L`Orient le Jour
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L`Orient le Jour
Sense Icons and Sensitivity installation de 100 tirages Digital Laser C-print (75cmx100cm) dossier de presse de l’exposition novembre 2009 Beyrouth 6 Novembre 2008 Colette KHALAF Jocelyne Saab, regards croisés L'Orient et l'Occident qui se séduisent et se rejettent. Tel est le thème de la journaliste, reporter et cinéaste Jocelyne Saab, qui a voulu marquer son come-back au Liban par cette exposition d'une centaine de photographies. Pourquoi la photo après le cinéma et les images en action ? Parce que tout simplement « l'art plastique est pluridisciplinaire », dit Jocelyne Saab. Un travail qui se nourrit du passé de l'artiste (études d'économie, formation de journaliste et de documentariste, voyages aux quatre coins du monde), de son présent en devenir, ainsi que de son esprit épris de liberté pour « proposer une pensée d'artiste et prouver que ce dernier a droit de cité ». Une démarche qui a nécessité plus d'un an de travail articulé sur le thème des rapports de séduction et de rejet de l'Orient et de l'Occident. « L'orientalisme, c'est l'image déformée que l'Occident s'est fait de l'Orient pour pouvoir mieux se le représenter, se définir et le dominer », dit Edward Saïd. « De là cette propension à associer l'Orient à tous les clichés que l'on connaît, notamment l'irrationalité, le tribalisme, la danse du ventre, Ali Baba et Aladin. L'Orient est-il, de son côté, innocent de tout regard déformé par rapport à cet Occident qui le fascine et qu'il rejette aujourd'hui ? Ne compose-t-il pas lui aussi des représentations, clichés de l'Occident, comme l'a fait l'orientalisme ? » poursuit-il. C'est à partir de ce constat d'Edward Saïd que la photographe plasticienne (toujours aussi indépendante) a construit sa réflexion et fait déambuler son regard pour en tirer des images abstraites et épurées, d'une part, bouillonnantes malgré leur noirceur, de l'autre. Au service de la lumière C'est le grand espace de la Planète de la découverte qui permet ces flâneries de l'esprit. Au départ, deux icônes: l'Arabe en djellabiah pour l'Orient et la poupée Barbie pour l'Occident. Deux protagonistes sur l'échiquier du monde et deux acteurs principaux sur l'aire de travail de Saab. Leurs jeux d'attraction et de répulsion se déclinent en images sociopolitiques et souvent humoristiques. L'artiste a privilégié l'humour à la simple critique. C'est dans les ruelles poussiéreuses et les marchés aux puces des grandes capitales arabes que la photographe-cinéaste a choisi ses personnages. Après avoir fouillé, fouiné, sélectionné, elle a réussi à en extirper l'essence : Saddam Hussein et Nasser se mêlant à Coca-Cola et à Barbie ; des images populaires, religieuses, mises apparemment en vrac mais soustendues par une maîtrise efficace d'une pensée et, par ailleurs, un espace scénique, un décor naturel où se déploie une véritable narration, tout comme un story-board d'un film. Dans ce foisonnement de figurines où le réel se mêle à l'imaginaire et où le passé est recomposé dans un cadre artistique novateur, « du néo pop art », dira-t-elle, Jocelyne Saab remet la casquette de metteur en scène. C'est elle qui est aux commandes de cette formidable mise en scène vivante et dynamique. Sur fond de légendes et de contes populaires, elle réussit à suivre le fil (toujours présent dans ses photos comme un cordon ombilical), à le tordre et à le distordre sans jamais le rompre. Double regard Si, d'une part, « Sense, icons and Sensitivity » décrypte le regard de l'Orient sur lui-même et sur l'Occident après le 11Septembre, tout en revisitant les icônes, le travail photographique s'articule également sur une quête naturelle de fond et de forme. Dans une autre série de photos semblables à de la peinture abstraite, Jocelyne Saab jette l'éclairage sur la sensualité de l'Orient. À travers les tissus et les toiles (matériaux vivants), l'artiste redessine à la fois les contours du désert et le grain de la peau. À l'ombre de cette lumière qu'elle magnifie à loisir, la photographe affûte son regard et capte l'indicible. Sous son objectif (et sans aucune mise en scène), la lumière est simple actrice. Elle s'impose pour mettre en évidence un Orient fait de contrastes, de tabous et d'errances. Cette lumière, Saab l'a puisée dans les toiles de la Renaissance, de Turner ou de l'Américain James Turrell. Dans ce regard qu'elle jette sur le monde, Jocelyne Saab traduit sa quête intime et personnelle de la place de l'homme dans l'univers. Une recherche en continuité de son travail. ORIENTAL Décembre 2008 n°24 Antoine Dagher. JOCELYNE SAAB NEO POP ART La première exposition de Jocelyne Saab en a surprise plus d’un… Surtout la censure. Suivre J. Saab a de quoi donner le vertige. Journaliste, cinéaste, reporter de guerre… et aujourd‟hui artiste photographe! J. Saan a tout fait. Et à chaque fois avec une longueur d‟avance. Comme au cinéma où elle met le doigt là où a fait vraiment mal, ses photos nous montrent le revers, alors que nous sommes habitués à ne voir que la face. A peine a-t-elle fini Dunia qu‟elle renaît là où on l‟attend le moins: sur la toile. Ses photos ressemblent en effet plus à des tableaux qu‟à de simples agrandissements photographiques. “Dunia” lui avait valu les affres des extrémistes et des machistes égyptiens, bien qu‟elle y aborde en plus de l‟excision, la sensualité orientale, la femme, le soufisme, la danse. (…) “Après Dunia, j‟ai voulu comprendre. J‟ai beaucoup voyage. EN Inde surtout. J‟ai été à Bollywood pour me rafraîchir l‟esprit. J‟ai été aussi voir du côté des cinémas coréens et chinois. Je reviens enrichie car j‟ai aussi fait le plein de spiritualité. J‟ai relu Tagor, revu Rash Kapour. Et je suis revenue au point zéro. A Beyrouth, il y a toujours le point zéro. Et puis on repart. Mais cette fois ci dans l‟art contemporain. Il faut que j‟enterre le XXème siècle et que je cherche des images du XXIème siècle. La photo comme nouvelle alternative au cinéma? C‟est bien possible. C‟est un nouveau regard sur le monde et sur nous même. Une expo en deux volets. Jocelyne a fait un travail de bénédictin sur 20 ans d‟images pour aboutir à une exposition en deux volets. D‟abord une sorte de tout en toile de jute. Les details de tentes de bédouins se transforment en tableaux modernes. Partant des lignes fines, du carré au rectangle en passant par toutes les formes de la géométrie nomade, Jocelyne Saab a écrit un poème en marron clair et foncé, et en noir, avec la jute en toile de fond. L‟autre volet de l‟expo est une mise en scène en belle et dure forme. Des figurines et des poupées dénichées dans les souks du Caire, sorties des poubelles parfois, recouvertes de poussières, vont vivre une deuxième vie, pour parler de nos situations socio-psycho-politico-culturelles. Décidément, Jocelyne Saab n‟en finit pas de nous étonner. Surprendre, n‟est ce pas le rôle de l‟artiste? Solidere bars image of Jesus and Nasrallah at exhibition By Agence France Presse (AFP) Thursday, November 06, 2008 A photo exhibition by Lebanese filmmaker Jocelyne Saab was told Wednesday to remove pictures deemed controversial, notably one of Hizbullah leader Sayyed Hassan Nasrallah alongside Christ on a crucifix. "The company Solidere, which owns the venue where the exhibition opened on Tuesday. Beirut November 6th 2008 Picture of Nasrallah, Jesus and Barbie barred at Beirut Exhibition A photo exhibition by Lebanese filmmaker Jocelyne Saab was told to remove pictures deemed controversial, notably one of Hizbullah chief Sayyed Hassan Nasrallah alongside Christ on a crucifix. "The company Solidere, which owns the venue where the exhibition opened on Tuesday, asked us this morning to remove two photographs they deemed controversial but then proceeded to take down seven others," a visibly upset Saab told Agence France Presse on Wednesday. The photo that raised controversy is entitled "AmericanIsraeli playground" and shows Christ on a crucifix surrounded by images of Nasrallah and two Barbie dolls in the background, she said. "I wasn't looking to provoke or shock anyone," Saab said. "This piece symbolizes a cemetery and says that Americans and Israelis use us as a playground. "It is a call for us to be vigilant and to cohabitate rather than a call to divide and insult," she added. Another photo taken down shows Barbie's beau Ken crucified and a disheveled Barbie with green hair representing the Virgin Mary. Several other photographs show Barbie dolls wrapped in Iraqi currency bearing the image of former dictator Saddam Hussein. "They removed them to show that they are sensitive to the feelings of all the communities," Saab said, adding that she was "outraged" by the censorship. "Artists, writers and intellectuals are a means for this nation to vent steam and they are committing a serious error by tying our hands and trying to muzzle us," she said. An official from Solidere, however, said the company wanted to avoid any controversy. "Politics and religion are two very sensitive issues that we don't want to undermine," Joumana Naquib told AFP. http://www.naharnet.com/domino/tn/newsdesk.nsf/0/A541 0B0BC5B08F32C22574F90020857F?OpenDocument Romandie.com Liban: des photos controversées de Nasrallah retirées d'une exposition Une exposition de photographies de la cinéaste libanaise Jocelyne Saab a été partiellement censurée mercredi en raison de la présence de photos jugées controversées montrant le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et Jésus-Christ, a annoncé l'artiste. "La société immobilière Solidere, propriétaire de l'espace culturel où s'est ouverte l'exposition mardi soir, nous a demandé ce (mercredi) matin d'enlever deux photos qu'elle jugeait controversées puis en a ôté sept autres", a déclaré Mme Saab à l'AFP. La principale oeuvre censurée, intitulée "Terrain de jeu américano-israélien", montre un cadre sous verre du Christ crucifié entourée de rangées de photos du chef de la milice chiite libanaise avec deux poupées Barbie en arrière-plan. "Je ne voulais pas faire de la provocation, a affirmé l'artiste. Cette oeuvre symbolise un cimetière et dit qu'Américains et Israéliens nous utilisent comme un terrain de jeu. C'est un appel à la vigilance, à la cohabitation et non à la division ni à l'injure". L'autre photo montre la poupée masculine Ken crucifiée avec une Barbie en cheveux verts représentant la Vierge Marie. D'autres montrent des poupées enroulées dans des billets de banque irakiens à l'effigie de l'ex-dictateur Saddam Hussein. "Ils l'ont enlevée pour dire qu'ils sont soucieux de protéger les sentiments de toutes les communautés", a ajouté Mme Saab, qui se dit "outrée" par la censure. "Les artistes et les intellectuels sont la soupape de cette nation et ils commettent une erreur monstrueuse en nous ligotant et en nous muselant", a estimé Mme Saab, ignorant si l'exposition pourrait se poursuivre dans l'espace culturel. L'exposition "Sense, Icons, Sensitivity" doit également être accueillie jeudi, avec les oeuvres controversées, dans une galerie privée de Beyrouth. La société Solidere affirme avoir voulu éviter les tensions que pouvaient créer ces oeuvres. "La politique et la religion sont deux questions très sensibles auxquelles nous ne voulons absolument pas porter atteinte, nous ne voulons créer aucun problème", a déclaré à l'AFP une responsable de Solidere, Joumana Naquib. Selon elle, l'artiste a obtenu leur autorisation "sans montrer ces deux pièces", ce que nie Mme Saab. "Je peux comprendre leur crainte mais je trouve inadmissible d'être censurée, d'autant plus par une société privée qui se proclame libérale", a déploré l'artiste. Le géant immobilier Solidere a été fondé par l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, assassiné en 2005, auquel a succédé son fils Saad, chef du principal bloc de la majorité parlementaire antisyrienne. (©AFP / 05 novembre 2008 16h31) November 12, 2008 When Barbie went to Beirut By Alice Fordham Beirut does not feel like a conservative place. The girls wear shorts up to here and hair down to there. Cocktails are consumed by the gallon, and there is a rumbustious, if incestuous, arts scene. But this week, the limits of Lebanon's liberal attitude to art were tested by images of Hassan Nasrallah, the leader of the militant Shia group Hezbollah, and a smiling Barbie doll. Some photographs, featuring Barbie dolls and a garish Middle Eastern mishmash of political and religious iconography, were removed from a high-profile exhibition of work by the Lebanese artist Jocelyne Saab by the gallery over fears that they could “create sectarian strife”, according to Nasri N. Sayegh, the artist's spokesperson. The Sense, Icons and Sensitivity show is about what Saab calls “the other side of Orientalism”, exploring the way that the East views Western women. Saab says she sought to do this with populism and humour, with “neo pop art” images of Barbie representing the Western woman, all uncovered hair and matching accessories. But for the Planet Discovery gallery in Beirut, pictures of Barbie cavorting wearing only Iraqi bank notes, with a crucified Ken doll, and with Christ and Nasrallah memorabilia, were too much. The gallery is part of the huge project to rebuild Beirut after the civil war. It is run by Solidere, the huge regeneration company founded by Rafik Hariri, the Prime Minister, who was assassinated in 2005. “Politics and religion are two very sensitive issues that we don't want to undermine,” a gallery representative said. Saab, a former war reporter, who has spent the past 40 years making feature films, documentaries and images focusing on human rights, is angry. “I was offered the exhibition after the gallery had seen all the photographs,” she explains. “I said: „This is a mistake; if you see the other photos they are in the same vein',” she says. “But they came and violently took [the pictures] off in front of me.” Particularly galling for the artist - and particularly telling about Lebanon - is that the show had already opened with all the photographs in place, and no one had made any complaints. There had even been representatives of the Ministry of Culture at the launch party, who had spoken approvingly of the pictures and suggested a tour to Europe. Hezbollah, too, was sanguine about the images of its leader in the company of the plastic princess. It had made no complaint. Kitsch images of Nasrallah in unexpected contexts are by no means rare in Lebanon. In any market one can easily pick up a Nasrallah paperweight, bracelet or cigarette lighter. But in Lebanon, the state is weak and Hezbollah, which is part of the opposition coalition in government, is strong. So, for an artist, official approval by the Ministry of Culture is no guarantee that pictures will stay on display. Even the possibility that Hezbollah might take issue with the pictures is enough to scare gallery owners into self-censorship. At a concurrent exhibition, another gallerist also refused to show the banned images. “It is too serious that we are dealing with the conflict between the East and the West,” he says. While lamenting such self-censorship, he says that this is “a country that has a lot of fear and this is how fundamentalist groups make people afraid”. Saab, showing the remaining pictures in Planet Discovery, gesticulates at the empty spaces. “Look,” she says, “this is an installation in itself.” The sad thing, she says, is that the censors missed the point of The American-Israeli Playground, the picture with Christ, Nasrallah and Barbie. “It was meant to show a graveyard,” she said, “to show the way the Americans and Israelis use Lebanon,” leaving many dead in the country's conflicts. She believes that such images can be cathartic for a society. “The woman who came and moved the picture was so angry, and by taking the image away she has trapped that anger. It could have helped Lebanon to move on.” http://entertainment.timesonline.co.uk/tol/arts_and_e ntertainment/visual_arts/article5132046.ece LEBANON: Jesus, Nasrallah and Barbie raise eyebrows By Raed Rafei in Beirut Whether Shiites or Christians, the Lebanese adore icons representing their revered religious figures. Statues of Jesus Christ or posters of Hezbollah‟s popular leader, Sheik Hassan Nasrallah, are common sights on the streets of Beirut. But playing around with religious icons, even for the sake of art, is seriously frowned upon. Last week, some photos were abruptly removed from an exhibition by Lebanese artist and filmmaker Jocelyne Saab. One of the censored photos depict images of Nasrallah and the Christ on a crucifix along with undressed Barbie dolls in the background. The exhibition, “Sense, Icons and Sensibility,” held at an art gallery in downtown Beirut, tackles the change in habits and cultural characteristics of Arab societies as well as the Arab world‟s vision of the West. On the day of the exhibition‟s opening, Saab, 59, had all her photographs displayed in their place as planned. No one uttered any objection to the artwork at the inauguration, which was attended by around 200 people, including journalists, photographers and officials from the Culture Ministry, Nasri N. Sayegh, Saab‟s spokesperson, told the Los Angeles Times. The next morning, to Saab‟s dismay, the director of the art center decided to remove a photograph showing Nasrallah and the Christ, entitled “Israeli-American playground.” Saab defended her artwork in an interview with AFP: "I wasn't looking to provoke or shock anyone. ... This piece symbolizes a cemetery and says that Americans and Israelis use us as a playground. It is a call for us to be vigilant and to cohabitate rather than a call to divide and insult." Later, the company that owns the art space removed nine other photographs, including one depicting Barbie dolls wrapped in Iraqi currency and bearing the image of Saddam Hussein and another of a Barbie with green hair representing the Virgin Mary. Sayegh said that there was no clear official decision to censor the exhibition but that the owners of the gallery acted out of fear that the photos would “create sectarian strife.” “It is sad that the Lebanese are still driven by fear,” Sayegh said. “The artist was inviting the Lebanese to think all together collectively and not provoke anybody.” Neither Hezbollah nor the Christian leaders have voiced objection to the photos in question. This is not the first time that Saab‟s work created controversy. Her latest movie, “Dunia, Kiss Me Not On The Eyes,” was the subject of heated debates in Egypt for touching on the taboo issue of female genital mutilation, still common in some Arab countries. The Lebanese English-language electronic daily, Now Lebanon, called the censorship "shameful": "No one is suggesting that Barbie is sacred. But the removal of images of the long-legged incarnation of unrealistic beauty from the walls of a Beirut art gallery this week struck a blow against freedom, culture and mutual understanding. ... Art should be a forum for debate and discussion in a healthy society." Although freedom of artistic expression is relatively respected in Lebanon, there have been violent reactions in the past few years to artistic depiction of religious figures. In June 2006, a mob of Shiite Hezbollah supporters burned tires and blocked roads to protest a satirical television program that mocked the group‟s leader. http://latimesblogs.latimes.com/babylonbeyond/2008/11/lebanona-photo.html Menassat.com BEIRUT, November 12, 2008 In Lebanon, no offense allowed even if none is taken Several photos at an exhibit by Lebanese filmmaker Jocelyne Saab have been removed because they were considered too controversial by the owner of the exhibition space. 'Fear is the worst kind of censorship,' says Saab's spokesperson. The 'offending'pictures that were removed from the exhibit. It wasn't long after Jocelyne Saab had toasted the opening of her first photo exhibition – Sense, Icons and Sensibility – that problems began to arise. The exhibit illustrates Eastern and Western concepts and Arab perceptions of the West in a catchy, and to some quite kitschy or even distasteful way. The morning after the exhibit opened last week at Beirut's Planet Discovery, an event attended by over 200 people, including diplomats and representatives from Lebanon's Ministry of Culture, the venue owner demanded that the artist remove images thought too provocative. The image that sparked most controversy, Saab‟s spokesperson Nasri Sayegh said, was a photo titled "American-Israeli playground", which shows Christ on a crucifix surrounded by photos of Hezbollah leader Hassan Nasrallah and undressed Barbie dolls in the background. Sayegh stressed that it was not official censorship but a "private decision" by the owners of the gallery that led to the removal. An official from Solidere, the Lebanese real estate company, told AFP that the company had sought to avoid any political or religious controversy. "Politics and religion are two very sensitive issues that we don't want to undermine," Joumana Naquib said. But, according to Sayegh, there had been no complaints about the exhibit from either the Shia or the Christian communities. Fear, said Sayegh, "is the worst kind of censorship. It's just something we must face and handle." Solidere's (self-)censorship was not limited to the picture featuring Nasrallah and Jesus Christ either. "They started by taking down the two images of the AmericanIsraeli playground, and then continued to take down more. In all, they took down nine photos,” said Sayegh, pointing to the empty spaces on the walls. Some of the censored pictures were "French Can Can in Baghdad," which shows naked Barbies wrapped in Iraqi currency with the image of former dictator Saddam Hussein on their foreheads; and "Arab Christ," which depicts a Christ figure wearing Arab headdress. Naseygh said that although "something was expected" due to the controversial nature of the photos, no one was expecting outright censorship. "We were working here for several days in a row until the early morning hours before the opening, hanging the photos on the wall. The venue owner saw them. They didn't ask us to take down images then. And at the opening, no one said anything either," he said. Saab herself says she never intended to shock anyone. "I wasn't looking to provoke or shock anyone… They removed them to show that they are sensitive to the feelings of all the communities… Artists, writers and intellectuals are a means for this nation to vent steam and they are committing a serious error by tying our hands and trying to muzzle us," she told AFP. The controversy is reminiscent of the temporary banning, earlier this year, of the animated film Persepolis for fear that its portrayal of Iran's Islamic Revolution might offend Lebanon's Shia community – even though no complaints had been made. A veteran filmmaker, 60-year-old Saab is no stranger to controversy. Her latest movie, Dunia, sparked uproar and debate in Egypt for bringing up the taboo topic of female genital mutilation, a practice still common in Egypt as well as a number of other Arab countries. In an editorial, the website Now Lebanon has called on the country's Ministry of Culture to step in and reinstate Saab's photos. http://menassat.com/?q=en/comment/reply/5130 Barbie and the Sayyed Censorship in Beirut‟s galleries Alice Fordham, NOW Staff , November 7, 2008 Jocelyne Saab was sixty yesterday. As well as marking her birthday, she should have been celebrating the opening of two parallel shows of her art in Beirut this week. Instead, she has been left fuming as her pictures have been censored by a Solidere-owned gallery, their content of Barbie, Christ and Hassan Nasrallah deemed too controversial for public showing in Lebanon. Of her two current shows, one, in the little Agial art gallery in Hamra, is mainly of abstract photographs, close-ups of tents, looking at the idea of home. The other, larger exhibition is in the Solidere-owned Planet Discovery exhibition space, including many of her neo-pop-art photographs, looking at east and west by focusing on their commercial detritus. Money, Barbie dolls and political and religious memorabilia jostle out of these bright pictures. However, since the larger exhibition opened on Tuesday, seven of Saab‟s photographs have been deemed unsuitable by Solidere, the company responsible for the regeneration of central Beirut, and taken down. In one, naked Barbie dolls run across a pile of images of Sayyed Hassan Nasrallah and images of Jesus Christ. In another, they cavort wearing nothing but Iraqi money. The pictures, says Saab, are about globalization and the Arab world. But the statements were too political and too religious, a representative from Solidere was reported to say: "Politics and religion are two very sensitive issues that we don't want to undermine." Saab is livid. “I was offered the exhibition,” she says, “after the organizers had seen all the photos. I have been doing everything myself for the exhibition, I was here until six o clock in the morning before it opened – it was very lonely.” “Solidere,” she goes on, “have been disrespectful to an artist who has a reputation for defending human rights for forty years.” Saab has been a film-maker and war reporter as well as an artist. She chose the Planet Discovery space because, she says, Agial gallery would be, “too small to make a statement. “I wanted to talk about the scar between East and West…these are things I feel deeply. This is why I chose the big space, and this is very real and popular art,” she adds. And indeed, it all seemed to be going well. The exhibition opened on Tuesday, and representatives from the Ministry of Culture were so impressed that there was talk of a tour to Europe. But, while Saab was there, Solidere employees came the next day to remove some of the images. Saab says that she told them, “this is a mistake, if you see the other photos, they are in the same vein,” but they came and, “violently took it off in front of me.” “They said „we decide‟,” says Saab. “I said, „but the Ministry of Culture was here and they had no objections‟,” but the Solidere staff said, again, “we decide.” After they had taken down two pictures, depicting religious icons, Saab says that Solidere, “wanted to cover their crime a bit better, so they took other pictures away which were political.” Now, Agial gallery has agreed to host the controversial pictures, but only downstairs on request for “people interested in art,” not as part of the main exhibition. Saleh Barakat, the gallerist, says that: “We are not going to show the works [removed from the Planet Discovery exhibition] because they are political and we are an art gallery…it is too serious that we are dealing with the conflict between the east and the west.” Barakat has some sympathy with Solidere‟s decision not to show the works, saying they are, “a public space, and they do not want politics and religion in a public space. This decision creates a reaction, but that is the artist‟s opinion.” Asked whether this is censorship, Barakat says cautiously that this has been exaggerated, and urges audiences to focus on the exhibition‟s uncontroversial pictures. However, he agrees that it is sad that in Lebanon, there are works which are too controversial to show. “It is a country,” he says, “that has a lot of fear and ¬this is how fundamentalism groups make people afraid.” However, he says that nobody said to him that he could not exhibit these photographs, “it was a sort of selfcensorship.” Solidere did not immediately respond to requests for comment. Saab herself says that, “everything comes from fear and a lack of artistic culture, and culture in general and, I think, a lack of liberalism. The photographs have come to be a political statement as if they had not read what I had written.” Saab had said that the image of Barbie, Christ and Nasrallah called American-Israeli playground symbolizes a cemetery and is intended to emphasize that the US and Israel use Lebanon as a playground. But, she says, “things have been taken out of context. This is like taking one page from the 1001 Arabian Nights and calling the whole book pornography.” In a statement, she contrasted the historic election of Barack Obama, as the Americans voted for a spirit of openness, with her being forced to take down the photographs which, “showed the popular anger in the face of Israeli-Lebanese conflict.” Barakat, of Agial, reflects Saab‟s desire for everyone to look at the whole exhibition, saying, “I wish that everyone would focus on art rather than follow the sensation of politics,” he says. “We do not want to throw more oil on the fire.” http://www.nowlebanon.com/NewsArticleDetails.aspx?ID=66070&MID =123&PID=2 Cultures et Politiques Arabes L’occidentalisme, l’autre visage de l’orientalisme Yves Gonzalez-Quijano 17 novembre 2008 Pour ses soixante ans, la cinéaste libanaise Jocelyne Saab avait imaginé une double exposition de ses travaux actuels qui se tournent désormais vers la photographie. En définitive, elle aura également eu droit à un de ces petits scandales qui agitent régulièrement la scène culturelle arabe. Pas de problème pour l‟exposition qui se tient jusqu‟au 29 novembre à la galerie Agial (Générations) près de Hamra à Beyrouth. L‟ancienne journaliste et correspondante de guerre y propose une série intitulée Soft Architecture. Exaltation de la beauté des formes plastiques issues des traditions bédouines, ces photos abstraites sont également une manière de rompre avec une certaine idée de la vie nomade, que l‟on est prêt à trouver belle sans doute, mais dépouillée de toute sophistication esthétique alors que ces architectures mouvantes recèlent, sous l‟objectif de la photographe, toute une complexité méditative. La même volonté de rompre avec les clichés sur le monde arabe se retrouve dans la seconde exposition, Sense, Icons and Sensitivity, qui, en revanche, a connu quelques problèmes dans la mesure où ce travail sur la manière dont la mondialisation transforme aujourd‟hui la sensibilité arabe approche de trop près deux domaines en quelque sorte « sacrés » : la religion et la politique. Jocelyne Saab travaille sur le kitsch[1]. Sur les marchés aux puces de Beyrouth, du Caire ou de Paris, elle part à la recherche de ces artéfacts de la culture populaire qui sont également les « icônes » de la culture de masse contemporaine. Mis en scène sous l‟objectif de la photographe, ces déchets de la société de consommation globalisée accèdent au statut d‟œuvres d‟art à part entière et expriment poétiquement (et politiquement) le ressentiment et la frustration de l‟Orient face à l‟Occident. En contrepoint aux célèbres analyses d‟Edward Saïd, Jocelyne Saab travaille donc sur « l‟autre visage de l‟Orientalisme », cet « occidentalisme » qu‟elle cherche à dévoiler, notamment en illustrant à sa façon le regard arabe (et oriental) sur « la femme occidentale », symbolisée par la chevelure blonde aux ondulations tentatrices de la célèbre Barbie (dont ces chroniques ont proposé un commentaire sur Fulla, leur version arabe récemment commercialisée). Dans ses clichés, l‟artiste fait subir à Barbie une suite de métamorphoses qui sont autant de commentaires sur la réalité arabe contemporaine. Un article en arabe publié dans le Hayat donne à Jocelyne Saab l‟occasion de s‟expliquer sur sa démarche : Je cherche le lieu où je vais faire la photo, je trouve les personnages que je veux prendre, je me saisis de ces icônes et je les mets dans le lieu que j’ai trouvé, je les fais se regarder et elles deviennent des acteurs à travers la sensibilité que je leur prête. Je ne les utilise pas comme des poupées de plastique. Je les fais se regarder pour que l”image donne l’impression d’une petite histoire. Travaillant sur l‟allusion, le sous-entendu et plus encore sur l‟ironie, cherchant à dévoiler ce que la société adore tout en se refusant à le reconnaître, les créations de Jocelyne Saab peuvent susciter des malentendus. En dépit d‟une inauguration des plus officielles au Planet Discovery dans le centre ville de Beyrouth, quelques-unes des cent images proposées au public ont paru trop audacieuses pour être maintenues sur les murs. Deux en particulier ont fait scandale. Celle qui ouvre ce billet, intitulée American-Israeli playground (Terrain de jeux israélo-américain) n‟a pas plu du tout, avec une sorte de cimetière où courent des Barbie nues en arrière-plan de photos du Christ et de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah. Non plus que French Can Can in Bagdad, où les petites Barbie portent pour tout vêtement des billets de banque à l‟effigie de Saddam Hussein. Propriétaire des lieux, la société Solidère étroitement associée à la famille Hariri, a donc décidé de les décrocher, avec quelques autres photographies, histoire de noyer le poisson et de tenter de faire croire que la peur de toucher à ce qui relève des symboles politiques et religieux n‟était pas à l‟origine de cette autocensure (en effet, aucune instruction officielle, ni plainte d‟aucune sorte, n‟ont été raportées). Certes, les photos incriminées ont été accueillies par la galerie Agial sur son site (où vous pouvez donc voir une sélection du travail de Jocelyne Saab), et également dans une salle discrète, ouverte uniquement à ceux qui en font la demande. C‟est mieux que rien sans doute, mais c‟est tout de même ennuyeux pour des images que leur créatrice aurait voulu confronter au regard d‟un large public, celui-là même qui partage cette « colère populaire contre le conflit israéloarabe » et plus largement la politique américaine au MoyenOrient. http://cpa.hypotheses.org/490 انعذد ٧٣١االثىُه ٢٦كبوىن انثبوٍ ٢٠٠٩ ّمىن عهً «ثالوُذ دَظكىفزٌ» (وطط ثُزود) رظع صىر مه معزض انمخزجخ صحت انقُ ّخ»« .انمهعت ً نفئخ نجىبوُ ّهب رشكم «اطزفشاسا ّخ أو انهجىبوُخ جىطهُه صعت ثحج ّرد جمبوخ ّخ األكجز مه انجذل ،ثُىمب ثز اإلطزائُهٍ األمُزكٍ» (انصىرح) وبنذ انحص ن «انظُبطخ وانذَه مىضىعبن انىقُت ،مه شزكخ «طىنُذَز» مبنكخ صبنخ انعزض ،ثأّ رظهز انصىر األخزي ،مثبر انجذل ،دمُخ ثبرثٍ حظّبطبن ال وزَذ انخىض فُهمب» ...وُ ذاو حظُه ،أو دمُخ عهً شكم انمظُح انمصهىة... مغه ّفخ ثبنذَىبر انعزاقٍ وصىرح صّ ُعزض هذي األعمبل فٍ «غبنُزٌ أجُبل» حُث َزىاصم معزض «عقم أَقىناد، فهم طز أحبطُض» انُىو؟ نالطزعالو3453213/01 : Article de Pierre Abi Saab Al Akhbar Imagination et Lumière sœur du silence. Fond de contemplation par excellence. Deux esprits en un corps, L‟amour l‟après midi, Orgasme d‟Or… Tels sont les titres des œuvres les plus fortes, les plus poétiques et les plus sensuelles de l‟exposition. Dans la partie Autre face de l‟orientalisme, Jocelyne Saab se sert de symboles, d‟icônes, de photos, de personnages et de poupées souvent trouvées dans des poubelles. Elle les place dans un décor riche faisant ressortir du cadre des images multiples laissant ainsi le contemplateur plonger dans l‟imagination populaire et l‟inconscient collectif de cette région du monde. Icônes issues de sentiments communs à nos peuples : de Abdel Nasser à Marilyn Monroe, Faten Hamama, Barbie, Jésus, Saddam Hussein, George Bush… figures arabes et américaines mais aussi Aladin et Ali Baba. A travers ces mises en scène d‟icônes, Jocelyne Saab nous enrichit envers nous-mêmes et envers autrui. Des mises en scènes inattendues, emplies d‟humour qui déplace le regard vers l‟inattendu et l‟imprévu. Un imprévu qui a d‟ailleurs poussé les responsables de la salle d‟exposition Planet Discovery, qui ont eu peur de ses œuvres, à retirer 9 de ses photographies. Motif : il ne faut toucher ni à la politique, ni à la religion. Etonnant non ? Quelle place laisse-t-on alors à la liberté artistique ? http://www.alakhbar.com/ar/taxonomy/term/15610%2C16416 Al Hayat Samedi 8 Novembre 2008 n° 16654 Mohammad Ghandour Sense Incons and Sensitivity… Quand les histoires sortent des images Les photographies de Jocelyne Saab reflètent le contraste entre l‟Orient et l‟Occident à travers des icônes masculines et féminines. Jocelyne Saab a puisé son inspiration dans les marchés aux puces à travers des poupées Barbie omniprésentes en Occident et des icônes masculines barbues portant des Keffieh représentant l‟Orient. Je cherche, dit elle, l‟endroit qui convient à mes photographies en mettant mes personnages les uns en face des autres. Ainsi je laisse passer un dialogue qui se reflète à travers les sentiments. Des regards surgit une histoire. Dans la série « Architecture Molle », Jocelyne Saab scrute le regard et les sentiments à travers les tentes arabes et ceci à l‟aide de tissus et de fils harmonieux qui se découpent et se relient. Images abstraites reflétant la civilisation arabe d‟antan face aux tours et aux buildings d‟aujourd‟hui. Il s‟agit là pour la photographe d‟un trait d‟union critique entre le passé et le présent. Nazih Khater Jocelyne Saab la cinéaste, l‟envoyée spéciale nous revient avec des œuvres osées. Des œuvres surprenantes à travers lesquelles Saab met les doigt sur des plaies rongées par l‟oubli ou le déni : le clash des civilisations, la question du voile, la posture de l‟homme oriental vis-à-vis de la blonde occidentale, de l‟autre femme. Un travail osé dans un monde empli de tabous idéologiques et religieux. Un travail subtil et fin qui invite l‟œil du spectateur à regarder au-delà de l‟image. Intelligente, cultivée, décidée, Jocelyne Saab fait partie d‟une génération de révolutionnaires de gauche. Son travail est empreint de l‟histoire du Proche Orient dont elle a été influencée de près ou de loin. Des photos emplies de critiques acerbes et parfois d‟accusations vives. Jocelyne Saab dérange et trouble en mettant le spectateur face à des réalités pénibles et blessantes. Des photos qui jouent le rôle de révélateur de choc. Certains se sont peut être sentis visés ? Se seraient ils reconnus dans les images de Jocelyne Saab ? Le travail de Jocelyne Saab est un travail aux réalités multiples qui creuse dans la mémoire visuelle. A travers Sense Icons and Sensitivity, Saab aura réussi à viser le pour et le contre face à des idées et des réactions contradictoires. Ce qui n‟est pas étonnant de la part d‟n artiste tel que Jocelyne Saab qui se caractérise par la veine du combat permanent, inlassable contre un monde arabe empêtré dans le mensonge et le déni de la réalité.