Transcription Coloquium I Halimi
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LA MANIPULATION DES MEDIAS DANS LE CONTEXTE INTERNATIONAL FTI. 18 mars 2004 Conférence de Serge Halimi. ACRIMED. Le Monde Diplomatique. COLOQUIO COLOQUIO Clip 3-Coloquio1-Cmp3 Moderadora : 0’10’’-0’26’’ A ver, bueno, vamos a abrir un turno de intervenciones. Hum…, vamos a ver. Sí, sí, yo voy intentando… En primer lugar este señor. Interv. 1: 1’36’’-1’44’’ (0’08’’) Je voudrais savoir [quelle est] la transposition de votre discours à l’actualité de l’Espagne. S.H. : 1’47’’-8’21’’ (6’34’’); 1025 mots; 156,09 m/m J’ai envie de vous répondre que c’est plutôt à vous de faire la transposition et d’établir les correspondances nécessaires mais en même temps, compte tenu du contexte un peu particulier en Espagne j’aimerais vous mettre en garde contre les manipulations exceptionnelles qui font oublier les manipulations ordinaires. Parce que, après tout, ce qui s’est passé avec Aznar et avec l’attentat de jeudi dernier est tellement spectaculaire que tout le monde en parle et que du seul fait que tout le monde en parle on a le sentiment que l’information opère correctement maintenant. Et il y a toujours cette espèce de concentration sur des manipulations exceptionnelles dont on parle en général après qu’elles aient lieu et qui permettent toujours de légitimer le système de l’information en disant qu’il est capable de corriger ses erreurs. Mais dans le cas de l’Espagne je crois que ce qui s’est passé, c’est juste une échelle de plus dans la course ou dans la pratique de la manipulation. Ce que Aznar a voulu faire, c’est utiliser les moyens d’information pour qu’ils lui permettent de conquérir un avantage politique ou un avantage électoral. C’est ce que font la plupart des hommes S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 2 politiques dans la plupart des pays du monde. Aux Etats-Unis vous avez en ce moment des hommes politiques qui sont en train de consacrer des fortunes à des dépenses de spots publicitaires qui ne sont pas de l’information authentique, des techniques de communication qui sont de la propagande ou de la manipulation et sur un modèle plus modeste laissez-moi vous raconter ce qui s’est passé en France à propos de l’Espagne. Parce que, il y a quelques jours, il faut savoir que/ Aznar était présenté comme une espèce de héros absolu et que l’ensemble des médias chantaient ses louanges. Et il y a une semaine le quotidien Le Monde est même paru avec cette, ce titre en une qui était «La leçon de Aznar à la droite française». C’était quoi la leçon de Aznar à la droite française ? Alors il faut vous expliquer un peu le contexte. Le Monde est un journal qui déteste Jacques Chirac, depuis toujours, et Jacques Chirac déteste Le Monde depuis toujours (rires). Et donc Le Monde s’est dit qu’ils allaient utiliser l’exemple d’Aznar contre leur ennemi de toujours Jacques Chirac. La leçon de Aznar à la droite française, c’était évidemment la leçon d’un homme qui décidait, après avoir exercé une activité politique pendant quelques années, de prendre sa retraite et de faire autre chose, alors que Jacques Chirac, comme vous le savez, a à l’heure actuelle 71 ans, qu’il est…, qu’il a été Premier ministre pour la première fois il y a 30 ans, qu’on dit que dans trois ans il pourrait être à nouveau candidat à la Présidence de la République et donc Le Monde…, là ce n’était pas une manipulation aussi scandaleuse que celle qu’a commise Aznar, mais c’était une petite manipulation, une utilisation d’un évènement international concernant l’Espagne à des fins de politique intérieure. Donc Le Monde expliquait la leçon de Aznar à la droite française et a essayé d’utiliser les élections espagnoles contre Jacques Chirac. D’ailleurs au bas de ce même journal le même jour il y avait un article qui était titré «Juppé le vieux, Sarkozy le jeune». Il faut que vous sachiez que Juppé est un ancien Premier ministre français, qui est le patron du parti de droite, mis en place par Jacques Chirac, qu’il est très proche de Jacques Chirac alors que Sarkozy est probablement un adversaire à venir de Jacques Chirac, quelqu’un de très ambitieux, qui n’a pas soutenu Jacques Chirac lors de sa première campagne présidentielle et qu’il est beaucoup plus jeune que Jacques Chirac. S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 3 Donc en quelque sorte la leçon de Aznar à la droite française, c’était «moi je suis capable de quitter le pouvoir alors que j’ai 52 ans» et en bas on avait ces articles, «Juppé le vieux, Sarkozy le jeune». C’était une utilisation d’un évènement de politique internationale à des fins de politique intérieure. Alors la manipulation n’était pas scandaleuse mais c’était aussi une manipulation. En d’autres termes le fait que l’information soit en permanence utilisée par les pouvoirs économiques ou par les pouvoirs politiques n’a rien de spectaculaire. Ce qui est spectaculaire, c’est que dans le cas de l’Espagne ce qui vient de se produire a été une manipulation vraiment scandaleuse, un peu dégoûtante et que, en plus, le coupable a été pris. Si le coupable n’avait pas été pris peut-être que rien ne se serait passé. Peut-être que Aznar, sans le savoir, aurait pu annoncer «c’est l’ETA» et que quelques mois plus tard on aurait découvert que c’était l’ETA, mais ça ne donnait pas le pouvoir à Aznar ou à quiconque d’autre d’annoncer que c’était l’ETA dès que les attentats ont été commis. A vrai dire quand les attentats ont été commis on ne savait pas qui était le coupable. Il fallait attendre un peu avant de faire des hypothèses. Donc si l’hypothèse d’Aznar au moment même avait été confirmée quelques mois plus tard personne n’aurait fait de reproches à Aznar. Et pourtant la pratique aurait été aussi discutable. Donc je répète ce que j’ai dit tout à l’heure : il faut toujours se méfier des manipulations exceptionnelles qui font oublier les manipulations ordinaires et très souvent les journalistes mettent l’accent sur un certain nombre de manipulations qui ont été identifiées et puis disent qu’il faut réfléchir à tout ça, faire son autocritique, etc., etc. Et puis ça recommence. Ça recommence à peu près toujours de la même manière. Ceux d’entre vous qui étaient conscients politiquement au moment de Timisoara se souviennent qu’au moment de Timisoara lorsqu’on a annoncé les faux charniers en Roumanie les journalistes ont dit : «Ah, qu’est-ce qui s’est passé ? Il faut faire attention et ne pas recommencer». C’était en 1989. Deux ans plus tard c’était la guerre du Golfe. Et on a recommencé. Et l’information a été fausse, a été manipulée. Et les journalistes ont réuni des colloques en S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 4 disant, «Ah, là, c’est pas possible. Ça, il faut pas recommencer.» Et puis ça a recommencé avec la guerre du Kosovo. Et ça recommencera. Voilà. Moderadora : 8’25’’ A ver. Q. 2 : 8’36’’-9’06’’ (30’’) ; 41 mots. Bonsoir monsieur. Je parle très mal français. Bueno, quería preguntarle, aunque probablemente no sea su especialidad España, si puede darnos una visión general de la propiedad de los medios de comunicación, o la distribución de los medios de comunicación en España. S.H.: 9’07’’-9’17’’ (10’’); 20 mots. No (risas). Esto no lo puedo. Mais j’imagine qu’il y a peut-être quelqu’un ici qui peut le faire, non ? Moderadora : 9’19’’-9’40’’ (21’’) ; 39 pal. A ver que si hay alguien que quiera contestar a la pregunta. Bueno, seguimos entonces con la siguiente y en todo caso…, seguimos con la siguiente y si hay alguien que más adelante quiera contestar esa pregunta la contesta. Interv. 3: 9’49’’-12’35’’; (2’46’’); 366 mots (sonido muy bajo; -11 pal.); 132,29 m/m Yo puedo responder más o menos a esa pregunta un poco. Y actualmente en España realmente la información se puede decir que se halla en manos de una persona, de un grupo de comunicación. Porque está por una parte el grupo PRISA. Por otra parte está Telefónica. Telefónica es dueña de Antena 3. El grupo de Berlusconi es dueño de Tele 5 y PRISA, como sabes, pues tiene Canal +, tiene El País y tiene la mitad de los periódicos regionales. Pero ahora mismo Telefónica y el grupo PRISA se han unido haciendo una sola plataforma digital. Entonces estamos con que Tele 5, Canal + y Antena 3 tienen los mismos intereses económicos, con lo cual no se puede hablar de una pluralidad informativa, creo yo. Y mi pregunta era … S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 5 (El mismo que preguntó antes) Y una pregunta, aparte de esto ¿Polanco, qué tipos de amistades tiene? - Polanco. Jesús de Polanco es del grupo PRISA, ¿no? (risas) Pues… Jesús de Polanco se relaciona con el grupo Vivendi, por una parte, por otra parte también se relaciona con la Time-Warner, por otra parte también se relaciona con Antena 3, aunque no son amigos, y por otra parte es enemigo del director de El Mundo que, por otra parte es amigo del de Antena 3 (risas). ¿De políticos? Pues… Zapatero se lleva bien con Polanco. Rajoy y el de antes se llevan bien con el director de ABC que ahora mismo no me acuerdo cómo se llama, si alguien me puede ayudar. Ah, ¿Luis María Ansón? (representante de SETEM: No, ése es de La Razón. Zarzalejos, José Antonio Zarzalejos). Bueno, de políticos después está el PSOE con Tele 5, Antena 3 con el PP, Canal + con el PSOE, e Izquierda Unida, pues… no es amigo de nadie (risas, seguidas de aplausos). Y mi pregunta era que decías que los periodistas tenían que denunciar la falsificación, ¿no? Pero ¿cómo puede un periodista de 25 años que no está de acuerdo con ninguna de las estructuras informativas que hay en España meterse en un periódico o en un medio de comunicación y denunciar porque si no estás de acuerdo con ellos no puedes seguir su ideología. Y ¿qué haces, dónde te metes, cómo denuncias, cómo ejerces de periodista? S. H.: 12’43-15’59’ (3’16’’); 504 mots; 154,29 m/m Non, je n’ai pas dit que les journalistes devaient dénoncer la situation actuelle pratiquement dans la vie de tous les jours. J’ai dit que, idéalement, dans un monde idéal si les journalistes faisaient ce à quoi le journalisme est destiné ils seraient obligés de dénoncer des intérêts qui sont parfois, et même souvent, ceux de leurs propriétaires. Et c’est pour cela que les journalistes ne le font pas. En d’autres termes je comprends bien qu’il y a une difficulté majeure et que les journalistes ne peuvent pas prendre le risque de perdre leur travail en faisant le travail qu’on attend d’un journaliste. Comment je le fais moi ? C’est un peu différent, parce que je bénéficie d’une situation exceptionnelle dans la mesure où je travaille dans un journal, Le Monde Diplomatique, dont le directeur est choisi par les employés du journal, les secrétaires, les documentalistes, les S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 6 journalistes et qui a dans son capital, dont la moitié du capital est détenue par les employés du journal et par les lecteurs du journal. Par ailleurs Le Monde Diplomatique ne reçoit que 5 % de son chiffre d’affaires sous forme de publicité, ce qui fait que ce journal n’est pas non plus dépendant des annonceurs publicitaires. Et ce sont deux avantages considérables. Je suis tout à fait conscient que la plupart des journalistes n’opère pas dans un univers de cet ordre et qu’ils sont donc soumis à des contraintes beaucoup plus lourdes. Alors après la question est de savoir si on a envie d’opérer dans cet univers de contraintes. En tout cas je dirais que si on opère dans cet univers de contraintes la nécessité morale, de temps en temps, c’est de le dire à ses lecteurs, à ses auditeurs et de ne pas entretenir la légende du journaliste sur son cheval blanc, du contrepouvoir indépendant et autonome alors qu’il n’est ni indépendant ni autonome. La difficulté avec les journalistes, c’est que souvent ils se présentent comme indépendants et comme autonomes. Lorsque vous allez dans un supermarché et que la caissière vous fait payer un prix, vous savez que ça n’est pas la caissière qui détermine le prix. Vous savez que la caissière n’est pas responsable de la stratégie commerciale du magasin qui l’emploie. Au moins les choses sont claires. C’est une employée qui travaille pour un patron. Il serait bon que de temps en temps les journalistes rappellent à leurs lecteurs, à leurs téléspectateurs, à leurs auditeurs qu’eux aussi, ils travaillent pour un patron, qu’eux aussi sont soumis à toute sorte de contraintes, au lieu, comme ils le font parfois, d’entretenir cette légende du journaliste autonome qui peut mettre en cause le pouvoir économique et politique, qui serait en quelque sorte l’héritier de Karl Bernstein et de Bob Woodward, capables de faire tomber les présidents et les industriels. Parce que ça, à l’heure actuelle, pour la plupart des journalistes, c’est impossible et c’est la légende. Il serait donc honnête que les journalistes n’entretiennent pas cette légende s’ils ne peuvent pas la faire vivre dans la réalité. Moderadora : 16’10-16’30’’ (20’’); 57 pal. ¿Cinco minutos? A ver, pues entonces vamos a hacer una cosa quizá porque, como queda poco tiempo, por lo menos yo tengo localizados cuatro palabras que se han S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 7 solicitado, cuatro por lo menos. Que se hagan las preguntas y que él intente contestar con el objeto de que no se queden… Entonces, aquel señor tenía la palabra. Q. 4: 16’58’-18’00’’ (1’02’’); 173 pal.; 167,42 p/m Bien. En su primera parte… su primera intervención, ha hecho usted un análisis que… muy interesante de las concentraciones del poder mediático en países como Estados Unidos, Gran Bretaña, Francia e Italia. A mí también me hubiera gustado muchísimo oír una opinión tan cualificada como la de usted respecto a lo que existe en esa misma materia en España. En fin, hemos visto que no ha sido posible, pero creo que es un reto para usted que como buenos vecinos (risas) pudiera tener un criterio que nos pudiera ilustrar y por lo menos…, o sea tener también una opinión muy cualificada en ese terreno. Por lo tanto esa pregunta que quería hacerle ya está contestada y me quedo con la duda, otra más que me quedaba al final. Internet es un medio ahora que se está utilizando muchísimo como fuente de información. ¿Cree usted que tiene algunas posibilidades, si no actuales porque [ruido] muy complejas, por lo menos de futuro para que sea una línea de información más o menos seria o rigurosa? Moderadora: 18’02’’-18’12’’ (10’’) A ver un momento. A ver. Allí había un…, bueno sí, sí, pero antes estaba aquí… Sí, sí, sí. Q. 5: 18’18’’-19’16’’; (58’’); 152 pal.; 157,24 p/m Yo quería preguntar… has estado hablando acerca de las cadenas occidentales. Cuando la URSS existía había un “aliado” de Estados Unidos, que además le vendía armas, que era Afganistán, un país islámico y quería preguntarle acerca de la cadena principal qatarí Al Jazeera cuando la invasión, que dentro de poco va a hacer un año, ¿Qué opinión tiene usted personalmente de la cadena Al Jazeera, dicen que es independiente, pero para recordar y puntualizar el emir de Qatar es un aliado, por lo bajo, desgraciadamente musulmán, asquerosamente, por el sentido de que dice una cosa y hacen otra. O sea vende petróleo. ¿Qué opinión tiene usted personalmente de la cadena qatarí Al Jazeera, con respecto a ese otro bloque, que antes de la escisión de la URSS el enemigo número 1 era la URSS y ahora, que no hay la URSS el enemigo número 1 es el islam o el fundamentalismo islámico? S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 8 Moderadora: 19’20’’ Sí y después… Q 6: 19’24’’-21’18’’ (1’54’’); - 297 pal; 156,32 p/m Buenas tardes. Quería pedirle un favor. Usted antes ha mencionado a un director de un medio de comunicación francés que llegó a decir a la opinión pública que si querían saber noticias de Venezuela pusiesen la televisión venezolana. El favor que yo le quiero pedir es que, si puede, en mi nombre le haga llegar el siguiente mensaje y es que no se puede engañar así a la gente porque si uno quiere saber de Venezuela lo último que puede hacer es buscar en los medios de comunicación de Venezuela (S. H.: c’est vrai, c’est vrai) que son tan … y son tan mafiosos como los que usted ha estado describiendo y han estado implicados en un golpe de estado contra el pueblo, contra un presidente legítimo, en un paro petrolero donde el señor Gustavo Cisneros, que también es un personaje del mundo de la comunicación, o de la incomunicación, yo muchas veces me hago ese tipo de preguntas, no le tembló la mano, propietario, de la harina pan, del arroz de los frijoles, del agua de la cerveza Polar, de intentar condenar de hambre al pueblo de Venezuela. Y por último, darle muchísimo la razón en cuanto a lo que dice que no nos debemos dejar engañar por esas pequeñas chispas de pensamiento crítico que a veces surgen en los medios monopólicos de comunicación porque sin ir más lejos en las últimas dos semanas en nuestro país, en la supuesta emisora del grupo que nos estaba señalando esa verdad que se ocultaba por parte del gobierno, en un programita de por la mañana bien simple que lleva el título del Oyente agazapado, me estoy refiriendo a una cadena de radio, tuvieron, bueno pues aquí diríamos…, bueno tuvieron las narices de hacer un reclamo directo a la intervención norteamericana en Venezuela. Muchas gracias. Q 7: 21’30’’-21’43’’ (13’’) Yo quería preguntarle a él como periodista, me gustaría saber, como periodista qué opina del cierre de dos periódicos en el País Vasco. Moderadora: No sabrá. No sé. Ya puedes contestar. S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 9 S. H.: pardon. Moderadora: Ya. Puedes contestar. Clip 3-Coloquio2-cMP3 0’13’’-9’47’’ (9’34’’); 1511 mots ; 157,94 m/m. La difficulté, c’est que parfois vous me posez des questions sur des sujets que je connais mal. Par exemple Al Jazeera, c’est une chaîne que moi, je ne regarde pas. Je ne parle pas l’arabe. Donc je suis difficilement en mesure de juger de la qualité ou de la pertinence de ses programmes. En même temps il est certain que cette chaîne de télévision a offert une information alternative au moment du conflit en Iraq et une information alternative qui n’a pas été seulement diffusée dans les pays arabes mais qui a été diffusée à des populations arabes en Europe et ailleurs. Je sais que/ en France, par exemple lorsque vous alliez dans des quartiers où il y avait une proportion des gens qui venaient…, une proportion de gens importante qui venait des pays arabes très souvent ils regardaient Al Jazeera et ils avaient en quelque sorte les moyens de s’informer autrement de la conduite des opérations. Al Jazeera a joué aussi un rôle très important d’information lorsqu’il s’agit du conflit du Proche-Orient. Vous voyez dans ces quartiers en France des gens qui ont une information relative au Proche-Orient qui est assez différente de celle que diffusent la plupart des médias français et qui est évidemment une information plus engagée et plus militante. Naturellement on remarque qu’Al Jazeera est plus engagée ou plus militante dans la mesure où cet engagement ou ce militantisme ne correspond pas à l’engagement ou au militantisme des autres chaînes qui lui passe plus inaperçu puisqu’il se fond dans le militantisme et dans l’engagement de l’ensemble du système médiatique. Et je crois que c’est particulièrement vrai dans le cas du conflit contre l’Iraq, encore que… en France c’était un peu différent parce que, dans la mesure où le gouvernement lui-même était opposé à la guerre d’Iraq le traitement de ce conflit a été assez critique dans les médias français. Il a été infiniment plus critique que le traitement de la guerre du Golfe ou que le traitement de la guerre du Kosovo où alors là vous aviez des médias officiels qu’ils soient d’ailleurs publics ou privés, ça ne fait aucune différence dans le cas d’espèce, des médias officiels qui appuyaient les opérations militaires. Ce qui n’est pas ce que nous avons observé dans le cas de l’Iraq et c’est pour ça que dans le cas de S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 10 l’Iraq le rôle d’Al Jazeera a sans doute été moins important dans la mesure où l’information diffusée par les médias français était déjà relativement critique, voire très critique de la politique américaine. Même chose pour la…, je n’ai pas une connaissance particulière de la question relative aux deux journaux basques. Moi, j’ai tendance à toujours être défavorable à la fermeture des journaux, où qu’elle se produise et j’ai une vision très ouverte, très… libérale mais peut-être au bon sens du terme de la liberté de la presse en la matière qui est assez proche de la vision américaine et par définition j’ai tendance à être opposé à toute forme de censure concernant un journal, sauf s’il se livre à des appels au meurtre mais je crois que ce n’était pas le cas des deux journaux que vous citiez. Alors on m’a posé aussi une question sur Internet. C’est très difficile de répondre rapidement parce que le sujet est assez contradictoire. D’une part il est évident que pour des groupes contestataires Internet est un moyen de relayer de l’information qui est indispensable. Et nous l’utilisons souvent, surtout dans l’urgence, lorsqu’il y a urgence à répondre à une campagne de presse ou de manipulation il est toujours très pratique d’envoyer un message qui est aussitôt disséminé et qui permet de contredire une manipulation. En même temps il est possible d’utiliser Internet pour diffuser des manipulations. Et on l’a vu nous en France au moment de l’élection présidentielle lorsque Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen sont arrivés en tête, je sais que mon Internet a été inondé de messages me disant « Il faut voter pour Jacques Chirac dans deux semaines. Jean-Marie Le Pen va peut-être remporter les élections. Il y a un sondage secret qui circule qui dit qu’il n’est pas impossible qu’il gagne les élections. Bon, et là on se pose quand même toute sorte de questions parce que/ il ne faut pas sacraliser le moyen d’information et parce qu’on utilise Internet accorder une importance particulière aux informations qui sont disséminées par Internet, qui sont parfois aussi falsificatrices, et voire plus falsificatrices que les informations diffusées par le reste de la presse. Ensuite lorsqu’on s’intéresse un peu aux sites d’Internet qui sont les plus consultés par la population on constate que les sites d’Internet qui sont les plus consultés sont souvent les sites des grands journaux, des grands médias de communication. En France l’un des S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 11 sites les plus consultés est le site de TF1, probablement en tête. Le site du Monde vient peu après. En d’autre terme sur la toile on a la reproduction du rapport de forces qui existe déjà très souvent dans la presse écrite et à la télévision. Enfin dernière chose à savoir lorsqu’on pense à Internet : Internet est encore aujourd’hui –ça va peut-être changer– mais est encore un moyen d’information qui s’adresse aux catégories les plus privilégiées de la population. Non seulement les plus privilégiées de la population dans nos pays mais encore plus entre le nord et le sud. Donc lorsqu’il y a ce discours qui prétend s’appuyer sur Internet pour faire avancer une information alternative et une information qui va mettre en cause le système dominant il y a un paradoxe formidable parce que cette information s’adresse d’abord aux pays du nord, beaucoup plus qu’aux pays du sud et dans les pays du nord aux catégories privilégies ou plutôt plus privilégiées que les catégories défavorisées qui ont moins d’accès à Internet. Donc il faut le savoir, en l’état actuel des choses Internet est surtout détenu par les populations qui ont intérêt, globalement, à la poursuite de l’ordre économique et social dans lequel nous vivons. Alors les choses changent vite et je sais que/ Internet se diffuse à une vitesse exceptionnelle mais pour le moment d’une part les sites les plus regardés sont les sites des grands organes de presse tels qu’ils existent, donc ça n’est pas tellement une information alternative, et d’autre part ceux qui consultent ces sites appartiennent aux catégories les plus privilégiées. Autre chose. Il ne faut pas avoir l’illusion qu’on a souvent, surtout dans les milieux contestataires, que parce qu’on utilise Internet et parce qu’on se diffuse de l’information entre nous la communication politique avance. Très souvent ce sont les mêmes personnes qui s’adressent les mêmes messages qui reviennent en boucle et il ne faut pas croire que parce qu’on a un correspondant en Asie, dans une université en Inde, un ami aux Etats-Unis et deux amis en Afrique qui envoient des messages on a constitué une nouvelle Internationale. On a constitué un réseau avec quatre personnes qui auraient pu se téléphoner, qui s’envoient des messages, qui s’envoient beaucoup d’informations mais qui ont tendance à être des informations qui confortent souvent ce qu’ils savent ou ce qu’ils croient. S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 12 Or lorsqu’on mène un combat politique l’objectif, ça n’est pas uniquement de se conforter dans les idées qu’on a déjà, c’est aussi de gagner à ces idées-là des gens qui ont moins accès que nous à ces informations et qui auraient peut-être autant intérêt, voire plus intérêt que nous à les connaître. Enfin il y a eu une question sur le Venezuela et vous avez raison d’évoquer le cas du Venezuela. Je n’en ai pas parlé parce que c’est presque tellement caricatural qu’on m’aurait reproché d’évoquer une situation trop facile pour mon argumentation puisque là vous avez eu les médias qui ont réellement participé à un coup d’Etat. L’année dernière les médias étaient partie prenante d’un coup d’Etat organisé avec une partie des forces armées et qui a voulu porter au pouvoir un homme qui était le patron du patronat vénézuelien. Donc on a une situation qui est presque caricaturale avec les forces armées, une partie des forces armées, l’ensemble du patronat et les médias qui avaient pour objectif de contredire et de renverser un gouvernement démocratiquement élu. Ce qui est tout de même assez intéressant, pensez à cette hypothèse où les médias ont acquis un tel pouvoir qu’ils arrivent à transformer la perception de la situation d’une partie de la population et qu’ils arrivent à se transformer en acteurs fondamentaux de la dynamique politique. Mais là, la leçon est plutôt une bonne leçon puisque le coup d’Etat n’a pas abouti et que la plupart des gens au Venezuela qui soutiennent le président élu Chavez savent que les médias sont un instrument de propagande détenu par les adversaires du gouvernement. Il y a donc cette conscience en quelque sorte politique et sociale qui a beaucoup progressé au Venezuela et dont j’aimerais qu’elle progresse aussi vite dans d’autres pays que le Venezuela, où comme je l’ai dit tout à l’heure la propagande opère de manière un peu plus subtile mais reste néanmoins de la propagande. Moderadora : 9’55’’-10’04’’ (09’’) No sé si van a tocar… ¿Sí ? ¿Vamos a acabar ? ¿Damos una palabra más, que parece que la quieren pedir de nuevo? ¿Nos da tiempo? Venga. En esta y terminanos. No sé, bueno… De verdad tenemos que… Q. 8: 10’09’’-11’46’’ (1’37’’); 243 pal.; 150,31 p/m. Muchas gracias por…, la intervención ha sido bastante influyente. Yo quería preguntarle al hilo de lo que ha mencionado por ejemplo de los telediarios en Francia S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 13 que hablabas de un telediario con más de nueve millones y medio de telespectadores, aquí en España creo que la situación es todavía peor. La prensa escrita en España tiene una tirada de ejemplares que no llega escasamente a los dos millones de largo. Mientras que los telediarios de las cadenas, tanto públicas como privadas, pues cuentan con unos 12, 13, 14, a veces 15 millones de espectadores. Me refiero a TVE 1, TVE 2 y la 3, que es Antena 3, y otras cadenas autonómicas que, más o menos, transmiten la misma información. Pero en fin, eso es conocido en España de sobra. Lo que yo quería preguntarle era, ante el nuevo cambio de gobierno que se supone que va a haber, se plantea cómo cambiar el papel de la televisión pública en este país. Entonces pues me gustaría que un experto como usted pudiese indicar, o si le parece que hay un modelo de televisión pública. Nosotros aquí siempre pensamos en la BBC, quizá por el mito de independencia y por, quizá, la forma en que ha actuado contra el propio gobierno británico en muchas ocasiones, pero me gustaría que nos diera su, no sé, su opinión sobre un posible modelo o diseño de televisión pública de calidad para España o para otros países. Gracias. S. H.: 11’52’’-20’27’’ (8’35’’); 1444 mots; 168,23 m/m Je crois que la BBC est un modèle qui est souvent invoqué et que les difficultés que la BBC a eues avec Tony Blair sont sans doute la preuve d’une certaine indépendance de cette télévision publique à l’égard du pouvoir politique. Alors évidement il y a toujours la difficulté, lorsqu’il s’agit d’une télévision publique que son budget soit voté par le Parlement et que le Parlement soit contrôlé par une majorité politique qui pourrait décider de réduire le budget d’une télévision qui aurait provoqué des difficultés pour le pouvoir. Ça, c’est l’une des premières difficultés. Il faudrait garantir les recettes de la télévision publique et garantir qu’elle ne dépendrait pas de la majorité politique via le vote du Parlement. L’autre impératif pour faire une télévision publique qui serait de qualité, c’est ce que j’ai évoqué tout à l’heure à propos de la concurrence entre TF1, la principale chaîne de télévision privée, et France 2, la principale chaîne de télévision publique. Il faut que l’objectif d’un journal d’information ne soit pas de faire une audience maximum. Après tout, s’il n’y a que deux millions de personnes qui s’intéressent à l’information politique, sociale, internationale, c’est très bien. Si c’est un million, c’est très bien. L’objectif du journaliste n’est pas d’avoir dix millions de téléspectateurs comme TF1 S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 14 quitte à faire de l’information qui ne serait plus de l’information mais du divertissement. Cet objectif, cette audience, cette dictature de l’audimat me paraît être quelque chose de très critiquable lorsqu’il s’agit de l’information. Nous, lorsque nous déterminons le sommaire d’un journal, au Monde Diplomatique nous ne nous demandons pas ce qui va le plus intéresser les gens. Lorsque j’écris un article sur les Etats-Unis je ne me dis pas je vais écrire un article sur ce sujet-là parce qu’il intéresse le plus les gens. A vrai dire la plupart des gens qui le lisent ne peuvent pas tellement savoir ce qui va les intéresser parce qu’ils ne savent pas ce qui se passe aux Etats-Unis de manière concrète. Donc c’est à ceux qui sont des spécialistes de la question de choisir les sujets qui leur paraissent importants et d’utiliser les techniques de rédaction dont ils disposent pour traiter ces informations-là. Mais cette idée que l’audimat devrait déterminer le sommaire des journaux d’information est une idée qui me paraît aussi stupide que si on disait que les cours de philosophie étaient déterminés par ce que les étudiants préfèrent comme philosophes, même si ce sont des mauvais philosophes parce que ce sont des philosophes plus faciles. On estime que le professeur a en quelque sorte la responsabilité de déterminer quel est le programme. Je crois de la même manière le journaliste doit avoir la responsabilité, lorsqu’il est spécialiste de l’Espagne ou d’un autre pays de déterminer quels sont les sujets importants et après d’utiliser, à la fois les moyens matériels dont il dispose, les moyens intellectuels et professionnels dont il dispose pour traiter de cette information, quitte à ce que l’audience ne soit pas là, quitte à ce que le journal d’une autre chaîne qui traiterait davantage de l’affaire de Lady Di, de l’affaire du roi ou de la reine d’Espagne ait une audience supérieure. Laissez-moi peut-être pour terminer vous relater une expérience qui m’a parue très intéressante sur cette question de l’audience. Parce que souvent les journalistes qui font de la mauvaise information disent : «mais c’est ce que veulent les gens. Les gens, ils veulent ça. Donc, puisque ça marche il faut le faire et après tout si on faisait autre chose ce ne serait pas démocratique et vous êtes un élitiste en disant qu’il faut traiter d’autres choses que ce que veulent les gens». S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 15 Je me souviens très bien, moi de ce qui s’est passé le jour où on nous a annoncé en France la mort de Lady Di, de la princesse de Gales. Parce que j’étais chez-moi, j’écoutais la radio et j’ai entendu ça à la radio et pendant quelques seconds, pendant quelques minutes, ça m’a intéressé. Alors je me suis interrogé, je me suis dit, mais pourquoi cette nouvelle-là t’intéresse ? Ça n’a aucun intérêt. Tu ne t’intéresses pas aux familles royales. La princesse de Gales n’a aucun pouvoir. Pourquoi tu n’as pas changé de chaîne aussitôt ? Pourquoi tu n’as pas arrêté ? Or je n’ai pas arrêté. J’ai écouté l’information pendant des minutes et des minutes. Et puis après j’ai fait à la fois mon examen de conscience et mon autocritique et j’ai compris. Et j’ai compris pourquoi la nouvelle m’avait intéressé. Parce que pendant les vingt années précédentes j’avais entendu parler de la princesse de Gales. Même quand je changeais de chaîne à chaque fois qu’on parlait de la princesse de Gales, c’était quatre seconds de plus, cinq seconds de plus, dix seconds de plus pendant vingt ans. Alors j’ai appris tout ce qui la concernait concernant son mariage, concernant son divorce, concernant ses enfants, concernant son régime alimentaire, concernant ses amants, concernant ses campagnes contre les mines antipersonnelles, la princesse de Gales a commencé à exister dans mon esprit. Elle n’a pas existé parce que j’ai choisi qu’elle devait exister. Elle a existé parce qu’on m’a imposé son existence et naturellement le jour où elle est morte quelqu’un que je connaissais… un peu (rires) a disparu dans ma vie et je me suis dit : tiens, cette personne qui disparaît, tu la connaît au fond beaucoup mieux que bien des membres de ta famille. Alors il est normal que ça t’intéresse. Il est normal que ça t’intéresse parce que quelque chose vient de se produire dans ta vie. Quelqu’un que tu connaissais vient de disparaître. Et le jour où la princesse de Gales est morte le journal de TF1, mais les autres ont à peu près fait la même chose, Le Monde aussi a fait sa une dessus plusieurs jours de suite, le journal de TF1 a commencé à treize heures, comme tous les jours, la midi, le journal de la mi-journée commence à treize heures, il s’est terminé à 14 h. 32. Il a donc duré une heure 32 minutes et il n’a parlé que d’une seule information, la mort de la princesse de Gales. S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 16 Ce jour-là il ne s’était donc rien passé dans le monde. Alors si vous dites c’est normal, c’est une nouvelle importante, je vais juste vous rappeler que quand le général De Gaulle est mort, ce qui était tout de même pour nous, Français, une nouvelle infiniment plus importante, dans le journal télévisé ce jour-là évidemment on avait consacré beaucoup de place, et c’était normal, à la mort du général De Gaulle mais on avait aussi évoqué d’autres informations qui s’étaient produites dans le monde ce jour-là même sous forme de nouvelles brèves. En d’autres termes, lorsque la princesse de Gales est morte, si ça nous a intéressé, si ça nous a paru important, c’est parce que cet intérêt avait été fabriqué, avait été fabriqué par les journalistes qui avaient utilisé leurs techniques pour rendre importante une information intéressante. Et je me disais au même moment, puisque à peu près au même moment que la princesse de Gales était, est morte un prix Nobel de littérature a été pendu au Nigeria parce qu’il avait dénoncé la junte militaire, et le fait que des compagnies pétrolières soutenaient cette junte militaire au Nigeria, c’est une nouvelle qui a assez peu intéressé les Français, et à vrai dire qui m’a pas beaucoup intéressé non plus, ou pas autant qu’elle aurait dû m’intéresser. Pourquoi ? Parce que pendant les vingt ans où on nous a parlé de la princesse de Gales et de ses amours et de ses régimes et de ses divorces, on nous a pas tellement parlé du Nigeria qui est pourtant le pays le plus peuplé d’Afrique. Et je me suis dit que si pendant les vingt ans où on nous avait parlé de la princesse de Gales on nous avait parlé du Nigeria presque aussi souvent, des plus de cent millions qui y habitent, du combat de ce prix Nobel contre les compagnies pétrolières, de son combat contre la junte militaire, le jour où on nous a appris que cet homme avait été pendu par la junte militaire ça nous aurait intéressé davantage. Et que donc l’intérêt n’est pas quelque chose qui vient de manière naturelle. L’intérêt est quelque chose qui est construit et qui est aussi construit par les journalistes. Et c’est pour ça que cette excuse qu’invoquent souvent les vendeurs de papier qui font des journaux à grande audience en disant on en parle parce que ça vous intéresse est à mon S. Halimi. 18-03-04. FTI. Granada. Les nouvelles censures – Colloque 17 avis une abdication de la responsabilité du journaliste et de l’intellectuel plus généralement. (Applaudissements).