Suffrage universel Cave Canem!
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Suffrage universel Cave Canem!
2 LE FAIT DU JOUR Jeudi 11 septembre 2008 cd - yx ÉDITORIAL Cave Canem! Vous avez prononcé le 11 SEPTEMBRE Par-delà les préjugés, Rachelle Cloutier expose les mécanism VINCENT PELLEGRINI RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT Selon que vous avez un chien ou non, votre jugement différera sans doute quant à la nécessité ou non de légiférer pour se protéger des canidés mal intentionnés. Reste que les faits et l’expérience commune le prouvent: le meilleur ami de l’homme porte parfois très mal son nom. Même l’amateur de sentiers pédestres que je suis a dû plus d’une fois serrer son bâton de marche pour retrouver un sentiment de relative sécurité face à des chiens menaçants. Et l’une de mes grandes peurs a été la rencontre d’un chien censé éloigner les loups des moutons qu’il protégeait (j’aurais préféré rencontrer le loup). Bref, un chien agressif, lorsqu’il n’est pas sous contrôle de son maître, constitue un danger extrême (outre les dégâts physiques, il y a les dégâts psychologiques, par exemple sur des enfants qui développent ensuite à vie la phobie des chiens). L’Etat doit donc légiférer et même fermement car la liberté de certains chiens malveillants et de leurs maîtres s’arrête là où commence celle de leurs victimes à conserver leur intégrité physique. Faut-il établir une liste de races dangereuses ou pas? Le Valais a sans doute eu raison de le faire car il vaut mieux le plus que le moins. Mais le plus important reste que la société rende directement responsable tout détenteur de chien des dégâts que son animal pourrait occasionner. Et cela, tant la loi valaisanne déjà en vigueur que la future loi fédérale le feront. Heureusement. Notre canton a certes déjà une longueur d’avance dans ce dossier par le biais de modifications législatives effectives depuis 2003. Reste à les appliquer. Sur le terrain, on a l’impression que la loi actuellement en vigueur en Valais est souvent «oubliée». Or, elle dit par exemple expressément: «Sauf autres bases légales et sans décision contraire d’une commune, les chiens doivent être tenus en laisse dans les localités et tenus sous contrôle en dehors de celles-ci.» Ce précepte basique sera toujours valable même si un jour le Valais doit s’aligner en tous points sur la loi fédérale actuellement en gestation. Voir page 9 ALINE JACCOTTET Bienvenue au pays de la pensée unique. Ici George Bush, chef des croisades contre le Mal, mène une guerre globale pour nos libertés. Les responsables du 11 Septembre sont des barbares qui veulent anéantir notre civilisation, Coran dans une main et kalachnikov dans l’autre. Si cette vision du monde vous semble caricaturale, voire absurde, Rachelle Cloutier vous passionnera. Assistante et doctorante en science politique à Genève (HEID), elle étudie ledit terrorisme depuis plusieurs années. Pour s’apercevoir que mécanismes et acteurs qui se cachent derrière ce terme sont méconnus. Elle propose de découvrir ce qu’est vraiment le terrorisme pour agir et réagir intelligemment. Le terrorisme, c’est quoi au juste? Un terme fourre-tout. Définir le terrorisme est un acte subjectif qui peut servir de nombreux intérêts. On dit souvent que le terroriste de l’un est le combattant de la liberté de l’autre! Le terrorisme international est une violence politique utilisée par des groupes d’individus pour intimider ou contraindre un gouvernement et attirer l’attention sur une cause, dans un but précis. Et depuis le 11 Septembre, ça marche: tout le monde a peur, l’attention des médias est au maximum. Un proverbe chinois dit: «En tuer un signifie en effrayer dix mille.» Et comme l’ont montré les réactions massives autour du 11 Septembre, les terroristes ont réussi leur coup. On dit des terroristes que leur seul but est de détruire. Pourquoi? En affirmant que les terroristes n’agissent que pour anéantir, certains gouvernements cherchent à délégitimer leurs objectifs. Si les terroristes sont irrationnels, immoraux et inguérissables, cela a deux conséquences: on ne se demande pas pourquoi ils agissent ainsi puisque leurs actes sont irrationnels. Cela explique la censure post-11 Septembre, qui a rendu l’introspection américaine impossible. Ce genre de discours permet aussi à certains gouvernements de légitimer leur propre réponse au terrorisme. Puisqu’on ne peut pas parler avec les fous, toutes les mesures d’exception sont permises: intolérance, profilage racial, sphères privées fouillées par les renseignements, légitimation du recours à la torture, démocratisation forcée… au nom de la lutte pour les libertés. Absurde! Le terrorisme est certainement illégal et illégitime, mais il n’a rien d’irrationnel. Pourquoi l’expression «guerre contre le terrorisme» est-elle erronée selon vous? Dans une guerre dite classique, il y a des belligérants repérables et identifiables, une déclaration de guerre, des lois à respecter. Or la «guerre contre le mal» de George Bush ne connaît aucune frontière, puisqu’il a donné le droit de combattre le terrorisme partout. Ce n’est pas un Etat qui doit être protégé, mais quelque chose de flou qui s’appelle Rachelle Cloutier. LDD «notre manière de vivre» (Our Way of Life), incarné par la liberté et la démocratie. Et qui peut affirmer être contre la liberté et la démocratie? Ces mots deviennent un passe-droit qui justifie des mesures exceptionnelles et illégales. Le plus inquiétant est que cette guerre n’est pas limitée dans le temps. Comment savoir quand la guerre contre le terrorisme sera gagnée, quand la victoire est mesurée par ce que les terroristes ne font pas? Quelle est la part de responsabilité des Occidentaux dans l’émergence du terrorisme? Le terrorisme existait bien avant cette division entre l’Occident et le Reste. Le groupe Al-Qaïda affirme que la politique étrangère, entre autres, justifie les attaques du 11 Septembre. Or nos actes peuvent expliquer, mais jamais excuser ou légitimer les leurs. Il existe d’autres stratégies que le terrorisme pour atteindre un but politique. Cependant, la manière dont nous avons réagi au 11 Septembre accroît le phénomène. Le virage unilatéraliste des Etats-Unis augmente l’anti-américanisme et les dynamiques d’exclusion. Le terrorisme est-il la plus grande menace du XXIe siècle? Par rapport à la publicité qui lui est faite, son impact meurtrier est vraiment moindre. Depuis les années 60, le nombre d’Américains tués par le terrorisme équivaut au nombre de ceux qui sont morts d’allergie après avoir mangé des noix… Et si on compare le nombre de victimes du 11 Septembre (environ 3000 personnes), il est limité par rapport au victimes du génocide rwandais (plus d’un million) ou de la malnutrition ( 24 000 victimes par jour). Le terrorisme ne deviendra la plus grande menace du XXIe siècle que si nos politiques font de la lutte antiterroriste un «clash des civilisations» qu’il n’est pas. Comment le combattre? Il faut éviter d’exagérer la menace, et redonner au terrorisme sa dimension politique. Il doit cesser d’être un phénomène exceptionnel pour revenir dans la sphère publique. . Sortons de la logique dualiste et militariste qui rappelle la Guerre froide entre le Bon (nous) et le Mal (eux). Et portons un regard différent sur l’Autre, un être humain comme nous. 2001: Sri Lanka, aéroport de Colombo, 20 morts (Tigres tamouls) / Etats-Unis, World Trade Center, 3000 morts (Al-Qaïda) / Etats-Unis, lettres à l’anthrax, 5 morts / Inde. 2002: Pérou, Lima, 9 morts (Sentier lumineux) / Russie, Moscou, prise d’otages de 800 personnes dans un théâtre (rebelles tchétchènes) / Techétchénie, Grozny, attaque contre le siège du gouvernement, 60 morts. 2004: Russie, Moscou, attentat dans le métro, 40 morts (rebelles tchétchènes)/ Espagne, Madrid, 191 morts (Al-Qaïda) / Ossétie du Nord, Beslan, prise d’otages dans une école, 322 morts. 2004: la prise d’otages de Beslan fait 344 victimes dont 186 enfants. 2005: Angleterre, Londres, attentat dans le métro, 53 morts (Brigades Abou Hafs Al-Masri). 2007: Parfois, les enfants aussi participent aux mouvements dits terroristes. Naplouse, Cisjordanie. AP L’INVITÉ .ch PASCAL DECAILLET journaliste Découvrez Suffrage universel Je suis partisan, depuis de nombreuses années, de l’élection du Conseil fédéral au suffrage universel. L’Exécutif doit être la clef de voûte de nos institutions. Je le dis et l’assume, dans un pays qui a exagérément cru bon d’octroyer cette fonction au Parlement. Ainsi, ce très étrange titre de «premier citoyen du pays» pour le président du Conseil national. Il y a là quelque chose d’incongru: le premier de tous, dans une démocratie, doit être le chef de l’Exécutif, pas l’homme du perchoir. Encore faut-il que l’Exécutif ait un vrai chef. Non seulement pour un an, ni même pour deux, mais pour l’ensemble d’une législature. Cela se fait dans tous les pays du monde, il n’y a là rien de grave, rien de scélérat. D’autres pays ont plusieurs langues, plusieurs religions, et n’ont pas pour autant instauré l’impuissance impersonnelle, ni la division par sept du pouvoir, pour faire leurs preuves. Suffrage universel: l’Exécutif, qui offre actuellement un spectacle bien difficile, tout le monde attaquant tout le monde (un peu comme dans le merveilleux poème «Les Ouménés de Bonada» de Michaux) a besoin de restaurer sa légitimité. La dernière élection Les nouveautés du Conseil fédéral, le 12 décembre 2007, riche d’une «combinazione» sur laquelle je ne reviendrai pas, a prouvé avec éclat les limites du suffrage indirect. S’il fallait ne pas réélire Christoph Blocher, que ce fût au moins par le désaveu du peuple, et non pas celui d’un cartel de passage, au demeurant aussi vite dissous qu’il s’était formé. L’Exécutif doit tirer sa sève, sa légitimité, des profondeurs du peuple souverain. Bien sûr, avec quelques garanties, simples et tenant sur cinq ou six lignes de la Constitution fédérale pour garantir la représentativité des régions. Avec ce système, émergeront de grandes figures nationales: Pierre Maudet, Pierre-Yves Maillard, Christophe Darbellay en ont la carrure. Des hommes forts, avec une intelligence, une vision, un rayonnement dépassant de loin des frontières de leur canton, et même de leur région. Franchement, qui s’en plaindra? Faut-il, en politique comme dans la vie, craindre la puissance et le talent? Faut-il craindre les caractères, les tempéraments? Et recommencer à élire des passemurailles en complets croisés? A chacun de se forger sa religion. Pour moi, depuis longtemps, c’est chose faite. Tous les films à l’affiche en Valais Vous cherchez un film à l’affiche dans un cinéma valaisan? Le programme de votre salle favorite? Visionner la bande annonce? Lire nos critiques? La nouvelle page Cinéma de notre site internet vous offre tout cela à la fois! http://cinema.lenouvelliste.ch HC Valais - Tout le hockey Retrouvez toute l’actualité du hockey valaisan et de son équipe phare, le HC Sierre, sur notre site dédié. 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