catalogue-programme - Les itinerrances des poissons rouges

Transcription

catalogue-programme - Les itinerrances des poissons rouges
Sébastien MAGNE
Guillaume LEGRAND
Yannis FRIER
LES ETOILES NE SE VOIENT QUE DE NUIT Tissu 280 X 280, photographie sur
toile de bâche, broderie. 2013.
SANS TITRE (181,5x121,5 cm).
SANS TITRE (194,5x150cm).
Là quand je suis Vidéo (12’36).
EMPREINTES Dessins encadrés sous passe-partout de différentes tailles (allant de 18x13 cm à 100x70 cm) Tirage grand format à partir d’un dessin réalisé
pour le festival, panneaux contrecollés sur le mur extérieur du Beau Garage.
MIRADOR Techniques mixtes, 83 X 50 X 40 cm. 2013
ETAGERE Techniques mixtes, environ 66 X 30 cm.
IT’S ABOUT TIME Installation.
[email protected]
07 60 29 63 99
04 75 58 53 04
Beau Garage
du 10 au 15 juin 2014 VALENCE
Beau Garage
« Le “lien“- et par là même la séparation - est le fil conducteur
de mon cheminement. Les espaces s’y rencontrent, les limites s’y
définissent, les points de contact s’y révèlent, la mise en tension s’y
dessine.
Ce lieu unique forme un espace en soi. Il devient un instant en
suspend, une pointe d’équilibre... un espace à part entière qu’il soit
volume, croisement, superposition ou fusion. Cet “entre-deux“ est
celui où peuvent se rencontrer les contraires, les complémentaires:
un vide, un silence où tout est possible.
Je questionne l’espace en l’expérimentant. Je le fragmente, je
l’isole par l’épure. Ces parcelles d’espaces sont ensuite associées
afin de percevoir ce qui se joue “entre“, ce qui fait exister l’Un et
l’Autre. »
Etudiante à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Grenoble-Valence, Zoé TÜSCHER a une pratique vidéo qui interroge notre rapport
à l’espace et au temps.
Ici, les effets visuels qu’elle met en place, transforment les lieux de
son quotidien en des espaces poétiques qui semblent s’émanciper de
toute temporalité et lois physiques habituelles. En suivant ses personnages nous nous trouvons confrontés à un infini enfermant, un
espace perpétuel.
« À coups de traits zigzagants, à coups de fuites transversales, à coups de
sillages en éclairs, à coups de je ne sais quoi, toujours se reprenant, je vois se
prononcer, se dérober, s’affirmer, s’assurer, s’abandonner, se reprendre, se
raffermir, à coups de ponctuations, de répétitions, de secousses hésitantes,
par lents dévoiements, par fissurations, par indiscernables glissements, je
vois se former, se déformer, se redéformer, un édifice tressautant, un édifice
en instance, en perpétuelle métamorphose et transubstantiation, allant tantôt vers la forme d’une gigantesque larve, tantôt paraissant le premier projet
d’un tapir immense et presque orogénique, ou le pagne encore frémissant d’un
danseur noir effondré... »
(Henri Michaux, œuvres complètes II. Ed Gallimard, p 644).
les itinerrances
« Ceci n’est pas un concert. Ceci n’est pas une performance. Aucune piste de danse. Mais il y a un theremin... une guitare...une machine à écrire... un rayon de lune... un orgue.
Ceci est une lecture musicale où il est question de James Dean, de
mort et de renaissance, de la musique que l’on joue dans les garages,
de la vie de groupe, des affres de la création et du rêve d’une vie
différente.
Guitare fuzz, batterie réduite, orgue farfisa et theremin, l’ambiance
sonore puise ses racines dans le rockn’roll 50’s et rythme le récit des
derniers mois de la vie de celui qui incarne à jamais le désarroi d’une
jeunesse désabusée, le James Dean Garage Band.
Un musicien, un narrateur, un voyage dans les plaines désertiques
de Lost Hills. »
D’après une nouvelle de Rick Moody.
PASTICHES Moulages en plâtre, 2014.
« Les Pastiches sont les moulages d’un objet, dont l’essence et les
contours se sont émaciés dans la duplication. Leur accrochage joue
sur des déplacements minimes : l’objet occupe un espace adjacent à
celui où aurait pu se trouver l’original. L’écart reste dans tous les cas
infime mais suffisamment marqué pour pouvoir être repéré.»
Beau Garage
LINEAMENT Création in situ, câble métallique de la hauteur du lieu X 2,5cm.
2014.
Il s’agit de dessins au feutre noir à micro pigment. C’est l’attrait
d’un territoire vierge, sans repères, expériences, sans attentes particulières qui m’a amené à improviser, ex nihilo, les premiers dessins. Empreintes renvoie à l’origine invisible de l’œuvre, au rythme,
à l’ivresse dionysiaque entraînant le feutre dans une danse hallucinogène. Ces dessins non figuratifs exigent un regard actif, appellent
autant à se perdre dans la profusion des détails, qu’à s’imprégner de
la vibration propre à chacun.
James Dean Garage Band
Lecture musicale du 10 juin 2014
Cet insatiable curieux basé dans le Val de Drôme navigue entre
pratiques visuelles et sonores. Improvisation musicale, installation, graphisme, composition instrumentale ou électroacoustique,
dessin... autant de propositions qui croisent mediums, supports,
esthétiques et approches. Pour cette cinquième édition du festival, il
investit une salle du Beau Garage avec la première déclinaison d’une
accumulation qui devrait taquiner les tympans.
« C’est au travers d’objets que se pose ma pratique. Je les transfigure dans un espace intemporel et inaccoutumé alors que, pourtant, ils revêtent les attributs du quotidien et du familier propres à
presque tout homme.
Ces objets, je les extirpe de leur milieu naturel en les isolant du
contact extérieur. Mis au ban, ils sont ainsi “distingués“ de ce qui ne
l’est pas ; mis en exergue, ils sont donnés à la vue. Une direction est
ainsi donnée au regard.
Aussi, j’emploie des objets - préhensibles souvent - que l’on peut
trouver un peu partout et qui évoquent pour la plupart d’entre nous
quelque chose. Dans la pléthore des duplicatas, s’évanouit un peu
leur identité propre ; cet objet que je tiens dans ma main, quelqu’un
d’autre pourrait le tenir dans la sienne comme étant le sien. »
Beau Garage
#5
« C’est un lieu. C’est trois espaces. C’est trois temps. C’est une
fille. C’est l’hiver mais on n’en sait rien. On ne peut pas s’échapper.
À moins que ...Immanence... Transcendance. C’est trois lieux. C’est un
espace. C’est un temps. C’est trois filles. »
« J’ai une pratique de peintre. J’essaye de cultiver l’héritage d’une
certaine conception du tableau qui s’ouvre vers l’intérieur, comme
une fenêtre sur un espace tridimensionnel. Je tente également de
distinguer ma pratique de cette tradition classique en y affirmant
des ouvertures du XXe siècle comme la matérialité de la peinture et
du support.
Par cette tension et celles que je crée entre des éléments inhérents à la pratique de la peinture (par exemple entre des couleurs,
des gestes, des effets de transparence et d’opacité...), je cherche
à donner une forme de liberté au spectateur en contrebalançant
l’autorité d’une place et d’un point de vue, qu’impose la frontalité du
tableau, par l’insinuation d’un doute quant à ce qui est donné à voir.
Je souhaite dynamiser la réception du tableau en créant une oscillation entre espace ouvert et fermé, entre espace illusionniste et
espace physique. »
maison gardien
NEBULA Création in situ, installation sur fenêtres, photo 135X91 et 101x91.
Impression jet d’encre sur support Backlit. 2014.
Beau Garage
Zoé TÜSCHER
Beau Garage
DES POISSONS ROUGES
Varda SCHNEIDER
Beau Garage
Les itinerrances
Estelle JOURDAIN
www.lesitinerrances.fr
EXPOSITION 11>14 JUIN - VALENCE
Yann LE CROUHENNEC
Thierry MANDON
Frédéric GUINOT
Margaux AURIA
James GRANJON
Stéphanie NAVA
Myya MARQUES
Les pavillons de Latour Maubourg - 70 av de Romans, Valence
Maison du gardien - parc Jouvet, Valence
Le Beau Garage - 33 chemin de Ronde, Valence
IMPRESSIONS Oxyde de fer sur toile, réalisation in situ d’impressions de
plaques métalliques à l’entour du lieu d’exposition et exposition de ces impressions, accompagnées d’un plan permettant d’en localiser la source. 2014
Tableau vivant Durée totale : 2 min. 20 sec. 2007-2008.
Round ZERO (Installation évolutive et modulable : volumes, sculptures-mannequins, objets manufacturés détournés / tubes luminescents / bande sonore
/ vidéo-projection en boucle) 01-2001.
MOUSSE (30×20 cm). Planche de bois aggloméré, clous de tapissier.
ECORCE (300×34×70 cm). Ecorce, étagère en bois aggloméré, pull bleu.
4% SPANDEX (300×300 cm). Chiffons d’usine, vêtements de sécurité, structure en chevron de bois.
2001 - DAVE B (HAL) huile sur bois, 120 X 120 cm, 2004-2010.
2001 - DAVE B (MONOLITHE) huile sur bois, 120 X 120 cm, 2004-2013.
2001- DAVE B (DICOVERY ONE) huile sur toile, 100 X 140 cm, 2012-2014.
Méandre Dessin mural
« A l’ère où Big Data nous épie sans relâche, je me suis tournée
vers une pratique plus archaïsante. Ici, vous trouverez mon projet
‘caméras de surveillance’ : de petites boîtes de pellicules transformées en sténopés que je pose ça et là au gré de mes déambulations.
La surveillance des populations a pris une ampleur incroyable avec
les nouvelles technologies. Par exemple, lorsque vous vous promenez
dans les rues de Londres, il y a un tel tissage de caméras que votre
parcours peut être retracé. Voilà pourquoi j’ai décidé d’utiliser un
système des plus pauvres ; pour moi aussi filmer mon environnement.
Les caméras enregistrent les lieux et marquent une présence humaine qui reste, pour la plupart, des images fantomatiques. On ne
voit plus que la trace d’un ou plusieurs corps qui ont fait acte de
présence à tel ou tel endroit. »
Le centre Ville de Valence, le parc Jouvet et le jardin du Beau
Garage seront aussi des lieux d’expression pendant le festival.
vous pourrez consulter une carte mise à jour sur notre site web
pour suivre ces expositions hors les murs.
RENDEZ-VOUS
Mardi 10 Juin - 19h - Vernissage avec le James Dean
Garage Band (facebook/jamesdeangarageband) - Beau Garage
Mercredi 11 Juin - 10h - Ateliers du mercredi
Sérigraphie sur tee-shirts / Dessin-maton - Beau Garage
Philippe PETIOT
Niels HAWKINS
PROMENADE DANS LE VALENCE DU DEBUT DU XXE SIECLE
Photomontages, impressions numériques. 2012.
« Mon travail s’inscrit dans le champ de la sculpture et de l’installation, composé à partir de matériaux essentiellement organiques
comme le latex, l’argile ou des corps en décomposition qui suggèrent
une instabilité, une mouvance constante, de part les déformations et
l’accumulation.
Les sculptures évoluent dans un univers onirique au caractère
étrange, non loin parfois de « l’unheimlich » (inquiétante étrangeté)
de Freud mais également des « cabinets de curiosités. »
Les installations de Frédéric Guinot se présentent comme des scénographies métaphysiques dans lesquelles s’articulent des éléments
hybrides et polymorphiques où la question du drame et de l’énigme
demeure comme une intrigue sans narration avérée, ni vraisemblance.
« Les images, il faut surtout les épuiser, les restreindre, les “déphotoshopiser“ pour les percevoir, les éprouver et les aimer enfin...
Mais pour cela, il faut du temps, parce que le temps est nécessaire
et importe avant tout pour le peintre... Il en résulte de la “couleur
de peau“, de la croûte épidermique, de la matière organique, picturale à voir et à penser, de tout son poids, comme une excroissance
visuelle... » Bon appétit. (texte de F. Guinot).
Marie Pierre BUFFLIER Christophe CHALLANGE
Cyril BEHNCKE
Romain LE LIBOUX alias ërell
Les volumes de Marie-Pierre Bufflier voudraient nous faire croire
que, comme un pot, une lampe de chevet ou un lit, ils peuvent contenir, éclairer ou accueillir. Ils s’imaginent qu’en singeant des objets
de notre quotidien ils sauront mieux retenir notre intérêt, et vont
jusqu’à se mettre en scène dans des installations théâtrales pour
nous convaincre de leur utilité.
En vain : leurs pseudo-propositions nous amusent, mais nous n’y
croyons guère.
Ce qui attrape notre regard, et nous les rend singulièrement familiers, ce sont les maladresses et la fragilité de ces volumes faits
de matériaux pauvres et de techniques rudimentaires, leur humilité,
l’humour et la fantaisie de leurs mises en scène.
KODAKOPOLIS Boites de diapositives, carton/installation au sol. Chaque
boîte de diapositives contient une vingtaine de vues d’une centaine de pays
dans le monde entre 1954 et 1980. 2011-2014.
SANS TITRE 2014.
EXTRACTION 2014.
Faim de peinture, peinture sans fin.
« La récupération d’objets et de matériaux communs est au cœur
de mon travail. Tous premiers lieux de ma pensée, ils me permettent
de m’interroger sur leurs charges affectives et les hypothétiques
souvenirs et histoires collectives qu’ils hébergent.
Je m’approprie ces récupérations par des gestes répétitifs, occasionnant des transformations du réel plus ou moins visibles par le
spectateur. À la frontière de l’absurde, mes gestes ne demandent
aucun savoir-faire et sont proches d’une forme de désœuvrement. Mes pièces, flexibles et mouvantes, sont au service d’installations
fictionnelles, donnant de l’importance à la sémantique invisible entre
mes pièces et à l’imagination poétique du spectateur. » Lieu : Maison du gardien du parc JOUVET
Beau Garage
Dimanche 15 Juin - 14h - THé BATH THé IN THé PARTY
avec bal et concert de Stéphane Balmino.
Jardin du Beau Garage
Yann LE CROUHENNEC, plasticien, expose régulièrement photographies, installations vidéos, peintures, depuis 1989, en France et
en Europe (Pays-Bas, Danemark, Suisse, Espagne, Portugal, Autriche,
Lituanie, Arménie...). Son travail explore les liens du vivant avec le
temps, la transformation et les traces qui en sont le signe. Il met en
lumière sa nature fragile et presque imperceptible.
Iconoclaste, Yann LE CROUHENNEC, travaille divers média…
Peintre, il ne néglige ni la photographie et la vidéo, ni le travail
en volume. L’œuvre du temps est une des constantes de son travail,
l’existence en est le centre : suaires d’objets rouillés, sculptures en
citrons, graines germant en soulevant des plaques de verre, inscriptions sur le paysage, photographies, camera obscura, dont le
temps de pose peut atteindre un mois, élaborées à partir de boîtes
de cachou, de bidons de 200 litres ou de la tour d’un vieux château. YLC développe une œuvre protéiforme et déroutante.
Méandre est un collage entre un dessin « automatique » issu de carnet - l’homme couché avec les bulles - et une carte du XIXeme siècle.
Sur cette carte sont alignés, côté-à-côte, les plus grands fleuves de la
planète. J’ai ramené les fleuves sous le corps de cet homme couché et
l’ai soulevé dans l’espace. Les fleuves se métamorphosent alors transformés au gré du regard de chacun.
Certains voient des racines, d’autres un système sanguin. Ils sont en
tous les cas un réseau qui propose un flux, ascendant ou descendant.
Allongé dans une sorte de stase indéterminée (lévitation, sommeil
ou mort, on ne sait), le personnage est, de par son corps, l’interface
entre le bas et le haut. De la même manière que pour les fleuves, on ne
sait si les bulles tombent et se fondent dans le corps couché ou si elles
émanent de lui pour s’élever dans les airs, toujours est-il que l’homme
est le lieu où s’opère la transformation, entre cet état liquide et cet état
gazeux, entre les fluides et les airs.
SCOLAIRES 10>17 JUIN
le festival est ouvert aux scolaires du 11 au 14 juin, les matinées
et se poursuivra le 16 et 17 juin.
veuillez nous contacter afin de réserver des créneaux.
pavillons
RENSEIGNEMENTS :
[email protected] - www.lesitinerrances.fr
mobile : 07 60 29 63 99 / fixe : 04 75 58 53 04
espace public
pavillons
pavillons
Benedetto BUFALINO
Frédéric Héritier Perrine FERRAT et Florian VEYDARIER
Série de dessins. Stylo bille quatre couleurs.
out of time
CRÈCHE 25 x 17 cm Structure en verre renfermant lichen et animaux en plastiques 2013.
TOMBEAU 10 x 4 cm Eléments en maïs, scotch et fil. 2013.
« De manière autodidacte, je pratique une mosaïque libre, art du
fixe et du solide en apparence ; une autre mosaïque, sensible, dont
les procédés d’assemblages dévoilent un second langage. Je conjugue les matières du temps, un passé composé de fragments poétiques, de céramiques polies, histoires de faïence, j’explore
les bris d’un monde usé d’où surgit l’inédit. Dans cet univers, je combine également le hors-temps, espace
de l’imaginaire, figure du rêve. Je trace des chemins sur lesquels
images et mots se mélangent au jeu des analogies. Ainsi, créant l’énigme ou la charade, entre l’irrationnel et le fonctionnel, l’étrange et le quotidien, mes tableaux racontent des histoires où il me plait que chacun puisse se réinventer la sienne. »
TRAUMAVILLE crée à ART 3 VALENCE, 2006.
Benedetto BUFALINO part toujours du réel, pour ensuite s’en amuser,
le tordre et en dégager de nouveaux points de vues. Il aime jouer avec
le quotidien, et donc avec de grandes icônes qui composent notre
société.
Pour ce projet, l’idée générale est de partir du célèbre bouton LIKE
et de le détourner, le sortir de nos ordinateurs et d’en faire un objet
réel contrastant avec la nature. Une invitation à aimer la nature et la
vie réelle.
Les œuvres exposées font parties de la série « STOP », Structure
Tangible Objet Public, commencée à la fin des années 90 et toujours
en cours.
Ce travail consiste à dissimuler ou à faire exister en milieu urbain,
des dispositifs, des installations, des images, des écrits, des dessins,
etc. Tout est possible et aucun outil n’est inenvisageable. Selon la nature du lieu choisi les oeuvres doivent créer de l’étrangeté, soulever des questions ou dégager un espace poétique. Ce travail est fait en toute liberté et il me permet de m’exprimer
ou plus précisément de voter tous les jours, ce qui est pour moi le
propre d’un travail artistique. Sur le lieu de l’installation rien n’est
signalé, aucune signature, aucun titre et l’on peut facilement passer
à côté comme opérer un « STOP ».
Des images des STOP réalisés à Valence pour le festival seront
exposées et permettront aux regardeurs de les retrouver, ce qui est
une première dans ma démarche actuelle de divulgation de ce travail (qui nécessite normalement le plus grand anonymat). Le public
pourra également pour la première fois regarder et participer à l’élaboration d’un « STOP »
Quatre dispositifs ont été conçus en amont du festival d’autres
peuvent être réalisés sur place, sans doute complètement anonymement et peut-être même illégalement, la frontière de la légalité étant
extrêmement flou en tant que chercheur.
Environs 300 dispositifs ont été réalisés à ce jour certains n’ont
existé que quelques minutes, d’autres ont plus de dix ans.
DOMINO BLEU Œuvre in situ sur le mur d’enceinte de l’ancienne caserne
Latour Maubourg, chemin de Ronde.
LA VOITURE DE POLICE POULAILLER vidéo.
LIKE / J’AIME Installation artistique inédite et éphémère pour le parc Jouvet
à Valence.
« Je crois que j’en ai à peu près fini avec le monde comme narration – le monde des romans et des films, le monde de la musique
aussi. Je ne m’intéresse plus qu’au monde comme juxtaposition –
celui de la poésie, de la peinture »
(Michel Houellebecq, La Carte et le territoire.)
Grapheurs : PURE/Rémi ASSEZAT Suspect/
AUDEL/ZEUA/KHWEZI STRYDOM/EPOKONE/
FLOPPY MAC BLOCK
espace public
espace public
FERRARI SUR VOITURE SANS PERMIS Vidéo.
Beau Garage
maison gardien Beau Garage
LA MAISON TEMOIN vidéo.
maison gardien
« L’art ne vient pas coucher dans
les lits qu’on a faits pour lui ; il
se sauve aussitôt qu’on prononce
son nom : ce qu’il aime c’est l’incognito. Ses meilleurs moments
sont quand il oublie comment il
s’appelle. » Jean Dubuffet, 1960.
À partir de matériaux simples récoltés dans un environnement immédiat se déploie une fiction composée de différents éléments. Les objets sont fabriqués avec des techniques populaires, simples
à reproduire, et qui cohabitent avec d’autres objets glanés, récupérés. Ils forment ensemble un tout qui mêle aussi bien des dessins,
des meubles en formica, des fleurs séchées ou des paniers inutilisables. Les installations appellent alors le souvenir d’un foyer, d’un
quotidien lointain, d’une certaine forme de confort et invite à apprécier le moindre objet qui la composent.
Cet espace où chacun peut se projeter s’établit en dehors du
temps, il n’est ni passé ni présent.
Ludovic PAQUELIER raconte des histoires à partir d’un stock disponible d’images (magazines, publicités, cinéma, Internet...). Ces éléments sélectionnés peuvent être moteur de dessins, ou de peintures
(à l’acrylique noire sur toile ou sur mur), parfois de volume. Il échaffaude des mondes proches de l’univers de la science-fiction, menacés
de dangers divers ou peuplés de villes-fantômes.
Traumaville par exemple figurait un lieu oscillant entre architecture en friche et décor de ruines. Les formes, scènes ou paysages
représentés dans les oeuvres de Ludovic Paquelier associent le plus
souvent un aspect fragmenté à une dimension de prolifération. Des
figures indéterminées et inachevées y évoluent, dans une atmosphère
énigmatique, parfois cinématographique.
L’artiste s’empare souvent du potentiel du site où il expose, l’histoire et les caractéristiques d’un territoire pouvant devenir le lieu
d’un scénario fantastique.
pavillons
Ludovic PAQUELIER espace public
maison gardien
Pascal Thevenet
pavillons
Ada MEYSSOUN
Né en 1899, quartier de la Pierre à Valence, Félix Martin, son certificat d’études en poche, est embauché, à l’âge de treize ans, comme
livreur à vélos par le magasin de tissu de la Maison des Têtes. Il
restera plus de cinquante ans, employé dans cette boutique.
Ses occupations tournent autour de la lecture, des mots-croisés,
d’une collection de timbres et pour se distraire, il se met à dessiner
sur tous les cartons et feuilles qu’il collecte dans sa boutique.
Des années cinquante à la fin des années soixante-dix, il produit
grâce au stylo-bille, plus de 200 dessins en quatre couleurs : noir,
vert, rouge, bleu. Stylo en main, il s’applique à des symétries et
formes parfaites de méticulosité, s’adonne à des graphismes faits de
courbes et de droites soignées, d’une régularité à toute épreuve, à
l’image des mètres de tissus qu’il manipule chaque jour. Pétri d’une incroyable patience, Félix Martin consacra de longues
heures, de longs mois et en fin de compte, de longues années, à
son obsession : celle de faire “glisser et glisser” cette bille sur des
feuilles cartonnées qu’il recycla en support pictural qui se voulait
idéal à ses yeux…
Cette petite bille qui a le pouvoir de rouler en bout du stylo, Félix
Martin l’a élevée au rang de pinceau, mieux encore, il en a fait un
instrument à pixeliser l’image bien avant l’heure…
Ce travail titanesque, portant son obsession de la régularité à son
comble, s’émancipe de toute démarche intellectuelle.
Visitons donc le Beau Garage, les pavillons de garde de LatourMaubourg, la maison du gardien dans le seul objectif d’être étonné. Par
l’œuvre, par les liens entre les œuvres, par les échanges entre œuvres
et lieux. Découvrons les univers des artistes dans le désir de connecter
notre bocal, notre sphère avec l’inconnu, l’indicible, l’inintelligible. Pour
cette possibilité de découverte d’univers autres, je remercie, à titre personnel, les membres de l’association, les équipes municipales et surtout,
les artistes sans qui je ne serais rien d’autre qu’une « bête humaine ».
« Les volumes que je produis prennent toute leur dimension dans
la rencontre entre le spectateur et le lieu d’exposition. Travaillant
sur le décalage entre la réalité immanente à l’espace et les modes de
représentation de celui-ci (perspectives, cadres, supports), je crée
des situations ambigües, des questions ouvertes que l’observateur
est invité à saisir comme point de départ ou comme étape dans une
réflexion sur son appréhension du lieu et sa perception du monde
physique. »
« Dans ses démarches, Christophe CHALLANGE aime créer des paradoxes et des ambiguïtés. Et il cultive son jardin avec passion. Jardin dans lequel se croisent des références allant de l’artiste Absalon,
du film Stalker de Tarkovsky, de l’écrivain Georges Perec mais aussi
de l’architecte John Hejduk. C’est pour cela sans doute que son travail offre une résonance si particulière. Des trajectoires s’enchaînent
ou se superposent jusqu’à créer du sens : la quête d’un espace idéal,
d’un ailleurs, d’un lieu hors de tout, hors du tout aussi ; d’un univers
poétique en somme au coeur d’une oeuvre protéiforme. » Archipel
Cosmogonique, Nguyên Minh, mars 2012,TpHCM.,Viêt Nam.
Laura PARDINI
pavillons
Les Itinerrances des Poissons Rouges confirment cette richesse en
montrant peinture, sculptures, photographies, vidéos, installations, performances, street art… Cette diversité, cette pluralité font que nous, public,
avons du mal à nous retrouver, restant majoritairement sur l’idée que l’art
a à voir avec la beauté. Quelle beauté ? Peut-être celle définie par Gérard
de Nerval, écrivain et poète du 19ème siècle, qui disait qu’Arthur Rimbaud
a mis la Beauté sur ses genoux pour lui donner la fessée. Une beauté donc
punie, boudeuse, rancunière qui ne veut plus subir le nécessaire châtiment que les artistes modernes lui ont réservé, une beauté craintive, qui
ne se dévoile que par instants, « qui ne dure que quelques secondes ».
Le projet extraction mis au point en 2013 est expérimenté pour la
première fois à Valence au sein du parc Jouvet.
Il s’agit ici de procéder à une sorte de copier/coller, de prélèvements d’éléments végétaux et minéraux. Une fois les «carottages»
effectués, l’un remplace l’autre, proposant alors d’établir un langage
commun entre les éléments urbains et les éléments végétaux. L’installation tente ainsi de réévaluer le rapport de l’un à l’autre de ces
deux éléments pour reconstituer le dialogue qui les oppose.
Ces installations sont initialement pensées pour mixer des éléments ruraux et urbains afin de revendiquer l’envie et le besoin d’une
urbanité végétalisée.
Le croisement entre la ville et la nature étant au centre de mes
préoccupations tant d’un point de vue écologique qu’artistique.
Félix MARTIN
maison gardien
Les trois places retenues pour cette édition ont en commun d’être
des lieux en mutation, inopérants à l’exposition d’œuvres d’art. L’ancienne
fourrière, l’ancienne caserne, l’ancienne maison du gardien partagent une
fonction coercitive révolue de la puissance publique.
Mettre à disposition des artistes de tels lieux participent à leur requalification et témoignent d’une mutation de l’exercice du contrôle par la
puissance publique. Après l’art dans les cavernes, après l’art dans les lieux
de cultes, puis dans les lieux de pouvoirs, dont font partie les musées, l’art
contemporain s’accommode des interstices laissés à sa disposition, que ce
soit dans des lieux impropres à l’exposition ou sur des fragments d’espaces
publics. Cela lui est possible par la richesse de la variété de ses formes.
« Je travaille à partir de photos que j’altère, abîme, efface jusqu’à
une disparition parfois totale de l’image pour laisser apparaître des
fantômes, témoins de passages, traces fugitives que je tente d’attraper au vol, souvent aux frontières du visible... qui suggère aussi pour
moi des frontières plus intimes.
C’est une quête de mémoire où plutôt une tentative pour se souvenir d’où les bribes d’un passé (paysages, lieux, visages...) me reviennent... sous formes de paysages mentaux. »
maison gardien
maison gardien
maison gardien
« Promenade dans le Valence du début du XXe ème siècle est une
série co-réalisée avec des jeunes de la MGI (mission générale d’insertion) du lycée ALGOUD de VALENCE.
Pour cet atelier, la proposition de la MGI était de travailler sur le
thème de la mobilité. Des montages photos à partir de photographies
anciennes de lieux emblématiques de la ville et de photographies actuelles représentant les participants de l’atelier ont permis une sorte
de voyage dans le temps et parfois aussi des rencontres insolites
avec des Valentinois d’une autre époque. »
Hélène BETTENCOURT
maison gardien
Les Itinerrances des Poissons Rouges, cinquième édition
d’un festival dit « des cultures contemporaines » se déroule du 10 au 17 juin
2014. Trois lieux ont été sélectionnés et mis à disposition des artistes : Le
Beau Garage, siège de l’association, les pavillons de garde de la caserne
Latour Maubourg et la maison du gardien au Parc Jouvet. Entre ces trois
sites, des propositions visuelles et performatives investissent momentanément l’espace public.
Le cheminement (l’itinérance) est généré par l’éloignement des
trois lieux et les ponctuations artistiques autour et entre ces lieux.
Si cette itinérance (qui devient errance si nous voulons bien jouer le jeu
de se perdre en cherchant les interventions des artistes en extérieur)
est opérante, qu’est-ce que définit cette image des Poissons Rouges ?
À l’origine du festival, cette image désignait les artistes, enfermés dans
leurs recherches, dans leur monde, avec ce constat qu’il leur était difficile
d’exposer leurs travaux. L’objectif des Itinerrances des Poissons Rouges
est donc de sortir pour un temps ces « poissons rouges » de leur « bocal ».
Georges Bataille, en 1955, écrivait lors de son étude des peintures préhistoriques de Lascaux : « Lascaux est le symbole des
âges qui couvrent le passage de la bête humaine à l’être délié que nous sommes ». Parce qu’il crée, l’artiste perd le statut de
« bête ». Partant de là, il paraît difficile de le comparer à un poisson.
Alors, qui sont ces « poissons rouges » ? Peut-être moi, nous, visiteurs
des expositions, regardeurs des œuvres, critiques des propositions. Car
c’est bien nous, public, qui sortons sciemment de notre bocal (social, privé…) pour assouvir notre curiosité, pour éprouver notre doute, pour vivre
notre passion vis-à-vis de l’art.
Dans la multitude des tentatives de définition de l’art, l’une suppose que l’art est une connexion entre des sphères qui ne se rencontrent
pas, cette connexion pouvant ne durer que quelques secondes. L’art
serait donc vecteur de croisement. En ça est l’âme (l’anima) de ce festival : rencontres entre bénévoles et artistes, entre œuvres et public, entre
sites méconnus et résidents, entre espaces publics familiers et usagers.
espace public
Les lieux sont ouverts du mercredi 11 au samedi 14 de 14h00 à 19h30
Une personne est assise dans le vide sur une chaise accrochée
à un mur d’une maison en destruction. Il lit et boit tranquillement
comme si tout était normal.
Ce travail est à l’origine une performance présentée par la suite
sous forme de photographies et vidéo.
Tableau vivant fait partie d’une série de vidéo parodiant un quotidien.
Thierry Mandon utilise la vidéo, la photographie, la performance et
l’installation pour exprimer le caractère poétique du quotidien, faire
de subtiles transformations, où le spectateur retrouve à la fois des
aspects tragiques et comiques de son existence.
Des personnages mis en scène, sorte d’archétype de l’individu, se
trouvent confrontés à leur condition humaine, leurs limites, leurs faiblesses, leurs puissances créatrices.
En toile de fond, il apparaît dans le travail de Thierry Mandon des
sujets plus spécifiques, comme la recherche d’une harmonie, d’une
unité stable entre l’homme et son environnement ou encore l’importance du rapprochement des cultures.
Ces thèmes se traduisent par des travaux où apparaissent fréquemment deux éléments, deux mondes (ex)posés dans un équilibre
précaire.
Illu
str
atio
n
: Ge
org
es
ma
ch1
n