Calibration de la durée des répétitions d`une séance d`interval
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Calibration de la durée des répétitions d`une séance d`interval
Calibration de la durée des répétitions d’une séance d’interval training à la vitesse associée à VO2max en référence au temps limite continu : effet sur les réponses physiologiques et la distance parcourue V BILLAT, Science et motricité n°28 pp13-20 Reindell et Roskmann 1959 sont les 1ers scientifiques à décrire l’interval training. Il a été popularisé par Emile Zatopek. Interval training (IT) consiste en 1 ou plusieurs répétitions alterné avec de la récupération dont l’intensité est légère ou modéré (Fox 1993). Ile st possible grâce à cette alternance d’augmenté la quantité de travail à une intensité élevée (Astrand 1960, Christensen 1960) Fox 1969, 1973 et Margaria 1969 avaient émis l’hypothèse selon laquelle il était possible de continuer indéfiniment un exercice en IT en faisant 10’’ à 130% de VO2max et récupération 30’’. Pour Reindell et Roskamm c’est la période de récupération qui est la plus déterminante dans les adaptations cardiovasculaires. Pour Fox, c’est la période de travail. Le but du travail intermittent c’est d’augmenter VO2max Gorostiaga 1991 Selon la durée des périodes de travail et de récupération, la part respectives des métabolisme aérobie et anaérobie sera différente, Christensen 1960 METHODES Sujets, schéma expérimental et protocoles 16 coureurs de fond (meilleure performance sur ½ marathon < à 1h14) de 26 + 0,6 ans et de 70,1 + 5,8kg VO2max 69,1 + 4,3 mml et une vVO2max de 21,4 + 0,9 km/h Ils ont couru 4 épreuves à une semaine d’intervalle - 1ère détermination de VO2max, test continu progressif par paliers de 3’, vitesse + 2km/h puis 1 km/h - 2ème détermination tlim100, échauffement 15’ à 60% de vVO2max - 3ème et 4ème épreuve, séances d’entraînement fractionné standard et individuel. Détermination de VO2max et de vVO2max Variables physiologiques associées à VO2max - lactates > à 8mmol - Quotient respiratoire > 1.1 - FC > à 90% de Fcmax théorique Détermination du seuil lactique Augmentation nette de la lactatémie entre 3 et 5 mmol (selon méthode Aurola et Rusko 1984) Détermination du temps limite à VO2max (tlim 100) Selon protocole de Billat (1994) Tenir le plus longtemps possible à 100% de vVO2max après un échauffement de 15’ à 60% de vVO2max. Détermination du temps limite à vVO2max lors de protocoles intermittents IT standard (ITS): le coureur accomplit le plus grand nombre de répétitions à vVO2max ; durée 2’ IT individuel (ITI): le coureur accomplit le plus grand nombre de répétitions à vVO2max ; durée ½ tlim100 Le temps total couru à 100% de vVO2max (sans les intervalles de récupération à 60% de vVO2max) était comme le temps limite ITS (tlimITS) ou individuel (tlimITI) Détermination du déficit d’oxygène accumulé Calculé selon la méthode de Medbo (1988) en mesurant la différence entre l’O2 exigée et l’O2 effectivement consommé lors de l’épreuve à tlim Variables mesurées - tapis roulant avec pente nulle - variables respiratoires usuelles (VO2, VCO2, VE) - lactate sanguin - pression artérielle - FC Résultats Groupe de coureurs homogènes pour VO2max et vVO2max Tlim100 = 4’18 + 1’17, distance 1531,7 + 442,4m Comparaison des temps limites et des distances limites à vVO2max des 2 protocoles intermittents TlimITS 10’05 + 3,17 TlimITI 11’06 +3’02 Repétition ITS 4,87 + 1,7 Répétition ITI 5,45 + 2 Pas de différence significative Corrélation entre les tlim (continus et intermittents) et les facteurs de la performance de la course en ½ fond Tlim100 n’était pas corrélé ni avec tlimITS ni avec tlimITI Tlim100 est négativement corrélé à VO2max Par contre, les tlim100 lors des protocoles intermittents ne sont pas corrélés à VO2max pour tlimITS et tlimITI Tlim100, tlimITS et tlimITI ne sont pas significativement corrélé avec le déficit d’O2 Tlim100 des protocoles continus et intermittents n’étaient pas corrélés au seuil lactique (exprimé en % de vVO2max) Comparaison des réponses cardiorespiratoires et métaboliques des protocoles de tlim continu et fractionné Les 3 épreuves à tlim induisent les mêmes réponses cardiorespiratoire et métabolique à la fin et 8’ après la fin des épreuves. Différence entre ce qui concerne la lactatémie et la concentration des ions H+. Ils ont des valeurs en hausse 8’ après le protocole continu par rapport aux épreuves intermittentes Effet type de protocole intermittent (standard ou individuel) sur les variables cardiorespiratoires et métaboliques Protocole standard ou individuel pas de différence cardiorespiratoires et métaboliques, elles augmentent toutes au cours des répétitions. FC plus légèrement > après le protocole standard DISCUSSION Objectif de cette étude était d’examiner la possibilité d’intégrer le tlim100 comme paramètres supplémentaires des types d’entraînement fractionné au regard de la variance de tlim100 Effet de l’individualisation du protocole intermittent sur la distance totale parcourue à vVO2max Les valeurs de tlim100 obtenues dans cette étude sont conformes à celles rapportées dans la littérature (Briggs 1997, McLellan et Skinner 1985, Camus 1988, Billat 1994) Le temps total couru à vVO2max n’est pas différent selon que le temps de course à vVO2max soit standard ou individualisé en fonction de tlim100. La durée moyenne d’une répétition individuelle est de 2’09, le coefficient de variation est grand (30%). Les coureurs ayant les plus grandes valeurs sur le mode continu ne sont pas ceux qui supportent le mieux la course à vVO2max sur un mode fractionné Effet de l’individualisation du protocole intermittent sur les réponses physiologiques Réponses cardiorespiratoire et métabolique, pas de différence selon le type de protocole Tous atteignent VO2max durant IT, ceci est en accord avec les recommandations d’Astrand (1960). Suivant Gorostiaga (1991) ceci permet d’améliorer VO2max. Les lactatémies obtenues : 7,2 tlimITS et 6,5 tlimITI sont proches de celles rapportées sur bicyclette ergométrique par Gimenez (1982) au terme de 45’ composées de 9(1’ àvVO2max + 4’ à 50% de vVO2max) Saltin & Essen (1971) ont trouvé des valeurs similaires avec 30’ d’exercice (30’’ de pédalage à 120% de puissance associée à VO2max + récupération 1’ repos complet). En utilisant le même rapport temps de travail temps de repos mais en partant du temps de travail à 1’, la lactatémie est multiplié par 3 Saltin & Essen Edwards 1971, répétition de 10’’, 30’’ et 120’’ d’exercice avec 30’’ de récupération, comparaison exercice continu et intermittent de 6 à 24’ de même puissance moyenne 130 à 100% de vVO2max. La lactatémie était toujours supérieur pour les modalités intermittentes. Dans notre étude l’augmentation de H+ (capacité à soutenir une course à vVO2max serait dépendante de la capacité anaérobie)était corrélé - positivement avec tlim100 négativement avec tlinITS non significative avec tlimITI L’augmentation des ions H+ permet l’effet Bohr et permet d’ajuster la consommation d’O2 aux besoins énergétiques, réduisant ainsi le déficit d’O2 accumulé (Whipp et Wasserman 1972) Corrélation entre le tlim100 obtenu lors des protocoles continus et intermittents avec VO2max et vVO2max Relation inverse entre tlim100 et vVO2max ou VO2max, résultats en contradictions avec Camus 1988 En accord avec les résultats d’études réalisées sur le même type de population (Billat 1994, 1996). Il semble que la puissance absolue mise en jeu, même s’il s’agit toujours de la même puissance relative détermine le délai d’épuisement de l’énergie totale disponible par le métabolisme anaérobie. Cela confirme le modèle de Monod et Scherre. Essen 1978 à mis en évidence , au terme d’un exercice exhaustif de 4 à 6’,que la déplétion en glycogène était plus marquée dans les fibres de type II (Iia) par rapport aux fibres de type I Monod et Scherrer 1965 montrent que le tlim100 dépend de la phosphorylation oxydative qui détermine la vitesse critique (b), mais également la resynthèse d’ATP par métabolisme anaérobie (a) Tlim100 = a / b – vVO2max Saltin 1992, la déplétion du glycogène n’est pas un déterminant de l’arrêt de l’exercice pour des durées < 30’ CONCLUSION Par rapport aux conditions standard, la modalité prenant en compte le tlinITI à vVO2max ne s’est pas avérée plus probante en termes de quantité de distance accomplie. Les réponses physiologiques étaient similaires et les sujets atteignent VO2max dans les 2 situations. Le choix de 5 répétitions d’une durée égale à la ½ du tlim100 ou de 2’ semble constituer une base de référence pour améliore VO2max.