Schéma d`accessibilité des transports départementaux
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Schéma d`accessibilité des transports départementaux
Se déplacer en Côtes d’Armor Schéma d’accessibilité des transports départementaux Édition 2009 Sommaire Édito Véritable enjeu dans nos sociétés contemporaines, la mobilité SCHÉMA D’ACCESSIBILITÉ est aujourd’hui l’affaire de tous. DES TRANSPORTS Pour accompagner les enfants à l’école, pour faire les courses, pour trouver du travail… les déplacements permettent à chacun DÉPARTEMENTAUX d’entre nous de s’intégrer socialement et restent indispensables pour un certain nombre d’actes élémentaires du quotidien. La politique d’accessibilité des transports 3 Les politiques de mise en accessibilité Un schéma directeur pour une meilleure accessibilité constitue une vraie problématique pour notre territoire : offrir à ces personnes les moyens de se déplacer facilement et en toute 4 Le schéma directeur d’accessibilité et ses objectifs L’élaboration du schéma directeur d’accessibilité Les personnes à mobilité réduite 6 pour améliorer l’accessibilité des transports dans le département. tion de véhicules équipés, aménagement des points d’arrêt… Le schéma d’accessibilité des transports départementaux, 8 récemment défini par l’assemblée départementale, regroupe de nombreuses actions qui, je le souhaite, permettront aux quelque 50 000 Costarmoricains en situation de handicap 10 d’être plus mobiles, plus indépendants et mieux intégrés. Cette vaste démarche, qui s’inscrit dans une politique plus Le réseau de transport scolaire Le réseau départemental Tibus L’amélioration progressive de l’accessibilité du réseau Tibus Depuis 2005, le Conseil général des Côtes d’Armor s’investit Accompagnement et information des usagers handicapés, acquisi- Tibus, le réseau de transport interurbain Le réseau de transport scolaire Les services locaux de transports à la demande Les réseaux de transport concernés sécurité, c’est contribuer à rompre leur isolement et à faciliter leur quotidien. Une notion large de la mobilité réduite Une population difficilement quantifiée Les difficultés de déplacement selon le type de handicap L’état des lieux des services de transport départementaux Dans ce contexte, la mobilité des personnes handicapées globale de solidarité, sera progressivement mise en œuvre jusqu’en 2015. Ce petit guide précise toutes les modalités 11 Garantir l’information des usagers Mettre en œuvre l’accessibilité du matériel roulant Aménager les points d’arrêt Favoriser l’intermodalité de son application, pour aider chacun d’entre vous à comprendre les enjeux techniques et financiers de ce nouveau programme. Bonne lecture à tous. Les enjeux techniques de la mise en œuvre du schéma directeur d’accessibilité 14 Financement et calendrier Suivi, évaluation et évolution du schéma Procédure de réclamation Claudy Lebreton Président du Conseil général des Côtes d’Armor 3 La politique d’accessibilité des transports Successivement défini par les lois du 30 juin 1975 et du 11 février 2005, le principe de l’accessibilité des transports impose aux collectivités des obligations de résultat impliquant la mise en place d’actions volontaristes et coordonnées. 1 Les politiques de mise en accessibilité La loi du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées a posé le principe d’accessibilité des transports publics, essentiellement pour les personnes souffrant d’un handicap moteur. Par la suite, la loi d’orientation des transports intérieurs (LOTI) du 30 décembre 1982 a souligné que “pouvoir se déplacer” est un droit fondamental pour tous et que, dans cet esprit, “des mesures particulières doivent être prises en faveur des personnes à mobilité réduite”. De plus, le décret du 19 juin 1984 a ouvert aux élèves et étudiants handicapés la prise en charge intégrale par le Département de leurs frais de transport par taxis ou véhicules sanitaires. Ce dispositif global a été complété par de nombreux textes – décrets, arrêtés, circulaires, directives, chartes, notes – de portées diverses. La loi 2005-102 du 11 février 2005 sur “l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées” s’inscrit dans ce contexte d’égalité et de solidarité, traduit par l’affirmation du principe général d’accessibilité. Ce principe est guidé par trois obligations ❙ la prise en compte d’une définition large du handicap et de la mobilité réduite (respectivement au sens du Code de l’action sociale et des familles et de la directive du Parlement européen du 20 novembre 2001). Cette définition regroupe les déficiences motrices (nécessitant ou non l’utilisation d’un fauteuil), visuelles, auditives, cognitives et concerne plus globalement toute personne dont la mobilité est réduite qu’elle qu’en soit la cause, temporairement ou en permanence ❙ le traitement de l’intégralité de la chaîne de déplacement, liant dans une même approche urbanisme, voirie, système de transport (l’information, les points d’arrêt, les gares et quais, les matériels roulants et leurs équipements) et intermodalité ❙ l’accessibilité complète des services de transport collectif dans un délai de 10 ans à compter de la publication de la loi, soit au plus tard le 12 février 2015. Pour atteindre cet objectif, les autorités organisatrices de transport doivent élaborer un schéma directeur d’accessibilité. 4 Un schéma directeur pour une meilleure accessibilité Pour répondre à l’obligation de mise en accessibilité des transports, le Conseil général a défini un schéma directeur visant à améliorer le réseau des transports costarmoricains et à assurer la continuité de la chaîne de transport pour tous, y compris pour les personnes dont la mobilité est restreinte (personnes en situation de handicap, personnes âgées…). Pour cela, 4 axes de travail ont été privilégiés afin d’envisager, dans sa globalité, la problématique du transport de personnes avant, pendant et après le trajet. 1 Le schéma directeur d’accessibilité et ses objectifs L’objectif du schéma directeur d’accessibilité est d’assurer le respect de l’obligation d’accessibilité des services et réseaux de transport collectif au terme du délai de 10 ans imparti par le législateur, par une mise en œuvre progressive des mesures appropriées. Il s’agit, conformément au principe de progressivité prévu par la loi, d’un document de programmation des opérations de mise en accessibilité et de définition des modalités selon lesquelles l’obligation d’accessibilité sera remplie pour les services de transport relevant de la compétence du Conseil général. Le schéma directeur d’accessibilité ❙ détaille les modalités de la mise en accessibilité des différents types de transport à l’horizon 2015 ❙ constate les impossibilités techniques avérées et définit les services de substitution à mettre en œuvre ❙ établit la programmation des investissements à réaliser et des mesures d’organisation à mettre en œuvre ❙ prévoit les conditions de sa mise à jour et de son évolution ❙ définit la procédure de dépôt de plainte. Les objectifs du schéma en bref Information des usagers Accessibilité des matériels roulants Aménagement des points d’arrêt Intermodalité Se déplacer en Côtes d’Armor Schéma d’accessibilité des transports départementaux 2 L’élaboration du schéma directeur d’accessibilité : une démarche partenariale et concertée En premier lieu, une concertation est mise en place avec les associations représentatives des personnes à mobilité réduite, qu’il est indispensable d’associer étroitement. Ainsi, en lien avec la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH), des contacts réguliers ont été entretenus avec l’Association des Paralysés de France (APF) et l’Action Inter-associative des Personnes Handicapées (AIPH), collectif regroupant 12 associations dans les Côtes d’Armor. Ces échanges ont été confortés par une rencontre regroupant en plus l’UNAFAM et l’ADAPEI (associations départementales des amis et familles des malades psychiques et mentaux). L’APF a également été invitée à évaluer le dispositif d’accessibilité des nouveaux véhicules expérimentés sur deux lignes du réseau Tibus. Cette démarche a permis ❙ de présenter aux associations les actions déjà mises en œuvre par le Conseil général au profit des personnes en situation de handicap (scolaires et autres usagers), en particulier dans le domaine de l’information du public, élément reconnu par tous comme essentiel dans l’accessibilité des transports ❙ de définir les opérations d’amélioration pour répondre à leurs attentes. En second lieu, d’autres partenariats sont établis ❙ avec les communes et les différents gestionnaires de voirie, consultés sur la localisation et les modalités d’aménagement des points d’arrêt ❙ avec les exploitants du réseau de transport afin de définir avec eux les équipements techniques d’accessibilité du matériel roulant en fonction des normes requises et de l’offre des constructeurs ❙ avec les autres autorités organisatrices de transport (AOT) afin d’inscrire la démarche dans une logique d’intermodalité et rechercher une cohérence dans les réponses apportées aux personnes handicapées. À cet égard, la charte bretonne de mise en accessibilité des réseaux de transport, initiée par la Région Bretagne en association avec l’ensemble des AOT bretonnes, propose des principes techniques généraux et homogènes sur lesquels peuvent s’appuyer les autorités organisatrices. 5 6 Les personnes à mobilité réduite En Côtes d’Armor, la population concernée par les dispositifs de mise en accessibilité des transports est estimée à 50 000 personnes. La loi prend en compte la diversité des situations. 1 Une notion large de la “mobilité réduite” La notion de personnes à mobilité réduite issue de la directive du Parlement et du Conseil européen du 20 novembre 2001, qui a adopté le sigle “PMR” (personne à mobilité réduite), a été reprise par la loi du 11 février 2005 qui définit le handicap comme “toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.” 2 Cette définition prend en compte ❙ les déficiences motrices, nécessitant ou non l’utilisation d’un fauteuil roulant ❙ les déficiences visuelles : malvoyants, aveugles ❙ les déficiences auditives : personnes sourdes, malentendantes ❙ les déficiences cognitives : handicapés psychiques et mentaux de formes diverses ❙ toute personne dont la mobilité est réduite, temporairement ou en permanence, par sa taille, son poids, son état pathologique, son âge ou le transport d’objets encombrants. Une population difficilement quantifiée S’agissant de la population concernée par la loi, les données chiffrées semblent aujourd’hui très partielles. Cependant, selon des enquêtes de l’INSEE, la population française rencontrant des déficiences permanentes ou temporaires pouvant être sources de difficultés dans ses déplacements extérieurs est estimée à environ 20 % de la population totale, les personnes lourdement handicapées représentant près de 4 % des personnes à mobilité réduite. Dans les Côtes d’Armor, le nombre de personnes en situation de handicap est estimé aujourd’hui à environ 50 000. De plus, le vieillissement continu de la population (les plus de 60 ans représenteront 35 % de la population du département à l’horizon 2020 et les plus de 80 ans près de 10 %), processus qui diminue fréquemment les capacités d’autonomie dans les déplacements, devra être pris en compte dans les besoins de transport adapté et accessible. Se déplacer en Côtes d’Armor Schéma d’accessibilité des transports départementaux 3 Les difficultés de déplacement selon le type de handicap Les difficultés des personnes à mobilité réduite dans leurs déplacements sont décrites globalement dans le tableau ci-dessous. Elles permettent de définir les moyens à mettre en œuvre pour prendre en charge les différents handicaps. Types de handicap Difficultés rencontrées Utilisateurs de fauteuil roulant ❙ Se déplacer sur les sols meubles, glissants ou inégaux ❙ Franchir des obstacles et des dénivelés (marches, pentes) ❙ Franchir des passages étroits ❙ Atteindre certaines hauteurs ❙ Saisir, utiliser des objets, des équipements ❙ Voir à certaines hauteurs Personnes ayant des difficultés motrices ❙ ❙ ❙ ❙ ❙ Se déplacer sur des sols peu ou pas praticables ou encombrés d’obstacles Se déplacer sur de longues distances sans pouvoir se reposer Franchir sans appui des marches ou des dénivelés Franchir sans appui des passages étroits Rester debout longtemps Personnes ayant des déficiences visuelles ❙ ❙ ❙ ❙ ❙ ❙ ❙ Voir (comprendre) les grandes formes Distinguer les couleurs Lire ce qui est “écrit fin” Déchiffrer la signalisation Se repérer dans l’espace S’orienter Se déplacer en sécurité (obstacles, autres usagers à pied, en deux roues, en voiture) Personnes ayant des déficiences auditives ❙ Distinguer les sons ❙ Se déplacer en sécurité Personne ayant une incapacité cognitive ❙ Comprendre la signalétique ❙ Mémoriser un itinéraire ❙ Se repérer dans l’espace Personnes ayant des incapacités cardio-respiratoires ou viscérales ❙ ❙ ❙ ❙ Personnes âgées ou fatigables ❙ Difficultés motrices ❙ Réduction des capacités visuelles, auditives et de mémorisation ❙ Moindre adaptation aux variations climatiques Se déplacer sur de longues distances sans pouvoir se reposer Franchir des dénivelés sans pouvoir se reposer Rester debout longtemps Se déplacer sans aller aux toilettes 7 8 L’état des lieux des services de transport départementaux Avec la mise en place d’un nouveau réseau de transports interurbains en 2005, le Conseil général a misé sur la qualité de la desserte, les services à la demande et l’accessibilité pour tous. 1 Tibus, le réseau départemental de transports interurbains L’architecture du réseau Lancé en septembre 2005 dans le cadre d’une nouvelle convention de délégation de service public, le réseau Tibus est composé de 20 lignes, dessert 700 points d’arrêt et parcourt 3,260 millions de kilomètres par an. Son organisation actuelle découle de la volonté politique du Conseil général de mettre en place un système de transport moderne, attractif, plaçant l’usager au cœur de la réflexion. L’augmentation de la fréquentation du réseau de 140 000 voyageurs en 2 ans souligne la pertinence de cette nouvelle politique de transport public qui s’articule autour d’innovations majeures : Un réseau mixte Celui-ci propose : ❙ des services réguliers ❙ des services à la demande en heures creuses (170 trajets par semaine en période scolaire et 230 en vacances scolaires pour l’ensemble des lignes). Une centrale de mobilité et d’information Elle constitue l’outil fondamental d’une gestion performante et moderne du réseau de transport départemental et a traité 47 000 appels en 2007, soit 160 appels par jour en moyenne. Son fonctionnement s’appuie sur 5 opératrices, un équipement informatique performant et une large ouverture au public (6 h 30 – 20 h du lundi au vendredi et 8 h – 12 h le samedi). La centrale de mobilité ❙ propose des informations personnalisées multimodales aux usagers du transport public (Tibus, SNCF, TER, transport urbain, transport scolaire, transport à la demande) ❙ enregistre les réservations sur les services à la demande du réseau départemental ❙ assure la remontée, via les conducteurs d’autocars (services scolaires et Tibus), d’informations relatives à l’état de la circulation, qui sont ensuite utilisées dans les services routiers pour diffusion au plus grand nombre. La centrale de mobilité est mise gratuitement à disposition des communautés de communes qui le souhaitent pour la gestion de leurs transports à la demande locaux. Le site internet Il remplit les mêmes fonctions que la centrale de mobilité et a enregistré en moyenne 450 connexions journalières de juin 2007 à mai 2008. Une tarification simple et attractive ❙ 2€ le voyage ❙ Un abonnement mensuel à 40 € quel que soit le nombre de voyages ❙ Des tarifs spécifiques pour certaines catégories d’usagers (situation de précarité, scolaires pendant les vacances, étudiants, internes, stagiaires…). Se déplacer en Côtes d’Armor Schéma d’accessibilité des transports départementaux L’utilisation des nouvelles technologies L’équipement des lignes Un système embarqué de géolocalisation informe les usagers en temps réel et facilite la gestion du service. Les 700 points d’arrêt du réseau Tibus, dont environ 150 sont situés en agglomération, sont équipés de poteaux d’information des usagers. Une centaine d’entre eux sont équipés d’abribus. Une image modernisée ❙ Livrée des véhicules ❙ Identité du réseau Les matériels utilisés ❙ 115 véhicules de grande capacité, dont 60 “principaux” affectés en permanence aux lignes Tibus et équipés d’écrans d’information des voyageurs et d’un système d’affichage extérieur de destination, les autres étant des autocars de doublage mis en circulation aux heures de pointe scolaire. ❙ 9 minibus pour les services à la demande en heures creuses, accessibles aux handicapés en fauteuil (palette élévatrice à l’arrière du véhicule), pouvant accueillir 2 fauteuils en permanence et jusqu’à 8 fauteuils. ❙ Le parc se renouvelle progressivement par la mise en circulation de véhicules neufs de type “Récréo”. 2 Le réseau de transport scolaire ❙ 470 circuits pour près de 5 000 points d’arrêt – la majorité en rase campagne – dont environ 500 changent chaque année pour s’adapter aux besoins des élèves et assurer une desserte de proximité la plus efficace possible. ❙ 160 trajets environ, effectués par taxis ou véhicules sanitaires, réadaptés chaque année, au bénéfice des élèves et étudiants handicapés ou relevant de l’enseignement spécialisé (CLIS,UPI). Une soixantaine d’artisanstaxis assurent le transport de ces élèves. 3 Les services locaux de transport à la demande En complément du réseau Tibus, le Conseil général donne délégation de compétence aux communautés de communes qui le souhaitent pour organiser, avec le concours de la centrale de mobilité mise à leur disposition gratuitement, des transports à la demande (transport de porte à porte par des taxis). Pour le moment, 6 communautés de communes (hors périmètre de transport urbain) ont mis en place des transports intra-communautaires. 9 10 Les réseaux de transport concernés Alors que les dispositifs de transport scolaire en faveur des personnes handicapées sont estimés satisfaisants, des améliorations du réseau de transports interurbains ont été validés par le Conseil général. 1 Le réseau de transport scolaire En Côtes d’Armor, les circuits de transport scolaire desservent plusieurs milliers de points d’arrêt, la plupart en rase campagne, dont un certain nombre changent chaque année pour s’adapter aux besoins des élèves. Parallèlement à cette desserte, le Conseil général, s’appuyant sur le décret du 19 juin 1984, organise pour les élèves et étudiants en situation de handicap (après l’appréciation de la MDPH sur le taux d’incapacité) des services spécifiques “domicile – école” assurés par des taxis ou véhicules sanitaires. En 2008, 160 trajets ont été effectués pour 370 élèves. Cela représente une dépense de 1,5 M€. Ainsi, les associations de personnes à mobilité réduite ont estimé, après plusieurs rencontres, que l’organisation actuelle du transport des scolaires handicapés est tout à fait adaptée aux besoins et qu’il n’y avait pas lieu d’intégrer une mise en accessibilité de cette partie du réseau départemental au schéma directeur. Cette orientation a également été prise par les trois autres départements bretons. 2 Le réseau départemental Tibus Les rencontres avec les associations de personnes à mobilité réduite ont permis de dégager un “champ du possible” dans l’amélioration progressive de l’accessibilité de la chaîne de déplacement en croisant de manière exhaustive les types de handicaps et les éléments cette chaîne. Les actions à mettre en œuvre s’articulent autour de quatre grands axes validés par l’assemblée départementale lors de la session consacrée au vote du budget primitif 2008 : ❙ l’information donnée aux voyageurs ❙ l’accessibilité des véhicules ❙ l’aménagement des points d’arrêt ❙ l’intermodalité et les points d’échanges. 11 L’amélioration progressive de l’accessibilité du réseau Tibus Quatre grands axes de travail, validés par l’assemblée départementale, sont aujourd’hui définis et encadrent les actions à mettre en œuvre. 1 Garantir l’information des usagers en situation de handicap Information dans le cadre de la préparation du déplacement ❙ Les opératrices de la centrale de mobilité et d’information recevront une formation spécifique afin de favoriser la compréhension des personnes ayant des difficultés d’expression. ❙ Le site Internet www.tibus.fr a été rendu accessible selon les normes officielles “Accessiweb”. Le site est labellisé par l’association BrailleNet depuis le 30 avril 2008. Information dans les véhicules ❙ Le guide des horaires et les supports de communication du réseau Tibus intègreront les informations utiles aux personnes à mobilité réduite. Une information en braille, renvoyant vers la centrale de mobilité pour toute information, y sera également insérée. Information aux points d’arrêt ❙ Le réseau Tibus est équipé de 700 poteaux d’information aux points d’arrêt, comportant l’identité de la ligne, le point d’arrêt et un cadre horaire offrant une surface d’affichage de format A3. Afin d’accroître la lisibilité de l’information, une refonte des fiches horaires sera mise en œuvre et l’affichage respectera une hauteur maximale de 1,50 m. ❙ Les véhicules circulant sur le réseau Tibus sont identifiables par leur livrée et tous équipés d’un système d’affichage extérieur de destination aux normes de lisibilité pour les personnes malvoyantes. Les véhicules du réseau Tibus bénéficient de l’apport de nouvelles technologies de communication. Ainsi, et conformément aux dispositions du décret du 9 février 2006 et de l’arrêté du 3 mai 2007, ils sont équipés d’écrans embarqués permettant de donner de l’information en temps réel sur le déroulement du voyage : indication visuelle des arrêts, des correspondances, des avances/retards et des perturbations le cas échéant. L’évolutivité du système permettra à court terme d’intégrer l’annonce vocale des arrêts, également rendue obligatoire. Information en cas de perturbation sur les services ❙ La centrale de mobilité et d’information, ainsi que le site www.tibus.fr, sont des outils privilégiés pour relayer les perturbations signalées par le système de géolocalisation des véhicules et le dispositif de gestion des avances et des retards. Cette fonctionnalité permet aux personnes à mobilité réduite de mieux appréhender leurs déplacements en cas de retards ou d’annulation d’un service. ❙ Afin de favoriser l’information en temps réel des voyageurs, rs, une réflexion sera conduite sur la possibilité de délivrer vrer des renseignements via les téléphones portables (SMS). S). 12 Se déplacer en Côtes d’Armor Schéma d’accessibilité des transports départementaux 2 Mettre en œuvre l’accessibilité du matériel roulant Le réseau Tibus permet aux handicapés en fauteuil de se déplacer en heures creuses grâce au service à la demande et à l’utilisation de minibus pouvant accueillir jusqu’à 8 fauteuils. Jusqu’à présent, ces services n’ont été que très rarement empruntés par les personnes handicapées qui bénéficient souvent de systèmes de transport plus performants, proposés par les associations spécialisées. taire, présentent tous des inconvénients : suppression de places assises, respect problématique des horaires compte tenu du temps consacré à l’arrimage obligatoire du fauteuil, nécessitant l’intervention du conducteur, inadaptation des autocars à planchers bas aux trajets de campagne… Un autocar en cours d’expérimentation Cependant, la loi du 11 février 2005 prévoit que l’ensemble des autocars affectés sur les lignes devront en 2015 permettre la prise en charge des personnes en fauteuil roulant. Une mise en circulation de véhicules accessibles Dans cette optique, les textes d’application concernant le matériel roulant (décret du 9 février 2006 et arrêté du 3 mai 2007) font obligation aux exploitants des réseaux de transport de mettre dès maintenant en circulation des véhicules accessibles à chaque renouvellement de matériel. Dans les faits, cette disposition n’est que très partiellement mise en œuvre en raison notamment de l’offre très restreinte des constructeurs. Par ailleurs, les véhicules interurbains accessibles, outre un coût supplémen- Néanmoins, l’exploitant du réseau Tibus expérimente actuellement, sur deux lignes régulières, un autocar neuf de grande capacité (type Irisbus Arway), dont le dispositif d’accessibilité, testé par l’Association des Paralysés de France, est un compromis acceptable parmi les solutions techniques proposées. Ces dernières devraient bénéficier, dans les années à venir, d’évolutions technologiques qui faciliteront la prise en charge et la mobilité des personnes handicapées. En tout état de cause, l’ensemble des autocars affectés au réseau Tibus devront, dans le délai imparti par la loi, respecter les normes d’accessibilité en vigueur (à ce jour, l’arrêté du 3 mai 2007 modifiant l’arrêté du 2 juillet 1982 relatif au transport en commun des personnes). Une formation spécifique pour leur prise en charge sera également dispensée à tous les conducteurs. Se déplacer en Côtes d’Armor 13 Schéma d’accessibilité des transports départementaux 3 Aménager les points d’arrêt structurants des lignes de transport Le réseau Tibus dessert environ 700 points d’arrêt utilisés de manière très inégale par les usagers des lignes. La mise en accessibilité de l’ensemble, au regard de l’enjeu financier et des contraintes de voirie et d’exploitation en milieu rural, est par conséquent inenvisageable. Il serait sans intérêt, en effet, d’aménager un point d’arrêt sans possibilité d’en traiter concomitamment l’accès pour une personne handicapée. Cette situation est d’ailleurs prise en compte par la loi, qui stipule que “dès lors que [le nombre de points d’arrêt] est élevé, l’impossibilité technique pourra s’apprécier au regard des secteurs desservis (urbains, périurbains, ruraux), au regard de la disproportion manifeste entre les travaux à réaliser et leur impact sur le fonctionnement normal du service de transport et sur les conditions générales de sécurité…” Cette opération sera conduite par les services techniques du Conseil général, en concertation ❙ avec les communes compétentes en matière d’accessibilité de la voirie et des espaces publics ❙ avec l’exploitant du réseau afin de juger de la pertinence de l’aménagement en fonction de la fréquentation de l’arrêt. Favoriser l’intermodalité grâce à la concertation La mise en accessibilité du réseau départemental de transport public est indissociable d’une concertation suivie avec tous les partenaires institutionnels. L’objectif est de favoriser la continuité de la chaîne de déplacement et l’intermodalité entre les réseaux de transport. ❙ Les autres départements bretons et la Région, pour une mutualisation des actions et l’émergence de positions communes, à l’instar du groupe de travail entre les viceprésidents en charge des transports et des réflexions sur la charte bretonne d’accessibilité. Les partenaires ❙ Les communes, dans la définition de l’offre de transport, le choix des points d’arrêt à rendre accessibles, la maîtrise d’ouvrage des travaux à réaliser (points d’arrêt, cheminement piétonnier). ❙ La Région Bretagne, dans le cadre du plan d’accessibilité des gares SNCF et de l’aboutissement du projet Bretagne à Grande Vitesse (BGV) qui va bouleverser le paysage du transport ferroviaire. Nota Les projets de création de pôles d’échanges multimodaux sur les sites des gares SNCF de Saint-Brieuc et de Guingamp, auxquels le Département est associé, prendront en considération l’accessibilité de manière à rendre opérationnelle l’intermodalité pour tous les usages et tous les handicaps. ❙ 700 points d’arrêt en Côtes d’Armor ❙ 150 points d’arrêt supplémentaires Elle permettra de dégager une liste des arrêts à aménager en priorité d’ici 2015, qui fera l’objet d’une validation par l’assemblée départementale. À cette occasion, des participations financières locales, en lien avec les obligations pour les communes de produire leur plan d’accessibilité de la voirie d’ici fin 2009, seront recherchées. Dans ce contexte, l’orientation prise par l’assemblée départementale est de privilégier la mise en accessibilité des arrêts situés en agglomération, où les usagers sont les plus nombreux et les cheminements d’accès plus facilement réalisables, dans l’objectif d’assurer la continuité physique de la chaîne de déplacement. Sur cette base, environ 150 points d’arrêt ont été répertoriés. Ils feront l’objet d’ici 2010 d’un diagnostic et d’une évaluation technique et financière des aménagements à réaliser. 4 Quelques chiffres ❙ Les communautés de communes, auxquelles le Département délègue sa compétence d’organisateur de 1er rang pour la mise en place de transports à la demande sur leur territoire. bientôt accessibles ❙ 1 autocar accessible actuellement expérimenté sur le département 14 Les enjeux techniques de la mise en œuvre du schéma directeur d’accessibilité La mise en œuvre du schéma implique aujourd’hui de définir les modalités de financement, de programmation et de suivi des actions. 1 Financement et calendrier de mise en œuvre Actions Contenu Estimation financière Programmation envisageable Information des usagers ❙ Annonce sonore des arrêts 50 000 € 2009 – 2015 Accessibilité des matériels roulants ❙ Mise en circulation de véhicules ❙ Pas d’incidence sur les dispositions 2008 – 2015 Aménagement des points d’arrêt dans les véhicules ❙ Adaptation de l’information aux arrêts et dans les supports de communication du réseau Tibus respectant toutes les normes d’accessibilité en vigueur (arrêté du 3 mai 2007 modifiant l’arrêté du 2 juillet 1982 relatif au transport en commun de personnes) ❙ Travaux de mise en accessibilité financières de la DSP en cours ❙ Prise en compte dans les charges d’exploitation du futur contrat à compter de septembre 2015 ❙ Amortissement étalé sur la durée du contrat 1 500 000 € des points d’arrêt situés en agglomération (150 arrêts concernés) 2009 – 2010 ❙ Diagnostic et évaluation technique et financière des aménagements à réaliser ❙ Validation par le Département 2011 – 2015 ❙ Travaux d’aménagement Intermodalité Pôles d’échanges ❙ Volet accessibilité des pôles d’échanges multimodaux des gares SNCF de Saint-Brieuc et Guingamp ❙ Travaux à définir en lien avec le programme d’accessibilité des gares SNCF conduit par la Région Financement de l’accessibilité inclus dans le coût des opérations, non évalué à ce jour 2010 – 2015 Se déplacer en Côtes d’Armor Schéma d’accessibilité des transports départementaux 2 Suivi, évaluation et évolution du schéma directeur d’accessibilité La loi stipule qu’il convient de prévoir les conditions de suivi, d’évaluation et d’évolution du schéma. Cette démarche pourra être réalisée lors de réunions annuelles à l’initiative des services départementaux, avec les associations de personnes handicapées, afin d’inscrire dans la durée la dynamique de concertation initiée dans les cadre de l’élaboration du schéma. 3 Procédure de réclamation Pour recueillir les réclamations des usagers en situation de handicap se rapportant à l'accessibilité du réseau, le Conseil général met à disposition un service spécifique, Conseil général Infos Services qui enregistre les demandes et les traite en lien avec les services départementaux compétents. La loi du 11 février 2005 et son application par les collectivités Règle générale Bibliographie Textes réglementaires ❙ Loi n° 75-534 du 30 juin 1975 d’orientation en faveur des personnes handicapées ❙ Loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982 d’orientation des transports intérieurs (LOTI) ❙ Décret n° 84-478 du 19 juin 1984 relatif au transport des élèves et étudiants handicapés ❙ Loi n° 2005-12 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ❙ Décret n° 2006-138 du 9 février 2006 relatif à l’accessibilité du matériel roulant affecté aux services de transport public terrestre de voyageurs ❙ Directive du 13 avril 2006 pour l’accessibilité des transports terrestres (application de l’article 45 de la loi du 11 février 2005) ❙ Décret n° 2006-1657 du 21 décembre 2006 relatif à l’accessibilité de la voirie et des espaces publics ❙ Décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics ❙ Arrêté du 3 mai 2007 relatif à l’accessibilité des autobus et autocars, modifiant l’arrêté du 2 juillet 1982 relatif au transport en commun de personnes Les services de transport collectif, relevant des autorités organisatrices de transport public régulier et à la demande, devront être accessibles aux personnes handicapées ou à mobilité réduite dans un délai de 10 ans à compter de la publication de la loi, soit avant le 12 février 2015. Schéma directeur de mise en accessibilité des services de transport Le schéma doit être élaboré dans un délai de 3 ans à compter de la publication de la loi. Mise en place des services de substitution En cas d’impossibilité avérée de mise en accessibilité des réseaux existants, des moyens de transport adaptés doivent être mis à la disposition des personnes handicapées ou à mobilité réduite, dans un délai de 3 ans à partir de l’obtention de la dérogation et de l’approbation du schéma directeur d’accessibilité. Mise en accessibilité du matériel roulant •Décret n°2006-138 du 9 février 2006 •Arrêté du 3 mai 2007 Tout matériel roulant acquis lors d’un renouvellement de matériel ou à l’occasion de l’extension des réseaux de transport public régulier et à la demande doit être accessible aux personnes handicapées ou à mobilité réduite. Le délai maximal est fixé à 10 ans, soit le 12 février 2015. Plan de mise en accessibilité de la voirie et des aménagements des espace publics •Décrets n°2006-1657 et 2006-1658 du 21 décembre 2006 •Arrêté du 15 janvier 2007 Aménagement, en agglomération, des espaces publics et de l’ensemble de la voirie ouverte à la circulation et hors agglomération, des zones de stationnement, des emplacements d’arrêt des véhicules de transport en commun (création, aménagement, travaux, réfection). Le plan de mise en accessibilité est établi par la commune ou l’EPCI dans un délai de 3 ans à compter de la publication du décret, soit le 22 décembre 2009. Il n’y a pas de délai imparti pour la réalisation. Établissements recevant du public et installations ouvertes au public • Décret n°2006-555 du 17 mai 2006 • Arrêté du 1er août 2006 Documents de références Ces établissements doivent être accessibles tant sur les parties intérieures qu’extérieures. Le diagnostic doit être réalisé au plus tard au 1er janvier 2011 et leur accessibilité doit être mise en œuvre pour le 1er janvier 2015. ❙ Guide méthodologique d’élaboration d’un schéma directeur Commission communale pour les communes de plus de 5 000 habitants d’accessibilité des services de transports départementaux (CERTU, ADF, ADSTD) Composée de représentants de la commune, d’usagers et d’associations représentant les personnes handicapées, cette commission doit dresser le constat de l’état d’accessibilité du cadre bâti, de la voirie, des espaces publics et des transports. Lorsque la compétence transport est exercée par un EPCI, la commission pour l’accessibilité est créée auprès de cet établissement. ❙ Charte bretonne de la mise en accessibilité des réseaux de transport Mise en accessibilité des services de communication publique en ligne La mise en conformité des sites existants ne peut excéder un délai de 3 ans. 15 Conseil général des Côtes d’Armor DIT Direction des Infrastructures et des Transports Service transports 9 place du général de Gaulle 22000 Saint-Brieuc Tél. 02 96 62 50 40