bulletin 1/2011
Transcription
bulletin 1/2011
bulletin 1/2011 bulletin 1/2011 • JOURNEE D'ETUDE 2010 2 • Les interventions de la Journée GML 2011 3 • Conférence à l’occasion de l’assemblée générale 5 • Veranstaltungen Juli 2011 bis Dezember 2011 13 • AUS-, FORT- und WEITERBILDUNGEN 13 • Supervision 14 • Stages francophones 15 • Livres 16 Editorial Chers membres de la GML, chers sympathisants de la musicothérapie, Nous sommes heureux de vous retrouver pour la première édition de notre bulletin 2011. Vous avez été très nombreux lors de notre 7ème journée d'étude du vendredi 26 novembre: Musicothérapie en soins palliatifs, organisée en collaboration avec le CHEM et Omega 90. Les intervenants: Susan Porchet-Munro (Suisse), Deborah Salmon (Canada), Elisabeth Couette (FrancePays-Bas), Martina Baumann et Dorothea Bünemann (Allemagne) nous ont fait partager leurs expériences et travaux. Ce séminaire restera sans nul doute dans les annales de la GML. La supervision du lendemain avec Deborah Salmon a été également fort appréciée des participants. Madame Salmon nous a également écrit un résumé de sa conférence que vous pourrez lire dans ce bulletin ainsi qu'un article sur l'intervention d'Elisabeth Couette que Dominique Sternon, art-thérapeute/musicothérapeute, nous a aimablement transmis. Notre assemblée générale a eu lieu le 11 février 2011, Madame le Docteur Nicole Gonzales-Duperret, psychiatre et musicothérapeute est intervenue avec une conférence et un atelier dont le thème était: Quand «musicothérapie» signifie «psychothérapie à médiation musicale». Nous remercions Madame Duperret de nous avoir autorisé à diffuser cet article. L’assemblée générale 2011 de l'EMTC s'est déroulée à Vienne (A) les 28 et 29 mai. Marianne Wiltgen-Sanavia, déléguée et présidente de la GML y a représenté le Luxembourg. Le IXème Congrès européen de musicothérapie aura lieu à Oslo en 2013, nous aurons l'occasion d'en reparler. Le travail pour l’élaboration du registre des musicothérapeutes «GMLR» touche à sa fin et sa mise en œuvre est prévue pour 2012. Le 3 juillet, à Schwebach, la GML organise sa désormais traditionnelle journée de rencontres, vous êtes cordialement invités à nous rejoindre, le thème sera ouvert. Nous sommes heureux de vous annoncer dès à présent notre prochaine journée d'études organisée en collaboration avec avec le CERES de la Fondation Kannerschlass. Elle se déroulera à l'Abbaye de Neumünster le 25 novembre. Le thème retenu cette année est «Approches systémiques en musicothérapie». Nous accueillerons cette Gilbert Pregno (L), Emma Davis (UK), Jack Verbugt (NL) ainsi que le Prof.Dr Tonius Timmermann (D) qui assurera également une séance de supervision le samedi 26 novembre. Toutes ces informations seront prochainement disponibles sur notre page web que nous vous invitons à consulter régulièrement. Le comité de la GML vous remercie de vos encouragements et reste à votre disposition pour qu'ensemble nous fassions connaître et puissions contribuer au développement de la musicothérapie au Grand Duché. Isabelle Dartevelle-Toussaint bulletin 1/2011 bulletin 1/2011 resonating inner responses, holding the creative space of the therapeutic encounter. Together we co-create meaning; ‘playing’ in the therapeutic work of expression and exploration, linking the known with the ‘not yet known’, inviting the flow of thought and feeling, sharing experience and deepening understanding. JOURNEE D'ETUDE 2010 Petite rétrospective Deborah Salmon, MA, MTA, CMT On Wings of Song’ Revisited: Psychotherapeutic thinking in music therapy practice I’d like to conclude by thanking the GML for inviting me to present in Luxembourg, with special thanks to Marianne Wiltgen-Sanavia for her gracious hospitality. This meeting provided a wonderful opportunity to exchange with colleagues and meet new friends.Thank you! In 1999, a video entitled “On Wings of Song; Music therapy at the end of life”, was made about my clinical work in palliative care at Montreal’s Royal Victoria Hospital. It has been a wonderful teaching tool, bringing the viewer to the patient’s bedside and illustrating the depth and breadth possible in music therapy. Elisabeth Couette nous emmène en voyage dans une unité de soins palliatifs, son travail de musicothérapeute est basé sur la résonance entre les différents partenaires qui entrent en jeu. A travers cette "visite guidée", nous entrons à pas feutrés pour ne pas déranger ce fonctionnement si respectueux de la personne en fin de vie, de sa famille, des membres de l'équipe pluridisciplinaire. Elisabeth Couette souligne d'entrée de jeu l'importance du travail d'équipe pour une prise en charge globale du patient. Parmi les ingrédients de ce travail d'équipe nous trouvons des réunions, des rituels, des entretiens, des moments de receuillement. Chaque endroit, à Dr. Bernard Thill chaque moment peut devenir l'instant où il va se dire ou s'échanger quelque chose de très important. Des paramètres tels que la communication verbale, non verbale, le ressenti, l'anticipation (sentir quand il faut intervenir) sont autant de facteurs qui démontrent que tout est pris en compte par des professionnels avertis et compétents. Madame Couette nous parle ensuite des résonances, la vibration et donc la vie, est au centre du travail du musicothérapeute. Le son permet de réunifier différents aspects de l'être humain, la colonne vertébrale propage le son, il diffuse à Elisabeth Couette travers les liquides, les os, le plexus (point de rencontre entre corps et émotions).... c'est la résonance corporelle. La résonance psychique fait appel à des notions d'empathie, d'harmonisation avec la personne, de mémoires anciennes, ce qui permet au musicothérapeute de s'ajuster, de choisir parmi ses "outils" ce qui est le plus adapté à la situation. Entre les sons, entre les musiques, Elisabeth évoque l'importance des silences. Enfin et pour conclure, elle nous dit encore que son intervention va être de rechercher en équipe un accord vibratoire (avec soi-même, avec l'équipe, avec la famille...) avec la personne qui souffre. Dominique Sternon Over the years I’ve also engaged in ongoing clinical training and practice in psy-choanalyticallyoriented psychotherapy. This has influenced how I think about the music therapy work; it provides a particular lens and language, a way of understanding the nature of the work. This presentation reexamined the clinical work portrayed in “On Wings of Song”, watching and listening for psychotherapeutic concepts at play. It is a retrospective look, attempting to illustrate the practice of certain theoretical concepts.They are: • Attunement • Holding environment / containment • Therapeutic alliance • Transitional object • Unconscious / symbolic expression / free association • Transference / Coutertransference • Making links (e.g: past-present, parts of self, innerouter, relational) In one video example we see a woman with ALS composing her ‘Opus 1’ at the piano. Unable to speak she grunts out rhythms, and with a pointer attached to her head she indicates tones. She asks the music therapist to play the piece back to her, beaming with joy at hearing her creation. This work demanded a keen ‘attunement’ to the patient’s body language, wishes and communications, as well as a strong therapeutic alliance. In another clip we witness a young woman being invited to insert her own lyrics into a familiar song. The poetic lyrics she spontaneously creates seem to symbolically express her love and concern for her partner. This song can also be understood as a ‘transitional object’, used by her partner as an important link to her after her death. Another video extract shows two adult daughters singing hymns to their dying mother with the support of the music therapist. The music helps them connect to her and links them all in their faith tradition. It both contains and expresses a mix of sadness, hope, humour and love. Music therapy and psychotherapy can both be conceived of as ongoing acts of composition between therapist and client. We ‘tune’ to the client as well as to our own 2 bulletin 1/2011 Les interventions de la Journée GML 2011 Systemisches Denken und Handeln - L’action et la pensée systémique Gilbert PREGNO, L Der systemische Ansatz gründet auf der Vorstellung, dass Menschen als Teile eines weitaus gröβeren Systems von-einander abhängig sind und sich nur gemeinsam entwickeln können. Systemik ist in dem Sinne eine Theorie, die ein Handeln und Denken erfasst, in dem Vernetzungen und Abhängigkeiten eine wichtige Rolle spielen und nicht als Einschränkung von Freiheiten erlebt werden. Zentral ist die ethische Frage nach der Verantwortung, die jeder trägt, nicht nur für sich, aber auch für andere. In diesem Referat wird auf die Geschichte der Systemik eingegangen und es wird ein kurzer Einblick in die Methoden und Vorgehensweise der systemischen Familientherapie vermit-telt. Gilbert PREGNO ist Psychologe, Familientherapeut, Direktor in der Stiftung Kannerschlass, Supervisor, Lehrtherapeut am „Institut für Familientherapie, systemische Supervision und Organisationsentwicklung“ (R. Hanswille/Essen), und am Institut d’Etudes Systémiques (JP Mugnier/Paris), Mitglied der Menschenrechts-kommission in Luxemburg. Music Therapy with Children and their Families Emma DAVIES, UK This presentation will focus on long-term music therapy with children and their families attending an inpatient psychiatric unit. The aim of this presentation is to show how beneficial and effective it can be to work with children and their families together in therapy and to discuss ways of working that developed over eight years of clinical practice. The author is interested in exploring how and why music therapy can help children with complex emotional and behavioural disorders to communicate and play with their families, even at very stressful times. Case examples, including video extracts, will be used to illustrate this work. Emma DAVIES read music at Oxford University before training as a music therapist at Anglia Ruskin University in Cambridge in 1999. For almost eight years she was based at the Croft Child and Family Psychiatric Unit where she worked with Dr Amelia Oldfield and also at the Paediatric Department of Cambridge's University Teaching Hospital. Emma has a particular interest in family music therapy and has written and lectured on the subject in the UK and abroad. She is currently taking a career break to care for her two children. bulletin 1/2011 Systemische Ansätze in der Musiktherapie Prof. Dr. Tonius Timmermann, G Systemische Vorgehensweisen, insbesondere Systemaufstellungen, lassen sich hervorragend mit musiktherapeutischen Vorgehensweisen und Techniken kombinieren. Durch die Aufstellungsarbeit wurde ein praktischer Zugang zur systemischen Ebene des kollektiven Unbewussten im Sinne von C.G. Jung gefunden, der sich mit musiktherapeutischen Mitteln sehr lebendig und sinnlich gestaltet. Eingebettet in ein dynamisches archetypisches Energiefeld finden vielfältige Interaktionen zwischen den improvisierenden Stellvertretern von Familienmitgliedern mehrerer Generationen und deren abgespaltenen psychischen Teilen statt. Ein wesentlicher Vorteil von musiktherapeutischen gegenüber verbalen Vorgehensweisen ist die sinnvolle Gleichzeitigkeit von Ausdruck und Interaktion. Bisher verborgene Verstrickungen werden wahrnehmbar und einer musiktherapeutischen Bearbeitung zugänglich. Tonius Timmermann, Prof. Dr. rer. biol. hum. ist Musiktherapeut in Psychiatrie, Psychotherapie, Psychosomatik und in freier Praxis; er studierte Pädagogik in Münster und Musiktherapie in Wien. Er ist wissenschaftlicher Mitarbeiter der Universität Ulm, promovierte zum Dr. rer. biol. hum. Er baute die berufsbegleitende Weiterbildung Musiktherapie am Freien Musikzentrum München auf und ist Lehrbeauftragter an der Universität München, an der Universität für Musik und Darstellende Kunst Wien und im Rahmen des Musiktherapiestudiums in Zürich. An der Universität Augsburg und am Leopold-Mozart-Zentrum ist Tonius Timmermann Professor für Musiktherapie und leitet den berufsbegleitenden Masterstudiengang und die Forschungsstelle Musik und Gesundheit sowie diverse Fortbildungen. (www.timmermann-domain.de) Working with musical family sculptures (workshop) Jack Verburgt, NL With the aid of musical instruments we can build a structure that represents the family members and the relations among them as perceived by the builder. By playing the instruments these mutual relations will become audible and visible and we can experience the emotions that are part of this process. After that, we can change positions or concentrate on a certain relationship within the sculpture. The musical family sculpture helps the builder to find new perspective, a new way to relate to the family members and gives him a clear insight in the emotional impact of these relationships. It also provides him the opportunity to experiment with new behaviour. Jack Verburgt finished his study in social sciences at the Radboud University in Nijmegen in 1983. In 1989 he finished his study music therapy at the Artez Conservatoire in Enschede. He works as a senior-registered music-therapist for Pro Persona, formerly, “De Gelderse Roos”, a psychiatric hospital. Up to Januari 2009 he also worked as a music therapist for “GGZ Oost-Brabant” (Mental Health Care). Moreover he occupies himself with post-graduated education and practical research within therapy, particularly in the field of personality-disorders. Of his hand publications appeared concerning working with (traumatised) refugees en people with personality-disorders. He had also publications concerning the system approach and methodology within music therapy. 4 bulletin 1/2011 ou avec la société en général, ou avec toute forme de d’histoire ou de culture, ou tout simplement avec le milieu environnant. Les mots n’ont plus ou pas de sens pour eux, les QUAND « MUSICOTHERAPIE » SIGNIFIE: comportements d’autrui leur sont étrangers, ils ne sont « PSYCHOTHERAPIE A MEDIATION plus ou ne se sentent plus intégrés à quelque groupe que MUSICALE » ce soit, familial, amical, professionnel, social, culturel. Ils sont isolés dans leur douleur, dans leurs idées fixes ou leurs obsessions, dans leurs manques, dans leur ennui, dans I. INTRODUCTION : leurs peurs… La musicothérapie n’implique pas obligatoirement la Ils sont murés dans leurs perceptions hors réalité ou notion de psychothérapie. leurs convictions délirantes, et se trouvent en rupture de Elle peut être pratiquée selon diverses méthodes et communication. orientations en fonction de la formation personnelle du Le langage parlé, la langue, ne peut plus dans leur musicothérapeute. situation présente remplir sa fonc-tion d’outil de Avec vous je voudrais dévecommuni-cation. lopper l’idée d’un processus Le thérapeute, peut-être, aura qui permette à une musicoalors la possibilité de recourir thérapie de devenir une psychoau pouvoir du langage thérapie : pour cela il est musical, dans un certain cadre, incontournable de réfléchir à la pour entrer en relation avec son question des langages et des malade déconnecté de la réalité interrelations entre langage ou du groupe social. musical et langage parlé. Car la musique, dans sa dimenCar nous pourrions dire que sion de langage à part entière, suivre une psychothérapermet d’orienter le travail pie, pour un individu, c’est psychothérapique dans deux effectuer, au contact d’un directions, celle du langage professionnel, un travail de menmusical, et celle du langage talisation des conflits intraparlé. Le musicothérapeute peut psychiques à l’origine de ses écouter musicalement ou par le symptômes, de ses troubles moyen de la langue, de même il étiquetés comme « mentaux », pourra adresser lui-même des puis de les mettre en mots, messages musicaux ou parlés à c'est-à-dire de les parler afin Nicole Duperret son malade ou à son groupe de d’aboutir à la résolution des malades. conflits en question, donc à une En effet, si la langue est un «système de signes verbaux solution. propres à une communauté d’individus qui l’utilisent pour Parfois les capacités de mentalisation du malade sont s’exprimer et communiquer entre eux », le langage est entravées par une déficience ou une structuration trop «un système structuré de signes non verbaux remplissant pathologique de sa personnalité. Il ne peut alors pas une fonction de communication», ce qui naturellement facilement utiliser le langage parlé pour entrer en est tout à fait le cas de la musique. communication. Un son produit tout seul, sans intentionLe recours à une médiation s’impose alors : il est plus nalité, restera un bruit sans valeur de facile d’entrer en relation, parfois, au sujet d’un objet communication. médiateur, ou d’une technique médiatrice, prenant En d’autres terme un mot prononcé seul n’a pas fonction d’espace de relation entre le patient et son de sens et doit être intégré à une phrase, il doit thérapeute. s’associer à d’autres caractéristiques pour Le psychothérapeute musicothérapeute est un musicien, prendre valeur de symbole et être potenqui connaît bien le langage musical. Son objectif sera tiellement investi de sens, comme le timbre de la d’aider son patient, par la médiation de la musique, à voix, l’intonation, la direction du regard vers l’interlorecourir à un langage parlé efficient. cuteur, etc.. LEVI-STRAUSS dans ses travaux d’études sur les faits II. PAROLES ET MUSIQUES : culturels, définissait la notion de système symbolique de la manière suivante: «Toute culture peut être considérée Devenir malade mental est lourd de conséquences comme un ensemble de systèmes symboliques, au pour un individu, tant sur le plan de la réalité que sur le premier rang desquels se placent le langage, les règles plan symbolique. matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, Qu’ils soient plus ou moins psychotiques, nos malades ont la religion»*. tous en commun, lorsqu’ils arrivent auprès de nous, la En d’autres termes pour qu’un signe prenne du sens pour perte d’une partie majeure de leurs repères : repères un individu qui le reçoit, il faut que ce signe soit déjà sociaux la plupart du temps, mais aussi repères affectifs, et référencé dans le système symbolique de l’individu souvent, pire encore, repères psychiques. récepteur : il ne le sera que s’il s’inscrit dans une culture Nous pourrions dire qu’ils sont en souffrance d’apparpropre à cet individu qui reçoit, c'est-à-dire s’il lui rappelle tenance: bien souvent ils sont en rupture, avec leur famille, Conférence à l’occasion de l’assemblée générale bulletin 1/2011 b) Notion de psychothérapie : Attribuer à cette activité le titre de psychothérapie fera à appel à des impératifs supplémentaires : une psychothérapie consiste en en long travail psychique permettant un remaniement du fonctionnement de la pensée d’un individu, voire même de certains éléments de sa personnalité. Ce travail n’est permis que dans une relation duelle ou de groupe, suivant le dispositif : en d’autres termes un individu ne peut effectuer sa psychothérapie seul. Il a besoin impérativement de l’autre ou des autres, selon qu’il s’agit d’une psychothérapie individuelle ou de groupe. Nous l’avons dit, dans certaines affections psychiques, la médiation, en particulier par la musique, (si le psychothérapeute est musicien), facilitera la relation thérapeutique. Le préalable est constitué par le fait que le musicothérapeute connaisse bien la musique, ou suffisamment en tous cas par rapport aux patients qu’il prendra en soins. Il doit connaître suffisamment le langage musical pour être en capacité de le manier avec habileté dans la relation duelle ou groupale. D’autre part, le musicothérapeute doit bien se connaître et connaître la nature de sa relation à la musique : s’il est un musicien « raté », il doit avoir fait le deuil de cet éventuel échec. S’il est un excellent musicien il doit savoir pourquoi il s’oriente vers la musicothérapie, à la place ou en plus de l’enseignement ou d’une carrière musicale. L’orientation technique du musicothérapeute et ses objectifs conditionneront ensuite son mode de prise en charge, par exemple suivant un modèle cognitivocomportemental, ou un modèle systémique, ou un modèle psychanalytique. Lorsqu’il utilise un modèle cognitivo-comportemental, le musicothérapeute organisera sa séance en posant ses indications pour des patients souffrant de troubles cognitifs, de troubles de la pensée. On peut imaginer des protocoles spécifiques pour les phobies ou les obsessions. Dans ce type d’approche, le symptôme est au centre des préoccupations du thérapeute qui vise à l’éradiquer par son protocole thérapeutique. Toutefois cette façon de travailler en musicothérapie n’a pas encore développé de protocoles bien connus, et n’entraînera de toute façon pas de remaniement profond de la personnalité. Il convient également pour le musicothérapeute, dans ce cas, de se former aux techniques de TCC. Lorsqu’il choisit de donner une orientation psychanalytique à la musicothérapie qu’il exerce, il doit avoir effectué lui-même un travail d’analyse, lui permettant de se connaître le plus possible, afin d’être en mesure ensuite de s’appuyer sur la connaissance qu’il a de lui pour aider son malade. Dans ce cas l’approche thérapeutique n’a pas pour but spécifique la disparition du symptôme : elle s’occupe en priorité de la souffrance psychique du sujet. Il s’agit donc de « partir de la demande du sujet et de l’accompagner dans l’élaboration de ses solutions personnelles, en tenant compte de la place et des fonctions qu’occupe le symptôme dans son économie psychique et relationnelle »* ce qu’un groupe auquel il appartient ou auquel il a appartenu lui a appris de similaire. III. L’OBJECTIF DU MUSICOTHERAPEUTE ET LES OUTILS DE LA RELATION THERAPEUTIQUE: Lorsqu’il établira une relation de travail avec son patient, le but du musicothérapeute sera la prise de parole de son patient : prise de parole pour dire « je suis », puis pour dire : « je me souviens », et finalement : « j’appartiens à, je suis de telle famille, de telle culture.. » C'est-à-dire que, suivant la pathologie du malade et son état de régression psychique, le travail consistera à aider le malade à advenir en tant que sujet (s’il est autiste ou très dissocié), ou bien à s’inscrire ou se réinscrire dans une histoire, ou, au mieux, à s’inscrire ou se réinscrire dans un groupe. C’est la psychothérapie qui aura pour mission de l’aider à initier ce processus. Lorsque la langue est disqualifiée comme outil de communication pour un malade mental donné, soit parce qu’elle lui fait peur, soit parce qu’il ne sait pas l’utiliser, soit parce qu’il en fait un usage détourné de son objectif de communication, il devient incontournable de recourir à un mode de communication non verbal pour tenter d’entrer en relation avec lui. Toutefois, nous l’avons bien compris, ce mode de communication non verbal doit être codifié, c’est la condition pour qu’il devienne un langage. a) Quelques précisions : Les psychothérapies à médiation sont précieuses, encore faut-il bien connaître l’outil médiateur utilisé. Bien souvent on voit fleurir dans les institutions des actions à médiation menées par le personnel soignant. Il semble important de différencier ce qui est de l’ordre de l’animation, de l’activité à médiation, de ce qui est de la psychothérapie à médiation. Diffuser de la musique dans un pavillon d’hospitalisation sans adresse spécifique et sans réflexion préalable au sujet de la musique choisie par l’animateur ne constitue pas une séance de musicothérapie. Nous pourrions dire qu’une animation présente un caractère ponctuel, non reproductible dans le temps, (exemple un loto organisé ponctuellement) et qu’une activité à médiation sera mise en place dans le cadre d’un dispositif un peu plus précis, avec un horaire, un nombre de patients et une conduite de l’action menée (exemple : une activité cuisine, ou pâtisserie..) requérant une certaine précision (on ne fait pas n’importe comment son plat culinaire). Une nuance supplémentaire sera apportée lorsque l’intervenant sera un professionnel spécialisé : un infirmier psychiatrique menant une activité à médiation avec un groupe de malade en profitera pour observer le comportement des participants dans le groupe et face aux étapes de l’activité proposée ; s’il mène cette activité chaque semaine, il pourra noter l’évolution comportementale et relationnelle du groupe et de chaque patient à l’intérieur de ce groupe. On pourra alors parler d’activité thérapeutique à médiation. 6 bulletin 1/2011 Le musicothérapeute doit pour cela être capable de se repérer dans l’histoire de sa propre vie pour se permettre de s’appuyer sur des éléments de sa propre biographie pour enrichir sa compréhension de la relation qu’il établit avec son patient. C'est-à-dire qu’il doit se former : « Un authentique travail de formation conduit, et doit toujours conduire, d’abord, à un accroissement de la créativité personnelle du thérapeute, à travers un accès à une plus fine perception de ses capacités de sentir, et une plus grande liberté intérieure de penser. »* affective et son inscription dans un discours qui lui soit propre. 3) Le compositeur et l’interprète : Cependant, s’il est peut-être possible, encore, d’utiliser ses définitions à propos des psychothérapies purement verbales, en matière de musicothérapie, il serait très maladroit d’oublier deux intervenants incontournables, le Compositeur et l’Interprète. Qu’il s’agisse de musicothérapie active, où le malade et son thérapeute sont à la fois auditeurs, compositeurs et interprètes, ou de musicothérapie réceptive, où tous deux écoutent l’œuvre de quelqu’un jouée par quelqu’un d’autre, cette musique commune à deux ou à quatre personnes est de toute façon le support des projections des uns et des autres. La partition de l’œuvre, qu’elle soit écrite ou virtuelle, est faite de symboles ou encore de « musicants » (selon l’expression de Jean-Marie GUIRAUD-CALADOU, c'està-dire, par métaphore, de « signifiants sonores »). Cette partition musicale devient le support de cette étrange relation qui lie à travers le temps un compositeur (même s’il n’est plus en vie), un interprète (dans un temps également antérieur à la séance de musicothérapie), un soignant et son malade. c) Les outils principaux du musicothérapeute : 1) La mémoire : Naturellement, le premier outil de travail, en psychothérapie sera donc la mémoire ; qu’il s’agisse de la mémoire du patient qui se raconte au thérapeute ; ou de celle du thérapeute qui puise dans ce qu’il sait de sa propre histoire pour mieux écouter son malade. Bien sûr, progressivement, une mémoire commune au couple patient-thérapeute, basée sur l’histoire de la relation de l’un avec l’autre, se construira dans la pensée de l’un et de l’autre. Nous pouvons à ce sujet faire référence aux réflexions de Madame Jacqueline MILLER, qui, dans un ouvrage intitulé « Une mémoire pour deux : le virtuel des transferts », écrit, à propos des mots qu’elle utilise dans son activité interprétative psychanalytique : « Au point où j’en suis je dirais qu’ils(les mots) sont déterminés par l’interaction de deux appareils psychiques formant un ensemble dans le temps de la séance, selon divers niveaux de résonances qui mettent en jeu l’histoire individuelle, sociale, et enfin par les mythes et les symboles dont chacun est porteur. »* Toutefois la mémoire du thérapeute peut se trouver constituée à la fois de souvenirs de sa vie, mais aussi de souvenirs en rapport avec sa culture : les films qu’il a vus, les livres qu’il a lus, et en l’occurrence, pour le musicothérapeute, les musiques qu’il a entendues ou apprises, ou le souvenir de ses professeurs. Dans le processus de la musicothérapie, c’est par les projections effectuées sur la musique choisie que la mise en mot devient possible ; parce que le malade qualifie la musique diffusée, la rejette ou se l’approprie, il donne des indices à son musicothérapeute, permettant à ce dernier de tracer le chemin de la prise de parole. Des indices, en effet, car les symptômes sont l’expression de conflits intrapsychiques déniés en cas de psychose, ou refoulés en cas de névrose. La prise de conscience est plus ou moins longue et difficile, elle se fait par bribes. 4) L’interprétation : C’est par le procédé de l’interprétation que le musicothérapeute aidera son patient à s’approcher du sens caché de son symptôme. La musique, cette musique-là, écrite par l’un, jouée par un autre, choisie par le musicothérapeute spécialement pour son malade, ne peut pas être neutre dans l’affaire qui les lie. Quelqu’un, un jour, a transmis un message par le langage de la musique : c’est le compositeur ; quelqu’un d’autre, l’interprète, a traduit ce langage sur son instrument, en apportant un soin tout particulier à ce qu’on nomme l’interprétation musicale, c’est à dire l’action de représenter le canevas musical écrit sur la partition. 2) La capacité d’empathie : Le deuxième outil du psychothérapeute, la capacité d’empathie, c'est-à-dire la capacité de s’identifier à autrui, de ressentir les sensations d’un autres. Attention! Le psychothérapeute doit rester vigilant pour ne pas trop basculer de l’empathie dans la projection, c’est à dire le processus par lequel il en viendrait à se décharger de ses sentiments en les attribuant à son malade ! Comme toute psychothérapie d’inspiration analytique, la musicothérapie tache d’organiser la rencontre entre deux espaces de représentations mentales : celui du malade, dans ce qui ne peut se dire ou même se penser, et celui du soignant. Ce qui constitue le nœud de la douleur* de l’un (le malade), pourra enfin prendre figure dans la pensée de l’autre (le thérapeute). Ensuite, la prise de parole du thérapeute, mettant en évidence l’affect bloqué chez le patient, occasionnera chez ce dernier la remise en fonctionnement d’une vie Le musicothérapeute utilisera le procédé de l’interprétation de plusieurs manières : - musicalement, d’une part en restituant à son ou ses patients ce qu’il perçoit de l’état de leur relation par le moyen du choix d’extraits d’œuvres musicales dans le cadre d’une séance de musicothérapie réceptive ; - musicalement encore en s’appuyant sur le message musical du patient ou du groupe de patients pour 7 bulletin 1/2011 formuler sa réponse lors d’une séance de musicothérapie active ; - sur le plan verbal d’autre part en traduisant par des mots ce qu’il a compris du message musical ou verbal du patient ou du groupe de patients. Pour de nombreux praticiens, la réalisation de ce bilan sous sa forme complète demande beaucoup de temps (de deux à trois heures). Il convient peut-être de l’aménager en fonction des dispositions et des objectifs du musicothérapeute. La problématique de la première rencontre avec le musicothérapeute n’a pas été beaucoup travaillée dans les écrits sur le bilan psycho musical, notamment l’évaluation des modes de relations à l’autre établis par le patients et perçus par l’observateur lors du bilan : cet aspect est cependant, de notre point de vue, fort intéressant à aborder. Enfin, à l’époque actuelle où les cliniciens se questionnent tant sur l’évaluation des psychothérapies, il conviendrait de proposer que le bilan psychomusical soit utilisé comme point de départ : - à l’instauration du cadre permettant l’évaluation des effets de la musicothérapie, - ou tout au moins de l’évolution du fonctionnement psychique du malade concerné à diverses étapes de sa prise en charge. Ce point est encore à l’état de questionnement au sein de notre unité fonctionnelle et ne demande qu’à être exploré. IV. UN CAS CLINIQUE: Pour illustrer ce propos, je me permets de vous rapporter un petit souvenir clinique, d’une patiente venue me voir après plusieurs années infructueuses de psychanalyse. Ces années de psychothérapie sur un divan l’avaient fait terriblement souffrir et la laissaient dans l’incapacité initiale à verbaliser sa douleur. Elle pleurait durant toutes nos rencontres et ne pouvait prononcer le moindre mot. Je m’évertuais à lui diffuser toutes sortes de musiques depuis les plus toniques jusqu’aux plus heurtées et accidentées, des musiques faciles à définir, pour l’inciter à s’exprimer. Elle dit un jour, pleurant toujours : « vous ne me faites entendre que des musiques violentes ». Je fus surprise de cette remarque, car tel n’avait pas été mon projet. Je souhaitais seulement, par le choix d’œuvres de nature apparemment simple à définir, la conduire à mettre quelques mots, les plus rudimentaires possibles, sur son vécu au moment de l’écoute. Observant ma patiente si souffrante j’eu soudainement une image visuelle effrayante et précise; je lui dis : « Vous me faites penser à une écorchée vive. » Pour la première fois elle se mit à parler, beaucoup parler, en me racontant qu’elle avait, durant toute son enfance, presque chaque jour, été battue au sang à coup de ceinture par une mère perverse et acharnée. Elle me décrivit les traces sanguinolentes sur son corps et les cicatrices physiques et affectives qui restaient inscrites en elle. Elle me raconta alors l’itinéraire de torture qu’elle avait dû emprunter sous la tyrannie de parents bourreaux. Je décidai alors que ma prise en charge en musicothérapie prendrait une toute autre orientation : mon objectif premier ne fut plus d’obtenir coûte que coûte une verbalisation, mais de tenter de l’aider à panser ses blessures : panser pour parvenir à penser ensuite. Je ne diffusai plus alors à la malade que des berceuses et des musiques composées avec des tempos lents et de faibles amplitudes harmoniques, et peu d’instruments au timbre doux. Mon but était, par la médiation de cette enveloppe musicale, de constituer pour elle en séance une sorte de contenant apaisant et sécurisant, ayant fonction de cocon lui permettant, peut-être, de cicatriser. VI.INDICATIONS ET DISPOSITIFS: A l’issu du bilan de réceptivité, et lorsque l’indication d’un tel type de psychothérapie sera posée, un dispositif de prise en charge en musicothérapie sera proposé. a) Séances de groupe : Il sera préconisé quand les difficultés de verbalisation, le trouble de l’appréhension de la réalité, l’importance du déni, la dépendance affective, ou la nature opératoire de la pensée, par exemple, pourraient représenter un obstacle à une psychothérapie purement verbale. Le dispositif de groupe semi ouvert est souvent très efficient, les participants étant appelés à s’y inscrire durant plusieurs années, les sorties et les entrées dans le groupe se faisant très progressivement. b) Séances individuelles : Quand le patient risque de se sentir en difficulté en présence d’autres patients, ou lorsqu’il risque de les mettre en danger du fait d’une pensée ou d’un comportement trop expansif ou délirant, entre autres exemples. Un malade qui se porte mieux pourra par la suite être redirigé vers un groupe déjà constitué. c) Musicothérapie active : Dans ce type de musicothérapie le malade est sollicité activement dans sa créativité, soit corporelle, soit instrumentale, soit vocale. Chaque séance est centrée sur une improvisation. Lorsqu’elle est vocale ou instrumentale, elle est enregistrée avec un cadre temporel précis (cinq ou dix minutes). V. LE BILAN PSYCHOMUSICAL : Les conditions d’une bonne prise en charge en musicothérapie sont garanties par la réalisation préalable d’un bilan psychomusical. Grâce à Jacqueline VERDEAU-PAILLES la pratique du bilan psychomusical est devenue une habitude fréquente dans les unités de soins dispensant la musicothérapie. 8 bulletin 1/2011 La verbalisation se déroule en deux séquences, l’une tout de suite après l’improvisation, l’autre après l’écoute de l’enregistrement. Ce type de prise en charge s’adresse essentiellement à des malades ayant de grosses difficultés avec la parole, soit parce qu’elle est délirante ou dissociée comme chez les schizophrènes, soit parce qu’elle est vide de sens comme chez les malades atteints de pathologies psychosomatiques. qui sera le support des projections du patient, mais aussi c’est lui qui permettra en toute sécurité que se noue la relation transférentielle source de la transformation escomptée, quelle qu’en soit la nature et l’intensité. A l’intérieur du cadre institutionnel (lieu, jour, horaire, situation individuelle ou de groupe, avec un ou deux thérapeutes, durée de la séance, déroulement de la séance, fin de la séance…), se développe la séance de musicothérapie, qui s’appuie également sur un cadre (présence du son ou de la musique dans un dispositif d’écoute ou d’improvisation, séquences de prise de parole..) Parfois la parole n’est pas advenue, lorsqu’on se trouve en présence de patients atteints de psychoses infantiles et d’autisme en particulier. (Ce type de pathologie représente une indication de musicothérapie active, car elle permet d’entrer en relation avec le malade grâce à un autre langage, le langage musical, le langage parlé représentant trop de danger pour lui.) VII. EXEMPLE D’UN PROCESSUS EN MUSICOTHERAPIE : UN AUTRE CAS CLINIQUE : Le travail de psychothérapie en musicothérapie se déroule par étapes. Au début de la relation, le malade se présente avec une somme de symptômes et se montre souffrant ou inadapté. Le cheminement en musicothérapie n’est pas uniforme, monolithique. Le malade est accompagné dans un travail psychique qui se fait par étapes, chaque étape arrivant à son terme grâce à la résolution d’un conflit psychique, et préparant le passage à une étape suivante. Le travail psychique en musicothérapie, comme dans toute psychothérapie, n’est jamais terminé complètement, mais la prise en charge peut s’arrêter quand le malade est suffisamment autonome et capable de trouver seul des solutions pour résoudre ses problèmes existentiels. Quelle que soit la personnalité du malade, et en particulier même s’il est psychotique, le principe du processus est similaire. Par contre, peut-être que le déroulement dans le temps de la prise en charge sera différent d’un cas à l’autre, et que les objectifs seront plus ou moins ambitieux, selon la gravité de la maladie et le degré d’autonomie du patient. Nous pourrions choisir un exemple de processus de musicothérapie arrivant à son terme au bout de huit années de participation régulière d’un patient schizophrène d’origine magrébine. Il s’agit de Samir. Samir en est à sa quatrième rechute lorsqu’il commence sa prise en charge en musicothérapie. C’est la raison pour laquelle il est décidé de lui proposer la musicothérapie : il souffre d’un état de dissociation de la pensée qu’il dénie. Il ne se sent pas malade, il a perdu son emploi de chauffeur de poids lourds car son comportement relationnel est devenu de plus en plus problématique du fait d’un état délirant polymorphe, dominé par des idées de persécution telles qu’un jour Samir n’a pas voulu reprendre le volant et a démissionné. Il est toujours, au moment de la rencontre, dans l’espoir de reprendre son métier. d) Musicothérapie réceptive : Il s’agit, dans des conditions confortables, de diffuser aux participants un certain nombre d’extraits musicaux, (de un à quatre suivant le type de prise en charge individuelle ou groupale) et de les inviter à associer librement leurs pensées à partir de ce que vient de leur évoquer la musique entendue. Ce type de technique s’adresse à des malades mieux structurés psychiquement. Ce peuvent être des schizophrènes stabilisés, ayant bénéficié d’un travail en musicothérapie active sur leurs capacités cognitives et prêts alors à traiter plus précisément d’un certain nombre de leurs conflits intrapsychiques, ou bien de malades de personnalité pouvant être qualifiée d’ « états-limites », comme certaines personnalités dépendantes, toxicomaniaques, alcooliques, ou psychosomatiques. e) Indications particulières : * Les personnes âgées : -la personne âgée en crise (donc non démente) -la personne âgée démente -La personne âgée mourante -La personne âgée psychotique vieillissante * L’autisme et les psychoses infantiles NB : Les dispositifs en musicothérapie sont multiples et ils doivent être adaptés aux connaissances du musicothérapeute et au niveau du ou des patients. f) la question du cadre : Nous devons porter une attention particulière à la question du cadre. Pour être garant d’un changement potentiel du fonctionnement psychique d’un patient en souffrance, la rigueur du cadre s’impose : c’est évidemment le cadre 9 bulletin 1/2011 Première période : la dissociation du discours musical. Samir vient en musicothérapie active car son discours est très pauvre, et son rapport à la réalité est délirant. Lors des improvisations en groupe, ses productions sont interminables, sans forme, et complètement isolées de la production des autres membres du groupe. Le malade n’a pas la pulsation. Deuxième période : apparition d’une ébauche de forme musicale sans valeur de message : Le malade joue de manière prolongée sur les percussions des séquences impossibles à interrompre, à suivre ou à imiter. Troisième période : le musicothérapeute inscrit cette forme musicale dans un discours pouvant avoir une adresse. C’est la capacité interprétative du musicothérapeute qui peut imprimer une direction au processus. Il dit : « vous produisez une musique qui me semble d’inspiration orientale. » Quatrième étape : la revendication d’une identité maghrébine : Le patient se sent alors autorisé à développer son discours d’origine maghrébine mais il le fait avec beaucoup de maladresse et d’incompétence. Le discours musical s’élaborant en groupe, avec la nécessité de pouvoir être reproductible par les autres, il devient plus synthétique, plus cours, et le malade devient capable de s’interrompre pour écouter les autres et leur répondre. Samir se sent de plus en plus à l’aise et en sécurité avec luimême. Il est présent au groupe et capable de verbaliser au sujet des interactions musicales lors des improvisations en groupe auxquelles il participe et de justifier la nature de ses interventions. Parallèlement dans sa vie il a réussi à s’installer dans un appartement individuel et à établir la bonne distance avec ses parents et sa fratrie, dont il perçoit certains comportements pathologiques et dont il parvient maintenant à se démarquer. Il peut se rendre seul au Maroc, nouer des relations satisfaisantes avec certains membres de sa famille toujours installée là-bas, tout en faisant des projets professionnels en France. Samir reste schizophrène, mais il n’est plus malade : il est handicapé. Il doit prendre un traitement toute sa vie, dont il est capable de percevoir les effets et qu’il est en mesure de faire adapter par son psychiatre traitant. C’est ce qu’il a fait en obtenant l’instauration d’un traitement antidépresseur à posologie adaptée lors d’un moment de dépression avérée durant son parcours de musicothérapie VIII.LA NEUTRALITE RELATIVE DU MUSICOTHERAPEUTE DANS LE DISPOSITIF INSTITUTIONNEL : Le cadre d’intervention du musicothérapeute peut varier. Ce professionnel est cependant le plus souvent attaché à une institution. L’intervenant doit alors parvenir avec habileté, en fonction de ce qu’il perçoit, des diverses observations qu’il fait en pénétrant dans l’institution, déterminer comment il devra introduire la musique dans le lieu. Il devra absolument tenir compte des réactions du personnel, autant que de celles des pensionnaires. Le musicothérapeute n’aura d’impact sur les effets thérapeutiques que s’il a obtenu la complicité des membres de l’équipe permanente. Pour cela il devra veiller à ce que chaque employé de l’institution se sente partie prenante de la musicothérapie. Il pourra dans ce but inviter les volontaires à participer aux séances, ou bien les tenir au courant de l’évolution de leur protégé au cours de la psychothérapie, en donnant des explications sur le choix des œuvres ou sur la technique appliquée. Il veillera bien sûr à rester discret en cas de confidence très intime de la part du patient, tout en évitant de se retrancher derrière la sacro-sainte invocation du secret professionnel, tellement vide de sens dans un tel contexte, et tellement inductrice d’agressivité donc d’actes manqués. Certains vieux modèles de cadres pseudopsychanalytiques, où la séance se déroule en cachette, dans un lieu interdit aux non initiés, pourront à l’usage se révéler particulièrement nocifs pour l’institution: un musicothérapeute qui arriverait dans de telles conditions, avec pour projet de célébrer sa séance en catimini, telle une messe noire, ne devrait pas s’étonner des conséquences Cinquième étape : La habanera : un « entredeux » identitaire. Le malade s’installe alors dans une forme musicale refuge à laquelle il recourt pour prendre des forces. Il s’agit d’un rythme espagnol, évoquant une habanera, l’Espagne étant le pays de passage pour se rendre dans son pays d’origine. Sixième étape : début de positionnement du patient dans le groupe avec apparition d’une forme binaire dans le discours musical. Petit à petit le patient crée des formes « à l’occidentale », binaires, simples, avec une pulsation bien définie, puis progressivement des accentuations et une forme claire et reproductible. Il peut également choisir le piano, avec lequel il entreprend une recherche sur la mélodie et sur le timbre. A chaque étape citée correspond un positionnement dans la vie évoluant par paliers vers une libération de la relation d’emprise par rapport à la famille. Samir effectue en même temps le deuil de ses aspirations passées et devenues irréalisables. (Par exemple renoncement au métier de chauffeur routier car Samir a accepté le fait qu’il s’endormait parfois au volant et qu’il était de ce fait trop dangereux pour lui et les autres de prétendre exercer ce métier.) Septième étape : la présence à l’autre et à soimême : 10 bulletin 1/2011 destructrices de sa pratique, tant pour les malades que pour lui-même. Au mieux, il ferait preuve d’une efficacité nulle. se protéger en agissant ou en s’éloignant de son environnement pathogène. Lorsqu’il s’agit d’un patient psychotique traité pour une pathologie mentale, l’intéressé doit tout d’abord avoir reconnu en lui l’existence du handicap résiduel, et des risques de rechute en cas de non observance du traitement. De plus, tout comme pour le sujet névrotique, il doit être en mesure de repérer dans son environnement les événements, les attitudes de l’entourage, les situations, qui le mettent en difficulté et le conduisent à un risque d’apparition des symptômes de maladie. La psychose qui s’accompagne toujours d’une pathologie du lien et de la perception de l’altérité, voire de la réalité, aura largement bénéficié du médium constitué par la musique, dont la valeur soignante sera devenue évidente quand le sujet pourra dire : « j’ai acheté un poste de radio, ou une chaîne, (ou unMP3 ou un MP4...) pour écouter de la musique chez moi ». Lorsque le malade a commencé son suivi de musicothérapie et qu’il disparaît un jour alors que la fin du travail n’a pas été signifiée, il convient pour le musicothérapeute de tâcher de comprendre ce qui s’est passé. Bien souvent il s’agit de la survenue d’une rechute ayant conduit le malade dans sa trajectoire de soins. Généralement, quand ce dernier ne donne pas de nouvelle, il convient par exemple de lui signifier son appartenance au groupe de musicothérapie en le cherchant, voire en lui écrivant, puis finalement en lui signifiant la fin de la prise en charge. Enfin, il peut exister le cas d’une musicothérapie qui se prolonge : dans une telle situation, il est impératif d’effectuer des évaluations régulières entre musicothérapeutes et de vérifier que le processus de musicothérapie est toujours évolutif. Lorsqu’une telle certitude n’apparaît plus dans les discours et la symptomatologie du patient, il devient nécessaire de fixer la limite du suivi en musicothérapie. Cette éventualité se produit souvent pour des patients dont la pathologie est sous-tendue par une personnalité de type « état-limite » ou abandonnique, la musicothérapie étant devenue objet d’addiction. Le musicothérapeute n’est qu’un technicien parmi d’autres et il ne peut concevoir son action qu’en partenariat avec les membres du personnel qui sont présents le reste du temps avec les malades, et qui peuvent être en souffrance. Dans son article intitulé « la fatigue du soignant », François VILLA dit : « La principale tâche du psychothérapeute est de survivre psychiquement à la rencontre avec le patient de manière à pouvoir être présent à la rencontre suivante ». Nous pourrions ajouter que celle du psychothérapeute en institution est de survivre psychiquement à la rencontre avec les soignants, et réciproquement. François VILLA, dans un écrit au sujet de la nature de la fatigue du soignant, qualifie cette fatigue de « temps éphémère de rupture de l’autocratie psychique où peut être rendue possible la perception de ce qui est radicalement étranger, altérité de l’autre que nous nous évertuons de rendre semblable à nous-mêmes et aux objets du fantasme ». L’auteur explique que nous passons notre temps, nous, soignants, à gommer psychiquement la différence qui existe entre nous et nos malades. C’est quand nous la percevons soudain, cette différence, que nous sommes fatigués. Or le musicothérapeute qui entre dans l’institution incite immédiatement les autres soignants déjà en fonction sur les lieux à prendre conscience de cette différence : -différence entre le soignant et le vieillard qui ne redeviendra jamais jeune et efficient ou le psychotique délirant résistant au traitement, -différence également entre le soignant et le musicothérapeute. De nombreuses réactions plus ou moins conscientes de la part du personnel en place pourront tendre à estomper cette question si pénible de l’altérité de l’état ou de la fonction si problématique. Tout le génie du musicothérapeute devra se diriger vers le souci d’aider soignants et pensionnaires à s’en approprier la notion sans la dénier. Le musicothérapeute aura dans ces conditions tout loisir de fixer les divers cadres de son intervention. X. CONCLUSION : Bien sûr chaque musicothérapeute pourra compléter et développer à son gré cette présentation de base du travail en musicothérapie. Toutefois quelques éléments m’apparaissent essentiels à souligner : La notion de dynamique : la musicothérapie ne doit pas laisser trop longtemps l’impression d’une « stagnation » qui doit être analysée, expliquée et être suivie d’une décision du thérapeute. En effet, dans tout processus psychothérapique, bien sûr, il existe des périodes de progression, de stagnation ou de régression. Les causes doivent en être recherchées. La notion de processus : les phases symptomatiques qui viennent d’être évoquées doivent pouvoir être intégrées dans la caractérisation d’un « processus musico psycho dynamique » par le musicothérapeute ; les étapes du rapport du patient au sonore et à la musique doivent pouvoir être rapprochées des étapes de l’évolution du comportement et de la pensée du patient. IX. LA FIN DE LA PRISE EN CHARGE : Jamais terminée, mais il faut mettre un terme à la musicothérapie, si le malade ne le met pas. En effet, il est bien connu maintenant qu’un travail de psychothérapie n’est jamais terminé. La décision d’y mettre fin, qui devrait être dans le meilleur des cas, prise conjointement, doit survenir lorsque les possibilités d’autonomie psychique du patient sont perçue comme suffisantes pour que ce dernier soit en mesure de prendre conscience de ses états de crise et d’y remédier par lui-même. Lorsqu’il s’agit d’un sujet de personnalité névrotique, il doit être en mesure de repérer ses moments de régression, d’en analyser les causes, et d’y remédier ou de 11 bulletin 1/2011 La notion d’altérité: le processus de musicothérapie se fait dans le cadre de l’établissement d’une relation, à deux ou à plus de deux suivant le dispositif. Les réponses (ou les interprétations) du musicothérapeute ou des partenaires du groupe est intimement lié au cheminement du patient vers la connaissance de soi. La notion d’évolutivité: après une musicothérapie le patient n’est plus le même qu’il n’a été avant. Il a muri dans la capacité à l’auto-analyse et il parvient à repérer ce qui se passe entre lui et les autres. Et il a muri dans sa relation à la musique: il peut, par exemple, avoir dépassionné certaines haines, ou effectué de nouveaux investissements, ou bien il peut s’être positionné par rapport à sa culture d’origine... La notion de trace: quand la musicothérapie est finie, il en reste une trace mnésique chez le patient qui a achevé sa prise en charge. Cette trace remplit la fonction de « permanence de l’objet » et permet d’étayer « la capacité d’être seul », ainsi que D.W. WINNICOOT l’a si bien expliqué. La pratique ou l’écoute de la musique devient pour le patient guéri ce refuge, ce repère, ce rapport au souvenir nécessaire à son équilibre psychique à venir. INFO-SACEM Les musicothérapeutes en activité et qui souhaitent se renseigner au sujet de la cotisation à la SACEM peuvent nous contacter sur [email protected] BIBLIOGRAPHIE: 1) FOUCHET P. et DE NEUTER P. (Professeurs), membres du comité d’experts du groupe de travail « psychothérapie » : « Les psy-chothérapies d’orientation psychanalytique : validation scientifique et efficacité reconnue », (Conseil supérieur d’Hygiène), janvier 2005. 2) GUIRAUD-CALADOU Jean-Marie : « Musicothérapie, paroles des maux »,VAN DE VELDE, 1983. 3) LAPLANCHE J et PONTALIS J.B: « Vocabulaire de la psychanalyse » PUF, mai 1990. 4) LECOURT Edith: « Découvrir la musicothérapie », EYROLLES. 5) LEMAIRE JEAN-G: «Sur la formation psychanalytique groupale et notamment familiale», Revue de Psychothérapie Psychanalytique Groupale, p.23-35. 6) MILLER Jacqueline: « Une mémoire pour deux –Le virtuel des transferts », PUF, Janvier 1997. 7) VERDEAU-PAILLES Jacqueline : « Le bilan psychomusical et la personnalité », Editons FUZEAU 8) VILLA François: « Le travail en gériatrie : la fatigue de soignant », Psychiatrie Française, n°2.2002, PP. 72-86. 9) WINNICOTT Donald Wood : « Jeu et réalité ». GALLIMARD. 12 bulletin 1/2011 30.09.- 3.10.2011/ 3.11. - 6.11.2011 Erste Stufe der musiktherapeutischen Zusatzausbildung Leitung: Hannah Witzmann Ort: Ravensburg Anmeldung: [email protected] Veranstaltungen Juli 2011 bis Dezember 2011 Deutschland OKTOBER JULI 08.10. - 09.10.2011 Tinnituszentrierte Musiktherapie 3 Aufbaukurs.Chronischer Tinnitus Leitung: Dr. Annette Cramer Ort: München Anmeldung: www.musiktherapeutikum.de 02.07. - 03.07.2011 Was ist Musiktherapie, wie werde ich Musiktherapeut/in? Leitung: Hanns-Günter Wolf Ort: München www.freies-musikzentrum.de 22.10.2011 Bundesweiter Arbeitskreis Musiktherapie an Musikschulen (BAMMS) "Durch Musik zur Sprache" - Ref. PD Dr. phil. R. Tüpker Leitung: Marjolein Kok' Ort: Mannheim Anmeldung: [email protected] 15.07. - 17.07.2011 Instrumentenbau Leitung: Katja Brockhaus + Friedrich Merk Ort: Siegen Anmeldung: [email protected] 17.07. - 23.07.2011 Anklang - Das Geheimnis des Angerührtwerdens Leitung: Dr. phil. Barbara Gindl Ort: Casa Civetta, Avegno/TI, Schweiz Anmeldung: Barbara Gindl [email protected] NOVEMBER 11.11. - 13.11.2011 Aufbaumodul D: Singleiter für Gesundheitseinrichtungn und Krankenhäuser Leitung:Wolfgang Bossinger/ Katharina Neubronner Ort: Bad Boll www.singende-krankenhaeuser.de 22.07. - 24.07.2011 Aufbaumodul C: Singleiter für Gesundheitseinrichtungen und Krankenhäuser Leitung: Elke WÜnnenberg/Norbert Hermanns Ort: Bad Boll Anmelung: www.singende-krankenhaeuser.de 19.11. - 20.11.2011 Tinnituszentrierte Musiktherapie 3 Das individuelle Trainingsprogramm Leitung: Dr. Annette Cramer Ort: München Anmeldung: www.musiktherapeutikum.de SEPTEMBER 16.09. - 18.09.2011 Diagnose und Indikation Leitung: Karl-Heinz Wortmann Ort: Siegen Anmeldung: [email protected] DEZEMBER 02.12. - 03.12.2011 Die heilende Kraft der Obertöne Leitung: Inge Kritzer Ort: Siegen Anmeldung: [email protected] 17.09. - 18.09.2011 Tinnituszentrierte Musiktherapie 1 Basiskurs. Arbeit mit Akutpatienten Leitung: Dr. Annette Cramer Ort: München Anmeldung: www.musiktherapeutikum.de 02.12. - 04.12.2011 Aufbaumodul E: Singleiter für Gesundheitseinrichtungen und Krankenhäuser Leitung:Thomas Jüchter/Kordula Voss Ort: Bad Boll www.singende-krankenhaeuser.de 23.09. - 25.09.2011 Musikmalen Leitung: Erika Decker + Inge Kritzer Ort: Siegen Anmeldung: [email protected] AUS-, FORT- und WEITERBILDUNGEN 23.09. - 24.09.2011 Erkundungen im weiten Raum Das GrundKlangMusik-Seminar Leitung: Michael Herrlich Ort: Bielefeld Die Wunderbare MusikWerkstatt [email protected] Leitung: Prof. Dr. Isabelle Frohne-Hagemann Ort: CH-Bellikon (Rehaklinik) Veranstalter: Forum Musiktherapeutische Weiterbildung Schweiz www.fmws.ch Guided Imagery and Music (GIM) Zertifizierte Weiterbildung Singleiter für Gesundheitseinrichtungen und Krankenhäuser Weiterbildung - Zertifizierung möglich 13 bulletin 1/2011 Veranstalter: Singende Krankenhäuser - internationales Netzwerk zur Förderung des Singens in Gesundheitseinrichtungen e.V. www.singende-krankenhaeuser.de Ort: Kassel [email protected] „Musikpsychotherapie-Gruppe“. Musiktherapeutische Selbsterfahrung und Therapie (tiefenpsychologisch-analytisch, systemisch, lösungsorientiert) 14-tägig. Leitung: Martin Spiegler Ort: Heidelberg www.musiktherapie-heidelberg.de [email protected] Berufsbegleitende Weiterbildung Musiktherapie 3 1/2-jährige berufsbegleitende Weiterbildung zum Musiktherapeuten Beginn: Januar 2013 Aufnahmeprüfung: November 2012 Leitung: Dr. Dorothee v. Moreau, Andreas Wölfl Ort: Münche www.freies-musikzentrum.de Trommelbaukurs Gruppensupervision Leitung: Claudia Senn-Bönig Ort: Hamburg www.praxis-musiktherapie.de Zweimal im Jahr wird im Münchner Raum ein Trommelbaukurs veranstaltet. Luxemburg Leitung: Michaela Baab Ort: Sauerlach bei Murnau am Stffls www.naturtrommel.de Supervision für MusiktherapeutInen mit Prof. Tonius Timmermann 26.11.2011 in Schwebach Guided Imagery and Music Level I, II und III der Weiterbildung Von der Psychotherapeutenkammer Berlin und der Association for Music and Imagery (AMI) zertifiziert Curriculum und alle Termine siehe Homepage Leitung: Prof. Dr. Isabelle Frohne-Hagemann Ort: Berlin www.imitberlin.de Informations sur les Formations en Musicothérapie (Europe) E-mail: [email protected] Weiterbildung Gestalt-Musiktherapie 4-jährig, Kurse einzeln buchbar Leitung: Andreas Blase, Ass. Friedemann Stöhr Ort: KLANG-CENTRUM Hamburg [email protected] www.klang-centrum.de Supervision Fortlaufende Supervisionsgruppe für Musiktherapeuten, die mit Migranten arbeiten oder die selber aus dem Ausland stammen Leitung: Dr. Barbara Dehm-Gauwerky Ort: Hamburg [email protected] Supervision für Musiktherapeuten Fortlaufende Gruppe Leitung: Martin Spiegler Ort: Heidelberg www.musiktherapie-heidelberg.de [email protected] Supervisionsgruppe für MusiktherapeutInnen Jahresgruppe mit 5 Treffen (jeweils Samstags ) Leitung: Madeleine Weber, Dipl. Musiktherapeutin (FH), Dipl.-Supervisorin DGSv 14 bulletin 1/2011 ATELIER DE MUSICOTHÉRAPIE DE BOURGOGNE http://www.amb-musicotherapie.com/stages.html Stages francophones MUSIQUE ET SANTE: http://www.musique-sante.org/index.htm 19-21 octobre 2011: Sensibilisation à la musicothérapie- Dijon- 10-14 octobre 2011 Paris: Environnement sonore et musique en néonatologie et réanimation néonatale ATELIER DE MUSICOTHÉRAPIE DE BORDEAUX http://www.ambx.net/ 12-16 septembre 2011: Musique et adolescence en difficulté 3-5 janvier 2012: Sensibilisation à la musicothérapie 2-6 avril 2012: La voix en musicothérapie 2-6 juillet 2012: Applications des techniques de la musicothérapie 10-14 septembre 2012: Applications des techniques de la musicothérapie études de cas 22-26 octobre 2012: Musicothérapie, didactique/ supervision 19-23 septembre 2011: Musique en gériatrie: leu de mémoire, lien de vie 17-21 octobre 2011: Percussions vocales et rythmes corporels 14-18 novembre 2011 Paris: Enfance, musique et handicap 21-25 novembre: Voix et chansons en gériatrie 28 nov.-2 décembre 2011: Musique et relaxation Impressum SUR LE SITE « 1001 STAGES » vous pourrez trouver 63 stages « loisirs » dans la rubrique musicothérapie en Suisse, France et Belgique http://www.1001stages.com/rubriquemusicotherapie-548-page-1.html Gesellschaft fir Musiktherapie zu Lëtzebuerg a.s.b.l. siège social: 7, Bréckewee L-8561 Schwebach CCPL: LU82 1111 2186 3493 0000 contact: [email protected] www.musiktherapie.lu CIM Stage de sensibilisation aux techniques musicales et à la musicothérapie Layout: Claude Wiltgen 4 dates au choix: 21-25 novembre 2011 / 5-9 mars 2012/ 12-16 novembre 2012 http://www.centre-musicotherapie.com/index1.htm 15 bulletin 1/2011 Livres 16