3 - La "chance" de Ninive (chap.3) - Jonas, Quand la compassion de

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3 - La "chance" de Ninive (chap.3) - Jonas, Quand la compassion de
Introduction
Quel jugement pour ceux-ci ?
Fin juillet 1994, Le Nouvel Observateur racontait le travail de Makis Katsoulas, chef d'une secte satanique. Cette
dernière sacrifiait régulièrement des jeunes filles blondes à Lucifer. Nous sommes au cœur de l'horreur. Le même
journal, quelques semaines plus tard parlait de l'horreur des massacres répétés en Algérie. Des familles entières
égorgées, massacrées — je vous passe les détails.
Si nous devions restreindre notre perspective à ce siècle seul, combien de massacres, combien de génocides ?
L'Arménie, les Juifs, le Cambodge, la Serbie, la Sierra Leone, la Corée du Nord… Partout se dresse le même spectre
de l'horreur.
Avec une question : quel serait un juste jugement ? Cette question nous place tout de suite devant l'histoire de
Jonas, dont allons lire le chapitre 3. Les Ninivites sont comme ces gens dont je viens de faire mention.
Le texte que nous lisons ce matin évoque le plus grand réveil spirituel parmi les païens de tous les temps. Le seul
événement qui s'en rapproche un tant soit peu est le récit de la conversion des Ephésiens dans le livre des Actes.
Dans Jonas 3, nous lisons que des hommes bien pires que des nazis, réalisent devant Dieu la gravité de leur
comportement, s'en détournent et placent leur confiance en Dieu.
Lecture : Jonas 3
" 1 La parole de l'Eternel fut adressée à Jonas une seconde fois, en ces mots,
2 Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et proclames -y la publication que je t'ordonne!
3 Et Jonas se leva, et alla à Ninive, selon la parole de l'Eternel. Or Ninive était une très grande ville, de
trois jours de marche.
4 Jonas fit d'abord dans la ville une journée de marche; il criait et disait, Encore quarante jours, et Ninive
est détruite!
5 Les gens de Ninive crurent à Dieu, ils publièrent un jeûne, et se revêtirent de sacs, depuis les plus
grands jusqu'aux plus petits.
6 La chose parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac, et
s'assit sur la cendre.
7 Et il fit faire dans Ninive cette publication, par ordre du roi et de ses grands; Que les hommes et les
bêtes, les boeufs et les brebis, ne goûtent de rien, ne paissent point, et ne boivent point d'eau!
8 Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu'ils crient à Dieu avec force, et qu'ils
reviennent tous de leur mauvaise voie et des actes de violence dont leurs mains sont coupables!
9 Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s'il ne renoncera pas à son ardente colère,
en sorte que nous ne périssions point ?
10 Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal
qu'il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas. "
La " chance " des Ninivites, c'est que Dieu est un Dieu de grâce. C'est aussi notre
avantage dans le ministère que nous souhaitons avoir dans la ville de Lyon. Il fait
grâce aux hommes qui admettent leurs fautes
.
La prédication de Jonas (3.1-4)
" 1 La parole de l'Éternel fut adressée à Jonas une seconde fois, en ces mots "
Nous sommes au début du 8e siècle avant Jésus Christ. La première fois que Dieu a demandé à Jonas d'aller prêcher
à Ninive, Jonas est parti en sens inverse à Tarsis (Espagne). Il a pris un bateau à Jaffa. Une tempête fit prendre
conscience à l'équipage qu'il y avait un problème. Ces marins découvrirent que Jonas fuyait Dieu. Jonas leur dit de le
jeter à l'eau. La tempête se calma et Jonas fut englouti par un gros poisson. Trois jours plus tard, il est recraché sur
la terre ferme. Sa prière au chapitre 2 montre qu'il est prêt à obéir à Dieu.
Dieu est un Dieu de la deuxième chance ! C'est remarquable de le voir au travers de l'histoire biblique. Ce n'est pas
toujours le cas, que Dieu donne une seconde chance. Mais parfois :
On a déjà parlé de David, de l'apôtre Pierre, d'Abraham.
Il y a aussi Marc, qui a abandonné son poste lors d'un voyage missionnaire. Paul ne le voulait plus auprès de
lui. De retour il s'est montré utile à Pierre. Puis on le retrouve en 2 Tim. 4.11 où Paul écrit de lui : " il m'est
fort utile pour le service. "
On ne saurait abuser de la grâce de Dieu. S'il nous pardonne, ce n'est nullement une invitation à pécher ! Mais
si nous péchons, si à l'instar du prophète Jonas, nous partons à l'ouest lorsque Dieu nous demande de partir à
l'est, nous avons en Dieu l'occasion du pardon. L'occasion d'une seconde chance.
" 2 Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais-y la proclamation que je te dis ! 3 Alors Jonas se leva ; il
alla à Ninive selon la Parole de l'Éternel. Or Ninive était devant Dieu une grande ville, de trois jours de
marche. "
Ninive était la capitale de l'Assyrie. Située sur la rive orientale du Tigre, elle était le symbole de la force assyrienne.
Les commentateurs libéraux ont douté de la description de Ninive qui nous est donnée ici.
" Trois jours de marche " pourrait se comprendre par référence au travail de Jonas : marcher trois jours en
prêchant régulièrement, aux intersections. Le message de Jonas (résumé au verset 4) a dû susciter des
questions, et peut-être qu'il fallait bien 3 jours pour couvrir la ville de prédication.
On peut aussi comprendre ces trois jours en pensant à la " Communauté Urbaine de Ninive "
. Gen 10
évoque la création de plusieurs cités satellites, dont Ninive devint la capitale. Un peu comme si on avait
demandé à Jonas de prêcher aux lyonnais ; Jonas aurait vraisemblablement inclus les villes limitrophes que sont
Villeurbanne, Vénissieux, etc.
Enfin, les fouilles archéologiques menées par Henry Layard ont exhumé une enceinte de plus de 100 km de
périphérie — ce qui concorde avec les " trois jours de marche ", car on estime qu'à l'époque un marcheur
pouvait parcourir 30 km par jour.
Elle était entourée d'un mur de 30 m de hauteur (entre 10 et 12 étages), assez large pour que deux chars
puissent s'y croiser. Elle était défendue par 1500 tours de 60 mètres de hauteur.
C'était une forteresse très impressionnante.
" 4 Jonas commença par faire dans la ville une journée de marche. Il criait ces mots : encore quarante
jours et Ninive sera bouleversée. "
Pour Jonas, un prophète patriotique, qui avait annoncé les victoires militaires de Jéroboam 2, roi d'Israël, cela devait
être un plaisir (quelque peu sadique), de prophétiser à l'encontre des assyriens, le jugement de Dieu :
Douce revanche ! 60 années auparavant, en 840 av. J.C., Jéhu, roi d'Israël payait un tribut à l'Assyrie (sous
Salmanasar III). Le peuple de Jonas ayant été assujetti à Ninive, c'était peut-être assez agréable d'annoncer un
jugement divin…
Ce plaisir aurait été doublé s'il avait su que 60 ans après lui, en 722 avant J.C., les troupes de l'Assyrie
envahiraient Israël pour emmener le peuple en captivité.
Ce plaisir devait également être entaché d'une crainte… La crainte que Dieu ait des projets de pardon pour les
assyriens… Le verset 10 révèle d'ailleurs un Dieu de grâce.
Quoi qu'il en soit, son message est dur. Ce n'est pas le ton habituel des évangélistes qui utilisent Jean 3.16 J. Encore
40 jours et Ninive ne sera qu'une pièce de musée. Mes amis, savez-vous qu'encore quelque temps, et la France ne
sera plus ? !
Je vous rassure : je ne joue pas les Paco Rabane ! Ce quelque temps peut prendre plusieurs semaines, ou plusieurs
années, ou plusieurs siècles. Mais le jour vient, nous rappelle l'apôtre Pierre, où " les cieux enflammés se dissoudront
et où les éléments embrasés se fondront. "
La Bible parle abondamment de l'enfer. Plus de 30 expressions le décrivent. Jésus a souvent parlé du lac de feu, de
la géhenne, de la perdition éternelle. Les apôtres décrivent la justice de Dieu qui condamne tout pécheur — c'est-àdire tout homme non régénéré — à l'enfer.
Je me demande si la proclamation de l'Évangile ne manque pas de piquant. Jonathan Edwards, au 18e siècle, a
prêché un sermon passionné sur la justice de Dieu. Dieu utilisa ce message pour débuter un réveil puissant :
" Ainsi donc, vous tous qui n'avez jamais connu le changement de cœur qu'opère le Saint Esprit par sa
grande puissance ; vous n'êtes pas devenus de nouvelles créatures, nées de nouveau, ressuscitées de la
mort du péché à une nouvelle vie ; vous tous, vous dis-je, êtes entre les mains d'un Dieu en colère.
Peu importe la multiplicité de vos réformes, seul le bon vouloir de Dieu vous empêche d'être à l'instant
engloutis par une destruction éternelle. Vos expériences religieuses, l'observation d'une certaine forme de
religion ou vos prières ne vous délivreront pas. [...] Le Dieu qui vous retient suspendu au-dessus de
l'abîme infernal éprouve une infinie aversion à votre égard, tout comme l'on tient un insecte répugnant
au-dessus du feu. Vous avez terriblement provoqué sa colère, et celle-ci brûle comme un feu à votre
encontre. Vous méritez seulement d'être précipité dans le feu. Les yeux de Dieu sont trop purs pour
supporter la vue que vous leur offrez, et vous lui paraissez dix mille fois plus abominable que le serpent le
plus venimeux. Vous l'avez offensé, infiniment plus que ne l'a jamais fait le plus entêté des rebelles à
l'égard de son prince. Pourtant, seule sa poignée vous empêche à tout moment de tomber dans le feu.
[...] "
[Edwards conclut son sermon] Mon ami, " sauve-toi pour ta vie ; ne regarde pas derrière toi, et ne
t'arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi vers la montagne, de peur que tu ne périsses " (Gen 19.17)
Que dire aux français de ce 21e siècle ? Si Dieu avait envoyé Jonas à Lyon, en 2001, qu'aurait-il dit ? Il existe un
point commun dans les prédications de Jean-Baptiste, Jésus-Christ, puis des apôtres : l'appel à un changement radical
des mentalités :
Jean-Baptiste : " Et il alla dans toute la région du Jourdain ; il prêchait le baptême de repentance, pour le
pardon des péchés " Luc 3.3.
Jésus-Christ. : " Dès lors, Jésus commença à prêcher et à dire : Repentez-vous car le royaume des cieux est
proche " (Matt. 4.17).
Dans la bouche des apôtres, le premier message de l'apôtre Pierre s'est terminé par : " Repentez-vous et que
chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du
Saint-Esprit " (Act. 2.38). Puis un peu plus tard : " Repentez-vous donc et convertissez-vous pour que vos
péchés soient effacés… " (3.19)
Comment susciter ce changement de mentalité ?
Pour les personnes qui n'ont aucune conscience de leur état devant Dieu, il est bon de rappeler la Loi.
Jean Calvin :
Le Seigneur a donc établi comme première étape, pour tous ceux qu'il destine à hériter de la vie céleste,
qu'ils soient douloureusement touchés dans leur conscience, chargés du poids de leurs péchés, et poussés
à le craindre. Or, c'est précisément pour nous amener à cette connaissance de nous-mêmes qu'il nous
propose sa Loi. [Brève instruction chrétienne (Kerygma & Excelsis, p. 16)]
Cet été, je me suis tordu un doigt de pied dans l'océan. Comme l'eau était froide, je n'ai rien senti.
Ensuite, J'ai eu envie de faire un footing avec mon fils. Quelques mètres plus tard, lorsque je me suis
arrêté de courir (
), j'ai ressenti une douleur lancinante. L'un des doigts de pied était violacé, et avait
doublé de volume. Fini le footing ! Tant que je ne ressentais rien, aucun besoin de changer… Les douleurs
ont éveillé mon attention.
Pour ceux que la conscience de leur péché accable, au contraire, prêchez la grâce.
Jésus Christ est dur envers tous ceux qui se croient hors de danger. Mais il est rempli d'amour à l'égard
de ceux dont la conscience est brisée par leurs péchés.
Dieu accueille avec gentillesse, amour, le fils prodigue. Dieu accueille avec gentillesse, amour, cette
femme surprise dans l'adultère. Dieu accueille avec gentillesse, amour, cette femme malade depuis tant
d'années, tout comme l'étrangère dont l'enfant est malade.
La réponse des Ninivites (3.5-9)
" 5 Les gens de Ninive crurent en Dieu ; ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, depuis les plus
grands jusqu'aux plus petits. 6 La nouvelle parvint au roi de Ninive ; il se leva de son trône, ôta son
manteau, se couvrit d'un sac et s'assit sur la cendre. "
Les gestes évoqués par notre texte sont des marques d'humiliation volontaire. Les ninivites croient Jonas. Ils croient
son Dieu, le Dieu unique du peuple d'Israël. Ils se détournent de leurs conceptions polythéistes. Ils reconnaissent
qu'ils méritent le jugement de Dieu. Et ils le montrent par des actes précis :
Le jeûne dans la Bible est un acte qui n'est jamais commandé, mais dont on trouve de multiples exemples. Il a
pour but de permettre à l'homme de ressentir sa faiblesse dans son corps, et ainsi réaliser sa fragilité et sa
dépendance de Dieu pour vivre.
Il est quasiment toujours associé à la prière. Sauter un repas de temps en temps — pour ceux dont la santé le
permet — libère du temps pour la prière. Mais Christ met en garde contre tout jeûne visant à impressionner les
observateurs ! C'est une pratique privée.
Les sacs dont il est question étaient en poil de chèvre. Très rugueux, c'était le vêtement du pauvre et de
l'esclave. Se revêtir de tels vêtements marque une volonté de s'abaisser, de s'identifier avec les plus petits de la
terre, et d'admettre que franchement, on est un peu mendiant aux yeux de Dieu, et qu'il vaut mieux être
esclave de Dieu que de la méchanceté.
Certains prophètes (comme Elie et Jean-Baptiste ; 2 Rois 1.8 ; Zach 13.4 ; Marc 1.6) se revêtaient de sacs,
pour enseigner d'une manière vivante aux hommes qu'ils avaient besoin de se séparer d'une vaine manière de
vivre.
S'asseoir dans la cendre est une forme fréquente de manifestation de deuil. C'était manifester la douleur, le
ravage de la vie qui ne laisse que de la cendre…
Pour ceux qui voudraient jouer au prophète, je ne pense pas que se promener tout nu avec un sac de
supermarché pour seule protection, recouvert de cendres, aurait le moindre effet, sauf celui de vous faire
envoyer à l'asile ! Ce sont là des marques culturelles, qui étaient comprises à l'époque !
Que ces guerriers sanguinaires répondent avec tant d'humilité au jugement de Dieu est l'une des plus grande surprise
de l'histoire de l'Ancien Testament. Même de toute la Bible ! Au point que Christ a dit : " Les hommes de Ninive se
lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication
de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas " (Matt. 12.41). Jésus met en contraste l'apathie, le manque de réponse et
de foi de la part des Israélites, le peuple de Dieu, avec la réponse des Ninivites : Les gens de Ninive se sont repentis,
et vous ne le faites pas !
Les commentateurs libéraux, qui ne perdent pas une occasion pour suggérer que la Bible est pleine d'erreurs, trouvent
impossible que toute cette population se soit convertie… Il est vrai que Ninive de 780 av. J.C., c'est un peu comme
Berlin dans les années 40. On imagine mal les nazis se revêtir de sacs, pleurer sur leurs fautes, et Hitler décréter un
jeûne public d'humiliation ! Il est vrai qu'il n'y avait pas de Jonas, en 1940… Pourtant, quelques facteurs permettent
d'imaginer comment un tel réveil a été favorisé :
L'empire Assyrien est dans une phase critique. Des tribus du nord, en Urartu (Arménie), menacent sérieusement
l'intégrité du pays. Les grands dictateurs Assyriens du passé n'ont pas été remplacés par des rois du même
calibre. Il y a donc un sentiment d'insécurité et de faiblesse.
Est-ce que l'histoire de la survie de Jonas avait préparé les cœurs à l'écouter ? Est-ce que Jonas portait sur son
corps des marques de son odyssée ? Le Dr. Harry Rimmer, président du Bureau de Recherche Scientifique de
Los Angeles rapporte le cas d'un marin britannique tombé en mer du nord lors de la chasse d'un Rhinodon
(requin). Le requin fit volte face sur cet homme et l'avala. 48 heures plus tard, l'équipage vit le poisson et
réussit à le tuer. Ils trouvèrent cet homme inconscient, mais vivant. En 1926, le Dr. Rimmer le rencontra et le
décrivit. Ses cheveux étaient tous tombés et sa peau arborait des taches ocres sur tout son corps. Si Jonas avait
sur son corps des taches de ce genre, et si son histoire était connue, il avait de quoi se faire entendre.
Quelles que soient les raisons, Dieu a oeuvré d'une manière spectaculaire dans les consciences. Au point que le roi
décrète cet édit :
" 7 Il fit crier ceci dans Ninive : Par décision du roi et de ses grands : que les hommes et les bêtes, le
gros et le menu bétail, ne goûtent de rien, ne paissent pas et ne boivent pas d'eau ! 8 Que les hommes et
les bêtes soient couverts de sacs, qu'ils crient à Dieu avec force, et que chacun revienne de sa mauvaise
conduite et de la violence attachée aux paumes de ses mains ! 9 Qui sait si Dieu ne reviendra pas de son
ardente colère, en sorte que nous ne périssions pas ? "
Il est surprenant que ce roi implique les animaux dans cet élan de repentance. Mais je retiens ceci : une repentance
authentique se voit. Elle est visible. " que chacun revienne de sa mauvaise conduite et de la violence attachée aux
paumes de ses mains ! "
Je crois au pardon complet de Dieu. Certains disent : c'est trop facile : tu fais n'importe quoi et il te suffit de
demander pardon. Non ! Le pardon que Dieu accorde s'accompagne d'un désir de faire le bien. Jean-Baptiste
dira d'ailleurs à ceux qui voulaient en abuser : " produisez donc du fruit digne de la repentance " (Matt. 3.8)
Dieu transforme les cœurs, et cela se voit, ou alors ce n'est pas une vrai foi. " Que chacun revienne de sa
mauvaise conduite… " Jacques écrira : montre-moi ta foi par tes oeuvres !
Tous les réveils spirituels de la Bible évoquent une intense contrition, une conviction de péché qui mène aux
larmes, et un changement radical de vie.
C'est le cas du réveil spirituel sous les rois Joas, puis Ezéchias, sous la prédication d'Esdras et de
Néhémie.
C'est le cas du réveil spirituel de la ville d'Ephèse. Nous sommes en 53 ou 54 après Jésus Christ. Voir
Actes 19.13-20.
C'est aussi le cas des réveils spirituels dans l'histoire de l'Eglise :
Savonarole, prêtre Dominicain à Florence, a prêché la repentance avec fougue à la fin du 15e siècle,
transformant la ville d'une manière spectaculaire. Précurseur de la réforme, il se fit excommunier par le
pape Borgia et mourut étranglé puis brûlé.
Wesley Duewel, auteur d'un ouvrage sur l'histoire des réveils spirituels écrit :
La plupart des mouvements de réveil ont été caractérisés par une profonde conviction de péché et par
beaucoup de confessions publiques. Dieu a utilisé ces confessions pour convaincre d'autres, chrétiens et
non-chrétiens, de leurs propres péchés. Les réveils en Corée, au Nord de la Chine et dans les universités
américaines ont démontré l'effet profond que peut avoir la confession sur les auditeurs, surtout quand la
confession est accompagnée par la restitution et la réconciliation.
Quelle différence avec les pseudo réveils des charlatans actuels ! le rire à Toronto ou la poudre d'or en Suisse et à
Lyon.
La décision de Dieu (3.10)
" 10 Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise conduite. Alors Dieu regretta le
mal qu'il avait résolu de leur faire et ne le fit pas. "
La " chance " des Ninivites, c'est que Dieu est un Dieu de grâce. Pas simplement dans le Nouveau Testament. Voici
trois des prophètes qui parlent de la compassion de Dieu (il y aurait des dizaines d'autres passages) :
" Que le méchant abandonne sa voie, Et l'homme d'iniquité ses pensées ; Qu'il retourne à l'Eternel, qui aura
pitié de lui, A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner» (Esa 55:7) "
" Ce que je désire, est-ce que le méchant meure ? dit le Seigneur, l'Eternel. N'est-ce pas qu'il change de
conduite et qu'il vive ? " (Eze 18:23)
" Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, Et revenez à l'Eternel, votre Dieu ; Car il est compatissant et
miséricordieux, Lent à la colère et riche en bonté, Et il se repent des maux qu'il envoie " (Joël 2:13)
Lorsque notre texte dit que l'Éternel regretta le mal qu'il avait résolu, il faut plus y voir une manière de parler pour
nous faire comprendre la nature de son cœur. Dieu savait avant d'envoyer Jonas, que Ninive répondrait favorablement
à l'Évangile. Mais dans sa manière de communiquer avec les hommes, on trouve parfois des expressions très
humaines, très terrestres pour expliquer certaines choses de Dieu. Par exemple :
Les yeux du Seigneur (2 Chron. 16.9)
Le bras ou la main du Seigneur (Es. 53.1)
Et puisque les Ninivites se sont repentis, Dieu leur accorde un sursis. Leur destruction n'arrivera qu'en 612, presque
deux siècles plus tard, sous la main des Babyloniens (voir Sophonie 2.13-15). La ville sera rasée, disparaissant dans
l'oubli. Jusqu'aux fouilles archéologiques de Layard, on pensait même que les récits bibliques étaient mythiques.
La morale de cette histoire…
De la Loi dans nos messages
La Loi fait mal. C'est dur de dire à quelqu'un, avec amour mais clarté, qu'il a offensé Dieu par ses fautes et que, s'il
ne le reconnaît pas devant Dieu, en lui faisant confiance pour le pardon, il passera l'éternité en enfer. Cette douleur
est nécessaire, parfois.
De la grâce pour le pécheur
Un Roi voulu libérer quelques détenus qui avaient été envoyés aux galères. Il interroge le premier en lui demandant
pourquoi il est la. " - Sire, c'est une erreur judiciaire terrible, je suis innocent… ", de même se récrie le deuxième , et
le troisième… Tous les condamnés sont plus blancs que neige.. sauf un, qui lui avoue : " j'ai mérité ma peine, j'ai fait
du mal et il est juste que je sois ici. "
" - Oh, dit le Roi, je ne vais surtout pas laisser un mauvais homme comme toi contaminer tous ces honnêtes gens ;
va, tu es libre ! "
" 18 Venez et plaidons ! dit l'Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ;
S'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. " Es 1.18
De la foi / prière pour Lyon
Lyon, 2001.. Croyez-vous que notre ville pourra se repentir de ses fautes ? Voulez-vous prier avec moi qu'une
profonde conviction de péché vienne secouer notre Eglise ? Voulez-vous prier que cela déborde sur nos
contemporains ?
Croyez-vous que Dieu puisse toucher les cœurs des Lyonnais comme il a touché celui des Ninivites ?
Dans le message suivant, nous parlerons de l'attitude de cœur que Dieu cherche à créer chez ses serviteurs,
notamment lorsqu'ils proclament la condamnation.