DossierDiff juillet 2015 modifié par Anne

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DossierDiff juillet 2015 modifié par Anne
 « Entretiens d’Embauche et Autres Demandes … » En résumé « Bonjour avec un sourire. Oui mais quel sourire ? Ca pose la question de quel sourire… Sur une échelle de un à sept, il y a déjà six degrés de sourires possibles. Parce qu’il faut exclure le degré SEPT, parce qu’à ce stade, le sourire… donc non. » Demander. Attendre. Espérer. Etre en droit d’exiger… Dès qu’il vient au monde, l’être humain est en situation de dépendance. La position de « demandeuse d’emploi» incarnée par cette comédienne à la fois drôle et bouleversée l’entraîne dans toutes sortes de digressions autour du thème du sens de la vie. De la plus folle à la plus métaphysique, de la plus désespérée à la plus cocasse, la succession de questions qu’elle adresse à d’invisibles interlocuteurs –directeurs de « ressources humaines » et autres tireurs de ficelles-­‐ la plongent dans l’absurdité, le sentiment d’injustice et la farce. La femme qui nous parle trie inlassablement ce qui est acceptable dans l’existence, et ce qui ne l’est pas. Elle demande du travail, de la compassion, du temps, de l’amour… tout ce en quoi il est nécessaire de croire pour vivre. Mais c’est évidemment de la violence de ce qu’elle reçoit qu’il s’agit. De la déception en toute chose. De l’insatisfaction existentielle… On la regarde s’entraîner pour un entretien d’embauche, répondre aux questions impitoyables d’un recruteur, décoder les clichés vestimentaires à travers le filtre de l’Entreprise, visiter le Musée du Monde du Travail avec sa conseillère de Pôle-­‐Emploi… bref, dans des fragments qui la montrent en pleine perte de confiance en elle mais remplie de grandeur d’âme, nous observons son existence se jouer sur l’attente d’un boulot qui devient, comme dans l’univers clownesque, la parabole de la vie. Traitées sur le mode tragi-­‐comique, les séquences en crescendo proposent un portrait de femme à fleur de peau, tour à tour délirante et touchante, dans lesquelles chaque être humain reconnaîtra son insatiable appétit pour quelque chose qu’il ne parvient pas à obtenir et qui pourtant, il le sent bien, lui offrirait un monde meilleur… Quel drame absurde que de devoir devenir fou, à force de demander le nécessaire, l’élémentaire, l’ indispensable : un travail. Note de mise en scène L’espace dans lequel évolue la comédienne est la métaphore d’ un espace mental : espace vide, boîte noire remplie d’elle-­‐même, de ses interrogations incessantes, de ses angoisses, de ses hantises. Tout le travail de jeu est organique, très proche du clown du point de vue de l’engagement physique de la comédienne et de sa relation dramatique au monde qui l’entoure. L’adresse au public est également utilisée, son jeu basculant de « pour elle-­‐même » à « pour un auditoire ». La lumière de Laurent Béal, l’univers sonore de Jacques Cassard, les costumes de Corinne Pagé, mais aussi la présence vocale de Fabrice Drouelle – recruteur aux sonorités pointues, aiguisées, cruelles et finalement angéliques-­‐ seront pour elle des partenaires actifs, et même interactifs. Il n’y a qu’une seule et même histoire composée de fragments. Ces épisodes montrent le personnage à différents stades de sa gestion de la recherche d’emploi. Le spectateur assiste à des strates de son impuissance : la note de base pour la comédienne étant l’effroi et la conscience collective de ce qu’est la tragédie du chômage. L’excès est donc, comme dans le burlesque, l’accident dramaturgique, le dérèglement jubilatoire censé déclencher en nous le rire et l’émotion. L’ensemble du spectacle sera traité dans un jeu le plus concret possible, mais la parabole entre la demande d’emploi et la condition humaine est toujours apparente. A travers l’impuissance à trouver du travail, nous traitons la question de la fragilité comme facteur de différence sociale, et pourquoi pas celle d’une certaine forme de pureté. Un personnage qui ne veut pas mentir, qui ne veut prendre la place de personne et qui avance dans son existence avec humilité et effacement a-­‐t-­‐il une chance de franchir le mur qui le sépare du monde du travail ? Complicité (s) Au départ de ce projet, il y a la proposition faite par Olivier Meyer d’associer les deux énergies créatrices de Laurence Fabre et d’Anne Bourgeois pour un solo autour d’un sujet contemporain. Complices de toujours, elles abordent ensemble l’univers du clown et du jeu dramatique à travers des expériences qui ont toujours à voir avec l’utopie et la démesure. La frontière entre le burlesque et le drame intime restant pour elles une question qui se règle sur le plateau, elles ne cessent de questionner le rapport sacré et privilégié qui relie la comédienne aux spectateurs. Les deux artistes, fans de burlesque et de tragédie, ont eu envie de traiter de cette façon l’un des thèmes d’actualité les plus durs à supporter : celui de la recherche d’un travail et de la douloureuse position de demandeuse d’emploi. Probablement plus sensible encore au féminin qu’au masculin, la quête d’un poste reste une aventure souvent effroyable où prennent racines toutes sortes de désespoirs et d’excès. bios Anne Bourgeois, metteur en scène Elle est actuellement au Théâtre Hébertot avec Les Lois de la Gravité, de Jean Teulé, avec Dominique Pinon, Florence Loiret-­‐Caille et Pierre Forest et Des Gens Bien, de David Lindsay Abaire, avec Miou-­‐Miou, Patrick Catalifo, Brigitte Catillon, Isabelle de Botton, Aïssa Maïga et Julien Personnaz. On peut également voir en tournée : « Les Cavaliers » d’après Joseph Kessel, co-­‐mise en scène avec Eric Bouvron ; « La Femme de l’Hôtel Michel Ange », de Eric Assous, avec Véronique Boulanger ; « Une journée ordinaire », de Eric Assous, avec Alain Delon ; « Les Diablogues », de Roland Dubillard, lecture-­‐spectacle avec Michel Galabru et Martin Lamotte ; « Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran » de Eric-­‐Emmanuel Schmitt, avec l’auteur ou Francis Lalanne ; « Mur », de Amanda Sthers, avec Rufus et Nicole Calfan, le one-­‐man show de Warren Zavatta « Ce soir dans votre ville » ; Entre autres mises en scènes, on a pu voir : Jacques Gamblin dans son spectacle « Tout est normal, mon cœur scintille » ; « Cochons d’Inde » de Sébastien Thiéry avec Patrick Chesnais et Josiane Stoleru (Molières du spectacle comique et du meilleur acteur) ; « Les Diablogues » de Roland Dubillard avec François Morel et Jacques Gamblin au Théâtre du Rond-­‐Point (Molière d’honneur pour Roland Dubillard) … Elle dirige également des séances de jeu sur le travail du Clown utilisé comme outil de recherche pour l’acteur. Laurence Fabre, comédienne Après un parcours de formation qui lui a permis d’étudier notamment à l’Ecole du Passage – Niels Arestrup et à l’école John Strasberg, Laurence s’initie aux techniques du clown. Ce sera la première occasion de collaboration avec Anne Bourgeois qui la dirigera par la suite dans « La mouette » (théâtre 14) puis dans « Simone et Sandy » (Théâtre des Mathurins). Elle joue « L ‘assommoir » d’après Zola sous la direction de Jacques Falguières (SN Evreux et en tournée de décentralisation) et collaborera ensuite régulièrement avec Christophe Lidon (« Les Bonnes », « Georges Dandin », « La double inconstance »…) et avec John Strasberg (« Le songe d’une nuit d’été ») dont elle est aujourd’hui collaboratrice artistique. Laurence a également pris en charge la direction d’acteurs de « Voyage », dernière création de La Fabrique Imaginaire d’Yves Hunstad et Ève Bonfanti. Elle travaille régulièrement au cinéma et à la télévision. Notre rencontre avec Laurence fût elle celles d'astéroïdes qui se rapprochent d'eux mêmes pour se mettre en orbite autour de l'énergie du théâtre ? Nous jouions notre très amusant spectacle "Au Bord de L'eau" au Théâtre de l'Ouest Parisien et, après la représentation, nous avons rencontré une actrice, spectatrice d'un soir qui, à son tour, nous a fait beaucoup rire ! Nous ne savions pas encore que, quelques mois plus tard, nous allions partager de beaux moments de théâtre ensemble puisque Laurence est venue nous rejoindre dans les tournées de notre spectacle "Voyage" pour assurer la diffusion et la direction d'acteurs. Aujourd'hui, les forces d'attractions qui nous maintiennent en agitation permanente et joyeuse sont toutes les questions qui tournent autour de l'exigence, de la beauté et du plaisir qu'il faut maintenir en vie dans les champs magnétiques du jeu et de l'inspiration. Elle comme nous, rêvons d'un théâtre où les actrices et les acteurs sont de vraies personnes enracinées au centre de leur créativité pour rendre hommage à cet Art vivant qui nous pousse chaque soir à monter en scène. Yves Hunstad et Ève Bonfanti de La Fabrique Imaginaire. Création au printemps 2015. Disponible en tournée à partir de la saison 2015-­‐2016 Spectacle écrit et mis en scène par Anne Bourgeois Pour et avec Laurence Fabre Lumière de Laurent Béal Univers sonore : Jacques Cassard Avec la présence vocale de Fabrice Drouelle Production exécutive : DdD Diffusion : Créadiffusion Jean-­‐Pierre Créance. 17, rue d'Antin -­‐ 75002 Paris -­‐ France. rue Antoine Bréart, 169 -­‐ 1060 Bruxelles -­‐ Belgique. mob: 00.33(0)6.60.21.73.80 [email protected] www.creadiffusion.net