de la « Méthadone® de rue » sur le marché illicite, vendue
alors comme une drogue.
L’ecstasy, en baisse en 2009 du fait de l’arrêt de la fabrication
par le Cambodge d’un précurseur de la MDMA, semble
réapparaître en 2010 sous des formes nouvelles qu’il sera
nécessaire de surveiller.
Enfin, si Dijon reste un lieu de transit et de passage pour
le trafic, cette grande agglomération n’est pas pour autant
épargnée par l’accessibilité aux drogues.
Par ailleurs, les addictions sans substances ou addictions
comportementales sont reconnues, acceptées et peuvent
ainsi être traitées. Des usagers qui souffrent d’un problème
comportemental intègrent le système de soins. C’est aussi
la première année où nous avons en soin des personnes
addictes au sexe venant consulter pour cette difficulté. Il faut
souligner, la crise aidant, que les problématiques concernant
les acheteuses compulsives sont en augmentation dans
notre file active.
Le Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en
Addictologie (CSAPA) Tivoli est une structure généraliste, qui
accueille des personnes présentant tout type d’addiction
(avec et sans substances). Ainsi, 10 % de sa file active est
constituée par des individus présentant une addiction à
l’alcool en produit principal.
6
En 2010, les files actives de l’association n’ont jamais été
aussi importantes, toutes addictions confondues. Ce sont
5024 personnes qui ont eu recours aux services de la SEDAP,
en 2010, pour un accueil, une information, des soins.
“
si Dijon reste un lieu de
transit et de passage pour
le trafic, cette grande
agglomération n’est pas
pour autant épargnée
par l’accessibilité aux
drogues.
”
2) L’action de la SEDAP en 2010
La SEDAP possède un panel élargi de dispositifs pouvant
œuvrer dans le champ de l’addictologie. Elle est un acteur
régional incontournable grâce aux savoir-faire de toutes ses
équipes.
a. La réduction des risques
Le Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction
des risques pour les Usagers de Drogues (CAARUD) est
l’opérateur principal intervenant spécifiquement sur le
champ de la réduction des risques pour les drogues illicites
en Côte-d’Or. Cependant, il ne faut pas oublier l’action des
CSAPA, Tivoli et la Santoline, ainsi que celle des partenaires
extérieurs qui jouent un rôle important dans le cadre de
la Réduction Des Risques (RDR) avec comme objectif, la
recherche de synergies positives.
En 2010, l’intégration du Programme d’Echange de
Seringues (PES) dans les missions du CAARUD a démontré
toute sa pertinence. Le réseau, constitué de 44 pharmacies,
a échangé plus de 81 000 seringues et des actions ciblées
(Sterifilt®, accueil du CAARUD en pharmacie…) ont démontré
la pertinence de la démarche.
L’activité du CAARUD est en forte hausse avec une
fourniture importante aux usagers de « matériels divers »
servant à la RDR (> 18 500) et a atteint les objectifs prévus
par les études de besoins, puisque 149 usagers ont été
rencontrés en 2010 avec une file active régulière de 40
personnes.
Une augmentation de personnel intervenant au CAARUD
ainsi qu’une mutualisation de moyens avec les CAARUD des
autres départements sont à prévoir pour 2011 – 2012.
d. L’accompagnement aux soins
La SEDAP intervient dans de nombreuses actions de
prévention, comme celle demandée par la Préfecture de
la Côte-d’Or et qui a concerné l’ensemble des collèges du
département, constituant ainsi l’action phare de l’année
2010.
Par l’intermédiaire de son Pôle Ressources de Formation
et de Prévention (PRFP), la SEDAP a participé à cette action
de sensibilisation et d’information auprès des classes de
4ème qui a touché environ 6000 élèves.
Fin 2010, toujours dans le cadre des budgets MILDT pilotés
par la Préfecture de la Côte-d’Or, les responsables de 31
grandes surfaces commerciales des bassins dijonnais et
beaunois se sont regroupés pour une demi-journée de
sensibilisation sur la vente d’alcool aux mineurs. Des stickers
colorés matérialisant l’interdiction de vente aux mineurs,
des dépliants « Nos limites », des CD avec messages audio
et des cartes d’informations données aux clients par les
caissières, ont été remis aux directeurs et responsables pour
diffusion.
Il faut aussi souligner le rôle de la SEDAP comme acteur
de prévention dans le secteur du travail. Ainsi, à l’occasion
d’un colloque organisé par la Caisse d’Assurance Retraite
et Santé au Travail (CARSAT) de Bourgogne Franche-Comté
sur les risques psychosociaux liés aux addictions dans
les entreprises, la SEDAP a eu l’opportunité de présenter
son dispositif d’action et de recours devant près de 220
personnes.
c. Les mesures de justice
La SEDAP a souhaité travailler en lien avec la justice, pour
offrir aux usagers de produits psychoactifs, une alternative
à la sanction et leur permettre une prise de conscience
et une réflexion sur leur comportement. Neuf stages de
« sensibilisation à l’usage de stupéfiants » ont ainsi concerné
90 personnes qui, durant deux jours et demi, ont pu réfléchir
sur leur comportement problématique.
En 2011, une enquête nationale, à laquelle l’association
participe, doit évaluer la pertinence de ce dispositif.
e. La préparation à l’ouverture
de l’antenne CSAPA de Beaune
Nous avons travaillé durant l’année 2010 à la préparation
de l’ouverture d’une antenne CSAPA à Beaune. La SEDAP
a trouvé et signé un bail pour un appartement proche du
centre ville. Cette antenne assurera les missions obligatoires
précisées dans le décret n°2007-877 du 14 mai 2007 et
notamment la substitution.
“
Par l’intermédiaire de
son Pôle Ressources
de Formation et de
Prévention (PRFP), la
SEDAP a participé à cette
action de sensibilisation
et d’information auprès
des classes de 4ème
qui a touché environ 6000
élèves.
- PR é a m b u l e -
b. La prévention
Les demandes n’ont jamais été aussi fortes. Les files actives
n’ont jamais été aussi importantes, ce sont 1055 personnes
qui ont fait appel en 2010 aux services de la SEDAP pour un
accompagnement.
La surcharge dans la salle d’attente du CSAPA Tivoli, des
patients difficiles à multiples comorbidités, la file d’attente
pour l’initialisation d’un traitement de substitution, ont
rendu le travail relativement pénible pour cet établissement
en fin d’année 2010.
Je souhaite remercier les professionnels pour leur
mobilisation et leur capacité à répondre dans les meilleures
conditions aux usagers que nous accueillons.
”
L’année 2010 a vu l’intégration, au CSAPA Tivoli, de la
procédure de Classement sous Conditions drogues illicites.
Cette organisation a apporté une pérennité à ce type de
réponse et permis l’indexation financière à la convention
collective de 1951 qui, jusqu’alors, n’était jamais prise en
compte et fragilisait le dispositif.
7
3) La réorganisation
structurelle de l’association
a. Le regroupement du siège social,
du PRFP et du DARIDD
- PR é a m b u l e -
Pour réaliser des économies d’échelle, suite à la baisse
importante des crédits alloués aux Centres d’Information
Régionaux sur les Drogues et les Dépendances (CIRDD),
l’association a opéré un regroupement de son siège social,
du Dispositif d’Appui Régional Interministériel Drogues et
Dépendances (DARIDD, ex CIRDD) et du Pôle Ressources
de Formation et de Prévention. Cette nouvelle organisation
structurelle a été gérée et acceptée avec pragmatisme par
les personnels administratifs, qu’ils soient ici félicités pour
l’engagement dont ils ont fait preuve.
b. La création d’un numéro de téléphone unique
Pour optimiser la visibilité de l’association, organiser au
mieux le travail réparti sur plusieurs sites et apporter une
réponse téléphonique continue, nous avons souhaité mettre
en place un numéro de téléphone unique pour joindre la
SEDAP. La mise en place technique a démarré fin 2010, pour
une opérationnalité de la plateforme courant 2011.
c. La mise en place de Progedis
Conformément au décret qui définit les missions des CSAPA,
nous avons équipé les centres avec un nouveau logiciel de
gestion des patients et de rendu statistique. Il nous faudra
optimiser le recueil d’informations pour tirer le meilleur
parti de l’outil et permettre une plus grande efficacité dans
le suivi des patients.
d. La traçabilité des stocks de seringues
Pour des raisons de traçabilité du programme d’échange
de seringues, nous avons installé un système avec des
codes barres pour suivre nos stocks et nos livraisons car
nous échangeons plus de 81 000 seringues par an sur le
département de la Côte-d’Or. La traçabilité des cartons
de kit+ et de conteneurs livrés aux pharmacies est ainsi
effective.
8
4) La réorganisation
hiérarchique de la SEDAP
a. L’organisation hiérarchique avec des chefferies
Le changement de Direction Générale début 2010 a offert
la possibilité de revoir la construction hiérarchique de
l’association. Le choix décidé par le Conseil d’Administration
a été de recruter deux chefs de service pour gérer en
proximité les deux CSAPA. La commission permanente de
la SEDAP, chargée du recrutement, a fait porter son choix
sur une candidature en promotion interne pour le CSAPA la
Santoline et une candidature externe pour le CSAPA Tivoli.
b. La mise en place du logiciel Kelio
Ce logiciel de suivi des horaires et des absences offre une
plus grande visibilité de la gestion du personnel sur un
fonctionnement associatif en lieux éclatés. Nous avons ainsi
construit des strates hiérarchiques de validation des congés
donnant toutes les garanties de sécurité et d’organisation
pour le départ en congé. Nous possédons aujourd’hui
une visibilité individuelle et collective en temps réel des
différents compteurs. Ce travail conséquent d’appropriation
permettra aussi d’affiner notre gestion et nos choix
stratégiques.
6) La communication
La situation générale
et consolidée de
la SEDAP s’améliore
progressivement.
”
5) L’analyse financière
Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention a édité
La situation générale et consolidée de la SEDAP s’améliore
une première plaquette de communication en direction
progressivement. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a
des entreprises dans le cadre de la prévention des risques
pris en compte la mesure de nos problèmes financiers et
psychosociaux. Dans le même champ, il faut noter que
nous espérons que la procédure d’alerte, déclenchée en
l’association a participé et est intervenue lors du colloque
2010 par notre Commissaire aux
« Addictions et travail, face aux
Comptes, sera la dernière. J’avais
enjeux, agissons ! » aux côtés de
prévu un retour à l’équilibre pour
Deux dispositifs restent
la CARSAT. Cet évènement qui a
2011, aussi est-il donc agréable
fragiles et déficitaires :
eu lieu le jeudi 2 décembre 2010
de constater que le bilan financier
le Point Accueil Ecoute
au Palais des Congrès de Dijon
2010, présenté aujourd’hui par
Jeunes (PAEJ), implanté en
a réuni 220 personnes d’origine
notre trésorière, démontre un
partenariat avec la Maison
professionnelle variée.
excédent consolidé.
des Adolescents et le DARIDD
Dans le cadre du projet de
Il faut néanmoins être prudents
Bourgogne/Franche-Comté.
prévention mené auprès des
et continuer la gestion rigoureuse
classes de 4ème, le site de Dijon
dans laquelle nous nous sommes
Santé a réalisé un web reportage
engagés. Deux dispositifs restent fragiles et déficitaires : le
lors d’une intervention de la SEDAP, valorisant le travail de
Point Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ), implanté en partenariat
prévention sur le terrain.
avec la Maison des Adolescents et le DARIDD Bourgogne/
Franche-Comté pour lequel l’Etat a annoncé mi-décembre
une baisse de 15 % des budgets 2011. Ces deux dispositifs
En conclusion, nous pouvons dire que l’année 2010 a été
présentent des comptes de résultats négatifs. Des mesures
dense et riche en nouveautés et évolutions. De nombreux
seront prises courant 2011 pour tenter de minorer les
éléments de satisfaction valident notre action. Toutefois il y
pertes.
aura encore beaucoup à faire en 2011 et, si les associations
sont souvent contraintes à réaliser des prouesses
Le processus d’appel d’offre imposé par l’Etat fait courir un
d’ingéniosité pour fonctionner, il faudra penser avant tout
risque financier et de dépôt de bilan aux associations les
à stabiliser l’existant pour éviter les constructions en forme
plus petites et les plus faibles financièrement. Ce risque doit
de « château de cartes ».
être mesuré par les décideurs associatifs et provisionné par
les pouvoirs publics sans quoi ce sont de véritables pans de
notre système d’accompagnement aux usagers qui risquent
de disparaître.
“
”
- PR é a m b u l e -
“
La validation des CSAPA par le Comité Régional de
l’Organisation Sanitaire et Médico-sociale (CROSMS) a
obligé la révision de tous nos documents de communication.
Nous avons retravaillé nos plaquettes et leur diffusion, qui a
commencé fin 2010, doit se poursuivre en 2011.
Les livrets d’accueil, nouvelles versions, seront disponibles
courant 2011.
La SEDAP est intervenue dans différents lieux institutionnels
(IRTESS, Faculté de médecine…) pour présenter ses activités.
Nous avons aussi effectué un échange de pratiques avec
des collègues suisses sur les questions de la réduction des
risques.
∫ Emmanuel BENOIT
Directeur Général
9
So i n s
CSAPA TIVOLI
• Principaux chiffres
• Travailler en équipe - Patricia VOLATIER
• L’accueil et le travail avec l’environnement Corinne BOUILLOT
• La cyberaddiction et les jeunes - Jean-Luc SUMI
• « Collectif culturel et de loisirs» - Etienne JACOB
et le collectif
• Séances psychocorporelles - Catherine
CRAMPON
• La Procédure de Classement Sous Conditions Grégory MOUSSELLE
CSAPA LA SANTOLINE
• Principaux chiffres
• Atelier psychocorporel - Catherine CRAMPON
• Les ateliers d’éducation à la santé - Cathy
FURLAN
• Le portefeuille des compétences et l’insertion
professionnelle - Yvon COUCHET
best of
Les principaux chiffres
1055
Personnes
prises en charge
“
CSAPA Tivoli - Principaux chiffress
Il apparaît que la grande majorité des
jeunes qui pratiquent les jeux vidéo ne
décrochent pas du reste de leur vie ;
seule une minorité va modifier plus en
profondeur son rapport au monde réel.
”
CSAPA Tivoli - La cyberaddiction et les jeunes
“
Les parents peuvent être
reçus seuls, avec leurs
enfants, pris en charge ou
non par le CSAPA TIVOLI, les
conjoints, amis, frères, sœurs…
peuvent également être
reçus mais toujours en toute
confidentialité et après accord
de l’intéressé.
”
CSAPA Tivoli - L’accueil et le travail avec l’environnement
“
Nos missions
relèvent avant tout
de l’évaluation, de
l’information et de la
prévention.
”
CSAPA Tivoli - La Procédure de Classement Sous Conditions
“
Les usagers reçus au
CSAPA La Santoline
ont tous des profils
différents.
”
CSAPA la santoline - Le portefeuille des
compétences et l’insertion professionnelle
33
Personnes
accueillies
CSAPA la santoline - Principaux chiffress
CSAPA Tivoli
Principaux chiffres
› En global
1055
personnes reçues
File active du CSAPA
Consultation
- soins -
125
usagers
familles
Classement sous conditions
216
procédures reçues
36
}
jeunes
› par dispositif
}
930
personnes
147
Personnes
prises en charge
Parmi les 147
personnes reçues
129
hommes
18
femmes
Moyenne d’âge (ans)
21,07
22,73
23
Personnes
non vues
46
Personnes réorientées
vers les Délégués du
Procureur
Origine géographique des
personnes prises en charge
(nb de personnes)
Hors département
5
Dijon
et agglomération
77
Unité de soin :
451 personnes
Consultations
de proximité :
296 personnes
12
Reste du
département
65
CSAPA Tivoli
Travailler en équipe
Mais c’est forte de cette maxime sur le changement que je
m’engage au CSAPA Tivoli.
Ainsi, j’ai la prétention de penser qu’on peut rassembler
deux unités (médicale et psychosociale) en une seule
équipe, soudée, créative, motivée par un seul objectif :
améliorer l’accompagnement du patient.
Nous pouvons nous insurger contre le manque de moyens
(le manque de médecins en particulier) contre la violence
de la société qui se répercute sur les personnes accueillies
au CSAPA, nous en faisons le constat quotidien… mais ces
changements-là, nous n’avons guère de leviers pour les
impulser.
“
Appuyons nous sur la loi
plutôt que de la subir et
faisons vraiment vivre
l’expression « replacer
l’usager au centre du
dispositif » en mettant
en place des espaces où
il pourra être acteur
(groupe de parole, CVS,
groupe auto-support…).
”
Par contre, nous pouvons mieux nous connaître et nous
reconnaître, nous faire mutuellement confiance, faire
évoluer nos pratiques et nous autoriser à créer de nouveaux
modes d’intervention, en utilisant aussi les outils existants
(merci à la loi 2002-2 !) sans se sentir ligotés par eux…
mettre en place des DIPEC en en faisant des documents
intelligents… de prise en charge.
Appuyons nous sur la loi plutôt que de la subir et faisons
vraiment vivre l’expression « replacer l’usager au centre
du dispositif » en mettant en place des espaces où il
pourra être acteur (groupe de parole, CVS, groupe autosupport…).
- soins -
« On n’est sûr que d’une chose : du changement » me disait
Marie-Martine KELLNER ma première chef de service au
service social de l’enfance lorsque j’étais jeune assistante
sociale en AEMO à Paris. C’était il y a 20 ans et cette petite
phrase a laissé une empreinte indélébile et m’a toujours
guidée dans mon parcours professionnel. Car comment
travailler avec des personnes, en souffrance, cassées,
malmenées par la vie et/ou par la société, sans croire
qu’elles peuvent évoluer ? Que notre action peut les aider
dans ce mouvement ?
Je ne mesurais pas à l’époque qu’il en est des équipes
comme des personnes. Elles sont vivantes…, traversées
d’émotions positives et négatives, sujettes à des humeurs,
prêtes à aller de l’avant ou sclérosées, au gré des influences,
du contexte et de l’histoire.
L’Histoire, ou « la petite histoire » chère à Jean-Luc SUMI,
ressource ô combien précieuse pour moi dans les fonctions
qui sont les miennes depuis septembre 2010 et qu’il a
occupées dans un autre temps ; l’histoire donc, il me faut en
tenir compte dans la gestion et l’animation de cette équipe.
Si je suis inconditionnellement optimiste quant au
changement, je n’en suis pas pour autant naïve. Je sais
que le changement ne se décrète pas et qu’il faut parfois
le provoquer, bouleverser les organisations, les procédures.
Je m’y emploie, calmement, sans brusquerie pour ne pas
provoquer de dommages irréversibles à cet organisme
vivant qu’est une équipe.
Changement donc… mais dans le respect du rythme des uns
et des autres, dans la douceur et la patience.
∫ Patricia VOLATIER
Chef de service CSAPA Tivoli
13
CSAPA Tivoli
L’accueil et le travail avec l’environnement
Depuis de nombreuses années, nous recevons au CSAPA TIVOLI les demandes des familles et des proches des usagers.
Qu’il s’agisse de parents inquiets des difficultés liées aux addictions d’un de leurs enfants, ou de leur conjoint ou d’amis
d’usagers, leur demande est toujours la même : comment faire pour aider nos proches ?
Comment comprendre ce comportement, que faire ou ne pas faire, quelle attitude avoir ?
Si la demande initiale est souvent formulée d’une même façon, les difficultés rencontrées sont de tous ordres, les
réponses sont forcément différentes et les modalités d’accueil sont adaptées aux situations et aux besoins.
Les parents peuvent être reçus seuls, avec leurs enfants, pris en charge ou non par le CSAPA TIVOLI, les conjoints, amis,
frères, sœurs… peuvent également être reçus mais toujours en toute confidentialité et après accord de l’intéressé.
Cette année nous avons reçu 125 familles.
Voici quelques exemples de situations rencontrées
La situation de Monsieur
et Madame C. et de leur fils Simon
- soins -
Madame C. nous contacte par téléphone. Elle vient de
découvrir du cannabis dans les affaires de son fils Simon (17
ans) en rangeant sa chambre pendant que celui-ci est en
cours. Elle craint la réaction de son mari qui s’emporte vite,
elle ne sait pas quoi faire et n’en a pas non plus encore parlé
à Simon : elle a besoin de conseils. Un rendez-vous lui est
rapidement proposé.
A ce premier rendez-vous Mme C. est accompagné de
Simon, celui-ci se montre coopératif, demandeur d’aide
quant à sa consommation régulière de cannabis.
Ils évoquent pourtant des difficultés importantes à
communiquer en famille, beaucoup de conflits, voire de la
violence et souhaitent engager une réflexion familiale pour
améliorer leurs inter-relations.
Nous proposons à Simon des rendez-vous individuels pour
traiter son addiction au cannabis.
Nous proposons des rendez-vous familiaux pour Simon et
ses deux parents afin de travailler sur la communication
familiale.
14
“
Les parents peuvent
être reçus seuls, avec
leurs enfants, pris
en charge ou non
par le CSAPA TIVOLI,
les conjoints, amis,
frères, sœurs… peuvent
également être reçus
mais toujours en toute
confidentialité et après
accord de l’intéressé.
”
“
Cette année
nous avons reçu
125 familles.
”
La situation de Monsieur et Madame V.
Suite à leur appel téléphonique, M et Mme V. sont reçus en
entretien. Bertrand a 16 ans, il consomme du cannabis, de
l’alcool, se montre influençable, traîne avec des jeunes plus
âgés qui sont en difficulté. Il est en conflit avec sa mère, ne
supporte aucune contrainte et ne communique quasiment
plus avec son père. Par contre, il continue à avoir d’assez
bons résultats scolaires, si ce n’est quelques problèmes de
comportement.
Dernièrement il a été convoqué à la gendarmerie, soupçonné
de complicité dans un cambriolage (il faisait le guet !).
Bertrand est fermement opposé à venir à tout rendez-vous
où que ce soit : « il n’est ni fou, ni toxicomane ! ».
Le premier rendez-vous permet de faire connaissance
avec cette situation, d’entendre ces parents qui se disent
impuissants, de leur offrir un lieu bienveillant où ils ne se
sentent pas jugés, mais de les rassurer sur leur compétence
en tant que parents et de leur apporter des informations
plus objectives, des conseils.
Il leur est proposé des rendez-vous réguliers, le but étant
de leur permettre de prendre du recul, de communiquer
ensemble et avec un tiers, de réaffirmer leurs compétences
mises à mal face à l’urgence des situations. « Les aider à
aider » Bertrand qui, pour le moment, ne souhaite pas faire
de démarche lui-même.
Antoine est un jeune homme de 30 ans actuellement suivi
par l’unité médicale du CSAPA TIVOLI. Il est surtout en
contact avec le médecin et les infirmières à qui il fait part de
ses difficultés concernant son couple. Celles-ci lui suggèrent
de venir avec sa compagne.
Le premier rendez-vous avec Antoine et Catherine leur
permet d’évoquer leurs difficultés de couple et l’importance
de l’addiction d’Antoine dans leurs relations.
Antoine et Catherine se connaissent depuis le collège
et vivent ensemble depuis 10 ans. Une séparation a eu
lieu il y a environ 5 ans quand Catherine a découvert les
consommations d’héroïne de son compagnon. D’autre part,
ils sont originaires de la même petite ville et leurs familles
d’origine se connaissent bien et s’apprécient peu.
La naissance de leur petite fille il y a 3 ans les a rapprochés
mais a complexifié leur relation.
Catherine connaît bien les difficultés d’Antoine, elle lui
reproche son immaturité, elle est très inquiète, méfiante,
à l’affût du moindre signe montrant qu’il aurait replongé….
Depuis qu’ils viennent régulièrement ils ont pu réfléchir et
travailler sur la question de la confiance mutuelle, la gestion
des conflits, la distance avec leurs propres familles et leur
position de parents face à leur enfant.
- soins -
La situation de Catherine et d’Antoine.
∫ Corinne BOUILLOT
Educatrice spécialisée
et thérapeute familiale
15
CSAPA Tivoli
La cyberaddiction et les jeunes
“
Etre « cyberaddict », ça change quoi pour
un jeune dans son rapport au monde ?
Est-ce une passion comme une autre qui
va juste l’entraîner à passer beaucoup de
temps à cette activité au détriment du
reste ?
- soins -
Il apparaît que la grande majorité des jeunes qui pratiquent
les jeux vidéo ne décrochent pas du reste de leur vie ; seule
une minorité va modifier plus en profondeur son rapport
au monde réel.
Etudions cette question au travers du parcours de Bertrand,
jeune de 21 ans. Ses parents viennent consulter à la SEDAP
car depuis deux ans, il se cloître dans sa chambre et joue à
un jeu en ligne qui s’appelle World of Warcraft (WOW).
Bertrand est le plus jeune de trois enfants, il a un grand frère
et une grande sœur qui n’ont pas d’addiction particulière.
Bertrand n’aimait pas l’école et a fait un préapprentissage.
Vers 13 ans, un accident de scooter lui vaut trois mois
d’immobilisation à l’hôpital. Lorsqu’il a 15 ans, sa sœur
fait une tentative de suicide, heureusement ratée. Il se
réoriente sur un CAP mécanique dans un domaine très
pointu de l’aéronautique. Il se plaît beaucoup et espère
une embauche après son diplôme qu’il finit par obtenir. Il
commence à apprendre à piloter les avions.
Lorsqu’il a 19 ans, son grand-père décède. C’était un
modèle pour lui et il perd sa référence de pilote d’avion. Il
commence à passer le permis de conduire. Finalement, il
stoppera les cours d’aviation, les cours de conduite, et ne
sera pas embauché dans le domaine de ses rêves.
Il est profondément déçu et perd confiance en lui et en la
vie. A 19 ans, il découvre l’univers de World of Warcraft,
un monde merveilleusement fantastique qui va lui offrir une
revanche sur ses déceptions dans la réalité.
16
Il apparaît que la
grande majorité des
jeunes qui pratiquent
les jeux vidéo ne
décrochent pas du
reste de leur vie ;
seule une minorité
va modifier plus en
profondeur son
rapport au monde réel.
”
Dans WOW, il faut choisir un personnage, son avatar, et
le façonner, le bonifier. Il choisira un guérisseur, celui qui
a le pouvoir de réparer les blessures des autres, qui a un
sentiment de pouvoir agir sur la réalité lorsqu’elle est
défaillante et décevante.
C’est une nouvelle identité, construite à la mesure de ses
désirs qui va l’aider à sortir de son sentiment d’impuissance.
C’est un autre soi-même qui émerge et qui va combler
l’impression d’insignifiance existentielle.
Bertrand est plutôt timide et la rencontre physique avec
les autres est difficile, il faut faire avec son image, avec son
corps, son énergie et ses émotions. Tout cela il faut le gérer
et c’est difficile pour lui. Avec son avatar, il n’y a plus besoin
de se confronter à cela : d’un double clic, on efface son
corps et tout l’être qui va avec. D’un jeune encombré par
lui-même, il devient un super héros qui n’a plus peur de rien
et qui s’affirme. Bertrand ne sort quasiment plus de chez lui,
ne voit plus ses copains, et rencontre « les humains de sa
famille » dans le seul théâtre de chez ses parents, comme
dans un monde protégé.
Et puis il y a le rapport au temps qui se modifie car le jeu
fonctionne 24h/24 et cela se passe en guilde donc lorsque
Bertrand entre dans le jeu, il s’engage auprès des autres qui
ont besoin de lui. Le jeu est captivant il faut progresser dans
un monde fantastique et lutter contre les « méchants », les
sensations sont fortes, l’excitation remplace les émotions et
vient dissoudre la notion du temps.
Il est 23h, Bertrand pense avoir débuté son exploration
il y a deux heures mais en fait il joue depuis plus de huit
heures… et la partie n’est pas terminée ! il faut pousser plus
avant, tel un explorateur qui cherchait les Indes et espérait
découvrir des trésors cachés et décrocher la gloire… Chaque
Alors il faut juste grignoter sans décrocher de l’ordinateur
mais tout cela fait prendre du poids et Bertrand a pris vingt
kilos depuis deux ans.
Ca ne fait rien ! Son corps à lui ne l’intéresse plus, son avatar
s’en fiche car il ne prend pas un gramme lui ! Il reste toujours
l’idéal parfait. Ses vingt kilos il les ignore d’ailleurs il évite
de croiser son image réelle dans le miroir et par bonheur le
frigo, seul lieu d’intérêt pour lui, est muet et ne fait aucune
remarque sur son grignotage !
Il évite aussi le regard de ses parents et leurs remarques.
Pour cela il reste dans sa chambre et se protège de ce rapport
aux autres qui est dissonant avec son monde d’avatars.
Dans WOW, il y a un rapport communautaire aux autres c’est
comme une famille idéale qu’on s’est choisie. Ses parents
par contre vont lui parler de limites, de règles de vie, de
projet de vie sociale et professionnelle, bref de tout ce qu’il
a fui dans son nouveau monde ! Dans WOW, il y a aussi
des règles mais d’un double clic on peut se désengager, se
déconnecter ce qui n’est pas réalisable dans le monde réel.
Dans cet univers virtuel on n’est plus seul face à soi-même
on est toujours avec les autres, idéalisés, et on désapprend
à se séparer des autres. On maintient un lien permanent
jour et nuit avec le monde des internautes comme dans
une communauté qui rassure 24h/24 et évite les angoisses
nocturnes, les angoisses existentielles, les sentiments de
frustration et d’échec.
dans le risque permanent qui ne connaît pas le danger réel.
C’est un monde sans limites qui va permettre d’éprouver ses
capacités, et ses limites personnelles alors que notre société
est hyper sécurisante, et va déresponsabiliser l’individu
dans sa nécessaire prise de risques.
Bertrand n’avait plus d’idéal, plus de projets après ses
déceptions. WOW est un monde qui n’est pas décevant qui
offre une revanche possible à la réalité parfois dure et cruelle.
Pour Bertrand ce monde virtuel vient prendre la place d’une
nouvelle idéalité, il y trouve son compte et n’a pas encore
conscience du dérapage dans lequel il s’est engagé. Il faudra
des stratégies définies avec ses parents pour lui permettre
de reprendre pied dans le réel et de quitter doucement son
autre planète, si séduisante et rassurante.
- soins -
partie est comme la recherche d’un nouveau continent !
Alors il faut tenir encore et encore et ne pas s’arrêter même
pas pour manger à table en famille ! Que diraient les autres si
Bertrand annonçait que « maman l’appelle pour manger ? »
Non ! les héros ça n’a pas de maman qui vous empêche
d’aller plus loin dans la quête de l’inconnu !
Tout un processus thérapeutique se déroulera par le biais
de ses parents.
Bertrand ne viendra jamais consulter car pour lui, tout
va bien sur WOW ! Il arrivera finalement à prendre de la
distance avec ce monde idéalisé et à reprendre pied dans
la réalité.
∫ Jean-Luc SUMI
Psychologue clinicien
Dans WOW, on vit l’aventure virtuelle certes, mais palpitante
17
CSAPA Tivoli
« Collectif culturel et de loisirs »
Ce groupe a été mis en place en novembre 2010.
8 personnes ont été repérées par l’équipe du CSAPA Tivoli.
Nous les avons toutes rencontrées en amont et 5 d’entre
elles ont répondu présentes. Ce sont des personnes isolées,
en situation de rupture du lien social et de précarité.
- soins -
L’objectif général de ce groupe est d’accompagner les usagers
vers une autonomie en s’engageant en tant qu’acteurs dans
ce projet, et de recréer un lien social à travers des activités
culturelles et de loisirs.
Deux réunions ont été réalisées pour préparer trois sorties
choisies par les usagers. Nous les avons donc accompagnés
au cinéma deux fois dans le cadre des écrans de l’aventure
et une fois pour une sortie « ballade, découverte et fouille
avec détecteur de métaux » avec un repas pris en commun.
Une troisième réunion s’est déroulée en décembre pour
faire un bilan. Les usagers, qui ne se connaissaient pas
auparavant, font un bilan positif. Cela leur a fait « du bien de
sortir », « d’être ensemble », de « prendre l’air en marchant
5km » et ils ont apprécié le repas pris tous ensemble… Ils
souhaitent pérenniser le collectif.
De notre côté, nous faisons également un bilan positif.
Des affinités entre les usagers se sont rapidement créées ;
certains, qui étaient dans une période difficile, se sont Pour la suite, un élargissement du groupe est prévu lors
investis dans les projets. Chaque membre du groupe a de la prochaine réunion, puisque 4 nouvelles personnes
apporté sa contribution et a fait des démarches pour sont conviées à la réunion. Comme pour la première fois,
les personnes ont été proposées par un membre
préparer les sorties.
de l’équipe et nous les avons rencontrées
Une solidarité s’est
auparavant.
aussi installée. Le fait
Le fait d’être à
Des règles ont également été établies.
d’être à l’extérieur du
l’extérieur du CSAPA
Des propositions pour l’année 2011 ont été
CSAPA Tivoli a permis
Tivoli a permis de
faites : sortie à la patinoire, randonnée et chasse
de
découvrir
les
découvrir les usagers
au trésor, billard (dans des salles où il n’y a pas
usagers sous un autre
sous un autre angle
de vente d’alcool), sortie au théâtre... Une
angle mais a aussi
proposition de création d’une association a été
permis de faciliter le
mais a aussi permis de
proposée, à long terme, pour créer un fanzine,
dialogue et les projets
faciliter le dialogue
petit magazine d’information comportant des
personnels des uns et
et les projets
adresses utiles.
des autres.
“
personnels des uns et
des autres.
”
Lors de la sortie randonnée, les usagers
ont évoqué leur solitude pendant les fêtes de fin d’année. Ils ont fait la proposition, en réunion de bilan, d’organiser un repas pendant
cette période. Cela n’a pas eu lieu pour des raisons de sécurité et de locaux. Ils en ont été très déçus.
• Que pense l’équipe de ce projet collectif ?
• De quels moyens disposons-nous pour
pérenniser ce projet ?
Une sortie coûte 150 euros par mois, soit 1500 euros pour
10 mois. L’idée est d’associer le collectif à la gestion de
cette somme, afin qu’il puisse s’inscrire vraiment en tant
qu’acteur.
Une participation symbolique d’un euro par mois sera
demandée, en guise de cotisation.
∫ Le Collectif
18
CSAPA tivoli
Séances psychocorporelles
Psychomotricienne et certifiée en thérapie psychocorporelle, j’accompagne les patients dans leur globalité, à travers
différentes approches, en prenant en compte leurs dimensions corporelle, émotionnelle, mentale et spirituelle.
L’expérience d’un vécu psychocorporel global permet ainsi
de s’ancrer dans le réel et d’avancer dans le changement.
Alors pour « rentrer à la maison », il s’agit de prendre
conscience de ses blocages psychiques, nerveux et musculaires et de s’en libérer à son propre rythme. Ceci permet de
retrouver une harmonie intérieure en ayant relancé l’alternance des systèmes sympathique et parasympathique. Des
rythmes, des cycles s’inscrivent à nouveau dans la réalité de
la vie (intégration d’une structuration spatio-temporelle).
Il s’agit :
• de se centrer pour retrouver un endroit en soi, calme,
stable qui est la source de notre potentiel, de toutes nos
ressources (créativité, courage, confiance…..) : ,
• et de retrouver l’axe, de se relier entre ciel et terre (la
verticale : I ). A l’image de l’arbre qui puise sa force vitale
dans la terre grâce à ses racines et s’épanouit en créant
feuilles, fleurs et fruits, l’homme a besoin de s’ancrer, de
prendre appui, afin que le haut s’appuie sur le bas. Pris dans
sa tête, l’homme se déséquilibre, se laisse embarquer par
ses pensées et ses pieds ne touchent plus terre. Le triangle
“
Accepter de changer
c’est se proposer un
autre regard sur soi
et sur le monde
est instable : . Il s’agit d’inverser le triangle, de changer ses
habitudes, de changer d’attitude. L’attitude étant l’aptitude
à garder une posture il s’agit alors d’éviter «l’imposture»
et donc d’être vraiment soi. Retrouver une prise de terre
(une sécurité pour éviter que la maison prenne feu) en
lâchant les tensions inutiles : dans les yeux, la nuque, les
épaules, le plexus solaire, le dos, le bassin, les genoux,
les pieds, permet de rétablir l’équilibre, avec une base
solide : (Développement de la capacité proprioceptive).
Accepter de changer c’est se proposer un autre regard sur
soi et sur le monde. (Visualisation créatrice).
- soins -
Les pratiques proposées permettent d’aller à la découverte
de soi, de ses ressentis, de son corps, cet inconnu. Est-ce si
infréquentable pour ne pas rester en contact avec soi, avec
son être profond ?
Quand la relation à soi se rétablit, la relation à l’autre devient
possible (l’axe horizontal : — ).
Alors le symbole + est en place et tout ce qu’il décline. La
croix est présente dans toutes les traditions et l’enfant est
capable de la dessiner vers 3 ans lorsqu’il fait preuve de
maîtrise dans ses relations, il passe « du sentiment du Moi
et de ses besoins, au sentiment du Toi et de ses besoins à lui.
Moi et Toi se font pendant », dit Gesell.
”
19
A partir de ce nouvel état d’être et non de paraître, il est
possible de prendre du recul et par là-même d’acquérir
une présence plus efficace dans les situations de la vie
quotidienne, armé de discernement.
La présence à soi permet plus d’attention dans l’action, de
mieux gérer son énergie face aux stress quotidiens, d’éviter
d’accumuler des tensions et de diminuer les états d’anxiété.
(Harmonisation et contrôle du souffle, synchronisation des
mouvements et de la respiration).
Alors, aller à la découverte de soi, c’est faire un pas vers
soi, se remettre en marche, en quête = en question. C’est
retrouver du sens à sa vie. C’est sortir de l’errance = l’erreur,
et enfin vivre en homme libre et sensé.
- soins -
Chacun s’approprie les outils nécessaires pour un mieuxêtre. C’est avec plaisir et par besoin que des pratiques sont
utilisées au quotidien.
“
aller à la découverte
de soi, c’est faire
un pas vers soi, se
remettre en marche,
en quête = en question.
C’est retrouver du sens
à sa vie.
”
« Au travail, je m’autorise à faire des petites pauses pour
respirer, me détendre. »
« Je me sens moins stressée au travail, je prends du recul, je
suis moins touchée, envahie par les paroles, les situations. »
« Je pratique souvent la relaxation des yeux et mes maux de
tête s’apaisent. »
« Je masse souvent ma nuque, je m’étire et je me sens moins
fatigué en fin de journée. »
« J’utilise le bâton et la balle de tennis, ça me fait vraiment
du bien. »
« Je me sens plus légère et en même temps plus solide. »
« Je suis plus en contact avec moi, plus attentive à mes
gestes, mes postures. »
« J’étais tranquille après la séance et pendant plusieurs jours
je n’ai pas eu d’angoisse. »
« J’ai senti comme un grand courant d’air, ça fait un
nettoyage. »
« Je sens, quand je contracte fortement mes muscles, je me
détends plus facilement. »
« J’avais jamais senti ça, c’est étonnant. »
« Maintenant je lis un peu avant de dormir et je m’installe, je
me relaxe comme en séance, et je m’endors plus facilement,
mon sommeil est moins agité. »
« Je prends plus le temps le matin quand je me réveille pour
m’étirer et bailler, et je peux envisager ma journée plus
sereinement. »
∫ Catherine CRAMPON
Psychomotricienne
20
CSAPA TIVOLI
La Procédure de Classement Sous Conditions
Pour l’année 2010, 147 personnes ont été reçues.
Dans 75 % des cas, la rencontre ne donne lieu à aucune suite
en termes de soins ou d’accompagnement. Cependant,
il arrive que des personnes reviennent spontanément au
centre «Tivoli» un certain temps après leur procédure de
classement sous conditions, dans le but de recevoir une
écoute et une aide.
Egalement, nos évaluations portent sur le degré de maturité
de la personne ainsi que sur son sens des responsabilités,
sa capacité à anticiper les conséquences de ses actes, ses
connaissances sur les produits consommés, les qualités
de son autodiscipline et de son autocritique, sa capacité à
«se dire non à elle-même» (...avant un arrêt prononcé par
un autre : la police, la justice, ou pourquoi pas, le corps
médical), mais aussi, ses ressources, ses capacités à savoir
solliciter l’autre et à faire usage de la parole, ses désirs et
ses projets d’avenir.
Le professionnel aborde la question des lois, du rapport
à la loi ; il amène la personne à réfléchir sur les effets et
les dommages encourus (pour sa santé, pour sa liberté,
pour son avenir...), sur les phénomènes dits de tolérance,
d’escalade, de dépendance.
- soins -
Nos missions relèvent avant tout de l’évaluation, de
l’information et de la prévention.
L’évaluation concerne la situation spécifique de la personne
liée à l’usage de drogues mais aussi sa situation générale,
globale. Nos investigations visent notamment le cadre
de l’interpellation policière, les substances psychotropes
consommées, l’âge des premières consommations, le
contexte de vie de la personne à cette époque, son parcours
de consommateur, l’évolution des consommations,
le type d’usage actuel, la place et l’importance des
consommations dans sa vie, le déroulement de sa scolarité
ou de sa vie professionnelle, ses situations familiale,
sociale ou relationnelle et les conséquences néfastes des
consommations sur elle-même et dans sa vie.
missions
“ Nos
relèvent
avant tout de
l’évaluation, de
l’information et
de la prévention.
”
Le questionnement traite des rôles, des fonctions remplies
par les drogues mais traite également des motivations qui
amènent une personne à consommer, ou encore, du contexte
21
à la loi ; il amène la personne à réfléchir sur les effets et
les dommages encourus (pour sa santé, pour sa liberté,
pour son avenir...), sur les phénomènes dits de tolérance,
d’escalade, de dépendance.
- soins -
“
La rencontre avec
un professionnel
est assurément une
situation inédite et
singulière pour le
consommateur en ce
qu’il est invité à devoir
parler de lui, de sa vie,
et surtout de certaines
de ses conduites plutôt
intimes.
”
Le questionnement traite des rôles, des fonctions remplies
par les drogues mais traite également des motivations qui
amènent une personne à consommer, ou encore, du contexte
des consommations. Quels sont les bénéfices, les motifs
ou les intérêts à recourir à des substances psychotropes, à
répéter leur consommation ? Que recherche la personne
au travers de ses comportements ? Quels sont ses souhaits
et ses réactions depuis son infraction à la législation des
stupéfiants ?
La rencontre avec un professionnel est assurément une
situation inédite et singulière pour le consommateur en ce
qu’il est invité à devoir parler de lui, de sa vie, et surtout
de certaines de ses conduites plutôt intimes : son usage de
drogues, son rapport aux drogues.
Prévenir, c’est permettre à la personne d’éviter les pièges de
l’abus et de la dépendance, d’éviter ou de réduire au mieux
les risques ; c’est aussi l’aider à prendre conscience de sa
situation et de ses conduites, l’aider à acquérir un savoir,
nécessaire à la fois pour son autonomie et pour ses choix
futurs, l’aider à mieux comprendre ses attitudes, à définir
ses priorités ; et bien sûr, l’aider à parler de ce qui ne va
pas (...ses doutes, ses préoccupations, ses difficultés, ses
problèmes, ses souffrances).
Rappelons que la plupart des consommateurs que nous
recevons dans le cadre des procédures de classement sous
conditions présentent un usage dit « à risques », c’est-à-dire
un usage potentiellement à risques, un usage qui n’est pas
encore problématique.
Dans tous les cas, la personne est informée des aides ou des
solutions qui existent.
∫ Grégory MOUSSELLE
Psychologue clinicien
22
CSAPA la santoline
Principaux chiffres
Traitements de substitution (%)
File active du CSAPA
Aucun
20,69%
Méthadone
29
33
65,52%
en unité principale
Personnes
accueillies
24 hommes et 5 femmes
4
Subutex
13,79%
en appartement
Relais - 4 hommes
Origine géographique (%)
Moyenne d’âge = 28,2 ans
Non précisé
3,46%
nuitées
41,39%
Produit de prédilection (%)
Moyenne brute des
séjours (jours) = 106
Taux
d’occupation de
l’unité principale
55,15%
Hors région
452
en appartement
Relais
75,58%
Bourgogne
en unité principale
Cocaïne
68,48%
6,9%
Alcool
20,68%
Taux
d’occupation de
l’appartement
relais
Mode de consommation (%)
Opiacés
72,42%
Fréquence de consommation (%)
Une fois par semaine 3,45%
Injection
Non réponse
- soins -
2399
1947
24,14%
10%
Une fois par mois 6,9%
Non réponse
2 à 6 fois par semaine
10,34%
3,45%
Sniff
Inhalation
/fumée
10,69%
31,03%
Tous les
jours
75,86%
Ingestion
24,14%
23
CSAPA la santoline

Atelier psychocorporel
Depuis le mois d’avril 2010, des séances psychocorporelles ont été proposées
toutes les 2 à 3 semaines, le mercredi après-midi de 13h30 à 15h30.
L’ensemble des résidents est convié à y participer.
Les séances sont animées par Catherine, secondée par Yvan, afin d’intégrer
cet atelier à la cohérence de l’ensemble des activités de la Santoline (la
psychomotricienne ne participant pas au quotidien du centre).
Les objectifs :
• Mieux percevoir son corps, développer un potentiel
d’activité et de mouvement intégré, calme, économique
et équilibré,
• Eveiller la dimension intérieure de l’être où tout le corps
devient rythme, musique et vibration,
- soins -
• Permettre à l’énergie de faire émerger des mouvements
qui facilitent l’épanouissement,
• Dissoudre les blocages pour permettre à chacun de
retrouver sa capacité à ressentir, à réagir, à exister,
• (Re) connecter une confiance en soi,
• Prendre le temps d’être en contact, en relation avec soi et
avec les autres dans le plaisir, l’osé,
• Et tout ce qui est décrit plus haut
(séances psychocorporelles).
“
J’expérimente la confiance
...je bascule en avant,
en arrière, des mains
bienveillantes sont là et
assurent quand la loi de
l’équilibre est dépassée.
Je réapprends la confiance.
24
”
Le déroulement d’une séance
et ce que peut vivre un participant :
• Le lieu : Yvan s’assure que la salle polyvalente est aérée 1h
avant la séance et rangée, propre, afin de libérer un espace
maximum pour les évolutions du groupe.
• La présence d’Yvan : la participation d’Yvan est importante.
Il sollicite si besoin, accompagne, recadre. Toujours prêt,
enthousiaste à vivre la séance, la motivation d’Yvan facilite
la participation de chacun. Il montre qu’il est possible d’aller
explorer un peu plus dans les postures, les mouvements,
quelles que soient les difficultés du moment et de s’enrichir
du vécu de la séance.
• Recentrage : méditation accompagnée = travail de l’attention = se sentir être là.
Il s’agit de suivre les indications et alors : « Ayant choisi
mon tapis (couleurs variées), je m’assois confortablement
et je garde la posture immobile. Je m’apaise et apprécie
la détente qui s’installe. Mon attention se porte sur mes
sensations… oui mais ce n’est pas si simple, j’ai bien envie de
bouger, comme je le fais d’habitude. Petit rappel à l’ordre,
je continue à être observateur de ce qui se passe en moi. Et
maintenant je suis attentif à ma respiration et sans modifier
son rythme, j’observe, je poursuis cette expérience de ma
réalité : c’est le retour à « la maison ». Je vais, dans cette
disponibilité, goûter la mise en mouvement. »
• Mise en « fluidité » : mouvements d’étirements et de
coordination en conscience, soutenus par la musique.
« Je ressens la musique diffusée comme un bain sonore qui
invite au mouvement. Avec le Do-In, je ressens sous mes
mains ma réalité corporelle, des tensions se lâchent et, en
même temps, je sens que ça dynamise, vivifie chaque partie
de mon corps, je suis concrètement, entièrement là. Les
pieds sur terre, dans mon axe, ancrée dans le réel ».
• Mouvements dynamiques : travail du rythme et du lâcher
prise. « Et là, dans ce moment dynamique, la musique plus
rythmée me propose de lâcher encore mes tensions, mes
habitudes. Grâce aux autres, je me permets, moi aussi j’ose
l’expression plus libre. Puis je tourne, en restant centré et
axé.»
• L’entraide : évoluer ensemble (à 2, 3 ou +) = accompagnement au lâcher prise.
« Et maintenant j’expérimente la confiance, accompagné
pour expérimenter plus loin mon lâcher prise, comme par
exemple quand je bascule en avant, en arrière et que des
mains bienveillantes sont là et assurent quand la loi de
l’équilibre est dépassée. Je réapprends la confiance ».
• Relaxation : intégration.
« Enfin allongé, je me détends et je digère tout ce vécu, ces
ressentis. J’apprécie le «flottement» agréable tout en étant
éveillé, conscient de mon environnement, en lien avec le
groupe « d’êtres vivants ».
• Verbalisation : le ressenti de la séance.
« Je peux poser quelques mots sur mes perceptions. »
Et de permettre des prolongements au quotidien de ces
expériences, de cette mise en «sens».
Les observations :
• Ambiance détendue et ludique
• Participation dans la confiance et le plaisir
• Contact relativement facile entre participants et respect
• Quelques moments de retrait de certains et temps
d’observation puis reprise de la pratique
• Prise de conscience des tensions, des peurs
• Satisfaction à dépasser certains blocages
- soins -
• Poser les règles :
- 2h ensemble dans la salle, avec une petite pause en
milieu de séance (pour les besoins de base).
- respect de soi et des autres : ne pas se faire mal, ne
pas faire mal aux autres, ne pas se juger, ne pas juger les
autres.
- participer aux propositions dans la limite de ses
possibilités.
Conclusion :
10 séances en 2010, d’avril à décembre.
3 à 7 participants par séance.
∫ Catherine CRAMPON
Psychomotricienne
∫ Yvan KULISZ
Animateur socio-éducatif
25
CSAPA la santoline

Les ateliers d’éducation à la santé
Les ateliers d’éducation à la santé ont pour objectifs de
veiller au mieux-être de nos résidents, de contribuer à leur
réussite dans leur démarche de soin, de les accompagner
dans la construction de leur personnalité, qu’elle soit
individuelle, collective ou sociale.
Les actions d’éducation à la santé proposées à la Santoline
visent à rendre le résident responsable, autonome, acteur
de prévention et acteur de sa santé.
Ces actions consistent à :
- soins -
• Informer la population sur les hépatites B et C, sur le Virus
de l’Immunodéficience Humaine (VIH), sur les Infections
Sexuellement Transmissibles (IST), sur les méfaits du
tabac…, ceci par le biais, notamment, de supports vidéos.
• Motiver et aider la population à adopter des changements
de comportements favorisant le bien-être, à retrouver une
hygiène de vie (retrouver par exemple un rythme régulier
de sommeil, une hygiène corporelle dont on rappelle les
règles), à savoir préparer des repas et manger de manière
équilibrée...
• Prévenir les comportements à risques consécutifs à la
prise d’alcool et / ou de cannabis, notamment au regard
de la conduite automobile.
• Permettre aux résidents d’exprimer leurs représentations
de la santé par des mots, des dessins, la peinture.
Il s’agira aussi de développer une dynamique d’éducation
à la santé afin de favoriser la mise en commun des
compétences de l’ensemble des partenaires extérieurs
tels que SOS Hépatites, la Croix Rouge Française, le Centre
de Planification Familiale, la Caisse Primaire d’Assurance
Maladie de Côte-d’Or (notamment son service d’éducation
à la santé), le COmité Départemental d’Education à la Santé
(CODES).
“
Les ateliers proposés
s’inscrivent dans
une perspective
d’éducation globale
et d’apprentissage
de la citoyenneté
qui promeut une
vision positive de la
santé et se traduit
par une valorisation
des capacités des
résidents et par leur
participation à la vie de
l’établissement.
”
Les ateliers proposés s’inscrivent dans une perspective
d’éducation globale et d’apprentissage de la citoyenneté
qui promeut une vision positive de la santé et se traduit
par une valorisation des capacités des résidents et par leur
participation à la vie de l’établissement.
Actuellement, la santé fait plutôt référence à une
recherche de mieux-être ; la Charte d’Ottawa de 1986
stipule d’ailleurs qu’il s’agit d’une : « mesure dans laquelle
un groupe ou un individu peut, d’une part réaliser ses
ambitions et satisfaire ses besoins et, d’autre part, évoluer
avec le milieu ou s’adapter à celui-ci… »
26
∫ Cathy FURLAN
Aide médico-psychologique
CSAPA la santoline
Le portefeuille des compétences et l’insertion professionnelle
Le portefeuille des compétences
Dans le cadre des activités techniques proposées à la
Santoline, le résident qui désire retrouver le sens de l’effort
au travail et le rythme qui l’accompagne, se voit impliqué
dans divers travaux, de natures différentes (jardinage,
bricolage, peinture, nettoyage, entretien des véhicules…).
Ces travaux, proposés au départ selon les goûts et
compétences de chacun, sont encadrés et tiennent toujours
compte des problématiques individuelles.
Le but de ces activités de travail est de redynamiser l’usager,
de parvenir à le valoriser dans ses réalisations et ses efforts,
de le responsabiliser et de lui permettre d’acquérir un
savoir-faire tout comme un savoir-être.
Pour suivre la progression du résident dans les activités
techniques, il est mis en place des fiches d’évaluation par
thème de travail. A chaque thème correspondent diverses
tâches et compétences qui s’acquerront progressivement
pendant le séjour du résident à la Santoline.
“ la procédure de
prise en charge
des résidents a
évolué.
”
- soins -
Depuis la transformation des Centres Spécialisés de Soins aux
Toxicomanes (CSST) en Centres de Soins, d’Accompagnement
et de Prévention en Addictologie (CSAPA) la procédure de
prise en charge des résidents a évolué avec, notamment,
l’institution du Document Individuel de Prise En Charge
(DIPEC) dont l’objectif est de suivre l’évolution des
demandes et attentes du bénéficiaire et l’accompagnement
mis en place pour faire aboutir ces dernières.
Il existe un responsable d’activité par thème qui va, au fil
du temps, évaluer les acquis de l’usager, tant au niveau
des compétences techniques qu’au niveau des qualités
individuelles face au travail (respect des horaires, des
consignes, sens de l’organisation, rapidité d’exécution, prise
d’initiatives, gestion du rythme de travail et des délais).
La synthèse des informations recueillies aidera petit à petit
le résident à prendre conscience de sa valeur, de ses atouts
et participera à la mise en place du projet professionnel ou
de formation de ce dernier.
27
L’insertion professionnelle
au CSAPA la Santoline
Les usagers reçus au CSAPA la Santoline ont tous des profils
différents. Certains ont un emploi, d’autres sont au chômage,
d’autres encore souhaitent se former ou se réorienter.
En tant qu’éducateurs nous nous devons de proposer aux
personnes en difficulté l’opportunité d’une réinsertion
professionnelle. Cette dernière, cependant, ne pourra pas
s’initialiser avant le deuxième, voire le troisième mois de
la prise en charge du résident, selon l’avancement de sa
démarche de soin, laquelle est régulièrement évaluée par
l’équipe pluridisciplinaire de la structure.
S’il s’avère que le résident est en capacité d’entreprendre
un projet d’insertion professionnelle, son référent aura tout
d’abord la charge de l’orienter vers le Centre d’Information
et d’Orientation de Dijon afin qu’un inventaire de ses
compétences soit fait et qu’il choisisse une formation
qualifiante en correspondance avec son profil et ses
attentes.
- soins -
Dans un même temps, le résident aura la possibilité
d’accéder, via Internet, aux fiches métiers de Pôle Emploi
et du Centre d’Information Documentation Jeunesse. Nous
l’aiderons à se familiariser avec les procédures informatiques
pour obtenir les renseignements souhaités (numéro
d’identifiant, code confidentiel, code Rome) et apprendre à
chercher selon les bassins d’emploi, les métiers émergents,
les secteurs porteurs d’emplois.
Notre rôle consistera également à apprendre au résident
à construire un curriculum vitae qui saura mettre en
avant ses expériences professionnelles (postes occupés,
missions confiées, durées de ces dernières, références
des entreprises…), ses formations, ses centres d’intérêt et
motivations. Selon l’objectif recherché, ledit curriculum
vitae sera « chronologique » (il reprendra le parcours de
l’accueilli, des évènements les plus récents aux plus anciens
pour cibler des emplois divers) ou « métier » (il mettra en
évidence les compétences spécifiques du résident au regard
d’un emploi précis afin que l’employeur puisse rapidement
juger du savoir-faire par rapport aux missions à remplir).
“
Les usagers reçus au
CSAPA La Santoline
ont tous des profils
différents.
”
Nous travaillerons également ensemble à la rédaction d’une
lettre de motivation qui sera jointe au curriculum vitae et
qui mentionnera les expériences et les qualités du résident
au regard du poste ciblé. Cette lettre de motivation devra
être travaillée pour répondre aux besoins d’une candidature
spontanée ou d’une réponse à une offre d’emploi ou de
formation spécifique.
Enfin, nous insisterons sur les préparatifs à l’entretien
d’embauche. Un travail écrit sera déjà réalisé par le résident
afin de répertorier les questions les plus fréquentes
auxquelles il doit s’attendre (parlez-moi de vous, comment
vous jugez-vous ?, quels sont vos principaux défauts,
vos principales qualités ?). Il devra réfléchir ensuite aux
réponses possibles visant à ce que ces dernières ne soient
pas pénalisantes. Une fois cette étape réalisée, nous
procèderons à des exercices de mise en situation.
Dans toutes ses démarches le résident sera accompagné.
Son emploi du temps à la Santoline sera, si besoin, aménagé
pour faciliter au maximum cette réinsertion et le travail à
réaliser. Par ailleurs, chacune des démarches effectuées
par le résident fera l’objet d’une évaluation, d’un éventuel
réajustement et d’un soutien individualisé.
∫ Yvon COUCHET
éducateur technique
28
R é d u c t i on
des risques
• Chiffres
•B
ilan d’activité du CAARUD Céline ROBLET et Didier REGIS
• « Etude de cas » par le CAARUD
• Programme d’échange de seringues
best of
Les principaux chiffres
“
le CAARUD a
conçu un annuaire
répertoriant les
différentes villes
inscrites dans le PES.
”
“
Caarud - Bilan d’activité
”
2/3
Caarud - Bilan d’activité
des RDV fixés par les
usagers se situent à
Dijon
1/3
des RDV fixés à
l’extérieur de Dijon
Caarud - Bilan d’activité
“
Les usagers ont la possibilité,
en fonction de leur mobilité et
de leur disponibilité horaire,
de rencontrer le personnel
du CAARUD en dehors des
permanences, sur le lieu de leur
choix, partout en Côte-d’Or.
“
Depuis 2005, on constate une
évolution croissante de
l’activité du programme et
notamment depuis 2009 avec
l’arrivée de 20 nouvelles
pharmacies (16 villes
différentes) qui sont venues
agrandir le réseau.
”
Nous sommes amenés à
rencontrer des personnes
d’univers et de classes sociales
différents.
”
Caarud - étude de cas
Programme d’échange
de Seringues de Côte-d’Or - Chiffres
CAARUD
Chiffres
File active du CAARUD
Personnes
rencontrées
Soit +22 %
par rapport à 2009
Matériel échangé
118
hommes
31
femmes
2009
2010
2009
2010
Roule ta paille
133
428
Sur la scène festive
Nombre de passages
87
79
Sérum physiologique
195
557
Seringues 1 cc
556
4270
Sur les permanences
camping-car
2
15
Seringues 2 cc
16
328
Sur CAARUD mobile
58
169
Eau ppi
410
3053
14
32
Stéricup®
271
2981
Sur la permanence
CAARUD/AIDES
Stérifilt®
492
2063
Sur le travail de rue
14
14
Gel mains
59
178
Entretiens téléphoniques
0
36
Kit hygiène
2
70
Kits distribués
133
254
Acide citrique
135
557
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
149
31
CAARUD
Bilan d’activité
I / Pharmacies et Programme d’Echange de Seringues (PES)
Les pharmacies sont les partenaires privilégiés pour assurer localement le relais du CAARUD
en matière de réduction des risques. Leur action est complémentaire de celle du CAARUD.
Au sein du CAARUD, les actions menées avec les pharmacies dans le cadre du PES ont consisté à :
• Développer le programme d’échange des seringues auprès des pharmacies,
• Accompagner la mise en place du dispositif avec les pharmacies adhérentes,
• Mettre en place des actions communes de réduction des risques,
• A mieux diffuser l’information sur les différents points d’échange des seringues ainsi que sur le CAARUD.
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
1) Promotion du programme
d’échange de seringues en Côte-d’Or
Points d’échanges de Côte-d’Or (vue générale)
Le CAARUD a continué de développer son partenariat avec
les pharmacies afin de couvrir le département et d’assurer
un relais complémentaire à ses actions.
3 nouvelles pharmacies (Chevigny-St-Sauveur, Longvic,
Saint-Apollinaire) se sont positionnées positivement,
s’ajoutant aux 41 existantes.
Au total 44 pharmacies sont donc inscrites actuellement
dans le PES sur 19 villes, couvrant géographiquement
l’ensemble de la Côte-d’Or (Dijon et l’agglomération, Saulieu,
Semur-en-Auxois, Châtillon-sur-Seine, Venarey-Lès-Laumes,
Pouilly-en-Auxois, Montbard, Is-sur-Tille, Mirebeau, Genlis,
Auxonne, Saint-Jean-de-Losne, Seurre, Beaune).
2) Partenariat CAARUD et pharmacies
Le CAARUD accompagne les équipes des officines participant
au PES, tant lors de la mise en place du programme que lors
d’un suivi régulier du dispositif.
Le but est de développer un programme de qualité dans
l’accueil, l’écoute et l’information qui sera délivrée aux
usagers.
Les pharmacies jouent un rôle précieux de repérage
des besoins auprès des usagers, conduisant à leur
orientation vers le CAARUD afin d’assurer une continuité
d’accompagnement efficiente et complémentaire pour la
réduction des risques.
2 usagers
dirigés vers le
CAARUD par les
pharmacies
32
9 usagers
rencontrés via l’action
de présentation de
l’acide citrique.
3 usagers
rencontrés lors de la
semaine de présence à
l’officine de Beaune.
3) Mise en place d’actions
communes de réduction des risques
• Le Stérifilt®
Suite aux demi-journées de présentation du Stérifilt® lors
des mois de mai et juin 2009, le CAARUD s’est associé à
l’étude menée par Apothicom, en diffusant gratuitement le
Stérifilt® au sein des officines durant six mois.
14 pharmacies ont accepté de participer à l’opération dont
5 hors Dijon.
10000 Stérifilts® ont pu être ainsi donnés aux usagers afin
de s’approprier l’outil.
Pour sa deuxième année d’action de réduction des risques
au sein des officines, le CAARUD a choisi d’aborder le thème
de la solubilisation des produits. Durant des demi-journées
au cours des mois de mai et juin 2010, le CAARUD a présenté
les avantages de l’acide citrique*.
9 personnes ont été rencontrées au sein de 7 pharmacies
différentes.
Afin de toucher plus efficacement les usagers fréquentant
les pharmacies, le CAARUD fournit gratuitement des sachets
d’acide citrique, sur une durée de 3 mois, au sein de 14
pharmacies participantes, dont 9 hors de Dijon.
• Semaine dans une pharmacie à Beaune
Suite à l’invitation d’une pharmacie, le CAARUD a repris
durant une semaine complète le programme d’échange de
seringues.
Les objectifs étaient :
- De familiariser le CAARUD auprès des usagers
et des salariés de l’officine.
- Présenter l’ensemble du matériel mis
à disposition par le CAARUD.
-D
’échanger autour des pratiques de consommation.
le saviez-vous ?
Le Stérifilt® est un filtre,
adaptable sur tous
les types de seringues,
prévenant les risques
d’embolie, d’infection…
Il est plus efficace que
le coton au niveau du
filtrage des particules.
L’acide citrique est
conditionné en sachet
stérile de 100 mg. Il permet
une meilleure dissolution
de l’héroïne brune et du
crack et prévient les
risques d’embolies.
3 Personnes différentes ont pu être ainsi accueillies.
4) Mise en réseau des pharmacies participant au PES de Côte-d’Or
Dans un souci d’efficacité du programme, le CAARUD tend vers une articulation cohérente des points d’échanges.
• Actions de communication
- Une carte informatique indiquant les différents points
d’échange a été mise à disposition des professionnels,
permettant de relayer l’information auprès des usagers.
- Par souci d’une plus grande efficacité, le CAARUD a conçu
un annuaire répertoriant les différentes villes inscrites dans
le PES. Les usagers peuvent le trouver dans les pharmacies
du dispositif ainsi que dans les établissements partenaires
du CAARUD (AIDES, CSAPA, SDAT...).
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
• L’acide citrique
“
le CAARUD a
conçu un annuaire
répertoriant les
différentes villes
inscrites dans le PES.
”
33
54 personnes
ont participé à la
rencontre du 15 mars
2010
• Soirée du 15 mars 2010
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
Le CAARUD a organisé une rencontre avec la collaboration
du laboratoire BOUCHARA-RECORDATI pour les pharmaciens
du PES et différents professionnels de santé.
Les objectifs principaux étaient de :
- F amiliariser les salariés des officines avec
la notion de Réduction Des Risques (RDR).
-D
e connaître les actions du CAARUD
pour favoriser un meilleur relais.
-D
e rendre compte des différentes actions communes
(Stérifilt®, développement et modalités du PES, étude
de satisfaction...).
• Étude de satisfaction
Sur une période s’étalant d’avril à août 2009, le CAARUD a
réalisé avec les officines une étude de satisfaction du PES
auprès des usagers. Suite à une analyse réalisée en 2010, les
usagers ont mis en avant une qualité d’accueil (anonymat,
neutralité, discrétion...) et d’écoute (informations sur les
structures de soins) au sein des pharmacies. Cette étude fait
également ressortir que 60 % des personnes interrogées ne
connaissent pas le CAARUD et que 48 % d’entre elles seraient
favorables à la rencontre d’un des membres du CAARUD.
Les usagers mettent en avant un désir plus conséquent
d’information sur la réduction des risques en lien avec leurs
pratiques.
II / CAARUD et suivi des usagers
1) Permanences fixes
Parmi les différents modes possibles de rencontre, le
CAARUD propose des lieux d’accueil hebdomadaire fixes,
soit au sein du camping-car, soit au sein des locaux de la
délégation AIDES Dijon.
• Permanences camping-car
A Beaune :
Suite à la demande de certains usagers, le CAARUD a mis
en place un accueil sur le grand parking de la gare, tous les
lundis, de 17h à 19h. Celui-ci a été effectif de mai à juillet
2010.
Sur les 10 permanences tenues, 4 personnes différentes se
sont présentées. Au total, cela a représenté 11 passages.
Pour des raisons organisationnelles, la permanence a été
suspendue.
A Dijon :
Après différents échanges avec les professionnels et pour
être au plus près des besoins des usagers, le CAARUD a mis
en place deux nouvelles permanences à Dijon.
Les personnes peuvent rencontrer le personnel du CAARUD
les lundis, de 10h à 11h30, au quai Bernard et les mercredis,
de 15h à 16h30, rue du 26ème Dragons.
2 usagers différents se sont présentés pour un total de 4
passages, sur les 14 permanences tenues.
34
Permanence à AIDES :
Cette permanence se tient dans un lieu fixe ce qui en facilite
l’accès et permet aux usagers d’identifier et de localiser le
CAARUD au sein de la ville de Dijon.
Menée en partenariat dans les locaux de AIDES, elle
permet d’apporter un plateau technique de compétences
complémentaires. Elle facilite la préservation de l’anonymat
des usagers de drogues lors de l’accès au CAARUD.
Sur toutes les permanences tenues, 10 usagers différents
ont été accueillis. Au total, cela a représenté 32 passages.
Les permanences ont été effectives de janvier à juillet 2010.
Pour des problèmes matériels et logistiques (déménagement
de la délégation AIDES dans de nouveaux locaux...), la
permanence a été arrêtée pendant 6 mois.
Mais la permanence CAARUD-AIDES ouvre à nouveau ses
portes depuis janvier 2011, 12 rue général Delaborde à
Dijon, les jeudis, de 16h à 20h.
Sur les 7 permanences
tenues au quai Bernard,
3 ont été fréquentées.
Sur les 7 permanences
tenues rue du 26ème
Dragon, aucune n’a été
fréquentée.
2) Le CAARUD mobile
• Scène festive
La présence du CAARUD au sein des festivals, concerts…,
permet de mener des actions de réduction des risques au
plus près des pratiques des usagers.
Elle présente par ailleurs de nombreux intérêts stratégiques
comme ceux de créer du lien, d’observer les pratiques
émergentes… Elle permet également de faire évoluer les
représentations auprès d’un public non consommateur.
“
Les usagers ont la
possibilité, en fonction
de leur mobilité et
de leur disponibilité
horaire, de rencontrer
le personnel du
CAARUD en dehors des
permanences, sur le lieu
de leur choix, partout
en Côte-d’Or.
”
Durant l’année 2010, 15 dates sur 8 sites ont été retenues
(Festival des Tanneries à Dijon ; Festival de Bèze ; La Vapeur ;
Festival des sauterelles vertes d’Agey ; Festival des carrières
de Nantoux ; Festival d’Is-sur-Tille, Concert Rap au skate
parc ; Festival des Arts du Soleil à Saulieu).
Les festivals d’Agey, de Bèze et de Saulieu se sont déroulés
en partenariat avec AIDES.
Au total 79 personnes usagères ont été ainsi rencontrées
lors des différents stands organisés par le CAARUD.
• Le travail de rue
Le CAARUD intervient, depuis octobre 2010, en partenariat
avec ACCOR Centre Ville, dans les rues de Dijon. Cette
action conjointe permet de dédramatiser le CAARUD et d’en
faciliter l’identification. Les 9 sorties dans le cadre du travail
de rue, ont permis de rencontrer 11 usagers différents.
• Entretiens téléphoniques
L’équipe a eu 36 entretiens téléphoniques avec 13
personnes à visées diverses (relations d’aide, demandes de
renseignements et de conseils...).
Il s’agit là d’un phénomène émergent dans l’activité du
CAARUD.
70 %
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
Le camping-car permet une prospection géographique plus
importante du territoire côte-d’orien, un travail de proximité
avec les usagers et une flexibilité plus grande.
Les usagers ont la possibilité, en fonction de leur mobilité
et de leur disponibilité horaire, de rencontrer le personnel
du CAARUD en dehors des permanences, sur le lieu de leur
choix, partout en Côte-d’Or.
des interventions
en milieu festif sont
réalisés avec
le camping-car
35
2/3
• Sur rendez-vous
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
Au total, pour l’année 2010, le CAARUD a mis en place des
suivis auprès de 53 usagers qui ont connu le dispositif :
- S oit par le biais des différents partenaires (pharmacies,
CSAPA, ACODEGE, ACCOR ETE…).
- S oit par les actions de proximité (travail de rue,
présentation de l’acide citrique au sein des officines,
scènes festives).
- Ou encore par le bouche-à-oreille.
Le CAARUD mobile a ainsi effectué 107 sorties sur rendezvous.
Parmi celles-ci :
-3
0 furent à l’extérieur de Dijon (Beaune, Saulieu,
Nuits-Saint-Georges, Quincey...).
-7
7 furent à Dijon où la rencontre a eu lieu dans des
sites très différents, définis au préalable avec l’usager :
bars, domiciles, rues, camping-car…
55 passages se sont déroulés au sein du camping-car, et 48
au domicile des usagers.
des RDV fixés
2) Partenariat CSAPA Tivoli - CAARUD
IV / CREATION D’OUTILS
Dans le but d’optimiser le travail de terrain et de mieux faire
connaître le CAARUD, un certain nombre de documents et
autres supports d’information ont été développés.
1) Outils de réduction des risques :
→ Optimisation du carnet «Roule ta paille».
→ Développement du matériel de réduction des risques
(garrot clip, broyeur...).
→ Sachet individuel Stérifilt® avec dépliant explicatif.
→ Carte explicative de l’utilisation de l’acide citrique.
2) Outils de communication :
→ Plaquette CAARUD.
→ Maquette d’un livret « traitements de substitution aux
opiacés à l’intention des usagers » (en cours).
→ Affiche et carte CAARUD.
→ Autocollants CAARUD apposés sur les Kit +.
3) Commission de coordination
régionale de lutte contre l’infection au
VIH (COREVIH)
Depuis fin 2009, le CAARUD participe aux réunions de cette
commission, plus particulièrement au sous-groupe « milieu
pénitentiaire», qui réunit de nombreux acteurs (UCSA,
CDAG, SMPR, AIDES...).
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
Le CAARUD et le CSAPA Tivoli sont deux centres
complémentaires de la SEDAP.
Le besoin d’une articulation plus étroite se fait ressentir,
en lien avec une population commune (personnes
ambivalentes, en situation de rechute ou de faux pas,
consommant occasionnellement en parallèle d’un
traitement de substitution aux opiacés (TSO) ou détournant
leur TSO...).
Le rapprochement prévu entre le CAARUD et le CSAPA
Tivoli vise la cohérence et l’harmonisation des pratiques
de chaque centre afin de rendre plus efficace les actions
menées auprès des usagers.
Un groupe de réflexion s’est mis en place pour en déterminer
les modalités (communication, orientation, secret partagé...)
37
V / FORMATION
Échanges avec des professionnels du secteur
Plusieurs professionnels de la réduction des risques ont été
rencontrés afin de bénéficier de leur expérience de terrain :
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
→ Colloque organisé par l’AFR à Paris sur 2 jours.
→ S éjour d’échange avec l’association CONTACT en Suisse
(Bienne).
→ E ntretien avec les CAARUD de Metz et de Lens dans le
cadre du rapprochement CAARUD-CSAPA.
conclusion
Durant cette année de fonctionnement, les deux professionnels en charge du
développement du CAARUD, ont rencontré, 149 usagers différents (dont 40
usagers ont été contactés plusieurs fois contre 14 en 2009).
Le nombre total de passages s’élève à 345 dont 266 passages hors du cadre festif.
Le CAARUD, au regard de l’année 2009, a doublé son activité d’ensemble. Le
nombre de passages hors cadre festif a été multiplié par quatre.
Le nombre de seringues fournies a été multiplié par 9,5 par rapport à 2009.
Le CAARUD a observé un nouveau besoin de la part d’usagers fumeurs de « cocaïne
base ».
D’autres projets moteurs restent à développer et à affirmer (coordination régionale
des CAARUD, renforcement des articulations entre les différents professionnels du
réseau, développement d’ateliers de réduction des risques, développement des
supports de réduction des risques, accueil spécifique des femmes…).
∫ Céline ROBLET
Monitrice-éducatrice
∫ Didier REGIS
Infirmier DE
38
CAARUD
« Etude de cas »
Voici l’exemple de la situation d’une personne que nous
avons rencontrée au sein du camping-car du CAARUD :
Yves est un homme de 42 ans. Il nous a contactés suite à
une conversation avec sa pharmacienne qui lui a présenté le
dispositif du CAARUD et donné nos coordonnées. Suite à son
appel, nous avons pu convenir d’un rendez-vous lors duquel
Yves nous a exposé ses inquiétudes quant à son épouse.
Selon lui, elle se met en danger et expose son corps à des
lésions par l’injection de son traitement de substitution, le
Subutex®. Au cours de cet entretien, nous avons échangé
sur les problèmes de communication au sein de son couple
et nous lui avons présenté le matériel de réduction des
risques que nous avons à disposition.
Par la suite, il nous a révélé que lui aussi s’injectait son
traitement et, au cours de nos entretiens hebdomadaires,
nous avons pu aborder ses pratiques de consommation, son
utilisation du matériel de réduction des risques, sa relation
conflictuelle avec sa femme, sa perte d’emploi. Nous avons
eu du mal à aborder le sujet de sa situation financière qui,
selon lui, n’était pas problématique.
Après un mois d’échanges, nous avons rencontré sa femme,
Lorène, avec qui nous avons parlé de leur parcours, de leur
mariage, de leur séjour en prison et de son emploi.
“
“
Nous sommes amenés à
rencontrer des personnes
d’univers et de classes
sociales différents.
”
Nous avons également
introduit des alternatives
possibles à leur mode
de consommation :
réduction de l’injection,
initialisation à la
méthadone…
Lors de notre deuxième rencontre, Lorène, plus en confiance,
nous a montré les lésions occasionnées par les injections
sur ses bras et ses jambes. Elle nous a révélé que ses
problèmes d’œdèmes et les marques visibles sur son corps
la poussaient à rester couverte en été par crainte du regard
des autres. Elle s’est confiée sur son manque d’estime de soi,
sur son histoire dans la toxicomanie et de la stigmatisation
dont elle est victime de la part des habitants de la ville où
elle réside. Durant nos rencontres, Yves et Lorène ont pu
établir un début de communication et d’écoute mutuelle ; le
dialogue était habituellement difficile dans le couple. Ils ont
pu exprimer leurs inquiétudes de façon pacifiée.
Nous avons échangé avec le couple sur leurs pratiques de
consommation, l’importance qu’ils accordent au geste de
l’injection et leur difficulté à l’abandonner. Cela nous a
permis d’aborder, de façon plus approfondie, les risques liés
aux modes de prise de substances ainsi que de présenter
les outils appropriés à une moindre prise de risques. Nous
avons également introduit des alternatives possibles à
leur mode de consommation : réduction de l’injection,
initialisation à la méthadone…
Au fur et à mesure de nos rendez-vous, Yves nous a confié
qu’ils avaient des dettes et qu’ils ne parvenaient pas à s’en
sortir financièrement. Nous en avons discuté avec Lorène
qui gère l’argent du couple et nous leur avons proposé notre
aide pour faire un état des lieux de leur situation financière.
Ils ont finalement accepté, après deux mois de discussion
sur le sujet et suite à des menaces de fermeture de leur
compteur de gaz.
Nous avons entrepris de trier une multitude de documents
(factures, cartes postales, prospectus, fiches de salaire,
lettres d’huissiers…) et de courriers non ouverts depuis
2008.
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
Le CAARUD, créé depuis 2008, commence à se faire
connaître auprès des usagers de drogues à travers différents
partenariats et par le bouche-à-oreille. Nous sommes
amenés à rencontrer des personnes d’univers et de classes
sociales différents.
”
39
Programme d’échange
de Seringues de Côte-d’Or
Chiffres
évolution du dispositif
entre 2000 et 2010
100000
90000
80000
79340
70000
57280
60000
71848
59031
44387
45975
40630
30000
30628
20000
10000
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
Année 2009
Année 2010
Dijon et son agglomération
56 496 seringues
62 640 seringues
Beaune
13 344 seringues
9 024 seringues
Seurre
240 seringues
240 seringues
Auxonne
624 seringues
720 seringues
Is-sur-Tille
240 seringues
96 seringues
Genlis
576 seringues
1 056 seringues
Semur-en-Auxois
192 seringues
336 seringues
Venarey-les-Laumes
96 seringues
48 seringues
Saulieu
96 seringues
192 seringues
Châtillon-sur-Seine
48 seringues
0 seringues
Montbard
96 seringues
432 Seringues
Saint-Jean-de-Losne
96 seringues
0 seringues
Mirebeau-sur-Bèze
96 seringues
96 seringues
Pouilly-en-Auxois
96 seringues
Nuits-Saint-Georges
Livraisons Externes
Total
2006
2007
2008
2009
2010
Le Programme d’Echange de Seringues
(PES) de Côte-d’Or a connu une baisse entre
2003 et 2004 due à des changements de
titulaires dans de nombreuses pharmacies
mais aussi suite à des problèmes de
financements qui ont été réglés par la suite.
Depuis 2005, on constate une évolution
croissante de l’activité du programme et
notamment depuis 2009 avec l’arrivée
de 20 nouvelles pharmacies (16 villes
différentes) qui sont venues agrandir le
réseau.
- R é d u c t i on d e s r i s q u e s -
61150
50000
40000
81474
77477
0 seringues
1 488 seringues
7 004 seringues
5 106 seringues
79 340 seringues
81 474 seringues
41
f o r m at i on
& p r é v e n t i on
• Chiffres de l’activité 2010
• Le Pôle Ressources de Formation et de Prévention
Emmanuel BENOIT et Karine MAIRET
• Citoyens numériques, intervenants
en addictologie - Julien DESBROSSE
• La SEDAP partenaire du colloque
« Addictions et travail, face aux enjeux agissons ! »
Emmanuel BENOIT
• Une boite à outils : « les addictions en entreprise,
les comprendre, les prévenir » - Gérard CAGNI
• Stages de sensibilisation mineurs et majeurs
Jocelyne KÖNIG et Karine MAIRET
• Action de prévention à destination des élèves de
4ème du département de la Côte-d’Or
Gérard CAGNI
best of
Les principaux chiffres
141
interventions
réalisées
“
formation & prévention Chiffres de l’activité 2010
le nombre d’actions en prévention
(stands d’information, débatsconférences, groupes de paroles)
a augmenté de 76 % cette année.
”
Le Pôle Ressources de
Formation et de Prévention (PRFP)
“
Internet aurait généré
700 000 emplois en 15 ans
auxquels il faudrait ajouter
ceux de la téléphonie, du jeu
vidéo, de l’équipement (fibre
optique)...

“
”
Citoyens numériques,
intervenants en addictologie
Le service de santé estime,
pour les PME-PMI de
Côte-d’Or, à 35 millions
d’euros par an le coût des
addictions.
”
Une boîte à outils - «Les addictions en entreprise» Les comprendre, les prévenir
Labellisée par la MILDT
“
Plusieurs études se
rejoignent pour affirmer
que près de 15% à 20% des
accidents professionnels, de
l’absentéisme et des conflits
interpersonnels au travail
sont liés à l’usage d’alcool,
de psychotropes ou de
stupéfiants.
”
La SEDAP partenaire du colloque « Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! »
“
une augmentation significative (par
rapport à la moyenne nationale)
du nombre de jeunes Bourguignons
présentant un usage régulier
d’alcool.
”
Action de prévention - à destination des élèves
de 4ème du département de la Côte-d’Or
formation & prévention
Chiffres de l’activité 2010
Actions de formation
et de prévention
Formation
6
Prévention
39
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Public ciblé par la prévention
Enseignement
141
interventions
réalisées
134
demi-journées
de prévention
Social
30
77
Autres
Etudiants
/élèves
333
2409
Famille
717
(soit 206 heures)
Divers Education
Nationale - 38
Public ciblé par la formation
Médical
3
6
Autres
6
Armée
Social
11
39
16
demi-journées de
formation
Enseignement
(soit 62 heures)
22
Psychologues
2
44
sessions effectuées
2
Stages de sensibilisation aux
dangers de l’usage de produits
stupéfiants à destination des
mineurs
}
12
10
personnes
convoquées
personnes
présentes
Sexe = 10 garçons
Age = de 16 à 20 ans*
* les personnes majeures au moment du
stage ont été condamnées à l’époque de
leur minorité
Stages de sensibilisation aux
dangers de l’usage de produits
stupéfiants à destination des
majeurs
}
121
90
personnes
convoquées
personnes
présentes
Sexe = 90 hommes
Moyenne d’âge = 24 ans
31 dossiers ont été retournés aux Délégués du Procureur faute de
présentation aux stages
Départements
limitrophes
7
Dijon et
agglomération
46
Ouest du
département
4
Origine géographique
des participants
Est du
département
16
Sud du département
17
Bilan qualitatif
Acquisition
de meilleures
connaissances
Situation de votre
comportement d’usage
Acquisition
de meilleures
connaissances des lois
Très satisfaisant
Bon
Moyen
Insuffisant
Total
Des produits stupéfiants
34
45
11
0
90
De la compréhension de leur
dangerosité
31
46
13
0
90
Des comportements d’usage
28
49
13
0
90
De la polyconsommation
22
53
14
1
90
A travers les tests d’évaluation
22
52
16
0
90
Au point de vue de votre
consommation
24
49
13
4
90
sur tabac / alcool
34
38
17
1
90
sur les stupéfiants
35
46
9
0
90
sur la conduite routière et les
stupéfiants
45
35
9
1
90
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
9
45
Le Pôle Ressources de
Formation et de Prévention (PRFP)
“
le nombre d’actions
en prévention (stands
d’information, débatsconférences, groupes de
paroles) a augmenté de
76 % cette année.
”
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Pour être en conformité avec le décret créant les CSAPA, la
SEDAP a été dans l’obligation de restructurer ses moyens
d’intervention en termes de prévention et de formation. Ces
actions devront dorénavant être financées sur des budgets
indépendants de ceux des CSAPA.
Pour répondre à cette contrainte, le président de la SEDAP et
son conseil d’administration ont alors décidé la création d’un
établissement à part entière, mais intégré à l’association : le
pôle ressources de formation et de prévention.
La formalisation et la mise en œuvre de cette décision, ont
été confiées au directeur général et à la secrétaire du PRFP.
A ces fins, un comité scientifique et de pilotage a vu le jour.
Au cours de l’année 2010, cette instance s’est réunie à
plusieurs reprises pour recruter des intervenants, les
sélectionner, valider leur(s) champ(s) et leur(s) niveau(x)
d’intervention. Au final, c’est près d’une vingtaine
d’intervenants qui constituent les ressources humaines du
PRFP de la SEDAP. Reconnus pour leurs compétences en
addictologie et pour leurs approches spécifiques du sujet,
ces intervenants ont un rayon d’action qui va de l’échelon
départemental à l’échelon international pour certains.
Afin de réglementer l’adhésion des intervenants aux
principes éthiques et de fonctionnement du pôle
ressources de formation et de prévention, une charte de
fonctionnement et de bonnes pratiques a été rédigée puis
signée par les formateurs.
Le PRFP a édité sa première plaquette de présentation à
destination des entreprises, afin de proposer ses prestations
concernant la prévention des risques psychosociaux liés
aux addictions. Cette plaquette a fait l’objet d’une diffusion
lors du colloque interrégional organisé par la Caisse
d’Assurance Retraite et de la Santé Au Travail (CARSAT) et la
Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de
la Consommation, du Travail et de l’Emploi (DIRECCTE) en
collaboration avec la SEDAP.
46
Toutefois, cette démarche nécessite une adaptation et une
manière de faire différentes des habitudes traditionnelles
du champ médico-social.
Nos actions peuvent se dérouler en Bourgogne ou dans
les régions limitrophes. Elles enrichissent nos pratiques et
notre savoir-faire.
Pour sa première année de fonctionnement sous cette
forme organisationnelle, le PRFP a obtenu de bons résultats
dont il faut se féliciter.
En effet, le nombre d’actions en prévention (stands
d’information, débats-conférences, groupes de paroles) a
augmenté de 76 % cette année. Le nombre d’interventions
de la part des professionnels du Pôle, pour encadrer, animer
ces actions, a plus que triplé. 2409 élèves et étudiants en
ont bénéficié cette année (augmentation de plus de 100 %),
soit 24 établissements de l’académie de Dijon du second
degré et 4 établissements de l’enseignement supérieur.
Cependant, ces augmentations sont à nuancer puisque
l’on constate de plus en plus d’interventions de type
« information-sensibilisation », de courtes durées et à
destination souvent de plus grandes assemblées. Cellesci ne permettent pas autant d’échanges, voire un même
impact, qu’une action de prévention menée sur du plus
long terme, avec l’investissement et le relais d’une équipe
(parents, élèves, personnels de l’enseignement) au sein de
l’établissement.
Si l’on tient compte de la réorganisation du PRFP et de la
nécessité (afin de répondre aux exigences des Organismes
Paritaires Collecteurs Agréés) de requalifier ce que nous
attribuions autrefois à la « Formation », nous pouvons
considérer que le nombre des formations se maintient
cette année.
“
l’objectif pour nous reste
d’ouvrir nos compétences
à d’autres secteurs, en
proposant des formations
toujours adaptées aux
différents bénéficiaires.
La majorité des bénéficiaires de nos formations est
toujours essentiellement constituée de personnels
d’établissements du secteur médico-social et de
l’enseignement. Soucieux de pouvoir être en capacité
de réagir face à des comportements problématiques, ces
derniers souhaitent avoir des connaissances sur les facteurs
de vulnérabilité et acquérir des compétences, notamment
dans l’accompagnement à l’utilisation des nouveaux outils
interactifs, auxquels leurs jeunes publics sont exposés.
Néanmoins, l’objectif pour nous reste d’ouvrir nos
compétences à d’autres secteurs, en proposant des
formations toujours adaptées aux différents bénéficiaires.
Parmi les 45 actions de formation et de prévention réalisées
cette année par les professionnels du PRFP, dont celles
déjà citées dans le présent bilan (stages de sensibilisations
aux dangers de l’usage de produits stupéfiants majeurs
et mineurs, formations des intervenants de l’action de
prévention à destination des classes de 4ème de la Côted’Or, intervention et animation d’une table ronde lors du
colloque « Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! »
organisé par la DIRECCTE et la CARSAT, actions de prévention
dans les établissements scolaires et actions de formation à
destination des structures médico-sociales) nous pouvons
également ajouter :
• Les modules « addictions », prévus dans le cadre du
programme de préparation à la sortie : ce dispositif du
Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) est
adressé aux détenus en prévision de la création d’un quartier
courte peine à Dijon. Les modules proposés ont pour but de
susciter la réflexion des détenus et d’échanger avec eux sur
les dangerosités d’ordre social, sanitaire et judiciaire liées
aux addictions.
• La continuité du cycle de formation aux addictions sans
substances, initié en 2009 en partenariat avec la Française
Des Jeux (FDJ) et destiné à un « groupe relais » de 15
professionnels de la région, issus principalement du secteur
médico-social : l’objectif visé est l’apport des connaissances
sur la problématique, les moyens de repérer et de faire face
au public concerné mais aussi la constitution d’un groupe de
réflexion sur le sujet.
• Dans le cadre de la Journée de la Sécurité Intérieure
(JSI) organisée par la Préfecture, en partenariat avec la police,
la gendarmerie et la sécurité civile, au centre commercial
de Chenôve, des professionnels du PRFP de la SEDAP ont
tenu un stand d’information à destination du grand public :
l’objectif ciblé était de diminuer l’accidentologie liée aux
consommations d’alcool et de stupéfiants. Ce fut également
l’occasion de tester les connaissances du public sur le
dépistage des stupéfiants et alcool lors de la conduite d’un
véhicule.
Il est à noter que les stages de sensibilisation aux dangers
de l’usage de produits stupéfiants, destinés soit aux
majeurs, soit aux mineurs, sont également assurés par les
professionnels du PRFP, en plus des personnels de la justice
ou de la gendarmerie dans le module « rappel à la loi ».
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
”
∫ Emmanuel BENOIT
Directeur Général
∫ Karine MAIRET
Assistante administrative
47

Citoyens numériques,
intervenants en addictologie
Ce titre évoque plusieurs possibilités, je laisserai chacun
libre d’y voir une opposition, complémentarité, évidence,
aberration... Pour ma part, intervenir dans le champ des
addictions m’a apporté un éclairage particulier sur l’usage
du numérique. Réciproquement, mon usage du numérique
m’a éveillé à certains enjeux sociétaux qui peuvent être
débattus à l’occasion de mes interventions en prévention.
Voici quelques réflexions dont j’aimerais vous faire part
I / tentative de définition
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Cela fait près de trois ans que je m’intéresse à la thématique
des addictions sans substances et plus particulièrement à
l’addiction aux écrans interactifs de haute technologie.
J’exclus volontairement la télévision qui a un statut
particulier, premièrement car beaucoup a déjà été dit,
deuxièmement car ce n’est pas le support qui nous concerne
le plus dans notre secteur et surtout car il s’agit d’un
média unidirectionnel où chacun reçoit l’information sans
en donner en retour. Or c’est l’interactivité qui constitue
le creuset d’un “nouveau” phénomène d’addiction (par
rapport à l’alcool, aux drogues,...). C’est à partir d’elle que
je retrouve ma définition favorite de la cyberaddiction :
“usage distordu des moyens de communication interactifs”.
D’autres définitions existent, je la présente parfois comme
un “cas particulier d’une conduite addictive”. Certains
préfèreront d’autres formulations, je n’ai pas encore
trouvé de consensus scientifique établissant de définition
universelle.
“
ma définition favorite
de la cyberaddiction :
“usage distordu
des moyens de
communication
interactifs”.
”
II / dispositif MILDT dans les classes de 4ème du département de la Côte-d’Or
La récente rencontre avec les élèves de quatrième fut assez
enrichissante et m’a permis de faire ressortir quelques
tendances :
• les jeunes sont au courant à minima des dangers des
outils actuels, on leur a assez rebattu les oreilles sur le danger des ondes, les parents les ont suffisamment grondés
pour le temps qu’ils passent sur la console ou l’ordinateur.
Évidemment cette connaissance n’est pas parfaite mais bien
présente. Et pourtant, s’ils connaissent les dangers, ce n’est
pas pour autant qu’ils appliquent les principes de précaution.
• le fonctionnement sur un mode «multi tâches» (faire
les devoirs, tout en suivant une série TV, envoyer entre 2 (ou
200) SMS et surveiller le petit frère) est fréquent s’il n’est
pas permanent. De quoi inquiéter les tenants de l’interdiction du portable au volant !
48
• dans chaque classe, plusieurs dépassent quotidiennement les 200 SMS dans une journée : faut-il s’inquiéter
ou faire évoluer nos repères ?
• l’usage des outils «hi-tech» est situé souvent avant
l’âge moyen de la première cigarette mais il est bien plus
massif. C’est donc le vecteur d’addiction le plus précoce.
• il est fréquent de rencontrer des élèves ayant effectué
des sessions (jeu vidéo ou ordinateur) de plus de 12 heures
d’affilée mais ces pratiques ne sont pas forcément répétées
dans le temps.
• à quelques exceptions près, tous les enfants rencontrés ont recours quotidiennement, et près de deux heures
par jour, à Internet ou au portable. Interrogés sur les raisons d’un tel fonctionnement, les réponses vont dans le
sens d’une «évidence» : «vous voulez faire quoi d’autre ?»,
«bien sûr, comme ça je peux rester avec les coupiiiines».
Outre les considérations générales sur les raisons menant à
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
1) Pourquoi certaines personnes
sont accros au numérique ?
“
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
• C’est un moyen d’être reconnu, d’être “quelqu’un”
Informatique et Internet en haut débit étant récemment
démocratisés, c’est tout un univers qui s’est ouvert, une
sorte de “Far-West” où la possibilité d’être pionnier est
réelle. Il est possible de bâtir un empire en mettant en place
un nouveau concept. Mark Zuckerberg et Facebook en sont
l’illustration.
Dans le jeu vidéo en ligne, c’est aussi une possibilité. A force
de cumuler les heures de pratique, l’expérience, l’avatar se
transforme et lorsqu’un nouveau croise un “ancien”, une
forme de respect s’installe.
C’est aussi un moyen d’être reconnu au travers de passions,
disons, “exotiques”. Un exemple : mettons que je sois fan
d’épées médiévales et habitant d’un petit village. Sans
les groupes de discussion sur Internet, il me sera difficile
d’exprimer ma passion auprès d’autres passionnés du même
thème.
• C’est un moyen de s’affirmer par rapport à ses aînés :
Pratique de “jeunes” contre pratique de “vieux”, numérique
contre TV, les outils numériques sont rapidement apparus et
s’inscrivent dans un fossé générationnel (attention ce n’est
pas un rapport systématique mais une tendance générale
que j’évoque ici).
L’apprentissage par expérimentation (on bidouille) plutôt
que par transmission (parents / école) donne à certains les
moyens de réussir par eux-mêmes.
• C’est à la fois un rempart et une aide pour l’accès à autrui :
Les outils de communications évacuent le statut du corps
et facilitent les contacts, il suffit de cliquer pour avoir un
nouvel “ami” et pouvoir lui parler sans s’engager autant
que lors d’un face à face où le langage corporel n’est pas
vraiment maîtrisé.
• C’est une source d’emplois :
Internet aurait généré 700 000 emplois en 15 ans auxquels
il faudrait ajouter ceux de la téléphonie, du jeu vidéo, de
l’équipement (fibre optique)... Un bon prétexte pour s’y
mettre!
50
Internet aurait généré
700 000 emplois
en 15 ans auxquels il
faudrait ajouter ceux de la
téléphonie, du jeu vidéo, de
l’équipement (fibre optique)...
”
• C’est une source de pouvoir
J’ai déjà dit que dans une société d’information, celui qui
sait a potentiellement du pouvoir. Mais peut-on mener la
réflexion plus loin?
Le numérique répond aux lois de la cybernétique, or
comment le Larousse définit-il ce terme ?
«Cybernétique : nom féminin, du grec kubernêtikê, de
kubernân, signifiant gouverner, gouvernail. Platon, dans
ses dialogues, utilisait déjà le terme « cybernétique », qu’il
illustra de nombreux exemples, allant du pilotage d’un navire
au gouvernement des hommes. Il avait saisi la structure de
tous les processus d’action orientée vers un but, fondée sur
la comparaison de l’évolution du système gouverné avec son
évolution désirée dans une structure à rétroaction.»
Il y a un programme, une mémoire, la prise en compte
de variables et un retour d’ajustement. Sur un navire, le
commandant a un plan, une direction, il y a les paramètres
variables du vent et le contrôle rétroactif se fait par le
gouvernail. Entre les éléments, il y a un asservissement direct
pour que cela fonctionne. Un tel système est fonctionnel,
puissant, il nous a permis de voyager, faire du commerce,
(re)découvrir l’Amérique. Mais si l’un des éléments est
défectueux, c’est le système entier qui s’écroule, le navire
qui dérive et finit par s’échouer. Comme en informatique ou
en statistique.
C’est donc dans le principe même du numérique de
fonctionner sur un mode tout ou rien, d’asservissement, de
contrôle. Soit l’outil existe et est puissant, soit il s’écroule.
Ce pouvoir s’illustre facilement dans différents domaines
tels que :
•la sûreté nationale : les services de renseignements,
•la piraterie : les pirates informatiques se sentent et
semblent parfois au-dessus des lois car difficiles à pister
physiquement,
•la surveillance : on songe rapidement à la “vidéoprotection” mais songez aussi à toutes les informations sur
la vie privée que vous pouvez collecter sur telle ou telle
personne,
•l’administration : en effet, n’est-ce pas par le biais de
pointeuses en ligne, de rapports informatiques d’activité
(T2A) et autres statistiques de fréquentation que les
autorités contrôlent de plus en plus le travail ?
1) Pourquoi certaines personnes
sont réticentes au numérique ?
• Le numérique n’est pas une drogue, mais il concerne
plus de monde et peut donc faire davantage de ravages.
Comment appelle-t-on un addict au jeu vidéo ? Un “No
life”. Le terme est on ne peut plus clair. Et l’alibi du besoin
pratique ne tient pas longtemps face à une tierce personne.
• Pratique, faut voir :
Ces outils sont puissants, mais lorsqu’ils plantent ? Et puis,
c’est tout de même un coût en énergie, en abonnement, en
maintenance, en formation, en temps...
• Appauvrissement culturel, social :
C’est l’une des choses qui choque le plus la génération
aînée des “digital natives” : avec le numérique, le langage
corporel disparaît. On parle à une machine et non à un
être humain. Pour beaucoup c’est une perte inacceptable,
éventuellement source d’alexithymie(3). Sur le plan culturel,
beaucoup s’affolent de voir le français qu’ils ont connu
s’effriter parmi la nouvelle génération au profit du langage
“sms”.
• On peut être aussi bien élevé au statut d’icône que
détruit par une mauvaise image se propageant de façon
virale.
Si le numérique permet bien d’être quelqu’un, toutes les
nuances sont possibles et les difficultés techniques rendent
le droit à l’oubli difficile à mettre en place. La vie privée peut
devenir vie publique et même la vie publique peut revenir en
boomerang quelques années plus tard. Que penser de cette
ancienne actrice porno professionnelle devenue institutrice
qui cherche à effacer son passé ? Que penser de cette vidéo
montrant un ministre ayant des propos racistes ? Bons ou
mauvais, nos actes et paroles peuvent “coller à la peau”
très longtemps, sans parler des campagnes de diffamation
possibles. Et parfois essayer de calmer les choses par la loi
peut entraîner l’effet inverse, c’est l’effet “Streisand”(4).
• L’aspect générationnel / transmission du savoir :
Si les jeunes ont la possibilité d’expérimenter, de montrer
leur originalité vis-à-vis de leurs aînés, ces derniers peuvent
se sentir un peu exclus par des outils, un langage, des codes
qui ne sont pas les leurs et qui limitent les liens de filiation.
Pire, prenez un quadragénaire ayant grandi sans ces outils,
un peu en conflit avec son fils adolescent et qui en plus
pourrait ne plus être vraiment perméable à la nouveauté de
par son caractère, il y a de fortes chances que l’informatique
soit vue comme une manifestation du diable...
• Le numérique vecteur de chômage :
Si la vente par correspondance augmente, elle concurrence
de fait le secteur traditionnel. C’est particulièrement vrai
pour la musique et la presse. Ceci dit, au 21e siècle, estil encore raisonnable de vendre autant de rondelles de
plastique (CD) ou de papier (revues...) alors que le contenu
a parfois plus d’importance que le contenant.
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Lors du paragraphe précédent, vous avez pu deviner que
l’avantage pouvait vite tourner à l’inconvénient (stress
au travail) selon le point de vue. Sans doute venons-nous
d’évoquer l’une des raisons entraînant de la réticence au
numérique. Allons plus loin dans la réflexion. On pourrait
par exemple reprendre chaque item et y voir son pendant
négatif.
(3) : difficultés dans l’expression verbale des émotions
(4) : L’effet Streisand est un phénomène Internet qui se manifeste
par l’augmentation considérable de la diffusion d’information ou de
documents faisant l’objet d’une tentative de retrait ou de censure.
51
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
• Rôle actif des acteurs
du numérique pour un univers addictif
Dans cette société marchande, les commerçants ont tout
intérêt à garder un contrôle maximal sur le client de façon à
le faire consommer le plus possible pour faire des bénéfices,
comme le dealer. On appelle ça “fidéliser le client”. Dans
l’univers numérique, il y a plusieurs astuces permettant
d’attirer et d’accroître la dépendance du client.
La plus fréquente des astuces consiste à ne pas vendre un
produit mais plutôt à utiliser des procédés permettant de
garder le lien avec le prospect, le contrôler. Pour cela, il y a
la location, l’abonnement, le droit d’accès, la dépendance à
un dispositif annexe (physique ou logiciel)...
C’est un mode de fonctionnement utilisé par toutes les
grandes entreprises : chez Windows il faut régulièrement
payer sa licence pour obtenir les mises à jour du système
d’exploitation, chez les fournisseurs d’accès Internet vous
payez dans votre abonnement la location du modem
sans possibilité d’en utiliser un autre, chez Apple vous
reversez 30 % de chaque programme acheté en passant
obligatoirement par leur boutique, chez Google (Youtube)
vous ne téléchargez pas les vidéos pour en faire ce que bon
vous semble mais vous vous connectez chez eux et devez
regarder systématiquement la pub, chez Facebook vous ne
conservez pas vos données et ne pouvez pas faire appliquer
les lois de votre pays mais vous devez vous connecter chez
eux pour accéder à vos données et interagir avec vos amis...
Ces pratiques ne sont pas dénuées d’intérêts, différents
modèles économiques existent avec leurs lots
d’inconvénients. Mais de notre point de vue, constatons
simplement que le modèle favori du numérique est celui
qui génère le plus de dépendance entre un prestataire de
service et un usager. La vente disparaît ; peut-être que la
propriété privée qu’elle implique accorde trop de liberté aux
usagers. Si la vente n’a pas disparu, elle se transforme en
tout cas. Un exemple :
Une console de jeu a été vendue avec des fonctionnalités
bien précises : jeu + système d’exploitation. Il y a peu, le
constructeur a décidé de supprimer la fonctionnalité
“système d’exploitation” via la mise à jour de la console.
Les joueurs qui décideraient de ne pas mettre à jour ne
peuvent plus lancer certains jeux et accéder à certaines
fonctionnalités. Pour l’utilisateur, on est proche du
célèbre «la bourse ou la vie». Le distributeur a renforcé
son contrôle sur l’utilisateur, il a la possibilité de revenir
sur un choix de consommation effectué en magasin et ce,
sans compensation financière ! Imaginez-vous acheter un
couteau suisse 10 fonctions qui n’en aurait plus que 6 un
jour ?
Autre exemple : récemment les acheteurs de deux livres
électroniques se sont réveillés un matin et les ouvrages
fraîchement achetés avaient disparu de leur support.
Oserait-on imaginer le libraire venir récupérer dans la nuit le
livre que vous avez placé dans votre bibliothèque ? Croyezle ou non, ces exemples sont vrais.
Pour l’instant, ces pratiques sont peu utilisées mais la
technologie le permet et il semble que le droit soit avec
les grandes compagnies commerciales. Le consommateur
ressemble de plus en plus à une marionnette manipulable
à volonté grâce à un asservissement : la nécessité d’être
connecté ou lié par contrat au prestataire de service.
conclusion
Les outils numériques ne sont rien de plus que des outils, ils sont neutres. Certes les usages qui
en sont faits le sont nettement moins, les grands acteurs du domaine y contribuant aussi à leur
manière. On pourra toujours se prononcer “pro” ou “anti” numérique, les arguments existant
de chaque côté. Mais c’est sans doute ce tout ou rien qui me dérange le plus.
Comme je le disais en introduction, être intervenant dans le monde des addictions et utilisateur
d’outils numériques a fait évoluer ma réflexion de chaque côté. Il me semble indispensable
d’éveiller les générations futures aux enjeux et aux risques (dont l’aspect addictif) du numérique.
Il me semble aussi indispensable que chaque citoyen prenne conscience des enjeux de société
posés par le numérique : comment assurer un bon équilibre entre le droit des entreprises, des
états, des groupes d’influence et le droit des usagers à un environnement moins hostile où le
droit à l’oubli existerait davantage, où la culture pourrait se partager plus facilement et où le
contrôle sur l’utilisateur serait de façon générale plus souple ?
∫ Julien DESBROSSE
Educateur sportif, intervenant du PRFP
52
La SEDAP partenaire du colloque
La CARSAT Bourgogne/Franche-Comté (Caisse d’Assurance
Retraite et de la Santé au Travail) et la DIRECCTE Bourgogne
(Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de
la Consommation, du Travail et de l’Emploi) ont souhaité
associer la SEDAP à un colloque interrégional sur les risques
psychosociaux liés aux addictions.
Après plusieurs réunions du comité de pilotage tenues tout
au long de l’année 2010, ce sont plus de 220 personnes qui
se sont retrouvées le jeudi 2 décembre au Palais des Congrès
et des Expositions de Dijon pour échanger sur ce thème.
Le contexte des addictions au travail a été posé par la SEDAP
en ces termes :
« Quels que soient les angles de réflexion, la complexité du
problème doit être pensée à plusieurs niveaux, le monde
de l’entreprise et plus généralement le milieu professionnel
n’échappe pas à ces comportements. L’interdiction légale,
nécessaire à la collectivité n’est pas suffisante et reste
insuffisamment efficace pour lutter seule contre ce fléau. Il
convient alors de faire preuve de discernement, d’analyse,
de diagnostic et d’action. Le déni du problème étant la
réponse la plus inadaptée. L’entreprise et le milieu du
travail ne sont pas neutres d’incidence dans ces difficultés
comportementales.
Les conditions de travail, le management, le surplus ou
l’absence de travail sont générateurs de difficultés qui
peuvent entraîner des problèmes d’addictions pour les
personnels.
Plusieurs études se rejoignent pour affirmer que près de
15 % à 20 % des accidents professionnels, de l’absentéisme
et des conflits interpersonnels au travail sont liés à l’usage
d’alcool, de psychotropes ou de stupéfiants.
Ainsi, s’il est admis que l’entreprise subit les difficultés liées
à ces consommations ou ces comportements addictifs il est
aussi vrai qu’elle en génère une partie.
Il parait fondamental d’identifier et d’agir sur les éléments
susceptibles de favoriser les comportements d’addiction,
de prendre en compte les conséquences collectives
des consommations tout en respectant la dimension
individuelle. Le cadre éthique de l’intervention doit être
posé, l’action engagée dans l’intérêt de tous : de la personne
en difficulté, des collègues de travail, de l’employeur, de la
société. »
“
Plusieurs études se
rejoignent pour affirmer
que près de 15% à 20% des
accidents professionnels, de
l’absentéisme et des conflits
interpersonnels au travail
sont liés à l’usage d’alcool,
de psychotropes ou de
stupéfiants.
”
Le colloque s’est poursuivi par l’intervention de
Michel Massacret, intervenant au titre de la Mission
Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie
(MILDT) qui a apporté le regard et les préconisations de
l’Etat face à ces enjeux.
Le cadre légal et les enjeux ont été abordés par la DIRECCTE
Bourgogne dans un exposé conjoint de la directrice adjointe
du travail et du médecin inspecteur régional.
Une table ronde relatant l’accompagnement des entreprises
dans la démarche de prévention a permis d’échanger sur
l’expérience de construction d’un projet de prévention pour
les salariés du Grand Dijon.
Enfin, la présentation des ressources disponibles pour les
entreprises a été faite par les différents acteurs afin de
donner des solutions aux décideurs.
La SEDAP a pu dans ce cadre démontrer son savoir-faire et
diffuser sa nouvelle plaquette de formation à destination
des entreprises avec les différentes prestations qu’elle
propose.
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
« Addictions et travail, face aux enjeux, agissons ! »
∫ Emmanuel BENOIT
Directeur Général
53
Une boîte à outils
«Les addictions en entreprise» - Les comprendre, les prévenir
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Labellisée par la MILDT
Avec le service de santé au travail du BTP 21, nous nous
sommes attachés à mettre en place une réflexion sur la
problématique des addictions dans le monde de l’entreprise.
Le service de santé estime, pour les PME-PMI de Côted’Or, à 35 millions d’euros par an le coût des addictions.
Les conséquences des addictions au travail sont multiples :
risques d’accidents du travail, absentéisme, retards,
insouciance quant à la sécurité, productivité diminuée…
Plus de 15% des accidents du travail sont liés à des pratiques
d’addictions.
Une PME-PMI sur trois est touchée par un problème
d’addiction. Une sur trois ferme les yeux. Une sur cinq
licencie...
En France : 9,7 millions de personnes consomment
régulièrement de l’alcool, 1,2 million du cannabis et 8
millions des médicaments psychotropes. Alcool, cannabis,
produits excitants (cocaïne...) et médicaments, telles sont
les quatre principales addictions qui touchent le monde du
travail.
Ces addictions, la plupart du temps cachées et taboues, sont
en augmentation ces dernières années, aussi bien en Côted’Or, qu’au niveau national. Notre société “polyconsomme”
de plus en plus, notamment les jeunes avec le mélange
«alcool-cannabis».
54
Plusieurs facteurs de risques peuvent entraîner des
addictions au travail : psychologiques, biologiques,
socioculturels, familiaux (influence de l’usage parental
d’alcool ou d’autres drogues), liés à des événements
douloureux de la vie, professionnels (pour surmonter une
situation difficile, par manque de soutien de ses collègues
ou de sa hiérarchie, pour combler l’ennui, l’inactivité ou la
répétitivité des tâches, pour tenter de surmonter sa fatigue
ou le stress…).
Certains métiers sont davantage touchés que d’autres. Nous
préconisons, dans les entreprises, « une prévention collective » (sensibilisation, information, travail en commun...)
qui permette de « responsabiliser les chefs d’entreprises
et les salariés » et de leur faire comprendre que c’est dans
leur intérêt, celui de leur famille et celui de l’entreprise, de
ne pas tomber dans ces formes d’addictions.
Ce thème qui a suscité de nombreuses réactions a été
approfondi et des groupes de travail ont été constitués
pour élaborer et apporter des réponses concrètes aux chefs
d’entreprises concernés par le sujet.
Ainsi en Juillet 2010, a été créé un outil de prévention
intitulé « Boite à outils, les addictions en entreprise - les
comprendre, les prévenir » réalisé par le SST BTP 21 et ses
entreprises, en partenariat avec la CARSAT, la DIRECCTE , le
DARIDD Bourgogne et la SEDAP.
Cet outil a pour but de promouvoir au sein des entreprises
du bâtiment des modes d’organisation favorables à la santé
physique et mentale des salariés mais aussi de permettre
l’initialisation d’une démarche de prévention collective en
matière d’addictions.
Cette boîte à outils contient des éléments réglementaires,
des définitions des addictions, des éléments de démarche
de projet, des informations sur les produits psychoactifs et
leurs effets, mais aussi des ressources utiles.
Le travail réalisé a été valorisé au niveau national puisque
la « boite à outils » a reçu la validation de la commission
nationale de validation des outils de prévention de la
MILDT le 19 novembre 2010.
En Côte-d’Or, cet outil a été présenté officiellement aux
entreprises le 24 novembre 2010 en présence du Directeur
de Cabinet du Préfet de région, chef de projet drogues et
dépendances, et a été valorisé lors du colloque «Addictions
et travail, face aux enjeux, agissons !» le 2 décembre au
Palais des Congrès et des Expositions de Dijon par la CARSAT,
la DIRECCTE et la SEDAP. Deux cents personnes ont assisté
à cette réunion.
“
Le service de santé
estime, pour les PME-PMI
de Côte-d’Or, à
35 millions d’euros
par an le coût des
addictions.
”
“
Une PME-PMI sur trois est
touchée par un problème
d’addiction. Une sur trois
ferme les yeux. Une sur
cinq licencie...
”
“
Cette boîte à outils est
un guide pratique en
condensé, sur le principe
« un problème ?
Une réponse ! ».
”
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Au rythme des réunions de travail avec le comité de pilotage
du projet, le choix s’est finalement porté sur la réalisation
«d’une boite à outils». Nous avons pensé que le terme
«boîte à outils» parlerait aux acteurs du BTP. Il s’agit, en
fait, d’une pochette cartonnée contenant des fiches, que
nous avons souhaitées, précises, concrètes, et faciles
d’accès. On y trouve des conseils pour le chef d’entreprise
de TPE confronté à une addiction supposée ou avérée
d’un de ses employés. Cette boîte à outils est un guide
pratique en condensé, sur le principe « un problème ?
Une réponse ! ». Tout y est pensé pour que le responsable
puisse détecter, identifier, et traiter le problème.
Définitions, causes, conséquences, produits, chaque
question est abordée en termes simples et immédiatement
appréhendables.
L’idée était d’éviter une surabondance de littérature, et que,
pour un sujet donné, corresponde la réponse appropriée.
Grâce à l’utilisation des couleurs, il est très facile de se
retrouver dans cette boîte à outils.
∫ Gérard CAGNI
Coordinateur DARIDD Bourgogne
55
Stages de sensibilisation
mineurs et majeurs
Les stages « mineurs » :
Cette sanction, prévue par la loi du 5 mars 2007 relative
à la prévention de la délinquance et plus précisément aux
infractions liées à la toxicomanie, a une visée pédagogique.
La SEDAP, déjà porteuse de ces mêmes stages destinés
aux majeurs, a été retenue pour la mise en œuvre et
le déroulement des stages destinés aux mineurs, en
partenariat avec la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ)
et le Procureur de la République.
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Coût du stage :
Le coût du stage est de 150 euros, dont seuls 50 sont à la
charge du mineur, les 100 autres étant assumés par la PJJ.
“
En 2010, dix adolescents
ont été reçus et, pour la
quasi-totalité d’entre eux,
une consommation à risque
d’alcool et de cannabis a
été constatée.
”
Objectifs du stage :
Il s’agit d’informer et de faire prendre conscience des
dangers et dommages induits au plan social et sanitaire
par la consommation de produits stupéfiants, d’amener le
mineur à assurer ses responsabilités et à prendre conscience
des risques encourus en cas de récidive et enfin de viser la
modification des comportements et des habitudes d’usage.
Procédure et déroulement du stage :
Le mineur, pour lequel une mesure individuelle de réparation
a été ordonnée par le magistrat du Parquet, est d’abord
reçu avec ses parents par le Service Territorial Educatif de
Milieu Ouvert et d’Insertion (STEMOI) de la PJJ, pour un
entretien au cours duquel leur sont présentés le contenu
et les objectifs du stage. Lorsqu’un groupe suffisamment
conséquent de jeunes est constitué, des professionnels du
PRFP interviennent et abordent avec eux la problématique
de l’usage des drogues, sur le plan social, sanitaire et
judiciaire.
La durée du stage organisé par le PRFP de la SEDAP est de 3
demi-journées consécutives.
En raison du choix initial de proposer des stages sur les
périodes de vacances scolaires, seuls deux stages ont été
réalisés cette année. Cependant, au vu de l’augmentation
du nombre de mesures ordonnées par le Parquet, les stages
de 2011 auront dorénavant lieu les mercredis.
Durant cette dizaine d’heures de rencontre, les
comportements de consommations sont évalués, en
privilégiant toujours l’interactivité des échanges. L’objectif
est de leur faire prendre conscience des risques et de la
nécessité de changer de comportement. Si cela s’avère
nécessaire, une orientation vers une structure de prise en
charge des addictions est préconisée.
Un retour doit ensuite être fait par le PRFP aux professionnels
du STEMOI. Ces derniers recevront individuellement
les jeunes pour évaluer leur motivation à changer de
comportement.
En 2010, dix adolescents ont été reçus et, pour la quasitotalité d’entre eux, une consommation à risque d’alcool et
de cannabis a été constatée. Un travail à plus long terme
doit être envisagé, afin de limiter les complications liées à
cette consommation.
Selon les intervenants du PRFP, il est également à noter une
très bonne participation des jeunes au cours des différentes
séances. Quant aux professionnels du STEMOI, les retours
faits par les jeunes sont globalement positifs, voire
enthousiastes, en ce qui concerne les informations reçues
sur les risques pris et leurs conséquences.
∫ Karine MAIRET
Responsable du suivi des stages de
sensibilisation « mineurs »
56
Les stages « majeurs » :
Coût du stage :
A ce jour, les frais du stage, à la charge du condamné, sont
de 230 euros. Ils doivent être réglés au moins 1 mois avant
le stage. En cas de non paiement des frais ou en cas de
non présentation au stage, le dossier est renvoyé auprès
des Délégués du Procureur et la personne s’expose à des
poursuites judiciaires.
Objectifs du stage :
Il s’agit d’une part de faire prendre conscience des
dommages sanitaires induits par la consommation de
produits stupéfiants et, d’autre part, des incidences
judiciaires et sociales d’un tel comportement. Il s’agit de
stages d’information éducationnelle, sur le mode collectif
et non de moments individuels d’évaluation tels qu’ils se
déroulent au cours d’une consultation médicale.
Enfin, le stage peut être le moment privilégié pour que
l’usager réfléchisse sur sa consommation, en présence de
professionnels de santé et, éventuellement, puisse amorcer
une démarche de soin dans une structure spécialisée.
Public visé :
Il s’agit essentiellement d’usagers de drogues occasionnels
ou réguliers mais non encore problématiques, interpellés sur
la voie publique ou identifiés à l’occasion de démantèlement
de réseaux locaux.
“
Il s’agit essentiellement
d’usagers de drogues
occasionnels ou
réguliers mais non encore
problématiques...
”
Evaluation :
Ces stages font l’objet d’une évaluation qui porte sur
les points suivants : l’acquisition de connaissances sur
les produits et leur dangerosité, les comportements
d’usage, les lois en vigueur notamment sur tabac, alcool,
stupéfiants et conduite routière, le ressenti par rapport aux
comportements d’usage.
En 2010, il ressort des propos des stagiaires, outre les
acquisitions de connaissances, l’intérêt de l’échange entre
intervenants et stagiaires et entre stagiaires, ainsi que la
réflexion sur les comportements.
Pour les intervenants du PRFP, notamment de la gendarmerie
et de la justice, les stagiaires ont fait preuve de sérieux,
d’application et de sincérité dans leurs propos.
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Ces stages peuvent être proposés par le ministère public
au titre des mesures alternatives aux poursuites et de la
composition pénale. L’obligation d’accomplir le stage peut
aussi être prononcée dans le cadre de l’ordonnance pénale
et à titre de peine complémentaire.
∫ Jocelyne KÖNIG
Responsable du suivi des stages de
sensibilisation « majeurs »
57
Action de prévention
à destination des élèves de 4ème du département de la Côte-d’Or
1 / Objectifs de l’action :
Il s’agit d’une information systématique de tous les jeunes
côte-d’oriens d’une même tranche d’âge en milieu scolaire
(4ème de collège) sur les dangers des produits psychoactifs et
sur le rappel de la loi et les comportements d’addiction sans
produit, financée par les crédits MILDT préfectoraux.
• A quel(s) besoin(s) cela répond-il ?
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
Au vu notamment de la fiche régionale de la dernière enquête
ESCAPAD 2008, mettant en évidence une augmentation
significative (par rapport à la moyenne nationale) du nombre
de jeunes bourguignons présentant un usage régulier
d’alcool, il existe une nécessité de généraliser à tous les
jeunes, avant l’âge de la fin de la scolarité obligatoire, une
information objective et actualisée concernant le rappel à
la loi et les risques liés à l’alcool en un premier temps, les
autres produits psychoactifs et les comportements addictifs
en un second temps.
• Qui a identifié ce besoin
(l’association, les usagers, etc.) ?
L’identification de ce besoin a été faite par le chef de projet
MILDT départemental. Le choix s’est ensuite porté sur la
classe de 4ème sur des critères pédagogiques (inscription
au programme de sciences de la vie et de la terre de 4ème de
l’étude du système nerveux, pouvant inclure la description
des effets des produits psychoactifs sur le fonctionnement
cérébral).
58
2 / Mise en place de séances
d’information - sensibilisation :
3 / Coordination,
suivi et évaluation
Au cours de l’année scolaire 2010-2011, des séances
d’information - sensibilisation en direction de tous les élèves
de 4ème de collège ont été mises en place, touchant un total
de 6 024 élèves (du public et du privé) sur :
• les risques et les dangers (immédiats et à plus long
terme) de la consommation d’alcool et d’autres produits
psychoactifs
• les dispositions de la loi concernant l’offre et la
consommation de ces produits (avec les spécificités des
nouvelles dispositions prévues pour les mineurs)
• les compétences psychosociales à mettre en place pour
éviter ces conduites
• un CD Rom a été mis à disposition des formateurs
Coordination, suivi et évaluation ont été assurés par les
membres des équipes éducatives des établissements
scolaires (des fiches d’évaluation pour l’ensemble des élèves
et des intervenants ont été réalisées) en relation avec le
Médecin Conseiller Technique de l’Inspection Académique,
le Coordinateur du DARIDD Bourgogne et le Chef de Projet
MILDT.
4 / Un CD Rom commun
pour l’ensemble des formateurs :
Un CD Rom a été mis à disposition des formateurs pour
repréciser les informations de base sur :
• les addictions, les risques, les interdits, la loi, les produits,
les comportements addictifs aux produits mais aussi au
téléphone, aux écrans vidéos, à Internet
• les modes de consommation, le respect, la responsabilité
• l’aide, les personnes ressources en interne et en externe
Les compétences visées :
Les messages à faire passer :
• La notion de limites, en fonction de l’âge, des circonstances,
des facteurs personnels, des compétences psychosociales à
avoir, des réponses à donner au groupe de copains, de la
connaissance de l’environnement…
• Notion de différences : apprendre à résister à une
pression, à connaître ses limites, à trouver des arguments et
à comprendre les arguments de l’autre.
• La connaissance des adultes référents que ce soit à
la maison, à l’école, au collège, parmi les amis, dans la
famille…, mais aussi la connaissance des dispositifs et
numéros d’appel.
• La recherche des raisons qui conduisent à fumer, à boire,
à essayer le cannabis malgré la connaissance des effets
néfastes, tout cela pour faire comme les copains, pour
braver les interdits, pour découvrir de nouvelles sensations,
pour grandir.
• L’élaboration d’une réflexion critique et la prise de
conscience des facteurs qui aideront à choisir de faire ou ne
pas faire comme les autres.
“
une augmentation
significative (par rapport
à la moyenne nationale)
du nombre de jeunes
Bourguignons présentant
un usage régulier d’alcool.
”
En conclusion
Les séances ont débuté dès septembre 2010. On a constaté
une très bonne implication des équipes éducatives lors des
interventions, avec la présence fréquente de deux personnels
(un professeur et le chef d’établissement ou l’infirmière
ou le conseiller principal d’éducation ou un personnel de
la vie scolaire). L’infirmière d’établissement a pu parfois
participer (en binôme avec l’intervenant) en intervenant
sur les problèmes sanitaires posés par les addictions. Il y
a eu également fréquemment des questionnements de
l’intervenant par les professeurs (à l’issue des deux heures
d’intervention et hors présence des élèves) très intéressés
par la problématique et notamment par les addictions sans
produit.
De leur côté, les élèves ont bien perçu les explications sur
le cadre à respecter. Ils ont volontiers participé au dialogue
sur les différentes questions soulevées allant du champ des
addictions à l’adolescence (les limites par rapport à leurs
consommations, la notion d’estime de soi, les compétences
psychosociales…) et ont proportionnellement marqué
plus d’intérêt à la problématique des écrans qu’à celle
des produits. Globalement, l’écoute des élèves a été très
satisfaisante. Ils ont déclaré : « tout le monde a pu parler, on
s’est tous écoutés ».
Le support d’animation a été très apprécié des équipes
éducatives et des élèves.
L’évaluation de l’action est donc satisfaisante. L’impact des
séances a été très positif par rapport au questionnement
des professeurs qui ont apprécié de pouvoir être renseignés
par des spécialistes sur ces problèmes d’addictions chez les
jeunes.
Le bilan définitif de l’action achevée (prenant en compte
l’exploitation complète des évaluations des élèves et des
intervenants) est à prévoir pour la fin du mois de septembre
2011.
- F O RMAT i on & p r é v e n t i on -
• Être capable de repérer les types de risques, de dangers ...
• Être capable de se situer par rapport au groupe, par
rapport aux autres.
• Être capable de demander de l’aide.
∫ Gérard CAGNI
Intervenant PRFP
59
DARIDD
D i s p o s i t i f d ’ A p p u i R é g i on a l
In t e r m i n i s t é r i e l D r o g u e s
et Dépendances
• Du CIRDD au DARIDD L’équipe du DARIDD
Du CIRDD au DARIDD • Aider au diagnostic local : réaliser des états des lieux
actualisés en permanence en retraitant et en complétant
les données disponibles collectées par les opérateurs
nationaux, les observatoires locaux et les rapports et études
existants afin de les mettre en perspective et d’éclairer les
choix des chefs de projet.
• Délivrer du conseil méthodologique :
l’organisme retenu devra aider les
chefs de projet de la région à mettre
en œuvre les actions de prévention
auprès des jeunes et des adultes
prévues dans les objectifs des plans
départementaux de la région.
A cet effet, il donnera un avis
circonstancié sur la faisabilité
des projets, évaluera les acteurs
susceptibles de les porter, recherchera
des partenariats, aidera au montage concret des projets,
construira les indicateurs de suivi et d’efficacité pertinents,
contribuera à évaluer les actions et à en analyser les
résultats.
• Etre relais d’information en recensant, évaluant et valorisant les bons outils et les bonnes pratiques, en organisant
et facilitant leur diffusion en vue de la capitalisation des expériences. Il sera en capacité d’informer sur les lieux ressources auprès desquels trouver l’information ou la documentation pertinente.
L’association SEDAP, en s’appuyant sur les compétences et
le savoir-faire du CIRDD, a répondu aux appels à projets
des régions Bourgogne, Franche-Comté et Centre et a
remporté les 2 premiers.
Les conventions entre la SEDAP et les préfectures on été
signées le 14 avril 2010 pour la Franche-Comté et le 5 mai
2010 pour la Bourgogne.
Ce nouveau dispositif nous a fait
passer d’une logique de subvention
de fonctionnement à une logique
de financement de projets. Dans ce
contexte le budget alloué au «CIRDD
Bourgogne » a diminué de 23,5% ce qui
a entraîné la disparition de la mission
documentaire et la réorganisation du
travail de l’équipe composée alors d’un
responsable, de 4 chargées de mission
et d’une secrétaire représentant au
total 4,6 ETP.
Cette réorganisation s’est concrétisée dans un premier temps
par la démission d’une chargée de mission, et la création
d’un poste de coordinateur pour l’ancien responsable. Dans
un second temps, les changements induits par le nouveau
dispositif ont amené les trois autres chargées de mission
à s’adapter aux nouvelles directives en se déployant sur
plusieurs départements des régions Bourgogne et FrancheComté. De plus, une partie du temps de secrétariat a glissé
sur le pôle ressources de formation et de prévention (PRFP)
pour son développement. De 4,6 ETP pour 4 départements,
l’équipe s’est retrouvée à 3,35 ETP pour 8 départements !
…des activités en mutation…
1. Diagnostic local
En 2010, un travail de collecte des données chiffrées aux
niveaux national, régional et départemental (quand elles
existaient) sur les consommations, les pathologies et décès
prématurés, l’accidentologie, les prises en charge, les
interpellations, et les saisies de produits, a été effectué. Ces
éléments émanent de plusieurs sources validées. Ils ont été
remis dans chaque département au directeur de cabinet du
préfet sous forme d’un document papier de 6 pages.
L’état des lieux des départements passe aussi par une
connaissance des acteurs des différents secteurs œuvrant
dans le champ des addictions et des plans connexes à
celui de la MILDT. Le DARIDD veille à s’approprier ces
DARIDD
Par circulaire du 28 juillet 2009, la MILDT a décidé de réfents
2. Conseil méthodologique
Le suivi des actions financées sur les crédits MILDT
Selon les besoins des départements, le DARIDD est intervenu
aux différentes étapes de la politique MILDT des actions
menées, qu’il s’agisse de l’aide à la rédaction des appels à
projets, de l’examen en comités de pilotage pour valider/
invalider les dossiers reçus dans le cadre de l’appel à projets,
du suivi des actions subventionnées et en fin d’année de la
réalisation des bilans d’activités.
Dans un souci d’harmonisation et d’efficacité, le DARIDD
a créé et proposé des outils d’aide pour l’évaluation des
actions et des plans départementaux qui ont été validés par
les directeurs de cabinet et utilisés.
Aide et conseil en prévention
Le DARIDD a été sollicité pour du conseil méthodologique sur
la réalisation d’actions et la création d’outils de prévention.
DARIDD
A la demande du Préfet, une action à destination de
l’ensemble des classes de 4ème de la Côte-d’Or à été
élaborée. Le DARIDD, en étroite collaboration avec les
personnels des différents services interministériels
(Préfecture, Education Nationale, Gendarmerie et Police) et
des associations de prévention locales, a participé à :
• L’élaboration du programme des interventions d’information-sensibilisation à destination des élèves.
• L’élaboration du support d’intervention (CD Rom interactif) et des questionnaires d’évaluation de l’action (à destination des intervenants et des élèves)
• Conception des modules de formation préalable des intervenants.
Boite à outils « les addictions en entreprise - les
comprendre, les prévenir » :
• Participation à des réunions de groupes de travail afin
d’apporter une expertise pour cet outil à destination des
chefs d’entreprises du BTP.
• Présentation de l’outil à la commission nationale de validation des outils de prévention de la MILDT.
Journée d’échanges « Addictions et travail, face aux enjeux,
agissons ! »
• Participation à des réunions de coordination avec la CARSAT et la DIRECCTE
• Participation à l’élaboration du programme et proposition
d’intervenants
62
Mission locale de Beaune :
Action menée par des jeunes pour leurs pairs, sur la
prévention des risques liés à l’usage de l’alcool et des
drogues.
• Rédaction des questions sur les consommations de
produits dans une enquête plus générale sur la santé des
jeunes (17/19 ans), devant apporter des éléments de
diagnostic.
Application de l’interdiction de ventes d’alcool aux mineurs
dans les grandes surfaces suivi de la charte prévention de
l’alcoolisation signée entre la préfecture et les responsables
de grandes surfaces pour sensibiliser et faire respecter
la législation en vigueur interdisant la vente d’alcool aux
mineurs. Puis réorientation du projet en raison de la loi
de juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux
patients, à la santé et aux territoires. Avec cette réforme,
interdisant la vente d’alcool aux mineurs, la Préfecture a
souhaité poursuivre l’action sous une autre forme. Il a été
proposé lors de la réunion du 9 décembre 2010 à destination
des 31 responsables et professionnels des grandes surfaces
de la Côte-d’Or présents, différents outils créés par le
DARIDD :
• une carte informative à remettre par les caissières aux
jeunes pour faciliter le dialogue.
• un CD comportant 3 spots audio à destination des parents
et des mineurs
• et deux documents réalisés par la MILDT que nous avons
repris sous forme de stickers
2. Relais d’information
Lettre électronique mensuelle de la MILDT
Dans certains départements un circuit de collecte des
informations a été mis en place par le DARIDD. En effet,
tous les mois le DARIDD envoie aux membres du comité
de pilotage le formulaire de collecte leur permettant de
valoriser leurs actions. Les informations recueillies sont
mises en forme et envoyées aux services de la préfecture
pour validation et transmission à la MILDT.
Dans les départements où la collecte n’est pas organisée, le
DARIDD réalise une veille ou reçoit de façon spontanée des
informations de la part des acteurs connaissant l’existence
de la lettre.
…et des perspectives d’évolution
préoccupantes.
DARIDD
Au cours du dernier trimestre 2010, la MILDT a annoncé
pour 2011 une baisse de 15% des crédits dédiés aux
dispositifs d’appui, cette mesure réduit de 30 000 euros
notre budget et modifie également l’effectif qui passera à
2,8 ETP.
Malgré ses difficultés, le DARIDD s’attachera pour 2011 à :
• Améliorer le diagnostic local
Face à la carence de données départementales, le DARIDD
s’attachera à initier des partenariats pour mettre en place et
recueillir des données.
Elles pourront être complétées par des entretiens semidirectifs auprès des porteurs de projets afin d’infirmer ou de
confirmer les tendances issues de nos analyses quantitatives
(structures spécialisées en addictologie, mission locale,
CCAS, CRIJ, CPE de lycée…). Le DARIDD exploitera en 2011
les différentes enquêtes en cours.
• Renforcer le conseil méthodologique
Dans un souci d’améliorer l’évaluation des actions, le
DARIDD propose d’être associé à la rédaction des appels à
projets, à l’examen des dossiers et de venir en soutien aux
porteurs de projets qui le souhaitent.
• Rechercher et valoriser les actions innovantes
Le DARIDD mettra en place un système de veille des actions
innovantes et modélisables afin de les répertorier et de les
valoriser auprès des chefs de projet.
∫ L’équipe du DARIDD
Bourgogne/Franche-Comté
63
Bilan
financier
• Bilan financier
• Compte de résultat
BILAN financier
SEDAP 2010
BIENS
2008
2009
2010
27 475
29 246
15 717
• Installations, matériels et outillages
51 931
17 907
19 708
• Autres immobilisations corporelles
458 524
384 384
430 177
11 943
11 943
12 474
549 873
443 480
478 076
81 081
13 625
52 915
Reports à nouveau déficitaires sous contrôle tiers financeurs
157 569
194 927
291 540
Résultats déficitaires sous contrôle tiers financeurs
217 019
122 610
Reports à nouveau dépenses refusée par autorité tarification
29 907
29 907
29 907
91 868
64 702
404 495
439 312
386 149
FONDS DE ROULEMENT D'EXPLOITATION NEGATIF (III-IV)
79 371
128 305
FONDS DE ROULEMENT NET GLOBAL NEGATIF
160 452
141 930
42 989
44 258
55 060
34 284
Biens stables
Immobilisations incorporelles nettes
Terrains
Immobilisations corporelles brutes
• Terrains
• Constructions
Immobilisations en cours
Immobilisations financières
Immobilisations en crédit-bail
Charges à répartir
TOTAL II
FONDS DE ROULEMENT D' INVESTISSEMENT NEGATIF (I-II)
Actifs stables d'exploitation
Dépenses non opposables au tiers financeurs
Autres
TOTAL IV
Valeurs d'exploitation
Stocks
Avances et acomptes versés
Organismes payeurs, usagers
Bilan financier
Autres
Créances diverses d'exploitation
Créances irrécouvrables admises en NV
Charges constatées d'avance
Autres
TOTAL VI
11 251
4 929
32
843
121 377
55 541
55 903
160 590
665
213
160 155
220 150
249 219
160 820
220 363
249 219
160 820
220 363
249 219
1 170 729
1 159 058
1 274 034
BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT (VI-V)
Liquidités
Valeurs mobilières de placement
Disponibilités
Autres
TOTAL VIII
TRESORERIE POSITIVE (VIII-VII)
TOTAL DES BIENS (II+IV+VI+VIII)
65
FINANCEMENTS
2008
2009
2010
5 345
5 345
51 695
51 695
Financements stables
Apports ou fonds associatifs
Excédents affectés à l'investissement
51 695
Subventions d'investissements
58 476
Amortissements
• Constructions
• Installations, matériels et outillages
50 484
16 366
17 132
• Autres immobilisations corporelles
318 488
262 398
298 714
48 125
35 575
52 275
468 792
429 855
425 161
28 317
28 317
13 725
43 246
78 942
102 077
30 122
209 322
209 322
209 322
325 124
311 007
396 075
Résultats gestions hors L.312-1 du CASF
Reports à nouveaux hors L.312-1 du CASF
Provisions (sur réalisations d'immob°)
Dettes financières
Crédit bail
autres
TOTAL I
FONDS DE ROULEMENT D' INVESTISSEMENT NEGATIF (I-II)
Financements stables d'exploitation
Réserve de trésorerie
Réserve de compensation
Bilan financier
Reports à nouveau excédentaires sous contrôle tiers financeurs
Résultats excédentaires sous contrôle tiers financeurs
Provisions / risques et charges
79 494
Fonds dédies (compte 19)
Autres
TOTAL III
FONDS DE ROULEMENT D'EXPLOITATION NEGATIF (III-IV)
9 926
FONDS DE ROULEMENT NET GLOBAL NEGATIF
Dettes d'exploitation
Avances reçues
Fournisseurs d'exploitation
68 487
35 696
27 318
Dettes sociales
305 626
355 189
306 907
2 700
27 311
114 117
Dettes fiscales
Dettes diverses d'exploitation
Provisions pour dépréciation
Produits constatés d'avance
Fonds déposés /ressources à reverser
Autres
TOTAL V
4 456
376 813
418 196
452 798
1 170 729
1 159 058
1 274 034
EXCEDENT DE FINANCEMENT D’EXPLOITATION (VI-V)
Financements à court terme
Fournisseurs d'immobilisations
Concours bancaires courants
Fonds des majeurs protégés
I.C.N.E.
Autres
TOTAL VII
TRESORERIE NEGATIVE (VIII-VII)
TOTAL DES FINANCEMENTS (I+III+V+VII)
66
Compte de résultat
Période du 01/01/2010 au 31/12/2010
COMPTE DE RÉSULTAT
France
Exportation
Exercice clos le
31/12/2010 (12
mois)
Total
%
Exercice précédent
le 31/12/2009
(12 mois)
Total
%
Variation
absolue
(12 mois)
%
Variation
%
PRODUITS D’EXPLOITATION :
Ventes de marchandises
Production vendue de biens
Prestations de services
1846
47 044
1846
47 044
3,78
96,22
56 858
100
1846
- 9 814
N/S
-17,25
Montants nets produits d’expl.
48 890
48 890
100
56 858
100,00
- 7 968
-14
1 535 558
N/S
1 381 270
N/S
154 288
11,17
283 453
579,78
425 947
749,14
-142 494
-33,44
190
0,39
330
0,58
140
-42,41
AUTRES PRODUITS D’EXPLOITATION
Production stockée
Production immobilisée
Dotations et produits de tarification
Subventions d’exploitation
Cotisations
Legs et donation
Produits liés à des financements réglementaires
Autres produits
6 113
12,50
6 113
N/S
Reprise de provisions
30 122
61,61
102 077
179,53
-71 955
-70,48
Transfert de charges
59 604
121,91
58 331
102,59
1 273
2,18
Sous-total des autres produits d’exploitation
1 915 040
N/S
1 967 955
N/S
-52 915
-2,68
Total des produits d’exploitation (I)
1 963 930
N/S
2 024 813
N/S
-60 883
-3,00
Quotes-parts d’éléments du fonds associatif virées au compte de résultat
PRODUITS FINANCIERS
De participations
D’autres valeurs mobilières et créances d’actif
Autres intérêts et produits assimilés
7
0,01
73
0,13
-66
-90,40
652
1,33
28
0,05
624
N/S
Reprises sur provisions et transferts de charges
Différences positives de change
Bilan financier
Dons
Produits nets sur cessions valeurs mobilières placement
Total des produits financiers (III)
659
1,35
102
0,18
557
546,08
PRODUITS EXCEPTIONNELS
Sur opérations de gestion
63 960
130,82
Sur opérations en capital
4 551
63 960
N/S
-4 551
-100
8
Reprises sur provisions et transferts de charges
(+)Report des ressources non utilisées des exercices antérieurs
Total des produits exceptionnels (IV)
63 960
TOTAL DES PRODUITS (I + II + III + IV)
2 028 549
130,82
N/S
SOLDE DEBITEUR = DEFICIT
TOTAL GENERAL
4 551
2 029 466
-122 610
2 028 549
N/S
2 152 075
59 409
N/S
-917
-0,04
-215,63
122 610
-100
N/S
-123 526
-5,73
8
N/S
67
Exercice clos le
31/12/2010 (12
mois)
COMPTE DE RÉSULTAT
Total
Exercice précédent
le 31/12/2009
(12 mois)
%
Total
%
Variation
absolue
(12 mois)
%
Variation
%
CHARGES D’EXPLOITATION
Achats de marchandises et de matières premières
154
0,27
-154
-100,00
171,20
89 317
157,09
-5 617
-6,28
125 158
256
138 007
242,72
-12 849
-9,30
75 098
153,61
86 715
152,51
-11 617
-13,39
Impôts, taxes et versements assimilés
115 593
236,43
131 709
231,65
-16 116
-12,23
Salaires et traitements
999 447
N/S
1 070 594
N/S
-71 147
-6,64
Charges sociales
474 579
970,71
500 853
880,88
-26 274
-5,24
20 765
42,47
43 040
75,70
-22 275
-51,74
52 369
107,12
48 313
84,97
4 056
8,40
30 122
52,98
-30 122
-100
1 696
2,98
-1 672
-98,57
Variation de stock marchandises et matières premières
Autres achats non stockés
83 700
Services extérieurs
Autres services extérieurs
Autres charges de personnel
Subventions accordées par l’association
Dotations aux amortissements
Dotations aux provisions
Autres charges
Total des charges d’exploitation (I)
24
0,05
1 946 731
N/S
1 498
3,06
2 140 518
N/S
-193 787
Bilan financier
Quote-part de résultat sur opérations communes (II)
CHARGES FINANCIERES
Dotations financières aux amortissements et provisions
Intérêts et charges assimilées
2 052
-554
3,61
-26,99
Différences négatives de change
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilères placements
Total des charges financières (III)
1 498
2 052
3,06
3,61
-554
-26,99
CHARGES EXCEPTIONNELS
Sur opérations de gestion
Sur opérations en capital
826
1,69
3
0,01
-3
-100
9 503
16,71
-8 677
-91,30
Dotations exceptionnelles aux amortissements et provisions
(-)Engagements à réaliser sur ressources affectées
Total des charges exceptionnelles (IV)
826
1,69
9 506
1 949 055
N/S
2 152 075
16,72
-8 680
-91,30
-203 020
-9,42
79 494
N/S
-123 526
-5,73
Participation des salariés aux résultats (V)
Impôts sur les sociétés (VI)
TOTAL DES CHARGES (I + II + III + IV + V + VI)
SOLDE CREDITEUR = EXCEDENT
79 494
TOTAL GENERAL
2 028 549
162,60
N/S
2 152 075
EVALUATION DES CONTRIBUTIONS VOLONTAIRES EN NATURE
PRODUITS :
Bénévolat
Prestations en nature
Dons en nature
TOTAL
CHARGES :
Secours en nature
Mise à disposition gratuite de biens et services
Personnel bénévole
TOTAL
68
N/S
N/S
Organigramme 2011
Président :
Robert RORATO
Trésorière :
Vice-présidents :
Secrétaire générale :
Jacqueline GARCIA
Anne ZOLL et Olivier KIRSCH
Evelyne MIESZALA
Directeur général :
Emmanuel BENOIT
CSAPA Tivoli
CSAPA
la Santoline
Responsable administratif :
Thierry GUENEAU
Chef de service :
Patricia VOLATIER
Chef de service :
Giovanna POPPA
Michaëla BELLEUVRE,
responsable de communication
Céline BERNARDIN, assistante de gestion
Emmanuelle ESTIVALET,
secrétaire de direction
Salah DOUGHA, homme d’entretien
Jocelyne KONIG, secrétaire médicale
Karine MAIRET, assistante
administrative en charge du PRFP
Maud MERLIN,
agent d’accueil et de prévention
Thierry BERNARD, médecin
Odile BESUCHET, infirmière DE
Corinne BOUILLOT, éducatrice spécialisée
Jacques BRUNET, médecin alcoologue
Catherine CRAMPON, psychomotricienne
Annie DEMEOCQ, infirmière DE
Marie DORNEAU, infirmière DE
Brigitte GUDEFIN, psycho-sociologue
Valérie HAMELIN, médecin coordinateur
du CSAPA Tivoli
Etienne JACOB, assistant social
Grégory MOUSSELLE, psychologue clinicien
Marie-Pierre PARENT, infirmière DE
Jean-Michel PINOIT, médecin
psychiatre détaché du CHU
Nadine PYCKE, infirmière DE
Elodie ROCHERIEUX, Accueil,
secrétariat et médiation
Karine SOTTY, conseillère ESF
Charles-Henri SIMON, médecin
coordinateur de l’antenne de Beaune
Jean-Luc SUMI, psychologue clinicien
Lidwine BERTHOLLE, monitrice - éducatrice
Benoît CLERC, éducateur spécialisé
Yvon COUCHET, éducateur technique
Julien DESBROSSE, éducateur
physique et sportif
Cathy FURLAN, aide médico-psychologique
Valérie HAMELIN, médecin coordinateur
du CSAPA la Santoline
Yvan KULISZ, animateur socio-éducatif
Muriel MASSOT, aide médico-psychologique
Hadi MOUMIN, agent de surveillance
Grégory MOUSSELLE, psychologue clinicien
Maïlys ROUE, aide médico-psychologique
CAARUD
Didier REGIS, infirmier DE
Céline ROBLET, monitrice-éducatrice
Maud MERLIN,
agent d’accueil et de prévention
Maison des
adolescents/PAEJ
organigramme
Service
administratif
et PRFP
DARIDD
Gérard CAGNI, coordinateur
Michaëla BELLEUVRE, chargée de mission
Corinne BLANC, chargée de mission
Sabine CHABERT, chargée de mission
Karine MAIRET, assistante administrative
Fanny ROCHE, éducatrice spécialisée
69
Nos coordonnées
Numéro de téléphone unique
(pour joindre le siège social, le PRFP, le DARIDD et les 2 CSAPA) :
0 811 466 280
Siège social, Pôle Ressources de Formation
et de Prévention (PRFP) et DARIDD
30 boulevard de Strasbourg - 21000 Dijon
Fax : 03 80 68 27 20
[email protected]
[email protected]
CSAPA Tivoli
17 rue du Chaignot - 21000 Dijon
Fax : 03 80 30 68 65
[email protected]
CSAPA la Santoline
1 rue Toutain Mirande - 21000 Dijon
Fax : 03 80 65 69 00
[email protected]
CAARUD
Tél. : 06 88 22 39 18
[email protected]
Antenne CSAPA de Beaune
10 avenue Charles Jaffelin - 21200 Beaune
Tél. : 03 80 25 73 67
Fax : 03 80 25 73 71
[email protected]
Point accueil écoute jeunes/ L’adosphère,
Maison des adolescents
19 rue Bannelier - 21000 Dijon
Tél. : 03 80 44 10 10
ressources
Addictions Drogues Alcool Info Service (ADALIS)
www.drogues-info-service.fr
• Drogues Info Service : 0 800 23 13 13
• Ecoute Alcool : 0 811 91 30 30
• Ecoute Cannabis : 0 811 91 20 20
Tabac Info Service : 39 89
www.tabac-info-service.fr
Ecoute Dopage : 0 800 15 20 00
www.santesport.gouv.fr
Mission interministérielle de lutte contre la
Drogue et la Toxicomanie (MILDT)
www.drogues.gouv.fr
Observatoire Français des Drogues et des
Toxicomanies (OFDT)
www.ofdt.fr
Institut national de prévention et d’éducation
pour la santé (INPES)
www.inpes.sante.fr
Ministère de la santé et des sports
www.sante.gouv.fr

Documents pareils